Vous êtes sur la page 1sur 6

Introduction 

:
Dans le chapitre précédent, nous avons énoncé les équations fondamentales qui
régissent la convection naturelle. Ces équations constituent un système d'équations
différentielles partielles non linéaires couplées. Dans ce chapitre, nous adoptons une
approche numérique pour résoudre ce système d'équations. Actuellement, les
méthodes numériques les plus couramment utilisées pour résoudre les systèmes
d'équations à dérivées partielles associées aux différents écoulements de transfert de
chaleur, de masse, etc. sont les méthodes des différences finies, des éléments finis, et
des volumes finis.

Définition de la CFD :

La CFD « Computational Fluid Dynamics » (soit en français : Dynamique des Fluides


Numérique) est une méthode de simulation numérique qui permet de résoudre des
équations mathématiques complexes pour modéliser le comportement des fluides. Les
équations fondamentales de la dynamique des fluides sont résolues sur un maillage
numérique pour obtenir des informations sur les caractéristiques du fluide, telles que
la vitesse, la pression, la température, la densité et la composition. Les équations qui
interviennent sont celles de la mécanique des fluides, résolues par des méthodes
numériques. Les simulations CFD sont largement utilisées dans de nombreux
domaines, notamment l'aéronautique, l'automobile, l'ingénierie navale, l'énergie,
l'environnement, la chimie, la biologie et la médecine.

Intérêts de la CFD :

La CFD offre de nombreux avantages et intérêts dans la modélisation et l'analyse des


écoulements de fluides. Voici quelques-uns de ses principaux avantages :

Économie de temps et d'argent : permet de réduire considérablement les coûts et les


délais de développement en évitant des essais en soufflerie ou en laboratoire, ainsi
qu'en permettant une analyse rapide et précise des résultats.

Précision : La CFD permet une analyse très détaillée des caractéristiques du fluide en
résolvant les équations mathématiques fondamentales qui gouvernent le
comportement des fluides, ce qui permet une meilleure précision et un contrôle plus
fin des résultats.
Flexibilité : elle peut être utilisée pour simuler différents types d'écoulements, tels
que les écoulements laminaire ou turbulent, les écoulements compressibles ou
incompressibles, les écoulements multiphasiques, etc.

Visualisation des résultats : Les simulations CFD permettent de visualiser les


résultats sous forme de graphiques, d'images ou de vidéos, ce qui facilite la
compréhension des phénomènes étudiés.

Optimisation : elle permet de tester différents scénarios et configurations pour


optimiser les performances, réduire les pertes d'énergie, améliorer l'efficacité ou
encore réduire les émissions polluantes.

Rappel sur les méthodes numériques :

La Méthode des différences finies (MDF) :

La méthode des différences finies, introduite par Euler [19] au 18ème siècle, est l'une
des plus anciennes méthodes pour résoudre des équations aux dérivées partielles.
Cette méthode consiste à remplacer les dérivées de la fonction inconnue par des
approximations finies, qui sont calculées à partir des valeurs discrètes de la fonction.
Tout d'abord, il faut créer la géométrie et le maillage du domaine de solution. Ensuite,
on approxime les dérivées de la fonction inconnue en utilisant les valeurs des points
voisins du maillage. Les équations différentielles sont ainsi remplacées par un
système d'équations algébriques pour les valeurs de la fonction inconnue dans chaque
point du maillage. Bien que cette méthode soit simple et efficace pour les maillages
structurés, elle peut être difficile à utiliser pour les géométries complexes.

[19] J.H. Ferziger et al. Computational methods for fluid dynamics, Springer-
Verlag Berlin Heidelberg chap.4 (1996) 67-84

La Méthode des éléments finis (MEF) :

Cette méthode est similaire à celle des volumes finis ; le domaine de solution y
est subdivisé en volumes discrets ou en éléments finis qui sont généralement non-
structurés, elle consiste à diviser un domaine continu en un ensemble fini d'éléments
géométriques simples tels que des triangles, des quadrilatères ou des tétraèdres. Le
domaine discret ainsi créé est appelé maillage. Ainsi que les solutions sont
approchées sur chaque élément géométrique, en utilisant des fonctions d'interpolation
qui sont polynomiales par morceaux. Ces fonctions permettent d'approximer les
solutions des équations aux dérivées partielles sur chaque élément.

Méthode des volumes finis :

La méthode des volumes finis (MVF) part de la forme intégrale des équations de
conservation pour résoudre un système d'équations algébriques sur ordinateur. Le
domaine de solution est divisé en petits volumes de contrôle qui entourent chaque
point du maillage. Cette méthode est très adaptée pour l'étude des écoulements
turbulents grâce à sa robustesse et sa capacité à traiter des équations avec des termes
sources complexes et non-linéaires. De plus, elle satisfait la conservation de la masse
pour chaque volume de contrôle et peut être utilisée avec des maillages relativement
grossiers, ce qui la rend plus économique [21]. Contrairement à la méthode des
différences finies, elle peut être appliquée à n'importe quel type de maillage, bien
qu'elle présente des difficultés de développement en trois dimensions.

[21] S.V. Patankar, Calculation of the flow field, Numerical heat transfer and
fluid flow, chapter 6, hemisphere publishing corporation (1980) 126-130.

Principe de la méthode des volumes finis :

Les différentes étapes de la méthode des volumes finis sont :

La discrétisation du domaine en volumes de contrôle ;

La formulation intégrale des équations différentielles à dérivées partielles ;

L'écriture d'équations algébriques aux nœuds du maillage ;

La résolution algébrique linéaire des équations obtenues.

La Figure (9) illustre le volume de contrôle associé à un nœud principal P. Les points
E et W (Est et Ouest) sont considérés comme voisins de P dans la direction x, tandis
que N et S (Nord et Sud) le sont dans la direction y. Les limites du volume de contrôle
englobant P sont représentées par des lignes continues. Les faces de ce volume sont
situées aux points e et w dans la direction x, et n et s dans la direction y.

Figure (9)- Volume de contrôle sur un domaine bidimensionnel.

Equation générale de transport appliqué :

Ce chapitre présente des équations de conservation qui peuvent être transformées en


une forme commune afin d'éviter la répétition de la discrétisation pour chaque
équation. En utilisant la variable φ pour représenter la variable d'intérêt, toutes les
équations peuvent être réduites à une seule équation générale en coordonnées
cartésiennes, selon la forme [22].

[22] H. K. Versteeg and W. Malasekera, An introduction to computationnel


fluide Dynamics, the finite volume method, Editions John Wiley and Sons, (1995)
T : Terme temporelle

C: Terme de convection ;

D: Terme de diffusion ;

S: Terme source.

Dans le contexte stationnaire bidimensionnel, nous avons récemment constaté que pour
chaque variable φ, l'équation de transport peut être formulée de la manière suivante :

∂x
( ρuφ )+

∂y
( ρvφ ) = (

∂x
Γ
∂φ
+) (

∂x ∂ y
Γ
∂φ
∂y )+S 

Le tableau ci-dessous représente les différentes valeurs de la variable ϕ et ses


coefficients pour chaque équation de conservation :

Equations Variable Coefficient de Terme source


Ф Diffusion Sф
Γ
Continuité 1 0 0

Quantité de U υ
−1 ∂ P
movement suivant x
ρo ∂x

Quantité de V υ
mouvement suivant y −1 ∂ P
−¿ β(T-Tc)
ρo ∂ y

Energie T α 0

Tableau : Différents termes de l’équation de transport.

Discrétisation de l’équation de transport :

En intégrant l’équation ( ) sur un volume de contrôle, nous obtenons l’équation


suivante:
ne ne ne

∬ [ ∂∂x ¿ ( ρuφ )+ ∂∂y ( ρvφ)]dxdy=∬ [¿ ∂∂x ( ∂∂ φx )+ ∂∂y ( ∂∂ φy )]dxdy+∬ Sdxdy ¿ ¿


sw sw sw

Maillage :

Un maillage est la discrétisation spatiale d'un milieu continu, ou aussi,


une modélisation géométrique d’un domaine par des éléments proportionnés finis et
bien définis. L'objet d'un maillage est de procéder à une simplification d'un système
par un modèle représentant ce système et, éventuellement, son environnement (le
milieu). La qualité du maillage a un sérieux impact sur la convergence, la précision de
la solution et surtout sur le temps de calcul.

Choix du type de maillage :

Il existe deux types de maillages structurés, et non structurés.

Vous aimerez peut-être aussi