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La modélisation de la turbulence et la Mécanique des

Fluides Numérique
Turbulence modeling & Computational Fluid Dynamics

Présentation des modèles de turbulence pour la simulation des écoulements


Les différentes approches de l’étude d’un écoulement de fluide: Théorique, Expérimentale…. Numérique

La mécanique des fluides numérique (CFD) est une branche de la mécanique des fluides qui consiste à
simuler le comportement d’écoulements de fluides réels par la résolution des équations de la mécanique
des fluides: Equations de Navier-Stokes

1
Bien que ces équations aux dérivées partielles non linéaires décrivant le mouvement de fluides Newtoniens
soient connues depuis près de 200 ans, l’existence d’une solution analytique n’est pas encore démontrée. Leur
résolution est citée d’ailleurs, au début des années 2000 par l’institut de mathématiques Clay, parmi les 7
problèmes du millénaire (6 depuis 2006).

Les quelques configurations d’écoulements, tels que l’écoulement de Poiseuille, Couette, Taylor-Couette…,
pour lesquels une solution analytique a été trouvée moyennant des hypothèses, ont peu d’intérêt sur le plan
pratique (industriel) où les écoulements sont plus complexes (notamment turbulents).

L’impact de la turbulence peut être positif ou négatif et l’ingénieur doit donc être capable de prédire ces effets
lors de la conception de systèmes.

La simulation numérique peut être d’un grand secours à l’ingénieur. En effet, elle peut être menée en amont
d’une conception afin d’éviter des constructions onéreuses de prototypes.

2
On s’intéresse à différentes grandeurs qui dépendent de l’espace et du temps, telles que la masse volumique ,
la vitesse 𝑉, la pression p, et la température T.

Les relations entre ces grandeurs sont régies, dans le cas général, par, outre les équations de Navier-Stokes,
l’équation de conservation d’énergie et une loi d’état.

Le système d’équations couplées aux dérivées partielles est résolu par des méthodes numériques donnant accès
à des solutions discrètes dans l’espace et le temps.

Le passage de l’espace continu à l’espace de calcul discret est appelé génération de maillage. Par la suite, la
discrétisation des équations, moyennant des méthodes destinées à cet effet, est effectuée. Parmi ces méthodes,
on trouve la méthode des différences finies, la méthode des volumes finis, la méthode des éléments finis et les
méthodes spectrales.

La solution obtenue est d’autant plus proche de la solution analytique que le nombre de points du maillage est
important et sera d’autant plus coûteuse en termes de temps de calcul.
.
3
I. Rappels sur les équations de bilans locaux en mécanique des fluides:

Les aspects physiques de tout écoulement de fluide sont régis par les trois principes fondamentaux suivants :
1. la conservation de la masse,
2. le principe fondamental de la dynamique
3. la conservation de l’énergie.

La simulation numérique des écoulements de fluides est basée sur la résolution d’équations de bilan traduisant
trois principes. Ce sont les trois équations aux dérivées partielles communément appelées:

1. Équation de continuité
2. Équation de quantité de mouvement
3. Équation de l’énergie.

Rappelées ci-dessous.

4
Les équations aux dérivées partielles appelées « équations de transport ou « de conservation » sont écrites ,
pour une quantité scalaire φ donnée, sous la forme générale :
𝜕
𝜌𝜑. 𝑑𝑉 + 𝜌𝜑𝑉. 𝑑𝑆 = 𝐷𝜑 𝛻𝜑. 𝑑𝑆 + 𝑆𝜑 𝑑𝑉 (1)
𝜕𝑡
𝑉 𝑆 𝑆 𝑉
𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑜𝑟𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 ≡𝑎𝑑𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑖𝑓𝑓𝑢𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒

- V est le volume de contrôle - 𝐷𝜑 , le coefficient de diffusion


- S, la surface délimitant V - , peut désigner:
- , la masse volumique * 1, dans le cas de l’équation de continuité
- 𝑉, le vecteur vitesse * La composante de la vitesse pour l ’équation de quantité de mouvement
- 𝑆𝜑 : terme source ou puits * l’enthalpie h,

En appliquant le théorème de flux-divergence:

𝜕𝜌𝜑
+ 𝑑𝑖𝑣 𝜌𝜑. 𝑉 = 𝑑𝑖𝑣 𝐷𝜑 𝛻𝜑 + 𝑆𝜑 (2)
𝜕𝑡

5
I.1. Equation de continuité:

𝜕𝜌
+ 𝑑𝑖𝑣 𝜌. 𝑉 = 0 (3)
𝜕𝑡
I.2. Equation de bilan de quantité de mouvement :

Considérons la composante 𝑈𝑖 de la vitesse : (i=1,3)


𝜕𝜌𝑈𝑖 𝜕𝑃
+ 𝑑𝑖𝑣 𝜌𝑈𝑖 . 𝑉 = − + 𝑑𝑖𝑣 𝜏𝑖𝑗 . 𝑖 + ρ𝑔. 𝑖 (4)
𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑖
I.3. Equation de bilan d’énergie:
On prend 𝜑 = ℎ, l’enthalpie: h = U +PV

𝜕𝜌ℎ
+ 𝑑𝑖𝑣 𝜌ℎ. 𝑉 = 𝑑𝑖𝑣 𝛻𝑇 + 𝑊𝜇 + 𝑆ℎ (5)
𝜕𝑡
Où 𝑊𝜇 = 𝛻 𝜏𝑖𝑗 . 𝑉
𝑆ℎ, source d’enthalpie due à un changement d’état ou une réaction chimique
T, température absolue
P, pression
, conductivité thermique 6
Ces équations sont instantanées et valables pour tous les types d’écoulements.

Pour les résoudre, un certain nombre de questions est posé sur l’état de l’écoulement:

L’écoulement est-il compressible ou incompressible? Stationnaire ou instationnaire? Laminaire ou turbulent?


Bidimensionnel ou tridimensionnel? ….

Dans ce qui va suivre, nous allons considérer un écoulement turbulent stationnaire en moyenne et
incompressible.

Depuis de nombreuses années, l’analyse et la modélisation de la turbulence font l’objet de diverses recherches:
une revue exhaustive dans les ouvrages de Wilcox (2000), Chassaing (2000) et Schiestel (2008)…

La simulation numérique des écoulements turbulents peut s’appuyer sur trois approches.

7
2. Approche numérique:
Il existe principalement trois méthodes :
• Les résolutions numériques déterministes (DNS, pour Direct Numerical Simulation),
• Les méthodes semi-déterministes (LES, pour Large Eddy Simulation), et
• Les méthodes statistiques (RANS pour Reynolds Average Navier-stokes) plus anciennes et donc largement
développées.

Ces trois méthodes ont des objectifs et nécessitent des coûts de calcul différents.

2.1. Simulation numérique directe (DNS):


Cette méthode permet de résoudre directement les équations de Navier-Stokes sans aucune modélisation.
Elle présente ainsi l’avantage de donner accès à toutes les quantités instantanées considérées dans
l’écoulement.

Tous les mouvements doivent être résolus par cette méthode, la taille de maille doit donc être inférieure ou
égale à l’échelle de dissipation. Le nombre de mailles est alors important!

8
Conséquence: Des temps de calcul extrêmement longs, et d’autant plus longs que la vitesse de l’écoulement est
élevée

Estimation de l’ordre de grandeur du nombre de points du maillage d’un écoulement 3D à la vitesse 𝑈0 autour
𝐿
d’un obstacle de longueur L:  Echelles caractéristiques: L,
𝑈 0

L’énergie des grosses structures extraite de l’écoulement moyen, égale à , est perdue en faveur d’une autre
𝑈02
structure plus petite durant le temps t: 𝜀 = et dissipée au final par les échelles de Kolmogorov  et , telles
𝑡

que =1

𝑈03 3 
Donc : = avec =
𝐿  
𝑈 𝐿
Le Reynolds de l’écoulement : 𝑅𝑒 = 0
i.e:
3
𝐿

= 𝑅𝑒 ; qui est le rapport entre la plus grande échelle et la plus petite échelle pour capter toutes les
4

fluctuations
9
Le calcul en 3D demande un nombre de mailles  𝑅𝑒 ! 4 9
Même si La capacité et la performance des calculateurs ne cessent de progresser mais ne permettent pas encore
de simuler des écoulements complexes et à hautes vitesses.

Une alternative à la simulation directe est de restreindre cette approche aux gros tourbillons et de modéliser les
petites échelles. On parle alors de la simulation des grandes échelles (Large Eddy Simulation : LES)

2.2. Simulation des grandes échelles (LES)

Cette approche consiste à appliquer un filtre spatial en tout point du domaine pour laisser passer les bas nombres
d’onde correspondant aux grandes échelles et bloquer les grands nombres d’onde (petites échelles).
𝜋
Pour un filtre de type passe-bas de largeur , le nombre d’onde 𝑘𝑐 = ∆ représente la limite entre le champ résolu
et le champ modélisé. Ainsi, toute quantité f scalaire ou vectorielle, sera décomposée en deux parties. La partie
résolue et la partie modélisée (sous-maille).

Généralement on s’arrange à ce que la largeur du filtre soit égale ou à défaut supérieure à la largeur de la maille de
calcul utilisée par la méthode numérique.
10
A côté de ces approches de simulation, l’approche statistique en un point reste celle qui est la plus répandue

2.3. Modélisation statistique en un point:

Le principe de cette méthode repose sur la résolution des équations « moyennées » régissant l’écoulement.
Celles-ci sont obtenues en introduisant la décomposition de Reynolds des variables du problème à traiter.

Ces modèles sont les plus appréciés et les plus utilisés dans le monde industriel, leur succès étant lié au coût de
calcul relativement réduit. Leur domaine d’application est plus vaste, en approchant certains écoulements
complexes ; mais l’information sur la turbulence reste néanmoins relativement succincte…

11
2.3.1. Rappels sur la décomposition de Reynolds

Les propriétés essentielles de la décomposition de Reynolds sont ici rappelées.


Soient deux grandeurs instantanées: U et V avec leurs décompositions respectives:

U= 𝑈+𝑢 et V = 𝑉+𝑣

• U = 𝑈 +𝑢 = 𝑈
• 𝑢=𝑣=0
• 𝑈+𝑉 =𝑈+𝑉
• 𝛼𝑈 = 𝛼𝑈
𝜕𝑈 𝜕𝑈
• 𝜕𝑡
= 𝜕𝑡
𝜕𝑈 𝜕𝑈
• 𝜕𝑥𝑖
= 𝜕𝑥𝑖
• 𝑈𝑉 = 𝑈𝑉 + 𝑢𝑣

12
2.3.2. Equations moyennées de Reynolds:
Après l’introduction de la décomposition de Reynolds dans les équations précédentes et l’application de la moyenne,
on obtient (En négligeant la force volumique):
:
𝜕𝑈𝑖
=0 3
𝜕𝑥𝑖
𝜕 𝑢𝑖
𝜕𝑥
=0
𝑖
𝜕𝑈𝑖 𝜕𝑢𝑖 𝜕𝑃 𝜕 𝜕𝑈𝑖
𝜌 𝑈𝑗 + 𝑢𝑗 =− + 𝜇 4
𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗

𝜕 𝑢𝑗
Que l’on peut mettre sous la forme suivante en utilisant 𝜕𝑥𝑗
= 0:

𝜕𝑈𝑖 𝜕𝑃 𝜕 𝜕𝑈𝑖
𝜌𝑈𝑗 =− + 𝜇 − 𝜌𝑢𝑖 𝑢𝑗 4
𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗

3 𝑒𝑡 4 : RANS-Equations  Equations de Navier-Stokes moyennées


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Le terme « −𝜌𝑢𝑖 𝑢𝑗 » a la dimension d’une contrainte. Il provient du terme non linéaire de l’équation de Navier-
Stokes et porte le nom de tenseur de Reynolds. Ce tenseur (de 9 éléments) symétrique fait apparaitre six termes
supplémentaires 𝜌𝑢1 𝑢1 , 𝜌𝑢2 𝑢2 , 𝜌𝑢3 𝑢3 , 𝜌𝑢1 𝑢2 , 𝜌𝑢1 𝑢3 , 𝑒𝑡 𝜌𝑢2 𝑢3 s’ajoutant aux quatre variables habituelles
𝑈1 , 𝑈2 , 𝑈3 𝑒𝑡 𝑃

Il y a 10 inconnues pour 4 équations! Des hypothèses supplémentaires sont nécessaires pour « fermer » le
système…

Pour résoudre les équations de NS moyennées, nous avons besoin d’exprimer ces tensions en fonction des vitesses
moyennes: d’où les modèles de fermeture dits de type RANS

2.3.3.Modèles RANS dans les codes industriels

Les modèles de turbulence dits « aux moyennes de Reynolds » (RANS, Reyolds-Averaged Navier-Stokes, en
anglais) se sont largement répandues depuis les années 1970 et constituent l’approche la plus utilisée dans de
nombreux codes de simulation en mécanique des fluides, notamment pour les applications industrielles.

Sur le site « http://www.cfd-online.com/Links/soft.html », on trouve des liens de téléchargements et des exemples de


simulation d’écoulements. 14
Quelques codes industriels de mécanique des fluides numérique des plus répandus sont donnés sur le tableau
ci-dessous:

OpenCFD. Ltd OpenFOAM https://www.openfoam.com/

Tout code commercial présente une interface graphique conviviale permettant à l’utilisateur de saisir les
paramètres du problème et pour examiner les résultats calculés.

15
Bien que les codes tels que ANSYS CFX et
ANSYS FLUENT présentent des outils de
visualisation de résultats, il existe des
logiciels graphiques permettant leur
présentation…

OriginLab Origin www.originlab.


com

16
Même si les codes proposent différents modèles de turbulence, la connaissance des capacités et limites de
ces fermetures, le choix du modèle, la prescription des coefficients les plus appropries a la configuration à
traiter, relèvent de l'expertise de l'utilisateur de ces codes.

Schéma résumant le domaine d’application des trois approches 17


2.3.4. Interprétation physique des tensions de Reynolds:

Leur apparition dans l’équation de NS étant dû au terme de convection non linéaire  gradient de vitesse:
Prenons deux situations courantes d’écoulements turbulentes.

- cas d’un écoulement de jet:

18
𝜕𝑈
Un écoulement bidimensionnel caractérisé par de vitesse moyenne négatif: <0
𝜕𝑦

19
20
21
22
𝜕𝑈
−𝑢𝑣 = 𝑡
𝜕𝑦

En considérant que c’est la même 𝑡 qui régit l’échange de quantité de mouvement quelque soit la direction,
𝜕𝑈 1 𝜕𝑃 𝜕 𝜕 𝑈𝑖
l’équation 4 se réécrit: 𝑈𝑗 𝜕𝑥 𝑖 = − 𝜌 𝜕𝑥 + 𝜕𝑥  + 𝑡 𝜕𝑥𝑗
(6)
𝑗 𝑖 𝑗

2
Avec: −𝑢𝑖 𝑢𝑗 + 3 𝑘𝛿𝑖𝑗 = 𝑡 𝑆𝑖𝑗 (5)

1 1 𝜕𝑈𝑖 𝜕𝑈𝑗
Où k = 𝑢𝑖 𝑢𝑖 est l’énergie cinétique de la turbulence et 𝑆𝑖𝑗 = 2 + est le tenseur du taux de
2 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑖
déformation moyen.

(5) approximation assez basique que l’on appelle modélisation linéaire en Sij.

Prandtl dans les années (1920-1930), a proposé que 𝑡 est, tout comme la viscosité moléculaire, égale au
produit d’une vitesse caractéristique et d’une échelle de longueur. 23
La viscosité cinématique fait intervenir la vitesse d’agitation (Brownienne) et le libre parcours moyen des
molécules ou des atomes, la viscosité turbulente fait intervenir une vitesse ut (𝑢𝑡 ≈ 𝑘) et une échelle de
longueur lt caractéristique de l’agitation turbulente.

2.3.5. Equation de bilan de l’énergie cinétique de la turbulence :

Soit 𝑞 2 la densité massique d’énergie cinétique du mouvement fluctuant, k sa valeur moyenne :

2 1
𝑞 = 𝑢𝑖 𝑢𝑖 i.e 𝑘 = 𝑞2
2

Pour obtenir l’équation de k, on retranche de l’équation de NS instantanée (7), l’équation de RANS (4):

𝜕(𝑈𝑖 + 𝑢𝑖 ) 1𝜕 𝑃+ 𝑝 𝜕 𝜕(𝑈𝑖 +𝑢𝑖 )


(𝑈𝑗 +𝑢𝑗 ) =− +  (7)
𝜕𝑥𝑗 𝜌 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗

24
𝜕𝑈𝑖 1 𝜕𝑃 𝜕 𝜕𝑈𝑖
𝑈𝑗 =− +  − 𝑢𝑖 𝑢𝑗 4
𝜕𝑥𝑗 𝜌 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗

On obtient:

𝜕𝑢𝑖 𝜕𝑈𝑖 𝜕𝑢𝑖 𝜕𝑢𝑖 𝑢𝑗 1 𝜕𝑝 𝜕 𝜕𝑢𝑖


𝑈𝑗 + 𝑢𝑗 + 𝑢𝑗 − =− + (8)
𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜌 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗

(8) x 𝑢𝑖 :

𝜕𝑢𝑖 𝜕𝑈𝑖 𝜕𝑢𝑖 𝜕𝑢𝑖 𝑢𝑗 𝑢𝑖 𝜕𝑝 𝜕 𝜕𝑢𝑖


𝑢𝑖 𝑈𝑗 + 𝑢𝑖 𝑢𝑗 + 𝑢𝑖 𝑢𝑗 − 𝑢𝑖 =− + 𝑢𝑖
𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜌 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗

Procédons au réarrangement des termes:


1
𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕( 𝑢𝑖 𝑢𝑖 )
• 𝑢𝑖 𝑈𝑗 𝜕𝑥 𝑖 = 𝑈𝑗 𝑢𝑖 𝜕𝑥 𝑖 = 𝑈𝑗 2
𝑗 𝑗 𝜕𝑥𝑗
1 1
𝜕( 2𝑢𝑖 𝑢𝑖) 𝜕(2𝑢𝑖 𝑢𝑖 ) 𝜕𝑘
𝑈𝑗 𝜕𝑥𝑗
= 𝑈𝑗 𝜕𝑥𝑗
= 𝑈𝑗 𝜕𝑥
𝑗 25
𝜕𝑘 𝜕𝑈𝑖 𝜕𝑢𝑖 𝑢𝑗 𝜕𝑢𝑖 𝑢𝑖 𝜕𝑝 𝜕 𝜕𝑢𝑖
𝑈𝑗 = −𝑢𝑖 𝑢𝑗 + 𝑢𝑖 − 𝑢𝑖 𝑢𝑗 − + 𝑢𝑖
𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜌 𝜕𝑥𝑖 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗

2 2 2 2
𝜕 𝜕𝑢 𝜕 𝜕𝑢 𝜕𝑢𝑖 𝜕 1 𝜕𝑢𝑖 𝜕𝑢𝑖 𝜕2 𝑘 𝜕𝑢𝑖
• 𝑢𝑖 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝑖 = 𝜕𝑥𝑗
𝑢𝑖 𝜕𝑥 𝑖 − 𝜕𝑥𝑗
= 𝜕𝑥𝑗 2 𝜕𝑥𝑗
− 𝜕𝑥𝑗
= 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗
− 𝜕𝑥𝑗
𝑗 𝑗 𝑗

𝑢𝑖 𝜕𝑝 1 𝜕𝑝𝑢𝑖
• − =−
𝜌 𝜕𝑥𝑖 𝜌 𝜕𝑥𝑖

𝜕𝑢𝑖 𝑢𝑗 𝜕𝑢𝑖 𝜕 1
• 𝑢𝑖 − 𝑢𝑖 𝑢𝑗 = 𝑢𝑖 𝑢𝑖 𝑢𝑗
𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 2

Après réarrangement du terme de droite :


2
𝜕𝑘 𝜕𝑈𝑖 𝜕𝑢𝑖 1 𝜕𝑢𝑖 . 𝑝 1 𝜕 𝜕 2𝑘
𝑈𝑗 . = − 𝑢𝑖 𝑢𝑗 . − − + 𝑢𝑖 𝑢𝑖 𝑢𝑗 −  (9)
𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜌 𝜕𝑥𝑖 2 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑗
𝐶𝑜𝑛𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑃𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑖𝑠𝑠𝑖𝑝𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝐷𝑖𝑓𝑓𝑢𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑡𝑢𝑟𝑏𝑢𝑙𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑒𝑡 𝑚𝑜𝑙é𝑐𝑢𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒
26
Le terme de production est positif  alimentation de la turbulence (terme source)
Le terme de dissipation affecté par « - »  terme puits pour l’équation.

En général, ce sont les termes les plus forts par rapport aux termes de diffusion et convection.

La turbulence en équilibre est caractérisée par l’égalité des deux termes.

2.3.6. Equation de l’énergie cinétique de l’écoulement moyen :

Pour établir l’équation de l’énergie cinétique, par unité de masse, de l’écoulement moyen
1 1 2
𝐾 = 2 𝑈𝑖 𝑈𝑖 (ou 𝐾 = 2 𝑈𝑖 ), on multiplie l’équation de Navier-Stokes moyennée par 𝑈𝑖

𝜕 Ui Ui 𝜕 𝑃 𝜕 𝜕 Ui
Ui . Uj . =− + Ui  − 𝑢𝑖 𝑢𝑗
𝜕xj ρ 𝜕xi 𝜕xj 𝜕𝑥𝑗
ou
∂ (Ui Ui ) 1 P Ui ∂2Ui ∂ui uj
Uj . =− +  Ui − Ui (10)
∂xj 2 ρ ∂xi ∂xj ∂xj ∂xj 27
∂ui uj U ∂
• −Ui ∂xj
= +uiuj ∂xi − ∂x Ui. ui uj
j j
2
𝜕 2 Ui 𝜕𝐾 𝜕 𝑈𝑖
•  Ui 𝜕x 𝜕x =  𝜕𝑥𝑗
− 𝜕𝑥𝑗
j j

Après réarrangement des termes

2
𝜕K Ui 𝜕𝑈𝑖 𝜕 1 𝜕𝐾
Uj . = +uiuj − − PUi −  + Uiui uj (11)
𝜕x j 𝜕x j 𝜕𝑥𝑗 𝜕x i ρ 𝜕𝑥𝑗

le terme de production de l’équation de K apparait avec un signe opposé à celui de l’équation de k. Cela
veut dire, qu’il est négatif et représente plutôt un terme de destruction d’énergie cinétique du mouvement
moyen.
C’est dans ce couplage que réside l’aspect essentiel du rôle des tensions de Reynolds en turbulence.

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