Master1: Systèmes de télécommunications

Module: Canaux de transmission Enseignante: Melizi Nora

Chapitre I: Introduction aux lignes de transmission

ChapitreI : Introduction aux lignes de transmission

I- Propagation sur une ligne de transmission

I-1 Modélisation d’une ligne de transmission

Ligne de longueur l et d’impédance caractéristique

G ZC ZR
0 l
G : générateur
ZR : Impédance de charge

Soit la ligne de transmission l, alimentée par un générateur HF et fermée à l’autre

extrémité sur une impédance ZR. En HF la longueur l est très grand devant la longueur d’onde
(l >>>> λ) , la tension et le courant varient le long de la ligne. Pour faire l’étude de ces
phénomènes. Il faut adopter une modélisation de la ligne.
Le modèle utilisé est un réseau qui comporte :
- En série : une résistance R et une inductance L représentant les pertes d’énergie
actives et réactives dans le conducteur de la ligne.
- Parallèle : une conductance G et une capacité C pour représenter les pertes d’énergie
actives et réactives dans le diélectrique de la ligne.
La difficulté du problème c’est qu’on ne peut pas modéliser la ligne par un seul quadripôle
lorsque (l >>>> λ). Pour le faire il faut que l <<<< λ. Donc on va faire une approximation en
décomposant la ligne en une suite d’éléments identiques. L’élément unité étant pris très petit
devant λ.

I-2 Equation de propagation

Dans le cas général d’une ligne avec pertes, on prend un élément compris entre x et
x+dx et on se place au point x de l’origine. v(x,t) et i(x,t) sont les valeurs complexes
instantanées de la tension et du courant au point d’abscisse x.
Grâce à l’utilisation de la notation complexe, il est possible d’écrire que les valeurs
instantanées complexes de la tension v(x,t) et i(x,t) sont le produit des amplitudes complexes,
qui ne dépendent que de la variable spatiale, par la fonction E(t) représentant les variations
dans le temps.

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Chapitre I: Introduction aux lignes de transmission

En régime sinusoïdale : E ( t )=e jωt ; nous avons donc :

v ( x ,t )=V ( x ) e jωt avec V ( x )=|V ( x )|e j ϕ v

i ( x , t ) =I ( x ) e jωt avec I ( x )=|I ( x )|e j ϕ v

|V ( x )| et|I ( x )|Sont les amplitudes réelles ou modules.

ϕ v et ϕ I Sont les phases.
La variation de tension dv quand on se déplace de dx sur la ligne est égale à la somme:
- de la variation de tensionRdxi due à la résistance;

- de la variation de tension Ldx ( ∂∂ti ) due à l’inductance.

La variation de tension di quand on se déplace de dx sur la ligne est égale à la somme:
- du courant s’écoulant par défaut d’isolement Gdxv ;

- du courant s’écoulant par la capacitéCdx ( ∂∂vt ).

∂i( x ,t)
On a v ( x ,t )=L dx + Rdxi ( x , t )+ v ( x + dx , t )
∂t
∂ i( x,t )
d’où −( v ( x +dx , t )−v ( x , t ) ) =L dx + Rdxi ( x , t )
∂t
c'est-à-dire :
−∂ v ∂ i (x , t)
=L + Ri ( x , t )
∂x ∂t
et de même:
−∂ i ∂ v ( x ,t )
=C +Gv ( x , t )
∂x ∂t
∂v
En dérivant la relation par rapport à x on obtient
∂x
−∂2 v ∂2 i ( x ,t ) ∂i ( x , t )
2
=−L −R
∂ x ∂t∂ x ∂x
∂i
d’où en utilisant la relation
∂x
∂2 v ∂2 v ( ∂v
2
=LC 2
+ RC + LG ) + RGv∗¿
∂ x ∂t ∂t
On démontre de la même manière que :

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Chapitre I: Introduction aux lignes de transmission

∂2 i ∂2i ( ∂i
2
=LC 2
+ RC + LG ) + RGi∗¿
∂ x ∂t ∂t
Les équations ( ¿ ,∗¿ )sont les équations de télégraphistes.
Dans le cas où le régime est sinusoïdale les équations présentes deviennent :

∂V
=−( R+ jLω ) I
∂x
∂I
=−( G+ jCω ) V
∂x
∂2 V
=− ( R+ jLω )( G+ jCω ) V
∂2 x
∂2 I
2
=−( R+ jLω )( G+ jCω ) I
∂ x
Posons γ = √ ( R+ jLω ) ( G+ jCω )
C’est une quantité complexe qu’on appelle la constante de propagation.
∂2 V 2 ∂2 I 2
2
=γ V 2
=γ I
∂ x ∂ x
Ce sont les équations de propagation de la tension et du courant le long de la ligne.
Elles admettent des solutions de la forme :
V ( x )=V i e−γx +V r e +γx
I ( x )=I i e−γx + I r e+ γx
Vi, Vr, Ii, et Ir sont des constantes d’intégration.
Vi Vr R+ jLω
= =
Ii I r G+ jCω √
Cette quantité est homogène à une impédance appelée impédance caractéristique de la ligne.
R+ jLω
Z c=
√ G+ jCω
I-3 Etude des solutions de l’équation de propagation
v ( x ,t )=V ( x ,t ) e jωt =( V i e−γx + V r e+ γx ) e jωt
Nous voyons d’après () que γ est de la forme α + jβ .
Donc :
v ( x ,t )=V i e−αx e j (ωt− βx )+V r eαx e j (ωt +βx )

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Chapitre I: Introduction aux lignes de transmission

Cette expression est la somme de deux termes :

- L’un diminue lorsque x augmente : c'est-à-dire pour un déplacement du générateur vers le
récepteur (charge). Il caractérise une onde incidente (indice i).

- L’autre dont l’amplitude diminue lorsque x diminue c’est une onde réfléchie (indice r). Par
conséquent, la tension sur la ligne résulte de la superposition de deux ondes se propageant en
sens contraire (de même pour le courant).
I-4 Caractéristiques des ondes
vi ( x ,t )=V i e−α e j( ωt− βx )

Vi est un complexe ❑ V i =V i e j ∅
⇒

vi ( x ,t )=V i e−α cos ( ωt−βx +∅ )

C’est une onde dont l’amplitude diminue exponentiellement si on s’approche du récepteur.
En un point donné de la ligne, la tension est une fonction sinusoïdale du temps dont la
périodicité :
2π
T=
ω
Et une fonction sinusoïdale de l’abscisse x dont la périodicité dans l’espace est la longueur
d’onde :
2π
λ=
β
En fin cette onde se déplace vers les x croissant avec la vitesse constante appelée vitesse de
phase.
ω
vp=
β
Le paramètre de propagation γ =α + jβ
- La partie réelle α est un paramètre d’affaiblissement en Np/m ou dB/m.
- La partie imaginaire β est un paramètre de phase (rd/m).
Pour une ligne sans pertes R1= G1= 0.
1
donc : α = 0 ; β=√ L1 C 1et V p=
√ L1 C 1
I-5 Expressions de la tension, du courant et de l’impédance.

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Chapitre I: Introduction aux lignes de transmission

Les quantités connues à l’entrée de la ligne sont V0, I0, γ et Z0 et on détermine alors
V(x), I(x) et Z(x).

V 0=V i+V r=Z c ( I i−I r ) I 0=I i+ I r =

( V i−V r )
Zc

V 0+ Zc I 0 V 0−Z c I 0
V i= V r=
2 2
I0 V0
I i= +
2 2 Zc
I0 V0
I r= −
2 2 Zc
V ( x )=V 0 cosh γx−Z c I 0 sinhγ x
V0
I ( x )=I 0 cosh γx− sinhγ x
Zc
Z 0−Z c tan γx
Z ( x )=Z c
Z c −Z 0 tan γx
Impédance d’entrée Z0 en fonction de l’impédance de charge ZR.
Z R + Z c tan γl
Z 0=Z c
Z c + Z R tan γl
Dans le cas des lignes sans pertes :
V ( x )=V 0 cos βx− j Z c I 0 sinβ x
V0
I ( x )=I 0 cosβ x − j sinβ x
Zc
Z 0− jZ c tan βx
Z ( x )=Z c
Z c − jZ 0 tan βx
Z R + jZ c tan βl
Z 0=Z c
Z c + jZ R tan βl

I-6 Cas particuliers:

I-6.1 Ligne terminée par ZR=Zc
Si Zc il vient que: ZR = Zc donc il faut apparaitre que l’impédance d’entrée de la ligne est Zc
tout se passe comme si le générateur était directement fermé sur Zc alors :
Z ( x )=Z c

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Chapitre I: Introduction aux lignes de transmission

En tout point de la ligne, l’impédance est donc l’impédance caractéristique comme 

Z 0+ Z c I0 Z0
V i=I 0
2
I i=
2( )
1+
Zc

Z 0−Z c I0 Z0
V r =I 0
2
I r=
2( )
1−
Zc

Il en résulte que :
V i=V 0 ; V r =0 et I i=I 0 ; I r=0

V ( x )=V i e−γx
I ( x )=I i e−γx
On peut conclure que lorsqu’une ligne est terminée sur son impédance caractéristique il n’y a
pas d’onde réfléchie. Le régime qui s’établit est appelée régime d’onde progressive.
Les valeurs de la tension et du courant instantanées sont données par:
v ( x ,t )=V 0 e−αx e j (ωt− βx )
i ( x , t ) =I 0 e−αx e j (ωt− βx )
Ondes progressives dont l’amplitude diminue exponentiellement lorsque x augmente et se
déplacent avec une vitesse de phase de ω/β.
I-6.2 Ligne en court-circuit ( ZR = 0)
Ce la signifie que pour x = l, Z = 0 et V = 0
Ecrivons donc que pour x = lcosh γl V(l) = 0
0=V 0 cosh γl−Z c I 0 sinhγ l
En calculant V0 ou I0 d’après cette relation et en portant la valeur ainsi obtenue dans les
relations (V(x) et I(x) ), on aura:
sinhγ ( l− x )
V ( x )=V 0
sinhγ l
cosh γl ( l−x )
I ( x )=I 0
cosh γl
tanhγ ( l−x )
Z ( x )=Z 0
tanhγ l
Z 0=Z c tanh γl
Pour une ligne sans pertes :

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Chapitre I: Introduction aux lignes de transmission

sinβ ( l−x )
V ( x )=V 0
sinβ l
cosβ l (l−x )
I ( x )=I 0
cos β l
tanβ (l−x )
Z ( x )=Z 0
tanβ l
Z 0= jZ c tanβ l

I-6.3 Ligne en circuit-ouvert ( ZR = 0)

Cela signifie que pour x = l, Z = ∞ et I = 0
Ecrivons donc que pour x = l I(l) = 0
V0
0=I 0 cosh γl− sinhγ l
Zc
En calculant V0 ou I0 d’après cette relation et en portant la valeur ainsi obtenue dans les
relations (V(x) et I(x) ), on obtient:
cosh γl ( l−x )
V ( x )=V 0
cosh γl
sinhγ ( l−x )
I ( x )=I
sinhγ l

tanhγ l
Z ( x )=Z 0
tanhγ ( l−x )
Zc
Z 0=
tanhγ l
Pour les lignes sans pertes :
cosβ l (l−x )
V ( x )=V 0
cosβ
sinβ ( l−x )
I ( x )=I
sinβ l
tanβ l
Z ( x )=Z 0
tanβ (l−x )
Zc
Z 0=
jtanβ l

I-6.4 Ligne quart d’onde

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Chapitre I: Introduction aux lignes de transmission

Une ligne sans pertes fermée sur une impédance ZR, L’impédance d’entrée Z0 est:
Z R + j Z c tan βl
Z 0=Z c
Z c + j Z R tan βl
Si βl=( 2 n+1 ) π /2 c'est-à-dire si l = (2n+1)/4
Z 2c
Z 0=
ZR

Donc la ligne λ/4 est une inverseuse d’impédance.

- Si ZR est réactif, Z0 le sera aussi mais de signe contraire.
Si ZR est une résistance, Z0 sera une résistance plus grande ou plus petit que ZC selon que (ZR
plus grand ou plus petit).
I-6.5 Ligne demi d’onde
Si βl=nπ c'est-à-dire l = nλ/2
Z 0=Z R
Une ligne demi-onde à une impédance d’entrée égale à son impédance de charge.
II-Etude de la réflexion à l’extrémité d’une ligne de transmission
Soit la ligne
G ZC ZR
l 0

Nous supposons que les valeurs connues sont la tension et le courant au bout de la ligne, côté
charge.
Soit une ligne de longueur l, d’impédance Z R alimentée par un générateur de F.e.m
instantanée e = E0cosωt et de fréquence f, terminée sur une impédance ZR.
L’état électrique en un point quelconque d’une telle ligne résultait de la superposition d’une
onde incidence et d’une onde réfléchie sur le récepteur. Nous nous étions placé pour l’étude
du phénomène dans le cas ou l’origine était prise ou générateur et l’axe des abscisses orientés
du générateur vers le récepteur.
Nous allons étudier le phénomène réflexion à l’extrémité de la ligne, il faut mieux prendre
l’origine au récepteur et orienter l’axe des abscisses du récepteur vers le générateur et nous
voir comment les relations précédentes se modifient.

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∂V
=( R + jLω ) I
∂x
∂I
=( G+ jCω ) V
∂x
et
∂2 V 2
2
=γ V Les équations de propagation de la
∂ x
∂2 I 2
2
=γ I tension et du courant le long de la ligne
∂ x

Les solutions générales devront êtres écrites ici:

V ( x )=V i eγx +V r e−γx
I ( x )=I i e γx + I r e−γx
A partir des équations précédentes, on démontre qu’on a toujours:
Vi Vr R+ jLω
= =
Ii I r G+ jCω √
Soient VR et IR les tensions et courants au récepteur :

V R +Z c I R V R−Z c I R
V i= V r=
2 2
Les expressions de la tension et du courant et de l’impédance en un point quelconque de la
ligne s’écrivent donc :
V ( x )=V R cosh γx −Z c I R sinhγ x
VR
I ( x )=I R cosh γx− sinhγ x
Zc
Z R −Z c tan γx
Z ( x )=Z c
Z c −Z R tan γx
II-1 Coefficient de réflexion
Le coefficient de réflexion en un point d’abscisse x quelconque est défini comme le rapport de
l’amplitude de l’onde réfléchie à l’amplitude de l’onde incidente en ce point.
V r e−γx V r −2 γx
Γ ( x )= = e
V ie+ γxVi
Comme

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V r V R+ Zc I R
=
V i V R −Z c I R
Z R−Z c
Z R +Z c
V r e−γx V r −2 γx
Γ ( x )= = e
V ie Vi
+ γx

Z R−Z c −2 γx
Γ ( x )= e
Z R +Z c

Pour x = 0, c'est-à-dire sur le récepteur, nous obtenons :

Z R−Z c
Γ R=
ZR+ Zc
Il ya deux valeurs particulièrement intéressantes du modules du coefficient de réflexion :
- ΓR = 0 se produit lorsque ZR = Zc il n’y a pas alors d’onde réfléchie et nous avons:
V ( x )=V i eγx
I ( x )=I i e γx
Dans ce cas il s’établit sur la ligne un régime d’onde progressive déjà étudié.
- ΓR = 1 se produits dans les trois cas suivant : ZR = 0 ; ZR =∞ et |Z R −Z c|=|Z R +Z c|
Dans chacun de ces cas, il s’établit sur la ligne un régime d’ondes stationnaires pures.
II-2 Rapport d’ondes stationnaires
Quand l’impédance de la charge est différente de l’impédance de la ligne de transmission ; on
qu’il y a désadaptations d’impédances. La puissance qui se propage sur la ligne sous la forme
d’une onde progressive est partiellement réfléchie au niveau de la charge. Cette puissance
réfléchie va à son tour se propager dans le sens contraire vers l’émetteur .Il va alors se
produire un phénomène d’interférence entre l’onde incidente et l’onde réfléchie. En certain
points de la ligne ces deux ondes seront en phases ; l’amplitude résultante de la tension est
alors maximale (Vmax).En d’autres points de la ligne l’onde réfléchie sera en opposition de
phase avec l’onde incidente ; l’amplitude résultante sur la ligne sera minimale (V min). Le
rapport d’onde stationnaire (ROS) est égal au rapport entre la tension Vmax et la tension Vmin.

V max V i+V r
ROS=ρ= =
V min V i – V r

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Chapitre I: Introduction aux lignes de transmission

Les sigles TOS- ROS ont la même signification. Les termes Taux et Rapport sont simplement
des synonymes (TOS=ROS=SWR en anglais).
II-2.1 Relation entre ROS et le coefficient de réflexion ГR
On peut exprimer la valeur du ROS en fonction de ГR (module du coefficient de
réflexion

V max V i+V r
ROS=ρ= =
V min V i – V r
1+ Γ R
ROS=ρ=
1−Γ R

Comme 0 ≤ ΓR ≤ 1 ⇒ 0 ≤ ρ≤ ∞

-Si ρ 1 le régime qui s’établit sur la ligne est proche du régime d’ondes progressives.
- Dés que ρ augmente il ya une désadaptation de la ligne assez sérieuse.
- Si ρ>10 le régime de la ligne s’approche du régime d’ondes stationnaires.
A partir de la formulation de ρ deux relations importantes à retenir:
VM
ZM= = ρ Zc
Im
V m Zc
Z m= =
IM ρ

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