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FST- Tanger Le 12 janvier 2019

Département de Physique
Corrigé du CC2 Mécanique des fluides-M1
Master génie énergétique
Durée : 2h00mn

Exercice 1 : Cours  : Simplifications des équations de N-S 60mn 10 pts


Pour un fluide incompressible non pesant. Simplifier les équations de Navier Stokes en
utilisant les hypothèses introduites pour chaque problème particulier : Donner le système à
résoudre pour les champs des vitesses et de pression en précisant la dépendance des variables.
En déduire le cas stationnaire et donner une indication sur la résolution. 1 pts
Pb1  : Soit un écoulement rectiligne parallèle à l’axe O ⃗x; le champ de vitesse dans un repère
cartésien rectangulaire ( e⃗ x ; ⃗e y ; ⃗e z ) est : ⃗
V ( x , y , z , t ) =U ( x , y , z ,t ) ⃗e x ; et le champ de la pression
est p ( x , y , z )
Sol.Pb1  :
V ( x , y , z , t ) =U ( x , y , z ,t ) ⃗e x
On a un écoulement incompressible non pesant en 3D : Comme ⃗
L’écoulement est rectiligne et parallèle à l’axe O ⃗x implique que V =W =0
- Non pesant donne que les efforts extérieurs ( les forces de volumes ) sont négligeables
- L’incompressibilité ( équation de la conservation de la masse ) donne ¿ ⃗ V =0 ce qui donne
∂U
=0; le champ de vitesse ne dépend pas de x. Par suite U ( x , y , z , t ) =U ( y , z ,t )
∂x
- L’équation de la quantité de mouvement en cartésien s’obtient après simplification :

∂ U −1 ∂ p ∂2 ∂2
( )
{
= +ν + U
∂t ρ ∂x ∂ y2 ∂ z2
∂p Les deux dernières équations montrent que la pression ne
0=
∂y
∂p
0=
∂z
dépend que de x, c’est-à-dire p ( x , y , z )= p ( x ).
Par conséquent ; en tenant des conditions initiale et aux limites ; la seule équation à résoudre
∂U ( y , z , t ) −1 dp ∂2 ∂2
est :
∂t
=
ρ dx
+ν (+
∂ y2 ∂ z2 )
U ( y , z ,t ) (I)

dp ∂2 ∂2
Cas stationnaire  :
dx
=μ ( +
∂ y2 ∂ z2 )
U ( y , z,t )

Pr. MAKROUM Hassan


dp ∂2 ∂2
Indication  : Les variables sont séparées, il suffit d’écrire
dx
=μ +
∂ y2 ∂ z2 (
U ( y , z , t )=Cst ; )
puis on intègre.

Pb2  : Soit un écoulement plan en rotation autour de l’axe O ⃗z; le champ de vitesse dans un
repère cylindrique ( e⃗ r ; e⃗ θ ; ⃗e z ) est : ⃗
V ( r ,θ , z ,t )=V θ ( r , θ , z , t ) ⃗e θ; et le champ de la pression est :
p ( r ,θ , z , )
Sol.Pb2  :
On a un écoulement incompressible non pesant en 2D : Comme ⃗ V ( r ,θ , z ,t )=V θ ( r , θ , z , t ) ⃗e θ
L’écoulement est dans le plan des coordonnées polaires ce qui implique que V r =V z =0
- Non pesant donne que les efforts extérieurs ( les forces de volumes ) sont négligeables
- L’incompressibilité ( équation de la conservation de la masse ) donne ¿ ⃗ V =0 ce qui donne
1 ∂ 1 ∂Vθ ∂V z 1 ∂Vθ
¿⃗V= (r V r )+ + = =0 ; la composante ortho-radiale du champ de vitesse
r ∂r r ∂θ ∂ z r ∂θ
ne dépend pas de θ. Par suite V θ ( r ,θ , z ,t )=V θ ( r , z , t )
- L’équation de la quantité de mouvement en cylindrique s’obtient après simplification :

V 2θ 1 ∂ p

{
= (1)
r ρ ∂r
∂ V θ ∂2 V θ V θ
∂ V θ −1 ∂ p
∂t
=
ρr ∂θ
+ν [ ( )
1 ∂
r ∂r
r
∂r
+ −
∂ z2 r 2
(2) ]
∂p
0= (3)
∂z

L’équation (3) montre que p ( r ,θ , z , )= p ( r ,θ )


Si on dérive (2) par rapport à θ; on montre que la pression ne dépend que de r et par suite
p ( r ,θ )= p ( r )

Si on dérive (1) par rapport à z; on montre que V θ ( r , z , t )=V θ ( r , t )


Par conséquent ; en tenant des conditions initiale et aux limites ; le système à résoudre se

V 2θ 1 dp

réduit à : :
{ ∂Vθ
∂t

1 ∂
=
r ρ dr

[ ( ) ]
r ∂r
r
∂r
(1)'

∂Vθ Vθ
− 2 (2)'
r
(II)

V 2θ 1 dp

Cas stationnaire  :
{[ (

∂r
r
∂r
=
r ρ dr
∂Vθ Vθ

r
(1)'

) ]
=0 (2)' '

Pr. MAKROUM Hassan


Indication  : (2)’’ est une équation différentielle du second ordre à coefficients non constants.
On l’intègre pour déterminer V θ puis on l’injecte dans l’équation (1)’ pour déterminer p ( r )

Pb3  : Soit un écoulement parallèle dans un conduit cylindrique rectiligne à l’axe O ⃗z; le
champ de vitesse dans un repère cylindrique ( e⃗ r ; e⃗ θ ; ⃗e z ) est : ⃗
V ( r ,θ , z ,t )=V z ( r ,θ , z ,t ) ⃗e z; et le
champ de la pression est p ( r ,θ , z , )

Sol.Pb3  :
V ( r ,θ , z ,t )=V z ( r ,θ , z ,t ) ⃗e z
On a un écoulement incompressible non pesant en 3D : Comme ⃗

L’écoulement est parallèle ce qui implique que V r =V θ=0


- Non pesant donne que les efforts extérieurs ( les forces de volumes ) sont négligeables
- L’incompressibilité ( équation de la conservation de la masse ) donne ¿ ⃗ V =0 ce qui donne
∂Vθ ∂V z ∂V z
¿V⃗ = 1 ∂ (r V r )+ 1 + = =0 ; la composante azimutale du champ de vitesse ne
r ∂r r ∂θ ∂z ∂z
dépend pas de z. Par suite V z ( r , θ , z , t )=V z(r,θ,t)
- L’équation de la quantité de mouvement en cylindrique s’obtient après simplification :

∂p
0=

{
(1)
∂r
∂p
0= (2)
∂θ
∂ V z −1 ∂ p ∂ V z 1 ∂2 V z
∂t
=
ρ ∂z
+ν [ ( )
1 ∂
r ∂r
r
∂r
+ 2
r ∂ θ2
(3) ]
(1) et (2) impliquent que la pression ne dépend que de z. Donc p ( r ,θ , z , )= p ( z )
Par conséquent ; en tenant des conditions initiale et aux limites ; la seule équation à résoudre
∂V z −1 dp ∂ V z 1 ∂2 V z
est :
∂t
=
[ ( )
ρ dz

1 ∂
r ∂r
r
∂r
+ 2
r ∂θ
2 ] (III)

∂ V z 1 ∂2 V z
dp
Cas stationnaire  : =μ
dz
1 ∂
r ∂r
r
∂r[ ( ) ]
+ 2
r ∂ θ2

Indication  : Les variables sont séparées, il suffit d’écrire :

∂ V z 1 ∂2 V z
dp
dz

1 ∂
[ ( )
r ∂r
r
∂r
+ 2
r ∂θ
2 ]
=Cst; puis on intègre.

Conclure pour ces trois problèmes. 1 pts


Conclusion  :

Pr. MAKROUM Hassan


Pour les trois problèmes ; on a que des écoulements parallèles ce qui éliminent le terme
convectif ( le terme non linéaire ) figurant dans l’équation de Navier Stokes. De plus la
dépendance spatiale de la pression et le champ de vitesse se réduit à une seule variable. Par
suite la résolution devient simple à faire.

Exercice 2 : Cinématique des fluides 30mn 5 pts


A r
Soit un champ de vitesses défini par une fonction potentielle de vitesse : ∅=
t
ln ( )
r0
décrivant un écoulement fluide dans une base d’espace repérée en coordonnées sphériques
( e⃗ r ; e⃗ θ ; ⃗eφ ).
1/ Donner la dimension de A.
2/ Quelle est le champ Eulérien des vitesses associé à cet écoulement dans le repère d’espace
décrit en coordonnées sphériques.
3/ Indiquer, en vous justifiant, si ce champ est stationnaire ; rotationnel et incompressible.
4/ Dans le cas d’un fluide compressible, expliquer ( sans calculs ) la dépendance spatiale de la
masse volumique est réduite à la variable r. Pensez-vous que cette masse volumique puisse
dépendre du temps ? Justifier sans calculs.
5/ Calculer à l’instant t le flux de masse traversant la surface délimitée par une sphère centrée
en O et de rayon r; en fonction de ρ ( r , t ), r, A et t. En déduire la dimension de A.
Sol.2  :
[∅ ] [ A ]
U =⃗
1/ Dimension de A: Ecoulement potentiel donne ⃗ ∇ ∅; donc [ U ] = =
L ¿

D’où [ A ] =¿ [ U ] =¿ ( L/T )=L2; donc A est une surface.


A
U =⃗
2/ ⃗ ∇ ∅= ⃗e r; le champ des vitesses est radial et ne dépend que de r.
rt
∂ ⃗ ⃗
3/ L’écoulement est instationnaire car U ≠0
∂t
L’écoulement est irrotationnel car : ⃗
∇×⃗
U =⃗ ⃗ =0⃗ ; il suffit de remplacer U θ =U φ =0 et
rot U
A
U r = dans la formule :
rt
1
rot ⃗
⃗ U= ¿
rsinθ

L’écoulement est compressible car ⃗ ⃗


∇ ∙ U =¿ ⃗
1
U= 2
∂ r2( rtA ) = A > 0; il suffit de remplacer
2
r ∂r r t
A
U θ =U φ =0 et U r = dans la formule :
rt

Pr. MAKROUM Hassan


1 ∂ 2 1 (U ¿ ¿ θ sinθ) 1 ∂U φ
U=
¿⃗ 2 ( r U r )+ ∂ + ¿
r ∂r rsinθ ∂θ rsinθ ∂ φ

4/ ⃗
∇∙⃗
U est non nul donc l’écoulement est compressible. Cependant la symétrie centrale de ce
problème ( le champ de vitesse ne dépend spatialement que de r et est porté par e⃗ r ¿ indique
que cette même symétrie doit avoir lieu pour la masse volumique.
Etant donné que le champ de vitesse varie temporellement, afin que l’équation de continuité
soit respectée, il convient que la masse volumique dépende du temps.
A A A
5/ Q m =∬ ρ ⃗ dS=¿ ∬ ρ e⃗ r ∙ ⃗e r dS=¿∬ ρ r 2 sinθdθdφ=¿ ρ r 2∬ sinθdθdφ ¿ ¿¿
U ∙⃗
rt rt rt
A 2 4 πA
Q m =ρ r 4 π =ρ ( r ; t ) r
rt t
L M M L
[ Qm ]= [ ρ ] T [ A ] ; = [ A ] ; on obtient [ A ] =L2; est une surface comme dans 1/.
T L3 T

Exercice 3 : Ecoulement de Couette 18mn 3 pts


Soit la figure ci-après ; représentant un cylindre plein de rayon R1 à l’intérieur d’un cylindre
creux de rayon intérieur R2 et entre lesquels existe un écoulement laminaire.
L’écoulement est de type Couette dont la distribution de vitesse est donnée par :
−∆ P 2
u= r +C1 lnr+C 2
4 μL

u=0 ; pour r=R1


Avec
{u=0 ; pour r=R2
et ∆ P=P 1−P2

1/ Etablir la relation donnant le rayon pour lequel la vitesse est maximale ?


2/ Trouver la loi du débit volumique de cet écoulement annulaire ( sans faire le calcul )
Sol.3  :

∆ P P1−P2
1/ Posons K= = ; déterminons les deux constantes avec les conditions aux limites
4 μL 4 μL

Pr. MAKROUM Hassan


R 21−R22

{
C 1=K
R
ln 1
C1 ln R1 +C2−K R21 =0 R2
{C1 ln R2 +C2 −K R 22=0
;
C2=K R −K 2
1
( R12−R22 ) ln R1
; On obtient le profil des

R1
ln
R2

r r

[2 2 2 2
vitesses : u=K ( R2−r ) −( R 2−R1 )
R2
R
ln 1
R2
ln

] 2 2 2 2

[
Ou bien u=K ( R1−r ) −( R 1−R2 )
ln
R1
R
ln 2
R1

du
]
Le rayon ; pour lequel la vitesse est maximale ; est donné par : =0
dt

( R21−R22 ) 1 R 22−R21
−2 Rmax −
ln
R2
R1
R max
=0

R2
donc

R2
Rmax =

√ R
2 ln 2
R1

2/ Le débit volumique s’écrit comme : Qv =∫ udS=¿ ∫ u 2 πrdr ¿


R1 R1

R
R2

1
[
Qv =∫ K ( R22−r 2 ) −( R 22−R21 )
ln

ln
R2
R1
R2
]
2 πrdr

Exercice 4 : Cours  : Couche limite 12mn 2 pts


Considérons l’écoulement d’un fluide de vitesse uniforme U autour d’un objet.
1/ Définir l’épaisseur δ de la couche limite. Donner la relation et faire un schéma
2/ Définir l’épaisseur du déplacement δ ¿ de la couche limite. Donner la relation et faire un
schéma.

Sol.4  :
1/ L’épaisseur δ de la couche limite est la distance à la paroi à partir de laquelle la vitesse
devient supérieure à 99 % de la vitesse de l’écoulement uniforme U ( non perturbé par
l’objet).
On écrit : u ( y=δ )=0.99U

Pr. MAKROUM Hassan


U
Fluide « Parfait »
U
u = 0,99 U

u(y)
δ (fluide visqueux)

2/ L’épaisseur du déplacement δ ¿ de la couche limite caractérise le déficit de débit volumique


du fluide réel par rapport au fluide parfait dans la même configuration. Autrement dit il faut
appliquer le principe de conservation de débit volumique entre les deux domaines :
¿
∞ δ ∞
u
Ainsi on a : ∫ ( U −u ) dy=∫ Udy=U δ ; d’où δ =∫ 1−
0 0
¿ ¿

0
( U)dy

U U
U U
u = 0,99 U u = 0,99 U

u(y) u(y)

δ*

Le schéma de droite définit l’épaisseur δ ¿ telle que l’aire orange qu’elle détermine avec la
vitesse U est la même que l’aire orange du schéma de gauche.

Fin
Formulaire : Coordonnés cylindriques

grad= e⃗ r +
⃗ 1 ∂ ∂
⃗e + e⃗ 1 ∂ 1 ∂ Aθ ∂ A z
A=
¿⃗ ( r A r)+ +
∂r r ∂θ θ ∂ z z r ∂r r ∂θ ∂ z

Pr. MAKROUM Hassan


∂ A r 1 ∂2 A r ∂2 A r A r 2 ∂ A θ
∆ A r ⃗er =
[ ( )
1 ∂
r ∂r
r
∂r
+ 2 + − −
r ∂ θ2 ∂ z 2 r 2 r 2 ∂ θ
⃗e r
]
2 2
1 ∂ ∂ Aθ 1 ∂ A θ ∂ A θ A θ 2 ∂ A r
∆ A θ e⃗ θ=
[ ( )
r ∂r
r
∂r
+ 2 +
r ∂θ 2 ∂ z2
− 2+ 2
r r ∂θ
⃗eθ
]
∂ A z 1 ∂2 A z ∂2 A z
∆ A z ⃗e z =
[ ( )
1 ∂
r ∂r
r
∂r
+ 2 +
r ∂θ 2 ∂ z 2
⃗e z
]
1 ∂ Az ∂ Aθ ∂ Ar ∂ A z 1
rot ⃗
⃗ A= (
r ∂θ

∂z
⃗e r +
∂z) (

∂r
⃗e θ+ ¿
r )
Le terme convectif de l’équation de Navier Stokes s’écrit :

∂ A r Aθ ∂ Ar ∂ A r A 2θ ∂ Aθ A θ ∂ A θ ∂ Aθ A r A θ ∂ A z Aθ ∂ A z
⃗ ⃗ ⃗
[
( A ∙ ∇ ) A= A r
∂r
+
r ∂θ
+ Az
∂z

r ] [
e⃗ r + A r
∂r
+
r ∂θ
+ Az
∂z
+
r ] [
⃗eθ + A r
∂r
+
r ∂θ
+A

Coordonnés sphériques
∂ 1 ∂ 1 ∂
grad= e⃗ r +
⃗ ⃗e θ+ ⃗e
∂r r ∂θ rsinθ ∂φ φ

1 ∂ 2 1 ( A ¿ ¿θ sinθ) 1 ∂ Aφ
A=
¿⃗ ( r A r ) + ∂ + ¿
r2 ∂ r rsinθ ∂θ rsinθ ∂ φ
1
rot ⃗
⃗ A= ¿
rsinθ

Définition du tenseur des contraintes :


∂u ∂v ∂w
σ xx =− p+ 2 μ σ yy=− p+2 μ σ zz =− p+2 μ
∂x ∂y ∂z

σ xy =μ ( ∂∂uy + ∂∂ vx ) σ zx =μ ( ∂∂wx + ∂u∂z ) σ yz=μ ( ∂∂ vz + ∂∂ wy )


Bonne chance.

Pr. MAKROUM Hassan

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