Vous êtes sur la page 1sur 41

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

DOMAINE SCIENCES ET TECHNOLOGIES


MENTION SCIENCES DE LA TERRE ET DE L’ENVIRONNEMENT
PARCOURS : GREEN

COURS HYRAULIQUE D’UN RESEAU


D’AEP

Niveau : M1

Enseignant : Onja Eric Mario RAFENOARISOA


INTRODUCTION
L’hydraulique est incontournable dans le domaine de l’environnement. En effet, elle a une place
déterminante dans la compréhension, l’analyse et le diagnostic des réseaux d’adduction d’eau potable, des
stations de traitement, des réseaux d’assainissement et des rivières. De plus, le contrôle de ces systèmes
nécessite une instrumentation qui oblige le concepteur et l’exploitant à une connaissance poussée du
fonctionnement hydraulique de ces ouvrages.
La vie humaine et sa continuité, ainsi que le développement de toutes les activités économiques de
l’homme, dépendent profondément et d'une manière principale, de la disponibilité de l'eau ; en quantité
suffisante et en bonne qualité. La distribution de l'eau dans des bonnes conditions dans les villes et les
agglomérations peuplées s’effectue par le biais de réseaux (réseaux d'AEP), et de même manière, la collecte
des eaux usées des eaux de pluies, se fait aussi à travers des réseaux (réseaux d'assainissement de drainage
urbain). Mais tous ces manœuvres demandent une connaissance importante en hydraulique, qui est considéré
comme moteur principale pour faire circuler les liquides et gaz.
La Décennie Internationale de 1’Eau Potable et de l’Assainissement (DIEPA 1981- 1990) a été lancée
en 1980 dans le but d’élever de façon significative le taux de couverture en approvisionnement en eau potable
et en assainissement dans les pays en développement. Elle a été la base de conception des premières véritables
politiques d’approvisionnement en eau potable. Elle a porté et enraciné l’idée que l’eau est un droit. «Tous les
peuples, quels que soient leur niveau de développement et leurs conditions socioéconomiques, ont droit
d’avoir accès à de l’eau potable dans des quantités et d’une qualité rencontrant leurs besoins essentiels ».
L’hydraulique doit être la principale discipline la plus importante pour satisfaire au besoin fondamentale de
l’homme. Les recherches menées actuellement dans le domaine des réseaux d'eau potable concernent
essentiellement le vieillissement des conduites, la réalisation de diagnostic et la construction de programme
de maintenance (réhabilitation) et surtout l’optimisation dans le calcul des réseaux ou calcule hydraulique
pour satisfaire les besoins de la population.
L’hydraulique est donc une discipline indispensable dans le domaine de l’eau. C’est une science qui
traite les lois de l’équilibre et du mouvement des liquides et établit des modes d’applications de ces lois à la
résolution des problèmes pratiques et une science qui commande toutes les utilisations de l’eau.
En générale, l’hydraulique est une science appliquée et qui régit dans plusieurs domaines comme
l’alimentation en eau potable, l’assainissement, l’irrigation, le drainage, le traitement des eaux, l’épuration des
eaux et dans tous les domaines des ouvrages hydrauliques.
Une des problèmes dans le monde de l’approvisionnement en eau dans les pays en développement est
la gestion des ouvrages d’adduction d’eau potable. L’inadéquation et l’incertitude dans les ouvrages ainsi que
le vieillissement des infrastructures sont les problèmes les plus fréquemment rencontrés.
Dans ce présent cours, on traite les points suivant :

 Généralité sur l’hydraulique


 Rappels : mécanique des fluides et éléments d’un ouvrage AEP
 Hydraulique appliqué à l’AEP

I. GENERALITE SUR L’HYDRAULIQUE


Historique
L’hydraulique est l’une des disciplines plus anciennes que la civilisation humaine. Elle traite les lois
d’équilibre et du mouvement des liquides et établit des modes d’applications de ces lois à la résolution des
problèmes pratiques. Cette discipline régit dans plusieurs domaines comme l’assainissement, l’irrigation, le
drainage, le traitement des eaux, l’épuration des eaux, les ouvrages hydrauliques (transport des liquides dans
les pipelines), surtout dans le domaine d’alimentation en eau, …etc.
Au début l’hydraulique n’est qu’un simple art pour le transport d’eau d’une région à une autre avec différentes
système de transport. C’est un art sans aucune base scientifique ni calcul mathématique. Comme le cas de
canaux d’assainissement de la vallée de Nil en Egypte (4000 ans AV Jésus Christ), canaux d’irrigation
retrouvés à Mésopotamie et bains alimentés par des tuyaux et se déversant dans des canalisations souterraines.

Après, l’hydraulique évolue au fur et à mesure que la demande en eau augmente dans différents domaine. Et
à ce moment-là, des incertitudes sur la réalisation de travaux apparaissent et devenue des problèmes pour
avancer à l’exploitation de l’eau. C’est dans cet instant que la mathématique s’introduit dans le domaine de
l’hydraulique. De ce fait, l’hydraulique est devenue de plus en plus important surtout dans le domaine
d’adduction d’eau potable, le coup de bélier dans les conduites, les ondes de crue, les inondations, la remonté
et pollution des nappes souterraines, …etc.

Ce domaine se développe avec d’autre discipline comme la théorie de la stabilité de corps flottant d’Archimède
(287-212 AV J-C). L’évolution de cette discipline est retardée surtout après la dernière découverte
d’Archimède. On ne le retrouve que vers le milieu du 15ème siècle par la théorie de Léonard de Vinci et Simon
Stevin sur la mécanique des fluides et l’hydrostatique. Il s’est amélioré petit à petit et différente théories
mathématiques sont évoqués et mise en exergue.

II. Rappels sur les mécaniques de fluides

Comme la mécanique des fluides est l’une des sciences qui régit sur le génie civil, elle est aussi une des
sciences appliquées englobant les lois des écoulements des fluides. Cette science est la base de l’étude de
mécanisme de transfert des fluides et celle de dimensionnement des conduites de transport de fluide. De ce
fait, la mécanique des fluides est une branche de la physique qui étudie les écoulements de fluides en charge
ou en surface libre.
Généralement, le mécanique de fluides ne se limite pas sur les fluides en mouvement, elle régit aussi sur
des fluides en état statique (statique des fluides ou hydrostatique). Sur ce, la mécanique de fluides est liée
toujours à l’aérodynamique et à l’hydraulique. Comme elle fait partie de la science de génie civil, la mécanique
de fluides régit également dans plusieurs domaines tels que l’aéronautique, l’océanographie l’ingénierie
navale, la technologie de pointe, la climatologie, …

II.1 Hydraulique des écoulements

L'hydraulique d'écoulement couvre les principes de base de l'écoulement tels que l'équation de
continuité, équations du mouvement, et l'équation de Bernoulli pour un conduit fermé.

L’hydraulique est incontournable dans le domaine de l’environnement. En effet, elle a une place
déterminante dans la compréhension, l’analyse et le diagnostic des réseaux d’adduction d’eau potable, des
stations de traitement, des réseaux d’assainissement et des rivières. De plus, le contrôle de ces systèmes
nécessite une instrumentation qui oblige le concepteur et l’exploitant à une connaissance poussée du
fonctionnement hydraulique de ces ouvrages.

1. Caractéristiques des écoulements


L’hydraulique est l’étude des écoulements.
On distingue deux types d’écoulements :

 les écoulements en charge, dans lesquels l’eau remplit complètement la canalisation, c’est le cas
notamment des réseaux d’eau potable,
 les écoulements à surface libre (interface entre l’eau et l’air), c’est le cas des rivières et des réseaux
d’assainissement.
2. Les écoulements dans les canalisations en charge
L’écoulement d’un fluide réel dans les conduites représente une des classiques de l’hydrodynamique
théorique et expérimentale.
Toute installation de transport de fluide nécessite l’étude des conditions de l’écoulement pour satisfaire
les objectifs recherchés. En hydraulique on considère que l’écoulement est en régime turbulent.
Régimes d’écoulements

Le régime d’écoulement se caractérise par la fluctuation temporelle des vitesses et des pressions au sein
de la veine liquide et il peut être laminaire ou turbulent ou transitoire.
Exemple :
Un réservoir d’eau va être vidé par une conduite. La vidange se fait à l’aide d’une vanne au bout de la
conduite et qui permet de varier le débit. Pour permettre à la compréhension du type d’écoulement, on a injecté
un colorant dans le réservoir à l’aide d’un tuyau au centre du tuyau de vidange.

Quand la vitesse est très faible (quelques millimètres par seconde) le filet coloré reste bien défini,
rectiligne et parallèle à l’axe du tuyau. Le régime est dit laminaire. L’écoulement laminaire est rare dans le
domaine de l’hydraulique de l’eau potable et de l’assainissement, toutefois il n’est pas inexistant.
Les figurent suivantes montrent un écoulement laminaire dans une veine liquide et l’évolution de la
vitesse en un point (vitesse ponctuelle) en fonction du temps.

Quand la vitesse est plus élevée, le filet devient ondulé et très instable. Il se mélange rapidement au
fluide ambiant. Des tourbillons de différentes tailles apparaissent. Le régime est dit turbulent.
La turbulence se caractérise donc par la création de tourbillons. Ils mélangent les matières dissoutes
dans l’eau, comme par exemple le chlore dans un réseau d’eau potable ou le rejet d’une station de traitement
des eaux usées dans une rivière. La mise en place d’un agitateur dans un bassin crée de la turbulence et ainsi
il tend à homogénéiser les matières dissoutes.
En fonction du régime d’écoulement (laminaire ou turbulent) les forces dans l’écoulement (elles seront
détaillées dans un prochain chapitre) sont différentes. Cela a pour effet une distribution de la vitesse ponctuelle
moyennée dans le temps (que l’on appelle vitesse moyenne temporelle) à l’intérieur du tuyau qui est
différente suivant le régime d’écoulement.
La connaissance du profil de vitesse dans une conduite permet de calculer le débit. La plupart des
capteurs en réseau mesurent la vitesse moyenne temporelle en quelques points et reconstituent le profil
complet de la vitesse pour en déduire le débit.

3. Ecoulements à surface libre


 La surface libre
La surface libre est l’interface entre l’air et l’eau. La pression y est égale le plus souvent à la pression
atmosphérique.
Les écoulements dans les canaux naturels (rivière) et artificiels (irrigation, assainissement) sont, dans la
plupart des cas, des écoulements à surface libre.
 Distribution des vitesses dans un canal
La distribution des vitesses dans une section transversale varie en fonction de la forme de la section et
de la rugosité des parois. Les figures suivantes montrent la répartition des iso-vitesses dans le cas d’un régime
turbulent. Dans certains cas, la vitesse peut-être maximale un peu au-dessous de la surface libre.
Sur ce cours, on ne va pas entré dans le détail sur l’écoulement à surface libre.

II.2. Caractérisation des forces dans un écoulement


Les forces qui agissent sur un volume fini de fluide sont de deux types :
 Les forces de volumes : en hydrodynamique, ce sont les forces de pesanteur et les forces d’inerties
(accélération)
 Les forces de surfaces : en hydrodynamique des liquides parfaits, ce sont les forces dues à la
pression auxquelles s’ajoutent en hydrodynamique des liquides réels les forces dues aux
frottements.

1. Les forces de volume


Elles se composent des forces suivantes :
 Les forces de pesanteur provenant de la gravité.
 Les forces d’accélération pure : elles proviennent de la variation de la vitesse (V) de la masse
d’un fluide (M) dans le temps.

Exemple : deux réservoirs à la même hauteur, dont l’un est vide et l’autre plein, reliés par une
conduite de diamètre constant, horizontal et muni d’une vanne. A l’ouverture de la vanne, il se produit
un écoulement. La variation de la vitesse dans le temps (∂V/∂t) crée au sein de l’écoulement une force
d’accélération pure.
 Les forces d’accélération convective : elles proviennent de la variation de la vitesse (Vx, Vy,
Vz) dans l’espace (repère [x, y, z]).

Exemple : Prenons une conduite dont l’écoulement ne varie pas dans le temps (∂V/ ∂t = 0).
L’écoulement étant permanent, le débit est identique en tout point de la canalisation. Or, si la surface
A est supérieure à la surface B alors la vitesse en B (Vb) est supérieur à la vitesse en A (Va). Cette
variation de vitesse va engendrer une accélération qui va générer une force d’accélération convective.

2. Les forces de surfaces


Elles se composent des forces suivantes :

 Les forces de pression :


La pression (p) est le rapport entre une force F agissant perpendiculairement à la surface (A) d’un
𝐹
fluide : p = 𝐴
 Les forces de frottement de viscosité :
Nous avons vu précédemment qu’un fluide, dont les particules sont en mouvement relatif, génèrent des
𝛿𝑈
forces de frottement dues à la viscosité. La force de frottement s’écrit : 𝜏 = 𝜇𝐴 𝛿𝑦
 Les forces générées par la turbulence :
La turbulence décrite ci-dessus joue un rôle majeur dans l’écoulement des fluides. La turbulence à
tendance à « freiner » l’écoulement. Une façon de les représenter mathématiquement consiste à les assimiler
à des forces de frottement, ce qui est faux compte tenu de la nature même de la turbulence.
L’importance relative des différentes forces agissant sur un liquide est paramétrée par des nombres
adimensionnels représentant les rapports entre ces forces.
 Le nombre de Reynolds est le rapport des forces d’inertie et des forces de frottement
 Le nombre de Froude représente le rapport des forces d’inertie et des forces de pesanteur.
 Le nombre d’Euler est le rapport des forces d’inertie et des forces de pression.

Grâce à ces nombres adimensionnels, des similitudes hydrodynamiques peuvent être établies entre des
écoulements aux dimensions géométriques différentes.
Pour établir les équations du mouvement d’un fluide, il faut déterminer la relation entre les différentes forces
agissant sur un volume quelconque du liquide.
L'écoulement dans la conduite est analysé à l'aide de l'équation de continuité et de l'équation de
mouvement. Donc, pour décrire les mouvements d’un fluide, on applique les trois lois de conservation
suivantes :
 Conservation de la masse (principe de continuité)
 Conservation de la quantité de mouvement (principe fondamental de l’hydrodynamique)
 Conservation de l’énergie (premier principe de la thermodynamique)
L'équation de continuité pour un écoulement continu dans un tube circulaire de diamètre D est la suivante :
π
Q= D2 V
4

D’où V1S1 = V2S2

Où V = vitesse moyenne du débit, et Q = débit volumétrique, appelé débit


L'équation de mouvement pour un débit constant est la suivante :

v12 v22
z1 + h1 + = z2 + h2 + + hl
2g 2g
Où z1 et z2 = élévations de l'axe central de la conduite (à partir de données arbitraires), h1 et h2 = charge
de pression, V1 et V2 = vitesses moyennes aux sections 1 et 2, respectivement, g = accélération
gravitationnelle, et hL = perte de charge entre sections 1 et 2.

La perte de charge hL est composée de deux parties : hf = perte de charge due à la résistance de surface
(également appelée perte de charge), et hm = perte de charge due à la résistance de forme, qui est la perte de
charge la plus importante due à un changement de forme de la canalisation (également appelée perte mineure).
hL= hf + hm
La perte mineure hm est nulle dans la figure 2.1, et la section 2.2 couvre en détail les pertes (mineures)
de forme. Le terme z + h est appelé charge piézométrique, et la ligne reliant les charges piézométriques le long
du pipeline est appelée ligne à gradient hydraulique.

Connaissant l'état à la section 1, et en utilisant l'équation ci-dessus, la charge de pression à la section 2


peut s'écrire ainsi :

v12 − v22
h2 = z1 + h1 + − z2 − hl
2g
Pour un pipeline à section transversale constante,

h2 = h1 + z1 − z2 − hl
Ainsi, h2 peut être obtenu si hL est connu
II.3. Propriétés des liquides
Dans l’établissement des principes de l’hydraulique, certaines propriétés des fluides jouent un rôle
important, d’autres seulement un rôle mineur ou aucun rôle du tout. En hydrodynamique (fluide en
mouvement), la densité et la viscosité sont des propriétés dominantes. La pression de vapeur prend de
l’importance quand interviennent des basses pressions, le liquide en question contient des bulles de vapeur,
c’est le phénomène de cavitation. La tension de surface influe sur les conditions statiques et dynamiques dans
les conduits très étroits, c’est le phénomène de capillarité.

1. La viscosité
La viscosité d’un fluide est la mesure de sa résistance à l’écoulement. La viscosité détermine la vitesse
de mouvement du fluide (par exemple, la vitesse de déplacement d’une cuillère dans un bol : plus le liquide
est visqueux, plus le mouvement est lent). L’addition d’une faible quantité de substance en suspension ou en
solution peut augmenter grandement la viscosité du liquide. La viscosité est une propriété intensive qui permet
de distinguer un fluide parfait d’un fluide réel.

On distingue deux types de viscosité : dynamique et cinématique. Mais dans ce cours, on n’utilise que
la viscosité cinématique. Ce dernier, υ, est définie comme étant le rapport entre la viscosité dynamique µ ou
viscosité absolu, et la masse volumique.
µ
υ=
𝜌
La viscosité cinématique des liquides ne dépend guère de la pression, mais elle varie avec la température.
La viscosité cinématique de l’eau décroit lorsque la température augmente, tandis que celle de l’air augmente
avec la température.
Selon la formule de Stockes la formule de la viscosité cinématique peut s’écrire comme suit :
0.0178
υ=
(1+0.0337t+0.00221𝑡 2 )

Ou t est la température de l’eau (°C)

2. Pression de vapeur saturante


L’ébullition est un phénomène de changement d’état, dans lequel le liquide passe à l’état de vapeur.
Tous les liquides ont tendance à s’évaporer ; la phase liquide se transforme en phase gazeuse. Au cours de
cette transformation, les molécules de vapeur exercent une pression appelée pression de vapeur saturante.
Dans le cas de l’eau, la pression de vapeur (ps) croît avec une augmentation de la température (T).
La pression de vapeur saturante pour l’eau est donnée par la relation empirique suivante :
𝟐𝟕𝟗𝟓
𝐥𝐨𝐠 𝟏𝟎 (𝐏𝐬 ) = 𝟐𝟐. 𝟒𝟑𝟓 − − 𝟑. 𝟖𝟔𝟖 𝐥𝐨𝐠 𝟏𝟎 (𝐓 + 𝟐𝟕𝟑. 𝟏𝟓)
𝐓 − 𝟐𝟕𝟑. 𝟏𝟓
Avec Ps en Pa et T en °Celsius

3. La cavitation
La cavitation est l’apparition d’une cavité de vapeur d’eau qui en se résorbant à grande vitesse produit
des dégradations graves des parois de la conduite sur lesquelles elles peuvent prendre naissance. La cavitation
est influencée par la présence d’air dissous.
4. Pression en un point
Prenons un exemple d’un corps liquide de volume limité au repos, (il n’existe pas de forces tangentielles)
et divisons-le en deux parties par un plan. Rejetons une partie et remplaçons son action par la force F (figure
ci-dessous)

La pression moyenne Pmoy exercée par la force F sur une unité de surface S est définie par l’expression
suivante :
𝐹
Pmoy=
𝑆

Dans un liquide au repos, la pression est indépendante de la direction. Pour démontrer cette propriété,
on considère un petit élément du liquide en forme de tétraèdre élémentaire.
Dans un fluide réel en écoulement, la pression sur un élément de surface est une grandeur scalaire et
non vectorielle, elle est variable suivant l’orientation de l’élément au sein de la masse liquide. La pression en
un point d’un liquide visqueux (réel) en mouvement varie suivant la direction dans laquelle on la mesure.
La pression atmosphérique est la pression exercée par l’atmosphère à la surface de la terre. Elle varie
tous les jours légèrement, elle est néanmoins voisine de 1 bar. L’unité de la pression est :
1bar = 105Pa = 1000mbar = 0.9869atm = 10.20 mce = 750 mmHg.
Dans un liquide, la pression croit de haut en bas.
 Pression absolue
La pression fait partie de la force de surface. Et dans un fluide supposé parfait (eau), on limite un certain
volume par une surface S. En un élément dS de S auquel correspond le vecteur dS de l’intérieur vers l’extérieur
s’exerce une force normale à la surface dS :
dF = pdS avec dF force en Newton (N) ; p pression absolue (Pa) et dS élément de surface (m2)

La pression absolue p est impérativement positive:


1bar = 105Pa = 1000mbar = 0.9869atm = 10.20 mce = 750 mmHg.
 Pression atmosphérique
La pression atmosphérique correspond à la pression absolue de l’air, on note Patm
Patm = 760 mmHg
Patm = 10.33 mce
Patm = 1.013. 105 Pa
Patm = 1 atmosphère
 Pression relative (effective)
On définit la pression relative Pr (ou pression effective) d’un fluide comme la différence de la pression
absolue et la pression atmosphérique.
Pr = P – Patm ; la pression Pr ne peut jamais être inférieur à -1 bar (vide)

5. Débit, vitesse d’écoulement


 Vitesse d’écoulement
Dans le cas des fluides réels, la viscosité dynamique entraine une variation de la vitesse suivant une
section droite de la canalisation. La vitesse de l’eau à proximité de la paroi est quasi-nulle, au centre de la
canalisation la vitesse est maximale. Ci-dessous est représenté le profil des vitesses suivant une section droite.
Plutôt que de tenir compte de l'ensemble des vitesses, on utilise dans la plupart des formules
d'hydraulique la vitesse moyenne, on parle aussi de vitesse d'écoulement.
La vitesse moyenne du fluide est égale à la moyenne de l'ensemble des vitesses sur une section droite.
La vitesse s'exprime en unité légale en m.s-1

 Débit
Le débit correspond à la quantité de liquide en volume qui traverse une section de la canalisation
pendant l'unité de temps. On a l'habitude de noter le débit Q, il s'exprime en unité légale en m3.s-1. Cependant,
dans la plupart des applications industrielles, le débit est donné en m3.h-1.
Equation du débit: Q = V.S avec Q: débit en m3.s-1
S: section en m2
V: vitesse moyenne en m.s-1

III. Hydrodynamique
III.1. Définitions et théorèmes
 Ligne, filet et tube de courant
* on appelle ligne de courant les lignes tangentes en chaque point et en chaque instant à la vectrice vitesse.
* on appelle filet de courant un ensemble réduit de lignes de courant.
* on appelle tube de courant l'ensemble des lignes de courants d'un écoulement.

Pour mieux comprendre la situation et le régime d’écoulement d’eau, que ce soit en charge ou à surface
libre, une grandeur adimensionnel caractérisant ce scénario devrait être connue. Les expériences réalisées par
Reynolds en 1883 sur un écoulement de liquide dans une conduite en cylindrique rectiligne dans laquelle
arrive également un filet de liquide coloré, ont montré l’existence de deux régimes d’écoulement : régime
laminaire et régime turbulent.

 Nombre de Reynolds
𝑆
On définit tout d'abord les grandeurs suivants : Rayon hydraulique Rh =
𝑃
Section mouillée S: section occupée par l'écoulement.
Périmètre mouillé P: périmètre de la section mouillée (en contact avec la canalisation porteuse).
Diamètre hydraulique D : D = 4 * Rh

Remarque: dans le cas d'un écoulement en charge dans une canalisation de forme cylindrique, le diamètre
hydraulique est égal au diamètre géométrique. Pour des canaux de largeur importante vis-à-vis de leur
profondeur, on aura R=h avec h: tirant d'eau (profondeur).
Alors le nombre de Reynolds (sans dimension) est donné par la formule suivant :

Ou V : vitesse moyenne du liquide et υ viscosité cinématique du liquide


On peut déterminer aussi ce nombre à partir des formules suivantes :

ρVD Q
Re = Re = 353.618
µ Dυ
Ou ρ masse volumique de liquide, µ viscosité dynamique, V vitesse, D diamètre de tuyau et Q débit.

 Régimes laminaire et turbulent


Un écoulement est dit turbulent si une perturbation au lieu de disparaître s'amplifie et envahit tout
l'écoulement aval. Les trajectoires (lignes de courant) s'enroulent et il se crée des tourbillons qui grossissent
et s’enchevêtrent. La turbulence est essentiellement due à la viscosité des liquides.

Un écoulement est laminaire (ou visqueux) si les trajectoires sont des courbes fixes dans l'espace et ne
se mélangent pas au cours du mouvement. Quand on a un écoulement laminaire les couches fluides glissent
les unes sur les autres sans qu’il y ait passage de particules d'une couche à l'autre.
Les écoulements laminaires se produisent si:

 le fluide a une grande viscosité cinématique.


 ou le fluide a une vitesse d’écoulement faible.
 ou le fluide traverse une section de faible diamètre.
On met en évidence les écoulements laminaires ou turbulents par l'expérience d’Osborne Reynolds (filet
de permanganate de potassium dans l'eau). Reynolds a montré que pour de faibles valeurs de Re (<2000),
l'écoulement est laminaire; pour des valeurs plus élevées, l'écoulement est turbulent.
Remarque: on considère que pour 2000< Re ≤ 4000, on est en régime critique.

 Théorème de Bernouilli
Ce théorème résulte de l'application du théorème de l'énergie cinétique à un système liquide non
visqueux (liquide parfait) en écoulement permanent.
Enoncé: Dans le cas d'un liquide parfait, le long d'une ligne de courant, on a:

IV. Rappels sur les éléments constitutifs d’alimentation en eau potable


En général l’Alimentation en eau potable d’une agglomération quelconque comporte les éléments
suivants : source d’eau, captage, aire d’alimentation et de protection, conduite d’amenée, station de traitement,
réservoir de stockage, réseaux de distribution, abonnées.

1. La source d’eau:
Sur l’adduction d’eau potable, la détermination de la ressource en eau est la chose la plus importante à
faire avant tout. La ressource doit être défini et étudié préalablement afin de comprendre la faisabilité de
l’adduction. Elle varie donc en fonction de la disponibilité d’eau et la qualité recommandée. Elle peut être en
surface ou souterraine.
2. Le captage
Par définition, le captage est une infrastructure destinée à recueillir l’eau naturelle qui pourrait être
d’origine superficielle ou bien souterraine.
Les travaux d’aménagement d’un ouvrage de captage doivent être réalisés de manière à empêcher toute
contamination. En effet, un ouvrage de captage bien conçu diminue les risques de contamination provenant
des sources localisées à proximité. Cependant, il n’élimine pas les risques de contamination provenant de
sources plus éloignées pouvant atteindre le point de captage par les mécanismes d’écoulement et de transport
au sein des formations géologiques.
Le captage varie en fonction de la ressource à exploiter.
 Pour les eaux de surfaces, il peut être :
 Barrage avec drain
 Barrage et aspiration
 Pour les eaux de source, il n’existe pas de modèle standard de captage des sources, car chaque source
possède ses caractéristiques propres à elle. Néanmoins, un captage d’une source doit normalement comporter
les aménagements suivants : une chambre de captage permettant de collecter le filet d’eau. Elle doit être en
maçonnerie dans le cas d’un captage sur terrains rocheux, et elle doit être constituée d’une cavité propre et
isolée par un lit d’argile dans le cas d’un captage sur terrain meuble.

Un captage de source doit normalement être constitué aussi d’un drain horizontal aménagé à faible
profondeur (à plus d’un mètre de la surface du sol et en amont du point naturel de résurgence). Ce drain joue
le rôle de capteur d’eau avant qu’elle ne fasse surface, et est relié à un réservoir. Il existe des règles de l’art
relativement à la conception d’un nouveau captage de source.
L’aménagement de base d’un captage d’eau de source est constitué d’un :
 drain horizontal de captage, de matériaux d’enrobage, d’un réservoir étanche muni d’un
 trop-plein, d’un couvercle étanche, d’un drain de nettoyage et d’une ligne de distribution; Le
tuyau de trop-plein est muni d’un grillage afin d’y empêcher l’entrée des insectes et de la
vermine ainsi que pour le protéger des actes de vandalisme;
 fossé de dérivation imperméable est creusé à 15 m à l’intérieur de l’aire de protection de
manière à dévier les eaux de ruissellement du point de captage;
 système de contrôle de débit pour minimiser une sollicitation de la nappe d’eau au-delà des
besoins;
 Pour les eaux souterraines :
Il existe divers types d’ouvrages de captage d’eau souterraine destinée à la consommation humaine :
puits tubulaires, puits de surface, pointes filtrantes, puits rayonnants et drains horizontaux.
Un puits tubulaire est un ouvrage de captage, habituellement profond (plus de 9 m) et de faible diamètre,
creusé à l’aide d’une foreuse. Il est aussi communément appelé «puits artésien»
Un puits de surface, c’est un ouvrage de captage peu profond et de large diamètre généralement creusé
à l’aide d’une rétro-caveuse.
Une pointe filtrante, c’est un ouvrage de captage, généralement peu profond et de faible diamètre,
consistant en un tube perforé à bout pointu, enfoncé jusqu'à la nappe phréatique, dans un sol meuble ou de
dureté moyenne. À l’instar des puits de surface, une épaisseur de 1m de dépôts meubles non saturés est
souhaitable afin de minimiser les risques de contamination provenant de la surface.
3. Aire d’alimentation et de protection
Une aire d’alimentation est une portion du territoire à l’intérieur de laquelle toute l’eau souterraine qui
y circule aboutira tôt ou tard au point de captage. Elle s’étend jusqu’à la ligne de partage des eaux.
Une aire de protection délimite donc une portion de territoire autour d’un ouvrage de captage à
l’intérieur duquel des contaminants, s’ils y sont présents, peuvent migrer et éventuellement le contaminer. Les
aires de protection d’un ouvrage de captage incluent l’aire de protection immédiate, les aires de protection
rapprochée et l’aire de protection éloignée.

Malgré toutes les précautions prises lors de l’aménagement et de la modification d’un ouvrage de
captage, des contaminants peuvent atteindre la zone de captage à partir d’une source éloignée de contamination
par les mécanismes d’écoulement de l’eau et de transport de contaminants dans les milieux aquifères. Les
concepts d’aire d’alimentation, d’aires de protection autour des ouvrages de captage et de vulnérabilité des
eaux souterraines ont été introduits afin d’intégrer les principaux paramètres hydrogéologiques gouvernant le
transport de contaminants. Le Règlement sur le captage des eaux souterraines fixe l’obligation de déterminer
l’aire d’alimentation et les aires de protection rapprochée (200 et 550 jours) pour les lieux de captage destinés
à fournir une alimentation en eau potable et dont le débit moyen d’exploitation (généralement la capacité
installée) est supérieur à 75 m3/jour.
Lorsque les eaux délivrées par un système de distribution proviennent en tout ou en partie d’eaux
souterraines non désinfectées et vulnérables, le responsable du système est tenu : 1) de vérifier la présence des
bactéries Escherichia coli, des bactéries entérocoques et des virus coli phages ; 2) de faire un prélèvement
mensuellement au moins un échantillon des eaux brutes qui approvisionnent le système.
En effet, il importe donc d’abord de déterminer l’aire d’alimentation de l’ouvrage de captage. Par la
suite, à l’intérieur de cette aire d’alimentation, les aires de protection rapprochée équivalent aux temps de
migration de 200 et 550 jours sont délimitées. Finalement, les zones où les indices de vulnérabilité sont
identifiées à l’intérieur de ces aires de protection rapprochée.
 Aire de protection immédiate :
L’aire de protection immédiate englobe un rayon minimal de 30m autour d’un ouvrage de captage où
une protection maximale doit être accordée aux eaux souterraines. Cette aire peut présenter une superficie
moindre. À l’intérieur de cette aire de protection, seules les activités essentielles à l’exploitation de l’ouvrage
de captage sont tolérées. Une clôture sécuritaire d’une hauteur minimale de 1,8 m doit être installée aux limites
de ce périmètre, sauf si la capacité de l’ouvrage de captage est inférieure à 75 m3/j ou que l’ouvrage de captage
est situé en zone inondable. Une affiche doit y être apposée indiquant la présence d’une source d’eau
souterraine destinée à la consommation humaine. La finition du sol, à l’intérieur de l’aire de protection
immédiate, doit être réalisée de façon à prévenir le ruissellement de l’eau.

 Aires de protection rapprochée :


Les aires de protection rapprochée correspondent aux portions de l’aire d’alimentation délimitées en
employant des temps de migration de 200 jours (protection contre les risques bactériologiques exemple :
Salmonella para-typhi B et C) et de 550 jours (protection contre les risques virologiques exemple : entérovirus
et calcivirus). Elle a pour fonction de protéger le captage face au déplacement de substance polluant l’eau
souterraine.
 Aire de protection éloignée :
L’aire de protection éloignée correspond à la distance théorique, à parcourir par l’eau, menant à
l’ouvrage de captage équivalent à un temps de transfert suffisant pour protéger l’ouvrage de captage contre
les substances polluantes persistantes (notamment les nitrates et les pesticides). Il doit inclure toute l’aire
d’alimentation de l’ouvrage de captage.

Afin de bien délimiter la zone de protection ou aire de protection, le temps de migration doit être pris
en compte. Par définition, ce temps de migration est le temps requis pour transporter un contaminant de sa
source au point de captage. Il varie en fonction de la nature du contaminant et des conditions hydrogéologiques
du milieu. Les temps de migration permettent de subdiviser l’aire d’alimentation en différentes aires de
protection en fonction de la nature des contaminants.
4. Conduite d’amenée
C’est une conduite qui transporte l’eau de l’ouvrage de captage vers la station de traitement. Cette réseau
n’a pas de dimension très précis mais elle doit subvenir le besoin nécessaire pour couvrir la capacité de
réservoir à temps normale.
5. Station de traitement
L’eau captée nécessite généralement un traitement pour la rendre potable à la consommation.
Le traitement s’effectue généralement dans le cas des eaux de surface. Ce traitement est fait de façon à
éliminer les bactéries de l’eau et à lui donner dans certains cas un goût meilleur. En fonction des
caractéristiques de l’eau brute, différents modes de traitement peuvent être envisagés. Le choix d’un procédé
approprié sera déterminé à partir d’études approfondies et d’essais pilotes pour assurer l’efficacité du
traitement et fixer les critères de conception optimaux.
Les eaux superficielles, et souvent même les eaux souterraines, doivent être traiter pour garantir la
potabilité. Le traitement classique comprend la décantation et filtration.
La décantation à vitesse réduite dans des bassins ou se déposennt les matières en suspension. Cette
opération évite aux eaux chargées de boucher les filtres.
La filtration lente à plusieurs filtres successifs de plus en plus fins, reproduit la filtration naturelle du
sol. Ils assurent donc à la fois la clarification de l’eau et son épuration bactériologique. Mais cette solution
exige des filtres.
Le traitement classique de l’eau brute se passe généralement en quatre étapes :
 Prétraitement : il s’agit d’une opération à éliminer les éléments physiques pouvant endommager les
matériels en avals
 La clarification : il s’agit de débarrasser les particules colloïdales en utilisant un massif filtrant ou
d’autres procédés comme floculation,...
 La stérilisation : son objectif est de rendre l’eau bactériologiquement pure. Pour ceci, on utilise des
oxydants (le chlore et l’ozone) et de rayon ultraviolet.
 L’affinage : permet d’éliminer les micropolluants (corps dissous).

6. Réservoir de stockage
C’est un ouvrage sous forme de chambre ou bassin fermé qui assure la mise en réserve ou stockage de
l’eau traitée pour subvenir une telle besoin.
Mode de fonctionnement :

 Les réservoirs d’eau potable permettent d’écrêter la demande d’eau ce qui contribue à réduire la
capacité des ouvrages de captage, des usines de traitement, des stations de pompage et des conduites
d’adduction.
 Les réservoirs d’eau potable peuvent aussi être utilisés pour équilibrer les pressions dans le réseau
de distribution. Ils assurent aussi une sécurité contre les bris des ouvrages de captage, de traitement
et d'amenée et ils peuvent aussi servir à assurer une réserve pour fins de protection contre les
incendies.
 Un réservoir servant à contrôler la pression dans le réseau devrait être suffisamment élevée pour
que sa fonction puisse s'accomplir gravitairement tout en étant, dans la mesure du possible, capable
de se remplir durant la nuit sans pompage auxiliaire. Il doit se situer à l'intérieur ou à proximité du
secteur où l'amélioration des pressions est requise.
Tout réservoir devrait se localiser le plus près possible des secteurs à desservir de façon à éviter
l'installation de conduites de grand diamètre et réduire les pertes de charge.
Dans la conception d'un réservoir d’eau potable, on doit viser à assurer la stabilité et la durabilité de
l'ouvrage ainsi que la qualité de l'eau traitée emmagasinée.

Les réservoirs d’eau potable peuvent être de type souterrain en béton armé ou hors-terre en acier. Pour
les constructions hors-terre, on retrouvera les réservoirs de type élevé ou cylindrique et conique.
Le fond du réservoir devrait autant que possible se situer au-dessus du niveau de la nappe phréatique et
de tout niveau possible d'inondation. Un système de drainage peut être avantageux pour empêcher la nappe
d'eau d'atteindre le fond du réservoir. Quand le fond du réservoir se situe sous la surface du sol, aucune
conduite d'égout, service privé, conduite de gaz naturel, mare d'eau stagnante ou autres sources semblables de
contamination, ne doit se situer à moins de 15 mètres des parois du réservoir.
 Tout réservoir d'eau potable doit avoir un toit et un couvercle empêchant l'intrusion de
poussière, d'insectes et autres animaux, de façon à maintenir la qualité de l'eau. Dans le cas d'un
réservoir recouvert de terre, le toit doit être parfaitement étanche.
 Une clôture, des verrous sur les regards d'accès et autres précautions utiles doivent être pris
pour empêcher l'entrée d'intrus, le vandalisme ou le sabotage.
 Le système de drainage d'un réservoir doit être conçu de façon à assurer le maximum de sécurité
contre les retours d'eau et l’invasion par la vermine. Des accessoires comme les vannes à clapets ou
des dispositifs anti-retour n'assurent pas nécessairement cette sécurité maximale. De plus, le
système de drainage d'un réservoir ne doit pas être raccordé à un réseau d'égout.
 Le terrassement autour du réservoir doit être conçu de façon à éloigner les eaux de
ruissellement.
 Tout réservoir doit avoir un trop-plein se déversant à une élévation de 30 à 60 cm au-dessus du
sol, au-dessus d'une entrée de drain ou d'une plaque de dispersion. Aucun trop-plein ne doit être
raccordé à une conduite d'égout domestique, unitaire ou pluviale.
 Tout réservoir doit avoir des ouvertures d'accès pour permettre le nettoyage et la réparation.
 Tout réservoir doit être ventilé adéquatement. Il est à noter que le trop-plein ne peut pas être
utilisé comme conduite de ventilation. Des ouvertures entre le toit et les murs du réservoir ne sont
pas acceptables comme moyens de ventilation.
 Le toit de tout réservoir doit être drainé efficacement. Les gouttières de descente ne doivent pas
pénétrer à l’intérieur du réservoir. Les parapets ou autres constructions similaires qui pourraient
retenir l’eau ou la neige sur le toit sont à proscrire.
 Toute conduite de sortie d’eau d’un réservoir doit être installée de façon à empêcher
l’entraînement des sédiments dans le réseau de distribution. Un dispositif d’arrêt des boues doit être
prévu là où c’est nécessaire. (arrêt sédiment)
7. Le réseau de distribution
L’ensemble de tous les équipements qui transportent l’eau stockée dans le réservoir vers les
agglomérations constituent un réseau de distribution. C’est l’infrastructure la plus importante du réseau global,
car il s’étend sur toute la surface de l’agglomération.
Le choix de nature de conduite est un travail délicat puisque il détermine et assure la qualité
d’approvisionnement.
Les tuyaux utilisés dans l’alimentation en eau potable peuvent être de type:

 Pe.HD (Polyéthylène Haut Densité)


 PVC (polyvinyle chlorure)
 Tuyau en acier
 Tuyau en fonte
 Tuyau en béton
Le choix dépend totalement de la nature de l’approvisionnement en eau.
V. Evaluation de ressource en eau et adéquation des besoins
V.1. Evaluation de la ressource
Une évaluation de base des ressources en eau nécessite des données sur les variations spatiotemporelles des
écoulements, et des caractéristiques physiques, chimiques et biologiques de l’eau présente dans les divers
éléments de son cycle (précipitation, évaporation, humidité de l’air, ruissellement, cours d’eau, lacs, neiges et
glaces, humidité du sol, eaux souterraines).
Alors, évaluer la quantité et la qualité de l’eau disponible est indispensable à la mise en valeur et à la gestion
des ressources en eau surtout pour l’adduction en eau potable.
L’évaluation de la ressource en eau varie selon le type de source à capter et le type, la forme et la taille du
bassin versant.
1. Evaluation de la ressource d’origine superficielle
Compte tenu des caractéristiques de la région à étudier, il est indispensable d’estimer les apports pour
connaitre le débit de ce bassin versant dans divers périodes de retour. Le calcul des apports est souvent adopté
par les méthodes suivantes cartographie, station de référence et celle du CTGREF et modélisation.

 Cartographie
La cartographie est une méthode la plus importante et plus utilisée sur l’étude hydrogéologique. Elle
donne des informations pertinentes à partir les différents éléments illustrés comme les structures, les cours
d’eau, la géologie et surtout les paramètres hydrogéologies

 Méthode de Station de Référence


Cette méthode est basée sur l’exploitation des données observées sur les stations hydrométriques la plus
proche de la région à étudier. De ce fait, il faut en avoir au moins une station hydrométrique plus proche de la
région à étudier comme une référence et à recueillir des données hydrologiques. Cette méthode demande une
longue période d’observation dans la station considérée comme référence afin de pouvoir calculer les débits
spécifiques. A défaut de ces données de longue période, l’exploitation des données recueillies sur la station
hydrométrique existante la plus proche de la zone d’étude est nécessaire.
Les apports interannuels, relatifs à la station seront multipliés par la superficie du bassin versant à
l’endroit de l’ouvrage afin de trouver les apports annuels de diverses fréquences. Et pour savoir l’abondance
de l’eau qui pourra charger le barrage de retenue et le réservoir, il est indispensable de connaitre les apports
annuels de fréquence du lieu de captage en toutes périodes et surtout en période d’étiage.
QF = S. q F
Où QF l’afpport annuel de fréquence F (L/s), S superficie du bassin versant
(Km²) et qF le débit spécifique de fréquence F (L/s/km2) pris à la station de référence.
Les apports obtenus sont corrigés par l’application des coefficients de répartition mensuels qui est
définie par Aldergheri.
12
D’où la formule suivante : Qi = QF . R i . 100

Ou Q F : apports annuels de fréquence F (Ls-1) ; Qi : apports mensuels de fréquence F pour le mois m ; Ri :


coefficient de répartition mensuel pour le mois m

 Méthode de Centre de Technique du Génie Rurale des Eaux et Forêts


La méthode de CTGREF consiste à délimiter le bassin versant concerné et à estimer les lames d’eau
écoulée proportionnelle à la pluviométrie régionale. La méthode CTGREF est basée par l’application d’une
formule établie par le Centre Technique du Génie Rural et des Eaux et
Forêts d’Anthony.
Cette méthode empirique est basée sur les expressions suivantes :

S P 5/3 Zm 1/3
Q= ( ) ∗( )
3 .15 B 100

Ou Q: débit d’écoulement moyen annuel en [l/s] ;


S : superficie du bassin versant en [Km2] ;
P: pluviométrie annuelle pour la même fréquence en [mm] ;
B : paramètre régionalisé ;
Zm : altitude moyenne du bassin versant en [m].
Pluviométrie annuelle de chaque fréquence : P = Po + aG. U

L’ajustement statique de Loi de Gumbel : Po = Pm - 0,45σ

La Gradex est calculée par l’équation : aG = σ/1,28

La variable réduite de Gumbel : U = -ln (-ln (F))

Ou U : variable réduite de Gumbel (mm)


P : pluviométrie de fréquence F (mm) Po : paramètre de position (mm) aG :gradex
Pm : pluviométrie moyenne (mm) σ: écart-type
F : fréquence (an-1)
T : période de retour (an)

2. Evaluation de la ressource d’origine souterraine


 Essais de pompage
Appart la cartographie que nous avons énoncée au paravent, l’essai de pompage est la méthode le plus
fiable pour l’évaluation de la ressource en eau souterraine.
Dans le cadre de l’analyse de projets de captage d’eau souterraine destinée à la consommation humaine,
les objectifs visés par la réalisation d’un essai de pompage sont de trois niveaux : la détermination des
propriétés physiques de l’aquifère, l’évaluation de la capacité et de l’efficacité de l’ouvrage de captage et la
caractérisation de la qualité de l’eau captée.
Le premier objectif qui vise la détermination des propriétés physiques de l’aquifère (transmissivité,
conductivité hydraulique, etc.) permet de prévoir le comportement de la nappe d’eau et ainsi de déterminer
s’il y a risque de conflits d’usage avec les autres utilisateurs ou d’atteinte à la pérennité de la ressource.
Le deuxième objectif qui vise l’évaluation de la capacité et de l’efficacité de l’ouvrage de captage permet
de s’assurer de la pérennité infrastructures. L’atteinte de cet objectif, sans nécessiter la réalisation d’un essai
de pompage avec prise de mesure des niveaux d’eau à intervalles rapprochés, requiert toutefois un pompage
en continu de longue durée (72 heures minimum). Les ouvrages de captage publics pour lesquels une aide
financière sera accordée font partie de la catégorie de projets pour lesquels une telle vérification doit être
effectuée.
Et le troisième objectif vise la vérification de la qualité de l’eau captée après 24, 48 et 72 heures de
pompage continu. Tous les projets de captage d’eau souterraine destinée à alimenter plus de vingt personnes
nécessitent une telle vérification.
Par conséquent, les exigences de l’essai de pompage doivent être modulées en fonction du type de projets
de captage et des caractéristiques des conditions environnantes. Dans tous les cas, les projets de captage d’eau
souterraine destinée à alimenter plus de 20 personnes doivent faire l’objet d’un pompage d’une durée minimale
de 72 heures afin de vérifier la qualité de l’eau après 24, 48 et 72 heures de pompage. En d’autres termes,
l’essai de pompage devra démontrer que l’ouvrage de captage proposé pourra satisfaire les besoins de la
collectivité à desservir.

 Modélisation
La modélisation du système d’aquifère est une méthode très évolué et très efficace pour l’évaluation et la
gestion des ressources en eau souterraine. D’une part, ce modèle permettra de comprendre le fonctionnement
hydrodynamique et hydrochimique de l’aquifère et de concevoir une base de donnée importante pour la suivi
et l’évaluation de la ressource. D’autre part, ce modèle nous permet d’estimer la réserve d’eau souterraine
disponible. Par conséquent, la caractérisation des aquifères et l'évaluation de la potentialité d’eau souterraine
en utilisant la modélisation avec un logiciel approprié est indispensable pour l’approvisionnement en eau.
Trois types de modèles peuvent être utilisés pour décrire les eaux souterraines. Le premier repose sur la
similitude entre le champ de « l’écoulement » de l’électricité et celui de l’écoulement des eaux souterraines et
a généralement servi à résoudre des problèmes locaux limités. Le deuxième s’appuie sur l’analyse
hydraulique-mathématique du bilan hydrologique et de l’écoulement de l’eau dans le sol. Le troisième a
recours à l’analyse des séries chronologiques de relevés de données comme pour les eaux de surface. L’analyse
hydraulique mathématique peut servir à résoudre des problèmes aussi bien quantitatifs que qualitatifs et peut
être associée à des modèles analogues relatifs aux eaux de surface pour donner une vue d’ensemble des
ressources en eau d’une région.
V.2. Adéquation des besoins en eau
1. Evaluation de la population future
L'estimation des besoins en eau est toujours en liaison avec le développement démographique et à
l'évolution du niveau de vie. Ce qui fait que l'estimation doit être faite en fonction de l'évaluation de la
population à différents horizons.
Plusieurs méthodes sont déjà disponibles pour estimer la population future, la plus utilisée c'est la méthode
rationnelle basée sur le nombre de population référence et le taux d’accroissement de la population :
Pn = Po (1 + α)n

Avec : Pn nombre de population après n années


Po nombre de population à l’année de référence α taux d’accroissement de la population
2. Evaluation de consommation journalière
Afin d’estimer la consommation moyenne journalière d’une agglomération, il est nécessaire de calculer
les besoins en eau potable des différents secteurs existants et projetés.
La consommation moyenne journalière est la somme de la consommation domestique et les équipements. Tel
que la consommation des équipements est donc 30 % de la consommation domestique.
La consommation moyenne journalière domestique est donnée par la formule suivante :

Q i . Ni
Q dom =
1000
Avec : Qdom : consommation domestique en m3/j ;
Qi : dotation moyenne journalière l/j/hab ;
Ni : nombre de population future.
Selon le degré de développement du village et la norme recommandée par l’OMS, la dotation en eau
peut être comme suit:

- Zone rurale : 20 - 50 l/j/hab - Grande hôtel : 500 l/j/touriste

- Ville moyenne : 40 - 80 l/j/hab - Hôtel moyen : 300 l/j/touriste

- Grande ville : 60 - 140 l/j/hab - Camping : 60 l/j/touriste

- Population branché = (Consommation de Pop branché) / (taux de branchement * Pop.Branché)

- Pop.non Branché =

Mais on peut calculer aussi la dotation à partir les formules suivantes :


Dn = D0 (1 + a)n pour un centre urbain.
Dn = D0 + α n pour un village rural.
Avec :
Dn: Dotation en eau à l’année n de référence (l/j/hab.)
D0: Dotation en eau à l’année zéro de référence (l/j/hab.) a : Accroissement de la dotation (on admet une
valeur de 2 à 5%), α : Accroissement de la dotation (on admet une valeur de 0.5 à 1 l/j/hab.)
La dotation globale de la population peut se calculer comme suit :

𝐶𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 (𝑙/𝑗)


𝐷𝑜𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒 =
𝑃𝑜𝑝𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒(ℎ𝑎𝑏)
𝐷𝑒𝑚𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 à 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 (𝑙. 𝑗 −1 )
𝐷𝑜𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑏𝑟𝑢𝑡𝑒 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒 =
𝑃𝑜𝑝𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒(ℎ𝑎𝑏)
Alors la besoin de consommation est :

Vol cons = Dot PB * PB + Dot PNB * PNB + Somme de Vol cons dans les établissements et industries

3. Majoration de la consommation journalière


Pour l’estimation globale de la consommation en eau journalière d’une agglomération, il faut tenir
compte les besoin de tous les différentes établissements existantes (écoles, centre de santé, hôtellerie,
restauration,...)
Alors la demande globale en eau dans un horizon de projet déterminé est définie par l’équation suivante :
n
Q maj = m (∑ Q i ) = m. Q moy j
i

Avec Qmaj : débit moyen journalière majoré ; Qi : besoin estimé de chaque établissements et besoin domestique
; m : coefficient de majoration en prenant compte les pertes imprévisibles dans le réseau selon le niveau
d'entretien.
• Réseau bien entretenu : m = 1.2
• Réseau moyennement entretenu : m = 1.25 à 1.35
• Réseau mal entretenu : m > 1.5
4. Variation de la consommation journalière
Avant tout projet d’alimentation en eau potable, il faut connaître le régime de consommation de
l’agglomération, qui est utile pour le fonctionnement du système, et leur dimensionnement. Les
consommations subissent différentes variations au cours de l’année. Ce qui fait qu’au cours de la journée, la
consommation en eau varie en présentant des maximums et des minimums, tel que :
La consommation journalière maximale : Q max j = K max j . Qmaj

La consommation journalière minimale : Qmin j = K min j . Qmaj

Kmax j : coefficient de pointe journalière maximal qui dépend de l'importance de la ville et il est
compris entre 1.3 et 1.6
Kmin j : coefficient de pointe journalière minimal qui varie entre 0.5 et 0.9
5. Variation de la consommation horaire
Les ouvrages de distribution d'eau (réseau, réservoirs) doivent être dimensionnés pour fournir la
demande horaire maximale (l'heure de pointe ou la pointe horaire) de la population.
Dans ce cas, le coefficient d'irrégularité maximal horaire (Kmaxh) et coefficient d’irrégularité minimale
horaire (Kminh) doivent être définis pour estimer la demande horaire maximale et minimale.
Ces coefficients représentent l'augmentation et la diminution de la consommation horaire pour la
journée.
Pour le Kmax h, il tient compte de l'accroissement de la population, ainsi que le degré du confort et du
régime de travail des équipements. D'une manière générale, ce coefficient peut être décomposé en deux autres
coefficients:
• αmax : coefficient qui tient compte du confort des équipements de l’agglomération et de régime
du travail, varie de 1,2 à 1,5 et dépend du niveau de développement
Kmax h = αmax * βmax
local.
• βmax : coefficient dépendant du nombre d'habitants
Tableau montrant les valeurs du coefficient βmax en fonction du nombre d'habitants
Nombre <1 1.5 2.5 4 6 10 20 30 100 300 >103
d’habitant*10 3
βmax 2 1.8 1.6 1.5 1.4 1.3 1.2 1.15 1.1 1.03 1

Pour le Kmin h, il permet de déterminer le débit minimum horaire envisageant une sous consommation et il régit
par la formule suivante :
Kmin h = αmin * βmin

• αmin : coefficient qui tient compte du confort des équipements de l’agglomération et de régime
du travail, varie entre 0.5 à 0.9 et dépend du niveau de développement local
• βmin : coefficient dépendant du nombre d'habitants
Tableau montrant les valeurs du coefficient βmin en fonction du nombre d'habitants
nombre 1 1.5 2.5 4 6 10 20 50
3
habitants*10
βmin 0.1 0.1 0.1 0.2 0.25 0.4 0.5 0.6
Alors la variation de consommation horaire d’une agglomération est déduite sur les formules suivantes :

Qmax h = Kmax h * Qmoy h


Qmin h = Kmin h * Qmoy h

On peut utiliser aussi les valeurs de Kmax ci-après :


 grande ville ; Kmaxh = 1.5 à 2
 ville moyenne ; Kmax = 2 à 2.5
 zone rurale ; Kmax = 3 à 3.5
Les débits horaires de pointe (en L/s ou m3/h) servent à dimensionner le réseau de distribution quand le débit
de sécurité incendie n'est pas le plus contraignant.
Les débits journaliers de pointe (m3/j) sont nécessaires pour le calcul des ouvrages de production et de stockage
Le débit annuel (m3/an) est nécessaire pour l'hydrologue qui doit vérifier si les ressources en eau sont
suffisantes, c'est à dire si les apports qui alimentent la nappe compensent les débits prélevés.
 Calcul de perte de charge et pression au point
L’écoulement d’un fluide réel dans une conduite représente une des applications classiques de
l’hydrodynamique théorique et expérimentale. La maîtrise de ces écoulements pour le calcul du
fonctionnement des réseaux d’eau potable est indispensable.
Les pertes de charge représentent une portion de l’énergie mécanique de l’eau qui se transforme en
chaleur sous l’effet des frottements entre les particules de l’eau et les parois des canalisations.
On distingue deux types de perte de charge :

 la perte de charge linéaire représentant l’énergie perdue entre les deux points,
 la perte de charge singulière qui intervient lorsque l’écoulement uniforme est localement perturbé.

Dans le cas des conduites en charge où l’écoulement est laminaire, seules les forces de viscosité interviennent
; le profil des vitesses est parabolique et est donné par la figure suivante :

Dans le cas où l’écoulement est turbulent, le profil des vitesses tend à être uniformisé et est du type
logarithmique.

On constate une zone centrale de pleine turbulence où le gradient de vitesse est très faible et le profil
est aplati en son centre. La zone de la couche limite est de très faible épaisseur et proche de la paroi. Le
gradient de vitesse est très important et les forces de viscosité sont donc très importantes dans cette couche.
Une approche mathématique exacte n’est pas possible dans ce type d’écoulement complexe. Les relations qui
seront construite sont toutes d’origines empiriques.
Deux types d’écoulements turbulents dans les conduites réelles (présentant des aspérités) existent :

 conduite hydraulique lisse : l’écoulement est séparé de la paroi par un film laminaire,
 conduite hydraulique rugueuse : la sous-couche laminaire disparaît et la turbulence arrive jusqu’à la
paroi.
La variation du débit ou de la vitesse dans un tuyau de diamètre constant provoque une perte de charge.
Cette dernière varie en fonction de la vitesse à peu près linéairement quand l’écoulement reste laminaire et
quadratiquement quand l’écoulement est turbulent. Entre les deux types d’écoulement il y a une zone de
transition, c’est-à-dire une zone d’incertitude où il faut faire preuve de beaucoup de réserve.

 Perte de charge linéaire


Les pertes de charge linéaires sont dues aux frottements de l’eau contre les parois de canalisations et peuvent
être tirées d'abaques ou calculées.
Contrairement à une surface lisse, une surface rugueuse implique un état de surface dont les irrégularités ont
une action directe sur les forces de frottements.
Une surface rugueuse peut être considérée comme étant constituée par une série de protubérances élémentaires
caractérisées par une hauteur, notée k, et appelée « Rugosité ».
𝑘
Afin de comparer la rugosité par rapport au diamètre de la conduite, on introduit le rapport :𝜀 = 𝐷

Avec Ɛ rugosité relative ; k hauteurs de rugosité ; D diamètre intérieur moins hauteur de rugosité.

Compte tenu des difficultés pour résoudre l’équation de Navier-Stokes, la perte de charge linéaire due au
frottement de la surface de rugosité est donc calculée par la formule de Darcy – Weisbach (1857) :
𝐥 𝐕𝟐 𝚫𝐇𝐥 𝛌𝐕 𝟐
∆𝐇𝐥 = 𝛌 ou 𝐉 = =
𝐃 𝟐𝐠 𝐋 𝐃𝟐𝐠

Avec :

- D = Diamètre de la section d’écoulement (m)


- L = Longueur de la conduite (m)
- V = Vitesse d’écoulement (m/s)
- λ = Coefficient de frottement (sans unité)
- J = Perte de charge unitaire

λ est un coefficient de perte de charge et est fonction du nombre de Reynolds et de la rugosité de la paroi.
(Parfois appelé f). Plusieurs formules sont proposées pour le calcul de λ.

 En régime laminaire Re < 2000


En régime laminaire, seules les forces de viscosité interviennent. La vitesse est très faible et l’état de surface
64
de la paroi n’intervient pas dans le calcul du coefficient λ. Avec la formule de Poiseuille à Re < 2000 : 𝜆 = 𝑅𝑒

 En régime turbulent rugueux, avec Re > 105


Une surface rugueuse implique un état de surface telle que ses irrégularités ont une action directe sur les forces
de frottement, c’est-à-dire qu’au-delà d’un certain degré de rugosité la configuration géométrique de la surface
exerce une influence bien déterminée sur l’écoulement. Dans le cas des écoulements en charge appliqués au
domaine de l’ingénieur, la rugosité va jouer un rôle très important.
Une surface rugueuse peut être considérée comme étant constituée par une série de protubérances
élémentaires.

Quand Re >>>> Recri = 2000, la turbulence devient important et les forces de viscosité sont négligeables par
rapport aux effets de la turbulence. C’est ce que M. Camichel appelle la « saturation » du régime turbulent.
Dans cette zone de pleine turbulence, le coefficient λ est constant λ = Cte.
K −2
 Formule de Nikuradse : Re>105 ; λ = (1.14 − 0.86 ∗ Ln D)
0.316
 Formule de Blasius ( 1911 ) : λ = Re0.25 pour Re <105
1 3.71D
 Formule de Colebrook – White : = 2log ( )
√λ k

Pour les conduites PeHD ; K = 0.01 si D ≤ 200mm ; K= 0.02 si D ≥ 200mm

 En régime turbulent lisse,


Trois expressions empiriques sont souvent utilisées

 Formule de Blasius : λ = (100Re)-0.25

1 Re√λ
 Formule implicite de Von Karman : = 2. log ( 2.51 )
√λ

𝟎.𝟐𝟐𝟏
 Formule de NIKURADZI : 𝛌 = 𝐑𝐞𝟎.𝟐𝟑𝟕 + 𝟎. 𝟎𝟎𝟑𝟐

- Diagramme de Moody (voir annexe) ;

 Perte de charge locale ou singulière

En plus de pertes de charge linéaires, la perte de charge singulière se produit localement au niveau d’une
modification brusque ou graduel de la nature physique de la section d’écoulement. Elle se calcule par la
formule.
La perte de charge singulière, localisée dans une section de la conduite, est provoquée par un
changement de direction et d’intensité de la vitesse (voir premier chapitre). L’écoulement uniforme est
perturbé et devient localement un écoulement non uniforme. La turbulence joue un rôle considérable, alors
que les forces de viscosité sont négligeables. La perte de charge n’a donc lieu qu’en régime turbulent.
Une telle non-uniformité de la vitesse peut être provoquée par :
- un branchement de section de la conduite,
- un changement de direction (coude),
- un branchement ou raccordement,
- un dispositif de mesure et contrôle de débit...

Les pertes de charge singulières peuvent s’écrire sous la forme :

avec

K est fonction des caractéristiques géométriques et du nombre de Reynolds.

 Sur le réservoir

La valeur de K est donnée pour les différents cas les plus classiques dans les tableaux suivants :

 Raccordement d’une conduite avec un grand réservoir départ


Sans saillie à l’intérieur du réservoir, avec raccordement à angles vifs : K = 0.5
 Sans saillie à l’intérieur du réservoir, avec raccordement à angles vifs, ajutage débitant à gueule bée ;
avec saillie à l’intérieur du réservoir
Pour une saillie dont la longueur est compris entre 1 et 2 fois le diamètre: K = 1

 Sans saillie à l’intérieur du réservoir, avec raccordement de profil arrondi ; Cette valeur est une
moyenne, elle dépend du profil de l’arrondi : K = 0.05

 Arrivée

 Accessoires et coudes
 Changement de section ; élargissement brusque
La perte de charge provoquée par un changement brusque, est obtenue en
appliquant l’équation de la quantité de mouvement et de l’équation de l’énergie.

S1 2 1 S1 2
K = (1 − ) + ( )
S2 9 S2

D1/D2 0.01 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
K 1 0.980 0.922 0.829 0.708 0.569 0.424 0.287 0.175 0.109

Parfois, on utilise l’équation déduite à partir de celui de Bernoulli pour déterminer la perte de charge
singulière sur un élargissement brusque qui néglige les forces de frottement lorsque l’écoulement est non
uniforme et est limité à une longueur L peu important :
(V1 − V2 )2 V12 S1 2
∆Hs = = (1 − )
2g 2g S2

 Elargissement progressive
Comme dans le changement brusque de diamètre de tuyau, le changement progressif est fonction du K.
Si θ > 20° il y a décollement et le comportement est identique à celui d’un élargissement brusque.

θ 1.25 𝐷1 2
2 (𝑉1 − 𝑉2 )2
𝐾 = 3.2 [𝑡𝑎𝑛 ( )] ∗ [1 − ( ) ] ∆𝐻𝑠 = 𝐾
2 𝐷2 ou 2𝑔

 Rétrécissement brusque
Le même raisonnement que pour l’élargissement brusque est applicable, la perte de charge entre la
section d’entrée, S1, et la section de la veine contractée, est négligeable. Par contre, toute la perte de charge se
produit dans l’élargissement entre les sections Sc et S2.

𝑆2
0.01 0.1 0.25 0.50 0.80 1
𝑆1
K 0.5 0.45 0.4 0.3 0.15 0
Et la perte de charge singulière devient comme suit :
(𝑉𝑐 − 𝑉2 )2
∆𝐻𝑠 =
2𝑔

Vu qu’on ne peut pas connaitre la vitesse Vc, on utilise la formule générale avec le K suivant :
𝐷2 2
𝐾 = 0.5 [1 − ( ) ]
𝐷1

𝐷2
0.01 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
𝐷1
K 1 0.980 0.922 0.829 0.708 0.569 0.424 0.287 0.175 0.109

 Rétrécissement progressive
Pour le rétrécissement progressive, la perte de charge singulière est petite voir négligeable, ou on peut
la déterminer en appliquant la formule de K suivante:

𝑆2 2 (𝑉1 − 𝑉2 )2
𝐾 = ( − 1) sin 𝛼 ∆𝐻𝑠 = 𝐾
𝑆𝑐 2𝑔

 K dans les coudes et Té

 Coude arrondi

7
𝑑 2 𝛿
𝐾 = [0.131 + 1.847 ( ) ] . °
2𝑟 90

r/d
1 1.5 2 2.5 3
δ(°)
11.25 0.037 0.021 0.018 0.017 0.017
22.5 0.074 0.043 0.036 0.034 0.034
30 0.098 0.057 0.048 0.046 0.045
𝐾
45 0.147 0.085 0.073 0.069 0.067
60 0.196 0.114 0.097 0.0092 0.090
90 0.294 0.170 0.145 0.138 0.134
180 0.589 0.341 0.291 0.275 0.0269

 Coude brusque

K indépendant du diamètre
δ (°) 22.5 30 45 60 90
K 0.07 0.11 0.24 0.47 1.13

 Tés : Branchement de prise à 90° de même diamètre et à angles vifs


Qt Qr = Qt - Qb Vt2
∆Hr = K r
2g

Vt2
Qb ∆Hb = K b
2g

Qb/Qt 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1


Kr 0.40 0.26 0.15 0.06 0.02 0
Kb 1 1.01 1.05 1.15 1.32 1.45

 Tés : Branchement d’amenée à 90° de même diamètre et à angles vifs

Vt2
∆Hb = K b
2g

Vt2
∆Hr = K r
2g

Qb/Qt 0 0.1 0.2 0.4 0.8 1


Kr 0 0.16 0.27 0.46 0.60 0.55
Kb -0.60 -0.37 -0.18 0.26 0.94 1.20
 Appareils de robinetterie

 Vanne opercule

p/D 1/8 2/8 3/8 4/8 5/8 6/8 7/8

K 0.07 0.26 0.81 2.06 5.52 17 98

 Vanne à papillon
α° 5 10 15 20 30 40 45 50 60 70

K 0.24 0.52 0.90 1.5 3.9 11 19 33 118 750

 Vanne à Boisseau
α° 5 10 15 20 30 40 45 50 55 60

K 0.05 0.29 0.75 1.6 5.5 17 31 53 110 206


 Vanne à battant
α° 20 30 40 45 50 55 60 65 70 75

K 1.7 3.2 6.6 9.5 14 20 30 42 62 90

Tous les accessoires montés dans le réseau (coudes, vannes, tés, cône de réduction,...), les déviations et
les changements de diamètre sont les origines de pertes de charge singulière. Leur influence n’est plus
comparée aux pertes de charge linéaire, et par conséquent on les estime à 10% à 15 % de perte de charge
linéaire:
Pour la conduite en PeHD : ΔHs = 10% ΔHl
Pour la conduite en fonte : ΔHs = 15% ΔHl
Ou ΔHs : Perte de charge singulière ; ΔHl : Perte de charge linéaire
Bref la perte de charge totale est donc calculée par la formule suivante :
• Pour le PeHD : Ht = 1.10 * Hl
• Pour la fonte : Ht = 1.15 * Hl
 Calcul de pression au point de piquage

Le premier point de piquage principal dans le système d’adduction est le réservoir. Il est indispensable
de savoir la pression au nœud en ce point. Cette pression peut se calculer par la formule suivante :

Pn = Pn-1 + (Zr – Zn) – ΔHt

Pn : pression au point de piquage n, en m


Zr : cote radier du réservoir en m
Zn : cote au point de piquage n, en m
ΔHt: pertes de charge dans les conduites entre le réservoir et le nœud n, en m
Il est alors nécessaire de connaitre la charge totale au nœud pour simuler la possibilité d’arriver de l’eau
à la population à desservir et aussi pour envisager un autre branchement.
Alors ; la charge totale au nœud n, en m peut se calculer par :

Hn = Pn + Zn

Avec Hn : la charge au nœud n, en m ; Pn : pression au nœud n, en m ; Zn : cote au nœud n, en m

 Calcul de la hauteur manométrique totale d’élévation


Elle présente la somme des pertes de charge et la hauteur géométrique du point :

Hmt = Hg + Ht

Hg : Hauteur géométrique (m) .


Ht : pertes de charges totales (m).
 Détermination de la côte de charge
V2
Hcn = Pn + - ∆H
2g
 Détermination de côte piézométrique

Hcp =Hg + Pn - ∆H
II.2.6 Calcul de rendement du réseau et perte d’eau
Le rendement d’un réseau d’adduction et de distribution d’eau potable est la quantité d’eau perdue dans
le système d’adduction et de distribution.
Rd totale = Rd + Ra

𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚é 𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑖𝑠𝑡𝑟𝑖𝑏𝑢é 𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚é


Ou Rd = et Ra = = 𝑅𝑑 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒 (𝑅𝑑∗𝑅𝑎)
𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑖𝑠𝑡𝑟𝑖𝑏𝑢é 𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡

La perte d’eau est la quantité d’eau perdue dans les différentes éléments constitutifs d’un réseau
d’approvisionnement en eau potable tels que : captage d’eau, station de traitement, station de pompage, les
réservoirs, les réseaux d’adduction et distribution, les vannes, les jonctions, les compteurs,…
1
K = 𝑅𝑑 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒

 Représentation des écoulements

Les lignes de charge (ou lignes d'énergie) et lignes piézométriques peuvent être tracées en utilisant la
pression relative ou la pression absolue. Suivant le type de pression utilisée, on parle de lignes absolues ou de
lignes relatives.
Les frottements et obstacles hydrauliques font apparaître de l'énergie calorifique au détriment de
l'énergie mécanique. La diminution de l'énergie mécanique entre deux points est appelée perte de charge, elle
est notée ∆H12 sur le schéma. Cette perte s’exprime en mètre de colonne de liquide.

On définit la perte de charge linéaire (perte de charge dans une conduite de longueur l entre les points 1
et 2) par la formule suivante:
𝚫𝐇𝟏−𝟐
𝐉= ; J sans dimension
𝐋

La perte de charge totale est égale à la distance entre la ligne de charge et le plan de charge.
Sans apport d'énergie extérieure, la ligne de charge a forcément une pente descendante. L'apport
d'énergie extérieur se fait par les pompes.
Si l'écoulement se fait à surface libre en régime permanent uniforme, les pressions sont toutes égales à
la pression atmosphérique et les vitesses sont identiques. La ligne de charge et ligne piézométrique sont donc
parallèles à la ligne géométrique. Dans ce cas, si on note i la pente du canal porteur de l'écoulement à surface
libre, on a i = J (perte de charge linéaire ou linéique).
VI. Conception de la structure géométrique
VI.1 Choix du tracé
Le profil de l'adduction est une donnée indispensable pour visualiser le fonctionnement de
l’approvisionnement. Il peut être établi à partir d'un relevé de terrain comme le nivellement (direct et indirect).
Le nivellement est une méthode de détermination de l’altitude d’un point. L’objectif est de préciser cet altitude
afin d’assurer l’écoulement. Par conséquent, la surface de référence la plus souvent considérée est le géoïde,
par la connaissance de la verticale du lieu.

VI.1.1 Nivellement direct ou géométrique


Les méthodes de nivellement direct constituent l’établissement le plus efficace pour déterminer l’altitude
de points particuliers. La précision des déterminations dépend du matériel employé mais aussi et surtout, des
méthodes.

• Nivellement par rayonnement : la première mesure est effectuée sur un point d’altitude connue,
de façon à déterminer l’altitude du plan à viser. A partir de là, toutes les altitudes sont déterminées par
différence par rapport à ce plan. Cette méthode permet de lever rapidement un semis de points
matérialisés (sondages, points de berges, de fonds…).
• Nivellement d’itinéraires par cheminement : c’est la méthode la plus couramment employée
pour déterminer les altitudes de points matérialisés, non situés à une même distance d’une seule station
d’appareil. Elle est également plus sûre, quant aux éventuelles erreurs de lecture, et plus intéressante
du point de vue de la précision des déterminations : on dispose de méthodes de compensation des
erreurs très efficaces.
Plusieurs règles sont appliquées pour minimiser l’influence des erreurs systématiques et accidentelles : les
portées équidistantes, les contrôles de marche, le contrôle sur fermeture

VI.1.2 Nivellement indirect ou trigonométrique


A la différence, le nivellement trigonométrique est réalisé par calcul de la dénivelée à partir de la
distance oblique entre les points, et l’angle (également appelé distance) zénithal. Le principe général est
explicité par la figure ci-dessous.
Selon ce schéma, l’altitude du point B peut être reliée à celle du point A par la relation :

ZB = ZA + hi + d sin(z) - Hp
Le nivellement trigonométrique peut être employé selon la méthodologie du cheminement.
Ainsi, il n’est pas nécessaire de déterminer ni la hauteur d’appareil hi, ni la hauteur de prisme (qui doit
cependant rester constante pour une même station). On n’exploite alors que la distance oblique et la distance
zénithale.
VI.1.3 Choix du tracé proprement dit
Le tracé d’une conduite d’adduction doit avoir une trajectoire directe et répondre aussi à certaines
exigences techniques et économiques :
• Profil le plus régulier et le plus court possible (sur-profondeur et sous-profondeur à éviter) pour
réduire les frais d’investissement.
• Branchement de quelques robinets de sectionnements pour les conduites longues (plusieurs
kilomètres), pour prévoir les réparations éventuelles.
• Eviter les contres pentes pour minimiser les poches d’air plus au moins difficiles à évacuer afin
d’éviter la rupture de la veine liquide.
• Il est préférable de concevoir les conduites le long des routes et les pistes pour faciliter l’accès
à l’entretien et aux réparations

 Dimensionnement du réservoir
Lorsque les besoins horaires sont supérieurs au volume d'eau produit par la source, il est nécessaire de
construire un réservoir de stockage. La capacité du réservoir de stockage se détermine en fonction des
variations des débits à l'entrée (apport), et à la sortie (distribution). En autres termes, elle dépend du mode de
pompage et la variation de consommation journalière de l'agglomération.
Pour satisfaire au rôle qu’il joue, le réservoir devrait avoir une capacité de stockage largement suffisante. Elle
se définie par la capacité correspondante en une journée de consommation, plus la réserve d’incendie.
La capacité sera déduite à partir des résidus, entre le cumul d'apport et de départ d'eau pour chaque heure,
pendant 24 heures en ajoutant la réserve minimale destinée à l'incendie.

VT = Vinc + Vu
Ou VT : volume total du réservoir ; Vinc : Volume pour incendie ; Vu : Volume utile en (m3) ou (volume
maximal de stockage pour la consommation)
L’étude de la capacité tient compte les variations du régime d’approvisionnement et de distribution, le calcul
peut se fait en trois méthodes : Méthode analytique, Méthode graphique, Méthode simplifiée.

 Méthode analytique
Le fonctionnement du système est simulé au cours d’une journée afin de déceler à des pas de temps
prédéterminés les déficits et les surplus de volume non consommés.
Le volume maximal de stockage du réservoir pour la consommation, est déterminé par la formule suivante :

Vmax = Pmax (%) × Qmax j

Vmax = Volume maximal de stockage pour la consommation (m3).


Qmax j = consommation maximale journalière (m3/j)
Pmax j = résidu maximal dans le réservoir (%).

Pmax = | R+ max| + | R- max|

R+max : résidu maximum positif (%).


R- max : résidu minimum négatif (%).

Il est à noter que la capacité de stockage sur les réseaux de distribution comprise entre 25% et 50%,
avec une moyenne 33%, de la consommation journalière de pointe.
La capacité théorique de la réserve de distribution est fonction du débit d’adduction et des fluctuations du
débit de distribution. La réserve de distribution devient nécessaire lorsque le débit maximal de distribution qD
est supérieur au débit d’adduction qA. Le cumul des débits d’adduction est égal au cumul des débits de
distribution au cours d’une journée.
 Méthode graphique
La méthode graphique de détermination de la réserve de distribution permet de visualiser les compensations
entre les temps de faible consommation et ceux des fortes consommations afin d’ajuster les périodes de
pompage pour minimiser les risques de rupture de fourniture pendant les heures de forte consommation. En
pratique, on se fixe un temps de pompage journalier, les périodes de pompage et le débit de pompage. Puis
l’on représente successivement pour une journée (24 heures) :
- l’adduction A et la distribution D, simplifiées en tranche horaire qA, qn.
- les courbes de cumul des débits précédents
- la superposition des courbes de cumul des débits
Une translation parallèle de la courbe d’adduction pour envelopper la courbe de distribution permet la
visualisation les deux écarts maxima. La somme de ces deux écarts indique le volume de la réserve de
distribution
 Méthode simplifiée
La méthode simplifiée est le résultat de l’expérience de chaque pays. Elle est consacrée par l’usage et
peut être utile, surtout pour les localités où il n’existe pas encore de données statistiques conséquentes.
Une réserve de distribution de 25% de la consommation journalière de pointe suffit à satisfaire les besoins
dans les grandes agglomérations de plus de 200 000 habitants. Ce minimum sera porté à 1/3 de la
consommation journalière de pointe pour les petites adductions d’eau où la disponibilité du matériel et la durée
des interventions sur les installations peuvent induire de longues périodes de rupture de la production.
Tableau récapitulatif pour le calcul de la perte de charge linéaire

Valeurs caractéristiques
Zone Remarques
Re k/D
64
1 Re<2000 Régime laminaire. Droite de Pouiseuille 𝜆 = 𝑅𝑒
Re≥2000
2 Régime critique : écoulements instables
Re≤3000
Régime turbulent lisse. Rugosité négligeable
3 Re>3000 Faible
λ fonction de Re
0.3164
 Si Re < 105 équation de Blasius : 𝜆 = 𝑅𝑒 0.25
1 2.51
 Si Re dépasse 105 équations de Von Karman = −2 log 𝑅𝑒√𝜆
√𝜆
𝑘
Re>3000 Régime turbulent rugueux. Re négligeable, λ dépend de 𝐷
4 Fort
Valeur max Formule de Nikuradse :
1 k
= −2 log 3.7D
√λ
Régime de transition entre les écoulements rugueux et lisse,
délimitée par
5 Intermédiaires Intermédiaire Les droites de Blasius et de Von Karman et lesextrémités des
droites de Nikuradse.
1 𝑘 2.51
Formule de Colbrook White : = −2 log [3.7𝐷 + 𝑅𝑒√𝜆]
√𝜆
VII. Les pompes
La pompe est une machine hydraulique, son fonctionnement consiste à transformer l’énergie mécanique de
son moteur d’entrainement en énergie hydraulique ; c’est-à-dire qu’elle transmet au courant liquide qui la
traverse une certaine puissance. L’énergie reçue par le liquide lui permet de s’élever de la zone à basse pression
vers une autre à plus haute pression.
Les pompes les plus utilisées sont les pompes centrifuges, vu qu’elles permettent le refoulement des débits
importants à des hauteurs considérables, et qu’elles constituent des groupes légers peu couteux et présentent
un bon rendement.
VII.1. Classification des pompes
Les pompes peuvent être classées comme suit :
 Les pompes volumétriques : l’énergie est fournie par les variations successives d’un volume raccordé
alternativement à l’orifice d’aspiration et à l’orifice de refoulement
 Les turbopompes : Dans les turbopompes une roue, munie d’aubes ou d’ailettes, animée d’un
mouvement de rotation, fournit au fluide de l’énergie cinétique dont une partie est transformée en
pression, par réduction de vitesse dans un organe appelé récupérateur.
Et les turbopompes se subdivisent en :
 Pompe centrifuge ;
 Pompe hélice ;
 Pompe hélico-centrifuge.
 Pompe volumétrique ;
 Pompe à piston.
On peut classer les pompes centrifuges comme suit :
 Suivant la forme de la roue :
▪ Pompes centrifuges radiales
▪ Pompes centrifuges semi axial.
 Suivant la forme du corps de la pompe :
▪ Pompe à volute ou colimaçon ;
▪ A diffuseur circulaire ou type burine.
 Suivant le nombre de roue :
▪ Monocellulaire : utilisées pour des pressions moyennes de 15 à presque 100 m d’eau.
▪ Multicellulaire : utilisées pour des hautes pressions atteignant plusieurs centaine de mètres.
 Suivant la position de son axe :
▪ Pompe à axe horizontal ;
▪ Pompe à axe vertical.
Caractéristiques des pompes centrifuges
Les principales caractéristiques d’une pompe centrifuge sont
 La hauteur manométrique totale d’élévation
 Le débit à refouler (Q)
 La puissance et le rendement
 La vitesse spécifique.
Constitution d’une pompe centrifuge
 Volute : Appelée également corps de pompe, c’est une sorte de tubulure profilée qui a pour but
d’effectuer la transmission en pression d’une partie de la vitesse de l’eau à la sortie de la roue.
 La roue : C’est un organe mobile appelé encore rotor ou impulser, formé de deux flasques, l’un en
avant, l’autre en arrière et d’aubages aussi, dont la concavité est dirigée à l’opposé du centre de sens
de rotation de la machine.
 Une roue est caractérisée par les angles de ces aubages, ses diamètres, sa longueur et enfin la vitesse à
laquelle elle doit tourner.
 Vis de remplissage
 Presse étoupe : Afin d’éviter d’éventuelles rentrées d’air et des fluides dans le corps de la pompe, on
utilise des presse-étoupe, leurs rôle c’est d’assurer l’étanchéité de la roue.
 Flasques : Ils assurent le raccordement entre la pompe et le
 Le palier : Supporte l’arbre de transmission à l’intérieur duquel on trouve les différents roulements.
 L’arbre : L’accouplement se fait avec un moteur électrique ou thermique
Choix de la pompe
Les critères qui agissent sur le choix des pompes sont
 Le débit à refouler.
 La hauteur manométrique totale.
 Le temps mis par la pompe pour élever un certain volume d’eau.
 Le meilleur rendement qui conduirait à un cout acceptable du mètre cube d’eau à refouler.
 Fiabilité.
Puissance absorbée :
L’expression de la puissance absorbée par une pompe est la suivante :

𝟗. 𝟖𝟏 ∗ 𝐇𝐦𝐭 ∗ 𝐐
𝐏𝐚 =
𝛈
Avec :
Pa : puissance absorbée en (Kw).
Q : Débit à refouler en (m3/s).
Hmt : Hauteur manométrique total (m).
η : rendement de la pompe.
Hauteur manométrique total (Hmt) :
La Hmt est la somme des termes suivants :
a) La hauteur géométrique de refoulement (Hr) :
Elle est toujours positive pour un groupe horizontal, c’est la distance entre le point le plus haut à atteindre et
l’axe horizontale de la pompe.
Pour un groupe vertical, elle représente la distance séparent le point le plus haut et le plan de la première roue.
b) La hauteur géométrique d’aspiration (Ha) :
Qui sera négative pour une aspiration en dépression, positive pour une aspiration en charge. C’est la distance
séparent l’axe de la pompe du plan de pompage pour un groupe horizontal, ça sera la distance qui sépare le
plan de la première roue (pompe multicellulaire) et le plan de pompage s’il s’agit d’un groupe vertical.
c) Les pertes de charges d’aspiration et de refoulement :
La pompe devra compenser les dissipations d’énergie dans les conduites tant d’aspiration que de refoulement,
elles sont évaluées en hauteur exprimée en mètres.
VIII. La cavitation
La cavitation est un phénomène physique très complexe, qui se manifeste lorsque la pression absolue du
liquide descend au-dessous de la tension de vapeur du liquide. Il se forme des bulles d’air, qui, dans les zones
de pression les plus élevées, provoquent d’importantes perturbations ; bruits dans l’écoulement, des vibrations,
ce qui entraine la détérioration des caractéristiques hydrauliques (le rendement, la hauteur de refoulement, …)
et l’érosion des matériaux au niveau de la pompe.
Pour éviter ce phénomène, on doit assurer à l’aspiration une certaine pression dite : charge nette minimale
disponible à l’aspiration (NPSH)d (donnée par l’utilisateur), qui sera supérieur à la charge nette minimale
requise à l’aspiration (NPSH)r (donnée par le constructeur).
La NPSH requis (NPSH)r est la hauteur minimale du liquide, supposée à sa température d’ébullition,
nécessaire au-dessus de l’aspiration, pour empêcher la cavitation. Il dépend de :
 Type de la pompe.
 Point de fonctionnement.
Il est donné par le fabriquant sous la forme d’une courbe donnant le NPSH requis (en mètre de liquide) en
fonction du débit.
Le NPSH disponible (NPSH)d est simplement une mesure permettant de quantifier la hauteur manométrique
d’aspiration disponible pour éviter la vaporisation au niveau le plus bas de la pression dans la pompe.
Pour l’alimentation en charge.
P0
NPSHd = + ∆zs − (hL + Pυ )
γ
Pour l’alimentation en dépression
P0
NPSHr = − ∆zs − (hL + Pυ )
γ
Ou P0 pression en mètre de colonne d’eau ; zs altitude d’aspiration ; hL perte de charge à l’aspiration ; Pv
tension de vapeur saturante
Tableau de Colebrook-White
Débit Diamètre intérieur en mm
m3/h l/s 14.8 16.8 18.6 21 24 28 30 33.6 40 42 53 63.2 67.8 81 101 125 150
0.5 0.14 7 2.5 2 1.6 0.8 0.25 0.2
0.7 0.20 15 5.5 4 3 1.6 0.9 0.5 0.2
1 0.28 28 10 8 5.5 3 1.7 0.95 0.5
1.5 0.42 18 15 10 6 3 1.8 1 0.3 0.2
2 0.55 35 25 17 10 5.5 3 1.8 0.6 0.5
2.5 0.7 35 25 15 8.5 4.5 2.5 1.1 0.8
3 0.38 35 20 1 6.2 3.7 1.6 1.2 0.3
4 1.11 33 18 10 6 2.5 2 0.7 0.28 0.20
5 1.39 26 15 9 3.8 2.5 0.93 0.35 0.30 0.13
6 1.67 38 20 12 5.5 4 1.3 0.6 0.50 0.18
8 2.22 34 19 7.8 6 2 0.92 0.70 0.3 0.1
10 2.78 28 12 9.8 3 1.4 1 0.45 0.16
12 3.34 37 16 13 4.5 1.9 1.5 0.6 0.21
15 4.17 25 20 6.5 2.9 2 0.9 0.3
20 5.55 30 10 4.5 3.5 1.4 0.5
25 6.95 16 7 5 2 0.75
30 8.35 23 9 7 3 1
40 11.1 35 15 12 4.5 1.7
50 13.9 24 17 7 2.5
60 16.7 32 25 9.5 3.5 0.8
70 19.5 30 13 5 2 1.3
80 22.2 16 6 3.2 2.5
100 27.8 25 9 7
150 41.6

Vous aimerez peut-être aussi