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CHAPITRE III

CONSERVATION DE LA MASSE
PRINCIPE DE CONSERVATION DE LA MASSE

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »

l'hypothèse de continuité implique que les particules fluides qui forment à l'instant
initial un ensemble continu forment encore à tout instant un ensemble continu. On
déduit alors que la masse contenue dans une surface matérielle fermée reste constante
au cours du temps.

Par conséquent un volume V fixe dans l’espace peut accumuler de la matière ou en


échanger avec l’extérieur mais pas en créer ni en détruire. Par conséquent Ce principe
de « continuité » ou de « conservation de la masse » peut être aisément traduit en
équation reliant la variation d’une quantité dans le temps à sa variation dans l'espace,
Trois méthodes basiques sont utilisées pour analyser un problème de
mécanique des fluides:

• Le volume de contrôle ou l'analyse intégrale


• Le système infinitésimal ou l'analyse différentielle
• L'étude expérimentale ou l’analyse dimensionnelle

L'intérieur du volume de contrôle est Tous les détails de l'écoulement sont résolus
traité comme une boîte noire. en chaque point du domaine d'écoulement.
Forme intégral de conservation de la masse : Equation de
continuité

Équation de continuité
L’équation de continuité traduit le principe de conservation de la
masse : La variation par unité de temps de la masse contenue dans le
volume V est égale à la masse traversant, par unité de temps, la surface
S qui d´elimite le volume V .
Considérons un volume de contrôle (V) fixe de l’espace occupé par le
fluide délimité par une surface fermée S fixe (surface de contrôle). la
masse d’un volume de fluide contenue dans le volume V s’écrit :
m =∭V ρ dV
En utilisant les formules de dérivation particulaire d’une intégrale
de volume, il vient :
dm/dt = Dm/Dt = d/dt[∭V ρ dV] = ∭V [(∂ρ/∂t) + ρ grad U]dV
En l’absence de création ou de destruction de matière, la variation
temporelle de masse de ce volume est nulle :

dm/dt = ∭V [(∂ρ/∂t) + ρ grad U]dV= 0

dm/dt = ∭V (∂ρ/∂t) dV +∬S ρ U.n dS = 0


Avec ∭V grad U dV = ∬S U.n dS
et selon le théorème de divergence;

∭V div U dV = ∬S U.n dS

La masse de fluide qui traversé la surface de contrôle (S) de l’extérieur vers


l’intérieur pendant le temps dt, s’écrit alors :

Équation de conservation de
∭V [(∂ρ/∂t) + div (ρU)]dV = 0
la masse sous forme globale
Forme locale de conservation de la masse : Equation de
continuité

On considère un élément de volume dV, contenant la masse dm, La variation


de cette masse pendant dt s’écrit :
dm/dt = [∂ρ ∕ ∂t] dV = [∂ρ ∕ ∂t] dxdydz
Cette variation doit alors être égale à la somme des masses de fluide qui
entrent et sortent par les six faces de l’élément de volume dV.

U = 𝑢 𝑒 𝑥 + 𝑣 𝑒 𝑦 + 𝑤 𝑒z
Suivant l’axe x:
Entrer : ux
 la vitesse
Sortie : ux+dx

 la masse pendant Entrer : (ρudydzdt)x


le temps dt dV = dxdydz
Sortie : (ρudydzdt)x+dx
Le bilan sur l’axe x donne : [(ρu)x −(ρu)x+dx ] dydzdt

Développement au premier ordre ⇨ (ρu)x+dx = (ρu)x − [∂ρ ∕ ∂x] dx

[(ρu)x −(ρu)x+dx ] dydzdt = −[∂ρu ∕ ∂x] dxdydzdt

Suivant l’axe y: −[∂ρv ∕ ∂y] dxdydzdt


Suivant l’axe z: −[∂ρw ∕ ∂z] dxdydzdt

Au total, à travers les six faces : −[(∂ρu ∕ ∂x)+(∂ρv ∕ ∂y)+(∂ρw ∕ ∂z)]dVdt

dm = [∂ρ ∕ ∂t] dV dt = −[(∂ρu ∕ ∂x)+(∂ρv ∕ ∂y)+(∂ρw ∕ ∂z)]dVdt

L’équation locale de conservation de la masse :



Équation de conservation de
(∂ρ/∂t) + div (ρU) = 0
la masse sous forme locale
Cas particuliers:

Écoulement permanent:
Ecoulement dans lequel, il n’y a pas de variation explicite avec le temps, ∂/∂t = 0 ,
d’où : →
div (ρU) = 0
Écoulement isovolume et Écoulement incompressible:
Un écoulement est isovolume si le volume de toute particule de fluide reste constant
au cours de son mouvement. Les particules de fluide ayant une masse constante par
construction, leur masse volumique est donc constante au cours de leur écoulement.
ρ = cte, lorsque l'on suit une particule dans son mouvement ⇒ div U = 0
Remarque:
 Fluide incompressible implique div U= 0 c’est-à-dire implique Ecoulement
isovolume.
 la réciproque est fausse : il existe des écoulements isovolume de fluides
compressibles (pour des vitesses faibles (variation de pression limitée) et pour
des températures constantes).
Débits

débit volumique : est une quantification de volume qui traverse une


surface, une section, par unité de temps.
→→
QV =∬S U.n dS (m3/s)

compté positivement dans le sens du vecteur normal à la surface et


négativement dans le cas contraire.

débit massique : caractérise la masse qui traverse la surface par unité


de temps. Il s'agit de notions centrales dans une situation d'écoulement
de fluide.
→→
Qm =∬S ρ U.n dS (kg/s)
Conservation de débit

Considérons un tube de courant (une surface constituent toutes les lignes


de courant s’appuyant sur une même courbe fermée), ou Le flux est le même
en n'importe quelle section du tube.
En régime permanent ∂/∂t = 0 , Calculons le débit massique à travers
∑ = S1+SL+S2
Appliquons l’équation de continuité en régime permanent, et intégrons la
sur tout le volume V du tube :
→ →→
∭V div(ρU)dV = ∬S1+SL+S2 ρU.n dS

→→ →→ →→
∬S1ρU.n dS + ∬SL ρU.n dS + ∬S2 ρU.n dS =0
→→
Sur S1: Qm(S1) =∬S1ρU.n dS = −ρ1U1S1

→→ par définition d’une ligne de courant U est tangente en


Sur Sl : U.n = 0 chaque point de la surface latérale SL .
→→
Sur S2: Qm(S2) =∬S2 ρU.n dS = ρ2U2S2

Qm(S1) = Qm(S2)

Si l’écoulement est permanent, alors le débit massique est conservé à


travers toute section droite du tube de courant

Le long d’un tube de courant, le débit massique se conserve et ce


quelques soit le fluide (liquide ou gaz).
Remarque :

 Lors d’un écoulement stationnaire, le débit massique se conserve.


 Pour un écoulement de fluide incompressible, le débit volumique QV est
aussi conservé.

Cas particulier :

 Champ de vitesse constant, de valeur U et perpendiculaire à la surface


S: Le débit volumique vaut simplement : QV = U S et le débit massique
Qm = ρU S.
Qm = ρ QV

 Dans le cas général d’un fluide compressible, on utilisera uniquement le


débit massique Qm.
Notion de flux généralisé

Les débits massique et volumique sont des cas particuliers de flux d’une
grandeur à travers une surface.

Soit f (x,y,z,t) une fonction quelconque et S une surface fixe. Le flux


élémentaire dF d’une grandeur f à travers l’élément de surface dS de S
sous l’action de la vitesse U( M,t) vaut par définition :
→→
dF = f U.n dS
→→
Le flux total à travers S est donc : F =∬S f U.n dS

La valeur de cette intégrale dépend généralement de la fonction considérée


f, de la surface limite S et du temps.
APPLICATIONS

Cas: Ecoulement permanent


Réponse:
On choisit le volume de contrôle en pointillé
Equation de continuité: ∭V (∂ρ/∂t) dV +∬S ρ V.n dA = 0

∬A1 ρ V1.n dA + ∬A2 ρ V2.n dA + ∬A3 ρ V3.n dA = 0

− ρ V1 A1 − ρ V2A2 + ∬A3 ρ V3.n dA = 0

donc ∬A3 ρ V3.n dA = 294 Kg/s Positif donc débit sortant

∬A3 ρ V3.n dA = ρ V3 A3 = 294

V3 = 294/ρ A3 = 4.667 m/s


Pour chercher V3 on sait que ; V3 = Vx i + Vy j Vx

cos 𝜃= Vy /Vz Vy = 2.335 m/s


sin 𝜃= Vx /Vz Vx = 4.04 m/s Vy
60° V3
donc V3 = 4.04 i − 2.335 j (m/s)
Fonction de courant: écoulement
bidimensionnel
On considère un écoulement conservatif d’un fluide incompressible,
l’équation de continuité s’écrit : 𝑑𝑖𝑣 U = 0
D'un point de vue mathématique, on peut définir un champ vectoriel 𝐴 tel que :
U = 𝑅𝑜𝑡 (𝐴 )
La connaissance de ce potentiel vecteur en tout point de l’espace permet donc
d’en déduire les trois composante du vecteur vitesse en ce même point.
𝐴 correspond à un «potentiel vecteur»; or on sait que 𝑑𝑖𝑣 (𝑅𝑜𝑡 (𝐴 )) = 0 est
toujours vraie.(voir Annexe )
𝑢 = (𝜕𝐴𝑧 /𝜕𝑦) − (𝜕𝐴𝑦 /𝜕𝑧)
U = 𝑅𝑜𝑡 (𝐴 ) = 𝑣 = (𝜕𝐴𝑥 /𝜕𝑧 − (𝜕𝐴𝑧 /𝜕𝑥)
𝑤 = (𝜕𝐴𝑦 /𝜕𝑥) − (𝜕𝐴𝑥 /𝜕𝑦)
Si l'écoulement est bidimensionnel évoluant dans le plan (xOy) , ceci implique
les deux relations suivantes : 𝑤 = 0 et 𝜕/𝜕z = 0
D’où 𝑢 = 𝜕𝐴𝑧/𝜕𝑦
U = 𝑅𝑜𝑡 (𝐴 ) =
𝑣 = − 𝜕𝐴𝑧/𝜕𝑥

Donc, dans le plan (xOy), la vitesse est en tout point définie au moyen de
la seule grandeur scalaire 𝐴𝑧 (𝑥, 𝑦)
On définit ainsi un potentiel scalaire Ψ = Ψ(𝑥, 𝑦) = 𝐴𝑧 (𝑥, 𝑦) appelé fonction
de courant permettant de déduire le champ de vitesse bidimensionnel :

En coordonnées 𝑢 = 𝜕Ψ/𝜕𝑦
cartésienne 𝑣 = − 𝜕Ψ/𝜕𝑥
Ψ = Ψ(𝑥, 𝑦)

L'équation de continuité s'écrit dans ce cas :

𝑑𝑖𝑣U = 0 (𝜕u/𝜕x) + (𝜕v/𝜕𝑦) = 0 (𝜕2Ψ/𝜕x𝜕𝑦) − (𝜕2Ψ/𝜕𝑦𝜕x) = 0

Par conséquent, dΨ = (𝜕Ψ/𝜕x) dx + (𝜕Ψ/𝜕𝑦) dy est une différentielle totale


exacte.
B
De plus cette différentiel admet une primitive unique et on a : ∫A dΨ = ΨB − ΨA

ne dépend pas du chemin suivi entre les points A et B.

D'autre part, les courbes définies par la relation : Ψ = cte correspondent


aux lignes de courant.

dΨ = 0 dans ce cas on a :
(𝜕Ψ/𝜕x) dx + (𝜕Ψ/𝜕𝑦) dy = 0

−𝑣dx + 𝑢dy = 0
(𝑢/dx) = (𝑣/dy) équation d’une ligne de courant

Remarque :
La fonction de courant est constante le long d’une ligne de courant.
A chaque ligne de courant correspond une constante différente comme
valeur de la fonction de courant.
On a également le débit unitaire (ou par unité de longueur selon la direction z)
du fluide entre deux lignes de courant infiniment voisines Ψ1et Ψ2.

Le débit passant entre les lignes de courant, Ψ=Ψ1 et Ψ=Ψ2


M’
Q = ∫M U.n dl = 𝑢dx − 𝑣dy
Avec (dx, dy) sont les composantes du vecteur tangent
à la ligne d’intégration.
n dl = dx 𝑒𝑥 − dy 𝑒y

n : Le vecteur unitaire normal à la section MM’


dl : Le déplacement élémentaire tangent à la section MM’

M’
Q = ∫M (𝜕Ψ/𝜕x) dx − (𝜕Ψ/𝜕y) dy
M’
Q = ∫M dΨ = Ψ2 − Ψ1
Remarque :
l'introduction d'une fonction de courant Ψ est possible pour tout écoulement
stationnaire à 2 dimensions (une telle propriété ne se généralise pas à 3
dimensions) .
plus Ψ varie vite (i.e. plus les lignes iso-Ψ sont rapprochées), plus le débit est
élevé. (voir Annexe)
Nous avons vu ici le cas le plus simple d'un écoulement 2D incompressible
dans un repère cartésien. Il existe d’autres géométrie pour laquelle
l'introduction d'une fonction de courant est possible en fonction du type de
flux considéré.
Fluide
Fluide incompressible
incompressible en 𝑢r =1/r (𝜕Ψ/𝜕θ) axisymétrique en 𝑢r = −1/r (𝜕Ψ/𝜕θ)
coordonnées 𝑢θ = − 𝜕Ψ/𝜕r coordonnées 𝑢z = 1/r (𝜕Ψ/𝜕r)
cylindriques cylindriques
Ψ = Ψ(θ, r) Ψ = Ψ(θ, r)
Fluide
compressible en
ρ𝑢 = 𝜕Ψ/𝜕𝑦
coordonnées
cartésienne ρ𝑣 = − 𝜕Ψ/𝜕𝑥
Ψ = Ψ(𝑥, 𝑦)
APPLICATIONS

On considère un écoulement plan (U = U(x, y)) défini par les composantes de vitesse 𝑢 et 𝑣;
𝑢 = 𝜔y et 𝑣 = -𝜔x ou 𝜔 est non nul
1. Cet écoulement est-il stationnaire, incompressible?
2. Existe-il une fonction de courant Ψ? Si oui la déterminer et construire les ligne de courant.
Réponse:1
1. L’écoulement et stationnaire car t ne figure pas dans 𝑢 ni dans v et il est incompressible car

div U = (𝜕 𝑢 /𝜕𝑥) + (𝜕 𝑣 /𝜕𝑦) = 0


2. Il existe une fonction de courant Ψ telle que: d Ψ = −𝑣dx + 𝑢dy = 0
𝜕Ψ/𝜕𝑦 = 𝑢= 𝜔y 𝜕Ψ/𝜕𝑥 =−𝑣 = 𝜔x
On intègre la première équation en x d’où : Ψ = (𝜔x²/2) + F(y) avec F(y) fonction arbitraire
de y.
On dérive ce résultat par rapport a y et on l’identifie avec la seconde équation: F’(y)= 𝜔y,
d’où
F(y)= (𝜔y²/2) + K1 avec K1 constante arbitraire. La fonction de courant est donc telle que:
Ψ= (𝜔/2)(x²+y²) + K1
les lignes de courant sont les courbes d’équation: Ψ= cte, soit (x²+y²) =cte.
Ce sont des cercles, sur chaque cercle on peut indiquer le sens du courant (sens du vecteur vitesse)
Annexe

On a

donc

Exemple:
Exemple de champ de vitesse (champ de vecteur, représenté ici sur un quadrillage
régulier) et lignes de courant associées (tangentes en tout point aux vecteurs
vitesse).
L'écoulement représenté correspond à l'écoulement stationnaire 2D autour d'un
cylindre en rotation.

On retrouve le fait que la vitesse est d'autant plus élevée


que les lignes de courant sont proches cela implique
alors que plus Ψ varie vite, plus le débit est élevé.
L’espacement des lignes reflète directement la vitesse
du fluide : la distance d entre les lignes de courant est
inversement proportionnelle à la vitesse locale du fluide :
U = ∆ψ/d

Remarque: Si les 2 lignes de courants passant par A et B


sont suffisamment proches, on peut considérer que la
vitesse entre les 2 lignes est uniforme ("écoulement
bouchon")

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