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Chapitre I
Les transferts thermiques font partie des Sciences de base de l’ingénieur, tant il est vrai qu’il
est peu de domaines industriels où la thermique ne joue un rôle petit ou grand. Au minimum,
l’ingénieur doit donc :
en connaître les principes fondamentaux,
être capable d’évaluer leur importance dans un problème particulier,
dégager les ordres de grandeur par une modélisation simple.
Ce cours d’introduction vise donc l’acquisition des notions minimales, il ne peut suffire à la
formation d’un ingénieur thermicien.
De même, on parle dans certains pays de température « avec facteur vent » (– 20°C annoncés
comme – 30°C avec facteur vent). Là encore, on effectue, sans le dire explicitement, un bilan
de chaleur tenant compte d’échanges convectifs accrus du fait de la vitesse du vent.
La température caractérise l’état d’un corps; la chaleur exprime une énergie échangée. Les
notions de température et de chaleur constituent l'objet de ce cours.
1.3 Domaines d’applications
Les transferts thermiques ont des applications dans tout le champ des activités industrielles,
dès que de l’énergie est mise en jeu, sous quelque forme que ce soit : thermique bien sûr,
L’objet de la discipline est l’étude et la maîtrise des transferts de toutes ces formes d’énergie,
qui se dégradent en grande partie en énergie thermique. Il est fréquent que les transferts
thermiques ne soient pas l'objectif de la conception d'un appareillage mais qu'ils interviennent
comme contrainte à respecter : éviter des points chauds ou froids, limiter des dilatations,
contrôler des transformations.
2. Freinage
le problème consiste à s'assurer que les organes de freinage conservent des
températures modérées, faute de quoi les surfaces frottantes perdraient leurs qualités,
et les pièces magnétiques, dépassant le "point de Curie", perdraient leurs propriétés
d’aimantation.
3.Véhicule électrique
contrôle thermique du moteur, de l’électronique et de la batterie,
intégration des boucles fluide caloporteur (le chauffage de l’habitacle d’une voiture
électrique pose un problème particulier).
(i) Si la réaction est endothermique (fours à chaux, fours à ciment), il faut fournir de la
chaleur aux minerais entrant en réaction. Si N est le nombre de moles transformées par
unité de temps, et L la chaleur molaire de réaction, le flux thermique minimal pour
maintenir la température constante vaut N.L.
1.3.4 Energie
Production d’énergie thermique (brûleurs, foyers, chaudières...). La thermique
influence, non seulement le rendement de ces appareils mais aussi les émissions de
polluants (exemple température de flamme et production de NOx). Dans une
chaudière, on veut vaporiser un certain débit massique qm d’eau à une température
donnée T. La puissance à fournir au liquide est par conséquent F = m L. L désignant la
chaleur latente [J/kg] de vaporisation à la température T. La conception du générateur
de vapeur consiste à produire le débit de vapeur imposé avec l'installation la plus
économique possible, en prenant garde toutefois de limiter en tout point la température
à un niveau admissible par le métal.
Les quelques applications précédentes illustrent que l'ingénieur doit concevoir des surfaces
d'échange, arbitrer entre consommations d'énergie et coûts d'investissement, prendre en
compte les contraintes thermiques, contrôler des températures et des puissances échangées.
2. Notions fondamentales
2.1 Relation entre transfert de chaleur et thermodynamique
Pour un système fermé, le premier principe de la thermodynamique est traduit par l’équation
de la conservation suivante :
dQ dW dU
dt dt dt
Où Q représente la chaleur échangée par le système, W le travail échangé par le système et U
l’énergie interne du système.
dQ dH dT
(ii) processus à pression constante : mc p
dt dt dt
où H est l’enthalpie du système (H=U+PV), cv et cp sont respectivement la chaleur spécifique
à volume constant et la chaleur spécifique à pression constante.
Les transferts d’énergie sont déterminés à partir de l’évolution dans l’espace et dans le temps
de la température: T =T(x,y,z,t). La valeur instantanée de la température en tout point de
l’espace est un scalaire appelé champ de température. Nous distinguerons deux cas :
Si l’on réunit tous les points de l’espace qui ont la même température, on obtient une surface
dite surface isotherme. Considérons un déplacement d M s’opérant dans une surface isotherme
(Figure 1.1) la variation de la température est nulle, de ce fait on écrit :
grad T .d M 0
Cela montre qu’en tout point le vecteur gradient de température est normal à la surface
isotherme. En un point d’une surface isotherme le gradient thermique et la normale sont
colinéaires, par suite en peut écrire :
T
grad T n
n
dM
grad T
T1
T2
Figure 1.1 : Orientation du gradient thermique
Cette variation est maximale pour α =0 (ou π). On conclut que la variation de température est
maximale le long de la normale à la surface isotherme.
n Δ
dM
Figure 1.2 : variation de la température α
suivant thermique direction arbitraire
grad T
T1
T2
En l'absence de précision, le terme gradient désigne celui dans la direction normale à une
surface isotherme.
est le Joule [J]. Sa valeur est petite, ce qui fait qu’on a communément recours au kilo Joule
[kJ].
D2
La nature des corps D1 et D2, peut être absolument quelconque ; par exemple, D1 peut être un
solide et D2 un fluide ; ou bien D1 et D2 peuvent être deux parties d'un même milieu et S une
surface fictive tracée dans ce milieu. On définit la densité de flux thermique à travers S
comme :
S
Au niveau corpusculaire, dire que D1 et D2, échangent un flux signifie ceci : les corpuscules
de D1 proches de S traversent cette surface et communiquent à ceux de D2 des impulsions qui
modifient leur vitesse d'agitation, et vice-versa. Le bilan net de ces échanges est ressenti au
plan macroscopique comme une puissance thermique. La Thermodynamique Statistique
permet effectivement le calcul dans un certain nombre de cas.
Si, entre deux instants t et t+dt l'interaction entre deux milieux s’accompagne d'un échange de
chaleur dQ, on appelle flux thermique la quantité :
dQ
dt
Un flux thermique est une puissance (heat transfer rate) instantanée qu’on exprime en Watts
[W],
La quantité de chaleur transmise par unité de temps et par unité d’aire de la surface isotherme
est appelée densité de flux de chaleur :
1 dQ
S dt
Où S est l’aire de la surface (m2), dQ chaleur transmise (Joule) et φ la densité de flux (W/m2)
Au plan corpusculaire, l’interprétation est la suivante : une zone chaude est occupée par des
particules à vitesse élevée, par définition même de la température. Le mouvement brownien
fait constamment passer des particules d'une zone à l'autre ; mais entre zones à températures
inégales, les particules ont des énergies cinétiques différentes ; le brassage a pour effet de
transférer de l'énergie cinétique d'agitation, des zones chaudes vers celles qui le sont moins.
La manifestation macroscopique en est un transfert de chaleur. C'est donc un mécanisme
d’agitation et de chocs entre particules qui intervient en conduction
La propagation de la chaleur à l’intérieur des corps solides s’effectue selon deux mécanismes
(i) Une transmission par vibration des atomes
(ii) Une transmission par le mouvement des particules libres à l’instar de la conduction
électrique
3.2 Convection
C'est le phénomène de transfert observé entre un fluide en mouvement et une paroi,
phénomène principal dans la plupart des échangeurs de chaleur.
La cause profonde est encore une agitation des particules fluides, mais à une échelle beaucoup
moins microscopique. Les particules fluides au contact de la paroi (chaude par exemple)
s'échauffent par conduction; le mouvement du fluide déplace ces particules dans le domaine
occupé par le fluide où elles cèdent par mélange une partie de la chaleur reçue; d'autres les
remplacent à la paroi et ainsi de suite.
Quant au mouvement du fluide, il peut avoir deux causes. Ou bien il est imposé de l'extérieur
par une machine (pompe, ventilateur, compresseur); c’est la convection forcée. Ou bien le
contact du fluide avec la paroi plus chaude ou plus froide crée des différences de masse
volumique, génératrices de mouvement au sein du fluide ; c'est la convection naturelle.
L'interprétation physique est la suivante : tout corps émet des particules désignées par
"photons"; ceux-ci se déplacent à la vitesse de la lumière et transportent une énergie fonction
de leur "longueur d'onde".
Un corps (1) émettant des photons dans toutes les directions possibles, certains d'entre eux
sont reçus par l'autre corps (2) et éventuellement absorbés, en tout ou en partie. Bien entendu,
le corps (2) émet aussi des photons dont certains seront reçus et absorbés par (1). Le bilan net
se traduit par un échange d'énergie entre (1) et (2).
Le rayonnement est la transmission de la chaleur d’un corps à un autre moins chaud, par
ondes électromagnétiques, à travers l’espace qui les sépare.
3.4 Exemple de mécanismes de transfert de chaleur
Les mécanismes précédents nous sont familiers puisqu’ils sont tous les trois mis en œuvre
dans la thermique du corps humain.
Фst
Фe Фg
Le bilan d’énergie du système (S) est obtenu par application du premier principe de la
thermodynamique
e g st s
n
n ds
S
ds
S
Figure 1.5 : transfert de chaleur par) conduction à travers une surface
Avec
: Vecteur densité de flux thermique (W)
λ : Conductivité thermique du milieu (W. m-1. °C-1)
ds : Surface élémentaire
n : Normale à la surface élémentaire
Remarque : le flux échangé par le solide avec l’extérieur peut être sortant ou entrant.
4.2.2 Convection
C’est le transfert de chaleur entre une paroi solide et un fluide (figure 1.6), l’énergie étant
transmise par déplacement du fluide. Ce mécanisme de transfert est régi par la loi de Newton :
hS (T p T f )
avec
ϕ : Flux de chaleur transmis par convection (W)
h : Coefficient de transfert de chaleur par convection (W m-2 °C-1)
Tp : Température de surface du solide (°C)
Tf : Température du fluide loin de la surface du solide (°C)
S : Aire de la surface de contact solide/fluide (m2)
Tf
Paroi Tp
solide
Fluide
Remarque
Le coefficient de transfert de chaleur par convection h est fonction de la nature du fluide, de
sa température, de sa vitesse et des caractéristiques géométriques de la surface de contact
solide/fluide.
4.2.3 Rayonnement
C’est un transfert d’énergie électromagnétique entre deux surfaces (même dans le vide). Dans
les problèmes de conduction, on prend en compte le rayonnement entre un solide et le milieu
environnant et dans ce cas nous avons la relation :
p S (T p4 Te4 )
Avec :
ϕ : Flux de chaleur transmis par rayonnement (W)
σ : Constante de Stefan Boltzmann (σ =5,67.10-8 W m-2 K-4)
εp : Facteur d’émission de la surface
Tp : Température de la surface (K)
Te : Température du milieu environnant la surface (K)
S : Aire de la surface
Te
Milieu
Paroi Tp
environnant
solide
g V .s0
Avec :
ϕg : Flux d’énergie thermique générée (W)
s0 : Densité volumique des sources thermiques internes (W.m-3)
V : Volume (m3)
qm
(S)
Te
Te Ts
5. Exercices
Exercice1
La capacité calorifique du quartz (Si02) à 100 kPa entre 298 K et 848 K est donnée par
l'équation :
Quelle est la quantité de chaleur nécessaire pour porter 1000 kg de quartz de 300 K à 700 K
sous 100 kPa de pression ?
Exercice2
Calculer le débit de chaleur nécessaire pour produire 1,5 tonne/h de vapeur à 120°C, à partir
d'eau à 15°C. La capacité calorifique de l'eau liquide sera supposée indépendante de la
température et égale à 1 kcal/kg.°C. La chaleur de vaporisation de l'eau est égale à
526 kcal/kg. Capacité calorifique de H2O vapeur (cal/mol.K) :