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TRANSFERT THERMIQUE
I. Généralités
De tous temps, les problèmes de transmission d’énergie, et en particulier de la chaleur, ont eu
une importance déterminante pour l’étude et le fonctionnement d’appareils tels que les
générateurs de vapeur, les fours, les échangeurs, les évaporateurs, les condenseurs, etc., mais
aussi pour des opérations de transformations chimiques.
Les problèmes de transfert de chaleur sont nombreux, et on peut essayer de les différencier par
les buts poursuivis dont les principaux sont :
l’augmentation de l’énergie transmise ou absorbée par une surface,
l’obtention du meilleur rendement d’une source de chaleur,
la réduction ou l’augmentation du passage d’un débit de chaleur d’un milieu à un autre.
Le transfert de chaleur au sein d’une phase ou, plus généralement, entre deux phases, se fait de
trois façons :
1. La conduction
Elle implique un échange de chaleur par contact entre une région de température élevée vers
une région de basse température, sans mouvements macroscopiques.
La conduction est la propagation de la chaleur de molécules à molécules (ou d'atomes à atomes
ou d'ions à ions) dans un corps ou dans plusieurs corps contigus sans qu'il y ait mouvement de
ce milieu.
Prenons l'exemple d'une barre métallique que l'on chauffe à l'une de ses extrémités : l'agitation
thermique des atomes situés à l'extrémité chauffée de la barre augmente et se transmet de
proche en proche dans la direction inverse du gradient thermique. Dans les métaux, la
conduction fait intervenir les électrons libres qui les rendent bons conducteurs de la chaleur.
En revanche dans les isolants, la conduction se fait mal.
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Eléments de génie chimique
Ce mode de transfert est le seul à exister dans un solide opaque. Pour les solides transparents,
une partie de l’énergie peut être transmise par rayonnement.
Avec les fluides que sont les gaz et les liquides, la convection et le rayonnement peuvent se
superposer à la conduction.
2. La convection
Le transfert de chaleur par convection se produit entre deux phases dont l’une est généralement
au repos et l’autre en mouvement en présence d’un gradient de température.
On parlera de convection forcée quand le mouvement du fluide s'effectue grâce à des forces
externes (pompe, ventilateur, agitateur) et de convection naturelle quand le mouvement
s'effectue sous l'influence de différences de densités dues à des différences de températures au
sein du fluide.
La convection concerne exclusivement les fluides (gaz ou liquides) puisqu'elle prend sa source
dans un transport macroscopique de matière.
La convection est importante dans l'atmosphère (les phénomènes de brises thermiques par
exemple) puisque l'atmosphère est principalement chauffée par la Terre.
En revanche, les océans chauffés par le haut présentent peu de phénomènes de convection.
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Eléments de génie chimique
3. Le rayonnement
Un point matériel chauffé émet un rayonnement électromagnétique dans toutes les directions
situées d’un même côté du plan tangent au point matériel. Lorsque ce rayonnement frappe un
corps quelconque, une partie peut être réfléchie, une autre transmise à travers le corps (dit
diathermique si tout est transmis), et le reste est quantitativement absorbé sous forme de
chaleur.
Une des particularités de ce rayonnement dit "thermique" est qu'il peut se propager dans le
vide. Les ondes sont émises dans toutes les directions et appartiennent au domaine de l'infra-
rouge et du visible.
Loi de FOURIER
Soit un corps solide, homogène et isotrope (les propriétés physiques de ces matériaux sont les
mêmes dans toutes les directions de l’espace) à travers lequel passe un courant unidirectionnel
de chaleur.
Soit une petite couche plane perpendiculaire à la direction x de propagation de la chaleur,
d’épaisseur dx et d’aire S à l’intérieur de ce milieu.
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Eléments de génie chimique
Les deux faces de cette couche sont des surfaces isothermes. La première est à la température T
et la seconde à la température T + dT (avec dT < 0).
Le gradient de température est la variation de la température par unité de longueur, lorsqu’on se
déplace dans la direction de propagation de la chaleur.
Le flux thermique à travers la couche plane d’aire S, proportionnel au gradient de température,
est :
� = −�. . � �� �
�
�
�= . −
=
�
Il en ressort que le transfert thermique entre deux parois d'un mur à des températures fixées est
favorisé par un matériau bon conducteur ( élevé) et une faible épaisseur. On note que le flux
de chaleur est proportionnel à la surface du mur.
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Eléments de génie chimique
On constate que parmi les solides, les métaux sont beaucoup plus conducteurs que les
composés non métalliques et en générale μ des gaz < des liquides < des solides
Mais, la conductivité thermique varie avec la température.
Pour les solides, on peut admettre, en première approximation, que les variations sont
linéaires.
Soient 1, 2, 3, les conductivités thermiques moyennes de chaque mur dont les épaisseurs sont
respectivement e1, e2, e3. On suppose comme précédemment qu’il n’y a pas de pertes latérales
de chaleur.
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Eléments de génie chimique
Pour le mur 1 :
�
�=� . − → − = .
�
Pour le mur 2 :
�
�=� . − → − = .
�
Pour le mur 3 :
�
�=� . − → − = .
�
En additionnant membre à membre :
�
− = .( + + )
� � �
d’où l’expression du flux thermique
� = .{ } −
+ +
� � �
�={ } − = { } −
+ + + +
.� .� .�
On voit ainsi apparaître la résistance thermique de chacun des murs :
Ces 3 résistances sont placées en série et leur somme constitue la résistance thermique
équivalente des 3 murs en série, soit :
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Eléments de génie chimique
−
�=
�
donc avec R = R1 + R2 + R3
Comme en électricité, la résistance thermique équivalente des murs en série est la somme des
résistances thermiques de chaque mur.
Conduction à travers la paroi d'un tube cylindrique
Considérons un tube cylindrique (voir figure) .
Soient r1 le rayon de la paroi interne, r2 celui de la paroi externe, T1 et T2 , les températures
respectives des faces interne et externe, et la conductivité thermique moyenne entre T1 et T2,
du matériau constituant le tube.
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Eléments de génie chimique
� = −�. �. �. �
�
donc :
−� �
= .
�. �. �. � �
Comme Φ est constant à travers tout cylindre coaxial de rayon r compris entre r1 et r2,
l'équation précédente peut donc s'intégrer de l'intérieur à l'extérieur du cylindre de la manière
suivante :
�
�
−�
∫ �= ∫
�. �. � �
�
−� −� �
� − � = � − � = ( )
�. �. � �. �. � �
�. �. �
�= � � − �
�
Remarque : Ce flux ne dépend pas des dimensions absolues du tube. Il ne dépend que du
rapport r2 /r1
On peut mettre cette expression sous forme semblable à celle d'un mur plan.
�. �
�= � − �
e = r2 – r1; l’épaisseur du tube
Sma : surface moyenne arithmétique
+
�� = = . �. � + �
Cette expression est valable quand l'épaisseur (e) du tube est faible.
� −�
�= =
� �. �
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Eléments de génie chimique
� =
�. �
� =
�. �
�=� +� = +
�. � �. �
Expression du flux thermique à travers deux tubes cylindriques accolés
� −� � −�
�= =
+ +
�. � �. �
Ce calcul s'applique pour déterminer l'effet d'un calorifugeage de tube ou pour prévoir
l'augmentation de la résistance thermique quand un tube est encrassé ou entartré.
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Eléments de génie chimique
• on admet que dans la couche limite il n’y a aucun mélange de matière et que la chaleur se
transmet par conduction perpendiculairement à la paroi. La conductivité des fluides étant faible
par rapport à celle des solides, cette couche constitue donc une zone importante de résistance au
transfert de chaleur. Il y a ainsi une forte variation de température dans cette couche. On peut
ainsi expliquer qu'une paroi d'échangeur puisse être à une température beaucoup plus basse ou
élevée que la température mesurée au sein du fluide...
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Eléments de génie chimique
Le flux de chaleur échangé par convection entre le fluide et la paroi peut donc s’écrire :
�.
�= � − ��
�
= h.S.(Tf - Tp)
où h est le coefficient de convection thermique. Il a la même dimension que .
La résistance thermique de transfert par convection R est donc égale à :
=
.
L’expérimentation est souvent la méthode apportant le plus d’information sur la valeur de ces
coefficients.
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Eléments de génie chimique
ℎ� . � . �� . � �. � �
= �( . . )
� � � �
On définit donc quatre nombres sans dimension :
Nombre de Nusselt : caractérise l’échange thermique
�� =
�
Nu= 0,023.Re0,8.Pr0,33
Valable pour 10000 < Re < 120000 ; 0,7 < Pr < 120, L / Di > 60.
Le transfert global de chaleur du liquide chaud au liquide froid s’effectue en trois phases :
Convection dans le tube intérieur (hi) du liquide chaud à la paroi intérieure du tube intérieur
Conduction dans la paroi du tube intérieur ( )
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Eléments de génie chimique
Convection dans l’espace annulaire de la paroi extérieure du tube intérieur au liquide froid
(he)
�. �
�= � − �
�
+ +
. � � .
Généralités
Pratiquement tous les corps (gaz, liquide ou solide) émettent un rayonnement électromagnétique.
Ces radiations qui transportent de l'énergie peuvent se propager dans le vide: leur propagation
suit les mêmes lois que celle de la lumière (vitesse identique, réflexion, réfraction, transmission,
absorption).
Les longueurs d'onde considérées dans le rayonnement thermique sont surtout dans l'infrarouge
entre 1 et 20 m.
Lorsqu'un rayonnement incident atteint un corps, celui-ci réfléchit une partie du rayonnement (r),
une partie est transmise (t) si le corps est partiellement transparent tandis que le reste de l'énergie
du rayonnement incident est absorbé par le corps (α).
α +r+t=1
α est nommé le facteur d'absorption du corps: c'est la fraction d'énergie absorbée par rapport à
l'énergie incidente. α est défini pour une longueur d'onde donnée.
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Eléments de génie chimique
les corps totalement transparents (t = 1): aucune absorption d'énergie durant la traversée du
corps. Les gaz simples et le vide correspondent à ce type de milieu (O2, N2, H2).
les corps partiellement transparents: il y a diminution de l'énergie transportée pendant la
traversée du corps. C'est le cas de certains gaz (CO2, H2O, CO...) et de certains solides
(plastiques, verres).
les corps opaques (t = 0): le rayonnement est absorbé sous forme de chaleur près de l'impact.
La majorité des liquides et des solides sont des corps opaques.
Absorption et émission
Un corps qui absorbe complètement les radiations qu'il reçoit est un corps appelé corps noir. Il
ne réfléchit aucun rayonnement. Le corps noir est un modèle théorique tout comme le corps
blanc qui réfléchit intégralement les radiations reçues sans en absorber.
La loi de Stefan permet de déterminer le flux de chaleur Φ (W) émis sous forme de rayonnement
par un corps de surface S (m2) dans toutes les directions de l'espace:
Φ = σ . ε . S . T4
Béton 0,93 20
Verre 0,94 90
Graphite 0,4
Chrome 0,1
Or 0,02
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Eléments de génie chimique
Pour les solides, seule la surface est concernée par le phénomène de rayonnement. Ils émettent
un spectre continu en longueurs d'onde (comme le spectre d'absorption).
Pour les corps non métalliques tels que des réfractaires (ε = 0,8 pour toutes longueurs d'onde).
Pour les métaux ε varie fortement avec la longueur d'onde et l'état de surface (rugosités,
polissage).
L'émission est d'autant plus faible que la surface est mieux polie.
Par exemple:
Aluminium poliμ ε = 0,05
Aluminium très oxydéμ ε = 0,15
Cas des gaz:
Les autres gaz et les vapeurs; les spectres montrent des bandes d'absorption et d'émission. Même
à de basses températures ces gaz ont des pouvoirs émissifs ou absorbants tels que les échanges
par rayonnement sont plus importants que ceux par convection.
ε est fonction de la longueur d'onde du rayonnement émis, de l'épaisseur de la couche de gaz, de
sa pression partielle dans le mélange ainsi que de la température du gaz.
Si on examine deux corps en présence émettant chacun un rayonnement dans toutes les
directions, ils reçoivent tous les deux un rayonnement provenant de l'émission par l'autre corps
ainsi que des rayonnements issus des réflexions multiples sur l'autre corps de leur propre
rayonnement.
Il faut alors prendre en compte la transparence, l'absorption des deux corps pour arriver à
déterminer le bilan pour chaque corps. C'est donc un problème particulièrement difficile à
résoudre.
On donne ici l'expression du flux de chaleur Φ (W) échangé par le corps 1 avec le corps 2.
On se place dans l'hypothèse de deux corps séparés par le vide ou des gaz transparents avec T1 >
T2 .
� �
� = � . . [( ) −( ) ]�
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Eléments de génie chimique
= .�
�
+ −
� � �
T 1(K) température de la source émettrice,
T 2(K) température du produit,
A1(m2) surface du corps recevant le rayonnement,
A2(m2) surface de l’émetteur de rayonnement
ϕ: facteur complexe tenant compte de la position relative de l’émetteur et du produit (lorsque
l’émetteur entoure le produit, on a ϕ = 1),
ε1 émissivité du produit à traiter,
ε2 émissivité de l’émetteur
σ constante de Stefan-Boltzmann (σ = 5,673.10–8 W · m–2 · K–4).
Un échangeur de chaleur est un système qui permet de transférer un flux de chaleur d’un fluide
chaud à un fluide froid à travers une paroi sans contact direct entre les deux fluides.
Ils sont utilisés principalement dans les secteurs de l’industrie (chimie, pétrochimie, sidérurgie,
agro-alimentaire, production d’énergie, …etc.), du transport (automobile, aéronautique) et dans
le secteur résidentiel et tertiaire (chauffage, climatisation, …etc.).
Ils sont un composant quasi inévitable dans la maîtrise de l’énergie.
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Eléments de génie chimique
Echangeur à co-courant
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Eléments de génie chimique
On se place pour simplifier, dans le cas d'un échangeur de longueur L avec deux tubes
concentriques. Le fluide chaud circule dans le tube intérieur et le fluide froid dans le tube
extérieur.
Les fluides chaud et froid sont respectivement définis par les grandeurs suivantes: débits
massiques (q1 et q2), chaleurs massiques moyennes (cp1 et cp2) et températures d'entrée (T1e et
T2e) et de sortie (T1s et T2s).
On peut écrire le bilan thermique en prenant comme système les deux fluides et en considérant
qu'il n'y a pas de pertes thermiques.
Donc le flux de chaleur perdu par le fluide chaud est égal à celui gagné par le fluide froid,
pendant leur traversée de l’échangeur.
Les produits Q1 = q1.cp1 et Q2= q2.cp2 sont appelés les débits calorifiques des deux fluides.
Le flux de chaleur peut donc finalement s’écrire μ
Φ = Q1 (T1e – T1s) = Q2 (T2s – T2e)
Par ailleurs, le flux de chaleur Φ transmis d’un fluide 1 à un fluide 2 à travers la paroi d’un tube
cylindrique s’écrit μ
∆�
�=
+ +
.� �. � .�
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Eléments de génie chimique
∆� − ∆�
∆� =
∆�
∆�
Dans les échangeurs de chaleur, on choisit de rapporter le flux de chaleur échangé à la surface S2
= 2π r2 L, soit d’écrire μ Φ = h S2 ∆Tm
Le coefficient global de transfert h d’un échangeur de chaleur s’écrit donc :
−
.
= + + +�
. �
Ren est une résistance thermique due à l’encrassement des surfaces d’échange dont il faut tenir
compte après quelques mois de fonctionnement (entartrage, dépôts, corrosion,…).
Dans un échangeur tubulaire simple, le flux de chaleur transféré est toujours plus élevé avec un
fonctionnement à contre-courant car ΔTm est plus élevé.
Exemple :
T1e = 90°C et T1s = 35°C
T2e = 20°C et T1s = 30°C
Pour le co-courant μ ΔTm = 24,6°C
Pour le contre courant μ ΔTm = 32,5°C
A chaque fois que cela sera possible on choisira donc un fonctionnement à contre-courant.
Plus généralement, un échangeur de chaleur de configuration quelconque aura des performances
toujours supérieures à celles de l’échangeur tubulaire simple en co-courant et inférieures à celles
d’un échangeur tubulaire simple en contre-courant.
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Eléments de génie chimique
conditions de températures d’entrée des deux fluides dans un échangeur tubulaire de longueur
infinie fonctionnant à contre-courant :
�
�=
����
Cas où le fluide chaud commande le transfert : Q1 < Q2
Si L ∞ alors T1s T2e d’où μ
Φmax = Q1 (T1e – T2e)
Φ = Q1 (T1e – T1s)
On définit alors une efficacité de refroidissement :
� −�
� =
−�
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