Thermique Ponts Conduction 2023

Introduction thermique
Partie Conduction
Formation PONTS 2023
C. Péniguel
Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel

Rappels très généraux de
thermique
Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 2

Qu’est ce que la température ?
C’est le « truc » qu’on mesure avec un thermomètre !
Gabriel Fahrenheit (1686-1736)
Physicien allemand (dantzig)
Introduit une échelle Degrés Fahrenheit (°F)
Il utilise d’autres bornes : l’eau salée qui gèle (hiver 1708 à dantzig), et la
température du sang d’un cheval (en bonne santé) – divisée en 12
Anders Celsius (1701-1744)

Astronome suédois
Introduit une échelle centigrade - Degrés Celsius (°C)
Il utilise deux bornes – l’eau qui gèle (°C) et l’eau qui bout (100°C)
William Thomson(1824-1907) – plus connu sous un autre nom Lord Kelvin

Physicien britanique
Introduit une autre échelle plus scientifique.
Introduction d’une échelle absolue le kelvin (K)
Attention kelvin (en minuscule) et on ne devrait plus parler de (degré K ou °K)
Echelle de température de Planck … et plus récemment

Qu’est ce que la température ?
Il ne faut pas confondre température et chaleur
La chaleur n’est pas une énergie. La chaleur est un transfert d’énergie (elle-même une variation)
La température est en revanche la mesure d’une énergie

Mais « mal nommée », si la température avait été « contrôlée » dès sa découverte, si on avait su ce qu’elle
représente vraiment, on ne lui aurait pas donné comme mesure des degrés °C ou K.
Celui qui a trouvé la « réponse » : un physicien autrichien : Bolzmann

Etabli une relation entre la température et l’énergie cinétique du centre de masse des molécules (mesure
d’une agitation)
Ek = 3/2 kb T
On avait pris des habitudes historiquement empiriques (on a ajusté kb pour garder le concept ancien trop
ancré dans la pratique collective)
Avec les connaissances physiques modernes, on devrait dire :
Il faut chaud, il fait 0.025 eV (unité adaptée de l’énergie) ou x Joule
Et la température, ça varie entre quelles bornes ?

Quelles bornes pour la température ?
La température est-elle limitée par le bas ?
Par le zéro absolu : 0K (-273.15°C) :
Peut-il être atteint ?
Non : Il peut être approché (mais pas atteint – principe d’Heisenberg)
Sur terre : -89.2 °C (Vostok)

Surface de la lune (nuit -150°C)
Espace intersidéral : -270°C
Dans l’univers :
Nébuleuse du Boomrang
(constellation du Centaure)
Température : 1K
En laboratoire :
Atome : (condensat de Bose-Einstein en 1995)
CAL sur l’ISS (quelques dizaines de pico K – en 2017) villetanneus 0.4mmx0.4mm
e
Au MIT approche pour une molécule à 500 nano K

Quelles bornes pour la température ?
Et vers le haut : jusqu’où la température peut-elle aller ?
Sur terre : 56.7 °C Furnace Creek
Centre du soleil : 15 millions K
En expérience « industrielle » : 2 milliards K dans une Z-machine
Intérêt :
la fusion Bore Hydrogene, aneutronique.
Une fusion qui ne génère pratiquement pas de
radioactivité et aucun déchet, sinon … de l’hélium
(voir J.P. Petit)
En labo : collisionneur d’ions lourds (BrookHaven) :

4000 milliards K
Existe-il une limite théorique ?
Oui mais c’est « chaud » !

Température de Planck :141.700.000.000.000.000.000.000.000.000.000 °C
Quelques fractions de fractions de secondes après le Big Bang : 1027 kelvin

2018 : « Révolution » dans le monde de la mesure
Une hausse de 1K
correspond à une
augmentation de
1.380649 10-23 J
Le kelvin : Par définition

est la fraction 1/273.16
du point triple de l’eau.
C’est une échelle

« absolue », il n’y a pas Extrait de
besoin d’introduire deux science&vie
bornes, cela introduit novembre 2018
également la notion de « 0
absolu » Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 7
Les différents modes de transfert de chaleur
La conduction
La non uniformité de la température entraîne un transfert

d’énergie d’un point à un autre sans transport macroscopique
de matière (la chaleur dans un solide se propage de proche en
proche (processus différentiel).
Le rayonnement
Il existe plusieurs types de rayonnement (transparent et semi

transparent par exemple). Il s’agit d’un processus « intégral »
qui n’a pas besoin de support matériel.
La convection
C’est le transfert de chaleur dans les fluides (comprend le

déplacement macroscopique d’une partie du corps dans
d’autres parties du même corps, etc…)

La conduction

Loi de Fourier et conductivité thermique
T1 Matériau
solide
S T2
Joseph Fourier (1768-1830)
e (mètre)
Si on impose une différence de température entre les deux faces, il se
produit un transfert de chaleur, Fourier a observé que :
• le flux se propage du chaud vers le froid
• Il est proportionnel à la différence de température entre les deux faces
• Qu’il est inversement proportionnel à l’épaisseur du mur
• Qu’il est proportionnel à la surface du mur

Conductivité thermiques des « isolants »
La théorie sous-jacente : les phonons (propagation d’onde de vibration dans un cristal)
Température conductivité thermique
(°C) (W/m/K)
MgO 20 4* * Attention, à 30K MgO possède une
Béton 20 1 conductivité de 5000 W/m/K
marbre 20 2.80
glace 20 2.2
verre
Bois 20 0.15
peau 20 0.37
muscle 20 0.41
mousse polyurethane 20 0.15
En fait les isolants sont souvent hétérogènes (cellules de gaz, vide), et la conductivité
n’est souvent qu’apparente. Elle résulte de mécanismes plus complexes:
• conduction dans les gaz
• conduction dans la matrice
• convection dans les pores ou fibres
• rayonnement
On admet parfois une dépendence en fonction de la température en T3
D’où l’importance des mesures expérimentales !

Conductivité thermique des métaux
La théorie sous-jacente : celle du nuage électronique
La loi de Wiedemann-Franz-Lorenz relie conductivité électrique et conductivité thermique (le comportement des
électrons dans les métaux est analogue à celui d’un gaz)
exemple : argent à 27°C

L = 385 Wm-1K-1
Ke=5.259 e7 O m-1
Attention : aluminium à 10K

L= 10000 W/m/K

Conductivité des gaz
On utilise parfois la théorie de la
cinétique des gaz
On voit que généralement les gaz sont de

très mauvais conducteurs de la chaleur
En première approximation, on considère souvent la loi de

Sutherland pour la variation de conductivité en fonction de T
Définir la conductivité d’un mélange de gaz

est également une tâche très difficile
Plus un gaz est dense, plus le libre parcours moyen des molécules est faible et donc
plus la conductivité est petite !
La conductivité est très difficile à déterminer expérimentalement

Conductivité des liquides
Il existe des lois empiriques (Bridgman) qui relient la
conductivité thermique des liquides à la vitesse du son et la
distance moyenne entre molécules
(Un fluide peut donc être beaucoup

Sodium plus de 80 plus conducteur que de l’acier)
Géréralement la conductivité des liquides baisse avec une augmentation

de la température (mais ce n’est pas vrai pour l’eau !)
Lorsque l’on a un mélange de liquide, la conductivité n’obéit pas à une

règle de pondération mais suit des lois plus complexes.
Encore une fois : il vaut mieux la déterminer expérimentalement, ce

qui n’est pas facile
Introduction de quelques grandeurs
A chaque point, le flux thermique

s’écoule perpendiculairement à la
M’ surface isotherme!
Isothermes
Les isothermes sont
des nappes à même
température
Les lignes de flux sont
perpendiculaires aux isothermes
Ci courbes fermées
sur des surfaces
isothermes Introduction
C2 d’un tube de flux
C3 Les lignes de flux sont adiabatiques
C1
Le flux intérieur aux courbes Ci se
conserve.

Notion de bilan en stationnaire et système fixe
Par définition en stationnaire, toute

grandeur G vérifie:

Comment s’y prendre pour aborder un problème thermique (de
façon analytique) : Exemple d’un câble électrique
Ce que l’on cherche : la température maximale atteinte par le câble
1) Définir les paramètres clés du problème
P la puissance, Tp la température à la paroi
2) Simplification du problème
Tp Invariance suivant la longueur, de révolution
Le problème est donc 1D (il ne dépend de r uniquement)
P (W/m3)
3) Définition du système
On veut le champ de température local pour avoir
r+dr
Il faut considérer un cylindre [r,r+dr]
r
next next
Conservation des flux

Exercice : Calculer un flux
Isolation parfaite T2
Disque de
rayon R1 Disque de
On a une géométrie de type
rayon R2 cône tronqué en acier
• Masse volumique : r=7500 kg/m3
• Capacité calorifique : Cp=500 J/kg/°C
T1 • Conductivité thermique : l=25 W/m/°C
L
• Disque 1 de R1=20cm
• Disque 2 de R2=5cm
• Cône de longueur L = 20cm
A l’état stationnaire,
quelle est la valeur du flux qui transite du disque 1 au disque 2 ?

Exercice : Ce que l’on cherche : le flux
Isolation parfaite T2 = 0°C
1) Les paramètres clés:
Disque de
• Problème en stationnaire,
rayon x Disque de
R1 = 20cm • Les températures T1 et T2, la paroi isolée,
O rayon
• Les dimensions du problème R1, R2 et L
R2 = 5cm
• La conductivité du matériau : l
T1= 100°C 2) Simplification du problème

L= 20cm
• On utilise un repère (Ox)
•Masse volumique : r=7500 kg/m3 • On va considérer que le problème
•Capacité calorifique : Cp=500 J/kg/°C est 1D et ne dépend que de x
•Conductivité thermique : l=25 W/m/°C

Rappel sur le flux
Loi de Fourier : On peut relier le flux qui passe au travers
d’une surface isotherme au gradient de température
Orthotrope (ou orthorombique)

Une généralisation est possible
Anisotrope

Equation de base de la conduction


On applique les premiers principes

de la thermodynamique
Travaux des Variation
Variation
forces de volume d’énergie
d’énergie
et contraintes interne
totale
Rq : Il existe d’autres formes d’équations

Equation dans différents systèmes
Cartésien 3D
Cartésien 2D
Polaire
Sphérique

En 2D cartésien ou axisymétrique
L’équation précédente peut également s’écrire dans un système de
coordonnées polaires (ou cartésien 2D)
On ramène un problème tridimensionnel à un problème bidimensionnel, ce qui est très

avantageux en terme de génération de maillage, temps de retour, post-processing.
Reste rigoureux à condition que :

• la géométrie du problème soit effectivement axisymétrique
• les propriétés des matériaux soient effectivement axisymétriques
• les conditions aux limites soient effectivement axisymétriques

Conditions aux limites
• Condition initiale:
Même si le champ de température initial est discontinu,
dès t=0+, une solution continue se met en place du à la
nature « régularisante » de l’opérateur
• Conditions aux limites (au bord du domaine)

• Température imposée (peu réaliste – condensation d’un gaz à sa température de liquéfaction)
• Flux imposé
• Condition d’échange « linéaire »
• Condition non linéaire
• Par exemple rayonnement :
• Par exemple convection naturelle :
Dans la réalité, certaines conditions aux limites peuvent se combiner

(par exemple condition d’échange et rayonnement)
Estimation du coefficient d’échange h
Le transfert de chaleur est complexe car il résulte de la superposition de

deux phénomènes (conduction, mélange)
Si le mouvement n’est provoqué que par les différences de densité, on

parle de convection naturelle, cela conduit à certaines valeurs de h
Si le mouvement résulte d’une action mécanique, on parle de convection
forcée, cela conduit à d’autres valeurs pour h.
L’échange thermique peut s’accompagner d’un phénomène de

changement de phase (condensation, ébullition, etc...)
Chacun de ces phénomènes, va avoir une très forte influence sur la
valeur du coefficient d’échange h.
L’expression de h résulte d’une analyse dimensionnelle

Analyse dimensionnelle pour l’expression de h
Reynolds (abscisse adimensionnelle)
Prandtl Nusselt
D’autres choix de groupement et exposant font apparaître d’autres

nombres adimentionnels
Nombre de Margoulis (ou Stanton)
Nombre de Peclet
Les travaux expérimentaux montrent que l’on peut donner Nu fonction de

Re, Pr, x/D

Formules usuelles dans un tuyau en écoulement forcé (en turbulent)
L/D > 60 10 000 < Re alors Colburn : Nu = 0.023 Re0.8 Pr0.33
• Si le fluide est un gaz : Nu = 0.02 Re0.8
• Si le fluide est du métal fondu : Nu = 7. + 0.025 (Re Pr)0.8
• Si le tube est court (L/D<60) : Nu = Nu(Colburn) * [1-(D/L)0.7]
• Si le tube est un serpentin
Formules en convection naturelle en air (le long d’une plaque)

Turbulent :
Mac Adams : Nu = 0.13 Ra-1/3
Autres corrélations disponibles en annexe

Autres corrélations (parfois plus faciles à utiliser)
Ici Dq désigne l’écart

de température entre
la paroi et le fluide

Et si la conduite n’est pas circulaire ?
Notion de Diamètre hydraulique Dh
On utilise la formule de Colburn, mais en utilisant le Diamètre hydraulique
S : section de la veine fluide

P : Périmètre de la veine fluide
b
a
D2
D1
Attention : la vitesse est bien calculée par u = Débit/surface

Coefficient d’échange en cas de condensation
H
Le mécanisme réel est très complexe...
Quand de la vapeur saturante arrive au contact d’une

paroi froide, il y a condensation d’un film liquide qui va
0
« mouiller » la paroi.
La chaleur Latente se transmet au travers du film liquide

jusqu’à la paroi. h de l’ordre de 10000 W/m/°C.
En abaissant la tension superficielle du liquide, on peut parfois rassembler

le film en gouttes qui grossissent et se détachent de la paroi. Du coup on
peut avoir une nouvelle phase de condensation sans barrière thermique et
atteindre des coef d’échange très élevés (250 000 W/m/°C)
PS : Astuce pour cuire des pommes de terre à la cocotte minute...

Transferts thermiques avec ébullition
L’ébullition est également particulièrement difficile à étudier.
Si on considère un liquide au contact d’une paroi chauffante,
le coefficient d’échange va dépendre en particulier :
• de la nature du fluide
• de la nature de la paroi et de son état de surface
• de l’écart de température entre la température de paroi
et la température d’ébullition
Coef d’échange (W/m2/°C)
Ebullition Ebullition
nuclée instable
Courbe de Convection
naturelle
Nukiyama
vaporisation
pelliculaire
caléfaction
Ecart de température (°C)

Transfert thermique lié à l’évaporation
Lorsqu’un fluide (par exemple de l’eau) s’évapore, il va se produire un
échange de chaleur lié à la transformation de la phase liquide en
phase gazeuse.
On peut considérer qu’il y a au moins deux
Psat(T) air
types de transfert:
Teau 1) Flux de chaleur classique par convection :

Flux_conv = h (Text – T) dS (h en W/m2/°C)
1) Flux de chaleur lié à l’évaporation :

Le Débit d’eau évaporée sur dS va s’écrire : dq = hc (c –c_ext) dS
• q débit de vapeur (kg/s)
• hc coefficient de transfert de masse (m/s)
• c concentration en vapeur d’eau à la surface du film (kg/m3)
• c_ext concentration en vapeur d’eau à l’extérieur (kg/m3)
L’évaporation de cette eau va nécessiter un flux de chaleur de :

dFlux_evap = L dq (L chaleur latente)
Conditions aux limites particulières
Flux nul
• Symétrie(s)
• La périodicité
On réduit la taille du
problème, rigoureux à
condition que les
hypothèses soient valides

La notion de « résistance de contact » entre 2 solides
En général, le contact entre deux solides est
imparfait.
Fluide Solide 1
Solide 2
On écrit que le flux est continu à A l’échelle macroscopique (très supérieure à la

travers la fente rugosité de la paroi), cela entraîne une
discontinuité. La résistance de contact va relier le
Attention : La valeur de la « résistance « saut » de température, la densité de flux (qui
thermique » est souvent difficile à définir avec
précision. Il existe des corrélations en fonction de elle est continue).
l’état de surface du matériau, de la force
exercée, etc…, mais reste difficile à appréhender
A manier avec précaution!
Type de Température Pression Rugosité Résistance Rc
surface (°C) (Bar) (micron) (m2 °C W-1) Tp2
Inox 316 (air) 90-200 3-25 2.54 2.6 10-4
Solide 2
Aluminium 150 12-25 2.54 8.8 10-5 Solide 1
(air)
Tp1
Rq : Généralement il est « peu utile » de prendre une
résistance de contact en compte quand un des matériaux
est un isolant !
Résolution des équations de diffusion
• Analytique (géométries simples, conditions aux limites simples,...)
• Semi-analytique (géométries simples, conditions aux limites simples)
• Analogie électrique (stationnaire)
• Numérique
Différences finies
Volumes finis
Elements finis
Approche spectrale
Intégrales de contour
Statistiques
etc...

Problème de conduction dans un mur simple
T1
T2
x
0 e
Donc
On introduit parfois la notion de résistance thermique équivalente
Rc : «résistance» thermique en m2 °C W-1

Exercice : calcul des pertes au travers un mur
Données :
T1 , h1
T2 T1 = 500°C
h1 = 20W/m2/°C
T3
T4=20°C
T4,h4 h4=5W/m2/°C
e l= 1 W/m/°C
e= 0.1m
1) Calculer les pertes

2) Les températures intermédiaires
3) On double l’épaisseur de l’isolant : que se passe-t-il ?

Réponse : calcul du mur simple
T1, h1
T2
T3
S=1m2 T4,h4
el
donc T2 = 294°C
Si on double l’épaisseur du matériau
Les pertes ont diminué de 23%

et non pas de 50%

Réponse : calcul du mur simple
T1, h1
T2
T3
T4,h4
el
donc T2 = 294°C
Si on double l’épaisseur du matériau
Les pertes ont diminué de 23%

et non pas de 50%

Problème dans un mur multicouches (contact parfait)
T1
Tn+1
e1 e e en
2 3

Exercice : mur multicouches
On a un mur de briques réfractaires
T1 e1= 10cm
l1= 1 W/m/°C
T2 Isolant
T3
e2= 2cm
l2= 0.1 W/m/°C
e1 e2
Avec T1 = 1100°C et T3=20°C, quel est le flux thermique qui transite ?

Utiliser les résistances thermiques
Résistances en parallèle : lorsque les matériaux sont placés en

parallèle, la notion de résistance thermique s’applique encore. On
suppose que le flux se fait dans une direction (notion de tube de
flux, ce qui est faux en toute rigueur)

Problématique de résistances thermiques pour un cas plus complexe
e1 e2 e3 e4
En toute rigueur, le calcul n’est pas
tout à fait juste car des effets 2D sont
l2 observés.
l
h1 T1 Air
Profondeur du mur : L
l5
h2 T2
l= l1+l2 l1
Platre Isolant Tasseau Brique

(l1) (l2) (l3) (l4)
R4
R1 R2 R3 R6 R7
R5

Le problème du tuyau
Important en pratique car cela schématise celui des conduites
industrielles (parfois calorifugées) dans lesquelles circulent des
fluides chauds (ou froids)
ri On résoud l’équation de la thermique en polaire
L
donc
re
après intégration
entre ri et re Rc
Pour le profil intégrons l’équation de ri à r et remplaçons le flux d’où

Le cas du tuyau multicouches
Te
T1
Ti
Rc1 Rc2
La généralisation au cas le plus général est celle d’un tuyau

véhiculant un fluide à une température Ti et un coefficient
d’échange hi, possédant n couches séparées par des résistances
de contact Rcj, situé dans l’air ambiant dont les conditions sont Te
et une coefficient d’échange he.

Exercice : Ajout d’un terme source
On considère une plaque d’épaisseur e et conductivité
l possédant une source de chaleur P, et isolée d’un
côté et à une température Te de l’autre. Quel est le
profil de température ?
L’équation de la chaleur s’écrit :
0 e

Notion de facteur de forme conductif
Cette notion est rappelée ici à titre de mémoire d’approches qui ont été utilisées dans le passé
T2
En fonction de l’aspect géométrique et de
T1 la conductivité l, on trouve le flux  qui
transite entre la surface où on a T1 et la
surface T2
Attention :
L’utilisation de ces formules
présuppose que la conductivité est
constante et que les températures
en surface sont constantes (ce qui
n’est pas vrai généralement)

Une autre problématique thermique très courante
Ce sont des problématiques très courantes, dans la nature, le milieu du
bâtiment et l’industrie.
Parfois l’effet
est moins
souhaité
On cherche à maximiser les échanges

Problématique thermique de l’ailette
On va faire l’approximation que les isothermes sont
perpendiculaires à l’axe de l’ailette
S
T0 T
dx
L
x Coefficient Température
d’échange périmètre du fluide
Conservation du flux
Passage
à la
limite

Problématique de l’ailette infinie
Solution du type
On pose
Si l’ailette est de section constante et longue

Efficacité de l’ailette
Si on introduit des ailettes, c’est pour améliorer l’échange et

maximiser le flux dissipé!
On définit parfois l’efficacité d’une ailette
Flux évacué par ailette

Flux évacué par la base
Une ailette est d’autant plus efficace que le matériau est plus
conducteur
Une ailette est « moins » intéressante si le coefficient d’échange h

est grand (moins bien en eau qu’en air)

Problématique de l’ailette
Cela se généralise, si l’ailette est affecté par un échange à son extrêmité
Profil de température Flux dissipé
Il existe des quantités d’autres formules « compliquées » pour d’autres formes ou situations
Pour que cette approximation soit valide il faut que la

On avait fait une approximation résistance de conduction dans la barre soit moins élevée que
Isothermes perpendiculaires à x la résistance due à l’échange convectif l élevée
Erreurs
Si Bi < 0.1 on parle
De l’ordre de 10% sur Flux évacué (si Bi<1)
d’« accommodation thermique»
Bonne approximation sur T(x) (si Bi <<1)
Aspects instationnaires
Pour l’instant, on a uniquement abordé la notion de transfert thermique
permanent. Au niveau industriel, on est souvent confronté à des
transitoires thermiques.
Seal
Temperature
tim
e
Inlet
Outlet

Notion de «lump»
En anglais, ce terme signifie « bloc ». On s’intéresse à des objets dont la
température reste homogène dans la masse. On fait alors un « simple »
bilan thermique.
On introduit le nombre de Biot
D Si Bi < 0.1, on considère que le solide est
homogène en température
Rq : ne pas confondre avec nusselt (hD/lfluide)
l h Par extension pour un volume V de surface S
L’équation s’écrit alors :
Flux de chaleur Chaleur cédée ou gagnée entre [0,]

Le cas du mur infini : solution
T0 On a une paroi solide conductrice limitée d’un côté par une surface. Il s’agit
d’un milieu 1D, on ne s’intéresse donc qu’à la propagation de la chaleur dans
la direction perpendiculaire au mur. Les lignes de flux sont toutes parallèles à
cette direction. Les isothermes sont des plans perpendiculaires aux lignes de
T1
flux
Première étape: Description du problème
On utilise un changement de variable u = T-T0 (pour que la condition initiale soit nulle)
On a appliqué la transformée de
Laplace
u1 = T1-T0

Le cas du mur infini : solution
On utilise les
conditions u finie et
u(x=0) = (T-T0)/p
Ou bien

Le cas du massif infini
On considère un massif semi-infini, initialement à une température T0,
dont on porte la surface à T1 à l’instant t=0
T0
T1
Il peut être intéressant d’exprimer le flux à la surface

Exercice : Propagation de la chaleur dans un milieu « infini »
On cherche à calculer la vitesse de propagation de la chaleur dans deux
matériaux dont les caractéristiques thermiques sont très différentes:
• aluminium : (r=2700 kg/m3 Cp=800 J/kg/°C l=170 W/m/°C)
• mur réfractaire : (r=2000 kg/m3 Cp=1000 J/kg/°C l=1 W/m:°C)
•Quel est le temps nécessaire au front de chaleur pour atteindre une

position à une distance de 10cm et 1m (par exemple variation de 1%) ?
•Quel est le temps nécessaire pour atteindre un état « permanent » au

front à une position de10cm et 1m (par exemple variation de 99%) ?
T0
T1
0.1m 1m

Exercice : Propagation de la chaleur dans un milieu « infini »
Quel est le temps nécessaire au front de chaleur pour atteindre une position à
une distance de 10cm et 1m (par exemple variation de 1%) ?
On écrit :
En lisant la table des valeurs de erf (u)
Quel est le temps nécessaire pour atteindre un état « permanent » au front à

une position de10cm et 1m (par exemple variation de 99%) ?
Atteindre un régime
« permanent » peut être
TRES long pour un
0.01 milieu « infini »
Un ordre de grandeur de la profondeur atteinte par un front (pour un milieu « infini »)
Cela peut permettre de vérifier une

hypothèse de milieu « infini »

Contact entre deux « murs » infinis
Quelle est la température de contact entre deux solides ?
Comment évolue-t-elle au cours du temps ?
T1
Ti
T
2
Après simplification
En fait, même avec des matériaux à caractéristiques thermiques

très différentes, la température d’interface ne change pas au
cours du temps
Notion d’effusivité :
Cas d’application de la température d’interface
On considère que la peau a pour effusivité celle de l’eau (soit 1600 W
K-1 m-2 s1/2) et une température de l’ordre de (37°C)
Valeurs
typiques
d’effusivité
A 60°C
A -20°C A 20°C
Aluminium : Bois : Marbre : Bois : Cuivre : Bois :
Effusivité 24000 Effusivité 400 Effusivité 2500 Effusivité 400 Effusivité 36 000 Effusivité 400
Tinterface = 25.6°C Tinterface = 26°C Tinterface = 33.6°C Tinterface = 59°C Tinterface = 41°C
Tinterface = -16.4°C
La peau va Courez aux

rester collée urgences !
à la barre !
C’est le matériau avec la plus grande effusivité qui « fixe » la température d’interface

Exemple de cas instationnaire dans le cas des milieux
limités 1D
L’équation de la chaleur s’écrit

T1 T1
avec
T0
Les conditions initiales :
-L -L Les conditions aux limites :
On voit immédiatement que la solution analytique (même pour un

problème très « simple ») devient extrêmement complexe, et de plus
elle ne se généralise pas !
on trouve parfois cette
solution sous cette forme

Exemple de solution analytique en 2D des
équations de diffusion

Aspects validation (conduction)

Approche numérique (en 1D)
Discrétisation temporelle et spatiale (par exemple en différence finies)
0 i-1 i i+1
k-1 k k+1 temps t
Suivant les conditions aux

limites à droite et à
gauche cela diffère, mais
on aboutit toujours à une
matrice tridiagonale, que
l’on résout facilement

Exemple de code 1d

Comment appréhender
concrètement un problème
thermique industriel
complexe

Méthodologie pour faire une étude
Mise en
Prob Discrétisation Post Analyse
physique
données du pb Calcul
spatiale Rho, Cp processing
lambda*
+ CL**
Compréhension
Simplification
La résolution d’un problème thermique nécessite une chaîne qui va bien

au delà du solveur (maillage, mise en données, post-processing, etc...)
La phase d’analyse/simplification initiale est fondamentale. C’est à cette

étape que l’on détermine les mécanismes physiques importants, les
couplages/chaînages éventuels avec d’autres disciplines à prendre en
compte (neutronique, CFD, mécanique, électromagnétisme, etc...)

Méthodologie pour faire une étude thermique
Plateforme SALOME SHAPER/GEOM
Obtenir des solutions à l’aide de

transformées de LAPLACE, c’est bien,
MAIS… SMESH
c’est très limité et cela ne correspond
pas du tout au quotidien d’un
thermicien
Logiciels* pour
résoudre un problème
thermique
Aspects numériques
SYRTHES
* Uniquement des logiciels OpenSource seront utilisés

PARAVIEW
Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel

En thermique, il existe
potentiellement un nombre
important d’outils disponibles
en conduction
(mais peu sont susceptibles de
traiter à la fois des géométries
complexes et du HPC)
Beaucoup moins d’outils

appréhendent les aspects radiatifs
Assez peu suivent une

philosophie modulaire permettant
un traitement des phénomènes
physiques «couplés»
Exemple d’outils open-source On utilisera ce

développés à EDF R&D qui logiciel en TP dans
le cadre de ce cours
peuvent contribuer à des études
ou intervient la thermique:
SYRTHES, Code_Aster,
Code_Saturne, Salomé, etc...
Outils open source
http://www.salome-platform.org/
Exemples* d’applications
industrielles
*Volontairement pris d’études menées par les

auteurs

Le stockage géologique des déchets radioactifs
Le stockage HAVL* est un enjeu important
• Limiter le relâchement d’éléments radioactifs

• Retarder ou atténuer la migration d’éléments
qui finiraient par sortir du stockage
• Empêcher la circulation d’eau (dégradation
des colis et vecteur potentiel de migration des
Vue Andra radio-nucléides
Article Andra
Vue Andra
Vue Andra
*HAVL : Haute Activité à Vie Longue

Modélisation spatiale Sur cette thématique, un
retour d’expérience
intéressant concernant l’étude
de scénarios de stockage liés
aux réacteurs GenIV est mené
avec la plateforme Salomé
lid
clay overpack
sleeve glass
Steel air

Evolution temporelle
du champ thermique
center of the glass
Temperature at the clay level

Thermique dans le bâtiment
Etude thermique d’un

mur avec pont
Thermique d’un thermique
encadrement de fenêtre
Homogénéisation (ici béton) Liant : lambda=100W/m/°C
Flux nul
e Condition
Condition d’échange
d’échange Tp T2,h2
T1,h1
Tp 2
ici T2=0°C
1 et h2=100W/m2/°C
ici T1=100°C
et h1=100W/m2/°C Flux nul
Inclusions :
l=1 W/m/°C
Maillage Salomé transmis par (CEA)

Environ 23.8 millions d’éléments
A partir de la solution T=0°C, on cherche à atteindre l’état convergé du champ

thermique le plus rapidement possible (avec une «précision» donnée).
On vérifie plus globalement que le flux global est bien conservé
Flux thermique transmis = h1 (T1-Tp1) ds = h2 (Tp2-T2) ds

Si on avait un milieu homogène (avec lambda équivalent) on aurait:
leq = e / ((T1-T2)/Flux-(1/h1+1/h2))
lambda (liant) lambda (inclusion) Flux Lambda_equivalent
100 100* 132 351,00 99,99833778
100 20 85 005,00 61,30197741
100 10 76 802,30 54,95311142
100 1 68 024,40 48,26819086
100 0,5 67 426,30 47,81673845
100 0,1 66 922,60 47,43693609
100 0,01 66 895,10 47,41621081
1 1** 1 498,00 0,99999822

Réacteur à haute température (hélium) - HTR

Quelques références intéressantes
Conduction :
Carlslaw and Yeager (Conduction of Heat in Solids)
Transferts thermiques:
Taine et Petit (Transferts thermiques : introduction aux sciences des
transferts)
Sacadura (Initiation aux transferts thermiques)
Rayonnement :
Siegel et Howell (Thermal Radiation and Heat Transfer)
SFT : Société Française de thermique : www.sft.asso.fr
A Heat transfer Textbook (5th edition)

– J. H Lienhart IV and J. H. Lienhart V
(I will put a free electronic version on educnet - TERGC )

MEMO

Les unités
Température T :
°C : (degré Celsius)
K : (kelvin) T(K)=T(°C)+273.15
°F : (degré Fahrenheit) T(°F)=9/5 T(°C)+32
Unités usuelles
J : Joule : 1J=1Nm=1kg.m2/s2
cal : calorie : 1cal=4.185 J
kcal : Kilocalorie : 1kcal=103 cal
th : Thermie : 1th=103 kcal
kWh : Kilowattheure : 1kWh=3.6 106 J
BTU : British Thermal Unit : 1BTU=1050 J

Les nombres
adimensionnels

Les nombres
adimensionnels

Coefficient d’échange en convection naturelle

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Introduction thermique

Formation PONTS 2023

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 2

Anders Celsius (1701-1744)

William Thomson(1824-1907) – plus connu sous un autre nom Lord Kelvin

Echelle de température de Planck … et plus récemment

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 3

La température est en revanche la mesure d’une énergie

Celui qui a trouvé la « réponse » : un physicien autrichien : Bolzmann

Il faut chaud, il fait 0.025 eV (unité adaptée de l’énergie) ou x Joule

Et la température, ça varie entre quelles bornes ?

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 4

Sur terre : -89.2 °C (Vostok)

Au MIT approche pour une molécule à 500 nano K

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 5

En labo : collisionneur d’ions lourds (BrookHaven) :

Existe-il une limite théorique ?

Oui mais c’est « chaud » !

Quelques fractions de fractions de secondes après le Big Bang : 1027 kelvin

Le kelvin : Par définition

C’est une échelle

La non uniformité de la température entraîne un transfert

Il existe plusieurs types de rayonnement (transparent et semi

C’est le transfert de chaleur dans les fluides (comprend le

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 8

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 9

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 10

mousse polyurethane 20 0.15

D’où l’importance des mesures expérimentales !

exemple : argent à 27°C

Attention : aluminium à 10K

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 12

On voit que généralement les gaz sont de

En première approximation, on considère souvent la loi de

Définir la conductivité d’un mélange de gaz

La conductivité est très difficile à déterminer expérimentalement

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 13

(Un fluide peut donc être beaucoup

Géréralement la conductivité des liquides baisse avec une augmentation

Lorsque l’on a un mélange de liquide, la conductivité n’obéit pas à une

Encore une fois : il vaut mieux la déterminer expérimentalement, ce

A chaque point, le flux thermique

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 15

Par définition en stationnaire, toute

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 16

Conservation des flux

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 17

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 18

T1= 100°C 2) Simplification du problème

•Conductivité thermique : l=25 W/m/°C

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 19

Orthotrope (ou orthorombique)

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 20

On applique les premiers principes

Rq : Il existe d’autres formes d’équations

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 21

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 22

On ramène un problème tridimensionnel à un problème bidimensionnel, ce qui est très

Reste rigoureux à condition que :

Formation PONT 2023 – Conduction Thermique – C. Péniguel 23

• Conditions aux limites (au bord du domaine)

Dans la réalité, certaines conditions aux limites peuvent se combiner

Le transfert de chaleur est complexe car il résulte de la superposition de