CHAPITRE  

: Calcul Du Bilan Thermique

CHAPITRE  : CALCUL DU BILAN THERMIQUE

Introduction 

Le bilan thermique est le calcul qui permet de déterminer la puissance frigorifique ou calorifique à
installer dans un local pour y maintenir des conditions de températures désirées.
Le bilan thermique comporte les charges externes qui viennent de l’extérieur et les charges internes
provenant de l’intérieur du local.
Dans le présent rapport on va traiter un bilan été et un bilan hiver.
I. Caractéristiques des locaux à traiter
Il est indispensable de déterminer avec exactitude le bilan thermique et de connaître avec une
précision les facteurs qui auront une influence sur le calcul.
Les facteurs dont dépend le bilan thermique sont:

 Orientation du local: situation des locaux à conditionner par rapport à la situation

géographique (latitude, longitude), climatique et s'il y a des immeubles voisins produisant
de l’ombre.
 Plans d’architecture: les détails montrant la structure interne de l’immeuble, les croquis à
main levée font partie d’un bon relevé.
 Dimensions du local: longueur, largeur, hauteur sous plafond.

 Matériaux de construction: nature des matériaux, épaisseur des murs, toits, plafonds,
planchers et cloisons, et leurs emplacements.
 Couleurs des matériaux: couleurs des murs et du toit.

 Conditions extérieures au local: locaux adjacents conditionnés ou non, température des

locaux non conditionnés, plancher sur sol ou sur vide sanitaire, ensoleillement maximum du
local, condition extérieure de base.
 Conditions à maintenir à l’intérieur du local (température et humidité relative).

 Nature des locaux: bureau, hôpital, boutique, magasin, atelier…

 Fenêtres: dimensions et emplacements, encadrement bois ou métal, type de vitrage, type

de store.
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 Portes: emplacement, type, dimension.

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 Occupants: activités, nombres.

 Eclairage: type, puissance nominale.

 Appareils ménagers, moteurs : emplacement, puissance nominale

II. Méthodologie de calcul d’un bilan thermique

Le bilan thermique permet de déterminer la puissance frigorifique ainsi que la puissance

calorifique à adopter.
Ce calcul s’effectuera à partir des apports ou des déperditions réelles, on distingue :

 Les charges externes

Ce sont les apports de chaleur sensible dus à l’ensoleillement, la transmission à travers les parois
(extérieures, intérieures et les vitres) et à travers les liaisons et les ponts (linéiques) ainsi que par
renouvellement d’air et l’infiltration à travers les joints des ouvrants.

 Les charges internes

Ce sont l’ensemble des chaleurs sensibles et latentes ayant pour origine, la présence et l’activité
humaine ainsi que les équipements électriques et l’éclairage.

N.B : La charge sensible se traduit par une variation de température, la quantité d’humidité restant
constante.
La charge latente se traduit par une variation d’humidité, la température étant constante.

1. Les charges externes

1.1. Charges thermiques par transmission

Les charges par transmission définissent les transferts de chaleur par conduction et par convection
à travers une paroi. Ces transferts obéissent respectivement aux lois de Fourier et de Newton.

 Loi de Fourier « Conduction thermique » 

La conduction thermique (Figure2.1) est un mode de transfert thermique provoqué par une
différence de température entre deux régions d'un même milieu, ou entre deux milieux en contact.
Ce transfert est décrit par la loi de Fourier.
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Figure 2.1: Schéma explicatif du phénomène de conduction.

Le flux de chaleur en conduction Øcond vaut :

λ
∅cond (W)¿ ₁ ₂
e × S × (T - T ) (2.1)

Avec : T ₁>¿ T₂

𝜆 : Le coefficient de conductivité thermique du matériau en [W / m°C]

S : La surface du matériau [m²]

e : L’épaisseur du matériau [m]

T₁ : La température du matériau au point 1[°C]

T₂ : La température du matériau au point 2[°C]

 Loi de Newton « Convection thermique »

La convection thermique (Figure 2.2) est un transfert de chaleur qui se réalise entre une surface et un
fluide mobile à son contact. Ce transfert est décrit par la loi de Newton.

Figure 2.2: Schéma explicatif du phénomène de convection.

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Le flux de chaleur par convection Øconv vaut :

∅conv (W) = h × S × (Ts – Tf) [W] (2.2)

Avec :

h : Le coefficient de transfert par convection en [W / m² °C].

S : La surface de transmission de la chaleur [m²].

Ts : La température de surface [°C].

Tf : La température du fluide [°C].

 Les apports/déperditions par transmission peuvent s’exprimer par la relation suivante :

∅tr = HT × (Ti − Te) [W] (2.3)

Avec :

Ti : température interne [K].

Te : température externe [K].

HT : coefficient d’échange par transmission [W/K].

HT = Hparoi + Hliaison [W/K] (2.4)

L’expression de H change suivant le type de transmission thermique.

 Par les parois :

Hparoi = U × Sp (2.5)

Avec :

Sp : surface de la paroi [m²].

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U : coefficient de transmission global de la paroi [W/m²K].

1 1
U= =
Rt 1 e j 1 (2.6)
+∑ +
hi j λ j he

Avec :

RT : résistance thermique de la paroi [m²K/W].

he : coefficient d’échange convectif extérieur [W/m² K].

hi : coefficient d’échange convectif intérieur [W/m² K].

λj : conductivité thermique de la paroi [W/m K].

ej : épaisseur de la paroi "j" [m].

 Par les liaisons :

Il y a liaison chaque fois qu’il y a discontinuité dans les parois. Les principales liaisons
donnant lieu à des déperditions sont :

- Les liaisons entre mur et menuiserie.

- Les liaisons entre mur extérieur et paroi intérieure.
- Liaison avec un plancher enterré (terre – plein) ou pas.
- Liaison avec un mur enterré.

Le coefficient de transmission par les liaisons est donné par l’expression suivante :

Hliaison = (Ψ × ɭ ) + χ (2.7)

Avec :

Ψ: coefficient de transmission linéique [W/m K].

ɭ:longueur du pont thermique [m].

χ: coefficient de transmission ponctuelle [W/K].

Les coefficients de transmission des ponts thermique dépendent de la nature de la liaison entre les
parois.
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C’est pourquoi en tout avant projet ce coefficient est calculé par l’approche suivante:

Hliaison = 12% × Hparoi (2.8)

1.2. Les apports /déperditions par renouvellement d’air

Pour évacuer la pollution émise par les occupants, il est nécessaire de renouveler l'air ambiant.
L'air extérieur entrant dans les locaux crée une charge thermique qui doit être prise en compte.
Les apports thermiques par renouvellement d'air se décomposent en chaleur sensible et chaleur
latente.
Le calcul des apports de chaleur sensible et de chaleur latente par renouvellement de l’air
s'effectue grâce aux équations suivantes :
Le calcul des apports de chaleur par renouvellement de l’air total Øren est donné par:

Øren = Ø ren, s + Øren,l [W] (2.9)

 Chaleur sensible Øren, s :

Øren, s = Nocc × 0,34 × qv × (Ti − Te) [W] (2.10)

 Chaleur latente Øren, l :

Øren, l = Nocc × 0,84 × qv × (ri − re) [W] (2.11)

Avec :

Nocc : nombre d’occupants.

Te : température extérieure [°C].

Ti : température intérieure [°C].

re : humidité absolue de l’air extérieur [g/kgair sec].

ri : humidité absolue de l’air intérieur [g/kgair sec].

qv : débit d’air renouvelé [m³/s]. (Annexe B)

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1.3. Les apports solaires

Les rayonnements solaires sont transmis au local à climatiser soit par les vitres et/ou par les
murs.

D’où les apports solaires sont calculés comme suit :

∅𝑠 = ∅𝑠,𝑚𝑢𝑟 + ∅𝑠,𝑣 [W] (2.12)

A travers les murs

La quantité de chaleur traversant le mur est donnée par :

∅s,mur = αm × F × Sm × Rm [W] (2.13)

Avec :

αm : coefficient d’absorption de la paroi recevant le rayonnement.

Il dépend de la couleur et de la nature du mur. (Annexe C)

F : facteur de rayonnement solaire. Il indique la quantité de chaleur absorbée par le mur par
rapport à l’énergie solaire incidente. (Annexe D)

Rm : rayonnement solaire absorbé par la surface du mur [W/m²]. (Annexe E)

Sm : surface du mur [m2]

La valeur du rayonnement solaire «Rm» sur un mur dépend de la latitude sous laquelle le local se
trouve, de l’orientation du mur et de l’heure pour laquelle le calcul est effectué.

A travers les vitres

La quantité de chaleur traversant le vitrage est donnée par :

∅s,v = αv × 𝗀 × Sv × Rv [W] (2.14)

Avec :

αv : coefficient d’absorption du vitrage. (Annexe B)

ɡ : facteur de réduction. Il dépend du mode de protection de la fenêtre contre le rayonnement

solaire. (Annexe F)

Sv : surface vitrée [m²].

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Rv : intensité du rayonnement solaire sur les vitrages [W/m²]. (Annexe E)

2. Les charges internes

2.1. Les apports dus aux occupants

Plus la température à l'intérieur du local est élevée et plus les dégagements de chaleur seront
importants. Le calcul des apports de chaleur sensible et de chaleur latente s'effectue
automatiquement en fonction de la température ambiante du local et du type d’activité. (Annexe G)

Les apports dus aux occupants ∅occ,T sont calculés par la formule suivante :

∅ , = ∅𝑜𝑐𝑐 ,𝑠 + ∅𝑜𝑐𝑐 ,𝑙 [W] (2.15)

Avec:

∅occ, s : chaleur sensible due aux occupants [W].

∅occ, s = Nocc × ∅′occ, s [W] (2.16)

∅occ, l : chaleur latente due aux occupants [W].

∅occ, l = Nocc × ∅′occ, l [W] (2.17)

Avec:

Nocc: nombre des occupants.

∅’occ, s : le flux de chaleur sensible dégagée par une personne [W/personne].

∅’occ, l : le flux de chaleur latente dégagée par une personne [W/personne].

2.2. Les apports dus aux éclairages

Les appareils d’éclairage constituent une source de chaleur sensible. Cette chaleur est dégagée
par rayonnement, convection, et conduction. À titre d’exemple les lampes à incandescence
transforment environ 10% de l’énergie électrique absorbée en lumière, tandis que le reste est
transformé en chaleur dissipée par rayonnement, convection, et conduction.

Alors que les tubes fluorescents transforment environ de 25% de l’énergie électrique en lumière
et 75% en chaleur échangée avec le milieu environnant.
 Annexes

L'expression de la chaleur sensible provenant de l’éclairage ∅e est :

 Pour les lampes fluorescentes

∅e = 1.25 × Pe × S [W] (2.18)

Les 25% supplémentaires représentent la chaleur dégagée par le ballast électromagnétique.

 Pour les lampes incandescentes

∅e = Pe × S [W] (2.19)

Avec :

P : puissance des lampes par unité de surface [W/m²]. (Annexe H)

S : surface du local traité [m²].

2.3. Les apports dus aux équipements

Tous les appareils électriques dégagent au cours de leurs fonctionnements de la chaleur. La plupart
de ces appareils constituent à la fois une source de chaleur latente et sensible. Les appareils
électriques dégagent de la chaleur latente uniquement en fonction de leur utilisation par exemple
(cuisson, séchage, fer à repasser, etc) alors que, du fait de la combustion, les appareils à gaz
représentent une source supplémentaire en gain latent. (Annexe I)

Le calcul des apports dus aux équipements électriques ∅éqp s’effectue à partir de l’équation
suivante:

∅éqp = ∑ N × (Ps + Pl) [W] (2.20)

Avec :
 Annexes

N: nombre des machines.

Ps : Gain par chaleur sensible de la machine [W/machine].

Pl : Gain par chaleur latente de la machine [W/machine].

Bilan thermique global

Le bilan thermique total ∅total en été est la somme de tous les apports externes et internes.

∅total = ∅tr + ∅ren + ∅s + ∅occ + ∅e + ∅éqp [W] (2.21)

Alors que le bilan thermique total ∅total en hiver est donné par la formule globale
suivante :

∅total = ∅tr + ∅ren [W] (2.22)