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CHAPITRE II Principes généraux du chauffage

II.1 Les déperditions thermiques


La répartition en % des déperditions thermiques pour une maison individuelle est schématisée
dans la figure ci-dessous :

Figure II.1 : Répartition en % des déperditions thermiques pour une maison individuelle

Le calcul des déperditions par l’enveloppe de la maison est fait par la réglementation
thermique des bâtiments d’habitation D.T.R C3.2. [5]
Les déperditions totales Di pour un logement, sont données par :
Di = DT + DR [W/°C] (II.1)
Où:
- DT (en W/°C) représente les déperditions par transmission,
- DR (en W/°C) représente les déperditions par renouvellement d’air.
II.2 Déperditions par transmission
Les déperditions par transmission (DT)i d’un volume i sont données par :
(DT)i = (Ds)i + (Dli)i + (Dsol)i +(Dlnc)i [W/°C] (II.2)

- (Ds)i (en W/°C) représente les déperditions surfaciques à travers les parties courantes
des parois en contact avec l’extérieur
- (Dli)i (en W/°C) représente les déperditions à travers les liaisons ,
- (Dsol)i (en W/°C) représente les déperditions à travers les parois en contact avec le sol
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- (Dlnc)i (en W/°C) représente les déperditions à travers les parois en contact avec les
locaux non chauffés.

II.2.1 Déperditions surfaciques par transmission à travers les parois

Les déperditions surfaciques par l’enveloppe de la maison sont calculées comme suit :
Ds = Dm + Dp + Df + Dph + Dpb [W/°C] (II.3)
Où:
- Dm : Déperdition par les murs extérieurs
- Dp : Déperditions par les portes
- Df : Déperditions par les fenêtres
- Dph : Déperditions par le plancher bas
- Dpb : Déperditions par le toit

II.2.2.1 Expression générale


Les déperditions surfaciques par transmission à travers une paroi, pour une différence de
température de 1°C entre les ambiances que sépare cette paroi, sont données par la formule :
Ds  K  A (II.4)
Où :
- K (en W/m² °C) est le coefficient de transmission surfacique (appelé aussi conductance) ;
- A (en m²) est la surface intérieure de la paroi.

II.2.2.2 Coefficient k des parois opaques


Le coefficient K est donné par la formule suivante :
1 1 1
 R  (II.5)
K he hi
 R (en m² °C/W) représente la somme des résistances thermiques des différentes couches
de matériaux constituant la paroi. La détermination de la résistance thermique d’une couche
de matériau dépend de la nature du matériau, c’est à dire s’il est homogène ou non;
e
 Une couche homogène est donnée par la formule suivante : Ri  i (Les valeurs des
i
conductivités thermiques sont tirées des tableaux données en annexe 2 de DTR C3-2).
 Une couche hétérogène La résistance thermique d’une couche hétérogène est donnée
directement en fonction de l’épaisseur de la couche de matériau (voir annexe 3 de
DTR C3-2).
1 1
- la somme  (en m².°C/W) représente la somme des coefficients d’échange superficiel
he hi
par convection et rayonnement, prise conformément aux conventions adoptées (voir
tableau II.1).

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Tableau II.1: les résistances thermiques d’échanges superficiels intérieur r i=1/hi et extérieur re=1/he

Remarque : un local est dit « ouvert » si le rapport de la surface totale permanente sur l’extérieur, à
son volume est égal à supérieur à 0,005 m2/m3

II.2.2.3 Coefficients k des parois vitrées


Les parois vitrées visées dans le DTR C3-2 sont celles dont les menuiseries sont en bois, ou
métalliques, de fabrication courante. Pour tout autre type de menuiserie, on pourra se reporter
aux Avis Techniques les concernant, ou à défaut se rapprocher du fabricant.
L’expression générale du coefficient K des parois vitrées est donnée comme suit :
1 1
  rv  rrid  rocc (II.6)
K Kvn
Où :
- Kvn (en W/m² °C) représente le coefficient K du vitrage nu ;
- rv (en m² °C/W) représente la résistance supplémentaire des voilages éventuels ; on adopte
rv = 0,025 m² °C/W ;
- rrid (en m² °C/W) représente la résistance supplémentaire des rideaux éventuels ; on adopte
rrid = 0,030 m² °C/W ;
- rocc (en m² °C/W) représente la résistance supplémentaire des occultations.

La résistance des occultations rocc est donnée par la formule suivante :

rocc  0,16  eocc / occ (II.7)


Où :
- eocc (en m) représente l’épaisseur de l’occultation,
- λocc (en W/m.°C) représente la conductivité thermique du matériau constituant l’occultation;

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Remarque : Les occultations sont les systèmes associés aux vitrages dans le but de constituer
une isolation thermique nocturne (volets, stores,...).

Les coefficients Kvn des vitrages nus sont donnés dans le tableau suivant.

Tableau II.2 : Les coefficients K vn des vitrages nus

II.2.2.4 Coefficient k des portes


Les coefficients K (en W/m² °C) des portes courantes sont donnés dans le tableau suivant.

Tableau II.3 : Coefficient k des portes


Pour les portes comportant une isolation spécifique et, d’une façon générale, pour toutes les
portes particulières, on pourra se reporter aux Avis Techniques les concernant.

II.2.2 Déperditions à travers les ponts thermiques

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Un pont thermique est une partie de l’enveloppe du bâtiment où la résistance thermique, par
ailleurs uniforme, est modifiée de façon sensible. En pratique, c’est un endroit où la chaleur
peut sortir du local sans rencontrer d’isolant.
Les principaux ponts thermiques d’un bâtiment se situent aux jonctions :
- murs extérieurs et planchers,
- murs extérieurs et refends,
- murs extérieurs et toitures,
- murs extérieurs et planchers bas.
- murs extérieurs et châssis des menuiseries extérieures (fenêtres, portes et porte-
fenêtre)
ZOOM

Figure II.2 : Perte de chaleur à travers un pont thermique

II.2.2.1 Expression générale


Les déperditions à travers une liaison, ou pont thermique, D li, pour une différence de
température de 1°C, sont données par la formule :
Dli  kl  L (II.8)
Où :
- kl (en W/m °C) représente le coefficient de transmission linéique de la liaison,
- L (en m) représente la longueur intérieure de la liaison.

II.2.2.2 Calcul simplifié


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Les déperditions par ponts thermiques pour tout le logement peuvent être évaluées à 20% des
pertes surfaciques par transmission à travers les parois du logement, soit :
 kl  L  0, 20  K  A (II.9)

II.2.2.3 Calcul détaillé - définitions et principes


Un calcul plus précis est nécessaire si l’optimisation des installations est recherchée.
 Types de liaisons
On distingue trois types de liaisons :
- les liaisons entre un mur et une menuiserie extérieure ;
- les liaisons de deux parois extérieures ;
- les liaisons entre une paroi intérieure et une paroi extérieure (refend/façade, cloison/façade,
plancher/façade).
 Types de parois
On distingue trois types de parois : à isolation intérieure, à isolation extérieure, à
isolation répartie.
Contrairement aux deux autres méthodes d’isolation intérieur et extérieur, l’isolation répartie
doit être mise en place dès la construction, aucun matériau isolant ne vient s’ajouter aux
parois déjà en place : les parois disposent elles-mêmes de propriétés isolantes.

II.2.2.4 DETERMINATION DES kl


Le calcul des coefficients kl linéiques pour les différentes configurations possible sont
présentés dans les tableaux au-dessous
 Liaison entre un mur et une menuiserie
Le tableau II.4 donne les valeurs de kl pour les différents cas.

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Tableau II.4 : Valeurs des coefficients de transmission linéique kl indiqués dans le DTR C3.2

On désigne par :
- e (en m) l’épaisseur du mur à isolation répartie,
- e (en m) l’épaisseur du mur sans l’isolant pour les murs isolés,
- Rm (en m².C/W) la résistance thermique du mur à isolation répartie au droit de
n
e
l’encadrement, résistances superficielles non comprises, Rm   i
i 1 i
- Rm (en m².C/W) la résistance thermique du mur sans l’isolant pour les murs isolés,
résistances superficielles non comprises,
- K (en W/m².°C) le coefficient K du mur avec son isolation éventuelle.

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 Liaison entre deux parois extérieures


Les formules donnant les coefficients kl dans le cas où les deux parois sont du même type sont
regroupées dans le tableau II.5 ci-dessous.

Tableau II.5 : Valeurs des coefficients de transmission linéique kl indiqués dans le DTR C3.2

On désigne par :
- K (en W/m²°C) la moyenne des coefficients K des deux parois sans l’isolant: K= (K1+K2) /2,
- e (en m) l’épaisseur moyenne des deux parois sans l’isolant : e = (e 1 + e2) / 2,
- R2 (en m²°C/W) la résistance thermique de la paroi constituant l’angle,
- e2 (en m) l’épaisseur de la paroi constituant l’angle,
- e1 (en m) l’épaisseur de la paroi ne constituant pas l’angle.
- 0,45 (en W/m² °C) est à associer au coefficient K fictif d’une paroi fictive.
On désigne par :
- K2 (en W/m²°C) le coefficient K moyen de la paroi qui fait l’angle sans compter l’isolant.
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 Liaison entre une paroi extérieure et une paroi intérieure


- si la paroi extérieure est à isolation répartie, ou si la cloison ne coupe pas l’isolation
éventuelle du mur extérieur, k1 = 0.
- si la paroi extérieure est isolée, et si la cloison coupe l’isolation éventuelle du mur extérieur,
on considérera la cloison comme un refend ou un plancher et on appliquera les formules
données dans le tableau II.6 suivant.
 Les formules donnant les coefficients kl dans le cas où la paroi extérieure est isolée
sont regroupées dans le tableau suivant.

Tableau II.6 : Valeurs des coefficients de transmission linéique kl indiqués dans le DTR C3.2

N.B : pour les autres configurations donnant des formules pour le calcul des coefficients de
déperdition kl consulter le DTR C3-2

Conventions
 Dans le cas de liaisons entre un mur et une menuiserie extérieure, un seul coefficient
linéique est introduit.
 Dans le cas de liaisons entre deux parois extérieures, et dans le cas de liaisons entre
une paroi intérieure et une paroi extérieure, on considère deux fois le même
coefficient linéique.

II.2.3 Déperditions par transmission à travers les parois en contact avec le sol
II.2.3.1 Sol sur vide sanitaire, cave ou local non chauffé
Les déperditions Dsol pour un plancher haut enterré sur vide sanitaire, cave ou local non
chauffé sont données par la formule :
Dsol  K  A (II.10)
Où :
- K (en W/m².°C) représente le coefficient K du plancher haut enterré,
- A (en m²) représente la surface intérieure du plancher.
Le coefficient K d’un plancher haut enterré est donné par la formule :

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1 e
 0,14  Rp  (II.11)
K 1,9
Où :
- Rp (en m2°C/W) est la résistance du plancher, résistances superficielles non comprises ;
- e (en m) est l’épaisseur de la couverture de sol définie sur la figure II.3.

Figure II.3 : Sol sur vide sanitaire, cave ou local non chauffé

II.2.3.2 Sol sur terre-plein ou enterré


Le pont thermique inclut toutes les déperditions thermiques par le sol, qui sont données par la
formule:
Dsol  ks  P (II.12)
Où:
- ks (en W/m.°C) est le coefficient de transmission linéique du plancher bas ou du mur enterré.
- P (en m) est le périmètre pour les planchers bas sur terre-plein ou enterré

ks

Figure II.4 : Déperditions thermiques par le sol

Les valeurs des coefficients ks dépend:


 Du niveau du plancher par rapport au sol extérieur, notée z ;
Elle est comptée négativement lorsque le plancher est plus bas que le sol (figure II.5.a), et
positivement dans le cas contraire (figure II.5.b).

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(a) (b)
Figure II.5 : Niveau du plancher par rapport au sol extérieur

 De la résistance thermique de l’isolant et de sa pose en périphérique ou sur toute sa


surface
II.2.3.3 Valeurs des coefficients ks (Planchers bas sur terre-plein ou enterrés)
Le mode de détermination du coefficient ks est donné dans le tableau II.7.

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Tableau II.7 : Valeurs des coefficients Ks indiqués dans le DTR C3.2

Les tableaux donnant les valeurs de ks sont donnés ci-après. Pour leur utilisation, il y a lieu de
se reporter aux explications données dans le tableau II.7.

Tableau 5.2

Tableau 5.3

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Tableau 5.4

Remarque : pour les autres configurations donnant des formules pour le calcul des
coefficients de déperdition ks consulter le DTR C3-2

II.2.4 Déperditions à travers les parois en contact avec des locaux non chauffes
II.2.4.1 Expression générale
Dans le cas du logement, les locaux non chauffés sont généralement les combles, les vides
sanitaires, les caves, les garages …..
S’il y a un espace non chauffé entre l’espace chauffé et l’extérieur, les déperditions par
transmission à travers une paroi en contact avec un local non chauffé comprennent les
déperditions surfaciques et les déperditions linéiques et se calculent comme suit :
DInc  Tau   ( K  A)   (kl  L)  (II.13)
Où :
- K (en W/m² °C) est le coefficient de transmission surfacique de chaque partie;
- A (en m²) est la surface intérieure de chaque partie surfacique ;
- kl (en W/m °C) est le coefficient de transmission linéique de chaque liaison;
- L (en m) est la longueur intérieure de chaque liaison ;
- Tau est le coefficient de réduction de température, sa valeur est comprise entre 0 et 1.

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II.2.4.2 Calcul de Tau


Il est possible de déterminer le facteur de réduction de température, Tau, par l’une des trois
méthodes suivantes :
a) Si les températures sont connues :
T T
Tau  i n (II.14)
Ti  Te
Où :
-Ti (en °C) est la température intérieure,
- Tn (en °C) est la température de l’espace non chauffé,
- Te (en °C) est la température extérieure,

b) Si la température Tn n’est pas connu, Tau est donné par :


de
Tau  (II.15)
de  ac
Où :
- ac (en W/°C) représente les apports de chaleur des divers locaux chauffés vers le local non
chauffé: déperditions par transmission,
- de (en W/°C) représente les déperditions du local non chauffé vers l’extérieur : déperditions
par transmission et les déperditions par renouvellement d’air.

c) Par référence au document technique réglementaire algérien DTR C3-2 : qui donne
des valeurs forfaitaires de tau pour des configurations bien défini.
Exemples :
Tau = 1
- Si le local est ouvert (le rapport de la section totale de ses ouvertures permanentes sur
l’extérieur à son volume est supérieur ou égal à 0,005 m²/m 3).
- Lorsque le comble est fortement ventilé.
- Lorsque le vide sanitaire est fortement ventilé.

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II.3 Déperditions thermiques par renouvellement d’air


II.3.1 Définition
La ventilation assure le renouvellement sanitaire (apport d’air frais, évacuation des odeurs,
etc.) nécessaire à la bonne santé de l’occupant. Elle peut être assurée :
 Soit naturellement via des orifices d’amenée d’air frais et de rejet d’air vicié ;
 Soit mécaniquement, par des bouches de pulsion et d’extraction.
Par contre, les infiltrations d’air dans un bâtiment sont dues à des différences de pression
engendrées soit par le vent, soit par l’écart entre les températures intérieure et extérieure, et
sont rendues possibles par les défauts d’étanchéité de l’enveloppe.
L’air extérieur introduit dans le bâtiment doit être porté à la température intérieure de confort,
que ce soit par réchauffement (en raison de chauffe) ou par rafraichissement (en été).

II.3.2 Calcul des déperditions thermiques par renouvellement d’air


Les déperditions thermiques par renouvellement d’air pour un espace chauffé sont calculées
par la relation suivante:
DR    Cp  (Qv  Qs ) (II.16)
Où:
- Qv (en m3/h) : le débit spécifique de ventilation ;
- Qs (en m3/h) : le débit supplémentaire par infiltrations dues au vent.
-  (kg / m3 ) : masse volumique de l’air = 1,2 kg/m3 ;
- Cp (kJ/kg °C): capacité calorifique massique de l’air = 1,005 kJ/kg °C
Or  x Cp= 0,34 (en Wh/m3 °C) est la chaleur volumique de l’air; La relation devient alors:
DR  0,34  (Qv  Qs ) (II.17)

 Calcul du débit spécifique de ventilation basé sur le DTR C3-2:


Le débit spécifique de ventilation Qv pour un logement est le plus grand des deux valeurs qui
sont données par la formule suivante :
Qv  Max 0,6 Vh ; Qvréf  (II.18)
Où:
- Qv (en m3/h) Le débit spécifique de ventilation;
- Vh (en m3) désigne le volume habitable ;
- Qvréf (en m3/h) désigne le débit extrait de référence.
- 0,6 fois le volume habitable par heure est le taux de ventilation répondant aux
exigences, d’hygiène, confort thermique et d’économie d’énergie en hiver.
- Le débit extrait de référence Qvréf est donné par la formule suivante :
5Qv min  Qv max
Qvréf  (II.19)
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Où :
- Qvmax (en m3/h) est le débit extrait maximal de référence,
- Qvmin (en m3/h) est le débit extrait minimal de référence.
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Les valeurs du débit extrait minimal de référence Q vmin, en fonction du nombre de pièces
principales du logement, sont données dans le tableau suivant.

Tableau II.8 : Les valeurs du débit extrait minimal de référence Q vmin

Le débit extrait maximal de référence Qvmax est la somme des débits extraits de chaque pièce
de service du logement, dont les valeurs sont données dans le tableau ci-dessous.

Tableau II.9 : Le débit extrait maximal de référence Q vmax

 Calcul du débit supplémentaire par infiltrations dues au vent basé sur le DTR C3-2
Le débit supplémentaire QS dû à l’effet du vent pour un logement est donné par la formule
suivante :
QS   ( PPi  evi ) (II.20)
Où :
- PPi (en m3/h) sous une différence de pression (ΔP = 1 Pa) est la perméabilité à l’air de la
paroi i;
- evi (sans dimension) est le coefficient d’exposition au vent affecté à la paroi i.

La perméabilité d’une paroi i (PPi) est donnée par la formule suivante :


PPi   ( Poj  Aj ) (II.21)
Où :
- Poj (en m3/h.m² sous ΔP = 1 Pa) est la perméabilité surfacique à l’air de l’ouvrant j; les
valeurs de Po pour les ouvrants courants sont regroupées dans le tableau ci-après.
- Aj (en m²) est la surface de l’ouvrant j.
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Tableau II.10 : les valeurs de Po pour les ouvrants courants

Le coefficient d’exposition au vent ev est tiré du tableau suivant.

Tableau II.11: Les coefficients d’exposition au vent e vi

(1) La hauteur H correspond à la moyenne de la distance entre le sol et la mi-hauteur des


ouvrants de la paroi considérée.
(2) Les classes de rugosité du site d’implantation du bâtiment sont définies ci-dessous :
- Rugosité de classe I : bord de mer ;
- Rugosité de classe II : rase campagne, aéroport ;
- Rugosité de classe III : zones rurales avec arbres, haies, zones faiblement urbanisées ;
- Rugosité de classe IV : zones urbaines ; zones industrielles ; forêts ;
- Rugosité de classe V : centre des grandes villes.

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II.4 Vérification et déperditions de référence


L’exigence réglementaire sur laquelle s’appuie ce DTR consiste à limiter les déperditions
calorifiques des logements en fixant un seuil à ne pas dépasser (appelé déperditions de
référence). Le respect de ce seuil devrait permettre une économie de 20 à 30% sur la
consommation d’énergie pour le chauffage des logements, sans pour autant porter atteinte au
confort des utilisateurs.

II.4.1 Vérification réglementaire


Les déperditions par transmission DT du logement doivent vérifier:
DT  1, 05  Dréf (II.22)
Où : - DT (en W/°C) représente les déperditions par transmission du logement,
- Dréf (en W/°C) représente les déperditions de référence.

II.4.2 Calcul des déperditions de référence


Les déperditions de référence Dréf sont calculées par la formule suivante :
Dréf  a  S1  b  S2  c  S3  d  S4  e  S5 (II.23)
Où :
- les Si (en m²) représentent les surfaces des parois en contact avec l’extérieur, un comble, un
vide sanitaire, un local non chauffé ou le sol. Elles concernent respectivement S 1 la toiture, S2
le plancher bas, y compris les planchers bas sur locaux non chauffés, S3 les murs, S4 les
portes, S5 les fenêtres et les portes fenêtres. S1, S2, S3 sont comptées de l’intérieur des
locaux, S4 et S5 sont comptées en prenant les dimensions du pourtour de l’ouverture dans le
mur ;
- les coefficients a, b, c, d et e, (en W/m² °C), sont donnés dans le tableau II.12. Ils dépendent
de la nature du logement et de la zone climatique.

Tableau II.12

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Pour le calcul des déperditions de référence, n’ont pas été prises en compte les déperditions de
référence par renouvellement d’air.
II.5 Calcul des déperditions de base (besoin de chauffage)
La puissance totale de chauffage installée pour un logement ne doit pas être inférieure aux
déperditions de base DB (du même logement).

II.5.1 Puissance de base pour un volume


Les déperditions de base pour un volume thermique  DB i ont pour expression:
 DB i  Di  (Tbi  Tbe ) (II.24)
Où :
- Di (en W/°C) représente les déperditions totales du volume thermique i ;
- Tbi (en °C) est la température intérieure de base du volume considéré ;
- Tbe (en °C) est la température extérieure de base du lieu d’implantation de la construction.

II.5.2 Température intérieure de base


La température intérieure de base est la température de l’air que l’on désire obtenir au centre
de la pièce en absence de tout apport de chaleur autre que celui fourni par l’installation de
chauffage.
Sauf spécifications particulières, on prendra les valeurs suivantes de la température intérieure
de base :
-Immeuble d’habitation, maison individuelle
Pièce principale, pièce de service ............................................ 21°C
Cage d’escalier chauffée, circulation chauffée en continu ...... 18°C
- Bureau chauffé en continu ..................................................................21°C
- Magasin chauffé en continu ................................................................21°C
- Dans le cas où des locaux ne sont pas chauffés en continu, ils doivent être considérés comme
des locaux non chauffés.

II.5.3 Température extérieure de base


La température extérieure de base est fonction de l’altitude et de la zone climatique où est
implanté le projet.
Le tableau II.13 fixe les valeurs de la température extérieure de base.

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Tableau II.13 : Température extérieure de base


II.6 Estimation des besoins de chauffage
Un logement est soumis à des apports de chaleur dits gratuits (apports solaires et apports
internes) qui, en période de chauffage, entraînent une diminution des consommations. Ces
apports interagissent, en fait, de manière complexe avec le bâtiment et l’équipement de
chauffage, et l’économie d’énergie qui en résulte ne peut pas se déterminer de manière
élémentaire.
II.6.1 Les apports solaires
Les apports solaires sont soit transmis à travers les vitrages du bâtiment, soit transmis par
conduction à travers les parois opaques. Pour les parois verticales, l’essentiel des apports
solaires est transmis par les vitrages. Les apports solaires nets annuels des parois opaques sans
isolation transparente représentent une faible partie des apports solaires totaux et sont
partiellement compensés par les pertes par rayonnement entre le bâtiment et le ciel clair. Ils
peuvent donc être négligés.

Les apports solaires dépendent de l'ensoleillement normalement présent sur le site concerné,
de l'orientation des surfaces réceptrices, de l'ombrage permanent et des caractéristiques de
transmission et d'absorption solaires des surfaces réceptrices. Pour une période de calcul
donnée, les apports solaires s'obtiennent en sommant les apports de chaque surface de
captage:
Qs   Qsj   I sj  Asnj (II.25)
j j n

Où la première somme s'effectue sur toutes les orientations j, et la seconde sur toutes les
surfaces n qui captent le rayonnement solaire, et où :

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Isj est l'irradiance solaire, à savoir l'énergie totale, sur la période de calcul, du rayonnement
solaire global incident sur une surface unitaire ayant l'orientation j ;
Asnj est l'aire réceptrice équivalente de la surface n ayant l'orientation j, c'est-à-dire l'aire d'un
corps noir conduisant au même apport solaire que la surface considérée.
L'aire réceptrice équivalente As d'une paroi extérieure vitrée telle qu'une fenêtre, est calculée
comme suit [12]:
As  AFS FF g (II.26)
Où:
A : est l'aire de la surface réceptrice n (par exemple, aire de la fenêtre);
FS : est le facteur d'ombre de la surface n ;
FF : est le facteur de réduction pour les encadrements des vitrages, égal au rapport de l'aire de
la surface transparente à l'aire totale An de la menuiserie vitrée ;
g: est le coefficient de transmission énergétique de la surface n, le cas échéant muni de
protections solaires ou avec les rideaux permanents.
II.6.2 Les apports internes
Tous les éléments situés à l’intérieur d’une maison peuvent modifier l’équilibre thermique.
Les sources des apports internes comprennent : les activités humaines, l’éclairage et les
appareils électriques.
Les apports internes sont calculés par la formule suivante :
Qi  Ii  Azone  tmois [Wh] (II.27)
Où :
Qi : Les apports thermiques internes,
Azone : La surface du logement,
tmois : La durée du mois en heures,
I i : La puissance surfacique des apports internes définis au tableau II.14

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Tableau II.14 : Valeurs correspondant aux différents usages des zones.

II.6.3 Méthode des degrés jours


La méthode des degrés jours est la plus appropriée pour l’analyse énergétique mensuelle et
annuelle de l’habitat, en considérant l’efficacité et les conditions d’utilisation du bâtiment qui
varient en fonction de la température extérieure. Elle permet de calculer les besoins en
chauffage d’une habitation, à un instant donné.

II.6.3.1 Détermination de la température de point d’équilibre


La température d’équilibre ou température de base (T base) est définie comme étant la
température à laquelle les gains thermiques gratuits sont égaux aux déperditions thermiques
du local étudié pour une température intérieure T i choisie:
Qg
Tbase  Ti  (II.28)
DT  DR

Où : Qg représente les apports totales gratuit (solaire et interne).


On appelle aussi la température de base la température de non-chauffage à partir de laquelle
on peut interrompre le chauffage des locaux, compte tenu des apports gratuits internes.
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II.6.3.2 Calcul des déperditions thermiques par la méthode des degrés jours

La demande de chaleur utile d’une maison dépend des par transmission et par ventilation, elle
s’exprime comme suit :
QD   DT  DR   Djc (II.29)
Djc représente les degrés-jours pour le chauffage qui correspond au nombre de jour de
chauffage multiplié par l’écart de température (T base-Ta):
Djc   (Tbase  Ta ) (°C jours) (II.30)
jours

Où le signe plus au-dessus de la parenthèse indique que seules les valeurs positives doivent
être comptées. Tbase et Ta représentent des températures moyennes calculées sur la journée.
Donc le chauffage n'est nécessaire que lorsque la température ambiante Ta est au-dessous de
la température Tbase.
Pour obtenir Qc en KWh, il faut diviser par 10 3 et multiplier par 24 le résultat, ce qui
donne:
24
QD   DT  DR  Djc [KWh] (II.31)
1000

II.6.4 Demande nette en énergie pour le chauffage de la maison


On détermine la demande nette mensuelle en énergie pour le chauffage comme suit :
QC  QD Qg (II.32)
Où:
QD : les déperditions de chaleur mensuelles par transmission et par ventilation
Qg : les gains de chaleur mensuels par ensoleillement et production de chaleur interne
η : le taux d'utilisation mensuel des gains de chaleur

II.6.4.1 Taux d’utilisation des apports de chaleur


Le système de chauffage étant supposé parfaitement régulé, les paramètres présentant une
influence majeure sur le taux d'utilisation sont les suivants :
Le rapport apports/déperditions, γ, défini comme suit :
Q
 g (II.33)
QD
Et une constante de temps, τ, caractérisant l'inertie thermique intérieure de l'espace chauffé:
C
 (II.34)
DT  D R
Où C est la capacité thermique intérieure effective, c'est-à-dire la chaleur stockée dans la
structure du bâtiment. Il est plus simple d'utiliser le calcul simplifié qui se résume comme
suit:
La capacité thermique est la somme des capacités thermiques efficaces de tous les matériaux
en contact avec l'ambiance intérieure :
C   ij cij dij Aj (II.35)
j i

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Dr. S. ABERKANE
CHAPITRE II Principes généraux du chauffage

Où:
ρij est la masse volumique du matériau i dans l'élément j
cij est la chaleur spécifique du matériau i dans l'élément j (1000 J/kg K pour pratiquement tous
les matériaux de construction à part le bois)
dij est l'épaisseur de la couche de matériau i dans l'élément j
La somme porte sur toutes les couches de chaque élément de construction, en partant de
l'intérieur et en s'arrêtant à la première couche isolante. L'épaisseur totale ne doit toutefois ni
dépasser la moitié de l'épaisseur de l'élément, ni dépasser 10 cm, qui correspond à la
profondeur de pénétration en 24 heures de période pour la plupart des matériaux de
construction.
Le taux d'utilisation des gains de chaleur mensuels se calcule comme suit :
1  a a
 si   1 et   si   1 (II.36)
1  a 1
a 1
Où a est un paramètre numérique dépendant de la constante de temps τ, défini par la formule
suivante :

a  a0  (II.37)
0
Les valeurs de a0 et de τ0 sont fournies dans le tableau II.15 ci-dessous.

Tableau II.15: Valeurs du paramètre numérique a0 et de la constante de temps de référence τ0


pour les logements.

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Dr. S. ABERKANE

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