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Université de Poitiers – IUT GEII

Année universitaire 2023-2024


02 SAE6.AII.1 01 Les normes.docx

Les normes
Source : http://www.enseignants.afnor.org/ - 01.00.06 Parler normes couramment livret.doc

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Table des matières


1 Qu’est-ce qu’une norme ? ............................................................................................ 4
1.1 Un constat ........................................................................................................... 4
1.2 Qu’est-ce que la normalisation ? ........................................................................... 5
1.3 Définition de la norme ......................................................................................... 5
2 A quoi sert une norme ? ............................................................................................... 5
2.1 Rôle économique ................................................................................................. 5
2.2 Un outil multi-facette ........................................................................................... 6
3 Que peut-on normaliser ? ............................................................................................. 7
3.1 Les champs de la normalisation ............................................................................ 8
3.2 Les différents types de normes ............................................................................. 8
4 La hiérarchie des normes ............................................................................................10
5 Différence entre réglementation, normalisation et certification .....................................11
5.1 La règlementation ...............................................................................................11
5.2 La normalisation .................................................................................................11
5.1 Normalisation et règlementation ..........................................................................11
5.2 L’exception des normes d’application obligatoire.................................................11
5.3 Normalisation et standardisation ..........................................................................12
5.4 Normalisation et certification ..............................................................................14
6 Pourquoi intégrer la normalisation à la stratégie de l’entreprise ? .................................14
6.1 Des normes dans tous les secteurs de l’économie .................................................14
6.2 La normalisation : un puissant levier économique ................................................14
6.3 Pourquoi intégrer la normalisation dans sa stratégie ? ...........................................15
7 Les normes favorisent-elles l’innovation ?...................................................................16
7.1 Interactions innovation et normalisation...............................................................16
7.2 De nombreux exemples de succès…. ...................................................................17
7.3 Une stratégie à construire ....................................................................................18
8 Comment prouver la conformité aux normes ?.............................................................20
9 Organisation de la normalisation en France et dans le monde .......................................21
9.1 Des normes pour faciliter les échanges dans le monde ..........................................21
9.2 Organismes de normalisation européens ..............................................................23
9.3 Organismes de normalisation internationaux ........................................................23
9.4 Organisation de la normalisation en France ..........................................................24

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9.5 Lien entre les instances nationales, européennes et internationales ........................25


9.5.1 AFNOR, comité membre français du CEN et de l’ISO..................................25
9.5.2 Rôle des comités membres ...........................................................................25
10 Elaboration d’une norme .........................................................................................25
10.1 Expression d’un besoin .......................................................................................25
10.2 Un processus formel ...........................................................................................26
11 Comment participer à la normalisation ? ..................................................................27
11.1 Agir plutôt que subir … ......................................................................................27
11.2 Participer, c’est simple ! ......................................................................................27

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1 Qu’est-ce qu’une norme ?


1.1 Un constat
Les normes font aujourd’hui partie de notre quotidien. Elles définissent les spécifications tech-
niques des produits, des procédés et des services, les conditions d’interopérabilité des systèmes,
elles facilitent notre vie de tous les jours.
On peut ainsi dire que :
1. Les normes permettent de garantir la qualité et la sécurité des produits et des pratiques.
La majorité des produits que nous utilisons dans la vie quotidienne sont conformes à
des normes (appareils électroménagers, produits de consommation courante, produits
de construction, …).
2. Les normes favorisent l’interopérabilité de nouveaux systèmes avec des systèmes plus
anciens. L’interopérabilité est la capacité que possède un produit ou un système, à
fonctionner avec d'autres produits (ou systèmes) existants (ou futurs) et ce sans restric-
tion d'accès ou de mise en œuvre. La norme, en favorisant l’interopérabilité, permet
donc de réaliser des économies d’échelle : cartes bancaires utilisables dans le monde
entier, containers de transports de marchandises adaptables à des bateaux, des camions,
des trains dans le monde entier… L’absence de normes d’interopérabilité conduit par-
fois à des surcoûts, notamment au détriment des consommateurs finaux (par exemple
les chargeurs de téléphones portables).
3. La normalisation de méthodes d’organisation (aussi appelée normalisation de systèmes
de management) permet aux organismes (publics et privés) de disposer du meilleur des
pratiques pour optimiser leurs moyens (humains, matériels et financiers) et être plus
performants. Les normes de management de la qualité, de la sécurité et de l’environne-
ment fournissent ainsi des outils méthodologiques pour améliorer l’efficacité des orga-
nisations.
Les exemples sont nombreux :
La feuille format A4 correspond à la norme internationale ISO 216. Cette norme permet
d’utiliser les feuilles A4 dans n’importe quelle imprimante, fax ou photocopieur et déter-
mine la taille des chemises et classeurs.
Utiliser un objet tel qu’une carte bancaire partout dans le monde est en effet rendu pos-
sible grâce aux normes qui définissent le format des cartes bancaires, des puces électro-
niques, les conditions d’interopérabilité de ces dispositifs (selon la norme NF ISO 9992-
1).
Le système métrique, défini dans la norme ISO 1000, a permis l‘essor de la métrologie.

La norme ISO 668 sur les containers intermodaux a favorisé l’essor du commerce inter-
national en développant le transport maritime.

A contrario, l’absence de norme peut être pénalisante : c’est le cas pour les batteries et chargeurs
de téléphones portables qui ne sont compatibles qu’avec les produits de la même marque voire
de la même gamme.

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Pour illustrer la présence des normes au quotidien : vidéo « 24h dans la vie d’une norme » à
consulter http://groupe.afnor.org/animation-norme/index_normes.html

1.2 Qu’est-ce que la normalisation ?


La normalisation, selon le décret 2009-297 du 16 juin 20091, est définie de la façon suivante :
« La normalisation est une activité d'intérêt général qui a pour objet de fournir des documents
de référence élaborés de manière consensuelle par toutes les parties intéressées, portant sur
des règles, des caractéristiques, des recommandations ou des exemples de bonnes pratiques,
relatives à des produits, à des services, à des méthodes, à des processus ou à des organisations. »
Elle vise à encourager le développement économique et l'innovation tout en prenant en compte
des objectifs de développement durable.

1.3 Définition de la norme


Plusieurs définitions de la norme ont été établies : au niveau français, européen et international.
La norme peut être définie comme un document de référence :

Qui propose des règles, lignes directrices, caractéristiques ;

Établi par un organisme de normalisation reconnu ;

Etabli par consensus entre l’ensemble des parties prenantes ;

D’application volontaire, sauf exception (voir différence entre normalisation et régle-
mentation).
Les normes sont souvent utilisées dans les échanges commerciaux (contrats privés et marchés
publics).

2 A quoi sert une norme ?


2.1 Rôle économique
La normalisation s’est essentiellement développée pour accompagner et diffuser les évolutions
techniques et technologiques de l’industrie. L’intégration des exigences de qualité a également
contribué à son essor. Plus récemment, la création de l’Europe, qui intègre la normalisation en
support de ses Directives, et la mondialisation ont fortement impulsé le développement des
normes.
Les normes sont une composante essentielle de l’infrastructure industrielle mondiale qui sou-
tient les activités économiques. Elles prennent aussi en compte les besoins sociétaux et favori-
sent ainsi l’émergence de références partagées par tous, pour un développement durable.
Les organisations, tant publiques que privées, gèrent leurs activités en s’appuyant sur des mé-
thodes organisationnelles décrites dans des normes reconnues au plan international (manage-
ment de la qualité (ISO 9000), de l’environnement (ISO 14000)…).
Autant d’exemples qui montrent que les normes sont aujourd’hui devenues incontournables
dans l’organisation de l’économie et des échanges au plan mondial.

1
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000020749979

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Langage commun
Sécurise les choix stratégiques des
Qualité et sécurité entreprises et organisations
Transfert de technologies
Interopérabilité La normalisa-
tion au cœur de
l’activité des Développe les marchés
Outils de mesure
organisations
Donne confiance aux
Outils méthodolo- consommateurs et aux
giques prescripteurs
Mise en conformité
Réduit les risques et les im-
avec la réglementation
pacts environnementaux

2.2 Un outil multi-facette

La norme est au cœur de l’activité des organisations.


1. C’est un outil d’échange car elle permet :
a. De définir un langage commun, et facilite ainsi les échanges entre partenaires ;
b. Le développement des marchés en harmonisant les règles et les pratiques et en
réduisant les entraves techniques aux échanges ;
c. La clarification des transactions en aidant à la définition des besoins, en opti-
misant les relations clients/fournisseurs, en fournissant un référentiel pour la va-
lorisation des produits et services, et en permettant l’économie d’essais supplé-
mentaires ;
d. De rechercher l’interopérabilité entre les produits et les systèmes.
2. C’est un outil de développement pour l’économie car elle permet :
a. La rationalisation de la production par la maîtrise des caractéristiques tech-
niques des produits, la validation des méthodes de production et l’obtention de
gains de productivité, la disponibilité d’outils de mesure, la prise en compte de

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la satisfaction des clients, la garantie de la sécurité aux opérateurs et installa-


teurs ;
b. Le transfert de technologies nouvelles dans des domaines essentiels pour l’en-
treprise et la collectivité : nouveaux matériaux, systèmes d’information, techno-
logie de veille...
3. C’est, pour l'utilisateur, un outil de transparence et de progrès qui contribue :
a. À son information, en l’aidant à choisir des produits dont l’aptitude à l’emploi
est conforme à ce qu’il attend ;
b. À sa protection, la normalisation garantissant la conception et la fabrication de
produits sûrs.
4. C’est un outil stratégique pour l’entreprise ou l’acteur économique qui participe aux
travaux car elle lui permet :
a. D’innover, d’anticiper et de faire évoluer ses produits ;
b. D’être compétitif, de faciliter l’insertion d’innovations sur les marchés, d’avoir
de meilleures armes pour conquérir des marchés, de mieux connaître les marchés
et leurs tendances.
5. C’est un outil de politique publique qui constitue un complément de la réglementation
et une référence pour l'ouverture et la transparence des marchés publics.
La normalisation au cœur de l’activité des organisations

Figure 1 Nécessité de normaliser

3 Que peut-on normaliser ?


Historiquement développées pour répondre aux attentes des secteurs industriels et de préférence
à la production, les normes sont aujourd’hui applicables par l’ensemble des secteurs d’activité
économiques, utilisées par toutes les fonctions de l’entreprise et bénéficient à tous les acteurs
socio-économiques.

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Pour cela, le système normatif s’est organisé autour de grands secteurs socio-économiques,
adaptant les objectifs de la normalisation aux mutations de ces secteurs. Cette organisation per-
met également la mise en place de normes multisectorielles.

3.1 Les champs de la normalisation


L’organisation du système normatif a nécessité la mise en place de structure par grand types de
secteurs économiques afin de cerner au mieux les besoins des marchés, des entreprises et de
leurs parties prenantes. Elle s’articule autour des douze grandes thématiques suivantes :
1. Agroalimentaire ;
2. Information et communication ;
3. Construction ;
4. Ingénierie Industrielle, Biens d'Equipement et Matériaux ;
5. Eau : Milieux et usages ;
6. Management et services ;
7. Energie (Electricité et électronique, Gaz, Industrie pétrolière) ;
8. Santé et action sociale ;
9. Santé et Sécurité au Travail ;
10. Sport, Loisirs, Biens de consommation et Services ;
11. Environnement ;
12. Transport et logistique.

Agroalimentaire Construction Eau Energie

Environnement TIC Ingénierie Services

Santé et social Santé et sécurité Sports et loisirs Transports


Par ailleurs, ce système prévoit de s’adapter aux évolutions économiques en évaluant réguliè-
rement le bénéfice de la normalisation dans de nouveaux secteurs.

3.2 Les différents types de normes


Les normes peuvent être classées en quatre grandes catégories :

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1. Les normes fondamentales : elles portent généralement sur la terminologie, les sym-
boles, les outils statistiques et la métrologie.

Par exemple, la norme NF ISO 7001 « Symboles graphiques -


Symboles destinés à l'information du public », ou bien la norme
NF EN ISO 10012:2003 «Système de management de la mesure
— Exigences pour les processus et les équipements de mesure».

2. Les normes de spécifications : elles définissent les caractéristiques et les performances


à atteindre par les produits, les services et les procédés.
Les normes de spécifications peuvent être rédigées en termes de performances à atteindre ou en
termes descriptifs, c’est-à-dire en décrivant les moyens à mettre en œuvre pour atteindre le
résultat. La normalisation a tendance depuis plusieurs années à privilégier les normes de per-
formances qui ouvrent le champ aux innovations technologiques.
Par exemple, la norme NF EN ISO 14630 « Implants chirurgicaux non actifs - Exigences géné-
rales » spécifie des exigences générales relatives aux implants chirurgicaux non actifs (perfor-
mances prévues, caractéristiques de conception, matériaux, évaluation de la conception, fabri-
cation, stérilisation, l'emballage et informations fournies par le fabricant…).
La norme NF X 50-056 « Services aux personnes à domicile » décrit les prestations qu’une
organisation d’aide à domicile doit effectuer chez une personne à domicile.
3. Les normes d’analyse et d’essais : elles décrivent les essais à réaliser pour mesurer les
caractéristiques de produits.
Par exemple la norme NF EN ISO 18416 « Cosmétiques - Microbiologie - Détection de Can-
dida albicans » donne des lignes directrices pour la détection et l'identification du microorga-
nisme spécifié Candida albicans dans les produits cosmétiques.
4. Les normes d’organisation : elles décrivent les modes d’organisation à mettre en
œuvre pour augmenter la performance des organismes, comme les normes sur le mana-
gement de la qualité, de l’environnement, la logistique, la maintenance des équipements.

Entre autres, il s’agit des normes NF EN ISO 9001


« Systèmes de management de la qualité – Exigences »
ou NF EN ISO 14001 « Systèmes de management envi-
ronnemental - Exigences et lignes directrices pour son
utilisation ».

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Certaines normes (en particulier les normes de spécifications de produits ou de services et les
normes de systèmes de management), peuvent servir de base à une certification (comme la
marque NF pour les produits et services, et la certification de systèmes de management – qua-
lité, sécurité, environnement …).

4 La hiérarchie des normes

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5 Différence entre réglementation, normalisation et certification


Il existe différents types de documents de référence qui définissent des règles de portée géné-
rale, et dont le degré d’obligation est variable. Il ne faut donc pas confondre les différents types
de documents de référence : une norme n’est ni un règlement, ni un standard.
Par ailleurs, l’adoption d’une norme peut, ou non, faire l’objet d’une certification.

5.1 La règlementation
Les règlements permettent l'exécution d'un texte de loi, ils recouvrent les décrets et les arrêtés,
et sont par essence d’application obligatoire. Dans tous les cas, la réglementation prime sur la
norme et la norme doit respecter la réglementation.
Des normes peuvent être référencées dans la réglementation afin d’en simplifier le contenu,
faciliter ou alléger certains contrôles dont les autorités publiques ont la charge, appuyer la mise
en œuvre de politiques publiques, aider au respect d’engagements internationaux.
La norme peut être reconnue comme un mode de preuve privilégié. Un produit qui y est con-
forme est présumé satisfaire à la réglementation si les textes qui instituent celle-ci le prévoient.

5.2 La normalisation
Comme précédemment défini, les normes proposent des règles du jeu volontaires, définies par
consensus entre l’ensemble des parties prenantes. Les normes sont élaborées par des organismes
reconnus de normalisation nationaux, européens 2 ou internationaux 3 (voir " l’organisation de la
normalisation au plan mondial et européen "). L’élaboration des normes se fait selon des règles
d’ouverture à tous les acteurs concernés, de transparence dans les modes d’élaboration, de co-
hérence avec l’ensemble des normes déjà publiées et des principes de pertinence mondiale.
Ainsi, la norme est un document de référence sur un sujet donné. Il indique l'état de la science,
de la technologie et des savoir-faire au moment de la rédaction.
Dans le cas général, un fabriquant ou un prestataire de service n'est pas obligé de suivre une
norme. Elles peuvent cependant être imposées par un donneur d’ordre pour la réalisation d’un
contrat.

5.1 Normalisation et règlementation


On confond souvent norme et réglementation, le mot « norme » étant compris dans son accep-
tion générale comme « une règle à laquelle on doit se conformer ».
Les normes ont un caractère volontaire ; sauf exceptions. Elles peuvent, en outre, être utilisées
en complément à la réglementation.

5.2 L’exception des normes d’application obligatoire


Dans certains cas en effet, notamment les domaines liés à la sécurité, la norme peut être rendue
obligatoire en étant citée dans un arrêté ministériel. On peut utiliser comme illustration la
2
CEN (organisme généraliste de normalisation européen), CENELEC (organisme de normalisation européen pour le secteur
de l ‘électricité), ou ETSI (organisme de normalisation européen pour le secteur des télécommunications)
3
ISO (organisme généraliste de normalisation international), CEI (organisme de normalisation international pour le secteur
de l ‘électricité), ou UIT (organisme de normalisation international pour le secteur des télécommunications).

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norme d’application obligatoire, la norme NF S61-936/A1 portant sur les règles de conception
des équipements d’alarme des systèmes de Sécurité Incendie conception (Décembre 2009).

Figure 2 Rapport hiérarchique des lois et normes


Aujourd’hui, 380 normes environ (sur une collection de plus de 34000 documents normatifs,
soit un peu plus de 1% de la collection) sont rendues d’application obligatoire. Une norme
est d’application obligatoire lorsqu’elle est citée dans un texte réglementaire (arrêté) comme
moyen unique de satisfaire aux exigences de ce texte. L'article 17 du décret n° 2009-697 du
16 juin 2009 relatif à la normalisation stipule que les normes sont rendues d'application obliga-
toire par arrêté signé du ministre chargé de l'industrie et du ou des ministres intéressés.
Les pouvoirs publics rendent des normes obligatoires pour des raisons :
•D’ordre public ;
•De sécurité publique ;
•De protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou de préservation
des végétaux ;
• De protection des trésors nationaux ayant une valeur artistique, historique ou archéolo-
gique ;
• Des exigences impératives tenant à l’efficacité des contrôles fiscaux, à la loyauté des
transactions commerciales et à la défense du consommateur.
La liste des normes rendues d'application obligatoire est disponible sur le site d’AFNOR 4.

5.3 Normalisation et standardisation

Le mot Standard en anglais se traduit par norme, mais revêt pour les normalisateurs une notion
quelque peu différente.
La standardisation est la démarche qui permet d’aboutir à l’élaboration de « standards », c’est-
à-dire des documents qui définissent des règles du jeu (portant par exemple sur l’interopérabilité

4
Pour consulter les normes d’application obligatoire gratuitement sur le site d’AFNOR : http://www.af-
nor.org/profils/activite/industrie/normes-obligatoires#p11669
http://www.boutique.afnor.org

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ou les performances, ou des règles de bonnes pratiques), notamment pour des technologies nou-
velles.

Figure 3 Hiérarchie des normes


Les standards (ou « standards de facto » par opposition aux « standards de jure », c’est-à-
dire les normes) sont des documents d’application volontaire, élaborés selon des règles diffé-
rentes de celles des organismes de normalisation officiels. La standardisation s’apparente en
effet à la normalisation, mais est fondée sur un consensus limité, c’est-à-dire reposant sur un
nombre d’acteurs moins représentatif que le consensus qui aboutit à la norme.
La standardisation est généralement réalisée dans des « consortiums » ou des « forums », géné-
ralement constitués d’industriels (et non au sein des organismes de normalisation « officiels »
tels que ISO, CEI, UIT, CEN, CENELEC, ETSI, ou les organismes nationaux). Les « stan-
dards » produits dans ces instances résultent d’un accord entre les seuls membres du consor-
tium, selon des règles d’adoption plus souples que dans la normalisation officielle.
Dans les standards, les interactions entre brevets et standards sont fréquentes, en particulier
dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (le référentiel reposera
sur une ou plusieurs technologies brevetées par un ou plusieurs acteurs du consortium).
Des spécifications professionnelles, établies par des fédérations ou syndicats professionnels,
des sociétés savantes…, peuvent être assimilées à un standard d’application volontaire.
Exemple : En informatique les formats PDF ou les fichiers Microsoft Word sont des exemples
très connus de standards. Un standard est ouvert quand le référentiel est diffusé librement/gra-
tuitement. On peut citer les standards ouverts PDF publiés par Adobe et les normes publiées
par des organismes à but non lucratifs comme le W3C (html) sous forme de recommandations.
Un standard est fermé quand le référentiel n'est pas diffusé. Le format de fichier de Microsoft
Word est l'exemple le plus frappant.

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5.4 Normalisation et certification


On confond souvent norme NF et marque NF, normalisation et certification, qui sont deux ac-
tivités bien distinctes, exercées par des entités différentes (organismes de normalisation et or-
ganismes de certification).
La normalisation est une activité qui vise à produire des documents de référence (normes et
autres documents normatifs) définis par consensus entre les acteurs d’un marché. L’adoption
d’une norme se fait de manière volontaire. Chaque organisation a la possibilité de s’y conformer
pour optimiser ses performances, si elle le souhaite, partiellement ou en totalité, sans avoir be-
soin de le communiquer.
La certification est une activité où une tierce partie donne une assurance écrite qu’un produit,
un processus ou un service dûment identifié est conforme aux exigences spécifiées. Autrement
dit, la certification vise à prouver la conformité aux exigences décrites dans un référentiel qui
peut être une norme.
Toutefois, la possibilité de communiquer sur sa conformité au référentiel est conditionnée par
l’obtention d’un certificat de conformité. L’entreprise entreprend alors une démarche de certi-
fication.

6 Pourquoi intégrer la normalisation à la stratégie de l’entreprise ?


6.1 Des normes dans tous les secteurs de l’économie
Les normes sont au cœur de l’activité économique. Concernant aussi bien les produits que les
services, elles sont utilisées sur les marchés dans les relations clients/fournisseurs pour optimi-
ser l’organisation des échanges, et ce, dans tous les secteurs économiques.
Les normes sont élaborées et utilisées par tout type d’organisme et de toute taille.
Les réflexions engagées fin 2009 par les Etats Généraux de l’Industrie 56 ont souligné le rôle
fondamental que joue la normalisation pour renforcer la compétitivité des entreprises. La nor-
malisation, du fait de son mode d’élaboration et de son impact économique, est un outil straté-
gique majeur pour les entreprises. De la PME innovante à la multinationale, chaque organisa-
tion peut trouver dans la normalisation de quoi constituer et protéger son avantage concurren-
tiel, tant au plan national que mondial.

6.2 La normalisation : un puissant levier économique


Selon une étude sur l’impact économique de la normalisation réalisée par AFNOR en 2008, les
normes contribuent à 25% de la croissance du PIB. Plus de 66% des 1800 entreprises interro-
gées estiment que la normalisation est génératrice de bénéfices pour leurs activités. Les PME
de moins de 250 salariés sont 70% à considérer que la normalisation a un impact positif pour
elles, balayant ainsi l’idée reçue que la normalisation est dédiée aux grands groupes industriels.
Selon elles, la normalisation est un outil de communication entre professionnels, qui permet

5
Rapport complet des Etats Généraux de l’Industrie Française -2009 disponible pour téléchargement sur le site de la Docu-
mentation Française http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/104000021/
6
Voir aussi le portail du ministère de l’Industrie, de l’Economie et de l’Emploi sur sa page dédiée à la normalisation :
http://www.industrie.gouv.fr/portail/pratique/index_normalisation.html

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une concurrence plus équitable, d’améliorer l'image de marque de l'entreprise (professionna-


lisme, crédibilité...), d'élargir les marchés, de garantir la qualité et la sécurité des produits et les
impacts sur l'environnement, le respect de la réglementation, de mieux maîtriser l'organisation
et les activités de l'entreprise. Elle constitue aussi une aide précieuse à la conception et à l'inno-
vation (pour "aller au-delà de la norme").
Enfin, le rôle que jouent les normes dans l’évaluation de la conformité va grandissant, la société
civile et les prescripteurs publics ayant de plus en plus besoin de signes de reconnaissance de
la qualité des produits, des services et des modes d’organisation.

6.3 Pourquoi intégrer la normalisation dans sa stratégie ?


La participation aux travaux de normalisation est ouverte à tous les acteurs économiques, la
possibilité est donnée à ces acteurs d’influencer sur les nouveaux sujets de normalisation, sur
le contenu des normes. Ces travaux permettent de s’informer sur les tendances et les évolutions
à prévoir en rencontrant régulièrement de nombreux acteurs du marché. C’est donc un outil
stratégique pour l’entreprise ou l’acteur économique qui participe aux travaux car elle lui per-
met :
1. De sécuriser les choix stratégiques : participer à des travaux de normalisation permet
d’être à l’affût des évolutions sensibles du marché demandées par les pouvoirs publics,
les associations de consommateurs, des concurrents, ou les acteurs d’autres pays. Les
informations stratégiques peuvent permettre d’orienter les choix de la recherche ou les
positionnements stratégiques d’une organisation sur le marché. Participer à la normali-
sation, c’est aussi faire de l’intelligence économique et de la veille technologique ;
2. D’anticiper les futures règles du marché : les échanges entre les parties prenantes
pendant les travaux permettent d’anticiper les futures règles du marché, voire de les
influencer ;
3. De défendre son savoir-faire et protéger ses intérêts : la normalisation permet aux
organisations de valoriser leurs pratiques, leurs produits ou leurs services, en œuvrant
pour faire adopter un cadre favorable à leur offre sur le marché ou en assurant à leurs
innovations un cadre qui rassurera leurs futurs clients ;
4. D’améliorer ses pratiques : la normalisation permet de faire du benchmarking, en
comparant les pratiques des différents participants. La capitalisation des meilleures pra-
tiques du moment dans un référentiel normatif peut ainsi permettre à une organisation
d’identifier et d’améliorer ses propres pratiques ;
5. de rassurer les clients et les utilisateurs : une entreprise qui participe à des travaux de
normalisation ou dont les produits sont conformes aux normes en vigueur, bénéficie
d’une bonne image de marque auprès de ses clients et des prescripteurs. Elle accroît leur
confiance et augmente ainsi ses parts de marché ;
6. D’augmenter sa compétitivité : en ayant une meilleure connaissance des marchés et
leurs tendances, en utilisant la normalisation comme vecteur de diffusion d’innovations
sur les marchés, et en utilisant les normes pour réaliser des économies d’échelle, les

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entreprises ont de meilleures armes pour conquérir des marchés et être ainsi plus com-
pétitives.

7 Les normes favorisent-elles l’innovation ?


7.1 Interactions innovation et normalisation
L’innovation est définie au plan international comme « la mise en œuvre d’un produit (bien ou
service) ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de com-
mercialisation, ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise,
l’organisation du lieu de travail ou des relations extérieures » (Manuel d’Oslo7). Autrement dit,
l’innovation n’est pas la simple invention, mais le processus qui conduit à la rencontre d’une
idée et d’un marché, avec succès.
Créatrice de valeur ajoutée, l’innovation favorise donc le développement des entreprises et la
croissance des emplois. Elle contribue de ce fait à la compétitivité et à la performance écono-
mique des nations. Dès lors, les facteurs qui favorisent l’innovation et sa diffusion sont consi-
dérés comme déterminants par les décideurs politiques.
La Commission Européenne estime que la normalisation a été l’un des éléments clés de succès
de la construction européenne, en permettant notamment l’avènement du marché intérieur, et
ce dans tous les secteurs de l’économie. La normalisation, qui fait le lien entre l’invention et la
mise sur le marché, doit donc être intégrée dans le processus d’innovation, en temps voulu.
La normalisation constitue en effet à la fois un formidable outil de valorisation de la recherche
et un vecteur de diffusion des innovations.
Dans la phase amont de l’innovation (dans la phase d’émergence des idées), la normalisation
peut être utilisée comme outil d’intelligence économique et de veille technologique. En offrant
un partage d’expériences et la capitalisation de connaissances interdisciplinaires, elle permet
aux participants de détecter les évolutions demandées par le marché, d’anticiper les futures
règles du marché et d’imaginer de nouveaux concepts. La normalisation peut donc, en faisant
émerger des idées nouvelles, donner naissance à des innovations.
Dans la phase aval du processus d’innovation (accès au marché), la normalisation favorise le
transfert de technologies innovantes sur les marchés, valorisant ainsi le travail des chercheurs
et d’entreprises innovantes. Fournissant des références en matière de terminologie, de méthodes
de caractérisation, de mesure de performance des procédés et des produits, elle donne confiance
aux utilisateurs, réduit les risques, facilite la prescription et permet de créer ainsi les conditions
favorables à l’acceptation et au développement des innovations. Une entreprise qui participe au
développement des normes en y intégrant ses propres innovations, peut ainsi faciliter l’accès au
marché de ses produits et augmenter ses parts de marché. La normalisation est aujourd’hui un
vecteur de diffusion des innovations reconnu au plan international ; en « légitimant » les inno-
vations, elle contribue à leur développement.

7
Manuel d’Oslo : Principes directeurs pour le recueil et l’interprétation des données sur l’innovation, 3ème édition, Janvier
2006. Il constitue la principale source internationale de principes directeurs en matière de collecte et d'utilisation d'informa-
tions sur les activités d'innovation dans l'industrie. https://www.oecd-ilibrary.org/science-and-technology/manuel-d-
oslo_9789264013124-fr

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7.2 De nombreux exemples de succès….


Les exemples de normes ayant favorisé le développement d’innovations sont nombreux, dans
tous les secteurs de l’économie :
La norme GSM, établie par l’ETSI à la fin des années 1980, a
largement contribué au développement de la téléphonie mo-
bile en Europe et dans le monde entier. La normalisation fa-
vorise donc l’accès au marché de solutions innovantes et per-
met de donner confiance aux utilisateurs d’innovations.
L’entreprise Michelin a imposé à la fin de la seconde guerre
mondiale une norme sur le pneu radial au plan mondial, per-
mettant ainsi d’assurer l’interchangeabilité des pneumatiques
partout dans le monde. Elle a depuis utilisé la normalisation
pour favoriser l’accès de ses innovations au marché (norme
sur les tailles des pneus, sur les méthodes d’essais des pneus
…). Michelin, dont le développement est constamment tiré par
l’innovation, s’emploie à présent à voir comment les normes
peuvent concourir à la mobilité durable (protection de l’envi-
ronnement, diminution de résistance au roulement des pneus,
promotion des énergies renouvelables, recyclage des pneus
…).
Des travaux de normalisation sur la photocatalyse et ses appli-
cations (traitement de l’eau et l’air – traitement des COV
(composés organiques volatils), du CO2 et de micro-orga-
nismes) ont démarré en 2007, sous l’impulsion de chercheurs
et d’industriels. Leurs réflexions ont mis en évidence la néces-
sité de définir des standards de mesure de la performance des
procédés photo catalytiques, pour faciliter les développements
industriels possibles. Ces travaux connaissent un développe-
ment au plan européen, ce qui offrira l’opportunité de propo-
ser les méthodes des chercheurs français en Europe.

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Le démarrage dès 2004 de réflexions au plan européen sur les


nanotechnologies a révélé le besoin de disposer de référentiels
encadrant le développement industriel de ce secteur afin de
rassurer les utilisateurs de ces produits. Des travaux de nor-
malisation ont démarré au plan international sur les nanotech-
nologies en 2005, pour élaborer des références qui fourniront
un cadre de travail sur les nanoparticules (terminologie, no-
menclature, méthodes de mesure et de caractérisation, bonnes
pratiques en santé et sécurité au travail). Ces normes, qui se-
ront reprises à l’identique en normes européennes, devraient
rassurer les acteurs (pouvoirs publics, utilisateurs, consomma-
teurs …) et donc accélérer le développement industriel des na-
notechnologies partout dans le monde.
Le développement du véhicule électrique nécessitera des en-
tentes entre constructeurs sur de multiples interfaces :
• Batteries (technologie, interfaces, durée de vie, di-
mensions…) ;
• Techniques et stations de chargement ;
• Prises et connecteurs ;
• Communication aux interfaces: réseau-station-
chargeur-batterie-véhicule-utilisateur ;
• Matériaux et composants ;
• Moteurs électriques ;
• Énergie électrique: origine, stockage, comptage.
Il ne pourra donc se déployé sans l’existence de normes d’in-
teropérabilité, de dialogue et de sécurité permettant de diffuser
et d’industrialiser les technologies à développer, de soutenir
des business models adaptés, et de mettre en œuvre des poli-
tiques publiques volontaristes (adaptation des infrastructures).

7.3 Une stratégie à construire


Lorsqu’elle est anticipée le plus en amont possible dans le processus d’innovation, la norma-
lisation permet aux porteurs des innovations (qu’elles soient technologiques ou non) d’acquérir
une position concurrentielle. Les Allemands sont ainsi devenus leaders mondiaux dans le do-
maine des lasers, en établissant des normes reconnues au niveau international sur toutes les
applications des technologies du laser (frittage, découpage abrasion…).

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Figure 4 La puce RFID


Au même titre que les entreprises ont des stratégies en matière de propriété intellectuelle, elles
doivent réfléchir à leur stratégie en matière de normalisation et intégrer cette préoccupation le
plus en amont possible dans leur réflexion.
Historiquement, la normalisation intervenait plutôt à la fin du développement d’une innovation,
lorsque le produit était suffisamment mature et maîtrisé, et que les problèmes de qualité ou de
compatibilité apparaissaient sur le marché. Les cycles de développement des produits et ser-
vices s’étant raccourcis, il convient pour une entreprise innovante de s’interroger pour voir s’il
est opportun ou non d’établir une norme sur l’objet innovant et, si tel est le cas, sur le moment
adéquat pour engager un travail de normalisation.
La stratégie d’une entreprise en matière de normalisation peut évoluer au cours du temps ; elle
doit tenir compte de plusieurs paramètres (stratégie de développement de l’entreprise sur les
marchés, positionnement du portefeuille de produits de l’entreprise, position de leader ou non
sur le marché, position de la concurrence, maîtrise technologique de l'innovation ou capacité à
l'acquérir, stratégie d’évaluation de la conformité du nouveau produit, attentes des acteurs et de
la société civile …) et d’une analyse de risques pondérant chacun de ces paramètres.
En Allemagne, ces éléments sont bien connus et les industriels développent souvent les normes
en parallèle des travaux de recherche pour être les premiers à proposer des règles du jeu au
marché. Au même titre que les brevets, la normalisation doit être utilisée comme outil de valo-
risation, mais aussi comme outil de compétition à l’international, pour acquérir une position
dominante. « Qui fait la norme, détient le marché » estiment les allemands, qui ont bien compris
l’intérêt de la normalisation. Les chercheurs français, les acteurs de la valorisation des innova-
tions et les entreprises innovantes doivent donc intégrer la normalisation dans leur stratégie de
développement d’innovations, pour que la France regagne une place forte à l’international.

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Figure 5 "Qui fait la norme, détient le marché"


Cette approche commence à se développer en Europe sous le nom « d’approche intégrée » de
la normalisation à l’innovation et à la recherche.

8 Comment prouver la conformité aux normes ?


La conformité aux normes peut faire l’objet d’une déclaration du fournisseur sous sa seule res-
ponsabilité (auto-déclaration). Il s’engage par-là sur la qualité de sa production, de ses presta-
tions ou de son organisation.
Le fournisseur ou le client peut aussi demander que cette conformité soit attestée par un tiers,
(laboratoire, organisme d’inspection, organisme de certification…), qui se charge de vérifier
que le produit, le service ou le système concerné répond aux exigences de la norme.
Selon le guide ISO/CEI 2, la certification est une procédure par laquelle une tierce partie 8 donne
une assurance écrite qu’un produit, un processus ou un service dûment identifié est conforme
aux exigences spécifiées.

8
Organisme tierce partie : organisme indépendant en dehors des structures du fournisseur et de l'utilisateur du produit.

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Régies par le Code de la


Certification
Produit
Consommation

Régies par le Code de la


Services
Consommation

Personnes

Systèmes de Management
(Qualité, sécurité,
environnement)

La certification concerne :
• Les produits (marque NF…) ;
• Les services (marque NF Service…) ;
• Les personnes (qualification de personnel, contrôleur technique d’ascenseurs, diagnos-
tiqueur immobilier …) ;
• Les systèmes de management reposant sur des normes (qualité, sécurité, environne-
ment).
L'inspection est une partie de la visite de site relative à l'examen d'un produit/service et à l'ap-
préciation des moyens spécifiques mis en œuvre pour assurer sa conformité aux exigences
fixées dans les Règles de certification. Les organismes d’inspection réalisent les essais et les
audits.

9 Organisation de la normalisation en France et dans le monde


9.1 Des normes pour faciliter les échanges dans le monde
La référence aux normes dans les transactions commerciales, publiques ou privées à l’échelle
nationale, européenne mais surtout mondiale, donne accès aux marchés. Et ce sont 90% des
travaux de normalisation qui sont réalisés à l’international. D’où l’intérêt de se pencher sur
l’organisation de la normalisation aux plans national, européen et international, qui sont les
trois échelons géographiques de déroulement de la normalisation.
De nombreux pays sont dotés d’un organisme national de normalisation, dont le rôle est de
produire des normes nationales et de participer à l’élaboration des normes internationales et/ou
européennes (s’il s’agit d’un organisme européen).

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Figure 6 Genèse d'une norme


L'élaboration des normes, au plan européen et international, est réalisée au sein des « Comités
Techniques » qui rassemblent les experts des délégations nationales des pays participant aux
travaux. Leur rôle est de défendre les positions de leur pays tout au long du processus d’élabo-
ration des normes. Les organismes nationaux mettent en place des commissions de normalisa-
tion rassemblant l’ensemble des parties intéressées et impactées par les travaux, afin de définir
les positions nationales et de contribuer aux travaux.
Par ailleurs, sur le plan international et européen, la normalisation s'est organisée autour de
grands secteurs d’activités : les télécommunications, l'électricité/électrotechnique, et les autres
domaines, chaque secteur possédant ses propres structures de normalisation, tant au plan euro-
péen ou qu'international. Historiquement, c’est le secteur des télécommunications qui a le pre-
mier élaboré des normes internationales (au sein de l'IUT*), puis le secteur électrotechnique (au
sein de la CEI*). Les normes des autres secteurs sont développées au sein de l'ISO*.
Les organismes de normalisation européens ont été créés plus récemment, dans le cadre de la
construction de l'espace économique européen (ETSI*, CENELEC*, CEN*)
(* : Ces organismes sont détaillés dans les paragraphes suivants).
Sur le plan national, la normalisation est organisée au travers d'un organisme de normalisation,
mais la représentation des intérêts nationaux au sein des différents organismes internationaux
et européens varie selon les pays.
Sur le plan national, l’AFNOR9 est chargée de représenter les positions de la France à l'ISO et
au CEN. Dans certains secteurs, l’AFNOR peut déléguer ce rôle au BN compétent. Dans

9
https://www.afnor.org/

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d’autres pays, les organismes de normalisation nationaux (par exemple le DIN en Allemagne,
le BSI au Royaume-Uni, l’AENOR en Espagne, l’ANSI aux Etats-Unis ou le JISC au Japon…)
ont le même rôle.

Normes internationales : reprise volontaire

Niveau
UIT
UIT ISO
ISO CEI
CEI international

Niveau
AFNOR UTE français

Niveau
ETSI
ETSI CEN
CEN CENELEC
CENELEC européen

Télécommunications Autres domaines Électricité Électrotechnique

Normes européennes : reprise obligatoire

Figure 7 Organisation de la normalisation

9.2 Organismes de normalisation européens


Les organismes de normalisation européens reconnus officiellement par la Commission
Européenne sont :
• CEN : Comité Européen de Normalisation, association de droit belge créée en 1961,
basée à Bruxelles, qui regroupe 32 comités membres nationaux et 17 membres affiliés.
• CENELEC : Comité Européen de Normalisation Electrotechnique, association de droit
belge créée en 1973, basée à Bruxelles, qui regroupe 32 comités membres nationaux et
10 membres affiliés.
• ETSI : European Telecommunications Standards Institute, créé en 1988, qui regroupe
766 organisations membres de 62 pays sur 5 continents.

9.3 Organismes de normalisation internationaux


Les organismes de normalisation internationaux sont :

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• ISO : International Standardisation Organisation, organisation non gouvernementale


créée en 1947, basée à Genève, qui regroupe 163 comités membres.
• CEI : Comité Electrotechnique International, organisation non gouvernementale créée
en 1906 et basée à Genève, qui regroupe 59 membres et 22 membres associés,
• UIT : Union International des Télécommunications, créée en 1865 et basée à Genève,
compte 192 états membres et plus de 700 membres et associés.

9.4 Organisation de la normalisation en France


Le système français de normalisation est composé d'AFNOR, des bureaux de normalisation,
des experts et des pouvoirs publics.
AFNOR est l’opérateur central du système français de normalisation. Association de loi 1901
placée sous la tutelle du ministère de l’Industrie, elle a reçu des pouvoirs publics une mission
d’intérêt général, fixée par le décret n° 2009-697 du 16 juin 2009 relatif à la normalisation.
Cette mission vise à orienter et coordonner l’élaboration des normes nationales et à participer
à l’élaboration des normes européennes et internationales. Dans ce cadre, AFNOR assure :
• La programmation des travaux de normalisation (identification des besoins en nouvelles
normes, sélection des travaux de normalisation européens et internationaux justifiant
une participation française, réalisation d’études d’impact économique des normes, coor-
dination de l’ensemble des travaux de normalisation) ;
• L’organisation des enquêtes publiques sur les projets de normes élaborés par l’ensemble
des bureaux de normalisation ;
L’homologation et la publication des normes.
Les Bureaux de Normalisation : il existe 23 Bureaux de Normalisation sectoriels (BN), (mé-
canique, automobile, électricité, aéronautique…) qui gèrent les activités de normalisation di-
rectement dans leur secteur de compétence.
Les experts sont une composante essentielle du système. Ils représentent l’ensemble des pro-
fessionnels d’un secteur : organisations professionnelles, producteurs, distributeurs, consom-
mateurs, laboratoires, centres de recherche, syndicats ouvriers, organismes de prévention, as-
sociations de protection de l’environnement, administrations, acheteurs publics, collectivités
territoriales, enseignants, … Leur rôle est de siéger dans les structures de travail, d’apporter
leur compétence technique nécessaire à l’élaboration des documents, de défendre les positions
françaises lorsqu’ils participent à des travaux européens et internationaux, et de développer les
réseaux de lobbying et d'alliances pour atteindre cet objectif.
Les Pouvoirs Publics : Le Ministre chargé de l’Industrie délègue ses pouvoirs au Délégué in-
terministériel aux normes, qui assure la définition et la mise en œuvre de la politique française
des normes. Il s’appuie sur l’avis du groupe interministériel des normes, composé des représen-
tants ministériels aux normes, qui propose les orientations de la politique française des normes
et rend des avis sur toute question relative aux normes et à la normalisation. Des représentants
de ministères participent par ailleurs à de nombreuses commissions de normalisation.

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9.5 Lien entre les instances nationales, européennes et internationales

9.5.1 AFNOR, comité membre français du CEN et de l’ISO


AFNOR est le comité membre français du CEN et de l’ISO ; elle y représente des positions
françaises.
Les normes européennes sont obligatoirement reprises dans les collections nationales de normes
(elles deviennent ainsi des NF EN …). Elles annulent et remplacent les normes nationales pré-
existantes et assurent une véritable harmonisation technique. L’Europe est ainsi la seule région
du monde à bénéficier d’un outil normatif aussi puissant.
Les normes internationales ne sont pas obligatoirement reprises dans les collectivités nationales
(si elles le sont, elles deviennent des NF ISO …).

9.5.2 Rôle des comités membres


Le rôle des comités membres du CEN ou de l’ISO est de :
• Mettre en place des commissions « miroir », chargées de suivre les travaux européens
ou internationaux,
• Définir la position de leur pays lors de ces travaux,
• Peser au sein des instances de travail européennes ou internationales pour faire prendre
en compte leur position ou pour promouvoir des sujets portés par leur pays,
• Mandater des experts pour défendre les positions nationales au sein des instances de
travail européennes ou internationales.
A la demande des acteurs, un comité membre peut également être amené à piloter des instances
de travail CEN et ISO (comités techniques, sous-comités ou groupes de travail), assurant ainsi
un leadership au niveau européen ou international.

10 Elaboration d’une norme


10.1 Expression d’un besoin
L’élaboration d’une norme naît de l’expression d’un besoin. Ce besoin peut être exprimé par
n’importe quel acteur économique (entreprise, fédération professionnelle, administration, utili-
sateurs …).
L’opérateur du système de normalisation (AFNOR ou Bureau de Normalisation sectoriel) vé-
rifie alors l’opportunité d’engager des travaux de normalisation sur le sujet proposé, souvent en
réalisant une étude d’opportunité, à la fois technique et politique (vérification d’un accord des
parties prenantes pour engager des travaux de normalisation).
Si le besoin d’une norme est confirmé, le sujet est inscrit au programme de travail. Une com-
mission de normalisation est alors constituée et les parties prenantes intéressées (entreprises,
pouvoirs publics, laboratoires, associations de consommateurs, ONG …) sont invitées à parti-
ciper aux travaux.

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10.2 Un processus formel


La commission de normalisation est animée par un président et un secrétaire (assuré par AF-
NOR ou un bureau de normalisation sectoriel). Ils pilotent ensemble les travaux pour aboutir à
un consensus des membres de la commission.

Figure 8 Elaboration d'une norme


Les Commissions de Normalisation fonctionnent en mode projet, ce qui permet de définir très
précisément la mission de normalisation, son enjeu, son contenu, le type de norme envisagé, les
partenaires impliqués et le calendrier. Dans ce cadre, les travaux de normalisation sont contrac-
tualisés.
Le projet de norme est rédigé généralement par un expert ou un groupe d’experts, et proposé à
la commission de normalisation qui débat du contenu du texte proposé.
Lorsque les membres de la commission de normalisation atteignent un consensus sur le projet
de norme, AFNOR lance une enquête publique (de deux mois lorsqu’il s’agit d’une norme ho-
mologuée), au cours de laquelle toute personne intéressée par le projet est invitée à émettre des
commentaires (sous forme anonymisée), à la fois techniques et rédactionnels. Le texte du projet
est mis à disposition du public gratuitement pendant toute la durée de l’enquête. L’objectif est
de s’assurer que le projet répond à l'intérêt général et vérifier qu'il ne soulève aucune objec-
tion de nature à en empêcher l'adoption. Les enquêtes publiques sur les normes sont en France
organisées par AFNOR, via son site Web (http://www.enquetes-publiques.afnor.org/).

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Les commentaires recueillis sont ensuite examinés par la commission de normalisation élargie
aux auteurs des commentaires. Le projet de norme est amendé en fonction de la pertinence des
commentaires reçus.
Lorsque le texte modifié est finalement approuvé par la commission de normalisation, AFNOR
peut le publier sous forme d’une norme homologuée. L’homologation de la norme est pronon-
cée par le Directeur Général d’AFNOR, par délégation du conseil d’administration d’AFNOR.
Une fois la norme publiée, elle fait l’objet d’un suivi régulier pour vérifier la nécessité de la
maintenir ou de la réviser.

11 Comment participer à la normalisation ?


11.1 Agir plutôt que subir …
La normalisation est un outil stratégique pour les organisations. Contribuer aux activités de
normalisation peut donc avoir un impact direct sur la compétitivité des entreprises. C‘est pour-
quoi il est important que les acteurs socio-économiques contribuent directement aux activités
de normalisation, en particulier lorsqu’elles sont internationales. Chaque acteur a un pouvoir de
décision ; il vaut donc mieux être acteur de son avenir que subir des documents élaborés par
d’autres…
Différentes solutions sont possibles pour agir :
• Organiser une veille sur les activités de normalisation ;
• Participer aux travaux de normalisation pour agir sur le contenu des normes ;
• Proposer un nouveau sujet de norme.
L’organisme de normalisation compétent devra être contacté pour envisager ces différentes
possibilités.

11.2 Participer, c’est simple !


Tout acteur intéressé peut demander à participer aux travaux d’une commission de normalisa-
tion. Pour connaître les travaux de normalisation en cours, le portail d’AFNOR présente la liste
des programmes de normalisation :
• en cours : http://www.afnor.org/fr/metiers/normalisation/gpn/les-grands-programmes-
de-normalisation,
• ainsi que la liste des nouvelles commissions de normalisation : http://www.af-
nor.org/fr/metiers/normalisation/panorama-normalisation/nouvelles-commissions-de-
normalisation-et-groupes-d-experts-du-mois%20
La demande de participation doit alors être adressée à l’organisme de normalisation concerné
(AFNOR ou Bureau de Normalisation sectoriel).
L’activité des commissions est gérée sous forme de projets qui nécessitent l’apport technique
des participants et leur contribution financière à la couverture des prestations offertes par les
organismes de normalisation. Certaines catégories d’acteurs (PME, organismes de recherche
publics, enseignants chercheurs, associations de consommateurs, syndicats de salariés) sont
exonérées de toute participation financière.

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Tout participant à une Commission de Normalisation peut suivre les travaux et s’impliquer à
différents niveaux :
• Membre d’une commission française ;
• Expert français mandaté pour représenter la France dans des instances de normalisation
européennes ou internationales (au sein de la délégation nationale) ;
• Président d’une Commission de Normalisation nationale ou d’un comité technique eu-
ropéen ou international ;
• Animateur d’un groupe de travail français, européen ou international.
Un acteur économique qui intègre une commission de normalisation participe directement à la
production des normes qui structureront les marchés de demain.

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