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Mercure galant

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. Mercure galant. 1699-04-01.

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l'air une partie dont cet Elé-
ment est composé. L'air est
fluide, l' eau l'estaussi. C'est
pourquoy l'hirondelle qui ap-
paremment aime beaucoup
son air natal en cette contrée,
se trouve mieux d'y demeu-
rer en cet e f
cfiar,en attendant
le Printemps,que d'entrepren-
dre de palier les mers pour
trouver un païs chaud.
Vous me demandez avec
trop d'empressement la fuite
de ce que l'Ambassadeur de
Maroc a dit sur tout ce qu'on
luy a fait voir depuis qu'il
est arrivé en France, pour
ne pas
ditc. t~; _;
latrsfaire voflre curio-.

coup
,
Ayant esté voir Madame
de S. Olon il y trouva beau-
de Dames qu'elle avoit
fait assembler pourgroffir3&
orner compagnie. Sonap-
la
partement estors magnifique
& bien éclairé. Quoique le
Ramadan de l'Ambassadeur
fitfr paffé, il ne mangeoit en-
core alors que le fair parce
,
qu'il avoit prolongé fan jeune
de deux mois par dcvorion ôc
,
comme on doit avoir besoin
de manger quand le soleil
est couché, & qu'on n'a rien
pris de la journée,Madame
de S. Olon avoit eu foin de
faire tenir prest du chocolat,
& du caffé, ainsi que quan-
tité d'aurres liqueurs. On dan-
sa au son des liaurbois, & la
compagnie fut nombreuCe)
quoique choisie. Une Dame
à
demanda l'Ambassadeur s'il
n'avoit pointtrop chaud à
cause de la quantité de mon-
de qui l'entouroit, & il répon-
dit que dans le Paradis les éle-
mens estoient égaux, rd que le
nombre
noin b re d'Ang
d'Anges
esquill voyait
qu ~voy oit le
representoitparfaitement. Il
prit tant de plaisir chez M. de
S. Olon qu'il y demeura jur:
qu'à dix heures du foir, & dit
en s'en allant qu'il Je faisoit

,-
violence d'en sortir pour aller
fluper a fin Hostel, oie beau-
de monde t
attendaitdL'or-
dinaire.
coup

Il regarda beaucoup
avec
cTetonnemenr la grandeuréc
l'élevation de l'Eglise de Nô-
tre-Dame. On le mena dans
letresor decette Egli(e5oii
chasuble on
luy fit voir une qu'on
âfliira avoir esté mise par faine
Denis il y a quinze cens ans.
II dit en la regardant.Voila
une marque certaine del invin-
vïbilitédesEmpereurs de Fran-
çjié
ce que cet
A
f.:J Empire
febjugué.
elle rendre
riCL jamais

visite à
yant
M.leBaron de Breteüil, il y
vitun cabinet rempli de tres-
beaux tableaux, ce qui luy
donna lieu de dire, ,que dans
tous les aJrts la France efloit
paruenuè au Jupreme degrl,
maisquelle tenoitdes autres
l'origine de quelques sciences
sur le/quelles elleavoit ren-
cheri.
Ayantesté conduit chez
M. Bcnoift, du Cercle où,
font quantitéde Portraits en
cire, il dit, en voyant ceux
de quelques Mufalmans qui
s'estoient Iaiffé tirer en cire,
qu'ilfalloit qu'ilsfussent bien
maudits, (5 que si fumant la
Loy de Mahomet laportraitu-
re estoit un crime, celuydefaire
des portraits en cire efloit une
abomination, & que M.Benoifl
Jeroit encore plus damné que
touslesautresPeintres. Il ne
laiila pas de loüer beaucoup
ses ouvrages qu'il trouva tres-
beaux. -
Ayant veu faire l'exercice à
l'Elephant qui estoit à la foire
de saint Germain, il dit qu'il
y Avoit quantité d hommes qui
eflcientplus befles que cet ani-
mal, & que les Negres efiant de
ce nombre, leT{oy fin maistre ne
les regardait pas comme des
hommes. Il dit aprés avoir vû la
Comedie de la Devineresse,
qu'il a<voitnjû dans cette Piece

femme ;
tout ce que peut une
que la femme
méchante
sùrpassè
l'homme en malice comme elle le
furpajfi en vertu, & que la,fem-
me est Ange ou diable, riy ayant
pointde milieu.

Carnaval de Venifc
que ce spectacle efloit
,
Apres avoir vû l'Opera du
il dit,
Royal, f.5
que
que
que
leRoy

dans
efloit
les af
dans

affaires
,
les jeux
edans lesplaiftrs lemême
dans les serieuses.
Ayant été.non pas pour ren-
dre visite, mais pour voir les
appartemens de Monsieur, un
jour que ce Prince tenoit Ap-
partement,il s'écria. Ah,voila
le monde veritablement. Tout
ce qu'il y a dans le refle de l'u-
nivers f que l'ombre de
n'et ce
queje vois. Monseigneur le
Pauphin y estoit ce jour-là.
L'Ambassadeur l'examina a-
5
vec attention & dit que air l
majeflueux de ce Prince efloit
vraiment Royal. Il dit auili.
que
que la bonté de Monsieur luy
devoit donner sur les autres
Trinces[avantage que lapuf-
sânce ou la majeflé de Loüis le
Grand luy donnoit sur tous les
Empereurs "-

S'étant trouvé a un bal chez


Monsieur, oùestoit 1Madame
la Princesse de conty Doüai-
il
rière parut charmé de la
beauté de cette Princesse ôc
de Ton air doux ôc majestueux,
& dit qu'ilnefaloit que la qjûir
pourRavoir de qui elle estoit
fille- Comme les masques a-
voient eu permission d'entrer
à ce bal, &-. que rien n'estoit
plus iurprenant que larichei-
se & la diversité des habits
qui representoient toutes les
Nations du monde, sans com-
pter ceux qui avoient esté in-
ventez pour faire briller da-
vantage les personnes qui les
portoient, l'Ambassadeur dit
en sortant à M. de saint Olon,
qu'il avoitvû trois choses en
France qui ne pourvoient estre
surpassées ny mêmeégalées Ifa-
le
voir Roy, l'Opéra, le Bal'
de Monsieur.
Cet Ambassadeur avant eu
audience de Monseigneur le:
le
Dauphin,voici cornpliment
qu'il fit à ce Prince, de la part
du fils du Roy de Maroc.

L A Renommée en parcourant
les quatre parties du monde.
informé l'Empereur de Maroc
a
mon maistre f5 le Prince Mou-
ley-Zeydansonfils, ue heritier
de son Empire de la valeur @'r
,
des faits heroiques du très-
magnanime Dauphin de France,
fils duplusgrand Empereur des
Chrestiens.
Mouley Zeydan vous deman-
de, Monseigneur, l'honneur de
voBre estime,&vous prie d'a-
gréerl'offre qu'il vous fait de
la sienne, avectous les services
qui dépendent de luy mais il
,
seroit au comble de sesdesirs, si
à l'exemple des deux majestueux
Empereurs vos Peres, vousjet-
tiez.. aujourdhuy les fondemens
d'uneunion dont les fruits CilU-
sassent un jour l'envie des autres
Princes, f5 l'admiration de l'V-
nivers.
Heureux (dp mille fois heu-
reux , si également éclairé des
rayons de ces deux Soleils, je
m'aquittois avec succésd'une
commissionsiglorieuse, unissant
d'un lien indissoluble les deux
cœurs des tres dignesfils desplus.
grandsEmpereurs de la terre.
Comme cet Ambassadeur
prend la qualitéd'Amiral de
l'Empire de Maroc, il deman-
da à voir l'Amiral de France,,
&: ayant esté conduit chez ce
Prince, illuy dit, Ayant apris
le haut merité de Vostre Altesse
serenssime qui répond parfai-
tement au sang illustre dont
<vousJvrteTjg) lagrande digni-
tédont vous avez estéjugédi-
gne par le plusgrand Empereur
du monde j'ay desiré,Monsei-
,
gneur,de vous faire la reveren-
ce,e de vous demander l'hon.:..
neur de vostre estime, & fîj&-
mais le Dieu de la terre es de la
mer me donne l'occision de vous
rencontrer surcet clement sujet
à tant de diverses devantures,je
feray mon possible pour meriter

-
,
l'honneur que vous demande
aujourd'huy Monseigneur ,le
tres humbleserrviteur de V.A.S.
BEN-AISCHA Amiral
de l'Empereur de Maroc.

Ces complimens ont ététra -


duits par M.Pênes de la Croix,
si intelligent dans la langue
Arabesque,qu'on luy en a sou-
ventvû traduireen les Ilfanr.
L'Ambassadeur ayantesté
voir M.le Duc de Beauvilliers,
comme Ministre d'Etat, il dit
a près en estre forci, quepour
l'éducation des grands Princes
dont il arvoit la conduite,l'Em-
pereur de France nepourvoit jet-
ter lesyeuxsur un Ministre qui
s'en acquitast plus dignement,
(gf- que cette seuleconversation
lepersuadoitdes belles qualitez
des Princes,petits -fils de Loüis
leGrand.
M. le Marquis de Torsy é-
tant un

cet
des

Ambassadeur ,
Commissaires
nommez pour traiter avec
il dit que
la sagesse & la douceur de ce
Ministre enchmtoient tous les
Ambassaideurs,&quellesse-
roient capables de leur faire
faire les plus grandes fautes
;
quainfi il leur devrait estre
redoutable s'ils fçarvoicnt le
connoistrecomme luy.
A l'égardde M. le Comte
de Maurepas,qui estaussi du
nom bre de ses Commissaires
à la place de M. de Pontchar-
rrain, il dit qu'aprèsavoir Cott-
ru les mers pendant quarante
années il prendroit encore des
leçons de luysur ce quiregarde
l'execution de la marine, £2? qu'il
n'enavoit jamais ouy parler
arvec
sci',vec
un si grand fonds de connois-
sance, nj un détail si précis, 0-
qu'ilne s'étonnoit plus de ce qu'il
avoit Ivû à Brest, &dans les Vais-
seaux du Roy fiy du bon ordre des
Magasins,&desArsenaux,ny de
,

la bellesubordinationdesOfficiers
dela Marine,puisqu'ilsavoient
un Ordonnateur telqueceluy là.
Une Dame luy ayant de-
mandé chez Madame la Com-
tesse de Maurepas, ce qu'il
les Filles en France ,
pensoit de voir les Femmes &

mesle avec les hommes, le


pesle.
visage découvert :il répondit,
que les femmes estans venaetifes
ils
&leshommesparfaits, faisoient
un mélange de musc & d'ambre,
qui nepouvait rendre aitune bonne
o
deur.
Les effets du Miroirardent
le surprirent extrêmement à
l'O bservatoire. Il pria Mr de
Cassini d'écrire une Lettre
aux Astronomes de Maroc,
& l'assura qu'il luy en feroit
ll
-

avoir laréponse. ditqueles


Rois élevoient autant leur gloire
par l'amour pour les Lettres que
par celuy de la Guerre; que quel-

;
quesuns aimoient la Guerre, &
les autres les Lettres
Louis LE Grand aimoitJ
mais que
1
aGuerre & les Lettres en mesme
temps.
On le mena voir les Plans
les Places de guerre, qui sont
lans l'un des A ppartemens
lu Palais des Tuilleries
lui luy furent montrez par
, &

vit de Lapara. Il répondit


prés qu'on luy fit examiner
es
,
fortifications de

, tant
Places que la France n'avoit
esoin de ces Ramparts
de
pas
ayant
OUIS LE à
GRAND satrste.
admira l'adresse des Inge-
ieurs qui avoient leve ces
Plans.
Il fut si surpris devoir la Bi-
bliotheque du Koy, qu il dit
que Louis LE GRANE
estoit le
un
;
Pere desLettres,
dUjJi beautresor
bienheureux
que la
ayarJl
Fran-
çais estoient
qu'ils ne tonno^unt l
AI
;
si
man
bic"
leur bonheur
it
Etranger

tle
les
qr4c
quine le possedoient [>M
qu
des François
s'il en estoit adoré.
LesOuvrages de la Savon
nerie qu'on
avoirdéjà hitvoe
à
manda à
fait tant de
retourner.
,
cetAmbassadeur,luy avoien
qu'il
plaisir
On
d
y
fit passer par la Place dcs Vii
oires,qu'il regarda avec beau-
coup d'attention. Il
vouluten
faire le tour jusqu'à trois fois,
k, quand on luy eut expliqué
.e tujec de la construction de
cette Place, & qu'on luy eut
nommé ce l u y qui avoit fait
élever le grand Monument
,il
qu'il y voyoi se récria beau-
coup sur un amour & sur une
reconnoissance si magnifique,
& dit que s'ils'estoit tro&vé icy
il
lors de cet éta blissement, auroit
ambitionné l'honneurde contribuer

sée PAT son objet


cœur de celuy qui
,
à une depense sidigne d'estreéterni-
par le bon
l'avoitfaite
Il fut aussi tellement surpris
en voyant la grande Salle du
Palais, qu'il en fitmesurer
deux fois la largeur,& ensuite
la longueur. Il dit, qu'il n'avoit
jamais vu une si grandevoûte,
mais qu'aprés la réputation du
Parlement de Pans, cette magni-
ficence qui est extrême,estoit encore
au deBous, & qu'il sçavoit que ce
Parlement efi le Moderateur des
Loix de toute la Chrestienté an -
cienne nouvelle.
Ayant este voir l'Arsenal
& la Salle des Armes de Mr
Titon il dit que les mousquets
,
des François estoient bien courts,
ceux
-
mais que les François avoient les
bras bien longs. Comme ily a
plusieurs Machines de guerre
il
dans cette Salle, répondit à
qui luy expliquoient leurs
usages qu'il ne s'étonnoit plussi
,
la France n'avoitjamais pû estre

d'Ennemis,
subjuguée tarunJi grand nombre
puisqu'elle joignoit
laforce.
l'adrese à
Comme il efioic,à la Sama-
ritaine il vit en moins d'un
,
moment une

ce qui luy fit


prodigieuse
quantité de Peuple amassé
dire, si
,
le
que
monde se desemplissoit, la France
seroit capablede le remplacer.
.Geir une pensée que l'affluen-
ce du Peuple qu'il trouve en
France luy a quelquefois fait
repeter.
Ayantesté voir Madame
le Camus Melson, l'entretien
fut tres. vif,&tres- spirituel de
part & d'autre. Cette Dame
le regala d'un tres beau Por-
-
te lettres, & d'une Tabatière
d'or, garnie de Diamans & de
Turquoises. Il alla ensuite à
l'Opéra de Thesée où il se

, ,
recria encore plus qu'il n'avoic
fait la premiere. fois toutes
les parties de ce spectacle
l'ayant enchanté.
Le Bâtiment & les Peintu-
res de l'Hôtel des Fermes luy
parurent d'une grande beau-
té,& quand il eut esté infor-
de
,
me de l'usage ce lieu, & de

,
l'employ de Mrs les Fermiers *

Generaux il dit qu'avec des


gens attffi avift^ que ces Mrs il
ne s'étonnait pas que l'Empereur

de l'Univers :
de France sasi le plus riche Prince
& sur ce que M.c
de Saint Olon luy dit que ce
lieu là pouvoit estre regardé
comme le fondement de la
puissance & de la gloire du
Roy, par rapport aux mouve-
mens qu'il procuroit à les Ar-
mées de terre & de mer, il ré-
pondit, qu'il fçwoït bien que l'or
& l'argent estoient le ressort uni-
'Ver/el de la guerre, de tous ses
succés;mais qu'ilfalloit qu'ilcon-
vinst avec toute la. terre, que la
teste& cœur de
le Louis LE
GRAND estoient le fondement
unique le mobile imman-
,
quable de
sa gloire desagran-
deur.

vit
En allant aux Invalides il
par hazard dans la
,
Plaine
de Grenelle une Revûëdu Re-
giment des Gardes Françoises.
Mr le Comte d'Avejan en fit
les honneurs, comme Lieute-
- '- -
-J
nant Colonel , avec Mr
Traverfonne, qui en est Ma-
de

jor, & qui fit taire l'exercice


au Regiment avec le tam-
bour. On le fit ensuite défiler
Il
devant son Carosse. dit,que
des Troupes comme celles- là ne
trouveraient jamais rien qui leur
refiflafl qu ellesestoient capa-
blesderaser les montagnes, de
creuserlesrochers.
Il allaensuite aux Invalides
qu'il visita par tout, montant
jusqu'au haut du Dôme, qui
est plus élevé de vingt toises
que les Tours de nôtre Dame.
11fut reçu par MrDesroches,
qui en eu Gouverneur. On luy.
demanda si cet édifice n'estoit
point trop superbe pour des
Invalides. Il répondit,Non,
car cesont eux qui l'ont fait, &
rien ne peut estre digne du moindre
d'entreeux
leur Maistre
l'on voit bienque
a connu comme moy,
leur merite. Il souhaita d'avoir
unPlan de ce grand Edifice.
Mrde Saint 010n le dit à \¥

de Barbesieux qui luy en fit


,
donner un. MrdeSaint Olon
dit au Roy quecetAmbassa-
deur ayant vû la Venerie, il
avoit souhaitéd'en avoir deux
chiens, pour en faire present
;
au Roy ion Maistre ce qui
luy fut accordé, aussi bien que
de voir souperSa Majesté.
Il fut surpris de la beauté du
Bâtiment de la grande Ecurie
de Versailles, ainsi que de la
quantité & de la beauté des
Chevaux qu'onluy fit voir. Il
n'approuva ny les queuës cour-
tes ny le pavé mais on luy fie
connoistre qu'il y avoit beau-
coup de bois en ce Pays-cy
,
dans lesquels les longues
queuës s'embarassoient &
,
que le fable estant trop hu-
mide pour les jam bes des che-
vaux, il falloitnecessairement
du pavé, ou du bois, dans les
Ecuries,& qu'on avoit eu des
raisons qui avoient fait juger
à propos d'y em p lo y er du
pavé.
Il alla ensuite aux Appar-
temens que l'on tenoit ce jour
là. MrdeSaintOlon luyfitre-
marquer la bonté de nos Rois,
& de nos Princes, qui se dé-
t,
poüilloien pourainsi dire
de leurmajefté& de leur gran-
,
deur, pour se familiariseravec
leurs Sujets & leurs inférieurs,
& que cela, sans rien alterer
durefpedfc qu'on leur confer-
voit toujours contribuoit
,
merveilleusement à le conci-
lier leurs cœurs. Il répondit,
qu'il trouvoit cet usage admirable.
BONA UZANCA. C'estle
terme dont ilse servit, & qu'il
devroit estreétably par tout le
monde.
Ilvit ce, jour-là souper le
Roy,& Monsieur luy fit beau-
de
coup que stions, ausquelles
il répondit avec beaucoup
d'esprit &depolitesse. S.A. R.
luy demanda à quel âge ceux
de leur loy estoient obligez de
jeusner; & il répondit, à qua-
torze ans. Monsieur luy de-
manda aussi son sentiment
touchant les beautez de Fran-
ce; & il repli
WH de fort grandes.
qua, qu'il en avoit

,
Il alla le lendemain à la pe-
tite Ecurie & retourna lejour
suivant à la grande, ou il vit
montera cheval Monseigneur
le Duc de Bourgogne. Il dit,
.-

que si le S aulew sçavoit qui le


monroit ,ilde^uiendi oit douxcars-
-
meunmouton.
Ayant obtenu permission
-
duRoy d'aller voir le R-ov
d'Angleterre, alla, mrê
il y
sans ceremonie,après que M'

,
de Saint Olon eut pris jour de
Sa Majesté Britannique qui
ne laissapas de l'envoyer pren-
dre à l'Hôtellerie dans un de
ses Carosses pour le mener au
Chasteau. Il y alla surlesdeux
heures, & trouva dans une
même Chambre le Roy la,
,
Reine,Monsieur le Prince de
Galles,&Madame la Princef-
se,d'Angleterre. Des qu'il fut
a
proche du Roy, prèsle pre-
-
mier salut, il se jettaauxge-
noux de S,a Majesté, qu'il em-
*.
brada. Il se jetta aussi aux ge-
noux de la Reine,& leur fit"
un com pliment si plein dere f-
ped:) & de témoignages de re-
connoissance des bons traite-
mens qu'il en avoit reçus
estant leur Esclave qu'il ne
,
put s'empêcher de verser des
larmes enabondance. Ces lar-
mes rendirent le discours de
ses yeux encore plus éloquent
& plus pathetique que celuy
de sa bouche, & en tirérent
également de la plus grande
partie de ceux qui estoient

fut,
presens. Tout ce qu'il put dire

grâce
qu'il noubliroit jamais U
quil avoir reçue de Leurs
si
tsMajeftez gr que sa vie &
,
celle de toute safamillepouvaient
il
luy estre utiles en quelquechose, ,

la leur offroit de tout son cœur.


Leurs Majestez Britanniques
répondirent fort obligeam-
mentàces demonstrations de
reconnoissance & auJÊ offres
,
que cet Ambassadeur leur fit
de la part du Roy son Maistre.
La visite se termina par des
embrassades qu'il fit encore à
Monsieur le Prince de Galles,

,
& à Madame la Princesse
d'Angleterre ausquels il fit
present de deux sacs de dates,
& de deux douzaines de peaux
de maroquin. Il est à remar-
d'Angleterre
quer que le Roy
luy avoit donné la liberté
après trois ans d'esclavage à
,
On luy fit voir en s'enre-
tournant la Machine de Mar-
ly ce qui renouvella ses ad-
,
mirations, &luy fit dire,qu'il
n'y avoit que le Royseulcapable
d'entreprendre &- d'executer une
pareille chose am qu il/a croyoit
,
le
dans passé&dans l'aveniraufît
Dieu, le Soleil, & le
unique que
Roy. La belle vûëqu
vrit de deffas la
ildécou-
hauteur de
cette Machine luy donna lieu
aussi de se récrier sur la multi-
tude de Villes,Bourgs,Villa-
ges & Bâtimens qu'il avort
vus depuis qu'il estoit dans le
Royaume : ajoutant que /à,
-
France némit qu'une Ville, mais
si remplie dePeuple, qu'il croyait
quelleJajfiroit à rem placer le reste
du monde. si le resse du monde se
defempl'jjoit. Qaoy que cette
pensée ait du rapport à ce qu'il
dit efiant à la Samaritaine ce>
n'elt pas néanmoins touta sa;.t
la même,puifqu'il s'agissoit
la premiere fois du Peuple
qu'il voyoit sur le Pont-neuf,
& la fécondé des Bourgs & des
Villages qu'il voyoit de la hau-
teur de la Machine de Marly,
& de ceux qu'il avoit vus de-
puisqu'il estoit en France.
Il fie de grandes exclama:
tions à Saint Denis sur la beau-
té des Tombeaux & sur la ri-
chesseduTresor. Il admira le
vitrage de cette Eglise, qu'il
examina avec attention, ôc
dont il ne pouvoit retirer sa
vûë. Le Pere Prieur le reçut
à la porte de l'Eglise avec
,
plusieurs de les Religieux, &
fit joüer les Orgues lorsqu'il
sortit.
Rien ne l'a plus surpris à
Paris que la Manufacture des
Glaces du Faubourg Saint An-
toine, où la quantité de Tra-
vailleurs, dont le nom breest
de plus de huit cens, ne l'é-
onna pas moins que la ma-
niérede perfectionner leur

W Jourdan ,
ravail. Il voit quelquefois
Secretaire du
Roy,quiestun homme d'es-
prit & de merite & qui a la
,
conduite decetteManufaâu-
'e. Mr Jourdan luy a même
donné à souper, & ils ont tra-
vaillé ensemble à trouver des
moyens pour établir le Com-
merce des Glaces à Maroc.
En sortant de cette Manufac-
ture des Glaces ,l'Ambassa-
deur fut reconduit chez luy
pardessus les ramparts. Il n'y
a point de promenade plus
belle, puisqu'enmarchant en-
tre plusieurs rangs d'arbres ,1

on voit du costé de Paris une

autant de Palais,
infinité de maisons qui sont
& du
de la ampagne plusieurs
collé j
,
gros Villages, des Côteaux
admirables & de tres belles
Maisons de plaisance,& sur
,

tout celle du Pere de la Chai-


se, & 1H0Flta1deS Louis.
Lors que l'A mbassadeur al-
la à l'Acad emie de Mr d'He-
ricourt, il eut non seulement
leplaisirdevoir le manegeor-
dinaire des chevaux, mais en-
core celuy de voir coure la
-
Lancer
Lance& les Testes. Il dit qu'il
tir falloit plusdemander pourquoy
,es français viij,,quoitnt toutes
les Nations du monde,
ayant des
Ecoles comme celle là.
L'aprésdînéedumême jour
alla voir les Manufactures
les Gobelins.Je ne vous rap-
porte pointce qu'il ydit, s'é-
:ant servien plusieurs endroits
les mêmes termes pour mar-
quer sa surprise & son admira-
ion. Il passa par le Val de
Grace au sortir des Gobel ns;
mere, & de ceux des Enfans
de France. Il se recomman-
da aux prieres desReligieuses,
& dit, Ceux qui ont ainsi aban-
donné lemonde, ne regardentplus
nyla Couronne ie1Ernpire 1 &
on doit les redouterparleurs vœux
CT leurs souhaits font exaucez
sur le champ, soit pour le bien,
soit pour le mal.
Il dit après avoir vû les
Danseurs de corde qui font à
la Foire,que si ces gens-làvou-
loient aller en son Pays, ils en-
treroient dans le Serail du Roy
son Maistre, & qu'ils n'en sorti-
roient que riches, parce que le Roy
&toutes les Dames de son Serail
leur feraient des presens.
Aprés avoir vu joüer au
Jeu de Paume de la Sphere,
une partie de Paume des deux
Jourdains contre Clergé,
,
Couval, & Crucau, il dit que
lesFrançoissurpassoient toutes les
Nations Aussi, bien dans leurs
jeux, que dans leurs affairesse-
rieuses, & qu'il vouloit introduire
ce Jeu enson Pays.
* Lamaifon de Mr le Comte
de Marsan estant une des plus
belles,& des mieux meublées
de Paris, cet Am bassadeur y
sutmené, il vit d'abord le Jar*
din, dont le Parterre est de Mr
,
le Nostre Ôc regarda la face
du Jardin qui donne sur ce
.-
Parterre qui luy parut tres-
,
belle; mais lors qu'il fut que-
stion de monteraux apparte-
mens, il s'informa si Mr le
Comte de Marfan y estoit; &
ayant appris qu'il à
estoit Ver-
failles, il ne voulut point mon-
ter,& quedit lacoutume des A-
rabes estoit de ne jamais entrer
dans la maison d'un homme pe,n:
dant qu'iln'yestoitpas.
regardé
Aprés avoir avec
beaucoup d'attention & d'é-
tonnement les meubles qui
sontauGardemeuble duRoy,
ildit, Que siquelqueMonarque
pouvoit en avoir de pareils, il
estoit impossible qu'il en pustavoir
de plus beaux. Estant ensuite
passé sur le Balcon du Garde-
meuble qui regarde la Riviere,
il dit en la regardant Que
,
quandelle seroit toute d'encre,elle
suffiroit à peine pour écrire tout ce
que Mr de Saint Olon luy faisoit
'Vozr tous lesjours, de la richtsse,
de la puissance,& de la magnifi-
cence du Roy.
Il ne s'est point passé de
jour qu'il n'ait répondu quel-
que chose de spirituel & d'o-
bligeant à ceux qui l'ont en-
,
tretenu pendant ses repas.
Une Dame luy ayant dit qu'-
elle luy trouvoit plus de poli-
tesse & plus de galanterie, qu'-
on n'en croyoit aux gens de
son pays, illuy répondit,qu'un
homme nepouvoitentrer cheZun
Parfumeur, om_yrefler quelque
temps, sans en remporter quelque
odeur) & qu'il en estoit de même
de ceux de sonPays, quinepou-
voient estrelongtempsavecles Da-
mesde France ,sansprendre quel-
que-chosede-leur politesse.
Vous ferez peut-estrebien-
aise d'apprendre de quelle ma-
niere parle le Roy de Maroc
dans lesProvisions qu'il don-
Je
ne. vous en envoyé une qui
regarde l'Ambassadeur dont
je viens de vous parler. Elle
est traduite de l'Arabe en
François par Mr Petits de la
Croix,
TRADUCTION DES PATENTES
ACCORD E'ES A FIDI AB-
DALLA BENAYCHA, PAR
MULEY ISMAEL, EMPE-
REUR DE MAURITANIE,
POUR SA CHARGE D'AMI-
RAL ET SURINTENDANT
DES AFFAIRES DE MA-
RINE.

A nom de Dieuclement &


misericordieux, Ci ses bene-
dictionssoient sur notre Seigneur,
Prophète & Legislaseur Mabo-
met, sur sa famille ses Amis
en la maniéré la plus excellente.
De l'ordre du Serviteur de
Dieu, qui se confie en Ditu, qui
remet ses affaires au Seigneur,en
tout ce qu'il a de plus secret & de
plusintime, le Miralmoumelin,
ou Empereur des vrais Croyans)
qui com bat le
pour service en
la noyé du Maistre du Ciel de
la Terre,Dieu le protège & le
fasse triompher, &étendre sa ju-
rZftlrEllOn depuis l'Orient jusqu'à
l'Occident, parsa grâce &par,
sa bonté
Icyest le Sceld'or du Roy
de Maroc,contenant cesmots
en lettres d'or.
ISMAEL FILS DE CHERIF,
DE LA
QUE
PHER.
DA
Ligne
DIEu
e DE
FASSE
Hasan, :
triom-1

mots en lettres d'or.


Autour du Scel sont

Dieuveut seulement vous net-


ces
::

j
tùyer de toute foüillure, ô Princes
delamaison du Prophete, & vous
purifier entierement.
Commencement de la Pa-
tente.
CttePatente de nostre part,
Dieu haut élevé, grfajfc
que
, tres
respecter & perpetuëson Eloge
dam les Livres de gloire, où sont
décrits les faits des hommes lUs -6

stres exalte sonpouvoir jttJW


«
Cieldansleshautes dignt*
ques au
te7, &
, ) &
les bonnes œuvres
de heureux son siecle
ren-
cm son regne
toujours auguste) soit mise entre
les mains du Porteur,nostre très-
cherÉ7 bien améseal & bien ut.
nu Conseiller en nos Conseils, le
plus grand de nos Reys, le Capi*
taine général (7 Amiral ib,laU,%
Ben Àjcha, que Dieu conduise
maintienne dans la bonne vojc,
luy inspire ce qui est de sa sainte
-volonté.& le dirige parsa grace.
P ar lesquelles LettresPaten-
tes sçavoirfaisonsquemoyennant
la force&puissance du Seigneur.
Dieu,nous avonsremis entre les
mainsdudit SrBenAychal'Admi
rauté, Surintendance&comman-
dement de toutes les affaires de la
mer, dont nous l'avons tendu le
maistre absoluaprés Dieu tres-
baut que nous nous reposons en.
tierementsur luv, avec la grâce de

Jurisdiction
cretes que
,
Dieu, pour tout ce qui eji de

dans
tant aux
les
choses
publique,
cette
se-
luy
donnant les pouvoirs necessaires
suivantles loix les coutumes de
mer lesquelles il entend parfaite-
,
ment ,£$r quiluy sonfamilieres,
(Zfy conformement aux regles

maximes quise pratiquent ordi-


nairement en la Marine, obser-
ant

on
toujours

sens à la
la route
ient à la Loy Musulmane au
raison) à
qui

la
, con-

vérité
,
à la justice
CM au droit chemin;
suivant au ssi la conjoncture des
temps&^ des lieux qu'il trouvera
îjlre dela droite raison pour le
bien de l'Etat; ne doutant point
qu'il n'ait une sincere si rme in-
tention de se donner les peines,
e
roins labeursnecessaires àtexé-
cution des affaires 0* des projets
avec bon meur conseil, précau-
tion & vigilance dans tous les
momens, mais principalement lors
qu'il traitera, négociera & termu
neta des affairesavec toutes les
Nations Chrestiennes , pour Itf-
quelles choses nous nous reposons
surDieu, puis sur Luy comme
il est necessaire, (7 nous nous con-
sions entièrement en luy les luy
remettant
col le
es
Collier
,
mains
de
£?* ,
luyrnrttant
laditeSurin-
au
tendance de la Marine, & ceU
àcausedece-que nous avons connu
en luy
,
& de ce que nous avons
éprouvédeluy de probité suffisan-
ce bonne intention ,
vigilance la-
beur infatigable, bon conseil pru-
dence sagesse envers DieuC
envers celuy que Dieu a faitson
Vicaire au commandement de (es
Peuples danstoutes les affaires
,
y èvcnemens qui surviennent,
&aussiàcausede l'attache, bonne
mitié C-M
fidelité inviolable O*
inébranlablequ'il a pour nostre
Personne,dont il a depuis tres-
longtemps l'approche & l'accés,
gr pour raison de ses anciens ser-
vices,estant le plus habile £7* ca-
fybU de commander la mer omfut
la Marine, &parce qu'il en a un
plus long usage & pratique, &
qu'ilpossedeune plus parfaite con-
noissancedecequi regardelesgens
de mer, Officiers, Matelots, Ér
autres Marins; considerant qu'il
entend mieux que qui que ce soit
se qui convientàla fonftion iA^
miral & de Surintendant de la
Navigation & à toutes leurs cir-
constances,éstant bienpersuadé qu'il
observera & executeraponctuelle-
ment & exactement tout ce qui
regarde lagrande Charge que nous
luy avons miseen main, &qu'il
(y comportera avec toute L'assi..

en ces sortes ;
duité,sincerité&religion requises
d'occasions qu'il
gardera Dieu tres haut dans tou-
re-

tes les affaires qui surviendront


secretes que publiques,
,
qu'il
tant
marchera dans lesvoyesde mge-l
M~c,~7' qu'ilsuivra la route de
la ~c~~yc~rsincerité quidirigent
à bons accés enversDieu &envers
son bienheureux Prophete, & les
Musulmans àtoutmoment& en
touttemps Voulons & ordonnons
qu'ilsoitobey detous en l'exercice
& fonction de sa Charge cm de
sondit Ministere d' Amirauté, &
Surintendance generale de noflre
Marine. Défendons tres expres-
sement à toutes personnes,dequel-
que qualité & condition qu'ils
puijjent être,de luydesobéiren fejdi*
tes fonctions, try de résisteraucune-
mentà sesordres,ny de luycontester
ny disputer aucune chose de ce qui
regarde l'exerciceabsolu de sa son-
ssion c-deion Ministere peineà
de desobéissance au Souverain>
priant le Seigneur de concourir
avec nous Ér avec luy à l'accom-
plissement desa divinevolontéen
coeurc7 en conscience. Enjoignons
au surplus à toutes personnes qui
ces presentes Lettres verront, de
mettre leur teneur à entiere &
y
parfaiteexecution, liens contra-
rier ny sy opposer en aucune ma-
niere, O* sous quelque prétexte
que ce puisseestre
,
e
cela abso-
lument Car telle est nostre inten-
tion &volonté souveraine & le
plut. Ecrit le dela Lune de
15
Rabyaul vel l'an de l'Egire du
grand Prophete Mahomet mo*

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