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B2SD Confection © 2020

Tous droits reservés®2020


M. BADJI
Lycée Aline S. Diatta
(OUSSOUYE)

M. SONKO
Lycée Mouhamadou M. Mbacké
(DIOURBEL)

M. SALL
Lycée Djibidione
(BIGNONA)

M. DIEDHIOU
Lycée de Ndiagne
(LOUGA)

M.BAYO
Lycée Colobane
(GOSSAS)

L’expérience au service de l’enseignement

Nom : -----------------------------------------------------------
Prénom : -------------------------------------------------------
Classe : --------------------------------------------------------
Etablissement : ---------------------------------------------
Année Scolaire : ---------------------------------------------

Conception
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papemoctar.sall1@education.sn Tel : 77 990 51 08
Tel : 77 990 51 08 0
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L&S

HISTOIRE Programme d’Histoire 2nde


INTRODUCTION
Leçon 1 : Histoire : Définition, Objet et Importance………………………….……………………………………………….
Leçon 2 : Problématique de l’histoire africaine : sources et procédés d’investigation…………………...…….
1ere PARTIE : LA PREHISTOIRE AFRICAINE
Leçon 3 : L’Afrique Berceau de l’humanité………………………………………………………………………………………
Leçon 4 : Les Civilisations Paléolithiques…………………………………………………………………………………………
Leçon 5 : La Révolution Néolithique et ses Conséquences…………………………………………………………………
Leçon 6 : Préhistoire et protohistoire du Sénégal…………………………………………………………………………….
Leçon 7 : Initiation à la technique de la dissertation…………………………………………………………………………
2e PARTIE : LES CIVILISATIONS DE L’AFRIQUE ANCIENNE
Leçon 8 : La Civilisation de l’Egypte Pharaonique……………………………………………………………………………
Leçon 9 : Axoum…………………………………………………………………………………………………………………………….
Leçon 10 : La Méditerranée et le monde noir …………………………………………………………………………………
Leçon 11 : A.C. Étude de la parenté entre la civilisation égyptienne et le reste de l’Afrique : exemple
du Sénégal (sous forme de dossiers et/ou d’exposés) ……………………………………………………………………….
3e PARTIE : L’AFRIQUE OCCIDENTALE DU VIIème AU XVIIème SIÈCLE
Leçon 12 : Les civilisations du Soudan médiéval (Ghana, Mali, Songhaï) : organisation sociale et
politique, vie économique, culturelle et religieuse……………………………………………………………………….
Leçon 13 : Le processus d’islamisation en Afrique occidentale (introduction, extension et impact)..…
Leçon 14 : L’empire du Jolof……………………………………………………………………………………………………………
Leçon 15 : L’empire du Gaabu………………………………………………………………...………………………………………
Leçon 16 A.C. Initiation à la technique du commentaire historique……………………………………………..…….
4e PARTIE : LA TRAITE NEGRIERE ET SES CONSEQUENCES
Leçon 17: La traite arabe (origines, extensions, conséquences en Afrique et en Asie) ……………………….
Leçon 18 : La traite atlantique…………………………………………………………………………………………………………
Leçon 19 A.C. Dossier sur la traite au Sénégal………………………………………………………………………………….
5e PARTIE : L’AFRIQUE DU XVIIIème SIÈCLE A LA VEILLE DE LA POUSSÉE IMPÉRIALISTE
Leçon 20 : La révolution Torodo…………………………………………………………………………………………………….
Leçon 21 : L’empire d’El Hadji Omar Tall……………………………………………………………………………………...
Leçon 22 : L’empire Zoulou de Tchaka……………………………………………………………………………………………
6e PARTIE : L’EUROPE ET L’AMERIQUE DE 1776 A 1870
Leçon 23 : La révolution américaine……………………………………………………………………………………………….
Leçon 24 : La révolution française de 1789…………………………………………………………………………………….

Leçon 25 : L’indépendance d’Haïti……………………………………………...……………………………………………………

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REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERE DE L’EDUCATION
INSPECTION GENERALE DE L’EDUCATION
COMMISSION NATIONALE D'HISTOIRE ET DE GEOGRAPHIE

Programme consolidé d’histoire – Septembre 2004.


CLASSE DE SECONDE
INTRODUCTION AU PROGRAMME D’HISTOIRE DU SECOND CYCLE
A. PRINCIPES GÉNÉRAUX :
Au terme des études du premier cycle, la majorité des élèves ne fera plus de l’histoire, certains iront
directement dans le circuit productif et d’autres s’orienteront dans l’enseignement supérieur vers des
filières professionnelles ou les facultés. Dans ce sens, le programme du second cycle, qui reprend celui du
premier pour un approfondissement, s’étalera jusqu’aux années 1990. Dans la mesure où on vise à former
un citoyen autonome, acteur de développement économique et social, le programme se doit de donner une
base solide en Histoire.
Une bonne maîtrise de l’histoire est nécessaire au terme du second cycle. Cette formation en
Histoire devra permettre aux élèves de comprendre et de transformer leur environnement politique, social
et économique, de s’y mouvoir.
Le Programme Pédagogique Opérationnel ainsi défini dans ses objectifs devra prendre en charge
l’Histoire de l’Humanité depuis la préhistoire jusqu’à la période contemporaine, plus précisément jusqu’aux
années 1960, avec comme caractéristiques générales :
 Une conception de l’histoire qui donne la priorité :
- aux faits de civilisation,
- aux rôles des peuples dans les transformations politiques, sociales, économiques et culturelles,
- aux interactions entre les différentes aires culturelles ;
 Une plus grande prise en compte de l’histoire de l’Afrique ;
 Un recentrage sur l’histoire du Sénégal à travers une étude globale et approfondie. Dans la
réalisation des objectifs ci-dessus énumérés, la continuité historique sera étayée par une étude
synchronique et/ou diachronique permettant de prendre en charge la durée en histoire, et
l’évolution dans l’espace. Le choix d’une telle démarche est de placer l’apprenant au centre de
l’action éducative avec comme implications un contenu matière déterminé par des compétences et
des comportements attendus de sa part à la fin de la formation.
B. BUTS DE L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE
La pédagogie par objectifs devra sous-entendre la réalisation des buts assignés à l’action éducative.
Dans cette perspective, l’élève de l’enseignement secondaire général et technique, de manière progressive,
doit :

1. Au plan du savoir :
 S’approprier les connaissances essentielles à la compréhension de l’histoire de son pays, de son
continent et du reste du monde ;

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 faire preuve d’une solide culture historique de base pouvant lui permettre de distinguer
le fait historique et de comprendre la relativité en histoire.
 De mobiliser les connaissances acquises pour la résolution de problèmes.
2. Au plan du savoir-faire, être capable :
 D’utiliser la démarche historique pour recueillir, classer, organiser des informations ;
 De faire preuve d’esprit critique par rapport aux informations reçues ;
 D’analyser un document historique ;
 De comparer des documents historiques ;
 De procéder à des analyses et synthèses de documents ;
 D’exploiter tout support historique ;
 De transférer les connaissances acquises dans des situations nouvelles ;
 De réaliser des croquis, schémas, cartes ou graphiques à partir de données.
3. Au plan du savoir-être, être en mesure :
 De comprendre les finalités et saisir les enjeux de l’étude de l’histoire ;
 D’être mieux motivé dans l’étude de son histoire nationale ;
 De faire preuve de jugement personnel ;
 De faire preuve d’objectivité ;
 D’être plus enraciné dans sa culture et de rester disponible et ouvert aux autres cultures.
4. Au plan du savoir-devenir :
 Avoir le goût de l’histoire
 Œuvrer pour que l’histoire devienne un levier pour le développement politique, économique,
social et culturel
 Se percevoir comme objet et acteur de l’histoire
 S’inspirer de l’histoire pour être un vecteur de changement positif et durable.

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L&S
Histoire

P. JOUBERET, les temps préhistoriques, hachette, 1979.

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Leçon 1 : Histoire : Définition, Objet et Importance


Objectifs de la leçon
Objectif Général : A la fin de cette leçon, l’élève doit être en mesure de comprendre l’objet et l’importance de
l’histoire.
Os1 : donner une définition appropriée de l’histoire
Os2 : connaitre le champ d’étude de l’histoire
Os3 : cerner l’importance de l’histoire

Introduction :
L’histoire, vue son importance dans l’étude des sociétés et dans l’évolution de
l’homme, se révèle être une discipline essentielle voire indispensable pour quiconque
souhaite comprendre le passé. En d’autres termes, l’histoire est la mémoire des
sociétés humaines. Elle est le récit de la vie. Son importance pour l’homme fait dire
à Alain Foka : 1« nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car
un peuple sans histoire est un monde sans âme ».
Elle s’intéresse essentiellement à l’étude du passé (évènements d’hier). L’histoire est
une discipline très importante.
I) Des tentatives de définitions :
Plusieurs tentatives de définitions concordent à donner à l’histoire la définition selon laquelle,
l’histoire est une science tournée essentiellement dans l’étude du passé.
Dans son sens académique, l’histoire est considérée comme une science qui étudie, raconte et
explique selon une méthode rigoureuse la succession des évènements (révolution, guerre, régime…)
qui se sont déroulés dans le temps.
Pendant longtemps, l’histoire était considérée comme le récit des évènements qui avait
bouleversé la vie des hommes.
Aujourd’hui, cette discipline dépasse le cadre des évènements, elle s’intéresse à l’étude des
civilisations. Elle est le moyen opératoire qui permet à l’homme de suivre et de comprendre les principales
phases de sa propre évolution culturelle et sociale dans le temps et dans l’espace. Autrement dit, elle est
la lecture patiente et difficile de tout le cheminement culturel de l’homme sur terre.
1. Quelques définitions :
En Voici quelques définitions de l’histoire fournies par des historiens et académiciens :
 Selon Marc BLOCH (1886-1944) : « l’histoire est la science des hommes dans le temps ».
 Pour l’historien Henri Irénée MARROU (1904-1977) : « l’histoire est la connaissance du passé ».
Et D’après la définition du dictionnaire Le Petit Robert de 2007, l’histoire est : « connaissance et récit des
événements du passé, des faits relatifs à l’évolution de l’humanité (d’un groupe social, d’une activité
humaine), qui sont dignes ou jugés dignes de mémoire ; les événements, les faits ainsi relatés ». Toutes
ces définitions sont unanimes sur un point : le passé est le domaine de l’histoire, son champ d’étude.

1Alain Foka : est un journaliste camerounais né le 22 juillet 1964 à Douala. Il est journaliste à RFI, il est le présentateur de l’émission
ARCHIVES d’AFRIQUE

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2. Chronologie du temps historique


L’histoire peut être diviser en plusieurs périodes :
- Préhistoire : Période de l'histoire de l'humanité comprenant l'ensemble des événements
antérieurs à l'apparition de l'écriture et à l'emploi des métaux.
- Antiquité : période qui va des origines des temps historiques à la chute de l'Empire romain
- Le Moyen Age : Située entre l'Antiquité et l'époque moderne, le moyen âge est une période de
l'histoire, s'étendant de la fin du Ve siècle à la fin du XVe siècle, qui débute avec le déclin de l'Empire
romain d'Occident et se termine par la Renaissance et les Grandes découvertes.
- L’époque moderne ou les temps modernes : On considère, généralement, que les "Temps
Modernes" commencent avec les grandes découvertes qui marquent la fin du Moyen Âge et
s'achèvent avec la Révolution Française en 1789.
- L'époque contemporaine ou le temps contemporain : elle est la période débutant de la
Révolution française de 1789 à aujourd'hui, couvrant ainsi la fin de la monarchie en France, la
révolution industrielle, les guerres mondiales et le développement des moyens de
communication.
II°) L’objet de l’histoire :
L’objet de l’histoire est le passé. Principal champ d’étude et d’investigation de l’historien, le passé
est tout pour l’historien. Jouissant d’une importance capitale pour ce dernier car, il regorge d’informations
utiles à la compréhension de l’évolution des sociétés humaines, des lois et règles qui régissaient lesdites
sociétés, le passé est aussi précieux pour l’histoire que l’homme d’une manière générale.
En tant qu’être doté d’une intelligence, l’homme est toujours préoccupé à se connaitre.
Aussi bien que l’on puisse remonter dans le temps, l’homme a toujours voulu connaitre ses
origines, sa généalogie. Ainsi, il cherchait à percer le secret du passé de ses aïeuls pour s’enquérir de ses
origines généalogiques.
Des mythologies sur l’origine de l’espèce humaine se sont construites au fil des siècles et chacune
d’elle a voulu expliquer l’origine de la vie et de l’homme, en évoquant le passé à travers :
 La légende (l’Iliade et l’odyssée), le mythe (La mythologie Égyptienne ou grecque),
l’épopée (Soundjata ou l’épopée Mandingue), la tradition orale (l’histoire du continent
noir) ou écrite (les livres et écritures saintes), Le récit merveilleux, la chronique, les
annales ethniques ou nationales....
III°) En quoi l’histoire est-elle importante ?
Parler de l’importance de l’histoire revient à analyser la portée et les finalités de cette discipline
dans l’étude des sociétés humaines. Si l’histoire s’intéresse à l’étude du passé c’est parce qu’il regorge
d’informations utiles à l’homme. Cette discipline est pour l’humanité ce que la conscience représente pour
l’homme. L’histoire permet donc à chacun de connaître le passé du groupe auquel il appartient. Cependant
elle permet aussi de faire connaître le passé de toutes les sociétés humaines, d’apprécier et de mesurer les
progrès qu’elles ont accomplis dans la transformation des conditions de vie à la surface de la terre.
En enracinant l’homme dans sa culture et sa tradition, elle lui donne les moyens d’élargir ses connaissances
sur les autres civilisations humaines. Même si l’histoire cherche à conter les évènements du passé.

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Il faut comprendre que l’historien ne doit pas se limiter à raconter les évènements tels qu’il les
apprend, sans chercher à comprendre. La mission de l’historien est de redécouvrir les causes des
événements et la chaîne qui les relie. Il doit confronter ses sources. C’est la raison pour laquelle le savant
congolais Théophile OBENGA, pense que l’historien doit au préalable effectuer un travail scientifique en
suivant cette logique :
- recherche et classement des témoignages ;
- contrôle et vérification des témoignages ;
- compréhension et interprétation des témoignages.
L’historien doit donc éviter (dans la mesure du possible) les erreurs et fournir une interprétation
intellectuellement satisfaisante. En grosso modo, l’individu qui veut s’assumer est donc « invité à se
pencher sur son histoire par une recherche patiente et résolue qui se déploie entièrement sur le terrain
scientifique ».
En définitive, L’histoire est importante dans la mesure où, elle permet à l’homme de revisiter le
récit des temps anciens, de construire un présent et de bâtir un futur.

CONCLUSION :
L’histoire est donc une étude sur le passé des sociétés humaines. Cependant
cette recherche doit se soucier d’objectivité. L’historien doit s’efforcer
d’établir les faits avec toute la rigueur nécessaire dans un esprit de probité
intellectuelle. Cependant, à propos de l’histoire africaine, les historiens n’ont
pas toujours agi conformément à la vérité historique

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UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI


MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE
B2SD CONFECTION
ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020
DISCIPLINE : HISTOIRE
République du SENEGAL MIN.EDU.NATIONALE

Support L1: HISTOIRE : DEFINITION, OBJET ET IMPORTANCE


Doc 1 : Tentatives de définitions de l’histoire
L’histoire est « connaissance et récit des événements du passé, des faits relatifs à l’évolution de
l’humanité (d’un groupe social, d’une activité humaine), qui sont dignes ou jugés dignes de mémoire ;
les événements, les faits ainsi relatés ». Définition du Petit Robert (2007).

1 a : Mémoire des sociétés


L'histoire est la mémoire d'un peuple, d'un continent, de l'humanité tout entière. Elle nous aide à
comprendre comment notre société est arrivé à son organisation actuelle. Elle nous aide à comprendre le
présent. Elle nous montre ce qu'elle doit au passé, ce qu'elle en a conservé, ce qui a été abandonnés ou
transformé. L’histoire nous enseigne sur ce que notre pays a apporté aux autre, ce qu'il en a reçu, ce que
nous avons fait ensemble, mais également ce qui nous a opposé ou séparés. L’histoire nous permet de suivre
l'évolution de notre civilisation, des premiers hommes à aujourd'hui. www.superprof.fr

Doc 2 : Vouloir rétablir le passé par une connaissance indirecte


Les caractères les plus apparents de l’information historique entendue dans
ce sens restreint et usuel du terme ont été maintes fois décrits. Les faits qu’il étudie,
l’historien est, nous dit-on, dans l’impossibilité absolue de les constater lui-même.
Aucun égyptologue n’a vu Ramsès, aucun spécialiste des guerres napoléoniennes n’a
entendu le canon d’Austerlitz. Des âges qui nous ont précédés, nous ne pouvons
parler que d’après témoins. Nous sommes, à leur égard, dans la situation du juge
d’instruction qui s’efforce de reconstituer un crime auquel il n’a point assister, du physicien qui, retenu à la
chambre part la grippe, ne connaîtrait les résultats de ses expériences que grâce aux rapports d’un garçon
de laboratoire. En un mot, et par contraste avec la connaissance du présent, celle du passé serait
nécessairement indirecte.
Marc Bloch, L’Apologie pour l’histoire ou le métier d’historien, 1974, p. 51

Doc 2 a : L’histoire : le point de vue de Théophile Obenga


L’histoire est une « enquête », une « recherche », une « étude sur le passé des
sociétés humaines ». Elle est sûrement la plus ancienne des connaissances de
l’homme qui a voulu s’enquérir sur ses propres origines, sur ses propres
généalogies, à travers la légende, le mythe, l’épopée, le récit merveilleux, la tradition
(orale ou écrite), la chronique, les annales ethniques ou nationales, la recherche
scientifique.
L’histoire scientifique se distingue de tous les autres modes d’expression du passé humain
(légendes, épopées, chansons de Rolland ou de Soundjata) par la critique historique qui comprend au moins

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trois opérations fondamentales : recherche et classement des témoignages (heuristique, érudition),


vérification et contrôle des témoignages, compréhension et interprétation des témoignages.
Théophile Obenga, Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Présence Africaine, 1995, pp. 362-363

Frise historique des Grandes périodes de l’histoire

Doc 3 : L’objet de l’étude historique


L'histoire a pour but l'étude du passé des sociétés humaines sous tous leurs aspects: leur vie à une
époque déterminée, leur activité productrice, leurs outils, les techniques de production, leur organisation,
les événements survenus. L'histoire nous permet de connaître le passé, de comprendre le présent et
d'envisager l'avenir. L'histoire renforce le patriotisme, l'unité nationale, la compréhension entre les
peuples. Elle permet également de prendre conscience de notre identité culturelle. Elle permet d'éviter les
erreurs du passé dans le futur.
www.mongosukulu.com/index.php/contenu/litterature2/histoire/1-quest-ce-que-lhistoire

Doc 4 : Importance de l’histoire :


L'histoire désigne en général les événements marquants du passé. Si nous avons intérêt à les
connaître, au sens propre du terme, c'est bien parce que la connaissance du passé est nécessaire à la
continuité de notre identité et de notre personne. Nous avons donc de bonnes raisons de trouver un intérêt
à l'étude de l'histoire. Cela est d'ailleurs vrai individuellement et collectivement... L'étude de l'histoire est
ainsi d'abord placée sous le signe d'une lutte contre l'oubli, et c'est d'ailleurs ainsi qu'Hérodote conçoit
ses Enquêtes (historia). Avec sa dimension rétrospective, l’histoire cherche à cueillir dans le passé de quoi
expliquer et comprendre son présent.
En faisant ce travail de réécriture, de mise en récit du passé, l'historien cherche à expliquer son
présent. L'étude de l'histoire nous intéresse donc parce qu'elle nous permet de faire le lien avec le passé.
Or, ce lien avec le passé est ce qui, en assurant notre continuité dans le temps, est le fondement de notre
identité.
Point de Vue d’un Philosophe, Extrait de l’article Pourquoi avons-nous intérêt à étudier l’histoire ? www.philomag.com
Citations :
« Le rôle de l’histoire dans l’existence d’un peuple est vital. L’histoire est l’un des
éléments qui permettent la cohésion des différents éléments d’une collectivité. Sans la
conscience historique, les peuples ne peuvent être appelés à de grandes destinées »
Source : (« Civilisation africaine », in Horizons, juillet-août 1957).

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REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple- Un But- Une Foi

MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE Séries : L & S


Durée : 2 heures
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Exercice d’application
A. Dissertation :
« Aucun peuple du monde qui vit aujourd’hui n’ignore son passé, son histoire ... Il est nécessaire et utile
de connaître son histoire, l’évolution culturelle de son peuple, dans le temps et dans l’espace, pour
mieux saisir et comprendre le progrès incessant de l’humanité … ».
Théophile OBENGA, La géométrie égyptienne. L’Harmattan / Khepera, Paris, 1995, p. 14.

CONSIGNE
Après avoir montré, à travers des exemples tirés de vos connaissances, l’importance de l’étude de
l’histoire dans la compréhension du passé, justifiez que l’Afrique n’est pas une terre sans histoire !

B. Commentaire de documents
Texte 1 :
L'histoire est la mémoire d'un peuple, d'un continent, de l'humanité tout entière. Elle nous
aide à comprendre comment notre société est arrivée à son organisation actuelle. Elle nous aide à
comprendre le présent. Elle nous montre ce qu'elle doit au passé, ce qu'elle en a conservé, ce qui a été
abandonnés ou transformé. L’histoire nous enseigne sur ce que notre pays a apporté aux autre, ce qu'il en
a reçu, ce que nous avons fait ensemble, mais également ce qui nous a opposé ou séparés. L’histoire nous
permet de suivre l'évolution de notre civilisation, des premiers hommes à aujourd'hui.
www.superprof.fr

Texte 2 : Importance du passé dans l’étude historique


… Aucun égyptologue n’a vu Ramsès, aucun spécialiste des guerres napoléoniennes n’a entendu le
canon d’Austerlitz. Des âges qui nous ont précédés, nous ne pouvons parler que d’après témoins. Nous
sommes, à leur égard, dans la situation du juge d’instruction qui s’efforce de reconstituer un crime auquel
il n’a point assister, du physicien qui, retenu à la chambre part la grippe, ne connaîtrait les résultats de ses
expériences que grâce aux rapports d’un garçon de laboratoire. En un mot, et par contraste avec la
connaissance du présent, celle du passé serait nécessairement indirecte.
Marc Bloch, L’Apologie pour l’histoire ou le métier d’historien, 1974, p. 51

Consignes :
1) Trouver un titre au texte. Justifier le.
2) En vous basant du texte 1 et de vos connaissances, montrer l’importance de l’histoire ?
3) Pourquoi le passé est si important pour tout historien ?
4) Expliquez brièvement (en 10 lignes au maximum) cette assertion suivante : « l’histoire est la
mémoire d'un peuple, d'un continent, de l'humanité tout entière »

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L 2 : Problématique de l’histoire Africaine : sources et procédés d’investigation


Objectifs de la leçon :
Objectif Général : A la fin de cette, l’élève doit être en mesure de connaitre les problèmes de l’histoire Africaine.
OS 1 : expliquer les problèmes de l’histoire africaine
OS 2 : citer les sources africaines et les procédés d’investigation

Introduction :
L’histoire du continent noir souffre de problèmes majeurs qui font que son étude pose
problème. Tout d’abord, le continent noir a été longtemps victimes de préjugés qui
l’ont placé dans de faux-jour à cause d’une absence d’écriture. Il était aussi considéré
par George HEGEL comme un continent anhistorique, c’est à dire sans histoire,
jusqu’à une période assez récente. Or, l’histoire a commencé en Afrique : terre
d’apparition de l’homme et des premières civilisations étatiques attestées.
Aujourd’hui encore, l’histoire africaine est mal connue ; d’où la nécessité d’une bonne
utilisation des sources historiques (documents écrits, tradition orale,
archéologie, linguistique, anthropologie).
I) Problématique de l’histoire africaine :
L’histoire du continent noir est sans conteste une histoire à problème car le continent noir a été
longtemps considéré par les Européocentristes (intellectuels, hommes de sciences, religieux) comme
étant un continent dénudé d’histoire à cause d’une absence flagrante d’écriture. Ainsi, l’Afrique s’était
retrouvée exclue de l’histoire universelle.
L’histoire africaine souffre de maux parmi lesquels on peut citer :
1) La falsification de l’histoire du continent noir :
Pendant longtemps, l’occident a nié et a refusé l’Afrique noire l’existence d’une histoire. Pour
beaucoup de chercheurs européens, l’Afrique est la partie sans histoire du monde.
Pour mieux soutenir la thèse selon laquelle, l’Afrique serait un continent anhistorique comme le
pensait G. HEGEL, des thèses racistes furent inventées et soutenues par des européens, qui, pour prouver
au monde que le continent noir n’a point d’histoire, étaient même tentés d’expliquer ces balivernes, en
faisant recours à des préjugés infondés et des mythes.
Certaines de ces aberrations avançaient même la thèse selon laquelle les Africains seraient
frappées d’immobilisme ou d’apathie congénitale et constitueraient une « race maudite parce que
descendante de Cham, fils maudit de Nohé ».
Ces détracteurs, qui ont vainement cherché à refuser à l’Afrique l’existence d’une histoire, ont
procédé dans la mesure du possible à falsifier l’histoire du continent noir. Tout cela invite l’historien africain
à se pencher à la restructuration de l’histoire africaine à travers une réécriture afin qu’il (continent noir) ne
soit plus considéré comme une terre sans histoire.
2) L’absence de sources :
Le premier problème dont souffre l’histoire de l’Afrique après la falsification, est le manque patent
de sources propre à l’Afrique, en dehors de la tradition orale (oralité) considérée par certains comme étant

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une source non fiable. Souvent, les manuscrits sur lesquels, l’historien noir se fonde pour revisiter l’histoire
du continent noir, sont édités ou sont les œuvres d’écrivains arabes ou d’occidentaux. Ce qui amène certains
à dire, que l’histoire de l’Afrique a commencé avec la colonisation, c’est le cas de Raymond MAUNY, l’auteur
de la célèbre expression « avant la colonisation, il y avait des nuits noires en Afrique »
II) Les sources de l’histoire africaine :
D’abondantes sources d’information fournissent des témoignages qui permettent à l’historien de
déchiffrer le passé africain. Ces témoignages peuvent être partiels ou erronés, fragmentaires ou inexacts.
C’est pourquoi les historiens se doivent de les considérer de manière critique.
a) La tradition Orale ou l’oralité :
La tradition orale est une façon de préserver et de transmettre l'histoire, la loi et la littérature
de génération en génération dans les sociétés humaines (peuples, ethnies, etc.) qui n'ont pas de système
d'écriture. Pendant longtemps, elle fut la principale source de l’histoire africaine. Etant le récit des
évènements qui se sont déroulés dans le temps en Afrique, la tradition orale était conservée par les
vieillards et les griots qui furent les principales dépositaires. Ces derniers avaient pour rôle de transmettre
les récits des évènements relatifs à l’Afrique aux générations futures, de bouche à l’oreille.
Ayant compris le rôle des griots dans l’histoire africaine Amadou Hampâté BA (1901-1991) à
travers une citation disait : « En Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ».
S’inspirant dans cette même perspective, l’homme politique et historien malien Alpha Oumar
Konaré affirma au cours d’une émission sur les ondes de RFI: « Si l’Afrique perd sa mémoire sonore, elle
perd sa mémoire tout court ».
 L’Oralité : une source en perpétuelle mutation :
Alors que la tradition orale est une source indispensable pour l’histoire africaine, elle est cependant
sujette à une forte critique de la part des certains historiens et des européens en général, qui la considère
comme étant une source non fiable. Pourtant toute l’histoire Grecque et de l’Europe en général provient de
récits oraux d’Homère.
b) Les sources écrites :
Les sources écrites sont plusieurs ordres :
c) Les sources antiques :
Ces sources vont des origines au VIIe siècle. Ce sont les pièces archéologiques égyptiennes et
nubiennes comme les hiéroglyphes, les papyrus, les documents épigraphiques (peintures et gravures
rupestres) et les textes des auteurs grecs et latins comme Hérodote (v. 484-v. 425 av. J.-C.), Strabon (v. 58
av. J.-C.-v. 24 apr. J.-C.), Diodore de Sicile (v. 90-v. 21 av. J.-C.), Plutarque (v. 46-v. 120), Ammien Marcellin
(v. 330-v. 400), Achille Tatius, etc. ;
d) Les sources arabes :
Elles vont du IXe au XVe siècle et sont le fait d’auteurs arabes comme Al Bakri (1040-1094), Al
Idrisi (1099-1164), Ibn Batouta (1304-1377), Ibn Khaldun (1332-1406), etc. A ces auteurs, il faut ajouter
des Africains qui ont écrit en arabe leur propre histoire comme les chroniques (tarikh en arabe) de deux
lettrés de Tombouctou : Mahmoud Kati (Tarikh el-Fettach), qui renseigne sur le règne de l’Askia Mohamed)
et Abderrahmane es-Sadi (Tarikh esSudan) ;

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e) Les sources européennes :


Elles donnent des informations sur les peuples africains depuis les premières découvertes (le Vénitien
Alvise Ca Da Mosto, venu deux fois au Sénégal par exemple) jusqu’à nos jours en passant par la période
impérialiste (missionnaires, explorateurs et administrateurs coloniaux). Par exemple :
 David LIVINGSTONE (1813-1873), René CAILLIE (1799-1838), Marcel GRIAULE (1898-1956), Maurice
DELAFOSSE, Le Révérend Père Henri GRAVRAND, etc., ont laissé des travaux remarquables sur l’Afrique.

III) Les procédés d’investigation :


a) L’archéologie :
Du grec archaios (« ancien ») et logos (« discours » puis « étude »), l’archéologie est l’étude
scientifique des cultures et des modes de vie du passé par l’analyse des vestiges matériels.
L’archéologie est ainsi devenue au fil du temps une science pluridisciplinaire, associant l’histoire de l’art,
l’anthropologie, l’ethnologie, la paléontologie, la géologie, l’écologie, les sciences physiques, etc. Ainsi, pour
établir une chronologie, les archéologues utilisent les méthodes de datation mises au point par des
chercheurs d’autres disciplines : datation par le carbone 14, le potassium argon et le test au fluor
développée par les spécialistes de la physique nucléaire, datation stratigraphique par des géologues,
évaluation des faunes fossiles par des paléontologues, etc.
Pour reconstituer les modes de vie du passé, les archéologues utilisent également des méthodes
issues de la sociologie, de la démographie, de la géographie, de l’économie et des sciences politiques.
L’archéologie est encore peu exploitée en Afrique. La plupart des travaux effectués dans le continent sont le
fait d’archéologues occidentaux parmi lesquels le paléoanthropologue et préhistorien kenyan d’origine
britannique Louis Seymour Leakey (1903-1972), les Français Jean Devisse et Yves Coppens (né en
1934), etc. L’archéologie africaine se heurte aujourd’hui à certains problèmes dont le manque de moyens
financiers et matériels et les pillages.
b) La linguistique :
C’est l’étude scientifique, historique et comparative des langues pour en établir la parenté ou les
affinités. Elle permet de déceler des contacts entre des peuples que les mouvements ont dû séparer. Grâce
aux travaux de C. A. Diop, on est parvenu à établir la parenté entre l’égyptien ancien et les langues négro-
africaines. Au Sénégal par exemple, la parenté linguistique entre le wolof, le peul et le sérère résulterait de
leur cohabitation première au niveau de la vallée du fleuve Sénégal.
c) L’anthropologie :
C’est l’étude des caractéristiques anatomiques, biologiques, culturelles et sociales des êtres
humains. Cette science est divisée en deux branches principales :
- l’anthropologie physique :
Elle étudie l’évolution biologique et l’évolution physiologique de l’Homme (homo sapiens). Par le
biais de cette méthode, on est parvenu à une classification raciale en fonction de la taille et de la forme du
crâne. Ainsi les Noirs sont dolichocéphales (crâne allongé), les Blancs sont brachycéphales (crâne plus
large que long) et les Jaunes sont mésocéphales (crâne arrondi) ;
- l’anthropologie sociale et culturelle :

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Elle étudie la vie des sociétés humaines, présentes et passées, les évolutions de leurs langues, des
croyances et des pratiques sociales. L’objet général de l’anthropologie est de faire de l’Homme et de toutes
les dimensions de la vie humaine l’objet d’un savoir positif. Par l’anthropologie culturelle, on en est arrivé à
établir une classification des civilisations en fonction des traditions et des genres de vie : « civilisations du
lait et du mil » par opposition aux « civilisations du riz et de l’huile de palme » ; le patriarcat (car le
pastoralisme est une activité dominée par les hommes) dans les sociétés nomades par opposition au
matriarcat (mode de succession utérin) dans les sociétés sédentaires (les sociétés agraires où les femmes
assurent l’essentiel des activités).

Conclusion :
Des progrès réels ont été enregistrés dans les recherches sur le passé
africain. En témoignent les nombreuses publications d’historiens africains
et occidentaux. L’historien africain a un atout maître dans la recherche
grâce à son appartenance aux peuples dont il écrit l’histoire, à la
connaissance de la langue ou des langues, des coutumes, des traditions. Mais
cet historien africain, tout comme son homologue occidental, n’est pas à
l’abri de la subjectivité.

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UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI


MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE
B2SD CONFECTION
ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020
DISCIPLINE : HISTOIRE
REPUBLIQUE DU SENEGAL RECUEIL DE COURS MIN.EDU.NATIONALE

Support L2: PROBLEMATIQUE DE L’HISTOIRE AFRICAINE : SOURCES ET PROCEDES


D’INVESTIGATION
Doc 1 : Le problème des sources de l’histoire africaine :
Les sources écrites sont sinon très rares, du moins mal distribuées dans le temps et dans l’espace.
Les siècles les plus « obscurs » de l’histoire africaine sont ceux qui ne bénéficient pas de la lumière claire et
précise émanant de témoignages écrits, par exemple les siècles qui précèdent et suivent la naissance du
Christ, l’Afrique du Nord étant à cet égard privilégiée…
Les témoins muets révélés par l’archéologie sont souvent plus éloquents encore que les témoins
de service que constituent les auteurs de certaines chroniques. L’archéologie a déjà bien mérité de l’histoire
africaine par ses prestigieuses découvertes, surtout (et c’est le cas pour plusieurs milliers de millénaires du
passé africain) quand il n’y a pas de chronique orale ou écrite disponible… Le repérage, le classement et la
protection des sites archéologiques africains s’imposent comme une priorité de grande urgence, avant que
des sites par des projets prioritaires de fouilles à grande échelle ne puissent se développer que dans le cadre
de programme inter africains soutenus par une puissante coopération internationale.
A côté des deux premières sources de l’histoire africaine (les documents écrits et l’archéologie) la
tradition orale apparaît comme le conservatoire… du capital de créations socioculturelles accumulé par
les peuples sans écriture… la multiplicité des versions…, bien loin de constituer un handicap, n’est qu’une
garantie supplémentaire pour la critique historique…
Joseph Ki Zerbo, Histoire générale de l’Afrique noire, Tome I, UNESCO, Paris, 1980-1984, pp. 25-35.

Doc 2 : L’utilité de la tradition orale dans l’étude l’histoire Africaine :


Longtemps, mythes et préjugés de toutes sortes ont caché au
monde l’histoire réelle de l’Afrique. Les sociétés africaines passaient
pour des sociétés qui ne pouvaient avoir d’histoire…. Si l’Iliade et
l’Odyssée pouvaient être considérées à juste titre comme des sources
essentielles de l’histoire de la Grèce ancienne, on déniait, en
revanche, toute valeur à la tradition orale africaine, cette mémoire
des peuples qui fournit la trame de tant d’événements qui ont
marqué leur vie. On se limitait en écrivant l’histoire d’une grande
partie de l’Afrique à des sources extérieures à l’Afrique, pour donner
une vision non de ce que pouvait être le cheminement des peuples
africains, mais de ce que l’on pensait qu’il devait être… En fait, on
refusait de voir en l’Africain le créateur de cultures originales qui se
sont épanouies et perpétuées, à travers les siècles, dans des voies qui
leur sont propres….
Amadou Moctar Mbow, préface de l’histoire Générale de l’Afrique Tome 1

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Doc 2 a : La Place du Griot Africains dans la conservation de récit historique


Maître de la parole, fidèle gardien de la tradition orale, conservateur incontesté des mœurs
ancestrales, le griot est un personnage qui joue un rôle social très important. Son statut fait de lui le conseiller
le plus éclairé et le plus proche du roi, du prince ou du chef de guerre.
Chez les Mandings, en Afrique de l’Ouest, la tradition orale est encore dominante. Des discours et des
chants d’éloge conventionnels sont produits par les griots lors des cérémonies qui marquent les événements
importants de la vie sociale. Ces paroles formalisées, transmises oralement de génération en génération,
accompagnent des gestes rituels (dons, danses ou autres), qu’elles complètent et « valident ». Il s’agit toujours
d’un échange entre plusieurs groupes sociaux qui manifestent et renforcent ainsi leurs relations.
https://www.etudier.com/Role-Du-Griot-Dans-La-Tradition orale

Doc 3 : La Falsification de l’Histoire Africaine :


« Si l’Iliade et l’Odyssée pouvaient être considérées à juste titre comme des sources essentielles de
l’histoire de la Grèce ancienne, on déniait, en revanche, toute valeur à la tradition orale africaine, cette
mémoire des peuples qui fournit la trame de tant d’événements qui ont marqué leur vie. »
Amadou Moctar Mbow, préface de l’histoire générale de l’Afrique

Textes à l’appui :
« Les Noirs « sont des bruts sans raison, sans intelligence et sans expérience. Ils n’ont absolument aucune notion
de quoi que ce soit. Ils vivent aussi comme des bêtes sans règles et sans lois ».
Hassan al-Wazzan dit Léon l’Africain, Diplomate et explorateur d'Afrique du Nord des XVe et XVIe siècles.

L’Afrique n’est pas une partie historique du monde. Elle n’a pas de mouvement, de
développement à montrer, de mouvement historique en elle. C’est-à-dire que sa partie
septentrionale appartient au monde européen ou asiatique ; ce que nous attendons
précisément par l’Afrique est l’esprit anhistorique, l’esprit non développé, encore enveloppé
dans des conditions de naturel et qui doit être présenté ici seulement comme au seuil de
l’Histoire du monde ». GEORGE HEGEL dans son discours sur la philosophie de l’histoire, 1830

« Ces peuples n’ont rien donné à l’humanité ; il faut bien que quelque chose en eux les en
ait empêchés. Ils n’ont produit ni Euclide, ni Aristote, ni Galilée, ni Lavoisier, ni Pasteur.
Leurs épopées n’ont été chantées par aucun Homère. »
Pierre GAXOTTE, dans la ‘’Revue de Paris’’1957

« Jusqu’à David Livingstone, on peut dire que l’Afrique proprement dite n’avait pas eu d’histoire.
La majorité de ses habitants étaient restés, durant des temps immémoriaux plongés dans la barbarie. Tel
avait été- semble t- il le décret de la nature. Ils demeuraient stagnants sans avancer ni reculer ».
COUPLANT dans son ‘’Manuel sur l’Histoire de l’Afrique orientale’’

« Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans
l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal
de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement
du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles ».
Nicolas Sarkozy, extrait du discours de Dakar du 26 juillet 2007

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REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple- Un But- Une Foi

MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE


Séries : L & S
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Exercice d’application : Composition du 1er Semestre (2019-2020) IA Ziguinchor


EPREUVE D’HISTOIRE
A. Dissertation :
« Aucun peuple du monde qui vit aujourd’hui n’ignore son passé, son histoire ... Il est nécessaire et utile
de connaître son histoire, l’évolution culturelle de son peuple, dans le temps et dans l’espace, pour
mieux saisir et comprendre le progrès incessant de l’humanité … ».
Théophile OBENGA, La géométrie égyptienne. L’Harmattan / Khepera, Paris, 1995, p. 14.

CONSIGNE
Après avoir montré, à travers des exemples tirés de vos connaissances, l’importance de l’étude de
l’histoire dans la compréhension du passé, justifier que l’Afrique n’est pas une terre sans histoire !
******************
B. Commentaire de document
La parole, mémoire vivante de l'Afrique.
Qui dit tradition en histoire africaine dit tradition orale. Nulle tentative de pénétrer l'histoire […]
des peuples africains ne saurait être valable si elle ne s'appuie sur cet héritage de connaissances […]
patiemment transmis de bouche à oreille et de maître à disciple à travers les âges. Cet héritage n'est pas
encore perdu et repose dans la mémoire de la dernière génération des grands dépositaires, […] mémoire
vivante de l'Afrique.
Tout le problème, pour certains chercheurs, est de savoir si l'on peut accorder à l'oralité la même
confiance qu'à l'écrit pour témoigner des choses du passé… Le témoignage, qu'il soit écrit ou oral, n'est
finalement qu’un témoignage […] Dans les sociétés orales […] là où l'écrit n'existe pas, l'homme est lié à sa
parole... Il est sa parole et sa parole témoigne de ce qu'il est. La cohésion même de la société repose sur la
valeur et le respect de la parole.
[…] La tradition orale est la grande école de la vie... Elle est tout à la fois religion, connaissance,
science de la nature, initiation de métier, histoire, divertissement et récréation, tout point de détail pouvant
toujours permettre de remonter jusqu'à l'Unité primordiale.

Source : Amadou Hampâté BA dans Le Courrier de l’UNESCO, l’Afrique et son


histoire, Mensuel publié par l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour
l'Éducation, la Science et la Culture), Aout-Septembre 1979, page 17.
Mots difficiles :
Oralité : caractère d'une civilisation dont la culture est orale, qui ne comporte pas d'écrit.
CONSIGNES :

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1. Faire la présentation de ce texte ! (Présentation = 2pts)


2. Quelle est la source de l’histoire africaine que l’auteur défend dans ce texte ? (2 pts)
A côté de cette source, citez puis définissez deux autres sources utilisées dans l’étude de l’histoire
africaine ! (Identification =1 pt ; définition 2×2= 4 pts)
3. Montrer les limites de la tradition orale (4 pts)
4. En vous appuyant du texte et de vos connaissances, justifier cette affirmation soutenue par un
professeur d’histoire : « l’historien Africain ne peut pas étudier l’histoire de l’Afrique sans
recourir à la tradition Orale ». (4 pts)

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2nde
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Histoire
1ere Partie

La Préhistoire
C’est la période de l’histoire de l’Humanité qui s’étend des origines de l’Homme à l’apparition
de l’écriture. Cette période, autrefois connue sous le nom d’âge de pierre, est 1 200 fois plus longue que
l’histoire. Le paléolithique, ou âge de la pierre taillée, est la première période de la préhistoire. Elle
commence avec l’apparition des premiers hominidés et se termine vers 8000 av. J.-C. ; Le mésolithique
(8000-6000 av. J.-C.), marqué par le réchauffement climatique de la fin de la période glaciaire, désigne la
transition avec le néolithique ou âge de la pierre polie, qui s’achève avec les prémices de la métallurgie.
La protohistoire, qui correspond aux âges des métaux (âge du bronze, âge du fer), sépare la préhistoire de
l’histoire.

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L 3 : L’Afrique : Berceau de l’humanité


Objectifs de la leçon :
Objectif Général : connaitre les éléments qui font de l’Afrique, le berceau de l’humanité
OS1 : distinguer les doctrines sur l’origine de l’homme
OS2 : expliquer le processus d’hominisation
OS3 : justifier que l’Afrique est berceau de l’humanité

Introduction :
Déterminer le lieu de partance originel de l’homme « berceau de l’humanité » a
toujours suscité moult débats à controverses voire houleux autant que les débats sur
les origines de l’homme l’ont été jadis. D’éminents chercheurs, scientifiques,
anthropologues… ont eu à s’exprimer là-dessus. Si certains ont affirmé qu’il existerait
un berceau de l’humanité à roulette, d’autres, par contre ont fini de designer l’Afrique
comme étant le foyer originel qui a accueilli l’homme pour la première fois. Ceci nous
amène aux interrogations suivantes : Pourquoi l’origine de l’homme a toujours
divisé les adeptes de l’évolutionnisme et du créationnisme ? Quelles sont les
facteurs qui font de l’Afrique : le berceau de l’humanité ?
I) L’origine de l’homme : une question à controverse
La question de l’origine de l’homme a toujours fait débat. Elle a le plus souvent opposé les adeptes
du créationnisme aux évolutionnistes. Ces deux écoles doctrinales se sont faites les pires opposants depuis
que la question sur l’origine à commencer à s’inviter dans les discussions intellectuelles et scientifiques.
Pour mieux défendre leurs points de vue, chacune d’elle à théoriser ou développer des doctrines
sur l’origine du genre humain.
1. Selon les créationnistes
On entend par créationnisme, la doctrine qui soutient l’homme est le fruit d’une création divine,
un produit fini créé par Dieu. Et il est donc apparu sur terre avec sa forme actuelle et n’a jamais connu une
évolution d’ordre biologique (ni dans sa morphologie, ni dans sa constitution organique.)
Cette thèse trouve ses explications et fondements dans la croyance et les écritures saintes
enseignées par les prophètes comme : la Torah, la Bible ou l’évangile et le Coran.
Le créationnisme est véhiculé le plus souvent par les religieux ou croyants. En effet, toutes les
religions révélées soutiennent mordicus que l’Homme est d’origine divine et qu’il a été créé au 6e jour…
2. Selon les évolutionnistes
L’évolutionnisme est la doctrine qui s’oppose à celle dite créationnisme. Il fut théorisé pour la
première fois par le Botaniste Français Jean Baptiste de Lamarck (transformisme). Il sera plus tard repris
par le britannique Charles Darwin. Selon ce dernier, les espèces vivantes sont issues les unes des autres
en suivant les lois de la "sélection naturelle" ou la "lutte pour la survie" ("Struggle for life").
Cette théorie fait de l’Homme, un produit d’une longue évolution biologique lente qui aurait
commencé il y a des millions d’années avec la première cellule de vie (3,8 milliards d’années) qui serait

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passée des premiers vertébrés (350 millions d’années), aux mammifères (200 millions d’années) et
aux primates (70 millions d’années).
Selon les dires de Charles Darwin, l’homme serait non pas issu d’une création divine (la
providence) mais des premiers primates, il y a 8 à 6 millions d’années.
II) Le processus d’hominisation
L’hominisation est le processus évolutif par lequel les primates se sont passés pour devenir des
Hommes, il se serait déroulé il y environ 8 millions d’années.
1. Les premiers hominidés :
Le premier hominidé apparaît il y a environ 8 à 6 millions d’années. Il se nourrit de fruits. Le plus
vieux spécimen est Toumaï (Sahelanthropus tchadensis, vieux de 6 à 7 millions d’années, découverts dans
le désert de Djourab au Tchad en 2001).
A partir de 4,5 millions d’années apparaissaient les Australopithèques sur le continent africain.
o L’australopithèque amanensis (4,5 millions d’années)
o L’australopithèque bahrél ghazali (3,5 millions d’années)
o L’australopithèque ramidus (4,5 millions d’années)
o L’australopithèque afarensis : Le plus ancien spécimen a été pendant longtemps Lucy découverte
par Yves Coppens en 1974 et vieille de 3,5 millions d’années etc.
2. Les premiers hommes :
Ils sont apparus il y a 2,5 millions d’années. Le premier représentant du genre Homo est l’Homo
habilis découvert en 1963 par Louis Leakey à Olduwaï en Tanzanie. Avec un cerveau de 600 cm3, petit
(moins de 1,40 m), encore arboricole, il taillait des outils de silex afin de casser des coquilles de fruits ou
de broyer des os pour en extirper la moelle.
Viennent ensuite les Archanthropiens représentés par l’Homo erectus (qui se redresse), doté
d’un cerveau de 1 000 cm3, vieux de 1,6 millions d’années à 750 000 ans. L’Homo erectus est suivi d’un
erectus d’un nouveau genre baptisé Ergaster. Plus grand que ses prédécesseurs (il atteint 1,75 m), ce
dernier est particulièrement doué pour la marche. Il fabrique des outils perfectionnés pour la chasse,
maîtrise le feu, a une vie sociale complexe et dispose peut-être d’une forme rudimentaire de langage.
Ergaster marque une étape importante parce qu’il est le premier Homo à sortir du continent africain.
L’Homo erectus est représenté :
o En Afrique par le Pithécanthrope (1,6 millions d’années) ;
o En Asie par l’Homme de Java (700 000 ans) et le Sinanthrope (400 000 ans) ;
o En Europe par l’Homme de Mauer.
Entre temps apparaissent, toujours en Afrique, les Paléanthropiens représentés par l’Homme de
Neandertal (Allemagne), très proche des Néanthropiens, d’où son nom d’Homo presapiens
neanderthalensis.
Enfin les Néanthropiens qui sont de deux ordres apparaissent :
o L’Homo sapiens fossilis (entre 40 000 et 30 000 ans) et ;
o L’Homo sapiens sapiens, ancêtre de l’Homme actuel connu sous des noms divers : Homme de Cro
Magnon : (France), Homme de Grimaldi (Italie), Homme d’Asselar (Mali)…

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III) Pourquoi dit-on que l’Afrique est le berceau de l’humanité ?


Des arguments anthropologiques, archéologiques et climatiques prouvent l’origine mono
génétique et africaine de l’Homme

Tableau synoptique des découvertes anthropologiques réalisées en Afrique


1. Les arguments archéologiques :
Date Découvertes Âge (ans) Auteurs des découvertes Lieu des découvertes
1924 Australopithecus africanus Raymond Dart Afrique du Sud
1936 Australopithecus africanus Robert Broom Afrique du Sud
1938 (Paranthropus robustus) Robert Broom Afrique du Sud
1959 Zinjanthrope (Australopithecus boisei) 1 750 000 Mary Leakey Olduwaï (Tanzanie)
1963 1ers restes d’Homo habilis (6 squelettes) 2 500 000 Louis Leakey et Mary leakey Olduwaï (Tanzanie)
1965 Découverte d’un ancien Australopithèque 4 100 000 Bryan Patterson Kanapoï (Kenya)
1974 Lucy (Australopithecus afarensis) 3 200 000 Y. Coppens, D. Johanson et M. Taieb Hadar (Éthiopie)
1994 Ramidus 4 500 000 Des paléontologues américains Ethiopie
1995 Australopithecus bahrelghazali 3 000 000 Michel Brunet nord du Tchad
2000 Orrorin tugenensis 6 000 000 Martin Pickford & Brigitte Senut Tugen Hills(Kenya)
Ardipithecus ramidus kadabba 5 800 000 Yohannes Hailé-Sélassié ’Éthiopie
2001 Toumaï (Sahelanthropus tchadensis) 7 000 000 A. Djimdoumalbaye (étudiant tchadien) Djourab (Tchad)

Jusque dans les années 1920, l’Asie était considérée comme étant le berceau de l’Humanité. Mais dès
1924, un tournant historique se produisit avec la découverte des ossements de l’enfant de Tangue ou
l’australopithecus africanus. Le continent africain devint des lors, un continent prisé des archéologues. A
cet effet, la thèse asiatique fut abandonnée. En effet, après que Raymond Dart découvrit en 1924 des
squelettes de l’australopithecus africanus qui aurait vécu au Pliocène entre 2,5 et 3,5 millions d’années en
Afrique du Sud, la donne changea. Et depuis lors, une série riche en découverte se produit sur le continent
noir comme l’a si bien montré le tableau synoptique ci-dessus.

2. Les arguments climatiques :


Au-delà des arguments paléontologiques et archéologiques, le climat milite aussi en faveur de l’Afrique
avec son climat chaud favorable à l’épanouissement des corps à sang chaud selon la loi de Gloger. A partir
de l’Afrique, l’Homme peuple le reste de la Terre en passant par le détroit de Gibraltar et l’isthme de Suez.
L’Homme de Grimaldi, premier habitant de l’Europe, avait des traits négroïdes. L’Homme de Cro Magnon
est l’ancêtre des Européens actuels. L’Homme de Chancelade, aux traits mongoloïdes, est l’ancêtre des
Jaunes d’Asie. Malgré la différence raciale, tous les hommes dérivent d’une souche unique. Les groupes
humains actuels se différencient par des caractères secondaires acquis sous l’effet de causes extérieures
adaptatives, sélectives, génétiques et géographiques.

Conclusion :
L’origine mono génétique et africaine de l’Homme est admise aujourd’hui
par tous les scientifiques après maintes tergiversations. Il n’y a pas de
"berceau à roulettes" car toutes les étapes de l’hominisation se sont
effectuées en Afrique

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DISCIPLINE : HISTOIRE
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Support L3: L’AFRIQUE BERCEAU DE L’HUMANITE


Doc 1 : La science et les Origines de l’Homme
a) La thèse évolutionniste : l’homme, fruit d’une longue évolution Biologique

https://i-search.jimdofree.com/histoire/evolution-de-l-homme/

b) Le Transformisme de Jean Baptiste Lamarck


« Dans tout animal qui n’a point dépasser le terme de ses développements,
l’emploi plus fréquent et soutenu d’un organe quelconque fortifie peu à peu cet
organe, le développe, l’agrandit et lui donne une puissance proportionnée à la durée
de cet emploi, tandis que le défaut constant d’usage de tel organe l’affaiblit
insensiblement, le détériore, diminue progressivement ses facultés et finit par le faire
disparaître. »
Prenons l’exemple du kangourou. Cet animal, qui porte ses petits dans la poche qu'il a sous I ‘abdomen,
a pris l'habitude de se tenir comme debout, posé seulement sur ses pieds de derrière et sur sa queue et de ne se
déplacer qu'à l'aide d'une suite de sauts, dans lesquels il conserve son attitude redressée pour ne point gêner
ses petits. Voici ce qui en est résulté : Ses jambes de devant, dont il fait très peu d'usage et sur lesquelles il
s'appuie seulement dans l'instant où il quitte son attitude redressée, n'ont jamais pris de développement
proportionné à celui des autres parties et sont restées maigres, très petites et presque sans force.
J. B. Lamarck Philosophie Zoologique - exposition des considérations relatives à l'histoire naturelle des animaux 1809

c) Théorie de la sélection Naturelle de Charles Darwin ou le darwinisme :


Selon la théorie du naturaliste Charles Darwin (1809-1882), tous les êtres vivants qu’on retrouve sur Terre
sont le produit d’une longue série de transformations biologiques qu'on appelle évolution. De cette manière,
Darwin explique la diversité des espèces vivantes et leur métamorphose en d’autres espèces nouvelles
uniquement à partir de causes matérielles. Cette théorie s’oppose radicalement à l’idée selon laquelle c’est
Dieu qui aurait directement créé la Terre et tous les êtres qui la peuplent.... L’espèce humaine n’est rien de

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plus qu’une espèce animale elle-même issue de d’autres espèces animales. Bref, l’homme serait donc un
descend de primates (singes) ayant vécus il y a quelques millions d’années. La théorie de Darwin s’articule
autour de deux axes : la lutte pour l’existence et la sélection naturelle. Source : www.rts.ch

Les êtres vivants sont issus d’autres espèces


« Dans chaque grande région du monde, les mammifères vivants sont étroitement
apparentés aux espèces disparues de cette même région. C'est pourquoi il est
probable que l'Afrique était autrefois habitée par des singes disparus étroitement
apparentés au gorille et au chimpanzé ; et ces deux espèces sont maintenant les
plus proches parents de l'homme, il est en un sens plus probable que nos lointains
Charles DARWIN parents aient vécu sur le continent africain qu'ailleurs.
Charles Darwin, The Descent of Man, and Selection in Relation to Sex, London, John Murray, 1871, 1re éd. [Lire en
ligne (page consultée le 5 septembre 2009)]

Doc 2 : L’origine divine de l’homme


a) La thèse créationniste de l’homme :
En six jours, Dieu créa la terre, les plantes, les animaux, l’homme et enfin
la femme (Adam et Eve). Les nouvelles espèces sont impossibles, et les mutations
n’existent pas (Fixisme). Tous les êtres vivants actuels sont donc issus d’un
couple unique d’origine. La seule « évolution » des espèces possible est la
disparition (par exemples les dinosaures). Seul événement dans cette courte
histoire, le déluge : la Terre a été recouverte entièrement d’eau et seul un couple
de chaque espèce a été sauvé (c’est la fameuse Arche de Noé).
https://www.hominides.com/theories-creationnisme

b) La théorie du Fixisme de Georges Cuvier :


S'appuyant sur la Bible, Georges Cuvier n'imagine pas qu'il puisse exister une autre théorie que le
créationnisme. Il imagine toutefois une petite nuance : il n'y aurait pas eu une création unique mais
plusieurs, successives. Ces "re-créations" feraient suite à des catastrophes planétaires (catastrophisme). Ce
qui peut dans son esprit expliquer les restes fossiles d'espèces éteintes. Pour Cuvier notre faune actuelle
n'est constituée que de survivants de la faune originelle. Négation totale du principe d'évolution des
espèces. https://www.hominides.com/theories/theories créationnisme-cuvier

Ressemblances et dissemblances entre l’homme et le Singe


CARACTERISTIQUES HOMME SINGE
Boite crânienne Volume cérébral Important (1300 cm3) volume cérébral moins Important (400 cm3)
Dents Graciles Robustes
Face Aplatie Prognathe
Mâchoires Arcade dentaire parabolique Arcade dentaire en U
Colonne vertébrale 4 Courbures 1 courbure
Bassin et articulation du fémur Portent verticalement le poids du corps Poids du corps réparti sur les 4 membres
genou En Avant En Arrière
Position du trou occipital Antérieurs courts Antérieurs Longs
Membres Postérieurs Longs Postérieurs Courts
locomotion Bipédie Brachiation et quadrupédie
Langage Oui non

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www.futura-sciences.com

1) L’origine Africaine de l’humanité : une thèse soutenue par cheikh Anta Diop
Carte de la migration de l’homme depuis le berceau Africain

Source : Manuel Histoire-Géographie-EMC Hatier 2016

L’origine mono génétique de l’humanité est un débat qui a très longtemps suscité l’agitation parmi
les chercheurs occidentaux. Influencés par les idées néfastes de l’époque des lumières, ceux-ci ont
longuement cherché à nier cette évidence en développant par exemples la thèse polycentriste dont peu
d’éléments sont venus confirmés ses fondements.
Pourtant dès l’antiquité, les Grecs posaient comme évidence, l’origine africaine de l’humanité sans
oublier les anciens africains eux-mêmes qui étaient tous unanimes sur la question.
Aussi, l’une des principales thèses du professeur cheikh Anta Diop visait à démontrer l’origine africaine de
l’humanité, à savoir que le premier homme moderne dit homo Sapiens Sapiens Africanus, était un
africain, un nègre de l’espèce de tous les naturels de l’Afrique, C’est en raison de sa migration vers d’autres
lieux et de son acclimatation dans diverses partes du monde ou globe, qu’il a connu certaines
transformations physiologiques afin de mieux s’adapter face aux nouveaux aléas climatiques du nouveau
milieu. Cette acclimatation ou adaptation climatique a conduit le nouveau migrant à perdre sa mélanine
partiellement voire totalement et l’aspect crépu de ses cheveux changea aussi ainsi que sa physionomie.

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Tableau Synoptique des principales découvertes des hominides et le genre humain


Périodes Découvertes Auteurs Lieu
1830 Découverte des premiers restes humains fossiles dans la grotte d’Engis près de Liège (Néandertaliens) P. C. Schmerling Belgique
1856 Découverte de l’homme de Neandertal dans le vallon de Neander en (Homo sapiens neanderthalensis Johann C. Fuhlrott Allemagne
1868 Découverte de l’homme de Cro-Magnon dans l’abri-sous-roche de Cro-Magnon près des Eyzies-de-Tayac (H. sapiens sapiens Louis Lartet Dordogne
1886 Découverte de plusieurs Néandertaliens dans la grotte de Spy (Homo sapiens neanderthalensis). Belgique
1891 Découverte du Pithécanthrope à Trinil sur l’île de Java (Homo erectus). Eugène Dubois Ile de Java
1907 Découverte de la mâchoire de l’homme de Heidelberg à Mauer (Homo erectus). Allemagne
Bouyssonnie et
1908 Découverte de l’homme de La Chapelle-aux-Saints en Corrèze (Homo sapiens neanderthalensis).
Bardon
1921 Découverte des premiers restes – une seule dent – de Sinanthropes (Sinanthropus pekinensis, « l’homme de Pékin ») Otto Zdansky Chine
1924 Découverte du premier Australopithèque (« l’enfant de Taung ») dans la carrière de Taung (Australopithecus africanus). Raymond Dart, Afrique du Sud
1934 Découverte des plus anciens hommes modernes dans la grotte de Qafzeh, près de Nazareth en (Homo sapiens sapiens). René Neuville Israël
1936 Découverte du premier Australopithèque adulte dans la carrière de Sterkfontein (Australopithecus africanus). Robert Broom Afrique du Sud
1938 Découvert du premier Australopithèque robuste à Kromdraai (Paranthropus robustus). Robert Broom Afrique du Sud
1959 Découverte du crâne du Zinjanthrope (Australopithecus boisei) dans la gorge d’Olduvai Mary Leakey Tanzanie
Louis et Mary Tanzanie
1960 Découverte des premiers restes d’Homo habilis dans la gorge d’Olduvai
Leakey
1965 Découverte du plus ancien Australopithèque à Kanapoï (4,1 millions d’années) à Turkana Bryan Patterson Kenya
1971 Découverte de l’homme de Tautavel dans la grotte de l’Arago dans les Pyrénées-Orientales (Homo erectus) France
Y.Coppens et Éthiopie
1974 Découverte, par Y, du squelette de Lucy (Australopithecus afarensis ou Australopithecus antiquus) à Hadar dans l’Afar
autres
1978 Découverte des empreintes de pas d’hominidés le gisement de Laetoli datant de 3,5 à 3,8 millions d’années. Paul Abell Tanzanie
1991 Découverte du plus ancien fossile humain d’Asie, une mandibule (de 1,6 à 1,8 million d’années). Géorgie
1994 Découverte des plus anciens hommes fossiles européens sur le site de Gran Dolina (780000 ans) dans la Sierra de Atapuerca. Espagne
1995 Découverte d’une mâchoire (datée de quelque 3 millions d’années) d’Australopithèque (Australopithecus bahrelghazali) Michel Brunet Tchad
Martin Pickford et Kenya
2000 Découverte, par, des plus anciens hominidés fossiles (Orrorin tugenensis), datant de 6 millions d’années, à Lukeino
Brigitte Senut
Découverte, par, d’hominidés très anciens (Ardipithecus ramidus kadabba), datés entre 5,5 et 5,8 millions d’années, dans le Yohannes Haile- Ethiopie
2001
nord-est de l’Éthiopie (Middle Awash Valley) proches de l’ancêtre commun aux chimpanzés et à la lignée humaine. Selassie
Nb : Les noms figurant en italique et entre parenthèses correspondent à la dénomination scientifique actuelle.

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REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple- Un But- Une Foi

MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE Séries : L & S


Durée : 2 heures
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Exercice d’application
Dissertation :
Beaucoup d’historiens militent en faveur d’un « berceau à roulettes » ; d’autres
revendiquent la thèse africaine de l’origine de l’humanité.
CONSIGNES
Donnez votre point de vue à la lumière de vos lectures et de vos connaissances
***********
Commentaire de texte historique.
L’Afrique, berceau de l’humanité.
La démonstration est faite : c’est en Afrique que l’homme s’est formé et a commencé d’émerger.
C’est bien en Afrique que la grande onde des peuples, des techniques et des idées a pris corps, a grossi ;
c’est de là qu’elle est partie.
Les plus vieilles œuvres humaines ont été découvertes en Afrique ; les meilleurs spécialistes ont établi que les
squelettes trouvés sur ce continent étaient les plus anciens.
Il est donc temps que nous tentions de retracer la Préhistoire. Il nous faut, avant toute chose, être
attentifs au fait que les grandes races actuelles -blanche, noire, jaune- n’ont fait leur apparition qu’il y a
trente ou quarante mille ans. Auparavant, la même race d’hommes, montant des Afriques orientale, australe
et centrale vers l’Afrique du nord, se répandit, à partir de là, en nappes de plus en plus larges, vers l’Europe
et l’Asie. Peu à peu, la même race s’est divisée sous l’influence des climats, des aliments, des métissages : en
un mot, des conditions différentes.
D’après Léopold Sédar Senghor, XXe siècle.
Les Fondements de l’Africanité : Négritude et Arabité.
Discours. Le Caire, 1967.

CONSIGNES
1) Présentez le texte et son auteur (05 pts)
2) Dégagez le contexte historique (05 pts)
3) D’après ce texte, pourquoi dit-on que l’Afrique est le berceau de l’humanité ? (05 pts)
4) Commentez les passages soulignés (05 pts)

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L4 : Les Civilisations Paléolithiques


Objectifs de la leçon :
Objectif Général : Comprendre les civilisations paléolithiques
OS1 : Citer les différentes périodes de paléolithiques
OS2 : Identifier la civilisation de chaque période

Introduction :
Le mot civilisation est un terme généralement employé en des sens très variés et
souvent très fort imprécis mais son entendement général renvoie sans doute à
l’ensemble des caractères communs aux sociétés les plus complexes. Donc, les
civilisations paléolithiques renvoient à l’ensemble des œuvres culturelles, morales
entres autres mises sur pied par les premiers hommes. Durant le paléolithique,
l’homme malgré la petitesse de ses moyens a su développé des traits civilisationnels
qui lui sont propres.
I) Qu’est-ce que le paléolithique ?
Forgé en 1865 par John Lubbock, le terme paléolithique désigne la période des outils de pierre
taillée, la plus ancienne et la plus longue de la préhistoire. Il provient du grec « palaios » ou « ancien ou
vieux » et lithos « pierre ». Il est l'une des grandes périodes de la Préhistoire. Il a commencé il y a 3 millions
d'années lorsque les premiers Hommes sont apparus et travaillaient des pierres pour en faire des outils.
Cette période est divisée chronologiquement en trois périodes : le Paléolithique inférieur, moyen et
supérieur. Pendant chacune de ces époques, l’homme a mis en place une civilisation qui se succède et
parfois se chevauche.
II) Les sous périodes du paléolithique :
Limite supérieure Limite inférieure Période
- 4 000 000 environ - 100 000 environ Paléolithique inférieur Pliocène Préhistoire
- 35 000 environ de - 10 000 environ Paléolithique supérieur
Pléistocène
- 100 000 environ - 35 000 environ Paléolithique moyen
1. Le paléolithique archaïque
Il correspond à la première phase de la préhistoire. Cette période est caractérisée par une industrie
de galets aménagés comme des choppers et chopping tools. (Voir support)
2. Le paléolithique inférieur
Il a couvert la période allant de 4 à 1,8 millions d’années avec l’apparition des premiers outils de
pierre, découverts en Afrique de l’Est (orientale). Il s’agissait d’outils taillés pour servir d’armes de défense
et de chasse. De tels vestiges caractérisent par :
 L’Australopithèque 4MA (millions d’Années) est le premier primate reconnu ancêtre de l’homme
qui avait une taille de 1m, un volume crânien de 400 cm3 avec un régime alimentaire végétarien.
Il demeurait dans des grottes.
 L’Homo habilis 2MA (millions d’Années) avait une taille 1,30m, un volume crânien de 700 cm3. Il
est l’auteur des galets aménagés avec une diversité culturelle marquée par des rabots, des grattoirs,
des percuteurs etc. C’était un omnivore, il pratiquait la chasse, la pêche et la cueillette de fruits

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et de plantes non cultivés ou le « charognage ». Il vivait en groupe, utilise un langage et crée les
premières structures d’habitat. Mais il était un nomade. Cette civilisation primitive est nommée
Oldowayen.
 L’Homo Erectus 1,8 MA (millions d’Années) avait une taille de 1,70 m, un volume crânien de 1000
cm3, outils utilisés les bifaces ou Acheuléen. C’était un omnivore. Il a utilisé le feu pour la première
fois. Il était nomade, s’établit en campement et développait les mêmes activités que son
prédécesseur. Celui d’Afrique est probablement l’ancêtre de l’homme moderne (Homo sapiens).
3. Le paléolithique moyen
Il correspond au Moustérien (la grotte du Moustier en Dordogne, sur la rive droite de la Vézèr).
Il va de 100.000 ans. Les types d’hommes correspondant étaient l’Homo-sapiens, l’Homme de
Neandertal (Allemagne, 1856). Leurs capacités crâniennes étaient de l’ordre de 1500 cm3 et leurs tailles
tournaient autour de 1,75m de taille.
La civilisation de cette période se caractérisait par la fabrication des outils sur éclats (ou nucléus).
Ce furent des pointes, des lames, des racloirs, des grattoirs. Ils étaient des nomades qui chassaient le
gibier et pratiquaient la pêche et la cueillette. Ils habitaient dans des cavernes. qui ils furent les premiers
à pratiquer la religion. Ils enteraient leurs morts dans des sépultures.
4. Le paléolithique supérieur
Il va de 35 000 ans avant notre ère. Les types d’hommes correspondant à cette époque étaient
l’Homo Sapiens-Sapiens (l’homme moderne), l’Homme de Cro-Magnon (France), l’Homme de Boskop
(Afrique du Sud), l’Homme de Grimaldi (Italie). Leurs capacités crâniennes étaient de l’ordre de 1400 cm3
et ils avaient à peu près une taille de 1,80m. la civilisation de cette ère se caractérisait par la fabrication
d’outils et armes variées, perfectionnées en os, en pierres plus fins et plus pointus (lames, aiguilles,
couteaux, harpons, hameçons, perçoirs, propulseurs, arcs etc.). Ils étaient nomades et pratiquaient la
chasse, la pêche, et la cueillette. Ce fut la naissance de l’art et de l’habillement.
Remarque :
Entre le paléolithique et le néolithique existe la période nommée l’Epipaléolithique ou Mésolithique 2. Une période
de transition marqué par le début de la sédentarisation.

Conclusion
Le paléolithique est divisé en sous-périodes. Chacune d’elle est caractérisée par une
civilisation différente de celle de la période précédente. Cela s’explique par l’évolution
de la capacité crânienne des hommes. Leur mode de vie sera bouleversé par une
révolution qui, amorcée au mésolithique*, s’affirme au néolithique.

2 Le terme est forgé en 1873 par M. Reboux à partir des racines grecques mesos (« moyen ») et lithos (« pierre »).

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Support L4 : LES CIVILISATIONS PALEOLITHIQUES


Doc 1 : Les Etapes de l’évolution du genre homo au paléolithique

Source : http : www.cop-sciences.net

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Quelques outils préhistoriques

Source : hominide.com, images collectées depuis ce site.


Document 2 : Le Feu : mode d’utilisation au paléolithique
La domestication du feu a été le plus important
progrès de l'histoire de l'humanité.
L 'homme préhistorique allumait le feu selon deux
techniques: la première date du paléolithique
supérieur et suppose l'utilisation de marcassite
(sulfure de fer) et de silex. Cette méthode provoque
des étincelles chaudes qui transmettent suffisamment
de chaleur pour allumer l'amadou. On appelle cette
méthode la production de feu par PERCUSSION.
La deuxième méthode de production de feu est la
FRICTION. Il fallait faire tourner rapidement un bâton
de bois dans un creux préparé dans un autre morceau
de bois. Le frottement obtenu échauffait le bois et
pouvait enflammer un peu de mousse sèche préparée
à proximité.
Source : hominide.com

Document 3 : Forme d’habitat


L’habitat pouvait être de deux sortes, soit en plein air, soit sous
abri. Ces différents types d'occupation varient suivant le climat et
le relief des lieux. En Afrique orientale (Olduvai par exemple)
l'absence de grottes et d'abri sous roche a privilégié les
campements de plein air. Dans les régions où il existait des abris
rocheux les hominidés ont bien sûr profité de ses protections
naturelles (Montaigu en Afrique du Sud, ou le Périgord en France).
Les traces laissées sont succinctes et se résument assez souvent à
des vestiges osseux de dépeçage d'animaux, de pierres plus ou
moins agencées (parfois en demi-cercles), de pavage, de trous de poteaux... Les hominidés ont profité de la
typologie des lieux, de la faune, des conditions météorologiques. A chaque fois, ils se sont adaptés et ont créé un
type d'habitat qui reste parfois très typé et régional.
Source : hominide.com

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Dossier Spécial sur les civilisations du paléolithique

L
e paléolithique est l’une des grandes périodes de la Préhistoire. Il commence il y a 3 millions
d’années lorsque les premiers Hommes apparaissent et travaillent des pierres pour en faire
des outils. Cette période est divisée chronologiquement en trois périodes : le paléolithique
inférieur, moyen et supérieur. Contrairement aux idées reçues, le passage d’une culture à l’autre n’est pas
brutal. Sur certains sites plusieurs cultures différentes ont été présentes au même moment. Les cultures se
succèdent et parfois se chevauchent.
Le paléolithique se termine il y a 10000 à 12 000 ans selon les régions du monde. La période allant
de 7 à 3 millions d’années BP3 marque le début des Hominidés et de la branche qui mènera à l’Homme :
Toumaï (7 Ma), Orrorin (6 Ma) sont actuellement les prétendants au titre de plus ancien ancêtre connu.
Mais cette période est surtout représentée par les australopithèques comme Australopithecus afarensis.
Ces premiers Hominidés vivent encrés partiellement dans les arbres, mais la bipédie est déjà utilisée comme
moyen de locomotion. Omnivores, ils se nourrissent de fruits, de feuilles, de plantes, de petits animaux et
pratiquent sans doute le charognage. Il n’a pas été trouvé d’outils datant de cette période.
Certains australopithèques sont encore présents mais semblent être peu à peu supplantés par la
lignés des premiers Homo. Les premiers outils de la Préhistoire apparaissent peu travaillés. L’Homme
préhistoriques a seulement détaché un ou deux éclats sur un galet. Ces choppers sont retrouvés dans les
Gorges d’Olduvaï, en Tanzanie, par Leakey. Il n’y a pas de restes humains associés avec l’industrie
oldowayenne. Beaucoup de scientifiques pensent que l’auteur de ces outils est Homo habilis tandis que
d’autres les attribuent aux australopithèques.
Si les premières traces de l’Acheuléen sont datées de – 1,8 millions d’années en Afrique, elles se
sont rapidement diffusées vers l’Europe (dès 1 700 000 à Dmanissi, en Géorgie), puis vers l’Europe
méditerranéenne et l’Asie. Ces hommes travaillent maintenant la pierre de manière plus habile : c’est la
naissance du biface (une amande à double tranchant) et de hachereaux (avec un tranchant acéré à une seule
extrémité). Tous ces hommes sont bien sur bipédie. Ce sont les Homo erectus qui ont été retrouvés en
association avec l’industrie acheuléenne. C’est également pendant l’Acheuléen que les premières traces de
feu maitrisé ont été retrouvées, datées de – 400 000 ans, en France, en Hongrie et en Chine.
Les hommes qui suivent la période de 300 000 à 35 000 ans BP, sont Homo sapiens et Homo
neandertalensis. C’est à ce dernier que l’on attribue la majorité de la production lithique moustérienne.
Cette culture est caractérisée par le travail sur éclats de pierres retouchées. Les racloirs et les pointes sont
les outils les plus fréquemment retrouvés, mais les bifaces sont encore présents. La méthode Lavallois est
la technique la plus sophistiquée. Elle permet d’obtenir à partir d’un bloc de silex brut une forme d’outil
prédéterminée. L’ouvrier doit donc pré visualiser la forme souhaitée avant de travailler la pierre avec une
série de nombreux petits impacts. Grâce à un outillage de plus en plus élaboré, les hommes de cette période
s’attaquent à des animaux de plus en plus grands. On retrouve donc des restes de grands herbivores : bisons,
aurochs, rennes… le plus ancien graphisme primitif est retrouvé sur un bloc d’ocre à Blombos (Afrique) et

3
Bp : Before present

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daté de 70 000 ans. C’est dans le même site que l’on a découvert des coquillages percés qui devaient être
montés sous forme de collier. C’est également pendant le Moustérien que l’on découvre les premiers
véritables sépultures, preuves d’une prise de conscience de l’humanité et de la mort.
Source : www.hominides.com

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L5 : La révolution néolithique et ses conséquences


Objectifs de la leçon :
Objectif Général : Comprendre la révolution néolithique et ses conséquences
OS1 : Identifier les causes de la révolution néolithique
OS2 : Expliquer les conséquences de la révolution néolithique

Introduction
Forgé en 1865 par John Lubbock, le terme néolithique « l’âge de la pierre polie ».
Considérée comme une « grande révolution », le néolithique est dernière période de
la préhistoire avant l’âge du bronze. Il s’est déroulé sur une période relativement
courte mais qui bouleversa l’histoire de l’homme. Quittant son état de prédateur,
l’homme devint un producteur et ne se contente plus d’exploiter la nature pour vivre.
Ce fut au cours de cette période que de grandes innovations apparurent pour la
première fois depuis la préhistoire.
Quelles sont les transformations économiques, sociales et culturelles issues de
cette période ?

I) Les causes de la révolution du néolithique


A la fin du paléolithique supérieur, le réchauffement climatique du globe provoque un processus de
désertification. Certaines régions comme le Sahara se transforma de plus en plus en désert. Ayant du mal à
s’approvisionner en produits de la cueillette, les hommes découvrent que les graines ou les noix des fruits
germaient au contact des pluies pour donner de nouvelles plantes. Ainsi, ils procèdent à la sélection des
graines de céréales qu’ils sèment. De là, l’homme devient volontairement agriculteur. Ainsi naissait
l’agriculture. Aussi, avec la rareté du gibier, l’homme éprouve des difficultés d’approvisionnement en
viande. Cette situation amplifiée par la sécheresse les pousse à domestiquer les animaux.
Ces nouvelles activités économiques ont vu le jour grâce la mise au point d’une nouvelle technologie
dans le travail de la pierre : le polissage. Celui-ci a permis aux hommes préhistoriques de perfectionner et
de diversifier leur outillage.
L’adoption consciente de l'agriculture et de l'élevage amène les hommes à devenir sédentaire. Le
passage d’une économie de prédation à une économie de production est désigné sous l’expression
« révolution néolithique ». Les conséquences qui en découlent de cette révolution néolithique sont d’ordre
économique, social et culturel.
II) Les conséquences de la révolution du néolithique
1) Sur le plan social :
Avec la pratique de l’agriculture et de l’élevage, l’homme devient sédentaire. Cette situation favorise
l’apparition des premiers villages. Aussi, l’alimentation plus régulière et plus importante entraîne un
important accroissement de la fécondité. Cet essor démographique contribue à l’émergence de cités. C’est
l’exemple de Jéricho en Palestine et Çatal Hoyük en Turquie qui sont considéré par les archéologues
comme les plus anciennes villes (7000 av. J.-C.). Dans les villages et villes, des formes d’organisation

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sociales apparaissent. Des chefs sont nommés ; une hiérarchie sociale est mise place. Aussi, l'artisanat et
la division du travail émergent véritablement avec les forgerons, les tisserands, les menuisiers, les maçons.
2) Sur le plan économique :
Le commerce se développe entre les régions, les villes, les villages et les personnes, mais sous forme
d’échange de produits : c’est le troc.
3) Sur le plan culturel :
Les hommes du néolithique dressent de grands monuments de pierre pour honorer les ancêtres et
adorer des forces surnaturelles. C’est l’exemple des menhirs et des dolmens.
- les menhirs qui sont des pierres levées, isolées, alignées ou disposées en cercle ;
- les dolmens, formés d’une ou plusieurs pierres, qui reposent sur des pierres dressées. Les chefs
de la communauté doivent également organiser les cérémonies religieuses.

Conclusion :
Le néolithique, si l’on considère l’importance de ses
transformations, apparaît comme une période véritablement
révolutionnaire. Il traduit le passage de prédateur à celui de
producteur.

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UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI


MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE
B2SD CONFECTION
ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020
DISCIPLINE : HISTOIRE
REPUBLIQUE DU SENEGAL RECUEIL DE COURS MIN.EDU.NATIONALE

Support L5 : LA REVOLUTION DU NEOLITHIQUE ET SES CONSEQUENCES


Doc 1 : Qu’est-ce que le Néolithique ?
Le Néolithique est une période de la préhistoire marquée par l’émergence des premières sociétés
agricoles sédentaires. Le terme signifie « pierre nouvelle » en grec. Il s’oppose à l’âge qui l’a précédé, dit
de la « pierre ancienne », ou Paléolithique, qui est l’époque où les sociétés humaines vivaient de chasse,
de pêche et de cueillette. Pour les premiers préhistoriens comme John Lubbock, qui a créé le terme en
1865, le Néolithique correspondait à l'Âge de la pierre polie et on le plaçait alors entre
le Paléolithique (Âge de la pierre taillée et des espèces éteintes) et l'Âge du bronze.
https://www.scienceshumaines.com/la-revolution-neolithique

Document 1 a) Pourquoi on le qualifie de « révolution » ?


Néolithique signifie « âge de la pierre nouvelle » ou « âge de la pierre polie » succède au
Paléolithique, il y a environ 10 000 ans ... Cette période, qui dure environ 7000 ans, est marquée par un
climat plus doux, de grandes innovations techniques et de meilleures conditions de vie ...
L’archéologue marxiste australien Vere Gordon a qualifié dans les années 1930 de « révolution
néolithique » cette transformation du monde de subsistance, sans nul doute la rupture la plus radicale de
l’histoire des sociétés. Claude Levis Strauss considérait d’ailleurs qu’il n’y avait que deux véritables
ruptures historiques dans l’évolution humaine, la révolution néolithique puis la révolution industrielle du
XIXème siècle.
https://www.scienceshumaines.com/la-revolution-neolithique

Document 2 : Le passage d’une époque à une autre


Les temps post-pléistocènes sont marqués par des changements lents qui, par l’étape de transition
de l’Epipaléolithique et du début du Néolithique, bouleversent en quelques millénaires la vie des hommes
du monde presque tout entier. C’est dans le Proche-Orient que se prépare, après la transition du
Mésolithique, la « Révolution du Néolithique ». Dans les contrées favorisées du « Croissant fertile », au
carrefour de toutes les influences d’Asie, d’Afrique et d’Europe, l’homme va passer de la cueillette à
l’agriculture et de la chasse à l’élevage. Il a sélectionné peu à peu des plantes dont il cueillait déjà les graines
ou récoltait les fruits ou les bulbes. L’homme est désormais à peu près à l’abri des famines qui décimaient
auparavant ses tribus. Cette alimentation plus riche va permettre aux divers peuples de s’accroître dans de
notables proportions, d’autant plus qu’elle va se compléter par un appoint régulier en lait, fromages et
viande par l’adoption de l’élevage. Au lieu de compter sur les aléas de la chasse, l’homme a maintenant sous
la main les animaux qu’il a sélectionnés. Les premières villes vont naître car les sociétés agricoles
produisant désormais un excédent de vivres, les hommes vont pouvoir se grouper, se spécialiser, avoir des
occupations autres l’éternelle quête de la nourriture. L’art apparaît, les religions vont se développer et les
sociétés vont bientôt se donner des rois. La navigation va apparaître avec le creusement de pirogues de bois,

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qui permettront le peuplement d’îles inhabitées et l’établissement de relations continues à travers des
détroits. La poterie et la vannerie apparaissent, fournissant les récipients nécessaires au transport et à la
cuisson des aliments. La plus ancienne ville, retrouvée par les archéologues, est Jéricho en Palestine (7000
av. J.-C.)
Source : Raymond Mauny, La Préhistoire : les civilisations préhistoriques. In Histoire de
l’Afrique à l’usage du Sénégal, Hachette, 1968, pp. 73-79.

Document 3 : Les caractéristiques du néolithique


- Les origines de l’agriculture
« Des communautés habituées à cueillir et à stocker les céréales voient des graines germer et
imitent ensuite la nature en semant. (…) Les fouilles montrent que le passage au Néolithique est
généralement très lent : la culture et l’élevage n’apportent d’abord qu’un complément de nourriture, et
lorsqu’après un temps très long, la situation s’est renversée, la chasse, la pêche et la cueillette restent des
activités pour la morte saison agricole ou les années de disette. »
Source : G. Lafforgue, La Haute Antiquité, Larousse, extrait de Manuel d’Histoire et de
Géographie 6e, Belin, 1986, p. 162.
- La domestication des animaux
« Il faut imaginer que les chasseurs, pour se constituer des réserves, conservaient éventuellement
des proies vivantes, peut-être mutilées, d’où une nécessaire familiarité de part et d’autre. En effet, si les
bêtes, à l’état sauvage, vivent en étroite société avec leurs semblables, séparés d’eux, elles sont prêtes à
adopter tout autre type de compagnie. C’est particulièrement évident pour le chien ou le mouton, mais aussi
pour le bœuf et le cheval. Beaucoup d’animaux sauvages manifestent très vite durant leur enfance leur
affection à qui les a recueillis, nourris, voire allaités. »
Source : R. Delort, Les animaux ont une histoire, Le Seuil, extrait de Manuel d’Histoire
et de Géographie 6e, Belin, 1986, p. 162.
Doc 4 : Outils préhistoriques

Menhir
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Dolmen
s

Source :http://boissy.rostand.a.free.fr/préhistoire/arme Source :https://www.google.fr/search?q=menhir&


bi

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Leçon 6 : Préhistoire et protohistoire du Sénégal


Objectifs de la leçon :
Objectif Général : comprendre préhistoire et protohistoire du Sénégal
Os1 : identifier les sous périodes du paléolithique et expliquer leurs civilisations au Sénégal
Os2 : expliquer les civilisations néolithiques au Sénégal
Os3 : expliquer les civilisations protohistoriques au Sénégal

Introduction :
Le peuplement du Sénégal est très ancien. En effet, de nombreux vestiges
préhistoriques et protohistoriques témoins ont été découverts à travers le
pays grâce aux recherches menées par des chercheurs Européens et
Sénégalais
I) La préhistoire au Sénégal :
1) Le paléolithique au Sénégal :
Le Sénégal est l’un des premiers pays d’Afrique de l’Ouest à avoir fait l’objet de recherches sur cette
période. Après plus d’un siècle de recherches, il a été possible de définir :
- Au Paléolithique ancien, une civilisation de galets aménagés s’est épanouie dans le pays surtout
en Haute-Gambie (Kédougou : secteur de la Falémé).
- Le paléolithique inférieur, est représenté au Sénégal oriental (Saré, Djita) dans la région de
Rufisque et dans la presqu'île du Cap-Vert (pointe de Fann) avec les bifaces et hachereaux
- Le paléolithique moyen est représenté dans la presqu’île du Cap Vert (Cap des Biches, Fann,
Diokoul, Bargny – Nguer), à Sébikhotane, à Richard Toll sur des sites de la moyenne et basse
vallée du fleuve Sénégal (Djita, Saré, Kaédi, Mbagne) de la basse vallée de la Falémé et dans le parc
de Niokolo Koba. Les outils découverts sont constitués de racloirs, grattoirs et des noyaux
circulaires avec éclat.
- Le paléolithique supérieur mal défini est représenté dans la région de Mbour (sud-est) près du
marigot de Tiémassass ainsi que dans la presqu’île du Cap-Vert. On y trouve quelques petits
bifaces, des racloirs, grattoirs, des tessons poteries etc.
2) Le néolithique au Sénégal
Le néolithique est mieux représenté au Sénégal. Il est subdivisé en 5 faciès 4 culturels :
- Le « Manuélien » ou néolithique du Cap manuel est marqué par l’outillage macro lithique (haches,
rabots etc.) provenant des roches volcaniques (les basaltes)
- Le « Bélairien » ou néolithique de Bel Air a révélé la céramique et l’outillage microlithique (petits
dimensions), des éclats formant l'armature de pointes de flèches et des lamelles en silex mais aussi
des haches polies, des meules et des pierres à rainures.
- Le « Khant » ou néolithique du littoral nord (près de Saint Louis) » se caractérise par des hameçons
(pour la pèche), des harpons et des haches, des herminettes confectionnées à partir d’os.

4 Se dit des caractères spécifiques propres à une culture préhistorique.

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- Le « Falémien » ou néolithique de la Falémé (sud-est) a livré un outillage poli fabriqué avec des
roches diverses (grès, jaspe, hématie, dolérite, schiste, quartz, silex etc), de petites haches polies en
hématite, la poterie etc...
Le néolithique de la vallée du Sénégal et du Ferlo est peu connu. Par ailleurs, les sites préhistoriques sont
mal répartis à travers le Sénégal du fait que le pays n’est pas entièrement fouillé, il existe très peu de
préhistoriens au Sénégal ; les moyens pour financer les campagnes de fouilles archéologiques manquent.
3) La Protohistoire au Sénégal
La protohistoire (âge des métaux) est la période intermédiaire qui s’étend entre la fin de la
préhistoire et le début de l’histoire. Les vestiges de civilisations protohistoriques les plus remarquables sont
représentés par : les amas coquilliers, les tumulus, les mégalithes et les poteries.
Les amas coquilliers sont des accumulations de coquillages rejetées après consommation par les
populations qui vivaient sur le littoral.
Les tumulus5 qui sont des monticules de terre ou tas de sables et de pierres élevées ayant
probablement servi au travail du fer et à des inhumations. La zone des tumulus s’étend le long d’une ligne
allant du Lac de Guère jusqu’au nord du Ferlo et du sud du Saloum.
Les mégalithes6 qui sont de monuments de grandes dimensions ou encore de grosses pierres
grossièrement taillées ou façonnées. Ce sont des monuments funéraires. La zone des mégalithes occupe les
régions de Kaolack, de Tambacounda.
La vallée du fleuve Sénégal a fourni des vestiges métallurgiques, des poteries, des disques en terre
cuite, des objets de parure etc. L’ensemble des découvertes effectuées sur le néolithique sénégalais montre
l’existence des populations noires exerçant des activités diverses : l’agriculture, la chasse, la pêche etc.

Conclusion :
Le Sénégal est riche en sites préhistoriques et protohistoriques qui sont
menacés par l’érosion et l’action anthropique comme les fouilles
clandestines, la construction de barrages, l’aménagement de surface
agricoles ou d’habitat. Ainsi, beaucoup de travail reste à faire d’où la
nécessité de conserver et de protéger les sites.

5 Plus de 6 000 tumulis ont été recensés. Ce sont des monticules de sables appelés mbanar par les Wolofs et poydon
par les Sérères.
6 La zone des mégalithes qui occupe une partie des régions de Kaolack, de Tambacounda ainsi que du territoire gambien,

soit une superficie de 33000km2. Quatre sites sont inscrits sur la liste du Patrimoine culturel et naturel de l’UNESCO
depuis 2006. Ce sont Sine Ngayène, et Wanar pour le Sénégal, keur – Bath et Wassou pour la Gambie. Le site le plus
remarquable de l’aire mégalithique est celui de Sine Ngayen qui comporte 52 cercles pour 1200 pierres mégalithiques
et une centaine de tumuli

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UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI


MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE
B2SD CONFECTION
ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020
DISCIPLINE : HISTOIRE
République du SENEGAL RECUEIL DE COURS MIN.EDU.NATIONALE

Support L6 : PREHISTOIRE ET PROTOHISTOIRE AU SENEGAL


Document 1 : Les traces du paléolithique Sénégalais
L’installation humaine remonterait au moins au Paléolithique inférieur où apparut la civilisation
acheuléenne avec ses bifaces (pierres taillées sur deux faces) et ses hachereaux ; mais, dans les gisements,
les restes humains font défaut. […]. Ce repérage chronologique suggère l’âge de la plus vieille présence
humaine en Sénégambie ; la vallée de la Falémé a livré les éléments les plus importants. Des bifaces de cet
âge ont été recueillis dans la presqu’île du Cap Vert (pointe de Fann), ainsi que des petites haches, œuvres
d’homo erectus, dans le Sud-est sénégalais (Djita, Saré).
L’étude des strates des roches sédimentaires (stratigraphie) ne permet pas encore de distinguer
nettement un Paléolithique moyen et un Paléolithique supérieur. Cependant, on a retrouvé au Sénégal […]
quelques racloirs, de nombreux grattoirs et des noyaux circulaires avec éclat (fragments courts),
caractéristiques de l’industrie dite " moustéroïde ", ont été découverts dans la presqu’île du Cap Vert […] à
Sébikhotane ainsi qu’à Richard Toll et sur des sites de la moyenne et basse vallée du fleuve Sénégal (Kaédi,
Mbagne). L’industrie " mou stéroïde " a servi de base à une autre industrie d’âge mal défini, quelquefois
rattachée au paléolithique supérieur, appelé « Tiemassassien », du nom du principal site (Tiémassas)
localisé au Sud-est de Mbour. On y trouve quelques petits bifaces liés aux activités de la chasse […]
Ndiouga Benga et Mandiomé Thiam, Atlas du Sénégal, édition Jeune Afrique, 2007, page 73

Document 2 : Carte des zones préhistoriques du Sénégal

Source : Martin V. Becker Charles. Vestiges protohistoriques et occupation humaine au Sénégal. In: Annales de
démographie historique, 1974. pp. 403-429

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Document 3 : La Protohistoire au Sénégal


Les sites protohistoriques (âge des métaux) sénégambiens sont très nombreux ; ils témoignent
d’une occupation humaine particulièrement dense dans les vallées ainsi qu’aux lisières de Cayor, du Djolof,
du Baol, du Sine, du Saloum, etc. On distingue actuellement quatre provinces protohistoriques :
- celle des amas coquilliers qui couvrent le littoral et les estuaires des fleuves Sénégal, Sine, Saloum,
Gambie et Casamance ; ce sont des déchets de consommation ;
- celle des tumulus de sable (« mbanaar » du pays wolof, « paydom » du pays des sérère) qui
servaient de tombes et sont localisés dans la moitié occidentale du pays […] ;
- la zone des mégalithes qui occupe une partie de Kaolack, de Tambacounda ainsi que du territoire
gambien, soit une superficie de 33 000 km². Quatre sites sont inscrits sur la liste du Patrimoine
culturel et naturel de l’UNESCO depuis 2006. Ce sont Sine-Ngayène et Wanar pour le Sénégal,
Keur-bath et Wassou pour la Gambie ;
- enfin, la vallée du fleuve Sénégal qui a fourni des vestiges métallurgiques, des poteries, des disques
perforés en terre cuite, des objets de parure, etc.
Ndiouga Benga et Mandiomé Thiam, Atlas du Sénégal, édition Jeune Afrique, 2007, page 74

Document 4 : Outils préhistoriques trouvés au Sénégal (www. whc.unesco.org)

Cercles-mégalithiques-sénégambiens Bifaces taillés au Sénégal


Ces 4 grands groupes de cercles mégalithiques La préhistoire et la protohistoire sont cercles
constituent une concentration extraordinaire- mégalithiques de Sénégambie et aux amas
plus de 100 monuments- sur une bande de 100 km coquilliers artificiels (Île de Fadiouth).
de large qui longe sur 350 km le fleuve Gambie. La découverte de différents objets atteste d’une
Les 4 groupes Sines Ngayene, Wanar, Wassu et présence humaine dans l’actuel Sénégal à
Kerbatch rassemblent 93 cercles et de nombreux l’époque préhistorique : des bifaces taillés du
tumulus, monticules funéraires. Certains ont été paléolithique retrouvés dans la presqu’île du
fouillés et ont révélé un matériel archéologique Cap-Vert, Des racloirs et hachereaux mis au jour
que l’on peut dater entre le IIIe siècle avant J. C et vers Rufisque ou au Sénégal Oriental
le XVIe siècle de notre ère. Les cercles de pierres Durant la période néolithique, une population
latérites soigneusement taillées et leurs tumuli importante de pêcheurs et de commerçants
associés présentent un vaste paysage sacré qui habitait le long de l’espace côtier, comme le
s’est constitué sur plus de 1500 ans et rendent prouvent les céramiques et outils élaborés
comptent d’une société prospère, pérenne et retrouvés dans le marigot de Khant, situé à
hautement organisée. l’embouchure du Saloum.

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Source : Martin V., Becker Charles. Vestiges protohistoriques et occupation humaine au Sénégal. In: Annales
de démographie historique, 1974. pp. 410
Définition des concepts
a) Qu’est-ce que la Préhistoire
La Préhistoire est la période allant de l'apparition des premiers hommes préhistoriques (ou
hominiens), à l'apparition de l'écriture. Elle cesse d'exister dès qu'apparaît l'écriture pour laisser place à
l'Histoire.
b) Qu’est-ce que la Protohistoire :
La Protohistoire est la dernière période de la Préhistoire, juste avant l'histoire. La protohistoire
comprend le Néolithique, l'âge du cuivre, l'âge du bronze et l'âge du fer.
Dans les derniers temps de cette période, certains peuples ou civilisations ne maîtrisaient pas
encore l'écriture, alors qu'ils côtoyaient des peuples ou civilisations qui en connaissent déjà certaines
formes.

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Dossier Spécial sur la préhistoire et la protohistoire au Sénégal


Un article du Magazine Jeune Afrique

A
près plus d’un siècle d’archéologie préhistorique dans l’espace sénégambien, il a été
possible de définir, au paléolithique ancien (ou inférieur), une civilisation de galets
aménagés…qui s’est épanouie surtout en haute Gambie (secteur du Falémé).
Le paléolithique : L’installation humaine remonte au Paléolithique ancien où apparut la civilisation
acheuléenne avec ses bifaces et ses hachereaux, mais, dans les gisements, les restes humains font défaut à
cause surtout de l’acidité des sols. On situe cette civilisation entre 350 000 et 75 000 ans. Ce repérage
chronologique suggère l’âge la plus ancienne présence humaine en Sénégambie ; la vallée de la Falémé a
livré les éléments les plus importants. Des bifaces de cet âge ont été recueillis dans la presqu’île du Cap Vert
(pointe de Fann), ainsi que de petites haches, œuvres d’Homo erectus, dans le sud-est du Sénégal (Djita,
Saré, Takutala etc.)
L’étude des strates et des roches sédimentaires ne permet pas encore de distinguer nettement un
Paléolithique moyen et Paléolithique supérieur. Cependant, on a retrouvé au Sénégal des pièces d’une
industrie utilisant la « technique Levalois » typique du paléolithique moyen. Quelques racloirs, de
nombreux grattoirs…. Caractéristiques de l’industrie dite « moustéroïde » ont été découverts dans la
presqu’ile du Cap Vert (cap des Biches, Fann, Diokoul, Bagny-Nguer) à Sébikhotane, à Richard-Toll, sur
des sites de la moyenne et basse vallée du fleuve Sénégal et la basse vallée de la Falémé et dans le parc
national de Niokolo Koba.
L’industrie « moustéroïde » a servi de base à une autre industrie d’âge mal défini tantôt considérée
comme un site de surface, tantôt rattaché à un Néolithique archaïque évoluant vers le paléolithique
supérieur, appelé Tiemassassien, du nom du principal site de Tiémassass, situé au sud-est de Mbour. On
y retrouve quelques petits bifaces, des racloirs, des grattoirs, tessons en poteries, des armatures bifaciales
foliacées liées aux activités de chasse, attestant l’existence d’une humanité néolithique.
Le Néolithique est une période assez bien représentée dans l’aire sénégambienne. La diversité de
l’outillage recueilli montre qu’il y a eu plusieurs civilisations néolithiques dont les origines et les liens ne
sont pas encore établis avec certitude. (…)
En l’état actuel des recherches, on distingue cinq faciès culturels néolithiques :
 Le Néolithique du cap Manuel (sud-est du Cap Vert) baptisé « Manuélien » se caractérise par un
outillage macrolithique (haches, rabots etc) provenant essentiellement des roches basaltiques
(ankaratrite).
 Le Néolithique du Bel-Air ou « Bélairien », appelé Néolithique microlithique, est présent dans
l’ouest du Sénégal (secteurs dunaires). L’outillage, de petites dimensions (microlithiques) avec des
formes géométriques (triangles, trapèzes, rectangles, demi-cercles etc) est en silex. Le matériel
compte des haches et des herminettes polies, des poteries etc.
 Le Néolithique du littoral nord ou néolithique de Khant (près de Saint-Louis) est surtout localisé
dans le bas du Sénégal. L’os a servi à confectionner des harpons, des poinçons, des haches et

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herminettes, etc. De même, on a trouvé une dalle constituée d’ossements durs d’hippopotames, de
lamantins, de crocodiles, etc.
 le Néolithique de la Falémé (dans le sud-est du Sénégal) baptisé « Falémien » a livré un outillage poli
fabriqué avec des roches diverses (grès, jaspe, hématie, dolérite, schiste, quartz, silex etc). Le
matériel de broyage, de petites haches polies en hématie et la poterie, est bien représenté.
 le Néolithique de la vallée du Sénégal et du Ferlo est également un faciès mal connu. On a seulement
identifié des gisements qui se trouvent au sommet du remblai d’inondation.
Protohistoire : les sites protohistoriques (âges des métaux) sénégambiens sont très nombreux ; ils
témoignent d’une occupation humaine particulièrement dense dans les vallées ainsi que les lisières du
Cayor, du Jolof, du Baol, du Sine, du Saloum, etc.
On distingue actuellement quatre provinces protohistoires :
 celle des amas et tumulus coquilliers qui couvrent le littoral et les estuaires des fleuves Sénégal, Sine,
Saloum, Gambie et Casamance ; ce sont des déchets de consommation ;
 celle des tumulus de sable (« mbanaar » du pays wolof, « poydom » du pays sérère) qui servaient
de tombes et sont localisés dans la moitié occidentale du pays. Le site de Nguiguela (près de Saint-
Louis) a livré un pectoral en or massif ;
 la zone des mégalithes qui occupe une partie des régions de Kaolack, de Tambacounda ainsi que du
territoire gambien. (…). Quatre sites sont inscrits sur la liste du patrimoine culturel et naturel de
l’UNESCO depuis 2006. Ce sont Sine-Ngayène et Wanar pour le Sénégal, Keur-Bath et Wassou
pour la Gambie ;
 Enfin, la vallée du fleuve Sénégal qui a fourni des vestiges métallurgiques, des poteries, des disques
perforés en terre cuite, des objets de parure, etc. Le site de Sinthiou-Bara (près de Matam) a fait
l’objet de recherches intensives : des figurines anthropo-zoomorphes, des perles, des coquilles
marines et un tesson de poterie émaillé de provenance maghrébine, témoignent de courants
d’échanges à longue distance.
Source : Atlas de l’Afrique : Sénégal 2007, page 74.

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Leçon 7 A.C. Initiation à la dissertation historique


I) Généralités :
La dissertation est un exercice qui consiste à poser un problème et à lui trouver une solution. Elle
vise à mesurer la capacité de l’élève à comprendre un sujet, à réfléchir et à utiliser ses connaissances pour
les ordonner de manière logique et cohérente.
Faire une dissertation, ce n’est pas réciter sa leçon ou accumuler de façon anarchique ses idées.
La dissertation suit une démarche logique et cohérente. En face d’un sujet de dissertation, il faut :
 Lire et relire le sujet autant de fois que cela sera nécessaire pour bien comprendre le sujet.
 Souligner les mots difficiles, les mots clés, et essayer de comprendre leur sens exact mais aussi
les liens qui existent entre eux grâce aux mots de liaison et à la ponctuation (et, ou, car,...)
 Délimiter le sujet dans le temps et dans l’espace pour éviter de faire hors sujet ou de faire des
omissions.
 Rechercher les idées en notant dans une feuille de brouillon telles qu’elles viennent à l’esprit
pour ensuite les ordonner de manière logique et chronologique).

II) Les différentes parties de la dissertation


1. L’introduction :
Elle comporte 3 parties :
 Amener le sujet :
Il faut montrer le cadre général du sujet en partant de faits ou d’évènements pour aboutir au cadre
particulier du sujet du point de vue du thème, du temps et de l’espace. Pour ce faire, l’apprenant peut partir
d’un contexte, d’un constat, d’une définition etc… pour cerner le sujet.
 Poser la problématique :
Il s’agit de montrer les pistes de réflexion qui permettent d’organiser le sujet. Pour poser la
problématique, il est préférable de poser des questions pertinentes sur l’idée principale de chaque partie.
Ainsi, il faut toujours se référer à la consigne pour pouvoir dégager une bonne problématique.
 Annoncer le plan :
Le plan indique les idées principales qui constituent les grandes parties du développement. C’est en
quelque sorte le chemin à suivre pour répondre aux questions posées dans la problématique. Un bon plan
doit toujours répondre aux exigences de la consigne du sujet.
NB : Ne jamais donner la réponse à la problématique dans l’introduction. Elle n’est pas le lieu d’affirmations
gratuites.
2. Le développement
C’est la partie centrale de la dissertation. Le développement doit suivre le plan annoncé dans
l’introduction. Il comprend deux à trois parties basées chacune sur une idée principale qui sera argumentée
et développée en paragraphes. Pour passer d’un paragraphe à un autre, il faut utiliser un mot de liaison. Les
mots de liaison sont nombreux mais ne jouent pas la même fonction. Pour passer d’une partie à une autre,
il faut utiliser une phrase de transition.
3. La conclusion

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C’est une sorte de bilan qui apporte une réponse définitive à la problématique posée. Elle permet
aussi de dégager les perspectives dans le temps et dans l’espace.
Conseils généraux pour la rédaction
La copie du candidat ne sera jamais appréciée au poids, mais pour l’effort de synthèse et de clarté, pour
le respect de la méthode de la dissertation.
Il ne suffit pas de bien maîtriser son cours pour réussir l’épreuve de dissertation (même si cela est
indispensable). L’apprenant doit produire un travail réfléchi et structuré qui répond clairement à la
problématique définie dans l’introduction en respectant les impératifs suivants.
1. Conseils de révision
- Apprendre ses cours régulièrement.
- Réviser son cours de façon problématisée : se poser des questions, chercher l'idée directrice de
chaque partie. Cela vous entraîne à problématiser et à argumenter.
- être attentif aux publications (presse, livres) ou aux émissions de télévision ou de radio qui
peuvent aider à mieux comprendre.
2. Présentation de copie et orthographe
- Une copie lisible et propre. En effet, une copie, est désavantagée par une lecture rendue fastidieuse,
par la présence de beaucoup de fautes d'orthographe.
- L’apprenant doit penser aux majuscules pour les noms propres, écrire sans abréviation ;
- Utiliser le présent ou l’imparfait et éviter le futur et les expressions à la mode. Il ne doit jamais
utiliser le style personnel : « Je », « Me » et « Moi ». Mais, il peut utiliser le « Nous ». Par ailleurs,
il est préférable d’être impersonnel.
- L’apprenant est tenu d’employer des phrases complètes qui ne soient pas trop longues. Il accorde
aussi une attention aux fautes d'orthographe et grammaticales (accords des verbes, participes
passés, etc.).
- Il doit utiliser les mots de liaison suivants pour confirmer une idée (en effet, ainsi, certes, etc.) ;
relativiser une idée (néanmoins, cependant, par ailleurs, etc.) ; tirer une conclusion (donc, par
conséquent, en somme, en définitive, au total, etc.). Pour vous assurer que vous avez respecté tous
ces impératifs, prenez le temps de relire et faites- le avec une attention minutieuse en surveillant
les détails d’orthographe et de rédaction.

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L&S
Histoire
2eme Partie

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Leçon 8 : La civilisation de l’Egypte Pharaonique civilisation


Objectifs de la leçon :
Objectif Général : Comprendre la civilisation de l’Egypte pharaonique.
Os1 : Décrire le pays et les hommes ;
Os2 : identifier les grandes périodes de l’histoire de l’Egypte pharaonique.
Os3 : Expliquer les traits de la civilisation Egyptienne.

Introduction :
L’Egypte pharaonique a connu pendant près de III millénaires, l’une des plus
anciennes et des plus brillantes civilisations de l’Antiquité : la civilisation de l’Egypte
pharaonique. Cette grande civilisation dont les traits civilisationnels se lisent à
travers les riches legs hautement historiques allant des pyramides aux
hiéroglyphes, reposait sur une organisation sociale bien structurée dirigée par le
pharaon. Elle est cependant marquée par trois grandes périodes historiques (les
empires) entrecoupées par des périodes intermédiaires.

I) L’apport du Nil dans la constitution de la civilisation Egyptienne :


Considérée comme étant un don du grand Nil, la civilisation égyptienne dut sa prospérité et sa
longévité au fleuve Nil autour duquel elle s’est épanouie durant l’antiquité, il y a environ 5000 ans. Ce fleuve,
dont les crues faisaient drainer les eaux jusque dans les champs, permettait le bon développement des
activités agricoles. Il permettait cependant la navigation et le transport des marchandises entre la haute et
la basse Egypte. Ce fleuve apparait comme l’artère vitale du pays. La civilisation Egyptienne doit son
originalité à la situation géographique du pays et à l’organisation sociopolitique et culturelle du pays.
II) L’organisation sociale, religieuse et artistique de l’Egypte pharaonique :
1. Une Société Hiérarchisée
La société égyptienne était très inégalitaire. Au sommet de celle-ci se trouvait le pharaon : roi et
représentant des dieux sur terre. Il détenait des pouvoirs illimités. Il avait le droit de vie et de mort sur ses
concitoyens, qui doivent le craindre et le respecter. Il dirigeait la justice, l’administration et commandait
l’armée. Pour bien faire fonctionner son pays (l’Egypte), ce dernier était appuyé dans ses tâches
administratives et royales par de hauts fonctionnaires recrutés parmi les privilégiés.
Les privilégiés : ils forment le proche entourage du pharaon, constituent la classe la plus importante
après ce dernier. Ce sont :
 Les prêtres : chargés des tâches cultuelles. Ils étaient soumis aux ordres directs du pharaon.
 Le vizir : grand ministre, s’occupe des grandes tâches administratives ;
 Les ministres : responsables des différentes régions ;
 Les scribes : assistants du vizir, calculent les impôts et les récoltes ;
 Les prêtres : s’occupent des tâches religieuses, momifient les pharaons ;
 Les artisans : fabriquent les outils artistiques ;
 Les paysans et les soldats : ils assurent les travaux divers et assurent la sécurité du pays ;
 Les esclaves : base classe sociale, s’occupent des travaux pénibles.

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2. La vie religieuse de l’Egypte antique :


La religion occupe une place importante dans la vie des Egyptiens. Ils étaient également de grands artistes.
- Une société polythéiste
Elle croyait en de nombreux dieux et déesses. Les égyptiens étaient des polythéistes. Chaque ville
possédait ses propres dieux, mais le dieu du Soleil, Rê, est vénéré partout. Parmi les autres grands dieux se
trouvent Horus, le dieu du Ciel, Osiris, le dieu des Morts. La plus grande déesse est Isis, la déesse de la
Fertilité.
Les dieux et les déesses de l’Ancienne Égypte sont souvent représentés, dans les sculptures, avec
un corps humain et une tête d’animal, ou parfois entièrement sous la forme d’un animal.
III) Les Grandes périodes de l’Egypte pharaonique
L’Egypte a connu trois grandes périodes séparées par des périodes dites intermédiaires et un déclin.
 L’Ancien Empire (3200-2160 AV. J.C) :
Vers l’an 3200 av J-C, un prince Haute-Egypte, du nom de Narmer (ou Ménès) unifia l’Egypte et
installa sa capitale à Memphis. C’est en ce moment que les rois prirent le nom de Pharaon. C’est l’époque
où sont construites les grandes pyramides : Chéops, Khephren et Mykérinos. Le pays prospèrait grâce au
commerce ; mais vers la fin de la 6ème Dynastie, le pays fut secoué par des troubles intérieures (la première
période intermédiaire) et des incursions de tribus venues d’Arabie qui mettent fin à cette période.

 Le Moyen empire (2160- 1580 av. J. C.).


L’unité du royaume est rétablie par l’aristocratie thébaine. Thébes prend le relais sur Memphis.
Le moyen empire est une période de rayonnement intense de l’Egypte, il fut particulièrement marqué par
la douzième dynastie. Le pays fut mis en valeur par de grands travaux. La Nubie fut conquise mais vers -
1785 av J. C, l’Egypte fut envahie par un peuple venu d’Asie : les Hyksos, qui soumettent toute l’Egypte à
leur autorité pendant près de 200ans. Ce fut le début de la seconde période intermédiaire.

 Le Nouvel empire (-1580 – 1085 avant J.C).


Une fois les hyksos chassés, commença le règne des 18éme et 20éme dynasties. L’Empire retrouve
gloire et puissance grâce à l’action de grands souverains comme Thoutmosis III, Aménophis IV
(Akhnaton), Toutankhamon, Ramsès II etc... Ces pharaons lancèrent la conquête du Proche Orient. Ils
construisirent de temples magnifiques comme ceux de Louxor L’Egypte devint un empire tricontinental.
Une brillante civilisation s’y développa mais l’affaiblissement du pouvoir central devant le clergé et les
puissants gouverneurs de provinces précipita l’Egypte dans le déclin.

 La Basse Epoque (1070-32 AV. J.C)


Elle dura plusieurs siècles. A partir de 1070 av. J. C., l’Egypte est affaiblie par les troubles et les
invasions. Elle change cinq fois de maîtres : les Assyriens (en 666 av. J.C), les Koushites (en 715 av. JC), les
Perses (en525 av J.C), les Grecs et Macédoniens (en 332 av J.C) et les Romains (en 30 av. J.C).

Conclusion :
L’Egypte a donné naissance à la civilisation la plus brillante et la plus ancienne du monde du fait de
sa société très bien hiérarchisée. A cela s’ajoute une activité économique autour du Nil très développée

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ce qui lui confère une richesse inestimable. Mais l’objet de toutes les convoitises reste et demeure sa
brillante civilisation tant convoitée par les chercheurs du monde entier.
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DISCIPLINE : HISTOIRE
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Support L8 : LA CIVILISATION DE L’EGYPTE PHARAONIQUE


Document 1 : Carte de l’Egypte ancienne au IIIe millénaire avant notre ère
L’Egypte est située au Nord-est de
l’Afrique. Elle est limitée au Nord
par la mer Méditerranée, au Sud
par le désert de Nubie, à l’Est par le
désert de Libye et à l’Ouest par la
Mer Rouge et le désert de l’Arabie.
Le pays est traversé par le fleuve
Nil, du nord au sud qui joue un rôle
important dans la vie des
populations.
En permettant l’agriculture et le
développement de multiples
activités, le Nil a favorisé
l’installation de nombreux
hommes dans la vallée. Dans ces
déserts, la vie n’est possible que
grâce au delta, élargi en éventail et
constituant la Basse-Egypte au
Nord avec comme capitale :
Memphis. Au Sud sur la pointe de la vallée du Nil, se trouve la Haute-Egypte dont la capitale est Thèbes.
Source de l’image : L’Afrique et le Monde, histoire 6éme, Hatier International, pp 56-57, 2009, collection n°9,
édition n°11.

Document 2 : Origine du peuplement Egyptien


Au témoignage presque unanime des historiens anciens, les égyptiens
appartenaient à une race africaine entendez : nègre qui d’abord établie en Ethiopie, sur
le Nil moyen, serait descendue graduellement vers la mer suivant le cours du fleuve (...).
D’autre part, (……), d’après la bible l’Egypte était peuplée par les descendants de Cham,
ancêtres des nègres (...). Mais toute l’histoire de l’Egypte montre que le métissage de la
population primitive avec les éléments blancs nomades, conquérants ou commerçants, a été de plus en plus
important au fur et à mesure qu’on approche de la fin de l’histoire égyptienne.

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Source : Cheikh Anta Diop, Nations Nègres et Cultures, Tome1, pp, 39, 42, 46.

Document 3 : La division de la société Egyptienne


A la tête de la société Egyptienne il y
avait le pharaon. Il est considéré comme le
représentant des dieux sur Terre. Doté
d'attributions magiques telles que la gestion
des crues et des décrues du Nil qui lui
permettent d'assurer ou non la prospérité du
pays, le pharaon a pour devoir de diriger avec
justice et sagesse les affaires du royaume. Il
dispose d'un pouvoir absolu et extrêmement
centralisé (gestion directe de l'administration,
de l'économie, voire de certains cultes divins).
Après le pharaon vient les prêtres qui
servent d'intermédiaires entre les hommes et les multiples divinités monarchiques ou locales. (...) Les
prêtres sont ainsi doté de pouvoirs spirituels (…) A côté des prêtres les scribes disposent d'un prestige
particulier dans la société pharaonique. Leur connaissance des hiéroglyphes, qui leur permettent de lire et
de dessiner, en font des détenteurs du savoir.
Au bas de l’échelle sociale on retrouve les paysans aux conditions de vie déjà difficiles, les peuples soumis,
les prisonniers et les esclaves travaillent dans les carrières et dans les mines de la vallée du Nil (carrières
de pierre), du désert arabique (or et cuivre), et de Nubie (or)…
D’après le Dictionnaire de la civilisation Egyptienne, XXe siècle

Document 4 : La religion chez les égyptiens anciens


Les égyptiens étaient les hommes les plus religieux qui soient. De fait, la religion était visible dans chacune
de leurs actions. (…), dans tous les villages, même les plus petits, on observe de grands temples en pierres,
au milieu des maisons croulantes. Dans les grandes villes comme Memphis ou Thèbes, les temples étaient
gigantesques à côté des maisons. Hérodote put voir également à quel point les égyptiens tenaient à leurs
morts : pour eux, ils bâtissaient des tombes (mastaba), parfois des pyramides (hypogées) ; ils les
embaument…. Chaque année, ils visitaient les tombes de leurs morts…. Dans la vie quotidienne, la religion
et la magie tenaient une place importante : les égyptiens respectaient certains animaux et les vénéraient…
Source : Livre HG (initiation éco.), 6e, Bélin, 2008, p. 85.

A
Quelques dieux du panthéon égyptien au temps de l’Egypte Pharaonique

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Document 5 : Les Grandes périodes de l’Egypte pharaonique à travers une frise chronologique

Périodes de Troubles ou périodes intermédiaires


L’Aspect artistique et intellectuel de l’Egypte Antique
Quelques pyramides construites durant l’antiquité Les Hiéroglyphes

Sarcophage d’une momie

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Durée : 2 heures
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Exercice d’application
Texte 1 : La religion en Egypte pharaonique
Les premiers Egyptiens voyaient des forces divines dans le soleil, la lune, les étoiles et les crues du
Nil. (…) Ils vénéraient et en faisaient de puissants dieux : Rê le soleil, Nout le ciel, Noun l’océan, Shou l’air,
Geb la terre et Hapi l’inondation... Ces divinités étaient représentées sous une forme humaine ou animale,
leur culte n’était pas limité à une localité en particulier. (…) Les pratiques funéraires veulent assurer la
survie de ces « âmes », mais un trait célèbre de la religion égyptienne est d’avoir lié cette survie à la
conservation du corps lui-même, en recourant à la momification, et d’avoir multiplié les dispositions pour
que les défunts puissent jouir d’une vie au moins aussi intense et heureuse qu’en ce monde ci.
J. Yoyotte, « Egypte pharaonique : société, économie et culture », In Histoire générale de l’Afrique, chapitre 3,
tome II, pp. 81-132-133

Texte 2 : La vie politique


(…) Tout relève du roi. En vertu d’un devoir théologique, il assure l’ordre cosmique, la sécurité de
l’Egypte, le bonheur de ses habitants en ce monde et dans l’autre, non seulement en exerçant son métier de
roi, mais en entretenant les divinités, ce qui l’amène à partager sa prérogative économique avec les temples.
D’autre part, tant pour rendre le culte dans ces temples que pour gérer les affaires de la nation, pharaon,
seul prêtre théoriquement, seul guerrier, seul juge, seul producteur, délègue son pouvoir à toute une
hiérarchie d’individus (…) A la tête de l’ensemble des services, siège le tjaty, ou « vizir », selon une
désignation traditionnelle en égyptologie. Ce premier ministre, responsable de l’ordre public… est avant
tout la plus haute instance judiciaire de l’Etat après Pharaon et le ministre de la justice.
J. Yoyotte, l’Egypte pharaonique, in Histoire générale de l’Afrique, Edition abrégée, T2, UNESCO, 1987.

CONSIGNES :
1) Montrer l’importance de la religion dans la l’Egypte Antique ?
2) Relever, à partir du texte 1, les traits du polythéisme de la société pharaonique ?
3) Définir les mots suivants : monothéisme ; vizir ; pharaon ; pharaon ;
4) En vous basant du texte 2 et de vos connaissances, montrez que le pharaon était considéré
comme un « souverain absolu ».
5) « La société égyptienne était une société inégalitaire ». Discuter ces propos.

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Leçon 9 : Axoum (Ethiopie Antique)


Objectifs de la leçon :
Objectif Général : Comprendre la civilisation Axoumite
Os1 : Situer Axoum et décrire ses origines
Os2 : Identifier les grandes périodes de l’histoire d’Axoum
Os3 : Décrire les caractéristiques de la civilisation axoumite

Introduction :
A la suite de l’effondrement de la civilisation trimillénaire de l’Egypte pharaonique,
une autre civilisation brillante et prospère s’est épanouie en terre africaine,
précisément à l’est du continent noir. Il s’agit de la civilisation Axoumite, un ancien
royaume d’Ethiopie, fondé au Ier millénaire avant Jésus Christ dans la région du Tigré.
Une vingtaine de rois se sont succédés sur le trône d’Axoum. Envahi au VII siècle par
les perses et les arabes, Axoum entre en déclin.

I) Situation géographique et Origine Historique d’Aksoum ou Axoum


1. La Situation géographique :
Limitée au nord-ouest par l’Egypte, à l’est par la mer rouge et l’océan indien et au sud par la
Nubie, Axoum (Aksoum) ou le pays de « Pount (terre des dieux) » correspondait aux Etats actuels de
l’Ethiopie et de l’Erythrée. Il était bâti sur une région au relief très accidenté présentant de haute altitude et
baignée par la mer Rouge. Chef-lieu des eaux, Axoum était une région privilégiée. En effet, l'accès du
royaume d'Aksoum à la mer Rouge et au Nil lui offrait de nombreux débouchés maritimes pour profiter du
marché entre les différentes régions africaines (Nubie), arabes (Yémen) et les états indiens.
2. Les Origines historiques du Royaume :
Les origines du royaume d'Aksoum sont encore aujourd'hui peu connues et les experts ont à ce
sujet différentes interprétations. Les thèses les plus officielles font remonter l’origine du royaume d’Axoum
au Ier millénaire de notre ère.
Deux principales thèses s’opposent lorsqu’il s’agit de déterminer les origines d’Axoum. Si, la
première soutient que des populations établies au sud du Soudan et des îles de l'Erythrée furent les
fondateurs, la seconde affirme mordicus que Ménélik, fils du roi Salomon et de la reine de Saba Makeda
en est le fondateur.
II) Les grandes périodes de l’histoire
Première entité politique constituée en Éthiopie, le royaume d'Aksoum est mentionné pour la
première fois dans un texte grec anonyme, le Périple de la mer Érythrée, daté du Ier ou du IIIe siècle
après Jésus Christ. Ce pays a vu s'opérer, dès ses origines, la fusion féconde des populations de l'Est africain,
avec des populations sémitiques blanches très anciennes. Ce royaume appelé Axoum constituait avec
l’Egypte les plus anciennes civilisations d’Afrique. Les relations avec les royaumes sabéens du Yémen sont
établies par la présence d'inscriptions et de monuments appartenant à la culture sabéenne et datés du
Ve siècle au IIIe siècle avant Jésus Christ

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Le roi qui était à la tête de ce royaume portait le titre de Négus. Axoum doit sa puissance et sa
prospérité au commerce maritime et caravanier avec les Perses, l’Egypte, l’Arabie, l’Inde et la Malaisie.
Et sous le règne de son plus grand souverain Ezana (Lezanas), il atteignit son apogée au IVe siècle.
Ce roi guerrier avait entrepris une politique expansionniste. Après s’être fait convertit au christianisme, il
avait battu une monnaie en son nom et fait adopter le guèze comme langue officielle. Il détruisit Méroé vers
350 mettant ainsi fin à l’Empire Nubien. Axoum devint dès lors la quatrième (4e) puissance mondiale
derrière Rome, Byzance et la Perse.
Durant toute l’Antiquité, le pays était resté indépendant. Axoum avait même mené des guerres de
conquête pour se protéger et étendre son territoire et sa domination.
III) Les éléments de la civilisation
1) Les éléments politiques et économiques
Dans ce royaume, le Grand Négus fut le chef suprême. Dans chaque clan et tribu, il y avait un négus
qui dépendait du Grand Négus.
Le royaume d'Aksoum avait établi des liaisons commerciales avec le monde gréco-romain ainsi
qu'avec l'Inde et il occupa une position importante dans la rivalité entre les Empires romain et perse.
Lorsque déclinèrent les royaumes Yéménites, il étendit sa domination sur la mer Rouge jusqu'au Yémen.
À son apogée, Axoum contrôlait le nord de l'Éthiopie actuelle, l'Érythrée, le nord du Soudan, le
sud égyptien, Djibouti, la partie occidentale de la Somalie, le Yémen et le sud de l'Arabie saoudite,
totalisant un empire de 1 250 000 km2.
2) Une puissance Commerciale :
Le royaume d'Axoum fut fortement impliqué dans le commerce avec l'Inde et le bassin
méditerranéen en particulier l'Empire romain (plus tard Byzantin7). Il est mentionné dans Le Périple de
la mer Érythrée, dès le Ier siècle que le royaume d'Axoum avait une activité commerciale importante. En
effet, le royaume d’Axoum exportait l'ivoire dans tout le monde antique, des écailles de tortues, de l'or et
des émeraudes, important cependant de la soie et des épices notamment à travers son port principal situé
à Adulis.
3) Sur le plan religieux :
Les populations étaient polythéistes. Parmi les dieux du panthéon axoumite, il y avait Beher dieu
de la mer, Meher dieu de la terre. Mais à partir du VIe siècle, le christianisme devient la religion officielle
suite à la conversion d’Ezana. En effet, vers 320, le souverain d'Aksoum fut converti au christianisme
monophysite8 par un naufragé syrien, devenu saint Frumence, et la Bible fut traduite en guèze, langue
sémitique alors parlée dans le royaume. La conversion massive de la population fut plus tardive. Elle fut le
fait de missionnaires originaires d'Antioche, venus d’Éthiopie au Ve siècle.

4) Sur le plan culturel

7 Empire byzantin, ou Empire romain d’Orient (476-1453), empire médiéval chrétien, correspondant à la partie
orientale de l’antique Empire romain disparu au Ve siècle. Il s’est développé depuis sa capitale, Constantinople
(aujourd’hui Istanbul, en Turquie), qui est tombée sous le joug ottoman le 29 mai 1453.

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9Du fait de sa position géographique, Axoum va subir plusieurs influences notamment égyptienne.
Des temples à l’instar des monuments et temples ont été construits à Axoum. Il y avait aussi l’influence de
la culture arabe (armements, turbans…). Toutefois le royaume a développé quelques éléments culturels
originaux (techniques de culture en terrasse, construction en pierre sèche).
Conclusion :
Zone de contact entre l’Afrique et l’Arabie, l’Afrique de l’Est a vu s’épanouir
le royaume d’Axoum qui élaborait l’une des plus prestigieuses civilisations
de l’Antiquité. Le christianisme va très tôt s’implanter dans cette région qui
nous a laissé une culture très riche. Le déclin du royaume s'amorça avec la
conquête musulmane, qui, au VIIe siècle, isola l'Éthiopie chrétienne. Au
Xe siècle, Aksoum fut dévasté par les troupes d'une reine païenne.

9
Monophysisme était un courant chrétien schismatique apparu au Ve siècle. S’opposant à la doctrine conciliaire
définissant les deux natures du Christ (divine et humaine), les monophysites soutiennent pour leur part que le Christ
ne possède qu’une unique nature (divine).

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Support L9 : AXOUM
Le royaume d'Axoum ou Empire aksoumite
était un important État de la Corne de
l'Afrique localisé au nord de l'Éthiopie,
de Djibouti et dans l'actuelle Érythrée. Il s'est
développé autour de la ville d'Aksoum à partir
du IVe siècle avant Jésus Christ pour atteindre son
apogée au Ier siècle. Situé au carrefour des routes
commerciales entre l'Inde et la Méditerranée, le
royaume d'Aksoum est devenu un acteur majeur
du commerce entre l'Empire romain et l'Inde
ancienne.
Doc 1 : Origine et Evolution du Royaume d’Axoum
L’histoire d’Axoum nous est connu à travers les passages d’auteurs
anciens : les chroniqueurs arabes (Ibn Hawkan), l’épigraphie locale et le
matériel archéologique. Deux versions expliquent la fondation du
royaume : selon la légende, Axoum fut longtemps considéré comme ayant
été fondé par des Sabéens de langue sémitiques qui auraient traversés la
mer rouge en venant d’Arabie du sud. Ainsi les fondateurs seraient le fils
du roi Salomon avec la reine de Saba Makeda, Ménélik et ses compagnons
au Ier millénaire Av-J.C. D’autres soutiennent qu’Axoum fut la continuité de
l’ancien royaume D’Amot, avant toute migration Sabéenne au IV et V ème
siècle Av-J-C. On attribuera la fondation à Zoscalès et à Aphilas au III ème
Un Guerrier Axoumite
siècle av-J-C. Il atteint son apogée au Vème siècle et devient un empire
puissant, qui s’étendait sur les riches terres cultivées de l’Ethiopie septentrional, le Soudan et l’Arabie
méridionale Une vingtaine de rois, dont la plupart ne sont connus que par les monnaies qu’ils ont émises se
sont succédés sur le trône d’Axoum. Parmi eux les noms de Zoscalès, fondateur d’Andybis, d’Ezana (333-
356), brillent d’un éclat particulier. Vers 320, le souverain Ezana fut converti au christianisme par Frumetis
son maitre et esclave et la bible fut traduite en Guèze, langue parlée dans le royaume. Envahi au VII siècle
par les perses et les arabes, Axoum entre en déclin sans être entièrement conquit (…).
ANFRAY, « La civilisation d’Axoum du Ier au VIIe siècle », Histoire générale de l’Afrique, T. 2, UNESCO, Paris, 1987.

Document 2 : Les traits de la Civilisation Axoumite


a) Une autorité au service du Royaume :

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L’Etat se divise entre Axoum proprement dit et ses « « royaumes


vaisseaux », dont les monarques appelés « Archontes » sont sujets
du « Négus ». « Roi des rois » d’Axoum, auquel ils payent tribut. Les
proches parents du roi assumaient une part importante de la gestion
des affaires publiques. Il était de règles que les expéditions militaires
fussent conduites par le roi, son frère ou d’autres parents.
Le royaume d’Axoum tient dans le commerce mondial de l’époque la
place d’une puissance de premier plan, qui frappe elle-même sa
monnaie d’or, d’argent et de cuivre et s’est doté d’un réseau de
transport par embarcation de toute taille. Axoum fut le premier Etat
de l’Afrique tropicale à battre monnaie dès le règne d’Endubis
jusqu’à Armah (entre 270 et 610), ce qui constitue non seulement un
acte économique mais politique proclamant ainsi devant le monde
entier l’indépendance et la proximité d’Axoum.
Source : Y. M. Kobishanov, in Histoire Générale de l’Afrique, Tome II, Unesco, Paris, 1987

Palais du Roi d’Axoum

1 a : Pièces de Monnaies Axoumites


L’existence de la monnaie dans le royaume d’Axoum dont l’existence remonte
durant l’antiquité après le déclin de l’empire pharaonique, atteste de la
florescence de cet empire millénaire.

b) La Vie professionnelle :
La grande majorité des Axoumites pratiquaient l’agriculture et
l’élevage, et menés une vie pratiquement identique à celle que mène aujourd’hui les paysans du Tigré. Ils
avaient aménagé des pentes montagneuses en terrasse et captés les eaux des torrents pour irriguer leurs
champs. Ils cultivaient le blé et d’autres céréales ; ils connaissaient aussi la viticulture. Les métiers
artisanaux, pratiquaient notamment par des forgerons et autres artisans métallurgistes, les potiers, les
maçons, les tailleurs de pierres et les sculpteurs, et révèlent un très haut degré d’adresse et de sens
artistique.
Source : Y. M. Kobishanov, in Histoire Générale de l’Afrique, Tome II, Unesco, Paris, 1987.

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a) La place de la Religion :
Avant sa conversion au christianisme, les axoumites pratiquaient une
religion polythéiste. Astar était le principal Dieu du royaume d’Axoum prés
chrétien et son fils Mahrem (ou Mahler) était celui dont les rois d’Axoum
revendiquèrent être les descendants, Beher et Meder symbolisant la terre. Le
culte des ancêtres particulièrement celui des rois morts occupé une place
importante dans la religion avec des stèles érigées en leur honneur.
Axoum adopta le christianisme a la place des religions polythéistes et juives qui
donnèrent naissance à l’Eglise Erythréenne Orthodoxe et l’Eglise Ethiopienne
Orthodoxe.
Croix Axoumite
Source : Y. M. Kobishanov, Economie-Système Politique, Culture, in Histoire conçues sous le règne
Générale de l’Afrique, Tome II, Unesco, Paris, 1987. d’Ezana

Doc 4 : L’aspect intellectuel de la civilisation Axoumite

Stèle d’Axoum : monument


historique Les caractères de l’Alphabet Guèze de l’Empire Axoumite

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Leçon 10 : La Méditerranée et le monde Noir :


contacts, échanges, migrations, influences culturelles
Objectif Général : connaitre la Méditerranée et le monde noir
Os1 : expliquer les contacts et échanges dans cette région
OS2 : expliquer les migrations et influences culturelles dans cette région

Introduction :
L’Afrique du nord-est est un carrefour de divers peuples, qui a tissé de
nombreuses relations avec l’Afrique intérieure. Ces relations se traduisent
par des contacts, des échanges, des migrations et des influences culturelles.
I) Contacts et échanges
Plusieurs sources attestent des relations anciennes et multiples entre le continent africain et le
monde méditerranéen. Il s'agit des contacts de populations, des relations économiques. L'existence de
rapports très anciens entre l'Afrique Noire et le monde méditerranéen est attestée par de nombreuses
sources écrites et archéologiques. Depuis le IIIème millénaire avant J-C, les pharaons multiplient des
expéditions dans les pays du sud.
Des témoignages de l'époque pharaonique font état des expéditions militaires égyptiennes jusqu'à
la 1ère cataracte, de recrutement de soldats en Nubie, au Darfour. Les sources archéologiques, les écrits
d'Hérodote, les sources grecques, romaines et les textes égyptiens évoquent les rapports qui se sont
développés à travers le Sahara mais aussi les liaisons à travers l’océan Indien. Les produits entrant dans les
échanges sont variés : gomme arabique, parfums, bois précieux, produits de chasse, animaux pittoresques
(singes, éléphants, rhinocéros...), esclaves.
II) Migrations et influences culturelles
Pendant longtemps, les chercheurs ont pensé que les mouvements migratoires partaient du Sahara
vers les autres parties de l’Afrique. De nos jours nous savons que des populations ont aussi quitté la vallée
du Nil vers l’intérieur du continent. Le déclin de l’Egypte à la basse époque avec l’invasion des libyens, des
koushites, des Assyriens, des Grecs et des Romains a été à l’origine de tels mouvements. Les migrants se
sont dirigés vers la Nubie, Axoum mais aussi vers l’Afrique de l’ouest du Tchad au Sénégal, l’Afrique centrale
et australe. Les similitudes culturelles notées entre l’Egypte ancienne et le reste de l’Afrique militent en
faveur de l’unité culturelle de l’Afrique noire.
A travers la royauté, nous notons les mêmes conceptions quant à la vénération du souverain mais aussi son
assimilation à un être supérieur.
Sur le plan social, nous notons la parenté linguistique entre l’égyptien ancien et les langues
africaines comme le Sereer, le Peul, Wolof. Des ressemblances sont aussi notées sur le plan funéraire avec
les pydom ou mbanar qui prennent l’architecture pyramidale. La même hiérarchisation de la société ainsi
que le totémisme étaient présents aussi bien en Egypte qu’en Afrique noire.

Conclusion : Le monde noir fut ouvert au reste du monde. Il a tissé des liens très anciens avec
tous les autres continents à travers le Sahara ou la mer. Les liens à l’intérieur du continent
furent tout aussi importants. La parenté culturelle devient alors un fait historique essentiel.

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Support Leçon 10 : La Méditerranée et le monde Noir : contacts, échanges, migrations, influences


culturelles
Document 1 : Relations entre l’Afrique et la méditerranéen
Des sources écrites, relativement nombreuses, attestent toutes de l’existence de relations entre le
continent africain (dénommé d’abord ‘‘Libye’’, puis ‘‘Ethiopie’’) et le monde méditerranéen, en englobant
dans ce terme non seulement l’ensemble des régions et Etats de la Méditerranée, mais aussi l’Assyrie et la
Perse, dont les menées et aventures en Afrique se sont mêlées, au cours du premier millénaire Av. J.C., à
celles des Méditerranéens. […]
Entre le monde méditerranéen et le reste de l’Afrique, les relations ont visiblement couvert tous les
champs : migrations des groupes humains en effectifs plus moins nombreux ; curiosité scientifique ;
conquêtes militaires et hégémonies politiques ; échanges de pratiques sociales et de croyances ; relations
marchandes et économiques fondées sur des intérêts réciproques. Si le long de la vallée du Nil les relations
politico-militaires ont souvent pris le dessus, il semble bien que dans la longue durée et dans la plupart des
aires géostratégiques et culturelles, les échanges commerciaux ont constitué l’aspect dominant. […]
Une fois établies ces relations d’échanges ont revêtu des tendances et des caractéristiques qui
allaient se révéler très durables, tant dans la nature des marchandises que dans l’organisation des échanges.
Du point de vue des produits, il s’agit avant tout de biens rares et de denrées de luxe.
Elikia M’BOKOLO, Afrique Noire : Histoire et Civilisations, Tome 1, Paris, Hatier, 1995.

Document 2 : les influences culturelles


Il existe des pratiques qui fussent gardées par ces peuples. Les croyances, les rites funéraires des
sérères surtout rappellent étrangement l’Egypte antique : l’infrastructure de la tombe sérère évoque la
partie souterraine du mastaba alors que le toit entièrement couvert de terre fait penser à une pyramide (…).
Chez les songhaïs, les maisons offrent (…) la caractéristique de l’art égyptienne, la recherche de la forme
pyramidale à laquelle les architectes antiques attachaient l’idée de solidité.
Source : LAM.AM google.fr

Document 3 : Les échanges commerciaux entre le monde méditerranéen et le monde noir


… C’est surtout des relations à caractère purement commercial qu’ont nouées les différentes
régions d’Afrique… A travers le Sahara, les populations de l’Afrique méditerranéenne ont commercé avec
les celles de l’Afrique subsaharienne. Carthage, qui était une puissance maritime et économique, a joué un
grand rôle dans le commerce transsaharien. Les témoignages d’un commerce intense entre l’Afrique noire
et le monde carthaginois existent dans l’archéologie (punique)…
Les relations commerciales entre populations de l’intérieur et de la côte, ont été développées par
Hérodote dans son livre IV (Melpomène). Au passage 196 de ce livre, Hérodote décrit le « commerce muet »
de l’or entre les Carthaginois et les populations autochtones. Ces relations se sont maintenues avec les

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provinces africaines de Rome. Les échanges commerciaux ont emprunté aussi bien le Sahara que la côte
occidentale. Le commerce caravanier apportait l’or, les plumes d’autruche, les fauves, les escarboucles. En
échange, les provinces romaines fournissaient du vin, des poteries, des textiles, de la verrerie…, comme l’ont
montré, notamment les fouilles des nécropoles du Fezzan.
L’Afrique du Nord-Est (Egypte) a également entretenu des relations commerciales avec l’Afrique
intérieure via la vallée du Nil. La vallée du Nil qui a toujours été une voie naturelle de pénétration, a permis
aux Egyptiens de commercer avec leurs voisins du Sud. Pour mieux préserver leurs relations commerciales
avec l’Afrique intérieure, les Egyptiens créent, à la fin de la V e dynastie, un poste politique mais surtout
économique, celui de gouverneur du Sud.
Niang (C.), « Méditerranée et monde noir », in Bulletin de l’Association sénégalaise des Professeurs d’Histoire et
de Géographie (A.S.P.H.G.), mai 2005, p. 22.

Document 4 : La question de l’introduction du fer


C’est … vers le Sahara oriental qu’il faut
probablement chercher le trait d’union de
l’introduction du fer dans le monde noir à l’époque
historique… Ce problème de passage de l’Âge de la
pierre à l’Âge du métal dans les régions
sahariennes et nigériennes est des plus cruciaux.
Là encore, l’uniformité géographique ne s’affirme
pas.
La question de l’industrie du fer se
présente sous un autre aspect. L’apparition de ce
métal dans le monde noir est un problème fort
controversé où s’opposent les tenants d’une
invention proprement africaine et les
« interventionnistes ». Ces derniers, eux-mêmes,
sont divisés : certains présupposent une influence méditerranéenne, parvenue à travers le Sahara central ;
d’autres rattachent la technique du fer au pays de Koush, et mettent en cause la grande voie naturelle
unissant la vallée du Nil au Niger par le Kordofan et le Darfour. Au deuxième ou premier siècle avant l’ère
chrétienne en tout cas (datations obtenues par le carbone 14), la métallurgie du fer est attestée dans les
régions du Tchad et du Nigeria septentrional. On ne peut a priori rejeter l’hypothèse d’inventions locales ;
mais, dans le cas contraire, c’est sans doute du côté de la civilisation méroïtique qu’il faut pressentir le foyer
de transmission. Les routes sahariennes centrales ne seraient donc pas concernées.
SALAMA (P.), « Le Sahara pendant l’Antiquité classique », in Histoire générale de
l’Afrique, tome II (sous la direction de Gamal Moctar, Paris, UNESCO, 1987, pp. 383-384.

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Activité de Consolidation
L11 : ÉTUDE DE LA PARENTE ENTRE LA CIVILISATION EGYPTIENNE ET LE RESTE DE L’AFRIQUE :
Exemple du Sénégal (sous forme de dossiers et/ou d’exposés)

Document 1 : Carte explicative de l’origine des noms Walaf ‘wolof’

a) Les Dix régions de provenance des Noms Walaf Sénégalais :


1 : Sierra Léone 2 : Cote d’Ivoire 3 : Tchad 4 : Nord Congo 5 : Sud Congo
6 : Nubie 7 : Sennar 9 : Soudan Central 10 : Soudan Oriental 10 : Egypte

a) Formation du peuple walaf, d’après les noms ethniques.


Cheikh Anta Diop, Nations Nègres et cultures, op. cit., chapitre VI, fig 53, pp. 496-497.
Les noms provenant des différentes régions sont regroupés par origine par laquelle on associe un numéro allant
de 1 à 10 ; en regard de chacun de ces groupes en partie gauche, on fait figurer les noms propre walaf
correspondant au peuple wolof qui vit au Sénégal.
www.cheikhantadiop.net

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Document 2 : Carte de provenance des noms wolofs d’après cheikh Anta Diop

www.cheikhantadiop.net

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Document 3 : Comparaison de quelques éléments issus d’Egypte et l’Afrique Noire

1 1

Petit modèle de houe égyptienne (mr) (Musée du Louvre). Houes mandingues (Musée del'IFAN-C.A Diop, Dakar

2 2

3 3

Récipient Egyptien Calebasse Af. Sub


Africain
Au vue de l’exposé des icônes Méditerranéennes
et celles collectés en Afrique noire qui témoignent
et justifient la proximité entre les civilisations
Ramsès II (Egypte) Un Tutsi (Rwanda)
pharaoniques et celles d’Afrique noire, on
constate de fortes ressemblances de part et d’autre.
On suppose donc que ces deux entités territoriales ont eu à entretenir des relations d’échanges (commerce,
voyage, relations politiques…) ce qui peut expliquer à fortiori les ressemblances voire la diffusion des
techniques de
constructions dans ces
deux lieux. Outre les
outils agricoles, les
4
modes de pratiques
v
cultuelles et culturelles
sont aussi si proche.
Du polythéisme
au monothéisme, les
rites reposent sur les 4
v
mêmes croyances. Les Sabre Egyptien Sabre Afrique Centrale
mêmes coiffures, les designs presque identiques. Cheikh Anta Diop a essayé dans une monographie
d’expliquer l’origines des noms Walaf, Peuls, Serer… qui selon lui, proviendraient d’Egypte : ce qui explique
et justifie les liens de parenté entre la civilisation égyptienne et le reste de l’Afrique.

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L&S
Histoire
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Leçon 12 : Les civilisations du soudan médiéval (Ghana, Mali, Songhaï) :


Organisation sociale et politique, vie économique, culturelle et religieuse.

Objectifs de la leçon :
OG : Comprendre les civilisations du soudan médiéval
OS1 : Expliquer l’organisation sociale et politique
OS2 : Expliquer la vie économique, culturelle et religieuse

Introduction
L’Afrique occidentale a connu dans son passé plusieurs organisations
étatiques, qui par leur grandeur et leur civilisation continuent de nos jours
de fasciner les historiens. Parmi ces organisations étatiques, nous avons
l’empire du Ghana, l’empire du Mali et l’empire Songhaï.

I) L’empire du Ghana
L'empire du Ghana est situé au nord des deux boucles divergentes du Sénégal et du Niger dans une
région appelée Wagadu ou "pays des troupeaux ». Cet empire était bien organisé sur le plan social,
politique, économique religieux et culturel.

1. L’organisation sociale et politique


- Sur le plan social : Les familles formaient des clans avec un ancêtre commun. Les plus grands
étaient les Cissé, les Tounkara, les Doucouré, les Soumaré, les Sylla, les Sakho, les Diarisso, etc.
La succession était matrilinéaire.
- Sur le plan politique : Le Ghana était une monarchie dirigée par le Tounka avec un pouvoir absolu.
Sa capitale était Koumbi Saleh. Le roi était assisté d’un conseil impérial constitué de grands
dignitaires, qui formait l’administration centrale. L’empire était divisé en provinces, chacune
administrée par un gouverneur qui prélevait les impôts. La justice était rendue par le Tounka.
2. La vie économique, culturelle et religieuse
Les principales activités étaient l’agriculture, l’artisanat, mais surtout le commerce.
En effet, le Ghana était un important relais caravanier, un centre où s’échangeaient les produits venus
d’Afrique du nord et du Maghreb : tissus, cuivre, argent, dattes, cuir, barres de sel... contre l’ivoire, les
esclaves, et surtout l’or des Provinces méridionales (vallée de la Falémé et du Haut Sénégal).
Le Tounka percevait des taxes sur tous les produits d’exportation et d’importation.
L’animisme dominait dans l’empire, mais l’islam était également pratiqué. Le roi était parfois
entouré de conseillers musulmans et avait fait construire des mosquées dans l’empire.
II) L’empire du Mali
La région du Mandé, berceau de l’empire du Mali, est comprise entre les sources des fleuves
Sénégal et Niger. La population de cette région, essentiellement Malinké, se compose de différents clans
(Traoré, Konaté, Koné, Keïta, Camara…) organisés en chefferies et en petits royaumes comme le Do, le
Kri, le Kangaba, le Malal.
1. Organisation sociale et politique

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- Sur le plan social : il y avait une division clanique, mais la classe aristocratique se dégage
davantage. Les marabouts forment une classe privilégiée associée au pouvoir et jouissant d’un
grand respect. Le bas de la société est constitué par les artisans, les paysans et les esclaves.
- Sur le plan politique, le Mali est gouverné par le Mansa secondé par un premier ministre et par
un conseil impérial comprenant les anciens, le cadi, le prédicateur, le chef des griots et les grands
dignitaires. Il y avait en outre un gouvernement impérial composé de plusieurs ministres.
L’empire était divisé en provinces dirigées chacune par un Farim ou Farba. Les rois vassaux envoyèrent
leurs enfants à la cour impériale.
2. La vie économique, culturelle et religieuse
La majorité de la population vivait de l’agriculture. Cependant le commerce était l’activité la plus
importante. Les revenus de l'empire sont les impôts et taxes, les butins de guerre, le commerce
transsaharien.
Deux grandes religions se partagent l’empire :
- L’animisme très vivant dans le peuple avec un culte rendu aux esprits, à la matière et aux aïeux.
- L’islam qui recrute ses adeptes dans les couches supérieures de la société.
III) L’empire du songhaï
A la suite du Ghana et du Mali, émerge l’empire Songhay ou Sonrai à l’Est de la boucle du Niger.
L’empire fut dirigé par deux grandes dynasties : les Sonni et les Askia.

1. L’organisation sociale et politique


Les Askia avaient donné au Songhaï une organisation politique. L’empereur était assisté d’une cour
de conseillers et d’un gouvernement formé de plusieurs ministres. L’empire était divisé en provinces
chacune dirigée par un Farin. La justice était rendue par les cadis (juge musulman).
2. L’organisation économique, religieuse et culturelle
L’agriculture était la principale activité avec la mise en valeur de la vallée du Niger et
l’aménagement d’un système de canaux et de digues qui permettaient l’irrigation. Le sel, l’or et les esclaves
étaient les principaux produits exportés notamment vers l’Afrique du nord.
Sur le plan culturel, la civilisation sonraï fut fortement marquée par l’islam. Sa prospérité attira de
nombreux savants, ce qui favorisa l’épanouissement culturel et intellectuel des villes comme Gao,
Tombouctou, Djenné (universités, écoles coraniques, mosquées).

Conclusion
L’Afrique occidentale du passé s’est illustrée de par sa civilisation par une
parfaite organisation sociale, politique, religieuse et culturelle.

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Support L12 : Les civilisations du soudan médiéval


Document 1 : Caractéristiques générales de l’Empire du Ghana
Il est le plus ancien empire noir connu. En raison de son ancienneté, nous avons pour sa
connaissance que les écrits d’auteurs Arabes comme Al Bakri, Al Idrisi, Ibn Khaldum et les fouilles
entreprises dans la région de Koumbi Saleh et la tradition orale des peuples africains. L’empire du Ghana
aurait existé au moyen âge et se serait étendu du Fouta Djallon à l’Adrar mauritanien et de l’Océan
Atlantique à la boucle de Niger. La capitale était Koumbi Saleh et l’empereur Kaya Maghan ou Tounka très
puissant dotait son empire d’une solide administration. Le pays devait sa prospérité au commerce de l’or et
aux impôts perçus sur le sel. Les historiens arabes nous ont laissé le nom d’un souverain du Ghana qui
s’appelait Kaya Maghan Cisse dont le nom signifie roi de l’or. A cause de son ouverture au monde
méditerranéen, de son commerce prospère, de son rayonnement culturel, les almoravides, voulant profiter
des monopoles détenus par le Ghana (or, sel, etc…) et propager l’islam, attaquèrent l’empire en 1076. Le
Ghana affaibli sera complètement détruit en 1240 par le Mali qui l’intégrera dans son empire.
Source : www.etudier.com

Document 2 : Une audience du roi de Ghana


« Quand le roi donne audience à son peuple, il s’assied dans un pavillon ; à sa droite sont les fils des
princes de son empire, vêtus d’habits magnifiques et ayant les cheveux tressés et entremêlés avec de l’or.
Le gouverneur de la ville est assis par terre devant le roi, et tout autour se tiennent les ministres dans la
même position… Au son de cet instrument (un tambour), le peuple s’assemble. Lorsque les coreligionnaires
du roi paraissent devant lui, ils se mettent à genoux et se jettent de la poussière sur la tête ; telle est leur
manière de saluer le souverain. »
El Békri, Description de l’Afrique septentrionale, traduction de Slane.

Document 3 : Caractéristiques de l’Empire du Mali


Du 12e au 14e siècle, l’empire du Mali était la principale puissance politique du Soudan nigérien. Il
s’érigea sur les ruines du Ghana que les Almoravides avaient déjà fortement ébranlé. On retrouvait le clan
des Konaté, des Keita, des Kontés et des Camara répartis dans les trois provinces principales qui sont Kri,
Do et Bouré dont on connaît les riches mines d’or. Mais ces clans, qu’ils soient dans leurs zones respectives
d’influences, ne constituent pas encore une importante force politique, car bien que se réclamant de la
même civilisation, de la même langue, ils restent désunis voire même rivaux et n’hésitent pas à s’affronter
souvent. Mais au 11e siècle, le clan des Keita s’affirme. Le peuple Malinké avec l’important clan des Keita sut
unifier l’empire et lui donner un éclat considérable.
Ce fut Baramendama Keita le premier qui secoua la domination du Ghana, jeta les bases du future
Etat et embrassa la religion musulmane. Cependant les empereurs qui contribuèrent à la consécration, au
rayonnement et à la renommée de l’empire furent sans conteste Soundiata Keita et Kanka Moussa. Après

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avoir battu Soumangourou Kanté le roi Sosso en 1235 à Kirina, Soundiata transféra la capitale à Niani.
Il mourut en 1255, laissant l’empire solidement établi dans la paix, la prospérité et la sécurité ...
Youssouf Tata Cissé, Soundiata, la gloire du Mali, le grand geste du Mali, tome 2, éd. Karthala-Arsan, p. 39-41.

Document 4 : L’administration de l’empire du Mali


Pour gouverner cet immense empire dont on disait, du temps de Mahmoud Kati, qu’il avait environ
400 villes, les rois du Mali ont adopté un système très décentralisé. Leur empire ressemblait à une mangue.
Au centre un noyau dur soumis à l’admiration du roi qui y apparaissait partout de temps à autre. Ce royaume
était subdivisé en provinces administrées sur place par un dyamani tigui, ou farba. Les provinces elles-
même se subdivisaient en cantons (Kafo) et en villages (Dougou). L’autorité villageoise était parfois
bicéphale avec un chef de terre religieux et un chef politique. Parfois un territoire même éloigné était
organisé selon ce statut. Walata, par exemple, à cause de son importance comme centre douanier avait un
farba qui fut d’ailleurs révoqués en 1352 pour ses abus. Autour de ce noyau central, une pulpe du royaume
maintenu dans une stricte dépendance, mais qui n’avait été gouverné que par l’intermédiaire de leurs chefs
traditionnels. Le farba du roi servait alors, comme ministre résident, investissant le chef local, parfois selon
les coutumes du pays.
Joseph KI-ZERBO, Histoire de l’Afrique Noire, Paris, Hatier, 1978

Document 5 : Organisation sociétale impressionnante


L’ordre et la sécurité qui ont tant frappé les voyageurs arabes reposent avant tout sur la conception
de l’Etat : c’est l’harmonie entre les familles, les clans et les tributs. Le Kaya Maghan ou le Mansa est le
symbole de cette harmonie. Il est à l’Etat ce qu’est le père à la famille. Il n’est pas un autocrate, mais un père
nourricier ; il ne détient pas une foudre arbitraire dans ses mains, il est simplement l’exécuteur des
sanctions que le conseil des Anciens fixe [...] La politique, en somme, est la traduction de la morale dans
les rapports sociaux. Le respect des parents, des Anciens, c’est déjà le respect de l’Etat et de l’autorité [...]
Dès lors on comprend que l’Eta t n’ait nullement senti le besoin d’imposer une contrainte excessive, on
comprend qu’une large autonomie soit laissée aux régions et aux ethnies et même aux royaumes dans le
cadre de l’Empire.
Texte adapté par O. Faye extrait de D.T.Niane, Le Soudan au temps de grands empire XIe –
XVIe, Paris, Présence Africaine, 1975, p. 263.

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Leçon 13 : Le processus d’islamisation en Afrique occidentale


Objectif Général : Comprendre le processus d’Islamisation de l’Afrique Occidental
Os1 : Définir le concept Islamisation
Os2 : Décrire les étapes de la diffusion de l’Islam en Afrique de l’ouest
Os3 : Analyser l’impact de l’Islam sur les sociétés occidentales africaines

Introduction :
L’Afrique est le second contient après l’Asie qui a connu une introduction
précoce de l’Islam. Ce processus d’islamisation varie d’une zone à une autre.
Si, la corne orientale du continent est le lieu par lequel est passé l’islam au
sixième siècle, l’Afrique occidentale, pour sa part, est marqué par une
Islamisation progressive. De façon paradoxale, après que les almoravides
l’ont introduit au sein des sociétés animistes, les milieux politiques furent les
premiers à être toucher par l’Islam comme ce fut le cas à Koumby Saleh,
capitale de l’empire du Ghana.

I) L’introduction de l’Islam en Afrique occidentale


Définition : L’islamisation est un terme utilisé pour décrire le processus par lequel l’Islam, une
religion issue des terres désertiques de l’Arabie au sixième (VIe) siècle de notre ère et porté par un
prophète du nom de Mohamed (psl), est passé pour s’installer dans une société quelconque.
1. L’apport du commerce transsaharien :
Les premiers contacts entre l’Islam et l’Afrique de l’Ouest remonta au VIIe siècle. Ce fut à partir
cette époque que l’Afrique noire subit à travers le Sahara et la côte de l’Océan Indien, l’influence de l’islam
à partir du IXe siècle. Le commerce transsaharien y joua un rôle déterminant avant que ce processus ne soit
poursuivi par le mouvement almoravide. En effet, l’islam avait pénétré en Afrique avant le mouvement
Almoravide, par le fait de nombreux commerçants musulmans. Les régions qui furent le plus rapidement
touchées par l'islam sont celles qui ont été en contact étroit avec ses commerçants musulmans du Maghreb.
Des conversions importantes à l’Islam se sont déroulées en Afrique Occidentale au IXe siècle. Les exemples
les plus illustratifs demeurent les conversions des rois du Tekrour War Diabi Ndiaye en 1030, ancêtre de
Ndiadiagne Ndiaye et du roi manding Bermandan en 1040, ancêtre de Soundjata Keita au temps de
l’empire du Mali.

2. Le mouvement almoravide :
L'événement décisif pour l'expansion de l'islam en Afrique occidentale serait la prise de la capitale du Ghana
Koumby Saleh par les Almoravides en 1076. En effet, une grande vague d'islamisation des almoravides
s’est faite sous la conduite d'Abû Bakr plus connu sous le nom de Abu Dardai, un chef almoravide10 qui a
lancé une grande offensive contre l'empire du Ghana en 1076. Appuyé par des noirs du Tekrour islamisé

10 Abou Bakr ben Omar (Abou Dardai) fut un chef et roi almoravide. Originaire de la tribu berbère des
Lemtuna. En 1054, il est nommé
prince du Sud marocain et du désert mauritanien et reprend la ville d'Aoudaghost à l'empire du Ghana

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de War Diabi, Abu Dardai triompha et la capitale du Ghana fut prise en 1077. Ainsi, l’islam devint une
religion influente et les conversions à ladite religion ne cessèrent d’accroitre avec le temps.
II) L’extension de l’Islam
1. La diffusion de l’Islam au sein des grands empires de l’Afrique Occidentale
Après l’intronisation effective de la nouvelle religion au Ghana, les migrations des premiers érudits
à travers l’Afrique de l’ouest ont ainsi permis une expansion graduelle de l’islam et favorisé l’émergence des
centres islamiques. L’islam ne s’est pas imposé qu’à travers les guerres de propagande seulement. Il a le
plus emprunté les chemins du dialogue que les voies des javelots. Après le Ghana, ce fut autour du Mali
avec le roi Mansa Moussa et le Songhay (dynastie des Askia) d’embrasser l’Islam. Ce qui va en grande
partie contribuer à l’émergence de la culture islamique. Parmi les voies ayant contribué à la diffusion de
l’islam on peut citer : les échanges commerciaux entre l’Afrique occidentale et le Maghreb, le pèlerinage
aux lieux saints de l’islam, les échanges culturels et scientifiques…
2. L’extension de l’Islam par les armes et conquêtes
Des campagnes guerrières menées par des religieux se sont aussi déroulées en Afrique de l’Ouest.
En effet, entre 1804 et 1810, dans les États haoussas, Ousman Dan Fodio prit la tête d'un mouvement
religieux qui renversa les dirigeants haoussas et fonda l'empire du Sokoto, dans le nord du Nigeria. Un autre
État théocratique fut créé dans le Macina par Cheikou Amadou, un marabout peul qui lança une guerre
sainte contre les Bambaras animistes. Au début du XIXe siècle, les Toucouleurs, emmenés par El-Hadj
Omar, relancèrent le mouvement d'islamisation à partir du Fouta-Toro, dans la haute vallée du Sénégal.
Entre 1853 et 1863, avec des troupes, recrutées en Sénégambie. Il déclara le djihad aux royaumes animistes
malinké du Kaarta, du Khasso et assiégea le fort de Médine (Mali) avant de se replier vers l’Est et conquit
Ségou, Macina puis Tombouctou.
3. Le rôle des Tarîqas ou confréries religieuses :
Après que le piédestal de l’Islam s’est solidement implanté et de manière graduelle depuis le VIIe
siècle, les Tarîqas ou confréries religieuses vinrent à leur tour participer à la consolidation de l’Islam dans
les profondeurs les plus reculées de l’Afrique Occidentale. C'est d’abord à travers les Kountas11, que les
tariqas commencèrent à s'implanter en Afrique occidentale. En effet, les Tarîqas assurant le rôle de
jonction et d’interprètes du dogme islamique dans des cultures longtemps dominées par l’animisme,
devinrent des refuges, un havre de paix incontestés ouverts à tous sans la moindre discrimination.
L’islamisation du Sénégal doit beaucoup aux Tarîqas (Qadirites, Layenes Tidianes et Mourides)
qui constituaient en quelques sorte les fers de lance et de propagande de l’islam. Le XIXe siècle coïncida en
Afrique Occidentale et particulièrement au Sénégal avec une période de forte extension de l’Islam, une
religion devenue un facteur important de la vie sociale culturelle et politique.
III) L’Impact de l’Islam dans les sociétés de l’Afrique Occidentale
Fortement touchées de plein fouet par l’islam, les sociétés occidentales de l’Afrique eurent à se
départir d’anciennes coutumes (valeurs ancestrales) pour se conformer aux préceptes de la nouvelle
religion juste après l’intronisation de l’Islam. Cette religion apporta un nouvel élément de culture inspiré de

11
Nomades arabo-berbères

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la culture universelle islamique. Des mosquées et centres islamiques (école coranique) fussent de presque
partout. L’animisme et les croyances traditionnelles s’éclipsèrent sous le poids influent de la nouvelle
religion. Elles connurent un recul progressif au moment où les pangols ancestraux s’inclinèrent devant un
Dieu unique et éternel.
Outre les formes de croyances, les activités économiques, la vie sociale, les institutions
traditionnelles aussi furent toutes impactées dans les sociétés où l’islam s’est implanté.
Aujourd’hui, l’Islam est profondément ancré en Afrique occidentale. Les empreintes de cette
religion sont perceptibles à travers l’organisation sociétale de certains territoires. Certaines sociétés en
furent même les fondements de leurs constitutions.

Conclusion :
Dernière religion révélée par Dieu à Muhammad (Psl), l’islam est né en
Arabie au sixième siècle. Elle fut répandue hors de ses frontières à la
conquête du reste du monde. Entrée en Afrique par la corne orientale du
continent, l’Islam atteignit l’Afrique occidentale au neuvième siècle.
Développé et diffusé par plusieurs acteurs surtout aux temps des grands
empires du Soudan occidental au Moyen-Âge. Son extension prit une allure
spectaculaire avec les chefs religieux confrériques qui l’ont adopté dans
presque toute l’Afrique de l’ouest.

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Support L13 : Le Processus d’islamisation de l’Afrique Occidentale


Doc 1 : Les régions islamisées et le processus d’Islamisation de l’Afrique (1500).

in Histoire générale de l’Afrique : l’Afrique du VIIe au XIe siècle, Tome III, p. 83.
Doc 2 : Les premiers pas de l’Islam en Afrique.
L’islam s’était propagé à travers le désert jusqu’au Soudan occidental avant même que le Maghreb
et le Sahara eux-mêmes fussent totalement convertis… Depuis le IXe siècle, des commerçants ibadites
venus d’Afrique du Nord fréquentaient Tādmekka ; la ville était devenue l’un des centres majeurs de leurs
activités missionnaires parmi les populations soudanaises… Des commerçants ibadites avaient pénétré au
Soudan bien avant les sunnites orthodoxes et … le ralliement à l’islam… des premiers convertis soudanais
ait été uniquement dû au prosélytisme des ibadites… En revanche, les écrits des auteurs ibadites d’Afrique
du Nord abondent en détails sur le réseau commercial ibadite au Sahara et au Soudan depuis le VIIIe siècle.
Plusieurs villes soudanaises telles que Ghana, Gao, Awdāghust, Tādmekka, Ghiyārū, Zāfunu et Kūgha
témoignent de la présence d’établissements de marchands ibadites venus de Tahert, de Wargla, du Sud
tunisien et du Djabal Nafūsa… Les premiers convertis ont été évidemment leurs partenaires soudanais…
Aux ibadites revient incontestablement le mérite d’avoir été les premiers à initier les peuples
soudanais à l’islam, ce sont eux qui jetèrent les bases sur lesquelles les propagateurs de la foi islamique
devaient construire plus tard des structures plus solides…

Ivan HRBEK, 1980. « La diffusion de l’Islam en Afrique au sud du Sahara » in Mohamed El FASI et Ivan HRBEK (sous la
dir. de), Histoire générale de l’Afrique : l’Afrique du VIIème au XIème siècle, Tome 3, Paris, UNESCO, pp. 92-116

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Doc 3 : L’apport du commerce dans le processus d’Islamisation


L’association de l’islam et du commerce dans l’Afrique subsaharienne est un fait bien connu. Les
groupes les plus actifs sur le plan commercial tels que les Dioula, les Hawsa et les Dyakhanke furent parmi
les premiers à se convertir lorsque leurs pays entrèrent en contact avec les musulmans, et cette conversion
s’explique par des facteurs sociaux et économiques… Comme l’a si bien dit A.G. Hopkins : « L’islam
contribuait à maintenir l’identité des membres d’un réseau ou d’une entreprise disséminés sur de
longues distances… ; il permettait aux commerçants de se reconnaître et d’accélérer leurs transactions
et il prévoyait des sanctions morales et rituelles obligeant au respect d’un code de conduite. » …
Les musulmans de cette première époque tendaient à constituer de petites communautés
dispersées le long des grandes routes commerciales quadrillant tout le Sahel et le Soudan. Dans certaines
capitales comme Ghana ou Gao, marchands et musulmans (synonymes) vivaient dans des quartiers séparés
et jouissaient souvent d’une certaine autonomie politique et judiciaire. … Dans beaucoup de villages où les
musulmans préféraient se tenir à l’écart de la majorité « païenne », sous la juridiction des cheikhs ḳāḍī….

Ivan HRBEK, 1980. « La diffusion de l’Islam en Afrique au sud du Sahara » in Mohamed El FASI et Ivan HRBEK
(sous la dir. de), Histoire générale de l’Afrique : l’Afrique du VIIème au XIème siècle, Tome 3, Paris, UNESCO, pp. 92-116

Doc 4 : Etapes historiques de l’islamisation de l’Afrique noire.


…on sait (…) d’après une chronique de la fin du XIIe siècle, publiée par un historien polonais en 1960,
que « les commerçants ibadites de Ouargla (Sahara algérien) allaient au Moyen âge au Ghana.
Au (…) Ghana, « … les peuples sont païens [religion traditionnelle] et adorent des idoles, le
paganisme est la religion du roi, mes ses interprètes et ses hauts fonctionnaires sont musulmans. La capitale
se compose de deux villes jumelées : la ville royale et la cité musulmane…quelques années plus tard, les
Almoravides islamisent tout le pays de Ghana. [Dans toute] l’Afrique occidentale, l’islam s‘est propagé [à
partir] du Nord… En Afrique du Nord, les berbères…se sont convertis à l’islam au VIIe siècle. De là, l’islam a
gagné le Sahara occidental et par l’intermédiaires des berbères Almoravides, [l’islam] a commencé à
atteindre les noirs. Entre le VIIIe et le XVe siècle, des ethnies soudanaises comme les peuls, les Mandé, les
Haoussa se sont convertis, souvent dans le cadre d’Etats structurés : les empires. Au moyen âge, l’islam a
pour domaine, la savane, et n’atteint pas encore la forêt.
Source : Histoire de l’Afrique, Hachette, p.138.

Doc 5 : L’implantation de l’islam, religion du pouvoir en Afrique de l’ouest.


… Dès le VIIIe siècle, la religion de Mohamed s’implanta dans le pays des noirs par l’intermédiaire
des berbères nomades du désert. Il est diffusé par les intermédiaires commerçants noirs . Il fut propagé par
plusieurs souverains et chefs locaux. Les marchands soninkés islamisés tissèrent un vaste réseau
commercial dans le Sahel jusqu’en bordure de la forêt tropicale. Ils contribuèrent largement à propager la
religion dans les régions non musulmanes du Soudan, où les arabes ni les berbères ne pénétrèrent jamais.
Les souverains convertis (Mali, du Songhay, du Tekrour), traduisent leur foi par un pèlerinage à la
Mecque…il en revient [le nom] adj, mais aussi auréolé et revigoré. L’islam apparait comme un stimulant de
leur pouvoir…
Source : Ibrahima Baba Kaké, ¨Combats pour l’histoire africaine¨, page 141 et Afrique noire : Histoire et
civilisation d’Elikia M’BOKOLO, p.104.

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Leçon 14 : L’empire du DJOLOF


Objectifs de la leçon :
OG : Connaitre l’empire du Jolof
OS1 : Expliquer l’expansion et la dislocation du Jolof
OS2 : Expliquer la civilisation du Jolof

Introduction
Le Jolof était un empire qui d'après la tradition fut fondé par Ndiadiane
Ndiaye. L’empire englobait plusieurs états qui à son déclin vont se constituer
en puissants entités. L’empire reposait sur une bonne organisation politique
et sur une structure sociale pyramidale.

I) Formation et étendue de l’empire du Djolof


L'empire du Djolof englobait les États du Cayor, Baol, Walo, Sine, Saloum, une partie du Fouta-
Toro et également une partie du Bambouk. Toutes ces régions correspondent à l'espace sénégambien. C'est
entre la fin du XIIe siècle et début du XIIIe siècle qu'il fut bâtit, par Djolof Mbengue. Selon beaucoup,
Ndiadiane Ndiaye considéré comme le fondateur de l'empire, pourrait plutôt être un personnage mythique
et légendaire. La construction de cet État pourrait être dû l'aboutissement du regroupement,
l'élargissement, et de l'organisation du peuple Wolofs à cette époque. En effet, à cette époque en cette région
du Djolof, vivaient divers peuples, Toucouleurs, Peuls, Sérères, Sarakholés. Ces divers peuples, au fil des
interactions et des brassages, finirent par créer une culture homogène, ainsi qu'une langue commune.
Ensembles ils formeront le peuple Wa-laf, ceux du pays Laf, les Wolofs d'aujourd'hui. Ils fonderont l'État
du Djolof. Le pays Laf comprend toutes les régions du Waalo, Cayor, Djolof, Baol.
Le mot Laf signifiant-la Rive-, Walaf signifie également : les riverains.

II) La civilisation du Jolof


1. L’organisation sociale
La société wolof est une société hiérarchisée. Elle a une division en clans et castes. A côté de cette
division en familles, il existe une division à la forme pyramidale où le sommet est occupé par la noblesse,
subdivisée en garmi qui constitue la famille royale et ayant droit à la couronne, en tagne (qui sont des
princes de filiation masculine, ne pouvant prétendre au trône), en kangame qui sont des chefs exerçant des
fonctions de commandement territorial, en chef de canton, de village et en tara. Ensuite vient la caste des
baadolos qui sont les roturiers et libres de toute souillure c’est-à-dire « immaculé du sang captif ou de
gnégno ». Entre les nobles et les baadolos il y avait les diambours qui sont des hommes libres et
propriétaires terriens. Les castes sont celles des teugs (forgerons, bijoutiers), les oudés (tanneurs et
cordonniers), les tamakat (joueurs de tama), les khalbane (chanteur par guitar), les malo et bambado
(tisserand et tamakat), les sègnes et laobés (fabricants de pirogues et d’ustensiles de cuisine) et les griots
(guéweul ou gawlo).
Enfin à la base de la pyramide se trouvent les diaam ou captifs, divisés en captifs de couronne
(jaami buur), captifs de naissance (ou jammi juddu) et ceux qui sont achetés (ou jaam sayoor).
L’ensemble des captifs d’une personne ou d’une famille est appelé « gallo ».

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2. L’organisation politique
En ce qui concerne l'organisation territoriale, le Djolof était divisé en lamanats, tous dirigés par
un lamane. Le bourba est assisté dans son gouvernement par les dignitaires, l’héritier présomptif, le vice-
roi, les chefs de canton, les chefs locaux des douze villages, les grands électeurs, les gouverneurs de province.
3. L’organisation économique
Le système économique du Djolof reposait sur l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et le
commerce. L’agriculture est le secteur dominant lié à la pluie et aux crues des fleuves. Les récoltes portaient
sur le mil, le riz et les tubercules. L’élevage était contrôlé par les peuls nomades et la pêche pratiquée dans
l’océan atlantique et le fleuve. Le commerce était basé sur le troc.
4. L’organisation religieuse
Au plan religieux, dès le début de sa création, l’Islam est venu cohabiter avec la tradition tiédo grâce
aux marabouts toucouleurs, mandingues, soninkés, et maures. Plus tard, El Hadji Malick Sy et Cheikh
Ahmadou Bamba vont parachever l’islamisation du Djolof à la fin du XIXe siècle.
III) La dislocation du Jolof
Empire constitué, le Djolof aura à sa tête un Bourba ou roi par excellence. L’empire étendra sa
domination Mais le Jolof s'effondra en 1549, avec la mort du dernier empereur Lélé Fouli Fak, qui fut tué
lors de la bataille de Danki, qui se déroula près de Diourbel. Il fut tué par Amari Ngoné Sobel Fall, le fils
de Déthié Fou Ndiogou Fall, qui allait devenir le premier damel du Cayor. Parmi les premières causes de
la chute de l'empire, il y a également la conquête du Royaume du Namandirou vassal du Djolof, par le
conquérant Dénianké Koli Tenguella. n sur ses provinces vassales.
Le Djolof est resté vassal de l'empire du Mali pendant un siècle. À partir de là, les autres États
allaient, tour à tour, prendre leur indépendance jusqu'à réduire le grand empire du Djolof aux dimensions
d'une royauté dans la partie centrale du pays.
Dans la seconde moitié du XIXème siècle, les colons français annexèrent progressivement tous les
royaumes du Sénégal. Le Djolof fut le dernier royaume annexé avec le dernier bourba djolof, Bouna
Alboury Ndiaye, sous l'impulsion de Louis Faidherbe.
1. L’ouverture atlantique :
Elle a provoqué un accroissement sensible du volume des échanges et un déplacement du centre
économique vers les régions fluviales et côtières, a aussi contribué à la fin de l’empire du Jolof. En effet,
l’installation européenne sur les côtes ouest africaines permet à certains royaumes côtiers, vassaux du Jolof,
comme le Kajoor, le Siin, le Saalum, d’entretenir des relations commerciales avec le Portugal. Ces
royaumes, devenus riches et puissants grâce à la traite négrière, réclament leur indépendance au Jolof
affaibli par le déclin du commerce transsaharien et la pression peulhe.
Vers 1549, le Dammel du Kajoor, Déthié Fou Ndiogou Fall, bat le Buurba Jolof Lélé Fouli Fak à
Danki. Amary Ngoné Sobel, fils du Damel proclame alors l’indépendance du Kajoor. Les autres royaumes
tels le Bawol, le Waalo, le Siin et le Saalum, suivent l’exemple du Kajoor. La province du Jolof passe sous
la domination du Fuuta.
2. L’émergence des nouveaux royaumes

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Suite à la dislocation du Jolof, d’anciennes provinces deviennent autonomes et s’érigent en


monarchies souveraines dirigées par des rois dont les titres varient selon les royaumes :
- Le Fuuta : situé de part et d’autre du fleuve Sénégal, il est l’un des premiers états noirs islamisés de
l’ouest africains. Il est dirigé par Koli Tenguéla, chef des Deniankobe, tribu peul originaire du
Maacina.
- Le Waalo : pays côtier, il s’étend entre l’Atlantique et le Jolof (d’ouest en est) et sur les deux rives
du fleuve Sénégal ; c’est un pays de pêcheurs, de paysans et d’éleveurs. Il est dirigé par un Barak
assisté d’un conseil et divisé en provinces.
- Le Kajoor -Bawol : Situé entre l’embouchure du fleuve Sénégal et la presqu’île du Cap Vert, c’est
un royaume puissant dirigé par un Dammel. Le Dammel Amary Ngoné Sobel annexe le Baol, prend
le titre de Dammel -Teeň et installe sa capitale à Lammbaay.
- Le Siin-Saalum : ce sont deux royaumes situés dans la partie sud de la Sénégambie et peuplés en
majorité de Sereers ; ils sont dirigés par des Buurs de la dynastie des Gelwaars, d’origine
mandingue ; la société est matrilinéaire et hiérarchisée en castes.
Royaumes Titres du souverain Capitales
Waalo Barak Ndeer
Kajoor Dammel Mbul
Bawol Teeň Lammbaay
Siin (Siinig) Buur Siin Jaxaaw
Saalum (Mbey) Buur Saalum Kahoon
Fuuta Tooro Sattigi Joowol…

Conclusion :
L’histoire du Djolof n’est pas à confondre avec celle d’une ethnie, car elle est
celle d’un Etat, d’un peuple et d’une nation qui a voulu ou fut obligé de s’unir
pour relever les défis de la vie commune. La destruction de son unité
entraina la formation des grands empires du Sénégal. Certaines valeurs de
la civilisation engendrée par l’empire déterminent encore le comportement
de certains sénégalais.

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DISCIPLINE : HISTOIRE
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Support L14 : L’Empire du Jolof


Document 1 : Carte de l’empire du Jolof

Source : mbeuleukhe.over-blog.com
Document 2 : L’empire du Jolof : étendue
« Ainsi au rio çanaga se trouvent les premiers noirs et ici le commencement du royaume Jalofo
lequel s’étend sur cent lieus de long et quarante de large. Il est séparé du septentrion par le rio çanaga
d’après les Azenégue est au midi touche le royaume de Mandingua et du côté du levant il touche le royaume
de Tucurol. Le roi de Jalof met en campagne environ dix mille cavaliers et cent mille fantassins et tous ces
gens vont nus sauf les nobles et les gens honorables qui s’habillent avec des chemises bleues en toile de
coton. Tous ces gens comme ceux du grand royaume Mandingua et tucurol et autres noirs sont tous circoncis
et Mahométans »

Duarté Pachéco Pereira « L’étendue du Jolof d’après le navigateur portugais » in Felix Brigaud
Histoire traditionnelle du Sénégal, Saint Louis, CNRS, 1982, page 52

Document 2 a : Organisation de l’empire du Djolof et de la vie économique


La société et le pouvoir
« La structure sociale du Dyolof est semblable à celle du Walo et du Kajor ; en forme de pyramide à
large base d’esclaves dominée par les gens de caste puis par les hommes libres et sommée par les nobles
(garmi) et le roi (bur). Celui-ci était choisi dans les familles et maisons royales… le clan maternel s’appelait
neek et rassemblait tous les enfants d’une même mère. Mais quatre maisons royales (ker) sont au contraire
des branches paternelles. Ce sont Giron Buri Dyenlen, Lat Samba Buri Dyelen, Ker Biram Penda et Neek Buri
Nyabu »
Vincent Monteil, Esquisses sénégalaises, Dakar IFAN, 1966, page 122

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Document 3 : Entre révolte et dislocation de l’empire du Jolof


Texte 1 : La révolte du Cayor
« Le roi de la région du Cayor a été le premier à se révolter contre son souverain prenant les armes
et se faisant reconnaître roi. D’autres suivirent son exemple. Le Bourba fut obligé de n’avoir de l’autorité
que sur la partie de ses territoires à l’intérieur. »
Père Labat, Relation de voyage, 1728

Texte 2 : L’appel à la révolte des ‘Cayoriens’


« Vous savez tous que nous sommes un pays assujetti (…) au Bourba Djoloff. Vous savez aussi que
nous n’avons jamais cessé de souffrir et que nos souffrances sont dures. Je ne citerai pour exemple, que le
fait de porter du sable sur la tête et de marcher du Cayor au Djoloff en signe de soumission. Eh bien, cela
suffit pour nous indigner, et partant nous révolter. (…) Il faut que nous nous levions comme un seul homme
pour briser à tout jamais ces chaînes qui nous accablent. (…) Quant à moi, mon parti est pris ! Lutter et
mourir s’il le faut, mais mourir dans l’honneur et debout… »
El Hadji Assane Marokhaya Samb, Cadior Demb, Dakar, N.E.A., 1981, pp. 10-11.

Document 3 : La dislocation de l’empire du jolof


La confédération du Jolof, déjà ébranlée par l’invasion massive de Koly Tengella, se désintégra
sous l’influence du commerce portugais qui, en favorisant les provinces côtières, accéléra l’émiettement
politique de la Sénégambie. C’est ainsi qu’Amari Ngoone proclama, après sa victoire de Danki sur le
buurba jolof, l’indépendance de la province maritime du Waalo, à l’embouchure du fleuve Sénégal, du
Bawol au sud-ouest, reléguant ainsi le Jolof proprement dit à l’intérieur des terres. Le territoire du Jolof fut
ainsi considérablement réduit, le pays n’eut plus de relations directes avec le commerce atlantique devenu
dominant et fut aussi coupé, au nord, du commerce transsaharien par la puissance du Royaume denyanke
du Fouta Toro.
BOUBACAR BARRY, L’histoire générale de l’Afrique, tome V, édition UNESCO, 1999

Document 4 : L’émergence de nouvelles entités politiques


Après la dislocation de la confédération du Jolof, le Damel du Kayor, Amari Ngoone, tenta un
moment d’imposer son hégémonie en annexant le Bawol et une partie du Waalo, en particulier
l’embouchure du fleuve Sénégal, point de passage du commerce atlantique. Il prit le titre de Damel Teen.
[…] Mais, très tôt, le duel entre le Kayor et le Bawol empêcha le Damel de réaliser son ambition de réunir
à son tour les anciennes provinces de la confédération du Jolof sous son autorité. Cet échec favorisa par
contre la montée en puissance du Royaume denyanke du Fouta Toro. Le Satigi du Fouta Toro […] profita
de son côté de la dislocation du Jolof pour étendre sa domination à la majeure partie de la Sénégambie
septentrionale.
[…]. Les monarchies sebbe instaurèrent la violence non seulement dans les rapports entre les
États de la Sénégambie mais aussi dans les relations politiques et sociales à l’intérieur de chaque État. Le
même processus donna naissance, par ailleurs, aux royaumes du Siin et du Saalum qui, tous deux,
s’émancipèrent définitivement de l’empire du Jolof au cours du XVIe siècle.
BOUBACAR BARRY, L’histoire générale de l’Afrique, tome V, édition UNESCO, 1999

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Leçon 15 : L’empire du Gaabu


Introduction
Ancienne province de l’empire du Mali, le Gaabu devint un empire autonome dans le
dernier tiers du XVIe siècle. Cet empire couvrait le Sénégal méridional et le nord de
la Guinée Bissau. Située dans une zone assez humide avec de nombreux cours d’eau,
le Gaabu constitua un trait d’union entre le Mali, la Gambie, le Sénégal et les deux
Guinées. Retracer l’histoire de cet empire se révèle être une lourde tâche car, il reste
encore beaucoup de choses à découvrir et les recherches se poursuivent pour mieux
éclairer l’histoire de cet empire.

I) La situation géographique de l’Empire du Gaabu


Le royaume de Gaabu était constitué d’un grand ensemble de provinces, au nombre de douze, se
trouvant dans la Sénégambie d’antan ( Gambie, Casamance et le Haut Geba12. ) Ces régions qui formèrent
le royaume mandingue s’étaient constituées dans cet espace géographique après la dislocation totale de
l’Empire du Mali au XVème siècle. En d’autres termes, le Gaabu s’étendait de la savane soudanaise entre la
Gambie et le Rio Corubal13. La majeure partie du pays était située en Guinée Bissau.
D’après Alvares d’Almada, auteur et explorateur portugais de la fin du XVIème siècle, qui a effectué
un voyage vers 1578 en Casamance et Gambie, Gaabu aurait donné le nom du conclave se trouvant à
l’intérieur du Sénégal : la Gambie (Gaambu).
II) Formation et organisation de l’empire
1. Formation :
D’après la tradition orale, le Gaabu ou Kaabu serait fondé au XVème siècle par un lieutenant de
Soundjata Keita du nom de Thiramaghan ou Tiramakhan Traoré dont le vrai nom rapporté par l’épopée
mandingue était Dan Mansa Woulani. Il aurait conquis les pays guinéo-gambiens jusqu’au Kombo près de
l’océan atlantique. Ces entités furent rattachées à l’empire du Mali
Ce grand chef de guerre de Soundjata Keïta a conquis presque tous les pays guinéo-gambiens qui
furent politiquement rattachés à l’empire du Mali. Il divisa le territoire englobant le Kaabu en plusieurs
provinces et érigea sa capitale à Kansala. Gaabu fut donc un vassal du Mandé (empire du mali) et un des
principaux royaumes mandingues, une grande confédération de douze provinces manding dont les les plus
importantes furent : Soma, Timana, Propana, Pacane, Mana, Sankolla, Cana, Kolla, Propana, Bajar. La
province de Gaabu s’étendait alors dans la savane, de la Gambie au nord au Rio Corubal au sud.
Certaines traditions orales soutinrent que l’empire se serait formé vers les années 1535 c’est-à-
dire vers le milieu du XVIe siècle, à l’époque où le Mandi-Mansa était sous la menace des armées songhaï.
2. Organisation de l’empire Gaabu
Vassal de l’ex empire du Mali, érigeait en empire continuateur de la « mandinguisation » de la
Sénégambie, après sa dislocation totale, l’empire du Gaabu regroupait douze provinces malinkés. Chaque

12
Haut Geba : Rivière se trouvant en Guinée Bissau
13
Rio Corubal : Riviere se touvant en Guinée Bissau

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province était dirigée par un Mansa nommé, selon les coutumes, parmi les princes Sané et Mané et qui
recevait le nâfo (bonnet de commandement) du Grand Mansa. Chaque mansa jouissait d’une grande
autonomie. Il était lié au Grand Mansa par des liens de parenté et il lui devait obéissance, tribut et
contingent de guerriers. On les appelait aussi des « kantamansa » qui veut dire : rois gardiens, car il avait
pour mission de protéger les frontières de l’Empire. Il résidait dans des tata (centres politiques et militaires
de la province qui comprenait plusieurs villages).
3. L’organisation administrative et politique
L’empire du Gaabu est une confédération de plusieurs royaumes. La capitale de l’empire, Kansala,
se trouvait dans la province de Propana. Le Gaabu était dirigé par un empereur le « Gaabu Mansa baa ».
Son autorité s’étendait sur l’ensemble du pays. Pour être empereur, il faut appartenir aux clans des Sané ou
Mané.
1. L’apogée du Gaabu
Après son émancipation, le Gaabu unifia tous les pays mande situés entre la Gambie, la haute
Casamance et le haut Geba, et il se substitua au mansa du Mali dans cette région. Il étendit ensuite sa
domination aux peuples kasanga, balante, joola (Féloup) et beafada et exerçait son autorité sur toute la
Sénégambie méridionale. Ce nouveau royaume issu des restes du Grand Mali contrôlait le commerce de
cette région, jusqu’aux confins de la Guinée et de la Sierra Leone.
L’essor du Gaabu fait surtout suite aux déclins successifs du Mali (XVe) et du Songhaï (XVIe) et s’est
surtout appuyé sur le commerce atlantique. Ce commerce qui portait d’abord sur l’or va rapidement
s’orienter vers la traite négrière avec les ventes annuelles de 15 000 esclaves (Beafads, Joolas, Balants,
etc.) qui rapportèrent au Gaabu de l’argent, des tissus, des fusils, de la poudre à canon. L’apogée de l’empire
du Gaabu se traduit par le développement de plusieurs villes où se multiplièrent des Tatas (forteresses).

II) Les traits de la civilisation


1. La société Kaabunké
La société du Gaabu est très cosmopolite. Elle est le long brassage entre les populations autochtones
et les conquérants mandingues. La société Kaabunké est très hiérarchisée. On y distinguait quatre (4)
classes sociales :
- L’aristocratie : elle était composée de nobles. Elle comprenait trois catégories :
La haute noblesse (Nianthio) dont l’empereur prend le titre Gaabu Mansa baa. Il est
nécessairement choisi parmi les nantio des trois provinces nantio (le Sâma, le Patiana, le
Djimméra) qui ont le monopole du pouvoir. Il est obligatoirement fils d’une princesse nantio;
La noblesse de Mansading (fils de roi) et
La noblesse Koring issue des grandes familles.
- Les hommes libres : ils sont plus nombreux. Ce sont les travailleurs manuel non castés
(agriculteurs, pêcheurs, chasseurs, commerçant, etc.)
- Les hommes de castes : on les appelle namaalo. Il s’agissait des : Karanké (cordonniers), Numoo
(forgerons), Diali (griots)…
- Les esclaves. Il y’a deux catégories d’esclaves : * les esclaves de traite, destinés à la vente aux
Européens ; * les esclaves domestiques.

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2. La vie économique et culturelle du Gaabu


a. La vie économique :
L’activité économique traditionnelle du Gaabu était l’agriculture. Elle portait essentiellement sur
les céréales (mil et riz). L’élevage était aussi une activité importante. Il portait sur les bovins, les petits
ruminants et la volaille. L’abondant cours d’eau permettait le développement de la pêche et la circulation
des marchandises.
En effet, les pays guinéo-gambiens connurent aux XVIe-XVIIIe siècles une grande activité
commerciale. Les fleuves, la Gambie, la Casamance, le Rio Cacheu, le Rio Geba, furent les axes de
pénétration du commerce européen depuis le milieu du XV e siècle. Le commerce négrier qui s’y développa
dans la vallée de la Gambie et des fleuves de Guinée était sous le contrôle des rois du Gaabu
b. La vie culturelle :
- Sur le plan musical, la civilisation du Gaabu est symbolisée par la Kora, le Jung Jung et les Balas
- Sur le plan religieux, l’Islam est présent au Gaabu sous la direction d’Alfa Moloo Egge. Il s’était
convertit à l’Islam et devient l’un des facteurs importants de la chute du Gaabu.

III) La décadence de l’Empire


Au cours du XIXe siècle, trois facteurs concourent au déclin du Gaabu.
D’abord, l’abolition de la traite négrière entraîna une perte de revenus considérable qui ruine
progressivement l’empire. Ensuite, l’autorité politique se délite du fait des dissensions de la famille régnante
des Ñanko dont l’enjeu est de monopoliser le pouvoir impérial. Enfin, la théocratie musulmane des Peuls
du Fouta Djalon va constituer un élément de dislocation des structures politiques et sociales de l’État païen
du Gaabu avec la tentative d’islamisation de la Sénégambie conjuguée à la domination européenne qui
commençait depuis le XVe siècle à s’intensifier davantage.

CONCLUSION
L’empire du Gaabu ne va durer longtemps à cause de l’invasion des Peuls et
de la forte influence de l’Islam. Le Gaabu qui comprenait une grande partie
de la Sénégambie méridionale a profité du déclin du Mali au XVe siècle pour
affirmer sa puissance. Mais au XVIIe il se disloque pour donner naissance à
de petites entités politiques.

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Support L15 : L’Empire du Gaabu

Source : histoire générale de l’Afrique, page 431, Tome V. L’Afrique du XVI e au XVIII e siècle
Document 2 : Les douze provinces Malinkés du Gaabu
Propana (Capitale Kansala) Djimara
Kantora Toumara nord
Tiagna Mansa (capitale Kopiron),
Gaabu Koussara (capitale Dandou), Pakis (capitale Kankélefa),
Sankola (capitale Berkhlon), Pathiana (capitale Payonko),
Toumanna sud (capitale Soumacounda) Sama (capitale Kaparla),
Document 3 : Structure de la société Kabounké

Gaabu

Les Hommes libres Les Hommes castés Les Captifs ou esclaves


La noblesse : niantios et koring Il y a deux types de captives :
On les appelle tous les « namaalo ».
Niantios sont les descendants de - Les esclaves de la traite
Ils appartiennent à des groupes
père et de mère niantio, seuls - Les esclaves domestiques
sociaux différents : karanké
autorisés à devenir Mansa attachés souvent au service de
Koring : fils ou fille d’un niantio, (cordonniers), numoo (forgerons),
la haute noblesse : les
ils assurent la gestion des tatas diali (griots) ….
niantios et koring
ou provinces.

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Document 4 : Structure du pouvoir de l’empire du Gaabu


L’organisation politique kabounké est le reflet d’une société hiérarchisée, dominée par une
aristocratie guerrière. Elle est de type monarchique, le mansaya, tel qu’on le rencontre dans l’univers
mandingue ou soudanais. C’est une organisation décentralisée se présentant comme une fédération de
pouvoirs dont le lien, le roi des rois, le Grand Mansa, (Mansa Ba), résidant à Kansala, la propriété commune
à tout Kabou. Le pouvoir, loin d’être verticalement hiérarchisée selon le modèle jacobin, est une
organisation plus flexible qui monte en deux paliers horizontaux vers un sommet jamais éloigné de la base.
Ainsi, distingue-t-on deux paliers fondamentaux caractéristiques du Mansaya kabunké : le pouvoir
central et le pouvoir provincial.
a. Le pouvoir central
Le pouvoir fédérateur est celui du Mansa Ba, souverain prestigieux, presque sacré. Le Mansa Ba est
nécessairement choisi parmi les nantio des trois provinces nantio (le Sâma, le Patiana, le Djimméra) qui
ont le monopole du pouvoir suprême qu’elles exercent à tour de rôle. Il est obligatoirement fils d’une
princesse nantio. Sa nomination, qui ne paraît pas obéir au critère d’âge mais au choix des dialan royaux,
laisse la compétition libre entre les nantio.
b. Le pouvoir provincial
Le pouvoir du Mansa Ba est contrebalancé par celui de l’aristocratie provinciale qui commande les
provinces jamano. Cette autocratie est constituée des nantio, des mansaring et surtout des koring qui
sont les plus nombreux. Tous ses membres se disent parents de même souche et sont Mané et Sané.
Tel n’est certes pas le cas pour de nombreux koring chef des provinces comme les Sonko, les Sagnan, les
Mandian, etc. qui doivent être des autochtones.
Quelle que soit l’origine de l’aristocratie provinciale, elle détient le pouvoir dans les provinces qui
sont hiérarchisées. Au premier niveau, les provinces anciennes (Sâma, Patiana, Djimméra, Kantorafi
Toumanna, Manna, Sankola) sont commandées les trois premières par les nantio et les autres par les
koring. Chaque province est régie par son roi (mansa ou farin manso) choisi par voie matrilinéaire chez
les nantio et patrilinéaire chez les koring. Le farin manso est le chef de la famille (xabillo) considérée
comme fondatrice de la province. Il règne donc comme un souverain.
Sékéné Mody CISSOKO, revue Ethiopiques numéro 28 numéro spécial, revue socialiste de culture négro-
africaine octobre 1981
Document 5 : La religion de l’empire
Les Mandingues étaient en majorité animistes. On les appelait soninké. Ce mot ne désigne
aucunement l’ethnie soninké (sarakolé) mais tous les gens qui boivent de l’alcool et sont farouchement
attachés aux valeurs animistes comme les Ceedo des pays wolofs, les Tountigui mandingues du Bambouk
et Khasso. Le mot est loin d’être péjoratif. Il désigne le guerrier, le Malinké de pur-sang par rapport au moro
(musulman), considéré comme aliéné car dépourvu des vertus guerrières. L’Islam semble avoir perdu
beaucoup de terrain aux XVIIe-XVIIIe siècles. Les Mandingues musulmans, les moros, étaient peu nombreux
et vivaient sous la protection des Soninkés qui leur interdisaient la fortification dans leurs villages.
Introduction à l’histoire des Mandingues de l’ouest, www.kababachir.com le 14/09/2014

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Activité de consolidation
Leçon 16 : Initiation à la technique du commentaire historique
I) Généralités :
Le commentaire de texte est une épreuve qui permet de mesurer la capacité de l’élève à lire un
texte, à identifier les idées générales, à pouvoir les expliquer et les critiquer si nécessaire.
On distingue deux types de commentaires :
- Le commentaire dirigé ou suivi de questions : Dans ce cas, il faut répondre seulement aux
questions.
- Le commentaire général ou libre qui est le plus long et dont la méthodologie est la suivante.
II) Les précautions à prendre :
Devant un texte à commenter, il faut :
- Numéroter le texte ligne par ligne afin de faciliter la localisation des passages à commenter.
- Lire plusieurs fois le texte pour bien comprendre les idées principales.
- Souligner les mots difficiles, les dates, les expressions et les citations…
Le commentaire comprend trois parties : l’introduction (l’analyse externe), le commentaire proprement
dit, la conclusion.
1) L’introduction du commentaire :
Elle comprend 4 parties :
a. La présentation du document et de l’auteur :
Pour présenter le document, il faut :
- Donner sa nature (extrait d’un discours, d’un ouvrage, d’un communiqué final, d’un compte
rendu, d’un article de journal…).
- Indiquer sa source (titre de l’œuvre, nombre de pages, date et maison de publication)
- Préciser si le texte est l’original ou la traduction ; dire si le texte est entier ou tronqué.
- Montrer l’idée générale du texte (le texte parle de quoi ?).
- Préciser le ou les destinataires (ce discours est destiner à qui ?)
Pour présenter l’auteur, il faut :
- faire sa biographie sommaire (date de naissance, nationalité, principales fonctions, informations
particulières en rapport avec le texte…) et dire s’il est témoin ou contemporain des faits qu’il raconte.

b. Le contexte historique :
Il faut montrer en quelques lignes ((5 lignes) les évènements importants qui expliquent pourquoi
l’auteur écrit ce texte (Qu’est ce qui s’est passé et qui poussé l’auteur à écrire ce texte). La démarche
consiste à partir du contexte général avant d’en arriver au contexte particulier du texte. Il faut donc
remonter quelques années avant la rédaction du texte pour rappeler faits marquants ou les circonstances
historiques, politiques, militaires, économiques diplomatiques, sociaux etc. dans lesquelles le document a
pris naissance ou a été écrit. L’apprenant est souvent appelé à analyser les facteurs de l’éclatement d’un
événement.
c. Le résumé ou analyse du texte :

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Il s’agit de choisir un résumé ou une analyse du texte


Résumer un texte, c’est réduire la longueur du texte mais en gardant les idées principales. On
résume les idées du texte et non les phrases. Donc il faut sortir les idées principales de chaque partie, et
former un petit texte. Il est interdit d’utiliser dans le résumé des expressions comme selon l’auteur, d’après
le texte.
Analyser le texte revient à présenter le thème et les sous-thèmes du texte, l’essentiel ou la quintessence. Il
s’agit donc d’expliquer ou interpréter et critiquer.
d. Le plan :
Le plan annonce la démarche que l’on se propose de suivre pour mener son commentaire. Le plan
divise le texte en en autant de parties que nécessaires (rarement plus de trois parties). Ces parties doivent
être nettement délimitées à partir des numéros des lignes, et doivent obligatoirement porter un titre qui
doit refléter l’idée principale de chaque partie.

2) Le commentaire proprement dit


Le commentaire proprement dit peut-être linéaire ou thématique.
Le commentaire linéaire consiste à expliquer le texte ligne par ligne. Il est recommandé de
commenter les lignes les plus importantes.
Le commentaire thématique est centré sur des thèmes.
Qu’il s’agisse d’un commentaire linéaire ou thématique, il faut respecter obligatoirement le plan
annoncé dans l’introduction. Ainsi, il faut donc mettre clairement le titre de chaque partie avant de la
commenter. Le commentaire porte sur l’explication des idées principales du texte.
Pour commenter il faut :
Partir du texte et revenir au texte :
- Partir du texte signifie citer le passage qu’on veut commenter, le mettre en guillemets, mettre en
parenthèses les lignes du passage cité.
- Ensuite, il faut obligatoirement expliquer ce que l’auteur veut dire, rendre claire l’idée de l’auteur
contenue dans le passage cité en faisant recours à des faits historiques précis.
- Enfin revenir au texte signifie qu’après avoir expliqué le passage cité, il faut citer un autre passage
qu’il faut encore expliquer.
Il faut éviter de paraphraser l’auteur et les expressions du genre « l’auteur veut dire ».
3) La conclusion
Elle comprend trois parties :
- Dégager l’intérêt du texte consiste à apprécier sa valeur ou son importance en disant ce que le texte
nous a permis de comprendre.
- La portée historique consiste à montrer l’impact de l’information du texte dans un futur proche
ou lointain. C’est-à-dire les conséquences ultérieures de la publication du texte.
- Faire une critique sur l’auteur en montrant son objectivité ou sa subjectivité.
- Dégager les perspectives en montrant la suite des évènements dans le temps et dans l’espace

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L&S
Histoire
4eme Partie

L’esclavage est la négation de l’être humain, réduit à l’état de force de travail brut. C’est l’une des
formes les plus constantes de la domination d’hommes et de femmes par leurs semblables. L’esclavage est
à distinguer de la traite qui consiste à un rapt d’hommes vendu comme des marchandises.
Dans les sociétés arabophones le simple fait d’avoir des hommes ou femmes entièrement soumises
aux directives exclusives de quelqu’un (maitre) a toujours été une marque de noblesse de même que dans
certaines sociétés africaines. Et aussi longtemps que l’on puisse remonter dans le temps, les récits nous font
part de l’ancrage d’un tel phénomène dans la société arabe. D’ailleurs, les écritures saintes (Coran et Bible)
nous ont appris que le prophète Joseph a été esclave. Ce qui fait remonter donc la « traite arabe » dans
l’antiquité. La traite arabe qui nous concerne est : la traite transsaharienne développée par des caravaniers
arabes et qui perdura durant 13 siècles sur les populations africaines.

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Leçon 17: La traite arabe (origines, extensions, conséquences en Afrique et en


Asie)
Objectif General : Comprendre la dimension de la traite arabe
OS1 : Expliquer les origines de la traite arabe
OS2 : Situer les extensions géographiques de cette traite
OS3 : Analyser ses conséquences

Introduction
Bien avant que l’Europe ne pratiqua le rapt de noirs contraints à une
déportation forcée vers des lointains inconnus, avaient existé en Afrique des
traites arabes (Orientale et transsaharienne) entre le VIIe et XXe siècle.
Organisées par des Arabes en complexité avec des négriers Africains, les
traites arabes furent toutes aussi violentes et dévastatrices pour l’Afrique et
leurs descendants que la traite transatlantique. Elles perdurèrent pendant
XIII siècles. Étant une invention du monde arabo-musulman, la traite
négrière était devenue un fait universellement connu et qui n’est donc pas
spécifique aux peuples noirs. Celle-ci a causé d’importantes conséquences
surtout sur le plan social avec la déportation forcée de plus de quinze
millions d’âmes.

I) Les origines de la traite arabe :


La traite arabe aurait commencé en l’an 652, vingt ans après la disparition du prophète Mahomet,
lorsque le général arabe Abdallah ben Sayd a imposé aux chrétiens de Nubie14 la livraison de 360 esclaves
par an. La convention, très formelle, s'est traduite par un traité (bakht) entre l'émir et le roi de Nubie
Khalidurat. Ce trafic n'a cessé dès lors de s'amplifier. Les spécialistes évaluent de douze à dix-huit
millions d'individus, le nombre d'Africains victimes de la traite arabe entre le VIIe et XXe siècle.
Avec la complexité de négriers africains, le sort de ces esclaves, razziés par ces chefs noirs à la solde
des marchands arabes, est dramatique. Après l'éprouvant voyage à travers le désert du Sahara en général,
les captifs masculins étaient systématiquement castrés avant leur mise sur le marché alors les femmes
captées se trouvaient à la merci de leurs bourreaux.
La traite arabe concerne toutes les périodes de l’histoire ainsi que toutes sortes de populations,
mais sa source la plus importante se trouvait en Afrique. L’une des plus grands centres de concentration et
de vente d’esclaves fut Tombouctou (Mali).
II) Les extensions de la traite arabe :
En réalité, la traite s’est déroulée sur deux phases principales :
- Une traite transsaharienne qui concernait les captifs de l’Afrique centrale et occidentale et :
- Une traite orientale qui se déroulait sur les pourtours de la côte orientale jusqu’au océan indien.

14 Les habitants de la vallée supérieure du Nil entre Assouan (en Égypte) et Khartoum (au Soudan).

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Ces deux traites, bien qu’elles se sont déroulées à des endroits distincts, formèrent ce que nous
appelons traite arabe.
Les routes de la traite arabe ont peu évolué comparées à l’extension qu’a connu la traite
transatlantique. Celle-ci déportait le plus souvent les razziés15 d’Afrique en suivant principalement quatre
itinéraires :
- Les routes terrestres de l’Afrique subsahélienne à travers le sahara vers le Maghreb et l’Égypte ;
- Les routes maritimes de l’Afrique Orientale (mer Rouge et Océan Indien) et de l’Afrique
centrale vers les sultanats du golfe Persique, la Mésopotamie, l’Inde et de la Chine… les captifs
étaient transportés à partir d’enclaves commerciales établies sur la côte entre la Somalie et le
Mozambique.
- Les mers méditerranéennes (orientale et occidentale)
Au Sahara, les routes de la traite arabe étaient déterminées par la présence de point d’eau et
suivaient les routes terrestres transsahariennes, est-ouest aussi bien que nord-sud. La traversée pouvait
durer jusqu’à trois mois avec une grande mortalité.
Au XIXe siècle, des musulmans de confession chiite en provenance du Golfe persique se sont établis
sur une île de l'Océan indien proche du littoral africain. Ils l'ont appelé Zanzibar et y ont créé de fructueuses
plantations de girofliers sur lesquelles travaillaient des esclaves noirs du continent. En quelques temps
seulement Zanzibar devient un important marché d'exportation d'esclaves à destination du Golfe arabo-
persique ; la plaque tournante du trafic négrier initié par les arabes.
III) Les Conséquences de la traite arabe
Si les conséquences de la traite transatlantique qui n’a duré quatre siècles semblent être
inestimables aux yeux des spécialistes surtout Africains, les conséquence d’un rapt atroce de treize siècles
sans interruption que les Arabes ont fait subir à l’Afrique subsaharienne, dépasseraient sans doute celles
issues de la traite atlantique (XVIe et le XXe siècle). Elles sont nombreuses et ont concerné le plus le social,
la politique et la démographie secteur le plus touché par ce crime ignoble.
- En Afrique : une importante saignée démographique
L’anthropologue et économiste sénégalais Tidiane Ndiaye, dans son livre « Le génocide voilé »,
souligne à travers un passage sarcastique que « la plupart des millions d’hommes qu’ils (arabes) ont
déportés ont disparu du fait des traitements inhumains et de la castration généralisée ».
En effet, les razzias arabes en terre africaine ont causé une ponction humaine largement supérieure
à celle de la traite transatlantique. Et le plus triste dans cette tragédie, est que la plupart des déportés n’ont
jamais assuré de descendance, du fait de la castration massive que pratiquaient les Arabes sur les esclaves
noirs. En dépit de la monstruosité des traitements, des humiliations et autres calamités provenant du
commerce triangulaire, un esclave avait au moins une valeur vénale car il devrait être productif et rentable
à long terme contrairement à la traite arabe qui a semblé être une extermination.
En se basant sur les témoignages d’explorateurs comme Cameron, Stanley, le Dr Livingstone ou
Mgr Lavigerie et les travaux plus récents de l’américain Ralph Austin, l’anthropologue T. Ndiaye dans le

15
Razziés : Captifs que les négriers Arabes convoyèrent vers leurs pays

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Génocide Voilé nous apprend que, rien que pour le Sahara, plus de 9 millions de captifs africains ont été
transportés dans des conditions inhumaines dont 2 millions ont péri au cours de la traversée. Quant à la
traite orientale qui se déroulait dans les régions proches de l’océan Indien et de la mer Rouge, il est estimé
à 8 millions le nombre de victimes qu’elle a causé. Ce qui porte l’estimation à plus ou moins de 17 millions
de déportés.
Force est donc de reconnaître, que cette traite arabo-musulmane fut un véritable génocide de
peuples noirs par razzias sanglantes, massacres et castration massive.
A titre de comparaison, si de nos jours près de 70 millions de descendants ou de métis d’Africains
peuplent le continent américain, seule une infime minorité de Noirs a pu survivre en terres arabo-
musulmanes."
- En Asie :
Pour le moment, je n’ai pas encore trouvé de document sur les conséquences de la traite arabe en Asie

Conclusion :
En somme, par l’ampleur de la « saignée démographique », du désordre
politique et de la ruine économique, la traite négrière a été un facteur de
régression pour l’Afrique. Pendant des siècles, dépouillée de ses meilleurs fils,
ce continent était entré dans une ténébreuse période d’arriération dont les
avatars se perpétuent encore de nos jours.

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Support L17 : La Traite Arabe


Document : Cartes des principaux itinéraires de la traite arabe

Source : le cartographe

Document 1 : Photo d’une séance de rapt ou razzia arabe en Afrique

Source :

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Document 2 : Les prix d’achat d’un esclave


Texte 1 :
Les esclaves noirs étaient vendus dans les villes du monde musulman. En 1416, AL-Maqrizi
raconte que des pèlerins venus du Tekrour (près du fleuve Sénégal) avaient emporté avec eux 1700
esclaves à La Mecque. En Afrique du Nord, le Maroc, Alger, Tripoli et Le Caire étaient les principaux marchés
d'esclaves. Les ventes avaient lieu sur les places publiques et dans les souks. Les acheteurs potentiels
procédaient à un examen attentif de la « marchandise » : ils vérifiaient l'état de santé de la personne,
présentée souvent nue et les mains liées. Au Caire, la transaction des eunuques et des concubines se fait
dans des maisons privées. Le prix variait selon la qualité de l'esclave. Une femme blanche avait plus de
valeur qu'une autre.
Texte 2 :
Les esclaves étaient souvent troqués contre des objets de natures diverses : au Soudan, on les
échangeait contre des cotonnades, des objets de pacotille, des toiles, etc. Au Maghreb, ils étaient obtenus
contre des chevaux. Dans les cités du désert, pièces de toile, vaisselle, perles de verre vénitiennes, produits
tinctoriaux et bijoux servaient de moyen de paiement. La traite des Noirs s'insérait donc dans un réseau
d'échanges diversifiés.
Source :

Document 2 : Les témoignages de l’explorateur Natchigal


Les pauvres enfants des pays noirs semblent rencontrer la mort ici à la dernière étape d’un long,
désespérant et pénible voyage. Le long trajet accompli avec une nourriture insuffisante et une eau rare, le
contraste entre d’une part les riches ressources naturelles et l’atmosphère humide de leur patrie, et d’autre
part l’air sec et anémiant du désert, les fatigues et les privations imposées par leurs maîtres et par les
circonstances dans lesquelles ils se trouvent, ont peu à peu ruiné leur jeune force. Le souvenir de la patrie
disparue en chemin, la crainte d’un futur inconnu, le voyage interminable sous les coups, la faim, la soif et
l’épuisement mortel, ont paralysé leurs dernières facultés de résistance. Si les pauvres créatures manquent
de forces pour se lever et marcher de nouveau, elles sont tout simplement abandonnées, et leur esprit
s’éteint lentement sous l’effet destructeur des rayons du soleil, de la faim et de la soif.

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Leçon 18 : La traite atlantique


Objectif Général : Comprendre la traite Atlantique
OS1 : Analyser ses causes et conséquences
OS3 : Expliquer les raisons de son abolition

Introduction :
Commencée au XVe siècle, la traite atlantique fut la seconde traite (capture
et vente d’hommes réduits en esclaves), qui s’est déroulée en Afrique noire
après celle menée par les arabes vers le XIIe siècle. Elle s’est faite suivant une
direction triangulaire entre : Afrique, Europe et Amérique à travers l’océan
Atlantique. Cette traite particulière des noirs issus d’Afrique au Sud du
Sahara, a profondément affecté l’Afrique Noire. Elle a provoqué de
nombreux bouleversements dans le domaine politique, économique et social
des États africains dont les structures seront gravement déstabilisées.
I) Qu’appelle-t-on traite atlantique ?
On appelle traite atlantique, le commerce triangulaire qui s’est déroulée entre le XVème et le
XIXème siècle. Elle a pris le relais de la traite arabe. En effet, la traite occidentale fut une traite des noirs
menée au moyen d'échanges entre l'Europe, l'Afrique et les Amériques, pour assurer la distribution
d'esclaves noirs aux colonies du Nouveau Monde (continent américain), pour approvisionner l'Europe en
produits de ces colonies et pour fournir à l'Afrique des produits européens et américains. Elle fut plus
dynamique et plus étendue et les échanges (commerce et marchandage des esclaves) se faisaient soit à terre,
soit sur le bateau.
Ce fut un commerce qui a beaucoup enrichi les marchands européens qui, après avoir vendu les
esclaves en Amérique, chargèrent leurs navires de produits tropicaux (tabac, sucre, cacao, coton …).
1. Qu’est-ce qu’un esclave ?
Considéré comme un bien soumis à un maître, un esclave est un captif vendu à un acheteur, à qui il
doit obéissance totale. La plupart de son temps, il était soumis à un travail forcé agricole ou domestique.
Étroitement surveillé, fouetté en cas de refus de s’adonner aux taches (domestiques ou agricoles), l’esclave
était un homme sans droits civiques. Juridiquement, il appartenait à son maitre, qui a un droit absolu sur
lui. Durant la traite, beaucoup d’esclaves ont péri, ils mouraient d’épuisement, de mauvais traitements.
Rares étaient les affranchis.

2. Comment était organisée la traite ?


Des navires européens pour la plupart quittèrent les ports négriers d’Europe (Liverpool, Nantes,
Bordeaux …) puis firent escale en Afrique de l’Ouest où ils échangèrent des esclaves contre des produits
européens (tabac, sucre, cacao, coton, pacotille, armes de mauvaises qualités …). La marchandise
européenne fut étalée aux regards des courtiers et des intermédiaires africains. Ensuite les négriers
européens payèrent les coutumes, c'est-à-dire des taxes d'ancrage et de commerce. Puis les deux parties
se mirent d'accord sur la valeur de base d'un captif. Ce marchandage était âprement discuté.

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Marqués au fer telles des bêtes sauvages et entassés dans les caves des bateaux, la traversée fut
très pénible pour eux. Un grand nombre en périt. Les survivants furent vendus aux plus offrants.
II) Les routes de l’esclavage :
Elle débuta en 1441 par la déportation de captifs africains vers la Péninsule ibérique. Ensuite les
Portugais convoyèrent les esclaves vers les Caraïbes et l’Amérique. Progressivement, les Hollandais, les
Anglais puis les Français organisèrent, à leur tour, leur propre traite.
En 1453, avec la chute de Constantinople, des foyers de traites furent mis sur pied en Afrique,
initiés par le prince Henri le Navigateur. En effet, la première mise en vente de captifs noirs aurait eu lieu
en 1444, dans la ville portugaise de Lagos.
Le Vénitien Alvise Ca Da Mosto organisa aussi deux expéditions en partance pour les côtes de
l'Afrique subsaharienne en 1455 et en 1456 à la recherche d’esclaves (des captifs souvent mis en vente par
des Rois Africains).
Outre les retombées économiques, les considérations religieuses furent d'emblée prégnantes, aux
côtés de considérations politiques et commerciales dans l'ouverture de routes maritimes atlantiques. En
1442, puis en 1452, les papes Eugène IV et Nicolas V entérinèrent les conquêtes du roi Alphonse V de
Portugal. Avec ce commerce, d'immenses fortunes se sont bâties et de nombreuses villes se sont
développées : Bordeaux, La Rochelle, Le Havre et surtout Nantes ainsi que des villes britanniques,
hollandaises, portugaises.
III) L’Impact démographique : une saignée humaine sans précèdent
Bien que la traite arabe a impacté grandement sur le plan démographique, la traite atlantique n’en
demeurait pas moins. Même s’il n’existe pas encore des statistiques officielles du nombre de déportés
soutirés des terres africaines. Les moyens de locomotion, la frivolité du caractère de la traite et le
dynamisme avec laquelle elle se faisait, on peut approximativement quantifier le nombre de déportés entre
40 à 100 millions. L’impact démographique de ce que le sociologue sénégalais Tidiane Ndiaye qualifie de
« génocide voilé » ne peut être quantifier avec exactitude car les archives font défauts. Au moment où
certains avancent 40 millions de pertes humaines, d’autres multiplient ce chiffre par deux voire trois.
IV) L’Abolition de l’esclavage
L'abolition de l'esclavage repose sur l’interdiction juridique de pratiquer l’esclavage. L'abolition
concerne avant tout les vieilles colonies héritées de l'Ancien Régime, dont l'économie repose encore sur les
grandes plantations sucrières. Elle prend donc son essor à partir du XVIIIe siècle, c'est-à-dire au siècle des
lumières, là où la science, la raison et la liberté prennent le dessus sur la foi et les croyances.
L’abolition de l’esclavage dans les colonies Françaises est attribuée historiquement par le
gouvernement provisoire de la IIe République, sous l’impulsion de Victor Schœlcher, mais beaucoup
d’humanistes et philosophes ont contribué à la condamnation de la traite des noirs et de son abolition
parmi lesquels on peut citer : Voltaire, Abbé Grégoire, Montesquieu, Voltaire et Rousseau. Ce sont les
précurseurs de la pensée abolitionniste

Conclusion :
Le commerce d’exportation d’esclaves originaires d’Afrique, en particulier la
traite transatlantique, fut un phénomène unique à plusieurs égards. Son

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ampleur même, son étendue géographique et son régime économique sont


autant de traits qui distinguent la traite des esclaves africains de toutes les
autres formes de commerce d’esclaves.

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Support L18 : La traite atlantique


Document 1 : carte du commerce triangulaire
La traite négrière ou traite des noirs ou encore
traite transatlantique est le commerce des esclaves
noirs transportés de l'Afrique vers le pourtour de la
méditerranée, le Moyen-Orient et l’Amérique.
Durant les trois siècles qu'à durer la traite négrière,
des millions de vies ont été arrachées à l’Afrique.
Malmenés et transportés de force, la traite
demeure malgré les conséquences néfastes de
l’occupation coloniale, le pire épisode dont
l’empreinte profonde marqua à jamais le futur de
ce continent. Elle fut abolie dans les colonies
françaises en 1848. Force est de constater que
cette traite n'a pas été sans conséquence en Europe, Amérique en Asie.
Source : Manuel Nathan 2016 page 22
Document 2 : Procédures organisationnelles de la traite des noirs
Etape 1 : Départ de France : Etape 2 : Traite en Afrique :
Les navires sont préparés par les armateurs Les esclaves noirs sont capturés des tribus
(équipages, voiles…) et partent en direction de africaines rivales qui les amènent jusqu’au forts
l’Afrique chargés de « pacotilles » (armes, alcools, des Européens négriers sur la côte atlantique. Les
tissus…). La vie des marins est très dure à bord : esclaves sont échangés contre des « pacotilles »
manœuvrer les voiles, laver le navire, une (armes, alcools, tissus…) et embarqués sur les
nourriture médiocre, les maladies comme le navires négriers en direction des Amériques
scorbut…

La Traite des noirs et le commerce triangulaire

Etape 4 : Traversée de l’Atlantique : Etape 3 : Vente et statut en Amérique :


Les esclaves noirs sont entassés dans les cales des Les esclaves sont vendus aux enchères en
navires négriers dans la chaleur et la puanteur. Ils Amérique. Les familles sont séparées. Ils
sont marqués au fer rouge et sont fouettés. appartiennent alors à un maître blanc qui les fait
Beaucoup tombent malades et meurent pendant la travailler dans des plantations, à domicile ou dans
traversée. Ils sont traités comme de la des mines. Ils sont considérés comme des
marchandise humaine : ils n’ont qu’une valeur animaux : le maître doit les nourrir mais peut en
marchande. faire ce qu’il veut.
Source : note de lecture adapté en schéma

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Document 3 : un travail harassant


« Ceux qui vont au jardin, c’est-à-dire, qui cultivent la plantation, sont réveillés avant l’aurore par
le claquement de fouet du Commandeur chargé d’inspecter leur conduite, et de punir leur négligence. À midi
on leur accorde deux heures, non pour prendre un repos si nécessaire sous ces latitudes, quand on a labouré
sept heures, mais pour aller préparer leur repas et celui de leur famille. À deux heures précises le
Commandeur rappelle au jardin ; et le travail dure jusqu’à la nuit pour ceux qui ne sont point obligés de
veiller au moulin. Dans la plupart des plantations, les nègres attachés aux travaux particuliers de la sucrerie
n’ont pas d’autre occupation pendant la récolte. Alors ils sont divisés par quart, c’est-à-dire en deux bandes
qui se relèvent toutes les quatre heures. Le travail de ceux qui sont aux moulins ou aux chaudières est
extrêmement pénible, et demande des ouvriers très exercés. […]. Outre le travail du jardin, les esclaves sont
obligés d’aller deux fois par jour recueillir de l’herbe pour le bétail des moulins. Ce dernier devoir les
fatigues d’autant plus, qu’ils vont souvent chercher cette herbe à une grande distance de la plantation. »
D’après BS FROSSARD, La cause des esclaves nègres et des habitants de la Guinée porté au tribunal de la Justice,
de la religion, de la politique, Lyon, tome 1, 1788, chapitre 6 : « travaux auxquels on les soumet »

Document 4 : Le Code Noir (1685) : Le statut de l’esclave aux Etats Unis


Article 2 : Tous les esclaves qui seront dans nos
îles seront baptisés et instruits dans la religion
catholique, apostolique et romaine […].
Article 12 : Les enfants qui naîtront de
mariages entre esclaves seront esclaves et
appartiendront aux maîtres des femmes
esclaves, et non à ceux de leur mari si le mari et
la femme ont des maîtres différents.
Article 22 : Les maîtres seront tenus de fournir,
par chacune semaine, à leurs esclaves âgés de dix ans et dessus, pour leur nourriture, deux pots et demi,
mesure de Paris, de farine de manioc, ou trois cassaves pesant chacune 2 livres, ou choses équivalentes,
avec 2 livres de bœuf salé, ou 3 livres de poisson, ou autres choses à proportion. Et aux enfants, depuis qu’ils
sont sevrés jusqu’à l’âge de dix ans, la moitié des vivres ci-dessus. […] Une soumission de tous les instants
Article 28 : Déclarons les esclaves ne pouvoir rien avoir qui ne soit à leur maître […].La justice au service
des maîtres
Article 38 : L’esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois à compter du jour que son maître l’aura
dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d’une fleur de lys sur une épaule. Et s’il récidive
une autre fois à compter pareillement du jour de la dénonciation, aura le jarret coupé et il sera marqué
d’une fleur de lys sur l’autre épaule. Et la troisième fois il sera puni de mort. […] Article 42 : Les maîtres
pourront seulement, lorsqu’ils croiront que leurs esclaves l’auront mérité, les faire enchaîner et les faire
battre de verges ou de cordes.
Article 44 : Déclarons les esclaves être des meubles […]
Mars 1658, Presses universitaires de Rennes

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Document 3 : Le texte intégral décrétant l’abolition de l’esclavage


Le Gouvernement provisoire,
Considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité
humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le
principe naturel du droit et du devoir ; qu’il est une violation flagrante
du dogme républicain : Liberté, Egalité, Fraternité.
Considérant que si des mesures effectives ne suivaient pas de
très près la proclamation déjà faite du principe de l’abolition, il en
pourrait résulter dans les colonies les plus déplorables désordres,
Décrète :
Article 1er : L’esclavage sera entièrement aboli dans toutes les
colonies et possessions françaises, deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune d’elles.
A partir de la promulgation du présent décret dans les colonies, tout châtiment corporel, toute vente de
personnes non libres, seront absolument interdits.
Article 2 : Le système d’engagement à temps établi au Sénégal est supprimé.
Article 3 : Les gouverneurs ou commissaires généraux de la République sont chargés d’appliquer
l’ensemble des mesures propres à assurer la liberté à la Martinique, à la Guadeloupe et dépendances, à l’île
de la Réunion, à la Guyane, au Sénégal et autres établissements français sur la côte occidentale d’Afrique, à
l’île Mayotte et dépendances et en Algérie.
Article 4 : Sont amnistiés les anciens esclaves condamnés à des peines afflictives ou
correctionnelles pour des faits qui, imputés à des hommes libres, n’auraient point entraîner ce châtiment.
Sont rappelés les individus déportés par mesure administrative.
Article 5 : L’Assemblée nationale réglera la quotité de l’indemnité qui devra être accordée aux
colons.
Article 6 : Les colonies, purifiées de la servitude, et les possessions de l’Inde seront représentées à
l’Assemblée nationale.
Article 7 : Le principe que le sol de la France affranchit l’esclave qui le touche est appliqué aux
colonies et possessions de la République.
Article 8 : À l’avenir, même en pays étranger, il est interdit à tout Français de posséder, d’acheter
ou de vendre des esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement à tout trafic ou exploitation
de ce genre. Toute infraction à ces dispositions entraînera la perte de la qualité de citoyen français.
Néanmoins les Français se trouvent atteints par ces prohibitions, au moment de la promulgation du présent
décret, auront un délai de trois ans pour s’y conformer. Ceux qui deviendront possesseurs d’esclaves en
pays étrangers, par héritage, don de mariage, devront, sous la même peine, les affranchir ou les aliéner dans
le même délai, à partir du jour ou leur possession aura commencé.
Article 9 : Le ministre de la Marine et des Colonies et le ministre de la guerre sont chargés, chacun
en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret.
Fait à Paris, en Conseil du Gouvernement, le 27 avril 1848

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Activité de consolidation
Leçon 19 : Dossier sur la traite au Sénégal
Plan
Introduction
I- Historique de l’occupation de Gorée
II- La traite au Sénégal
1- Historique de l’esclavage au Sénégal
2- La place et le rôle de Gorée dans la traite Atlantique
III- Les conséquences de la traite négrière
Conclusion et recommandations
Bibliographie :
-Esclavage du Sénégal, Dominique Moiselet, 1998
-Loi 2010-10 du 05 mai 2010 déclarant l’esclavage et la traite négrière, crimes contre l’Humanité.
-Internet

Introduction

L
‘Île de Gorée ou Gorée, est à la fois une île de l’océan atlantique nord situé
dans la baie de Dakar et l’une des 19 communes d’arrondissement de la
capitale du Sénégal. C’est un lieu symbole de la mémoire de la traite négrière
en Afrique en générale et la traite au Sénégal en particulier. Reconnue officiellement
par l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1978, Gorée, « île-mémoire » fut l’un
des premiers lieux à être portés sur la liste du patrimoine mondial géré par
l’Organisation pour les Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture
(UNESCO).
I) Historique de l’occupation de Gorée
Découverte en 1444 par le navigateur portugais Denis DIAZ, l’ile
de Gorée est située à 3,500km. Au large de Dakar, capitale du
Sénégal. Cette petite île de 28 ha va être, à partir du XVème siècle,
au centre des rivalités entre différentes nations européennes :
Portugais, Hollandais, Français et Anglais qui l’utiliseront
successivement comme escale ou comme marché d’esclaves.
Premier point d’aboutissement des « Homéoduc » qui drainaient
les esclaves de l’arrière-pays, Gorée a également été au cœur des
rivalités pour le contrôle de la traite négrière dont elle cristallise
les douloureuses mémoires. Ce destin singulier, elle le doit à sa

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position géographique d’une extrême centralité entre le Nord et le Sud et à sa position stratégique offrant
un abri sûr pour les navires d’où son nom de « GOOD RADE ».
Gorée témoigne de ce fait de l’expérience humaine sans précédent dans l’histoire des peuples. L’ile mémoire
est pour la conscience universelle le symbole de la traite négrière avec son cortège de souffrances, de larmes
et de mort. Jusqu’à l’abolition de l’esclavage par la France en 1848, l’ile a été un entrepôt constitué de plus
d’une dizaine d’esclaverie.
Maison des esclaves de Gorée : un patrimoine international prisé

Esclaverie de Gorée (Dakar, Sénégal)


Gorée, île du Sénégal d’une superficie de 28 hectares, se trouvant dans l’océan Atlantique et située
à 4 km au large de Dakar. Longue de 900 m et large de 300 m. Gorée a été découverte par les Portugais, en
1444. Elle passa sous domination hollandaise, puis française après 1677. Pour les qualités de sa rade, elle
devint le principal comptoir français d’Afrique occidentale, et le premier centre de commerce des esclaves.
Gorée fut l’un des ports du commerce triangulaire (le commerce des esclaves entre la France,
l’Afrique et les Antilles, d’où les navires rapportent du sucre et de la vanille en échange des esclaves). Gorée
présente des constructions coloniales d’une grande homogénéité, une esclaverie du XVIIIe siècle et
plusieurs musées. L’île a été inscrite au patrimoine mondial par l’Unesco.
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Conflit et période de succession entre les puissances coloniales pour le contrôle de Gorée

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II) La traite des esclaves au Sénégal


1. Historique de l’esclavage au Sénégal
Ecrire sur l’esclavage au Sénégal et la traite des Noirs est douloureux et périlleux. En effet l’horreur
de la traite est évidente pour tout le monde. Aussi, les dates, les chiffres, les lieux, les noms des protagonistes
font parfois l’objet de polémiques.
Avec l’arrivée des portugais en 1444, apparait la traite des Noirs. Outre l’esclavage domestique, les
civilisations du bassin méditerranéen ont toujours besoin d’esclaves de traite pour construire les cités et
les temples, mais aussi pour manœuvrer les galères de commerce et de guerre. Les esclaves étaient
constitués principalement de prisonniers de guerre, des condamnés ou des victimes du trafic maure en
Afrique noire. Pays ouvert sur l’océan et frontalier avec les régions maures, le Sénégal occupait une position
géographique favorable à ce trafic. Ainsi, Bakel n’était qu’un vaste marché d’esclaves avec surtout les
Bambaras et les Dowiches. Au XVIIIème siècle, 60 000 esclaves étaient traités chaque année.

2. Place et rôle de Gorée dans la traite Atlantique


Ayant été le lieu de conservation et de déportation vers des lointains (Antilles, Amérique, Europe)
des captifs noirs vendus comme esclaves, Gorée fut au cœur de la traite atlantique. Située au large de Dakar,
Gorée était avant tout un comptoir commercial. De par sa situation géographique d’abord, l’Ile était le lieu
le plus convoité dans le système atlantique. Elle « était jadis le plus important des établissements
sénégaliens, parce qu’elle occupait une situation fort différente de celle de St-Louis » car, aucune barre
n’interdisait son accès aux navires de haute mer. Tandis que le large fossé qui la séparait du continent la
mettait à l’abri des visites indésirables des potentats indigènes. Gorée était donc l’entreposage des « Nègres
» dans ses « captiveries et autres esclaveries privées ou Maison d’Esclaves devenues célèbres ».
Delcourt 1984.

Le Sénégal décrète le 27 Avril, journée nationale de l’esclavage


C’est devenu officielle, le
Sénégal vient d’entériner une loi et
consacre à la célébration de la mémoire
des esclaves, arrachés de forces à leurs
racines et vendus au temps de la traite
négrière. En effet, le Sénégal, à travers
l’ile de Gorée, lieu de partance des
captifs, a joué un rôle central durant
toute la période qu’à durer l’esclavage
(quatre siècles). La première journée
de commémoration de cette journée a
été célébrée pour la première fois le 27
Avril 2015, sous la présence effective de son Excellence le Président Macky Sall.

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Gorée : un monument symbolisant l’abolition de l’esclavage


Plus que symbolique, le monument de la liberté de
Gorée bâti sur les terres du « summum de la souffrance
noire » qui a perduré durant quatre siècles ; les plus
sombres de l’histoire de l’humanité, évoque des souvenirs
tristes.
C’est un monument certes, mais pas n’importe lequel. Il
représente quatre siècles de malheur et d’agonie. C’est un
repère contre l’oubli, un monument pour nous pousser à
nous rappeler de ces millions de vies qui, parce qu’ils
avaient la peau noire, furent traités de la manière la plus
inhumaine. Foulant au pied leur dignité et droits, ces
hommes marqués au fer rouge de « l’injustice justifiée » en
entassées dans les caves inferieures des convois négriers
dont certains partaient de Gorée pour un voyage sans
retour vers des lointains inconnus. Ce monument de Gorée
Monument de la Liberté de Gorée symbolisera à jamais ce crime perpétré contre l’humanité

Babacar Joseph Ndiaye : le combat contre l’oubli de l’esclavage


Il fut un homme qui a
consacré toute sa vie à la mémoire
des esclaves. Intellectuel averti,
homme de plume reconverti en
gardien de la mémoire des esclaves.
Ses actions et son opiniâtreté ont
fait de lui un grand personnage. Il
organisait des symposiums et
Babacar J. Ndiaye Gardien de la ateliers pour raconter l’histoire de
maison des esclave de gorée la traite négrière et le rôle central
de Gorée dans ce qu’il qualifiait de : « plus grand génocide organisé
de l’histoire. ». Il a publié d’importants articles sur les conditions des
esclaves et un livre qui traite de la même question. Son discours de
1992, lors de la visite du Pape Jean Paul II, est repris par le Groupe de
rap Daradji dans leur chanson intitulée Gorée.

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Discours de sa sainteté le Pape Jean-Paul II à la communauté catholique de l’île de Gorée dans


l'église de Saint Charles Borromée
Chers Frères et Sœurs,
1. C’est de tout cœur que je vous salue.
Laissez–vous dire ma joie et mon
émotion de vous rendre visite dans cette
île célèbre de Gorée, que son histoire et la
qualité architecturale de ses anciennes
demeures ont fait inscrire au patrimoine
mondial de l’humanité.
(…) Je vous fais part de ma vive émotion,
Visite historique du Pape Jean Paul II à Gorée le 22 de l’émotion que l’on éprouve dans un
Février 1992
lieu comme celui-ci, profondément marqué par les incohérences du cœur humain…. Gorée, symbole de
l’effroyable égarement de ceux qui ont réduit en esclavage des frères et des sœurs. (…)
Le Pape (…) ne peut pas demeurer insensible à tout ce que représente Gorée. En effet, dès le
quinzième siècle, Gorée a accueilli les premiers prêtres catholiques, les aumôniers des caravelles
portugaises qui y faisaient escale (…). En outre, (…) en pensant à l’héritage du passé et (…), en venant à
Gorée, comment ne pas être saisi de tristesse à la pensée des autres faits que ce lieu évoque? La visite de la
« maison des esclaves » nous remet en mémoire cette traite des Noirs, que Pie II, écrivant en 1462 à un
évêque missionnaire, qualifiait de « crime énorme », « magnum scelus ». Pendant toute une période de
l’histoire du continent africain, des hommes, des femmes et des enfants noirs ont été amenés sur ce sol
étroit, arrachés à leur terre, séparés de leurs proches, pour y être vendus comme des marchandises. Ils
venaient de tous pays et, enchaînés, partant vers d’autres cieux, ils gardaient comme dernière image de
l’Afrique natale la masse du rocher basaltique de Gorée. On peut dire que cette île demeure dans la mémoire
et le cœur de toute la diaspora noire.
Ces hommes, ces femmes et ces enfants ont été victimes d’un honteux commerce, auquel ont pris
part des personnes baptisées mais qui n’ont pas vécu leur foi. Comment oublier les énormes souffrances
infligées, au mépris des droits humains les plus élémentaires, aux populations déportées du continent
africain? Comment oublier les vies humaines anéanties par l’esclavage?
Il convient que soit confessé en toute vérité et humilité ce péché de l’homme contre l’homme, ce péché de
l’homme contre Dieu.
De ce sanctuaire africain de la douleur noire, nous implorons le pardon du ciel. Nous prions pour
qu’à l’avenir les disciples du Christ se montrent pleinement fidèles à l’observance du commandement de
l’amour fraternel légué par leur Maître. Nous prions pour qu’ils ne soient plus jamais les oppresseurs de
leurs frères, de quelque manière que ce soit, mais cherchent toujours à imiter la compassion du Bon
Samaritain de l’Évangile en allant au secours des personnes qui se trouvent dans le besoin. Nous prions
pour que disparaisse à jamais le fléau de l’esclavage. (…)
Vatican.va

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Visites de chefs d’Etat et de personnalités à Gorée

Barack OBAMA Nelson MANDELA MADIBA


(Président des USA d’Amérique 2008-2016) (Président d’Afrique du Sud postapartheid)
« C’est un témoignage de ce qui peut survenir « Venu visiter Gorée : la maison des esclaves, une
quand nous ne sommes pas assez vigilants dans la année après sa libération de prison, Mandela a
défense des droits de l’homme » fondu en larmes en découvrant l’endroit où était
Barack Obama, Visite du 27 Juin 20133 enfermé les esclaves récalcitrants »

François HOLLANDE Bill CLINTON (Président des USA) et Joseph NDIAYE


(Président des USA d’Amérique 2008-2016) Le 03 Avril 1998, à la maison des esclaves de Gorée
Au nom du peuple français, je rends hommage aux
innombrables victimes de l’esclavage. Le rappel « Les trente millions d’Africains-Américains sont
de cette tragédie lié à l’Europe, l’Afrique, le plus grand cadeau que l’Afrique ait fait aux
l’Amérique et les caraïbes. Il nous oblige à lutter Etats Unis. »
contre toutes les formes de l’exploitation de l’être Bill CLINTON, extrait du discours de Gorée, le 03 Avril
humain jamais 1998
François Hollande, le 12 Octobre 2012,

George Walker BUSH Marcélo ROBELO DE SOUSA, Président du Portugal


(Président des USA d’Amérique 2000 - 2008) Le 13 Avril 2017, à la maison des esclaves de Gorée

« L’intolérance raciale laissée par l’esclavage n’a « De Gorée furent embarqués de nombreux
pas disparu avec l’abolition de l’esclavage, l’un des esclaves pour l’Amérique jusqu’au XIXe siecle et
plus grands crimes de l’histoire. En ce lieu (Gorée) l’ile conserve comme mémoire et symbole de ce
la liberté et la vie étaient volées et vendues. » passé une « maison des esclaves », liée à la mer
George W. Bush, Gorée, 08 Juillet 2003 par une « porte du voyage sans retour ». M. ROBELO

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III) Les conséquences de la traite négrière


Elles sont nombreuses et ont profondément changé l’ordre économique préexistant à partir du
XVIème siècle.
Il s’agit d’abord de la modification de l’équilibre géostratégique et des structures internationales,
économiques, politiques, sociales et culturelles, qui continuent aujourd’hui, de faire sentir leurs effets
néfastes dans les relations internationales. En effet des millions d’esclaves ont été arrachés au continent
noir entre 1500 et 1888. Selon certains auteurs, pour un esclave vendu, il faut compter, au moins 10
personnes tuées ou disparues. Le bilan démographique de monstrueuse entreprise est lourd avec près de
200 millions de pertes humaines. La traite négrière consistait à acheter des esclaves hommes et femmes,
dans la force de l’âge et jouissant de toutes leurs capacités physiques pour faire face à un travail résistant
dans des conditions ignorant toute forme de protection sociale. Fait aggravant, le Code noir de 1685 faisait
de l’esclave un simple objet, taillable et corvéable à merci.
Ensuite, la traite négrière a fortement développé en Afrique des guerres aux conséquences
incalculables : opérations de razzia, des gens kidnappés par force, des villages brulés, des récalcitrants
abattus froidement etc. Cette situation a engendré la peur, la perte de confiance en soi, des traumatismes
socioculturels, des déplacements de populations et des cohortes de réfugiés qui ont désorganisé les empires
africains, détruit le tissu social, plombé de l’économie, insécurité, incertitude de lendemain, la violence,
l’esprit des rapines, la corruption, le pillage, l’alcoolisme, la violation des droits de l’homme.
En fin, le continent noir vidé de ses forces vives est placé dans une situation de retard et de
dépendance économique, politiques et sociales qui ont préparé la conquête coloniale, la dépendance
actuelle du continent, du mépris culturel, du racisme anti noir et de la hiérarchie des êtres humains fondée
sur la couleur de la peau. C’est également la traite négrière transatlantique qui a permis l’exploitation des
richesses en Amérique. Aussi il faut souligner que c’est le travail obligatoire des noirs qui a offert à l’Europe
les moyens d’accumuler les richesses qui ont permis l’essor de la révolution industrielle et du capitalisme.
Ce qui a engendré les progrès scientifiques surtout au XIXème siècle avec pour conséquences le décollage
technologie, qui assura une suprématie sur les populations noires.

Conclusion et recommandations
En somme, la traite négrière et le système d’esclavagisme aux conséquences
multiples montrent aujourd’hui les maux dont souffrent le continent noir en
général et le Sénégal en particulier. Vue l’ampleur du drame, il ressort que le
devoir de mémoire impose à tous les peuples d’Afrique et de la Diaspora de ne
pas jamais laisser un tel événement tomber dans l’oubli. Pour ce faire, il est donc
important que chaque élève, dans chaque école du monde et que chaque peuple
partout où il se trouve, intègre cette problématique dans l’Histoire de son pays
et ses relations avec les autres. Cette histoire permet de tirer des leçons afin de
bâtir un monde respectueux, sans considération de race, d’ethnie ou autre ; un
monde de liberté, de justice, de reconnaissance mutuelle etc…

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DOSSIER SPECIAL : Gorée : témoin de la traite au Sénégal


Histoire de l’île-mémoire de la traite négrière

L
’année 2004, consacrée par les Nations Unies « Année internationale de commémoration
de la lutte contre l’esclavage et de son abolition », a permis d’approfondir les liens entre les
lieux et les peuples issus du commerce d’esclaves afin de mieux comprendre l’histoire de
la traite et ses conséquences.
Le lendemain de l’abolition de l’esclavage fut une occasion pour la communauté internationale de
s’interroger profondément sur les causes et la conséquence de cette inqualifiable tragédie qui, des siècles
durant, a vidé l’Afrique de la plus belle composante de sa population : hommes, femmes et enfants
transformés en bétail humain. Une imposante littérature et des initiatives globales comme la Route de
l’esclave, inscrite parmi les projets interculturels de l’UNESCO, ont permis de documenter assez largement
cette sombre page de l’histoire humaine dont les mémoires sont à jamais associées à des villes comme
Gorée, Saint Louis, El Mina, Ouidah, Loango, Saint James, pour ne citer que les plus célèbres. Gorée, à l’image
des sites célèbres de la côte atlantique, symbolise le terminus d’immenses pipelines, des « Homéoduc »
devrions-nous dire, charriant de l’or noir à la senteur humaine, au milieu des cris de lamentation et de
déchirements insoutenables. Ces villes étaient donc pour tous ceux dont le chemin avait croisé celui des
prédateurs du genre humain qu’étaient les esclavagistes de tous bords la fin du chemin de croix en terre
africaine. C’était aussi le début d’un grand saut dans l’inconnu qui passait nécessairement par les cales
lugubres des embarcations négrières devant les conduire au-delà de l’Atlantique où ils sueront sang et sueur
pour construire un nouveau monde : les Amériques. Ainsi donc, les grands moments de la traite négrière
sont bien documentés travers les têtes de pont du commerce triangulaire mettant en relation l’Europe,
l’Afrique et les Amériques.
Les avantages de l’île de Gorée sont évoqués par de nombreux témoignages dont celui du sieur
Pelletan, ancien directeur de la Compagnie. Selon ce dernier, Dans toute la côte, depuis
le port de Mogador au Maroc jusqu’à la Côte de l’or, la barre empêche le débarquement des chaloupes et
même des canots qui ne peuvent entrer que dans les embouchures des rivières avec l’aide des pilotes
praticiens du pays. Nulle part ils ne peuvent ni caréner, ni même abattre sur le côté pour réparer une voie
d’eau. L’île de Gorée se trouvant protégée par la pointe avancée du Cap-Vert et à la distance d’une petite
lieue de terre, offre un mouillage excellent pour les gros navires, de même que des facilités pour faire de
l’eau et du bois (Pelletan : 93-94). Gorée bénéficiait en plus de la protection de l’eau contre les attaques des
chefs locaux et constituait ainsi un entrepôt sûr où l’on portait les marchandises et les esclaves à mesure
qu’on les traitait sur la côte. Entourée de brisants et de roches sauf dans sa partie orientale, Gorée était
facilement défendable contre les assauts des concurrents européens.
A partir de 1444, Gorée (14°39'N - 17°28'W) fut successivement occupée par les Portugais, les
Hollandais, les Français et les Anglais au gré des canonnades. Les Hollandais s'emparent de Gorée en 1617.
En 1677, l’île fut prise aux Hollandais au compte des Français par le maréchal d’Estrée. Cette vive
concurrence pour la possession de Gorée était due, outre les avantages évoqués, au fait que l’île conférait à
la nation occupante une réelle supériorité sur le trafic négrier en Sénégambie. Les Français étaient
convaincus que la possession de Gorée était le seul obstacle qui empêchait les Anglais de les expulser de

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toute la côte occidentale de l’Afrique. Comme les vaisseaux ne pouvaient séjourner sans danger dans la rade
de Saint Louis, ils n’y restaient dans la plupart des cas que le temps de décharger des marchandises et
d’embarquer les esclaves qui s’y trouvaient. Une fois ces opérations terminées, on les faisait passer à Gorée
où embarquaient la plus grande partie des esclaves traités en Sénégambie. De là aux Amériques, la traversée
durait environ un mois tandis que les captifs traités au-delà de la Sénégambie mettaient deux à trois mois
pour effectuer le trajet. L’une des batailles pour la prise de Gorée, ici en 1758 par le peintre Dominique
Serre L’importance de Gorée dans la traite atlantique des esclaves est soulignée dans un Mémoire de la
Compagnie des Indes au Roy de France en date du 3 juillet 1761.
Jusqu’en 1742, la Compagnie d'Occident, devenue Compagnie Perpétuelle des Indes depuis mai
1719 avec l'incorporation des domaines de la Compagnie de Chine et des Indes Orientales, s’était réservée
le commerce du Sénégal, celui de Gorée en particulier. La Compagnie démentait les assertions qui faisaient
de la colonie du Sénégal un fardeau pour la France. Le Sénégal, écrivaient les responsables de la Compagnie,
est la clef du commerce des nègres ; d’une part, ces derniers considéraient que ce pays « fournit les seuls
esclaves qui soient utilisables en Louisiane, la Guinée étant trop éloignée; d’autre part, il sert de relâche aux
vaisseaux qui se rendent en Guinée et ainsi rendent encore service à la traite des nègres » (1). Guinée
s’entend ici par la côte d’Afrique située au-delà de la Sierra Leone jusqu’en Afrique centrale.
Dans un article publié dans Le Monde du 27 décembre 1996, sous le titre : « Le mythe de la
Maison des Esclaves qui résiste à la réalité », Emmanuel de Roux sous-estimait le rôle de Gorée dans la
traite atlantique des esclaves. La vive émotion provoquée par l’article a servi de prétexte à l’IFAN-Cheikh
Anta Diop de Dakar pour faire de Gorée et Saint-Louis l’objet de séminaires organisés respectivement du
7 au 9 avril 1997 et du 18 au 20 décembre 1998. Les actes ont été publiés dans la série Initiations et
Etudes Africaines par Djibril Samb sous les titres Gorée et l’Esclavage et Saint-Louis et l’Esclavage. Dans
les deux ouvrages, le lecteur trouvera les contributions d’éminents chercheurs dont celles de Mbaye Guèye
et Djibril Tamsir Niane.
En dehors de Saint-Louis, tous les établissements français situés au nord et au sud de la Gambie,
jusqu’à la rivière Sierra Leone, étaient polarisés par Gorée, annexe de l’entrepôt général de Saint Louis. Au
nord de la Gambie, les Français, à la suite des Portugais et des Hollandais, avaient le contrôle de Rufisque
(14°43'N - 17°16'W) dans le Kajoor, de Portudal (14°26'N -17°01'W) dans le Bawol, et Joal (14°11'N
6°51'W) dans le royaume du Sine. En plus des captifs, ces trois escales fournissaient également du mil
(Delcourt 1952 : 93-94).
L’étude de la Traite atlantique n’a pas échappé à cette tendance avec la parabole peu heureuse de
"la victoire de la caravelle sur la caravane ". La référence à la caravane qui renvoie explicitement au
commerce transsaharien n'était pas le trait marquant de l'économie et des sociétés africaines avant le XVIe
siècle. Il est donc essentiel pour la recherche tout comme la vulgarisation et l’éducation des jeunes
générations d’élargir les perspectives et de sortir des sentiers battus pour mieux informer et contribuer à
une large diffusion des idéaux de paix de solidarité et de tolérance prônés par l’UNESCO.

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2nde B2SD Confection © 2020
L&S
Histoire
5eme Partie

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Leçon 20 : La révolution Toroodo


OG : Comprendre la révolution Toroodo
OS1 : expliquer les origines de la révolution Toroodo
OS2 : expliquer l’évolution de la révolution Toroodo

Introduction
Comprise entre la Mauritanie semi-désertique au nord et les âpres steppes
du Ferlo sénégalais au sud, le Fouta Tooro est une région prospère, vivifiée
par la crue annuelle du fleuve Sénégal. En raison de ses possibilités agricoles
et pastorales immenses, il attira très tôt d’importants établissements
humains depuis le XVème siècle. Ayant embrassé l’Islam avant l’intrusion des
almoravides du XIème siècle. Le Fuuta Toro connut entre 650 et 1127, le
règne de cinq dynasties et vécut tour à tour sous la dépendance des empires
du Ghana et du Mali puis celui du DJolof. Envahi par Koli Tengella au XVIe
siècle, le Fuuta alla par la suite subir la plus grande révolution islamique de
l’époque : celle menée par Ceerno Suleymaan Baal entre 1770 et 1776 : ce
fut le début l’Almamiyat

I) Le contexte de la révolution de Ceerno Suleyman Baal


Attiré par la fertilité du pays et l’importance de ces pâturages, Koli Tengella, un chef peul, soumit
à sa domination les roitelets locaux et fonda la dynastie des Deeniyankoobe (1527-1770). Les deeniyankes
bien que musulmans, pratiquaient un islam tiède. Ayant pris naissance à l’aube du XVIème siècle, le régime
fondé par Koli Tengella allait être profondément secoué au XVIIIème siècle, par des difficultés multiples qui
contribuèrent grandement à son affaiblissement et à sa chute.
II) Le mouvement de réforme Toroobe
A partir du 18ème siècle, en effet, le Fuuta devait continuellement faire face aux pillages des
Maures, les famines répétitives, la traite nègrière et les luttes intestines qui opposaient les différents princes
deeniyanke. Au même moment, l’Islam s’infiltrait paisiblement et gagnait de plus en plus d’adeptes. Et au
moment crucial de l’affaiblissement du royaume peul de Koli Tengella, les musulmans, devenus nombreux,
prirent conscience du rôle qu’ils pouvaient jouer. Ils décidèrent d’entreprendre une révolution religieuse
dirigée à la fois contre la tiédeur islamique des deeniyankoobe et la tutelle des Maures. L’instigateur de ce
mouvement victorieux était Ceerno Suleyman Baal de Boodé. Entre 1770 et 1776, le mouvement
islamique de Ceerno Suleymaan Baal renversa le dernier Saltigi deeniyanke et y établit une théocratie :
l’Almamiyat (1776-1880).
1. Les Campagnes de Suleyman Baal
Suleyman Baal, après de brillantes études en Mauritanie, au Cayor, au Bundu et au Fuuta Jalon,
revint au bercail avec la ferme intention de promouvoir le développement de l’Islam. Dès son retour à Fuuta,
il parcourait inlassablement le pays, exhortant la population à se convertir à la religion musulmane. Il
réussit ainsi à rallier à sa cause son cousin Suleymaan Yero Samba Bukar, Amadou Ly de Jabba, Ceerno
Molle Mamadu Aali Ly de Thilogne.

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Le cercle maraboutique s’agrandit rapidement et devint un véritable « parti » avec l’adhésion


massive de la grande majorité des sommités intellectuelles du pays et principalement celles du Fuuta
Central à l’image d’Alfa Amar Ba du Hooré-Fondé, Tafsir Amadou Hamatt Wan de Kanel, Tafsir Sawa
Kudi Kan de Mbolo Biraan, Sire Ama Hann de Ngijilon, Abdul kader Kan de Kobbilo.
Intelligemment, le « parti maraboutique », sous la conduite de Suleymaan Baal, gagna à sa cause
plusieurs chefs traditionnels fulbe. Sa victoire apparaissait inéluctable à partir du moment où il sut attirer
définitivement à lui les Sebbe Koliyaabe, guerriers indomptables sur lesquels reposait essentiellement la
puissance des Satigi des deeniyankes.
III) La revolution Toorodo
Les Toroobe réussirent à vaincre les Ulad Abdallah à Mboya. En 1776, ils renversent les
Dénianké et proclament l’islam religion d’Etat. Ils battent les Maures Trarza en 1786, puis lancent la
guerre sainte contre le Walo, le Cayor, le Djolof, la Galam, la Gambie. Ces deux dernières contrées résistent
à la poussée toucouleur y voyant une invasion maure.
Le nouvel Etat qui surgit des ruines du royaume deeniyanke s’étendait de Dagana à l’Ouest à
Dembakané l’Est, de part et d’autre du fleuve Sénégal. Il comprenait successivement les provinces du
Dimar, du Tooro, des Halaybe, du Laaw, du Yir-laabe-Hebbiyaabe, du Booseya du Ngenaar et enfin du
Damga. Sa structure administrative avait été fortement influencée par l’Islam. Le Fuuta reconnaissait
l’autorité unique d’un chef politique et religieux élu par l’ensemble des Fuutankoobe. Selon les directives
de Suleyman Baal, le régime almamal doit se revêtir du manteau démocratique ; le titre d’Almaami, au lieu
de se limiter à une même famille, un même clan, une même province, doit revenir au musulman le plus
digne et le plus méritant.
Le premier Almaami fut Abdul Qaadiri Kan ou Abdel Kader Kane, assassiné en 1807 à Guuriki
Samba Joom. Le corps électoral, assez large au début et composé des marabouts du pays, dut se réduire à
la mort de Abdel Kader Kane, à un conseil restreint de quelques super-dignitaires inamovibles appelés
Jaagordé. Ainsi, le régime almamal, qui se voulait démocratique, devint l’instrument de domination d’une
oligarchie toute issue du Yirlaabe –Hebbiyaabe et du Booseya.
IV) La conquête française et l’effondrement du régime Almamal (1850-1880)
Les trente dernières années de l’Almamiyat furent loin d’être glorieuses. Elles correspondaient en
fait à l’ère de graves crises du régime politico-religieux fondé en 1776. Celui-ci allait être profondément
secoué avant de s’effondrer irrésistiblement. En effet, agressé par l’impérialisme français et rongé par des
déchirements internes, le Fuuta Tooro vécut dans une tourmente sempiternelle qui ne prit fin qu’en 1881,
avec la mort d’Abdul Bokar Kan et de la soumission complète du pays toucouleur.
L’Almamiyat, quant à lui, périclitait en octobre 1880, date de la fuite à Hooré-Fonde de Mamadu
Lamin Ly, dernier almaami. Entre 1850 et 1859, le Fuuta Tooro eut à faire face à l’offensive militaire de
la France et aux exigences du Sayku Umar Taal. Confronté à ce grand dilemme, il fut incapable de réagir
efficacement et dut passivement subir les coups de boutoir de l’impérialisme français. Faidherbe imposa
dès lors à l’Almaami Mustafa Bâ de Hooré-Fondé la signature du traité du 15 août 1859 qui stipulait le
placement sous protectorat français du Tooro et du Damga. Tout cela contribuait ainsi à affaiblir davantage

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l’Almamiyat mais ce qui n’empêche en rien un nouvel sursaut nationaliste mené par Abdul Bocar Kan. Son
action se solda par un cuisant échec.
Vaincus, ayant subi d’importances pertes en hommes et en biens à la bataille de Dirmboya (Juillet
1862), à l’expédition coloniale de janvier-février 1863, à l’expédition de Faidherbe contre le Booseya
de Juin 1864 sanctionnée par la signature du traité de Dirmboya du 5 Novembre 1864, l’almamiyat
connut une quasi-dislocation. L’Almamiyat, désormais circonscrit aux seules provinces du Laaw, du
Yirlaabe-Hebbiyaade et du Booseya allait de nouveau devenir le théâtre de guerres d’influence et de luttes
intestines sanglantes entre Abdul Kan et Ceerno Birahim Kan qui sera assassiné par le Tunka (souverain)
du Gajaga en mai 1869. Le déchirement du Fouta atteignit le summum, lorsqu’éclata une sanglante lutte
fratricide qui opposa, de 1871 à 1877, Abdul Bokar Kan et Ibra Almaami Wan.
Cette crise accentua considérablement l’effervescence sociale et politique et plongea le Fuuta dans
une profonde détresse et facilita grandement la tâche du colonisateur.

CONCLUSION
Du XVIIe au XIXe siècle, le Fouta a connu deux grandes dynasties régnantes :
celle des Dénianké et celle des Toorodo. L’Almamiyat instauré par
Suleyman Baal avec ses cent ans d’existence a suffi à implanter solidement
l’Islam et à faire du Fuuta Tooro, une forteresse inexpugnable de la religion
musulmane. La portée du mouvement Toorodo dans l’expansion et la
consolidation de l’Islam ne peut cependant être appréciée à sa juste valeur
que replacée dans la perspective de l’évolution en cours : l’émergence en
Afrique occidentale des théocraties musulmanes des 18ème et 19 ème siècles
dont Peul et Toucouleur ont été les principaux artisans .

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UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI


MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE
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ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020
DISCIPLINE : HISTOIRE
REPUBLIQUE DU SENEGAL RECUEIL DE COURS MIN.EDU.NATIONALE

Support L20 : La révolution Torodo


Document 1 : Structure politique du Fuuta Denyanké de Koli Tenguela :
Satigui
Chef militaire, dirige le Conseil des
Anciens, nomme les Chefs des
provinces et de villages.

Assemblée des Notables Les « Ardos »


Batu (Conseillers ou Ministres du
(Grands dignitaires, chefs de la Administration des Provinces
Satigui) : kamalinku (héritier
communauté peule et des Sebbe, faite par les Ardo qui perçoivent
présomptif), Jagaraf (ministre
descendants des frères de Tenguela, des redevances en nature sur les
des Finances), Farba (chef des
des princes exclus de l’exercice du terres de culture mais le roi leur
griots et de la Cour, Cadi (juge),
pouvoir. Cette Assemblée s’occupe retourne une partie.
l’Alkaati
Document
des grands 3 : et élit le Satigui.
problèmes

Document 2 : Structure sociale du Fuuta denyanke


Yelalbé (descendants de Malika Guédel, frère de Tenguéla) ;
Aristocratie peule : Saybobé (descendants des compagnons de Tenguéla) ;
Samankobé (princes dont les pères n’ont pas régné)
agriculteurs, pêcheurs (Subalbé), guerriers (Sebbe) = majorité de la population
Hommes libres :
Niénibé : caste des travailleurs : tisserands, forgerons, cordonniers, céramistes, griots.
Captifs de guerres ou victimes de pillages. Les esclaves sont des biens de leurs maîtres.
Esclaves ou Mathioubé
Leur sort dépend de la classe du maître

Document 3 : Contexte de la révolution des intellectuels du Fuuta


Suleymaan Baal est né dans un Fuuta qui souffre de l’insécurité engendrée par le régime
deeniyankkoobe en place, les royaumes voisins et l’esclavage Les luttes intestines qui opposaient les
différents princes deeniyanke, tous prétendants au trône, rendaient instable le régime et le précarisait. De
l’extérieur, la région était continuellement agressée par les Maures, qui y rendaient la vie infernale. Chaque
clan de la famille régnante s’alliait à une confédération, un groupe, une tribu ou fraction de maures pour se
renforcer. Il est arrivé même qu’on ait fait appel à des puissances lointaines, jusqu’au Maroc, pour contrer
son rival. Des étrangers s’arrogeaient ainsi le droit de s’immiscer pleinement dans les affaires intérieures
du Fuuta. Ils intervenaient pour détrôner fréquemment les Satigis qui leur étaient hostiles et de nommer
de nouveaux souverains. Il faut savoir que chaque nomination s’accompagnait d’un versement important
de tribut par le nouveau titulaire à l’allié étranger. Dès lors, il est aisé d’imaginer les abus considérables qui

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découlaient d’une telle pratique Ce tribut n’avait rien à voir avec le muudo horma (mesure de la quantité de
mil) que le Fuuta versait périodiquement aux chefs maures ou marocains.
C’est dans ce contexte général de désagrégation du pouvoir des Satigi par l’immixtion des étrangers
d’une part, l’esclavage, l’injustice et la tyrannie des princes d’autre part, que se place le mouvement de
réforme dirigé par Suleymaan Baal
(Baila Wane, 1981) et (Oumar KANE. 2004).

Document 4 : Ceerno Suleyman Baal et l’instauration de l’Almaamiyat


« Le renversement, en 1776, de la dynastie des Deeniyankkobe est une véritable révolution par la
façon dont il s'est opéré comme par ses objectifs. Cette révolution constitue une rupture avec toutes les
pratiques connues jusque-là dans le Fuuta Tooro. Elle ne vise ni à changer de dirigeant dans une continuité
dynastique, ni à conquérir le pouvoir au profit d'un homme. Elle est une œuvre collective d'intellectuels
voués au salut public, qui se fixent comme objectif de créer un nouveau type d'État fondé sur des principes
de démocratie et sur le règne de la justice et de l'équité. »
Amadou Makhtar MBOW, dans l’introduction du livre du professeur Oumar Kane, enseignant chercheur à
l’UGB : « La première hégémonie peule. Le Fuuta Tooro de Koli Tengella à Almaami Abdul », 2004.

Document 5 : Les recommandations de Ceerno Suleymaan, fondateur de l'Almaamiyat (1770-1880)


1. Le Fuuta est un et indivisible. Le fleuve n’est pas une frontière, car c’est la même population peulh
qui habite sur les deux rives. Il va de Dagana à Njorol, de Haayre Ngaal au Ferlo.
2. L’égalité de tous devant la justice ;
3. Les chefs de provinces et de village assistés des Qaadis, connaitront les affaires locales
conformément aux prescriptions islamiques ;
4. Les conflits entre collectivités voisines sont soumis à l’arbitrage de l’Almaami qui prononce le
jugement ou indique la marche à suivre pour régler le différend ;
5. Tout individu a droit d’appel auprès de l’Almaami s’il se sent lésé par un chef ou par un jugement ;
6. L’impôt, le produit des amendes et tous les revenus de l’Etat doivent être utilisés à des actions
d’intérêt général ;
7. L’Almaami, responsable de la Défense, peut requérir les services de tous les hommes valides ;
8. Orphelins, enfants et vieillards doivent être protégés. ;
9. Le titre royal de Satigi est banni, le nouveau chef du pays portera désormais le titre d’Almaami;
10. L’Almaami doit être désigné par les Jaagorde (Collège de grands électeurs) venant des six provinces
du Fuuta. Cette décision doit être entérinée par le batu fuuta (Congrès des fuutankkoobe).
Oumar Kane : « La première hégémonie peule. Le Fuuta Tooro de Koli Tengella à Almaami Abdul », 2004.

Document 5 a) Structure sociale du Fouta des Almamy


Toroobe Pouvoir temporel, spirituel. Hommes libres, cultivateurs
Sebbe ancien souverain, soldats de Koli Tengéla
RIMBE Jawambe courtisans et conseillers ;
Subalbe pêcheurs
NYENIBE Travailleurs manuels Divertisseurs et Laudateurs
JIYAABE Affranchis, libres mais serviles
MACCUBE Dépendants esclaves et serviteurs

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Chronologie de la conquête coloniale du Fouta


1854 Les Français construisent le fort de Podor
1856 Suppression des coutumes.
1858 Faidherbe impose la construction des postes de Saldé et de Matam.
1858 Emancipation du Dimar.
1858-1872 Faidherbe démembre le pays par une série de traités.
15 août 1859 Un traité partage le Fouta en trois zones : le Toro, le Fouta et le Damga.
10 août 1863 Un traité place le Lao et le Yirlabe sous la protection de la France. Abdoul Bocar Kane battu
à plusieurs reprises : 1862 à Dimboya, 1863 ; 1864 par Faidherbe.
21 sept. 1863 Un traité signé avec le Fouta autorise l’annexion de Podor et des villages environnants.
1880 Mamadou Lamine Ly, dernier Almamy se réfugie au poste de Saldé.
25 août 1891 Abdoul Bocar Kane est assassiné et le Fouta est annexé définitivement.

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Leçon 21 : L’empire d’El Hadji Omar Tall


OG : Comprendre la naissance et le fonctionnement de l’empire d’El Hadj Omar
OS1 : Expliquer les origines de l’empire
OS2 : Décrire les campagnes militaires d’El Hadj Omar

Introduction :
Si ce n’est sa disparition qualifiée de mystérieuse survenue à Deguembéré
(Bandiagara) lors de son ultime combat contre les Touaregs et les Peuls du Macina
en 1864, l’histoire de Cheikh Omar Saydou Tall est peu connue du public. Marabout
guerrier, El Hadj Omar Foutiyou fut le chef incontesté de la Tidjania pour toute
l’Afrique de l’Ouest. Grand stratège, il a grandement participé à la diffusion de l’Islam
dans toute la Sénégambie. De par ses actions guerrières et sa foi en sa mission, il a
réussi à forger un grand empire au XVIIIe siècle, à l’image des empires théocratiques
Peuls du Sokoto et du Macina: ce fut l’empire d’El hadj Omar.
I) Qui était El Hadj Omar Foutiyou Tall ?
a. Naissance et parcours d’un guide
El Hadj Omar Seydou Tall serait né en 1797 à Halwar près de Podor, dans le Fouta Toro, au nord
du Sénégal actuel et décédé à Deguembéré près de Bandiagara (actuel Mali) en 1864. Descendants de
Thierno Seydou et de Sokhna Adama Aïssé Bint Elimane Ciré Thiam. il est issu d’une famille
maraboutique des toroobé. Fondateur de l’empire toucouleur. Il a commencé à approfondir sa
connaissance de l’Islam par le biais de Abd-El Karim Ben Ahmed Naguel, un lettré musulman originaire
du Fouta Djallon.
A partir de 1827, il entreprit plusieurs voyages à Bornou (Tchad), Hamdallaye (Niger), à Sokoto
(Nigéria) à la cour de Mohammed Bello. Il traversa ensuite le Fezzan et se rendit au Caire avant
d'atteindre la Mecque en 1827 où il reçoit les titres d'El Hadj et de Calife de la confrérie soufi Tidjane pour
le Soudan (1828). Il séjourna par la suite à l'Université al-Azhar du Caire.
En 1841, il se rendit à Fouta-Djalon où l'Almamy Bocar de Timbo l'autorisa à bâtir une zaouïa à
Diégounko. Il prêcha la doctrine de la Tidjaniya au Fouta-Djalon, puis à Dinguiraye en 1850 où il prépara
ses premières campagnes de conquête religieuse.
II) Campagnes militaires d’El Hadj Omar Foutiyou
Né vingt ans après que les Toucouleurs du Fouta Toro eussent rejeté la domination de leurs émirs
Peuls encore païens. El Hadj Omar marcha sur les traces de ses aïeuls Toroobe. Installé dans la province de
Dinguiraye (Guinée Conakry), et auréolé d’une sainteté notoire y acquiert une réputation. Il rassembla de
nombreux disciples pour la plupart Toucouleurs, Peuls et Dialonké qui finirent par adhérer à sa cause :
islamiser les contrées animistes. Ses disciples devinrent les cadres de son armée.
1. Les campagnes contre les Bambaras
Fondateur d’un nouvel empire musulman qui substitua sur une période d’une cinquantaine années
aux royaumes du Kaarta et du Macina, El Hadj Omar commença ses conquêtes militaires ou guerre sainte
contre les provinces animistes du Manding. En effet, il commença ses attaques à partir de 1850.

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En 1853, à la tête d’une armée de fidèles convertis en soldat, le fondateur de l’empire Toucouleur
s’empara Bambouk. Il continua son œuvre en s’attaquant aux Bambaras Massassi dont il prit la capitale
Nioro du Mali actuel en 1854, territoire qu’il occupa sans difficulté.
En 1856, il annexa Kaarta, un autre royaume bambara et dut réprimer sévèrement les révoltés.
2. Le siège du fort Médine entre El hadj Omar et l’armée coloniale française
Triomphant à Bambouk et à Kaarta, le marabout conquérant dont l’unique intention est d’installer
un royaume musulman, tenta après ses exploits de regagner son Fouta natal. Un télescopage avec l’armée
coloniale française se produisit à hauteur de Médine le 11 Avril 1857. En effet, les démêlées avec l’armée
coloniale ont démarré en 1855, ce qui poussa Louis Faidherbe, gouverneur du Sénégal, de construire un
fort avec l’autorisation du roi de ladite localité Diouka Sambala Diallo.
Ayant compris l’importance de ce fort, point stratégique pour le contrôle des routes menant vers la
Mauritanie, la Guinée, la Gambie et le Sud-Ouest du Sénégal. Cheikh Omar Tall y installa un blocus et
assiège le fort de Médine. Durant le siège du fort, l’armée toucouleur comptait environ 25000 hommes
armés de fusils. Beaucoup de combattants (des deux côtés) y périrent. Les troupes du marabout coupèrent
toutes liaisons du fort avec l’extérieur et les privèrent de nourriture. Durant 97 jours, les troupes de Cheikh
Omar assiégèrent le Fort de Médine qui sera libéré par un impressionnant dispositif militaire conduit par
Louis Faidherbe le 18 juillet 1857.
En 1859, les deux hommes se sont encore fait face à Matam avant qu’un traité de paix ne soit trouvé
l’année suivante.

3. La prise du Ségou et le déclin du Macina


- La Prise du royaume Bambara de Ségou
La marche sur Ségou fut une étape décisive dans la conquête lancée par El Hadj Omar. En effet,
lorsque les troupes de ce dernier ont livré une bataille sans merci aux troupes colonialistes, elles furent
obligées de se replier et rebrousser chemin. Ils décidèrent par la suite de s’attaquer à la localité de Ségou.
En 1859, la campagne de Ségou démarra. Les troupes d’Amadou Sékou capitulèrent à Ngano le
22 Mai 1860 puis à Thio le 20 Février 1861. El Hadj Omar entra à Ségou le 09 Mars mettant ainsi fin au
royaume Bambara. Après la prise de Ségou, Cheikh Omar le confia à son fils Ahmadou et partit pour
Hamdallaye, capitale du royaume Peulh de Macina en 1862.
- Le déclin du royaume Peulh de Macina
Ce fut qu’après trois batailles sanglantes, avec un cortège funèbre de plus de 70.000 morts, jamais
enregistrés dans l’histoire des conquêtes du marabout toucouleur, que la capitale du royaume des Peulhs
du Macina, Hamdallaye tomba entre ses mains le 16 mars 1862.
Après chaque nouvelle prise de territoire, le marabout guerrier apporta des reformes sociales
conforme à la charia. Il limita le nombre de femmes à quatre, ce qui frustra les bambaras païens qui
possédèrent le droit d’épouser un nombre illimité de femmes.
A Ségou, Ahmadou imposa aux populations de payer l’impôt. Ces nouvelles conditions
envenimèrent la situation. Trahi par les Kounta de Tombouctou ; les populations du Macina se liguèrent
contre lui. Appuyé par les colonisateurs, Ahmed El-Bekkai, chef des Kounta de Tombouctou et Amadou
Lobbo (rescapé de la tuerie du Macina), organisèrent un blocus contre El Hadj Omar. Ils se livrèrent à un

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combat acharné. La puissance du feu des adversaires du cheikh poussa ses hommes vers les falaises de
Hamdallaye. Les renforts de Bandiagara tardant à venir, El Hadji Omar se réfugia sous une grotte entre
Hamdallaye et Bandiagara. Les Foutankais lassés d’attendre les renforts de Tidjani (son frère)
commencèrent à trahir El Hadji Omar. C’est ainsi que les coalisés, les Kounta et les gens du Macina, ont pu
engager une attaque dans la grotte et le combattirent avec acharnement. Cheikh Omar, doté de pouvoir
mystique connu de tous, disparut mystérieusement dans la grotte où il s’était réfugié le 12 Février 1864.
III) L’organisation de l’empire Omarien
El Hadj Oumar gouverna ses États comme une théocratie, assisté par un conseil comprenant
quelques grands marabouts, certains de ses frères et des compagnons de pèlerinage. La loi coranique est le
principe fondamental du gouvernement.
Sur le plan administratif, El Hadj Oumar s'inspirait du modèle égypto-turc avec la division du
pouvoir en un gouverneur civil (pacha) et un gouverneur militaire (bey).
Chaque province disposait d'une puissante forteresse (tata) commandée par un chef militaire
dirigeant une importante garnison à la tête de laquelle se trouvaient ses disciples regroupés dans un conseil.
La justice repose sur la « sharia » et est rendue par les cadis (affaires civiles) et les Emirs (affaires
politiques et pénales).
Les activités économiques reposent sur l’agriculture, l’élevage, le commerce et le paiement de la
« zakat ». Cependant, en 1864, à la mort d’El Hadj Omar, son successeur Ahmadou rencontre des difficultés
pour maintenir l’unité de l’Etat. Ces dernières sont liées aux contestations des talibés, aux rivalités internes
et à la pénétration française.

Conclusion :
El Hadj Omar est une des grandes figures de l’islam en Afrique occidentale.
Malgré la brève existence de son empire théocratique, il a largement
contribué à la diffusion de cette religion en Afrique noire.

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Support L21 : L’empire d’El Hadj Omar


Document 1 : Carte de l’empire toucouleur

Espace conquis par El Hadj Omar

Source : Carte réadaptée par M. Sall

Document 2 : Naissance, expansion et déclin de l’empire toucouleur


Né dans le Fouta-Toro (aujourd’hui Sénégal), fils d’un lettré
musulman toucouleur, Omar Saïdou Tall reçut une excellente éducation,
intégra la confrérie Tidiane et épousa une des filles de Mohammed Bello,
sultan de Sokoto (au nord de l’actuel Nigeria). Dans les années 1820, Omar
fit un pèlerinage à La Mecque — acquit ainsi le titre d’El-Hadj —, où il
reçut le titre de calife de la confrérie Tidiane de l’Afrique noire, puis il
retourna à Sokoto afin d’y étendre l’influence de l’islam. Il rassembla un
nombre considérable de partisans armés et lança un jihad, ou guerre
sainte, en 1852 ; cette offensive lui permit de s’emparer de plusieurs états
non-islamiques bambara et mandingues dans la cuvette du Sénégal-Niger. Il se heurta au fort français de
Médine (haut Sénégal) vaillamment défendu par Faidherbe (1857). De là, il progressa vers l’est en direction
de la ville bambara de Ségou (Mali), qu’il conquit en 1861, puis vers le royaume peul du Macina (dans l’actuel
Mali), qu’il envahit l’année suivante. Dirigeant impitoyable, il s’empara de Tombouctou en 1863 mais entra
dans un violent conflit avec les Touareg, qui le repoussèrent. Dans une opération concertée, les Touareg et
les Peul de Macina anéantirent son armée en 1864, et Omar lui-même fut tué. Son empire, sous le règne
d’Ahmadou, fut finalement conquis par les Français en 1893.
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Document 2 : Civilisation dans l’empire toucouleur


Sur le plan politique El Hadj Omar Tall avait instauré un Etat théocratique égalitaire et militaire.
A la tête de l’empire, il y’avait l’Emir, le Commandeur des croyants (El Hadj Omar lui-même), assisté d’un
conseil. Il scinda l’Etat en provinces dont chacune d’elle forme une entité administrative autonome, dirigée
par un gouverneur civil (pacha) et un gouverneur militaire (bey), où la justice est rendue selon la loi
islamique par des cadis. […]. Sur le plan économique les recettes de l’Etat proviennent de divers
prélèvements : zakat ou aumône annuelle, les taxes sur les caravanes et le butin de guerres. Il faut noter
enfin que […] la société était dominée par des disciples ou talibés issus de diverses ethnies. Ils sont recrutés
en fonction de leurs connaissances et peuvent occuper toutes les hautes fonctions de l’empire. Même si El
Hadj Omar eut à affronter le gouverneur Faidherbe, il ne fit jamais des Français sa cible principale. Par
ailleurs l’idée d’établir une intégration religieuse de toute l’Afrique Occidentale n’a pas aboutie, du fait de la
présence française.
Sources : El Hadj Omar Tall : le prophète armé d’Emile Ducoudray. Editions ABC Paris-Dakar-
Abidjan. 1975,109 p. Collection les Grandes Figures Africaines.

Document 3 : Discours anticolonial d’El Hadj Omar prononcé à N’dar


« Maintenant que je me sers de la force, et je ne cesserai que lorsque la paix me sera demandée par
votre tyran (Le Gouverneur français du Sénégal) qui devra se soumettre à moi, suivant ces paroles de notre
maître : Fais la guerre aux gens qui ne croient ni en Dieu, ni au Jugement dernier, ou qui ne se conforment
aux ordres de Dieu, au sujet des choses défendues, ou qui ayant reçu une révélation, ne suivent pas la vraie
religion, jusqu’à ce qu’ils paient le tribut religieux par la force et qu’ils soient humiliés. Quant à vous enfants
de N’Dar, Dieu vous défend de vous réunir à eux ; il vous a déclaré que celui qui se réunira à eux, est un
infidèle comme eux ».
Henri CYRAL, propos tenus de Faidherbe Gouverneur du Sénégal

Document 4 : El Hadji Omar : ennemi n°1 des Français


« Ce danger, El Hadji Omar en était l’incarnation vivante. (…) Intelligent, ambitieux, mais cruel,
Omar El Hadji rêvait de devenir une sorte de Mahomet sénégalais ; il réussit à devenir un homme composé
d’un Mahomet, d’un Abdel Kader et d’un brigand»
Henri CYRAL, propos tenus de Faidherbe Gouverneur du Sénégal

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Leçon 22 : L’empire Zoulou de Tchaka


OG : connaitre l’Empire Zoulou de Tchaka
OS1 : expliquer les origines de l’Empire et sa formation
OS2 : expliquer la chute de l’Empire et ses conséquences

Introduction
A la fin du XVIIIe siècle, l’Afrique méridionale est la proie des conquérants
Boers qui acculent les tribus Bantous. C’est dans ce contexte qu’émerge un
berger dont le destin exceptionnel se traduit par la formation d’une nation
qui participe au renouveau politique africain. Il s’agit de Tchaka fondateur
de la nation zoulou.
I) Tchaka et son ascension
1. Les origines de Tchaka
Tchaka, fils de Senza Ngakona et de Nandiest né vers 1787 au Natal dans le Sud-est de l’Afrique.
Il fait partie d’un clan de la tribu des Abatetwa du peuple Ngouni. Considéré comme un enfant illégitime, il
est présumé héritier du clan. Sous la pression des premières épouses, son père est obligé d’exiler Nandi et
son fils. Ce dernier connaît une enfance malheureuse qui allait forger sa personnalité.
2. L’essor du guerrier
Rapidement, Tchaka développe une bravoure et une force exceptionnelle qui lui permettent de
s’imposer comme un Mapouli (chef). Pour préserver sa vie, il se réfugie chez le suzerain de son père
Dinguiswayo. Ce dernier l’aide à retrouver son héritage et il devient le chef du clan. A la mort de son
protecteur en 1818, Tchaka lui succède et devient le chef des tribus Ngounis. Il donne sa tribu d’origine un
nouveau nom guerrier « Amazoulou » (ceux du ciel).
II) Formation de l’empire zoulou
1. Reforme militaire
Tchaka réorganise l’armée avec un effectif de 100 000 soldats. Les soldats sont regroupés en
régiments. Sa stratégie de combat repose sur une formation d’attaque appelée « la tête de buffle ». C’est à
la tête de cette armée redoutable qu’en 1822 Tchaka va s’abattre dans la région où les jeunes et les femmes
des tribus vaincus sont intégrés dans la société zoulou. C’est le « Mfekane » ou la déferlante zoulou qui
permet à Tchaka de créer un vaste empire s’étendant de l’océan indien aux fleuves Orange et Limpopo dans
le Sud-est de l’Afrique.

2. Le nouvel ordre social


Tchaka bouleverse la société patriarcale. Il remplace la circoncision et l’initiation par la préparation
militaire. Le mariage intervient désormais entre 30 et 40 ans et devient une récompense réservée aux
régiments les plus braves. L’idée de famille si chère aux africains est désormais entièrement assujettie à
l’efficacité militaire. Tchaka éclate les cadres tribaux brassés dans la nouvelle nation zoulou ou tous les
vaincus enrôlés doivent oublier leur nom et langues pour partager le destin commun.
III) La fin du mouvement zoulou et ses conséquences

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1. La chute de Tchaka
La fin du règne de Tchaka serait due à ses excès et à sa tyrannie. Au retour d’une expédition, il fait
exécuter tous ceux qui avaient reculé ou perdu leur arme. C’est à partir de ce moment que ses généraux
multiplient des désertions pour s’enfuir avec leurs troupes. Tchaka rongé par la solitude du pouvoir est
assassiné par son demi-frère Dingane en 1828.
2. Les conséquences du mouvement zoulou
Les conquêtes de Tchaka avaient bouleversé l’Afrique méridionale :
 Au plan politique, une profonde intégration des peuples de la région. A la place des
entités un Etat zoulou militaire fut créé.
 Au plan social, la militarisation du peuple bouleverse les structures sociales. Le recul
de l’âge du mariage provoque un recul de la natalité et un vieillissement de la
population.
 Au plan culturel, la circoncision et les cérémonies rituelles qui l’accompagnent étaient
interdites. Les peuples des pays vaincus étaient intégrés dans la nation zoulou. Ils
renonçaient à leurs langues et coutumes.

Conclusion
Malgré son caractère éphémère, l’empire de Tchaka a connu un
grand succès. Le mouvement zoulou reste un exemple d’une
nouvelle conception de l’Etat et un modèle d’intégration politique
et culturelle

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Support L22 : L’empire Zoulou de Tchaka


Document 1 : Le système de Tchaka
Le chef zoulou soumit les guerriers à une discipline rigoureuse. Les hommes ne pouvaient ni se
marier, ni avoir des relations sexuelles… Les jeunes filles participaient à l’armée de Tchaka ; organisées en
classes d’âge, elles jouaient un triple rôle : réserve d’épouses pour les hommes, main-d’œuvre pour la
subsistance des régiments et les travaux d’intendance, responsable des actes rituels. Les jeunes filles comme
les jeunes gens des peuples vaincus étaient automatiquement intégrées dans les régiments zoulous tandis
que les vieillards et les infirmes, charge inutile pour cette société guerrière, étaient exécutés sans pitié.
Malheur aux vaincus ! Malheur aux propres guerriers de Tchaka qui faisaient preuve d’inefficacité. Un
commandant sans butin considérable était passible de la peine de mort. Ce système militaire était, bien sûr,
politiquement coiffé par un régime despotique. Les conseils de chefs et d’anciens perdirent leurs pouvoir
traditionnels et jusqu’au droit de se réunir. Le souverain choisit ses conseillers parmi les indouna, sans pour
autant se sentir obligé de les consulter sur toutes les questions. Il ne faisait appel à leur sagacité que quand
il le jugeait bon.
Elikia M’Bokolo, L’ère des calamités, Présence africaine, 1988

Document 2 :
Extrait1 :
Au temps où il n’était que le chef de l’Etat zulu et vassal de Dingiswayo, Chaka avait déjà commencé
à réorganiser son armée… l’armée de Chaka était rompue à plusieurs tactiques militaires dont celle de la
« corne de la vache » n’était que la plus spectaculaire. L’entraînement en faisait des guerriers endurcis et
impitoyables avec l’ennemi.
Leonard D. Ngcongo, Histoire générale de l’Afrique, vol. 6, UNESCO, 1996, p. 131.
Extrait 2 :
Chaka ne devait être vaincu que par lui-même. En effet ce héros se mua en un cruel mythomane
aussi dangereux pour les siens que pour ses adversaires. Et ce furent ses proches qui l’assassinèrent.
Lylian Kesteloot et Bassirou Dieng, Les Epopées d’Afrique noire, Paris, Karthala, 1997, p. 576.

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Leçon 23 : La révolution américaine


OG : Comprendre la révolution américaine
OS1 : Expliquer les causes de cette révolution
OS2 : Analyser les Conséquences
OS3 : Décrire les étapes de la révolution

Introduction :
Après la découverte de l’Amérique de 1492 par Christoph Colomb, le
nouveau monde est devenu le pôle d’attraction des européens qui
s’établirent sur les côtes atlantiques. Puissances étrangères, ces nations
venues d’Europe à l’instar d’Angleterre, se mettent à l’exploitation du
nouveau monde tout en imposant leurs volontés aux autochtones. Ainsi, pour
s’affranchir du joug colonial, les treize colonies américaines se révoltent
contre l’empire colonial britannique à partir de 1775. Cette révolution
marque l’avènement de la première nation, soudée par des idéaux d’une
démocratie constitutionnelle.
I) Les causes de la révolution américaine
La révolution américaine est motivée par différentes causes parmi lesquelles : les causes
économiques et socio-politiques. Bien que nombreuses, les lois intolérables ou « punitives actes » sont
considérées comme étant les décisions qui furent à l’origine du soulèvement des treize colonies.

1. Les causes économiques


« La currency act » ou loi sur la monnaie du premier septembre 1763 interdit l’émission de papier
monnaie dans les colonies et privait celle-ci de liquidité.
Ensuite, la Proclamation royale de 1763, limitant l’établissement et le commerce dans les territoires
autochtones situés à l’ouest des Appalaches devient source de mécontentement dans les colonies.
Elle est suivie par d’autres lois plus controversées comme le « sugar act » du 05 avril 1764 qui
imposa des taxes sur le sucre, le café, le vin, le batiste (toile de lin). Les exportations de bois et de fer furent
aussi touchées par des réglementations. Ces mesures provoquèrent une crise dans la production du rhum
et dans le commerce des colonies.
Outre ces mesures jugées sévères, le parlement britannique vota le « stamp act » du 20 mars 1765,
cette loi instituait un timbre fiscale obligatoire pour les documents officiels. C’était une sorte de
prélèvement de taxe sur les documents imprimés tels que les journaux, les documents juridiques (contrats
commerciaux, permis, testaments etc.) Les 13 colonies outragées par ces mesures punitives firent recours
à la violence. Ainsi le 16 décembre 1773, l’insurrection débuta à Boston où les habitants déguisés en indien
jetèrent à la mer trois cargaisons de thé.
2. Les causes socio-politiques
Un certain nombre de mesures prises entre 1763 et 1774 envenimèrent la situation déjà tendue.
En effet, le vote de la loi sur le cantonnement ou « quartering act » du 24 mars 1765 qui demandait aux
assemblées législatives des colonies à loger et à nourrir les troupes britanniques, environ au nombre de

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10.000 envoyées en Amérique du nord provoqua de nombreuses récriminations. Outre l’entretien des
soldats, cette loi pouvait en cas de besoin saisir ou réquisitionner des maisons pour loger les soldats. Les
choses devinrent sérieuses lorsque le « quebec act » fut promulgué. Cette loi, adoptée le 20 mai 1774
redonnait la province de Québec à la Nouvelle France contre lesquels les colons avaient combattu une
quinzaine d’années plutôt.
A cause de ces mesures, les hostilités furent officiellement ouvertes à partir de 1775 suite aux
déclarations du roi George III d’Angleterre et de Benjamin Franklin, qui mirent littéralement le feu à la poudre
dans les treize colonies

II) Les étapes de la guerre d’indépendance de 1775


La guerre d’indépendance américaine entre les britanniques et les treize colonies insurgées dura
huit ans. Elle peut être divisée en plusieurs étapes :
1. La bataille de Bunker Hill
Elle débuta le 17 juin 1775. Ayant causé la mort presque de 1200 hommes, la bataille de Bunker
Hill fut tout de même remportée par les britanniques. En effet, le 17 juin, le général Gage de l’armée
britannique dépêcha le général William Howe, accompagné d’environ 2500 hommes de l’infanterie
britannique, pour prendre la position. Gage reçut entre temps, un complément de 5500 hommes, désormais
forte de 8000 têtes, les hommes de Gage assiégèrent Boston, du nord de Charlestown au sud de Dorchester
Au cours d’âpres affrontements, les soldats britanniques font fuir les miliciens. Les pertes infligées
aux britanniques ouvrirent les yeux du roi George III. Il se rendit compte qu’il fait face, non pas à une
révolte mais à une guerre.
Le 23 août, il déclara que la Nouvelle-Angleterre est entrée en rébellion contre l’Angleterre. Il
remplaça le général Gage par le général Howe.
2. La campagne de George Washington
Lorsque de violents heurts ont éclaté à Massachusetts en 1775, un congrès continental choisit
George Washington comme général et commandant en chef d’une nouvelle armée continentale.
Nouvellement installé dans ses taches, George Washington lança une campagne au cours de l’année 1775-
1776 contre la colonie de Québec. La campagne dirigée par Richard Montgomery et Benedict Arnold, fut
une lamentable défaite, bien que les troupes de Washington eurent un succès au Massachusetts en mars
1776, forçant l’armée de Gage à se retirer à Halifax. A la suite de ces événements, le congrès publie une
déclaration d’indépendance le 04 juillet 1776 à Philadelphie (Pennsylvanie).
3. L’implication de la France dans la guerre de libération
Elle commença en 1776 par la livraison clandestine d’armes avec les renforts navals (123
vaisseaux de la marine royale) et de quelques 35000 hommes. Cet appui fit pencher la balance en faveur
des américains. Les américains reçurent aussi l’aide d’Espagne. En effet, l’implication des français et
espagnols aidèrent grandement les insurgés américains à remporter beaucoup de bataille parmi lesquels
celle de Saratoga en octobre 1777. Cependant les britanniques parviennent à s’emparer de Philadelphie,
de Savannah et de Charleston.
4. La bataille de Yorktown

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Défaits à plates coutures à Yorktown à la bataille du 06 au 19 octobre 1781 qui fut décisive pour
l’indépendance américaine. En effet, George Washington réussit par recruter plusieurs mercenaires
venant d’horizons différents (Polonais, Français Allemands, Canadiens, Indiens…).
A Yorktown, les britanniques et les 2000 Allemands de Lord Corne Wallis durent faire face aux
11000 français et aux 6000 soldats de Washington. Cette bataille fut remportée par les insurgés grâce au
soutien navale des français. Au lendemain du revers spectaculaire de Yorktown, les tentatives britanniques
pour étouffer la rébellion cessèrent progressivement à partir de l’automne 1781.
Dépassés par la tournure de la guerre, les britanniques eurent recours à diplomatie pour mettre fin
aux hostilités avec la signature du traité de Paris de 1783. L’indépendance fut officiellement reconnue par
la Grande Bretagne à l’issu du traité de Versailles du 03 septembre 1783). Ce sont les sirs John Adams,
John Jay et Benjamin Franklin qui signèrent pour les Etats Unis le traité garantissant l’indépendance.

III) Les conséquences de la révolution américaine


Les treize colonies américaines, ayant accompli une révolution mémorable rompt définitivement
les liens de domination avec l’empire britannique, ce qui modifia considérablement la scène géopolitique
mondiale.
1. Les conséquences en Amérique
Les conséquences internes de la révolution de 1776 sont énormes tant sur le plan sociopolitique
qu’économique.
- Les conséquences socio – politiques :
La victoire américaine sur l’Angleterre consacra la naissance d’un nouveau système politique et
constitutionnel. Un Etat fondé par des européens hors d’Europe voyait le jour : les Etats Unis, un pays ayant
pour principe le respect des principes de la démocratie avec un accent particulier mis sur les notions de
citoyens et de citoyenneté. Cette fin de la révolution eut pour résultat immédiat : un progrès de la
démocratie politique. Les gouverneurs furent désormais choisis par le peuple et non plus par la couronne.
- Les conséquences économiques :
Le tout nouveau gouvernement dut faire face d’abord à l’inflation ainsi qu’au remboursement des
dettes de la guerre. Les ressources naturelles en charbon (Pennsylvanie) en fer et en cuivre (autour du lac
supérieur), en bois, le potentiel hydraulique commencèrent à être exploiter. Ce qui assura le fort
développement industriel du nord-est (manufacturing belt).
Les ateliers et les usines se développèrent à partir des années 1810. Les révolutions des transports
et des communications (chemins de fer, bateaux à vapeur, télégraphie inventées par Samuel Morse) firent
de plus en plus des USA une grande puissance économique.

Conclusion
Les treize colonies américaines, lorsqu’elles menaient une lutte victorieuse pour s’affranchir
du joug d’Angleterre et fonder une nouvelle nation, frayaient un chemin par lequel d’autres
nations allaient, plus tard, emprunter. La guerre d’indépendance fut plus qu’une guerre ; ce
fut une révolution qui redonna vie à une forme politique : la république et à un ordre social :
la démocratie. L’indépendance américaine pesa de tout son poids à l’extérieur. Elle influença
la révolution française de 1789 et la proclamation de la république d’Haïti de 1804.

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Document 1 : L’Amérique du Nord après la guerre de Sept Ans (1763)
« Après avoir considérablement accru ses possessions sur le continent, par la conquête de la
Nouvelle-France, l’Angleterre ne modifie en rien les frontières de ses Treize premières colonies qui
s’attendent pourtant à un agrandissement de leur territoire. En outre, la métropole interdit aux Américains,
aussi bien qu’aux Canadiens, d’acheter des terres du territoire amérindien pour y ériger des villages.
L’entrée de ce territoire est d’ailleurs bloquée par des garnisons de l’armée britannique stratégiquement
postées à cette fin. Bref, l’Angleterre manifeste son opposition au désir d’expansion des Américains en
Amérique du Nord.»
Source : Lise Pothier, Histoire des États-Unis, Mont-Royal, Modulo Éditeur, 1987, p. 65-66.

Document 2: No taxation without representation


Dans les années 1760, alors que l’Angleterre désire imposer une série de taxes à ses colonies
américaines afin qu’elles participent aux dépenses de l’Empire, celles-ci réagissent vivement. De leur point
de vue, il revient aux assemblées législatives coloniales de voter des lois et des taxes qui touchent la vie des
colons, et non au Parlement de Londres. En effet, les colonies ne sont pas directement représentées au
Parlement, car sa population ne participe pas aux élections en Angleterre. Cette conception inspire le
populaire slogan « No taxation without representation » [pas de taxation sans représentation] qui résume
bien l’opinion de la population coloniale dans les années 1760-1770.
Source :

Document 3 : Des colonies en croissance


Au 18e siècle, les Treize colonies britanniques connaissent un développement démographique et
économique fulgurant. Entre 1700 et 1770, la population des colonies double tous les 20 ans, passant de
275 000 à plus de 2 500 000 personnes, dont environ 400 000 esclaves noirs. Quant à la croissance
économique, elle s’accroît de 40% tous les dix ans, ce qui est trois ou quatre fois plus rapide que la
croissance économique de l’Angleterre à la même époque. Elle est principalement basée sur l’agriculture,
notamment sur la culture du tabac, du blé, du riz et de l’indigo. En raison de cet impressionnant
développement, les habitants des Treize colonies se trouvent bientôt à l’étroit. Ils voudraient bien étendre
leurs terres vers l’ouest.
Source : Junius Brutus Stearns, George Washington à sa plantation de Mount Vernon en Virginie (1851).

Document 4 : L’invasion du Canada


En 1775, quelques mois avant le début de la guerre d’indépendance américaine, les habitants des
Treize colonies décident d’envahir le Canada. Ils envoient pour cela une armée de 8000 hommes, divisée en
deux factions. La première, commandée par Richard Montgomery, envahit Montréal et Trois-Rivières sans
avoir à combattre. Puis, ses troupes rejoignent la faction commandée par Benedict Arnold pour livrer
l’assaut à Québec le 31 décembre. Cette tentative est un échec. L’armée américaine tente bien d’assiéger

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Québec, mais au printemps, des navires britanniques viennent prêter main-forte aux Canadiens, obligeant
les Américains à battre en retraite
Source: Charles William Jefferys, La bataille de Québec, 1916, Wikimedia Commons

Document 5 : Déclaration unanime des treize États unis d'Amérique réunis en Congrès le 4 juillet
1776
" Nous tenons pour évidentes pour elles-
mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont
créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains
droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la
vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les
gouvernements sont établis parmi les hommes pour
garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du
consentement des gouvernés. Toutes les fois qu'une
forme de gouvernement devient destructive de ce
but, le peuple a le droit de la changer ou de l'abolir et
d'établir un nouveau gouvernement, en le fondant
sur les principes et en l'organisant en la forme qui lui
paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le
bonheur. (...) Lorsqu'une longue suite d'abus et
d'usurpations, tendant invariablement au même but,
marque le dessein de les [ les hommes ] soumettre au
despotisme absolu, il est de leur droit, il est de leur
devoir de rejeter un tel gouvernement et de pourvoir,
par de nouvelles sauvegardes, à leur sécurité future.
Telle a été la patience de ces Colonies, et telle est
aujourd'hui la nécessité qui les force à changer leurs anciens systèmes de gouvernement. L'histoire du roi
actuel de Grande-Bretagne est l'histoire d'une série d'injustices et d'usurpations répétées. (...)
En conséquence, nous, les représentants des États-Unis d'Amérique, assemblés en Congrès général,
prenant à témoin le Juge suprême de l'univers de la droiture de nos intentions, publions et déclarons
solennellement au nom et par l'autorité du bon peuple de ces Colonies, que ces Colonies unies sont et ont le
droit d'être des États libres et indépendants ; qu'elles sont dégagées de toute obéissance envers la Couronne
de la Grande-Bretagne ; (...) et pleins d'une ferme confiance dans la protection de la divine Providence, nous
engageons mutuellement au soutien de cette Déclaration, nos vies, nos fortunes et notre bien le plus sacré,
l'honneur "

Source : « Déclaration d’indépendance américaine (extraits, 1776) », citée dans Robert Calvet, Révoltes et
révolutions en Europe et aux Amériques (1773-1802), Paris, Armand Colin, 2004, p. 41

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REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple- Un But- Une Foi

MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE Séries : L & S


Durée : 2 heures
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Exercice d’application
Commentaire de texte
Déclaration d’indépendance des Etats Unis 1776
" Nous tenons pour incontestables et évidentes ces vérités suivantes :
3. Tous les hommes sont créés égaux ;
4. Que les a dotés de certains droits inaliénables parmi lesquels : la vie, la liberté et la recherche
du bonheur.
5. Que pour garantir ces droits, les hommes créent des gouvernements dont le pouvoir légitime
provient du consentement des gouvernés ;
6. Que si un gouvernement vient à ignorer ces principes, le peuple a le droit de le modifier ou de
l’abolir et d’instituer un nouveau gouvernement (…).
L’histoire du gouvernement qui règne aujourd’hui sur la Grande Bretagne est une histoire d’injustices qui
ont pour objet l’établissement d’une tyrannie absolue sur nos Etats (…)
Ce gouvernement a :
7. Autorisé l’installation sur notre sol de nombreuses troupes ;
8. Etouffé notre commerce avec les autres parties du monde ;
9. Imposé des taxes sans notre consentement (…).
Il a taché de soulever contre les habitants de nos frontières les sauvages et impitoyables indiens dont la
règle de guerre est de détruire sans distinction les êtres de tous âges (…).
Un roi dont le caractère s’affirme ainsi, en des actes qui, tous, définissent un tyran, ne peut prétendre
gouverner un peuple libre (…).
En conséquence, nous, représentants des Etats Unis d’Amérique, publions et déclarons
solennellement que ces colonies unies doivent être en droit, des Etats libres et indépendants ; qu’elles sont
révélées de toute fidélité à l’égard de la couronne britannique
Source : Extraits de la Déclaration d’indépendance des treize colonies anglaises d’Amérique, 4 juillet 1774.

Consignes :
1. Présentez le document (nature, auteur, date et destinataire)
2. Présentez le contexte (que se passe-t-il à cette date qui explique le contenu du document)
3. A quels droits les hommes peuvent ils prétendre ? Qui établit les gouvernements ?
4. Dans quel cas les hommes peuvent-ils renverser un gouvernement ?
5. A quel gouvernement le texte fait il référence ? A quoi est-il comparé ?
6. D’après les auteurs, ce gouvernement s’est rendu coupable de plusieurs fautes ? Relevez-les

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Leçon 24 : La révolution française de 1789


Objectifs de la leçon
OG : Comprendre les origines de la révolution française de 1789
OS1 : expliquer les causes sociales et économiques
OS2 : décrire les manifestations

Introduction :
Influencée par la Révolution Américaine de 1776, l’année 1789 marqua un
tournant décisif dans l’histoire de France avec le déclenchement de la
révolution qui finira par balayer l'ancien régime : l’absolutisme royal. En
effet, cette révolution de 1789 enclencha la naissance de la France
contemporaine. Elle dura 10 ans et avait mis en avant trois idées essentielles
que sont devenues les idées de la France : la liberté, l’égalité et la
fraternité. Elle proclama la république et se termina en 1799 avec le coup
d'Etat de Napoléon Bonaparte.

I) Les causes de la révolution française de 1789 :


Conscients qu’il est possible de créer un monde nouveau, proche de la société démocratique définie
par Rousseau, les français sous Louis XVI déclenchèrent une révolte majeure qui jeta les bases de la
république et de la France moderne.
1. La situation sociale :
La France vivait dans un cadre de l’ancien régime jusqu’en 1789. L’ordre social sous l’ancien régime
était constitué de trois ordres distincts inégaux devant la loi et l’impôt : il s’agissait du Clergé, de la
Noblesse et du Tiers-Etat. Dans cette hiérarchie l’aristocratie constituait la classe privilégiée : elle
comprenait la noblesse et haut Clergé. Ils bénéficiaient de nombreuses privilèges par rapport au Tiers-
Etat (96%) de la nation. Le tiers-Etat était constitué de bourgeois, des paysans, d’artisans et du bas clergé.
2. Les difficultés économiques et la crise financière :
Lors de la guerre de libération des treize colonies (USA) contre l’Angleterre, la France fut à appuyer
financièrement les américains. Le coût financier de cette guerre aggrava les difficultés financières de la
France dans un contexte de crise économique. En effet, la baisse des prix agricoles de 1776 à 1787 ruina
les campagnes. Cette dépression toucha aussi les manufactures, l’artisanat et le commerce. A cette situation
vint s’ajouter les mauvaises récoltes qui installèrent l’inflation causant l’augmentation du prix du pain de
1788 à 1789. Cette situation accentua la misère des classes populaires déjà frappées par les faillites et le
chômage. La combinaison de ces maux plongea le pays dans une effroyable situation.
3. La réaction aristocratique :
La crise économique n’a pas épargné la noblesse qui s’efforçait de maximiser ses ressources
financières avec la réactualisation de vielles redevances féodales aux dépens des paysans. Voulant
contraindre le roi à lui donner plus de pouvoir politique, la bourgeoisie prit l’initiative de la lutte contre
l’absolutisme. Dans ce conflit les nobles qui s’opposèrent à Louis XVI par intérêt eurent l’habileté de se
présenter comme les défenseurs de la nation contre l’absolutisme monarchique. Ainsi ils entraînèrent

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derrière eux tous les adversaires du despotisme et contraignirent le Roi Louis XVI, faible devant la pression
sociale, à convoquer les états généraux qui marquèrent le début de la fin de l’ancien régime. ?
II) Les manifestations de la révolution française
1. La fin de l’ancien régime
Déjà unis contre l’absolutisme royal, les députés du tiers-Etat qui ne disposaient que d’une seule
voix contre deux (noblesse et clergé) à l’assemblé du peuple, réclamèrent l’intronisation du vote « par tête ».
Face à cette demande, la royauté convoqua une réunion des états généraux au château de Versailles le 05
mai 1789, mais le roi Louis XVI ne s’est pas prononcé sur la revendication du Tiers-État.
Frustrés et soutenus par quelques nobles libéraux et des membres du bas clergé, les députés du
tiers-Etat réussirent le 17 juin 1789 à supposer au Roi et à la majorité des privilégiés la transformation
des états généraux en une assemblée nationale chargée de doter le pays d’une constitution.
Le 20 Juin 1789, dans la salle du Jeu de Paume, ils prêtèrent le serment de ne pas se quitter avant
d’avoir donné une constitution à la France.
Le 09 juillet, ils se proclamèrent Assemblée Nationale Constituante : le roi n’est plus le Souverain.
Cette « révolution des juristes », faite au nom de l’égalité, reçut l’appel du peuple de Paris qui, le 14 Juillet,
fit tomber le symbole de l’absolutisme royal : la Bastille.
2. L’échec d’une monarchie constitutionnelle :
Votée le 26 août 1789, la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » jeta les bases du
futur régime de la France : une monarchie constitutionnelle respectant les grands principes de liberté
individuelle et d’égalité, de souveraineté du peuple et de séparation des pouvoirs.
Ces principes de liberté, d’égalité furent limités par le maintien de l’esclavage dans les colonies et
l’adoption d’un suffrage censitaire divisant les français en « citoyens actifs » et « citoyens passifs ».
Le nouveau régime défini par la constitution de 1791 plaçait la Nation au-dessus du Roi dont les pouvoirs
étaient limités par la loi. L’assemblée législative élue incarnait la souveraineté de la nation. Le refus de Louis
XVI d’accepter cette monarchie constitutionnelle précipita le pays dans une seconde révolution. La fuite du
Roi à Varennes en Juin 1791 fit naître un sentiment républicain. La guerre contre la Prusse et l’Autriche
précipita la chute de la monarchie le 10 août 1792.
3. La première république de 1793 :
Cette seconde révolution, faite par le peuple de Paris (les sans culottes), porta au pouvoir les
éléments favorables à une démocratie politique avec la formation de la nouvelle assemblée appelée la
Convention. Constituée des :
- Girondins, attachés aux libertés individuelles et économiques. Ils furent dirigés par Brissot,
Vergniaud, Pétion et Condorcet.
- Montagnards, sensibles aux difficultés du peuple (les sans culottes). Ils furent représentés par
Maximilien Robespierre, Danton, Camille Desmoulins, Marat, Saint-Just.
Elue au suffrage universel, la Convention proclama la République. Une guerre éclata par la suite entre
Girondins et montagnards. Ces derniers réussirent par instaurer une dictature dirigée par Robespierre,
qui installa la terreur par la mise en place de la guillotine

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Le 21 Janvier 1793 la Convention jugea et guillotina Louis XVI. Sa femme Marie-Antonella


d’Autriche connut le même sort en Octobre 1793 sur ordre du comité de Salut Public, un tribunal
révolutionnaire.
4. Le directoire et l’échec de la République bourgeoise :
Afin d’empêcher toute dictature, une nouvelle Constitution est adoptée en 1795. Elle instaura le
retour à un système censitaire16, et confia le pouvoir législatif à deux assemblées et le pouvoir exécutif à
cinq directeurs (le Directoire). Celui-ci se trouva constamment menacé par des complots ourdis venant de
partout. Faible et discrédité, il fut à son tour balayé par des querelles internes.
Souhaitant un pouvoir exécutif fort pour mettre fin aux troubles, la bourgeoisie d’affaires s’accorde
avec un des généraux du directoire, Napoléon Bonaparte et perpétua un coup d’Etat les 18 et 19
Brumaire17 du calendrier républicain correspondant aux 09 au 1O novembre 1799. Bonaparte devint à
son tour, le nouvel homme fort de la république : Premier Consul puis Empereur des français. Son règne fut
marqué par une nouvelle dictature.
III) Les conséquences de la révolution française :
Mettant fin à l’Ancien Régime, la Révolution Française a mis en place les bases d’une France moderne.
1. Sur le plan politique : La France se dote d’une constitution écrite dans laquelle il mentionné que
la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par des élections. Elle assura la liberté
individuelle et l’égalité devant la loi. Le principe de séparation des pouvoirs y est instauré. Des
assemblées représentatives sont instituées.
2. Sur le plan administratif : il y a la laïcisation de l’état civil, une réorganisation générale des
finances et la création de tribunaux civils, criminels, de la cour de cassation et des jurys.
3. Sur le plan économique et social : la suppression des privilèges et l’égalité devant l’impôt. La
propriété devient un « droit absolu et sacré ».
4. Sur le plan intellectuel : Les doctrines politiques de la philosophie des lumières se répandent. La
création d’universités, de grandes écoles (Polytechnique, Normale Supérieure), de la Bibliothèque
Nationale participent au développement du savoir au rayonnement intellectuel de la France.
Les idées de liberté et de souveraineté nationale lancées par la Révolution Française trouvèrent
ainsi un large écho à l’étranger notamment dans la lutte des peuples contre la domination.
5. L’éveil des nationalités : la révolution suscita une réaction d’hostilité à l’occupation étrangère,
s’appuyant d’ailleurs sur les idées de liberté et de souveraineté du peuple.

CONCLUSION :
La fin du XVIIIème siècle a été une période de conflits, d’ordre économique,
politique en France. Les conflits successifs et aigus entre différentes couches
sociales ont favorisé la Révolution Française de 1789. Elle marqua une phase
importante dans l’histoire de l’humanité. Elle a permis la libération de la
pensée et l’instauration d’un Etat de droit. L’héritage important que la

16 Système censitaire: système électoral où le droit de vote est réservé à ceux qui payent un certain impôt.
17 Brumaire : deuxième mois du calendrier républicain français. Il suit le mois de vendémiaire et précède frimaire

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Révolution Française a laissé à l’humanité est surtout la Déclaration des


Droits de l’Homme et du Citoyen qui constitue un repère important pour tout
peuple aspirant à la démocratie.

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DISCIPLINE : HISTOIRE
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Support L24 : La révolution Française de 1789


Document 1 : Frise chronologique de la révolution française

Source :

Document 1 : Les états généraux de 1789 et la fin de l’ancien régime


En mai 1789, Louis XVI réunit à Versailles les États généraux. C’est
une assemblée des représentants des trois ordres de la nation: clergé,
noblesse et tiers état. Il s’agit de trouver une solution aux
problèmes financiers du royaume. Le roi s’oppose à ce que les
députés des 3 ordres siègent ensemble. Les députés du tiers état
se réunissent alors dans la salle du Jeu de paume et prennent le
nom d’Assemblée nationale. Ils jurent de donner une
Constitution à la France (inspirés par les idées des Lumières et
par l’exemple américain). Louis XVI semble accepter ces
décisions mais il rassemble des troupes autour de Paris. Les
Parisiens ont peur et le 14 juillet, après avoir pris les armes, ils
Louis XVI
attaquent la forteresse de la Bastille royale.
Source : Material AICLE 4º E.S.O. : Material AICLE Secundaria 2º E.S.O. : La Révolution Française, pdf.

Document 2 : La monarchie constitutionnelle (1789-1792)


À l’automne 1789, les députés suppriment les provinces et les remplacent par 83 départements.
Ces départements décident de s’unir dans une « Fédération » … Comme L’État n’a plus d’argent, les députés
décident de nationaliser les biens de l’Église catholique et de réorganiser le clergé... En 1791, l’assemblée
rédige une constitution qui fait du pays une monarchie constitutionnelle. Devenu roi des Français, Louis
XVI ne conserve que le pouvoir exécutif…
En avril 1792 les députés déclarent la guerre à l’Autriche, mais l’armée française subit des défaites
et la France est envahie au Nord et à l’Est. Pour sauver la patrie, l’Assemblée propose des mesures comme

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la levée en masse de 20.000 volontaires. Le roi s’y oppose. Indignés, les sans-culottes parisiens attaquent
les Tuileries, le palais du roi. Louis XVI est emprisonné. Une nouvelle assemblée constituante, la Convention,
est élue au suffrage universel. Elle se réunit le même jour… Le lendemain, la république est proclamée.
Source : Material AICLE 4º E.S.O. : Material AICLE Secundaria 2º E.S.O. : La Révolution Française, pdf.

Document 3 : La Prise et chute de Bastille : symbole de la royauté le 14 Juillet 1789


Eté 1789. Une chaleur écrasante s'abat
sur Paris. Forte de 700 000 âmes, la
grande cité est traversée par la peur, les
tensions et les rumeurs. Le prix du pain
est au plus haut. L'agitation du peuple
parisien est à son comble. Autour et au
sein même de la capitale, des militaires
suisses et allemands ont pris position...
C'est dans ce climat de grande inquiétude
que se déroule la prise de la Bastille, le
mardi 14 juillet 1789.
Extrait de l’article de Sébastien Compagnon, Journal le parisien, rubrique société

Document 4 : La première république (ou la république de la terreur 1792-1794).


Le roi et la reine sont guillotinées (le dauphin mourra en prison 2 ans plus tard). L’Espagne et
l’Angleterre s’allient à l’Autriche et à la Prusse, la France est à nouveau envahie. La Convention décrète la
levée en masse et 300.000 français doivent devenir soldats. Les paysans refusent d’obéir et se révoltent.
Certains révolutionnaires trouvent que le pouvoir n’est pas assez sévère envers les opposants. En
septembre 1793, la Convention décrète la Terreur: les libertés sont limitées et tous les « suspects » sont
arrêtés. Robespierre dirige la France d’une main de fer. Ses ennemis, comme les Girondins (modérés) et
Danton, sont exécutés. La Terreur est insupportable: le 2 juillet 1794 ; coïncidant avec le 9 thermidor du
calendrier des républicains, Robespierre est chassé du pouvoir et guillotiné le lendemain.
Source : Material AICLE 4º E.S.O. : Material AICLE Secundaria 2º E.S.O. : La Révolution Française, pdf.

Document 5 : la république des propriétaires (ou le directoire): 1794-1799


Une nouvelle constitution rétablit le suffrage censitaire et instaure un nouveau régime, le
Directoire. Mais la France est confrontée à une grave crise économique et les pauvres meurent de faim. En
guerre contre toute l’Europe, la France conquiert de nouveaux territoires et bat les armées ennemies. Les
Pays-Bas autrichiens et les États allemands de la rive gauche du Rhin sont annexés. En 1796 et 1797
Napoléon Bonaparte conquiert le nord de l’Italie et fait la paix avec l’Autriche. En 1798 il part conquérir
l’Égypte, mais l’expédition est un échec. Profitant de sa popularité, il s’empare du pouvoir par le coup d’État
du 18 brumaire (9 novembre 1799).
Source : Material AICLE 4º E.S.O. : Material AICLE Secundaria 2º E.S.O. : La Révolution Française, pdf.

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REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple- Un But- Une Foi

MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE Séries : L & S


Durée : 2 heures
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Exercice d’application
Exercice 1 : (6 points)
Construisez une frise chronologique sur laquelle vous placerez les différents régimes politiques qui se
succèdent en France entre 1789 et 1815: Monarchie Constitutionnelle, Première République, Consulat,
1er Empire, Restauration.
En même temps, placez ces dates sur la frise que vous avez construite:
 17 juin 1789 : les députés du tiers état se proclament Assemblée nationale
 14 juillet 1789 : prise de la Bastille
 26 août 1789 : déclaration des droits de l’homme et du citoyen
 10 août 1792: prise des Tuileries et chute de la royauté
 21 septembre 1792 : Abolition de la royauté et proclamation de la République
 21 janvier 1793: le roi Louis XVI est guillotiné
 Septembre 1793 – juillet 1794 : la Terreur
 9 et 10 novembre 1799 (18 et 19 Brumaire): coup d’état de Napoléon
 2 décembre 1804: Napoléon est sacré à Paris
 Avril 1814: Napoléon abdique

Exercice 2 : (14 points)


« En 1789, le monde entier a été si violemment ébranlé qu’on a assisté un peu partout à l’éclosion
de mouvements sans précédent et l’Europe a vu le début d’une ère nouvelle pour le genre humain (…). La
passion de la liberté a d’abord troublé les esprits de Paris; ensuite, elle a gagné l’Est, le Sud et l’Ouest (…).
De ce fait, la destinée politique de cinq pays monarchiques (la Suède, la France, Liège, la Pologne et Genève)
a pris l’an passé un cours nouveau et le mode de gouvernement en a été modifié. (…) Dans de nombreux
autres pays, dans de nombreuses républiques, dans de nombreux territoires et villes d’Allemagne, le
peuple a obligé ses maîtres à lui donner des droits importants (…). L’équilibre politique qui subsistait
jusqu’à ce jour en Europe a été rompu ».
P.A. Sechckli, professeur de philosophie à l’Université de Moscou, Revue Politique, Moscou 1790
CONSIGNES :
1. Qu’appelle-t-on révolution française ? En quelle année s’est produisit elle et pourquoi ?
2. Donnez la devise de cette révolution et le nom du roi qui a été chassé de la royauté ?
3. Que représentait la chute de la Bastille aux yeux des Parisiens ?
4. En vous basant du texte ci-dessus, dites-en quoi la révolution française était importante
pour l’Europe et le monde en général.

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Leçon 25 : L’indépendance d’Haïti


OG : comprendre l’indépendance d’Haïti
OS1 : expliquer les origines de l’indépendance d’Haïti
OS2 : décrire les étapes de la guerre de l’indépendance

Introduction
Haïti, pays des Grandes Antilles occupant le tiers occidental de l’île d’Haïti
(également connue sous le nom d’Hispaniola). Sa capitale est Port-au-
Prince, située au fond du golfe de la Gonâve. Haïti est bordé au nord par
l’océan Atlantique, à l’est par la République dominicaine, au sud par la mer
des Caraïbes et à l’ouest par le canal du Vent, qui sépare l’île de celle de Cuba.
Cependant au début des années 1790, dans la partie occidentale de l’île
d’Hispaniola (la future Haïti), un vaste mouvement d’indépendance a vu le
jour dirigé par Toussaint Louverture.
I) La colonisation française
Au XVème siècle, les Espagnols découvrent l’île qu’ils nommeront Hispaniola. Ils soumettent les
autochtones, les Arawaks, au travail forcé pour extraire l’or, provoquant par la même occasion une forte
mortalité. Dès le début du XVIème siècle, ils font venir des Noirs pour pendre la place des Indiens. Lorsque
les ressources en or se réduisent, les espagnols concentrent leur effort sur la partie orientale de l’île
abandonnant l’ouest, où les Français commencent alors à s’implanter. Ils en deviennent maîtres à la fin du
XVIIème siècle, formant ainsi la colonie de Saint Domingue. Dans le même temps la traite négrière s’amplifie.
A la fin du XVIIIème siècle, la colonie de saint Domingue est la plus riche des Antilles.

II) La révolte des noirs


La révolution française entraîne de profonds bouleversements. Alors que les colons blancs
réclament l’autonomie, les gens de couleur réclament l’égalité avec les Blancs.
C’est en 1791 que débute la révolte des Noirs. Conduits par des chefs dont le plus important est
Toussaint Louverture, ils passent de la révolte à la guerre de libération, bénéficiant de l’aide des espagnols
alors en guerre contre la France. A partir de 1793, les autorités issues de la révolution françaises proclament
la liberté des esclaves, confirmée en 1794 par la Convention qui abolit l’esclavage dans toutes les colonies
françaises.
Rallié à la République, Toussaint Louverture est nommé général de division et vice-gouverneur de
l’île. Il négocie alors avec les Britanniques la libération des ports sous leur contrôle. En 1800, il prend la tête
d’une guerre civile à la suite de laquelle il impose la suprématie des Noirs sur les mulâtres. L’année suivante
il établit son autorité sur l’ensemble de l’île en envahissant l’est occupé par les Espagnols. Il se fait alors
nommer gouverneur à vie.
1. La Chute de Toussaint
Sous prétexte de rétablir l’ordre, Napoléon Bonaparte organise l’expédition de Saint Domingue
en 1802. Son but réel est de rétablir l’esclavage. Malgré une vive résistance, les Noirs reculent devant les
assauts français. Les généraux de Toussaint, notamment Christophe et Dessalines, après trois (3)

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semaines de combat inégal se rendent aux français ; Toussaint capitule en mai 1802. Il sera arrêté et
déporté en France où il meurt en 1803. Les Français installent dans l’île la terreur.
III) La guerre d’indépendance
Le rétablissement de l’esclavage à la Guadeloupe conduit Alexandre Pétion à lancer l’insurrection
en octobre 1802. Il est rejoint par d’autres chefs noirs. Réunis en congrès à Arcahaye en 1803, ils créent
leur drapeau. Ils obtiennent la capitulation des Français qui évacuent l’île.
Dessalines fait alors massacrer la population blanche et redonne à Saint Domingue son nom
arawak : Ayiti ou Haïti. Il proclame la république d’Haïti le 1er janvier 1804. C’est la première république
noire qui voit le jour. Cependant, Dessalines, après s’être proclamé empereur, impose une dure dictature,
provoquant des troubles qui se poursuivent pendant plusieurs années.

CONCLUSION :
La politique coloniale a indigné les populations de la région qui se
révoltent face à la métropole. Ainsi la révolte associée à la guerre
de libération aboutit à l’indépendance d’Haïti en 1804.

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Support L25 : L’indépendance d’Haïti


Document 1 : Carte d’Haïti

Source :

Document 2 : une discrimination entre les catégories sociales


Au début des années 1790, dans la partie occidentale de l’île d’Hispaniola (la future Haïti), alors
sous domination française, les combats font rage entre les esclaves noirs (qui se sont révoltés en masse en
août 1791), les planteurs et les mulâtres, plus proches du pouvoir et qui bénéficient de meilleures
conditions de vie que les esclaves noirs. L’armée française doit également affronter les troupes espagnoles
et anglaises, qui tentent de reprendre possession de la colonie.
Source :
Document 3 : L’ascension de Toussaint Louverture
En 1794, l’ancien esclave Toussaint Louverture, auparavant engagé dans l’armée espagnole, se
rallie à la France, alors que la Convention entérine l’abolition de l’esclavage proclamée dans l’île un an plus
tôt par son représentant, le commissaire Léger Félicité Sonthonax. Habile stratège et meneur d’hommes,
Toussaint Louverture contribue à la victoire de la France sur l’Espagne.
En 1795, celle-ci cède sa propre colonie — la partie orientale de l’île — à la France. Toussaint
Louverture est nommé général et, en 1796, commandant en chef de la colonie de Saint-Domingue. Il exerce
alors un pouvoir autoritaire, menace le Directoire de révolte des Noirs si l’esclavage est rétabli et chasse
son représentant, le général Hédouville, venu pour le renverser. Il s’attache également à développer les

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plantations — n’hésitant pas pour cela la réintroduire de la pratique des travaux forcés — et à unifier l’île,
occupant avec ses troupes l’ancienne partie espagnole. En 1799, il réprime une guerre civile déclenchée par
André Rigaud et Alexandre Sabès Pétion.
Source :
Document 3 : La chute du héros
Confirmé dans ses fonctions de gouverneur par Napoléon
Bonaparte après le coup d’état du 18 Brumaire (1799), Toussaint
Louverture édicte en 1801 une Constitution par laquelle il se
proclame gouverneur à vie de l’île ; il ne rompt cependant pas avec
la France et reste, du moins en apparence, soumis à son
gouvernement. Mais en 1802, Napoléon Bonaparte — qui vient, par
décret, de rétablir l’esclavage —, désireux de remettre en place un
ordre colonial qui lui échappe, envoie une imposante expédition
commandée par Charles Victor Emmanuel Leclerc pour soumettre
Toussaint Louverture. Ce dernier est fait prisonnier et envoyé en
prison en France. La menace du rétablissement de l’esclavage par
Napoléon Bonaparte conduit, dès 1803, le général Jean-Jacques
Dessalines (ancien lieutenant des troupes de Toussaint Louverture
et ancien esclave lui aussi) ainsi que d’autres officiers (Henri Christophe, Alexandre Sabès Pétion) à
reprendre les armes contre la France. L’armée insurgée vainc les troupes françaises dans la partie
occidentale de l’île et en prend possession, expulsant les derniers colons. L’indépendance d’Haïti est
proclamée le 1er janvier 1804 par Jean-Jacques Dessalines — tandis que les Français parviennent à se
maintenir dans la partie orientale de l’île (future Saint-Domingue). Jean-Jacques Dessalines prend alors le
titre d’empereur en 1804, sous le nom de Jacques Ier.
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Ressources :
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Joseph KI-ZERBO, Histoire de l’Afrique Noire, Paris, Hatier, 1978
Texte adapté par O. Faye extrait de D.T.Niane, Le Soudan au temps de grands empire XIe –XVIe,
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Ce recueil de cours de Géographie Seconde est le fruit d’un travail


longuement muri, une collaboration minutieuse de quatre collègues de la même
promotion, unis par le désir de « bien enseigner ». Tout le programme en
géographie y est traité ; les leçons sont toutes accompagnées de supports et
exercices d’applications.
En tant qu’acteur de l’éducation, il devient un impératif, une obligation
pour tout enseignant de se prémunir d’outils disciplinaires indispensables pour
la réussite de la mission phare qui lui est confié. Paraphrasant Mariam Ba « on
ne badine pas avec l’enseignement ».
Sachant que l’enseignement du couple disciplinaire d’histoire et de
Géographie est une lourde tâche qui demande au-delà de l’abnégation de
l’enseignant, une parfaite maitrise des concepts fondamentaux (historiques et
géographiques). Une discipline comme l’histoire demande une confrontation
des données, une bonne sélection des sources. Et, au vu du manque flagrant de
livres dédies spécialement à l’enseignement des programmes HG dans le niveau
secondaire, une production commune de recueil de cours s’avère être une
nécessité. Ceci étant dit, nous a amené à cette co-production.
Ce travail se veut donc une contribution, il peut contenir des erreurs car
une œuvre humaine n’est jamais parfaite. En effet, nous considérons ce travail
comme un projet à pérenniser au fil du temps. Par ce travail, nous voulons
apporter notre contribution à la formation du bon citoyen que l’école
sénégalaise envisage de bâtir.
Chers collègues, sachez que nous sommes ouverts aux suggestions,
contributions et critiques. N’hésitez pas à nous faire parvenir vos remarques.

Rédigé par des professeurs de


l’éducation nationale
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