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Chap XI : Energie mécanique d'un système

Énergie : « propriété d’un système physique capable de produire du travail » (Le Petit Robert)

I- Les énergies en mécanique : (rappels)


Un objet qui se déplace possède une énergie de mouvement, qui dépend de sa vitesse et de sa masse,
appelée énergie cinétique.
La relation donnant l'énergie cinétique Ec d'un système modélisé par un point matériel animé d'un
mouvement de translation s'écrit :
1
Ec=
2
mv
2
Ec en Joules (J), m en kg, v en m/s
(voir activité documentaire 1)

Remarques :
- Cette relation ne s'applique pas pour les solides en rotation.
- Cette formule n'est valable que si la vitesse de l'objet est petite devant la vitesse de la lumière dans le vide.

L'énergie potentielle de pesanteur est une forme d'énergie liée à la position du point M dans le champ de
pesanteur uniforme. Elle est définie à partir de sa variation : sa lvaleur dépend de la référence choisie
pour laquelle l'énergie potentielle de pesanteur est nulle (Epp = 0 J). Sa variation ne dépend pas de la
référence choisi. Elle est donc définie à une constante C près :
Epp(z )=m×g×z+C Epp en Joules (J), m en kg, g en N/kg, z en m.

En choisissant une énegie potentielle de pesanteur nulle au niveau du sol


(Epp (z = 0) = 0 soit C = 0), l'expression de l'é&nergie potentielle de
pesanteur est :
Epp(z)=m×g×z
L'énergie potentielle de pesanteur est une fonction de la variable z.

Remarque : Il existe aussi une énergie potentielle élastique utilisée dans le cas des ressorts.

L'énergie mécanique d'un système, correspondant à son énergie totale, est la somme de son énergie
cinétique et de son énergie potentielle :
Em=Ec+Ep

II- Travail d'une force constante :


Travail : notion intuitive : action en vue d’un accomplissement, de la réalisation de quelque chose, « fait
de produire un effet par son activité » (le Petit Robert) ; donc un travail mécanique implique l’exercice
d’une force, mais pas seulement…
On peut remarquer aussi que s'il n'y a pas de déplacement alors il n'y a pas eu vraiment de travail (pas de
résultat !).

Réfléchissons un peu : prenons l'exemple d'un objet ni lourd ni encombrant sur lequel on applique unn
force constante :!

La force appliquée sur un déplacement de 2 m
provoque 2 fois plus de travail que sur 1 m

donc on peut déduire que le travail et la longueur


du déplacement sont proportionnels.

Si la force est 2 fois plus grande, le travail est 2 fois plus important donc le travail est proportionnel à la
force exercée.

 ascenceur

Il y a une force mais pas de déplacement Il y a déplacement, mais la force


donc pas de travail. exercée n'y est pour rien !

Le travail effectué par une force est proportionnel à la contribution de cette force au mouvement, c’est-à-
dire à la composante de la force le long de la trajectoire

1- Définition et expression mathématique :


Une force constante est une force dont l'intensité, la direction et le sens ne varient pas au cours du temps.
Le travail d'une force traduit au niveau énergétique les effets d'une action mécanique sur un système qui se
déplace.

Le travail d'une force constante ⃗F , appliquée à un système se déplaçant d'un point A vers un point B se
note WAB( ⃗F ). C'est le produit scalaire de la force ⃗F par le vecteur déplacement ⃗
AB
Travail de la force W AB ( ⃗
F)=⃗ ⃗
F⋅AB=F×AB×cos α
Angle  formé par
entre A et B (en J) F et AB (en °)
Produit scalaire

Le travail est une grandeur algébrique de signe positif ou négatif déterminé par la valeur de l'angle  (F et
AB étant toujours positives (Fig. 2)) comme indiqué dans le tableau ci-dessous.

WAB( ⃗F ) > 0 WAB( ⃗F ) = 0 WAB( ⃗F ) < 0


0°   < 90°  = 90° 90° <   180°
la force favorise la force n'agit pas la force s'oppose
le déplacement. sur le déplacement. au déplacement.
le travail est moteur. le travail est nul. le travail est résistant.

Voir activité documentaire 3.


Remarques :
- Le travail d'une force constante entre deux points A et B
ne dépend pas du chemin suivi entre les points Aet B.

Sur les trois trajets ci-contre, WAB( ⃗F ) est identique W AB ( ⃗F )=⃗F⋅AB


- L'unité du travail est le joule qui est aussi l'unité de l'énergie.


1 J = travail effectué par une force de 1 N sur un déplacement de 1 m :
1 J = 1 N·m = 1 kg·m²·s-2.

2- Lien entre travail d'une force constante et l'énergie :


Réfléchissons un peu : Prenons l'exemple d'un livre de masse m qui tombe d’une table de hauteur h.

Travail effectué par le poids : W ( ⃗P )= ⃗P⋅AB=mgh

donc quand le livre est sur la table, il suffit de le faire tomber


h (de le laisser tomber !) pour récupérer un travail égal à mgh.
On peut dire qu'une masse m à une hauteur h a une «
potentialité de travail » égale à mgh.
P = mg

 Inversement, pour ramener le livre sur la table, il faut fournir un travail : exercer une force
compensant le poids : F = – mg, sur une longueur h, donc le travail à fournir : est :
W (⃗
F )=mg×h
F
Le même travail que le livre restitue en tombant !!! donc quelque chose se conserve !
L’opérateur effectue un travail pour que le livre se trouve dans un état (à la hauteur h) tel
que ce travail peut être restitué intégralement, donc le travail n’a pas été vain : il a
P = mg produit une capacité à produire à nouveau du travail, d’une valeur exactement identique !
Cette « capacité à produire du travail », c’est cela l’« énergie » ! (Revoir définition de
l'énergie) Donc dans cet exemple, l'énergie se conserve…

 Au cours de sa chute, le livre a perdu sa capacité à produire du travail du fait de son élévation, c’est-
à-dire de son « énergie potentielle de pesanteur ».
Mais le livre acquiert de plus en plus de vitesse ! Donc il acquiert de l'énergie cinétique.
On remarque que le travail du poids est moteur lors de la chute mais qu'il est résistant lors de la montée !

La variation d'énergie potentielle de pesanteur entre deux points A et B est égale à l'opposé du travail
du poids de A à B (voir activité documentaire 2)
Δ Epp( A →B)=EppB−EppA =−W AB ( ⃗
P)=m×g×(z B−z A )

Théorème de l'énergie cinétique : Dans un référentiel galiléen, la variation de l'énergie cinétique d'un
système assimilé à un point matériel au cours d'un déplacement d'un point A vers un point B est égale à la
somme des travaux de toutes les forces appliquées au système au cours de son déplacement de A à B :
Δ Ec=Ec B−Ec A =Σ W AB (⃗F)appliquées
Cas d'une seule force appliquée au système :
 Si le travail de la force est moteur, W > 0, alors Ec > 0, la vitesse du système augmente.
 Si le travail de la force est résistant, W < 0, alors Ec < 0, la vitesse du système diminue.
 Si la force est orthogonale au déplacement, alors son travail est nul : W = 0. Ainsi, s'il n'y a qu'une seule
force, Ec = 0 et la vitesse du système reste constante.

III- Théorème de l'énergie mécanique :

1- Force conservative ou non conservative :


Une force conservative est une force dont le travail de A à B est indépendant du chemin suivi pour aller
de A à B (il ne dépend que des positions de A et de B).

Exemple : le poids est une force conservative puisque son travail W AB ( ⃗P)=mgh ne dépend que de
l'altitude des points A et B.

Une force non conservative est une force dont le travail de A à B dépend du chemin suivi pour aller de A
à B.

Exemple : Une force de frottement ⃗f est une force non conservative :


si sa norme f est constante, son travail sur un chemin rectiligne s'écrit
W AB ( ⃗
f )=f ×L où L est la longueur du parcours pour aller de A à B.
Sur le schéma ci-contre, W AB ( ⃗f ) peut s'écrire -f  AB si le trajet suivi est le
chemin direct, ou -f  (AC + CB) si le trajet passe par C.
Ces deux valeurs sont différentes car A, B, C ne sont pas alignés, donc f est une
force non conservative.

2- Théorème de l'énergie mécanique :


D'après le théorème de l'énergie cinétique appliqué au système ponctuel de masse m entre les points A et B
dans le référentiel supposé galiléen, la variation de l'énergie cinétique du système entre A et B est :
Δ Ec=Ec B−Ec A =Σ W AB (⃗F)appliquées
ce qui revient à écrire Δ Ec=Ec B−Ec A =W AB ( ⃗P)+Σ W AB ( ⃗F)NC avec Σ W AB ( ⃗F)NC = somme des travaux des
forces non conservatives appliquées au système lors du déplacement de A vers B.
or on a vu que Δ Epp( A →B)=−W AB ( ⃗P ) .
Donc : Δ Ec=−Δ Epp+ΣW AB ( ⃗F)NC

soit : Δ Ec+Δ Epp=Σ W AB ( ⃗F)NC , il en découle le théorème de l'énergie mécanique :

Soit un système soumis uniquement à son poids et à des forces non conservatives ; la variation d'énergie
mécanique du système est égale à la somme des travaux des forces non conservatives qu'il subit :
Δ Em=Σ W AB ( ⃗
F)NC

3- Conservation de l'énergie mécanique :


Un système est dit conservatif s'il n'échange de l'énergie ni par travail, ni par chaleur, ni par rayonnement
avec le milieu extérieur.
Cela signifie qu'il n'est soumis à aucune force non conservatrice ou que les forces non conservatives auquel
il est soumis ne travaillent pas.
Dans ce cas, son énergie mécanique est constante : Em=cste=Ec+Ep Ou encore Δ Em=0

à l'état 1 : Em 1 =Ec 1 +Ep 1 et à l'état 2 : Em2 =Ec 2+Ep2 donc Ec 1 +Ep1 =Ec 2 +Ep2
d'où Ec 1 −Ec2 +Ep 1−Ep2 =0 Δ Ec+Δ Ep=0 soit Δ Ec=−Δ Ep

Exemple : descente d'une skieuse sans frottement de A vers B avec vA = 0 m.s-1 et zB = 0 m :


On néglige l'action de l'air et les frottements du sol.
La seule force non conservative
qui s'exerce, N ⃗ ne travaille pas
donc l'énergie mécanique de la
skieuse est conservée :
Em(A)=Ec (A)+Ep(A)=0+mgh
1
Em(B)=Ec(B)+Ep(B)= mv B ² +0
2
1
ce qui donne : mgh= mv B ² . On peut en déduire le lien entre vB et h.
2

4- Non conservation de l'énergie mécanique :


En présence de forces non conservatives qui travaillent, l'énergie mécanique ne se conserve pas. On
observe alors :
- un gain d'énergie mécanique depuis une autre forme d'énergie, si les forces non conservatives sont
globalement motrices :
- une dissipation de l'énergie mécanique en une autre forme d'énergie si les forces non conservatives sont
globalement résistantes.

Exemple :
La skieuse subit maintenant, en plus, les frottements f de l'air et du sol.
Son énergie mécanique n'est pas conservée.
Le théorème de l'énergie mécanique s'écrit :

 Em=Em(B)−Em(A)=W AB ( N)+W ⃗
AB ( f )
1
Comme N ne travaille pas, on peut en déduire : W AB ( ⃗f )=Em( B)−Em (A)= mvB ²−mgh
2
(De l'énergie est perdue pour la skieuse, elle est transformée en mouvement et en compression de la neige,
et surtout en chaleur…)

Exercices d'application immédiate : n° 14, 15, 17 p. 269


Exercices n° : 23(thm Em, calcul v, pas W), 29(thm Em, calcul v, calcul H) p. 271, 273, 32(thm Em, calcul v, calcul d),
33(thm Ec, W des différentes forces ) p. 274

Remarque : dans tout le chapitre nous avons parlé de mouvements de translation (pas des mouvements de
rotation pour lesquelles les relations mathématiques sont différentes)

En résumé :
Em = Ec + Ep
WAB ( ⃗F Non Conservatives) = WAB ( ⃗F appliquées) – WAB ( ⃗F Conservatives)
force conservative = poids ; force non conservative = frottements si pas de frottements  Em = 0

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