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Laurent SALOMON Lycée de Sillac 2-2 l'obtention des photographies aériennes.

sdw

BREVET DE TECHNICIEN
GÉOMÈTRE TOPOGRAPHE

Matière : 2- Photogrammétrie

Module : 2-2 L'obtention des photographies


aériennes

2-2-1 - L'APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE

2-2-1-1 PRINCIPE

image renversée sur la


pellicule

Tous les appareils


photographiques fonctionnent
selon le principe fondamental de
la chambre noire, découvert au
XVIe siècle : la lumière
pénétrant par un trou minuscule
(appelé sténopé ou ouverture)
pratiqué dans une boîte
hermétique projette sur la paroi
opposée une image renversée d'un objet situé en amont de l'ouverture.
Les premiers appareils photo appliquèrent ce principe, en y adjoignant des lentilles
optiques qui améliorèrent la netteté de l'image et des pellicules qui permirent ainsi d'obtenir
une image fixe et reproductible.

2-2-1-2 - ÉLÉMENTS DE BASE


Mis à part quelques détails de structure qui diffèrent selon les types, tous les appareils
photo actuels sont construits suivant le même modèle, et se composent de six éléments de
base : - un boîtier, - un objectif, - un diaphragme, - un obturateur, - un déclencheur - un viseur.

2-2-1-2-1 -LE BOITIER


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Le boîtier comprend une chambre noire, cavité hermétique contenant la pellicule lors de
l'exposition, ainsi que le diaphragme et l'obturateur, placés entre la pellicule et l'objectif.

2-2-1-2-2 - L'OBJECTIF
L'objectif, qui est monté à l'avant du boîtier, est constitué d'un assemblage de lentilles
optiques en verre (voir Optique). Protégé dans un cylindre ou un anneau métallique, il permet
au photographe de faire la mise au point d'une image sur la pellicule, en réglant la distance
séparant l'objectif de la pellicule.
Cet objectif peut être fixe ou interchangeable.
On appelle distance focale ou focale la distance séparant le centre de l'objectif du plan
dans lequel est située la pellicule photographique.

2-2-1-2-3-LE DIAPHRAGME
Le diaphragme, ouverture ronde située à l'arrière de l'objectif, fonctionne conjointement
avec l'obturateur pour laisser entrer la lumière. Cette ouverture peut être fixe, comme sur
certains appareils photo réservés aux amateurs, mais également réglable. Les diaphragmes
réglables sont constitués de lamelles de métal ou de plastique qui se chevauchent : écartées
au maximum, elles forment une ouverture de même diamètre que l'objectif, tandis que
resserrées les unes sur les autres, elles créent une toute petite ouverture au centre de
l'objectif. Chaque degré d'ouverture correspond à un repère numérique, appelé f-stop, situé
sur l'appareil ou sur l'objectif.

1-2-4-L'OBTURATEUR
L'obturateur,
mécanisme à
ressort actionné par
le déclencheur,
empêche la lumière
de pénétrer à
l'intérieur de
l'appareil, sauf
pendant le bref
intervalle de
l'exposition.
L'obturateur focal
ou obturateur à
rideau se compose
de deux lamelles
métalliques formant
une fente de largeur variable, qui se déplace à vitesse constante devant le film lors de
l'exposition.

2-2-2 - LES APPAREILS PHOTOS METRIQUES

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2-2-2-1 - DEFINITION
Les appareils utilisés pour obtenir des photographies aériennes utilisables en
photogrammétrie sont appelés"chambres métriques de prise de vues".

Ces chambres ont la particularité d'avoir


des caractéristiques géométriques très
précises et bien connues ;
notamment la distance focale sera connue
avec grande précision.
Ceci est rendu nécessaire car si l'on veut
reconstituer avec grande précision le modèle
du terrain à partir des photographies, il faudra
que celles-ci soient une image
géométriquement fidèle de ce modèle.
Les clichés sont pris à l'infini, donc la mise au point est inutile. Ainsi la chambre est formée
d'un cône rigide reliant à l'objectif le plan d'appui de la surface sensible appelé "fond de
chambre", situé dans la zone de netteté de cet objectif.
Des repères enregistrés sur chaque cliché permettent de reconstituer le pied de l'axe
optique (intersection de l'axe optique et de l'objet photographié (voir figure 3). Ces repères
sont portés par le fond de chambre et sont enregistrés sur le cliché en même temps que le
terrain.
Les chambres utilisent du film souple qui est plaqué sur le fond de chambre par aspiration
au moment de la prise de vue. Les magasins de chambre contiennent jusqu'à 120 m. de film
en 19 ou 24 cm de large.

2-2-2-2 - LES OBJECTIFS


Pour les photographies prises en vue d'application cartographiques on demande à
l'objectif d'avoir :
- un champ^étendu c'est à dire une distance focale courte: on réduit ainsi le coût de la
prise de vue et des opérations photogrammétriques (diminution du nombre de clichés à
manipuler et à équiper)
- une clarté suffisante pour permettre des temps d'exposition courts
- des aberrations réduites pour les besoins de la photogrammétrie et de l'identification
des détails.
- un haut pouvoir résolvant, c'est-à-dire une aptitude à séparer les plus petits détails
possibles.
Les avantages de l'objectif grand angulaire ont pour contrepartie l'importance des angles
morts sur les objets photographiés,
Les objectifs actuels ont un haut pouvoir résolvant, une grande clarté sur les bords, une
distorsion très faible et un chromatisme bien corrigé.

2-2-2-3 - LES OBTURATEURS

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L'obturateur commande la durée de l'exposition de la surface sensible, (le diaphragme


réduit le flux lumineux qui entre dans la chambre)
La durée d'exposition doit être assez courte pour éviter le filé et réduire les vibrations
Toute la surface sensible est exposée en même temps pendant 1/100 à 1/200 seconde.

2-2-2-4 LES FORMATS


Les formats les plus utilisés sont le 23 x 23 cm (9 pouces) mieux adapté pour la
photogrammétrie et le 18 x 18 cm mieux adapté pour le "lecteur de photos".
Exemple :Le format utile est de 22.8x20.2 pour la chambre Wild de focale 152 mm.

2-2-2-5 - LES SUPPORTS DES PHOTOGRAPHIES


2-2-2-5-1 - LES NEGATIFS
Les supports d'émulsions doivent assurer une planéité parfaite et une bonne stabilité
dimensionnelle.
Les plaques de verre étiré ont longtemps seules répondu à ces exigences. Aujourd'hui le
film en polyester garantit une excellente planéité et une bonne stabilité. Les prix de revient
s'en trouve réduit et les poids à transporter aussi.
2-2-2-5-2 - LES POSITIFS
Le support papier à gélatine ou papier bromure, d'un prix de revient très faible, est le plus
employé
Cependant sa fragilité à l'eau et au soleil lui font souvent préférer des supports plastiques
insensibles à l'eau et au soleil mais d'un grain moins fin.
On utilise aussi des papiers mélange en sandwich de plastique et papier. Ces papiers
sont d'un prix plus élevé.
2-2-2-5-3 - LES EMULSIONS
Les supports négatifs situés dans les chambres de prise de vues sont recouverts d'un
couche de produit chimique réactif à la lumière : l'émulsion.
Les émulsions sont pratiquement toujours en noir et blanc.
Les principales caractéristiques des émulsions sont :
- une sensibilité élevée pour obtenir une vitesse d'obturation courte (filé)
- un contraste plus élevé que les émulsions classiques car le sol vu d'avion constitue un
sujet généralement peu contrasté. L'éclairage est très plat, les prises de vues s'effectuant
généralement entre 10h et 14h. Le soleil est proche du zénith.
- leur sensibilité dans le rouge doit être élevée pour deux raisons :
* le sol émet une lumière généralement plus rouge que la lumière du jour, il faut
donc capter au mieux ces radiations
* l'atmosphère diffuse des radiations parasites dans les basses longueurs
d'ondes (ultra- violet, violet, bleu) qui entrent dans l'objectif. Cela diminue les contrastes.
Pour remédier à cela on monte devant l'objectif des filtres dont le rôle est de stopper ces
radiations parasites. Ces filtres ont une coloration jaune-orangé à rouge. L'extrême

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sensibilité au rouge des émulsions permet donc d'utiliser ces filtres sans pertes importantes.
- un grand pouvoir de résolution, c'est-à-dire une grande aptitude à enregistrer les plus
petits détails possibles. Ceci est important pour l'interprétation de la photographie (recherche
d'informations fines) et pour les mesures dimensionnelles qui doivent atteindre une grande
précision.
Les principales émulsions utilisées sont :
-Les émulsions panchromatiques. Ce sont des émulsions noir et blanc sensibles à la
gamme de longueur d'onde comprise entre le rouge et l'ultra violet. Ce sont les plus
couramment utilisées. Elles sont généralement associées à un filtre jaune qui arrête
totalement les radiations de longueur d'onde inférieure à 0,46 u
- Les émulsions sensibles à l'infrarouge. Les émulsions infra-rouges sont habituellement
utilisées pour compléter les renseignements fournis par les émulsions panchromatiques.
Elles sont sensibles aux IR et aux UV que l'on élimine en utilisant un filtre rouge. Le voile
atmosphérique est alors totalement supprimé. L'aspect des photographies IR est déroutant,
très différent de l'impression visuelle.
- Les émulsions pour photographies couleurs. Les photographies couleurs ne sont
réellement intéressantes que si elles sont prises à basse altitude. A plus haute altitude le
voile atmosphérique rend les photographies inintéressantes et l'utilisation de filtres colorés
est impossible.
- Les émulsions "fausses-couleurs" Ces émulsions sont composées de couches
colorées sensibles à des longueurs d'onde différentes, l'une des couches étant sensible au
proche infra-rouge.
Par exemple l'Ektachrome IR Aero est composée de trois couches jaune, pourpre et bleu-
vert respectivement sensibles aux radiations vertes, rouges et infra-rouges. Employée avec
un filtre orange elle permet d'éliminer les inconvénients de la diffusion atmosphérique.

2-2-3 PARTICULARITE DES PHOTOGRAPHIES


AERIENNES
Une photographie aérienne comporte habituellement dans ses marges des
renseignements intéressants pour son classement ou son exploitation : ces renseignements
marginaux inscrits sur le négatif, apparaissent ensuite à chaque tirage positif.
Pour les chambres métriques les repères enregistrés permettent de reconstituer le centre
de la photo pied de l'axe optique et point principal de la perspective (= centre de la
perspective).
- Les renseignement figurants sur les prises de vues d'équipements du territoire sont :
* en haut et àgauchele numéro de la mission correspondant aux numéros
d'identification de la feuille au 1/50000 de la carte de france
Exemple : 1823 pour la feuille de Langeais 1822-1823 pour les feuilles de Tours-Langeais
* en haut à droite le numéro de la photo dans !a mission
* en bas à droite l'indication France et l'année de la prise de vue
* en bas à gauche une lettre majuscule suivie d'un nombre et servant désigner la
focale et le numéro de la chambre utilisée.

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- Les renseignement figurants sur les prises de vues particulières sont •


* en haut a gauche un nombre formé par les deux derniers chiffres de l'année de prise
de vues suivi d'un numéro chronologique d'identification de la mission et de l'indication de
l'échelle de prise de vues
Exemple : 70/2130/140
* en haut à droite le numéro de la photographie dans la mission
* sur la marge de droite sur fond noir, une série de quatre cercles photographiés en
même temps que le fond de chambre représentant de haut en bas les photographies de:
- un niveau à bulle indiquant la verticalité de prise de vue
- une montre donnant l'heure de prise de vue
- un altimètre donnant l'altitude de vol
- un compteur totalisateur de vues, avec le type et le numéro de la chambre de
prise de vues ainsi que la distance focale exprimée en 1/100 de millimètres •
Ces photographie comportent aussi quatre croisillons d]angles dont les distances sont
données par le constructeur et qui permettent de contrôler et mesurer les variations
dimensionnelles des supports.

2-2-4 - LES DIFFERENTES SORTES DE


PHOTOGRAPHIE AERIENNE
On distingue 3 types de prises de vues :
-
-
-

2-2-4-1 LES PHOTOGRAPHIES AERIENNES VERTICALES


On admet qu'une
photographie aérienne est
verticale si l'axe optique de
l'appareil ne s'est pas écarté
de plus de 5 gons de la
verticale. Les aériennes
destinées a l'exploitation
photogrammétrique
répondent toujours à ces
conditions

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2-2-4-2 LES PHOTOGRAPHIES OBLIQUES BASSES

Ce sont les
photographies pour
lesquelles l'axe optique de
l'appareil photographique
s'est écarté de plus de 5
go,s de la verticale mais
pour lesquelles l'horizon
n'apparaît pas.
Elles sont utilisées en
photo-interprétation.

2-2-4-3 •LES PHOTOGRAPHIES OBLIQUES HAUTES OU


PANORAMIQUES
Ce sont les photographie pour lesquelles l'axe optique et la verticale forment un angle
important et sur lesquelles l'horizon est visible.

2-2-5 – ORGANISATION DES PRISE DE VUES


Les différents paramètres définissant une mission de photographie aérienne sont :
- L'échelle
- la hauteur de vol
- le recouvrement entre photos successives
- la dérive
- le filé ou traînée
- le plan de vol

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Les documents produits à la suite d'une mission de prise de vues aérienne sont :
- le tableau d'assemblage
- les photographies aériennes (négatifs et positifs)

2-2-5-1 - L'ECHELLE DES PHOTOGRAPHIES AERIENNES


Elle est choisie en général pour être la plus petite possible pour diminuer le nombre de
clichés, donc le coût de la couverture photographique et son exploitation ultérieure. Il faudra
néanmoins que celle-ci soit utilisable pour l'identification des détails lors de l'exploitation (par
exemple à figurer sur la carte établie par photogrammétrie) et pour satisfaire à la précision
altimérique
Les surfaces couvertes par les photographies varient très vite en fonction de l'échelle
Une photographie de format 18*18 cm à l'échelle du 1/25000 couvre une surface de
- km² tandis que la même photographie à l'échelle du 1/40000 couvre une surface de
km².
e étant l'échelle du cliché, E étant l'échelle du plan il faut déterminer le coefficient K tel que
E = K.e
Les échelles couramment employées sont :
E échelle carte e échelle photo K
1/50000 1/50000 1
1/25000 1/15000 1.2
1/2000 1/8000 3
La qualité des objectifs et des émulsions permettent de prendre, dans certains cas,des
valeurs de K supérieurs à 5.

2-2-5-2 - LA HAUTEUR DE VOL

C'est la distance entre l'avion et le terrain si celui-ci est horizontal ou un plan moyen
horizontal si celui-ci est accidenté
Si f est la distance focale de l'objectif et e l'échelle de la photo : H =f/e

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Exemple : e = 1/17 500 objectif de 210 mm


H=
M=
Cette hauteur de vol sera maintenue sensiblement constante (à quelques mètres près) par
le pilote grâce à un statoscope ou des systèmes radars.
L'altitude de vol elle-même est connue avec peu de précision grâce à un altimètre Nous
reviendrons plus loin sur les recherches en cours pour combiner prise de vues et
positionnement GPS.

2-2-5-3 - LE RECOUVREMENT
2-2-5-3-1 - DEFINITION

L'utilisation systématique de la vision stéréoscopique conduit à rechercher une


organisation telle que tout point du terrain figure sur au moins deux photos
consécutives.
Les recouvrements entre photographies seront limités au mieux pour économiser le
nombre de vues.
Les recouvrements habituels à l'IGN sont de :
– 55a 60% d'un cliché sur le suivant dans une même bande (recouvrement longitudinal)
– 10% d'une bande sur l'autre (recouvrement transversal)

recouvrement longitudinal recouvrement transversal

2-2-5-3-2 CALCUL DE L'INTERVALLE DE PRISE DE VUES DANS

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UNE BANDE

intervalle entre 2 photos d'une même bande

Soit :
- L la dimension du cliché dans le sens du vol
- f la focale de l'objectif
- H la hauteur de vol
- un recouvrement r de 55% = 0.55 (rapport sans unité)
- V la vitesse de l'avion
On cherche t l'intervalle de temps entre deux prises de vues consécutives
AB = Longueur couverte par une photo
On a le rapport AB/L=H/f et donc AB=(H/f)xL
Distance parcourue par l'avion entre 2 photos = O1O2 = AB x (1 - r) ) =
Intervalle de temps entre 2 prises de vue dans la bande = t = O1O2 / V

Et donc t = O1O2 / V=AB x (1-r)/V = (H/f) x L x (1-r)/V t en seconde si la


vitesse est en m/s

Exemple pour une échelle de 1/25000, des photos de 18*18 cm, V = 300 km/h
F = 150 mm, H =1 000 m.

Conversion de la vitesse en m/s. V=

2-2-5-3-3 - CALCUL DE L'INTERVALLE ENTRE DEUX BANDES

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Figure 10 : intervalle entre 2 bandes

Soit rt le recouvrement transversal entre 2 bandes et Ib l'intervale entre ces 2 bandes,


Ibm = NN' = 00' = CC' = (H / f) x L x (1 – rt)
Exemple : Pour des photos de 18 x 18 cm, une focale de 150 mm, une altitude de vole de
1000 m et un rt de 10%
Quel est l'intervale entre deux bandes

2-2-5-3-4 - SURFACE EXPLOITABLE EN STEREOSCOPIE


Reprenons l'exemple ci-dessus :
– échelle des photo =1/25 000,
– dimension des photos =18x18 cm
– recouvrement de 55%
La partie exploitable en stéréoscopie pour un couple de photo consécutive est de:
S=

Si le relief du terrain est


important l'échelle de la photo
variera notablement et la surface
couverte se réduira avec
l'augmentation de l'altitude du sol.

Figure 11 : Influence du relief sur le


recouvrement
Pour calculer les recouvrements indispensables il faudra tenir compte des régions les plus
élevées du terrain
2-2-5-3-5-LES MANQUES

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Ce sont des anomalies dans la couverture photographique provenant d'erreurs de


navigation de déclenchements d'obturateur, de nuages... etc.
Ces manques peuvent être complets ou seulement de recouvrement stéréoscopique.

2-2-5-3-6 - CHOIX DES LIGNES DE VOL

Pour la mise en place des lignes de


vol sur la carte, on doit tenir compte de
la forme du chantier.
Si celle-ci est homogène et bien
proportionnée, on a intérêt à voler face
au vent pour supprimer la dérive (voir ci-
dessous) et ralentir la vitesse de l'avion.
Si la forme est allongée il est
préférable d'orienter les lignes de vol
parallèlement à la grande dimension du
terrain
L'IGN oriente systématiquement ses
lignes de vol est-ouest sauf pour
certaines vallées étroites et encaissées

2-2-5-4 - LA DERIVE
2-2-5-4-1 - DEFINITION
Le vent a pour effet de modifier la route apparente de l'avion, dont l'axe fait un certain
angle avec la direction de sa route réelle.

Figure 14 : dérive de l'avion et des photos aériennes

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La dérive est l'angle correspondant à la différence entre la direction réellement suivie par
l'avion (la route de l'avion) et la direction de l'axe longitudinal de l'avion.

2-2-5-4-2 - CALCUL
Si AV est le vecteur de déplacement propre de l'Avion (dans un air immobile) et V le
vecteur vent
Le vecteur marche de l'avion dans l'air en mouvement sera la somme de ces 2 vecteurs
soit le vecteur MAV.
On appelle :
- C le cap = direction de l'axe longitudinal de l'avion pendant le vol
- R la direction de la route réellement suivie par l'avion
– 5 (delta minuscule) la dérive
Figure 15 : Les différents vecteurs : VUE EN PLAN
Ô=C-R
Unités :

L'axe longitudinal de l'avion reste orienté


suivant le cap : on dit que l'avion se déplace en
crabe.
Pour éviter la disposition en escalier qui
résulterait d'une chambre de prise de vues
parallèle à l'axe de l'avion on fait tourner celle-ci
de l'angle de dérive par rapport à un axe
vertical (c'est à dire dans un plan horizontal) de
façon qu'un des cotés du fond de chambre soit
parallèle à la ligne de vol réelle de l'avion.
Pour ce faire les chambres de prise de vues sont montées sur un cadre de dérive.
La dérive étant fonction du vent (direction et vitesse), elle ne peut être calculée à l'avance
pour une mission photographique donnée et elle peut varier au cours de la prise des vues.
2-2-5-5 - LA VITESSE DE L'AVION
2-2-5-5-1 - DÉFINITION DU FILÉ OU TRAÎNÉE

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Pendant que l'obturateur de l'appareil est ouvert, les points du sol sous l'avion se
déplacent. Ainsi le film n'enregistre pas l'image d'un point fixe mais d'un point mobile, ce qui
a pour conséquence d'altérer la netteté du cliché.

Calcul du filé
Le filé est toujours parallèle à la ligne de vol.
O1O2 est le déplacement de l'avion pendant l'ouverture de l'obturateur.
Sur la photo on n'aura donc pas un point mais un trait de longueur (O1O2 x échelle).

filé en mm= m1m2 = O1O2 *f/H

La longueur du trait de filé ne devra pas être supérieure à un 20eme de mm. (0.05 mm.)

2-2-5-5-2 - CALCUL DE LA VITESSE MAXIMALE DE L'AVION


Pour une vitesse d'obturation donnée, on calcule en fonction de l'échelle du cliché la
vitesse à ne pas dépasser : Soit :
- V la vitesse de l'avion
-t le temps d'ouverture de l'obturateur

Sachant que: Vitesse = Distance parcourue / temps de parcours


Soit V = D/t

Le temps de parcours t à prendre en compte est le temps d'ouverture de l'obturateur. La


distance parcourue D est celle dont la représentation sur le cliché aura pour longueur la
valeur maximale admissible pour le filé, soit : D = filé x e pour une échelle 1/e
V= (filé*e) / Temps d'ouverture

Application :

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Pour une vitesse d'obturation de un 100ème de seconde, on calcule pour différentes


échelle du cliché, la vitesse à ne pas dépasser :

Échelle Vitesse à ne pas dépasser


1/50000
1/25000
1/12000
1/7500
1/2500
Pour les grandes échelles il faudra disposer d'avions lents.
Pour les très grandes échelles, utilisées par exemple pour l'analyse de sites
archéologiques, les photos aériennes verticales sont parfois prises par des appareils photos
embarqués sur des cerfs-volants et commandés à distance.
Exemple : documentation du site des fouilles de Tanis dans la basse vallée du Nil en
Égypte
http://www.diplomatie.gouv.fr/culture/france/archeologie/tanis/index.fr

2-2-5-6-LE PLAN DE VOL


Après avoir fixé l'échelle de la couverture eo pour un certain niveau de référence du terrain
Zo, on en déduit la hauteur de vol au dessus de ce niveau de référence du terrain : Ho = f/eo
(formule vue au § 2-2-5-2)
L'altitude de vol sera Zo = Zo + Ho
On fixera le recouvrement pour l'altitude la plus haute du terrain puis on en déduira la
distance entre deux clichés consécutifs sur une même bande = la base B qui dépend de la
dimension utile des clichés.
Exemple :
On donne :
- Couverture photographique à réaliser au 1 / 50 000
- Région d'altitude moyenne 810 m ; point culminant 1000 m
- format utile des clichés = 18x18 cm
- focale utilisée 125 mm
- recouvrement longitudinal 60% ; transversal 5%
- niveau de référence Zo = 810 m
- vitesse de l'avion 360 km/h
On demande de calculer :
- L'altitude de vol : Z
- la base (distance entre deux clichés consécutifs sur une même bande) : B

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- l'intervalle de temps entre deux prises de vues : t


- la distance entre deux bandes : d
Solutions numériques :
- L'altitude de vol
Hauteur de vol : Ho =

Altitude de vol : Zo =

la base B=

l'intervalle de temps entre deux prises de vues t =

Le taux de recouvrement étant une valeur minimale approchée, l'intervalle de temps entre
2 prises de vue consécutives peuvent arrondis à une valeur inférieure :

la distance entre deux bandes

Cette valeur étant l'écartement maximal entre 2 bandes peut être arrondie à la valeur
inférieure :

Solutions graphiques :
Des abaques permettent de résoudre une partie de ces problèmes. Exemple : Abaque du
service du cadastre (voir document joint)

2-2-6 - DOCUMENTS PRODUITS PAR LA MISSION


PHOTOGRAPHIQUE

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2-2-6-1-LA FICHE DE VOL


Chaque mission fait l'objet d'une fiche de vol donnant des précisions sur les conditions de
prises de vues :
- Date
- heure
- altitude de l'appareil
- nébulosité
- temps de pose
- focale de l'objectif,
- incidents divers...
Ces indications sont utiles pour effectuer certaines mesures sur les photos, comme les
hauteurs d'objets à partir de leur ombre portée ou pour orienter les photographies,

2-2-6-2 • LE TABLEAU D'ASSEMBLAGE


Le tableau d'assemblage d'une mission permet de trouver rapidement les numéros des
photos intéressant une partie de la région couverte par une photographie.
On indique sur les cartes :
- soit les contours approximatifs de chaque photo ou d'une photo sur deux
- soit les positions des verticales des lieux des photos (les nadirs)

2-2-6-3 • LES TIRAGES PHOTOGRAPHIQUES


A partir des négatifs constitués par les supports photos sensibles impressionnés lors de la
prise de vues on réalise par contact et donc sans agrandissement ni réduction, des tirages
positifs.
Les négatifs sont uniques mais on peut en tirer autant de tirages positifs que nécessaire.

2-2-6 - LEXIQUE
Objectif :

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Distance focale ou focale :

Photographie (propriétés) :

Diaphragme :

Obturateur :

Champ photographique :

Distorsions :

Émulsion :

Point principal de la perspective ou centre de la perspective :

Dérive :

Nadir :

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