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Appareil Photographique

Histoire de l'appareil photographique...

Un appareil photographique permet de fixer sur un support l'image d'un objet donné.
Comment fait-il ? Deux problèmes importants se sont posés dans l'Histoire, et ont été résolus à
des périodes très différentes. Premier problème : comment former l'image d'un objet donné ?
Deuxième problème : comment fixer cette image sur un support ?
Très tôt, les hommes ont compris comment former des images à partir d'objets. La
première idée était celle de la chambre noire, découverte il y a bien longtemps, et réellement
adoptée par Léonard de Vinci au XVIème siècle. Son principe est simple : en perçant un trou
minuscule dans une chambre noire, on peut obtenir l'image renversée d'un objet sur un écran
(ou sur une pellicule) situé en aval de la chambre.

Le trou doit être suffisamment petit pour que chacun des points de l'objet soit projeté
sur un seul point du film (un seul rayon lumineux partant d'un point donné de l'objet atteint
l'écran). Si le trou est trop gros, l'image sera floue...

Image nette (trous petit) Image floue (trous grand)

En 1540, Jérôme Cardan ajoute une lentille convergente derrière le petit trou : c'est une
révolution. Non seulement la lentille permet de donner une image claire et nette de l'objet, à un
endroit précis ; mais surtout, l'ouverture peut être alors agrandie pour laisser passer plus de
lumière sans que la netteté en souffre ... Il ne faut pas confondre le principe de la chambre
noire (camera obscura de L. de Vinci) et celui de l'appareil photographique...
Le problème de l'impression de l'image, qui fait appel à des notions de chimie, fut, quant
à lui, beaucoup plus difficile à résoudre. Ce n'est qu'en 1835 que William Henry Fox Talbot
réalise le premier négatif de l'histoire. Quant à la pellicule photo, elle sera réellement

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commercialisée qu'à la fin du XIXème siècle, et continuera d'être perfectionnée jusqu'à
aujourd'hui.
Le premier appareil photo fut commercialisé en Allemagne vers 1925.

Principes optiques de l'appareil photographique

L'appareil photographique comprend, à l'intérieur d'un boîtier étanche à la lumière,


quatre éléments :
- l'objectif, constitué de plusieurs lentilles équivalentes à une lentille convergente, et qui permet
d'obtenir une image de l'objet ;
- le film ou pellicule, qui est le support sur lequel s'imprime l'image de l'objet à photographier ;
- le diaphragme, ouverture circulaire de diamètre réglable, qui permet de limiter l'intensité du
faisceau lumineux entrant dans l'appareil ;
- l'obturateur, qui s'ouvre lorsqu'on prend la photographie. L'ouverture, dont la durée est
réglable, est provoquée par le déclencheur.

Voici une modélisation du fonctionnement de l'appareil photo : la lentille convergente


permet de former l'image de l'objet sur la pellicule sensible, le diaphragme s'ouvre pour laisser
passer la lumière...

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Objectif et distance focale

L'objectif est le système optique à l'avant de l'appareil. Il est composé de lentilles dont
le but est de former une image sur la surface sensible, film ou capteur. Son choix est primordial
car il est responsable de la qualité de la prise de vue. Il peut être fixe ou interchangeable.
Sa caractéristique fondamentale est sa distance focale, qui détermine le grossissement et le
champ de vision observé au travers de l'objectif. Plus précisément, la focale représente la
distance en millimètres séparant le film ou le capteur du centre optique de l'objectif lorsque la
mise au point est faite à l'infini. Plus la focale est courte, donc plus les lentilles sont proches du
plan sur lequel se forme l'image, plus le champ de vision est large. Inversement, plus la focale
est longue, plus le champ de vision est restreint. Un objectif possédant une focale variable est
appelé communément un zoom.

La focale normale, celle qui permet de se rapprocher le plus de la vision humaine, est
déterminée par la diagonale du négatif utilisé : 43mm en 24x36 par exemple. Dans la pratique,
on parle généralement d'un 50mm. Les appareils ayant une distance focale inférieure sont
appelés grands angles, les autres sont des téléobjectifs. La valeur de la longueur focale minimale
et maximale est écrite à l'avant de l'objectif. Ces distances diffèrent totalement entre un appareil
photo argentique et un numérique, puisque la taille du capteur de l'appareil numérique est
relativement restreinte. Les lentilles sont alors très rapprochées du capteur. C'est pour cela qu'on
trouve habituellement la correspondance avec un classique 35 mm qui caractérise les appareils
argentiques.

Diaphragme, obturateur et profondeur de champ

Le diaphragme est un mécanisme présent sur l'objectif, dont le fonctionnement est


semblable à celui de l'iris de notre œil. Composé de fines lamelles qui se chevauchent, il permet
d'ajuster la quantité de lumière traversant l'objectif. Sa valeur est appelée ouverture. Symbolisée
par la lettre "f (nombre f)", elle correspond au rapport du diamètre utile de l'objectif à sa distance
focale (f/D). Les valeurs les plus courantes sont 1 - 1,4 - 2 - 2,8 - 4 - 5,6 - 8 - 11 - 16 ..., la

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quantité de lumière étant divisée par deux à chaque graduation. Donc plus la valeur d'ouverture
est grande, plus le diaphragme est fermé.

L'obturateur peut être situé au centre de l'objectif ou juste devant le film. Il est composé
de lamelles métalliques qui se recouvrent mutuellement, dont le but est de laisser passer la
lumière ou non. Lors de l'appui sur le déclencheur, l'obturateur s'ouvre puis se referme. La durée
durant laquelle il reste ouvert, appelée temps de pose ou vitesse d'obturation (S), peut prendre
les valeurs suivantes, exprimées en seconde : ... 1, 1/2, 1/4, 1/8, 1/15, 1/30, 1/60, 1/125, 1/250,
1/500, ... comme pour l'ouverture, la quantité de lumière reçue à chaque graduation est divisée
par deux.

Paris, place de la Concorde...Un conducteur trop rapide...ou un temps de pose trop long ?

Le couple diaphragme/obturateur permet donc de régler l'exposition, c'est à dire la quantité


de lumière reçue par le film ou le capteur. On parle alors de couple ouverture/vitesse. Les
appareils photo numériques proposent en général quatre modes de réglage de l’exposition :
• Automatique, où la quantité de lumière est dosée par l'appareil
• Priorité à l'ouverture, où l'utilisateur peut régler l'ouverture du diaphragme, l'appareil se
chargeant d'adapter la vitesse d'obturation
• Priorité à la vitesse, l'inverse du précédent, c'est à dire que l'utilisateur choisit la vitesse
d'obturation et que l'appareil règle l'ouverture du diaphragme en fonction.
• Programme, où l'utilisateur peut choisir un des modes prédéfinis parmi sport, intérieur,
nuit, portrait, paysage...

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La profondeur de champ est la distance entre le point le plus rapproché et le point le plus
éloigné dont l'appareil fournit une image nette. Elle n'est pas également répartie de part et
d'autre de la distance de mise au point : elle est deux fois plus étendue à l'arrière qu'à l'avant du
sujet. La profondeur de champ dépend de :
• L’ouverture du diaphragme : plus le diaphragme est fermé et plus la profondeur de
champ est grande (faible éclairage), donc il faut un temps de pose plus grand)
• La focale de l’objectif : plus la focale est courte et plus la profondeur de champ est
grande
• La distance appareil/sujet : plus le sujet est éloigné plus la profondeur de champ est
grande

Une grande ouverture du diaphragme donnera Une petite ouverture du diaphragme


peu de profondeur de champ : le premier plan donnera une grande profondeur de champ :
est net mais le fond de l'image est flou... l'ensemble de l'image est nette ...

Il est à noter que l'image se forme à une distance très précise de la lentille, qui dépend
de la distance objet-lentille et de la distance focale de la lentille. Il est donc nécessaire de régler
la distance lentille-pellicule quand la distance objet -lentille varie : c'est le rôle de la mise au
point (on déplace l'objectif par rapport au film photographique). Si l'objet se rapproche, il faut
augmenter la distance objectif-pellicule.

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Analogie avec l'œil...

L'œil et l'appareil photographique fonctionnent presque de la même façon : l'homme a


recopié la nature...

Principes chimiques de la photographie ...

De la prise de la photo à la contemplation du résultat, les réactions chimiques sont


nombreuses et les conditions opératoires du développement parfois délicates à justifier.
Rappelons seulement que la pellicule, faite d’une gélatine imprégnée de microcristaux
d’halogénure d’argent, est sensible à la lumière. Les molécules de sels argentiques qui sont
réparties uniformément sur la pellicule reçoivent la lumière lors de la prise du cliché et subissent
une réaction chimique qui imprime la pellicule. Ces molécules sont au nombre de 10 millions
au cm2 environ.

Appareil photographique numérique ...

Le principe optique d’un appareil photo numérique est le même que celui d’un appareil
« argentique » à pellicule. La seule différence réside dans le stockage de l'image : dans un
appareil numérique, la pellicule est remplacée par un capteur CCD (chargé de « capter »
l’image) et une mémoire (chargée de « stocker » cette image). Des capteurs de lumière

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remplacent les molécules de sels argentiques. Ceux-ci sont beaucoup moins nombreux au cm²,
2 ou 3 millions maximum aujourd’hui. On parle alors de pixels. Ces capteurs (cellules
photosensibles) reçoivent la lumière après filtrage rouge, vert et bleu. Ceux-ci convertissent
cette lumière en signal électrique analogique qui est numérisé puis stocké dans une mémoire
(carte ou disquette située dans l’appareil).
A qualité optique égale, les appareils photo numériques sont bien plus cher que les
appareils argentiques. Le coût de développement et de stockage est par contre très faible. Entre
autres avantages des appareils numériques : les copies se font sans perte de qualité, quel que
soit le nombre de copies intermédiaires, et l'on peut prendre des vues sans restriction et trier à
posteriori. L'arrivée récente des appareils numériques a bouleversé le marché de la photographie
amateur et professionnelle.

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