Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Un peu de technique
Maîtiser l’exposition au travers des réglages de son appareil photo est un élément essentiel pour la réussite d’une prise de vue. Le ma-
tériel a beau évoluer, il ne sera jamais capable d’analyser la lumière et le sujet de la pdv pour rendre ce que voit l’œil du photographe.
De plus certaines conditions d’éclairage exèdent les capacités d’enregistrement des capteurs, même les plus performants. Enfin, si
le photographe sait utiliser les outils qui sont mis à sa disposition pour capturer au mieux la lumière de la scène qu’il photographie, le
travail de post-production en sera grandement facilité.
Mesure de l’exposition
Pour bien gérer l’exposition à la prise de vue, il faut comprendre le fonctionnement et les limites du système de mesure
de votre appareil photo et maîtriser les différents modes de mesure.
Mesure Multizone
ou Matricielle Mesure Spot
Les trois paramètres fondamentaux de l’exposition sont l’ouverture, la vitesse et la sensibilité. Ces différents para-
mètres induisent certains aspects esthétiques sur les prises de vues : La profondeur de champ et le flou de mouvement.
La PDC dépend de quatre facteurs principaux : Deux exemples de grande et petite profondeur de champ :
ouverture : avec une grande ouverture (f/2.8), la PDC sera petite, l’image 1 a été réalisée avec une grande ouverture (f/2.8) et a une
alors qu’avec une petite ouverture (f/16) la PDC sera grande. petite profondeur de champ
le facteur de grossissement du sujet : si vous utilisez une focale Image 1 : Grande ouverture f/2,8
longue (p.ex. 200mm.) pour obtenir un fort taux de rapproche-
ment de votre sujet, la PDC sera plus faible (par rapport à une
focale courte, p.ex. de 20mm., utilisée pour un faible facteur de
grossissement) ;
distance de mise au point : plus la distance de mise au point
est faible (si le sujet est très proche de l’appareil), plus la PDC est
petite.
la taille du capteur (ou du film) , qui est différent en fonction
des appareils : plus le capteur est petit (p.ex. sur les appareils
compacts numériques), plus la PDC sera grande; en comparai-
son, les appareils reflexs permettent d’avoir une profondeur de
champ plus courte (notamment utile pour réaliser des arrières
plans flous).
Sans entrer dans les détails techniques ni forcément arriver à
une compréhension complète de ces notions, il est vivement
recommandé d’en connaître les bases afin de pouvoir les utiliser
correctement à des fins esthétiques.
L’ouverture est le paramètre crucial qui permet de jouer sur l’image 2 a été réalisée avec une petite ouverture (f/16) et a une
la profondeur de champ grande profondeur de champ
Ainsi, dans les cas où vous n’avez pas de contraintes particu- librée du point de vue de la quantité de lumière. Cette quantité
lières liées à l’ouverture (pour la luminosité ou la PDC), mieux de lumière dépend des deux paramètres suivants :
vaut utiliser une ouverture intermédiaire (f/5.6, f/8 ou f/11) afin
d’obtenir une meilleure qualité d’image. la vitesse de l’obturateur. L’obturateur est une sorte de rideau
devant le capteur ou le film de l’appareil photo, rideau qui se
«lève» plus ou moins longtemps, déterminant ainsi la vitesse
Explications sur les bases de la vitesse
d’exposition ou temps de pose. En d’autre termes, la vitesse
La vitesse de l’obturateur ou temps de pose est un des trois pa- détermine combien de temps la surface sensible de l’appareil
ramètres importants (avec l’ouverture et la sensibilité) qui per- photo (qui enregistre l’image) va être soumise à la lumière.
mettent de gérer l’exposition. l’ouverture du diaphragme de l’objectif. Le diaphragme est
La vitesse ou temps de pose correspond à la durée pendant la- constitué de plusieurs lamelles en métal qui, ensemble, consti-
quelle la surface sensible de l’appareil (film argentique ou cap- tuent une ouverture circulaire dans l’objectif. L’ouverture cor-
teur numérique) est exposée à la lumière lors de la prise d’une respond ainsi à la taille du trou par lequel va passer la lumière
photo, c’est-à-dire la durée pendant laquelle l’obturateur reste pour être enregistrée par l’appareil ; une grande ouverture cor-
ouvert (l’obturateur étant un rideau placé entre la surface sen- respond à un grand trou qui laisse passer beaucoup de lumière,
LPhi http://chrisphil.free.fr 7 Club Photo du Lycée Sud-Médoc (toute reproduction interdite)
sible de l’appareil et l’objectif). et une petite ouverture à un petit trou qui en laisse passer peu.
(L’ouverture du diaphragme a également un impact important
sur la profondeur de champ.)
Trois exemples de vitesse
Ainsi, pour qu’une photo soit bien exposée, il faut choisir une
La vitesse s’exprime généralement en secondes ou fractions de certaine combinaison vitesse/ouverture qui soit appropriée à la
seconde : luminosité de la scène que l’on veut photographier. Par exemple,
pour une scène avec très peu de lumière on choisira plutôt une
un long temps de pose (ou vitesse lente), p. ex. 1 seconde,
grande ouverture et un temps de pose long.
permet d’exposer longtemps la surface sensible de l’appareil
(film argentique ou capteur numérique), ce qui est utile pour les
scènes peu lumineuses (permet d’éviter la sous-exposition) ;
un court temps de pose (ou vitesse rapide), p. ex. 1/1000 de se-
conde, permet d’exposer très peu de temps la surface sensible
de l’appareil, ce qui est utile pour les scènes très lumineuses
(permet d’éviter la sur-exposition).
Quand on double le temps de pose (p. ex de 1/4 s. à 1/2 s.),
on double la durée de l’exposition et par conséquent on double
la quantité de lumière que la surface sensible de l’appareil va
recevoir.
la sensibilité du film ou du capteur.
C'est le troisième paramètre qui a une influence sur l’exposition : En photo numérique, la sensibilité peut être changée d’une pho-
to à l’autre (en photo argentique chaque film à une sensibilité
La sensibilité indique si le film (argentique) ou le capteur
donné ; une fois le film dans l’appareil, impossible de changer
(numérique) aura besoin de beaucoup ou peu de lumière pour
la sensibilité).
être correctement exposé. Un film ou un capteur est dit sensible
s’il a besoin de peu de lumière pour être correctement exposé. A Au-delà des considération liée à l’exposition, la sensibilité a un
l’inverse, un film ou un capteur est dit peu sensible s’il a besoin impact important sur la qualité de l’image : le fait d’augmenter
de beaucoup de lumière pour être correctement exposé. Notez l’indice ISO a pour conséquence d’augmenter le grain (argen-
que sur les appareils numérique la sensibilité peut être modifiée tique) ou le bruit (numérique). Concrètement, ceci se traduit par
à loisir, d’une image à l’autre, selon les besoins et la quantité de l’apparition de gros grains de sels d’argent ou de plusieurs pixels
lumière disponible (ce qui n’est pas le cas avec les films argen- parasites nuisant à la qualité/précision de l’image.
tiques, qui ont une sensibilité donnée).
Il faudra donc y réfléchir à deux fois avant de choisir une très
A l’heure actuelle, tous les appareils numériques contiennent haute sensibilité pour utiliser une vitesse rapide ou une petite
une cellule intégrée qui permet de mesurer la quantité de lu- ouverture...
mière perçue par l’appareil (soit la luminance, en terme phy-
Sur les appareil compacts numériques, le bruit est déjà très éle-
sique, ou la luminosité, en terme de perception humaine). On
vé à partir de 400 ISO. Sur les appareils numériques reflex ré-
peut donc, jusqu’à un certain point, s’en remettre aux automa-
cents on peut utiliser une sensibilité élevée (p. ex. 1600 ISO) sans
tismes de l’appareil et le laisser régler les paramètres vitesse,
que la qualité d’image soit trop diminuée.
ouverture, et sensibilité en sorte d’obtenir une exposition cor-
recte. Toutefois, en faisant cela, on ne contrôle pas les choix
fait par l’appareil – choix qui ont, à bien des égards, une grande La sensibilité en pratique
importance sur le rendu final de la photo. qui peuvent biaiser la
En règle générale, pour bénéficier de la meilleure qualité
mesure automatique de l’appareil et par conséquent mener à
d’image possible, on cherchera plutôt à utiliser une basse sen-
une mauvaise exposition.
sibilité, voire la plus basse possible (entre 50 et 200 ISO). Ceci ne
En général, par défaut, l’appareil calcule l’exposition en sorte que pose en général aucun problème pour les situations courantes
l’ensemble de l’image soit représenté avec une majorité de tons à la lumière du jour (même par temps nuageux). Ainsi, par dé-
gris moyens (on parle ici de la luminosité moyenne, quelque soit faut, à l’extérieur il est préférable de régler la sensibilité sur 100
la couleur) et avec une minorité de tons très clairs (blancs) et ou 200 ISO.
très foncés (noirs). Si vous gardez cette mesure moyenne, votre
Néanmoins, il existe de nombreux cas où on peut être amené à
photo sera correctement exposée si elle contient une majorité
utiliser une sensibilité plus élevée :
de tons gris moyens, et une minorité de tons très clairs et très
foncés. C’est souvent le cas, mais parfois il est préférable de si vous disposez de très peu de lumière : dans ce cas, avant
mesurer plus précisément la lumière à un endroit spécifique de d’augmenter la sensibilité, utilisez d’abord la plus grande ouver-
la scène à photographier. ture possible et/ou la vitesse la plus lente possible ;
si vous voulez utiliser une vitesse très rapide : dans ce cas uti-
Explications sur les bases de la sensibilité lisez en priorité une plus grande ouverture pour compenser la
perte de lumière liée au temps de pose plus court ;
La sensibilité est un des trois paramètres importants (avec la
vitesse et l’ouverture) qui permettent de gérer l’exposition. si vous avez besoin d’une très petite ouverture (notamment
pour obtenir une grande profondeur de champ) : dans ce cas
La sensibilité (du film argentique ou du capteur numérique) fait Sujet en mouvement rapide : du mouvement figé au filé, qui suggère le mouvement
cherchez d’abord à utiliser la vitesse la plus lente possible
référence à la quantité de lumière requise pour exposer correc-
(éventuellement à l’aide d’un pied ou autre support pour stabi-
tement la photo.
liser l’appareil).
La sensibilité s’exprime en indice ISO, variant généralement
Pensez que vousf/2,8pouvez
f/2 ; 1/4000 s ; 100 ISO
aussi augmenter
; 1/2000 s ; 100 ISO f/4 ; 1/1000 s ; 100 ISO
la quantité de lu-
f/5,6 ; 1/500 s ; 100 ISO
entre 50 et 6400 :
mière, en attendant un moment plus ensoleillé, en vous rappro-
un grand indice ISO (p. ex. 3200) représente une haute sensi- chant d’une fenêtre ou encore en utilisant un flash
bilité (peu de lumière sera requise pour exposer correctement la
Enf/8bref, pour limiter la perte de qualité liée à la haute sensibilité,
photo la photo), ce qui est utile pour les scènes peu lumineuses ; 1/250 s ; 100 ISO f/11 ; 1/125 s ; 100 ISO f/16 ; 1/60 s ; 100 ISO f/22 ; 1/30 s ; 100 ISO
n’augmenter les ISO que si vous n’avez pas le choix !
(permet d’éviter la sous-exposition) ; Montée du bruit numérique avec la sensibilité (extraits d’image) :
un petit indice ISO (p. ex. 100) représente une basse sensibilité
(beaucoup de lumière sera requise pour exposer correctement
la photo), ce qui est utile pour les scènes très lumineuses (per-
met d’éviter la sur-exposition).
Quand on double l’indice ISO (p. ex. de 50 à 100), on diminue f/4,8 ; 1/15 s f/4,8 ; 1/30 s f/4,8 ; 1/60 s f/4,8 ; 1/125 s f/4,8 ; 1/250 s f/4,8 ; 1/500 s
de moitié la quantité de lumière nécessaire pour exposer cor- 100 ISO 200 ISO 400 ISO 800 ISO 1600 ISO 3200 ISO
une ouverture deux fois plus petite ou une vitesse deux fois plus pour diminuer le bruit ISO présent dans une image.
rapide).
L’exposition est, avec la composition et la gestion de la lumière,
une notion fondamentale en photographie.