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L’ appareil photo

Un peu de technique
Maîtiser l’exposition au travers des réglages de son appareil photo est un élément essentiel pour la réussite d’une prise de vue. Le ma-
tériel a beau évoluer, il ne sera jamais capable d’analyser la lumière et le sujet de la pdv pour rendre ce que voit l’œil du photographe.
De plus certaines conditions d’éclairage exèdent les capacités d’enregistrement des capteurs, même les plus performants. Enfin, si
le photographe sait utiliser les outils qui sont mis à sa disposition pour capturer au mieux la lumière de la scène qu’il photographie, le
travail de post-production en sera grandement facilité.

Le Capteur : explication technique


La surface du capteur de votre appareil est constitué de millions Par comparaison le jpg n’offre que 256 nuances par couche avec
de cellules photo-sensibles (photosites) disposées en damier un codage sur 8 bits.
correspondant aux pixels de votre image (si vous grossissez
On comprend donc que le format RAW est largement supérieur
à l’extrème une image dans photoshop vous pouvez avoir une
au jpg, surtout pour la retouche d’image. Choisir le format RAW
idée de ce damier).
donne accès à un formidable potentiel pour ce qui est de l’amé-
lioration de vos photos.

Chaque photosite est en fait un trou percé dans la surface du


capteur, recouvert par une micro-lentille (qui sert à faire conver-
ger les rayons lumineux au fond du trou où se trouve placée
une photodiode). Les photodiodes (cellules photovoltaïques qui
mesurent l’intensité de la lumière et sa couleur) enregistrent
les photons qui leur parviennent et les transforment en charge
électrique. Pour restituer la couleur, chaque cellule photosen-
sible possède 3 filtres : un rouge, un bleu et un vert, chaque
filtre n’étant réceptif qu’à une seule coordonnée pour pouvoir
capter une couleur. Plus le photosite est étroit et moins de lu-
mière arrive au fond du trou. Donc moins d’informations et plus
de parasites (bruit). C’est le problème des capteurs minuscules
ou du trop grand nombre de photosites répartis sur une surface
donnée. Un grand capteur avec une résolution peu élevée aura
un meilleur rendement qu’un petit avec énormément de pixels.
La charge électrique emmagasinée par les photodiodes subit
divers traitements dans les circuits électroniques de votre ap-
pareil (notamment pour réduire le bruit) pour être convertie en
signal numérique qui est un ensemble de données brutes qui
constituent le fichier RAW (qui n’est pas encore une image). Ce
fichier sera ensuite traité par le processeur de votre appareil
pour fournir une image au format bitmap (jpeg ou tiff) ou par un
logiciel de dématriçage (lightroom…) qui vous permettra de «dé-
velopper» l’image selon vos goûts sur votre ordinateur. Le signal
est en général codé sur 12 bits pour les appareils d’entrée de
gamme, et de 14 bits pour les experts ou pro. 12 bits correspon-
dant à 4096 nuances pour chaque couches RVB contre 16384
nuances par couche RVB pour le codage en 14 bits.
Sensibilité Plage Dynamique
Le capteur de votre appareil photo a une sensibilité unique Contrairement à l’œil humain le capteur n’est pas cas capable
généralement comprise entre 100 et 150 ISO. Pourtant les de capter la lumière de façon progressive et les tonalités ex-
constructeurs nous laissent croire que l’on peut la facilement trèmes lui échappent. Donc il faut toujours garder à l’esprit que
la faire varier. Par exemple en augmentant la sensibilité de votre le capteur a des faiblesses qui ne lui permettent pas de restituer
appareil de 200 à 400 ISO vous pourrez réduire le temps de pose tout ce que votre œil perçoit de la scène photographiée.
de moitié tout en conservant la même exposition. C’est à dire
C’est là que le RAW vient au secours de l’exposition en permet-
que votre appareil a réussi à enregistrer une image bien exposée
tant de retrouver les valeurs extrèmes qui auraient disparu dans
alors que 2 fois moins de lumière est arrivée sur le capteur. En
le jpg produit par l’appareil photo. Car vu son faible potentiel de
fait c’est le signal qui a été amplifié, comme lorsque l’on monte
correction le jpg vous dépossède du contrôle de votre image.
le volume sur une chaine Hi-Fi, et du coup toutes les petites
Donc si votre appareil vous propose un format RAW vous avec
erreurs (le bruit) vont être aussi amplifiées. Les zones les plus
tout intérêt à le sélectionner.
touchées sont celles où la lumière est la plus faible, c’est la que
le bruit se mèle à un très petit nombre de photons (il y a plus de
parasites que d’informations).

Mesure de l’exposition

Pour bien gérer l’exposition à la prise de vue, il faut comprendre le fonctionnement et les limites du système de mesure
de votre appareil photo et maîtriser les différents modes de mesure.

Indice de luminosité Mesure Pondérée Centrale


Ce que nos yeux perçoivent lorsque une source lumineuse
l’éclaire se nomme la luminance. C’est la partie eclairée ré- En mode de mesure pondéré centrale, la cellule de l’appareil
fléchie par la scène que l’on regarde. Pour faire simple l’unité de photo tient compte principalement du centre de l’image pour
mesure de cette lumière réfléchie est l’indice de luminosité : IL. évaluer la quantité de lumière disponible. Cette zone centrale
est, sur certains appareils, flexible en taille (voir votre manuel ou
Par convention la valeur IL = 0 représente un temps de pose de
votre menu). Le même principe de calcul moyen est d’applica-
1 seconde à l’ouverture f1 a une sensibilité de 100 ISO. Sa pro-
tion, mais sur une zone plus petite.
gression est logarithmique : il augmente d’une unité lorsque la
luminosité de la scène est multipliée par 2.

Les modes de mesure


Les appareils photo proposent généralement 3 modes de me-
sure d’exposition : la mesure multizone, la mesure pondérée
centrale et la mesure spot. Toutes ces différentes mesures
tendent à faire une moyennne et à ramener l’exposition vers un
gris à 50%.

Mesure Multizone
ou Matricielle Mesure Spot

En mode de mesure matricielle, la cellule de l’appareil photo


En mode de mesure spot, la cellule de l’appareil photo tient
tient compte de l’ensemble de l’image pour évaluer la quantité
compte uniquement d’une toute petite partie de l’image.
de lumière disponible et fait une moyenne.
Il s’agit donc d’un mesure ultra confinée et la sélection du point
Cette moyenne n’est pas faite par rapport à la surface qu’occupe
de mesure (d’où son nom : mesure spot) va déterminer de ma-
telle zone lumineuse ou telle zone d’ombre mais bien par rap-
nière significative l’exposition globale de l’image.
port à l’intensité de lumière reçue par chaque capteur de cette
cellule. Au plus il y a de capteurs, au mieux c’est, et cela dé-
pend du niveau hiérarchique de votre appareil dans la gamme
de votre constructeur favori.
Les paramètres d’exposition

Les trois paramètres fondamentaux de l’exposition sont l’ouverture, la vitesse et la sensibilité. Ces différents para-
mètres induisent certains aspects esthétiques sur les prises de vues : La profondeur de champ et le flou de mouvement.

La notion de profondeur de champ La mise au point (MAP)


Quel est l’intérêt de pouvoir faire varier la quantité de lumière La profondeur de champ (PDC)
en jouant avec le diaphragme, pourquoi ne pas l’ouvrir au maxi- En ce qui concerne les méthodes de mise au point, on peut
mum? La réponse est technique et esthétique : on peut grâce schématiquement en distinguer quatre types :
au diaphragme moduler la profondeur de champ. C’est la dis-
tance entre le premier et le dernier plan net d’une image. Cette manuel : on règle la mise au point soi même, à la main, grâce à
valeur ne dépend pas seulement du diaph. mais aussi de la fo- la bague prévue à cet effet sur l’objectif ;
cale de l’objectif et de l’éloignement du sujet sur lequel on aura autofocus tout automatique : l’appareil règle automatique-
fait la mise au point. La zone de netteté situe devant le sujet et ment la mise au point sur ce qui se trouve au centre de l’image
surtout derrière. ou sur le sujet le plus proche de l’appareil ;
La taille du capteur joue aussi sur la profondeur de champ, les zone sélective de mise au point : on peut choisir une zone
bridges ou le compacts offrent une PdC quasi infinie même à la ou un point (dans le cadran du viseur) où la mise au point sera
pleine ouverture de leur zoom. En cause leur petit capteur qui ­automatiquement effectuée ;
imposent de très courtes focales, car il faut savoir que plus la
focale est courte plus la PdF est importante. autofocus dynamique : utile pour les sujets en mouvement,
l’autofocus dynamique s’ajuste en permanence aux mouve-
ments du sujet. L’autofocus dynamique est une option de l’auto-
focus ; il s’oppose à l’autofocus statique, qui fait la mise au point
quand on appuie à mi-course sur le déclencheur et ne change
pas même si le photographe ou le sujet se déplace

La zone de mise au point (MAP) dans l’image


Une fois que l’on a choisi une de ces différentes méthodes,
il faut décider où placer la zone de mise au point (MAP) dans
l’image. Ceci est important, car la MAP va automatiquement at-
tirer le regard du spectateur. C’est donc le meilleur moyen pour
mettre en évidence quelque chose dans l’image ; dans ce sens,
la MAP est étroitement liée à la composition, aux choix liés à
l’emplacement du sujet dans le cadre, et au sens que l’on veut
donner à l’image.

La taille de la zone de netteté


ou profondeur de champ (PDC)
Enfin, reste la taille de la zone de netteté ou profondeur de
champ (PDC). La PDC représentent la profondeur de la zone de
netteté, c’est-à-dire l’étendue des différents plan qui seront
nets. On dit que la PDC est longue ou grande lorsque que de
nombreux plan différents de la photo sont nets. A l’inverse, on
dit que la PDC est courte ou petite lorsque que très peu de plans
de la photo sont nets.

Gérer l’ouverture du diaphragme


C’est le diaphragme qui est le principal outil de la gestion de la
profondeur de champ.
Elle augmente lorsque l’ouverture se réduit.
L’ouverture maximale caractérise votre objectif
par ex. 50mm f/2,8
50mm étant la focale et 2,8 la plus grande ouverture.
Pour un zoom on rencontre souvent 18-200mm f/3,5-6,3
ce qui signifie que pour la focale 18mm il ouvre à 3,5 et pour la
focale 200mm il ouvre à 6,3.

Les nombres d’ouvertures ont été normalisés


La zone de netteté - Mise au point et profondeur de champ

La PDC dépend de quatre facteurs principaux : Deux exemples de grande et petite profondeur de champ :
ouverture : avec une grande ouverture (f/2.8), la PDC sera petite, l’image 1 a été réalisée avec une grande ouverture (f/2.8) et a une
alors qu’avec une petite ouverture (f/16) la PDC sera grande. petite profondeur de champ
le facteur de grossissement du sujet : si vous utilisez une focale Image 1 : Grande ouverture f/2,8
longue (p.ex. 200mm.) pour obtenir un fort taux de rapproche-
ment de votre sujet, la PDC sera plus faible (par rapport à une
focale courte, p.ex. de 20mm., utilisée pour un faible facteur de
­grossissement) ;
distance de mise au point : plus la distance de mise au point
est faible (si le sujet est très proche de l’appareil), plus la PDC est
petite.
la taille du capteur (ou du film) , qui est différent en fonction
des appareils : plus le capteur est petit (p.ex. sur les appareils
compacts numériques), plus la PDC sera grande; en comparai-
son, les appareils reflexs permettent d’avoir une profondeur de
champ plus courte (notamment utile pour réaliser des arrières
plans flous).
Sans entrer dans les détails techniques ni forcément arriver à
une compréhension complète de ces notions, il est vivement
­recommandé d’en connaître les bases afin de pouvoir les utiliser
correctement à des fins esthétiques.

L’ouverture est le paramètre crucial qui permet de jouer sur l’image 2 a été réalisée avec une petite ouverture (f/16) et a une
la profondeur de champ grande profondeur de champ

L’ouverture du diaphragme est un des trois paramètres impor-


tants (avec la vitesse et la sensibilité) qui permettent de gérer
l’exposition. Image 2 : Petite ouverture f/16

L’ouverture correspond à taille de la surface qui va laisser passer


lalumière à travers l’objectif pendant l’exposition (un trou formé
par des lamelles en métal, et dont la taille peut être changée).
L’ouverture est exprimée, par convention, à l’aide de valeur f/, où :
une petite valeur f/ (p.ex. f/2.8) correspond à une grande ouver-
ture laissant entrer beaucoup de lumière, ce qui est utile pour
les scènes peu lumineuses (permet d’éviter la sous-exposition) ;
inversement, une grande valeur f/ (p. ex. f/16) correspond à une
petite ouverture laissant entrer peu de lumière, ce qui est utile
pour les scènes très lumineuses (permet d’éviter la sur-exposi-
tion).
Les valeurs d’ouverture les plus courantes sont :
f/1,4 ; f/2 ; f/2,8 ; f/4 ; f/5,6 ; f/8 ; f/11 ; f/16 ; f/22 ; f/32.
La proportion, inverse, qui régit les liens entre les valeurs est la
suivante : si on ferme le diaphragme d’une valeur f/ (p.ex. de f/2.8
à f/4), on diminue de moitié la taille du trou de l’ouverture, par
conséquent on diminue de moitié la quantité de lumière que la
surface sensible de l’appareil va recevoir.
L’ouverture en pratique
En général, il y a deux principales raisons qui nous motivent à Au-delà des considération liée à l’exposition, la vitesse a des
changer l’ouverture : conséquences sur le rendu ou l’esthétique de la photo, en
particulier sur la netteté. En effet, une vitesse rapide telle que
modifier la quantité de lumière qui passe dans l’objectif (p. ex.
1/1000 s. a pour conséquence de figer le sujet, de le rendre net
ouvrir le diaphragme au maximum pour laisser passer plus de
même s’il est en mouvement. Une vitesse lente telle que 1 s.
lumière afin de pouvoir utiliser une vitesse rapide) ;
provoque du flou, si l’appareil ou le sujet est mobile. En jouant
modifier la PDC (p. ex. fermer au maximum le diaphragme pour ainsi sur la vitesse de l’obturateur de l’appareil photo, par ­rapport
que tous les plans de la photo soient nets). à la vitesse et aux déplacements du sujet, on peut obtenir de
nombreux effets pour représenter le mouvement sur une pho-
Or, l’un ne va jamais sans l’autre : si vous ouvrez pour laisser
tographie
passer plus de lumière, vous diminuez aussi la PDC ; si vous fer-
mez pour augmenter la PDC, vous diminuez la quantité de lu- Sujet en mouvement rapide : du mouvement figé au filé, qui suggère le mouvement

mière qui passe à travers l’objectif...


Ainsi, comme souvent, il faudra décider quelle est votre priorité
et modifier d’autres paramètres (le plus souvent la vitesse ou la f/2 ; 1/4000 s ; 100 ISO f/2,8 ; 1/2000 s ; 100 ISO f/4 ; 1/1000 s ; 100 ISO f/5,6 ; 1/500 s ; 100 ISO
sensibilité) afin d’obtenir ce que vous voulez.
Enfin, notons que l’ouverture a également un léger impact sur
les performances optiques de l’objectif ; les ouvertures ex-
trêmes provoquent des aberations optiques plus marquées. f/8 ; 1/250 s ; 100 ISO f/11 ; 1/125 s ; 100 ISO f/16 ; 1/60 s ; 100 ISO f/22 ; 1/30 s ; 100 ISO

Concrètement et en résumé : Montée du bruit numérique avec la sensibilité (extraits d’image) :


Avant de nous pencher sur la manière d’obtenir une photo cor-
Les très grandes ouverture (en deçà de f/5.6, f/4 ou f/2.8, selon rectement exposée, voyons déjà ce que signifie «une photo
la qualité de l’objectif) provoquent en général du vignettage (les correctement exposé». En fait, c’est bien simple : une photo
coins de l’image sont plus sombres que le centre) ; correctement exposée est obtenue lorsque la surface sensible
Les très petites ouvertures (au-delà de f/16, pour n’importe quel l’appareil photo (le film argentique ou le capteur numérique) a
objectif) provoque de la diffraction (phénomène optique qui reçu une quantité
f/4,8 ; 1/15 s f/4,8 ; 1/30 s
de lumière
f/4,8 ; 1/60 s
appropriée
f/4,8 ; 1/125 s
par rapport àf/4,8la; 1/500
f/4,8 ; 1/250 s
lumi-
s

mène à une moindre netteté/qualité d’image). nosité 100 ISO


de la scène 200 ISO
que l’on 400 ISO
a photographiée.
800 ISO
Concrètement,
1600 ISO 3200 ISO
la
photo
NB : toutes se sera donc
ces illustrations sont aussini trop
visibles ici :claire, ni trop sombre, mais bien équi-
http://chrisphil.free.fr/LPhi/index.php?/category/130

Ainsi, dans les cas où vous n’avez pas de contraintes particu- librée du point de vue de la quantité de lumière. Cette quantité
lières liées à l’ouverture (pour la luminosité ou la PDC), mieux de lumière dépend des deux paramètres suivants :
vaut utiliser une ouverture intermédiaire (f/5.6, f/8 ou f/11) afin
d’obtenir une meilleure qualité d’image. la vitesse de l’obturateur. L’obturateur est une sorte de rideau
devant le capteur ou le film de l’appareil photo, rideau qui se
«lève» plus ou moins longtemps, déterminant ainsi la vitesse
Explications sur les bases de la vitesse
d’exposition ou temps de pose. En d’autre termes, la vitesse
La vitesse de l’obturateur ou temps de pose est un des trois pa- détermine combien de temps la surface sensible de l’appareil
ramètres importants (avec l’ouverture et la sensibilité) qui per- photo (qui enregistre l’image) va être soumise à la lumière.
mettent de gérer l’exposition. l’ouverture du diaphragme de l’objectif. Le diaphragme est
La vitesse ou temps de pose correspond à la durée pendant la- constitué de plusieurs lamelles en métal qui, ensemble, consti-
quelle la surface sensible de l’appareil (film argentique ou cap- tuent une ouverture circulaire dans l’objectif. L’ouverture cor-
teur numérique) est exposée à la lumière lors de la prise d’une respond ainsi à la taille du trou par lequel va passer la lumière
photo, c’est-à-dire la durée pendant laquelle l’obturateur reste pour être enregistrée par l’appareil ; une grande ouverture cor-
ouvert (l’obturateur étant un rideau placé entre la surface sen- respond à un grand trou qui laisse passer beaucoup de lumière,
LPhi http://chrisphil.free.fr 7 Club Photo du Lycée Sud-Médoc (toute reproduction interdite)

sible de l’appareil et l’objectif). et une petite ouverture à un petit trou qui en laisse passer peu.
(L’ouverture du diaphragme a également un impact important
sur la profondeur de champ.)
Trois exemples de vitesse
Ainsi, pour qu’une photo soit bien exposée, il faut choisir une
La vitesse s’exprime généralement en secondes ou fractions de certaine combinaison vitesse/ouverture qui soit appropriée à la
seconde : luminosité de la scène que l’on veut photographier. Par exemple,
pour une scène avec très peu de lumière on choisira plutôt une
un long temps de pose (ou vitesse lente), p. ex. 1 seconde,
grande ouverture et un temps de pose long.
permet d’exposer longtemps la surface sensible de l’appareil
(film argentique ou capteur numérique), ce qui est utile pour les
scènes peu lumineuses (permet d’éviter la sous-exposition) ;
un court temps de pose (ou vitesse rapide), p. ex. 1/1000 de se-
conde, permet d’exposer très peu de temps la surface sensible
de l’appareil, ce qui est utile pour les scènes très lumineuses
(permet d’éviter la sur-exposition).
Quand on double le temps de pose (p. ex de 1/4 s. à 1/2 s.),
on double la durée de l’exposition et par conséquent on double
la quantité de lumière que la surface sensible de l’appareil va
recevoir.
la sensibilité du film ou du capteur.
C'est le troisième paramètre qui a une influence sur l’exposition : En photo numérique, la sensibilité peut être changée d’une pho-
to à l’autre (en photo argentique chaque film à une sensibilité
La sensibilité indique si le film (argentique) ou le capteur
donné ; une fois le film dans l’appareil, impossible de changer
­(numérique) aura besoin de beaucoup ou peu de lumière pour
la sensibilité).
être correctement exposé. Un film ou un capteur est dit sensible
s’il a besoin de peu de lumière pour être correctement exposé. A Au-delà des considération liée à l’exposition, la sensibilité a un
l’inverse, un film ou un capteur est dit peu sensible s’il a besoin impact important sur la qualité de l’image : le fait d’augmenter
de beaucoup de lumière pour être correctement exposé. Notez l’indice ISO a pour conséquence d’augmenter le grain (argen-
que sur les appareils numérique la sensibilité peut être modifiée tique) ou le bruit (numérique). Concrètement, ceci se traduit par
à loisir, d’une image à l’autre, selon les besoins et la quantité de l’apparition de gros grains de sels d’argent ou de plusieurs pixels
lumière disponible (ce qui n’est pas le cas avec les films argen- parasites nuisant à la qualité/précision de l’image.
tiques, qui ont une sensibilité donnée).
Il faudra donc y réfléchir à deux fois avant de choisir une très
A l’heure actuelle, tous les appareils numériques contiennent haute sensibilité pour utiliser une vitesse rapide ou une petite
une cellule intégrée qui permet de mesurer la quantité de lu- ouverture...
mière perçue par l’appareil (soit la luminance, en terme phy-
Sur les appareil compacts numériques, le bruit est déjà très éle-
sique, ou la luminosité, en terme de perception humaine). On
vé à partir de 400 ISO. Sur les appareils numériques reflex ré-
peut donc, jusqu’à un certain point, s’en remettre aux automa-
cents on peut utiliser une sensibilité élevée (p. ex. 1600 ISO) sans
tismes de l’appareil et le laisser régler les paramètres vitesse,
que la qualité d’image soit trop diminuée.
ouverture, et sensibilité en sorte d’obtenir une exposition cor-
recte. Toutefois, en faisant cela, on ne contrôle pas les choix
fait par l’appareil – choix qui ont, à bien des égards, une grande La sensibilité en pratique
importance sur le rendu final de la photo. qui peuvent biaiser la
En règle générale, pour bénéficier de la meilleure qualité
mesure automatique de l’appareil et par conséquent mener à
d’image possible, on cherchera plutôt à utiliser une basse sen-
une mauvaise exposition.
sibilité, voire la plus basse possible (entre 50 et 200 ISO). Ceci ne
En général, par défaut, l’appareil calcule l’exposition en sorte que pose en général aucun problème pour les situations courantes
l’ensemble de l’image soit représenté avec une majorité de tons à la lumière du jour (même par temps nuageux). Ainsi, par dé-
gris moyens (on parle ici de la luminosité moyenne, quelque soit faut, à l’extérieur il est préférable de régler la sensibilité sur 100
la couleur) et avec une minorité de tons très clairs (blancs) et ou 200 ISO.
très foncés (noirs). Si vous gardez cette mesure moyenne, votre
Néanmoins, il existe de nombreux cas où on peut être amené à
photo sera correctement exposée si elle contient une majorité
utiliser une sensibilité plus élevée :
de tons gris moyens, et une minorité de tons très clairs et très
foncés. C’est souvent le cas, mais parfois il est préférable de si vous disposez de très peu de lumière : dans ce cas, avant
mesurer plus précisément la lumière à un endroit spécifique de d’augmenter la sensibilité, utilisez d’abord la plus grande ouver-
la scène à photographier. ture possible et/ou la vitesse la plus lente possible ;
si vous voulez utiliser une vitesse très rapide : dans ce cas uti-
Explications sur les bases de la sensibilité lisez en priorité une plus grande ouverture pour compenser la
perte de lumière liée au temps de pose plus court ;
La sensibilité est un des trois paramètres importants (avec la
vitesse et l’ouverture) qui permettent de gérer l’exposition. si vous avez besoin d’une très petite ouverture (notamment
pour obtenir une grande profondeur de champ) : dans ce cas
La sensibilité (du film argentique ou du capteur numérique) fait Sujet en mouvement rapide : du mouvement figé au filé, qui suggère le mouvement
cherchez d’abord à utiliser la vitesse la plus lente possible
référence à la quantité de lumière requise pour exposer correc-
(éventuellement à l’aide d’un pied ou autre support pour stabi-
tement la photo.
liser l’appareil).
La sensibilité s’exprime en indice ISO, variant généralement
Pensez que vousf/2,8pouvez
f/2 ; 1/4000 s ; 100 ISO
aussi augmenter
; 1/2000 s ; 100 ISO f/4 ; 1/1000 s ; 100 ISO
la quantité de lu-
f/5,6 ; 1/500 s ; 100 ISO

entre 50 et 6400 :
mière, en attendant un moment plus ensoleillé, en vous rappro-
un grand indice ISO (p. ex. 3200) représente une haute sensi- chant d’une fenêtre ou encore en utilisant un flash
bilité (peu de lumière sera requise pour exposer correctement la
Enf/8bref, pour limiter la perte de qualité liée à la haute sensibilité,
photo la photo), ce qui est utile pour les scènes peu lumineuses ; 1/250 s ; 100 ISO f/11 ; 1/125 s ; 100 ISO f/16 ; 1/60 s ; 100 ISO f/22 ; 1/30 s ; 100 ISO
n’augmenter les ISO que si vous n’avez pas le choix !
(permet d’éviter la sous-exposition) ; Montée du bruit numérique avec la sensibilité (extraits d’image) :

un petit indice ISO (p. ex. 100) représente une basse sensibilité
(beaucoup de lumière sera requise pour exposer correctement
la photo), ce qui est utile pour les scènes très lumineuses (per-
met d’éviter la sur-exposition).
Quand on double l’indice ISO (p. ex. de 50 à 100), on diminue f/4,8 ; 1/15 s f/4,8 ; 1/30 s f/4,8 ; 1/60 s f/4,8 ; 1/125 s f/4,8 ; 1/250 s f/4,8 ; 1/500 s

de moitié la quantité de lumière nécessaire pour exposer cor- 100 ISO 200 ISO 400 ISO 800 ISO 1600 ISO 3200 ISO

rectement la photo (ce qui, par conséquent, permet d’utiliser Enfin,


NB : toutes notons qu’il
ces illustrations existes
sont aussi visibles ici :des logiciels ou des filtres spécialisés
http://chrisphil.free.fr/LPhi/index.php?/category/130

une ouverture deux fois plus petite ou une vitesse deux fois plus pour diminuer le bruit ISO présent dans une image.
rapide).
L’exposition est, avec la composition et la gestion de la lumière,
une notion fondamentale en photographie.

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