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I- AUX ORIGINES DE LA PHOTOGRAPHIE

Étymologie
Le mot « photographie » a été créé par John Herschel et provient de deux racines d'origine
grecque :
 le préfixe « photo- » (φωτoς, photos : lumière, clarté) — « qui procède de la lumière »,
« qui utilise la lumière » ;
 le suffixe « -graphie » (γραφειν, graphein : peindre, dessiner, écrire) — « qui écrit »,
« qui aboutit à une image ».
Littéralement : « peindre avec la lumière ». Le terme plus court de « photo » est très
fréquemment utilisé. Dans le cas où l'on parle d'une image photographique, on emploie aussi
souvent les termes « image » ou « vue », et, mais de moins en moins depuis l'avènement de
la photographie numérique, « tirage » ou « agrandissement ».
La personne utilisant la technique photographique lors de la phase de prise de vue se nomme
le photographe. Il existe de nombreux métiers liés à la prise de vue.
La photographie a su tirer parti de nombreuses innovations technologiques et techniques
dans les domaines de l'optique, de la chimie, de la mécanique, de l'électricité, de l'électronique
et de l'informatique.
Les deux phénomènes nécessaires à l'obtention d'images photographiques étaient pour
certains connus depuis longtemps et explicité dans le Traité d'optique. Les réflexions d'Aristote
et les travaux du père de l'optique moderne Ibn al-Haytham, ont permis de mettre la réalité en
boîte ; il suffit de percer un « petit trou » (sténopé) dans une chambre noire (en latin : camera
obscura) pour voir apparaître une image inversée dans le fond blanc de la boîte. D'autre part,
les alchimistes savaient que la lumière noircissait le chlorure d'argent. Vers 1780 Jacques
Charles, plus connu pour son invention de l'aérostat gonflé à l'hydrogène, parvint à figer, mais
de façon fugitive, une silhouette obtenue par le procédé de la chambre noire sur du papier
imbibé de chlorure d'argent. Thomas Wedgwood (1771-1805) fit des expériences analogues
avec le nitrate d'argent ; il en publia un mémoire en 1802. De son côté John Herschel en 1819
décrit les propriétés de l'hyposulfite de sodium qui deviendra le fixateur.
Joseph Nicéphore Niépce, un inventeur de Chalon-sur-Saône, associe ces trois procédés pour
fixer des images (de qualité moyenne) sur des plaques d'étain recouvertes de bitume de
Judée, sorte de goudron naturel qui possède la propriété de durcir à la lumière (1826 ou
1827) ; la première photographie représente une aile de sa propriété à Saint-Loup-de-
Varennes en Saône-et-Loire. Nicéphore meurt en 1833 et Louis Daguerre poursuit
l'amélioration du procédé. En découvrant le principe du développement de l'image latente,
Daguerre trouve le moyen de raccourcir le temps de pose à quelques dizaines de minutes. En
1839, il promeut son invention auprès du savant et député François Arago, qui lui accorde son
soutien.
Ainsi, la date conventionnelle de l'invention de la photographie est 1839, c'est la date de
la présentation par Arago à l'Académie des sciences de l'« invention » de Daguerre, le
daguerréotype. C'est en fait une amélioration de l'invention de Niépce.

II- MODE DE FONCTIONNEMENT D'UN APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE

Les fonctions essentielles d'un appareil photographique n'ont pas changé depuis les
origines, même si le matériel s'est grandement perfectionné.
L'élément central de l'appareil est son objectif. Il joue le rôle d'une lentille optique convergente,
qui forme derrière elle l'image des objets situés devant elle. L'objectif est caractérisé par sa
distance focale, qui est la distance à laquelle se forme l'image des points situés à l'infini.
Comme l'indiquent les lois de l'optique géométrique, cette image est d'autant plus grande que
la distance focale est grande : toutes choses égales par ailleurs, un objectif de 300 mm
produira donc une image d'un diamètre six fois plus grand qu'un autre de 50 mm. Héritier de la
lentille simple, l'objectif moderne a une conception élaborée conduisant à une formule optique
généralement complexe.
Derrière l'objectif se trouve une surface sensible, qui a pour fonction d'enregistrer l'image
formée. Avec la photographie argentique , cette surface était initialement formée par une
plaque de verre portant une émulsion photographique, puis par une pellicule photographique.
Cette surface est à présent le plus souvent un capteur photographique, avec la généralisation
de la photographie numérique.
Une caractéristique essentielle de cette surface est sa sensibilité, c'est-à-dire la quantité de
lumière nécessaire pour enregistrer un niveau d'intensité lumineuse donné, typiquement un
gris moyen. Plus le capteur est sensible et plus il est possible de prendre des photographies
dans des ambiances obscures, ou bien, à condition d'éclairage identique, d'acquérir l'image
rapidement. L'autre caractéristique essentielle est la granularité, qui donne la définition à
laquelle cette image peut être enregistrée : plus cette définition est grande, plus l'image sera
riche en détails et pourra notamment faire l'objet d'un agrandissement.
Pour ne recevoir que la lumière qui passe à travers l'objectif, la surface sensible est
placée au fond d'une Chambre noire dont l'unique ouverture est occupée par l'objectif. Bien
évidemment, avant que la scène ne soit réglée, l'objectif est obturé et ne transmet pas la
lumière ; et après la prise de vue il se referme pour ne pas enregistrer d'élément
supplémentaire : la prise de vue ne porte que sur un instant défini. C'est le rôle de l'obturateur
que de ne permettre l'arrivée de la lumière qu'à un moment donné et pendant une durée
déterminée.

Limite de netteté et profondeur de champ.

La lumière émise par l'objet photographié sera focalisée quelque part par l'objectif, c'est-
à-dire que toute la lumière émise par un point donné de l'objet se rassemblera sur un même
point de l'image, son point conjugué, dont la distance à l'objectif est donnée par la relation de
conjugaison. C'est donc à cette distance de focalisation que la surface sensible doit être
placée : si elle est située plus près ou plus loin, les rayons lumineux issu du même point de
l'objet ne seront plus focalisés, et seront enregistrés sous la forme d'une tache, d'autant plus
large que l'on s'éloigne du point focal.
Pour réaliser cette mise au point, qui permet de ramener le point focal sur la surface
sensible, l'objectif peut être d'autant plus avancé que l'objet photographié est proche. La mise
au point étant faite, tous les objets situés sur le plan conjugué du capteur (c'est-à-dire, situés à
la distance de mise au point) apparaîtront nets sur la photographie.
Lorsque l'objet photographié n'est pas plan, certains de ses points verront leur point
conjugué situé au-dessus ou au-dessous de la surface sensible. Leur image sera alors une
tache, d'autant plus grande qu'ils seront loin du plan focal, et que l'ouverture de l'objectif sera
grande. Tant que cette tache sur l'image finale ne dépasse pas le pouvoir de résolution de
l’œil (pour la distance d'observation de l'image), cet étalement sera invisible donc sans
conséquence. De ce fait, la zone de netteté ne se limite pas aux seuls points situés à la
distance de mise au point, mais autorise une certaine profondeur de champ. S'il est
nécessaire d'augmenter cette profondeur de champ, pour un sujet donné, il faudra diminuer le
diamètre des taches, donc diminuer l'ouverture de l'objectif en fermant son diaphragme.
L'effet du diaphragme étant de réduire les taches en éliminant la lumière qui traverse la
périphérie de l'objectif, le flux lumineux qui atteint la surface sensible est d'autant plus faible
que le diaphragme sera réduit. Pour obtenir une image correcte, il faudra en conséquence
ajuster le temps de pose, qui devra être d'autant plus long que la sensibilité du film est faible,
que le diaphragme est fermé, et que le sujet est lui-même faiblement éclairé. Ce dernier
réglage est celui de la vitesse d'obturation, qui définit l'intervalle de temps entre le moment où
la surface sensible est soumise à la lumière et celui où cette exposition cesse. Ce temps
d'exposition peut être corrigé soit en augmentant l'éclairage (par des projecteurs ou des
lampes flash), soit (plus rarement) par un filtre à densité neutre s'il faut augmenter le temps de
pose.

II- PRENDRE UNE PHOTOGRAPHIE : MAITRISER LA LUMIERE

Comme son nom l'indique, la photographie consiste avant tout à utiliser de la lumière
pour enregistrer quelque chose. Ceci suppose d'une part qu'il y ait de la lumière à enregistrer,
et d'autre part que cette lumière forme des figures et une image intéressante par ses
contrastes : contrastes d'intensités entre noir et blanc, contrastes de couleurs, contrastes de
textures, qui par leur disposition restituent le sujet photographié. L'art du photographe consiste
avant tout à jouer avec cette lumière, ce qui implique parfois d'organiser l'éclairage pour mieux
capturer son sujet.
Il ne suffit pas qu'il y ait de la lumière pour pouvoir faire une bonne photographie, encore
faut-il qu'elle soit adaptée au sujet que veut capturer le photographe. Une photo à contre-jour
conduit par exemple à un fort contraste entre le sujet et le fond, mais les détails du sujet
proprement dit seront souvent peu discernables dans les zones sombres : c'est en cela qu'un
portrait pris à contre-jour est souvent considéré comme raté (et nécessite l'usage d'un coup de
flash pour déboucher le sujet). Mais ce contre-jour peut constituer par lui-même un effet
artistique intéressant, pour mettre en évidence une silhouette abstraite. Inversement, le
photographe peut choisir de corriger l'exposition pour saturer le fond, et restituer son sujet
dans un halo lumineux.
De même, l'éclairage direct du Soleil créé des zones d'ombre et de lumière, qui peuvent
former un fond violemment contrasté, nuisant à la lisibilité du sujet principal. De ce point de
vue, il est beaucoup plus sûr de représenter un sujet dans un éclairage uniforme ou diffus.
C'est pour éviter ce problème que les studios d'artistes sont de préférence éclairés par des
baies ouvrant vers le nord

Dès son invention, l'usage de la photographie est intimement lié à l'évolution de sa


technique. Elle est devenue le premier art réellement populaire. Aux origines, la photographie
fut utilisée par les peintres comme aide pour leurs travaux. Puis, elle devint rapidement un
moyen d'expression à part entière, de nombreux artistes la pratiquant parallèlement à d'autres
modes d'expression ou s'y consacrant exclusivement.

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