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1. Introduction
La photogrammétrie est une technique qui permet de faire des mesures à partir
de photos aériennes ou - selon les méthodes les plus récentes telles que le radar
et le 'laser profiling' - à partir de données enregistrées automatiquement et
pouvant être transformées en images. La photographie et le traitement d'images
exigent des techniques spéciales, ainsi que des appareils et logiciels adaptés.
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En orientant les photos deux par deux dans des appareils conçus à cet effet, on
peut grâce à ce recouvrement faire des observations et des mesures
stéréoscopiques de chaque endroit au sol. Les images obtenues à l'aide d'un
objectif standard, avec une focale de 152mm, ont une échelle de 1:21 000 pour
une altitude de 3200m. Plus l'échelle est petite, moins grande sera la précision
des levés photogrammétriques ; d'autre part, si on multiplie l'échelle par deux, par
exemple, il faudra photographier et traiter quatre fois plus d'images pour couvrir la
même superficie. L'échelle choisie est donc un compromis entre coût et précision.
Pour certaines applications, on vole à une altitude supérieure à 8.000m, pour
d'autres à peine à 600m.
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3. Principe de la stéréoscopie
Le stéréoscope et un instrument d’optique très simple qui nous permet de voir en
relief des dessins et des photographies. Pour nous, voir les trois dimensions d’un
corps solide, est si naturel que nous ne nous en rendons même pas compte. Il
nous parait aussi normal de voir les dessins et les images à plat, donc sans la
profondeur. Le phénomène est si naturel que la large majorité des personnes n’y
prête pas attention.
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La capacité de voir les corps en relief se définit comme la vision stéréoscopique.
Elle est liée à l’interaction entre les deux yeux. Chaque oeil voit un objet depuis
un angle différent de l’autre, et “voit” donc une image un peu différente. La
différence géométrique entre les deux images est utilisée par notre cerveau pour
construire la perception de la profondeur. Cette compétence est particulièrement
développée chez les prédateurs animaliers qui doivent évaluer précisément la
distance à laquelle se trouve leur proie. Les primates, dont descend l’homme, ont
développé leur vision stéréoscopique, parce qu’ils devaient évaluer exactement la
position de la branche à attraper pendant leur déplacement sur les arbres du
foret.
Pour faire des photographies en 3D, on a besoin de deux images d’un même
objet, mais elles doivent être prises avec un angle différent l’une de l’autre. On
peut garder un angle entre ces deux photos qui correspond à celui formé par les
deux yeux, ou même plus grand (hyper stéréoscopie) pour des objets de faible
plasticité. Pour obtenir des images en 3D, les photographes professionnels
utilisent des appareils spéciaux avec deux objectifs. Si on ne possède pas
d’appareils de ce type, particulièrement conçus pour la stéréophotographie, on
peut utiliser aussi un appareil classique. Comme le montre la figure suivante, on a
besoin de prendre deux images successives en déplaçant un peu l'appareil entre
les deux prises de vue.
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4. L'aérotriangulation
Afin de pouvoir exécuter des levés à partir d'un modèle stéréoscopique, il faut
connaître la relation exacte entre les coordonnées dans l'appareil et les
coordonnées réelles.
Certains appareils permettent de connaître cette relation si les coordonnées
exactes et les angles de la caméra sont connus au moment de la prise de vues.
La technique de l'aérotriangulation consiste à calculer les coordonnées xyz réelles
de tous les points, ainsi que les positions des points de prise de vue, à partir de
mesures de points communs à plusieurs photos et de mesures de points dont les
coordonnées sont connues. Ainsi, toutes les photos aériennes que l'on veut
utiliser dans un projet sont traitées en un seul bloc d'aérotriangulation.
Les points d'appui du bloc qui sont nécessaires à cet effet sont généralement
préparés par les services de la Géodésie. De plus en plus, on utilise également
des levés GPS pendant la prise de vues, afin de les intégrer dans le calcul du
bloc.
Depuis quelques années, on applique aussi de plus en plus la technique de
l'aérotriangulation automatique qui sélectionne automatiquement et mesure un
grand nombre de raccords entre photos.
Une fois les photographies numérisées, on peut procéder aux corrections destinées à
faire une représentation exacte du terrain à partir des images. En pratique, cette étape
s’appelle l’Aérotriangulation et nous permettra d’ajuster l’ensemble des photographies
d’un projet en un seul bloc. Mais, pour bien comprendre le processus, nous allons
débuter en ajustant un couple d’images, comme cela se fait parfois pour des projets
de moindre envergure.
a. L'orientation intérieure
b. L'orientation relative
c. L'orientation absolue
a. Orientation intérieure
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Il s’agit de reconstruire la pyramide « centre de projection – cliché » pour chaque
prise de vue. La géométrie de la caméra est décrite par le certificat de calibration.
On y trouve, entre autre, la distance focale calibrée ck (ou CFL pour Calibrated
Focal Length), la position de chaque marque fiduciaire et la position du centre de
projection.
L'orientation interne définie par la position du point principal ainsi que par la
distance principale (distance focale). Ils définissent la position du centre de
projection par rapport au plan de l'image. Ces paramètres découlant de l'optique
théorique doivent être complétés par des paramètres liés aux caractéristiques
réelles des systèmes optiques et qui dépendent notamment de l'épaisseur des
verres optiques, etc.
Tant que l’orientation relative n’est pas réalisée, les rayons homologues ne se
coupent pas. L’intersection de deux rayons homologues avec un plan horizontal
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définit deux points. La distance en x entre ces deux points est appelée parallaxe
longitudinale (ou horizontale) ; celle en y est appelée parallaxe transversale (ou
verticale). On peut se déplacer le long des rayons jusqu’à ce que la parallaxe x
soit nulle. La parallaxe y éventuelle est alors un indicateur de la qualité de
l’orientation externe.
5. Le complètement
Afin de disposer, lors de la restitution aérophotogrammétrique, de suffisamment
d'informations fiables sur tous les types d'objets, toutes ces données étaient
collectées préalablement sur le terrain puis notées sur des agrandissements de
photos. Ces informations concernaient tant des objets invisibles sur les photos
(par exemple, une borne kilométrique) que des objets dont l'interprétation peut
poser des problèmes (par exemple, la fonction d'un bâtiment). Les informations
relatives au réseau routier faisaient l'objet d'une reconnaissance particulière du
terrain.
Photo complétée:
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6. La restitution photogrammétrique
Pour le levé proprement dit, on utilise une marque flottante qu'on met en contact
avec le point à mesurer. L'appareil transforme les coordonnées xy du point
apparaissant sur la photo de gauche et sur celle de droite en coordonnées xyz du
point qui serait mesuré en trois dimensions sur le terrain. Finalement, ces
coordonnées xyz sont enregistrées et traitées à l'aide de logiciels graphiques (tels
que le logiciel MicroStation).
Des appareils très modernes intègrent les éléments mesurés en trois dimensions
dans l'image stéréoscopique, avec les deux photos aériennes. L'avantage des
levés photogrammétriques est leur rapidité. On se déplace très vite d'un point à
un autre et l'enregistrement se fait directement. Il est possible d'effectuer les
mesures sans rencontrer des problèmes d'accessibilité sur le terrain. Ces levés
dépendent cependant de la possibilité de prendre des photos aériennes
(conditions atmosphériques) et ont aussi des contraintes dues au fait que tout
n'est pas visible sur une photo aérienne.
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La saisie ou la mise à jour de données géoréférencées 2D ou 3D à partir de
clichés métriques est d’ordinaire très économique en plus d’être d’actualité (au
travers par exemple de la mise à jour de la couche de la couverture du sol de la
MO, de la mise à jour des surfaces agricoles utiles ou de la saisie des formes des
toitures pour des modèles urbains en 3D). Dans ce domaine, la restitution
photogrammétrique est en concurrence avec l’exploitation d’orthophotos dans un
environnement SIG. Ce chapitre a pour objet de récapituler et de comparer entre
elles les principales caractéristiques ainsi que les points forts et les points faibles
des différentes possibilités de restitution. Une sélection d’aspects qualitatifs
spécifiques sera présentée en guise de conclusion.
Méthodes
Les méthodes de restitution peuvent être distinguées en fonction des critères
suivants :
• stéréoscopiques ≠ monoscopiques
• numériques ≠ analogiques
Stéréoscopiques ≠ monoscopiques
La subdivision en stéréorestitution et monorestitution reflète également la
distinction entre restitutions photogrammétriques et non photogrammétriques.
Stéréorestitution Monorestitution
Caractéristiques Restitution 3D à partir de Restitution à partir
couples de clichés d’orthophotos numériques
stéréoscopiques sur un sur une station de travail de
restituteur SIG
photogrammétrique
Avantages • Tous les objets sont • Systèmes de restitution
représentés à leur bon
position planimétrique marché (matériel et logiciels)
exacte et peuvent • Vision stéréoscopique non
être restitués de manière requise
géométriquement
correcte
• Meilleure visibilité /
possibilité
d’identification d’objets,
en particulier
dans des zones
couvertes de végétation
(lisières de forêts,
chemins en sous-bois)
• Possibilité de restitution
d’un objet à
partir de différents
stéréomodèles
• Précision et fiabilité plus
élevées
Inconvénients Poste de travail • Les objets ne figurant pas
stéréoscopique requis ou de
manière incorrecte dans le
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MNT ne
sont pas reproduits à exacte
(par
exemple des bâtiments, des
murs de
soutènement ou des
ouvrages d’art
de manière générale)
• Certaines informations
peuvent
être inaccessibles ou
masquées pour
l’observateur selon la
position de
prise de vue (par exemple
les
lisières de forêt)
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7. Applications spéciales
Génération d’Orthophotos :
Les orthophotos sont des images qui sont entièrement recalculées en fonction de
la position de la caméra au moment de la prise de vues et en fonction du relief.
Normalement, la position est obtenue par le calcul d'une aérotriangulation,
tandis que le relief doit être décrit à l'aide d'un modèle numérique de terrain.
Les orthophotos sont très utiles pour beaucoup d'applications. Elles sont faciles à
utiliser et, si l'on dispose du logiciel approprié, on peut les combiner avec des
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données vectorielles.
Ce modèle est un fichier qui, utilisé dans un logiciel spécifique, donne une
description du relief dans une zone déterminée. Il peut être établi à partir de
mesures photogrammétriques de points et de lignes, à partir de courbes de
niveau numérisées, à partir de levés sur le terrain ou à l'aide de mesures laser à
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partir d'un avion (ou éventuellement d'un radar).
Restitution :
Autres applications :
Travaux à grande échelle
Modèles urbains
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Le modèle photogrammétrique stéréoscopique peut également être utilisé
directement pour certaines études. Ainsi, on peut par exemple étudier la
possibilité de raccorder deux bâtiments sans exécuter de véritables levés sur
place.
8. Recouvrement
Pour que la prise de vue soit compatible avec un calcul d’aérotriangulation et donc des
applications de restitution, d’orthophotographie…
pour un recouvrement de rc en % :
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Le recouvrement longitudinal est indispensable pour satisfaire la condition (les
objets doivent être mesurés dans deux ou plus images). Un recouvrement de
50% semble satisfaire cette condition (la moitié de l’image recouvre l’image
précédente et l’autre moitié recouvre l’image suivante). Néanmoins, par
sécurité, on utilise généralement un recouvrement longitudinal de 60%
(50%.des objets sont mesurés 3x). Pour des travaux particuliers, ce
recouvrement peut être augmenté jusqu’à 80% (2x plus d’images, 100% des
objets sont mesurés cinq fois) ou diminué jusqu’à 20% (2x moins d’images,
aucun objet mesuré 3x, 25% sont mesurés 2x).
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10. Direction de prise de vue
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