MTCN 3

Méthodes et techniques de calcul
L.Pernas
UPJV, UFR Science
September 21, 2020
L.Pernas (UPJV, UFR Science) Méthodes et techniques de calcul September 21, 2020 1/1
Séance 3 : Calcul de limites et éléments sur les fonctions de plusieurs
variables réelles
Première partie : Calcul de limites

1 Limites en +∞ et en −∞
2 Limites en a ∈ R
3 Propriétés générales
4 Limites usuelles
5 De la levée des indéterminations
Deuxième partie : Eléments sur les fonctions de plusieurs variables
1 Généralités, graphe, domaine de définition
2 Fonctions partielles, dérivées partielles
PREMIERE PARTIE :
CALCUL DE LIMITES
1/ Limites en +∞ et en −∞
- Un voisinage pointé de +∞ est une partie de R qui contient un

intervalle de la forme [a, +∞[.
- Soit f une fonction réelle de la variable réelle définie sur un voisinage
pointé de +∞.
Définition :
Limx→+∞ f (x) = +∞
⇐⇒
∀M ∈ R, ∃X (M) ∈ R/ si x > X (M) alors f (x) > M
Remarque : Le réel X (M) dont l’existence est affirmée dépend du choix

fait pour M.
Interprétation géométrique
Une fonction f définie sur un voisinage pointé de +∞ étant donnée.
Limx→+∞ f (x) = +∞ ⇐⇒ ∀M ∈ R, ∃X (M) ∈ R/x > X (M) =⇒ f (x) > M.
On choisit (comme on veut) une valeur du réel M, dans la définition, ce
réel est comparé aux f (x) qui sont des réels sur l’axe des ordonnées
donc M est à placer sur l’axe Oy
y
M •
L’inégalité f (x) > M signifie qu’au niveau de l’abscisse x le graphe de f

est au-dessus de la droite horizontale d’équation y = M.
y
M •
On peut trouver une abscisse (dépendante du réel M que l’on a

choisit), X (M), au-delà de laquelle le graphe de f est au-dessus de la
droite horizontale d’équation y = M.
y
M •
le graphe n0 entre pas
dans cette zone
•
X (M) x
Exemples y
Soit f définie par f (x) = sin(x). On M=2
n’a pas Limx→+∞ sin(x) = +∞ :
On a Df = R (voisinage pointé de 1
+∞).
Pour M = 2 on ne peut pas trouver
X ∈ R tel que l’inégalité x > X x
assure sin(x) > 2.
∀M ∈ R, ∃X (M) ∈ R/ −1 y = sin(x)
x > X (M) =⇒ sin(x) > M
est faux.
Exemples
Soit f définie par f (x) = x 4 . On a

Limx→+∞ x 4 = +∞ :
y
On a Df = R (voisinage pointé de
+∞) et f est croissante sur R+ . y = x4
Soit M ∈ R. √
- si M ≥
√ 0 alors f (4 M) = M donc
si x >4 M alors f (x) > M M
- si M < 0 si x > 0 alors
f (x) > 0 > M 1
Donc ∀M ∈ R, ∃X (M) ∈ R/
x > X (M) =⇒ x 4 > M
1 X (M) x
est vrai. √
(prendre X (M) =4 M ou 0)
De même
Limx→+∞ f (x) = −∞ ⇐⇒ ∀M ∈ R, ∃X ∈ R/ si x > X alors f (x) < M
Limx→−∞ f (x) = +∞ ⇐⇒ ∀M ∈ R, ∃X ∈ R/ si x < X alors f (x) > M
Limx→−∞ f (x) = −∞ ⇐⇒ ∀M ∈ R, ∃X ∈ R/ si x < X alors f (x) < M
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- Soit ` ∈ R.
Définition :
Limx→+∞ f (x) = `
⇐⇒
∀ε > 0, ∃X (ε) ∈ R/ si x > X (ε) alors ` − ε < f (x) < ` + ε
Remarque :
L’encadrement
` − ε < f (x) < ` + ε
peut être ré-écrit
|f (x) − `| < ε
Une fonction f définie sur un voisinage pointé de +∞ étant donnée,
Lim f (x) = ` ∈ R signifie que
x→+∞
∀ε > 0, ∃X (ε) ∈ R/x > X (ε) =⇒ ` − ε < f (x) < ` + ε.

On choisit (comme on veut mais strictement positive) une valeur du
réel ε, dans la définition, les réels ` − ε et ` + ε sont comparés aux f (x)
qui sont des réels sur l’axe des ordonnées donc ` − ε et ` + ε sont à
placer sur l’axe Oy .
y
`+ε −
` −
`−ε −
x
∀ε > 0, ∃X (ε) ∈ R/x > X (ε) =⇒ ` − ε < f (x) < ` + ε.
On peut trouver une valeur de l’abscisse, X (ε) (dépendant de la valeur

de ε choisie) telle qu’au-delà de cette abscisse le graphe de f reste
coincé entre les droites horizontales d’équations y = ` − ε et y = ` + ε.
y
`+ε −
` −
`−ε −
Au−dela de X (ε)
le graphe reste dans
la zone grisee
•
x
X (ε)
Exemple
y
Soit f définie par f (x) = x+1
2x . y= x+1
2x
On a Limx→+∞ f (x) = 12 :
La fonction f est définie sur R∗ qui
est un voisinage pointé de +∞
puisque R∗ contient [1, +∞[. (1/2)+ε
Soit ε > 0, fixé. 1/2
Pour x > 1 on a |f (x) − 21 | = 2x 1 (1/2)−ε

X (ε)
1 x
donc si x > 2ε on a |f (x) − 12 | < ε.
Donc
1 1
∀ε > 0, ∃X (ε) ∈ R/x > X (ε) =⇒ 2 − ε < f (x) < 2 +ε
1
prendre par exemple X (ε) = 2ε
De même
Limx→−∞ f (x) = `
⇐⇒
∀ε > 0, ∃X (ε) ∈ R/ si x < X (ε) alors ` − ε < f (x) < ` + ε
2/ Limites en a ∈ R
- Soit a ∈ R un voisinage pointé de a est une partie de R contient une

partie de la forme ]a − h, a + h[\{a} avec h > 0.
- Soit f une fonction réelle de la variable réelle définie sur un voisinage
pointé de a.
Définition :
Limx→a f (x) = +∞
⇐⇒
∀M ∈ R, ∃α(M) > 0 tel que
si a − α(M) < x < a + α(M) et x 6= a alors f (x) > M
Le réel α(M) dont l’existence est affirmée dépend du choix fait pour M.
Une fonction f définie sur un voisinage pointé du réel a étant donnée,
Lim
x→a
f (x) = +∞ signifie que
∀M ∈ R, ∃α(M) > 0/a − α(M) < x < a + α(M), x 6= a =⇒ f (x) > M.
On choisit une valeur du réel M, dans la définition, le réel M est
comparé aux f (x) qui sont des réels sur l’axe des ordonnées donc M est
à placer sur l’axe Oy . Dire que f (x) > M c’est dire qu’au niveau de
l’abscisse x le graphe de f est au-dessus de la droite d’équation y = M
y
M •
x
∀M ∈ R, ∃α(M) > 0/a − α(M) < x < a + α(M), x 6= a =⇒ f (x) > M.
Les réels a − α et a + α étant comparés à x ils doivent être interprétés
comme des abscisses. L’implication dit que si x est différent de a et
entre a − α et a + α on a f (x) > M, autrement dit que le graphe de f
est dans la zone grise du graphique, mais l’intersection du graphe de f
et de la droite pointillée noir est un point quelconque ou vide.
y
M •
|||
a x
a−α a+α
Exemple
Soit f définie par f (x) = x12 .
1
On a Limx→0 f (x) = +∞ : y y= x2
La fonction f est définie sur R∗ qui
est un voisinage pointé de 0.
Soit M ∈ R, fixé. M
- Si M ≤ 0 : On a
∀x ∈ R∗ , f (x) > M
- Si M > 0 alors si − √1M < x < √1M
−1
√ √1 x
1
et x 6= 0, on a 0 < x 2 < M donc M M
1
f (x) = x 2 > M
Donc
∀M ∈ R, ∃α(M) > 0/ − α(M) < √ x < α(M) et x 6= 0 =⇒ f (x) > M
prendre par exemple α(M) = 1/ M si M > 0 et α(M) = 0 sinon
Soit ` ∈ R.
Définition :
Limx→a f (x) = `
⇐⇒
∀ε > 0, ∃α(ε) > 0 tel que
si a − α(ε) < x < a + α(ε) et x 6= a alors ` − ε < f (x) < ` + ε
Le réel α(ε) dont l’existence est affirmée dépend du choix fait pour ε.
Une fonction f définie sur un voisinage pointé du réel a et un réel `
étant donnés, Lim f (x) = ` signifie que
x→a
∀ε > 0, ∃α(ε) > 0/a−α(ε) < x < a+α(ε), x 6= a =⇒ ` − ε < f (x) < ` + ε.
On choisit un réel ε > 0. Les réels ` − ε et ` + ε sont à placer sur l’axe
Oy car ils sont comparés aux f (x) qui sont des réels sur l’axe des
ordonnées. L’encadrement ` − ε < f (x) < ` + ε signifie qu’au niveau de
l’abscisse x le graphe de f est entre les droites d’équation y = ` − ε et
y = ` + ε.
y
`+ε −
` −
`−ε −
L.Pernas (UPJV, UFR Science) Méthodes et techniques de calcul x September 21, 2020 21 / 1
∀ε > 0, ∃α(ε) > 0/a−α(ε) < x < a+α(ε), x 6= a =⇒ ` − ε < f (x) < ` + ε.
Les réels x sont des abscisses donc c’est également le cas des réels a − α
et a + α. L’implication signifie que le graphe de f est dans la zone grise
(l’intersection du graphe avec la droite pointillée noire est quelconque).
y
`+ε −
` −
`−ε −
|||
a x
a−α a+α
Exemple
Limx→2 x 2 = 4 :
- f (x) = x 2 est définie sur R qui est un voisinage pointé de 2.
- Soit ε > 0 fixé.
Pour un réel α > 0 et un réel x tel que
|x − 2| < α et x 6= 2
On a
−α < x − 2 < α donc 4 − α < x + 2 < 4 + α.
Donc si α < 1, comme 0 < 3 < 4 − α < x + 2 < 4 + α < 5, on a
−5α < (x − 2)(x + 2) = x 2 − 4 < 5α
Donc pour que −ε < f (x) − 4 < ε; il suffit que
−ε < −5α < 5α < ε.
α = ε/10 convient.
Pour toute valeur de ε > 0 on a trouvé une valeur de α > 0 telle que si
|x − 2| < α alors |f (x) − 4| < ε : Limx→2 x 2 = 4.
Limites à gauche et à droite

Soit a ∈ R. Soit f définie au moins sur un demi-voisinage pointé de a
à droite, c’est-à-dire sur une partie de R contenant un intervalle de la
forme ]a, a + h[ avec h > 0.
Les limites à droite en a sont définies comme suit :
Limx→a+ f (x) = ` ∈ R
⇐⇒
∀ε > 0, ∃α(ε) > 0 tel que
si a < x < a + α(ε) alors ` − ε < f (x) < ` + ε
et
Limx→a+ f (x) = +∞
⇐⇒ ∀M ∈ R, ∃α(M) > 0/ si a < x < a + α(M) alors M < f (x)
3/ Propriétés générales
Propriété :
Soit f une fonction réelle de la variable réelle. Soit a ∈ R. Soit
` ∈ {−∞} ∪ R ∪ {+∞}.
Limx→a f (x) = `
⇐⇒
Limx→a+ f (x) = Limx→a− f (x) = `
Propriété: Soit f une fonction réelle de la variable réelle. Soit

a ∈ {−∞} ∪ R ∪ {+∞} il existe au plus un élément λ de
{−∞} ∪ R ∪ {+∞} tel que Limx→a f (x) = λ
Démonstration : Cas a ∈ R : Soit `1 et `2 ∈ R. Si Limx→a f (x) = `1 et
Limx→a f (x) = `2 (les autres cas sont laissés à titre d’exercice) :
On a simultanément
- ∀ε > 0, ∃α1 > 0/|x − a| < α1 , x 6= a =⇒ |f (x) − `1 | < ε
- ∀ε > 0, ∃α2 > 0/|x − a| < α2 , x 6= a =⇒ |f (x) − `2 | < ε
- Soit ε > 0 fixé. Si x 6= a est tel que |x − a| < Inf (α1 , α2 ) on a
simultanément |f (x) − `1 | < ε et |f (x) − `2 | < ε donc
|`1 − `2 | < 2ε.
- Comme ε peut être choisi arbitrairement, on obtient |`1 − `2 | = 0,
c’est-à-dire `1 = `2 .
Définition : L’ensemble {−∞} ∪ R ∪ {+∞} est appelé ”droite achevée

réelle”. On le note R et on prolonge l’ordre naturel de R.
Propriété : Soit f une fonction réelle de la variable réelle. Soient
a, λ ∈ R.
Limx→a f (x) = λ
⇐⇒
Pour toute suite de réels (un )n∈N de limite a, la suite (f (un ))n∈N a pour
limite λ.
Cette propriété est surtout utile pour montrer qu’une fonction n’admet
pas de limite en un point donné.
Exemple : Limx→+∞ sin(x) n’existe pas :
• Si elle existait et valait λ, alors comme la suite (2nπ)n∈N tend vers +∞
, la suite (sin(2nπ))n∈N tendrait vers λ.
Comme pour tout entier sin(2nπ) = 0 on aurait donc λ = 0.
• D’autre part, la suite (2nπ + π/2)n∈N tend vers +∞ donc la suite
(sin(2nπ + π/2))n∈N tendrait vers λ.
Comme on a pour tout entier sin(2nπ + π/2) = 1 on aurait donc λ = 1.
C’est une contradiction avec l’unicité de la limite.
Soient f , g et h des fonctions réelles de la variable réelle définies sur un

voisinage pointé V de a ∈ R.
Propriété:
- Si ∀x ∈ V on a f (x) ≤ M et si Limx→a f (x) existe alors
Limx→a f (x) ≤ M.
- Si ∀x ∈ V on a f (x) < M et si Limx→a f (x) existe alors
Limx→a f (x) ≤ M.
Propriété (Théorème des gendarmes) :
Si
- ∀x ∈ V on a f (x) ≤ g (x) ≤ h(x)
- Limx→a f (x) et Limx→a h(x) existent et sont égales
alors
Limx→a g (x) existe et Limx→a f (x) = Limx→a g (x) = Limx→a h(x).
(On a le même résultat lorsqu’on a ∀x ∈ V on a f (x) < g (x) < h(x).)
Démonstration : (Théorème des gendarmes) On suppose que pour les

fonctions f , g eth définies sur le voisinage pointé V du réel a on a
- ∀x ∈ V on a f (x) < g (x) < h(x)
- Limx→a f (x) et Limx→a h(x) existent et sont égales au réel `. (les autres
cas sont laissés en exercice)
Donc
∀ε > 0, ∃α(ε) > 0/x 6= a et |x − a| < α(ε) =⇒ |f (x) − `| < ε
et
∀ε > 0, ∃β(ε) > 0/x 6= a et |x − a| < β(ε) =⇒ |h(x) − `| < ε
En résumé on a ∀x ∈ V , f (x) < g (x) < h(x) et

∀ε > 0, ∃α(ε) > 0 et ∃β(ε) > 0 tels que
1) si x 6= a et |x − a| < α(ε) alors ` − ε < f (x) < ` + ε
2) si x 6= a et |x − a| < β(ε) alors ` − ε < h(x) < ` + ε
Soit ε > 0 fixé. Si on a x 6= a et |x − a| < Inf (α(ε), β(ε)) alors on a
` − ε < f (x) < g (x) < h(x) < ` + ε
Donc limx→a g (x) = `.
Exemple :
Limite en 0 de f (x) = x.sin( x1 ) :
La fonction f est définie sur R∗ (voisinage pointé de 0).
• ∀t ∈ R, −1 ≤ sin(t) ≤ 1 donc ∀x ∈ R∗ , −1 ≤ sin( x1 ) ≤ 1
donc finalement
∀x ∈ R∗ , −|x| ≤ f (x) ≤ |x|
• On a Limx→0 (−|x|) = Limx→0 (|x|) = 0 donc Limx→0 f (x) existe et vaut
0.
4/ Limites usuelles
Les graphes et les limites indiquées sont apprendre par coeur.

Fonctions ”puissance” f (x) = x n
n > 0 pair, (n = 2p): n > 0, impair (n = 2p + 1):
lim
x→+∞f (x)=+∞
lim
x→−∞f (x)=+∞ lim
x→+∞f (x)=+∞
y
y
x
x
y= x 2p
y = x 2p+1
lim
x→−∞f (x)=−∞
4/ Limites usuelles
n < 0 pair, (n = −2p): n < 0 impair, (n = −(2p + 1)):

y y
x x
1 1
y= x 2p
y= x 2p+1
lim + +
x→+∞f (x) = 0 limx→+∞f (x) = 0
lim + −
x→−∞f (x) = 0 lim
x→−∞f (x) = 0
limx→0+
f (x) = +∞ limx→0+
f (x) = +∞
limx→0−
f (x) = +∞ limx→0−
f (x) = −∞
4/ Limites usuelles
Fonction logarithme : Fonction exponentielle :

y
1 y
1
1 e x
y = ln(x)
x
y = exp(x)
limx→+∞ln(x) = +∞
limx→+∞exp(x) = +∞
lim +
limx→0+
ln(x) = −∞ x→−∞exp(x) = 0
ln(1) = 0 et ln(e) = 1. exp(0) = 1.
4/ Limites usuelles
Fonction tangente : Fonction arctangente :

y
πy
2
πx
− π2 2
x
y = tg (x) − π2
y = arctg (x)
lim tg (x) = −∞ +
x→−(π/2)+ limx→−∞arctg (x) = −(π/2)
lim −
lim
x→(π/2)−
tg (x) = +∞. x→+∞arctg (x) = (π/2) .
5/ De la levée des indéterminations
Polynômes :
Soit P(x) = an x n + an−1 x n−1 + · · · + a0 avec an 6= 0 une fonction
polynômiale.
- Selon le signe de ap , Limx→+∞ ap x p vaut +∞ ou 0 ou −∞.
- Limx→+∞ P(x) est en général une forme indéterminée
”±∞ ± ∞”.
Levée : P(x) = an x n [1 + aan−1
nx
+ · · · + anax0 n ]
- On a Limx→+∞ [1 + aan−1 nx
+ · · · + anax0 n ] = 1.
- Limx→+∞ P(x) = Limx→+∞ an x n .
La limite en + ∞ et − ∞ d’une fonction polynomiale est la limite
de son terme de plus haut degré
Fractions rationnelles n:
+an−1 x n−1 +···+a0
A(x)
Soit F (x) = B(x) = bapnxx p +b p−1 x
p−1 +···+b avec an 6= 0 et bp 6= 0 une
0
fonction fraction rationnelle.
Limx→+∞ F (x) est une forme indéterminée ” ±∞ ±∞ ”.
Levée :
an−1 a
an x n [1+ an x
+···+ a 0x n ]
F (x) = b
n
b
bp x p [1+ bp−1 +···+ b 0x p ]
px p
an−1 a0 bp−1
x→+∞ [an + an x + · · · + an x n ] = 1 et Lim
Lim x→+∞ [bp + bp x + · · · + bpbx0 p ] = 1 .
an x n
Donc on a Limx→+∞ F (x) = Lim x→+∞ bp x p
La limite en + ∞ et − ∞ d’une fonction fraction rationnelle

vaut celle du rapport des termes de plus haut degré
Utilisation de ”quantité conjuguée” :

Utile pour les formes indéterminée ”∞ − ∞” contenant une racine
carrée.
Exemple
√
Levée de la forme indeterminée Limx→+∞ ( x 2 + 1 − x)
- Pour tout x on a√ √
p
2
( x 2 + 1 − x)( x 2 + 1 + x)
x +1−x = √
x2 + 1 + x
x + 1 − x2
2 1
=√ =√
2
x +1+x 2
x +1+x
La limite recherchée vaut 0
Utilisation de dérivées :
sin(x)
Limx→0 =1
x
On a déjà vu cela pour calculer la dérivée de la fonction sinus, si on

avait connu la dérivée par un autre procédé on aurait pu établir cette
limite :
Pour x 6= 0 on a sin(x)
x = sin(x)−sin(0)
x−0 c’est le taux d’accroissement de la
fonction sinus entre les points d’abcsisses 0 et x : Sa limite lorsque x
tend vers 0 est le nombre dérivé de la fonction sinus en 0 :
sin0 (0) = cos(0) = 1 . Donc Limx→0 sin(x)x =1
On obtient par cette astuce les limites suivantes
tg (x)
Limx→0 =1
x
tg (x) tg (x)−tg (0)
Pour x 6= 0 on a x = x−0 −→
x→0
tg 0 (0) = 1 + tg 2 (0) = 1.
cos(x) − 1
Limx→0 =0
x
cos(x)−1 cos(x)−cos(0)
Pour x 6= 0 on a x = x−0 −→
x→0
cos 0 (0) = −sin(0) = 0.
ex − 1
Limx→0 =1
x
e x −1 e x −e 0
Pour x 6= 0 on a x = x−0 −→
x→0
exp 0 (0) = exp(0) = 1.
ln(x)
Limx→1 =1
x −1
ln(x) ln(x)−ln(1)
Pour x 6= 1 on a x−1 = x−1 −→
x→1
ln0 (1) = 1.
On admet les règles de l’Hôpital (XVII ième siècle)

Règle n◦ 1 :
Soient f et g sont deux fonctions définies, continues et dérivables sur
un intervalle de la forme [a − h, a + h] avec h > 0.
Si
- f (a) = g (a) = 0
- g ne s’annule qu’en a
- g 0 (a) 6= 0
Alors
f (x) f 0 (a)
Limx→a = 0
g (x) g (a)
−1 2
Exemple : Limx→1 xln(x) =?
- f (x) = x 2 − 1 est définie, continue, dérivable sur R
- g (x) = ln(x) est définie, continue, dérivable sur R∗+
- Donc f et g sont définies, continues et dérivables sur [1 − 1/2, 1 + 1/2].
- f (1) = g (1) = 0, g ne s’annule qu’en 1
- g 0 (x) = 1
x : g 0 (1) = 1. f 0 (x) = 2x : f 0 (1) = 2
x2 − 1
Limx→1 = f 0 (1)/g 0 (1) = 2
ln(x)
Règle n◦ 2 :
Soit f et g deux fonctions réelles de la variable réelle définies, continues
et dérivables sur l’intervalle [a, b[, b pouvant être un réel ou égal à +∞.
Si
- Limx→b f (x) = Limx→b g (x) = 0
- g 0 ne s’annule pas sur [a, b[
0
- Limx→b gf 0(x)
(x) = ` ∈ R
Alors
f (x)
Limx→b =`∈R
g (x)
Exemple
Limx→+∞ x(Arctg (x) − π/2) =?
- ∀x ≥ 1 , x(Arctg (x) − π/2) = Arctg(1/x)
(x)−(π/2)
= gf (x)
(x)
avec f et g les fonctions f (x) = Arctg (x) − π/2 et g (x) = 1/x.
- f et g sont définies continues dérivables sur [1, +∞[.
- Limx→+∞ f (x) = Limx→+∞ g (x) = 0
- g 0 (x) = −1/x 2 ne s’annule jamais sur [1, +∞[
- f 0 (x) = 1
1+x 2
.
f 0 (x) 1/(1+x 2 ) −x 2
- g 0 (x) = −1/x 2
= x 2 +1
→ −1 lorsque x → +∞.
Limx→+∞ x(Arctg (x) − π/2) = −1

.
Application :
x
1) Limx→+∞ ex = +∞ :
Les fonctions f (x) = e x et g (x) = x sont définies continues et dérivables
sur R donc a fortiori sur [1, +∞[. Toute deux tendent vers +∞ lorsque x
tend vers +∞. La fonction dérivée de la fonction g est la fonction
constante égale à 1 elle ne s’annule nulle part.
0 f 0 (x)
On a pour tout x réel gf 0(x) x
(x) = e donc Limx→+∞ g 0 (x) = +∞ on applique
x
la règle de l’Hôpital : Limx→+∞ ex = +∞
Les règles de l’Hôpital permettent d’établir les valeurs suivantes (à

apprendre par coeur)
Limx→−∞ xe x = 0
Limx→0+ xln(x) = 0
ex
Limx→+∞ = +∞
x
ln(x)
Limx→+∞ =0
x
DEUXIEME PARTIE :
ELEMENTS SUR LES FONCTIONS
DE PLUSIEURS VARIABLES REELLES
1/ Généralités, graphe, domaine de définition
- Une fonction réelle de deux variables réelles est une fonction qui a
pour ensemble de départ l’ensemble des couples de réels et comme
ensemble d’arrivée l’ensemble des réels.
- Une fonction réelle de trois variables réelles est une fonction qui a
pour ensemble de départ l’ensemble des triplets de réels et comme
ensemble d’arrivée l’ensemble des réels.
On peut de la même manière définir les fonctions réelle de 4,5, . . . , n
,. . . variables réelles.
Exemples :
1) F : R × R → R; (x, y ) 7→ F (x, y ) = x + y
est une fonction réelle de deux variables réelles.
2) G : R × R × R → R; (x, y , z) 7→ G (x, y , z) = xy + xz + yz
est une fonction réelle de trois variables réelles..
Il arrive que la formule servant de définition à une fonction F de deux,

trois (ou plus) variables ne soit pas calculable pour certaines valeurs
des variables.
L’ensemble des valeurs pour lesquelles le calcul peut être mené forme le
domaine de définition de F .
Exemple La fonction de deux

variables réelles définie par la formule
F (x, y ) = ln(x + y ) peut être domainededef.png
calculée en (x, y ) si et seulement si
x + y > 0. Le domaine de définition
de la fonction de deux variables
définie par cette formule est donc le
demi-plan ouvert x > −y .
Soit une fonction de deux variables réelles :

F : R×R → R
(x, y ) 7→ F (x, y )
Le graphe de F la partie de R × R × R formée des triplets de la forme

(x, y , z) avec z = F (x, y ). Autrement dit,
Gr (F ) = {(x, y , F (x, y ))/(x, y ) ∈ DF }
Le graphe d’une fonction réelle de deux variables réelle peut se

représenter géométriquement par une nappe.
z
f (a, b) •
• (a, b, f (a, b))

• y
b
•a •
(a, b)
2/ Fonctions partielles, dérivées partielles
Pour les fonctions réelles de trois variables réelles ou plus le principe

reste le même mais une visualisation du graphe est plus difficile.
Si
F : R×R×R → R
(x, y , z) 7→ F (x, y , z)
le graphe de F est la partie suivante de R4
Gr (F ) = {(x, y , z, F (x, y , z)) ∈ R4 /(x, y , z) ∈ DF }
- Soit F une fonction réelle de deux variables réelles. Soit a un réel.

On appelle fonction partielle de F relative à a en la première
variable la fonction réelle de la variable réelle
F (•, a) : R → R; x 7→ F (x, a)
On appelle fonction partielle de F relative à a en la seconde variable la
fonction réelle de la variable réelle
F (a, •) : R → R; y 7→ F (a, y )
Exemple :
Pour la fonction F (x, y ) = x + y 2 ,
- La fonction partielle en la première variable relative à 3 est
F (•, 3)(x) = F (x, 3) = x + 9
- La fonction partielle en la seconde variable relative à 2 est
F (2, •)(y ) = F (2, y ) = 2 + y 2
Pour la fonction F (x, y ) = x + y 2 . Les fonctions partielles en la

deuxieme variables correspondent à des courbes tracées dans des plans
parallèles àu plan (yOz), en bleu la partie du graphe correspondant à
F (0.5, y ).
y
0.5
On appelle nombre dérivé partiel par rapport à la première variable

au point (a, b) le nombre dérivé en a (s’il existe) de la fonction
partielle en la première variable relative à b de F , autrement dit le
nombre dérivé en a de la fonction F (•, b). On note ce nombre ∂F ∂x (a, b)
De même le nombre dérivé partiel par rapport à la seconde variable
est noté ∂F
∂y (a, b) et vaut le nombre dérivé en b de la fonction partielle
F (a, •).
Les fonctions
∂F ∂F
: R × R → R; (a, b) 7→ (a, b)
∂x ∂x
et
∂F ∂F
: R × R → R; (a, b) 7→ (a, b)
∂y ∂y
sont les fonctions dérivées partielles de F relativement à la première
et à la seconde variable.
Exemple :
Soit F la fonction de deux variables réelle définie par
F (x, y ) = 2x 2 y + y 18
On a ∂F ∂F 2
∂x (a, b) = 4ab et ∂y (a, b) = 2a + 18b .
17
L’usage est d’utiliser comme noms de variables x et y et non a et b ce qui

fait qu’on écrit
∂F ∂F 2 17
∂x (x, y ) = 4xy et ∂y (x, y ) = 2x + 18y .
Cela ne crée pas de confusion puisque dans l’expression ∂F ∂x (x, y )
- Le symbole ”∂x” représente le fait qu’on dérive par rapport à la première
variable,
- alors que (x, y ) représente le point où on effectue la dérivation.

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Méthodes et techniques de calcul

UPJV, UFR Science

September 21, 2020

Première partie : Calcul de limites

- Un voisinage pointé de +∞ est une partie de R qui contient un

Remarque : Le réel X (M) dont l’existence est affirmée dépend du choix

Limx→+∞ f (x) = +∞ ⇐⇒ ∀M ∈ R, ∃X (M) ∈ R/x > X (M) =⇒ f (x) > M.

L’inégalité f (x) > M signifie qu’au niveau de l’abscisse x le graphe de f

Limx→+∞ f (x) = +∞ ⇐⇒ ∀M ∈ R, ∃X (M) ∈ R/x > X (M) =⇒ f (x) > M.

On peut trouver une abscisse (dépendante du réel M que l’on a

dans cette zone

Soit f définie par f (x) = x 4 . On a

Limx→+∞ f (x) = −∞ ⇐⇒ ∀M ∈ R, ∃X ∈ R/ si x > X alors f (x) < M

Limx→−∞ f (x) = +∞ ⇐⇒ ∀M ∈ R, ∃X ∈ R/ si x < X alors f (x) > M

Limx→−∞ f (x) = −∞ ⇐⇒ ∀M ∈ R, ∃X ∈ R/ si x < X alors f (x) < M

∀ε > 0, ∃X (ε) ∈ R/x > X (ε) =⇒ ` − ε < f (x) < ` + ε.

∀ε > 0, ∃X (ε) ∈ R/x > X (ε) =⇒ ` − ε < f (x) < ` + ε.

On peut trouver une valeur de l’abscisse, X (ε) (dépendant de la valeur

Soit ε > 0, fixé. 1/2

Pour x > 1 on a |f (x) − 21 | = 2x 1 (1/2)−ε

- Soit a ∈ R un voisinage pointé de a est une partie de R contient une

Limites à gauche et à droite

Propriété: Soit f une fonction réelle de la variable réelle. Soit

Définition : L’ensemble {−∞} ∪ R ∪ {+∞} est appelé ”droite achevée

Soient f , g et h des fonctions réelles de la variable réelle définies sur un

Démonstration : (Théorème des gendarmes) On suppose que pour les

∀ε > 0, ∃α(ε) > 0/x 6= a et |x − a| < α(ε) =⇒ |f (x) − `| < ε

∀ε > 0, ∃β(ε) > 0/x 6= a et |x − a| < β(ε) =⇒ |h(x) − `| < ε

En résumé on a ∀x ∈ V , f (x) < g (x) < h(x) et

` − ε < f (x) < g (x) < h(x) < ` + ε

Donc limx→a g (x) = `.

Les graphes et les limites indiquées sont apprendre par coeur.

n < 0 pair, (n = −2p): n < 0 impair, (n = −(2p + 1)):

Fonction logarithme : Fonction exponentielle :

Fonction tangente : Fonction arctangente :

La limite en + ∞ et − ∞ d’une fonction fraction rationnelle

Utilisation de ”quantité conjuguée” :

On a déjà vu cela pour calculer la dérivée de la fonction sinus, si on

On obtient par cette astuce les limites suivantes

On admet les règles de l’Hôpital (XVII ième siècle)

Limx→+∞ x(Arctg (x) − π/2) = −1

Les règles de l’Hôpital permettent d’établir les valeurs suivantes (à

Il arrive que la formule servant de définition à une fonction F de deux,

Exemple La fonction de deux

Soit une fonction de deux variables réelles :

Le graphe de F la partie de R × R × R formée des triplets de la forme

Gr (F ) = {(x, y , F (x, y ))/(x, y ) ∈ DF }

Le graphe d’une fonction réelle de deux variables réelle peut se

• (a, b, f (a, b))

Pour les fonctions réelles de trois variables réelles ou plus le principe

Gr (F ) = {(x, y , z, F (x, y , z)) ∈ R4 /(x, y , z) ∈ DF }

- Soit F une fonction réelle de deux variables réelles. Soit a un réel.

Pour la fonction F (x, y ) = x + y 2 . Les fonctions partielles en la

On appelle nombre dérivé partiel par rapport à la première variable

L’usage est d’utiliser comme noms de variables x et y et non a et b ce qui

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