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13/04/2021 La Fabrique de l’UIMM - Machines

Machines
Date de modification : 11 mars 2021

Santé et Sécurité au Travail

Machines

Chapitre juridique

Les machines, et plus largement les équipements de travail, sont un sujet intemporel en santé et sécurité au
travail. Dans la continuité de la révolution industrielle, les machines ont autrefois généré de nombreux acci‐
dents du travail graves en raison des risques mécaniques liés à l’accès direct aux éléments en mouvement.
Aujourd’hui, elles sont considérées comme un risque traditionnel en entreprise. Des mesures de prévention
sont donc mises en place tant à la conception qu’à l’utilisation, avec un haut niveau de sécurité et de techno‐
logie avancée.

Il est intéressant de remonter brièvement dans le temps pour comprendre les prémices de cette réglementa‐
tion, qui trouve ses sources au niveau européen. Dans les années 1970-1980, de longs débats animés op‐
posent la France et l’Allemagne à Bruxelles, au sein de la Commission européenne. Chacune des 2 parties
tente d’imposer ses textes et sa vision quant aux machines. L’Allemagne souhaitait que le texte européen se
structure en un principe général de la machine, qui se déclinerait ensuite dans une multitude de normes
techniques. À l’inverse, la France fondait sa législation de l’époque sur de nombreux principes et très peu de
normes techniques. En effet, la loi n° 76-1106 du 6 décembre 1976, ainsi que les décrets n° 80-543 et n° 80-
544 du 15 juillet 1980, posaient de nombreuses règles d’hygiène et de sécurité applicables aux machines. En
termes de machines « spéciales » (machines construites à l’unité pour un usage spécifique et avec une dan‐
gerosité souvent élevée), une approche conceptuelle et contractuelle est développée. À cette date, la France
ne s’appuie pas sur des normes techniques ; seuls les textes législatifs et réglementaires encadrent la
conception des machines.

Finalement, la première directive Machines 89/392/CEE est adoptée le 14 juin 1989, puis consolidée le 22
juin 1998 par une deuxième directive Machines 98/37/CE. Celle-ci pose les fondamentaux de la réglementa‐
tion européenne en matière de conception des machines. L’approche normative allemande est retenue, ainsi
que les décrets français de 1980, qui ont largement influencé la réglementation européenne. Les 2 cultures
contraires, allemandes et françaises, commencent alors leur réconciliation.

La directive Machines 2006/42/CE, entrée en application le 29 décembre 2009, est une refonte de la direc‐
tive Machines initiale de 1989. Elle est qualifiée de directive « nouvelle approche » : il s’agit de directives gé‐
néralistes et non détaillées couvrant le champ des machines le plus large possible, tout en tenant compte de
l’évolution des techniques. La directive fixe des objectifs à atteindre, sans détailler précisément les moyens
permettant d’y parvenir. Concrètement, cette directive « nouvelle approche » vise à établir des exigences es‐
sentielles de santé et de sécurité applicables à de grandes familles de machines et non plus de traiter de
spécifications techniques, équipement par équipement (ou produit par produit). Ce sont alors les normes

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harmonisées (non obligatoires, mais considérées comme des normes de référence sur le sujet) qui pré‐
cisent les spécifications techniques permettant de satisfaire aux exigences attendues pour une machine
donnée.

Comme indiqué dans le Guide pour l’application de la directive Machines 2006/42/CE, document apportant
de nombreuses précisions, cette directive a un double objectif (issu de l’article 95 du traité instituant la Com‐
munauté européenne) :

harmoniser les exigences de santé et de sécurité applicables aux machines sur la base d’un niveau
élevé de protection de la santé et de la sécurité (c’est-à-dire garantir un haut niveau de sécurité) ;
garantir la libre circulation des machines sur le marché de l’Union européenne (UE).

Ainsi, les États-membres doivent prendre toutes les mesures afin de mettre sur le marché des machines qui
ne compromettent pas la sécurité et la santé des personnes. Cela concerne la mise en vente, l’importation,
la location, le lising, le prêt, le don, l’échange, la mise à disposition ou la cession de machines. Il est donc
strictement interdit de mettre sur le marché, de mettre en service ou d’utiliser une machine non conforme.

La directive Machines concerne les fabricants de machines, les distributeurs, ainsi que les utilisateurs finaux
(c’est-à-dire les entreprises). Le fabricant ou le concepteur d’équipements de travail doit respecter des exi‐
gences essentielles de santé et de sécurité énumérées dans la directive Machines 2006/42/CE (règles de
conception). Le marquage CE apposé sur les machines implique, de la part du responsable de la mise sur le
marché, le respect des exigences essentielles et des procédures définies dans la directive Machines, ainsi
que d’autres directives (basses tension, compatibilité électromagnétique…). L’utilisateur doit s’assurer du
maintien en conformité à tout moment du cycle de vie de la machine.

Un utilisateur qui construit une machine pour son propre compte est également
considéré comme un fabricant.

À noter que la directive Machines de 2006 n’introduit pas de changement radical par rapport aux précé‐
dentes versions, mais clarifie et consolide les dispositions de la directive dans le but d’en améliorer l’applica‐
tion pratique.

Néanmoins, elle apporte des points nouveaux, et notamment l’ajout des quasi-machines et des accessoires
de levage (chaînes, câbles, sangles) qui entrent désormais dans son champ d’application. Quant aux procé‐
dures d’évaluation de la conformité, la nouveauté porte sur la procédure d’assurance qualité complète (la
procédure d’évaluation de la conformité avec contrôle interne et la procédure d’examen CE de type ne sont
pas impactées).

La directive Machines 2006/42/CE porte uniquement sur les machines neuves


commercialisées en 2010. Elle est applicable depuis le 29 décembre 2009, sans pé‐
riode transitoire.

S’agissant de l’utilisation des machines, une première directive 89/391 du 12 juin 1989 fixe la mise en œuvre
de mesures visant à promouvoir l’amélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs au travail (issue
de l’article 118 A du traité instituant la Communauté européenne). Celle-ci a ensuite été consolidée par une
deuxième directive 2009/104/CE du 16 septembre 2009 relative aux prescriptions minimales de sécurité et

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de santé pour l’utilisation par les travailleurs au travail d’équipements de travail. Ces 2 directives machines
s’appuient sur le principe suivant : la directive est un minima à respecter, les États-membres peuvent faire
mieux en les transposant.

Ces directives ont pour objectif d’imposer la mise en conformité des équipements de travail et de poser les
règles d’utilisation.

En France, la législation et la réglementation comprennent donc des textes relatifs à la conception et des
textes relatifs à l’utilisation des équipements de travail et en particulier aux machines. C’est le livre III de la
partie IV du Code du travail qui est consacré aux équipements de travail. Voici un tableau synthétique des
principales obligations :

CONCEPTION UTILISATION

Principe

Obligation de conformité par rapport à la régle‐


mentation en vigueur au moment de la première
mise en service et de maintien en conformité : les
Obligation générale de sécurité, en interdisant la équipements de travail (machines, appareils, ou‐
mise sur le marché d’équipements de travail (ma‐ tils, engins, matériels et installations…) mis en
chines, appareils, outils, engins, matériels et instal‐ service ou utilisés doivent être équipés, installés,
lations) non conformes utilisés, réglés et maintenus de manière à préser‐
ver la santé et la sécurité des travailleurs, y com‐
(articles L. 4311-1 et suivants du Code du travail)
pris en cas de modification de ces équipements
de travail

(articles L. 4321-1 et suivants du Code du travail)

Obligations réglementaires

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- Obligations de conception et de construction (ar‐


ticles R. 4311-4 à R. 4311-70 du Code du travail), - Règles générales d’utilisation (articles R. 4321-1
règles techniques de conception des équipements à R. 4321-5 du Code du travail)
neufs ou considérés comme neufs (articles R.
4312-1 à R. 4312-1-2 du Code du travail) et concer‐ - Maintien en état de conformité (articles R. 4322-
nant les équipements d’occasion (articles R. 4312- 1 à R. 4322-3 du Code du travail)
2 à R. 4312-5 du Code du travail) - Information et formation des travailleurs (ar‐
- Procédures de certification de conformité des ticles R. 4323-1 à R. 4323-5 du Code du travail)
équipements neufs ou d’occasion (articles R. 4313- - Installation des équipements (articles R. 4323-6
1 à R. 4313-18 du Code du travail), procédures à R. 4323-13 du Code du travail)
d’évaluation de la conformité (articles R. 4313-19 à
R. 4313-95 du Code du travail) - Utilisation et maintenance (articles R. 4323-14 à
R. 4323-21 du Code du travail)
- Procédure de sauvegarde pour interdire ou res‐
treindre leur mise sur le marché ou subordonner - Vérifications des équipements (articles R. 4323-
celle-ci à des conditions si les équipements ne ré‐ 22 à R. 4323-28 du Code du travail)
pondent pas aux obligations de sécurité (R. 4314-1 - Prescriptions techniques pour l’utilisation des
à R. 4314-5 du Code du travail) équipements de travail non soumis à des règles
- Modalités pour les vérifications sur demande de de conception (articles R. 4324-1 à R. 4324-45 du
l’inspection du Travail (articles R. 4722-5 à R. 4722- Code du travail)
8 du Code du travail)

Cette étude ne porte pas sur les équipements de protection individuelle, les engins
mobiles, les appareils de levage (de personnes ou de charges), qui sont chacun trai‐
tés dans des rubriques spécifiques.

Sommaire
I. Conception et mise sur le marché des machines
A. Règles générales pour la conception et la mise sur le marché
1. Définitions et champ d’application
2. Exclusions
B. Règles techniques de conception
1. Equipements de travail neufs ou considérés comme neufs
2. Équipements d’occasion
C. Procédures de certification de conformité des machines neuves
1. Formalités préalables à la mise sur le marché
a) Machines et quasi-machines neuves ou considérés comme neuves
b) Machines d’occasion
c) Interdictions
d) Synthèse
2. Procédures d’évaluation de la conformité
a) Evaluation de la conformité avec contrôle interne de la fabrication dite aussi procé‐
dure « d’autocertification CE »
b) Examen CE de type (procédure autrefois appelée d’homologation)
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c) Le système d’assurance qualité complète


d) Synthèse
3. Procédures d’évaluation de la conformité applicables à chaque catégorie de machines et
équipements de travail
4. Organismes notifiés
5. Communication à l’autorité administrative et mesures de contrôle
D. Procédure de sauvegarde
1. Procédure de sauvegarde d’initiative nationale
2. Procédure de sauvegarde consécutive à un avis de la Commission européenne
3. Recours
E. Normalisation appliquée aux machines
1. Généralités : contexte normatif
2. Machines : normes homologuées européennes
II. Utilisation et maintien en conformité des machines
A. Règles générales
1. Principes
2. Dispositions d’application et conventions
3. Dispositions applicables à certaines catégories de travailleurs
a) Utilisation d’équipements de travail par les femmes enceintes, venant d’accoucher ou
allaitant
b) Utilisation d’équipements de travail par les jeunes âgés de 15 ans au moins et de
moins de 18 ans
c) Utilisation d’équipements de travail par les travailleurs indépendants
B. Maintien en état de conformité (principe général)
C. Mesures d’organisation et conditions d’utilisation des équipements de travail
1. Information et formation des travailleurs
2. Installation des équipements de travail
3. Utilisation et maintenance des équipements de travail
4. Vérifications des équipements de travail
a) Vérification initiale
b) Vérifications périodiques
c) Vérification lors de la remise en service
d) Synthèse
5. Demande de vérifications et mises en demeure
D. Modifications de machines en service
E. Utilisation des équipements de travail non soumis à des règles de conception lors de leur pre‐
mière mise sur le marché
1. Maintien en état de conformité des machines « anciennes générations »
a) Périodes transitoires concernant la mise en conformité des machines « anciennes gé‐
nérations »
b) Plans de mise en conformité des machines « anciennes générations »
c) Conventions conclues avec les organisations professionnelles
2. Exigences essentielles de conformité des machines « anciennes générations »
a) Protecteurs et dispositifs de protection
b) Organes de service de mise en marche et d’arrêt
c) Dispositifs d’alerte et de signalisation
d) Isolation et dissipation des énergies

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e) Risques électriques et d’incendie


f) Eclairage
F. Synthèse
III. Démarche de prévention des risques liés aux machines
A. Notions fondamentales
B. Risques liés aux machines
C. Illustrations
D. Prévention des risques liés aux machines
1. Conception et acquisition
2. Exploitation
3. Modifications de machines en service
4. Transactions et opérations diverses
5. Mise au rebut
IV. Sanctions principales attenant aux machines

I. Conception et mise sur le marché des machines

La conception et la mise sur le marché des équipements de travail (et donc des machines) a pour origine
une première directive Machines 89/392/CEE adoptée le 14 juin 1989, puis consolidée le 22 juin 1998 par
une deuxième directive Machine 98/37/CE. Ces directives posent les fondamentaux de la réglementation
européenne en matière de conception des machines. La directive Machines 2006/42/CE, entrée en applica‐
tion le 29 décembre 2009, est une refonte de la directive Machines initiale de 1989. Celle-ci a ensuite été
transposée dans le Code du travail et de nombreux textes sont venus réglementer la conception des
machines.

A. Règles générales pour la conception et la mise sur le marché

Les équipements de travail doivent respecter un principe général de sécurité fixé par l’article L. 4311-1 du
Code du travail. Les équipements de travail destinés à être exposés, mis en vente, vendus, importés, loués,
mis à disposition ou cédés à quelque titre que ce soit sont conçus et construits de sorte que leur mise en
place, leur utilisation, leur réglage, leur maintenance, dans des conditions conformes à leur destination, n’ex‐
posent pas les personnes à un risque d’atteinte à leur santé ou leur sécurité et assurent, le cas échéant, la
protection des animaux domestiques, des biens, ainsi que de l’environnement.

Définition :
On entend par équipements de travail, les machines, appareils, outils, engins, matériels
et installations (article L. 4311-2 du Code du travail).

Le champ d’application de la directive Machines de 2006 (aspects « conception et


mise sur le marché ») est restrictif. À l’inverse, s’agissant de la directive Machines
de 2009 (aspects « utilisation »), aucune liste ne définit précisément les équipe‐
ments de travail concernés.

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L’article L. 4311-3 du Code du travail prévoit qu’il est interdit d’exposer, de mettre en vente, de vendre, d’im‐
porter, de louer, de mettre à disposition ou de céder à quelque titre que ce soit des équipements de travail
qui ne répondent pas aux règles techniques et aux procédures de certification.

Néanmoins, il existe une exception. Ainsi, par dérogation aux dispositions de l’article L. 4311-3 du Code du
travail, l’exposition et l’importation aux fins d’exposition dans les foires et salons autorisés d’équipements de
travail neufs ne satisfaisant pas aux dispositions de l’article L. 4311-1 du Code du travail sont permises, et
ce uniquement pour une durée déterminée. Dans cette situation, un avertissement dont les caractéristiques
sont déterminées par arrêté doit être placé à proximité de l’équipement de travail ou du moyen de protection
faisant l’objet de l’exposition, pendant toute la durée de celle-ci (article L. 4311-4 du Code du travail).

L’acheteur ou le locataire d’un équipement de travail qui a été livré dans des condi‐
tions contraires aux dispositions des articles L. 4311-1 et L. 4311-3 du Code du tra‐
vail peut demander la résolution de la vente ou du bail dans le délai d’une année à
compter du jour de la livraison. Cette possibilité demeure, même en présence d’une
clause contractuelle contraire. Cette règle s’applique tant au fabricant qu’à l’utilisa‐
teur. Des dommages-intérêts peuvent être accordés à l’acheteur ou au locataire par
le tribunal (article L. 4311-5 du Code du travail). Ces dispositions sont particulière‐
ment intéressantes et sécurisantes puisqu’elles permettent de neutraliser les
clauses contraires dans les contrats commerciaux.

Les infractions aux dispositions des articles L. 4311-1 à L. 4311-4 du Code du travail commises à l’occasion
de l’exposition, la mise en vente, la vente, l’importation, la location, la mise à disposition ou la cession à
quelque titre que ce soit d’un équipement de travail et de protection peuvent être constatées par procès-ver‐
bal, et ce uniquement en dehors des lieux d’utilisation des équipements de travail et moyens de protection. À
ce titre, sont compétent pour constater l’infraction (article L. 4311-6 du Code du travail) :

les agents de contrôle de l’inspection du travail ;


les agents des douanes ;
les agents de la concurrence ;
les agents de la consommation et de la répression des fraudes ;
les ingénieurs des mines ;
les ingénieurs de l’industrie et des mines.

La circulaire DGT/2010/01 du 4 février 2010 apporte de nombreuses précisions sur la mise en œuvre des
dispositions réglementaires issues du décret du 7 novembre 2008, applicables aux équipements de travail.

1. Définitions et champ d’application


La thématique des équipements de travail repose sur plusieurs notions qui définissent les éléments clés de
ce sujet. Ces définitions sont ancrées dans le Code du travail.

Définitions :
Mis pour la première fois sur le marché, neuf ou à l’état neuf : Tout équipement de tra‐
vail ou moyen de protection n’ayant pas été effectivement utilisé dans un État-membre
de la Communauté européenne et faisant l’objet d’une exposition, d’une mise en vente,
d’une vente, d’une importation, d’une location, d’une mise à disposition ou cession à
quelque titre que ce soit. (article R. 4311-1 du Code du travail)

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Occasion : Tout équipement de travail ou moyen de protection ayant déjà été effective‐
ment utilisé dans un État-membre de la Communauté européenne et faisant l’objet
d’une exposition, d’une mise en vente, d’une vente, d’une importation, d’une location,
d’une mise à disposition ou d’une cession à quelque titre que ce soit. (article R. 4311-2
du Code du travail)

Maintenu en service : Tout équipement de travail ou moyen de protection ayant déjà


été effectivement utilisé dans un État membre de la Communauté européenne lorsque
les opérations mentionnées à l’article R. 4311-2 sont réalisées au sein d’une même
entreprise.
Il en est de même en cas de modification affectant la situation juridique de l’entreprise,
notamment par succession, vente, fusion, transformation du fonds, mise en société.
(article R. 4311-3 du Code du travail)

Sont soumis aux obligations de conception et de construction, pour la mise sur le marché des « machines »,
les équipements de travail désignés ci-après par le mot « machines » et figurant dans la liste ci-dessous (ar‐
ticle R. 4311-4 du Code du travail) :

machines ;
équipements interchangeables ;
composants de sécurité ;
accessoires de levage ;
chaînes, câbles, sangles ;
dispositifs amovibles de transmission mécanique.

Cette liste englobe donc un champ d’application assez large, le terme de machine doit être compris dans un
sens générique sur le plan de la conception.

Définition :
Répond à la définition de machine (article R. 4311-4-1 du Code du travail) :
un ensemble équipé ou destiné à être équipé d’un système d’entraînement autre
que la force humaine ou animale appliquée directement, composé de pièces ou
d’organes liés entre eux dont au moins un est mobile et qui sont réunis de façon
solidaire en vue d’une application définie ;
un ensemble mentionné au point précédent auquel manquent seulement des or‐
ganes de liaison au site d’utilisation ou de connexion aux sources d’énergie et de
mouvement ;
un ensemble mentionné aux deux points précédents, prêt à être installé et qui ne
peut fonctionner en l’état qu’après montage sur un moyen de transport ou instal‐
lation dans un bâtiment ou une construction ;
un ensemble de machines mentionnées aux trois points précédents ou un en‐
semble de quasi-machines définies à l’article R. 4311-6, qui, afin de concourir à
un même résultat, sont disposées et commandées de manière à être solidaires
dans leur fonctionnement ;
un ensemble de pièces ou d’organes liés entre eux, dont un au moins est mobile,
qui sont réunis en vue de soulever des charges et dont la seule force motrice est
une force humaine directement appliquée.

En pratique, on retiendra pour cette définition constituant le socle de la directive Machines les points
suivants :

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il s’agit d’un ensemble (et non un élément simple unitaire) ;


comprenant un système d’entraînement ;
les pièces composant la machines sont liées entre elles (il ne s’agit pas d’un tas de pièces en vrac) ;
une pièce au moins doit être mobile (cela suppose donc un mouvement, une condition de mobilité im‐
pliquant un risque mécanique) ;
les pièces doivent être réunies de façon solidaire (c’est-à-dire formant un tout cohérent, organisé) ;
ayant une application définie (c’est-à-dire une application particulière telle qu’une transformation, un
traitement, un déplacement, un conditionnement de la matière…).

Définitions :
Est un équipement interchangeable, un dispositif qui, après la mise en service d’une
machine ou d’un tracteur, est assemblé à celle-ci ou à celui-ci par l’opérateur lui-même
pour modifier sa fonction ou apporter une fonction nouvelle, dans la mesure où cet
équipement n’est pas un outil (article R. 4311-4-2 du Code du travail).

Est un composant de sécurité, un composant (article R. 4311-4-3 du Code du travail) :


qui sert à assurer une fonction de sécurité ;
qui est mis isolément sur le marché ;
dont la défaillance ou le mauvais fonctionnement met en danger la sécurité des
personnes ;
qui n’est pas indispensable au fonctionnement de la machine ou qui, du point de
vue de ce seul fonctionnement, pourrait être remplacé par un composant
ordinaire.
L’arrêté du 27 octobre 2009 liste les composants qui remplissent les critères énumérés
ci-dessus. Il s’agit d’une liste indicative des composants de sécurité.

Est un accessoire de levage, un composant ou équipement non lié à la machine de le‐


vage, permettant la préhension de la charge, placé soit entre la machine et la charge,
soit sur la charge elle-même ou destiné à faire partie intégrante de la charge et qui est
mis isolément sur le marché. Sont considérés comme accessoires de levage les
élingues et leurs composants (article R. 4311-4-4 du Code du travail).

Est une chaîne, un câble ou une sangle au sens du 5° de l’article R. 4311-4 du Code du
travail, une chaîne, un câble ou une sangle conçu et fabriqué pour le levage et faisant
partie d’une machine de levage ou d’un accessoire de levage (article R. 4311-4-5 du
Code du travail).

Est un dispositif amovible de transmission mécanique, un composant amovible des‐


tiné à la transmission de puissance entre une machine automotrice ou un tracteur et
une autre machine en les reliant au premier palier fixe. Lorsque ce dispositif est mis
sur le marché avec le protecteur, l’ensemble est considéré comme constituant un seul
produit (article R. 4311-4-6 du Code du travail).

L’article R. 4311-6 du Code du travail prévoit le régime de la quasi-machine. Il s’agit d’un


ensemble qui constitue presque une machine, mais qui ne peut assurer à lui seul une
application définie. Une quasi-machine est uniquement destinée à être incorporée ou
assemblée à d’autres machines ou à d’autres quasi-machines ou équipements en vue
de constituer une machine mentionnée au 1° de l’article R. 4311-4-1 du Code du travail.
Un système d’entraînement est une quasi-machine.

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Les quasi-machines sont soumises aux règles des articles R. 4313-7 à R. 4313-11 du
Code du travail prévues pour leur mise sur le marché (formalités préalables applicables
aux quasi-machines).

À noter que les dispositions de mise sur le marché (obligations de conception et de construction) s’ap‐
pliquent également aux équipements de travail suivants (article R. 4311-7 du Code du travail) :

les tracteurs agricoles ou forestiers, ainsi que leurs entités techniques, les systèmes et composants, à
l’exclusion de ceux qui sont spécialement conçus pour les forces armées, la protection civile, les ser‐
vices de lutte contre l’incendie ou les services responsables du maintien de l’ordre (décret n° 2005-
1236 du 30 septembre 2005) ;
les électrificateurs de clôture (décret n° 96-216 du 14 mars 1996).

2. Exclusions
Conformément à l’article R. 4311-5 du Code du travail, certains produits ne sont pas concernés par les obli‐
gations de conception et de construction pour la mise sur le marché des machines. En effet, ils sont chacun
couverts par des textes qui leur sont propres. Il s’agit :

des produits qui, bien que répondant à la définition de machines, sont soumis, de manière exclusive et
spécifique, aux dispositions issues de la transposition, hors du Code du travail, de directives euro‐
péennes définissant leurs règles de conception et de construction ;
des composants de sécurité destinés à être utilisés comme pièces de rechange pour remplacer des
composants identiques et fournis par le fabricant de la machine d’origine ;
des matériels spécifiques pour fêtes foraines ou parcs d’attraction ;
des machines spécialement conçues ou mises en service en vue d’un usage nucléaire et dont la dé‐
faillance peut engendrer une émission de radioactivité ;
des armes, y compris les armes à feu ;
des moyens de transport suivants :
tracteurs agricoles ou forestiers pour les risques visés par les dispositions de transposition de
la directive 2003/37/CE, à l’exclusion des machines montées sur ces véhicules ;
véhicules à moteur et leurs remorques visés par les dispositions de transposition de la directive
70/156/CEE du Conseil du 6 février 1970 concernant le rapprochement des législations des
États-membres relatives à la réception des véhicules à moteur et de leurs remorques, à l’exclu‐
sion des machines montées sur ces véhicules ;
véhicules visés par les dispositions de transposition de la directive 2002/24/CE du Parlement
européen et du Conseil du 18 mars 2002 relative à la réception des véhicules à moteur à deux
ou trois roues, à l’exclusion des machines montées sur ces véhicules ;
véhicules à moteur destinés exclusivement à la compétition ;
moyens de transport par air, par eau et par réseaux ferroviaires, à l’exclusion des machines
montées sur ces moyens de transport ;
des bateaux pour la navigation maritime et les unités mobiles off-shore, ainsi que les machines instal‐
lées à bord de ces bateaux ou unités ;
des machines spécialement conçues et construites à des fins militaires ou de maintien de l’ordre ;
des machines spécialement conçues et construites à des fins de recherche pour une utilisation tem‐
poraire en laboratoire ;
des ascenseurs équipant les puits de mine ;
des machines prévues pour déplacer des artistes pendant des représentations artistiques ;
des produits électriques et électroniques ci-après, dans la mesure où ils sont visés par les disposi‐
tions de transposition de la directive 73/23/CEE du Conseil du 19 février 1973 modifiée concernant le
rapprochement des législations des États-membres relatives au matériel électrique destiné à être em‐
ployé dans certaines limites de tension :

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appareils électroménagers à usage domestique ;


équipements audio et vidéo ;
équipements informatiques ;
machines de bureau courantes ;
mécanismes de connexion et de contrôle basse tension ;
moteurs électriques ;
des équipements électriques à haute tension :
appareillages de connexion et de commande ;
transformateurs.

B. Règles techniques de conception

Les règles générales pour la conception et la mise sur le marché des équipements de travail reposent sur
plusieurs dispositions réglementaires.

Les articles R. 4311-12 et R. 4311-13 du Code du travail prévoient que « les machines soumises aux règles
techniques pertinentes de l’annexe I, lorsqu’elles sont conçues et construites conformément aux normes re‐
prises dans la collection des normes nationales et dont les références ont été publiées au Journal officiel de
l’Union européenne, sont réputées satisfaire aux règles des annexes, traitées par ces normes ». En effet, l’an‐
nexe I prévoit l’ensemble des exigences essentielles de santé et de sécurité applicables à toutes les ma‐
chines. Chaque machine n’est pas nécessairement impactée par l’intégralité de ces dispositions : un choix
des règles techniques pertinentes est réalisé par le fabricant au moment de la conception et au vu de son
évaluation des risques.

Dans les autres cas (que ceux cités précédemment), un décret peut rendre des normes obligatoires. En effet,
pour certaines machines, des normes techniques vont spécifier les règles de conception.

Dès lors qu’un équipement de travail, neuf ou d’occasion, provient d’un pays ne fai‐
sant pas partie de l’espace économique européen (EEE), il est directement consi‐
déré comme neuf au sens réglementaire et doit donc être conforme aux exigences
essentielles de santé et de sécurité de la directive Machines.

1. Equipements de travail neufs ou considérés comme neufs


Conformément à l’article R. 4312-1 du Code du travail, les machines neuves ou considérées comme neuves
(au sens de l’article R. 4311-1 du Code du travail) sont soumises aux règles techniques prévues par l’annexe
I.

Les termes « neuf » ou « considérés comme neufs » doivent être compris dans un
sens juridique et non pas uniquement dans le vocable usuel commun. Il s’agit d’une
machine qui n’a jamais été utilisée et qui fait l’objet d’une première mise sur le mar‐
ché européen. Ainsi, une machine déjà utilisée dans un pays n’appartenant pas à
l’espace économique européen et qui entre pour la première fois sur le territoire eu‐
ropéen est donc « considérée comme neuve ».

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Les règles techniques de conception, également appelées dans la directive Ma‐


chines « exigences essentielles de santé et de sécurité », figurent dans le Code du
travail à l’annexe I de l’article R. 4312-1 du Code du travail.

Cette annexe porte sur les règles techniques en matière de santé et de sécurité ap‐
plicables aux machines neuves ou considérées comme neuves mentionnées à l’ar‐
ticle R. 4312-1 du Code du travail. Elle se compose de la façon suivante :

les principes généraux ;


les règles techniques applicables à tout type de machines (partie centrale de
l’annexe détaillant toutes les règles pour que la machine soit conforme ; par
exemple : poste de travail, systèmes de commande, mesures de protection
contre les risques mécaniques, caractéristiques requises pour les protec‐
teurs et les dispositifs de protection, risques dus à d’autres dangers, entre‐
tien, informations) ;
les règles techniques complémentaires pour certaines catégories de ma‐
chines (et notamment les machines portatives tenues ou guidées à la main) ;
les règles techniques complémentaires pour pallier les dangers dus à la mo‐
bilité des machines ;
les règles techniques complémentaires pour pallier les dangers dus aux opé‐
rations de levage ;
les règles techniques complémentaires pour les machines destinées à des
travaux souterrains ;
les règles techniques complémentaires pour les machines présentant des
dangers particuliers dus au levage de personnes.

Pour aller plus loin : Principes généraux


Les exigences générales s’appliquent à toutes les machines. Elles traitent des mesures
de protection à mettre en place contre les risques mécaniques et les caractéristiques
auxquelles doivent satisfaire les protecteurs et dispositifs de protection installés sur
les machines. Elles comprennent notamment des renseignements sur les organes de
commande, des indications diverses devant figurer sur les machines, ainsi que les
règles à suivre en matière de maintenance.
L’évaluation des risques est au cœur de toute cette démarche de prévention liée aux
machines. Le fabricant doit l’intégrer à tous les niveaux de sa démarche. Ainsi, la dé‐
marche d’évaluation traite, par exemple, de l’identification des dangers résultant d’un
usage normal ou anormal mais prévisible de la machine. Suivent alors une évaluation
des risques ainsi que la suppression et/ou la réduction des risques en suivant le prin‐
cipe de la priorité.

Pour aller plus loin : Fondamentaux des règles techniques applicables à tout type de
machines
Il convient de comprendre les notions fondamentales des règles techniques appli‐
cables à toute machine qui sont expliquées et illustrées ci-après.

Intégration de la sécurité dès la phase de conception


L’intégration de la sécurité dès la phase de conception est primordiale puisqu’elle per‐
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met de ne pas exposer l’opérateur à des situations à risques lors du fonctionnement de


la machine. En intégrant un dispositif de sécurité le plus en amont possible, de nom‐
breuses situations dangereuses sont évitées (vitesse excessive, déplacement inopiné,
renversement, projection de fluides, solvants, graisse, aspiration de vapeurs à la
source…).

Organes de service (dans le langage courant, il s’agit des commandes de la machine –


la liste ci-après n’est pas exhaustive, mais reprend les principales obligations)
Ils sont clairement visibles et identifiables grâce à des pictogrammes, le cas échéant.
Ils sont placés de façon à pouvoir être actionnés en toute sécurité, sans hésitation ni
perte de temps et sans équivoque.
Ils sont conçus de façon à ce que le mouvement des organes de service soit cohérent
avec l’effet commandé.
Ils sont disposés hors des zones dangereuses sauf, si nécessaire, pour certains or‐
ganes de service, tels qu’un arrêt d’urgence et une console d’apprentissage pour les ro‐
bots.
Ils sont situés de façon à ce que le fait de les actionner ne puisse pas engendrer de
risques supplémentaires.
Ils sont conçus ou protégés de façon à ce que l’effet voulu, s’il peut entraîner un dan‐
ger, ne puisse être obtenu que par une action volontaire.
Ils sont fabriqués de façon à résister aux forces prévisibles. Une attention particulière
est apportée aux dispositifs d’arrêt d’urgence qui risquent d’être soumis à des forces
importantes.

Mise en marche
Seule une action volontaire sur un organe de service prévu à cet effet (jamais de ma‐
nière inopinée ou intempestive) doit permettre la mise en marche de la machine.
En cas de remise en marche après un arrêt, qu’elle qu’en soit la cause, une action vo‐
lontaire doit être initiée de la même façon que décrite au point précédent.
En cas de défaillance de l’alimentation en énergie, une action volontaire doit être initiée
de la même façon que décrite précédemment. Son rétablissement ne peut pas entraî‐
ner le redémarrage de la machine, sans qu’un nouvel ordre de mise en marche ne soit
donné.

Arrêt normal de la machine


Il s’agit soit de l’arrêt complet de la machine en toute sécurité, soit d’un arrêt total ou
partiel devant se trouver à chaque poste de travail concerné.
Il comprend également l’interruption de l’alimentation en énergie (à l’exception des ar‐
rêts pour raisons de service).

Arrêt d’urgence de la machine


Il a pour objectif d’éviter des situations dangereuses en cours ou imminentes.
Il n’est pas obligatoire sur toutes les machines (il est même exclu pour les machines
pour lesquelles un dispositif d’arrêt d’urgence ne réduirait pas le risque, à l’image des
machines portatives tenues ou guidées à la main).
Il vient en appui des autres mesures de protection et ne les remplacent pas.
L’arrêt d’urgence est tel qu’il :
- comprend des organes de service clairement identifiables, bien visibles et rapidement
accessibles ;
- provoque l’arrêt du processus dangereux aussi rapidement que possible, sans créer
de risque supplémentaire ;
- déclenche ou permet de déclencher, au besoin, certains mouvements de protection.

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Protecteurs
Protecteurs fixes : ils sont fixés au moyen de systèmes qui ne peuvent être ouverts ou
démontés qu’avec des outils. Les systèmes de fixation sont solidaires des protecteurs
ou de la machine lors du démontage des protecteurs. Dans la mesure du possible, les
protecteurs ne peuvent rester en place en l’absence de leurs fixations.

Protecteurs mobiles avec dispositif de verrouillage : ils sont conçus et construits :


- pour, dans la mesure du possible, rester solidaires de la machine lorsqu’ils sont ou‐
verts ;
- de façon à ce que leur réglage nécessite une action volontaire.

Les protecteurs mobiles sont associés à un dispositif de verrouillage :


- empêchant la mise en marche de fonctions dangereuses de la machine jusqu’à ce
qu’ils soient fermés ;
- et donnant un ordre d’arrêt dès qu’ils ne sont plus fermés.

Lorsqu’un opérateur peut atteindre la zone dangereuse avant que le risque lié aux fonc‐
tions dangereuses d’une machine ait cessé, outre le dispositif de verrouillage, les pro‐
tecteurs mobiles sont associés à un dispositif d’interverrouillage :
- empêchant la mise en marche de fonctions dangereuses de la machine jusqu’à ce
que les protecteurs soient fermés et verrouillés,
- maintenant les protecteurs fermés et verrouillés jusqu’à ce que le risque de blessure
lié aux fonctions dangereuses de la machine ait cessé.

Les protecteurs mobiles avec dispositif de verrouillage sont conçus de façon à ce que
l’absence ou la défaillance d’un de leurs organes empêche la mise en marche ou pro‐
voque l’arrêt des fonctions dangereuses de la machine.

Protecteurs réglables limitant l’accès : ils restreignent l’accès aux parties des éléments
mobiles strictement nécessaires au travail :
- ils peuvent être réglés manuellement ou automatiquement selon la nature du travail à
réaliser ;
- ils peuvent être réglés aisément sans l’aide d’un outil.

Dispositifs de protection
Les dispositifs de protection sont conçus et incorporés au système de commande afin
que :
- les éléments mobiles ne puissent être mis en mouvement aussi longtemps que l’opé‐
rateur peut les atteindre ;
- les personnes ne puissent atteindre pas les éléments mobiles tant qu’ils sont en mou‐
vement ;
- l’absence ou la défaillance d’un de leurs organes empêche la mise en marche ou pro‐
voque l’arrêt des éléments mobiles.
Le réglage des dispositifs de protection nécessite une action volontaire.

L’annexe I précitée traite également de nombreux autres éléments (ergonomie, poste


de travail, siège, éclairage, etc.).

La brochure de l’INRS intitulée Sécurité des machines – Prévention des risques méca‐
niques (ED 6122) en date de septembre 2018, apporte des illustrations et des
exemples concrets.

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À noter que :

les tracteurs agricoles ou forestiers et leurs entités techniques, systèmes ou composants sont sou‐
mis au règlement (UE) n° 167/2013 du Parlement européen et du Conseil du 5 février 2013 relatif à la
réception et à la surveillance du marché des véhicules agricoles et forestiers, dans les conditions défi‐
nies à l’article 2.3 de ce règlement, ainsi qu’au décret n° 2005-1236 du 30 septembre 2005 relatif aux
règles, prescriptions et procédures applicables aux tracteurs agricoles ou forestiers et à leurs
dispositifs ;
les électrificateurs de clôture sont soumis au décret n° 96-216 du 14 mars 1996 relatif aux règles
techniques et à la procédure de certification applicables aux électrificateurs de clôture.

2. Équipements d’occasion
Conformément à l’article R. 4312-2 du Code du travail, les machines d’occasion, soumises lors de leur mise
en service à l’état neuf aux règles techniques de conception et de construction prévues à l’annexe I de ce
même article, demeurent soumises aux règles de cette annexe.

Celles de ces machines qui n’étaient pas soumises à ces règles lors de leur mise en service à l’état neuf,
sont soumises aux règles techniques d’utilisation définies par le chapitre IV du titre II, à savoir aux articles R.
4324-1 à R. 4324-53 du Code du travail.

À noter que plusieurs articles encadrent le régime de l’occasion des équipements de travail (articles R. 4312-
2-1 à R. 4312-4 du Code du travail).

Ainsi :

les tracteurs agricoles ou forestiers et leurs entités techniques, systèmes ou composants d’occasion
sont soumis au décret n° 2005-1236 du 30 septembre 2005 relatif aux règles, prescriptions et procé‐
dures applicables aux tracteurs agricoles ou forestiers et à leurs dispositifs ;
les accessoires de levage, les câbles, chaînes et sangles de levage d’occasion, quelle que soit leur
date de mise en service à l’état neuf, sont soumis aux règles techniques de conception et de
construction prévues à l’annexe I de l’article R. 4312-2 du Code du travail ;
les composants de sécurité d’occasion, quelle que soit leur date de mise en service à l’état neuf, sont
soumis aux règles techniques de conception et de construction prévues à l’annexe I de l’article R.
4312-2 du Code du travail.

Les structures de protection conformes au décret n° 90-490 du 15 juin 1990 et les autres composants de sé‐
curité conformes à un modèle ayant fait l’objet d’un visa d’examen technique ou d’une attestation d’examen
de type délivré conformément aux décrets pris pour l’application de l’article L. 233-5 du Code du travail, dans
sa rédaction issue de la loi n° 76-1106 du 6 décembre 1976, en vigueur jusqu’au 31 décembre 1992, sont
considérés comme conformes à l’obligation définie ci-avant.

L’article R. 4312-5 du Code du travail prévoit une spécificité : à condition de satisfaire aux obligations défi‐
nies à l’article L. 4311-1 du Code du travail (c’est-à-dire aux principes de conception et de mise sur le mar‐
ché), les matériels d’occasion peuvent, quand ils sont conformes à la réglementation des matériels d’occa‐
sion en vigueur dans l’État-membre de la Communauté européenne dont ils proviennent, faire l’objet des
seules opérations mentionnées à ce même article. Dans ce cas, le certificat de conformité prévu par l’article
R. 4313-15 du Code du travail doit indiquer de manière précise les références de la réglementation appli‐
quée. Si besoin, ces matériels sont mis par l’employeur en conformité avec les règles techniques d’utilisa‐
tion prévues par le chapitre IV du titre II, à savoir les articles R. 4324-1 à R. 4324-53 du Code du travail.

Il incombe au cédant (vendeur, loueur…) de respecter la réglementation française


qui impose des dispositions techniques de sécurité permettant la vente d’une ma‐
chine d’occasion en vue d’une nouvelle utilisation.
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Le cédant doit donc certifier sous sa seule responsabilité que l’équipement en


question est bien conforme. La remise d’un certificat de conformité est obligatoire.

À noter que des dispositions techniques spécifiques existent selon la provenance


de l’équipement d’occasion, ainsi que selon la date de sa mise en service à l’état
neuf.

Dès lors que l’importation s’effectue hors de l’espace économique européen (EEE),
peu importe la date de mise en service à l’état neuf, l’équipement est directement
considéré comme neuf (application de l’article R. 4311-1 du Code du travail). C’est
l’importateur qui devient le responsable de la mise sur le marché européen. Toutes
les dispositions afférentes doivent donc être respectées (règles techniques, décla‐
ration de conformité CE, marquage CE).

L’INRS propose un tableau synthétique :

C. Procédures de certification de conformité des machines neuves

1. Formalités préalables à la mise sur le marché

a) Machines et quasi-machines neuves ou considérés comme neuves


Les articles R. 4313-1 à R. 4313-6 du Code du travail prévoient plusieurs formalités obligatoires préalables à
la mise sur le marché d’équipements de travail neufs ou considérés comme neufs.

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Le fabricant, l’importateur ou tout autre responsable de la mise sur le marché d’un exemplaire neuf ou consi‐
déré comme neuf d’une machine, soumis aux règles techniques de l’annexe I, établit et signe une déclara‐
tion CE de conformité par laquelle il atteste que cette machine est conforme aux règles techniques perti‐
nentes de l’annexe qui le concerne et a satisfait aux procédures d’évaluation de la conformité applicable.

La déclaration CE de conformité est remise au preneur lors de la vente, de la location, de la cession ou de la


mise à disposition, à quelque titre que ce soit, d’une machine.

L’arrêté du 22 octobre 2009 fixe le contenu de la déclaration CE de conformité relative aux machines au sens
de l’article R. 4311-4 du Code du travail.

Un marquage de conformité, constitué par le sigle CE, est apposé de manière visible, lisible et indélébile sur
chaque exemplaire de machine par le fabricant, l’importateur ou tout autre responsable de la mise sur le
marché. Si ce n’est pas possible, le marquage CE doit figurer sur l’emballage. Ce marquage atteste qu’une
machine est conforme aux règles techniques pertinentes de l’annexe et a satisfait aux procédures d’évalua‐
tion de la conformité applicable. Le graphisme et les proportions de ce marquage doivent être respectés
conformément à l’arrêté du 22 octobre 2009.

Le marquage CE n’interdit pas d’effectuer des modifications visant à adapter la ma‐


chine aux tâches à réaliser. Toutefois, la machine doit rester conforme. Un nouveau
marquage CE n’a pas à être apposé sur la machine modifiée.

L’exposition, la mise en vente, la vente, la location, l’importation, la cession ou la mise à disposition, à


quelque titre que ce soit, d’une machine neuve ou considérée comme neuve soumise à une procédure d’éva‐
luation de la conformité est subordonnée à la constitution par le fabricant, l’importateur ou par tout autre
responsable de la mise sur le marché d’un dossier technique relatif aux moyens mis en œuvre pour en assu‐
rer la conformité aux règles techniques applicables.

L’arrêté du 22 octobre 2009 fixe le contenu du dossier technique de fabrication exigé par l’article R. 4313-6
du Code du travail.

Cas spécifique des quasi-machines


Les quasi-machines doivent faire l’objet de formalités préalables spécifiques (articles
R. 4313-7 à R. 4313-11 du Code du travail).
Le fabricant, l’importateur ou tout autre responsable de la mise sur le marché d’une
quasi-machine veille, avant sa mise sur le marché, à ce que soient établies :
la documentation technique pertinente ;
la notice d’assemblage ;

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la déclaration d’incorporation.
La documentation technique pertinente précise les règles techniques de l’annexe I qui
sont appliquées pour la quasi-machine. Elle couvre la conception, la fabrication et le
fonctionnement de la quasi-machine dans la mesure nécessaire à l’évaluation de la
conformité avec ces règles techniques. Cette documentation technique est disponible
ou peut l’être dans de brefs délais.
La notice d’assemblage d’une quasi-machine contient la description des conditions à
remplir pour une incorporation adéquate dans la machine finale ne compromettant pas
la santé et la sécurité. Elle est rédigée dans la langue officielle de la Communauté eu‐
ropéenne acceptée par le fabricant de la machine dans laquelle la quasi-machine est
destinée à être incorporée.
Le fabricant, l’importateur ou tout autre responsable de la mise sur le marché d’une
quasi-machine établit et signe une déclaration d’incorporation par laquelle il déclare les
règles techniques de l’annexe I qui sont appliquées à la quasi-machine, précise que la
documentation prévue à l’article R. 4313-8 du Code du travail est constituée et, le cas
échéant, indique les autres dispositions réglementaires transposant des directives eu‐
ropéennes auxquelles la quasi-machine est conforme.
La notice d’assemblage, ainsi que la déclaration d’incorporation, accompagnent la
quasi-machine jusqu’à son incorporation dans la machine finale et font partie du dos‐
sier technique de cette machine.
Deux arrêtés précisent le cas spécifique des quasi-machines :
arrêté du 22 octobre 2009 fixant le contenu de la déclaration d’incorporation re‐
lative aux quasi-machines destinées à être incorporées dans une machine ou à
être assemblées à d’autres quasi-machines ;
arrêté du 22 octobre 2009 fixant les éléments constituant la documentation per‐
tinente d’une quasi-machine.

Important :
Il ne s’agit pas d’une déclaration de conformité mais d’incorporation pour les
quasi-machines. Cela ne signifie pas que la quasi-machine n’est pas conforme,
mais qu’elle vise à être incorporée dans une machine (ou en ensemble de ma‐
chine) qui sera conforme dans sa totalité. La déclaration d’incorporation est par‐
ticulièrement importante puisqu’elle a pour objectif de donner des éléments d’in‐
formations au client pour que ce dernier s’assure de la conformité finale, une
fois incorporée.
Il faut également être vigilant sur le plan contractuel : le client doit s’assurer que
tous les points qui l’intéressent soient bien traités dans la déclaration d’incorpo‐
ration. En instaurant une dynamique contractuelle, le client doit compléter au
maximum son cahier des charges afin d’obtenir une conformité définitive
certaine.

Ainsi, la délivrance de la déclaration CE de conformité (pour les machines neuves ou considérées comme
neuves) ou de la déclaration d’incorporation (pour les quasi-machines) ainsi que l’apposition du marquage
CE réalisé dans un État-membre de la Communauté européenne produisent les mêmes effets que les forma‐
lités correspondantes réalisées dans les conditions prévues pour les quasi-machines.

b) Machines d’occasion

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Les articles R. 4313-14 et R. 4313-15 du Code du travail prévoient des formalités obligatoires préalables à la
mise sur le marché d’équipements de travail d’occasion.

Lors de la vente, de la location, de la cession ou de la mise à disposition, à quelque titre que ce soit, en vue
de son utilisation, d’une machine d’occasion, le responsable de l’opération remet au preneur un certificat de
conformité par lequel il atteste que le produit concerné est conforme aux règles techniques qui lui sont
applicables.

Le contenu du certificat de conformité est prévu par l’arrêté du 22 octobre 2009 fixant le modèle du certificat
de conformité d’un équipement de travail.

c) Interdictions
Plusieurs interdictions sont prévues par le Code du travail. Celles-ci portent sur :

la mise sur le marché d’une machine sans respecter les formalités préalables ;
des informations erronées quant au marquage CE.

L’article R. 4313-17 du Code du travail prévoit qu’il est interdit d’exposer, de mettre en vente, de vendre, d’im‐
porter, de louer, de mettre à disposition ou de céder, à quelque titre que ce soit, un équipement de travail
pour lequel les formalités préalables à la mise sur le marché n’ont pas été accomplies.

Lorsque ni le fabricant, ni l’importateur n’ont satisfait aux obligations qui leur incombent (à l’exception des
obligations prévues pour les machines aux articles R. 4313-20 à R. 4313-42 du Code du travail), celles-ci
sont accomplies par tout responsable d’une opération citée précédemment (par exemple, l’importateur, le
loueur…).

L’article R. 4313-18 du Code du travail prévoit qu’il est interdit d’apposer sur une machine, sur son emballage
ou sur tout document le concernant, tout marquage, signe ou inscription, de nature à induire en erreur sur la
signification, le graphisme, ou les 2 à la fois, du marquage CE. Un autre marquage peut être apposé sur les
machines s’il ne porte pas préjudice à la visibilité, à la lisibilité, ainsi qu’à la signification du marquage CE.

d) Synthèse
Machines neuves
Machines d’occasion
(ou considérés comme neuves)

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Article R. 4313-14 du Code du travail et suivants +


Article R. 4313-1 du Code du travail et suivants +
texte associé
textes associés

Obligation :
Obligations :
- Établir et remettre au preneur un certificat de
- Établir et signer une déclaration CE de confor‐
conformité (rempli et signé)
mité (vente, location, cession, mise à disposition)
- Remettre au preneur la notice d’instructions
- Apposer un marquage de conformité CE

- Constituer un dossier technique (comprenant la


notice d’instructions) Conseils :

- Remettre la déclaration de conformité d’origine

Obligations pour les quasi-machines (pour le res‐


ponsable de la mise sur le marché) :

- Établir une documentation technique pertinente

- Élaborer une notice d’assemblage

- Établir une déclaration d’incorporation

2. Procédures d’évaluation de la conformité


Une machine est conforme lorsqu’elle est conçue en suivant les règles techniques obligatoires. L’objectif est
que les opérateurs travaillent en toute sécurité, tant lors de l’utilisation, que lors des réglages ou de l’entre‐
tien. À ce titre, au moment de la mise sur le marché, le fabricant (ou le distributeur, par exemple) s’engage à
respecter l’ensemble des règles techniques, appose le marquage CE et délivre une attestation CE de
conformité.

Trois procédures sont possibles pour certifier qu’une machine est conforme :

l’évaluation de la conformité avec contrôle interne de la fabrication dite procédure d’autocertification


CE (articles R. 4313-20 à R. 4313-22 du Code du travail) ;
l’examen CE de type (articles R. 4313-23 à R. 4313-42 du Code du travail) ;
le système d’assurance qualité complète (articles R. 4313-43 à R. 4313-56 du Code du travail).

L’issue de la procédure d’évaluation de la conformité d’une machine peut être subordonnée (article R. 4313-
19 du Code du travail) :

au résultat de vérifications même inopinées, réalisées par des organismes notifiés dans les locaux de
fabrication ou de stockage de machines qui, si elles se révélaient non conformes, seraient suscep‐
tibles d’exposer les personnes intéressées à un risque grave ;
au résultat d’examen ou d’essais, même destructifs, lorsque l’état de la technique le requiert.

a) Evaluation de la conformité avec contrôle interne de la fabrication dite


aussi procédure « d’autocertification CE »
La procédure de contrôle interne de la fabrication (dite procédure « d’autocertification CE ») est la procédure
par laquelle le fabricant s’assure qu’une machine satisfait aux règles techniques pertinentes de l’annexe I
et établit, sous sa responsabilité, une déclaration de conformité en ce sens.

Le fabricant prend les mesures nécessaires pour garantir, dans le processus de fabrication, que la machine
est conforme à la machine faisant l’objet du dossier technique, ainsi qu’aux règles techniques pertinentes.

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Le fabricant, l’importateur ou tout autre responsable de la mise sur le marché établit, pour chaque type de
machine, le dossier technique prévu à l’article R. 4313-6 du Code du travail.

b) Examen CE de type (procédure autrefois appelée d’homologation)


La procédure dite « examen CE de type » est la procédure par laquelle un organisme notifié constate et at‐
teste qu’un modèle de machine est conforme aux règles techniques le concernant.

Définition :
Les organismes notifiés sont les organismes chargés de mettre en œuvre les procé‐
dures d’évaluation de la conformité ou de réaliser des opérations de contrôle de
conformité. Ils sont habilités par arrêté du ministre chargé du travail (il s’agit de l’arrêté
du 22 octobre 2009 modifié relatif aux conditions d’habilitation des organismes noti‐
fiés pour mettre en œuvre les procédures d’évaluation de la conformité des machines)
et notifiés à la Commission européenne, ainsi qu’aux autres États-membres.

La demande d’examen CE de type ne peut être introduite par le fabricant ou l’importateur qu’auprès d’un
seul organisme notifié dans la Communauté européenne pour un modèle de machine.

La demande d’examen CE de type comprend :

les nom et adresse du fabricant ou de l’importateur ;


le lieu de fabrication de la machine ;
le dossier technique prévu par l’article R. 4313-6 du Code du travail.

Lorsqu’il s’agit d’une machine, la demande d’examen CE de type est accompagnée d’un exemplaire du mo‐
dèle ou de l’indication du lieu où le modèle peut être examiné.

Lorsque l’organisme notifié a son siège en France, la correspondance relative à la demande d’examen CE de
type et le dossier technique sont rédigés en français ou dans une langue officielle de la Communauté euro‐
péenne acceptée par l’organisme notifié.

L’organisme notifié, saisi de la demande d’examen CE de type, procède à l’examen du dossier technique et à
l’examen du modèle de machine.

Lorsqu’il s’agit d’une machine, l’organisme notifié procède aux examens et essais lui permettant de s’assurer
que :

le dossier technique comporte tous les éléments nécessaires ;


la machine a été fabriquée conformément aux indications contenues dans le dossier technique ;
la machine peut être utilisée en sécurité dans les conditions prévues d’utilisation ;
s’il s’agit d’un composant de sécurité mentionné au 3° de l’article R. 4311-4 du Code du travail, ce
composant est apte à remplir les fonctions de sécurité prévues ;
si le dossier technique fait référence à des normes mentionnées à l’article R. 4311-7 du Code du tra‐
vail, ces normes ont été correctement utilisées ;
la machine est conforme aux règles techniques qui lui sont applicables.

Lorsque l’organisme notifié décide que le modèle de machine examiné est conforme aux règles techniques
le concernant, il établit une attestation d’examen CE de type.

L’attestation reproduit les conclusions de l’examen, indique les conditions dont elle est éventuellement as‐
sortie et comprend les descriptions et dessins nécessaires pour identifier le modèle faisant l’objet de
l’attestation.

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Lorsque l’organisme notifié décide que le modèle de machine n’est pas conforme aux règles techniques le
concernant, il fait connaître au demandeur son refus de lui délivrer une attestation d’examen CE de type et
en informe les autres organismes notifiés de la Communauté européenne.

L’organisme notifié informe le demandeur, par lettre recommandée avec accusé de réception, de la date à la‐
quelle le dossier technique est complet. Il lui fait connaître sa décision sur la demande d’examen CE de type,
par lettre recommandée avec avis de réception, dans un délai de 3 mois, à compter de cette date.

Lorsque l’organisme n’a pas fait connaître sa décision dans le délai prévu à l’article précédent, le demandeur
peut, au plus tard dans les 2 mois qui suivent l’expiration de ce délai, saisir le ministre chargé du travail d’une
réclamation. Celui-ci peut, autoriser le demandeur à s’adresser à un autre organisme notifié.

Les décisions portant délivrance ou refus d’une attestation d’examen CE de type peuvent, lorsqu’elles sont
prises par un organisme notifié situé sur le territoire français, faire l’objet d’une réclamation devant le mi‐
nistre chargé du travail, au plus tard dans un délai de 2 mois à compter de la notification de la décision au
demandeur.

Si la décision d’un organisme notifié n’apparaît pas justifiée, le ministre chargé du travail, saisi d’une récla‐
mation, peut réformer cette décision après avis du Conseil d’orientation sur les conditions de travail, après
que le réclamant, le demandeur de l’attestation d’examen CE de type s’il est différent du réclamant et l’orga‐
nisme notifié en cause, ont été invités à présenter leurs observations. Il prend sa décision dans un délai de 2
mois.

Le silence gardé pendant plus de 2 mois sur une réclamation vaut décision de rejet.

Préalablement à l’exposition, la mise en vente, la vente, l’importation, la location, la mise à disposition ou la


cession, à quelque titre que ce soit, d’un exemplaire neuf de machine ayant fait l’objet d’une attestation
d’examen CE de type, le responsable de l’opération s’assure de la conformité de l’exemplaire en cause avec
le modèle pour lequel a été délivrée l’attestation. La déclaration CE de conformité prévue par l’article R.
4313-1 du Code du travail ne peut être établie et délivrée et le marquage CE de conformité prévu par l’article
R. 4313-3 du Code du travail ne peut être apposé que si l’exemplaire concerné est conforme au modèle pour
lequel l’attestation d’examen CE de type a été délivrée.

Toute modification d’une machine, ayant fait l’objet d’une attestation d’examen CE de type, réalisée par le fa‐
bricant ou l’importateur, est portée à la connaissance de l’organisme ayant délivré l’attestation.

L’organisme prend connaissance de ces modifications et s’assure que celles-ci n’exigent pas un nouvel exa‐
men de conformité. Dans ce cas, il fait savoir au fabricant ou à l’importateur que l’attestation d’examen CE
de type reste valable pour le modèle ainsi modifié.

Dans le cas contraire, l’organisme fait savoir au fabricant ou à l’importateur que l’attestation d’examen CE de
type cesse d’être valable. Si le fabricant ou l’importateur entend maintenir ces modifications, il dépose une
nouvelle demande d’examen CE de type, dans les conditions et selon les modalités prévues.

L’attestation d’examen CE de type peut être retirée à tout moment par l’organisme notifié qui l’a délivrée s’il
apparaît à l’expérience que les règles techniques applicables ne sont pas prises en compte.

La décision est prise après que le titulaire de l’attestation a été appelé à présenter ses observations. Cette
décision est motivée par des non-conformités suffisamment importantes pour justifier la remise en cause
de la décision initiale.

L’organisme notifié informe de sa décision le ministre chargé du travail et les autres organismes notifiés de
la Communauté européenne.

La décision de retrait peut faire l’objet d’une réclamation, dans les conditions prévues à l’article R. 4313-
35 du Code du travail.

S’agissant des machines, le fabricant ou l’importateur demande à l’organisme notifié qui a délivré une attes‐
tation d’examen CE de type de réexaminer la validité de cette attestation, tous les 5 ans.

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Si l’organisme notifié, après avoir procédé aux examens nécessaires, estime que l’attestation reste valable
compte tenu de l’état de la technique, il la renouvelle pour une durée de 5 ans.

Les décisions de renouvellement ou de refus de renouvellement d’une attestation d’examen CE de type


peuvent faire l’objet d’une réclamation, dans les conditions fixées à l’article R. 4313-35 du Code du travail.

c) Le système d’assurance qualité complète


La procédure d’assurance qualité complète est celle par laquelle un organisme notifié évalue, approuve le
système de qualité d’un fabricant de machines et en contrôle l’application.

En ce sens, l’organisme notifié s’assure que toutes les mesures ont été prises concernant la conception, la
fabrication, l’inspection finale et le stockage.

Pour obtenir l’approbation de son système de qualité, le fabricant introduit, auprès d’un organisme, une de‐
mande d’évaluation qui comprend :

le nom et l’adresse du fabricant ;


les lieux de conception, de fabrication, d’inspection, d’essai et de stockage ;
le dossier technique prévu à l’article R. 4313-6 du Code du travail pour un modèle de chaque machine
citée à l’article R. 4313-78 du Code du travail ;
la documentation sur le système de qualité ;
une déclaration écrite spécifiant qu’une même demande n’a pas été introduite auprès d’un autre orga‐
nisme notifié.

Le système d’assurance qualité est mis en œuvre pour assurer la conformité des machines aux règles tech‐
niques les concernant. À cette fin tous les éléments, exigences et dispositions adoptés par le fabricant fi‐
gurent dans une documentation tenue de manière systématique et rationnelle sous forme de mesures, pro‐
cédures et instructions écrites. Cette documentation comprend, en particulier, une description adéquate :

des objectifs de qualité, de l’organigramme et des responsabilités, et des pouvoirs des cadres en ma‐
tière de conception et de qualité des machines ;
des solutions techniques adoptées pour se conformer aux règles techniques applicables ;
des techniques mises en œuvre en termes d’inspection et de vérification, ainsi que des actions mises
en œuvre lors de la conception, puis de la fabrication ;
des inspections et essais effectués avant, pendant et après la fabrication, avec indication de leur fré‐
quence ;
des dossiers de qualité : rapport d’inspection, résultats d’essais et d’étalonnage, rapport sur la qualifi‐
cation du personnel concerné ;
des moyens prévus pour contrôler la réalisation de la conception et de la qualité voulues des ma‐
chines ainsi que le fonctionnement effectif du système qualité.

Lorsqu’il évalue le système de qualité, l’organisme notifié considère que les éléments du système qualité qui
sont conformes à la norme harmonisée pertinente, satisfont aux prescriptions correspondantes de l’article
R. 4313-45 du Code du travail.

Pour l’évaluation du système de qualité d’un fabricant de machine, l’organisme notifié s’appuie sur une
équipe d’auditeurs qui compte, au moins, un membre expérimenté dans l’évaluation de la technologie des
machines. Cette équipe procède à l’examen du dossier technique prévu à l’article R. 4313-6 du Code du tra‐
vail. La procédure d’évaluation comporte une visite d’inspection dans les installations du fabricant.

Après avoir procédé à l’évaluation du système, l’organisme notifie sa décision d’approbation du système
qualité ou de refus.

La décision de l’organisme notifié peut faire l’objet d’une réclamation dans les conditions prévues par l’article
R. 4313-35 du Code du travail.

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Le fabricant informe l’organisme notifié de tout projet de modification de ce système approuvé. L’organisme
notifié examine les modifications proposées et décide s’il continue de répondre aux dispositions de l’article
R. 4313-45 du Code du travail. La décision est notifiée et peut faire l’objet d’une réclamation dans les condi‐
tions prévues à l’article R. 4313-35 du Code du travail.

Le fabricant s’engage à remplir toutes les conditions nécessaires pour que le système de qualité approuvé
demeure effectif.

L’organisme notifié contrôle, par surveillance, que le fabricant remplit correctement les obligations qui dé‐
coulent du système d’assurance qualité approuvé.

Le fabricant autorise l’organisme notifié à accéder aux lieux de conception, de fabrication, d’inspection, d’es‐
sais et de stockage et fournit toutes les informations nécessaires, notamment :

la documentation sur le système de qualité ;


les dossiers de qualité prévus, d’une part, dans la partie du système de qualité consacrée à la concep‐
tion et, d’autre part, dans la partie consacrée à sa fabrication.

L’organisme notifié procède à des audits périodiques pour s’assurer que le fabricant maintient et applique le
système de qualité approuvé. Il fournit un rapport d’audit au fabricant.

La fréquence des audits est telle qu’une réévaluation complète est menée tous les 3 ans.

L’organisme notifié effectue, à l’improviste chez le fabricant, des visites dont la nécessité et la fréquence
sont déterminées sur la base du système de contrôle géré par l’organisme. Au nombre des critères de choix
de l’organisme figurent :

les résultats des visites de surveillance antérieure ;


le suivi qu’impose la mise en œuvre de mesures correctives ;
les conditions spéciales liées à l’approbation du système ;
les modifications significatives dans l’organisation du processus, des mesures ou des techniques de
production.

Le cas échéant, l’organisme fait effectuer des essais. Les visites et les essais font l’objet d’un rapport remis
au fabricant.

Le fabricant tient à disposition des autorités nationales, pendant 10 ans à compter de la dernière date de fa‐
brication, les éléments à transmettre avec toute demande d’évaluation du système qualité énumérés à l’ar‐
ticle R. 4313-44 du Code du travail ainsi que les décisions et rapports prévus aux articles R. 4313-48, R.
4313-49, R. 4313-53 et R. 4313-54 du Code du travail.

Lorsque l’organisme estime que les conditions nécessaires à l’approbation du système de qualité ne sont
plus remplies, il retire cette approbation. Ce retrait interdit la mise sur le marché de la machine.

d) Synthèse

3 procédures d’évaluation de la conformité

Évaluation de la conformité
avec contrôle interne de la fa‐
Examen CE de type Assurance qualité complète
brication : procédure « d’auto‐
certification CE »

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- Le fabricant (ou l’importateur) - Un organisme notifié évalue,


- Un organisme notifié constate
déclare lui-même, sous sa res‐ approuve le système de qualité
et atteste qu’un modèle de ma‐
ponsabilité, que la machine d’un fabricant de machines et en
chine satisfait aux règles tech‐
neuve est conforme aux règles contrôle l’application.
niques le concernant. Cet orga‐
techniques de conception la
nisme délivre ensuite une attes‐ - Le fabricant s’engage alors à
concernant.
tation d’examen CE de type pour fabriquer ces machines en res‐
- Il appose un marquage CE et le modèle examiné. pectant toutes les conditions né‐
établit une déclaration CE de cessaires pour que le système
- Le fabricant peut ensuite le fa‐
conformité. qualité approuvé par l’organisme
briquer en série, en respectant
- Cette procédure s’applique à la les solutions définies dans sa notifié demeure effectif.
plupart des machines (si la ma‐ documentation technique vali‐ - Il peut ensuite apposer le mar‐
chine n’est pas citée à l’article R. dée par l’organisme notifié. Il ap‐ quage CE et établir une déclara‐
4313-78 du Code du travail, la pose alors le marquage CE et tion CE de conformité (qui préci‐
procédure autocertification CE établit une déclaration CE de sera les coordonnées de l’orga‐
est applicable). conformité (qui fera référence à nisme notifié ayant approuvé le
l’attestation d’examen CE de système d’assurance qualité
type). complète).
- Conseil aux employeurs : réali‐
- Cette procédure est réservée à - Cette procédure est réservée à
ser a minima une réception ma‐
un nombre limité de machines un nombre limité de machines
chine pour s’assurer de la
(machines figurant à l’article R. (machines figurant à l’article R.
conformité réglementaire de la
4313-78 du Code du travail – 4313-78 du Code du travail –
machine (et une réception de
issu de l’annexe IV de la direc‐ issu de l’annexe IV de la direc‐
performances en tant que de
tive Machines). tive Machines).
besoin)

Important : Si la machine est citée à l’article R. 4313-78 du Code du travail et qu’elle est construite en res‐
pectant une norme de type C harmonisée qui comprend l’ensemble des règles techniques pertinentes,
dans ce cas, la fabricant peut choisir une des 3 procédures.

3. Procédures d’évaluation de la conformité applicables à chaque catégorie de machines et équipements


de travail
Les articles R. 4313-75 à R. 4313-79 du Code du travail prévoient les procédures d’évaluation de la confor‐
mité applicables à chaque catégorie de machines et équipements de travail.

Le principe est le suivant : à l’exception de celles figurant à l’article R. 4313-78 du Code du travail, les ma‐
chines sont soumises à la procédure d’évaluation de la conformité avec contrôle interne de la fabrication.

Lorsque la machine est mentionnée à l’article R. 4313-78 du Code du travail et est fabriquée conformément
aux normes harmonisées mentionnées à l’article L. 4311-7 du Code du travail, et pour autant que ces
normes couvrent l’ensemble des règles techniques pertinentes, le fabricant applique l’une des procédures
suivantes :

la procédure d’évaluation de la conformité avec contrôle interne de la fabrication ;


la procédure d’examen CE de type, ainsi que le contrôle interne de la fabrication ;
la procédure d’assurance qualité complète.

Lorsque la machine est mentionnée à l’article R. 4313-78 du Code du travail et n’est pas fabriquée conformé‐
ment aux normes harmonisées mentionnées à l’article L. 4311-7 du Code du travail ou si les normes harmo‐
nisées ne couvrent pas l’ensemble des règles techniques pertinentes, le fabricant applique l’une des procé‐
dures suivantes :

la procédure d’examen CE de type, ainsi que le contrôle interne de la fabrication ;

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la procédure d’assurance qualité complète.

En application de l’article R. 4313-78 du Code du travail (issu de l’annexe IV de la directive Machines de


2006), les machines neuves ou considérées comme neuves soumises, soit aux procédures définies à l’ar‐
ticle R. 4313-76 du Code du travail, soit à celles prévues à l’article R. 4313-77 du Code du travail, sont les
suivantes :

scies circulaires (monolames et multilames) pour le travail du bois et des matériaux ayant des carac‐
téristiques physiques similaires ou pour le travail de la viande et des matériaux ayant des caractéris‐
tiques physiques similaires, des types suivants :
machines à scier, à une ou plusieurs lames en position fixe en cours de coupe, ayant une table
ou un support de pièce fixe avec avance manuelle de la pièce ou avec entraîneur amovible ;
machines à scier, à une ou plusieurs lames en position fixe en cours de coupe, à table-chevalet
ou chariot à mouvement alternatif, à déplacement manuel ;
machines à scier, à une ou plusieurs lames en position fixe en cours de coupe, possédant par
construction un dispositif d’avance intégré des pièces à scier, à chargement ou à décharge‐
ment manuel ;
machines à scier, à une ou plusieurs lames mobiles en cours de coupe, à dispositif d’avance in‐
tégré, à chargement ou à déchargement manuel ;
machines à dégauchir à avance manuelle pour le travail du bois ;
machines à raboter sur une face possédant par construction un dispositif d’avance intégré, à charge‐
ment ou à déchargement manuel pour le travail du bois ;
scies à ruban à chargement ou à déchargement manuel pour le travail du bois et des matériaux ayant
des caractéristiques physiques similaires ou pour le travail de la viande et des matériaux ayant des
caractéristiques physiques similaires, des types suivants :
machines à scier à lame en position fixe en cours de coupe, à table ou à support de pièce fixe
ou à mouvement alternatif ;
machines à scier à lame montée sur un chariot à mouvement alternatif ;
machines combinées des types mentionnées aux 1°, 2°, 3°, 4°, 7° de l’article R. 4313-78 du Code du
travail pour le travail du bois et des matériaux ayant des caractéristiques physiques similaires ;
machines à tenonner à plusieurs broches à avance manuelle pour le travail du bois ;
toupies à axe vertical à avance manuelle pour le travail du bois et des matériaux ayant des caractéris‐
tiques physiques similaires ;
scies à chaîne, portatives, pour le travail du bois ;
presses, y compris les plieuses, pour le travail à froid des métaux, à chargement ou à déchargement
manuel dont les éléments mobiles peuvent avoir une course supérieure à 6 mm et une vitesse supé‐
rieure à 30 mm / s ;
machines de moulage des plastiques par injection ou compression à chargement ou à déchargement
manuel ;
machines de moulage de caoutchouc par injection ou compression à chargement ou à déchargement
manuel ;
machines pour les travaux souterrains des types suivants :
locomotives et bennes de freinage ;
soutènements marchants hydrauliques ;
bennes de ramassage d’ordures ménagères à chargement manuel, comportant un mécanisme de
compression ;
dispositifs amovibles de transmission mécanique, y compris leurs protecteurs ;
protecteurs des dispositifs amovibles de transmission mécanique ;
ponts élévateurs pour véhicules ;
appareils de levage de personnes ou de personnes et d’objets, présentant un danger de chute verti‐
cale supérieure à 3 mètres ;
machines portatives de fixation à charge explosive et autres machines à chocs ;
dispositifs de protection destinés à détecter la présence de personnes ;

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protecteurs mobiles motorisés avec dispositif de verrouillage destinés à être utilisés dans les ma‐
chines mentionnées au 9°, 10° et 11° ;
blocs logiques assurant des fonctions de sécurité ;
structures de protection contre le retournement (ROPS) ;
structures de protection contre les chutes d’objets (FOPS).

Un ensemble de machines constitué par l’assemblage d’une machine ou d’un tracteur avec un équipement
interchangeable n’est pas tenu de satisfaire à la procédure de certification de conformité applicable à cet en‐
semble si les 2 parties constitutives sont compatibles entre elles et si chacune de ces parties a satisfait à la
procédure d’évaluation de la conformité qui lui est applicable.

À noter également que :

Les tracteurs agricoles ou forestiers et leurs entités techniques, systèmes ou composants sont sou‐
mis aux procédures de réception UE par type ou d’homologation nationale définies respectivement
par le règlement (UE) n° 167/2013 du Parlement européen et du Conseil du 5 février 2013 relatif à la
réception et à la surveillance du marché des véhicules agricoles et forestiers, dans les conditions défi‐
nies à l’article 2.3 de ce règlement, et par le décret n° 2005-1236 du 30 septembre 2005 relatif aux
règles, prescriptions et procédures applicables aux tracteurs agricoles ou forestiers et à leurs
dispositifs.
Les électrificateurs de clôture sont soumis à la procédure d’examen de type définie par le décret n°
96-216 du 14 mars 1996 relatif aux règles techniques et à la procédure de certification applicables
aux électrificateurs de clôture.

4. Organismes notifiés
Les articles R. 4313-83 à R. 4313-89 du Code du travail fixent les obligations afférentes quant aux orga‐
nismes notifiés.

Définition :
Les organismes notifiés sont les organismes chargés de mettre en œuvre les procé‐
dures d’évaluation de la conformité ou de réaliser des opérations de contrôle de
conformité. Ils sont habilités par arrêté du ministre chargé du travail (il s’agit de l’arrêté
du 22 octobre 2009 modifié relatif aux conditions d’habilitation des organismes noti‐
fiés pour mettre en œuvre les procédures d’évaluation de la conformité des machines)
et notifiés à la Commission européenne ainsi qu’aux autres États-membres.

Pour les équipements de travail ou les moyens de protection destinés à un usage spécifiquement agricole
ou forestier, les attributions du ministre chargé du travail sont exercées par le ministre chargé de
l’agriculture.

L’habilitation est accordée à un organisme en fonction de son indépendance, de ses compétences, de son
intégrité, ainsi que de la disposition des moyens pour remplir sa mission et faire face aux responsabilités qui
en découlent. L’arrêté du 22 octobre 2009 précité précise les conditions nécessaires pour qu’un organisme
remplisse ces critères et, notamment, le rôle imparti à l’accréditation.

Afin de permettre au ministre chargé du travail d’apprécier les garanties présentées par les organismes habi‐
lités, ceux-ci s’engagent à permettre aux personnes désignées par le ministre d’accéder à leurs locaux et de
procéder à toutes les investigations permettant de vérifier qu’ils continuent de satisfaire aux conditions
mentionnées.

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Le silence gardé par le ministre chargé du travail pendant plus de 4 mois sur une demande d’habilitation
vaut décision de rejet.

En cas de manquement aux obligations citées, l’habilitation est retirée par arrêté du ministre chargé du tra‐
vail après avis du Conseil d’orientation sur les conditions de travail (COCT) et après que le responsable de
l’organisme a été invité à présenter ses observations. Cet arrêté précise les conditions dans lesquelles les
dossiers détenus par l’organisme sont mis à la disposition du ministre chargé du travail.

Les décisions des organismes habilités peuvent faire l’objet d’une réclamation dans les conditions prévues à
l’article R. 4313-35 du Code du travail.

Seuls les organismes notifiés peuvent mettre en place les procédures de confor‐
mité (examen CE de type) ou réaliser les opérations de contrôle de conformité
s’inscrivant dans le système d’assurance qualité mis en place par les fabricants.
Les organismes sont alors notifiés à la Commission européenne. Pour cela, les or‐
ganismes notifiés au niveau européen sont préalablement habilités au niveau
national.

En France, pour devenir « organisme notifié » pour les machines, une habilitation est obligatoire. Celle-ci est
conditionnée à l’obtention d’une accréditation du COFRAC (voir arrêté du 22 octobre 2009 cité
précédemment).

La liste de ces organismes est disponible sur le site internet du COFRAC ou sur le site internet d’Eurogip.

5. Communication à l’autorité administrative et mesures de contrôle


L’article L. 4313-1 du Code du travail prévoit des procédures de certification de conformité des équipements
de travail. À ce titre, l’autorité administrative habilitée à contrôler la conformité des équipements de travail et
des moyens de protection peut demander au fabricant ou à l’importateur communication d’une documenta‐
tion technique dont le contenu est déterminé par voie réglementaire. Les personnes ayant accès à cette do‐
cumentation technique sont tenues au secret professionnel pour toutes les informations relatives aux procé‐
dés de fabrication et d’exploitation.

Les articles R. 4313-90 à R. 4313-95 du Code du travail encadrent la communication à l’autorité administra‐
tive et les mesures de contrôle.

La déclaration CE de conformité prévue à l’article R. 4313-1 du Code du travail est présentée par le fabricant,
l’importateur ou tout autre responsable de la mise sur le marché sur leur demande aux agents de l’inspec‐
tion du travail, ainsi qu’aux agents mentionnés à l’article L. 4311-6 du Code du travail. Le certificat de confor‐
mité prévu par l’article R. 4313-14 du Code du travail est présenté dans les mêmes conditions par le respon‐
sable de l’opération mentionnée à ce même article.

Les ministres chargés du travail, de l’agriculture, des douanes, de l’industrie et de la consommation peuvent,
chacun en ce qui le concerne, au moment de la mise sur le marché d’une machine ou d’un équipement de
protection individuelle, demander au fabricant, à l’importateur, à tout autre responsable de la mise sur le
marché, la communication du dossier technique prévu par l’article R. 4313-6 du Code du travail. Dans les
conditions prévues précédemment, les ministres cités peuvent, s’agissant d’une quasi-machine, demander
communication de la documentation technique ou de la notice d’assemblage prévue à l’article R. 4313-7 du
Code du travail. Le délai fixé pour répondre à cette demande tient compte du temps nécessaire pour rendre
ce dossier ou cette documentation disponible.

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La demande de communication de dossier ou de documentation technique prévus à l’article L. 4313-1 du


Code du travail est motivée. L’absence de communication de ce dossier ou de cette documentation dans le
délai prescrit constitue un indice de non-conformité de l’équipement de travail ou de l’équipement de protec‐
tion individuelle aux règles techniques qui lui sont applicables, susceptible d’entraîner la mise en œuvre de la
procédure de sauvegarde prévue à l’article L. 4314-1 du Code du travail.

La période au cours de laquelle une demande de communication de dossier ou de documentation technique


peut être présentée se poursuit pendant 10 ans après la dernière date de fabrication.

Les ministres mentionnés à l’article R. 4313-91 du Code du travail peuvent, dans les conditions définies à ce
même article, demander au fabricant communication des rapports de l’organisme notifié prévus par les ar‐
ticles R. 4313-58 et R. 4313-71 du Code du travail.

Les décisions prises sont motivées et mentionnent les voies et délais de recours.

Deux règlements sont particulièrement importants :

règlement (CE) n° 764/2008 du Parlement européen et du Conseil du 9 juillet 2008 établissant les pro‐
cédures relatives à l’application de certaines règles techniques nationales à des produits commercia‐
lisés légalement dans un autre État-membre et abrogeant la décision n° 3052/95/CE ;
règlement (CE) n° 765/2008 du Parlement européen et du Conseil du 9 juillet 2008 fixant les prescrip‐
tions relatives à l’accréditation et à la surveillance du marché pour la commercialisation des produits
et abrogeant le règlement (CEE) n° 339/93 du Conseil.

D. Procédure de sauvegarde

1. Procédure de sauvegarde d’initiative nationale


L’article L. 4314-1 du Code du travail fixe la procédure de sauvegarde applicable aux équipements de travail
mis sur le marché. Cette procédure de sauvegarde permet soit :

de s’opposer à ce que des équipements de travail ou des moyens de protection ne répondant pas aux
obligations de sécurité et à tout ou partie des règles techniques auxquelles doit satisfaire chaque type
d’équipement de travail et de moyen de protection fassent l’objet des opérations mentionnées aux ar‐
ticles L. 4311-3 et L. 4321-2 du Code du travail ;
de subordonner l’accomplissement de ces opérations à des vérifications, épreuves, règles d’entretien,
modifications des modes d’emploi des équipements de travail ou moyens de protection concernés.

Les articles R. 4314-1 à R. 4314-4 du Code du travail fixent les obligations réglementaires afférentes à la pro‐
cédure de sauvegarde lorsque l’initiative est nationale.

La procédure de sauvegarde s’applique lorsqu’il apparaît qu’un modèle d’équipement de travail ou d’équipe‐
ment de protection individuelle ou que des exemplaires mis sur le marché compromettent la santé et la sé‐
curité des personnes en ne répondant pas aux obligations de sécurité définies à l’article L. 4311-1 du Code
du travail et à tout ou partie des règles techniques prévues par le chapitre II. Dans ce cas, l’exposition, la
mise en vente, la vente, la location, l’importation, la cession ou la mise à disposition, à quelque titre que ce
soit, la mise en service et l’utilisation de cet équipement de travail ou équipement de protection individuelle
peuvent être soit interdites ou restreintes, soit subordonnées à des vérifications, épreuves, modifications des
modes d’emploi et règles d’entretien des équipements de travail et équipements de protection individuelle
concernés.

La procédure de sauvegarde est mise en œuvre, après que le fabricant ou l’importateur ait été invité à pré‐
senter ses observations, par arrêté du ministre chargé du travail, qui en informe le Conseil d’orientation sur
les conditions de travail, ainsi que les ministres chargés de l’agriculture, des douanes, de l’industrie et de la
consommation.

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Lorsque les opérations mentionnées à l’article R. 4314-1 du Code du travail sont subordonnées à des vérifi‐
cations, épreuves, modifications des modes d’emploi et règles d’entretien des équipements de travail et
moyens de protection, le fabricant et toute personne responsable d’une de ces opérations prennent toutes
dispositions pour en informer les utilisateurs.

L’ensemble de ces dispositions ne s’appliquent pas aux tracteurs agricoles ou forestiers, à leurs entités tech‐
niques, à leurs systèmes ou composants pour lesquels la procédure de sauvegarde est réglementée par le
règlement (UE) n° 167/2013 du Parlement européen et du Conseil du 5 février 2013 relatif à la réception et à
la surveillance du marché des véhicules agricoles et forestiers ou par le décret n° 2005-1236 du 30 sep‐
tembre 2005 relatif aux règles, prescriptions et procédures applicables aux tracteurs agricoles ou forestiers
et à leurs dispositifs.

2. Procédure de sauvegarde consécutive à un avis de la Commission européenne


L’article R. 4314-5 du Code du travail prévoit que la procédure de sauvegarde est également mise en œuvre
lorsque le ministre chargé du travail est avisé par la Commission européenne :

qu’une mesure d’interdiction ou de restriction prise par un autre État-membre est considérée comme
justifiée ;
que, s’agissant des machines, du fait des lacunes d’une norme à laquelle le fabricant se réfère, toutes
les machines potentiellement dangereuses doivent être retirées du marché ou soumises à des condi‐
tions spéciales de mise sur le marché.

Dans ces cas, un avis au Journal officiel de la République française précise les équipements concernés et
les motifs pour lesquels est prise une mesure d’interdiction ou de restriction.

3. Recours
L’article R. 4314-6 du Code du travail prévoit que les décisions prises en application des articles visés précé‐
demment en matière de procédure de sauvegarde sont motivées et mentionnent les voies et délais de
recours.

E. Normalisation appliquée aux machines

Comme évoqué précédemment, la directive Machines est une directive « nouvelle approche » qui a pour ob‐
jectif de cadrer les exigences essentielles de santé et de sécurité à satisfaire pour assurer que les machines
soient conformes lors de leur mise sur le marché. Cette directive s’applique donc à de grandes familles de
machines, sans distinction ni précision sur les spécifications techniques pour parvenir à cette conformité.
Ce sont les normes européennes homologuées qui contribuent à définir, pour une machine donnée, les spé‐
cifications techniques permettant de satisfaire aux exigences essentielles de la directive.

1. Généralités : contexte normatif


Il n’existe pas de définition législative ou réglementaire de la notion de « norme ».

Dans le vocabulaire normatif technique, la norme est « un document, établi par consen‐
sus et approuvé par un organisme reconnu, qui fournit, pour des usages communs et
répétés, des règles, des lignes directrices ou des caractéristiques, pour des activités ou
leurs résultats, garantissant un niveau d’ordre optimal dans un contexte donné » (défi‐
nition du guide ISO/IEC : 2004 repris par la norme NF EN 45020 : 2007).

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Il existe différents types de normes :

les normes de base ayant une portée générale ;


les normes de terminologie afin de définir des termes, les normes d’essais ou expérimentales ;
les normes de produits ou services pour en fixer les caractéristiques ;
les normes de processus fixant les exigences à satisfaire pour répondre à un processus donné.

Les normes sont donc des documents formalisés qui s’appliquent à des situations uniformisées. Elles sont
établies et approuvées par consensus, à la suite d’une enquête publique. Elles suivent des règles de rédac‐
tion uniformes et sont pour la plupart payantes. Elles doivent donc être achetées (à l’inverse de la législation
et de la réglementation qui sont obligatoires et gratuites). En France, elles sont accessibles sous forme élec‐
tronique sur le site Internet de l’AFNOR.

Au sens strict, une norme est donc un document privé émanant d’un organisme de normalisation adopté
dans un cadre politique public.

En droit, la portée juridique d’une norme s’apprécie toujours en fonction de l’intention et de la portée juri‐
dique de l’acte qui en est à l’origine :

obligatoire et sanctionnable si la loi l’impose ;


ou, indicative, si la loi s’y réfère de manière « souple ».

Ainsi, la norme n’a aucune portée juridique spécifique en dehors de l’acte juridique éventuel qui en est à
l’origine (loi, règlement, contrat, règles de l’art, jugement…).

En matière contractuelle, la norme prend également la valeur que les parties au contrat entendent lui
donner. Elle s’interprète alors selon les règles applicables au contrat, dans l’environnement juridique
où ce dernier a été adopté ou s’applique.
Dans les relations internationales, les règles du droit international privé régissent, le cas échéant, le
droit et la juridiction applicables au contrat.
La norme peut aussi être utilisée comme un élément de fait ou de preuve à charge ou à décharge
dans un processus judiciaire, tel qu’un procès, une enquête ou une expertise judiciaire.

Par conséquent, les effets de droit dépendront de l’ordre juridique national ou international dans lequel ils se
produiront (loi nationale, contrat national, contrat international, règles de droit international privé, droit inter‐
national pénal...).

Dès lors, les États peuvent vouloir conférer à cette norme des effets de droit en l’accueillant dans un cadre
préexistant ou en adaptant le cadre juridique national.

Ainsi, il est fréquent que les normes européennes et internationales de type managériales soient insérées
dans les appels d’offres des marchés publics (voir, par exemple, la directive 2014/24/UE du 26 février 2014
sur la passation des marchés publics).

Les législations de sécurité peuvent rendre obligatoires des normes managériales. Certaines directives
« nouvelle approche » prévoient la mise en place de systèmes managériaux comme condition préalable à la
mise sur le marché de certains produits (série des ISO 9000).

D’autres législations, ou certaines politiques publiques, peuvent tenir compte de la certification de confor‐
mité à ces normes pour limiter, voire exonérer les entreprises qui les ont obtenues d’inspection par les auto‐
rités de contrôle.

Par ailleurs, les acteurs privés sont libres de demander le respect de ces normes ou l’obtention du certificat
avant de contracter. Il peut s’agir d’acheteurs de grandes entreprises, mais également d’assureurs (par
exemple, une assurance couvrant les coûts d’un accident du travail, une assurance complémentaire pour les
victimes d’accident ou de maladie) ou d’une banque (octroi d’un prêt).

En santé et sécurité au travail, la norme permet de :

déterminer des spécifications techniques de certains produits en termes de sécurité ;


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fixer des méthodes de mesures des agents physiques ou chimiques (exemples : calibrage et étalon‐
nage d’instruments en métrologie, méthodologie de contrôle et relevés de mesures…) ;
cadrer des organismes accrédités (exemple : NF X 50-110 « Qualité en expertise - Prescriptions géné‐
rales de compétence pour une expertise » - mai 2003).

Par ailleurs, la norme est facultative. Son utilisation n’est donc pas obligatoire pour les entreprises et n’a pas
de valeur contraignante en elle-même. Toutefois, certaines normes sont dites « d’application obligatoire ».
L’article 17 du décret n° 2009-697 du 16 juin 2009 prévoit que :

« Les normes sont d’application volontaire.

Toutefois, les normes peuvent être rendues d’application obligatoire par arrêté signé du ministre chargé de l’In‐
dustrie et du ou des ministres intéressés.

Les normes rendues d’application obligatoire sont consultables gratuitement sur le site internet de l’Associa‐
tion française de normalisation. »

Ainsi, une norme d’application obligatoire pour les entreprises doit paraître dans un arrêté signé, au moins,
par le ministre de l’Industrie et doit être consultable gratuitement sur le site internet de l’AFNOR. Des normes
non signées par le ministre de l’Industrie et/ou non consultables gratuitement ne devraient donc pas être
d’application obligatoire dans les entreprises. Néanmoins, certains arrêtés, pris en application du Code du
travail, ont tendance à renvoyer à des normes, les rendant ainsi, par ricochet, obligatoires ou tout du moins
fortement préconisées (la plupart de ces normes techniques étant des références incontournables dans leur
domaine).

En santé et sécurité au travail, sont notamment concernées les normes :

NF C 18-510 - janvier 2012 « Opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage ainsi
que les modalités recommandées pour leur exécution - Prévention du risque électrique » ;
NF C 18-550 - août 2015 « Opérations sur véhicules et engins à motorisation thermique, électrique ou
hybride ayant une source d’énergie électrique embarquée - Prévention du risque électrique » ;
NF EN ISO 7010 - avril 2013 « Symboles graphiques - Couleurs de sécurité et signaux de sécurité - Si‐
gnaux de sécurité enregistrés ».

Sur les machines, il n’existe pas de norme d’application obligatoire nationale. En revanche, au niveau euro‐
péen, des normes homologuées existent et impactent fortement la thématique des machines.

2. Machines : normes homologuées européennes


S’agissant des machines, en complément des obligations législatives et réglementaires, il existe des
normes européennes harmonisées qui ont pour objectif de déterminer des spécifications techniques dont
les professionnels ont besoin pour produire et mettre sur le marché des équipements conformes aux exi‐
gences essentielles de santé et de sécurité prescrites par la réglementation.

Celles-ci sont évoquées aux articles L. 4311-7, R. 4311-12 et R. 4312-13 du Code du travail. Ces normes ne
sont pas obligatoires (sauf exceptions), mais une machine construite conformément à ces normes bénéfi‐
cie d’une présomption de conformité aux exigences essentielles.

Ces normes sont régulièrement révisées pour tenir compte de l’évolution des techniques et des enjeux
commerciaux.

On distingue des normes, dites horizontales (A, B1, B2), applicables à l’ensemble des machines, et des
normes, dites verticales (C), qui s’appliquent à une machine ou à un groupe de machines. Selon les règles
normatives européennes, les prescriptions techniques contenues dans les normes de type C prévalent sur
celles de type B.

4 types de normes européennes concernant les machines

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Notions fondamentales, principes de conception et as‐


A
pects généraux concernant tous les types de machines

Aspects particuliers de la sécurité tels que la mesure des


B1 niveaux de bruit, les distances de sécurité, les tempéra‐
Normes horizontales
tures superficielles…

Moyens de protection pouvant être utilisés sur divers types


B2 de machines (commandes bimanuelles, dispositifs de ver‐
rouillage et d’interverrouillage, tapis sensibles...)

Spécifications de sécurité détaillées applicables à une ma‐


chine ou à un groupe de machines (faisant référence aux
Normes verticales C normes de type A, B1 ou B2 applicables à cette machine
ou à ce groupe de machines et comprenant une liste des
risques dont elles traitent)

Source : INRS

La liste des normes harmonisées est consultable sur le site EUROPA.

Ces normes sont importantes lors de la phase de conception, en particulier en ma‐


tière de procédures de certification de conformité. Pour rappel, si la machine est ci‐
tée à l’article R. 4313-78 du Code du travail et qu’elle est construite en respectant
une norme de type C harmonisée qui comprend l’ensemble des règles techniques
pertinentes, le fabricant peut choisir une des 3 procédures.

Pour aller plus loin : Les règles de l’art


Extraits de l’ouvrage : Aspects juridiques de la normalisation et de la réglementation
technique européenne - Guide sur le droit technique et la normalisation - Fédération
des industries mécaniques (FIM) (Ouvrage dirigé par Franck GAMBELLI - 1994)

On entend par règles de l’art « les comportements techniques appropriés, accessibles


à l’ensemble du corps professionnel dont relève son application et qui correspondent à
l’état de la technique au moment de la réalisation de l’acte ». (Anne Penneau)
Les règles de l’art sont généralement l’expression d’une coutume technique. Elles ex‐
priment les bonnes pratiques en vigueur chez les professionnels de la technique
concernée. La coutume tire son origine de la répétition d’un grand nombre d’actes qui
finissent par constituer un usage « constant, notoire et général » (élément « matériel »
de la coutume). L’usage en question peut ne concerner qu’une seule entreprise, une
profession ou une région.
Cet usage est perçu comme une obligation.
Les règles de l’art constituent un type de coutume particulier tant par leur objet – la
technique – que par la manière dont elles évoluent. Les règles de l’art sont en effet une
coutume « ouverte », réceptive à « l’état de la science », aux évolutions réglementaires.
Les règles de l’art sont sans doute moins conservatrices, moins pesantes que les
« coutumes » ordinaires. Elles sont plus sélectives dans les pratiques professionnelles

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qu’elles recouvrent.
Il convient de nuancer le rattachement des règles de l’art à la coutume. La coutume
évoque une idée d’ancienneté. Avec des évolutions technologiques rapides qui caracté‐
risent notre époque, une technologie peut accéder au rang de « règles de l’art » sans
attendre plusieurs années. On peut aussi soutenir que la « coutume » se forme plus ra‐
pidement en raison du développement des moyens de communication. En quelques
mois, une technologie nouvelle peut « s’imposer » aux professionnels comme « règles
de l’art », par exemple en ce qui concerne les outils de diagnostic médicaux.
Les règles de l’art ne s’identifient pas purement et simplement avec le simple « état de
la technique ». L’état de la technique est une notion objective qui décrit l’état des pra‐
tiques existantes. Pour notre part, nous trouvons la définition de l’état de la technique
donnée par la normalisation tout à fait insuffisante : « état de la technique : état d’avan‐
cement d’une capacité technique à un moment donné, en ce qui concerne un produit,
un processus ou un service, fondée sur des découvertes scientifiques, techniques et
expérimentales pertinentes ». Cette définition nous semble exclure les pratiques tech‐
niques trop anciennes et « périmées » qui continuent d’exister et font, qu’on le veuille
ou non, partie de l’état de la technique. L’introduction d’un critère qualitatif est certaine‐
ment nécessaire pour discerner dans l’état des techniques celles qui méritent d’être re‐
tenues. La notion de « règles de l’art » est plus sélective que celle de l’état de la tech‐
nique. Seuls les usages avérés font partie des règles de l’art. Ceci suppose « ancien‐
neté, constance, notoriété, généralité ».
Les règles de l’art ne retiennent que des techniques actuelles. Il s’agit des techniques
qui existent dans la pratique industrielle par opposition à des techniques potentielles
ou expérimentales. Les techniques actuelles se différencient également des tech‐
niques du passé.
Les règles de l’art comprennent les règles de prudence, la technique de l’époque, les
données actuelles de la science. Les règles de l’art évoluent lentement mais sereine‐
ment.
Les règles de l’art ont une existence indépendante et extérieure à la normalisation.
Elles sont une réalité sociologique qu’il est possible de constater par des méthodes
d’investigation apparentées à celles mises en œuvre dans les sciences sociales (en‐
quête, expertise, etc.). Les règles de l’art ne sont pas écrites et ne se laissent pas long‐
temps saisir par l’écrit. Tout au plus peut-on tenter d’en rendre compte à un moment
donné. Leur élaboration est diffuse. Les règles de l’art sont mouvantes. Elles évoluent
en fonction des traditions de métiers, de l’enseignement professionnel, de l’effet de la
législation, des pratiques des assureurs, du marché, et évidemment de la réception des
normes dans le milieu professionnel. La norme, à l’inverse, est un document écrit et
donc rigide (entre chaque révision), élaboré dans des procédures formelles et offi‐
cielles.
Les règles de l’art ont une valeur coutumière. Elles sont impératives. La force juridique
des règles de l’art se fonde sur l’« équité ». Les règles de l’art ont donc une portée juri‐
dique supérieure aux normes techniques. Le professionnel doit toujours privilégier le
respect des règles de l’art sur la norme technique facultative quand celle-ci semble les
contredire.
Il existe plusieurs points de convergence entre règles de l’art et norme. Les normes
peuvent reprendre tout ou partie des règles de l’art, les normes peuvent devenir elles-
mêmes des règles de l’art. Par ailleurs, le normalisateur utilise en partie les critères des
règles de l’art dans sa méthode de travail.

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II. Utilisation et maintien en conformité des machines

L’utilisation des équipements de travail (et donc des machines) est fixée par la directive 89/391 du 12 juin
1989 consolidée ensuite par la directive 2009/104/CE du 16 septembre 2009 relative aux prescriptions mini‐
males de sécurité et de santé pour l’utilisation par les travailleurs au travail d’équipements de travail. Cette
directive « Utilisation » apporte un cadre minimal que chaque État-membre doit transposer et compléter.
Cette directive a pour objectif d’imposer la mise en conformité des équipements de travail et de poser les
règles d’utilisation. Elle a ensuite été transposée dans le Code du travail et de nombreux textes sont venus
réglementer l’utilisation des machines.

A. Règles générales

1. Principes
Plusieurs principes législatifs et réglementaires encadrent les règles générales applicables à l’utilisation des
équipements de travail (articles L. 4321-1 à L. 4321-3, R. 4321-1 à R. 4321-3 du Code du travail).

Les équipements de travail mis en service ou utilisés dans les établissements destinés à recevoir des tra‐
vailleurs sont équipés, installés, utilisés, réglés et maintenus de manière à préserver la santé et la sécurité
des travailleurs, y compris en cas de modification de ces équipements de travail et de ces moyens de
protection.

Il est interdit de mettre en service ou d’utiliser des équipements de travail qui ne répondent pas aux règles
techniques de conception (chapitre II du titre Ier) et aux procédures de certification (chapitre III du titre Ier).

Par dérogation aux dispositions de l’article L. 4321-2 du Code du travail, l’utilisation des équipements de tra‐
vail neufs, ne répondant pas aux dispositions de l’article L. 4311-1 du Code du travail, est permise aux seules
fins de démonstration. Les mesures nécessaires, destinées à éviter toute atteinte à la sécurité et la santé
des travailleurs chargés de la démonstration et des personnes exposées aux risques qui en résultent, sont
alors mises en œuvre. Dans ce cas, un avertissement dont les caractéristiques sont déterminées par l’arrêté
du 22 octobre 2009 est placé à proximité de l’équipement de travail faisant l’objet de la démonstration, pen‐
dant toute la durée de celle-ci.

L’employeur met à la disposition des travailleurs les équipements de travail nécessaires, appropriés au tra‐
vail à réaliser ou convenablement adaptés à cet effet, en vue de préserver leur santé et leur sécurité.

L’employeur choisit les équipements de travail en fonction des conditions et des caractéristiques particu‐
lières du travail. Il tient compte des caractéristiques de l’établissement susceptibles d’être à l’origine de
risques lors de l’utilisation de ces équipements.

Lorsque les mesures prises en application des articles R. 4321-1 et R. 4321-2 du Code du travail ne sont pas
être suffisantes pour préserver la santé et la sécurité des travailleurs, l’employeur prend toutes autres me‐
sures nécessaires à cet effet, en agissant notamment sur l’installation des équipements de travail, l’organi‐
sation du travail ou les procédés de travail.

De nombreuses règles incombent à l’employeur afin de préserver la santé des sala‐


riés lors de l’utilisation d’équipements de travail (et en particulier sur des ma‐
chines). Ces prescriptions peuvent être regroupées en 2 catégories :

des mesures techniques (exigences essentielles) ;


des mesures organisationnelles (formation, information…).

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Ces mesures s’inscrivent dans les règles d’utilisation à suivre (fonctionnement, en‐
tretien, vérifications) et sont consignées en pratique, dans des procédures et/ou
des modes opératoires.

Il convient également de distinguer ces prescriptions en fonction de la génération


de la machine (par exemple, pour les machines « anciennes générations », les pres‐
criptions techniques minimales sont différentes des exigences essentielles issues
de la réglementation aujourd’hui en vigueur pour les machines « nouvelles
générations »).

2. Dispositions d’application et conventions


Les articles L. 4321-4 et L. 4321-5 du Code du travail prévoient les obligations relatives à l’utilisation des
équipements de travail.

Il est prévu que des décrets en Conseil d’État, pris après avis des organisations professionnelles d’em‐
ployeurs et de salariés intéressées, déterminent les mesures d’organisation, les conditions de mise en
œuvre et les prescriptions techniques auxquelles est subordonnée l’utilisation des équipements de travail
soumis aux obligations de sécurité définies à l’article L. 4321-1 du Code du travail.

Les modalités d’application de ces décrets peuvent être définies par des conventions ou des accords
conclus entre l’autorité administrative et les organisations professionnelles nationales d’employeurs
représentatives.

Les conventions ou accords prévus à l’article L. 4321-5 du même code sont conclus entre les ministres char‐
gés du travail ou de l’agriculture et les organisations professionnelles nationales d’employeurs représenta‐
tives (article R. 4321-6 du Code du travail).

3. Dispositions applicables à certaines catégories de travailleurs

a) Utilisation d’équipements de travail par les femmes enceintes, venant


d’accoucher ou allaitant
Quelques dispositions spécifiques existent pour l’utilisation d’équipements de travail par les femmes en‐
ceintes, venant d’accoucher ou allaitant.

L’article L. 4152-1 du Code du travail prévoit qu’il est interdit d’employer les femmes enceintes, venant d’ac‐
coucher ou allaitant à certaines catégories de travaux qui, en raison de leur état, présentent des risques pour
leur santé ou leur sécurité. Ces catégories de travaux sont déterminées par voie réglementaire.

En effet, il est interdit d’employer une femme enceinte ou allaitant aux travaux à l’aide d’engins du type mar‐
teau-piqueur mus à l’air comprimé (article D. 4152-8 du Code du travail).

Conformément aux dispositions des articles L. 1225-12 et suivants du Code du travail, l’employeur propose
à la salariée en état de grossesse médicalement constatée, venant d’accoucher ou allaitant, qui occupe un
poste l’exposant à des risques déterminés par voie réglementaire, un autre emploi compatible avec son état
de santé (article L. 4152-2 du Code du travail).

b) Utilisation d’équipements de travail par les jeunes âgés de 15 ans au


moins et de moins de 18 ans

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Plusieurs dispositions réglementaires sont prévues quant à la conduite d’équipements de travail mobiles au‐
tomoteurs et d’équipements de travail servant au levage par les jeunes âgés de 15 ans au moins et de moins
de 18 ans.

Il est interdit d’affecter les jeunes à la conduite des quadricycles à moteur et des tracteurs agricoles ou fo‐
restiers non munis de dispositif de protection en cas de renversement, ou dont ledit dispositif est en posi‐
tion rabattue, et non munis de système de retenue du conducteur au poste de conduite en cas de renverse‐
ment (article D. 4153-26 du Code du travail).

Par ailleurs, l’article D. 4153-27 du Code du travail prévoit qu’il est interdit d’affecter les jeunes à la conduite
d’équipements de travail mobiles automoteurs et d’équipements de travail servant au levage. Toutefois, il
peut être dérogé à cette interdiction (voir articles R. 4153-38 à R. 4153-52 du Code du travail).

S’agissant des travaux nécessitant l’utilisation d’équipements de travail, les articles D. 4153-28 et D. 4153-29
du Code du travail prévoient ce qui suit :

Il est interdit d’affecter les jeunes à des travaux impliquant l’utilisation ou l’entretien :
des machines mentionnées à l’article R. 4313-78 du Code du travail, quelle que soit la date de
mise en service ;
des machines comportant des éléments mobiles concourant à l’exécution du travail qui ne
peuvent pas être rendus inaccessibles durant leur fonctionnement.

Une dérogation existe dans les mêmes conditions et formes prévues aux articles R. 4153-38 à R. 4153-52 du
Code du travail.

Il est interdit d’affecter les jeunes à des travaux de maintenance lorsque ceux-ci ne peuvent être effec‐
tués à l’arrêt, sans possibilité de remise en marche inopinée des transmissions, mécanismes et équi‐
pements de travail en cause. Il peut être dérogé à cette interdiction dans les mêmes conditions et
formes que celles citées au point précédent.

c) Utilisation d’équipements de travail par les travailleurs indépendants


Lorsqu’ils utilisent des équipements de travail et des équipements de protection individuelle, les travailleurs
indépendants, ainsi que les employeurs qui exercent directement une activité sur un chantier de bâtiment et
de génie civil, sont soumis aux dispositions suivantes (article R. 4535-6 du Code du travail) :

règles générales d’utilisation des équipements de travail et des moyens de protection prévues aux ar‐
ticles R. 4321-1 à R. 4321-5 du Code du travail ;
obligation de maintien en conformité prévue à l’article R. 4322-1 du Code du travail ;
règles d’installation et d’utilisation des équipements de travail prévues aux articles R. 4323-6, R. 4323-
14 et R. 4323-18 du Code du travail ;
règles de vérification des équipements de travail prévues aux articles R. 4323-22 à R. 4323-28 du
Code du travail ;
dispositions particulières applicables aux équipements de travail servant au levage de charges pré‐
vues aux articles R. 4323-29 à R. 4323-36, R. 4323-39, R. 4323-40 et R. 4323-44 à R. 4323-49 du Code
du travail ;
dispositions particulières applicables aux équipements de travail mobiles prévues à l’article R. 4323-
53 du Code du travail ;
formation à la conduite prévue à l’article R. 4323-55 du Code du travail ;
dispositions particulières applicables aux travaux en hauteur prévues aux articles R. 4323-58 à R.
4323-89 du Code du travail ;
règles d’utilisation et de vérifications des équipements de protection individuelle prévues aux articles
R. 4323-91 à R. 4323-94 et R. 4323-98 à R. 4323-103 du Code du travail.

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S’ils répondent aux critères de qualification et de compétence définis par les articles R. 4323-24 et R. 4323-
100 du Code du travail, les travailleurs indépendants peuvent procéder eux-mêmes aux vérifications pério‐
diques des équipements de travail et des équipements de protection individuelle. Dans les situations pré‐
vues aux articles R. 4722-5 et suivants du Code du travail, les travailleurs indépendants consignent les résul‐
tats de ces vérifications, ainsi que le nom et la qualité de la personne qui les a réalisées sur le registre prévu
à l’article R. 4534-18 du Code du travail (article R. 4535-7 du Code du travail).

B. Maintien en état de conformité (principe général)

Les articles R. 4322-1 et R. 4322-3 du Code du travail réglementent cette partie.

Les équipements de travail, quel que soit leur utilisateur, sont maintenus en état de conformité avec les
règles techniques de conception et de construction applicables lors de leur mise en service dans l’établis‐
sement, y compris au regard de la notice d’instructions. Ces dispositions ne font pas obstacle à l’applica‐
tion des règles d’utilisation prévues aux articles R. 4324-1 et suivants (c’est-à-dire aux règles d’utilisation des
équipements de travail non soumis à des règles de conception lors de leur première mise sur le marché).

La notice d’instructions des équipements de travail et moyens de protection est tenue à la disposition de
l’inspection du travail, du service de prévention des organismes de sécurité sociale et de l’organisme agréé
saisi conformément à l’article R. 4722-26 du Code du travail.

Afin de garantir le maintien en conformité de l’équipement de travail, l’employeur


doit suivre les prescriptions techniques de la notice d’instructions émise par le fa‐
bricant.
Il ne faut pas confondre la notice d’instructions et le dossier technique.

Voici, ci-après, un extrait de la notice d’instructions, ainsi que son contenu prévu par l’annexe I de l’article R.
4312-1 du Code du travail.

Pour aller plus loin : 1.7.4. Notice d’instructions

Chaque machine est accompagnée d’une notice d’instructions en français.


La notice d’instructions qui accompagne la machine est une notice originale ou une
traduction de la notice originale, auquel cas, la traduction est accompagnée d’une no‐
tice originale.
Par dérogation, la notice d’entretien destinée à être utilisée par un personnel spécialisé
qui dépend du fabricant peut être fournie dans une seule des langues communautaires
comprises par ce personnel.
La notice d’instructions est rédigée selon les principes énoncés ci-après.

1.7.4.1. Principes généraux de rédaction de la notice d’instructions

La notice d’instructions est rédigée en français et peut l’être dans une ou plusieurs
langues officielles de la Communauté. La mention « Notice originale » figure sur les
versions linguistiques de cette notice d’instructions qui ont été vérifiées par le
fabricant.

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Lorsqu’il n’existe pas de notice originale en français, une traduction dans cette langue
est fournie par le fabricant ou par la personne qui introduit la machine en France. Cette
traduction porte la mention « Traduction de la notice originale ».
Le contenu de la notice d’instructions couvre non seulement l’usage normal de la ma‐
chine, mais prend également en compte le mauvais usage raisonnablement prévisible.
Dans le cas de machines destinées à des utilisateurs non professionnels, la rédaction
et la présentation de la notice d’instructions tient compte du niveau de formation géné‐
rale et de la perspicacité que l’on peut raisonnablement attendre de ces utilisateurs.

1.7.4.2. Contenu de la notice d’instructions

Chaque notice contient, le cas échéant, au moins les informations suivantes :

1. La raison sociale et l’adresse complète du fabricant ;


2. La désignation de la machine, telle qu’indiquée sur la machine elle-même, à l’ex‐
ception du numéro de série conformément au paragraphe 1.7.3 ;
3. La déclaration CE de conformité ou un document présentant le contenu de la dé‐
claration CE de conformité, indiquant les caractéristiques de la machine, sans
inclure nécessairement le numéro de série et la signature ;
4. Une description générale de la machine ;
5. Les plans, schémas, descriptions et explications nécessaires pour l’utilisation,
l’entretien et la réparation de la machine ainsi que pour la vérification de son bon
fonctionnement ;
6. Une description du ou des postes de travail susceptibles d’être occupés par les
opérateurs ;
7. Une description de l’usage normal de la machine ;
8. Des avertissements concernant les contre-indications d’emploi de la machine
qui, d’après l’expérience, peuvent exister ;
9. Les instructions de montage, d’installation et de raccordement, y compris les
plans, les schémas, les moyens de fixation et la désignation du châssis ou de
l’installation sur laquelle la machine est prévue pour être montée ;
10. Les instructions relatives à l’installation et au montage destinées à diminuer le
bruit et les vibrations ;
11. Les instructions concernant la mise en service et l’utilisation de la machine et, le
cas échéant, des instructions concernant la formation des opérateurs ;
12. Les informations sur les risques résiduels qui subsistent malgré le fait que la sé‐
curité a été intégrée à la conception de la machine et que des mesures de pro‐
tection et des mesures de prévention complémentaires ont été prises ;
13. Les instructions concernant les mesures de protection à prendre par les utilisa‐
teurs, y compris, le cas échéant, l’équipement de protection individuelle à prévoir
;
14. Les caractéristiques essentielles des outils pouvant être montés sur la machine
;
15. Les conditions dans lesquelles les machines répondent à l’exigence de stabilité
en cours d’utilisation, de transport, de montage ou de démontage, lorsqu’elles
sont hors service, ou pendant les essais ou les pannes prévisibles ;
16. Les instructions permettant de faire en sorte que les opérations de transport, de
manutention et de stockage soient effectuées en toute sécurité, en indiquant la
masse de la machine et de ses différents éléments lorsqu’ils sont prévus pour
être, de façon régulière, transportés séparément ;

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17. Le mode opératoire à respecter en cas d’accident ou de panne ; si un blocage


est susceptible de se produire, le mode opératoire à respecter pour permettre un
déblocage en toute sécurité ;
18. La description des opérations de réglage et d’entretien à effectuer par l’utilisa‐
teur, ainsi que les mesures de prévention à respecter ;
19. Les instructions conçues afin que le réglage et l’entretien puissent être effectués
en toute sécurité, y compris les mesures de protection à prendre durant ces opé‐
rations ;
20. Les spécifications concernant les pièces de rechange à utiliser, lorsque cela a
une incidence sur la santé et la sécurité des opérateurs ;
21. Les informations concernant l’émission de bruit aérien suivantes :

le niveau de pression acoustique d’émission pondéré A aux postes de travail,


lorsqu’il dépasse 70 dB (A) ; si ce niveau est inférieur ou égal à 70 dB (A), il
convient de le mentionner ;
la valeur maximale de la pression acoustique d’émission instantanée pondérée
C aux postes de travail, lorsqu’elle dépasse 63 Pa (130 dB par rapport à 20 µPa) ;
le niveau de puissance acoustique pondéré A émis par la machine lorsque le ni‐
veau de pression acoustique d’émission pondéré A aux postes de travail dé‐
passe 80 dB (A).
Ces valeurs sont soit réellement mesurées pour la machine visée, soit établies à partir
de mesures effectuées pour une machine techniquement comparable qui est représen‐
tative de la machine à produire.
Lorsque la machine est de très grandes dimensions, l’indication du niveau de puis‐
sance acoustique pondéré A peut être remplacée par l’indication des niveaux de pres‐
sion acoustique d’émission pondérés A en des emplacements spécifiés autour de la
machine.
Lorsque les normes harmonisées ne sont pas appliquées, les données acoustiques
sont mesurées en utilisant la méthode la plus appropriée pour la machine. Lorsque des
valeurs d’émission sonore sont indiquées, les incertitudes entourant ces valeurs sont
précisées.
Les conditions de fonctionnement de la machine pendant le mesurage et les méthodes
utilisées pour le mesurage sont décrites.
Lorsque le ou les postes de travail ne sont pas ou ne peuvent pas être définis, le niveau
de pression acoustique pondéré A est mesuré à 1 m de la surface de la machine et à
une hauteur de 1,60 m au-dessus du sol ou de la plate-forme d’accès. La position et la
valeur de la pression acoustique maximale sont indiquées.
Lorsque des dispositions résultant de la transposition de directives communautaires
particulières prévoient d’autres prescriptions pour la mesure des niveaux de pression
ou de puissance acoustiques, ces dispositions sont appliquées et les prescriptions
correspondantes du présent point ne s’appliquent pas.
22. Lorsque la machine est susceptible d’émettre des rayonnements non ioni‐
sants risquant de nuire aux personnes, en particulier aux personnes porteuses de
dispositifs médicaux implantables actifs ou non actifs, des informations concer‐
nant le rayonnement émis pour l’opérateur et les personnes exposées.

Le dossier technique n’est pas prévu réglementairement par l’annexe I précitée. C’est l’article R. 4313-6 du
Code du travail qui prévoit que toute machine neuve exposée, mise en vente, louée, importée, cédée ou mise
à disposition est subordonnée à l’élaboration d’un dossier technique relatif aux moyens mis en œuvre pour

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en assurer la conformité aux règles techniques applicables. En pratique, il a pour objectif de regrouper l’en‐
semble des données justifiant la conformité de la machine (dont l’analyse des risques). Il comprend donc la
notice d’instructions de la machine (et la notice d’assemblage pour les quasi-machines).

C. Mesures d’organisation et conditions d’utilisation des équipements de travail

1. Information et formation des travailleurs


À l’instar des autres thématiques en santé et sécurité au travail, il incombe à l’employeur de s’assurer que
ses salariés soient correctement informés et formés face aux risques professionnels liés aux machines.

Plusieurs dispositions existent en matière d’information et de formation des travailleurs dès lors qu’ils uti‐
lisent des équipements de travail (articles R. 4323-1 à R. 4323-5 du Code du travail).

L’employeur informe de manière appropriée les travailleurs chargés de l’utilisation ou de la maintenance des
équipements de travail :

de leurs conditions d’utilisation ou de maintenance ;


des instructions ou consignes les concernant ;
de la conduite à tenir face aux situations anormales prévisibles ;
des conclusions tirées de l’expérience acquise permettant de supprimer certains risques.

L’employeur informe de manière appropriée tous les travailleurs de l’établissement des risques les concer‐
nant dus :

aux équipements de travail situés dans leur environnement immédiat de travail, même s’ils ne les uti‐
lisent pas personnellement ;
aux modifications affectant ces équipements.

La formation à la sécurité dont bénéficient les travailleurs chargés de l’utilisation ou de la maintenance des
équipements de travail est renouvelée et complétée aussi souvent que nécessaire pour prendre en compte
les évolutions de ces équipements.

Indépendamment de la formation prévue à l’article R. 4323-3 du Code du travail, les travailleurs affectés à la
maintenance et à la modification des équipements de travail reçoivent une formation spécifique relative aux
prescriptions à respecter, aux conditions d’exécution des travaux et aux matériels et outillages à utiliser.

Cette formation est renouvelée et complétée aussi souvent que nécessaire pour prendre en compte les évo‐
lutions des équipements de travail et des techniques correspondantes.

L’employeur tient à la disposition des membres du CSE une documentation sur la réglementation applicable
aux équipements de travail utilisés.

En pratique, cette obligation d’information et de formation se traduit de différentes


manières. En plus d’une formation adaptée au poste de travail, l’employeur établit
des modes opératoires, des procédures, des fiches de postes, des consignes, des
instructions écrites afin de fournir toutes les règles à respecter et les indications à
connaître pour les salariés. Le but recherché n’est pas un formalisme excessif,
mais une traçabilité simple et précise de la machine utilisée et des conduites à te‐
nir. Cela permettra d’encadrer l’interface homme/machine.

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2. Installation des équipements de travail


Les articles R. 4323-6 à R. 4323-13 du Code du travail prévoient de nombreuses règles d’utilisation lors de
l’installation des équipements de travail.

Les équipements de travail et leurs éléments sont installés et doivent pouvoir être utilisés de manière
à assurer leur stabilité.
Les équipements de travail sont installés, disposés et utilisés de manière à réduire les risques pour
les utilisateurs de ces équipements et pour les autres travailleurs.
Ils sont installés, ainsi que leurs éléments, de façon à permettre aux travailleurs d’accomplir les opéra‐
tions de production et de maintenance dans les meilleures conditions de sécurité possibles.
Un espace libre suffisant est prévu entre les éléments mobiles des équipements de travail et les élé‐
ments fixes ou mobiles de leur environnement.
L’environnement de travail est organisé de telle sorte que toute énergie ou substance utilisée ou pro‐
duite puisse être amenée et évacuée en toute sécurité.
Les équipements de travail et leurs éléments sont implantés de telle sorte qu’ils ne s’opposent pas à
l’emploi des outils, accessoires, équipements et engins nécessaires pour exécuter en toute sécurité
les opérations de mise en œuvre et de réglage relevant de l’opérateur, ou les opérations de
maintenance.
Les équipements de travail sont installés et, en fonction des besoins, équipés de telle sorte que les
travailleurs puissent accéder et se maintenir en sécurité et sans fatigue excessive à tous les emplace‐
ments nécessaires pour l’utilisation, le réglage et la maintenance de ces équipements et de leurs
éléments.
Les passages et les allées de circulation des travailleurs entre les équipements de travail ont une lar‐
geur d’au moins 80 centimètres.
Le profil et l’état du sol de ces passages et les allées permettent le déplacement en sécurité.
Aucun poste de travail permanent ne peut être situé dans le champ d’une zone de projection d’élé‐
ments dangereux.

Pour aller plus loin : L’interface lieu de travail/équipement de travail

L’environnement de travail doit être pris en compte lors de l’installation d’un équipe‐
ment de travail sur un lieu donné. Dans le langage « technique », on parle d’interface
lieu de travail/équipement de travail.
C’est l’employeur qui en est le seul décideur et le seul responsable.
À titre d’illustration, l’employeur doit installer sa machine en considérant :
les caractéristiques sonores de cet équipement dans l’environnement où il sera
installé (qualités acoustiques du local ou de l’entrepôt, à savoir les murs, les pla‐
fonds, le dimensionnement…) ;
le manque d’espace ou d’encombrement des postes et des allées ;
l’état des sols et autres matériaux (attention à la stabilité et à la résistance de la
machine une fois posée) ;
la proximité ou l’interférence avec des activités ou des produits dangereux se
trouvant à proximité de l’équipement de travail ;
le flux des personnes et des marchandises (approvisionnement des matières
premières, stockage des produits finis, entreposage des outils nécessaires…) ;
un espace suffisant afin de pouvoir manutentionner (manuellement ou mécani‐
quement) les pièces/charges… à proximité de l’équipement ;

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Des réorganisations et aménagements (voire des agrandissements) sont parfois né‐


cessaires afin de sécuriser l’environnement de travail, d’autant plus dès lors que celui-
ci est vétuste ou sous-dimensionné.

3. Utilisation et maintenance des équipements de travail


L’utilisation et la maintenance des équipements de travail sont encadrées par des règles prévues par les ar‐
ticles R. 4323-14 à R. 4323-21 du Code du travail.

Le montage et le démontage des équipements de travail sont réalisés de façon sûre, en respectant les ins‐
tructions du fabricant.

La remise en service d’un équipement de travail, après une opération de maintenance ayant nécessité le dé‐
montage des dispositifs de protection, est précédée d’un essai permettant de vérifier que ces dispositifs
sont en place et fonctionnent correctement.

Lorsque des transmissions, mécanismes et équipements de travail comportant des organes en mouvement
susceptibles de présenter un risque sont en fonctionnement, les travailleurs ne peuvent être admis à procé‐
der à la vérification, à la visite, au nettoyage, au débourrage, au graissage, au réglage, à la réparation et à
toute autre opération de maintenance.

Préalablement à l’exécution à l’arrêt de tels travaux, toutes mesures sont prises pour empêcher la remise en
marche inopinée des transmissions, mécanismes et équipements de travail en cause.

Lorsqu’il est techniquement impossible d’accomplir à l’arrêt certains de ces travaux, des dispositions parti‐
culières sont prises pour empêcher l’accès aux zones dangereuses ou pour mettre en œuvre des conditions
de fonctionnement, une organisation du travail ou des modes opératoires permettant de préserver la sécu‐
rité des travailleurs. L’employeur rédige une instruction à cet effet. Dans ce cas, les travaux ne peuvent être
accomplis que par des travailleurs affectés à la maintenance et au démontage des équipements de travail.

Lorsque, pour des raisons d’ordre technique, les éléments mobiles d’un équipement de travail ne peuvent
être rendus inaccessibles, il est interdit de permettre aux travailleurs, lorsqu’ils portent des vêtements non
ajustés ou flottants, d’utiliser cet équipement, de procéder à des interventions sur celui-ci ou de circuler à sa
proximité.

Lorsque les mesures prises en application des articles R. 4321-1 et R. 4321-2 du Code du travail ne peuvent
pas être suffisantes pour préserver la santé et assurer la sécurité des travailleurs, l’employeur prend les me‐
sures nécessaires pour que :

seuls les travailleurs désignés à cet effet utilisent l’équipement de travail ;


la maintenance et la modification de cet équipement de travail ne soient réalisées que par les seuls
travailleurs affectés à ce type de tâche.

Les machines à amenage manuel des pièces à travailler ou à déplacement manuel des outillages sont équi‐
pées des outils et accessoires appropriés évitant que les phénomènes de rejet ou d’entraînement pouvant
survenir créent un risque pour les travailleurs.

Les machines à travailler le bois destinées au dégauchissage, au rabotage, au toupillage pour lesquelles la
pièce à usiner est amenée manuellement au contact des outils en rotation sont équipées de dispositifs anti-
rejet tels que des outils à section circulaire à limitation de pas d’usinage ou des outils anti-rejet appropriés.

Des arrêtés des ministres chargés du travail ou de l’agriculture déterminent les équipements de travail et les
catégories d’équipements de travail pour lesquels un carnet de maintenance est établi et tenu à jour par
l’employeur en vue de s’assurer que sont accomplies les opérations de maintenance nécessaires au fonc‐
tionnement de l’équipement de travail dans des conditions permettant de préserver la santé et la sécurité
des travailleurs. Ces arrêtés précisent la nature des informations portées sur le carnet de maintenance. À ce

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titre, l’arrêté du 2 mars 2004 relatif au carnet de maintenance des appareils de levage détermine les équipe‐
ments de travail pour lesquels un carnet de maintenance doit être établi et tenu à jour par le chef d’établisse‐
ment, ainsi que les informations qui doivent être consignées dans ce carnet.

Le carnet de maintenance est tenu à la disposition de l’inspection du travail, des agents des services de pré‐
vention des organismes de Sécurité sociale, ainsi que de l’Organisme professionnel de prévention du bâti‐
ment et des travaux publics s’il y a lieu, et du CSE de l’établissement.

Le carnet de maintenance peut être tenu et conservé sur tout support dans les conditions prévues par l’ar‐
ticle L. 8113-6 du Code du travail.

Une fois encore, c’est l’interface homme/machine qu’il convient d’encadrer, non
seulement lors de l’utilisation de la machine, mais également pendant les phases
de maintenance, d’entretien, de réglage…

4. Vérifications des équipements de travail


Les vérifications des équipements de travail, qu’elles soient initiales, périodiques ou lors de la remise en ser‐
vice, ont un double objectif commun :

déceler tout dysfonctionnement ou défectuosité susceptible de créer une situation dangereuse ;


vérifier la conformité des équipements aux règles ou prescriptions techniques applicables.

Les vérifications réglementaires citées ci-après ne se substituent pas aux opérations de maintenance (pré‐
ventive ou corrective) définies par le fabricant de la machine. Il est vivement conseillé de tenir à jour un car‐
net de maintenance pour assurer la traçabilité de ces opérations indispensables.

a) Vérification initiale
L’article R. 4323-22 du Code du travail prévoit que des arrêtés du ministre chargé du travail ou du ministre
chargé de l’agriculture déterminent les équipements de travail et les catégories d’équipements de travail
pour lesquels l’employeur procède ou fait procéder à une vérification initiale, lors de leur mise en service
dans l’établissement. Cette vérification est faite en vue de s’assurer que ces équipements et catégories
d’équipements sont installés conformément aux spécifications prévues, notamment par la notice d’instruc‐
tions du fabricant, et peuvent donc être utilisés en sécurité. Cette vérification est réalisée dans les mêmes
conditions que les vérifications périodiques prévues aux articles R. 4323-23 à R. 4323-27 du Code du travail.

Deux arrêtés viennent donc encadrer ces vérifications :

l’arrêté du 1er mars 2004 modifié par les arrêtés du 22 octobre 2009 et 29 décembre 2010 relatif aux
vérifications des appareils et accessoires de levage ;
l’arrêté du 21 décembre 2004 relatif aux vérifications des échafaudages et modifiant l’annexe de l’ar‐
rêté du 22 décembre 2000 relatif aux conditions et modalités d’agrément des organismes pour la véri‐
fication de conformité des équipements de travail.

b) Vérifications périodiques
Plusieurs articles du Code du travail fixes les obligations applicables en matière de vérifications périodiques
des équipements de travail (articles R. 4323-23 à R. 4323-27 du Code du travail).

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Des arrêtés du ministre chargé du travail ou du ministre chargé de l’agriculture déterminent les équipements
de travail ou les catégories d’équipement de travail pour lesquels l’employeur procède ou fait procéder à des
vérifications générales périodiques afin que soit décelée, en temps utile, toute détérioration susceptible de
créer des dangers. Ces arrêtés précisent la périodicité des vérifications, leur nature et leur contenu. Il s’agit
des arrêtés suivants :

arrêté du 5 mars 1993 modifié par arrêté du 4 juin 1993 et par décret n° 2006-1033 du 22 août 2006
soumettant certains équipements de travail à l’obligation de faire l’objet des vérifications générales
périodiques prévues à l’article R. 233-11 du Code du travail ;
arrêté du 1er mars 2004 modifié par les arrêtés du 22 octobre 2009 et du 29 décembre 2010 relatif
aux vérifications des appareils et accessoires de levage ;
arrêté du 3 mars 2004 relatif aux examens approfondis des grues à tour ;
arrêté du 21 décembre 2004 relatif aux vérifications des échafaudages et modifiant l’annexe de l’ar‐
rêté du 22 décembre 2000 relatif aux conditions et modalités d’agrément des organismes pour la véri‐
fication de conformité des équipements de travail ;
arrêté du 29 décembre 2010 relatif aux vérifications générales périodiques portant sur les ascenseurs
et les monte-charges ainsi que sur les élévateurs de personnes n’excédant pas une vitesse de 0,15
m/s, installés à demeure, et modifiant l’arrêté du 1er mars 2004 modifié relatif aux vérifications des
appareils et accessoires de levage ;
arrêté du 7 août 2012 modifié par arrêté du 20 août 2013 relatif aux contrôles techniques à réaliser
dans les installations d’ascenseurs.

Lorsque la périodicité n’est pas précisée dans les textes réglementaires, c’est à
l’employeur de s’organiser pour garantir le maintien en conformité et prévoir des vé‐
rifications à échéance plus ou moins proche.

Les vérifications générales périodiques sont réalisées par des personnes qualifiées, appartenant ou non à
l’établissement, dont la liste est tenue à la disposition de l’inspection du travail. Ces personnes sont compé‐
tentes dans le domaine de la prévention des risques présentés par les équipements de travail soumis à véri‐
fication et connaissent les dispositions réglementaires afférentes.

Le résultat des vérifications générales périodiques est consigné sur le (ou les) registre(s) de sécurité
mentionné(s) à l’article L. 4711-5 du Code du travail.

Lorsque les vérifications périodiques sont réalisées par des personnes n’appartenant pas à l’établissement,
les rapports établis à la suite de ces vérifications sont annexés au registre de sécurité. À défaut, les indica‐
tions précises relatives à la date des vérifications, à la date de remise des rapports correspondants et à leur
archivage dans l’établissement sont portées sur le registre de sécurité.

Le registre de sécurité et les rapports peuvent être tenus et conservés sur tout support dans les conditions
prévues par l’article L. 8113-6 du Code du travail.

Les vérifications générales périodiques (et plus largement les contrôles de


conformité sur machine) s’opèrent en fonction de la génération de la machine, au‐
trement dit des textes relatifs à la conception qui lui sont applicables au moment
de sa mise en service. Ainsi, il convient de ne pas appliquer la réglementation ac‐

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tuelle sur des machines « anciennes générations » pour faire état de sa conformité
(voir la partie IV. 2. Utilisation des équipements de travail non soumis à des règles
de conception lors de leur première mise sur le marché).

En pratique, il faut distinguer registres des contrôles techniques et rapports de vérification. Les registres des
contrôles techniques ne comprennent pas de mesures techniques, mais uniquement des dates de vérifica‐
tions, l’identité des vérificateurs et la liste des installations vérifiées. Les rapports de vérification mettent en
lumière les points d’écarts au regard de la réglementation (ainsi que les normes suivies, le cas échant) et les
défauts pouvant affecter la sécurité des opérateurs. Les actions et travaux réalisés pour lever ces non-
conformités sont consignés par écrit (pour des besoins de preuves). Il est commun d’utiliser des carnets
d’entretien ou de suivi afin d’y consigner l’ensemble des évènements qui ont impacté la machine (panne, en‐
tretien, vérification…).

c) Vérification lors de la remise en service


L’article R. 4323-28 du Code du travail prévoit que des arrêtés des ministres chargés du travail ou de l’agricul‐
ture déterminent les équipements de travail et les catégories d’équipements de travail pour lesquels l’em‐
ployeur procède ou fait procéder à une vérification, dans les conditions prévues à la sous-section 2, lors de
leur remise en service après toute opération de démontage et remontage ou modification susceptible de
mettre en cause leur sécurité, en vue de s’assurer de l’absence de toute défectuosité susceptible de créer
des situations dangereuses.

Ces arrêtés concernent uniquement les appareils et accessoires de levage, ainsi que les échafaudages, à
savoir :

l’arrêté du 1er mars 2004 modifié par les arrêtés du 22 octobre 2009 et du 29 décembre 2010 relatif
aux vérifications des appareils et accessoires de levage ;
l’arrêté du 21 décembre 2004 relatif aux vérifications des échafaudages et modifiant l’annexe de l’ar‐
rêté du 22 décembre 2000 relatif aux conditions et modalités d’agrément des organismes pour la véri‐
fication de conformité des équipements de travail.

d) Synthèse
Mise ou remise en service

(articles R. 4323-22 et R. 4323-28 du Code du travail

et arrêté du 1er mars 2004 modifié)

Uniquement pour les appareils et accessoires de levage :

- Notion de mise en service : première utilisation dans l’établissement (équipement neuf ou d’occasion)

- Notion de remise en service : équipement de travail qui a subi une opération de démontage et remon‐
tage ou une modification susceptible de mettre en cause la sécurité (exemple : changement de site d’uti‐
lisation des appareils installés à demeure)

Les autres machines ne sont pas soumises à ces dispositions. Néanmoins, il est vivement conseillé de
réaliser une « réception machine » avant mise en route de la machine afin de vérifier sa conformité
réglementaire.

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Vérifications générales périodiques

(articles R. 4323-23 à R. 4323-27 du Code du travail)

- Appareils et accessoires de levage : arrêté du 1er mars 2004 et arrêté du 3 mars 2004 pour la vérifica‐
tion approfondie des grues à tour

- Machines, autres qu’appareils et accessoires de levage : arrêté du 5 mars 1993 modifié

5. Demande de vérifications et mises en demeure


Indépendamment des vérifications citées précédemment, l’agent de contrôle de l’inspecteur du travail peut
formuler une demande de vérification lorsque des situations dangereuses sont constatées ou en cas de
doute sur la conformité de l’équipement (article L. 4722-1 et R. 4722-5 à R. 4722-8 du Code du travail). Cette
demande de l’inspecteur du travail doit être écrite et la vérification s’effectue auprès d’un organisme accré‐
dité. L’inspecteur du travail fixe également le délai dans lequel cet organisme doit être saisi. L’employeur (ou
la personne qui est responsable de l’opération de conformité) justifie qu’il a saisi l’organisme accrédité dans
le délai qui lui a été imparti et transmet à l’inspection du travail, dès leur réception, les résultats des vérifica‐
tions de la conformité des équipements de travail. Une copie du rapport de l’organisme accrédité est adres‐
sée simultanément par l’employeur au service de prévention de l’organisme de Sécurité sociale compétent.

En pratique, ces demandes de vérifications ont lieu, par exemple, après la survenue d’un accident du travail
ou à l’occasion d’une visite (inopinée ou prévue) de l’inspection du travail.

La liste de ces organismes est disponible sur le site internet du COFRAC.

Les mises en demeure préalables, prévues à l’article L. 4721-4 et suivants du Code du travail, indiquent les
infractions constatées et fixent un délai à l’expiration duquel ces infractions doivent avoir disparu (ce délai
tient compte des circonstances et comprend un minimum prévu par décret). Elles sont écrites, datées et
signées.

Le tableau ci-après détermine les dispositions relatives aux machines qui donnent lieu à l’application de
cette procédure, ainsi que le délai minimum d’exécution :

Utilisation des équipements de travail

Délais minimum
Infractions constatées
d’exécution

Principes généraux d’utilisation des équipements de travail et des moyens de


8 jours
protection, prévus aux articles R. 4323-1 à R. 4323-5 du Code du travail

Mise à disposition des représentants du personnel de la documentation relative


8 jours
aux équipements de travail, prévue à l’article R. 4323-5 du Code du travail

Largeur, profil et état des passages et allées de circulation, prévus à l’article R.


3 mois
4323-12 du Code du travail

Pour rappel, les mises en demeure prévues à l’article L. 4721-4 du Code du travail de se conformer aux pres‐
criptions réglementaires sont préalables à l’établissement d’un procès-verbal.

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Par dérogation aux dispositions de l’article L. 4721-4 du Code du travail, les agents de contrôle de l’inspec‐
tion du travail sont autorisés à dresser immédiatement procès-verbal, sans mise en demeure préalable,
lorsque les faits qu’ils constatent présentent un danger grave ou imminent pour l’intégrité physique des tra‐
vailleurs. Le procès-verbal précise les circonstances de fait et les dispositions légales applicables à l’es‐
pèce. Ces dispositions ne font pas obstacle à la mise en œuvre de la procédure de référé prévue à l’article L.
4732-1 et suivants du même code (article L. 4721-5 du Code du travail).

À cela, s’ajoute également une mise en demeure de réduction d’intervalle entre les vérifications périodiques
des équipements de travail ou catégories d’équipements de travail prévues par les arrêtés mentionnés à l’ar‐
ticle R. 4323-23 du Code du travail (article R. 4721-11 du Code du travail). Cette mise en demeure est pos‐
sible lorsque, en raison notamment des conditions ou de la fréquence d’utilisation, du mode de fonctionne‐
ment ou de la conception de certains organes, les équipements de travail sont soumis à des contraintes gé‐
nératrices d’une usure prématurée susceptible d’être à l’origine de situations dangereuses.

D. Modifications de machines en service

Modifier une machine en service est une pratique courante réalisée par de nombreuses entreprises. L’objec‐
tif recherché est d’améliorer et d’adapter l’équipement à de nouvelles utilisations ou de nouvelles fonctionna‐
lités. Ces modifications peuvent être importantes ou non.

Le Code du travail ne traite pas le cas spécifique des modifications de machine en service.

Le Guide technique de juillet 2019 relatif aux opérations de modification des machines ou des ensembles de
machines en service a pour objet de préciser la notion de modification appliquée aux machines et aux en‐
sembles de machines en service, ainsi que les règles que doivent prendre en compte les employeurs lors de
la réalisation d’une telle opération. Il précise également les démarches et les principes de prévention qui
sont préconisés en vue de conserver, voire d’améliorer, le niveau de sécurité des machines et des ensembles
de machines.

Le principe de maintien en conformité continue de s’appliquer, peu importe les modifications.

À noter que de longs débats animent la Commission européenne, notamment dans le cadre de la prochaine
refonte de la directive machines. S’agissant des modifications de machines, la notion de « modification sub‐
stantielle » pose en effet questions et entraîne de véritables enjeux pour les utilisateurs de machines, que la
machine modifiée soit utilisée uniquement dans l’entreprise ou qu’elle soit ensuite remise sur le marché.

E. Utilisation des équipements de travail non soumis à des règles de conception lors de leur
première mise sur le marché

Bien que les innovations techniques et technologiques soient notables et que des progrès en tout genre
continuent de voir le jour continuellement, il existe des parcs machines hétérogènes dans les entreprises.
Selon les entreprises, des machines plus vétustes sont encore aujourd’hui utilisées quotidiennement ou oc‐
casionnellement. Elles ont nécessairement vocation à disparaître progressivement (lors du renouvellement
des parcs machines existants) mais représentent, encore aujourd’hui et pour longtemps, un nombre signifi‐
catif de machines en service.

On parle de machines « anciennes générations » pour qualifier ces machines qui n’étaient pas soumises à
des règles de conception au moment de leur mise en service (donc antérieurement à la directive Machines
de 2006). Les règles techniques applicables à ces machines (tant en conception qu’en utilisation) sont donc
différentes de celles applicables aux machines « nouvelles générations ».

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1. Maintien en état de conformité des machines « anciennes générations »


Les machines « anciennes générations » relèvent d’une réglementation antérieure à la directive Machines de
2006. Leur mise en conformité et leur maintien en conformité dépendent donc de prescriptions spécifiques.
Celles-ci diffèrent selon la date de mise en service de la machine.

a) Périodes transitoires concernant la mise en conformité des machines


« anciennes générations »
Pour les machines dont la conception fait l’objet d’une réglementation antérieure à la directive Machines de
2006, plusieurs périodes transitoires sont prévues en matière de mise en conformité. Plusieurs textes sont à
appliquer, à savoir :

Extraits du décret n° 92-767 du 29 juillet 1992 modifié par les décrets n° 94-1217 du 29 décembre
1994 et n° 96-725 du 14 août 1996 relatif aux règles techniques et aux procédures de certification de
conformité applicables aux équipements de travail visés aux 1°, 3°, 4° et 5° de l’article R. 233-83 du
Code du travail et aux moyens de protection visés aux 1° et 2° de l’article R. 233-83-2 du Code du tra‐
vail et modifiant le Code du travail (deuxième partie : Décrets en Conseil d’État)
Extraits du décret n° 93-40 du 11 janvier 1993 relatif aux prescriptions techniques applicables à l’utili‐
sation des équipements de travail soumis à l’article L. 233-5-1 du Code du travail, aux règles tech‐
niques applicables aux matériels d’occasion soumis à l’article L. 233-5 du même code et à la mise en
conformité des équipements existants et modifiant le Code de travail (deuxième partie : Décrets en
Conseil d’État)
Extraits du décret n° 96-725 du 14 août 1996 relatif aux règles techniques et aux procédures de certifi‐
cation de conformité applicables aux équipements de travail et moyens de protection soumis à l’ar‐
ticle L. 233-5 du Code du travail, modifiant le Code du travail (deuxième partie : Décrets en Conseil
d’État) et portant transposition de diverses directives européennes)
Extraits du décret n° 98-1084 du 2 décembre 1998 relatif aux mesures d’organisation, aux conditions
de mise en œuvre et aux prescriptions techniques auxquelles est subordonnée l’utilisation des équipe‐
ments de travail et modifiant le Code du travail (deuxième partie : Décrets en Conseil d’État)

L’article 7 du décret n° 93-40 du 11 janvier 1993 prévoit :

un principe de conformité ;
des périodes transitoires de mise en conformité ;
l’élaboration de plans de mise en conformité.

Plusieurs périodes sont évoquées, à savoir :

à compter du 1er janvier 1997 : conformité des machines « ancienne généra‐


tion » non conformes sur la base des textes correspondants ;
jusqu’au 31 décembre 1992 : maintien en conformité des machines « an‐
cienne génération » conformes ;
avant le 30 juin 1995 : transmission d’un plan de mise en conformité pour les
machines « ancienne génération » avec leurs prescriptions techniques (pour
une application à compter du 1er janvier 1997).

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Pour aller plus loin : Reprise textuelle de l’article 7 du décret n° 93-40 du 11 janvier
1993
I- À compter du 1er janvier 1997, les équipements de travail en service dans l’entreprise
avant le 1er janvier 1993 ne pourront être maintenus en service dans la même entre‐
prise que s’ils sont conformes aux prescriptions techniques d’utilisation définies par la
section III du chapitre III du titre III du livre II du code du travail (deuxième partie : Dé‐
crets en Conseil d’Etat).
Toutefois, les équipements de travail conformes lors de leur mise en service à l’état
neuf aux règles techniques définies par les décrets pris pour l’application de l’article L.
233-5 du code du travail, dans sa rédaction issue de la loi n° 76-1106 du 6 décembre
1976, en vigueur jusqu’au 31 décembre 1992, et maintenus en état de conformité à ces
règles, sont considérés comme répondant à l’obligation définie à l’alinéa précédent.
II- Les dispositions des articles R. 233-3 et R. 233-4 du code du travail en vigueur à la
date du 31 décembre 1992 demeurent applicables aux équipements de travail concer‐
nés jusqu’à la réalisation effective de leur mise en conformité avec les prescriptions
techniques mentionnées au I ci-dessus.
III. - Le chef d’établissement doit, avant le 30 juin 1995 au plus tard, transmettre à l’ins‐
pecteur du travail ou au fonctionnaire assimilé, après consultation du comité d’hygiène,
de sécurité et des conditions de travail ou, à défaut, des délégués du personnel, un
plan de mise en conformité des équipements de travail avec les prescriptions tech‐
niques d’utilisation qui leur sont applicables à compter du 1er janvier 1997.
Ce plan de mise en conformité est en outre annexé au premier programme annuel de
prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail pré‐
senté après l’élaboration dudit plan.

Depuis 1993, les textes en matière de conception ont été modifiés à plusieurs reprises, créant ainsi des pé‐
riodes de transition (appelées également périodes d’adaptation). Qui plus est et, pour rappel, ce n’est que
depuis le 29 décembre 2009 que la directive Machines de 2006 est obligatoirement applicable, sans période
transitoire.

Les décrets n° 93-40 et n° 93-41 du 11 janvier 1993 ont donc pendant longtemps encadré réglementaire‐
ment les règles techniques applicables et les mesures organisationnelles applicables aux machines « an‐
ciennes générations ». Ils ont ensuite été abrogés pour laisser la place aux articles aujourd’hui codifiés dans
le Code du travail (articles R. 4324-1 à R. 4324-23 du Code du travail).

Ainsi, la réglementation applicable aux machines actuellement en service dépend de la date de mise en
service.

Afin de synthétiser clairement ces différentes périodes de transition, le tableau ci-après récapitule la régle‐
mentation applicable aux machines actuellement en service en fonction de leur date de mise en service :

Machines mises en Machines mises en


Machines mises en
service service pendant la pé‐ Machines mises en
service
avant le 1er janvier riode transitoire, service
entre le 1er janvier
1993 c’est-à-dire entre le 1er à partir du 29 dé‐
1995 et le 29 dé‐
janvier 1993 et le 1er cembre 2009
cembre 2009
janvier 1995

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Articles R. 4324-1 et
suivants du Code du
Articles R. 4324-1 et travail pour les ma‐
suivants du Code du chines sans attestation
Annexe I de l’article R. Annexe I de l’article R.
travail (règles appli‐ CE
4312-1 du Code du tra‐ 4312-1 du Code du tra‐
cables aux machines
Ou vail (version 1993) vail (version 2010)
non soumises aux
règles de conception) Annexe I (version 1993)
pour les machines avec
attestation CE

Certains engins mobiles et appareils de levage (de charges ou de personnes) ont


des périodes d’adaptation différentes. Là encore, la réglementation applicable aux
machines actuellement en service dépend de leur date de mise en service.

b) Plans de mise en conformité des machines « anciennes générations »


En France, des plans de mise en conformité (PMC) ont progressivement été établis afin de sécuriser et
mettre en conformité les machines « anciennes générations » selon leur date de mise en service. Plusieurs
textes ont réglementé et précisé les modalités à suivre. Différents échanges avec l’Administration ont égale‐
ment permis de parvenir à une conformité significative (voire totale) de ces machines. Il s’agit notamment
de :

la note technique du 17 décembre 1993 relative à l’examen des plans de mise en conformité des équi‐
pements de travail, aux priorités à définir et aux actions à mener dans ce domaine ;
la réponse de principe MNR n° 94-497 du 15 avril 1994 concernant le plan de mise en conformité des
machines ;
la réponse de principe du 20 juin 1994 relative au plan de mise en conformité des machines ;
la lettre du ministère du Travail n° 946-94 du 20 juin 1994 relative aux précisions concernant la forme
et le contenu du plan de mise en conformité exigible au 30 juin 1995 pour les machines et équipe‐
ments de travail maintenus en service après le 1er janvier 1997 en application des prescriptions du dé‐
cret n° 93-40 du 11 janvier 1993 codifié aux articles R. 233-15 à R. 233-30 du Code du travail ;
la note DRT du 13 juin 1995 relative à la mise en conformité des machines ;
la lettre du ministère du Travail du 29 novembre 1994 au délégué général de l’UIMM ;
des extraits de la note n° 1872 du 22 décembre 1994 relative à la mise en conformité des équipe‐
ments de travail ;
la convention du 21 avril 1995 entre le ministère du Travail, de l’emploi et de la formation profession‐
nelle et la Fédération des industries mécaniques (FIM) relative aux modalités d’application de la régle‐
mentation de mise en conformité des machines au 1er janvier 1997 ;
la note du 30 novembre 2006 relative à la réglementation applicable lors des contrôles des machines
dans les entreprises visées à l’article L. 231-1 du Code du travail.

Ces plans de mise en conformité ont été élaborés dans le cadre de conventions entre le ministère du Travail
et les branches professionnelles.

c) Conventions conclues avec les organisations professionnelles

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En 1995, 2 conventions ont été conclues avec les organisations professionnelles (l’UIMM d’une part, la FIM
d’autre part) afin de préciser, sur le plan national, les modalités d’application du décret n° 93-40 du 11 janvier
1993 (respectivement pour les industries de la métallurgie et de la mécanique) et, en particulier, la procédure
à suivre du plan de mise en conformité des équipements de travail. Il s’agit :

de la convention du 21 avril 1995 entre le ministère du Travail, de l’emploi et de la formation profes‐


sionnelle et l’Union des industries métallurgiques et minières concernant la mise en conformité et
l’utilisation des équipements de travail, objet de la directive 89/655 de la Commission européenne
d’application français n° 93-40 du 11 janvier 1993, dans les activités classées selon la nomenclature
NAF en annexe à la présente convention, dans le cadre de la représentativité de l’UIMM ;
de l’avenant du 4 mai 1995 à la convention État-UIMM du 21 avril 1995 concernant la mise en confor‐
mité et l’utilisation des équipements de travail ;
de la convention du 21 avril 1995 entre le ministère du Travail, de l’emploi et de la formation profes‐
sionnelle et la Fédération des industries mécaniques (FIM) relative aux modalités d’application de la
réglementation de mise en conformité des machines au 1er janvier 1997.

La convention de l’UIMM est une convention générale visant toute la métallurgie. Elle comprend le principe
du report de date du plan de mise en conformité, le principe d’étalement des travaux sur plusieurs années et
le modèle de plan élaboré par la FIM.

La convention de la FIM reprend tous les éléments cités précédemment et ajoute des principes techniques
pour l’application de la réglementation dans son champ d’application.

À cette date, la prise en compte de plusieurs enjeux était importante pour la mise
en conformité du parc machines « ancienne génération » en service :

un enjeu réglementaire : la directive Machines de 1989 n’étant pas encore in‐


tégralement transposée dans l’ensemble des États-membres, plusieurs pé‐
riodes transitoires devaient être appliquées pour les « anciennes généra‐
tions » de machines ;
un enjeu économique : la remise à niveau de certains équipements nécessi‐
tait une période d’arrêt plus ou moins longue, et certains équipements de‐
vaient être supprimés à très court terme ;
un enjeu financier : le coût des plans de mises en conformité étaient consé‐
quents et un étalement dans la durée était indispensable ;
un enjeu technique : pour certains équipements de travail, leur manque de
disponibilité nécessitait une planification précise avec des périodes d’arrêt
de production.

Ces conventions ont pour but de préciser les modalités d’application du décret n° 93-40 du 11 janvier 1993
en ce qui concerne notamment la procédure de mise en conformité des équipements de travail. Ces conven‐
tions comprennent :

un classement des équipements de travail en 5 groupes (en fonction de la dangerosité) ;


un exemple de plan synthétique de mise en conformité ;
une possibilité d’échelonnement sur une période de 5 ans à partir de l’envoi du plan de mise en
conformité à l’inspection du travail, des mesures techniques ou organisationnelles prévues. À ce titre,
les établissements doivent, dès le début de cette période, se concentrer en priorité sur les travaux les
plus urgents en matière de sécurité du travail, sans pour autant méconnaître les exigences de la réali‐
sation de cette mise en conformité.

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Ces conventions ont donc facilité la mise en place de solutions concrètes tout en garantissant dans les
meilleures conditions la santé et la sécurité des opérateurs sur les machines devant être mises en
conformité.

Par ailleurs, des guides ont illustré, pour chaque catégorie de machines, les mises en conformité à réaliser.
Ils ont permis de lister des solutions techniques concrètes pour satisfaire les prescriptions minimales de
conformité (voir le guide Mise en conformité des machines (tomes 1 et 2) du CETIM (1995) en colonne de
droite).

Les fiches du Centre technique des industries mécaniques (CETIM) sont également une source documen‐
taire précieuse et détaillée. Elles portent sur la production mécanique, le travail des métaux et la mise en
conformité des machines (1995). Avec l’autorisation du CETIM, nous reproduisons ces fiches techniques (1)
(2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9).

2. Exigences essentielles de conformité des machines « anciennes générations »


Plusieurs prescriptions techniques communes encadrent aujourd’hui l’utilisation des équipements de travail
non soumis à des règles de conception lors de leur première mise sur le marché afin de garantir une confor‐
mité minimale (articles R. 4324-1 à R. 4324-23 du Code du travail).

a) Protecteurs et dispositifs de protection


Les articles R. 4324-1 à R. 4324-7 du Code du travail prévoient de nombreuses dispositions en matière de
protecteurs et de dispositifs de protection.

Les éléments mobiles de transmission d’énergie ou de mouvements des équipements de travail présentant
des risques de contact mécanique pouvant entraîner des accidents sont équipés de protecteurs ou de dis‐
positifs appropriés empêchant l’accès aux zones dangereuses ou arrêtant, dans la mesure où cela est tech‐
niquement possible, les mouvements d’éléments dangereux avant que les travailleurs puissent les atteindre.

Les équipements de travail mus par une source d’énergie autre que la force humaine comportant des élé‐
ments mobiles concourant à l’exécution du travail et pouvant entraîner des accidents par contact mécanique
sont disposés, protégés, commandés ou équipés de telle sorte que les opérateurs ne puissent atteindre la
zone dangereuse. Toutefois, lorsque certains de ces éléments mobiles ne peuvent être rendus inaccessibles
en tout ou partie pendant leur fonctionnement compte tenu des opérations à accomplir et nécessitent l’inter‐
vention de l’opérateur, ces éléments mobiles sont, dans la mesure de ce qui est techniquement possible, mu‐
nis de protecteurs ou dispositifs de protection. Ceux-ci limitent l’accessibilité et interdisent notamment l’ac‐
cès aux parties des éléments non utilisées pour le travail. Lorsque l’état de la technique ne permet pas de
satisfaire aux dispositions précédentes, les équipements de travail sont disposés, protégés, commandés ou
équipés de façon à réduire les risques au minimum. Ces dispositions sont également applicables aux équi‐
pements de travail servant au levage de charges mus à la main.

Les protecteurs et les dispositifs de protection prévus aux articles R. 4324-1 et R. 4324-2 du Code du travail
obéissent aux caractéristiques suivantes :

ils sont de construction robuste, adaptée aux conditions d’utilisation ;


ils n’occasionnent pas de risques supplémentaires, la défaillance d’un de leurs composants ne com‐
promettant pas leur fonction de protection ;
ils ne peuvent pas être facilement ôtés ou rendus inopérants ;
ils sont situés à une distance suffisante de la zone dangereuse, compatible avec le temps nécessaire
pour obtenir l’arrêt des éléments mobiles ;
ils permettent de repérer parfaitement la zone dangereuse ;
ils ne limitent pas plus que nécessaire l’observation du cycle de travail ;

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ils permettent les interventions indispensables pour la mise en place ou le remplacement des élé‐
ments, ainsi que pour les travaux d’entretien en limitant l’accès au seul secteur où le travail doit être
réalisé et, si possible, sans démontage du protecteur ou du dispositif de protection.

Les éléments d’un équipement de travail pour lesquels il existe un risque de rupture ou d’éclatement sont
équipés de protecteurs appropriés.

Les équipements de travail sont installés et équipés pour éviter les dangers dus à des chutes ou des projec‐
tions d’objets tels que pièces usinées, éléments d’outillage, copeaux, déchets.

Les éléments d’un équipement de travail destinés à la transmission de l’énergie calorifique, notamment les
canalisations de vapeur ou de fluide thermique, sont disposés, protégés ou isolés de façon à prévenir tout
risque de brûlure.

Les prescriptions techniques, notamment les caractéristiques des protecteurs prévus par les articles R.
4324-1 à R. 4324-3 du Code du travail, sont précisées en tant que de besoin par des arrêtés du ministre
chargé du travail ou du ministre chargé de l’agriculture, selon les catégories de matériels concernées.

b) Organes de service de mise en marche et d’arrêt


Les organes de service de mise en marche et d’arrêt sont déterminés sur le plan technique par les articles R.
4324-8 à R. 4324-15 du Code du travail.

La mise en marche des équipements de travail ne peut être obtenue que par l’action d’un opérateur sur l’or‐
gane de service prévu à cet effet, sauf si cette mise en marche, obtenue autrement, ne présente aucun
risque pour les opérateurs intéressés. Cette disposition ne s’applique pas à la mise en marche d’un équipe‐
ment de travail résultant de la séquence normale d’un cycle automatique.

Les organes de service d’un équipement de travail sont clairement visibles et identifiables. Ils font, en tant
que de besoin, l’objet d’un marquage approprié.

Les organes de service sont disposés en dehors des zones dangereuses, sauf en cas d’impossibilité ou de
nécessité de service, par exemple pour un dispositif d’arrêt d’urgence ou une console de réglage ou d’ap‐
prentissage. Ils sont situés de telle sorte que leur manœuvre ne puisse engendrer de risques
supplémentaires.

Les organes de service sont choisis pour éviter toute manœuvre non intentionnelle pouvant avoir des effets
dangereux. Ils sont disposés de façon à permettre une manœuvre sûre, rapide et sans équivoque.

Les organes de mise en marche sont disposés de telle sorte que l’opérateur est capable, depuis leur empla‐
cement, de s’assurer de l’absence de personnes dans les zones dangereuses. Lorsque cela est impossible,
toute mise en marche est précédée automatiquement d’un signal d’avertissement sonore ou visuel. Le tra‐
vailleur exposé doit avoir le temps et les moyens de se soustraire rapidement à des risques engendrés par le
démarrage ou éventuellement par l’arrêt de l’équipement de travail.

Tout équipement de travail est muni des organes de service nécessaires permettant son arrêt général dans
des conditions sûres.

Chaque poste de travail ou partie d’équipement de travail est muni d’un organe de service permettant d’arrê‐
ter, en fonction des risques existants, soit tout l’équipement de travail, soit une partie seulement, de manière
que l’opérateur soit en situation de sécurité. Cet organe d’arrêt est tel que :

l’arrêt de l’équipement de travail a priorité sur les ordres de mise en marche ;


l’arrêt de l’équipement de travail ou de ses éléments dangereux étant obtenu, l’alimentation en énergie
des actionneurs concernés est interrompue.

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Chaque machine est munie d’un ou de plusieurs dispositifs d’arrêt d’urgence clairement identifiables, acces‐
sibles et en nombre suffisant, permettant d’éviter des situations dangereuses risquant ou en train de se pro‐
duire. Sont exclues de cette obligation :

les machines pour lesquelles un dispositif d’arrêt d’urgence ne serait pas en mesure de réduire le
risque, soit parce qu’il ne réduirait pas le temps d’obtention de l’arrêt normal, soit parce qu’il ne per‐
mettrait pas de prendre les mesures particulières nécessitées par le risque ;
les machines portatives et les machines guidées à la main.

c) Dispositifs d’alerte et de signalisation


Un équipement de travail comporte les avertissements, signalisations et dispositifs d’alerte indispensables
pour assurer la sécurité des travailleurs. Ces avertissements, signalisations et dispositifs d’alerte sont choi‐
sis et disposés de façon à être perçus et compris facilement, sans ambiguïté (article R. 4324-16 du Code du
travail).

Lorsque les opérateurs ont la possibilité de choisir et de régler les caractéristiques techniques de fonction‐
nement d’un équipement de travail, celui-ci comporte toutes les indications nécessaires pour que ces opéra‐
tions de réglage soient accomplies d’une façon sûre. La vitesse limite au-delà de laquelle un équipement de
travail peut présenter des risques est précisée clairement (article R. 4324-17 du Code du travail).

d) Isolation et dissipation des énergies


Les articles R. 4324-18 à R. 4324-20 du Code du travail fixent les règles relatives à l’isolation et à la dissipa‐
tion des énergies.

Les équipements de travail sont munis de dispositifs clairement identifiables et facilement accessibles per‐
mettant de les isoler de chacune de leurs sources d’alimentation en énergie.

La séparation des équipements de travail de leurs sources d’alimentation en énergie est obtenue par la mise
en œuvre de moyens adaptés permettant que les opérateurs intervenant dans les zones dangereuses
puissent s’assurer de cette séparation.

La dissipation des énergies accumulées dans les équipements de travail doit pouvoir s’effectuer aisément,
sans que puisse être compromise la sécurité des travailleurs. Lorsque la dissipation des énergies ne peut
être obtenue, la présence de ces énergies est rendue non dangereuse par la mise en œuvre de moyens adap‐
tés mis à la disposition des opérateurs.

e) Risques électriques et d’incendie


Les équipements de travail alimentés en énergie électrique sont équipés, installés et entretenus conformé‐
ment aux dispositions du décret n° 88-1056 du 14 novembre 1988 relatif à la protection des travailleurs dans
les établissements qui mettent en œuvre des courants électriques, de manière à prévenir, ou permettre de
prévenir, les risques d’origine électrique, notamment les risques pouvant résulter de contacts directs ou indi‐
rects, de surintensités ou d’arcs électriques (article R. 4324-21 du Code du travail).

Les équipements de travail mettant en œuvre des produits ou des matériaux dégageant des gaz, vapeurs,
poussières ou autres déchets inflammables sont munis de dispositifs protecteurs permettant notamment
d’éviter qu’une élévation de température d’un élément ou des étincelles d’origine électrique ou mécanique
puissent entraîner un incendie ou une explosion (article R. 4324-22 du Code du travail).

f) Eclairage
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Les zones de travail, de réglage ou de maintenance d’un équipement de travail sont convenablement éclai‐
rées en fonction des travaux à accomplir (article R. 4324-23 du Code du travail).

F. Synthèse

Voici un tableau synthétique du maintien en conformité pendant l’utilisation d’une machine selon sa
génération.

Maintien en conformité

Équipements non soumis à des règles de concep‐


Équipements soumis au marquage CE
tion lors de leur première mise sur le marché

Maintien en conformité en application des articles


R. 4324-1 à R. 4324-45 du Code du travail Maintien en conformité en application des règles
techniques prévues aux articles R. 4312-1 (neuf) et
Pour plus de précisions, se reporter aux périodes R. 4312-2 (occasion) du Code du travail
transitoires

En complément, voir des exemples de grilles d’audit et de fiche d’identité en colonne de droite.

Le tableau ci-après rappelle brièvement les obligations en matière d’utilisation des machines :

Utilisation des machines

Règles organisationnelles et règles d’utilisation Prescriptions techniques

Formation et information

Règles d’utilisation et de maintenance


Dépend de la génération de la machine
Règles d’installation
Maintien en conformité (ou mise en conformité)
Vérifications (initiales, périodiques ou de remises
en service)

III. Démarche de prévention des risques liés aux machines

La démarche de prévention des risques liés aux machines (et plus largement aux équipements de travail) in‐
tègre la mise en place de mesures de prévention et de protection (techniques, humaines,
organisationnelles).

A. Notions fondamentales

Les équipements de travail doivent être conformes aux règles essentielles de santé et de sécurité pendant
l’intégralité de leur cycle de vie. Les étapes d’un équipement de travail ou d’une machine sont les suivantes :

conception, acquisition et mise en service ;


exploitation (utilisation) ;
réglage, essai, entretien ;
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maintenance (préventive ou corrective) ;


modification ;
transactions (revente, location, prêt, cession) ;
mise au rebut.

Pendant chacune de ces étapes, les acteurs intervenant sur les équipements de travail (c’est-à-dire les fabri‐
cants, les distributeurs, les utilisateurs, les organismes de contrôle…) doivent s’assurer du respect des exi‐
gences essentielles de santé et de sécurité, afin de garantir que l’équipement de travail est bien conforme.

Dans le langage technique, certains termes sont utilisés couramment.

Coté fabricant, on distingue 2 types de machines :

les machines de série ou les machines dites « catalogue » : il s’agit de machines génériques dont la
fabrication est à l’identique et en grande quantité. Dans ce cas-là, c’est un contrat de vente classique
qui est souvent très défavorable au vendeur ;
les machines spécifiques ou les machines dites sur « cahier des charges » ou encore « à la carte » : il
s’agit de machine de série adaptable, de machines spéciales. Des spécifications techniques sont im‐
posées par l’utilisateur au fabricant. L’élaboration d’un cahier des charges est particulièrement perti‐
nente afin de pouvoir cerner au mieux les besoins souhaités tout en s’assurant de la conformité finale.
Ici, le cahier des charges est favorable au vendeur.

Sur le plan contractuel, ce sont donc 2 situations très différentes.

En pratique, l’utilisateur de la machine peut de son côté, demander à un constructeur de machines de


(re)produire une machine (existante ou non) sur plan (« plan » ou « idée » du client) avec des exigences lis‐
tées. En effet, le constructeur se borne à exécuter les plans du client. Dans cette hypothèse, c’est l’utilisateur
qui est responsable de la conformité finale de la machine : ce dernier est considéré comme le véritable
constructeur. Ainsi, une analyse précise des risques doit être réalisée au préalable.

On distingue également :

les machines dites « ancienne génération » : il s’agit des machines non soumises à des règles de
conception lors de leur première mise sur le marché. Elles ne dépendent donc pas de la directive Ma‐
chines de 2006, mais des décrets n° 93-40 et 93-41 du 11 janvier 1993 ;
les machines dites « nouvelle génération » : il s’agit des machines neuves ou d’occasion répondant
aux exigences techniques de la directive Machines de 2006 (transposition en droit français dans le
Code du travail – parties conception et utilisation des équipements de travail).

B. Risques liés aux machines

De nombreux risques sont associés à l’utilisation des machines tels que :

les risques mécaniques (élément en mouvement pouvant entrer en contact avec une partie du corps
humain et provoquer une blessure ; la réciproque est également vraie) ;
les risques dus aux énergies (électrique, hydraulique, pneumatique, énergie statique…) ;
les risques dus aux erreurs de montage ;
les risques thermiques (températures extrêmes) ;
les risques d’incendie et d’explosion ;
les risques dus aux agents physiques (bruit, vibrations ; rayonnements [ionisants, non-ionisants,
laser…]) ;
les risques chimiques ;
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les risques dus aux projections de matières ;


les risques liés à la conception des circuits de commande ;
les risques de stabilité et de chutes associées ;
les risques dus aux dysfonctionnements des protecteurs ;

Ces risques peuvent se réaliser lors de l’utilisation normale de la machine (en cours de fonctionnement),
mais également lors de situations spécifiques (montage/démontage d’éléments composant la machine,
maintenance, réglage, nettoyage…).

Ces risques peuvent être causés lors de l’étape de conception (erreurs non décelées), d’utilisation (pendant
le fonctionnement normal ou dégradé, pour des raisons techniques ou humaines).

Les risques pour les opérateurs sont multiples : effet d’entraînement (les vêtements, les doigts, les
membres, voire même la totalité du corps), choc, écrasement, coincement, coupure, cisaillement, sectionne‐
ment, piqûre, perforation, projection de matière, brûlure…

Ainsi, des blessures plus ou moins graves sont observées, pouvant aller jusqu’au décès.

C. Illustrations

Voici quelques exemples de machines utilisées fréquemment dans les industries.

Machines d’usinage de tournage : tours conventionnels et tour à commande numérique

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Machines d’usinage de fraisage

Machines de découpe : cisaille guillotine hydraulique

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Machines de découpe : poinçonneuse à commande numérique

Machines de découpe : machine de découpe plasma

Machine de pliage de tôle : presse plieuse

Machine de formage : cintreuse à tôle

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D. Prévention des risques liés aux machines

Comme toute démarche de prévention des risques, la prévention des risques liés aux équipements de travail
(et en particulier aux machines) est fondée sur l’application des principes généraux de prévention (article L.
4121-2 du Code du travail).

La démarche de prévention doit s’opérer lors de toutes les étapes du cycle de vie de la machine.

En partant de ces fondamentaux de la prévention, il s’agit d’intervenir dès la phase de conception. C’est
pourquoi les fabricants de machines suivent scrupuleusement les exigences essentielles de santé et de sé‐
curité issues de la directive Machines et reprises dans l’annexe I de l’article R. 4312-1 du Code du travail
(règles techniques). Cela permet de supprimer ou réduire les risques à la source. Par ailleurs, l’apport de
nouvelles technologies et de produits moins dangereux s’inscrit également dans la démarche de prévention.
Divers protecteurs sont montés pour empêcher l’opérateur d’accéder aux éléments dangereux et des dispo‐
sitifs d’alerte sont présents. Le but est alors de limiter les risques résiduels qui peuvent subsister.

Lors de l’utilisation, il incombe à l’employeur d’évaluer les risques professionnels (EvRP) liés à l’utilisation
des machines. Les résultats de cette évaluation sont consignés dans le document unique d’évaluation des
risques professionnels (DUER). Des équipements de protection individuelle (EPI) appropriés peuvent être im‐
posés par l’employeur pour que la sécurité soit maximale. Par ailleurs, la notice d’instructions ainsi que les
diverses notes techniques, fiches de postes, consignes de sécurité, signalétiques, marquages etc. informent
l’opérateur des risques, des moyens de prévention et des conduites à tenir pour utiliser la machine en toute
sécurité (organisation du travail, procédures pour certaines tâches telles que les opérations de réglages, de
maintenance ou d’entretien…). La formation des opérateurs est aussi obligatoire pour utiliser correctement
la machine.

1. Conception et acquisition
La première étape permettant d’acquérir une machine (neuve ou d’occasion) est de définir clairement le be‐
soin dans un cahier des charges.

Le cahier des charges est la base du travail du fabricant de machines (et notamment pour les machines spé‐
cifiques). Il permet de déterminer les caractéristiques techniques pour la conception d’un équipement de tra‐
vail et de procéder à une analyse des risques pertinente et adaptée face à la demande de l’utilisateur. Lors
d’une modification apportée sur une machine, un cahier des charges est également réalisé pour s’assurer
que la modification à faire ne remet pas en cause la conformité de la machine dans laquelle elle s’inscrit.

Par ailleurs, le cahier des charges est un document écrit qui est ensuite annexé au contrat commercial. Il
peut contribuer à réduire tout risque de litige éventuel.

De même, il permet de consulter plusieurs fabricants et de proposer une offre chiffrée et des délais de
réalisation.

Sa rédaction relève de l’utilisateur (l’employeur) qui a toute latitude pour s’entourer de personnes compé‐
tentes (méthode, production, maintenance, HSE…).

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Ainsi, il s’agit de déterminer quels critères sont essentiels pour l’utilisateur qui souhaite acquérir une nou‐
velle machine. À ce titre, l’élaboration d’un cahier des charges permet de mieux cibler les attentes du client
(en particulier lorsqu’il s’agit d’une machine spécifique).

Pour formuler ce besoin, les critères souvent retenus sont :

les fonctions à assurer par la machine ;


les exigences de production (critères de performance, quantité, fiabilité, coûts, modifications ou évolu‐
tions à moyen ou long terme) ;
les exigences en matière de réglages, de maintenance, d’entretien et de nettoyage ;
les conditions et contraintes d’implantation (conditions réelles de production, configuration du lieu,
raccordement aux énergies, ambiances thermiques, lumineuses et sonores, conditions de livraison et
de montage…) ;
le confort et l’ergonomie.

Tous ces critères viennent compléter l’exigence fondamentale de conformité.

Étape cruciale, la conception comprend ensuite une analyse des risques (analyse des phénomènes dange‐
reux dans tous les modes de fonctionnement de la machine) suivie de mesures de prévention et de protec‐
tion adaptées (prévention intrinsèque, protection collective, protection individuelle, formation/information).
Cette démarche se veut technique, pragmatique et itérative.

Par exemple :

Prévention intrinsèque : action sur les éléments mobiles dangereux en modifiant la force exercée, la
vitesse, la forme, la disposition, l’accessibilité…
Protection collective : protecteurs mobiles avec dispositifs de verrouillage, protecteur réglable, bar‐
rière immatérielle, commande bimanuelle…
Protection individuelle : équipements de protection individuelle (EPI) de toute sorte (lunettes de pro‐
tection contre la projection de copeaux ou de particules, protection auditive contre le bruit…).

L’acheminement (livraison) de la machine doit se réaliser en sécurité en suivant les exigences réglemen‐
taires, notamment en matière de transport et de déchargement. Une étape d’assemblage et d’installation
spécifique chez l’utilisateur final peut être nécessaire en fonction des machines.

Pour aller plus loin : La réception machine


Il faut distinguer 2 types de réception machine :

La réception machine sur les aspects de conformité réglementaire :


La réception machine est une étape fondamentale à ne surtout pas négliger. Tant que
celle-ci n’a pas été réalisée, il est formellement déconseillé de faire travailler des sala‐
riés sur la machine.
Avant la mise en service (donc dès la livraison de la machine ou avant la mise en pro‐
duction), l’utilisateur (c’est-à-dire l’entreprise) doit procéder, conjointement avec le fa‐
bricant ou le vendeur (ou un représentant), à la réception de l’équipement afin de véri‐
fier que toutes les spécifications du cahier des charges sont respectées et de s’assurer
de sa conformité réglementaire. Il s’agit de vérifier les caractéristiques techniques de
la machine pour que celle-ci fonctionne en sécurité.
Il convient également à cette occasion de vérifier si le fabricant délivre bien la notice
d’instructions, ainsi que les documents commerciaux associés.

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La réception machine sur les aspects techniques de productivité et de perfor‐


mances (on parle de « recettes ») :
Après la réception machines de conformité réglementaire, la machine peut également
faire l’objet d’une réception pour vérifier ses performances et s’assurer de son bon
fonctionnement. Par exemple, ses cadences peuvent être augmentées jusqu’à l’obten‐
tion des performances attendues. C’est donc le moment privilégié pour réaliser des es‐
sais et des réglages. Il est donc important contractuellement de prévoir un délai abou‐
tissant à une réception finale en matière de productivité. Pendant ce temps (quelques
semaines à plusieurs mois en fonction de la machine ou de l’ensemble de machines),
la machine gagnera progressivement en puissance.

2. Exploitation
Lors de l’exploitation (c’est-à-dire l’utilisation) de la machine, la prévention des risques professionnels passe
par des mesures techniques, organisationnelles et humaines. Pendant chaque phase d’activité, le but recher‐
ché est de maintenir à tout moment la conformité de la machine. Voici une liste (non exhaustive) de points
clefs à retenir :

Exploitation :
Utilisation en mode normal
Utilisation en mode dégradé
Dysfonctionnement prévu ou non
Situation d’urgence
Essais
Réglages
Phases d’activité Opérations d’entretien
Opérations de maintenance (préventive ou corrective)
Opérations de modifications
Vérifications périodiques
Vérifications demise en service ou de remise en service

Important : Des supports différents existent pour consigner par écrit les
règles à suivre lors de chacune de ces phases (fiche de poste, procédure,
mode opératoire, instruction, consigne de sécurité…)

Éloignement
Protecteurs (mobiles, réglables…)
Barrières immatérielles
Coffrage
Mesures techniques Signalétiques, marquages
Alarmes
Détecteurs
Équipement(s) de protection individuelle

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Définitions des missions, modes opératoires et procédures d’inter‐


vention (par exemple, la procédure de consignation/déconsignation
est particulièrement importante et doit être formalisée)
Interférences entre activités (présence de plusieurs salariés sur une
même machine, sur une même zone de travail, avec ou sans co-
activité)
Consignes de sécurité et autres documents (notice d’instructions,
Mesures notice technique, fiche de poste…)
organisationnelles Gestion des prises de poste et des fins de poste
Information des opérateurs (information au poste de travail et de
l’environnement de travail, accueil ou point sécurité…)
Formation des opérateurs (formation au poste de travail, formation
spécifique métier…)
Expérience professionnelle et retour d’expérience des opérateurs
Gestion des commandes, gestion des stocks

Pour aller plus loin : Urgence et accident machine

Lors de l’exploitation d’une machine (phase de production, c’est-à-dire d’utilisation de


la machine), des situations d’urgence peuvent survenir. Ce sont des évènements ex‐
ceptionnels et imprévus. Ceux-ci peuvent par exemple nécessiter un débourrage ou un
décoinçage à la main, un blocage, une surchauffe d’un ou plusieurs composants… L’in‐
tervention humaine est alors souvent nécessaire pour débloquer la machine. Toutefois,
ces intervention et réglages à la main peuvent conduire à des accidents/incidents. En
effet, improviser une intervention d’urgence est un facteur important de risques pou‐
vant générer des accidents du travail.
En pratique, le bouton d’arrêt d’urgence (lorsqu’il est présent – en effet, il ne s’agit pas
d’une obligation réglementaire systématique) est donc actionné afin d’arrêter la
machine.
En fonction de la situation, il faudra prévoir et mettre en place des mesures de préven‐
tion ou de protection supplémentaires et alternatives pour intervenir en sécurité malgré
la défaillance de la machine. Pour autant, il est tout de même difficile d’anticiper toutes
les situations d’urgence.
Si l’opérateur n’est pas en capacité de régler la défaillance, la machine sera arrêtée et
balisée (de telle sorte qu’aucun autre salarié ne puisse l’utiliser) et un dépannage sera
nécessaire par un professionnel (voir maintenance corrective ci-après).
À noter que si un accident du travail survient sur machine (compte tenu d’un dysfonc‐
tionnement ou d’une défaillance par exemple), une gestion efficace des premiers se‐
cours doit être connue et mise en œuvre dans l’entreprise pour prendre rapidement en
charge la victime.

Pour aller plus loin : Sécurité et interventions hors phase de production

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La phase de production est la plus connue en matière d’analyse des risques puisque la
machine est conçue et utilisée en ce sens. L’utilisation de la machine par les opéra‐
teurs s’effectue conformément au respect des règles de sécurité.
Toutefois, d’autres interventions hors production doivent être prises en compte pour
parler de sécurité machines, à savoir :
le réglage permet de calibrer, paramétrer, étalonner, donner les caractéristiques
attendues (vitesse, intensité, cadence…) à la machine pour que cette dernière
fonctionne correctement. Cette étape est importante puisqu’elle permet l’obten‐
tion de dimensions, formes, nombres de pièces en respectant des exigences de
sécurité et des impératifs de production (qualité, délais…). Elle est réalisée avant
la production (ou entre 2 phases de production) par des opérateurs d’exploita‐
tion ou du personnel de maintenance. L’utilisation de divers outils et équipe‐
ments de travail (pouvant être numériques) est souvent nécessaire pour procé‐
der à cette opération.
l’entretien permet à fréquence donnée (par exemple, quotidiennement) et selon
une phase de production, de nettoyer et vérifier la machine sur des points précis.
Elle est réalisée par des opérateurs d’exploitation ou du personnel de
maintenance.
la maintenance se définit dans le système normatif comme « un ensemble de
toutes les actions techniques, administratives et de management durant le cycle
de vie d’un bien, destinées à le maintenir ou à le rétablir dans un état dans lequel
il peut accomplir la fonction requise » (§ 2.1 de la norme EN 13306, 2010).
Toute machine, même la plus fiable et la plus performante, doit être maintenue. Une
bonne maîtrise de la maintenance permet de gérer au mieux les enjeux économiques,
humains, organisationnels et de prévention. À ce titre, la maintenance d’une machine
se compose de plusieurs étapes :
la maintenance préventive : elle permet d’entretenir régulièrement une machine.
Des essais sont réalisés pour vérifier que les exigences de sécurité et de produc‐
tion sont opérationnelles. Lors de cette étape, il s’agit également d’observer la
machine (inspection et/ou surveillance) pour en contrôler certains paramètres.
Des révisions peuvent enfin être programmées et réalisées. L’objectif principal de
la maintenance préventive est d’éviter une maintenance corrective qui nécessi‐
tera des coûts plus élevés et un arrêt de production peut-être plus important.
la maintenance corrective : à l’occasion d’un dysfonctionnement, il est question
de réaliser un diagnostic de panne afin de procéder au dépannage de la machine
ou à une réparation. La maintenance corrective est souvent réalisée lorsque la
maintenance préventive n’a pas été faite ou lorsqu’un accident ou dysfonction‐
nement s’est produit.
la maintenance d’amélioration ou de reconstruction : il s’agit de maintenance de
plus grande ampleur. L’objectif est d’améliorer les performances de la machine
ou de la reconstruire différemment (il ne s’agit donc pas d’une simple modifica‐
tion sur machine).
Il est important de souligner que la maintenance d’une machine concerne autant la
conception de la machine que son utilisation. Elle est donc concernée par chacune de
ces 2 réglementations (respectivement la Directive 2006/42/CE et la Directives
89/391/CE et 2009/104/CE ; transposition dans le Code du travail).

Lors de chacune de ces interventions hors production (ré‐


glages, entretiens et maintenances), les risques profession‐
nels peuvent être différents de ceux évalués en phase d’ex‐
ploitation. Si tel est le cas, de nouvelles mesures de préven‐

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tion et/ou de protection alternatives sont mises en œuvre


après avoir identifié et évalué ces nouveaux risques.
Une vigilance accrue doit être opérée dès lors que ces nou‐
veaux risques sont induits par la neutralisation des
protections.

À noter que la consignation et la déconsignation des énergies lors des activités hors
production doivent être réalisées avec vigilance et professionnalisme car des acci‐
dents y sont encore associés (notamment en phase de maintenance). Une libération
intempestive des énergies en tension (mécanique, hydraulique, cinétique…) reste pro‐
bable. La consignation électrique des circuits et des équipements est le préalable à
toute intervention. Néanmoins, certains tests, essais, paramétrages… peuvent nécessi‐
ter un apport en énergie.

3. Modifications de machines en service


La modification d’une machine existante est nécessaire pour améliorer et adapter l’équipement à de nou‐
velles utilisations ou de nouvelles fonctionnalités. Ces modifications peuvent être importantes ou non.

Le Guide technique de juillet 2019 relatif aux opérations de modification des machines ou des ensembles de
machines en service a pour objet de préciser la notion de modification appliquée aux machines et aux en‐
sembles de machines en service ainsi que les règles que doivent prendre en compte les employeurs lors de
la réalisation d’une telle opération. Ce guide précise également les démarches et les principes de prévention
qui sont préconisés en vue de conserver voire d’améliorer le niveau de sécurité des machines et des en‐
sembles de machines.

Est considéré comme une modification, au sens du guide précité, le remplacement, le déplacement, l’ajout
ou la suppression d’un élément ou d’une fonction, l’ajout d’un équipement interchangeable ou la modifica‐
tion de l’application définie lorsque ces opérations sont réalisées sur une machine ou un ensemble de ma‐
chines en service :

avec un marquage CE et lorsque cette opération n’est pas prévue par le fabricant dans la notice
d’instructions ;
sans marquage CE et lorsque cette opération a pour finalité de rénover la machine en tout ou partie,
d’en modifier les performances ou de changer les conditions de travail.

Ce guide, à vocation pratique, comporte plusieurs parties :

Définitions
Typologie des modifications et exemples de modifications
Obligations réglementaires de l’employeur
Démarche de prévention et méthodologie
Annexes

Les modifications sur machine (ou ensemble de machines) peuvent être réalisées par :

le fabricant de la machine ;
une entreprise spécialisée ;
l’entreprise elle-même, en interne, si elle est compétente.

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Aucun nouveau marquage ne doit être apposé sur une machine modifiée (que la
machine à l’état neuf soit soumise ou non soumise à marquage CE). De plus, la ma‐
chine modifiée ne fera pas l’objet d’une nouvelle déclaration de conformité. Toute‐
fois, les modifications apportées ne doivent pas compromettre la conformité de la
machine. Par ailleurs, si l’entreprise réalise elle-même ces modifications, elle en est
responsable. Il est donc conseillé de réaliser au préalable un cahier des charges
(constitution d’un dossier technique), ainsi qu’une analyse des risques, indispen‐
sables pour s’assurer de la conformité de la machine modifiée. La notice d’instruc‐
tions doit ensuite être mise à jour.

4. Transactions et opérations diverses


La revente, la location, le prêt, le don, l’échange ou la cession sont des opérations courantes dans la vie
d’une machine.

Il est important de rappeler qu’une entreprise qui revend, loue, prête ou cède une machine doit s’assurer de
sa conformité. Elle doit alors remettre un certificat de conformité, ainsi que la notice d’instructions.

Toutefois, par exception, la notice d’instructions peut ne pas être délivrée si, au moment de la première mise
en service de la machine, celle-ci n’était pas rendue obligatoire (machine ancienne génération).

Qu’il s’agisse de la location ou du prêt d’une ou plusieurs machines, il est impératif d’encadrer cette transac‐
tion. A titre d’illustration, le loueur et le locataire doivent se mettre d’accord et préciser clairement les condi‐
tions. Un contrat de location est donc établi afin de tracer la désignation du matériel loué, le lieu d’utilisation,
la durée prévisionnelle (cette information est importante car certaines machines ont des vérifications pério‐
diques de courte durée). Il est également conseillé de renseigner les conditions d’utilisation ou de transport.

Le loueur a la responsabilité d’effectuer les vérifications générales périodiques (le


certificat de conformité et le rapport de vérification doivent être remis lors de cette
transaction). Le locataire doit s’assurer de la validité de ces vérifications et du res‐
pect de la périodicité. D’autres modalités peuvent être prévues dans le contrat de
location.

En pratique, certaines entreprises prêtent (voire donnent) des machines (ou des petits matériels) à leurs sa‐
lariés. Cette opération n’est pas interdite réglementairement. Toutefois, l’équipement de travail en question
doit être conforme. Dans de nombreux cas, les entreprises ont également tendance à accompagner cette
transaction/opération d’une décharge de responsabilité qui, en droit, ne les exonère pas leur responsabilité.

À noter également que, lors de la vente (ou autres opérations) d’une machine d’occasion à l’étranger, sa mise
en conformité n’est pas obligatoire (il n’existe pas de règles spécifiques à l’exportation).

5. Mise au rebut
La mise au rebut est l’ultime étape de la vie d’une machine. On parle également de démantèlement de la ma‐
chine (notamment pour les ensembles/assemblages de machines) ou de mise hors service. Elle s’opère dès
lors qu’une machine doit être éliminée puisqu’elle devient hors d’usage. Celle-ci doit alors être démontée et

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mise au rebut en appliquant les instructions fournies par le fabricant (notice d’instruction). Cette mise hors
service doit suivre des consignes de sécurité.

En l’absence de notice d’instructions, il est conseillé de contacter le fabricant pour obtenir des renseigne‐
ments. À défaut, une analyse des risques doit être conduite pour que l’élimination soit effectuée en toute
sécurité.

La réglementation machine ne s’applique plus dès lors que la machine doit être
mise au rebut (puisque la directive Machines s’applique en vue de l’utilisation d’une
machine et non lors de son élimination).

Par ailleurs, la réglementation liée à la protection de l’environnement doit être respectée pour éliminer une
machine (gestion des déchets de toute nature). Si une ou plusieurs pièces de la machine peuvent être recy‐
clées ou valorisées, il est conseillé de se renseigner au préalable.

En pratique, de nombreux négociants et sociétés de rétrofit reprennent les machines, qu’elles soient
conformes ou non. Peu de contraintes réglementaires pèsent donc sur l’actuel utilisateur (pas d’obligation
de remettre en conformité). Il est conseillé d’inscrire une clause dans le contrat engageant le preneur à dé‐
truire la machine, ou à la remettre en conformité s’il celle-ci est destinée à être revendue (rare).

IV. Sanctions principales attenant aux machines

L’entreprise a l’obligation de veiller à la bonne application des règles de sécurité en veillant notamment, à ce
que ses machines respectent les dispositions en vigueur. En raison des enjeux et des risques liés à l’utilisa‐
tion des machines, le droit français est venu imposer des sanctions en cas de manquement aux dispositions
légales ou réglementaires, que l’auteur de celle-ci soit l’employeur, son délégataire, l’importateur, le vendeur…
Réparties en trois codes (Code du travail, Code pénal, Code de la consommation), ce tableau synthétique
permet de rassembler les principales infractions liées aux machines et les sanctions qui y sont attachées.

Code du travail Contenu Sanction Récidive

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Récidive punie d’un em‐


prisonnement d’un an et
d’une amende de 30 000
€.
Amende de 10 000 €. L’amende est appliquée
Sanctions pour infrac‐ L’amende est appliquée autant de fois qu’il y a de
tion formelle sans acci‐ autant de fois qu’il y a de travailleurs de l’entreprise
dent du travail notam‐ travailleurs de l’entreprise concernés indépendam‐
ment pour non-respect concernés indépendam‐ ment du nombre d’infrac‐
du livre III c’est-à-dire à ment du nombre d’infrac‐ tions relevées dans le
Article procès-verbal.
toute la partie équipe‐ tions relevées dans le pro‐
L. 4741-1
ments de travail et cès-verbal. Possible interdiction
moyens de d’exercer pendant cinq
Peine complémentaire (L.
protection (articles ans (fonctions ou catégo‐
4741-5) : affichage du ju‐
L. 4311-1 à L. 4321-5 et ries d’entreprises). La
gement (porte établisse‐
R. 4311-1 à R. 4324-53). méconnaissance de
ment + dans les
journaux). cette interdiction est pu‐
nie d’un emprisonnement
de 2 ans et d’une amende
de 9 000 € (L. 4741-5).

Infraction formelle avec Le paiement des


accident du travail pour amendes prononcées
Article non-respect du livre III pour ces infractions
L. 4741-2 par un délégataire avec pourra être mis, en totalité
renvoi vers le Code pé‐ ou en partie, à la charge
nal (articles 221-6, 222- de l’employeur.
19 et 222-20).

Code pénal Contenu Sanction Récidive

Trois ans d’emprisonne‐


ment et 45 000 €
d’amende.

Sanctions du Code pé‐ Cinq ans d’emprisonne‐


Article nal avec accident du tra‐ ment et à 75 000 €
221-6 vail (homicide d’amende (en cas de vio‐
involontaire). lation manifestement déli‐
bérée d’une obligation
particulière de prudence
ou de sécurité imposée
par la loi ou le règlement).

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Deux ans d’emprisonne‐


ment et 30 000 €
d’amende.

Trois ans d’emprisonne‐


Sanctions du Code pé‐ ment et 45 000 €
Article
nal avec accident du tra‐ d’amende (en cas de vio‐
222-19
vail (ITT > 3 mois). lation manifestement déli‐
bérée d’une obligation
particulière de prudence
ou de sécurité imposée
par la loi ou le règlement).

Sanctions du Code pé‐


Article Un an d’emprisonnement
nal avec accident du tra‐
222-20 et 15 000 € d’amende.
vail (ITT < 3 mois).

Sanctions du Code pé‐


Article Un an d’emprisonnement
nal pour mise en danger
223-1 et 15 000 € d’amende.
sans accident du travail.

Code du travail Contenu Sanction Récidive

Sanction pour non-res‐


pect des mesures du DI‐
RECCTE en application
du livre III c’est-à-dire à
Article
toute la partie équipe‐ Amende de 3 750 €.
L. 4741-3
ments de travail et
moyens de protection
(Articles L. 4311-1 à L.
4321-5).

En cas d’infractions à
certaines dispositions
prévues notamment par
le livre III c’est-à-dire à
toute la partie équipe‐
ments de travail et
Article moyens de protection
L. 4741-4 (articles L. 4311-1 à L.
4321-5 et R. 4311-1 à R.
4324-53), le jugement
fixe le délai dans lequel
sont exécutés les tra‐
vaux de sécurité et de
salubrité imposés.

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Sanction pour les per‐


sonnes autres que « Récidive punie d’un an
l’employeur ou son délé‐ Amende de 3 750 €. d’emprisonnement et
gataire » (donc potentiel‐ d’une amende de 9 000
lement importateur, ven‐ L’amende est appliquée €.
deur de machines…) autant de fois qu’il y a de
travailleurs de l’entreprise L’amende est appliquée
pour non-respect de cer‐
concernés indépendam‐ autant de fois qu’il y a de
taines dispositions, et
ment du nombre d’infrac‐ travailleurs de l’entreprise
notamment :
tions relevées dans le pro‐ concernés indépendam‐
- conception et mise sur cès-verbal. ment du nombre d’infrac‐
Article le marché des équipe‐ tions relevées dans le
L. 4741-9 ments de travail et des Peine complémentaire (L. procès-verbal.
moyens de protection 4741-10) : affichage du
jugement (porte établisse‐ Possible interdiction
(L. 4311-1 à L. 4311-4) ;
ment + dans les d’exercer pendant 5 ans
- procédure de sauve‐ journaux). (fonctions ou catégories
garde (L. 4314-1) ; d’entreprises). La mécon‐
naissance de cette inter‐
- utilisation des équipe‐
diction est punie d’un
ments de travail et des
emprisonnement de 2
moyens de protection
ans et d’une amende de 9
(L4321-2 et L4321-3).
000 € (L. 4741-10).

Procédure de sauve‐
Article garde (définie à l’article
L. 4314-1 R. 4314-1 du Code du
travail).

Code de la
Contenu Sanction Récidive
consommation

Sanction pour non-res‐


pect des décrets défi‐
Récidive réprimée d’une
nissent les règles aux‐
amende de 3 000 € (ar‐
quelles doivent satis‐
ticle 132-11 du Code pé‐
faire les marchandises
Amende prévue pour les nal) sauf si engagement
Article (exportation, offre,
contraventions de la 5e de la responsabilité pé‐
R. 451-1 vente, distribution à titre
classe (1 500 €). nale, dans ce cas
gratuit, détention, l’éti‐
l’amende est multipliée
quetage, conditionne‐
par 10 (article 132-15 du
ment ou le mode d’utili‐
Code pénal).
sation des
marchandises).

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Suspension de la mise sur


le marché, retrait, rappel
et destruction
Sanction pour non- Diffusion de mise en
Article
conformité à la garde ainsi que le rappel
L. 521-7
réglementation. des produits en vue d’un
échange, d’une modifica‐
tion ou d’un rembourse‐
ment total ou partiel.

Sanction en cas de man‐


quements aux disposi‐ Possible fermeture de
tions du livre IV du Code tout ou partie de l’établis‐
Article
de la consommation sement ou arrêt d’une ou
L. 521-5
(conformité et sécurité de plusieurs de ses
des produits et activités.
services).

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