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Épreuve I

Amériques-Antilles-Guyane

Les candidats traitent deux exercices. Ceux de la série S traitent les exercices
numéros 1 (Grands pairs. . . ) et 2 (Des droites et des mots),
les autres traitent les exercices numéros 1 (Grands pairs. . . ) et 3 (Additionnons
des points).
Exercice 1. Grands pairs. . .

Olympiades 2019
ans ce problème, on ne considère que des nombres entiers naturels non nuls.
Pour chacun de ces entiers, on numérote les chiffres de son écriture décimale de
gauche à droite. Le premier chiffre de gauche ne peut être 0.
Par exemple, pour le nombre 3021, le chiffre 3 reçoit le numéro 1, le chiffre 0 le
numéro 2, le chiffre 2 le numéro 3 et le chiffre 1 le numéro 4.
On nomme « grand pair » tout nombre dont chaque chiffre en position paire, s’il
y en a, est au moins aussi grand que ses chiffres directement voisins (s’il en a).
On nomme « grand impair » tout nombre dont chaque chiffre en position impaire
est au moins aussi grand que ses chiffres directement voisins (s’il en a).
Par exemple :
• le nombre 3021 est un grand impair, mais pas un grand pair ;
• les nombres 3, 2, 7 et 777 sont à la fois des grands pairs et des grands impairs ;
• le nombre 2019 n’est ni un grand pair, ni un grand impair. 1
1. Le nombre 384 957 est-il un grand pair ? Un grand impair ?
2. Déterminer les nombres qui sont à la fois des grands pairs et des grands
impairs.
3. Parmi les nombres s’écrivant avec deux chiffres, y a-t-il davantage de grands
APMEP
pairs ou de grands impairs ?
4. a. Le nombre 3021 peut-il s’écrire comme la somme de deux grands impairs
ayant le même nombre de chiffres ?
b. Le nombre 3021 peut-il s’écrire comme la somme de deux grands pairs
ayant le même nombre de chiffres ?
5. Prouver que tout nombre entier peut s’écrire comme la somme de deux grands
impairs (rien n’est ici imposé quant au nombre de chiffres de ces deux grands
impairs).
6. Démontrer que tout nombre grand impair strictement inférieur à 100 peut
s’écrire comme la somme de deux grands pairs (sans contrainte quant au
nombre de chiffres de ces grands pairs).
7. Déterminer le plus petit grand impair supérieur ou égal à 2 qui ne peut pas
s’écrire comme la somme de deux grands pairs (sans contrainte quant au
nombre de chiffres de ces grands pairs).
8. Compléter le pseudocode ci-dessous (ou s’en inspirer) pour rédiger un algo-
rithme (à retranscrire sur sa copie), qui, partant d’un tableau « T » représentant
un nombre « N » (par exemple 384 957) de « nb » chiffres (ici 6), renvoie « 1 »
si N est un grand pair, et « 0 » sinon.
Exercice national, les grands pairs. . .

nb = 6
T=[3 ,8 ,4 ,9 ,5 ,7]

resultat = 1
i = 1
... ... ...
while ( r e s u l t a t == 1 ) and ( i <= nb ) :
... ... ...
Olympiades 2019

i = i + 2

print ( r )

APMEP
Exercice 2. Des droites et des mots
e plan est rapporté à un repère orthonormé d’origine O. Dans tout le problème,
on s’intéresse aux demi-droites issues de O et contenues dans le premier quadrant
(ensemble des points du plan dont l’abscisse et l’ordonnée sont positives). À tout
entier naturel n, on associe la droite d’équation x = n et la droite d’équation y = n.
L’ensemble de ces droites constitue un « quadrillage ».
Toute demi-droite (d) issue de O et de pente strictement positive possède des
points d’intersection notés M0 , M1 , M2 , . . . , Mn , . . . avec les droites du qua-
drillage, les points étant numérotés dans l’ordre croissant de leurs abscisses. À
chaque point Mi on associe la lettre H, la lettre V ou la lettre C selon qu’il est
le point d’intersection de avec une droite horizontale, une droite verticale ou
les deux à la fois. On construit ainsi des « mots » de longueur infinie. Le mot
correspondant à la figure I.1 débute par : CHV HHV HV HH.

6 M9

5 M8
M7
4 M6

3 M4 M5

Olympiades 2019
2 M3
M2
1 M1
M0
0 1 2 3 4

Figure I.1: Exemple

1. Représenter, dans un repère orthonormé d’unité 1 cm, la demi-droite d’équa-


tion y = 1, 5x et donner les huit premières lettres du mot qu’on peut lui 3
associer.
2. Pourquoi les mots associés aux demi-droites commencent-ils tous par la lettre
C?
Un mot est dit « périodique » si une séquence se répète indéfiniment à partir
de la première lettre. On appelle « motif » plus petite séquence qui sé répète
APMEP
indéfiniment et « période » le nombre de lettres du motif.
Par exemple, CV V CV V CV V CV V . . . est un mot périodique de période 3 dont
le motif est CV V .
3. Déterminer et représenter la demi-droite qui donne naissance au mot pério-
dique de période 3 de motif CV V .
4. a. Montrer que si on rencontre la séquence V V dans le mot associé à une
demi-droite, alors la pente de cette demi-doite est strictement inférieure
à 1.
b. Que peut-on dire de la pente d’une demi-droite si on rencontre la séquence
HH dans le mot associé ?
c. Tous les mots associés à une demi-droite commencent par C. Tout mot
commençant par C est-il associé à une demi-droite ?
5. On suppose dans cette question que le point M6 est associé à la septième
lettre d’un mot de période 6. Quelles sont les droites pouvant conduire à ce
résultat ? Quels mots leur sont associés ?
6. Énoncer et prouver une condition nécessaire et suffisante portant sur la pente
d’une demi-droite pour que le mot qui lui est associé soit périodique.
7. On donne un entier naturel p non nul. Est-il possible de trouver un mot
périodique de période p ?

8. Soit W le mot correspondant à la demi-droite de pente 2. Pour tout entier
naturel n, le point d’intersection de la demi-droite avec la droite d’équation
x = n a pour lettre associée V : pourquoi ? On appelle FW (n) le nombre de
F (n)
lettres H précédant V dans l’écriture de W . La suite de terme général W
n
possède-t-elle une limite ?
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APMEP
Exercice 3. Additionnons des points

Somme de carrés Un nombre entier n étant donné, on cherche dans


cette partie à estimer

S(n) = 12 + 22 + 32 + · · · + (n − 1)2 + n2 .

Sur la la figure I.2, on a représenté une pyramide de boulets de pierre, à base


carrée, avec 6 étages qui contiennent 62 , 52 ,. . . , 1 boulets. Le nombre de boulets
qui la composent est S(6) = 91.

Figure I.2: Pyramide de boulets

1. Dans le cas n = 5, le puzzle présenté à la figure I.3 permet d’estimer S(5).


Comment ? Quelle valeur obtient-on par cette méthode ?

12
22
32
2 42
5
5
4 4
4
5 3 5 5 5
2
2 1

Olympiades 2019
3 3
4

Figure I.3: Puzzle

2. Les exemples précédents inspirent la formule


1
S(n) = n(n + 1)(2n + 1).
6 5
a. Montrer que l’entier n(n + 1)(2n + 1) est bien un multiple de 2 et de 3.
b. Si on suppose que pour un certain n, sur lequel on ne fait aucune autre
1
hypothèse, S(n) = n(n + 1)(2n + 1), quelle formule obtient-on pour S(n) +
6
(n + 1)2 . On peut donc décider que la formule de S(n) est vraie pour tout
APMEP
entier n.
3. Montrer que S(24), somme des 24 premiers carrés, est un carré.

Additionner sur une courbe On considère l’ensemble (E) des points


du plan dont les coordonnées (x ; y) satisfont la relation :
1
y2 = x(x + 1)(2x + 1).
6
4. Un peu d’exploration
a. Les points de coordonnées (1 ; 1) et (24 ; 70) appartiennent-ils à cet en-
semble ? Fournir deux autres exemples.
1
 
b. Les points de coordonnées (−2 ; 1) et − ; 3 appartiennent-ils à (E) ?
4
c. Quelles relations doit vérifier le réel x pour qu’il y ait un point d’abscisse
dans l’ensemble (E) ? Dans ce cas, combien y a-t-il de points x d’abscisse
dans (E) ?
5. La forme de la courbe
a. Sur l’annexe qui servira aux tracés, on a représenté l’ensemble (E) qu’on
appellera dorénavant courbe (E). On peut identifier des « branches infi-
nies ».
3y 2
Comment expliquer que le quotient 3 s’approche de 1 lorsque l’abscisse
x
x du point pde coordonnées (x ; y) de la courbe devient très grande ? On a
x (x)
alors y ≈ ..
3
b. Expliquer pourquoi la courbe (E) présente une partie « fermée ».
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6. Somme de deux points


a. Sur la feuille annexe, à rendre avec la copie, on a représenté la courbe (E).
Pour tout couple (A ; B) de points distincts de la courbe (E), on trace la
droite (AB). Quand elle recoupe la courbe en un troisième point D, on note
A ⊕ B le symétrique de D par rapport à l’axe des abscisses. Représenter le
point A ⊕ B sur la figure 1.
b. Pour tout point A de la courbe (E), on trace la tangente en A à la courbe
(E). Quand elle recoupe la courbe (E) en un point D, on note A ⊕ B le
symétrique de D par rapport à l’axe des abscisses. Représenter le point
A ⊕ A sur la figure 2.
c. On note 2A = A⊕A, 3A = A⊕2A , etc. Représenter le point 3A sur la figure
3.
6
7. Un système de codage La correspondance entre Alice et Bruno est protégée
par une clef : les quatre premières décimales de l’abscisse du point abM,
obtenu de la manière suivante :
• Ils choisissent ensemble un point M sur la courbe (E) ;
• Alice choisit un entier a et ne donne à Bruno que les coordonnées du point
APMEP
aM ;
1.5 1.5

1 1

0.5 0.5
B A
0 0
-2 -1 0 1 2 -2 -1 0 1 2

-0.5 -0.5

A
-1 -1

-1.5 -1.5

1.5

Olympiades 2019
1

0.5
A
0
-2 -1 0 1 2

-0.5

-1

-1.5
7

Figure I.4: Annexe de l’exerice Additionnons des points

APMEP
• Bruno choisit un entier b et ne donne à Alice que les coordonnées du point
bM ;
Dans ce processus, ils choisissent le point M de coordonnées (1 ; 1). Alice
donne à Bruno les coordonnées (0,020 833 33 ; 0,060 763 89). Bruno donne à
Alice les coordonnées (0,029 083 09 ; −0,072 651 88). En s’aidant du tableau
I.1, indiquer quelle est la clef.

Abscisse du point Abscisse du point


k
M kM
1 1 1
2 0, 02083333 0, 06076389
3 5, 63265731 −8, 73904883
4 1, 06401114 1, 07001139
5 0, 02908309 −0, 07265188
6 3, 93363878 5, 35550512
7 0, 651426 −0, 64256859
8 0, 00115486 0, 01389763
9 107, 8640 −651, 271826
10 26, 5927 81, 40364156

Table I.1
Olympiades 2019

APMEP

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