Vous êtes sur la page 1sur 452

Recueil des notices et

mémoires de la Société
archéologique de la province
de Constantine

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Société archéologique, historique et géographique du
département de Constantine. Auteur du texte. Recueil des
notices et mémoires de la Société archéologique de la province
de Constantine. 1912.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart


des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le
domaine public provenant des collections de la BnF. Leur
réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet
1978 :
- La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le
cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et
gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment
du maintien de la mention de source des contenus telle que
précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale
de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ».
- La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait
l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la
revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de
fourniture de service ou toute autre réutilisation des contenus
générant directement des revenus : publication vendue (à
l’exception des ouvrages académiques ou scientifiques), une
exposition, une production audiovisuelle, un service ou un produit
payant, un support à vocation promotionnelle etc.

CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE

2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de


l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes
publiques.

3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation


particulier. Il s'agit :

- des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur


appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés,
sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable
du titulaire des droits.
- des reproductions de documents conservés dans les
bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont
signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque
municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à
s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de
réutilisation.

4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le


producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du
code de la propriété intellectuelle.

5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica


sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans
un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la
conformité de son projet avec le droit de ce pays.

6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions


d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en
matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces
dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par
la loi du 17 juillet 1978.

7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition,


contacter
utilisation.commerciale@bnf.fr.
RECUEIL
DES

Notices et Mémoires
DE LA
SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE
DU
DÉPARTEMENT DE CONSTANTINE

3e VOLUME DE LA CINQUIÈME SÉRIE

QUARANTE-SIXIÈME VOLUME DE LA COLLECTION

ANNÉE 1912

-/ CONSTANTINE
IMPRIMERIE D. BRAHAM, 21, RUE GARAMAN, 21

ALGER PARIS
JOURDAN, LIBRAIRE-EDITEUR RENÉ ROGER
Librairie africaine et coloniale
Place du Gouvernement 38, rue de Fieurus

1913
Avis important

ARTICLE 29 DES STATUTS. — « La Société laisse aux


« auteurs la responsabilité des faits et déductions histori-
« ques. archéologiques, scientifiques ou autres, exposés
« dans les mémoires imprimés dans son Recueil. »
LISTE DES MEMBRES DE LÀ SOCIÉTÉ

PRESIDENTS D'HOBTÏOEUH
.
_

MM. LUTAUD, Gouverneur Général de l'Algérie.


SEIGNOURET, 0. éfe, Préfet du Département.
LEGUAY, G. ^, 0. ||, Général, commandant la Divi-
sion de Gonstantine.
MORINAUD, éfe, Maire de Constantine.

Composition du Bureau pour 1913


Président : M. MAGUELONNE.
1er Vice-Président : M. HINGLAIS.
2e Vice-Président : M. GustaveMERCIER.
Secrétaire : M. THÉPENIER.
Trésorier : M. DEBRUGE.
Bibliothécaire : M. JAUBERT.

Commission des Manuscrits


MM. MAGUELONNE, Président ;
HINGLAIS,
MERCIER (Gustave),
DEBRUGE, Membres
CHOISNET,
JAUBERT,
IV

MEMBBES HONOHMRES

1904 MM. BABELOX, ^. membre de l'Institut, conser-


vateur à la Bibliothèque nationale, rue de
Verraeuil, 30.
1904 BALLU, 0 #,0 11|,inspecteur des Monuments
historiques de l'Algérie, rue Blanche, 80.
1894 BRÉAL (MICHEL), C Çfe, I •|f<, professeur au
Collège de France, membre de l'Institut,
70, rue d'Assas, Paris.
1893 CAGNAT (René), O #, I ^|, membre de l'Ins-
titut, professeur d'épigraphie au Collège de
France, membre du Comité des travaux
historiques et scientifiques, 96, Boulevard
Montparnasse, Paris.
1891 GSELL, #, O I Q, professeur au Collège de
France.
1885 HÉRON DE VILLEFOSSE, O |. I ff, membre de
l'Institut, conservateur des antiquités grec-
ques et romaines au Musée du Louvre,
président du Comité des travaux archéolo-
giques, 16, rue Washington, Paris.
1904 MASPÉRO, «=, membre de l'Institut, professeur
au Collège de France.
1904 REINACH (Salomon), %. OI p, membre de
de l'Institut, conservateur du Musée de
Saint-Germain, rue de Traktir, 4, Paris,
(xvie ar.).
1904 SAGLIO (Edmond), &, membre de l'Institut,
directeur des Thermes de Cluny, rue de
Sèvres. 85.
1904 SCHLUMBERGER (Gustave), ^, membre de
l'Institut, Avenue d'Antin, 37.
V

MEMBBES TITULAIRES

1892 MM. ARRIPE, 0 I f|, secrélaire Général de la'Pré-


fecture, à Constanline.
1892 AuBRY(Dr), |,OAÇ|, sénateur.
1909 BARRAUD (A.), O A ||.
docteur, 1, rue Casa-
nova, Constanline.
1903 BÉNOS, professeur à l'école primaire supé-
rieure, Conslantine.
1911 BONNELL, 0 A fjt, architecte à Constantine.
1911 Bosco (Joseph), correspondant du Ministère
de l'Instruction publique, Constantine.
1903 BRAHAM (David), 0 I ||,
éditeur, Constan-
tine.
1907 BRAHAM (Marius), OAQ, éditeur, Constan-
tine.
1913 CABON, e$:, capitaine, chef de bureau des
Affaires indigènes à la Division de Cons-
tanline.
1895 CAMBUZAT-ROY, propriétaire, Boulevard du
Temple, Auxerre (Yonne).
1876 CARBONNEL, O A 3||, imprimeur, Constantine.
1883 CHARRIER, O A tl> sous-chef de bureau de
Préfecture, en retraite, correspondant du
Ministère de l'Instruclion publique, Mas-
queray, par Aumale (Algérie).
1907 CHOISNET, O I Q, Préfet honoraire, directeur
du Mont de Pieté, à Constantine.
1902 DEBRUGE, O I tf, commis principal des Postes,
correspondant du Ministère, Constantine.
1892 ESCURRÉ, O I ||,
directeur de l'école primaire
supérieure en retraite, Toulouse, rue Neuve
des Chalets, 6,
VI

1912 MM. FERREZ, 0 1||, chef de la Sûreté, Constantine.


1906 GASTU, 0||, avoué à Constantine.
I

1874 HINGLAIS, 0 I ||, proviseur en retraite, con-


servateur du Musée, bibliothécaire de la
ville, correspondant du Ministère. Cons-
tantine.
1899 JAUBERT (l'abbé), 0 I ||,
chanoine honoraire,
secrétaire général de l'évêché, Constantine.
1912 " JOLEAUD, géologue, à Constantine.
1904 JOLY, ^ architecte, délégué financier, maire
,
de Guelma, correspondant du Ministère.
1907 JONCHAY (DU),%, lieetenant-colonel, directeur
du Dépôt des Remontes à Alger.
1910 LATOURNERIE (Maurice), 0 A ||,
imprimeur,
Constantine.
1903 LEROY, à%, O I ||,
docteur en médecine,
conseiller général, Constantine.
1878 LUCIANI, %:, O I ||, conseiller du Gouverne-
ment, Alger.
1892 MAGUELONNE, O 11|, directeur des Domaines,
Constantine, Membre non résidant du Co-
mité des travaux historiques et scientifiques.
1907 MARÇAIS, O A %$, professeur à la Médersa,
Constantine.
1891 MEJDOUB KALAFAT, O I O, professeur d'arabe
au Lycée, Constantine.
1896 MERCIER (Gustave), O A ||,
avocat au barreau
de Constantine, officier interprète de réserve,
correspondant du Ministère.
1908 MERLIN, ^, directeur des Antiquités, à Tunis.
1912 MEYER (Edmond), pasteur protestant, à Cons-
tantine.
1904 MONTAGNON (l'abbé), O A ||, à Ollioules, villa
la Sirène (Var).
VII

1890 MM. MORINAUD (Emile), ^, ancien député, maire


de Constantine, président du Conseil Géné-
ral, délégué financier.
1911 MOUFFOK (Omar ben), commis de Préfecture,
Constantine.
1913 MOURÛT (Eugène), 0 A tl. professeur à
l'Ecole normale, Constantine.
1908 NARBONI (Elie), président du Consistoire israé-
lile, Constantine.
1911 RENAULT (Jules), architecte, correspondant du
Ministère, place Sidi-el Bahri, Tunis.
1903 RIBET, 0 A |J, administrateur principal de la
commune mixte d'Oum-el-Bouaghi (Canro-
bert), correspondant du Ministère.
1881 ROBERT, 0 I 'tf, administrateur principal en
retraite, correspondant du Ministère, Bordj-
bou-Arréridj (Constantine).
1903 SABATIER, 0 I f$, ingénieur des Ponts et
Chaussées, directeur des Exploitations de
Phosphates, au Kouif, près Tébessa.
1907 SAINT'-CALBRE, O I C|, directeur de la Mé-
dersa, à Constantine.
1910 THÉPENIER, O A f|, contrôleur du Mont-de-
Piélé, Constantine.
1912 TRONT, professeur d'histoire au Lycée de Cons-
tantine.
1906 VIGNON, O A H, surveillant général au Lycée
de Constantine.
1912 VILLA, juge au Trfbunal civil, Constantine.
VIII

MEMBRES CORRESPONDANTS

1900 MM. BARRY, 0 I if, inspecteur des fouilles de Tim-


gad, correspondant du Ministère. Timgad,
(Constantine).
1889 BERNARD, architecte, 3, rue des Cordeliers,
Compiègne.
1891 BERTRAND (Louis), 0 I if, conservateur du
Musée de Philippeville, correspondant du
Ministère.
1900 CARTON (Dr), #, 0 I il,
médecin-major de
lre classe, en retraite, président de la Société
d'archéologie de Sousse, correspondant de
l'Institut,Villa-Stella, à Khereddine, par La
Gouletle (Tunisie).
1910 CAUSSE, conservateurdes Hypothèques, Batna.
1913 CHENIN, capitaine, chef de l'annexe de Biskra.
1903 CHERBONNEAU, O A if, avoué, Sétif.
1888 DELATTRE (le R. P.), #, O I if, prêtre mis-
sionnaire d'Alger, correspondant de l'Insti-
tut, conservateur du Musée de S* Louis
de Carthage, La Gouletle (Tunisie 1.
1911 DUPRAT, contrôleur principal des Douanes, à
Bône.
1890 ESPÉKANDIEU, e§:, O I if, commandant d'In-
fanterie en retraite, membre non résident du
Comité, correspondant de l'Institut, Saint-
Hippolyte-de-Calon par Vézenobes (Gard).
,
1878 FARGES,0^, O I if, commandant en retraite,
correspondant du Ministère. Amplepuis
(Rhône).
1912 FAUVELLE, receveur de l'Enregistrement, à
Batna.
IX

1906 MM. FLAMAND, %, 0 I ||; chargé du cours à la


Faculté des sciences d'Alger, directeur-
adjoint de la carte géologique, Alger-Mus-
tapha.
1905 FRANÇOIS (l'abbé), curé à Philippeville.
1907 GAUTHIER, Joseph (Tabbé), curé à Djidjelli.
1892 GOETSCHY, 0 %=, 0 I tf, général de division,
Nancy.
1874 GOYT, topographe principal en retraite, 31, rue
Saint André, Grenoble.
1893 GUÉRIN, 0 À ff, sous-directeur des Contri-
butions diverses en retraite, avocat, 4, rue
de Constantine, Alger.
1892 HANNEZO, 0#, 0 I II, lieutenant-colonel,
32 bis, quai du Nord, Mâcon.
1909 HOVART, capitaine, affaires indigènes, à Khen-
chela.
1890 JACQUOT, O I ff, juge honoraire, 6,rue Fantin-
Latour. Grenoble.
1911 LATAPIE, gendarme en retraite, Tébessa.
1912 LÉVY-PROVENÇAL (Evariste), étudiant à la Fa-
culté des Lettres d'Alger.
1901 LOIZILLON, administrateur de la commune
mixte des Bibans (Bordj-Medjana).
1888 MILVOY, architecte, rue Dijon, 1, Amiens.
1913 MOLLANDIN, capitaine du Train, Sétif.
1907 MORRIS, O A ||, administrateur de la com-
mune mixte d'Aïn M'iila (Constantine).
1908 MAITROT, O A ||, capitaine de gendarmerie
d'Afrique, à Bône.
1908 NICLOUX, lieutenant aux Affaires indigènes, à
Biskra.
1888 PALLU DE LESSERT, avocat, rue de Tournon.
17, Paris.
1910 PIQUET, O A ff, architecte, Aïn-Beïda.
1913 POURQUET-NORBERT, administrateur de com-
mune mixte, Périgotville.
1910 REBUFFEL, conducteur des Ponts et Chaussées,
à Batna.
1911 REYGASSE, administrateur-adjoint, Tébessa.
X

1902 MM. ROUQUETTE (Dr), #, 0 I ff, médecin-major


chef de service, correspondant du Ministère,
4, place de la Liberté, Nice.
1875 ROY.O %, 0 I 41, ministre plénipotentiaire,
secrétaire général du gouvernement tuni-
sien, Tunis.
1885 SALADIN, §, 0 I f|, architecte, diplômé par
le Gouvernement, 69bis, boulevard de Cour-
celles, Paris.
1910 SIMON, capitaine des affaires indigènes, déta-
ché à Casablanca.
1908 SOLIGNAC (Marcel), préparateur, école supé-
rieure des sciences, Alger.
1892 TOUTAIN, 0 I ||, professeur à l'école des
Hautes Etudes. 25. rue du Four, Paris.
1911 TOUZE.O A C,|, receveur des Postes, à Lambèse.
1903 VALLET, O A C|, ancien publicisle. conseiller
général. Fedj-M'zala.
1905 VEL, directeur de l'Hôpital, à Ménerville.
1893 VIRÉ (C), avocat à Bordj-Menaïel (Alger).

Communes mixtes et divers venant en aide à la Société

Akbon. Guergour.
Aïn-Toula. Fedj-M'zala.
Aïn-el-Ksar. Jemmapes.
Aurès. Khenchela.
Aïn-M'lila. Morsott.
Barika. Meskiana.
Belezma. M'sila.
Bibans. Rhira.
Collo. Soummam.
Châteaudun-du-Rhumel. Souk-Ahras.
Djidjelli. Taher.
El-Milia. Takitount.
Eulmas. Lycée de Constantine.
Ç'Mjzï Admis à l'échange : .__J
1907 SCHUTTER, professeur d'histoire à l'UniversiLé
d'Erlangen (Bavière). , .-.-.. ^
XI

SOCIETES CORRESPONDANTES

AGKN. — Société d'agriculture, sciences et arts.


Aix. — Académie des sciences, agriculture, arts et belles-
lettres.
— Société d'études provençales.
— Bibliothèque de l'Université.
ALAIS. — Société scientifique et littéraire.
ALGER. — École supérieure des Lettres.
— Société historique algérienne.
— Société de géographie d'Alger et de l'Afrique du
Nord.
AMIENS. — Société des antiquaires de Picardie.
ANGOULÊME.
— Société archéologique et historique de la
Charente.
AUCH. — Société archéologique du Gers.
AUTUN. — Société éduenne.
AVALLON. — Société d'études.
AVIGNON. — Académie de Vaucluse.
AUXERRE. — Société des sciences historiques et naturelles
de l'Yonne.
BAR-LE-DUC. — Société des lettres, sciences et arts.
BEAUNE. — Société d'archéologie.
BEAUVAIS. — Société académique d'archéologie, sciences
et arts du département de l'Oise.
BÉZIERS. — Société archéologique, scientifique et littéraire.
BÔNE. — Académie d'Hippone.
BORDEAUX. — Société archéologique.

— Société de géographie commerciale.


BOURG. — Bulletin de la Société de géographie de l'Ain.
BOURGES. — Société historique, littéraire et artistique du
Cher.
BREST. — Société académique.
XII

CHAMBÉRY. — Société savoisienne d'histoire et d'archéo-


logie.
CHARTRES. — Société archéologique d'Eure-et-Loir.
DAX. — Société de Borda.
DOUAI. — Union géographique du Nord de la France.

— Société d'émulation des Vosges.


ÉPINAL.
GAP. — Société d'études des Hautes-Alpes.
GRENOBLE. — Académie delphinale.
GUÉRET. — Société des sciences naturelles et archéologi-
ques de la Creuse.
LANGRES. — Société historique et archéologique.
LAON. — Société académique.
LIMOGES. — Société archéologique et historique du Li-
mousin.
LYON. — Société littéraire, historique et archéologique.

— Académie des sciences, belles-lettres et arls.


— Bulletin historique du diocèse de Lyon.
LE MANS. —' Société historique et archéologique du Maine.
MARSEILLE. — Société de statistique.
— Société archéologique de Provence, 63, bou-
levard Longchamps.
MONTAUBAN. — Société archéologique du Tarn-et-Garonne.
MONTBÉLIARD. — Société d'émulation.
MONTPELLIER. — Société languedocienne de géographie.
— — Société archéologique.
NANCY. —Académie de Stanislas.

— Société d'archéologie lorraine et du musée his-


torique lorrain.
— Société de géographie de l'Est.
NANTES. — Société archéologique.
NARBONNE. — Commission archéologique.
NICE. — Sociélé des lettres, sciences et arts.
NÎMES. — Académie du Gard.
ORAN. — Société de géographie et d'archéologie.
ORLÉANS. — Société archéologique et historique de l'Orléa-
XIII

PARIS. — Institut de France.


— Comité des travaux historiques et scientifiques.
— Bulletin de l'Ecole des Chartes.
— Société des antiquaires de France.
— Société d'ethnographie.
— Société de géographie.
— Société d'anthropologie.

Association pour l'encouragement des études
grecques.
— Société des études historiques.
— Revue géographique internationale.
— Musée Guimet.
— Société académique indo-chinoise de France.
— Revue des Colonies et des Protectorats, ministère
des Colonies.
— Reçue de statistique.
— Réunion d'études algériennes, 12, galerie d'Or-
léans.
— Journal asiatique.
— Bulletin de la Société des études coloniales et
maritimes.
— Revue archéologique.
— Revue des éludes historiques.
PERPIGNAN. — Société agricole, scientifique et littéraire.
POITIERS. — Société des antiquaires de l'Ouest.
REIMS. — Académie nationale.
RENNES. — Société archéologique d'Ille-et-Vilaine.
ROCHECHOUART.
— Société des Amis des sciences et des
arts.
RODEZ. — Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron.
ROUEN. — Commission des antiquités de la Seine-Infé-
rieure.
SAINT-BRIEUC. — Société d'émulation des Côtes-du-
Nord.
SAINT-DIÉ. — Société philomathique.
SAINT-MALO. — Société historique et archéologique.
XIV

SAINT-OMER. — Société des antiquaires de la Morinie.


SEMUR. — Société des sciences historiques et naturelles.
SENS. — Société archéologique.
SOISSONS. — Société archéologique, historique et scienti-
fique.
SOUSSE. — Bulletin de la Société archéologique.
TOULON. — Académie du Var.
TOULOUSE. — Académie des sciences, inscriptions et belles-
lettres.
— Bulletin de la Société de géographie.
— Société archéologique du Midi de la France.
TOURS. — Société d'archéologie de la Touraine.
— Société d'agriculture, sciences, arts et belles-
lettres du département d'Indre-et-Loire.
— Société de géographie.
TUNIS. — Institut de Carthage. — Association tunisienne
des lettres, sciences et arts, à Tunis.
VALOGNE. — Mémoires de la Société archéologique.
VANNES, — Société polymathique du Morbihan.
VERVIXS. — Société archéologique.
XV

SOGÏÊTKS STftÂNGÈRKS

ALLEMAGNE. — Société d'anthropologie de Berlin.


ALSACE-LORRAINE. — Société d'histoire et d'archéologie de
la Lorraine, à Metz.
— Société pour la conservation des mo-
numents historiques de l'Alsace, à
Strasbourg.
AMÉRIQUE DU SUD (LA PLATA). — Direction générale de
statistique de la province de Buenos-
Ayres.
ANGLETERRE. — Société des antiquaires de Londres.


Ecosse. — Société des Antiquaires, Edim-
bourg.
— Société des antiquaires de Cambridge.
— Institut canadien de Toronto (Canada).
— Société de numismatique et d'archéologie
de Montréal.
BELGIQUE. — Société des Bollandistes, Bruxelles.
— Société d'archéologie de Bruxelles.
BRÉSIL. — Musée national de Rio-Janeiro.
— Institut égyptien, au Caire.
EGYPTE.

— Comité de conservation des monuments de l'art


arabe.
— Société khédivale de géographie, au Caire.
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE.
— Musée Paebody d'archéologie
'et d'ethnographie américai-
ne de Cambridge.
— Institut Smithsonien de Wa-
shington.
— Commission d'inspection géo-
logique des Etats-Unis (Dé-
partement de l'Intérieur), à
Washington.
— Société d'anthropologie, à Wa-
shington
— Académie des sciences natu"
relies de Davenport, Iowa-
xvi

ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE.
— Université de Californie, à
Berkeley.
— Musée américain d'histoire
naturelle, à New-York.
— Association américaine pour
l'avancement des sciences,
à Washington.
ITALIE. — Institut archéologique d'Allemagne, à Rome.
École française de Rome.

— Société africaine d'Italie, à Naples.
— Société africaine d'Italie, à Florence.
— Académie des Lincei, à Rome.
NORVÈGE. •— Université royale, à Christiana.
PÉROU. — Bulletin de la Société de géographie de Lima.
SUÈDE. — Académie royale archéologique de Stockholm.
— Institut géologique de l'Université d'Upsala.
SUISSE. — Société d'histoire et d'archéologie de Genève.
— Société de géographie de Berne.
ANCIENS EVECHÉS
ET RUÏHKS CHHÉTIEKNES

DE LA NUMIDIE & DE LA. SITIFIENNE

PAR

M. LE CHANOINE JAUBERT, O. I. ff
PRINCIPALES ABRÉVIATIONS

Corp. zr Corpus inscriptionum latinarum, vm.


R. C. ~ Recueil de la Société archéol. de Constantine.
Rev. Afr. m Revue Africaine.
B. A
.
C. ~ Bulletin archéologique du Comité des Travaux historiques.
R. A
.
~ Recherches archéologiques, Gsell.
I. M.

Inventaire des Mosaïques, De Pachtère pour l'Algérie,
Gauckler pour la Tunisie.
M. A. m Monuments antiques de TAlgérie, Gsell. 2 vol.

More. M-orcelli.

Toul. rr Toulotte.
Notes. Notes d'Histoire et d'Archéologie.

AVANT-PROPOS

Le présent travail est le complément des Notes d'Histoire


et d'Archéologie que j'ai récemment publiées. J'ai pensé
qu'il ne serait pas sans intérêt de mettre sous les yeux du
lecteur une liste des anciens évêchés de la Numidie et de la
Sitifienne (diocèse actuel de Gonstantine) et d'accompa-
gner cette liste de quelques notes sommaires d'histoire et
d'archéologie locales. A la liste de ces évêchés, et des èvê-
ques en ayant occupé les sièges, j'ai joint les renseigne-
ments que l'archéologie nous fournit, dans mainte localité,
sur le passé chrétien de notre région. On verra que ces
ruines méritaient cette mention, car plusieurs ont une véri-
table importance, et on pourra constater que le sol de la
région de Constantine est jonché de restes du christianisme
que l'on rencontre pour ainsi dire à chaque pas.
Pour la première liste, j'ai conservé les noms anciens et
j'ai classé les évêchés par ordre alphabétique, en a}^ant soin
de donner, autant que possible, le nom actuelde l'ancienne
localité. Je dis, autant que possible, car on n'a pu encore
identifier sûrement tous ces anciens sièges épiscopaux.
Cirta et Sétif, capitales de la Numidie et de la Sitifienne,
ont leur place désignée tout naturellement en tête de la
liste des évêchés de leur province. Pour ce qui concerne les
autres ruines chrétiennes de la région, j'ai adopté les noms
— ii —

modernes (généralement arabes) qui les désignent actuelle-


ment et je les ai classés également par ordre alphabétique.
Quant aux sources où j'ai puisé, comment les énumérer
toutes ici ? Ce sont les mêmes que celles de mes Notes. Per-
sonne n'ignore qu'aux listes des conciles africains, aux
écrits des Pères, comme S. Cyprien. S. Optât. S. Augustin,
S. Grégoire^ le Grand, viennent se joindre, aux VIIIe et
IXe siècles, la liste du Thronos Alexandrinos, celle publiée
par Beveregius dans son Pandeciee Canonum, t. II, p. 142,
annotât, et celle de Léon le Sage, en 883. Dans nos temps
modernes, YAfiica. Christiana de Morcelle les quatre volu-
mes si précieux de M?r Toulotte sur la Géographie de l'Afri-
que Chrétienne, l'incomparable Atlas archéologique de l'Al-
gérie, par M. Stéphane Gsell, les Monuments antiques de
VAlgérie et les Recherches archéologiques du même auteur,
enfin les innombrables découvertes et les nombreux tra-
vaux des archéologues depuis 80 ans contribuent puissam-
ment à guider nos pas dans une route encore hérissée
d'obstacles et environnée de ténèbres sur plusieurs points.
Ce travail était terminé quand le R. P. Mesnage des
Pères Blancs a publié, sous les auspices du Ministère de
l'Instruction publique, son remarquable volume intitulé :
L'Afrique Chrétienne, évêchés et ruines antiques. Je lui ai
emprunté quelques corrections, parfois j'ai cru pouvoir
conserver mon opinion, mais j'ai pensé, et le R. P. a bien
voulu me dire, que n'ayant ni le même plan ni le même but
que lui, mon étude ne ferait pas double emploi avec la
sienne. Le R. P. Mesnage a écrit pour faciliter les recher-
ches des travailleurs, moi je m'applique à réunir et à placer
sous les yeux du lecteur les faits et les documents les plus
importants et je cherche à me mettre à la portée du public
qui ne peut pas toujours recourir aux documents qu'on lui
signale. Aussi me contenterai-je d'indiquer sommairement
mes sources principales et le plus souvent au bas des pages,
afin de ne pas embarrasser mon texte et pour en rendre la
lecture moins pénible.
— III —

Si parfois je n'adopte pas l'opinion de mes prédécesseurs,


je tâcherai de justifier la mienne. Entre nous, m'écrivait
aimablement le R. P. Mesnage en janvier 1912, la critique
ne peut avoir, j'imagine, que d'heureux résultais. C'est bien
ainsi que je le comprends, mais j'ai hâte d'ajouter que ma
critique n'aura guère à s'exercer que sur des détails.

H. JAUBERT.
I.

EVËCHES DE LA NUMIDiE

1. — CIRTA (Constantine). Antique métropole de la Numidie.


Après sa prise par Sittius elle prit le nom de : Colonia Julia Juve-
nalis honoris et Virtutis Cirla [Corp. 7041) et aussi : Colonia
Cirta Sittianorum cognomine (Pline, v, 3, 2), à cause des nom-
breux légionnaires de Sitlius qu'on y établit pour les récompen-
ser de leurs services pendant la guerre d'Afrique entreprise par
Jules César. Les rois numides, Micipsa en particulier, y attirèrent
des Grecs et des Italiens; c'était le centre d'un commerce impor-
tant. Après l'occupation romaine ce fut le chef-lieu de la confé-
dération dite des 4 colonies ou des 5 colonies : Cirta, Milev,
Chullu et Rusicade, puis Cuicul. Sous Constantin, qui la releva
de ses ruines après la guerre de Maxence, elle prit et garda désor-
mais le nom de Félix Colonia Conatantina ou Constantina Cirten-
sium. On trouve aussi l'orthographe Cinha.
Cirla possédait paraît-il de superbes édifices. On peut en juger
par ceux dont on a retrouvé les traces, et les auteurs arabes Edrisi
et Abderi en font mémoire.
Il y avait à Constantine une area martyrum dans laquelle il
paraît y avoir eu deux chapelles, comme l'indique l'expression
in Casa majore employée en 305 lors de la réunion pour l'élection
de l'évoque Silvanus.
En outre, en 303, il est fait mention d'une domus in qua chris-
tiani conveniebant, lors de la persécution de Dioclétien. C'est là
probablement la basilique urbaine de Cirta et non simplement la
demeure épiscopale, car S. Optât nous fait observer, que si, en
."'.' — 2 —

305, on s'était réuni chez un particulier et aussi dans Varea pour


élire un évêque. c'est que les basiliques n'acaient pas encore été
resiiluéis. On sait d'autre part que précisément cette domus in
quachristiani conoeniebant fut spoliée et confisquée en 303, et les
Acta Munati Felicis nous montrent les nombreuses dépendan-
ces de cette basilique (bibliothèque, salle à manger, vestiaire, etc.)
en même temps qu'ils nous donnent un curieux inventaire du mo-
bilier de cette basilique et de ses attenances(l).
On ignore l'emplacement de Varea de Cirta, ainsi que celui de
celte basilique urbaine qui existait sûrement au IIIe siècle.
Constantin ordonna de construire à Cirta une basilique, à ses
frais pour les chrétiens, nous apprend S. Optât. (Append. p. 215).
C'est sans doute de celle-là qu'il est question dans les Gesta quand
on parle de la cathédrale de Constantine. Cette première basi-
lique ayant été enlevée aux catholiques par les donastistes,
ni réclamations des évêques, ni sentences des magistrats, ni let-
tres impériales ne purent la faire restituer. Pour le bien de la paix,
et sur la demande des évêques de Numidie, Constantin ordonna
la construction d'une nouvelle basilique, aux frais du fisc, pour
les catholiques de Cirta; en attendant l'empereur offrait une mai-
son, avec tous ses droits, au domaine de l'Eglise. On ignore l'em-
placement de ces deux basiliques(2).
L'empereur Constance II fit, à son tour, construire, à Constan-
tine, une basilique dont on a retrouvé les ruines à l'intersection
des rues Nationale, Rouaud et Cahoreauf3!.
On a retrouvé à la Kasbah, sur remplacement du capitule de
Cirta, les ruines d'une autre basilique chrétienne que M?r Dupuch
et Ravoisié croyaient sans motif être celle de Constantin. J'ai dit
que cet empereur n'a certainement pas détruit le grand temple du
Capitule de Constantina Cirtensium. M. Gsell pense que ce mo-
nument est byzantin, à cause de la forme de la croix grecque qui
décorait une de ses portes et de la barbarie de la construction.
Cette basilique mesurait 36m80 X 23m30; elle avait une abside et

(1) Vid. Acta Munati Felicis, Gcsta apud Zenophilum édit. Ziwsa. —
S. Optât, De Sr./usm. Donat. I, 14; Id. Append. édit. Ziwsa. p. 193-196. —
Gsell, M. A., II, p. 192. — Jaubcrl, Notes d'Hisl., p. 203 et 238.
(2) Notes, p. 225.
(3) Poulie, R. C. XIII, p. G7S. — Notes, p. 239-41. — Yars, Hist. de
Constantine, p. 40-43. — K. C. XIX, p. 31D.
— 3 - :

trois nefs séparées par des colonnes ou des piliers. Elle était flan-
quée de deux sacristies et d'un secrelarium situé au N. à gauche
de la façade. On en détruisit les restes eu 1844 (1).
Au Bardo, entre le Koudiat-Aty et la porte Djebia, on décou-
vrit en 1860, une belle mosaïque de style byzantin, on y lisait
dans un cartouche cette sentence tirée de S. Paul : Justus sibi lex
est. Cette mosaïque décorait probablement une chapelle!2).
Citons encore une basilique à trois nefs et avec abside à Sidi-
Mabrouk qui parait élre, d'après Cherbonneau, le faubourg de
Muguas où furent arrêtés les SS. Jacques et Marien (Vid. Sidi-
Mabrouck).
C'est à Cirta que semblent avoir été immolés les évêques
Agapius et Secundinus, tandis que Jacques, Marien, le chevalier
romain iEmilien, les vierges Tertulla et Antoniaetleurs nombreux
compagnons périrent à Lambèse, bien qu'ils aient été tourmentés
d'abord à Cirta, ce qui explique l'inscription du VIIe siècle sur le
Rocher de Martyrs, au bord du Rhummel. Le martyre des uns
et des autres eut lieu en mai 25EH3).
Voici l'inscription gravée sur le rocher appelé Le rocher des
martyrs :
f IIII NON SEPT" PASSIONE MARTVR
ORVM HORTENSIVM MA RI A NI ET
IACOBI DATI IAPIN RVSTICI CRISPI
TAT1 METTVNI B1CTORIS SILBANI EGIP
T11 S G1 DI M E M O R A M 1 N I IN C O N S P E C T V DX I

CVORVM NOMINA SClTlS QVI FEClT IND XV


+
Quarto Non(as) Septembres) Passione Marturorum Horten-
sium Mariant et Ja.cobi, Dati, Japin, Rustici, Crispi, Za^Dati)
Mettuni, Bictoris(Victoris), Silbani(S\\vam) Egyptii, S'(an)c(l)j
D(e)i memoramini in conspeclu D(omï)ni cuorum (quorum) no-
mina scit is qui fecit 7/»i(ictione) quintadecima.

(1) Notes, p. 24041. — M. A. II, p. 192-93 et I, p. 267, fip\ 80, etc.


(2) Notes, p. 241. M. A. Ibirl. — R. C. 1860-61. p. 153-1862, p. 55-56, pi. xi.
(3) Notes, p. 87-88. — Cf. Monceaux, Hist. lut. Afr. chrét. II, p. 154.

Corp., 1924. — R. C. 1853, pi. 1/. — RuinarL, Acta sinvera, Passio Jacobi,
p. 223. — Martyrol. roman. 30 apr. — S. 212-Ï7.
Auc. serni. 284. —Kccl. Carih.,
II Non. Maii. — Gsell, R. C. 1895-96, pp.
— 4 —

-
On a recueilli à Constantinebien des vestiges du christianisme
des premiers siècles et quelques inscriptions chrétiennes latines,'
voire même grecques. Citons entr'autres :
Une Memoria des Martyrs Cremenlia? Successeanus? (Corp.,
19648. — Musée de Consiantine, par Doublet. — Monceaux, En-
quête, n°296).
11 s'agit d'une stèle en pierre, haute de 0m50, épaisse et large de

0m18. Elle avait la forme d'un prisme très allongé; la base, légè-
rement évidée, avait dû être enfoncée en terre. Trois des faces de
cette stèle étaient sculptées. La face principale représentait une
porte ou fenêtre entr'ouverte; au-dessous un arceau en plein cin-
tre, dessiné au trait; dans cet arceau., mal gravées, les trois lignes :
svc
ESSSEI
GA HG IT V
Sur la paroi gauche de la stèle et sur la face postérieure était
figuré un arbre touffu, dont les branches soutenaient un cube de
pierre où se lisaient, en caractères assez réguliers, et sur quatre
lignes, les mots suivants :
CORPORV
SVCCESSEAN1
HT CRli.ME
NT1AI
Ce monument singulier paraît être une pierre tombale, dit
«
Monceaux, op. cit. ; mais on peut se demander s'il ne couvrait pas
une tombe contenant des reliques'1). Les représentations figu-
rées s'expliqueraient assez bien dans cette hypothèse. La porte
eDlr'ouverte, souvenir profane de la porte d'Hadès, donnerait
accès à l'autre monde; l'arbre, comme sur beaucoup de fresques,
de mosaïques et de dalles tumulaires, symboliserait le paradis1-);
le cube en pierre, suspendu à l'arbre et portant l'inscription
corporu(m) etc., serait un coffret è reliques ».
En effet, la formule corporum, de corporibus, de corpore, est

(1) Usage assez fréquent chez les premiers chrétiens.


(2) C'est Yarbre de cie.
- - 5

une formule usitée, dès les premiers âges, pour indiquer, authen-
tiquer les reliques. Le nom de Crernentia se retrouve sur plusieurs
épitaphes chrétiennes d'Afrique : à Carthage, à Utique, à Tingi
•sur la tombe d'une religieuse.
SUCCESSEANUS est un nom inconnu; on trouve Successaneus
parmi les noms profanes, et beaucoup de Successus parmi les
noms de Saints au Martyrologe hieronymien. Quant à Sucesssei
de l'inscription gravée dans le cintre, on a voulu peut-être repro-
duire Successeanus ou peut-être mettre Successi ou même réelle-
ment Suc(c)essei.
Si au lieu de Gargitu que Monceaux lit, dit-il. sur une photo-
graphie, on lit comme les auteurs du Corpus : Largitu, on peut
interpréter que le monument fut élevé par les largesses de Suc-
cesseus ou de Successus.
Près la porte de Balna, pierre avec chrisme (Rev. Afr. XIX,
p. 77). Epitaphe avec le monogr. (Corp., 6960). Epitaphe grecque
d'une Constance de Byzance (A.G. 1854 55, p. 98). Une inscription
grecque portant sur une tablette d'ardoise Sïpêi'jc? XpLcrcou. L'épi-
taphe d'un clerc du nom de Donatus. (Monceaux, Rev. Arch.,
1903.- R.C. 1882, p. 288.— Corp., 6938V Des quantités de lampes
chrétiennes avec symboles variés. Des plombs avec les images du
Christ de la Sle Vierge, de S. Georges, de S. Jean. Des poteries
avec emblèmes chrétiens, enlr'aulres un fonds de palère orné de
deux croix et de deux agneaux, une poignée avec une croix
accostée de deux anges. Des anneaux chrétiens et donatistes
avec le : In Deo Vivas et le : Deo laudes. Un stylet en argent
trouvé dans le Rhummel, avec l'inscription : Flavia in Deo Vioatl
Des carreaux chrétiens historiés. Des cachets en plomb avec
monogramme, etc.!1'.
11 faut citer encore une stèle
en forme de caisson trouvée
dans les travaux du Coudiat et portant en lettres du Ve siècle :
Mem(orioe) M(arci) Aureli{i) M[arci) F[ilii), Victoris. V(iccit)
an[nis)... Plusieurs ont pensé que ce monument était chrétien, soit
à cause de l'absence du D. M. S., soit à cause de la formule

(1)Yid. R. C. 1854-55, p. 98. —Musée de Consiantlnc, par Doublet et


Gauckler; Collection Farges, par Besnier et Blanchet. De Rossi, Bullc-

Uno, 1882, p. 99. — R. C. 1898, p. 352, etc., etc.
- - 6

MEM{orioe), soit surtout à cause des sculptures que contient la


stèle sur l'un de ses petits côtés. On y voit, en effet, un person-
nage debout tenant un agneau sur l'épaule, à ses pieds, à gau-
che, un chien marchant dans cette direction de gauche. Aurelius
Victor pourrait être un chrétien et l'image celle du Bon-Pas-
teur. Toutefois, celte interprétation a été contestée et on a voulu
voir là le Dieu Pan(l)?
Dans une grotte, près des jardins de Salluste, M. Bosco a
trouvé, en 1911, une inscription gravée sur le roc portant
f
MENSA MARTVRVM et plus loin une et un $, puis D. (2).
Parmi les lampes curieuses recueillies à Constantine, il faut en
citer une représentant un des Dioscures, le dieu pileatus, dont le
bonnet est orné d'une croix, ce qui rappelle une allusion de
S. Augustin, dans son traité sur S. Jean, VII, 6, où le saint doc-
teur rapporte une parole que les prêtres de ce dieu avaient cou-
tume de répéter pour tromper les chrétiens : Le dieu coiffé (le
Dioscure) lui-môme est chrétien, et ipse Pileatus chrisiianus est.
En 305, il y eut à Constantine une réunion d'évêques au nombre
de onze, après la persécution de Dioclétien, on l'a improprement
appelée concile de Cirla (3).
Vers 396, se tint dans cette ville un concile donatiste(4).
Enfin, un concile de Numidie, tenu en 402, ordonna d'y conser-
ver les archives ecclésiastiques de la province. La correspon-
dance de S. Augustin et de S. Fortunat, évèque de Constantine,
révèle la présence d'un monastère dans cette ville.
Cf. Morcelli, CLXXX1V. — Toulotte, Numidie, I.
Archéol. f. 17, Constantine., 126.
- Atlas

Evêques connus de Cirta :


CRESCENS, présent au concile de Carlhage. en 256 i3).
AGAPIUS. dont il est fait mention dans l&passio des SS. Jacques
et Marien, est attribué à Cirla par Toulotte, surtout à cause de

(1) Vid. R. C. 1899, p. 350. — Mesnage, Afr. chrU., p. 278.


(2) B. A. C. janvier 1912. M. Bosco lit : DEO BA.
(3) S. Aug. Brcelc. Collât. III, 17, 33. Epist. LUI. 4. — Contra
-
Cre.Hcon. III, 27-30. — S. Optât. De Schism. Donat. I, 13-14.
(4) S. Aug-. Epiât. XXXIV, 5.
— Contra Crcscon. III, 27.
(5) Sentent, Epitscop. S, apud Op. S. Cypriani.
-5 -
ces mots des Actes : Agapium nostrum, mais on ne saurait rien
affirmer de positif.
PAULUS, était évèque de Cirta, en 303, lors de la persécution de
Dioclélien et livra le mobilier de l'église W.
SILVANUS, sous-diacre de Paulus, fut son successeur, en 305,
malgré l'opposition des clercs et des notables (Seniores). On
connaît cette élection singulière et cette non moins singulière
ordination par Secundus de Tigisi et les prélats du pseudo
concile de Cirta (2).
ZEUZIUS, occupait, en 330, le siège de la vieille métropole nu-
mide. C'est à lui que Constantin adressa, ainsi qu'à dix autres
évoques de Numidie, la lettre dans laquelle il loue leur mansué-
tude et ordonne de faire construire, à Constantine, une autre ba-
silique pour remplacer celle que les donatistes avaient prise aux
catholiques!3).
GENEROSUS, connu par une lettre que S. Augustin lui adressa
avant 400 (Ep. 53) pour le soutenir contre les donatistes et réfu-
ter leurs allégations. Le P. Mesnage dit qu'il n'est pas prouvé
que Generosus fut évoque, surtout de Constantine, attendu que
Profuturus l'était déjà vers 395 et Fortunatus vers 397 W,
PROFUTURUS, dont S. Augustin fait mention dans son livre sur
l'Unité du Baptême, XVI, 30. L'évèque d'Hippone parle de la
pureté de la vie de Profuturus, comme de celle de son successeur
Fortunatus. Mais on peut se demander si S. Augustin parlant de
ce dernier comme du successeur de Profuturus, entend qu'il fut
son successeur immédiat, et si entre Profuturus et Fortunatus,
Generosus n'a pas pu être un an évèque de Constantine!5/.
FORTUNATUS. — Ce saint évèque fut un des sept prélats choisis
par leurs confrères pour défendre la cause catholique à la confé-

(1) Acta Munali Felicls. — Notes, p. 203.


(2) S. Aug. Breoic. Collât. III, 17, 33; Contr. lia. Petit, III, 58, etc. —
S. Optât De Schism., 1, 13, 14. — Notes, p. 209-11.
(3) Notes, p. 225.
(4) Addlt* et correct, de l'A/r. chrét., p. X.
(5)Profuturus et Fortunatus furent moines du monastère épiscopal de
S. Augustin à Hippone.
- -§

rence de Garthage, ea 411. C'est son compétiteur doaatiste que


réfuta S. Augustin. Ce compétiteur est :
PETÏLI.ANUS, de Cirta. (S. Aug. Gontr. litt. Petiliani, vers 402;
de unico Baplismo, contr. Petilianum, vers 410).
Fortunatus assistait, en 416, au concile de Mila et signa la
lettre adressée par ce concile au Pape Innocent. (Hard. Collect.
concil., I. p. 1221).
DEL'PHINOS fut lecoadjuteur de Fortunatus, ou plus probable-
ment évêque d'un des Pagi ou Castella dépendants de Constan-
tine, comme on le voit par les Actes de la conférence de 411.
S. Augustin parle de lui dans sa lettre 89e.

HONORATUS ANTONINUS était évêque de Constantine sous le roi


Vandale Geiséric ou Genséric. C'est lui qui écrivit au martyr
Arcadius la belle lettre dont on a donné de longs extraits dans les
Noces, pp. 313-16. Gennade en fait l'éloge dans son De Viris
illustribus, c. 95 (Vid. Ruinart, Hist. de la persêcut. Vandale,
II, 4. — Patrol. lat. édit. Migne, pp. 567-70).
VICTOR occupait le siège de la métropole de Numidie vers la
fin du Ve siècle. Il fut au nombre des évoques appelés à Carthage
par le roi Iiunéric, en 484, puis exilés par ce prince. Il mourut
dans sou exil, loin de son siège, comme le montre l'annotation
prbt (probatus) jointe à son nom sur la Sfotice. C'est donc un
confesseur de la foi qui mérite notre vénération.
Constantine est encore citée comme évêché dans les trois listes
épiscopales des VIIIe et IXe siècles,'celle du Trhonos Alexandri-
nos (entra 695 et 703), celle de Beveregius, et celle de Léon le
Sage, en 883, sous les noms de K-.pGq et KwsTzv-wr/l1).

2. — AJURA ou AZURA, peut-être AUZURA. Région de Thi-


libus et Rotaria (Renier).

VICTOR paraît à la conférence de 411. En répondant à son com-


pétiteur donatiste, il affirme qu'il a une église à Rotaria, ce qui

(1) Vid. Mesnage, Afr. chrét. Append. IL p. 531-34. — Notes d'hist.


pp. 365-68.
*- 9 —

nous indique la région à'Azura. Des poteries, tuyaux de conduite


d'eau, retrouvées à Constantine portent le nom des Auzurenses.
Auzurensis paraît, en 484,-comme un des prélats
LEPORIUS
convoqués et exilés par Huilerie.
More, n° XXV. — Toul.. II et VIII. — Ce dernier attribue
Leporius à Auguras. Mtsnage qui le place ici semble avoir
raison.

-
3. AMBUR.A, ANBURAou AMPORA.
situation
On en ignore la

qui assistait à la conférence de Carthage, en 411,


DONATUS,
avait comme compétiteur donatiste.
SERVATOS Amphorensis, ce qui porte à croire qu'Ambura,
Ampora et Amphorasonl les noms divers d'une même cité, peut-
être la Bosclh amphoraria de S. Mammaire et de ses compa-
gnons entre Lambèse et Bagaï?
CRESCONIUS d'Ampora, convoqué à Carthage, en 484, fut au
nombre des évoques condamnés à l'exil par Hunéric.
-
More, XXXIII, —Toul., III.

4. — AQUiE était un nom fort répandu en Numidie. On


trouve : Aquoe noooe, Aquce ThibiUtane, Aquoe Herculis, Aquoe
Coesaris, Aquoe Flaoianoe, Aquoe Megarmelitanoe. etc., stations
thermales africaines formant souvent des centres distincts des
villes voisines auxquelles, dans plus d'un cas, elles empruntaient
leur nom. Il est donc difficile de dire exactement si c'est d'une
ville à'Aquoe tout court, comme le portent les Actes de la confé-
rence de 411, ou de quelle Aquoe était évéque le donatiste :
CRESCONIUS Aquensis, qui paraît à cette conférence et déclare
ne pas avoir chez lui de traditeur. c'est-à-dire de catholique,
comme évoque. Toutefois, par la réponse d'Aurelius, évoque
catholique de Macomades on peut croire qu'il s'agit ici d'une
Aquoe dans le voisinage plus ou moins rapproché de celte der-
nière cité. Nous avons là un prêtre, dit, en effet, Aurelius. car il
y a eu aussi un éoèque, mais il vient de mourir et on n'en a pas
encore ordonné un autre pour le remplacer. Peut-être s'agil-il ici
d'Aquoe Coesaris, à!Aquoe Megarmelitanoe ou plutôt d'Aquoe Fia-
- 10 —

biaiioe près Mascula, la moderne Khenchela, comme le P. Mes-


nage est porté à le penser. A celte station, El—IIamma.où sont
des eaux chaudes et de belles piscines, restaurées sous Septime
Sévère, par un détachement de la IIIe Légion, on a trouvé les
reslesd'une église, entr'autres un pilier avec un cep de vigne
sortant d'un calice et surmonté d'une couronne d'olivier à l'inté-
rieur de laquelle est un chrisme, avec une R de forme latine
accosté-de l'a et del'w. Au-dessus de la couronne on lit : Spes in
Deo. (Mëlang. 1893. p. 517). Mesnage, op. cit., pp. 305 et 402.
Morcel., XLV. - Toul., IV.
5. — AQLLE NOV^E. Sa situation est aussi inconnue jusqu'à
ce jour. Toulotte donne à ce siège :

FELICIANUS Aquoenooensis. donalisle. Le P. Mesnage l'attri-


bue à Aquoe noooe de Proconsulaire, parce qu'à la conférence de
411 il signe après l'évêque de Sicca,

ANASTASIUS figure sur la liste des évoques convoqués par


Hunéric, en 484. puis exilés.
Morcel., XLI. — Toul., V. — Mesnage, op. cit. p. 402.

6. — AQtLE THIBILITANIE (Hammam-Meshouline)

MARINUS est le premier évoque de cette ville qui nous soit


connu. C'était un des traditeurs mentionnés par S. Optât. Il en
fut convaincu à l'assemblée de Cirla, en 305.
PROJECTUS fut évoque de cette ville au commencement du
Ve siècle. S. Augustin le nomme lorsqu'il rapporte les miracles
opérés par les reliques du proto-martyr S. Etienne, dans son
ouvrage De la Cité de Dieu, XXII, VIII. 8. Voici ce qu'il en dit :
«Aux Eaux de Thibilis l'évêque Projectus portait les reliques du
très glorieux Martyr Etienne, dont la Memoria attirait un grand
concours de peuple. Une femme aveugle demanda à être conduite
auprès de l'évêque chargé du fardeau sacré, gage des faveurs du
ciel; elle donna des fleurs qu'elle apportait (afin qu'on les fit tou-
cher au reliquaire); quand on les lui eut rendues elle les appro-
cha de ses yeux et aussitôt elle recouvra la vue. A la stupéfac-
tion des spectateurs, elle se mit à précéder le cortège, marchant
-il -
avec assurance sur la roule sans avoir désormais besoin d'un
guide pour conduire ses pas. »
On voit par ce récit, qu'il y avait aux Eaux de Thlbllls une
Memoria avec des reliques de S. Etienne.
Aquoe ThibUitanie figure encore comme éveché au commen-
cement du VIIIe siècle; sur la liste du Thronos Alexandrinos.
- -
More, XLII. Toul., VI. Ail. Arch., f. 9, Bône, 144.
7. — ARSACAL, (El-Goulia, au S.-O. du Chetlaba) non loin
de Cirta, était un castrum fort ancien. On n'en connaît qu'un
évoque :
SERVUS Arsacarilanus mentionné le 57e parmi les prélats
convoqués à Carthage en 481, puis exilés par Hunéric.
On a retrouvé à El-Goulia des chapitaux, restes d'une église, et
quelques objets chrétiens, entr'autres des cippes anépigraphes
avec palme et colombe. Cherbonneau, qui le premier a identifié
Arsacal avec El-Goulia, signale auprès de ce lieu un rocher
appelé Kef-en-Nsara (la roche des chrétiens).
More, LUI. — Toul.. VI. — Ail. Arch. f. 17, Constantine, 111.
— Cherbonneau, R. G. II, 79; V, 246; VI, 76.
8. — AUGURUS. Probablement au S.-O. de Constantine. On
a trouvé dans les ruines de Sidi-Tahar et de Sidi-Embarek un
milliaire portant : Au{g)u{ri)tenses.
MONTANOS était, en 411, évoque catholique de l'église Aur/uri-
tance, et cela sans compétiteur donatiste, fait rare en Numidie-,
More, LX. — Toul. VIII. — AU. Arch. f. 17, Constantine,
356. — Mesnage, p. 403.

9. — AUSUCCURU ou AUSUCOURA. C'est probablement


discours, à 2 kil. au S.-E. de Nechmeya. Il y a eu là un gros
bourg romain dont les ruines font foi. On ne connaît que :
DONATUS que la Notice nomme le quinzième parmi les évoques
convoqués, puis exilés en 484.
More, LXIV. — Toul., IX.
10. — AUZUGRABA. On ignore même si ce centre appartient
à notre province. C'est seulement parce que
CRESCONIUS, son évêque, parait en 411 comme donatiste, que
- -12

M£r Toulotte le place en Numidie, centre de ce schisme.


-
More, LXV. Toul., X.

11. — BABRAou BABAR? Ville située peut-être au pays des


Babari transtagnenses dans le Hodna, région des lacs de Tobna.
La région supérieure de l'Oued-el-Arab, ou pays de Babar est
couverte de ruines parmi lesquelles celles de quelques églises
chrétiennes. Cependant, au S. de Khenchela, il y a aussi une
région, dite Babar, où on a constaté bien des ruines romaines. On
y a retrouvé aussi quelques vestiges du christianisme. Le seul
évêque connu de Babra est :
VICTORINUS, exilé par Hunéric, en 484, et désigné par la Notice
comme mort en exil, probatus.
More, LXX. — Toul., XI.

12. — BAD1AS, BADÈS ou BAD1S, dans le Sahara au S. de


l'Aurès. Msr Toulotle dit que le Ksar Romana de Badis était,
d'après les traditions berbères et arabes, un couveut de moines,
aussi bien que les autres Ksours de cette région. Peut-être,
ajoute-t-il, il y a là un souvenir des monastères fortifiés que fit
construire Justinien.
DATIVUS a Badis, présent au concile de 256, est le premier évê-
que connu de Badès. Il fut confesseur de la foi en 257 et condamné
aux mines. C'est probablement un des Datious que mentionne le
Martyrol. hier., aux V kal. Febr. et XIII kal. Mart., ainsi que
le M arty roi. rom., aux 27 janvier et 10 septembre.
PANCRATIUS, donatiste sans compétiteur catholique, assista à la
conférence de 411. Peut-être est-ce lui qui, en 393, était au con-
cile de Carbasussi parmi les Maximianiles; il est désigné sous le
nom de Pancratius a Baliana. C'est l'avis de M?r Toulotte.
Badias est citée encore comme éveché sur les listes des VIIIe
et IXe siècles.
Cf. More, LXXII. — Toul., XII. — Mesnage, p. 253.

13. — BAGAI (BAGUAI ou KSAR-BAGHAl')

Les ruines de Bagaï se voient encore sur un mamelon, entre le


lac Tarf et le pied de l'Aurès, à l'est de l'Oued-Baghaï, l'ancien
- 13 —

Abigas ; elles couvrent environ 6 hectares. On connaît le rôle


joué par le municipium Bagai dans l'histoire du donalisme. La
fameuse lutte de Donat, son évêque, contre Paul et Macaire en-
voyés de l'empereur pour meltre fin au schisme, la fin tragique
de ce prélat et autres épisodes du donalisme à Bagaï sont présents
è tous les esprits. En 394. il se réunit à' Bagaï un concile dona-
tiste de 310 évêques qui condamna Maximianus et ses partisans,
schismatiques du parti. (S. Aug. Conir. Cresc. III, 19, 22, 53,
59; IV, 4, 5, 6, 7, 8. — Conir. Gaudent. II, 7).
Plusieurs auteurs ont pensé, non sans raison, que Bagaï n'est
autre que la Vaga des Actes de S. Mammaire. (10 juin).
El Bekri, auteur arabe du XIe siècle, parle des jardins qui
ornaient les faubourgs de cette ville, alors relevée de ses ruines
et redevenue une ville importante. En effet, Sidi Okba, le grand
conquérant du VIIe siècle, avait battu, sous les murs de Bagaï,
les chrétiens berbères et romains qui se réfugièrent dans la for-
teresse, grand quadrilatère dont l'enceinte se dessine encore sur
le mamelon semé de ruines, du reste assez peu caractéristiques.
La Kahena, reine des Berbères en expulsa les Romains et la
ruina, comme Macomades et d'autres places de l'Aurès, afin
qu'Hassan ne pût pas s'y fortifier.
Bien que Bagaï ait eu au moins deux basiliques, une donatiste
et une catholique, on n'a retrouvé les ruines positives d'aucune.
La mosquée dont parlait de son temps El Bekri semble s'élever
sur l'emplacement d'une basilique, elle affecte la forme d'une
église. Peut-être même était-ce une ancienne église, car on sait
que les arabes convertirent plusieurs basiliques en mosquée après
la conquête de l'Afrique romaine. Un chapiteau, trouvé hors de
l'enceinte de la ville, porte la formule catholique Deo Gratias
opposée au cri de ralliement des donatistes Deo Laudes ; il doit
provenir d'une église catholique. On a trouvé encore dans les
ruines de Bagaï des voussoirs qui ont dû appartenir, d'après
M. Gsell, à l'arc de tète d'une abside. L'un d'eux est orné d'une
croix grecque avec l'a et l'w ; sur les autres sont sculptés des ceps
de vigne. Ces débris datent de l'époque byzantine. Plusieurs
lampes chrétiennes proviennent de Bagaï ; la plus curieuse, en
terre cuite comme les rares lampes de ces ruines, représente le
Christ vainqueur foulant aux pieds l'aspic et le basilic, symboles
du démon. Cette lampe est byzantine.
- -
14

Saint Augustin mentionne une basilique voisine de Bagaï, sur


un domaine appelé fundus calvianensis. Elle fut ensanglantée par
les donatistes qui y assommèrent un prêtre en se servant même
du bois de l'autel mis en pièces. La basilique catholique de Bagaï
fut aussi incendiée par les schismatiques et les Livres Saints jetés
par eux au feu. S. Maximien, évêque catholique de Bagaï fut
aussi cruellement tourmenté par les donatistes qui le laissèrent
pour mort. On l'honore le 3 octobre au Martyrologe !i).
Voici les évoques connus de Bagai municipium :
FÉLIX présent au concile de Carthage, en 256 (2).
DONATUS un des principaux chefs du parti donatiste, organisa-
teur descirconcellionsel de la lutte contre Paul et Macaire, envoyés
de l'empereur. Il mourut vers 348, lors de la prise de la ville par
les soldats des délégués impériaux. Les donatistes en firent un
Martyr, les catholiques affirmaient que Donat s'était jeté dans un
puits en voyant entrer les troupes à Bagaï.
MAXIMIANUS, converti du donalisme au catholicisme. Il eut
beaucoup à souffrir des donatistes et faillit périr de leurs mains
en 404. Pour le bien de la paix, et sur UD voeu du concile de Mi-
lev, en 402, il donna sa démission, mais, soit que son frère élu
à sa place eût refusé, soit qu'il mourût peu après, on retrouve le
même Maximianus en 40i et après cette date, comme évoque de
Bagaï (S. Aug. Epist. LXIX.; CLXXXV, 26, 27 ; CLXXXVI1I
7).
CASTORIUS, frère du précédent, fut au moins élu éoèque de
Bagaï, en 402. D'après la lettre que S. Augustin et S. Alype lui
écrivirent pour l'engager à accepter l'épiscopat, il semble avoir
refusé et son frère avoir conservé le siège épiscopal. (Ep. LXIX, 2).
DONATIANUS fut présent à la conférence de 411 comme dona-
tiste sans compétiteur catholique. Il semble donc que Maximia-
nus, ou Cyprianus ci-dessous, décédé depuis peu, n'eût pas été
encore remplacé.
CYPRIANUS paraît être, d'après Toulotte, le diacre dont se servit
S. Augustin pour correspondre avec S. Jérôme. La lettre que vous

(1) S. Aug., Conlr. Crescon., 3, 47. — Brade. Collât., XI 23. — Ep. 185,
n° 27.
(2) Sentent, episcop., n° 12.
— 15 —
m'avez envoyée, écrit, en effet. Augustin à Jérôme, vers 404, par
l'intermédiaire de noire frère, le diacre Cyprien. maintenant mon
collègue dans l'épiscopat, etc. Epist. LXXI, LXXI1I). Or, une
inscription trouvée à Bar/aï mentionne précisément un Cyprien
évêque de celte ville et elle paraît du Ve siècle. Cipriano epis[copo)
Bagaliensi [Corp., 2201). 11 faudrait croire alors que Cyprien
succéda à Maximien mais mourut avant 411.
Bagaï figure sur la liste du VIIIe siècle donnée par Beveregius
Castra Bagaï Xzs-.x \j.y.yx'. et sur celle de Léon le Sage, en 883,
Hxyrp.
More, LXXIII. — Toul., XIII. — AU. Arch. i. 20, Aïn-
Beïda, 68.

14, - BAIA, VAIA, BAJANA, VAJANA

Probablement Y Enchir-Settara au S. d'Announa (Thibilis).


Il est certain que la Table de Peutinger place ad lapidem Baïum
précisément sur la route de Thibilis à Gadiau/ala (Ksar-Sbehi).
FÉLIX paraît avoir été primat de Numidie lors du concile de
Carthage (348-49).
BEIANUS, évéque donatiste de Baïa, fut un des consécrateurs
de Maximien (393), que condamna le concile également donatiste
de Bagaï, en 394.
VALENTIUS, catholique, était en 402 au concile de Milev, en
411 è la conférence de Carthage, où il avait comme compétiteur
donatiste Quintasius. On retrouve Valentius en 412, au concile de
Zerla et, en 419, au concile de Carthage, il était primat de Nu-
midie.
ASCLEPIUS, Afer, éta;t évéque d'un bourg peu important sur le
territoire de Baïa, vers 460, quand il écrivit ses ouvrages fort
appréciés, dit Gennade (De Yir. ill. c. 73), contre les ariens et les
donalistes. Cependant le P. Mesnage (op. cit.) croit devoir attri-
buer Asclepius à Vaga (Béja de Tunisie). En effet, Gennade dit :
in territorio Vagensi.
Baïa ou Vaïa semble figurer sur les listes épiscopales des
VIIIe et IXe siècles.
More, LXXIV. — Toul., XIV.
— 16 —

15. — BAMACCORA. Baccaras, Baccura, Bamac.ures et Va-


macures tribus de Pline? Peut-être encore : Baccarus delà Table
entre Sigus et Siiifi?
FÉLIX présent au concile de 256. (Sent, episc. 33).
CASSIANUS, episc. plebis Vamaccorensis, en 411. D'abord prê-
tre donatiste, il fut ordonné évêque après son retour à l'union.
Aussi était-il appelé Absalon par
DONATUS, son compétiteur donatiste à la conférence.
DUUMVIRALIS, exilé par Hunéric. en 484, mourut confesseur de
la foi, Probat'us, dit la Notice.
More, LXXVII. — Toul., XV.
16. — BANZARA? On ignore même à quelle province appar-
tenait cet évêché que Toulotte n'attribue à la Numidie que parce
qu'elle fut le centre du donatisme. On n'en connaît que :
donatiste, en 411, sans compétiteur .catholique.
CRESCONIUS,

-
More, LXXIX. Toul., XVI.
17. — BARICA ou de BARICIS. C'est la ville de Bariha, dans
le ffodna, au N. de Tobna (TubunoeJ.
QuiETOS. de Baruch? en 256. [Sent, episc. 27).
PETUS, de Bauricis ou de Baricis. S. Grégoire-le Grand lui
écrivit, en 593, pour lui recommander un prêtre nomméValeria-
nus qui se rendait en Afrique pour racheter les captifs (Ep. XVI).
More, LXX.
tara, 8).
- Toul., XVII. — Ail. Arch. f. 37, El-Kan-

18.— BELESASA. Peut-être Belesadais près Tobna. On n'en


connaît qu'un évêque :
SERVUS, convoqué par Hunéric, puis exilé en 484.

-
More, LXXXV. Toul., XIX.

19. — BETAGBARA ou BETAGRABA? Cet évêché semble


situé près Lamselli et Gemelloe. C'est, du moins, entre les évêques
de ces deux sièges que signe en 411,
donatiste Betagbarensis.
JANUARIUS. évêque
More, XCII. — Toul., XX.
- -17
.

20. — BUCCONIA ou BOCCONIA? On n'a pas identifié cet


évêché. Oh n'en connaît que
DONATUS, donatiste en 411.
VITALIANOS, exilé en 484.
More, XCVI1I. — Toul., XXI.

21. — BUFFADA? Toutotte se demande si Buffada, dont on


ne connaît que
CRESCENS. exilé en 484 et mort en exil, probatus, ne serait pas
une corruption de Rusicada, dont il n'est pas fait mention en
484, ce qui est surprenant.
More, CV. -Toul. XXII.

22. — BURCA, BURZÂ, BURGUS. (Bureensis, Burgensis).


Les burgi ou tours de surveillance furent nombreux. On ignore
encore la situation exacte de Burca, Il y a El-Bord/, près de
Tolga dans le Zab occidental. Il y a aussi le Burgum speculato-
rum, près de l'oasis d'El-Kantara et, à peu de distance, le Bur-
gum Commodianum speculatoriurn, etc. [Corp., 2494-95). On ne
connaît, comme évoque de Burca, que
LEONTIUS, exilé en 484.
More, GXIII. — Toul. XXIII.

23.- G/ELIANA. Probablement Aïn-Tinn (Belfort), entre


Mastaret Mileo. Les Coelii Maximiy possédaient un domaine)1).
L'évêché de Coeliana a pu emprunter son nom à cette famille qui
du reste fut chrétienne (2Î.
On a trouvé à Aïn-Tinn la curieuse inscription de Seius Gal-
licus, avec un croissant accosté de deux croix dans un cercle.
(Corp., 8209 et 19328).
QUODVULDEUS, exilé en 484.
More, CXXII. — Toul., XXVII. — AU. Arch. f. 17, Cous-
tanline, 66. — Mesnage, op. cit. p. 259.

(1) Corp., 8209, 19328.


(2) On a découvert dans le cimetière o.strien, sur la voie Nomentane, près
Rome, l'épitaphe : l.uria Januaria C. F. Coelio Felic.issimo (Bull. arch.
crist. 1880, p. 106).
— 18 -
24, - (LESAREA ou CLESARIA. Toulotte propose, non
Msr
sans raison, d'identifier cet évôché avec Youks-les-Bains, ad
aquas Coesaris (Henchir El-Hammam). Dans les Actes de S.
Maximilien de Théveste on nomme Valesianus proepositus Coesa-
riensis. Or, Youks est à quelques kilomètres de Tébessa.
Mesnage se demande si cet évôché n'est pas le même que Vie us
Coesaris (1).
On a trouvé à Youks, un fort byzantin dans lequel sont entrées
quatre pierres ornées chacune du monogramme constantinieu
flanqué de l'a et de l'wf2'. Il y a encore à Youks plusieurs épita-
phes chrétiennes (3 . Enfin la Memoria de S. Calendio que Mon-
ceaux regarde comme antérieure à l'an 400 i4) la voici :

NOMEN MARTV
RIS CALENDIONI
S AIVTES QVI BOT
VM CONPLEBERVN
T

Nomen Marlyris Calendionis. Adjuoes qui Votura eompleoerunt.


L'inscription est gravée dans un cercle. ( Corp., 16742). Le
Martyrol.hiêr., mentionne un saint du même nom à Carihage
le XV kal. dec. et un autre à Hippone, XVII kal. dec. Si Youks
est Vicus Coesaris il faut lui attribuer :
JANUARIUS a Vico Csesaris, en 256. (Sentent, episc. 23). En
tout cas l'évêché de Coesarea eut, en 484, pour évêque
DOMNICUS mort en exil, Probatus.

-
More, CXXIV. Toul., XXVI.
406-407.
-
Mesnage, pp. 392-93 et

(1) Il faut observer qu'il y a eu de nombreux FCsaria, Gaossoria, etc.,


ce qui laisse un doute sur l'identification certaine de Goesarioe.
(2) Gsell, R. C. 189S, p. 292. — Poulie, R. C. XV, 1871-72. — De Bosre-
don, ibid., XVIII, 1876-77, p. 403. — AU. arch. f. 28, Aïn-Beida, 253.
(3; B. A. C. 1896, p. 172-73.
(4) Monceaux, Hist. liit. A fi: chrét., III, p. 1S5. — Enquête Epigi: chrét.
afr. 1907, IV, p. 52.
- -19

25. — C/ESARIANA. Probablement VHenchir-Kessaria, au


N.-O. à'Oued-Athménia. On n'en connaît que
CRESCONIUS, donaliste, accusa de cruautés à l'égard des caiho-
liques, par Novatus de Sétif. en 411.
Cet évèché est cité dans une inscription d'Arsacal (El-Gouka),
ainsi que dans le procès-verbal des perquisitions de 303. et quum
uentum fuisset ad dornum Euticii Coesarianemsis. (Gesta apud
Zenophllum).
More, CXXIV. — Toul., XXVII. — AU. Arch. f. 17, Gons-
lanline, 244.

26. — CALAMA (Guelma), l'antique Malaca punique, colonie


romaine ensuite.
Son évêchè remonte au moins à la seconde partie du IIIe siècle,
puisque nous connaissons son évêque en 303.
S. Augustin parle de la basilique catholique de Guelma que les
païens assaillirent et tentèrent d'incendier dans une émeute, en
408. (Ep. 91, 8).
Mesnage (p. 297) mentionne une église ou chapelle trouvée par
Ravoisié entre l'ancien théâtre et l'église actuelle. Elle avait
17mX 11. (Explor. II, p. 28). Ravoisié en explora une autre au
N.-E. de la ville antique, vers le milieu de la rue allant aujour-
d'hui à la gare. Cette basilique mesurait 33m50xl5 et avait
une abside (Gsell, M. A. II, p. 201). Papier a signalé les restes
d'une autre église à 150 mètres du Tribunal. (Acad. Hipp. 1893,
p. XLI). En 1910, M. Joly a fait des fouilles dans la Casbah,
l'ancienne citadelle, à 60 mètres environ au N. des thermes. Il y
a découvert une mosaïque quirformail certainement le pavage
d'une basilique ; il ne pourra reprendre ses fouilles, qu'il a dû
recouvrir, qu'après autorisation du Ministre de la Guerre, mais
déjà, par les photographies qu'il a prises, on peut juger que la
mosaïque date de la fin du IVe siècle ou tout au plus des pre-
mières années du Ve, car elle porte un beau chrisme constan-
linien avec a et u. Ceci nous ramène à l'époque de Possidius
et d'Augustin. La basilique, pillée en 408, était précisément dans
la ville haute. En outre, la mosaïque d'encadrement porte les
noms des bienfaiteurs qui contribuèrent à orner le sol de l'égli-
se : Seoer(us) subdi[aconus) cum... tesel{laoerunt) .... ...,
- -20

conserva et infantes eorurn ob desiderium animi sui iesellaverunt.


parentum tesellaolt de bono suo et suorum, etc. (R. G. 1909,
p. 298. — B. A. C. avril 1910. —de Pachlère, Ino. Mos. n» 63). Ces
fouilles nous réservent, semble-t-il, d'agréables surprises.
On a découvert à Guelma deux pierres sur lesquelles sont gra-
vées des inscriptions byzantines se rapportant l'une et l'autre à
des reliques déposées sous ou dans des autels. L'une d'elles men-
tionne môme la nappe de l'autel. 7 Sub hec sacros(an)c(i)o
belamine altaris sunt Mémorial s(an)c{t)or(um) massie candidse
s[an)c[t)i Hesidori s(an)c(t)or(um) trium puerorum s{an)c(t)i
Martini s(an)c(i)i Romani jW. Ces pierres proviennent évidem-
ment de sanctuaires chrétiens, mais on ignore quels sont ces édi-
fices.
Il y avait à Guelma une Mernoria de S. Etienne dans laquelle
on conservait des reliques du proto-martyr apportées par S. Pos-
sidius. Dans son ouvrage De cicitate Dei (XXII, 8, 12, 20) S. Au-
gustin mentionne de nombreux miracles opérés à cette Mernoria.
il y parle des fleurs qui ornaient l'autel.
Une cuve de plomb, haute de 0m60 et d'un diamètre de 0m80,
portait le mot eccles(ia). (Corp., 5494).
Sur une pierre carrée de 0m35 de côtés on lisait : 7 Hic Merno-
ria pristini altaris. (R.C. 1882. p. 48).
Un sarcophage'chrétien, reproduit par Delamare (pi. 179, 15),
est conservé au jardin public, la face principale est décorée d'un
grand calice d'où s'échappent, en vrilles, des liges de vigne ; c'est
le calice eucharistique. Il faut signaler encore avec M. de Pachtère
(Musée de Guelma), un fragment de bas-relief, appartenant peut-
être à un sarcophage; il représente le cerf au calice. Comme le
sarcophage précédent, ce fragment est probablement du IV0 ou
du Ve siècle-
Quelques lampes chrétiennes à sujets variés et quelques épita-
phes du cimetière chrétien de Calama méritent encore une men-
tion. Ainsi l'épilaphe de Petrus innocens fidelis in XPO (ChristoJ,
qui mourut à huit ans (Corp., 5492); celle d'un religieux Dei
Serous (comme le SSOIJUCT Xpii-sa de Constantine). 7 In hoc loco
Donaiianus Dei Serb[us) Serous D[ejp(ositus) in pace D(ie)

(1)Corp., 17580. — De Rossi, La GapsMa argentea, p. 32. — Bail, anlig.


de Franco, 1893, p. 238-241.
— 21 -
X k{a)l(endis) Januari[i)s ind(ictione) XI. f. (Corp., 5489);
celle
enfin où on lit ces mots : Adeodatus miserabilis corpu[s) et in
XPOfidelis (Ibid. 5488).
Une épitaphe de Calama porte la croix et le croissant néo-pu-
nique (R.C. 1882, p. 45), etc. Vid. Corp. 5488-5494.
Les lampes chrétiennes trouvées dans la région de Guelma sont
nombreuses. On en citera spécialement une belle en bronze,
conservée au musée, elle est à deux becs et ornée de croix mono-
grammatiques de chaque côté de l'orifice par où on versait
l'huile. On en a trouvé de semblables à Souk-Ahras, Timgad,
douar-Bellâa près Saint-Arnaud, etc.
On n'a pas à parler ici de la basilique civile restaurée à Guelma
sous Honorius et Théodose, ni des transformations opérées et de
l'enceinte fortifiée élevée par le patrice Solomon. Rappelons seu'
lement que le premier de ces édifices contenait un hospice pour
les étrangers, usage chrétien essentiellement, et que le patrice
Solomon et le Comte Paul placèrent la ville et ses remparts sous
la protection des saints Martyrs Clément et Vincent, comme en
témoigne l'inscription connue, gravée au-dessus d'une poterne,
et se terminant par ces mots : Defensio Martyr (um) tuet(ur) pos-
ticius ipse, Clemens et Vincentius Martir(es) custod(iunt) in(t)
roitum ipsu(m). Corp., 5352. Vid. Notes d'hist. et d'arch. p. 345.
Ces Saints Clément et Vincent sont peut-être des Saints Afri-
cains. Cf., Kal. Carth. IX kal. dec. ; Acta Satumini, 2.
S. Possidius fonda, à Calama, un monastère où il y avait une
école et une hôtellerie pour les étrangers (Voir la correspondance
d'Augustin et de Possidius).
J'ajoute, grâce à l'ouvrage récent de M. Gsell, Texte explicatif
des planches de Delamare, Leroux, 1912, pi. 180 :
N° 1. Une arcade double, qui devait être portée par des colon-
nettes. Image de deux oiseaux. Ce morceau, comme le suivant,
est certainement chrétien.
N° 2. Arcade avec l'image^d'un lion. La décoration de l'archi-
volte est presque identique à celle du n° 1. Les deux débris ont
dû faire partie du môme ensemble.
Deux faces d'un chapiteau byzantin orné d'une croix
Nos 4 et 5.
grecque. Ravoisié a reproduit le même chapiteau trouvé près la
— 22 —
basilique mentionnée ci-dessus, mais son dessin figure une croix
monogrammaiique (avec une boucle à droite), et non une croix
grecque.
N° 10. Fragment d'un pilastre chrétien : cep de vigne, mono-
gramme conslantinien avec a et w.
Ns 11 et 12. Deux autres fragments de pilastres chrétiens.
PL 182 :
N° 4 Croix latine pattée, en bronze, munie d'anneaux en haut
et en bas, 0m18. Elle devait être suspendue, peut-être au-dessus
d'un autel et quelqu'autre objet devait pendre au-dessous d'elle.
Cf. Rohault-de-Fleury, La Messe, V, p. 120.
N° 7. Chandelier en bronze trouvé près de cette croix. Cf.
Leclerc, Manuel d'archêol. chrét., II, p. 570, fig. 380, un chan-
delier analogue trouvé en Egypte. A Tébessa on a trouvé une
certaine quantité de chandeliers en terre cuite. R. C. XXIII,
p. 141.
N° 11. Fragment d'un plat, en terre cuite, probablement byzan-
tin. Buste flanqué de deux colonnes torses. Pour ces sortes de
plats, cf. Leclercq, op cit.. p. 530 et seq.
PI. 183., n° 10. Pierre ornée d'un monogramme chrétien
enfermé dans un cercle. Une autre pierre de ce geDre est repro-
duite par Delamare, comme trouvée à Guelma, è la pi. 171., n°8(1)-
Dans un autre sanctuaire, à 3 kil. N.-O. de Guelma, une Me-
nions, dont l'inscription fut envoyée au Louvre en 1899, a été
découverte par M. Lejeune. Voici le texte de celle inscription :
f j
HIC RELIQVIAE
BEATI PETRI A13OST(O)L(Ï)
ET SCÔRVM FELICIS
ET VINCENTI MARTYR
Hic reliquioe beati Pétri Aposi[o)l[i) et s[an)c{t)orum Felicis
et Vincenti Martyr[um). Cf. Gsell. B. A. C, 1899. — M. A. II,
p. 202. — Monceaux, Enquête, 1907, p. 64. — Acad. Hipp. 1896,
p. XIII. — Héron de Villefosse, Insc. et Belles-Lettres, 1896,
p. 191.

(1)Pour ces divers objets, croix, chandeliers, etc., voir aussi Grellois,
Etudes arc/i. sur Ghelma, et les Mém. Acad. de Mets, XXXIII, 1851-2.
p. 28-et p. 42, pi. V, fig. 1.
— 23 —
Les Saints Félix abondent en Afrique.
A côté de la plaque à inscription se trouvait le coffre à reliques.
Ce coffre est en marbre et de forme cylindrique. De nombreux
coffres à reliques ont élé. ainsi trouvés en Afrique. Dans notre
province on aura à en citer, à Biar-Haddada [Casiellum B...
région de Sélif) ; à Aïn-Zirara; à Henchir-Akhrib près N'gaous,
etc., etc.
Quant aux reliques et Memorice des SS. Apôlres Pierre et Paul,
ont sait qu'on en a relrouvé un grand nombre en Afrique. Dans
le diocèse seul de Const.antine on eD verra à Djaffa, Aïn-Ghorab,
El-Hassi, Henchir-Magroun, Oum-el-Adbam ou Tixter, Hen-
chir-Zirara, etc. (Cf. Notes d'hist. et d'arch. pp, 13-16).
A 3 kilomètres de Guel m a, sur la roule deMillesimo, M. Reboud
a trouvé en 1882. à la ferme Cheymol, un ancien four à potier ro-
main qui pourrait êlre le fundus Figulensis où S. Possidius, en
tournée pastorale, fut attaqué par les donatistes. Le saint évèque
se réfugia dans une ferme voisine, le fundus Olioetensis. (A. C.
1882, p. 4-9-50. — AU. Arch. f. 9, Bône, 174.
— S. Aug. Contr.
Cresc. III. 46, 50. - Possidius, Vita S. Aug., 12).
Voici les ôvêques connus de Calama :
DONATUS., qui, en 303, livra des ouvrages de médecine au lieu
des SS. Livres, ainsi qu'il le reconnut à Cirta, en 305. (S. Aug.
-
Contr. Cresc. 111,26,27, 29, 30. S. Optât, de Schism., 1,13, 14).
MEGALIUS, déjà évèque en 395, date à laquelle il sacra S. Au-
gustin. Il mourut deux ans après, en 397. (S. Aug., Epist. 38).
POSSIDIUS. ami de S. Augustin, succéda, dès 397, àMegalius.
On connaît les luttes qu'il eut a soutenir contre les païens, surtout
en 408, et contre les donatistes. A plusieurs reprises, les uns et
les autres faillirent l'assommer. Il fut un des sept mandataires
des catboliques à la conférence de 411 et survécut à S. Augustin
dont il écrivit la vie. On l'honore le 16 mai. Ses reliques sont vé-
nérées à Mirandole, en Italie, où il mourut exilé par Genséric,
donc après 437.
CRISPINUS était le compétiteur donatiste de Possidius. S. Au-
gustin lui écrivit sa lettre 66e. Il mourut avant 411.
QUODVDLDEUS appelé à C'arthage par Hunéric, fut exilé
en 484.
Calama, Kahy.\j.z, est citée dans la liste de Léon le Sage, en 883,
— 24 —

et peut-êlre aussi dans celle du Thronos, au commencement du


VIIIe siècle'ou> la fin du VIIe, Kapçy.y.co.
More. CXXV.-TouL, XXVIII.- AU. Arch. f. 9,Bône, 146.

27. — CAPSUS ou CAPSA NUMIDIyE. C'est probablement


Aïn-Guigba que Tissot a identifié avec Ad CapsumJuliani, entre
les roules de Sëtifel de Zaraï, à l'embranchement qui se dirige
ensuite sur Tobna. C'est la région où, à l'entrée du désert, Huile-
rie relégua des milliers de chrétiens en 479. Victor de Vite nous
dit que ce même roi exila les saints Martyrs Martinien. Salurien
et leurs deux germains dans le désert occupé par le roi maure dit
Capsur ou peut-être de Capsus. (I.. 2).
Le seul évêque connu de Capsus est le donatiste :
DONATIANUS sans compétiteur catholique, en 411, ce qui n'était
que trop fréquent en Numidie, à celte date.
More, CXXXIII. -- Toul., XXIX. — AU. Arch. f. 26, Bou-
Taleb, 78).

28. — CAS^E, Municipe. Serait-ce CAS.Ï: BASTAL.*;? On sait


qu'il y a, en Numidie, plusieurs localités du nom de Casoe. La
plus connue, parmi les ruines portant ce nom, est celle d'El-
Madher {Aïn-Kerma), non loin du Medracen, mais, pas plus
aux Casoe d'El-Madher qu'aux autres, on ne saurait attribuer
sûrement aucun qualificatif en permettant avec certitude l'iden-
tification. Les ruines considérables d'El-Madher ont beaucoup
souffert de la construction du village français. Des inscriptions
y parlent du président Florus qui mena la persécution sous
Dioclétien et de Julien l'Apostat appelé : Restituiori roraana-
rum religionum'A). Sur un linteau de porte avec p£, dans le
fort byzantin, on lit: Ar[g)entius diacon[us). Celte porte est
byzantine, elle ouvrait probablement sur une basilique. Le per-
sonnage est peut-êlre le même que l'évéque Argentins de La-
miggiga (Pasteur), de la fin du VIe siècle. Lamiggiga était peu
éloignée de Casoe ni le diacre Argeniius a pu en devenir évéque(2).

(1) Corp., 4322-4326fet Ruines Romaines au N. de VAuras, n° 130.


(2) Monuments antiques de l'Algérie, II, p. 388. — Mélanges de Rome,
1890, Audellenl et Letaille. — 1893-94, Gsell et Graillot.
— 25 —
Attribuons-lui l'évéque :
BENENATUS, donatiste sans compétiteur en 411, car la présence
d'an diacre, alors ministre ordinaire de l'évéque, permet de croire
à un évêché en ce lieu, d'autre part les autres Casoe paraissent à
peu près identifiées, ce qui permet de supposer qu'El-Madher
serait Casoe Basialoe.
More, CXLUI. — Toul. XXX. — Atl. Arch. f. 27, Batna,
141.

29. — CAS^E CALANTE. Au sud de la Numidie, d'après la


Notice. Un des bourgs de Tacarata, dans le territoire duquel les
donatistes se plaignaient que les catholiques eussent érigé quatre
évêchés : Casoe Calanoe, Lega, Ressiana et Tacarata. Ces évêchés
se trouvaient au S. de l'Aurès entre Theoeste et Thabuda. Casoe
Calanoe eut comme évoques connus :
FortruNATUS, évêque catholique de Casoe Calanoe, présent à
Cartilage en 411.
OPTANTIUS, qui fut convoqué et exilé par Hunéric en 484.
More, CXLIV. — Toul., XXXI.

30. — CAS.E FABENSES ou FAVENSES. Peut-être est-ce


Ksar-Tekouk, entre Girta et Thibilis, où on a cru retrouver le
Castellum Fabatianum, mais c'est encore fort douteux. Il n'est
même pas certain que cet évêché fût en Numidie. On ne connaît
que :

SERVANDUS, donatiste
sans compétiteur catholique en 411.
More, GXXXIX. -Toul., XXXII.

31. — CAS^E MEDIANE. Les uns veulent voir Casoe Me-


dianoe dans les ruines de Msdjana ou Med/enat, près des mines
de YOuenzaW, d'autres la croient dans le S. à Ad Médias (Tad-
derf), entre Badès et Besseriani (Ad Majores) (2).
JANUARIUS avait contre lui en 411, le donatiste :
yËMiLiANUS, ep. cas. Med.

(1) Vid. Mesnage, op. cit., pp. 328 et 408. — AU. Arch., t. 19, Thala,
175-76.
(2) Toul., Numid., p. 88.
VILLATICUS, exilé en 484, fut un des quatre évoques catholi-
ques qui présentèrent à Hunéric, au nom de leurs collègues, la
profession de foi que Victor, évêque de Vile, nous a conservée
dans son 3e livre de la Persécution vandale.
More, CXLII. — Toul., XXXIII.
32. — CAS.-E NIGRYE. Probablement dans l'oasis de ATé-
grine, à Nêgrine même. L'oasis se compose de deux groupes de
ruines, situés à 5 kilomètres l'un de l'autre. Celui du S., Besse-
riani, l'ancien Ad Majores doit être l'éveché de Nigroe Majores
etle groupe du N. Nigroe minores ou Casoe Nigroe. On y a retrouvé
quelques pierres ornées du chrisme. Une inscription trouvée à
Henchir-Touta, sur l'Oued-Tilidjen, au N. de Négrine, fait pré-
cisément mention de cetévêché (B. A. C, 1908, p. CCXLVIII).
DONATUS des Cases Noires fut un des coryphées du schisme
donatiste. Cependant il semble avéré que le parti reçut son nom
de donatisme, pars Donati, moins encore de ce Donat que de
Donat dit le Grand, successeur de Majorin comme évêque intrus
de Carlhage. Donat des Cases Noires était évêque dès 311 au
moins. (Vid. S. Àug. passim).
JANUARIUS était primat des schismatiques en 411.

FÉLIX fut convoqué à Carlhage par Hunéric. puis exilé en 484.


Ce diocèse est encore mentionné au VIIIe siècle, dans la liste
du Thronos Alex.
-
More, CXL. — Toul., XXXIV. Corp... pp. 276, 953.
33. — GkSJE SILVANJE. Peut-être non loin de Verecunda.
(région entre Lambèse et Sétif).
donatiste, présent à Carlhage en 411.
BENENATUS.
More, CXLI. — Toul., XXXV.
34. — CASTELLUM Numidioe. Le même doute existe pour
les Castellum, comme pour les Casoe et pour les mêmes causes.
On propose, avec quelque fondement, Castal à l'E. de Tébessa.
Il y a là des ruines romaines importantes.
exilé en 484.
HONORATUS,
More, CXLVII. — Toul., XXXVI.
56.
- Ail. Arch. f. 29, Thala,
- 27--
35. - CASTELLUM SINITI ou SIMITHU. Non loia de'
Fussala. d'une part et de Simithu (Ghemtou), près la frontière
de la Proconsulaire. S. Augustin s'y rendit et y parla souvent.
Dans son ouvrage De civilate Dei (XXII, 8, 12), il nous apprend
qu'il y avait là une célèbre Memoria de Saint-Etienne.
MAXIMINUS, évoque donalisle, en 392, eut avec S. Augustin,
alors simple prêtre, une conférence dogmatique. La lettre 105e de
l'évêque d'Hippone nous apprend que Maximinus se convertit.
Il paraît être mort avant 411, bien qu'Augustin raconte de lui,
vers 420, un fait paraissant du reste ancien. Toujours est-il qu'à
la conférence de Carthage il n'est mentionné aucun compétiteur
catholique contre :
CRESCONIUS, donatiste.
LUCILLUS paraît avoir été évêque Castelli Sinitensis après 411
et au moins jusqu'en 427, car, en 426, S. Augustin parle de lui
dans sa Cité de Dieu qu'il achevait alors (XXII, 8, 12). C'est lui
qui fut guéri d'une fistule en portant le reliquaire de S. Etienne.
STEPHANUS fut exilé en 484.
La liste de 883, édition Migne, mentionne un Castellum par-
mi les évêchés du IXe siècle, en Numidie.
More, CLII. —Toul., XXXVII.

36. — CASTELLUM TITUL1. Deux inscriptions parlent


d'une source de Titulus et d'un aqueduc en conduisant les eaux
à Lambèse. (Corp., 261-66). Ce lieu de Titulus, situé au S.-O.
de la ville de Lambaasis, est peut-être l'évêché dit Castellum
Tituli {Aïn-bou-Benana ou Aïn-Nemeur alias Aïn-Merdja). On a
trouvé près cette dernière des ruines assez importantes.
Cf. Ail. Arch. f. 27, Batna, 228-29.
On ne connaît comme évêque de Tituli que :
VICTORINUS de Castellu Titulianu, exilé en 484.
More, CLIV. - Toul, XXXVIII.
37. — CASTRA GALB.E. v Plusieurs villes d'Afrique ont
reçu leur nom du camp d'un général romain. Torrentius croit
que celle-ci reçut le sien du proconsul Galba qui devint plus tard.
-28 -
errîpereur(i). Galba tint, en effet, le gouvernement de l'Afrique
pendant deux ans et, au témoignage de Suélone, il administra
avec beaucoup de sévérité et de justice, en sorte que cette ville
aurait pu être fon léa ou restaurée pour perpétuer sa mémoi-
re. ))(2)
Le nom de Ksar-Galaba est la traduction arabe de Castra
Galboe. Ces ruines se voient au N. d'Aïn-Yagout.
MM. Gsell et Graillot ont identifié Ksar-Galaba, avec Gibba,
à cause des deux inscriptions du Corpus nos 4363 4364, qui par-
lent des Gibbensesfi). 11 faut observer que ces inscriptions pro-
viennent de VReachie-Dibba dont le nom rappelle Gibba et qui
est â 8 kil. à l'E.-S.-E. de Ksar-Galaba. Il semble donc'qu'il faille
plutôt chercher Gibba à Henclnv-Dibba et Castra Galboe à
Ksar-Galaba.
Il est difficile d'admettre l'opinion de Msr Toulotte qui voudrait
que Galba fut devenu Gibba, car les inscriptions précitées datent
de Septime Sévère, 193-211.
Lucius a Castro Galboe est le seul évèque connu de ce lieu.
Il était au concile de 256 (Sent. épis.). S. Aug. en parle (Contr.
donat,, VI, 14).
More, CLV. — Toul., XXXIX.
38. — CATAQUÀS. Toulotte le placerait volontiers à VAd
Aquas de l'Itinéraire, à 5 milles de Simithu et 75 d'Hippone.
Ce sont les eaux thermales dites Hammam des Ouled-Ali. Bien
que quelques objections géographiques laissent un doute, il faut
observer que les signatures ou citations de deux évoques de Cata-
quas, en 411 et 484 sont rapprochées de celles de Cast. Siiiiti qui
est dans cette région. Les deux évèchés semblent donc avoir été
voisins.
PAULUS, contemporain de S. Augustin, qui lui reprocha ses
prodigalités et ses dettes envers le fisc. [Ep. 85, 96, 97). Il mourut
eu 407 ou 408, car celte année 408

BONIFACIUS était sur le siège de Calaquas W. Il eut de fréquen -

(1) Suet. In Galba, 7, i.


(2) Toul. Numidie, n° 39.
(3) Ruines romaines au N. de l'Auras, pp. 73, 74 et 84, dans les Mélanges,
1893.
(4)Paul et Bonifaoe furent tous deux moines à Hippone, sous S. Au-
gustin.
- 29
-
tes relations avec l'évêque d'Hippone (Ep. 96, 97), et assista à là
conférence de 411 où il eut pour compétiteur
SPERATUS, donatisle avéré.
PASCENTIUS fut exilé en 484.
More, GLIX. — Toul., XL.

39. — CEDIAS [Oam-Kif an S.-E. de Khenchela =


Mascula).
Cedias était un municipe. Cf. Corp., pp. 256, 950,1675, nos 10728,
17655.
Les traces du christianisme sont nombreuses et curieuses à
Oum-Kif. En 1887 on y a trouvé deux colonnes avec le mono
.
gramme constantinien et une pierre avec l'acclamation donatiste
Deo Laudes (1). En 1889 on a découvert une belle pierre ornée de
symboles chrétiens : un calice avec deux cerfs et un oiseau (2).
En 1908, le commandant Bigeard a retrouvé la basilique à trois
nefs d'où doivent provenir ces pierres. Dans cette basilique il y
avait de nombreux sarcophages contenant chacun plusieurs
corps. Sur une pierre recouvrant un sarcophage, on lisait la dé-
dicace d'une église ou chapelle de Saints, par l'évêque Secuadus,
que M. Monceaux croit être donatiste. Enfin, on a retrouvé à
Cedias des catacombes avec loculi dans le genre de celles du
Djaaffa(3).
Voici la curieuse inscription ci-dessus mentionnée :
(H)cec facilis palet aida Sanctis
(In) grediens fabrefactum parois
(O)pibus videbi(s) opus, piam pater
(Se)cujidus operam naoaoit, si qui(s)
(Fa)ctu facile putarit (si) polis est (pour polest) meli(us) faxitl
Voici les évoques connus de Cedias :
SECUNDINUS présent au concile de 256, puis mort martyr, à
Gonstantine. avec l'évêque Agapius, en 259. (Sent, episc. 11. —
Acta SS. Jacobi et Mariani).

(1) Corp., 2223. — B. A. C. 1887, p. 80.


(2) Acad. liipp. 1839, p. 18.
(3) R. C. 1907, pp. 1-20. — B. A. G. 1907, p. CXXXXVI. — Notes d'hist. et
d'arch., p. 29. — Revue Philol. 1909, p. 129.
30
— —
SORTIS, donatiste sans compétiteur catholique, en 411.
SECUNDUS sus-mentionné.
Ajoutons qu'une inscription de Sefel-el-Delàa, assez éloignée
de Cedias, mentionne des chrétiens de cette dernière ville comme
ayant participé-à l'érection d'une basilique ou chapelle : In[no-
mine) PaCri(s) Domine Dei qui est Sermonis Donatus et Navigius
/ecerunt Cedienses peckatores. (Corp. 10727).
Cf. More, CLXIII.
ria, 43 et supplément.
-
To.ul., XLI. -
Ail. Ardu, f. 39, Che-

40. — CELERINA. C'est peut-être Guebeur-bou-Aoun, dans


la région de Bône. On y a découvert, en 1866, une villa et des
statues de Celerini. Cette famille a pu se convertir et fonder un
évèché dans son proedium. On ne connaît que :
DONATUS: parmi les donatistes, en 411, sans compétiteur catho-
lique.
More, CLXV. -Toul., XLII. — Ail. Ardu f. 9, Bône, 193.

41. — CEMERINIANA. Cet évêché était situé dans la région


de Cirta, comme le montre la réponse de S. Fortunat, évêque de
Constantine, en 411, à l'évoque donatiste de Cemeriniana, Celui-
ci :
MONTANUS sedisait sans compétiteur catholique, alors Fortunat
répondit : « Nous avons là une église et le prêtre Terentius. » Ce
dernier était peut-être du clergé de Constantine,
Certains ont voulu lire Numiturianus et voir notre évêché, soit
à Zitounet-el- Bidi(^\ soit à la Médita el-Khenaza&), soit plus au
sud du côté d'Aïn-Tinn(3).
Cf. More, CLXIX. -
Toul., XLIII.

CENTENARIA probablement Ad Centenarium. Hen-


42. —
dùr-el-Harmel pour Gsell, HenchirClieddi pour.Tissot, loujours
dans la région entre Zaraï et Diana. Vid. Tissot, Géog. II,
p. 485. — AU. Ardu, î. Bou-Taleb, n° 150 et f. Balna, n° 93.

(1) Poulie, R. C. XXV, 18SS-39, p. 417. — Ail. Arch., f. S, Phiiippeville


n» 136.
(2) Jaoquot, R. C. XXVII, 1892, p. 184. — AU Arch., ibid. n° 135.
(3) Tissot, Géograph. II, p. 406. —Mercier, B. A. C. 1885, p. 564.
- - 31

CRESCONIUS, en 411.
FLORENTIUS exilé en 484.
M. Gsell signale, à Henchir Harrael, les restes d'une basili-
que!1).
More, CLXXII. — Toul., XL1V.
43. — CENTURIE. (Aïn-Hadjar-Allah) serait pour Tissot
ad centenarium II, régiou de Tigisi. Toussaint le place à l'E. à
Fedj-Derlassée).
QUODVULDEUS était, en 402, au concile de Milev et, en 411, à
Cartbage. Son compétiteur donatiste était un
CRESCONIUS.
JANUARIUS fut
exilé en 484.
More, CLXXIII. — Toul. XLV.

44. — CENTURIONES. Probablement (El-Kentour), près


Condé-Smendou. {AU. Arch., f. 8, Philippeville, p. 227).
NABOR, un des trois qui seuls ne furent pas accusés, en 305, à
Cirta, d'avoir livré les SS. Livres et les objets sacrés, en 303,
pendant la persécution de Dioclétien.
JANUARIUS, donatiste en 411.
et mort en exil, probatus.
FIRMIANUS, exilé en 484
More, GLXXIV. — Toul., XLVi.
45. — GERAMUSSA. On a voulu identifier cet éveché avec
Guera.mmov.ssa, au N.-O. de Collo. Gsell élève justement un
doute è ce sujet à cause de l'éloignement de Mila(3). En effet,
l'évêque donatiste de Milev dit en 411 : « Ceramussase trouve dans
mon diocèse de Milev. » Toutefois les deux diocèses étant voisins,
l'évêque de Mila pouvait parler ainsi s'il voulait accaparer le
siège de son voisin. Or, celui-ci
SEVERIANUS, présent à Carlhage, affirma que tout son peuple
était catholique et répéta à trois reprises que le donatiste Àdeodat

(1) Recherchas archéol., p. 123.


(2) Tissot, Géogr. II, pp. 419, 830. — AU. Arch., f. 18, Souk-Akras, 170
et 180.
(3) AU. Arch., I. 1, Cap Bougaroun, 5.
— 32 —
mentait. Comme pour lui opposer un défi, il signa : Severianus
Ceramunensis, in plèbe Milevitana.
-
More, CLXXV. Toul., XLVII.
46. — CU1CUL (Djemila) était une des cinq colonies dont
Cirta était la tête.
Corp., pp. 708, 868, 979, 1797, nos 8318, 8319, 8322, 8326,
8329, 20144. — AU. Arch. f. 16, Sélif, 233. — R. G. XLI p. 244,
Les ruines de Djemila sont remarquables à l'instar de celles
de Timgad, Lambèse, Khemissa et autres, mais elles sont plus
riches en monuments païens, qu'en monuments chrétiens. Ce-
pendant celte colonie romaine connut l'Evangile, elle avait un
évêque dès 256 et probablement avant, car il n'est pas men-
tionné dans les Sententioe comme premier évêque du lieu, il dit
simplement qu'il est nouvellement promu à l'épiscopat.
A l'extrémité S.-E. de la ville antique Ravoisié a fouillé, il y a
72 ans, une basilique déjà très ruinée. Elle avait 26m80 X16 mè-
tres. On en distingue à peine quelques maigres vestiges. Elle est
rectangulaire, à trois nefs, le choeur surélevé et entouré d'une
clôture; elle n'avait pas d'abside mais elle était flanquée au S. et
au S.-O. de plusieurs bâtiments, peut-être un monastère (Lenoir,
Archit. monast., I, p. 245-7). Les cendres elles charbons trouvés
en abondance dans les décombres atteslent qu'elle a été détruite
par le feu. Gsell la croit du IVe siècle'1).
« Une belle mosaïque couvrait le sol des bas-côtés et de la nef,
en avant du choeur; il n'en reste plus que quelques cubes. Des
motifs ornementaux enfermaient des médaillons que remplis-
saient des animaux divers, entr'autres une colombe tenant dans
son bec un rameau d'olivier. Cinq de ces médaillons étaient
occupés par des inscriptions nommant des personnages qui, à la
suite de voeux, se cotisèrent pour faire exécuter ce pavement (-) ».
On a recueilli, à Djemila ou Cuicul, des fragments sculptés
ayant appartenu au rebord plat d'une grande vasque de marbre;
on y voit Daniel entre les lions, deux scènes du déluge et un pas-
teur gardant son troupeau.

(1) M. A., II, 116, note.


(2) Gsell, op. cit., II, p. 196. Corp., 8344-48. Les personnages sont qua-

lifiés de flamen scwcrdotalis, coe Iribuno, cas principe... Cf. De Rossi, Bull.
1878, p. 31-36. — Pallu de Lessert, Bull, des anliq. afr., II, 1884. p. 333 et seq.
-r 33 —

Enfin on a découvert, dans les ruines de Cuicul, deux chapi-


teaux chrétiens et quelques lampes chrétiennes. Un de ces cha-
piteaux porte l'inscription : Natale Domni Civu{... pr)idi{e)
kal[endas) [oc)tobres. Il faut restituer avec Gsell : Ciru(lli) ou
Ciru(aci) pour Cjjrilli ou Cyriaci, ou même un CÀruloe inconnu,
ajoute Monceaux, mais en aucun cas on ne peut admettre la ver-
sion de Rossi qui a voulu voir là une dédicace au fameux évêque
arien Cirula, persécuteur des catholiques au Ve siècle. Natale
est l'anniversaire d'un Saint ou d'un Martyr. (Cf. Gsell. Op. cit.
p. 197, note. — Enquête... de Monceaux, n° 299. — R. C. 1878'
p. 393. — Delamare, Rev. Archéol. VI, 1849, pp. 195-97 ; Explo-
rai., pi. 105, etc.).
Voici les évêques connus de Cuicul :
PODENTIANUS, présent au concile de 256, nouvellement promu
à l'épiscopat. (Sent. Episc. 71).
ELPIDEPHORUS, présent au concile de Carthage, en 348.
CRESCONIUS, présent à la conférence de 411.
VICTOR, exilé en 484.
GRESCENS, présent au concile de Conslantinople de 553, où il
souscrit : Crescent, par la grâce de Dieu, évêque de la sainte
Eglise catholique de Cuicul, de la province de Numidie. Ce concile
est le 5e oecuménique.
Hard, III, p. 204,
Une pierre porte la dédicace d'une basilica vestiaria, à Cuicul,
sous Valentinien et Valens. (B. A. C. 1887, p. 311).
-
More, CXC1V. Toul. XLVIII. — Ail. Arch. f. 16, Sétif, 233.
47. — CULLU ou Coloniii Minerva Chullu (Collo)
Une des colonies cirthéennes, sous Trajan ; elle était oppidum
à l'époque de Pline, qui nous parle de ses pourpres célèbres et
nous dit qu'elle était alors, après Cirta, la seconde ville de Nu-
midie. Ce célèbre comptoir phénicien est appelé -KcXXûikr ij;qyxG
par Ptolémée, en opposition avec KoXXéd/s [J.'-v-poo. probablement le
Culluciianis, près le Cap de Fer. à l'ouest.
Cf. Corp., 7069, pp. 700, 979, 1883, n°* 6710, 6711, 7095, etc.
— Pline, H. N., V, 21. — Ail. Arch.,1 8, Philippeville, 29 et f. 2,
Herbillon, 2.
A 1,500 mètres environ au N.O. de Collo, à peu près au point
marqué par lenr 105 sur la carte d'Etat-Major, fut découvert,
en" 1856, un magnifique sarcophage en marbre blanc qui parait
être le plus ancien sarcophage chrétien de Numidie. On y voyait
sculptées diverses scènes . Jonas rejeté par le monstre marin,
puis couché à l'ombre de la plante biblique; le Bon Pasteur et
l'Eglise ; le miracle de Cana; Daniel enlre les lions. Le Bon Pas-
teur est reproduit deux fois ; chaque scène est encadrée de pal-
miers de style égyptien. Ce précieux monument chrétien a mal-
' heureusement disparu ; il mesurait 2m10xOm46 et 0m45 de pro-

fondeur W.
En 1907, M. l'abbé François, alors curé de Collo, a fait des
fouilles sur un monticule voisin du point où fut jadis trouvé ce
sarcophage, il y a découvert les fondements d'un édifice en forme
de parallélogramme mesurant 2im X 12 mètres, avec narthex et
abside, colonnes et chapiteaux. Peut-être est-ce une chapelle
chrétienne, on ne peut rien affirmer de positif, les chapiteaux
sont corinthiens et aucun signe certain de christianisme n'a été
relevé dans ces fouilles. (R. C 1908, pp. 23-27).
En 1911 et 1912, quelques lampes chrétiennes furent trouvées
au cours de travaux exécutés dans la presqu'île du vieux Collo,
où l'on a aussi trouvé des objets romains et des monnaies ro-
maines.
Au sud de Cullucitanis cité plus haut (Sidi-bou-Mérouane),
Filfila, se trouve une pointe où sont des ruines que les Arabes
appellent : Les ruines saintes. 11 y a peut-être eu là un petit
centre chrétien et une chapelle ou Memoria.
Voici les évêques connus de Collo :
VICTOR, episc. Cullitanus, en 411, avait pour compétiteur
FinENTius, donatiste. episc. civitatis supradicioe.
QUODVOLDEUS, exilé en 484. (Ullitanus probablement pour
{C)ullitanus).
More, CXCVI. Toul., XLIX.-

1) B. C, II, pi. 10. — Notns dldst. et d'archéol., pp. 124-127.


— 35 —.. "

48. — DIANA (Henchir-Zana). Appelée Diana Veteranorum


parce qu'elle avait été fondée par des vétérans,- ellefut-érigée en
Municipe sous Trajan et conserve de manifiques ruines franche-
ment romaines de la bonne époque.
La seule église retrouvée à Diana est byzantine, elle fut cons-
truite sur le forum même, et on utilisa des débris de monuments
anciens pour l'édifier. Cette église avait trois nefs et mesurait
33m X 17 m 10. On a retrouvé la pierre qui servait de soubasse-
ment à l'autel, c'est une pierre à moulures ayant servi à un autre
monument; elle tient presque toute la largeur de la nef princi-
pale; on en a décoré le centre par une grande croix grecque d'où
pend un poisson, symbole du Christ. Cette ville, très romaine,
paraît avoir été moins accessible au christianisme que les autres
centres plus berbères de l'Aurès. Toutefois, on y a rencontre çà
et là quelques fragments qui ont pu appartenir à des édifices
chrétiens d'une époque antérieure à l'époque byzantine (1). Diana
avait, du reste, un évéque en 411, et probablement au IVe siècle,
si ce n'est dès le IIIe. En effet, la 34e lettre de S. Cyprien parle
d'un certain Gaio Didensi, Dianensi (selon un mscr.), ce qui
permet de penser à notre municipe.
[AU. Arch. f. 27, Batna, 62. — Mélanges, 1894, p. 542. —
M. A. II, p. 339. — Tissot, Gêogr. 11, p. 485. — Diehl, Explo-
rations, 1892-93, p. 18).
Un grand fort et un fortin montrent l'importance qu'avait
encore Zana ou Diana sous les Byzantins. Au VIIe siècle, lors de
l'expédition de Sidi-Okba, elle était, au dire d'auteurs arabes, la
cité la plus grande et la plus forte de toute la contrée. Elle avait
un prince, dit Moula-Ahmed, chef des chefs des chrétiens du
pays du, Zab, pays qui comptait 360 bourgades ayant chacune
son émir. Elle ne fut détruite qu'en 935, par le gouverneur du
Zab, pour rébellion envers la dynastie Falimite.
Cf. Ragot, R. C. XVI, 1873-74, p. 226-27.
On ne connaît comme évêques de Diana que :
GAIUS dianensis au milieu du IIIe siècle, encore reste-t-il un
doute pour le siège de ce Gaius, puisqu'un mscr. porte Dianensi
et un autre Didensi.

(1) Par exemple : des bases attiques à socle élevé. Cf. Gsell et Graillot,
Mélanges, 1894.
— 36 —

Cf. Dida et Vazari Didda, en Tunisie. Mesnage, op. cit.


pp. 394 et 193 puis 234
FIDENTIUS Dianensis, donatiste à la conférence de 411.
More, CC. — Toul., L.
49. — FATA ? On n'a pu encore l'identifier et on ne connaît
que :

HONORATUS,exilé par Hunéric en 484.


More. CCXVI1. —Toul. LU.

50. — FESSEI ? Comme le précédent.


ADEODATUS, aussi exilé en 484 et mort en exil, probaius.
More, CCXXII. — Toul., LUI.

51. — FORMA I. Deux évéchés ont porté ce nom. Il semble


bien que l'un des deux, celui dont parle S. Optât, fut voisin
à'Idicra (Aziz-benTellis), entre Mila et Cuicul. A ce Forma
appartiennent :
URBANUS, le donatiste dont le saint évêque de Mila rapporte
les violences contre les catholiques sous Julien l'Apostat. C'est
l'auteur de la secte des Urbanistes. (Optât. De schism. II, 14-19).
JUSTUS, donatiste en 411, où Martilias d'Idicra signa pour lui.
PONTICAKUS, exilé en 484 et mort en exil, probaius.
More, CCXXX. — Toul., LIV.

52. — FORMA IL Evêché certainement différent du précédent.


On n'en connaît que :
MESSOR qui. exilé en 484, rentra plus tard dans son Eglise.
En 525 il était primai de Numidieet seule son extrême vieillesse
l'empêcha de se rendre au concile de Carthage convoqué alors
par Boniface. 11 écrivit à cette occasion une loDgue et importante
lettre au primat d'Afrique. (Hard. Collect. conc. Il, p. 1072).
More, CCXXXI. — Toul., LV.
Kherbet-Fraïm étant un nom à forme de duel, certains ont
cru pouvoir rapprocher cette localité, dont les ruines importantes
sont elles-mêmes entourées de plusieurs centres antiques, des
deux évéchés du nom de Forma, Mais on a vu qu'un de ces évô-
- 37 -
chés doit être placé près d'Idicra. En outre, Poulie place Gemelloe
à Kherbet-Fraïm, comme on le verra. (Cf. Y AU. Arch., f. 26,
Bou-Taleb, 51). Mais l'avis de M. Poulie lui-même est fort dis-
cutable.

53. — FUSSALA était un bourg sur les confins du territoire


d'Hippone non loin du Castellum Simithu. S. Augustin nous
raconte, dans sa lellre 209, comment le peuple de Fussala revint
à l'unité après mille difficultés, les prêtres qu'il y avait envoyés
ayant été dépouillés, battus, estropiés, aveuglés, certains même
tués. Il ajoute que Fussala étant éloigné d'Hippone de 40 milles,
il ne pouvait l'administrer à son gré et y fit ordonner un évêque.
C'est à Zubedi, sur le territoire de Fussala. que l'évêque d'Hip-
pone et celui du Cast. Siniti dédièrent un sanctuaire où fut dé-
posée de la Terre Sainte du tombeau du Christ. Augustin rap-
porte à ce sujet laguérison d'un paralytique dans cette chapelle.
Ceci rappelle la terre promise, où naquit le Christ, mentionnée
dans l'inscription de Tixter. (Notes d'hist., p. 119).
A cause de ce fundus Zubedi, on a voulu voir Fussala à Hen-
chiv-Zebda, mais la ressemblance des noms ne suffit pas. L'Hen-
chir-Zebda doit avoir appartenu # Guelma ; le fundus du tribun
Hesperius était près de Fussala et de Castellum Siniti qui tous
deux se trouvaient vers la frontière tunisienne actuelle, pas très
loin de Chemtou.
On connaît comme évoques de Fussala :
ANTONIUS, qui en fut le premier évêque ; il assista, en 416, au
concile de Mila ; plus tard on le priva de sa juridiction et Augus-
tin administra le diocèse avec celui d'Hippone dont Fussala avait
été détaché. (Epist., CC1X et CCXXIV).
MELIOR, exilé par Hunéric, en 484.
Au commencement du VIIIe siècle, la liste du Tkronos men-
tionne encore Fussala comme évêché de Numidie.
More, CCXXVII. — Toul.,LVI. — Ail. Arch. f. 9, Bône,
n° 179.

54. — GADIADFALA. C'est Ksar-Sbehi, entre Sigus et


Tifech (Tipasa de Numidie). On y a découvert les ruines d'une
église à trois nefs de 25 m X 12m. La nef était séparée des bas-
— 38 -
côtés par deux rangées de piliers carrés, que surmontaient des
coussinets impostes en forme de Ironc de pyramide renversé.
Sur l'un de ces coussinets est gravé un monogramme constanli-
nien avec l'a et l'w. 11 y a une abside et il a dû y avoir deux sa-
cristies.
Une curieuse inscription chrétienne, en forme d'autel aux
Dieux mânes, monument antérieur à la paix de l'Eglise, où la
foi ne s'affirme pas sous une formule claire, est à rapprocher
d'une semblable épitaphe de Tébessa. {Corp.. 16589). La voici
d'après M«* Toulotte, Numidie, p. 136. — Corp., 4807.
Memorioe Corinthiadi Theodorce Chiniti filiorurn dulcissi-
mor(um) Fidelis et Thallusa parentes.
SALVIANUS. présent au concile de 256. Il est parfois appelé
Martyr sous le nom de Salvius, fréquent aux martyrologes afri-
cains.
AUGENTIUS. exilé en 484 et mort en exil, probatus.
-
More, CCXLIV. Toul., LVJI. — Ail. Ardu, f. 18, Souk-
Ahras, 159. — M. A. II, p. 217. — R. C. 1898, p. 267-70.
Une inscription byzantine, précédée de la croix avec 'J- et OJ men-
tionne l'érection, à Gadiaufala, d'une forteresse sous le second
gouvernement du pafrice Solomon. M. Gsell observe qu'une
seconde croix monogrammatique terminant l'inscription dédica-
toire, on ne saurait lire à la fin B(v.r) G(um), comme avait lu
Wilmanns. (R. C. ut supra).
GADIAUFALA est désignée dans les msscr. par Gazaufala.

55. — GARBA. Probablement Aïn-Garb, pas loin d'Idicra,


aux sources de l'Oued Gareb. Gsell le place un peu plus haut,
sur l'Oued ben Chareb. AU. Arch. f. 17, Conslantine, 219, 24 et
44).
VICTOR, présent à Cirta en 305. Plus tard envoyé à Rome par
les donatistes. (S. Optât, II, 4).
FÉLIX, donatiste en 411.
catholique, exilé en 484.
FÉLIX,

-
More, CCXXXIX. Toul., LVIII,
- -âô

.
- GAUDIABA?
56.
VICTOR,exilé en 484.
More, GGXLII. - Toul., LIX.

57. — GAURIANA, probablement un des deux HenchirGou-


rai du département de Gonstantine.
Cf. AU. Arch., f. 27, Batna, 304; f. 29, Thala, 105. Cette der-
nière localité semble plutôt représenter Gauriana.
JANUARIUS, exilé en 484 et mort en exil, probatus.
More, CCXL1II. — Toul., LX.

58. — GAZABIANA? Mesnage et Morcelli fondent cet évêché


avec Gaudiaba ci-dessus. Toulotte en fait un évêché distinct.
SATURNINUS, donatiste en 411.
More, CCXLII. - Toul., LXI. — Mesnage, p. 414.

59. — GEMELM3 (Mlili) sur l'Oued Djedi, dans le Zab occi-


dental, à 28 kilomètres de Biskra, d'après Ragot et TissotW.
Dans un voyage avec l'abbé Delapard, le R. P. Delattre y a
trouvé un chapiteau orné d'un symbole chrétien (2). C'est le Limes
Gemellensis de la Notice des Dignités de l'Empire et il semble
plus rationnel de lui attribuer les évoques Gemellenses plutôt qu'à
l'autre Gemellce de Numidie placée par Poulie à Kerbet-Fraïm et
par Gsell, avec hésitation, à Biar Oulad-Atman (3), ou même qu'à
Sidi-Aïch, la Gemellce de Byzacène (4).
\] Itinéraire d'Antonin place une Gemellce entre Lambèse et
Sétif. C'est peut-être de celle-ci que proviennent les tuyaux en
poteries trouvés à Constantine et portant: Auzurenses, Gemel-
lenses, Milevitani, Tiditani, Uzelitani. {Corp., 20,476).
LITTEUS, en 256 (Sent, episc.j.
donatiste sans compétiteur catholique, en 411.
BORCATON,
More, CCXLVI. —Toul., LXII.
(1) Gcograph., II, pp. 523-25.
(2) R. C. XXV, 1888, p. 263.
(3) R. G. XArI, p. 422. — R. A., p. 208, n» 81. — AU. Arch., t. 16, Sétif,
460, 468, 469.
(4) Mesnage, pp. 23, 250, 336.
-~ 40 —
60.
— GERMANIA. Ad Germani, Ksar-Gerbania, plutôt que
Ksar-el-Kelb, comme le voudraient de Bosredon et Tissot W.
Cf. AU. Arch., f. 28, Aïn-Beïda, 165.
On a retrouvé à Germania les vestiges d'une église avec l'ins-
cription : Fabrica cliatolicarum ecclesiarum (2).
INNOCENTIUS, catholique sans compétiteur, en 411.
CRESCENTIANUS, convoqué par Hunéric en 482 et exilé ensuite
avec ses confrères en 484.
More, CCXLVIII. — Toul., LXII1.

61. — GIBBA. D'après Gsell et Graillot, l'ancienne Gibba se-


rait è Ksctr-Kalaba, au N. d'Aïn-Yagout. Il y avait là une ruine
importante pillée et saccagée pour faire la route et le chemin de
de fer de Constanline-Batna. J'ai fait observer à l'article Castra
Galba que les inscriptions sur lesquelles s'appuient ces Messieurs
pour cette identification, proviennent de YHenchir-Dibba situé à
8 kil. à TE--S.-E. de Ksar-Kalaba et que, pour cela, je serais
porté à voir Gibba dans Y Henchir-Dibba. On y a trouvé de nom-
breux fragments architecturaux ayant très probablement appar-
tenu à une chapelle chrétienne. (Mélang. 1893-94, p. 73-74).
On n'en connaît sûrement que :
VICTOR, donatiste en 411.
Quant à FÉLIX et DONAT, qualifiés de Gibbenses par la Notice
de 482, on ne saurait affirmer si l'un d'eux fut évêque de cette
ville. Peut-être, d'après M. Gsell, faudrait-il réunir en un seul
les trois évêchés que MsrToulotte donne sous les noms de Gibba.
Gilba I et Gilba II. 11 n'y aurait que l'évèché de Gibba fort pro-
bablement. Toutefois, Félix ou Donat ne pourraient alors que
s'être rapidement succédé sur le même siège épiscopal.
More, CGXLIX.—Toul.,LXIV, LXY, LXVI.
î. 27, Batna, 149, 166.
-
AU. Arch.

62. — GIRU. D'après la souscription de l'évoque Lucianus qui,


en 411. signa après l'ôvêque de Cuicul, et la place qu'occupe dans

(1) R. C. 1876-77, pp. 394-95. — Géof/raph., II, p. 4S0.


(2) R. C. 1867, p. 219; 1876-77, p. 395. — Bull. Corresp. afric. 1882, p. 285.
- Acad. Hipp., n° 19, p. 191. — Corp., 7311 et p. 951.
- 41 —

la Notice de 482 Martialis (immédiatement avant l'évêque de


Cuicul), on peut croire que Giru était dans la région de Djemila.
« En Afrique, dit fort bien le P, Mesnage, les Gour sont des sor-
tes de forteresses naturelles dans lesquelles les nomades du Sa-
hara amassent leurs provisions et se retirent en cas de danger.
Ce sont les Kalâa ou Guelâa arabes. C'est dans une de ces forte-
resses naturelles que Jabdas avait caché ses trésors, lors de l'ex-
pédition 'de Solomon dans l'Aurès (539-540). On sait, du reste,
que la plupart des villages de nos berbères sont perchés, comme
des nids d'aigles, sur les cimes les plus escarpées de leurs mon-
tagnes. Les évêchés appelés Giru, ou dans lesquels entre ce mot,
ne sont peut-être que quelques uns de ces centres purement indi-
gènes (!). »
LUCIANUS, episc. eccl. Guirensis, en 411; il était catholique
sans compétiteur donaliste.
MARTIALIS, le 9e sur la liste des évoques exilés en 484.
Msr Toulolte fait deux évêchés de Guiru ou Guira et de Giru.
Mesnage n'en fait qu'un et j'adopte son opinion qui semble la
plus probable.
More... CCLIV. -
Toul., LXV1I, LXX. — Mesnage, p. 415.

63. — GIRU MARCELLI? On en ignore la position exacte.


FRUCTUOSUS, exilé en 484.
More, CCLV. — Toul., LXVIII. — Mesnage, p. 415-16.

64. — GIRU TARASI. Au sommet du Djebel-Tameniat, à


12 kilomètres au S. de l'Henchir-Tarsa, peut-être l'ancienne
Tarasa, se trouvait un Gour indigène de 800 mètres carrés, dont
les environs sont couverts de ruines romaines. L'enceinte de ce
Gour, en pierres à peine équarries, en montre l'origine berbère.
Peut-être est-ce là le Giru ou Girus Tarasi. On ne connaît comme
évoque de Giru Tarasi que :
FELICIANUS, exilé en 484.
More, CCLVII. — Toul., LXIX. — Mesnage, p. 416.
Arch., i. 17. Constanline, 462.
- AU.
(1) Mesnage, op. cit., p. 415.
^- 42 —

-
65. GUZABETA.
VHenchir-Zerdan,
Au N. de Timgad, à 1,300 mètres de
on a Irouvéles restes d'une église dans laquelle
un cippe indiquait la part prise, par les habitants de la région, à
la construction de ce sanctuaire chrétien. On y voit que les
Venuslanenses commencèrent les travaux, que les Mucrionenses
donnèrent cinq colonnes, les Guzabetenses en donnèrent six et
ornèrent la basilique, participant en outre avec tous les autres au
pavage de l'abside de cette basilique qui fut construite par les
soins du prêtre Rogalusetdu diacre ^Emilius. Guzabeta devait donc
être dans cette région, mais Gsell et Graillot placent, à l'Henchir
' Zerdan même, la cité des Venuslanenses qui commencèrent les
travaux probablement sur leur propre lerriloire. Le cippe, qui de-
vait être placé à l'entrée de l'église, est du IVe siècle. Gsell et
Graillof, Mélang., 1894 Ruines Romaines au N. de l'Aurès. p. 88.
— Notes p. 245. - Ail. Arch. f. 27, Batna, 278.
La ci té des Venusianenses ne serait-elle pas l'évêché de Ven-
sana, dont on ignore la silualion exacle ?
donaliste sans compétiteur, en 411, ce qui est
INNOCENTIOS,
fréquent en Numidie et surtout dans la région de l'Aurès.
-
More, CGLXVIII. Toul., LXXI.

66. — HIPPO-REGIUS. Hippone la royale ainsi appelée


parce que les anciens rois de Numidie y firent de fréquents sé-
jours. Municipe sous Auguste, cilé et colonie romaine, elle fut
une des premières villes de Numidie. même au temps des vieilles
dynaslies indigènes. Elle doit surtout son renom à S. Augustin.
La vieille Hippo s'élevait à 2 lui. au sud de la Bône moderne,
entre la Bou-Djimâ et la Seybouse. YUbus des Romains, dont le
lit aujourd'hui déplacé était plus en arrière, puisqu'à mille mètres
environ de l'embouchure actuelle de celle rivière, au pied de la
colline Gharf, on a retrouvé des restes de quais romains. Le pont
actuel de la Bou-Djimà est encore romain. La ville antique cou-
vrait une superficie d'au moins 45 hectares, d'autres disent 60,
en comptant sans doute les faubourgs.
Au Ve siècle, Hippone fut un des boulevards de l'Afrique ; elle
ne fut prise qu'après un siège de 18 mois, en août 431. Toutefois
elle ne fut ni détruite, ni démantelée, ou si ses remparts furent
plus ou moins ruinés ils furent rétablis par les Vandales eux-
— 43 -—
mêmes, car, en 534, Prosope en parle comme d'une ville très
forte. (Bell. Vand., II, 4).
En 393, un concile fut tenu, à Hippone, dans le secretarium de
la basilique de la Paix; S. Augustin, encore prêtre, y prononça
son beau discours sur la Foi et le Symbole. (Retract. I, 17). En
427, un autre concile fut tenu aussi, à Hippone. dans la Basilica
Leontiana: (Mansi, Collect. Concil. 111, pp. 732, 850, 909-17; IV,
p. 359. — Ail. Arch., f. 9, Bône, 59 et p. 7).
Les ruines d'Hippone n'ont encore permis l'identification d'au-
cun monument chrétien, pas plus celles de la villa Chevillot que
les autres. Quelques inscriptions et quelques lampes chrétien-
nes ainsi que quelques ampoules de S. Mennas sont tout ce qui
mérite d'être signalé. L'épitaphe du sous-diacre vient de Verdier,
à 11 kil. de Bône. La plus importante des épitaphes chrétiennes
est celle d'un sénateur!1). On peut citer encore celle d'un soldat du
numerus d'Hippone, celles d'un Marcellus, d'une Aprilia, d'une
Reparaia.
D'après la Gazette de France, au XVIIe siècle, on a trouvé à
Hippone les restes d'une basilique avec deux corps sous l'autel.
(An 1642, n° 122, p. 701J.
Je me contente d'énumérer ici les basiliques d'Hippone, déjà
indiquées dans mes Notes d'Hist., p. 242 :
1° La basilica Major ou Pacis. (Concile de 393) ;
2° La chapelle de S. Etienne, attenante à la basilica Major.
Elle possédait des reliques du proto-martyr, fut consacrée en 424,
et conserva 67 ans le corps de S. Augustin qui y fut enseveli
en 430;
3° La basilica Leontiana fondée par Leontius, évêque-martyr
d'Hippone, avant 303 ;
4° La basilique des huit Martyrs construite par S. Augustin;
5° La chapelle des Vingt Martyrs ou Memoria Viginti Marty*
rum ;
6° La chapelle ou Memoria de S. Théogène, évêque et Martyr
d'Hippone, en 259 ;

(1) Mèlang. de Rome, 1903, p. 304. — Lotiras de Papier, p. 57. — Acad.


Hippone, n° 18, p. 64; n» 21, p. 96 ; 1895, pp. XV et XXIII. — Gsell, M. A.
II, pp. 212-14. — Corp., 5263-64; 18840, etc. — De Rossi, Balletino, 1894,
p. 56. — Miohon, Mém. Soc. Antig. Fr., LYIII, p. 302. — Gsell, B. A. G.
1893, etc.
_
-« -44 -
-
$°. La basilique des donatistes. '
.
En outre, on sait par S. Augustin qu'aux environs d'Hippone
il y avait :
Memoria Martyrum sur un domaine privé, dans la
1° Une
banlieue de la ville ;
2° Une chapelle de S. Gervais et de S. Prolais, élevée aussi
dans une propriété privée, la Villa Victoriana, a 30 milles d'Hip-
pone ;
"
3° Un oratoire, orationurn locus, contenant de la terre du S*
Sépulcre, à Fussala, sur le domaine privé de Zubedi ;
4° Une basilique, dont les donatistes détruisirent l'autel, à
Hasna ;
Une église, ecclesia, contenant les reliques de S. Etienne,
5n
sur le domaine d''Audurus ;
6° Enfin, S. Augustin parle dans sa lettre 139, c. 2, de diverses
basiliques construites dans la région d'Hippone, sur des domaines
privés (M.
D'après les oeuvres de S. Augustin et de S. Possidius, on peut
affirmer l'existence à Hippone d'au moins deux monastères de
femmes et de trois monastères d'hommes, outre celui de la mai-
son épiscopale qui fut différent de celui où Augustin vécut sim-
ple prêtre. A ce monastère épiscopal était annexé un hospice,
comme à celui que le prêtre Leporius avait établi avec les restes
de sa fortune. Le quatrième monastère d'hommes fut fondé dans
une villa, près Hippone, par un certain Eleusinus. On sait que
le monastère épiscopal était comme un séminaire où les clercs
d'Hippone vivaient en commun et d'où sortirent de nombreux-et
saints évêques pour l'Afrique!2).
Hippone est célèbre par ses Martyrs : S\ Théogène, évoque et
Martyr et ses compagnons, sous Valérien, en 259; S. Leontius,
.évoque et Martyr sous Dioclétien; les Vingt Martyrs à la tète
desquels l'évêque Fidentius, la vierge Valériane et la sainte
femme Victoria, sous Dioclétien; les Haie Martyrs, aussi sous
Doclétieu (3).

(1) Cf.Gsell, M. A. II, pp. 212-214.


(2) Dora Besse, Les Moines de l'Afrique romaine. — S. Aug., Serm., 355.
356, 103, etc.
— S. Possidius, Vita August.. XI, XXVII, XXXI, XXXII,
Notes, pp. 288-298.
•-• (3) Cf. Notes,'p. 158 et suiv.
—"45 -
Voici les évêquès connus d'Hippone: .. . .

THEOGENES,présent au concile de 256. Martyr en 259, avec


36 compagnons, d'après certains auteurs. (Ruinart, Acta sine,
pp. 224-225).
LEONTIUS, Martyr vers 303 ou 304 et fondateur de la basilica
Leontiana.
FIDENTIUS, le chef des Vingt Martyrs, tous morfs pour-avoir
refusé de sacrifier, donc en 304 I1).
FAUSTINUS, donatiste sous les empereurs Constance et Julien,
était un adversaire acharné des rares catholiques alors à Hip-
pone, allant jusqu'à défeadre de cuire du pain pour eux. (Aug.,
Contra lût. Petil., II, 83.
VALERIUS, d'origine grecque, homme pieux et craignant Dieu,
nous dit Possidius. (Vit. Aug. c. 2). En 390, il était déjà depuis
longtemps évoque d'Hippone quand il fit ordonner prêlre S. Au-
gustin, car il se plaignait du poids de sa charge et de son grand
âge. Il fit ensuite sacrer Augustin comme son coadjuteur et suc-
cesseur. Il mourut vers 396. Il eut pour compétiteur donatisle :
PROCULEIANUS, que S. Augustin eut encore comme adversaire
au concile de Garthage, en 403.
AUGUSTINUS, sacré à l'approche de Noël (395). On connaît son épis-
copat, sa sainte vie et ses écrits. Il mourut à 76 ans, le 28 août 430,
pendant le siège d'Hippone par les Vandales et fut enseveli dans
la chapelle de S. Etienne adjacente à sa cathédrale, où il réposa
jusqu'en 497, époque à laquelle les évoques exilés par Trasamund
emportèrent son corps en Sardaigne. S. Possidius, son disciple
et ami, a écrit la vie de ce grand docteur.
HERACLIUS choisi, prêtre encore, par Augustin pour lui succé-
der. Il fut peut-être sacré par les évéques présents, de suite après
la mort d'Augustin.
Non détruite sous les Vandales, ainsi qu'on l'a dit, Hippone
eut sûrement, sous les Byzantins, des évoques dont l'histoire ne
nous a pas conservé les noms.
Au commencement du VIII 0 siècle, et même à la fin du VIIe,

(1) Monceaux, Hist. Utt. III, p. 152-153.


—"iû —
la liste du Thronos mentionne, parmi les évêehès'de Numidie
I-ÎÎWV que nous retrouvons, en 883, sur la liste de Léon le Sage.
Quant à Servandus, on a vu dans les Notes p. 370, que S.
GrégoireVII le sacra, en 1076, évêque de Bougie et non de Bône.
More, CCLXXIV. — Toul., LXXII, — AU. Arch. f. 9,
Bône, 59. — Mesnage, art. Bône.

..- 67. — HIZIRZÀDA? On ne connaît que :


VIGILIOS, exilé en 484 et mort en exil, probatus.
More, CCLXXVI. - Toul., LXXI1I.
68. — HOSP1TA. Cette ville était peut-être dans la région de
Mastar, près de Roufïach. est permis de croire, dit Toulotte,
11

que les Hospitii, dont on retrouve souvent le nom dans des ins-
criptions de ce lieu, avaient unVicus ou un fundus près Mastara
et y fondèrent un évôché; ce que firent plusieurs grandes familles.
On connaît :
BENENATUS, présent à la conférence de 411.
LUCULLUS, son compétiteur donatiste.
exilé en 484.
GEDALIUS,
More, GCLXXX1I. — Toul., LXXIV.
69. — IDASSA. — Dans le voisinage de Ma.coma.des (Mrakeb-
Talha.)-
ROGATIANUS, donatiste en 411. Comme il se disait sans compé-
titeur catholique, Aurelius, évêque de Macomades, protesta en
disant : « J'ai dans cette Eglise le prêtre Florentin ; elle a eu trois
évêques catholiques, ils sont morts et nous n'avons pu encore en
faire ordonner un autre. » C'est de cette intervention que l'on
conclut au voisinage de Macomades et d'Idassa.
ADEODATUS, exilé par Hunéric, en 484.
More, CCLXXXV. — Toul., LXXV.
70. — IDICRA. (Aïn-Aziz-ben-Tellis), sur la route de Milev à
Cuiculum, à 25 milles de chacune de ces villes, sur l'Oued
DekriW.
(1) Itin, Ant., p. 11. — Féraud, R. G. 1864, p. 2S5. — Poulie, ibid. 1876-77,
-
p. 526. — Ibid. 186S, p. 397. Ree. A/7-., IV, 1859,60, p. 72. — Corp., p. 705.
— Ml. Arch., I. 17, Constantine, 214.
— 47 —
On a trouvé à Aziz-ben-Tellis quelques objets chrétiens, lam-
pes crucifères, elc.
FÉLIX, donatisle acharné sous les empereurs Constance et
Julien. S. Optât nous en a parlé dans son ouvrage De Schism.
Donat, II, 18, 19.
MARCIANUS, catholique en 411: il avait pour compétiteur dona-
tiste
MARTIALIS, qui souscrivit pour Félix de Garba et Justus de
Forma.
PALLADIUS, exilé en 484 et mort en exil, probatus.
More, CCLXXXVII. — Toul., LXXI.

71. — JUCUNDIANA. On en ignore l'emplacement exact et


le fait que le seul évèque connu
SECUNDINUS fut Maximianiste et assista au concile de Carba-
sussi_, en 393. peut le faire aussi bien attribuer à la Byzacène.
More, CGXCIII. — Toul. LXXVII.
72. — IZIRIANA?
FÉLIX, présent en 411, comme catholique. 11 eut comme com-
pétiteur le donatiste
SATURUS.
Toul., LXXVIII,

73. — LAMASBA. (Henchir-Merouana), au sud du Bellezma.


(Ail. Arch., f. 27, Batna, 86).
Municipe important où abordaient cinq voies romaines. D'après
un milliaire voisin. (Corp., 10403), c'était une colonie des Anto-
nins. On y a trouvé une curieuse table de distribution des eaux
de la ville aux habitants. Un dessus de fenêtre, provenant pro-
bablement d'une basilique, porte le monogramme constantinien
simple avec la boucle du P à gauche. Les Byzantins en ont
pillé les ruines pour élever une forteresse au Ksar-Bellezma, à
six kilomètres au N. (1).

(1) Masqueray, Ephemeris Epig., VIII, 250-53. La table des eaux est au
Musée arohéol. d'Alger. — Gsell, Bcchcrch. archéol., p. 83. — Corp., 4440,
4253, 22433, 22460. — Atl. Arch., loo. oit. -
-
— 48 —

PUSILLUS. présent au concile de 256.


AVITOS, en 411, à Carlhage, où il a pour compétiteur le dona-
tisle
JANUARIOS.
exilé en 484.
SECUNDINUS,
More, GGXG1X. — Toul., LXXX.

74. — LAMELESIS (Lambèse). Municipe, puis Colonie, siège


.
du Légat de la Numidie et de la IIIe Légion Auguste dont le
camp formait une ville militaire considérable au N.-E. de la ville
civile .(Corp., 2528, 2598, 2600, 2776,18227, etc. Ail. Arch., f. 27,
Batna, 224).
Les monuments civils, mililairesou du culte païen y abondent,
Monument dit Proetorium dans le camp, arcs de triomphe au
nombre de trois, amphithéâtre de près de quatre cents mètres
de long, palais du Légat, thermes, mosaïques, statues, inscrip-
tions, temple et quartier d'Esculape, temples de Jupiter Cspitolm
et de Neptune, forum, forteresse byzantine, etc.
Après Constantin, Lambèse cessa d'être la résidence du Légat
et commença à décliner. Encore place forte lors de l'invasion
arabe, elle s'éteignit avec la domination de ce peuple.
En 259, les SS. Jacques, Marien et leurs compagnons arrê-'
tés à Mubuas, faubourg de Cirta, d'abord jugés et torturés dans
cette ville, vinrent consommer leur glorieux martyre à Lam-
boesis (1).
Le Martyrol hier, mentionne encore à Lambèse, le VII des
calendes de mars (23 février), les SS. Lucien, Félix et trente-six
compagnons.
N'oublions pas que c'est au camp de Lambsesis que se passa la
scène du soldat chrétien jetant sa couronne et refusant de parti-
ciper au Donativum en l'honneur des empereurs, en 211. Ce qui
inspira le traité De Corona de Tertullien. [Noies, pp. 42-43).
Rappelons que les SS. Mammaire et compagnons ont aussi
illustré Lambèse, plusieurs sont originaires de cette ville, tous y
comparaissent, le lieu dit ad centum arbores parait être dans la

(1) Ruinart, Ae.ta, p. 231. — Gsell, R. C. XXX, p. 213-15. — Mélang.


1898, p. 129. — Yid. Notes, p. 79-90,
— 49-—
région. (Notes, pp. 91-92. — Mabillon, Yef. Analecta, p. 178,
10 juin 259).
Les souvenirs chrétiens sont peu nombreux à Lambèse. On y
a cependant retrouvé : une basilique chrétienne à trois nefs avec
ses colonnes presqu'entières (B. A. C. 1902, p. CXL); un bap-
tistère et autres dépendances au N. de cette basilique. (B. A. C.
1903, CLXXIII).
Au pied du capiiole, la seule inscription chrétienne de Lambèse;
elle mentionne la dédicace d'un sanctuaire, par suite d'un voeu et-
se termine par l'acclamation : In Cristo vioas ui in me(lius-
crescas). Fragments de linteaux ornés du monogramme conslan-
tinien dont deux accostés de colombes!1).
Citons encore un grand chrisme constantinien simple, gravé à
la pointe au revers d'une belle brique romaine; une base de co-
lonne avec quatre H}H et surlout le sarcophage avec une cou-
ronne de laurier, un calice et l'image du Bon-Pasteur représenté
à mi:corps, portant sur ses épaules un énorme bélier de race afri-
caine et tenant dans sa droite le vase de lait, mulctra (2).
A 1,500 mètres à l'E. du camp, dans un cimetière, on a trouvé
une chapelle de 20m X llm75. C'est probablement la Memoria
de deux Martyrs. En effet, dans l'abside, et, sous l'autel de cette
chapelle, se trouvaient deux tombeaux en briques contenant
chacun un squelette d'homme, la tête tournée à l'est. A défaut
d'inscription on ne saurait rien préciser, mais la place de ces
deux tombes contiguës ne laissant guère de doute sur la naiure
et la qualité de ces corps, les ossements ont été transférés et
conservés avec respect à la sacristie de Lambèse,-en 1898. Dans
le Nuovo Bulletino di Archeologia Cristiana, ânno IV, 1898,
nos 3 et 4, M" Toulotte croit reconnaître les SS. Lucien et Félix,
ci-dessus mentionnés, honorés le 23 février, comme martyrisés
à Lambèse, avec trente-six compagnons. Il y avait bien, en effet,
outre les deux tombeaux construits sous l'autel, de nombreuses
sépultures dans la chapelle, mais plusieurs paraissent antérieures
à l'édifice et étaient accompagnées de lampes funéraires païennes.
On ne saurait donc rien affirmer. (Gsell, M. A. II, p. 221. —
Mélang. 1899, p. 28).
(1) -
Corp., 18488.
Lambèse, pp. 36, 78.
-
R. C. 1882, p 400; 1903, p. 101. Cagnat, Musée de
(2) Musée de Lambèse, p. 79, pi. VII, n° 6. — Notes., p. 130.
- -50

N'oublions pas de mentionner, à 500 mètres à l'E. de la ville,


une area rectangulaire, de 60™ X 50m, close par des murs, pleine
de tombes sur trois étages. L'absence de médailles et de lampes,
la présence de sarcophages à strigiles, le mode de sépulture,
l'absence d'inscriptions, tout fait croire à un cimetière chrétien
primitif ou area. On n'y a pas trouvé de ruines de Cella. (Gsell,
M. A. II, p. 400. — R. C. 1856-57, Cap. Moll. — Notes, p. 25).
J'ai signalé à la p. 342 de mes Noies d'Hlst. et d'Arch. la cu-
rieuse lampe chrétienne trouvée à Lambèse, en 1862, et représen-
tant un personnage nimbé, vêtu de la chasuble, casula antique.
(Cherbonneau, R. C. 1862). — Un anneau chrétien en bronze
porte : VIVAS IN DEO. [Collect. chan. Jaubert).
Voici les évoques connus de Lambèse :
PRIVATUS, condamné et déposé comme hérétique, vers 240, par
un concile, probablement tenu à Carlhage et improprement ap-
pelé de Lambèse. (S. Cypr., Epist. LIX; Monceaux, Hist. litt.
afr. chrét., II, p. 5).
JANUARIUS qui lui succéda et assista au concile de 256.
Aucun autre nom d'évéque de Lambèse ne nous est parvenu.
Cette ville, centre essentiellement romain, paraît du reste, être
demeurée plus païenne que chrétienne.
-
More, CCC. Toul., LXXXI.
75. — LAMBAFUNDI (Henchir-Touchine), à 5 milles sur la
voie de Timgad. [AU. Arch., f. 27, Batna. 247). Wilmans l'a
cru évéché [Corp., 270). Toulotte lui attribue un évéque du nom
de Félix qui 'appartient à Lambia, la Médéah de Maurétanie Cé-
sarienne. (Toul., LXXXII; Mesnage, op. cit., pp. 390 et 460).
Rappelons ici que Lam est un préfixe berbère auquel s'ajoutait
le nom caractéristique de l'agglomération à désigner. Lamasba,
Lamboesis, Lambia, Lambafundi, Lamiggiga, Lambiridi, Lam-
phua. Lamsorta, Lamsella, etc.

76. — LAMBIRIDI. (Kherbet-Ouled-Arif). Sur la ligne


ferrée de Batna à Biskra, une station porte encore le nom de
Lambiridi, non loin des ruines romaines de cet ancien municipe.
On a retrouvé, dans ces ruines, les restes d'une grande basili-
que à trois nefs de 46m30^X 19m30 et précédée d'un portique pro-
— 51 —
fond de 2m70. Deux sacristies flanquaient l'abside de cette belle
église dont les nefs étaient séparées par une double colonnade!1).
GRESCENTILIANUS était évêque donatiste de ce lieu à la confé-
rence de 411 ; ayant déclaré qu'il n'avait chez lui aucun traditeur,-
c'est-à-dire aucun catholique, l'intrépide Aurèle, évêque de Ma-
comades répondit : C'est une déclaration superflue, car il y a eu là
un évêque qui est décédé récemment et un autre y sera ordonné.
Les noms de ces évoques ne nous sont point parvenus.
BENENATUS, convoqué à Carthage par le roi vandale Hunéric,
en 482, fut exilé par lui, en 484, avec ses collègues.
More, CCCI. — Toul., LXXXII1.

77. — LAMIGGIGA. (Seriana-Pasteur). Vers le centre des


ruines importantes de Seriana, aujourd'hui Pasteur, s'élevait un
ensemble d'édifices chrétiens. Il y avait là trois églises voisines
et parallèles, on n'en a fouillé que deux. Toutes deux avaient
trois nefs séparées par des colonnades et dans chacune on a re-
trouvé sous l'auttl le coffre à reliques. Chacune se terminait par
une abside.
La première, celle de l'O., mesurait 19m50, sans l'abside, sur
14m60. La façade devait avoir trois portes; un monogramme
constantinien, avec l'a et l'ut, décorait un des montants. Le
choeur, surélevé, était profond de 6m80, ce qui donnait à l'église
une longueur totale de 26m60.
La seconde, distante de 7 mètres de la précédente, avait à peu
près les mêmes dimensions, sauf qu'elle était plus large de lm50-
Derrière l'autel, l'abside présentait une inscription sur mosaïque,
ménagée dans une couronne de feuillage : Dignis digna ! Patri
argentio coronam Benenatus tes(s)el(l)avit. Placée en ce lieu
d'honneur, cette inscription sur mosaïque, qui doit se rapporter
à l'évêque Argentins de la fin du VIe siècle, semble bien indiquer
que cet évêque sortit indemne du procès que deux de ses diacres
lui intentèrent auprès de S. Grégoire-le-Grand.

(1) Poulie, R. C. 1869, p. 667. — Gsell, M. A. II, p. 244. Poulie avait cru
voir cinq nefs dans cette église, mais Gsell a constaté que c'était une
erreur. Cf. op. cit. et Ail. Arch., t. 27, Batnà, 120. —Rcv. afrie. franc.,
1886, p. 12.- Corp., pp. 443, 956, 1775, n°s 44134420.
— 52 —
La troisième basilique,, située à l'E. de la seconde, n'a pas été
fouillée W.
Sous Septime Sévère Lamiggiga devait être une Respublica
dépendant de Diana. {Corp. 4376).
INNOCENTIUS, qui était à la conférence de 411, où il avait
comme compétiteur
JUNIANUS, donatiste.
MAXIMUS, exilé par Hunéric en 484.
ARGENTIUS, fin du VIe siècle; accusé, par deux de ses diacres,
auprès de S. Grégoirele-Grand. Dans une lettre à Hilarus. admi-
nistrateur du patrimoine pontifical de Germaniciana, ce pape de
manda la convocation d'un concile pour juger celte affaire. La
tombe d'Argentius, retrouvée en un lieu d'honneur, permet de
croire qu'il se justifia et mourut sur son siège.
More, CCC11I. — Toul., LXXXIV.

78. — LAMIGGIGA If. Probablement dans la région d'Aïn-


Betda, non loin de Macomades. C'est ce qui semble résulter des
Actes de la conférence de 411.
RECARGENTIUS, donatiste sans compétiteur, en 411. Peut-être
s'appelait-il simplement A rgentlus, elle Rec qui précède son nom
signifie t il la formule usitée : Rec(itavit) Argeniius. Cf. Mon-
-

ceaux, C. R. Acad. inscr. 1908, pp. 308 9. — Mesnage, op. cit.,


p. 349.
C/.RDELUS, exilé en 484.
On attribue ce dernier à Lamiggiga II, comme Maximus au
premier Lamiggiga, sans rien pouvoir préciser, si ce n'est que.
d'après la Notice de 482. comme d'après les Actes de la confé-
rence de 411, il y avait deux villes de ce nom, l'une la Seriana
sus-mentionnée, l'autre qui parait avoir été non loin de Maco-
mades.
-
More. CCC1V. Toul., LXXXV.

(1)AU. Arch., f. 27, Batna, 73. — R. C. 1892, p. 154; 1895, p. 99. —


Gsell et Graillot, Mclang. 1894, p. 221, Ruines romaines au N. de Batna.
— M. A. II, p. 254.
n° 206.
- Reo. Afr. 1894, p. 221. — De Pachtere, Inv. Mos.,
— 53 —

79. — LAMPHUA. (Aïn-Phoua), sur le versant occidental


du Cheltaba, le Ciddaba sacré, dont parle S. Augustin, et que fré-
quentaient encore les demi-chrétiens de son temps. Aïn-Phoua
est donc à l'O. de Constantine, à environ 25 kilomètres.
Respublica Phuensium dès 200, 205 et 213 (Cf. Corp., pp. 587,
965, 1840, n"s 6306, 6303, 6307. — AU. Arch., f. 17, Constantine,
102).
Lam phua (peuple de phua), d'après Tissot qui donne à Lam la
signification de peuple, ainsi que Toulotte.
SAFARGIUS. en 411. Il avait un compétiteur
CARTHERIUS, primat des donatistes, senex.
MAXIMUS, exilé en 484 et mort en exil, probatus.
PONTIUS, présent au concile de Carlhage, sous Hildéric, en
525. (Hard. Coll. concil. II, p. 1082).
-
More, CGCII. Toul., LXXXVI.

80. — LÀMSORTA ou LAMSORTI. (Bernelle = Henchir-


Mâfouna). Respublica qui dépendait peut-être de Lamasba (Cor-
neille) Cf. Corp., p. 445, n°s 4436-37, 18595-96.
UHenchir-Mâfouna est une ruine considérable. On y a trouvé,
en ouest, une grande basilique mesurant 35m25 de long, avec
une abside de 7m90, et 14m65 de large. (R. A., p. 103).
Une Memoria de Martyrs y a aussi été retrouvée. (B. A. C,
1888, p. 137).
ANTONIANUS, Lamsortensis ou Lamfortensis, suivant les ma-
nuscrits. Donatiste sans compétiteur catholique, à la conférence
de 411.
FÉLIX, exilé en 484.
présent au concile de 525.
FLORENTIUS,
Morc.CCCV. -Toul.,LXXXVlI. — AU. Arch.A.21, Batna,
108.

81. — LAMZELLA. C'est très probablement Lampsili, l'Hen-


chir-Resclis, à l'E. de la Sebkba de Djendli.
Cf. Tissot, Géogr., II, p. 483. — Ail. Arch., f. 27, Batna, 155.
On y a retrouvé une. basilique de trois nefs, mesurant 23m 70
— 54 —

sur 13 mètres, avec abside., diaconicum et prothesisi^). A la confé-


rence de 411., Aurèle de Macomades dit : Lamzelli, in basilicâ
nosirâ positus est Gildo. Ce qui indique que le fameux Gildon fut
enseveli à. Lamzelli et non que ce Gildon., dont parle Aurèle, fut
un évéque de cette ville., comme Ta cru Morcelli.
RUFUS, évéque catholique vers 398. mort avant 411.
DONATIANUS, donatiste., qui se disait sans concurrent catholi-
que, en 411, mais à qui l'intrépide Aurèle de Macomades rappelle
que. si Rufus est mort., on va prochainement élire un évéque
catholique pour le remplacer.
-
More, CCCVI. Toul., LXXXVIII.
82. — LEGES. D'après la correspondance de S. Augustin, l'a
ville de Leges paraît avoir été située au N. de la Numidie. entre
Milève et Hippone. En effet, la lettre 270, adressée par un in-
connu au saint docteur, porte : « J'ai été bien affligé, à mon récent
passage dans la ville de Leges, de ne pas vous y trouver tout en-
tier. J'y ai cependant rencontré la moitié de vous-même, et pour
ainsi dire, une partie de votre âme, c'est-à-dire le très cher frère
Sévère. » 11 s'agit ici de l'évêque de Milève. saint personnage,
compatriote d'Augustin et comme lui moine à Hippone. Le style
du correspondant indique aussi un moine : Le très cher frère
Sévère.
DATIANUS,catholique, en 411.
JANUARIDS, exilé en 484 et mort en exil, probatus.
More, CCCX. — Toul., LXXXIX.
83. — LEGIA. Probablement la ville de Ledja mentionnée,
d'après Toulotte, par les auteurs arabes, au S.-O. de Tébessa.
CBESCONIUS, donatiste en 411.
VICTORINUS, exilé en 484.
More, CCCXI. — Toul., XG.
84. — LEGIS VOLUMEN ou VOLUMNI?
.

VICTOR, présent au concile d'Arles, eu 314. Hard. collect.


Concil. 1, p. 267.
More, CCCXII. — Toul., XCI.
(1) Euines romaines auN.^de l'Attrè?,'p. 69. — M. A. II, p., 251.
— 55 —

85. — LIBERALIA. Probablement dans la région de Thab'U-


doeos (Thouda), car, en 411, il donna mandat à l'évoque de cette
ville pour signer à sa place. L'emplacement de Liberalia paraît
être l'oasis de Liouah qui est à peu de distance au S-O. de Bis-
kra. On y a trouvé une basilique avec abside et sacristies, sépul-
tures dans des jarres ouvertes et rejointes pour enfermer les corps,
sanctuaire fermé par un cancel et, sous l'autel, une pierre évidée
servant à contenir un reliquaire. Ce reliquaire, vase en argile, bou-
ché avec une pierre et du mortier, contenait une vertèbre brisée
et un fragment de côte W.
Mesnage croit à une contraction de Liberalia en Liouah, (Op.
cit., p. 419;.
GORGONIUS, en 411. Il avait pour compétiteur
VICTOR,donastiste.
More, CGCXVIII. — Toul., XCII.
86. — LIMATA. Région de Mila, à ce qu'il semble.
PURPURIUS, un des traditeurs de 303, présent à Cirta en 305.
Opt. de Schism., I, 13-14; Gesia apud Zenoph., p. 167.
-
More. GGCXX. Toul., XGIII.
87. — LUGURA. Peut-être Aïn-Laoura, à l'E. d'Aïn-Beïda ;
encore une contraction. On y a trouvé un sarcophage chrétien.
DONATUSJ mortprobatus en exil, où l'envoya le roi Hunéric,
en 484.
More, GCCXXHI. — Toul., XGIV.
88. — MACOMADES. Peut-être Mra.keb-Ta.lha, ou Merkeb-
Talha, près Canrobert. Ancien municipe. (Corp., 18684-85.

Atl. Arch,, f. 28, Aïn-Beïda, 3).
On a trouvé dans ces ruines les restes d'une belle basilique à
trois nefs, avec abside, de 30 mètres de long. Sous l'abside
étaient des lombes en briques et des ossements. A l'entour de cette
crypte régnait une enceinte de tombes doubles empilées les unes

(1)R. C. 1882, pp. 406-412. Lettre de M. Massie, pharmacien du cercle


de Biskra, au Commandant supérieur. — Dans le vol. XXV, du même
R. G. 188S-1889, p. 271, le P. Delattre mentionne simplement Lioua en cinq
lignes. Cuiqua suum.
—• B6 -
sur le^ autres. (Poulie, Rec. de Const. XIX, 1878-, p. 345). Y au-
rait-il eu des catacombes à cet endroit? des galeries inexplorées
permettent de se le demander. On a trouvé dans les fouilles, des
lampes et des symboles chrétiens.
CASSIUS, présent au concile de 256.
Donatus. que S. Augustin cite comme un de ceux qui, conver-
tis du donalisme au catholicisme, menèrent une vie fort édifiante
et vécurent pleins de mérites jusqu'à la vieillesse. Il vécut au
moins jusqu'en 406.
AURELIUS, grand défenseur des catholiques, en 411.
Il eut pour compétiteur donatiste'
SALLUSTIUS, Magomaziensis doit, episc.
PARDALIUS, exilé en 484 ; présent au concile convoqué à Rome
par le Pape Félix, en 487, probablement comme délégué de la
Numidie. (Hard., Coll. conc. II, p. 877).
More, GCCXXV. — Toul., XCV.
89. — MACOMADES RUSTICIANA. C'est probablement
Oum-el-Bouaghi (Canroberl). région rurale de Macomades où le
P. Mesnage pense que la fille de Symmaque, Rusticiana, devait
posséder quelque domaine. Rusticiana était femme de Boëce et
soeur de Ste Galla. Cf. article Rusticiana. On croit avoir trouvé
une chapelle à Ouni-el- Bouaghi; sur un arc de porte on lisait:
Protège nomen gloriosum, mais Gsell fait observer que cet arc a
pu faire partie d'un fort byzantin f1). Shaw y a vu les ruines d'un
édifice chrétien (2).
PROFICENTIUS, donatiste en 411.
More, CCCXXVI. - Toul., XCVI.
90. — MADAUR.US. Madaure, M'duou^ouch (Montesquieu
non loin de là). Colonie datant au moins de Nerva avec ce titre.
(Corp., 16873).
Connue par S. Augustin et par le fameux grammairien Maxime.
C'est la patrie d'Apulée. A Madaure appartiennent les premiers
Martyrs africains connus, appelés pour cela : archi-martyrs, ce
sont : S. Namphamo, esclave, et ses compagnons, Miggin. Lu-
(1)
(2)
Renier, Arch. des Miss., III, 1854, pp. 334-36.
Voyage en Barbarie, I. p. 155.
- Gsell, M. A. II, p. 246.
-69
.— —
'cita et Sanaé, dont les noms indiquent l'origine punique (5 dé-
cembre 180). Madaure était encore très païenne au temps de
S. Augustin.
Au.N.-O. des ruines de Madaure, on a déblayé une basilique
entourée de tombes, elle avait trois nefs et mesurait 28m50 sur
12m95 ; elle était précédée d'un porche profond de 4m50. Peut-être
est-ce celle dont parle S. Augustin, en effet, parmi ces tombes et
Menace chrétiennes, plusieurs sont précisément du IV siècle.
J'ai cité, dans mes Notes d'Hist., p. 188, celle qui porte : 1 per
christum ad Martyres on ai Meliora, selon les versions.
Parmi les inscriptions chrétiennes de Madaure, plusieurs por-
tent, le chrisme constantinien avec a et w. Les deux plus ancien-
nes sont les nos 4763 du Corpus et 627 de Gsell, R. A. Une des
plus curieuses °st celle trouvée dans les thermes ; on y voit un mé-
lange de formules et de symboles chrétiens et païens : D[is) M(a-
nibus) S(acruni\ Juli Meggenli in pace flielis, YixU annis LXVT,
II(ic) S(i!us) E(s(); elle est ornée de deux monogrammes cons-
lanliniens avec a et o), d'une couronne, de deux plats, d'une ro-
sace, d'une ampoule, de fleurs.
Cf. R. G. 1907, p. 247 et 1908, p. 288.- B. A. G., 1909, p. 79.
— Corp., 4762-63, 16872, 16907
p. 223.
- B. A. G., 1898, p. 178; 1908,

Il faut mentionner encore une dédicace bilingue, ornée de deux


croix grecques, se rapportant à la construction delà citadelle par
Solomon, vers 539.
Cf. Corp 4677 =; 16869. Une autre similaire : Acad. Hipp.,
,
1902,
Les restes de cette citadelle sont imposants; on y trouve,
comme toujours, nombre de matériaux antérieurs pêle-mêle.
ANTIGONUS, présent au concile de 348 49. Il plane un doute sur
l'attribution certaine de. cet évêque à Madaure. à cause des va-
riantes de msscr. Mesnage op. cit., 338.
PLACENTIUS, présent au concile de Carthage, en 407, comme dé-
légué de Numidie, et à la conférence de 411, où il eut pour com-
pétiteur le donatiste
DONATUS.
PuDENTius, exilé en 484.
More, CGCXXXI.
Ahras, 432.
- Toul., XCVII. — Ail. Arch. f. 18, Souk-
— 58 -
91. — MÀDES (Mides) sur les confins du Sahara, le Unies
Madensis.Vid. Gagnât, Armée rom. d'Afr.,y.749. — B. A.C. 1904,
p. 136.
PETRUS, exilé en 484.
More., GGCXXXII. — Toul., XGV1II.

92. — MAGARMEL ou AQU./E MAGARMELITAN^E (Aïn-


Mougmel)? près Sigus. Son évoque, Julius, est cité en 484, entre
ceux de Garba et de Forma, dans la région de Mila.
SECUNDUS. en 411. Son compétiteur donatiste était
FÉLIX.
JULIUS. exilé en 484.
L'édit. Migne de la liste des évêchés, en 883, cile Vagarme-
liia.
-
More, GGGLXXXIII. Toul., XCIX.

93. — MASCULA (Khenchela). Siège de la III<= légion Au-


guste, quand elle quitta Theveste, avant de se fixer à Lambèse ;
probablement érigée en commune romaine par Trajan.
On trouve à Khenchela de nombreux vestiges du christia-
nisme, beaucoup proviennent des environs et ont un caractère
donatiste. Il y en a dans des maisons privées, dans un local dé-
pendant de la Mairie, au Cercle militaire,, au bordj du Comman-
dant supérieur. Je ne citerai ici que l'épitaphe chrétienne de
Leontia dont j'ai parlé p. 115 de mes Notes d'Ilist. ; on la croit
du IVe siècle, elle est sans chrisme; une inscription mentionnant
la restauration et la dédicace d'un sanctuaire chrétien par un
certain Innocentius, avec un beau chrisme constantinien portant
« et ce en caractères byzantins (R. G. 1898, p. 381); une arcade
avec signes chrétiens, probablement un couronnement de porte ;
une dalle votive avec palme et monogramme constantinien ; di-
vers pilastres avec symboles chrétiens, chrismes, colombes, pal-
mes, rosaces, l'inscription Deo laudes, etc. Un pilastre porte une
formule qui semble un rapprochement des donalistes et des ca-
tholiques : Deus tibi laudes et gratias. On citera en leur lieu les
Metnorioe apostolorum et autres inscriptions transportées, des
environs, dans le bordj ou ailleurs.
- - 8â

11 faut signaler, commis curieuse, une inscription qui paraît


être la dédicace d'une chapelle montaniste. Sur une grande
pierre, haute de 0m62 et large de 0m96, conservée au Cercle mi-
litaire : un grand chrisme flanqué de l'a et l'u et de deux rosaces;
entre l'encadrement double et le sommet du chrisme, celte ins-
cription qui semble des débuts du Ve siècle :
Fiabius Abus [Flavius avus) domesticus, I[n) nomlne Patris et
Filii [et) do[mi)ni Muntani, c/uod promisit compleoit.
Le nom de Muntanus, substitué au Saint-Esprit,fait penser au
fondateur du Monlanisme, dont la secte existait encore au temps
de S. Augustin. Précisément Montan disait que l'Esprit-Saint
s'était manifesté en lui. (S. Aug. Ep. 237). L'interprétation est de
Gsell et de Monceaux. Ce dernier lit aussi Do[minus) M[untanu)s,
comme se rapportant au même personnage, sur une autre pierre
de Khenchela avec le monogramme :Do. Ms. Il y aurait donc eu à
Mascula, des Montanistes ayant leur chapelle!1). Monceaux ob-
serve, avec Gsell, qu'il ne saurait être question ici de S. Mun-
tanus de Carthage, la place du nom du Saint au lieu de celui du
Saint-Esprit étant inusitée dans l'Eglise catholique. Quant au
titre de domesticus, on le trouve porté, au bas-empire, par diffé-
rents dignitaires civils ou ecclésiastiques, notamment par des
sous-diacres. Peut-être correspond-t-il à un titre honorifique
comme : De la maison de l'empereur, chambellan, majordome.
Mentionnons encore deux sarcophages probablement chrétiens^
surtout celui portant des dauphins et des rosaces, ainsi que nom-
bre de lampes chrétiennes. Cf. Notes, p. 131. Rappelons enfin
l'inscription nous apprenant que Tibère II, appela Mascula : Tibe-
ria et la fortifia, vers 580, par les soins du préfet Thomas. [Notes,
p. 352).
Mentionnons encore à la ferme Durili, au S.-S.-E., près Kheru
chela, la memoria S. Martiris Juliani, des lampes chrétiennes,
des portes ornées de chrismes constantiniens, etc. (R. G. 1909,
pp. 294-97).
Enfin, on a signalé l'erreur qui donne Mascula pour patrie à
un Saint Archimime, alors que l'auteur que l'on invoque, Victor

(1) B. A. C. 1901, p.310. — Héron de Villefosse, Ardu Miss, se, 3° s., II,
-
p. 458. Corp., 2272, add. p. 950; 2274, add. it, Enquête, nts 270, 271.
-6D -
de Vite, parle d'un martyr nommé Masculan, chef d'une troupe
de comédiens à Carthage, ou dans la région de Cartilage, ArchL
mimus. Quemdam Archimimum nomine Masculan. (Edit. Halm
.et Petschenig)(l). Noies, p. 318.
CLARUS. présent au concile de 256. Des manuscrits lui don-
nent le litre de confesseur de la toi. (Toulolte, p. 211).
Donatus, présent au concile de Cirla, en 305.
MALCHUS, catholique, à la conférence de 411. Il y eut comme
compétiteur donatiste un certain Vïlalis dont on a peut-être re-
trouvé le nom sur un débris de cintre, à Henchir-Tagfaght, près
Mascula : (Vita)lis Epi(scopus). Cf. Corpus, 17716.
JANUARIANUS, exilé en 484.
JANUARIUS. qui assista au concile de Carthage, en 525, comme
délégué de Numidie, mais ne put signer à cause de son grand
âge. Janvier de Vegesela, son voisin, signa pour lui.
-
More, CCCXLIV. Toul., C.
94. — MASTAR. (Hencliir-Zian), près Rouïïach. Centre très
ancien qui avait une foire romaine en 212. C'était un Castellum,
comme le Castellum elephantum voisin (RouiïachJ, où l'on a
trouvé la fameuse inscription parlant des Martyrs de Milev sous
le président Florus. Corp., pp. 6356,6357,6700. (Voir Rouffach).
Toutefois, Mesnage fait observer que le vrai nom de l'évêché,
dans les msscr. est Matharensis; l'identification avec le Mas-
tar ci-dessus est donc douteuse. Corp., pp. 591, 965, 1842. —
AU, Arch., i. 17, Conslantine, 94. — Tissot, Gëogr. II, p. 398.
Voici les évêques connus de Mathara :
HONORATUS, catholique sans compétiteur, en 411,
FÉLIX, mort en exil où le roi Hunéric l'envoya avec ses collè-
gues en 484.
More, CCCXLVIII. — Toul., CI.

(1)Vid. Gsell et Graillot, Raines romaines au A", de l'Aurès, dans les


Mélanges de Rome, 1893-94. p. 497 et suiv. — Corp. et suppl. 2272-74, p. 950,
etc. — Rcc. de Constantinc, XXIX et XXXIP, etc. — Masqueray, De
Aurosio monte. — Farges, Bullet. ac.ad. d'Hipp. XVIII, XX, XXI, XXII,
XXXII, XXXIV. - Reçue arcliéol., XXXI. — Bullet. antiquaires de
France, 1877, pp. 72-74, etc. — AU. Arch., i. 28, Aîn-Beîda, 138.
PI. I.

Lampe d'El-Outaïa (Mezarfelta).


— 6i —

95. — MAXIMIANA. (Mexmeaï) près de Medjez-Sfa, très


probablement. AU. Arch f. 9, Bône, 225. On y a retrouvé les
,
restes d'une basilique avec baptistère, par conséquent épiscopale.
(R. C. 1882, p 100. Abbé Mougel, Acad d'Hipp., XIX, 1883,

p. 188-89).
DONATUS, exilé en 484.
More, GCGLIII. — Toul., Cil.

96. — MAZACES. Au S. de l'Aurès il y avait des peuplades


Mazicum, les Irnazighen, les libres. Peut-être faut-il chercher là
cet évéché.
APRONIANUS, donatiste en 411.
BENENATUS, mort loin de son siège, après avoir été exilé par
Hunéric en 484.
More, CCCLVII. —Toul., CIII.

97. — MESARFELTA. Peut-être El-Outals, Gsell et Wil-


manns l'admettent avec hésitation.
Cf. Corp., pp. 278, 953, 1720. — Ail. Arch., f. 37, El-Kantara,
64, 70.
Une inscription nous apprend qu'en Tan 176 de notre ère on
refit l'amphithéâtre de la ville romaine dont les ruines sont dans
la plaine d'El-Ouiaïafi). Amphilheatrum vetustate corrupïum a
solo restiluerunt. {Corp., 2488 et p. 953).
Dans ces dernières années, on a trouvé, dans la plaine à'El-
Outcâa, deux lampes chrétiennes, en terre d'un rouge vif. Bien
que brisées elles méritent d'être signalées. L'une porle un beau
chrisme constantinien, l'autre représente les deux hébreux qui
rapportent sur leurs épaules-la grappe de raisin cueillie dans la
terre promise et suspendue à une branche, mais pour bien mar-
quer la signification chrétienne de ce symbole, un chrisme cons-
tantinien simple, dans un cercle, domine le sujet vers le haut de
la lampe.
Je reproduis ici cette curieuse lampe, que je possède dans ma
collection personnelle, grâce à la générosité de M. l'abbé Métivet.

(1) Gsell pense que cet amphithéâtre était peut-être en" terre.
- 62 —

curé de Biskra, lors de la découverte de ces objets chrétiens à


El-Outaïa.
LUCIANOS, mort avant 411, car Benenalus, évèque donatiste de
Mesarfelia, ayant prétendu ne pas avoir de compétiteur catholi-
que, Aurèle de Macomades, grand champion des catholiques
dans cette conférence, lui répondit : Vous en avez; vos violences
ont perverti plusieurs habitants, Lucien y a été évèque et on va en
ordonner un autre.
More, GGCLXVII. — Toul., CIV.
98. — META. C'est probablement ad Médias non loin de l'oued
Mita, entre ad Majores et Badias, dit Toulotte. il y a là de gran-
des ruines romaines. Ce pourrait être aussi Midas, dans le Sud
également, où un grand village berbère a succédé à un gros
bourg romain.
GRATIANUS, en 411, Son compétiteur donatiste était
FoRTUNATIANUS.
exilé en 484.
FELICIANUS,
More, GCCLXVIII. — Toul., CV.
99. — MIDILA. Mdila. Mdili, près ad Majores, au N.-O. de
Négrine, sur l'Oued-Helal.
A 3C0 mètres au S.-O. de la ville, on croit avoir retrouvé les
chapileaux d'une basilique et la statue d'un évèque ou autre per-
sonnage religieux. (B. A. G., 1907, p. 330).
IADER, présent au concile de 256, condamné aux mines en 257.
Le P. Mesnage l'attribue à Medeli de Proconsulaire (Henchir-
Menkoub), parce que, dit il, il est peu probable que cette petite
localité ait été déjà évêché en 256. L'argument me semble insuf-
fisant. Le texte de 256 porte Iader a Midila. Ensuite Iader est
condamné aux mines avec huit antres évêques, tous de Numidie.
Sa réponse à S* Cyprien, écrite des metalla, est rédigée de concert
avec Félix de Bagaï et Polianus de Mila, il signe entre ces deux
évêques. Toul le place en Numidie. C'est du reste l'avis de
M. Gsell qui le place à notre Midili et non en Proconsulaire. Cf.
son travail sur le Metattum Siguense dans le Bull, de la Soc.
Arch. de Sousse, I, pp. 135-13.9, Morçelli el Toulotte le menaient
aussi en Proconsulaire,
- 63 —

JULIANUS,donatiste en 411.
FLORENTIANUS, exilé en 484.
More, CGCLXXI. — Toul., CVI.
100. — MILEVUM. (Mila). Colonia Sarnensis Milevitana.
Corp., 6710. Une des cinq cités de la confédération cirthéenne,
fondée par Sittius. Ce dernier était originaire de Nucérie sur le
Samus en Italie, ce qui explique le nom de Colonia Sarnensis
donné à Milevum. centre d'origine plus ancienue que les Romains.
On se souvient des Martyrs de Mila, sous Florus, ainsi que des
conciles de 402 et 416, tenus dans celte ville. On n'a rien trouvé
des quatre basiliques citées en 411.
Mila n'a fourni que quelques lampes chrétiennes et un chapi-
teau ionique chrétien représentant, par devant et par derrière,
une colombe posée sur un panier et flanquée, semble-t-il, de
deux grappes de raisin, Ce chapiteau se trouve encore à l'eDtrée
de la Casba. Cf. Gsell, Texte explicatif des planches de Dela-
mare, pi. 112, n° 11, Leroux, 1912.
POLLIANUS, présent au concile de 256, confesseur de la foi,
condamné aux mines en 257.
S. OPTÂT, célèbre défenseur de la foi contre les Donatistes au
IVe siècle. Son ouvrage fut écrit probablement avant 375. On
l'honore le 4 juin. On voit dans la catacombe de S. Callixte, à
Rome, des fresques représentant, avec les SS. Corneille et Sixte,
papes, S. Oyprien de Cartbage et un Saint Optât, évêque : soi
OPTATUS EPISCOPUS, mais M. de Rossi croit qu'il s'agit ici de
S. Optât de Biskra et non du saint évêque de Mila. (Roma Soit.
I, pp. 178 et 303, II, pp. 48 et 222).
HONORIUSJ vers la fin du IVe siècle. Il fut déposé, d'après S.
Augustin. (Conlr. lût. Petil., III, 38).
SEVERUS, compatriote et ami de S. Augustin, Moine comme
lui, il introduisit à Mila la vie monastique. (S. Aug., Ep.
XXXVIII, 3). Il fut en correspondance avec le saint évêque
d'Hippone et mourut vers 425. [Ep. CCXIII, 1).
ADEODATUS, donatiste en 411; accusé d'avoir détruit quatre
basiliques en un seul lieu, M-leo probablement.
BENENATUS, exilé en 484.
— 64 —
RESTITUTUS, présent au concile de Constantinople, en 553.
La liste de Beveregius donne Mila parmi les évéchés africains
du milieu du VIIIe siècle et celle de Léon-le-Sage, en 883;, par-
mi ceux de la fin du IXe.
Il s'est lenu à Mila plusieurs conciles, un donatiste vers 397
;
les autres catholiques, en 402 et 416 (!).
On a vu que Seoerus fonda un monastère à Mila.
-
More, CGCLXXIV. Toul., CVII.
101. — MONS ou MONTE de Numidie. (Montana, à 1 kil- au
nord de Mdila). C'est le Limes Monïensis entre le Limes Tlia-
malleni el Badias. {Corp., 2786).
Il y avait une autre Monte en Sitifienne. Toulotte les fond dans
la Monte Sitifienne et Morcelli attribue les deux évoques à celle
de Numidie.
Comme Mesnage. j'ai placé Donatianus de 411 en Numidie,
tout en faisant observer qu'il pourrait bien appartenir à la Siti-
fienne, étant simplement qualifié de Montensis. Quant à
VALENTIANUS, exilé en 484 et mort en exil; d'après la Notice
de 482, il appartient sans conteste à la Numidie.
-
More, CCCLXXXI. Toul., XXIX.
102. — MOXORI. Toulotte propose avec hésitation Mooa indi-
quée par la Table de Peutinger entre Tébessa et Vasampus,
[Morsott).
On ne connaît que
DOMNIKOS, exilé et condamné aux mines par le roi vandale
Hunéric, en 484.
More, CCCLXXXILI. Toul., C1X.-
103. — MULIA. Peut-être M Ma. ou El-Milia. Une inscription
locale prouve qu'il y eut là un fundusfi).
On ne connaît que l'évêque
PEREGRINUS, exilé en 484.
More, CCCLXXXV. — Toul., CX.

(1) S. Aug., Epht. 34-5. — Mansi, Collect. Concil., IV, pp. 326 et 494
S. Aug., Epist. 176-78, 1S2-S6.-
(2) B. A. C. 1907, p. CCXVIII.
Mansi, op.lcit., IY, p. 325.

- - è'5

104. — MUNICIPIUM ou MUNIC1PA ?


VICTOR, exilé par Hunéric en 484.
More, GCGLXXXVIII. Toul., CXI. -
105. — MUTUGENNA. Villa à l'est d'Hippone, d'après S.
Augustin, et pas 1res éloignée de cette ville, car le saint évêque
s'y rendit plusieurs fois et Valère, évêque d'Hippone, reprit le
diacre Rusticien de venir trop souvent à Hippone et d'y être plus
qu'à Mutugennal1) ; or, celui-ci lui répondit qu'il n'était pas fait
pour la solitude. 11 semble n'y avoir eu d'évôque dans ce centre
que pour en opposer un au donatisle. Une inscription porte à
voir Mulugenna aux ruines à'Ain-Telia, à l'E. d'Hippone et au
M.-E. de Roum-es-Souk. (Eph. Epigr. VII, 422).
ANTONIUS en 411. Il eut pour compétiteur
SPLENDONIUS, donatiste.
More, CGGXCVI. — Toul., CXII.

106. — NARACGATA. Région des Harracias ?


FORTUNATIANUS, exilé en 484.
COLUMBUS, présent au concile de Cartilage, en 525. Cf. Hard.
Coll. Concil. II, p. 1082.
More. CCCC. — Toul., CXIII.

107. — NAZAI ou VAZAIVI. (Aïn-Zoui). Cf. AU. Arch.,


f. 39, Chéria, 49.
On a retrouvé d'importants vestiges du christianisme à Vazaïvi.
M. Farges y a fouillé une église; il croit que c'était l'ancienne
basilique civile adaptée au culte chrétien. Masqueray y a vu une
abside en 1878. On y a trouvé une belle pierre offrant des sculp-
tures en relief plat et un monogramme constantinien simple de la
bonne époque, IVe siècle, ainsi qu'une table d'autel avec loculus
pour les reliques et une inscription mentionnant les noms des
Saints dont les reliques y sont enfermées.
Voici les noms des martyrs dont l'inscription mentionne les
reliques dans la basilique de Vazaïvi : Siloani, Primi, Donati,

(1) S. Aug., Epist. 23 et 174. — Serm. de Rusticiano dicte, nc 4.


- - 66

Tunnini, Felicis, Lucatis et Jahinis. [Lucatis a été lu : Luccas) (^).


On a trouvé des tombes dans le sous-sol.
Au sud des ruines, autre basilique et une vasque en pierre ou
bassin lustral (2).
LIBEHALIS, donatiste, en 411.

-
More, CCCCIII. Toul., CX1V.
108. — NEBBI. Région de Tobna. et Macri. En effet, on lit
dans la Chronique de Victor de Tonnone, que, l'an 479, Hunéric
exila nombre de catholiques Tubunis, Macri et Nippis. aliiaque
eremi partibus.
QUODVULDEUS, donatiste, en 411.
PAULUS. exilé en 484 et mort probatus.
More, CCCGVIII, CGCCIX, — Toul., CXV.
109. — NICIBA. (N'gaous). L'ancienne Nikaous des géogra-
phes arabes. (AU. Ardu, f. 26, Bou-Taleb, 161). Outre la Me-
moria dont on va parler plus bas. on a trouvé à N'gaous môme,
une bague de bronze portant : Vical in Deo [Corp., 4473); c'est
dans la région que furent découverts les reliquaires d'Henchir-
Akhrib. Cf. l'article concernant Henchir-Akhrib.
Citons encore à N'gaous, un linteau de porte avec une croix
au centre et une inscription incomplète à gauche, la droite du
linteau manquant. [Corp., n° 1673).
JUSTUS, donatiste, en 411.
PAULUS? Voir ci-dessous.
COLUMBUS, ami et quasi-légat de S. Grégoire-le-Grand en Nu-
midie, de 592 à 602. Cf. Epis. Greg. magni, II, 46; III, 47-48;
VII, 2; VIII, 14, 15; XII, 8, 28.
C'est ce Columbus qui posa et scella, en 581 ou 582, les reli-
ques placées sous l'autel d'Henchir-Akhrib, comme l'indique
l'inscription byzantine dont on donne ici le texte. Il sera parlé

(1) Masquerav, Rix. Afr. XXII, 18/8. p. 453 et notes inédites avant servi
à Gsell, M. A.,'II, 341.- Farges, Acad. Hipp., 1SS4, pp. 133-39, pi. II. —
Abbé Mougel, ibicl., pp. 156-61.— Corp., 17653. — Audollent et Letaille,
Mèlang. de Rome, X, p. 537.
(2) Atl. Arch., loc. cit.
— Gsell, Atti dcl 2° Congresso di arch. a'ist.,
Roma, p. 217. — Musée de Tébessa, p. 51.
— 67 -
des reliquaires et de la chapelle à l'article concernant cette loca-
lité, comme on l'a dit plus haut.
l$< IN NOMTNEPATRI ET FILI SPSCI P051TE SVNT MEMO
RIE SCI IVLIANI ET LAVRENTI CVM SOCIIS SVIS
PER MANVS BEATI COLVMBI EPSI SG ECLSE NICI
VENSI IsTlVS PLEBI PER INSTANTIA DONATI PRB
INPR TIBERIO ANNO V IND XIIII HBD PRD
NNS OCTOBRES
In nornine Patri(s) et Fili(i) et sp(iritus) S(an)c(t)i posite surit
memorie s(an)c{t)i Juliani et Laurenti(i) cum sociis suis per
manus Beati Columbi ep{i)s(eop)i sancte ecclesie Nicivensi(s)
istius plebi(s) per instantla[m) Donati pr(es)b[yteri imp(erante)
Tiberio anno V ind[ictione) XIIII s[u)b d(ie) pr(i)d(ie) n(o)n{a)s
octobres.
Ainsi que le remarque M. Gsell, il doit y avoir une erreur de
date sur la pierre, les deux dates ne concordant pas. Peut-être
est-ce l'année IV de Tibère Constantin, ce prince ayant régné de
578 à fin 582(1).
Dans son travail sur la chapelle d'Henchir-Akbrib, M Gsell
pense qu'il faut peut-être lire dans la Notice de 482, à propos de
Paul précité à Nebbi : Paulus Ni(ci)bensis, au lieu de Nibensis,
et attribuer cet évêque à Niciva ou Niciba, N'gaous. (Op. cit.,
p. 13, Note 2).
Le même, à la Note 3, ajoute : « Un autre évêque du même
lieu figure peut-être sur une inscription très mutilée trouvée à
N'gaous même, le texte commence par ces mots : Memoria
Rede[mti? e)p(is)c(opi) (Ni)civensis? »
-
More, CGCCX. Toul., CXVI.
110. — NIGFME MAJORES. (Ad Majores, Besseriani). C'est
le nom du groupe Sud de ruines de l'oasis de Négrine, dont le
groupe Nord est CasoeNigrenses, Trajan fonda ce centre, en 104.
Cf. Corp., pp. 276, 1716. — Tissot, Géogr. Il, 530.

(i) Vid. Gsell, Bull. arch. du Comité, 1902, p. 526.


— Chapelle chrél.
rt'Henchir-Akhrlb, dans les Mélanges, T. XXIII, 1903. — Chrbn. d'arch.
afric, ibid. 1904. — Chan. Jaubert, Rapport à Ma* Gazaniol, Echo d'Hip-
pone, juin 1903. — R. C. 1903, Reliquaires d'Hcnchir-Akhrib et Mosaïque
d'Aîii'Touta.
- -68

LUCRUS,évêque catholique plebisNigrensiumMajorum, en 411.


-
More, GCGCXI. Toul., CXVII.
111. — NOVA BARBARA. {Beni-Barbar), très probablement.
Cf. Corp., pp. 272, 952, 1713. — Ail. Arch., f. 39, Chéria, 71.
La zaouia des Beni-Barbar a été un centre antique important.
L'inscription du Corp., 2463 qu'on y a trouvée, est probablement
chrétienne, Quod Voca...
ADEODATUS, exilé en 484.
More, CGGCXIII. - Toul., CXX.
112. — NOVA C^ESARIS ? Il en est de Nooa et de Coesaris,
Coesaria... comme d'Aquoe, de Castellum, etc. Les identifica-
tions sont fort difficiles.
VICTORINUS,exilé en 484.
More, omisit. — Toul., CXIX.
113.— NOVA GERMANIA. Appelée aussi Nova, Germant.
La cité, siège de cet évêché, était certainement dans le voisinage
de Thubursicum Numidarum (Khemissa), puisque en 407, ses
seniores ou fabriciens, portèrent plainte au concile de Carthage,
contre l'évéque de Thubursicum, Maurentius, et qu'une commis-
sion se rendit dans cette ville pour régler l'affaire sur place. (Hard.
Coll. Conc. I, 919). Peut-être faut-il voir Nooa Germania dans
les ruines de Bou-Atfan?
FLORENTIUS, Nobagermaniensis, exilé en 484.
More, GCCCIV. -Toul., CXX.
114. — NOVA SINNA. Peut être Kalâal-Sennan, entre Nar-
ragara et Theoeste, dit Toulotte.
RESTITUTUS, catholique en 411.
FÉLIX, son compétiteur donatiste.
CANDIDUS, exilé en 484 et mort en exil.
More, GCCCXVII. —Toul., CXX1.
115. — NOVA PETRA. (Henchiv-Encedda. ou Henchir-el-
Alesch).
C'est à Henchir-Encedda, dit Gsell, que plusieurs archéolo-
— 69 —

gués placent Nooa Petra. On sait que ce lieu ëlait célèbre par le
tombeau du martyr donatiste, Marculus, devenu un centre de
pèlerinage. Le Castellum. de Nooa Petra était ainsi appelé parce
qu'il était voisin d'une montagne abrupte du haut de laquelle fut
précipité Marculus, en 348, disent les Actes de ce martyr dona-
tiste. Le rnons arduus des Actes serait alors le Djebel Agmerouel
au pied duquel est située la ruine à'Henchir-Encedda, dans la-
quelle Gsell signale des fragments d'architecture ayant pu appar-
tenir à une église.
Bien qu'Henchir-Encedda soit une ruine peu importante,
ajoute cet auteur, c'est peut-être avec raison qu'on l'identifie
avec Nooa Petra : la dislance entre ce lieu et Aïn-Zana {Diana},
est à peu près celle qui est indiquée sur l'Itinéraire d'Antonin
(14 milles) f1). On pourrait cependant penser à Henchir-el-Atesch,
où se trouvent les ruines d'un édifice chrétien important,
Cet édifice est une basilique, avec abside surélevée, mesurant
32 mètres X 14m20. On a trouvé au N.-E. de cette basilique
une chapelle de 19 mètres X 12m20 (2).
DATIVUS, donatiste en 411. 11 se vante de n'avoir pas de com-
pétiteur catholique et d'être le gardien des reliques de Marculus.
More, CGCCXXI — Toul., CX.X11.

116. — NOVA SPARSA. C'est probablement, selon Gsell et


Graillot, \'Henchir-bou-TakrematèneC$). On y a reconnu les vesti-
ges de trois édifices chrétiens :
1° Au S.-E. de la ville antique, sur une colline, une basilique
de 17m30 X 9m60, avec trois nefs, abside, sacristie et dépendan-
ces. Devant la façade s'étendait un portique à colonnade;
2° A l'O. une autre basilique de 22m50 X 12m30. Elle a trois
nefs et deux sacrislies qui flanquent le choeur rectangulaire
tenant lieu d'abside et profond de 6m40. Une grande construction
de 40 mètres X 20 mètres, avec cour à quatre portiques, voisine
de l'église, paraît avoir été un monastère;

(1) Ragot, R. XVI. 1S73, p. 228. - Tissot, Gèog., II, p. 509. — Gsell,
C.
R. A., p. 209. — AU. arch., f. 27, Balna, 3 et 62.
(2) M. A. II, pp. 170-73. R. A., p. 201.
— R. C. 1864, p. 292.
(3) Mélanges. Ruines romaines au N. de Batna. pp. 79-81. — M. A. II,
p. 186. — AU, arch., i. 17, Gonstantine, 387.
- -
70

3° Enfin, dans la médita, on a retrouvé les restes d'une église


plus petite, orientée à l'O.-N.-O. et terminée par une abside. Elle
avait, aussi trois nefs séparées par des colonnes. Gsell n'en parle
que dans les Ruines rom. au N. de Batna.
FÉLIX, exilé en 484 et mort en exil.
More, CCCCXVI. — Toul., GXXIII.
117. — NOVA?
ROGATIANUS, en 256.
FÉLIX en 411.
More, CCCGXVIII. — Toul., CXXIV, dit que c'est peut-être
Mova près Morsottf1).

118. — OCTAVA. Probablement dans la région de l'Aurès. Ce


lieu est célèbre par la fameuse répression du comte Tauriûus
qui, dans une foire où ils fomentaient des troubles, fit tuer un
grand nombre de circoncellions, vers 345. Cf. S. Optât, De
Schism., III.
VICTOR,présent au concile de 256.
PASCENTIUS, exilé en 484.

-
More, CCCCXXVII. Toul., CXXV.
119. - PAUZERA?
donatiste, en 411.
FLAVIANUS,
More, GCCCXLI. — Toul., CXXI.
120. — PUDENTIANA. On en ignore l'emplacement. Une
branche de la gens des Pudenlu a dû établir un évèché sur
un de ses domaines. On connaît la conversion du sénateur
Pudens qui donna, à l'Eglise de Rome, son palais du Viminal, et
dont le fils Pudens et les filles Sainte Pudenïienne et Sainte
Praxède furent chrétiens, ainsi que le parent Manius Acilius
Glabrio, consul en 91, et mis à mort pour la foi par Domitien.
Un Pudens, gouverneur de Césarienne, se montra très modéré
à l'égard des chrétiens pendant la persécution de Septime Sévère.
(Tert. Ad S cap.,, 4),

(1) Vid. Moxori,


— 71 -
Enfin, diverses inscriptions de Calama, Cuicul et Thamugadi
mentionnent des personnages du nom de Pudens et Pudeniianus.
Cf. Corp., 2354, 2372, etc. Vid. Mesnage, op., cit. pp. 428-29.
MEMMIANUS I.
MEMMIANUS II. Tous deux de la fin du IVe siècle et du com-
mencement du Ve, avant 411.
En effet, le donatiste Cresconius ayant dit à cette conférence :
Je n'ai pas de traditeur dans mon peuple, ni dans mon diocèse,
c'est-à-dire de catholique, Aurèle de Macomades, grand cham-
pion des catholiques, lui répondit : Nous avions là l'évêque Mam-
mianus, homme très vénérable; puis nous y avons ordonné un se-
cond Memmianus. Tous deux sont morts; nous allons en ordon-
ner un autre. Alors Adéodat de Milev reprit au nom des dona-
tistes : Pour qui? Et Aurèle : Ce n'est pas pour vous que nous
l'ordonnons, car les vôtres ont détruit les basiliques, ont enlevé les
ornements de l'église et celui gui vient de parler a renversé qua-
tre basiliques dans une seule localité. Pudentiana était, semble-il.
pas très loin de Macomades.
CRESCONIUS, donatiste susmentionné.

PEREGRINDS, exilé en 484 et mort en exil, probatus.


MAXIMIANUS accusé par ses diacres de s'être laissé corrompre
par les donalistes', en 591. Saint Grégoire-le Grand ordonna à
Columbus, de Niciba {N'gaous) de convoquer un concile pour
juger Maximianus. [Lib. II, epist. 48).
More, CCCCLIII. — Toul,, CXXVIII.

121. - PUTIA. Probablement dans le Sud. Henchir-Touta,


A
une inscription parle des Casoe Nigrenses et de Puteos. B.A.C.
Cf.
1898, p. CCXLVIII.
FEUX, donatiste en 411,
exilé en 484.
GAUDENTIUS,
More, CCCCLYI, — Toul., CXXIX.

122. — PDTIZIA? Pas sûrement en Numidie.


FLORIANDS, donatiste en 411.
More, CCCCLVI1. — Toul., Numid. CXXX, Bymc. CI.
— 72 —
123.- REGIANA. Probablement Henchir-Takouch ou Taou-
houch où Tissot place Ad Lacum Regium. (Géogr. II, 511). p.
Gsell y signale, dans ses M. A. II, p. 264, une église de 21m55
sur 13 mètres. L'abside, qui faisait une saillie courbe à l'extérieur
et dont l'arc de tête s'appuyait sur deux demi colonnes, était
flanquée de deux sacristies.
FORTUNIUS, exilé en 484 et mort en exil.
More, CCCCLX. — Toul., CXXXI.
124. - RESPECTA?
exilé en 484.
QUODVULDEUS,
More, CCCCLXIII. — Toul., CXXXII.
125. —
RESSIANA. Comme Legs dans la région de Tacarata,
enlre Milev et Hippone. Voir Leges.
OCTAVIANUS, en 411.
exilé en 484 et mort en exil.
VIGILIUS,

-
More, CCCCLXIV. Toul., CXXXI1I.
126. - ROTARIA. (Henchir-Temlouka ou Henchir-Loulou),
région de Renier sûrement. On voit par les Actes de la Conférence
de 411 que Roiaria est proche de Tkibilis et à!Az-ura. A Tem-
louka on a trouvé une borne milliaire avec chrisme. R. C. 1867,
p. 235. — Corp., 4824, 22272. — Ail. Arch., f. 18, Souk-Ahras,
132, 135, 148, 149).
FÉLIX, un des traditeurs de 303, è Cirla eu 305.
VICTOR, donatisle en 411. 11 prit la parole et dit : Je n'ai pas de
compétiteur. Mais l'inlrépide Aurèle de Macomades expliqua
pourquoi. Nous avions là un évèque, lui répondit-il, vous l'avez
tué et vous aces pris sa place. Sur ce, Adéodat, mandataire des
donatistes, reprit : // dit que cet évèque a été tué; qu'il accuse le
coupable et le fasse connaître et poursuivre. Aurèle alors : Ils ont
rebaptisé cet évèque qui est un vieillard de 90 ans. Il montrait
en même temps Simplicius de Thibilis (Announa). Alors Victor
d'Ajura ou Azura reprit : Il dit n'avoir point de compétiteur; j'ai
là une église, vous le savez bien.
-
More, CCCCLXVI. Toul., CXXXIV.
127. — RUS1CADE, (PJiilipperille). Colonia Veneria Rusi-
cade. Genio Colonies Venerioe Rusicadis. Oppidum à l'époque de
PI. II.

Piliers de YArea de Rusicade.


- - M

Pline, elle devint une des colonial cirthensesfi).


Nombreux sont les souvenirs chrétiens de l'ancienne Rusi-
cade.
Dans la propriété Lesueur c'est l'antique area chrétienne avec
sa Cella, son horius, son enceinte murée, la casa major, les sépul-
tures nombreuses autour de Varea murée et la casa minor. L'en-
ceinte murée contenait trente-et-une sépultures en briques autour
de la Cella. Celle-ci qui, d'après M. Cagnat, date de la tin du
IIe siècle ou du commencement du IIIe, était voûtée et pavée en
mosaïque. Elle a contenu des sarcophages en marbre, dont on a
retrouvé des débris; ses murs étaient revêtus de stuc, on y a vu
des graffites à la pointe et au fusain, bateaux, croix, IOANNES, etc.
Enfin deux piliers, avec chacun an chrisme constantinien simple,
ornaient l'entrée de Varea muro cincta, à laquelle on parvenait
par un escalier, car le terrain de la colline est très en pente à cet
endroit.
La casa minor située un peu au-dessous de cet escalier, comme
l'aménagement de l'entrée de Varea avec les piliers susdits, datent
des commencements du IVe siècle!2). On.y a retrouvé une petite
auge en marbre qui paraît un reliquaire.
Rappelons la basilique construite au IVe siècle par l'évêque
Navigius, en l'honneur de la martyre Digna. On en a retrouvé
des traces et la dédicace métrique dans le square situé devant
l'église actuelle (un coin de l'ancien forum). Les ossements trou-
vés dans la tombe voisine, avec quatre grands clous, sont ceux
d'une femme âgée de 35 à 40 ans. Une mosaïque recouvrait le
sépulcre. Je crois utile de donner encore ici la dédicace de cette
basilique :
MAGNA QVOD ADSVRGVNT SACRI3
FASTIGIA TECTIS
QVAE DEDIT OFFICIIS SOLLICITVDO PUS
MARTYRIS ECCLES1AM VENERAN
DO NOMINE DIGNAE
NOBILIS ANTIS © TES PERPETVV(s)
QVE PATER
NAVIGIVS POSV1T CRI3TI LE
GISOVE MIN1STER
SVSP1CIANT CVNCTI RELIGIONIS OPV3

- Corp., 7960, 6710, 6711, 7094-98, 7123, etc., pp. 684. 967-79, 1879.
(1)
AU. Arch., f. 8, Philippeville, 196.
-
(2) B. A. C. 1903, pp. 530-33.
— Notes, pp. 22-25.
_ $4-
L'original est au Louvre; le musée de Philippeville en possède,
grâce à M. L. Bertrand, une Adèle reproduction I1).
Une croix byzantine en marbre blanc, trouvée en 1911, en
construisant une maison à la* rue Nationale, en dessous du
théâtre, paraît provenir d'une basilique chrétienne. On la conserve
au Musée.
D'après la correspondance de S. Augustin (Epist. CCXII), une
Memoria en l'honneur de S. Etienne fut probablement élevée à
Rusicade, vers 425, pour y conserver des reliques du proto-mar-
tyr confiées, par l'évêque d'Hippone, à une matrone du nom de
G alla et à sa fille Simpliciola, vierge consacrée à Dieu. Augustin
les recommande à un évoque nommé Quintilianus, lui disant :
Portant secum reliquias beatissimi et gloriosissimi martyris
Stephani; or, la famille des Galli élait, on le voit parles inscrip-
tions (2), une des plus importantes de Rusicade. On peut donc croire
sans lémérilé que Quintilianus était évêque de Rusicade et que
Galla et sa fille érigèrent une Memoria, dans la cité ou à sa porte,
pour conserver et honorer les précieuses reliques que leur avait
confiées le saint docteur. Peut-être, s'agit-il ici de <Sle Galla. la
fille du fameux Symmaque.
11 faut mentionner le sarcophage de Vandia Procula, dit du
Bon-Pasteur, parce qu'il porte représentée, sur sa face principale,
l'image du Bon-Pasteur entre deux vases chargés de fruits (3).
Un couvercle de sarcophage chrétien, représentant une partie
de l'histoire deJonas, est aussi au musée de Philippeville, sous le
n° 294.
Deux ou trois autres sarcophages à slrigiles ou avec la porte
de l'Hadès pourraient être chrétiens, mais on ne saurait rien
affirmer à ce sujet.
Parmi les inscriptions chrétiennes, citons celle de Marinianus que
l'on croit du IIIe siècle. Bono ispirilo Mariniani Deus dejrigeret.
{Corp., 8191). Elle provient de Stora, port romain de Rusicade.

(1) Gouilly, Bull. Corresp. api'. 1885, p. 529. — Le Blant, B. A. C. 18S6.—


p. 371. — Papier. Ac.ad. Hipp. 18S6. p. 128. — De Rossi, Bull, arc.h. r.rist.
1886, p. 26. — Corp. 19913. — Poulie, R. C, XXIV, p. 183-6. — Gsell, M. A.
II, p. 248. — Monceaux, Enquête, fasc. VII, pp. 6-7. — Gsell et Bertrand,
Musée de Pliilippuoille, p. 69. n° 6. — Notes, p. 173.
(2) Corp., 7986, 7987, etc.
(3) Musée, il» 293.
- -75

il faut signaler aussi l'épitaphe d'une Femme Clarissime, c'esl-à-


dire de rang sénatorial, dont le nom est illisible (19914). Citons en-
core une dalle portant une croix monogrammalique dans une cou-
ronne- Cette croix est accostée de l'a et lu. Au-dessous de la
couronne, l'épitaphe de Fl{avia) Amanda. Corp., 8190 rz 19866.

(Trouvée en faisant la caserne du train des parcs, au S.-E. de
Philippeville). Cf. AU. Arch.J. 8, n° 196. — Musée de Philippe-
ville, Gsell et Bertrand, p. 32. — Texte explicatif des planches de
Delamare, par Gsell, p. 34, pi. 33, n° 6. Leroux, 1912.
Un fragment d'arc, en marbre blanc, paraît être le ciborium
d'un petit autel. On y .voit sculpté, à relief peu accusé, un enrou-
lement qui s'échappe d'une sorte de calice. (Musée n° 299).
Un sarcophage eu plomb provenant de la nécropole chrétienne
entourant ïarea, dans la partie des propriétés Lesueur et Ville-
neuve, figure au Musée sur le sarcophage n° 310.
Trois briques de revêtement, représentant un lion, une rosace
et un cerf paraissent chrétiennes, n° 780 A .
Sous les nos 703 D et 703 c on peut voir aussi : un carreau dé-
,
coratif, en terre cuite blanche, offrant un calice flanqué de deux
colombes (byzantin) et un dessus de plat, de la même époque,
avec le Christ nimbé et le poisson. Ce dessus de plat provient de
Collo.
Citons encore: une croix dans un cercle, B. A. C. 1887, p. 170;
un plomb byzantin avec deux croix latines, C. I. G., 8990; un
poisson en marbre, colorié, n° 786 du Musée, et plusieurs lampes
chrétiennes à chrisme ou symboles divers (5e vitrine).
D'autres belles lampes chrétiennes, trouvées en ville, sont
conservées dans des collections particulières.
Un monument funéraire en grès, sans inscription, provenant de
la colline derrière Saint-Antoine, pourrait être chrétien ; n° 49 du
Musée.
On reproduit ici les piliers de Yarea, avec chrisme à relief plat
dans un cercle.
VERULUS, présent au concile de 256. Usuard le mentionne au
21 février avec la note : Martyr de schismaticis.
VICTOR un des traditeurs de 303, présent à Cirta en 305. (Optât,
De schism., I, 13,14).
— 76 —
KTAVIGIUS qui éleva, au IVe siècle, la basilique en l'honneur de
la Martyre Digna.
FAUSHNIANUS, en 411. 11 eut pour compétiteur
JUNIOR, donatiste.
QUINTILIANUS, dont on a parlé à propos de S. Augustin et de
Galla, vers 425.
EUSEBIUS, Suricaziensis, probablementpour Rmicadiensis, exilé
en 484. Précisément Rusicade ne figure pas sur la Notice'de 482-
84.
Entre Philippevilleet Slora, tombe chrétienne; Mélanges, 1904,
p. 'à66. Monument de Remmia Chrgsophorus D(e) P(osita). Vars,
Rusicade, p. 178. — Notes, p. 129.
-
More, CGGCLXXII. Toul., CXXXV.
128. — RUSTICIANA. (Bir-bou-Aouch), région de Madaure
probablement, la même que Rustici, ou mieux, évêché fondé sur
une de ses terres par Rusticiana, fille de Symmaque, femme de
Boëce et soeur de Ste Galla.
Ail. Arck., f. 18, Souk-Ahras, 462, — R. C. 1892, p. 98.
LEONTIUS, donatiste en 411.
DONATUS,exilé en 484.
-
More, CGGCLXXV. Toul., GXXXVI.
129. — SELEUCIANA?
TEKENTIUS, catholique en 411.
MESSIANUS ou MESCIANUS. (Mesnage, p. 430).
PROFICIUS, exilé en 484 et mort en exil, probaius.
More. CCCCXC1II. — Toul., CXXXVII.

130. — SIGUS. (Bordj-ben-Zek.ri), encore appelé Sigus.


Le Castellum Siguiianum était un pagus de Cirta. (Cf. Corp.,
pp. 552, 964, 979, 1826; n's 5693-94-99, 5701, 5705, 10860 19121,
19130-35,' etc.
— AU. Arch., i. 17, Constantine, 335, etc.).
Delamare y a retrouvé les restes d'une petite chapelle et quel-
ques pierres ornées de symboles chrétiens. Explor. pi. 54, 59. —
Dans la région, curieuse inscription contenant la formule : Glo-
— w -
ria in excelsis Deo.Ve siècle? De Rossi, Ballet. 1878, p. 10;
Corp., 10642.
Voir l'article : Bir-Abd-Allah.
CRESCONIUS, donatiste en 411.
Avec M. Gsell (Soc. Arch. Sousse, 1, p. 138), je crois que
Victor ne doit pas être évêque de Numidie mais de Proconsu-
laire, il est qualifié, en 484, de Suggitanus et pour appartenir à
notre Sigus, il aurait dû être dit Siguitanus. Cf. Le Metallum
Siguense, de Gsell, loc. cit.
More, DVII. — Toul., CXXXVIII.
131.—SILA.(Uo?-dj-eMfsa?'aliasFedj-Si/a).A32kil. S.-S.-E.
de Cirta. Pagus dépendant de Cirta. Source du Rhummel, caput
Amsagoe. Son territoire venait jusqu'au Kroubs. Corp., pp. 564,
964; n°s 5884, 10198 99, 10295.
333).
-
AU. Arch., f. 17, Constantine,

Une épitaphe chrétienne [Corp., 5926), une inscription avec la


formule In Deo Vioas ! et un montant de porte portant une
colombe becquetant une grappe de raisin W sont tout ce qu'on a
trouvé de chrétien à Sila. Je crois qu'il faut le fondre avec Silem-
Sila.
CRESCONIUS,donatiste en 411.
DONATUS, exilé en 484.
More, DVIU. — Toul., CXXXIX et GXL.

132. - SILLI ?
FAUSTINUS, en 411. Il eut pour compétiteur
POSSIDONIUS, alias Possidius, donatiste.
MAXIMUS, exilé en 484 et mort en exil, probaius.
More, DIX. —Toul., CXLI.
133. — SISTROMIANA ?
ADEODATUS, exilé par Hunéric. en 484, et mort loin de son
siège.
More, DXVI. —Toul., CXLII.

(1) Corp., 5926. — R. C, 1906, pp. 180 et 186.


134. - SUAVA?
catholique
LITORIUS, en 411.
FÉLIX, exilé en 484.
More, DXXL — Toul., CXLIII.
135. — SULLI. Sullucu? près Tacatua (Takouch-Herbillon).
HILARUS, donatiste en 411.
De province incertaine.
More, DXXX. — Toul., CXLIV.
136. - SUMMA ou ZUMMA. Peut-être Zemma, à l'O. de
Cirta, sur le versant du Chettaba.
SILVANUS, primat de Numidie, en 411. Il eut pour compétiteur
le donatiste
FÉLIX.
More, DXXXII — CXLV.
137. — TABUDA ou THABUD^EOS. (T/iouda), à l'E. de
Biskra. Cf. Tissot, Géogr.. II, p. 526.
On y a signalé un linleau de porte incomplet sur lequel on
lisait: i PRAECOR. (Corp., 2484).
VICTORINUS, catholique en 411. Il eut pour compétiteur le
donatiste
ARGUTUS.
FLUMINIUS, exilé en 484.
More, DXLIII. — Toul., GXLVI.
138. — TACARATA. Probablement au S.-O. de Théveste,
dans la plaine de Cart ou Guert qui est semée de ruines romaines.
ASPIDIUS, catholique en 411.
VERISSIMUS,donatiste.
CRESCENTIUS, exilé en 484.
More, DXLVI. — Toul., CXLVI1.
139. — TANUDAÏA? La Ta.nonta.da, de Ptolémée?
DONAT, donatiste en 411.
Province-douteuse.
More, DLIX. — Toul., CXLVIII.
- -79

-
140.
Numidie?
TARASA. {Aïn-Soltan) au S. de Bou-Saâda,sud de la
Corp., 8781.
Cf.

ZOZIMUS. en 256. Mesnage l'attribue à la Byzacène, sous le


DjebelTrozza, Tunisie.
CRESCONIUS. exilé en 484.
More, DLX. - Toul., CXLIX.

141. — TABARCA, THABRACA a conservé son nom. On


n'en parlera que sommairement, puisqu'elle fait partie actuelle-
ment de la Tunisie.
On y a retrouvé trois églises, dont une mesurait 40mXl5m60,
deux baptistères et surtout nombre de sépultures chrétiennes,
dont 24 avec mosaïque dans le sous-sol de la grande basilique,
7 dans une nécropole, encore avec mosaïque, et d'autres encore
avec mosaïque dans une chapelle voisine. Beaucoup de ces lom-
bes sont des sépultures de religieuses du V3 siècle. En effet, il y
avait à Tabarca deux monastères, l'un d'hommes, l'autre de fem-
mes. (Toutain, B. A. G. 1892, pp. 193-96).
A la grande basilique était attenant le monastère de femmes,
dont Ste Maxime était supérieure à l'époque vandale. Cf. Victor
de Vite IX-XI, 30-35. On y a trouvé les tombes de plusieurs mo-
niales : Victoria, Dei famula; Victoria mater, Dei famula; Vic-
toria puella; Pompeia Maxima, Dei famula et celle d'une mar-
tyre : Privata... consecratoe Virginis et confessione.
Le monastère d'hommes, cui proeerat nobilis pastor Androeas,
à la même époque vandale, (Vict. Vit. I, X, 32), était séparé de
celui des religieuses par un ravin, il se trouvait à 3 ou 400 mètres
plus loin.
11 y avait en outre, à Tabarca, dans cette basilique, une Me-

moria dédiée aux martyrs Anastasie et comitum. Cf. Corp. 17382.


La basilique, située à l'O. de la ville et contenant la tombe de
Caslula puella, est une chapelle de Martyrs avec plusieurs cha-
pelles latérales. Il y a aussi de nombreuses mosaïques funéraires.
Parmi les sujets représentés sur les si nombreuses mosaïques
trouvées è Tabarca (il y en a 60), on a relevé 4 fois l'orante, 6 fois
- - 80

le calice, 14 fois la colombe et la rose. 9 fois l'agneau, 3 fois le


paon, etc. Une mosaïque représente une basilique, etc.W.
VICTORIUS, en 256.
RUSTICIANUS, en 411.
CLARENTIUS, donatiste, en 411 et 416.
CLARISSIMUS, en 646.
Maxima, Mariinianus et Saturianus, victimes de Genséric en
459, étaient religieux à Tabarca. Cf. Vict. Vit. Persec. Vand. I,
10-12.
More, DXLI. - Toul., CL,

142. - THAGASTE. (Souk-Ahras). Thagaste municipium.


(S. Aug. passim. — Corp., pp. 508, 961, 1634, nr* 5145, 5150).
D'après l'inscript. du n° 5145, c'était un municipe à l'époque de
Septime Sévère, peut-être est-ce Trajan qui l'érigea en commune
romaine, d'après Gsell, Atl. Arch., f. 18, Souk-Abras, 340.
C'est le pays de Monique, Augustin, Alype, etc.
Souk-Abras nous a livré peu de ruines chrétiennes. Il y a l'ins-
cription connue: Beaiam Eccleaiam catolicam ex oficina Fortu-
natiani, qui devait être à l'entrée d'une basilique!2). Ensuite le
grand hypogée de Tbagasius et de Pollentia, dont le nom rappelle
Pollentius à qui S. Augustin a écrit deux livres et qu'il appelle
son frère!3). A l'époque de S. Augustin, plusieurs monastères
existèrent a Thagaste, lui-même commença à mener dans sa
patrie la vie monastique!'4). Pinien, fils de Sévère., le Préfet de

(1) -
Vid. Toutain, B. A. C. 1891, pp. 193-196. Benêt, B. A. C. 1905, pp.
370-391. — Toutain, B. A. C. 1892. pp. 193-96. — Gauckler, Monum.. Piot,
p. 181, XIII, etc. — Merlin, B. A. C. 1911, p. XI. - Corp.. 17382-91. —
Antiq. afr. 1SS4, p. 131; 18S5, pi. 3. — Reo. Air. 1887, p. 399. — Bull. acad.
Hipp. n* 22, p. 104. — Monceaux. Bull, antiq. France 1909, p. 157, inscript,
du prêtre Privants, etc. Dans Vinrent, 'les A/os., les mosaïques de Tabarca
sont indiquées ainsi : Ci met. chrét. à l'E. de la grande basilique : ncs 984-
1012; enclos autour de la petite chapelle : n" 941-983; grande basilique :
nos 1015-16, 1050-54; Pclagrus, n° 1013; Castula puella, n° 1014; basilique
de Castula, chap. de Martyrs : n's 1017-1049.
(2) Corp., 5176.
— De Rossi, Bullct. 1878, p. 20; 1879, Tab. VIII. —
R. C. 1869. p. 711. — Rcc. Afr. 1S69, p. 271. La pierre portait une croix
monogrammalique flanquée de l'a et de io.
(3) Corp., 5158-59.
— R. C. 1854, p. 158. — Rcc. Afr. I, p. 197; 1857, p. 220.
(4) Vita Aug.
— S. Paulin de Noie, dans les oeuvres de S. Aug.. lettre
246. — Aug., lettre 83.
— 81 -
Rome, sa femme Ste Mélanie et Albine sa belle-mère, fondèrent
deux monastères dans les environs de Thagaste, où Mélanie pos-
sédait de grands domaines. Un de ces monastères contenait
80 religieux, l'autre. 130 religieuses (1).
Sur un fragment de pierre on lit Romanianus, c'est le nom du
noble et riche citoyen de Thagaste qui fut le bienfaiteur et l'ami
d'Augustin. (R. C. 1887, p. 32).
FIRMUS, honoré le 30 juillet. 11 est cité par S. Augustin comme
ayant souffert pour avoir refusé soit de mentir, en niant qu'il eût
donné asile à un fugitif, soit de livrer celui qu'il cachait. L'empe-
reur, auprès duquel il fut conduit, le loua, le renvoya indemne et
lui accorda la grâce de son protégé. [De Mendacio, XIII, 23).
Ceci se passait vers 298, quand Maximien Hercule vint en Afri-
que et retournait à Carlhage après avoir dompté les Quinquegen-
tiani.
ALYPIUS, compatriote et ami de S. Augustin qui nous a fait son
éloge et nous parle de sa grande mortification, dans ses Confes-
sions, X. 43. Il fut son compagnon dans la solitude de Cassiacum,
reçut le baptême avec lui et, comme lui, embrassa la vie monas-
tique, d'abord à Thagaste, puis à Hippone où il suivit Augustin.
En 399 il fut fait évêque de Thagaste, sa patrie, jeune encore,
car il était plus jeune que l'évêque d'Hippone.
En 403, Alypius était au concile de Cartilage. En 411, il était
un des mandataires des catholiques à la conférence. Il n'y avait
pas de compétiteur donatiste. Le P. Mesnage remarque que ce
ne devait pas être depuis longtemps, puisque l'auteur de la Vie
de Sts Mélanie la jeune dit que, sur le domaine possédé par cette
sainte, à cette époque (410), dans le voisinage de la ville, il y
avait deux évoques, l'un catholique, l'autre hérétique c'est-à-dire
donatiste (2).
Il était, en 416, au concile de Milev, en 419 à celui de Carthage,
puis délégué de l'épiscopat africain auprès du Pape Boniface Ier.

(1)Analect. Bolland. VIII, 1889, p. 35. — Card. Rampolla, Vita di S.


Melania, senatrice, XXI.
(2) Mesnage, op. cit., p. 372. Analect. Bolland. VIII, 1889, p. 35. —
Card. Rampolla, Vita di S, Mcliana, scnatrice, Biog. XXL
- — 82 —

Il vécut longtemps encore et fut primat de Numidie en 428(1). On


l'honore le 15 août, au Martyrologe Romain, et en Afrique le
18 du même mois.
JANUARIUS, probatus, c'est-à-dire mort dans l'exil auquel
Hunéric Pavait condamné en 484.
.La liste du Thronos Alexandrinos mentionne, au VIIIe siècle,

More, DLV. - Toul., CLI.


143. — THAGORA ou TAGURA. (Taoura). Municipe romain
dès le Haut-Empire(2).
C'est la patrie de la matrone Ste Crispine qui fut martyri-
sée à Theveste et probablement aussi des douze martyrs men-
tionnés au Martyrologe Romain aux nones de Décembre (5 déc.) :
A Thagura, en Afrique, les saints martyrs Jules, Potamia,
Crispin, Félix, Gratus et sept autres; sous Dioclétien, comme
Ste Crispine.
Il y avait donc une communauté chrétienne, à Thagora, au
moins dès la seconde moitié du IIIe siècle.
Sur un rocher voisin, à Aïn-Guettar, on lit : Numini entre deux
monogrammes avec chacun y. et w. Peut-être ce mot Numini fut-
il christianisé après coup!3).
On a retrouvé à Thagora les restes d'une belle basilique de
40m X 14m60, flanquée de deux sacristies et avec un grand pres-
byterium. Elle avait la forme d'un T ou d'une croix latine. Les
murs avaient un mètre d'épaisseur(4).
Une forteresse byzantine, élevée par Solomon, vers 539, sous
Justinien, y subsiste encore en partie avec les restes d'une dédi-
cace bilingue de cette citadelle. (Grec et latin, Corp., 4646-48,
10767 et 16851).
XANTIPPUS, à qui S. Augustin écrivit, en 401, à propos de la
primatie de Numidie.
POSTUMIANUS, qui dit avoir l'unité, en 411.

(1) Aug. Ep. CCXXVII. — Hard. Collée. Concil., I p. 914 et 1242.


(2) B. A. G. 1889, p. CLXV. — Corp., pp. 470, 956, 1607, n°s 4646, 16581. —
AU. arch., i. 19, El Kef, 80.
(3) Corp., 4671.
(4) GseU, M. A. II, p. 264.
— 83 —
TIMOTHEUS, exilé en 484.
More, DLVI. — Toul., CLI1.
144. — THAMUGADE. (Timgad)W. Colonia (Ulpla) Mar-
ciana Trajana Thamugaie. {Corp., 2355, etc.).
Timgad est la ville d'Afrique où l'on a retrouvé, jusqu'àce jour,
le plus de monuments chrétiens. En 1911, le chiffre des basiliques
ou chapelles connues de cette ville s'élevait à dix-sept, parmi les-
quelles deux cathédrales et deux grands monastères avec leurs
églises.
En voici le sommaire : Au N.-O. grande basilique de 39 mè-
tres X 17m40. Elle est entourée de dépendances, demeure épisco-
pale? — Eglise à 120 mètres au S.-S.-0. de la porte septentrionale
de la ville : 13ra40 X 12mlO; sans l'abside ; salles et sacristies di-
verses, et trois nefs. — Chapelle à 60mètres au S.-O. du Capitole :
llm75 X llm10. Trois nefs, sacristie, portique devant la façade.
— Chapelle à 200 mètres à l'O. du Capitole : 10m90 X 10m60.
Trois nefs. — Chapelle sur un mamelon, à 250 mètres au S.-O.
de la citadelle byzantine. Cette chapelle, byzantine elle-même,
date de l'an 645. Cf. le Corp., 2389 =
17822. Elle a 10m25 de
large. In temporibus Constantini imperaiori(s), (Constantin III),
Bel Gregorio patricio, Joannes, dux de Tigisi, offeret do-
.. .,
j
mum Dei. Armenus. Cette chapelle avait trois petites nefs et
était entourée d'un quadruple portique. Il semble qu'il y ail eu au
S. un petit monastère attenant à celle chapelle. —Autre chapelle
à 200 mètres au N. de la citadelle byzantine. Bref, dix églises
ou chapelles trouvées de 1893 à 1905(2).
En 1906, découverte d'une nouvelle chapelle au N. de la ville :
12m55 X 6m85. B. A. C. 1906, p. 193. Tout autour, nécropole et
épitaphes chrétiennes. Ballu, B. A. C, 1906, p. 210.
En 1907, découverte du grand monastère du Ve siècle, situé à
l'ouest de la ville. Vaste église à trois nefs mesurant 61m50 X 21
mètres, accotée de trois baptistères et de trois chapelles dont une
communiquait, en Est, avec la basilique et devait être une Memo-
ria, comme la chapelle de S' Etienne, à Hippone. la chapelle

(1) AU. arch., f. 27, Batna, p. 255.


(2) Cf. M. A. II. pp. 209-216.
- AU. Arch., f. Batna, plan de la ville,
-
n°s 7, 10, 11, 45, 46, 56, 58, 59, 61, 62, 64. B. A. C. 1904, p. 166; 1905, p. 58.
— 84 —
Iréflée, à Tébessa, elc. Le baptistère, situé à l'O. de l'atrium de la
grande basilique, est encore orné d'une superbe mosaïque d'un
travail fort délicat et d'un effet remarquable. Cette mosaïque,
admirablement conservée, couvre le sol et les gradins du baptis-
tère et revêt l'extérieur et l'intérieur de la cuve baptismale. L'en-
semble du quadrilalère, formé par les ruines du monastère et de
ses églises ne mesure pas moins de 170mXllOm. Cf. Ballu,
B. A. C. 1909, pp. 98-103. Un peu plus tard on a retrouvé le
second monastère, B. A. C. 1910, p. 118.
Tout porte les traces d'incendie.
Voir l'I. M. par de Pachtère, n« 79-82; 89-94; 103-108.
Signalons un bénitier donatiste, nombre de lampes chrétiennes
conservées au Musée, et un curieux vase chrétien portant sur la
panse, entre deux becs, un grand monogramme constanfinien.
Enfin, dans la chapelle de 645, Delamare a trouvé une caisse en
tuile renfermant beaucoup d'ossements rangés par lits et en
ordre. C'est exactement dans une salle réservée, altenante à cette
chapelle. Peut-être est-ce un reliquaire que les derniers chrétiens
de Timgad cachèrent là. Les chrétiens berbères du lieu semblent
avoir utilisé après coup la chapelle de 645. Cf. encore : M. A. Il,
p. 316, note.— Ballu, Sept années de fouilles à Timgad, 1910; etc.
NOVÀTUS, en 256.
D'après Duchesne et Monceaux il faut rayer Sexius, témoin,
en 320, au jugement de Zénophile. Il n'aurait pas été évêque de
Timgad (1).
OPTATUS, chef farouche du donatisme de 388 à 398 où il fut tué
en prison comme Gildonien, après dix ans de la plus odieuse
tyrannie!2).
FAUSTINIANUS, catholique en 411, où il eut pour compétiteur le
fameux donatiste
GAUDENTIUS à qui S. Augustin dédia son ouvrage vers 420 et
qui déclara qu'il était prêt à s'enfermer dans sa cathédrale et à y

(1)Duchesne, Le rhstier du donaiismc, p. 53, n°45. — Monceaux, Timgad


chrétien, p. 56, note.
(2) S. Aug. en parie fréquemment : Conlr. Peiil., I 24, 26; Episl., 87 el
108: Conir.^Parmen.. 11,4, S; Conlr. lin. Peiil., III, 40, 48: Enari: in ps.
XXXI, II, 26.
PI. III.

Mosaïque dédicatoire, Chapelle tréflée à Tébessa.


— 85 —
périr plutôt que de se soumeltre aux décisions contre les dona-
tistesC1).
SECUNDUS, mort dans l'exil où l'avait envoyé Hunério en 484,
probatus.
More, DLXV1II. — Toul., CLIU.

145. - THÉVESTE. [Tébessa). C'était un municipe avant


Trajan, probablement sous Vespasien. Cf. Corp., 1846. Trajan
l'érigea en colonie. Cf. Cagnat, Armée rom., d'Ajr., p. 499.
Corp pp. 215, 939,1576, n°s 16508,16530. — Atl. Arch., f. 29,
,
Thala, 101.
Ce fut le séjour de la IIIe légion Auguste qui campa ensuite à
Mascula, puis à Lambèse définitivement.
Tébessa abonde en souvenirs et en ruines du christianisme.
C'est d'abord la grande basilique aux ruines imposantes.
La basilique monumentale de Tébessa fut construite probable-
ment vers le milieu du IVe siècle, après la paix de l'église(2). On
attribue généralement aujourd'hui à cette date la construction de
l'église, avec Y atrium qui la précède, et celle de la salle ou cha-
pelle tréflée, avec les quatre chambres contigûes. Cette basilique
avait 22 mètres de large sur 46 de longueur (80 avec Yatrium et
l'escalier). Les trois nefs de l'église étaient séparées par des sup-
ports et des colonnes en marbre rosé, blanc ou vert, ou en granit;
des arcades reposaient sur ces supports et colonnes. Au-dessus
de'ces arcades et piliers régnait une longue corniche. Au-dessus
de la corniche s'élevait un mur percé de fenêtres et précédé d'une
série de colonnes reposant sur les décrochements de cette corni-
che, par conséquent à l'aplomb dts colonnes d'en bas. Dans l'ab-
side, on a retrouvé remplacement de l'autel et de la chaire épis-
copale. Tout le sol de l'église était pavé en mosaïque ornementale
.d'une facture assez médiocre, mais d'un arrangement très heu-

(1) S. Aug., Retract., II, 59; Contr. Gaudenl., I. 1, 38, 52. — Monceaux,
Reo. P/Molog. XXXI, 1907, pp. 111-133.
(2) On ne saurait mentionner ici toutes les études publiées sur la basilique
de Theveste. Mentionnons plus spécialement : Moll, R. C 1860-61. pp.
209-13; Girol, R. G. 1866. pp. 186-213; Sériziat, R. C., 1868;, pp. 473-77;
Clarinval, R. C. 1870, pp 605-11 ; Audollent, Mélange*, 1890; Ballu, Tébessa,
Lambèse, Timgad, 1894; Diehl, L'Afrique byzantine, p. 430; Duprat, R. C,
XXX, 1895-6, pp. 1-87; Ballu, Le monastè'-e byzantin de Tébessa, 1897;
Gsell, Mélanges. 1898, pp 120-4; 1899, pp. 73-75; 1900, p. 130; Id., M. A.,
t. II, pp. 265-391; Maitrot, R. C, 1912, Elude sur Tébessa, etc.
- - 86

reux. Selon M. Ballu, les parois de l'église auraient été plaquées


de marbre.
L'airium qui précédait la basilique était bordé de portiques
soutenus par des colonnes de marbre, de calcaire et de granit, de
styles variés. Au centre de celte grande cour, à laquelle on accé-
dait par un escalier monumental de quatorze marches, se trou-
vait le lavacrum, grande vasque monolithe de 2m25 de côté et de
0m70 de hauteur; celle vasque affectait la forme d'un trèfle à
quatre feuilles.
La chapelle Iréflée accotée à l'église est de la même époque,
on y accédait par une porte ouverte dans la muraille du bas côté
de droite de la basilique, on y descendait par un escalier, car elle
est à 2m80 au dessous du niveau de la grande église. C'est une
salle ornée de colonnes et de belles mosaïques : calices, ceps de
vigne entrelacés, losanges, cercles, croix gammées, oiseaux,
cerf, etc.
Le cadre central de la chapelle, mesurant -i mètres dans ses
deux dimensions, in lique l'emplacement et le tombeau à reliques
de l'autel. C'est dans ce tombeau que l'abbé Delapard trouva la
curieuse mosaïque en cubes de verre, qui paraît être une pierre
commémoralive de la consécration de la chapelle. Ce panneau,
encaslré dans une petite dalle, représenta un monogramme cons-
tantien, avec l'x et l'a), se détachant sur le fond d'une abside.
Celle ci forme coquille et se trouve flanquée de deux croix.
Il est probable qu'avant de servir de chapelle cette salle a servi
de baptistère primitif. Plus tard on y éleva un autel à l'emplace-
ment de la cuve baptismale et on construisit le baptistère actuel.
La présence de mosaïques et d'un mobilier funéraire^ à plus
d'un mètre cinquante sous le sol, a révélé l'existence d'un monu-
ment antérieur, probablement païen.
On a découvert dans cette chapelle, au pied de l'escalier, un
sarcophage de marbre, que l'on croit de la fin du Ve siècle ; il sert
aujourd'hui d'autel à l'église moderne de Tébessa. Ce grand sar-
cophage est décoré de trois figures allégoriques dont ia principale
est une image de Rome chrétienne, d'après Gsell (Musée de Té-
bessa).
La grande avenue, les portes monumentales, les portiques, la
grande place et le bâtiment contigu, paraissent appartenir à la fin
du IVe siècle ou au début du Ve.
- - §7

D'après le même archéologue, il faut placer au Ve siècle, tout


au moins avant 535, les galeries ou tribunes construites au-dessus
de l'atrium et des bas côtés de la basilique, les deux, escaliers y
conduisant, la salle au S.-O. de ia chapelle Iréflée, le baptistère,
les chambres entourant la basilique, le mur d'enceinte de la basi-
lique et le remaniera ;nt du grand bâtiment à Touest de la grande
place.
C'est dans la salle située au S.-O. de la chapelle tréfïée qu'on a
trouvé la sépulture de l'évêque Palladius. M. Delapard avait cru y
reconnaître l'évoque d'Idicra mort en revenant de la conférence
de 484; d'après MM. Audollenl et Letaille, le distingué curé de
Tébessa ne serait pas dans le vrai'l). \\ faut cependant observer
que tous les archéologues fixent l'épitaphe de Palladius à la fin du
Ve siècle et que précisément Palladius d'Idicra est cité par la
notice et annoté comme probatus, c'est-à-dire mort en exil, loin
de son siège, après la conférence de 484.
En tout cas, si Palladius est un évêque de Théveste, il ne peut
avoir construit la basilique comme le croyait Msr Touloltel2),
puisque celle-ci date d'au moins un siècle plus tôt. Tout au plus
pourrait-on admettre que Palladius fit les aménagements de la
troisième époque dont on vient de parler.
La dalle funéraire de Palladius nous dit que cet évoque, de
sainte mémoire, mourut à cinquante-deux ans, après douze ans
d'épiscopat. Elle est surmontée d'une croix grecque accotée du
seul a) à gauche. (A droite en la regardant).
Hic in pace requiescit sancte memor[\)e
Palladius epî'sc(opus). Vixit annis LU
ex quibus vixit in eps's(copatu) annis XII
Sous la dalle funéraire, on retrouva les ossements parfaitement
conservés; le bois du cercueil s'était affaissé et dessinait le corps
reposant sur une couche de feuilles de laurier, au milieu de frag-
ments du suaire noirci; la chevelure brune était intacte.
Cette couche de feuilles de. laurier ne symbolise-t-elle pas le
triomphe du confesseur de la foi, de sainte mémoire? Dans celte
salle, décorée de mosaïques, on a trouvé aussi les sépultures du

(1) Mélanges, 1890, pp. 399-588.


(2) Bail. arch. crist., V, 1899, pp, 50-63.
— 88 —

prêtre Quodvuldevs, mort à trente-deux ans, du jeune chrétien


Petronius, mort à dix-huit ans, et de Marcelle, décédée à (rois
ans et demi.
D'après MM. Gsell, Ballu et Gagnât, il faut voir, dans les
chambres qui entouraient la basilique et la grande cour, les
restes d'un monastère que l'on aurait fortifié contre toute surprise
des pillards descendus des montagnes voisines ou débouchant du
désert.
On a trouvé sous l'atrium, des sépultures de vierges sacrées
que l'on rapporte aux Ve et VIe siècles.
« La basilique et le monastère de Téhessa sont un des plus
beaux spécimens de i'architecture religieuse en Afrique; la masse
imposante des constructions dont il se compose, la perfection
relative de la main-d'oeuvre, la qualité des matériaux employés
font de l'ensemble une des curiosités les plus instructives. Mais
ce qui, pour l'historien et l'archéologue, en constitue surtout le
prix, c'est que nous avons là, sous les yeux, un type de monas-
tère antérieur à l'époque byzantine, f 1! M

Toulotte a voulu voir le plan du temple de Jérusalem dans les


degrés, l'atrium etc. Cette hypothèse n'est pas fondée. Le même
auteur a pensé, peut-être avec plus de fondement, que la grande
basilique fut élevée en l'honneur de l'illustre Martyre Sainte
Crispine. D'après le même, les 83 cuves du grand bâtiment de
49m X 22m, seraient des cuves baptismales organisées, au com-
mencement du Ve siècle, lors des conversions indigènes qui se
firent en masse dans cette région!2). Duprat et Maitrot pensent
que ce sont les auges des chevaux de la garnison byzantine.
Quant à l'opinion de Gsell, qui voudrait y voir un réfectoire de
moines, elle est plus qu'invraisemblable, jamais les moines n'ont
mangé dans des auges.
A l'intérieur de la citadelle byzantine, il y avait deux autres
églises moins spacieuses que la grande basilique. Une de ces égli-
ses devait être à l'emplacement de la principale place actuelle de
la ville de Tébessa; on a recueilli là des grands chapiteaux ornés
de croix grecques.

(1) R. Cagnat. Ca.rtha.qe, T'unqad, Tébessa, etc., (Paris, Laureas, édit.


1909), p. 148.
(2) Missions catholiques, 10 nov. 1904.
— 89 -
Les byzantins transformèrent en église le temple de Minerve
si connu et si bien conservé. Enfin on a retrouvé, dans les ruines
des thermes romains de l'Ouest, un chapiteau décoré de dauphins
et des débris de cancels offrant des poissons et des trèfles. C'est
sans doute là que se trouvait la seconde église dans l'enceinte
byzantine (1).
Il y avait à Tébessa une Memorla de Martyr portant : Meggeni
sanctissime; il s'agit probablement de Saint Miggin de Madaure,
vers 180. On la reproduit ici. Cf. Corp., 16660; Monceaux,
Enquête, IV, n° 251. La pierre est au Louvre, Marbras anliq.,
n" 3011. Une autre Memorla était érigée en l'honneur de S. Mon-
tait de Cannage. Cf. Mélang., 1890, p. 535.
Au vieux Tébessa, Tébessa Khalia, il y avait un autre couvent
dont l'église se terminait par un trifolium. Cf. Mesnage, op. cit.,
p. 380. - Toa\.,Numid., p. 295.
A 500m au N.-N.-O. de la ville, près la grande basilique, à
l'Henchir Rohbane, on a retrouvé un grand nombre de débris de
statues de divinités païennes avec quelques ex-voio. On a pensé
à une cachette des païens ou, avec plus de vraissemblance, à une
sorte d'oubliette où les chrétiens avaient rélégué ces idoles (-).
Quant aux inscriptions chrétiennes trouvées à Tébessa, elles
sont nombreuses et on ne saurait les mentionner toutes ici. Citons:
l'inscription connue: Spes in nvmin*. Christifi). Outre l'épitapbe
de l'évêque Palladius susmentionnée : des épilaphes de prêtres et
de religieuses (4) ainsi que de très nombreuses épitaphes chrétien-
nes, en particulier celle d'un enfant nommé Axido, nom indigène
porté par le fameux chef des Circoncellions, el celles d'une sépul-
ture où, avec Anlonius, Minarci, Victorinus et Cota étaient ense-
velis 52 chrétiens, peut-être confesseurs de la foi : Sancti fratres
quinquaginla duo sunt.

(1) M. A., II, pp. 291-92. — Lenoir, Architect. monasi. II, p. 187. — Ballu,
Le monastère bys. do Tébessa, pi. III.
(2) Gsell. Musée de Tébessa, pp. 39-40. 80-85.
— Mélanges. 1898. p. 125;
1900, p. 118. -
Delapard, R. C. 1S78, p. 455.
-
p. 215; 1883-84, p. 135. Corp., 16589. - - Farges, R. G. 1879-80,
M. A., II, p. 404.
(3) B. A. C. 1900, p. CLXXXVI.

p.
(4) Corp., 2012,10637.
124, etc. - B. A. C, 1896, pp. 164-65. — Mélanges, 1898.
-95-
STI. LU
FF- SV-NT I 1)
II faut citer aussi plusieurs épitaphes métriques du Ve siècle.
Mentionnons encore une vieille statuette de la Vierge et de
l'Enfant Jésus; une croix et des bagues en bronze; un poids de
bronze de deux onc^s avec croix latine et lettres grecques,
etc. (2).
Mentionnons aussi des chandeliers, en terre cuite, trouvés
dans la nécropole chrétienne. R. C. XXIII, p. 141. Cf. Leclercq.
Manuel avch. chrét., II, p. 570.
Saint Maximilien, le soldat-martyr, a souffert à Théveste en
295 et Ste Crispine y a été martyrisée en 305. (Acta Sincera,
apud Ruinard).
Voici les évoques connus de Théveste :

Lucius. en 256. [Sent. Episc. 31).


ROMULUS. en 348. (Hard. Coll. conc. I, p. 685).
URBICCS, en 411.
PERSEVERANHUS, donaliste, dès 393, présent en 411.
PALLADIUS? Je doute qu'il soit évêque de Théveste, j'en ai
parlé plus haut. Il fut évêque 12 ans, c'est tout ce qu'on en sait
de positif.
FAUSTINUS, nommé dans deux inscriptions de l'époque byzan-
tine trouvées près de Tébessa à Uenchir-bou-Sebâa et à Henchir-
Rouis, était certainement évêque de Théveste, vers le milieu du
VIe siècle. L'inscription de Rouis dit formellement : Memoria
Sanctoe Maximoe ... posita a d(o) m[in)o paire Fauslino, episcopo
urbis Tebestinoe... Cf. R. C. 1906, pp. 159-65, Guénin. — Mon-
ceaux, Enquête, n° 337. Celte inscription est le premier monu-
ment épigraphique mentionnant Ste Crispine, la Martyre de Thé-
veste. Cf. Rouis et Henchir-bou-Sebâa.
FÉLIX exilé en 484.
Tébessa figure sur les listes d'évêchés africains aux VIIIe et
IXe siècles.
More, DLXXVI. Toul., CLIV.
(1)
3009-20,
R. C. 1SS3-S4, - B. A. G.
p. 142. pp. 164-65.
1896,
16589,1665-66. - Mélanges, 1890, p. 523.
2641-2, — Corp., 2018,

(2) Musée de Tébessa,


- -§i
146. — THIAVA. Du côlé de Thagaste. S.-Augustin recom-
mande à S. Alype les populations récemment converties de Thiava
auxquelles on donna pour premier évêque
HONORÂT, homme saint, d'après Possidius et l'évoque d'Hip-
pone. Ce dernier prie Alype de permettre que les biens d'Honoràt,
auparavant religieux du monastère de Thagaste, soient affectés
à la création de la nouvelle Eglise. Honorât était évoque en 428,
car à cette date S. Augustin lui adresse sa lettre 228e, en réponse
à deux consultations de celui-ci, en particulier sur la conduite
que devaient tenir les évoques devant l'invasion vandale.
More, DLXXXVI Toul., CLV.

147. — THIBIL1S. (Announa) Cf. Corp., pp. 541, 963, 1807,


n°s 5534, 22276, etc. — Ail. Arch., t. 18, Souk-Ahras, 107. —
S. Aug. Ep. CXII, 1.
Dépendant de Cirta au Haut-Empire, Thibilis, était commune
-
autonome en 305 et fut peut-être colonie. Voir le Corpus.
M. Joly y a fait des fouilles.
Au Sud de la ville, on a retrouvé une église mesurant 19m60
sur 13m15. Sur la clef de la porte, une croix latine avec a et w.
Cette basilique, fouillée par Bernelle en 1890-91, est byzantine!1).
Dans la partie haute de la ville, chapelle également byzantine,
près la citadelle de la même époque. Dimensions: 12m30x6m(2).
Au N.-O., autre église aussi byzantine, à trois nefs, de 16mXl3m,
avec baptistère rectangulaire de 10 m30 X 5m60 et peut-être un
monastère (3).
SIMPLICIUS, donatiste sans compétiteur catholique. A l'âge de
90 ans il s'était fait rebaptiser par l'évoque de Rotaria.
SIMPLICIUS, catholique, exilé en 484,
More, DXCII. — Toul., CLVI.

148. — THUBURSICUM NUMIDARUM. C'est Khemissa.


Cité florissante sous Nerva, elle était colonie au moins en 270.

(1) Bernelle, Algérie plttor. et Monum. Constant., pp. 22-24. R. G.


-
1892, p. 102.
-
B. A. C 1892, p. 521. M. A., II, pp. 165-69.
(2) M. A., II, pp. 169.

-
(3) Gsell, Mélanges, 1904, p. 365. B. A. C. 1903, p. GCXXX.
- - 92

C'est la patrie du grammairien Nonius Marcellus. Sou nom in-


dique qu'une cité indigène y existait déjà.
Corp., pp. 489, 961, 1630.. n»* 4876, 4877, etc. — Ail. Ardu,
l. 18, Souk-Ahras, 297. —B. A.C. 1904, p. 197. Fouilles de M. Joly.
Au centre de la ville, un temple a probablement servi d'église.
A côté, une salle, avec abside et un bassin circulaire, parait avoir
été un baptistère.
Au N.-O., chapelle byzantine de 15m10 X 12m X 20. A côté,
un petit édifice à abside pourrait être une autre chapelle l1'.
ThubursicumNumidarumétait située sur le plateau qui sépare
le bassin du Bagracla (Medjerda), de celui de VUbus (Seybouse).
La source chaude du Bagrada ou Vagradi, située près du théâ-
tre, donna aux Romains la pensée de l'utiliser pour des thermes.
La ville fut restaurée sous Constantin [Corp. 4878); elle subsista
encore plusieurs siècles sous les Arabes.
FORTUNIUS, avec qui S. Augustin discuta et dont il fit l'éloge.
Fin du IVe siècle.
MAURE.NTUS, qui demanda des juges au concile de 407, pour
un différend avec les habitants de Nova Germania, Il était à Car-
tilage, en 411.
FRUMENTIUS, exilé en 484.
More... DXCIIL —Toul.,CLVII.

149. - THUCCA. (Henchir-el-Abiod), non loin de Mila, aux


ruines de la Zaouïa de Sidi-Barkat, la rive gauche de l'Oued-
sur
Endja et près du confluent de cette rivière avec l'Oued-el-Kebir
(Rhummel).
C'est le premier évéché Numide de ce nom cité en 253, il est
sur la frontière de la Numidie et de la Sitifienne; le second
Thucca, situé à l'embouchure de YAmsaga (Rhummel), est en
Sitifienne, mais il ne faut pas oublier qu'en 256 la Sitifienne était
comprise dans la Numidie.
En 411, les donatistes affirment que le diocèse de Thucca, qui
nous occupe, est récemment fonié depuis deux ans, et l'ôvêque
schismatique de Milev, Adéodat, défie Sabinus de nommer son

(1) R. C, X, 1S56, p. 120.


des Miss., IV, 1893, p. 365. - —
Gsell, M. A.. II, p. 214.
R. G., XXXIV, p. 175. - Diehl. Nouo. arch.
- 93 —

prédécesseur. C'est une difficulté que le P. Mesnage a cru pou-


voir trancher en attribuant à Dougga (Thucca de Proconsulaire)
l'évêque Saturninus de 256. A cela je réponds : M y a deux évo-
ques cités en 256 comme évèques de Thucca. et tous deux, Satur-
nirius et Honoraius, figurent parmi les 18 évèques Numides qui
avaient consulté en 255, donc tous deux sont Numides. En outre,
puisque les trois Saiurninus cités, sont parmi les 18 évèques Nu-
mides, tous trois sont Numides et non de Proconsulaire. C'est
ce qui m'engagea garder Saturninus pour le Thucca d'Henchir-
el-Abiod, puisqu'/fb/iora^as est attribué à Thucca de l'Hencbir-
Merdja. Cet évêché a pu disparaîlre pendant les persécutions et
n'être rétabli qu'au Ve siècle.
Ce qui pourrait favoriser la thèse du P. Mesnage c'est qu'un
mscr. des Sententioe dit : Saturninus a Thugga, mais 7 msscr.
sur 8, portent': a Thucca.
Thuccaîxxi un municipe comme le montre l'inscription : Apol-
lini Aug(usto) G(enio) M(unicipii) T(uccensis), trouvée a Thucca
de Henchir-el-Abiod. Cf. R. C. XX, 1879-80, p. 47. — Corp.,
p. 1905. — AU. Arch., f. 8, Philippeville, 71.
On n'y a pas retrouvé de ruines chrétiennes.
SATURNINUS, en 255 et 256.
SABINUS, en 411,
Un T'jy/z.r, figure dans la liste du Thronos. je l'attribuerais de
préférence à Thucca de Sitifienne comme l'évêque de 484.
-
More, DCXXVIII. Toul., GLVIII.

150. — TIDDI. (El-Kheneg), au N.-O. de Cirta. Sous le Haut-


Empire la Respublica Tidditanorumdépendait de Cirta. Cf. Corp.,
pp. 606, 965, 979,1846, nos 6702-3, 6710-12, 10476. — Atl. Arch.,.
f. 17, Constantine, 89. On appelle le Kheneg la vieille Constan-
lirie, Ksantina Kedima, sa position offrant beaucoup d'analogie
avec celle de Cirta. Peu de traces de christianisme à Tiddi, seu-
lement quelques lampes chrétiennes.
Le seul évoque connu est :
ABUNDIUS, mort dans l'exil où Hunéric le relégua en 484.

-
More, DXCV1II. Toul., CLIX.
— 94 —

151. — THIG1LLAVA. (Mechta Djillaoua), région de Cuicul,


chez les Beni-Merouan. Le Pagus Thigillavensium devait dépen-
dre de Cuicul.
(B. A. G. 1894, p. 344. — Reo. Arch., 1895, p. 387. — Mélan-
ges, 1896, p. 484. -Ail. Arch., 1.16, Sétif, p. 269.)
REGINUS, catholique en 411. Au sujet de la signature de cet
évêque, S. Alype fait constater 286 évêques catholiques présents
à la conférence, plus 120 empêchés par l'âge, la maladie ou
autres causes. A son tour, Forlunien de Sicca (le Kef) demanda
qu'on ajoutât à ces chiffres 64 sièges vacants; ce qui donne le
chiffre de 470 évêques catholiques dans l'Afrique romaine, en 411.
DONATUS, son compétiteur donatiste, ne parut pas à la confé-
rence de 411.
JUNIOR, exilé en 484.
Morc.DClI. — Toul.-, CLX.

152. — TIGISI (Aïn-el-Bordj). Municipe au commencement


du IVe siècle. Entre Gadiaufala et Sigus. (AU. Arch., f. 17,
Constantine, 340 -Corp., pp. 484, 960, 1798, n" 18767-68,10820.
On y a trouvé une église du Ve ou du VIe siècle et une pierre
avec chrisme. R. C. 1882, pp. 222-27 et 319.
SECUNDUS. connu comme ayant présidé, en 305, en tant que
primat, le concile dit de Cirta. Il écrivit à Cécilien de Carthage
et fut un des chefs'du parti qui commença le schisme donatiste.
GAUDENTIUS, donatiste en 411.

DOMNICOSUS, exilé en 484.


PAULINUS, que nous fait connaître S. Grégoire vers602. (Lettres,
28 et 29 du Livre XII). Accusé de simonie et de violences contre
le clergé, les évoques Victor et Columbus susnommés reçoivent
l'ordre d'instruire et de faire juger sa cause. Cet évêque pourrait
être le même que le Paulus condamné, vers 596, par un concile,
puis réhabilité par le Pape vers 598. On en a parlé, à propos des
derniers donatistes. Tigisi était encore évêché aux VIIIe et
IXe siècles. C'est la T'.TYJG-JW de Beveregius, la Tiv.wi de la liste
de Léon le Sage, en 883.
-
More, DCV. Toul,, CLXI.
— 95 —
153. — TIPASA. (Tifech) près Khemissa. La Seybouse, YUbus
des anciens, prend sa source sur son territoire. Commune
romaine en 173. Cf. B. A. C. 1905, p. 239. — Corp., pp. 487, 961,
1629, n° 18068, — Atl. Arch., f. 18, Souk-Ahras, 391.
On y voit les restes d'une belle citadelle byzantine. On y a
trouvé un bronze et un plomb de bulle au nom du patrice Gré-
- -
goire. Cf.Corpus, 10964-65. R. G. 1878, p. 336. Acad. Hipp.,
n° 15, p. VII ; n° 16, pp. XX et XXIII.
RUSTICUS, exilé en 484.

FIRMUS, délégué numide au concile de Carthage, en 525. Au


concile de Constantinople, en 533. il se laissa surprendre et signa
la condamnation des Trois Chapitres. Cf. Vict. Tonn. Chron.
ann. 552.
More, DCXII. — Toul., CLXII.

154. — TISANIANA? De province incertaine.


LIBERANÏIUS, donatisle en 411.
More, DCXIV. — Toul., CLXIII.

155. — T1SEDI. Région de Mila très probablement.


DONATUS, qui, d'après S. Optât (II, 19), eut beaucoup à souf-
frir des donatistes et fut dépouillé de son siège par Félix d'idi-
cra. Sous Julien, en 362, il avait 70 ans.
LAMPADIUS, en 411. Il eut pour adversaire le donatiste
DONATUS.
More, DXCVIII. — Toul., GLXIV.

156. - TUBUISLE. (Tobna.).


Thubunoe était municipe sous Septime Sévère et peut-être sous
Trajan. Cf. Atl. Arch., 37, El-Kantara, 10.
Hunéric relégua beaucoup de catholiques dans cette région
des Salinoe Tubunenses, Chotl-el-Hodna.
Une basilique, en partie encastrée dans le fort byzantin, a été
retrouvée en E. L'abside avait cinq mètres d'ouverture, elle était
flanquée de deux sacristies. Des tombes y contenaient des sque-
lettes avec des bijoux byzantins, parmi lesquels une pendeloque
- -
96

en or avec croix monogrammaliqueW. M?r Toulotte parle d'une


basilique convertie en mosquée, probablement celle susdite. Nu-
midie,]). 318. Il faut aussi signaler, à un kilomètre et demi au
Sud, deux petites chapelles qui semblent byzantines également.
Toussaint a relevé à Tobna un cube de pierre portant un ^S.
Rénier, n° 1662.
NEMESIANUS, présent au concile de 256, puis confesseur de la
foi, condamné aux mines; un de ceux à qui S. Cyprien écrivit et
qui, de leur lieu de relégation, lui adressèrent une réponse. Ep.
77, S. Cypr. 11 est honoré le 10 sept. L'inscription d'Oum-el
Adham (Tixter) le mentionne. Cf. Noies d'hist., p. 119.
CHESCONIUS, en 411. Il eut pour compétiteur
PROTASIUS, donatiste.
exilé en 484.
REPARATUS,
More, DCXXIV. — Toul., CLXV.

157. — TULLIA. Le Municipium Tulliense était sur le terri-


toire d'Hippone. A l'époque de S. Augustin il dépendait de cette
ville. Cf. De cultu mortuorum, c. 12. Plus lard il devint évéché.
MARIANUS. député au concile de Carthage, en 525. Il signe :
« Marianus, êvêque du municipe de Tallia, député de la province
de Numidie. » Hard. II, p. 1081.
More, CCCLXXXVIII. — Toul., CLXVI.

158. — TURRIS ou Turres. Il y avait plusieurs Turres en


Numidie. Les principales villes de ce nom sont :
1° Les Turres de Coelia Maxima signalées par une inscription
d'Aïn-Tin. Corp., 8209. Cf. Coeliana (Belfort);
2° L'Itinéraire d'Antonin place une Turris Coesaris entre Cirta
et Sigus ;
3' Turris Alba, ci-après ;
4° Turris Ammenioe, ci-après;
5° Turris Concordioe, ci-après;
6° Turris Concordioe, ci-après ;

(1)lieu. Afr. 1877, p. 44.-Gsell, B. A. C. 1901, p. CCXII. — M. A. II


p. 338. — Grange, Etude sur Tobna, R. C. 1901.
— 97 —
7° Une Turris à Tamagsha, à l'E. d'Ad Majores dans le.Sud ;
8° Turres sur le territoire d'Hippone, dont parle S. Augustin,
Epist. 63, 4; 34, 6; 83, 4. C'est peut-être celle-ci dont Toulotte
donne comme évoques :
VITALIÔ, présent au concile d'Arles, en 314. Episcopus de cioi-
tate Turensium, Vere islam ou encore! Ucrsnsium. Se basant sur
ces variantes de mnsscr., Mesnage l'attribue à Ucres, [Bordj-
bou-Djadi en Tunisie).
SAMSUCIUS, de 396 405. S. Aug. en parle dans les lettres pré-
citées
.
More, DGXXXVII. — Toul., CLXVII.

159. —TURRIS ALB^. Sur le Rhummel, en aval, non loin de


Cirta, il y avait une cité du nom d'Alba. L'inscription de Sittius
Optatus dit : Ubi cingunt anspagoe moles cognUus est locus amoe-
nissimus Alba in qua frondicoma odoratur ad mare pinus, etc.
{Corp., 7759).
Episc. a Turre Alba, donalisle en 411.
VIÎRIANUS,
More, DCXXXIX. -
Toul., CLXVIII.

160.- TURRES AMMENL/E. C'est probablement Oued-


Athménia,, bien que les ruines romaines soient kil. au S. Ces
à2
ruines sont celles de la magnifique villa et de l'important domaine
de Pompeianus, les mosaïques en sont célèbres. On sait que plus
d'un évêché fut érigé dans les vastes possessions des grandes fa-
milles romaines.
exilé en 484.
VICTOR,
More, DCXLI. -Toul., CLXIX.

161. - TURRES CO.VCORDL-E. On en ignore l'emplacement


exact. C'est cette ville mentionne probablement le Marlyrol.
que
Hléron au XIIIe des Kal. de mars. « En Afrique, dans la cité de
Concordia, passion des Saints Donat, Secundien, Pamphyle....
et 84 autres dont Dieu connaît les noms. »
QUODVULTDEUS. exilé en 484.
More, DCXLII. -Toul., CLXX.
-m-
- TURRIS ROTUNDÀ?
162.
DONATUS,Episc. a Turren. Rutunda, en 411.
More, DCXL. - Toul., CLXXI.

163. VADA. D'après la Notice de 484, il y avait deux villes


-
de ce nom. A l'une, il faut attribuer :
RUFINIANUS, exilé par Hunéric.
A l'autre :

POFICIUS, mort en exil.


11 faut rappeler que la Notice fut rédigée en 482, que les évê-

ques dont les noms y figurent furent exilés en 484 et que les
annotations furent ajoutées en 490.
Certains ont voulu voir dans une de ces Vada, Bagaï qui ne
figure pas dans la Notice.
D'autres ont vu une de ces villes de Vada, à Tin-Fadi, [Hen-
chir-Metkides ou Tasbent), en supprimant le préfixe Tin. Cf.
AU. Arch., f. 28, Aïn-Beïda, 280. — Tissot, Géogr., Il, p. 505.
— Mesnage, p. 333, article
Metkides. Dans ce centre on a trouvé
un linteau de porte avec ces mots : Fide in deum et arnbula, etc.
Corp., 2118. -
R. G. 1871, p. 421. Autre inscript, chrét. In Deo
Veritas. B. A. G. 1887, p. 133. Autre linteau, avec monogramme
constantinien, une colombe et l'inscription de Martyrs : Felici,
Fortunio. Mentionnons encore en ce lieu les épilaphes chrétien-
nes de Lucilla avec monogr. constant., à.'Honorata et de Fla-
viana. Cf. Monceaux et Guénin, R. C. 1908, pp. 214-15. — Gsell,
B. A. G. 1896, p. 171.
Les listes des VIIIe et IXe siècles mentionnent peut-être une
de ces villes.
More. DCXLIX et DCLIII. — Toul., GLXX1I et CLXXIII.

164. — VADESI? Serait-ce Vasidice entre Madaure et Ta-


gora? R. C. 1898, p. 284?
FORTUNATUS, i'Undesi, en 411.
CRESCONIUS, donatiste de Bajesi, son compétiteur.
ANNIBONIOS, exilé en 484.
More, LXXV. — Toul., CLXXIV.
PI. IV.

Fig. 1. — S. Miggin, dalle trouvée à Tébessa.

Fig. 2. — Memoria de S" Germanilla (H'-el-Guiz).


- -99

165. — VAGADA et VAGEATA semblent le même évêché.


C'est un fundus converti en évêché. A la conférence de 411, c'est
à son occasion que S. Alype de Thagaste demanda qw'il fut cons-
taté la création de beaucoup d'évêchés donatistes dans des fundi
ou gros villages. C'est peut-être le Saltus Bagatensis, El-Aria.
DONATUS, en 411. C'était un schismatique.

en 484. Mort en exil.


FULGENTIUS,
More, LXXIII et DCLII. — Toul., CLXXV et CLXXVI.
166. — VAGRAUTA?
MARCELLINUS, exilé en 484.

-
More, DCLV. Toul., CLXXVII.
167. — VATARBA, le même probablement que Vatari ou
CelloeVatari, (Fedj-Soyoud). Corp., p. 1634. — Mélanges, 1896,
p. 471, 1899, p. 71. — R. C. 1868, p. 213. — Tissot, Géogr. II,
p. 416. — AU. Arch., f.18, Souk Ahras;478. Vatari [Fedj-Soyoud,
R. C. 1898, p. 273) est probablement la même ville que Vazari.
On y a trouvé les restes d'une église, Cf. Gsell, R. C. 1898,
p. 273, ainsi que l'épitaphe d'un prêtre. Co7'pv8738.
MARTIALIS, donatiste en 411.
VITALIANUS, exilé en 484.
More, LXXXI1I et DCLXII. - Toul., CLXXVII I.
168. — VEGESELA. A 18 milles de Mascula sur la route de
Théveste. Gsell propose Ksar-el-Kelb, où l'on a retrouvé les res-
tes d'une basilique. Cf. AU. Arch., f. 28, Aïn-Beïda, 105, et Ibid.
suppl., n° 38, route 4. Le commandant Guénin propose Henchir-
el-Abiod, région de Tébessa. Cf. Nouo. archio. des Missions
scientif., 1909, p. 140. L'opinion de Gsell paraît plus vraisem-
blable.
C'est là que, de Bagaï, les évoques donatisles vinrent insolem-
ment trouver Paul et Macaire, les délégués de l'empereur Cons-
tant, en 348.
Un évêque de cette ville fut déposé, en 401, par un concile de
Carthage, c'est S. Augustin qui nous l'apprend Epist. LXIV, 4.
On ignore le nom de ce prélat. Toujours est-il qu'on men-
tionne
REGINUS au concile de 397 et qu'on le retrouve en 411, où il a
— 100 -
comme compétiteur un certain
GABINIUS OU GAVINIUS que S. Augustin signale comme revenu
àl'unilé dans son tr <cité contre Gaudentius de Tlmgad, I, 13.
DONATIANUS, exilé en 484? Cf. Veseli.

JANUARIUS, présent au concile de Carlhage, en 525. Il y sous-


crivit pour Januarius de Mascula que son grand âge empêchait
de signer.
-
More, DCLXVIII. Toul., CLXXIX et CLXXXIV.

169. — VELEFI. Ce paraît être Aïn-Gourmat, à 3 milles de


Vatari (Fedj-Soyoud") et à 6 de Ad Piscinas, Cf. Atl. Arch.,
n°s 478 et 495. — Tissot, II, p. 419.
JANUARIUS, exilé
en 484.
-
More, DGLXIX. Toul., GLXXX.
170. — VENSANA? Peut-être la cité des Venusianenses de
VHenchir-Zerdan. Voir Gu&abeta.
FORTUNATUS, donatisle en 411.
More, DCLXX. - Toul., CLXXXI.
171. — VESCERA. (Biskra). On trouve aussi Bescera. Corp.,
pp. 278, 953, 1720. — Tissot, Géogr., II, p. 523. On voit des tra-
ces de la ville antique de Vescera sur la rive gauche de l'Oued-
Biskra. Vescera était à 6 kil. de la station appelée Ad Piscinam,
à cause de ses eaux thermales encore fréquentées, Hammam-es-
Salehin.
Dans une oasis du cercle de Biskra on a trouvé une inscription
portant : Marture Salooe Fortunée. Corp., 18002. — B. A. C.
1887, p. 82
OPTATUS, Episc. plebis Vesceritanoe, en 411. C'est à lui que
S. Augustin adressa son traité sur l'origine de l'âme. Ce saint évo-
que mourut à Rome et fut enseveli dans la calacombe de S. Cal-
lixte où l'on a retrouvé sonépitaphe sur un fragment de marbre :
EPISCOPVS VEsfceJRITANVS
REG. NVMIDIAE £ PRVID
Episcopus Ves(ce)ritanus Reg(ionis) Numidioe Pr(ecessit)
VI(dus) D(ecembris).
— 101 —

De Rossi pense que c'est à lui qu'il faut rapporter la peinture


en mosaïque du môme cimetière de S. Gallixte où l'on voit un
évêque accompagné de ces mots : ses OPTATVS — S{an)c((u)s
Optai us.
Cf. De Rossi, Rorna Sotterr., I, pp. 278 et 303 ; II, pp. 48 et
222.
C'est aussi très probablement cet Optât que l'Eglise honore le
27 novembre.
FÉLIX, probablement primat de Numidie quand Hunéric l'exila
avec ses confrères, en 484.
Les listes des VIIIe.et IXe siècles (Beveregius et 883), men-
tionnent Castrum Bedera qui parait être Bescera, Biskra.
More, DCLXXIII et XC1. — Toul., CLXXXIII.

172. — VESELI. Paraît être Uzelis, Oudjel, à l'Ouest de


Cirla, près Lamphua. Respublica UzelUanorum. On connaît les
tuyaux en poterie, trouvés à Girta, et portant les ethniques :
Auzurenses, Gemellenses, Milevitani. Tiditani, Uzelitani. Cf.
Corp., 6341, 10476.
Mesnage fond cet évêché avec Vegesela, ou tout au moins il
lui attribue l'évêque :
DONATIANUS, exilé en 484. J'ai donné cet évêque à Vegesela
avec un? Il faut, en effet, reconnaître qu'un mscr., celui de
Haller, porte Donatianus, Vegeselitanus, d'autres donnent Vese-
litanus, [Notit. 59).
Toul., CLXXX1V.

173.
Bains).
- VICUS OESARIS? Vide Aquoe Coesaris, [Youks-les-
Mesnage, Op. cit., Youks et Sidi-bou-Kahila.
Cf.
JANUARIUSde 256 est probablement l'évêque dont on a parlé à
Youks ou Aquoe.
More, DCLXXIV. — Toul., CLXXXV.

174. — VICUS PACATENSIS. (Aïn-Mechira). L'inscription


8280 du Corpus nous apprend que Antonia Saturnina conjux
C. Arrii Pacati avait créé en ce lieu un marché et un Vicus. Il
semble que ce soit là le Vicus Pacatensis, devenu ensuite évêché.
Aïn-Mechira est à 16 kil, au sud de Châteaudun-du-Rhummel.
— 102 —

Cf. Corp., 7031, 7032, 8241, 8280. Les Arii Pacati étaient une
riche famille de Cirta ayant de vastes domaines dans la région
du Rhummel supérieur. On trouve aussi cet évêché sous le nom
de Vicus Pacati.
Cf. Ad. Arch., f. 17, Constantine, 386. — Gsell et Graillot,
Mélanges, 1894, p. 591. — De Rossi, Bulletino, 1877, pp. 102 et
suiv. ; La Capsella argentea, p. 29-30. — Monceaux, Enquête,
298.
MEMORIA MARTVRIBVS sur un pilier. A côté sont les ruines d'une
chapelle. Un autre pilier devait donner les noms des Martyrs. La
chapelle avait llm X 7m.
Dans un village voisin il y avait deux autres chapelles, l'une
de 12" X 7m 80, l'autre de 12" 90 X 7" 10.
FLABIANUS (Flavianus), exilé en 484.
FLORENTIANUS, présent au concile de 525, à Carthage.
More, DCLXXVI. — Toul., CLXXXVI.
175. — VILLA. REGIS. Peut-être Becfjas. En effet, d'après les
Actes du concile de Carthage de 397, cet évêché était dans la
région de Tobna, ainsi qu'on va le voir. On trouve la variante :
Villa Regia.
CBESCONIUS, à Villa Régis, en 397, à Thubunoe en 411.
C'est du moins ce qui paraît ressortir d'une décision du concile
de 397 condamnant Cresconius à quitter Thubunse dont il avait
usurpé le siège et à se contenter de son évêché de Vdla Régis.
Que se passa-t-il exactement? On l'ignore. Le fait est, qu'en 411,
on retrouve un Cresconius à Thubunoe, et à Villa Régis : Félix et
Victor. Faut-il croire à la désobéissance de Cresconius, à un
arrangement survenu entre temps, ou simplement à un autre
Cresconius, ce nom étant fréquent dans l'épiscopat africain?

CANDIDUS, dont S. Augustin fait l'éloge dans ses Traités Contra


Cresconium, II, 10, 12. « Tus as cru, dit-il, avancer quelque
chose d'extraordinaire, en rappelant que Candidus de Villa Régis
et Donat de Macomades, ayant été évêques de votre secte, sont res-
tés ensuite évêques chez nous et par une conduite irréprochable
ont mérité de voir leur vieillesse honorée, etc. » De ce texte on
peut croire, dit Toulotle, que Candidus vivait à côté de Cresco-
— 103; —
nius et peut-être celui-ci ne chercha t-il l'Eglise de Tubunoe que
pour laisser à Candidus celle de Villa-Régis.
FÉLIX, présent à la conférence de Carthage, en 411.
VICTOR,donatiste, adversaire du précédent, en 411.
DONAT, exilé en 484.
More, DCLXXXII. — Toul., CLXXXVII.

176. — VISA? On le place en Numidie, non seulement parce


que cette province est le centre du donatisme. mais aussi parce
que
DATIVUS, donatiste, souscrivit, en 411, entre les évoques de
Sigus et de Nebbi.
More, DCLXXXIV. — Toul., CLXXXVIII.

177. — TUNIZÀ ou UTINISA. (La. Calle). Les ruines de


Tuniza sont à 1 kil. ouest de La Calle. Ce centre dépendait de
Thabraca. On ne connaît que
VALERIUS que Mesnage croit, contrairement à Morcelli et
Toulotte, devoir attribuer à Thiniza de Proconsulaire (Ras-el-
Djebel), parce que sa souscription figure avec celles d'évêques de
cette province.
Le Martyrol. hiéron. donne des Martyrs aux calendes de sept,
à Tunisa et le 8 des ides de novembre à Toniza.
Cf. Tissot, Géogr., II, p. 80. — AU. Arch., f. 10/Souk el-
Arba,2. — Corp., p. 514.
More, DCC. — Toul., CLXXXIX.

178. — UBAZA ou UVAZZA. Jusqu'à ces derniers temps on


s*accordait à placer le Castrum Ubaza, mentionné par la Table
de Peutinger sur la voie de Théveste à Ad Majores, au centre de
Terrebaza qui semble une corruption de Turris Ubaza. Cf. AU.
Arch., f. 39, Chéria, 258. — Bosredon, R.C, 1878, p. 19.—Tissot,
II, p. 534. — Cagnat, Armée romaine, p. 584. — Toulotte, Nu-
midie, p. 346. — Mesnage, op. cit., p. 383.
Le Général de Torey place Ubaza Castellum aux ruines romai-
nes, pop dénommées, à 6 kil. au nord de Bir-ben-Titaya ou
— 104 —
Terrebaza. Il a retrouvé là un Casiellum romain à deux encein-
tes séparées par un chemin de ronde, etc. Cf. R. G. 1910,
pp. 3 et 4.
VICTOR, en 411. Il eut comme adversaire le donatiste
SECUNDINUS.
More, DCLXIII. — TouL, GXC.

179. — ZABA. Peut-être Tolga, dans le Zab, pays des Ziban.


Lucius, donatiste en 411. 11 pourrait appartenir à Zabi de la
Sitiflenne, remarque Mesnage, op. cit., p. 440.
exilé en 484.
CRESCONIUS,

-
More, DCGVI. TouL, CXCI.

180. — ZARAI. (Zraïa) au S.-E. de Sétif. C'était un muni-


cipe sous Septime Sévère Cf. Ail. Arch., f. 26, Bou-Taleb, 69.—
Corp., pp. 455, 1788, n° 4508.
Les ruines de Zsraïa ou Zraïa ont révélé deux basiliques. A
l'ouest, une église de 29m60 X 14m70. — Au nord, une grande
basilique de 40m25 X 17m10. Cette dernière était précédée d'un
portique el contenait de nombreuses sépultures, dont plusieurs
sarcophages contenant dis corps ensevelis dans la chaux. En
outre, elle était entourée de dépendances qui semblent indiquer
un monastère, ce qui aiderait à expliquer la présence de ces
nombreuses tombes W.
Zraia est à la frontière de la Numidie, entre Sétif et Batna, au
n° 56 sur la carte.
CRESCONIUS, en 411, ayant pour compétiteur
ROGATUS, donatiste et citoyen du rnunicipium Zaraia. Rogatus
Zaraitanus, episc. loci.
ADEODATUS, exilé par Hunéric, en 484, et mort en exil, proba-
tus.
More, DCCIX. - TouL, CXCII.
(1)R. C. Ragot, 1873-74, p.
pp. 142-56., fig. 13, 16 et 17.-
24S. —Poulie, Ibid.. p. 427.
M. A. II, pp. 342-43.
- Gsell R. A.,
— 105 —
181. — ZATTARA. (Kef-bou-Zioun), entre Thagaste et Ca-
lama. C'était un municipe au moins au milieu du IVe siècle.
Cf. Corp., pp.511, 961, 1639, n°5178 = 17268.
— AU. Arch.,
f. 18, Souk-Ahras, 233.
On n'y connaît aucune ruine chrétienne. Quelques lampes
chrétiennes y ont paraît-il élé trouvées?
LICENTIUS, en 411.
JANUARIUS, exilé en 484, fut un des quatre prélats qui présen-
tèrent a Hunéric la profession de foi des évoques catholiques.
Cf. Victor Vit., Persec. Vand., III, 23.
FÉLIX, député de Numidie au concile de Carthage de 525. 11
retourna au concile de 535 et y défendit la liberté des monas-
tères. Cf. Hard. IL, 1081-et 1177.
CRESCONIUS, qui assista au concile oecuménique de Gonstanti-
nople, en 553, où il souscrivit : « Cresconius. par la grâce de
Dieu, évêque de la sainte Eglise catholique du municipe de Zat-
tara, dans la province de Numidie. »
More, CGLXXXIII. — Toul. CXGIII.
182. — ZERTA. Dans la région de Macomades, d'après les
Actes de la conférence de 411.
En 412, il y eut à Zerta un concile catholique, auquel assista
S- Augustin. Les Pères de ce concile adressèrent aux dona-
tistes une lettre célèbre. On croit que, vers 414, les donatistes y
tinrent à leur tour un concile auquel l'évêque d'Hippone fait allu-
sion dans son traité Contra Gaudentium, I, 37, 48. Cf. S. Aug.
Epist., 141; Hard. Synops. conc, ann. 414.
GAUDENTIUS, donatiste, en 411.
Toulotte suppose deux évêchés de Zerla en Numidie. Mesnage
attribue avec raison le second Zerta et son évêque donatiste, en
411 aussi, à la Proconsulaire, puisque cet évêque, Sallustius,
souscrit avec les évêques de cette province.
-
More, DCGXIII. Toul., GXCIV.
ii.
ÉVÊCHÉS DE LA SITIFIENNE

1. — SITIFIS ou SITIFI. (Sétif). Colonia Neroiana Augusta


Martialis Veteranorum Siti/ensiumW. Cf. Corp., pp.. 722, 972,
1919, n« 8473, 8474, etc. — Ail. Arch., f. 16, Sétif, 364. — Tissot,
Géogr., II, p. 783.
La Colonie des Vétérans, de Sétif, connut de bonne heure le
christianisme. Une communauté chrétienne y existait au moins
dès le commencement du IIIe siècle, car on a retrouvé à Sétif
deux inscriptions portant la formule decessit die; toutes deux por-
tent l'année provinciale, elles sont de 225 et 226. D'après Mon-
ceaux (Hist. litt. Afr. chrét., II, p. 123), l'inscription du n°8647,
Sertorice castes matrone Salvianus conjugi amantissimee serait
d'une époque encore plus reculée; elle est ornée d'un double
symbole deux fois répété, la colombe et la palme. L'inscription
8608 est de l'année 321; elle porte le D. M. S. et le decessit. Cf.
R. C. 1876-77. p. 354. En outre, plusieurs inscriptions mention-
nent des Martyrs de la contrée. Corp., nos 8631-32. — Bull. Antiq.
de France, 1902, p. 287; 1905, pp. 214-15. — Notes, p. 118, etc.
Il y avait à Sétif cinq ou six églises au moins.
A quelques mètres du Temple prolestant actuel, étaient les
ruines d'une basilique à trois nefs, avec baptistère. Cf. Dupuch,
Essai sur l'Algérie chrétienne, p. 165. — Delamare, pi. 78. —
M. A. II,.., ,p. ,255-56. Plusieurs pierres portant des versets de psau-
mes proviennentde ce sanctuaire. Corp., 8621,8625- Peut-être faut-
il attribuer au même édifice, ditGsell, op. cit., une sorte de chapi-
teau de pilastre portant une citation de l'Ecriture : Diliges Domi'
num De.um ex[lolo corde)luo, etc. Corp., 8620. Sous le pavage se

(1)Les milliaires .de.r.épojuë deGarac-alla portent : Respublica Sitifen-


sium Neroianorurri Ahtoniahorum. — Corp. 8473.
- - 108

trouvaient des sépultures. Quelques épitaphes de l'époque byzan-


tine paraissent en provenir. Corp., 8635, 8851, 8653aetp. 972.
A l'angle nord de la caserne de cavalerie, les restes d'une
mosaïque, qui couvrait une vaste éteniue, permettent de croire à
l'existence d'un édifice religieux : Flaoius Innocentius num{era-
rius), pro salute sua suorurnque omnium tessel{l)avit. Corp.,
8629. — R C. 1873-74, p. 378. -
M. A. II,p. 256.
Une mosaïque du même genre, trouvée en 1880, dans l'enceinte
militaire, permet de conclure a un autre sanctuaire : Félix curn
omn[ibus suis tessellaoil)? R..G., 1882, p. 207. — M. A. Ibid.,
note 6.
Plusieurs inscriptions trouvées à Sétif ont certainement appar-
tenu à des sanctuaires chrétiens. A l'ouest de l'hôpital a été décou-
verte celle de l'an 452 mentionnant un é liflce religieux où étaient
déposées des reliques de S. Laurent par l'évêque de Sétif, Lau-
rent. Voici celte inscription qui est conservée, encastrée dans un
mur, dans l'église paroissiale de Sétif. Cf. Corp., 8630. — R. G.
1871-72, p. 51.— Monceaux, Enquête, p. 122, n» 305.
IN HOC LOCO SA. M CTO DEPoSI
TA K S V N T R E L IQ VI A E S A N C T I
LAVRENTI MAKTIRIS DIE III NON
AVG CONS HERCVLANI V C
DIE DOMN DEDICANTE LAVRENTIO
VVS P. MOR DOM AN P CCCCX1II AMEN
In hoc loco sancto depositoe sunt reliquioe sancti Laurenti(i)
martiris, die III non[as) aug(ustas), cons(ulatu) Herculani V(iri)
C(larissimi), die Dorn{i)n{i), dedicante Laurentio V(ir.o) V{enera-
bili) S(acerdote), p(ost) m(ortem) Dorn(ini). An(no) P[rooincioe)
CCCCXIU. Amen.
Des reliques de Saint Laurent Martyr ont été déposées dans ce
saint lieu le Dimanche trois août de l'année provinciale 413 (452),
après la mon du Seigneur (t), sous le consulat du clarissime

(1) L'année ecclésiastique des Africains commençait à Pâques. Chaque


année civile était ainsi coupée en deux : avant Pâques, Ante mortem Do-
mini; après Pâques, Post mortem Domiiù. (Note ae Monceaux, op. cit.,
p. 124). Je nie permets d'observer que, d'après M. Monceaux lui-même,
(Ibid.), cette inscription est le seul exemple de cette formule. Ne pourrait-
on pas dire que le point de départ de l'ère mauritanienne (l'an 39) était
précisément Post mortem Dyinini,après la mort du Seigneur (Jésus-Christ),
conformément a une tradition qui voulait que le Christ eut été crucifié
dans sa quarantième année, selon la parole du psaume 94 : Qaadraginia
aiinis proasimus fui generationi huit:? Cela permettrait d'expliquer les
39 ans de différence entre l'ère ordinaire qui commençait A Nativitate
Domini et l'ère maurétauienne commençant Post mortem Domini.
— 109 -
Herculanus; le vénérable évêque Laurent en a fait la dédicace.
M. de Rossi interprète, en effet : VVS V(enerabih) jVUro) S(acer-
dote) et le Sacerdos dedlcans est ici sûrement un évêque. C'est
celui de Siiljis qui s'était procuré des reliques du saint diacre
romain dont il portait le nom. Cf. De Rossi, Inscript, christ., T. I.,
p. 6.
Au N.-N.-O. de la ville, à 400 mètres de la porte de Bougie,
une autre inscription indiquait la présence d'un sanctuaire, c'est
la dédicace métrique d'une chapelle dédiée aux Martyrs Jusfus et
Decurius qui paraissent être des Martyrs de Sitiflenne. On l'a
donnée dans les Notes d'Hisl. et d'Arch., p. 171. Cf. Corp., 8631.
— De Rossi, Bulletino... 1875, p. 171 ; 1876, pi. III. — R. C.
1876, p. 346. — Monceaux, Enquête.. n° 200. — M. A. loc. cit.
Une petite brique trouvée à l'Ouest de l'hôpital porte une ins-
cription énumérant des reliques de S. Etienne, S. Laurent,
S. Julien et S. Nabor, le diacre Martyr des donatisles dont
S. Augustin composa l'épitaphe. Cette brique a dû être enfermée
dans un coffret, à l'intérieur d'un aulel, elle suppose donc au
moins une chapelle ou Memoria en l'honneur de ces Saints Mar-
tyrs Cf. Corp., 8632. — Reo. A/r. 1858, p. 104. — M. A., loc.
cit. — Monceaux, Enquête, n° 306. — Doublet, Musée a'Alger,
p. 57.
A 500 mètres à l'Est de la ville, une inscription faisant men-
tion de la fête de Noël permet de croire à l'existence d'un ora-
toire où l'on conservait quelque relique de Bethléem. Cf. Corp.,
8628. — Monceaux, Enquête, n' 307(1).
Epitaphe d'une chapelle funéraire, en 384. Corp., 20412.
Delamare a dessiné trois pierres portant des versets des psau-
mes, elles sont au Louvre. nos 3018-3020. Depuis on en a retrouvé
deux autres {Corp. 8623,8625); l'une de ces deux dernières offre
le début du verset 2 ps. XXIX, dont la fig. 1 de Delamare repro-
duit la suite : Domine Deus clamaviad te et sanasiime. L'inscrip-
tion de la fig. 2 de Delamare est tirée du ps. XII, f 4 : Illumina
oculos meos ne unquam obdormiam in morte, nequando dicat

(1) D'après Monceaux, cette chapelle pourrait être donatiste, ceux-ci


n'admettant pas l'Epiphanie (fête orientale qui semble postérieure, en
Afrique, à Tan 312), mais seulement la Noël célébrée en Afrique avant le
schisme. Cette inscription serait comme une enseigne de protestation dans
l'église donatiste de Sétif,
— liO —
inimicus meus : proevalui adoersus eum. La flg. 3 «st empruntée
|
au ps. X, 2 : Quoniam ecce peccatores intenderunt arcum,
paraverunt sagitlas suas inpharetra, ut sagitient in obscuro rec-
tos corde. Ces inscriptions proviennent certainement d'un sanc-
tuaire chrétien et font allusion aux persécutions des païens et
peut-être aussi à celles des donatistes. Les nos 1 et 2 ont été
découverts, en face la porte du camp, le n° du Corpus 8623 dans
la rue du 61e de Ligne, voisine de l'église citée en premier lieu.
Gsell pense que peut-être les cinq pierres décoraient cette basi-
lique dont les trois nefs étaient séparées par des colonnes en gra-
nit et les fonts baptismaux étaient encore presqu^intacts, le
tuyau de plomb y conduisant les eaux ou les évacuant était
encore au fond, dit Dupuch. loc. cit. Voir Gsell, Texte explica-
tif des planches de Delamare, pi. 84, ncs 1, 2, 3.
Le n° 5 de la même planche (inscription monumentale dont on
a scié le cadre, n° 3021 du Louvre) est peut-être aussi d'un sanc-
tuaire chrétien : In Dom[i)n{o sperabo?) n° 8654 =r 20356 du
Corpus. Cf. Gsell, loc. cit.
Dans le même ouvrage précité, Gsell signale plusieurs chapi-
teaux chrétiens et un faisceau de colonnettes, fig. 1-13. Louvre
(1840).
Il semble y avoir eu à Sélif un monastère d'hommes. S. Augus-
tin nous apprend l'existence d'un monastère de femmes et d'une
école épiscopale. Epist. 84, 1.
L'épitaphe métrique du saint évéque Novatus nous apprend
que ce prélat occupa 37 ans le siège de Sélif : Hic jacet aniistes
s[an)c{iu)s que Nooatus ter denos et VII (septem) sedis qui menât
annos pricissit (proecessit) die X Kal[endas) sepHem)b(res) (anno)
Pr[ooincioe) CCCCI (c'est-à-dire 440 de l'ère chrétienne ordinaire).
R. G,, 1858 59, pi. 1. — Corp., 8634, — Monceaux, Enquête,
n° 201. — Notes d'hist., p. 273, note.
Il faut citer encore au Chaleau-d'Eau romain, que récemment
on a retrouvé presqu'intact, nombre d'épitaphes et sarcophages

1882, p. 148. — D. ^
chrétiens. Corp.. 8635-54; 20409 16. — R. C. 1876-77, p. 354. —
M. S. — Citons encore le n° 8641 qui est
une Memoria Innocentis Justi etc., avec aussi un chrisme cons-
(antinien, sans le D, M. S. mais avec l'a à droite et l'oe à gauche.
- 111 —

Les épitaphes chrétiennes de Sétif nous révèlent la présence de


nombreux étrangers dans la ville : Chrysacius transmarinus,
anno Prooincioe 366 (405., ère chrét. ordinaire), Corp., 8638. —
Ireneus transmarinus de 405 également. Corp., 8642. — Vitivul-
fus (nom germanique), de 415 après J. C. Corp., 8649. — Victo-
ria transmarina et Eulogius transmarinus de l'an 405. Corp.,
20414 et 20415, etc.
Epitaphe grecque mentionnant un vandale nommé Frédéric.
Corp., 8653.
Autre epitaphe probablement de deux donatistes partis Tri-
gari. Corp., 8650. — Monceaux, Rev. Philol., 1909, p. 153. —
Notes, p. 267.
Epitaphe de juifs convertis au christianisme. Corp., 8640
20254,

Une colonie juive, avec sa synagogue, a dû exister à Sitifl, car
l'épitaphe 8499 est celle d'Avilia Aster, juive, fille d'Avilius
Januarius pater sinagogoe, dont la femme fut inhumée près de
Sétif, à Khalfoun, n° 8423.
Mentionnons encore, à l,500m N.-O. des remparts, au lieu dit
Kesseria, l'épitaphe en mosaïque de la chrétienne Cyprina, cla-
rissima fernina, de Tan 454. Gauckler, B. A. C, 1892, pp. 124-25.
— Acad. Hipp. 1888, p. LXIX. — De Pachtère, I. M., 315. —
Notes, p. 342. Hec Memoria est cl{arissimoe) et Sp(ectabilis)
f(eminoe) Cyprinoe qui (quoe) vixsit Fidelis in pace annis XXV
mens(ibus) IIIl et accepta est XIIII Kallendas Novemb{r)es
anno Provincia(e) CCCCXV (454).
Dans une couronne de feuilles et de haies de laurier, à la par-
tie supérieure de la mosaïque, brillait une croix paltée accostée
de l'a et de l'w.
De nombreuses lampes chrétiennes proviennent de Sétif; voir
entr'autres YInvent. de la Collect. Farges, Besnier et Blanchet,
pp. 45-46, n°* 373-387.
S. Augustin nous apprend que, de son temps, deux mille per-
sonnes de Sétif demandèrent le baptême après un terrible trem-
blement de terre. Serm. XIX, 6.
Le premier évêque de Sitifis, dont le nom nous est parvenu,
n'est pourtant que du commencement du Ve siècle, c'est :
SBVERUS, qui fui évêque avant l'an 403, date à laquelle Novat
— 11 —

commença son épiscopat de 37 ans. Saint Augustin nous raconte


que la nièce de Sévère était religieuse, qu'elle fut enlevée par les
Barbares de Maurétanie, dans une de leurs incursions, et rendue
avec grand respect à ses parents. Epist. CXI, en l'an 409.
NOVATUS, dont, on a donné l'épi ta plie et qui fut évoque de Sétif
37 ans, de 403 à 440. On le trouve à Carthage en 411 et 419 et
en 416 au concile de Mila. En 411, il signe : Nouatus episcopus
Ecclesioe catholicoe SUifensis.
S. Augustin eut de fréquents rapports avec Sétif. A Boniface
alors à Tobna, entre Sétif et Biskra, il écrivait qu'il pourrait se
faire communiquer les Actes de la Conférence de Carthage dont
l'abrégé devait se trouver soi/, entre les mains de son frère et co-
évêque Optai (de Biskra Vescera), soit dans l'Eglise de Sitifis,
dont Novat était alors évêque. Epist. 185. Peut-être est-ce à lui
que S. Aug. écrivit sa lettre 84,
MARTIANUS. donatiste, en 411.
LAURENTIUS, qui dédia en 452 une basilique dans laquelle il
déposa des reliques de son saint patron, on l'a vu ci-dessus. Il
est. probable qu'il succéda, dès 440. à.Novat.
DONATUS, convoqué puis exilé par Hunéric en 484.
OPTATUS, qui se rendit au concile de Carthage en 525, mais ne
put y demeurer jusqu'à la fin des délibérations parce que le roi
Hildéric lui confia une autre mission. Hard. Collect. Conc. II,
p. 1075.
CRESCITURUS fut probablement évêque de Sitifis après Novatus,
il semble que ce soit lui qui ait déposé des reliques dans un sanc-
tuaire, au Mesloug (10 kil. au sud de Sétif). au Ve siècle. Voir :
Mesloug. On ne peut cependant pas l'affirmer. Il faudrait, en ce
cas, le placer entre 440 et 452, après Novatus, ou bien entre 452 et
582 après Laurentius.
Sitifis fut encore évéché sous les byzantins et jusqu'à la fin
du IXe siècle. Elle est citée dans les listes du Thronos, de Beve-
regius et de Léon le Sage, en 883
More, CXVIII. — Toul., Sitifienne, I.
2. — ACUFIDA, (Tisi-Kafrida), entre Saldoe et Choba. Là se
trouvait une station militaire nommée Centenarium aqua frigida,
d'où Acufîda et Kafrida.
— 113 —
exilé en 484 et mort en exil, probatus.
JUSTUS,
More, XV. — Toul., II.
3. ALCALA, (ZCaiaa d'is Beai-Hammâd). C'est la Civitas
Calamensis quod a Saracenis Alchila dicitur, de la chronique
du Mont-Cassin, par Pierre, diacre, citée ci-dessous : Ville forti-
fiée fondée, en 1037, par Hammal, qui confU la construction
de la Kalaa à des esclaves chrétiens d'habileté renommée, rui-
nant au profit de la ville les deux cités de Msila et de Hamza.
Comme on l'a vu dans les Notes (ch. XIX, p 369), nombre de
chrétiens, des montagnes voisines, se réfugièrent à la Kalaa, on
y toléra leur culte ; ils avaient probablement un évêque, le Kalife
des chrétiens; ils y possédaient une église dédiée à Notre-Dame
où fut enseveli et honoré, au XIIe siècle, le Bienheureux Azzon,
moine bénédictin, pris par les pirates et amené comme esclave,
avec ses compagnons, à El-Kalaa où il mourut. L'église s'élevait
en dehors de la ville, à l'est, au piei du château et palais du
prince!1).
La Kalaa est située à 31 kil. au sud de Bordj-bou-Arréridj,
dans le douar Maàdid.

4. — KQ.\]M ALBvE de la Sitifienne. Une (Aïn-Bsïda,) ou une


(Aïn-Melloul) ?
On n'en connaît qu'un évêque :
HONORIOS, Aquoe Albensis,, exilé en 484. (NotU. Mauret.
Siti/..5.)
More, XL. -Toul., IV.
5. — ARAS. (Ksa.r-Tarrnount) Cf. AU. Arch., i. 25, Msila,
10. — Corp., 10432-33, 10437-38. Vers le N.-E. des ruines on a
retrouvé les restes d'un édifice qui a peut-être été une basilique.
AU. Arch., ut supra.
Comme il y avait deux araa, une en Mumidie, l'autre en Siti-
fienne, on ne peut dire exactement à laquelle il faut attribuer les
évoques Arenses.
(1)Chron. monast. Casin. dans la Noea Gollectio des Monumenta hist.
girmanica, du G* Mai, VII, p. 783. — Mas Latrie, Traité de paix et de
1

commerça entre les Chrétiens et les Arabes, pp 67-68. - Marçais. G., La


Kalaa des Beni-Hammâd, R. G. 1898. — R. C. 1903-1907, 1909. — Gsell,
Ail. Arch., f. 25, Msila, 92. — [t. Les fouilles du général de Beylié, etc.,
Robert, etc.

iû -
AUGENDUS arensis, en 393.
SECUNDUS arensis. donatiste en 411.
DONATUS arensis, donatiste en 411.
More, LI. — Toul., Byzac. XVI.
6. — ASSAVÀ ou AD SAVA. {El-Hamma.m du Guergour).
Municipe romain, Ad. Sava était sur la route de Saldoe (Bougie)
à Sitifi, à 24 milles de cetle dernière et à 25 d'Ad Olioam, d'après
l'Itinéraire. On trouve aussi Assafa, l'anonyme de^Ravenne écrit
Ausaba. Ad Sava était sur la rive droite de YOued-bou-Sellam
qui est le -Sara ou Saous des Romains. Cet oued se jette près de
Bougie dans l'Oued-Sahel, le Nasaoa de Ptolémée.
Cf. Corp., pp. 720, 1916. — Atl. Arch., f. 16, Sélit, 6. —
Poulie, R. C. 1876-77, p. 566. — Mercier, B. A. G., 1888,
p. 134. - Gsell, R. A., n» 153.
SEXTILIUS, en 411. Il avait comme adversaire :
MARCIANUS, donatiste.
VITALIS, Assafensis, exilé en 484.
More, LVI et LVII, — Toul., VI.
7. - ASUOREMIXTA?
Asuoremixtensis, exilé
^EMILIUS en 484.
More, LIX. - Toul., VII.
8. — CASTELLUM. (Aïn-Castellou? =z Tassera). Biar-Had-
=
dada le Casieilum B. ? ou encore Castellum Dianense Sidi-el-
Harndi? ou encore Aïn-Tassera? Car il y avait plusieurs Casiei-
lum, en Sitiflenne comme en Nuinidie.
FÉLIX Castellanus, exilé en 484 et mort en exil.
More, CXLV1. — Toul., VIII.
9. — CEDAMUSA.
Evêché fondé dans la région des Cedamusii, en petite Kabylie,
les Keiama arabes, dans les monts faisant triangle entre Choba,
Djidjelli et Mila. D'après Ibn Khaldoun, les Keiama, fils de
Ketam. formaient une puissante tribu à l'époque arabe. La tribu
des Keiama fut maîtresse d'une notable partie de la province de
Constantine, après l'apostasie des Berbères devenus musulmans.

ïih —
Les fils de Ketam possédaient les villes importantes de la région,
puisque, entre les montagnes de l'Aufès et le rivage de la mer. de
Bougie à Bône, ils occupaient Ikdjan, Sétif, Negaous, Belezma,
Tiguist, Mila, Constantine, Skikda, Gollo et Djidjelli f1).
M. Féraud a relevé entre Djidjelli et Constantine, précisément
'
au col de Fedoulès, à peu près à l'emplacement de Ceiamusa,
l'inscription suivante! 2) :
REX GENTIS VKVTAMANORVM
Le seul évoque connu de Cedamusa est :
MONTANUS, au nombre des évoques exilés par Hunéric, en 484.
More, GLXII. — Toul., IX.
10. — CELL^E ou AD CELLAS. {Kherbet-Zerga).
Cf. Corp., pp. 747, 973, 1940, n« 8777, 10937. — AU. Ardu,
i. 26, Bou-Taleb, 135.
On a retrouvé à Kherbet-Zerga une basilique dont l'abside était
couronnée, à l'intérieur; d'une corniche portant une dédicace.
Cette dédicace devait contenir le nom d'un évêque de Celloe et
peut-être celui de deuxévêques. On lit sur un fragment .. raslus
episc. B. A. C. 1902, p. 518. — A un kil. au S. de cette basili-
que, au milieu d'un amas de colonnes, un cintre en pierre porte
un chrisme et d'autres pierres portent aussi des monogrammes
chrétiens. Tout près, à quelque distance, dans les ruines d'un
petit centre, se retrouvent les traces d'une chapelle.
CRESCITURUS GELLENSIS, exilé en 484 et mort en exil.
More, CLXVII. — Toul., X.
11. — CHOBA. (Ziama).
C'est le municipium JElium Choba, comme le montre l'inscrip-
tion de ses thermes qui est de l'an 196. Corp., 8375. Choba était
entreMuslubium ou Muslubio Horrea [Sidi Reliane ou Andriache)
et Igilgili [Djidjelli).
Les ruines du municipium Choba ne nous ont encore révélé que
peu de choses concernant le christianisme. h'Atl. Arch., de Gsell,
signale deux petites absides au N.-O. de la ville, mais ce sont, je

(1)
(2)
Ibn-Khaldoim cité par Féraud (I, p. 291.
Féraud, Ibld.
- R. C, XIV, 1870, p. 31-32.
- - 116

Croîs, des absides des thermes!1). Sur le plan de la ville, le n° 5,


une construction rectangulaire avec fûts et chapiteaux, paraît
être une chapelle (n° 6 du plan).
Cf. Corp., pp. 716,1905, n° 8375. — AU. Arch., f. 7, Bougie 68.
Il faut citer encore l'épitaphe de Caius Julius Cupitus, avec un
croissant surmonté d'une croix et le D. M. S. Corp., 8376. —
Rev. Afr. 1856, p. 221.
On ne connaît qu'un évêque de Choba :
MAXIMUS. exilé en 484.
More, GLXXXIX.,- Toul., XI.

12. — EMINENT1ANA?
MARCIANUS, donatiste. Cf. Mesnage, p. 413.
VICTOR,exilé en 484,
More, CCXII. —Toul., XII.

13. - EQUIZETUM. {Lecourbe = Ouled-Agla).


Municipe sous Alexandre Sévère, Equizetum a formé, en 255,
la confédération des III colonies avec Auzia et Rusgunice. Sous
Dioclétien elle redevint simple municipe. B. A. C, 1897, n° 29.
— Gsell, R. A., pp. 275-80.
f. 8, Akbou, 80 et 91.
-
Corp., 9045, 10430(2). Ail. Arch.,

Il y avait aux Ouled-Agla une basilique chrétienne, à l'entrée


du village européen, à droite. Elle avait trois nefs séparées par
des colonnes. A signaler : le bas d'un pilastre avec calice d'où
sort un pampre avec raisin; un chapiteau avec un serpent et une
colombe. Gsell, M. A. II, p. 244.
et suivantes.
-
Robert, R. C, 1903, pp. 64

Une inscript, ebrét., dédicace à Constantin et à ses fils, avec


chrisme simple, encastrée dans le mur de la ferme Fulgoux, pro-
vient, d'après M. Fulgoux, de quelques kil. plus à l'est, Corp.,
20607. -R. C. 1888-89, p. 432.
VICTOR, donatiste en 411.

(1) C'est dans ce massif, en effet, qu'on a retrouvé l'inscription S375.


Choba doit avoir été municipe sous Hadrien ou sous Antonin le Pieus
puisque tous deux ont porté le surnom d'Aïlius.
(2) Cf. encore Corp., 1027, 102S = 22545 et 10429 = 22546..
— 117 —

PACATUS,exilé en 484.
More, CCXlV. — Toul., XIII.

14. — AD FIGUM. [Djemâa-Si-Belhassem)?


Poulie le place à El Ksor, d'autres y placent Ad Basilicam.
La Table met AdFicurn sur la route ie Cuicul à Igilgili; de son
côté Y Itinéraire le place après Ad Basilicam, non loin d'Igilgili,
sur la route venant de Silifi. Où est l'erreur? Aucun monument
épigraphique ne l'a encore dit. Gsell, d'accord avec Féraud et
Vigneral, verrait plutôt Ad Basilicam à El-Ksar et Ad Ficum
dans les ruines de la Djemâa Si-BelkassemW.
FÉLIX,catholique sans compétiteur donaliste, en 411.
ABUS (AVUS), exilé en 484.
More, CCXXIII. — Toul., XIV.

15. - FLUMEN PISCENSE. [Ced-belAbbas).


Cet évêché était voisin de Lemellef.
Cf. Ail. Arch., t. 25, Msila. — R. C, 1893, p. 136. — Toul.,
Maurèt., p. 202.
Edrisi dit que l'on trouve, dans la rivière qu'il appelle de Msila
[YOued-Ksob ~ ruisseau des roseaux), une quantité de poissons
à raies rouges qu'on expédiait à la Kalaa des Béni Hammâd,
Flumenpiscis, (car on trouve aussi cette orthographe), était sur
cette rivière et lui dut son nom.
JANUARIUS, un des chefs donatistes vers 360. S. Optât en parle
comme ayant envahi l'église de Lemellef, sous Julien l'Apostat,
de concert avec Félix de Zabi, vers 362.
RESTITUTUS, donatiste en 411.
D'après les Actes de la Conférence de 411, il a dû y avoir un
évêque catholique de Flumen Piscense, dont le nom a été omis.
Cf. Mesnage. op. cit. p. 271.
VICTOR, exilé en 484.

-
More, CCXXVIII. Toul., XV.

(1) Corp. pp. 718. 1908. — Ail. Arch., f. 7, Bougie, 88. — R. C, 1876-77.
p. 609. — Vigneral, lieu. Afr., 1863, p. 317. — Féraud, R. C, 1870. p. 100. —
AU. Arch., i. 7, Bougie, 77, 82, 88 et f. 16. Sétif, 177.
— 118 —

16. - GEGI?évêque catholique,


QUADRATUS, en 411.
exilé en 484.
CONSTANTIUS,
More, CCXLV. — Toul., XVI.
17. — MUSLUBIO HORREA. {Sidi-Rehane — Andriache).
La ville était sur la colline d'Andriache'et le porta Sidi-Rehane.
A 26 milles de Saldas et 28 de Choba, sur la route de Saldas à
ChulluU).
VICTOR aremis, donatiste en 411.
More, CCCCXXXV.
18. — CAPUT SALTUS HORREORUM. (Aïn-Zada). Corp.,
pp. 722, 970, 1919, n°* 8425-26. — AU. Arch., i. 16, Sétif, 319.
Comme le précédent et le suivant, c'est un de ces greniers
publics où on amassait les grains des plateaux sitifiens avant de
les envoyer à Rome par Bougie.
Sur un chapiteau : Spes Apud p£ (Chrisfum). En outre, un
chrisme dans un cercle ^.
Cf. R. C, 1873, p. 372. — Corp.,
8427 et p. 970.
VICTOR HORRENSIS peut en avoir été l'évêque, comme il peut
l'avoir été de Muslubio Horrea et réciproquement pour le Victor
de Mudubio. Cf. Mesnage à ces deux articles.
More, CCLXXXI, CCCCXXXV. Toul., XVII. -
19. — HORREA AN1NICI. (Aïn-Roua). On pense générale-
ment que Aninici est mis pour Anicii. La famille patricienne des
Anicii était la plus riche et la plus considérable de l'Empire, au
Ve siècle, la première après l'Empereur, dit Claudien : In Pro-
bum et Olybrlum coss., V, 15-18. Elle possédait de vastes do-
maines en Afrique, on cite entr'autres ceux de Tripolilaine :
Casas Villa Aniciorum, à 38 milles de Sabratttj et Magradi Villa
Aniciorum. à 25 milles d'Oea (Tripoli). Les Horrea Anicii de
la Sitifienne étaient uue de ces domaines.
La première par les richesses, cette famille l'était aussi par sa
piété. D'après le poète Prudence [In Symmachum. I, V, 553),

(1) AU. Am/i., i. 17. Bougie 57. — Mesnage, op. cil. p. 355. — fîee. Afr..
1867, p. 314. — Poulie, R. G-, 1879-80, p. 264,
— 119 —
Anicius Julianus fut le premier du Sénat à embrasser le christia-
nisme à la suite de Constantin.
Dès lors, il serait surprenant que les Anicii n'eussent pas eu,
comme tant d'autres familles, moins importantes cependant, la
pensée d'établir un évêché sur quelqu'une de ses immenses pro-
priétés!1).
Cf. Corp., pp. 720, 960, 1916. — Ail. Arch., f. 16, Sélif, 78, et
f. 7, Bougie, p. 8. — Garette, Etudes sur la Kabylie, I, p. 362.
On ne connaît qu'un évêque de ce lieu :
Horrea Aninicensi, donatiste, en 411.
CRESCONIUS ab

-
More, CCLXXVIII. Toul., XVIII.
20. — IERAFI. (Ouara/bu)?
C'est dans la vallée du Bou Sellam que se trouve cette localité.
Le P. Mesnage en propose l'idenlificalion avec l'évéché de lerafi,
mais avec un ?
VICTOR, exilé en 484, SBUI évêque connu.

-
More, CCLXXXVIII. Toul., XIX.
21. — IGILGILL (Djidjelli).
Corp., pp. 715, 1906. — Ail. Arck., f, 7, Bougie, 77.
Selon Féraud, c'est un ancien comptoir juif ; Gsell croit à un
comptoir phénicien, c'est ce que semblent indiquer les sépultures
situées à la porte de la ville et à la pointe noire, Ce fut ensuite un
castellurn romain. Igilgili est cité par Pline, Ptolémée, l'Itiné-
raire, la Table, Ammien Marcellin et l'anonyme de Ravenne. Le
pays, situé au S. et au S.-O., paraît avoir toujours été couvert de
forêts. On n'y rencontre pas de ruines.
Le P. Mesnage {op. cit. p. 285) observe que l'inscription 8371
du Corpus peut être chrétienne. On y voit un petit temple sou-
tenu par deux colonnes; dans le fronton un croissant et au-dessus
une étoile; sur les pentes du fronton, deux paons tournés l'un
vers l'autre; entre les colonnes, un buste de femme; de chaque
côté du temple, une palme, et dessous :
IVLIA NOVIiLA vi(rù)
(1)J'ai pris tous ces renseignements dans l'ouvrage, déjà cité, du R. P.
Mesnage, p. 359, Ain-Roua. = Horrea Aninici. Le grand SaiiU Benoît,
qui naquit en 480, était de la Gens Anicia.
— 120 —
D'après la liste du VIIIe siècle. Djidjelli avait peut-être encore
un évêque à cet époque., si le SîXyi-ca du Thronos le désigne réel-
lement.
Le siège à'fgilgili n'eut jamais d'évêque donatiste, ainsi que
le constatent les Actes de la conférence de 411. En effet,
URBICOSUS, son évêque, rendit à son Eglise ce précieux témoi-
gnage : Elle est tout entière catholique, depuis les temps les plus
anciens. Il est désigné sous le nom de episcopus plebis Eguil-
:

guilitance.
DOMITIANUS, qui fut exilé en 484.
More, CCLXXX1X. — Toul., XX.

22. — LEMELLEF (Bordj-Redir). L'inscription 8808 a fait


croire longtemps que Lemellef ou Lemelli proesidium ou encore
Castellum Lemelltnse était à l'emplacement actuel de Kherbet-
Zembiatt), mais après la dédicace de YOrdo municipii Lemelle-
fensis trouvée à Bordj Redir, en 1904, par M. Robert, il faut
placer Lemellef dans ce dernier centre et voir plutôt Tamascani
municipium dans les ruines de Kherbet-Zembia.
A Bordj-Redir on a trouvé la Mensa des SS. Martyrs Casius
et Florus (2).
MliSA CASH I
ET FLOIU
MARTYRES
Me(n)sa Casii et Flori Martures.
Des Martyrs Castus et Florus figurent., le 3 Mars, dans une
liste africaine du Martyrologe hiéronijmien. Un Castus, exécuté
à Cartilage le 22 mai 203, est mentionné par S. Cyprien, S. Au-
gustin et le Calendrier Carthaginois.
Cette ville est célèbre par les Martyrs qu'y firent les donatisles,
sous Julien l'Apostat, tuant à l'autel, dans la basilique même de
Lemellef les saints diacres Donalus et Primus. [De Schism.,
11,18).

(1) Corp. 8808 et p. 451. — Gsell. R. A., p, 273. — Robert, R. C. 1904,


p. 174, — Epitaphe. R. C. 1903, p. 86 et Corp. 20603. — AU. Arch , £. 26,
Bou-Taleb, 3.
(2) Table (fragment) découverte près des thermes du douar Zmala. Ro-
bert et Farces."R. C. XXXV, 1901. p. 309. n" 22. — Monceaux, h'iigui'-U;
n° 318.
- - l2i
Cf. Martyrol, rom , V, id. febr. — Acta Sanct., (9 fév.) Febr.,
II, p. 294.
Citons encore l'inscripl. chrét. Maria filla Pétri, Vixil annis...
Gsell, R. A., p. 275.
PRIMOSUS, évêque catholique vers 36'2, quand les donatistes
envahirent son église sous la conduite de Januarius, de Fiumen
Pinceuse et de Félix, de Zabi. Il se plaignit en vain au concile
donatiste de Théveste, en 363.
JACOBUS, exilé en 484.
More, CCCX1IL — Toul., XXI.
23. — LAMFOCTA ou LEMFOCTA.
Tout ce que l'on sait, c'est que, d'après les renseignements
d'Ammien Marcellin, le Lam/octense Oppidum était dans la ré-
gion de Tubusuptu (Tiklat) et du fundus Petrensis (Mlakou).
Cf. Mesnage, Op. cit., p. 417.
On ne connaît qu'un évêque de Lamfoct :
Lemfoctensis, exilé eu 484.
VINDEMIUS

-
More, CCCXIV. Toul., XXII.
24. - LESVI. (Tala ou Mellal)?
AU. Arch., f 7, Bougie, 42 et p. 8.
D'Après l'Itinéraire, Lesbi aurait été à 25 milles de Tubusuptu,
sur la route de Siiifi. Comme celte voie devait remonter la vallée
l'Oued Amassine jusqu'à Drda-el-Arba, Fournel croit pouvoir
placer Lesbi ou Lesvi à Tala ou Mellal, mais la distance qui
sépare Tiklat de Tala est bien inférieure aux 25 milles qui sont
mentionnés entre Tubusuptu et Lesbi.
Cf. Mesnage, op. cit pp.375 et 419.
,
D'autre part on trouve : Saoa Lesbi, dans l'Itinéraire. La ville
semble donc devoir être cherchée plutôt sur l'Ouei Sellam (la
Sava), mais on ne l'a pas encore retrouvée.
Mercier voit Lesbi aux ruines d'Henchir - Matheia. Cf. AU.
Arch., f. 16, Sétif, 5.
ROMANUS. donatiste en 411.
VADIUS, exilé en 484.
More, CCCXVII. — Toul., XXIII.
— 122 —
25. — MACRI ou MACRAS (Henchir-Remada).. sur l'Oued
Magra. Cf. AU. Arch., i. 26, Bou-Taleb, 111.
MAXIMUS, donatiste en 411.
EMERITUS, exilé en 484- et mort en exil.

-
More, GCCXXV1I. Toul., XXIV.

26. — MACRIANA? On ne sait rien de positif sur la situation


de cet évéché.
DEUTERIUS, donatiste vers 380, au témoignage de Tychonius
son coreligionnaire et de S. Augustin, Ep. 93.
FÉLIX, catholique en 411.
RESTITUTUS, exilé en 484.
More, CGCXXIX. — Toul., XXV.

27. — MARONANA ou MAROVANA ou encore MARI-


NIANA.
L'inscription 8702 : Col(onia) Mar., trouvée à AïnMelloul
Castellum Thibiuzabeium)? pourrait faire croire que Maronana
était dans le voisinage de ce Castellum.
JUVENTINUS, exilé en 484.
More, CCCXL1I. — Toul., XXVI.
28. — MEDIANAS ZABUNIORUM. C'est très probablement
Medjana. car d'après les Actes de la conférence de 411 cet évê-
ché était près de Sétif. D'après Novatus de Sitifi, un prêtre y
résidait en son nom à cette époque, l'évêque catholique était
mort, on devait en ordonner un autre, et le nommé Donaius, schis-
malique, prétendait être évêque de Medianas Zabuniorum, mais
il avait un autre siège.)
Cf. Corp. pp. 751, 1947. — Ail. Arch., î. 15, Akbou, 79.
-
More, CCGLX. Toul., XXVII.
29. — MOL1CUNTA. (Mlakou) ? Ammien Marcellin nous
apprend (XXIX, 30), que le comte Théodose s'empara de la cité
de Conta où Firmus avait renfermé ses prisonniers à cause de la
position formidable de cette forteresse : munirnentum abstrusum
et celsum. D'autre part la Notice place Molicunta en Sitifienne.
- - 123

Si Conta est là môme que Molicanta on est fondé à la voir dans


les ruines importantes de Mlakou, chez les Beni-Mellikeuch, sur
les versants sud du Djurdjura.
ROMANUS,Molicunzensis, exilé en 484.
-
More, CCCLXXX. Toul., XXVI11.

30. — MONS ou MONTE. (Ka.sba.it ou Ksar-Ghiren).


Cf. Corp., pp. 739, 973, 1926, n° 8088.
On n'y a trouvé qu'une épitaphe chrétienne, 8688.
DONATIANUS, Monlensis, présent à la conférence de 411, peut
être évêque de ce Monte comme de celui de NumMie. (Vid.
Monte, de Numidie). Son compétiteur donatiste ne parut pas,
pour raisons de santé.
More, CGCLXXXr. — Toul. XXIX.

31. — MOPTA et MOPTI. (Ël-Ouarcha.) ?


C'est l'avis de Poulie, R, C, 1876-77, pp. 607-8, et de Cat,
Essais sur la Maurét., p. 97, mais il est peu fondé, d'après Gsell
Ail. Arch., f. 16, Sétif, 243.
La Table de Peutinger place Mopti sur la route de Cuicul à
Igilgili, entre la première et Ad Ficum.
LÉO, qui fut custos chartarum à la conférence de 411 et qu'on
retrouve, en 419. au concile de Carthage, comme délégué de sa
province avec Novatus de Sitifi.
FÉLIX Moptensis, compétiteur donatiste de Léo, en 411.
VILLATICUS Mozotensis, exilé en 484.

-
More, CCCLXXXII. Toul., XXX.

32. — NOVA LICIANA. (Très probablementSillègue), id est :


~
Nomricia ou Novariciana Beni-Fouda Kherbet-Madjouba.

Toulotte observe que l'évêque de Maurétanie qui correspondit
avec S. Cyprien, au sujet du baptême, est appelé par S. Augus-
tin, d'après un manuscrit du Vatican : Jubaïanus de Novatlcina.
(op. cit. Maurét., p. 223). D'autre part, on a trouvé à Sillègue
diverses inscriptions permettant de croire que cette localité s'ap-
pslait Nooar[icia) ou Nooar(iciana). Une d'entr'elles, qui paraît
provenir d'un baptistère donatiste, porte : Deo laudes super aquas
.

124
-
û Novar[ensibus) ou à Novar(iciensibus). On lit ailleurs : Cioes
Nov... Genio Novar... etc., (Vid. Toulotle, op. cit. — Corpus.
10907, 10927-28. — Gsell. Monum. Ant., Il, p. 257).
On remarquera qu'en lisant Novar{iciana), au lieu de lire sim-
plement Novar{icia), comme on a cru pouvoir le faire jusqu'à ce
jour, il n'y a plus qu'une lettre de variante entre Nova Liciana et
Novariciana, ce qui est assez fréquent chez les copistes, qui seuls
nous donnent Nova Liciana, en Sitiflenne, sans aucune indica-
tion des géographes.
Siilègue zz Kherbet-Madjouba n'est qu'à 5 kil. de Monte.
Corp., pp. 970, 1927, n>* 20929, 20430, 20482, etc. — Gsell,
Mélanges, 1891, p. 424; 1892, p. 258.— AU. Arch.,{. 16, Sélif, 216.
Le christianisme apparaît de bonne heure dans cette ville; des
restes chrétiens ont été recueillis nombreux à Siilègue et un évêché
y a existé dès le milieu du IIIe siècle au moins, si le Jubaïanus
précité Nooaticinensis est bien un évêque de noire localité, Nooa-
licianensis ou NovarÇicianensis).
Dès les premières années du IVe siècle les inscriptions chré-
tiennes apparaissent à Siilègue avec la date de l'ère provinciale.
Epitaphes de l'an 324, de 331, de 342, de 360(1).
Mensa d'un Martyr du nom de Paul, peut être donatiste
d'après Monceaux, avec double pfé : Erit bonis bene. Hoec est
Pauli mensa, qui vioeit annis (20 ou 30) qualtuor, dies... Habet
natale decimu quiniu, Kalendas octobres. Passus pro nomine
Cristi, nunc est ante Dominum in p^ (Christo). Lecture Mon-
ceaux, Enquête, n° 310. Pierre tombale qui devait être dans une
église; elle ne peut être antérieure aux dernières années du
IVe siècle. Au Koudiat-el-Hadjela (Tunisie), une mensa Pauli
date de l'an 344.
Diverses pièces d'architecture ornées de croix, poissons et au-
tres symboles chrétiens, semblent avoir appartenu au baptistère
d'une église. R. C, XXVI, p. 378. — M. A. II, p. 260.
Restes de l'arceau d'un édicule qui surmontait des fonts bap-
tismaux, d'après Gsell, op. cit., et non d'un ciborium d'autel, on
y voit Daniel entre les lions et ces mots : Daniel in lacu leonum.
Gsell, Mélang. De Rossi, pp. 358-60. — De Rossi. Bulleiino,

(1) Corp. 10930 = 20478, 20474, 20472, 10927 = 20473.


— 125 —
1891, pp. 67-72. — Rev. Afr. 1892, p. 395. Dans un autre
quartier de la ville antique, un linleau doit avoir appartenu à un
baptistère donatiste car il porte : Deo Laudes super aquas. Corp.,
20482. — De Rossi: ut supra, p. 71. — M. A., Il, p. 260. —
R. C.,1890, p. 383.
Citons encore : Une bague en bronze portant sur le cbaton :
In DeoVivas. B. A C, 1896, p. 214. — L'inscript. chrét. : Arca-
di utere in Crislo, sur un fragment d'arcbitrave ou de linteau.
Elle est enfermée dans un édicule, flanquée de deux pieds de
vigne et terminée par une palme. Le monogramme constantinien,
gravé sur le revers de la pierre, permet d'attribuer le monument
au IVe siècle. Monceaux {Enquête, n°309), pense qu'il devait êlre
placé à l'entrée d'une chapelle et que l'inscription paraît être une
invocation à un martyr. Cela semble douteux.
Les épitaphes chrétiennes sont nombreuses à Sillègue. Oulre
celles citées plus haut, voir le Corpus, nos 10927, 10933. —
R. C, XIX, pp. 412-18. Mensa hcec esi oeterna domus et perpétua
félicitas... Mensa oeterna Januarii... hcec est domus oeterna...
des années 360 et 374, etc. — Chrisme dans deux cercles concen-
triques, etc.
On voit combien ce centre chrétien est antique, cependant,
malgré tant de preuves de son antiquité, on n'en connaît que
deux évoques :
JUBAÏANUS, cité plus haut, qui semble pouvoir lui être attribué.
Il assistait au concile de 256.
REDUX, exilé en 484. [Redux Nobalicianensis).
More, CCCCXV.' — Toul., XXXI.

33. — AD OLIVAM. (Drâa-el-Arba. ou peut-être Khelil)?


Ad Olioam était presqu'à mi chemin de Saldoe h Ad Sava, à
l'embranchement d'une route allant à Tubusuptu (Tiklat), d'après
Y Itinéraire et la Table.

Cf. Poulie, R. C. 1876-77, p. 621. — Ail. Arch., f. 7, Bougie,


p. 5, nos 42, 43.
Lucius, catholique, en 411.
More, CGCCXXXI. — Toul., XXXII.
- -
126

34. — PARTENIA?
ROGATUS, exilé en 484. (Rogatus Parthemensis).

-
More, CCCCXL. Toul., XXXIII.

35. — AD PERDICES. (El-Hamiet).


Cette ville reçut son nom de la quantité de perdrix tachetées,
dites de Numidie par.Martial, que l'on rencontrait et que l'on
trouve encore'dans cette région.
Corp., p. 1938. — AU. Arch.\i. 26, Bou-Taleb,40-42. — Gsell,
M. A., Il, p. 208-9. — R. A., p. 232-34.
Une grande basilique avec abside a été retrouvée à El-Hamiet.
Elle avait trois nefs séparées par deux colonnades ;\ l'abside
était flanquée de deux sacristies. Cette église mesurait 37'"90 sur
21m75; un porche à double colonnade occupait presque toule la
largeur de la façade, il était profond de 2m20 et précédé lui-même
d'un vestibule rectangulaire profond de 7m60, large de 7m30 et
orné de deux piliers au milieu de l'entrée.
SILVANUS, délégué de la Sitiflenne au concile de Carthage,
en 403, présent à la conférence de 411.
ROGATUS, compétiteur donatiste du précédent.
exilé en 484.
VICTORINUS,

-
More, CCCCXLIV. Toul., XXXIV.

36. — PRIVATA. (Ratio Privata ou Domaine impérial).


D'après quatre inscriptions trouvées à (Bo'rdj-Medjana, à Bir-
Snab, à Mehiris et à Bord] el-Bahira (Pascal), le Ratio Privata
de Sitiflenne n'avait pas moins de 60 à 70 kil. du N.-O. au
S.-E. On y ignore l'emplacement exact occupé par l'évéché qui
y fut créé sous les empereurs chrétiens.
Cf. Mesnage, art. Privata. — Corp., 8810, 8811 = 20618,
8812; 20487, 20566. — Ail. Arch., f. 15, Akbou, 79, 82, 86. —
R. C., 1866, p. 85. -B.A.C.,1895, p. 73; 1906, p. CCLXI:1908,
p. CLXXXIX.
exilé en 484.
ADEODATUS.

-
More, CCCCLII. Toul., XXXV.
*-. 127 —

37. — SALD^E. (Bougie).


Colonia Julia Augusta Antoniana (Corp., pp. 760, 973, 1953,
n°s 2728, 8933, 20683, etc., etc. — Ail. Arcli., f. 7, Bougie, 12.
Saldoe, Saldarum, d'où Soldas. Saldis de la Carte et de Yltiné-
rairé).
On croît que ce fut un comptoir punique dès le IVe siècle avant
Jésus-Christ. On y a, en tout cas, trouvé nombre de monnaies et
de stèles puniques. Auguste y fonda une colonie. Colonia
Augusta Salditana Legionis VII immùnis. (Corp., 20683).
Elle est appelée Civitas splendidissima. On y a trouvé de belles
mosaïques, à l'emplacement de l'hôpital actuel en particulier;
une d'elles est conservée à l'Hôtel de Ville. La pareille trouvée
à côté de la première, dans ces thermes présumés, est au Musée
d'Alger, (Gsell, op. cit., I, p. 129). On connaît l'inscription rappe-
lant que la IIIelégion prêta son concours à Saldcepour conduire
les eaux de Toudja dans la ville, en 152, par un aqueduc dont on
voit encore des restes et dont la construction fui contrariée par
des circonstances narrées sur ce marbre. Cette inscription, trou-
vée à Lambèse, orne à Bougie une fontaine versant les eaux de
Toudja.
Des inscriptions sur des bases de statues, trouvées sous la
Place de l'Eglise, permettent d'affirmer que le forum de Saldoe'
était sous cette place même!1) à l'emplacement du marché actuel.
Une basilique chrétienne remplaça un temple païen, probable-
ment celui du Capitale, une mosquée lui succéda et l'église
actuelle occupe le même emplacement. Une mosaïque à dessins
géométriques, qui orne les fonts baptismaux, provient de ther-
mes retrouvés à l'ancienne maison des Soeurs, actuellement mai-
son Legrain, à l'ouest de l'église.
On a dit, p. 169-70 des Notes d'hist. qu'il faut probablement
attribuer à Bougie les martyrs Felicianus et Jocundus, honorés
le 18 mars et qui paraissent avoir souffert sous Dioclétien.
D'après Féraud, EI-Mançour trouva une basilique chrétienne
en ruines, en faisant construire son palais de la Perle, à l'empla-
cement des casernes et de l'hôpital militaire actuel. Il y avait
paraît-il, dans les ruines, deux superbes colonnes monolithes que

(1 Corpus, 8935.
— 128 —
le pape aurait voulu acheter, mais El-Mançour les réserva pour
son palais. Cf. Féraud, R. C, 1869, pp. 157-58.
On a trouvé à Bougie une inscript, chrét. avec ces mots : In
nc/mine Christi Salvatoris... Corp., 68983. — I. N. C. S... Quelques
lampes chrétiennes y ont aussi été trouvées.
On connaît le rôle important que les princes Hammâdites don-
nèrent à Bougie, dans les XIe et XIIe siècles!1).
Au XIVe siècle, le pieux et savant Raymond Lulle y souffrit le
martyre, en 1315.
Au commencement de ce même siècle (1304), mourait en Espa-
gne le Bienheureux Pierre Armengaud, de l'ordre de Notre-Dame
de la Merci pour la rédemption des captifs. Après avoir, dans
divers voyages, racheté nombre d'esclaves chrétiens, ce saint
homme se livra en gage pour des enfants esclaves ébranlés dans
leur foi. Comme au jour fixé pour le rachat de ces pauvres chré-
tiens, il n'avait pas reçu encore l'argent promis aux musulmans,
on le pendit à un arbre dans le bois, dit Sacré, encore presqu'ina-
bordable, située l'ouest de la ville. Détaché encore vivant par un
de ses frères en religion, Guillaume, qui débarquait en ce moment
à Bougie avec l'argent de la rançon, Pierre Armengaud fut
ramené en Espagne avec les chrétiens rachetés. Toute sa vie il
garda les traces de son supplice, ayant le cou complètement
dévié; il mourut en odeur de sainteté au couvent de Nolre-Dame-
des-Prés. De nombreux miracles lui sont attribués; on l'honore
le 27 avril.
En 1589, Bougie fut prise par Charles Quint. Plusieurs ins-
criptions lalines placées sur les citadeiles élevées par les Espa-
gnols rappellent leur longue occupation. Une entr'autres célèbre
une éclatante victoire remportée, le jour de l'Epiphanie, l'an
1549.
Evêques connus :
PASCHASIUS, exilé par Hunéric en 484.
11 y eut des évoques au VIIIe siècle, si le XChjkx du Thronos

est bien Saldoe.


SERVANDUS, nommé archevêque et sacré par S. GrégoireVII, en

[(1) Sur Bougie, vid. Féraud, R. C, 1869, p. 85407; Ibid., 1856-57,


-
p. 141; Ibid., 1876-77, p. 500. Gsell, M. A., passim, etc.
- 129

1076. (Lettre de ce pape : Çlero et populo Buzee in Mauritania
SUifense, Hard.Coll. Conc. VI, p. 1341). — Morcelli le place à
àtort Hippone.
On ignore les noms des évêques de Bugeïa (Bougie) sous la
domination espagnole.
More, CCCCLXXXII. -Toul., XXXVI.

38. — SATAF1 =SATAFIS. (Périgotville — AïnKebira).


-
Corp., pp. 718, 970, 1909, n°s 8389, 20251. Ail. Arch., i. 16,
Sétil, 177. — R. C, 1908, p. 281.
Dès le commencement du IVe siècle, Satafi possédait une com-
munauté chrétienne, c"est ce que prouvent des épitaphes trou-
vées dans ce centre. La plus ancienne est de 322; une autre de
324 parle d'une religieuse ensevelie près d'une mensa sanclorum :
fecît sibi ipsa sanctorum, mensa(m). Il y en a une de 342; une
de 349; une de 350 faisant allusion à un religieux; une de 351;
une de 352 avec le D. M. S. : Favente Deo; une de 362, celle
du prêtre Securus, etc. M.
Il y avait à Satafi une memoria {martyvum) bealissimorum.
Corp., 20297.
La basilique retrouvée mesurait 23m40 X 14m60, ses murs
étaient ornés de fresques. R. C, 1876-77, p. 574. — Reo. Afr.,
1877, p. 320. — M. A. IL, p. 247.
Les épilaphes sus-mentionnées permettent de supposer l'exis-
tence de monastères à Saiafls à l'époque de S. Augustin et même
avant.
On connaît peu d'évèques Satafenses,
AVIANUS CRESCENS, mentionné dans une inscription de 324
(20302), a peut être étéévêquede la cité, d'après Gsell, Ail. Arch.,
loc. cit.
ADEODATUS, en 411.
JUSTUS,exilé en 484.
More, CCCCLXXXV. - Toul., XXXVII.
Corp. 20305, 20302-304; Ancilla Chrisli et SanctimoaiaUs. It 20301 :
(1)
-
posiir a fratres (sic) ; 20309, 20303, 20300. — B. A. C. 1889, p. 134. Mon-
Note*, pp. 175, 216. 217, 244, 247. 294. — -Cagnat,
ceaux, Enquête, n° 300. — Audoïlent,
Bull. Arch. 1889, p. 134.
sant en tête), 492-95. - Mélanges, 1890, pp. 471, 473, 487 (crois-
— 130 —
39.
— SERTEI. (Kherbel-Guidra).
Corp., pp. 753, 1948, n0* 8828 = 20630. — Ail. Arch ,
f. 16,
Sêtif, 34,
On a trouvé à Serlei une belle basiliqueà trois nefs séparées par
des colonnes, trois portes, une abside et deux sacristies. Cette
église mesure 37m40 sur 18m20; elle est précédée d'une sorte de
vestibule ou atrium profond de4m15. Le fond des deux bas côtés
était pavé de mosaïques. A droite, un tableau offrait des poissons
divers, des paons et des oiseaux dans un jardin en fleurs, puis
une dédicace. A gauche, on lisait l'épitaphe de deux femmes et
on voyait l'image en pied de l'une d'elles. Les dates indiquées par
l'année provinciale de Maurétanie correspondent aux années
444 et 467 de notre ère. Cette basilique a été brûlée ; elle date
au moins de la première moitié du Ve siècle'1).
Comme celles de Carthage, Theveste, Tipasa et d'autres, la
basilique de Sertei était hors les murs de la ville, elle était entou-
rée d'une vaste nécropole chrétienne.
FÉLIX,évêque catholique de Sériel, en 411.
MAXIMIANUS, son compétiteur donatiste.
VICTORINOS, mort dans l'exil auquel Hunéric l'avait condamné
en 484,
More, D. — Toul., XXXVIII.
40. — SOCIA?
SATURNINUS, exilé en 484 et mort en exil, probatus.
More, DXIX. - Toul., XXXIX.
41. — SURISTA?
exilé par Hunéric en 484.
AUFIDIUS,
More, DXXXIV. — Toul., XL.
42. — TAMAGRISTA. (Djebel-Magris).
Le préfixe Ta supprimé dans Ta-Magrisia rr Magris (entre
Sétif et Aïn-Roua), comme Ta- Capoe zz Gabes, observe Mes-
nage, op. cit., p. 324.
Brochin, Ballet, c'u Comité, 1888, pp. 426-429 et pi. XIII. — Gsell,
(1)
Mélanges De Rossi dans VEcole Franc, du Rome, 1892, pp. 345-58 et pi. 1-10.
— M. A., II, p. 206. — R. A., p. 286. — De Packtère, I. M., n° 326.
- - 131

en 411.
PRIMULUS,
SATURNINUS, son compétiteur donatiste
CLEMENS,exilé en 484.
More:, DLX — Toul., XLI.

43. — THAMALLULA(l). (Ras-el-Oued et Aïn-Toumella.,


Tocqueville). On trouve aussi : Thamalla, Tamalluma, Tamal-
luna, Tamannuna, municipium eleastrum, Respublica Tarnal-
lensium, Respublica Thamallulensium. Cf. Corp., p. 1942. —
Ail. Arch., f. 26, Bou-Taleb, 19. -
B. A. C, 1904, pp. 217-21 ;
1908, p. CXC. — Mélanges, 1895, pp. 56-65. — Reo. Arch., 1904,
p. 300, n°s 73, 74. — B. A. C, 1908, p. CGXVI.
On y a retrouvé une chapelle au N.-E. de la forteresse byzan-
tine et une autre au N.-O. (Mesnage, op. cit., p. 389). La se-
conde de ces chapelles est la même que la petite basilique bâtie
par le prêtre Faustus, au VIe siècle, et dont on va parler. On n'a
pas trouvé trois édifices chrétiens, mais deux seulement à Tha-
mallula.
En 1907, l'abbé Gauthier a fait des fouilles et il a découvert à
200 mètres du fort byzantin une basilique chrétienne mesurant
18m20 sur llm85; celte église avait deux bas-côtés exigus de
2m40 l'un. Sous l'emplacement de l'autel, une brique recouvrant
un coffret à reliques, en pierre, portait l'inscription :
hj-l HIC (H) ABE(N)TYR REUQVIA(E) s(ANCTl) MARTIRIS B1NCENTI ^
(c'est-à-dire Vincentii).
Dans le loculus du coffret il y avait, mélangés à de la terre
noirâtre, un fragment d'os et les débris d'une ampoule en verre
de teinte brun foncé. Cette inscription, comme l'église de maté-
riaux mélangés, paraissent du VIe siècle. Deux chapiteaux d'or-
dre dorique dégénéré portent des inscriptions sur le tailloir et
paraissent au contraire du Ve siècle. L'un reproduit la version
africaine du f. 11e du ps. XXXIe : L(a)etanimi in Domino et
exull(a)te justi et gloriemur ornnes recti corde. Bono qui iscribsit.
L'autre, porte d'un côté le nom du prêtre à la prière duquel fut
construite l'église : Bono presbylero Fausto suo (cu)jus [ins)lantia

(1)C'est l'abbé Gauthier, alors curé de Tocqueville, qui a retrouvé l'eth-


nique Thamallulensis, sur deux inscriptions publiées, d'après ses copies,
dans le Bulletin du Comité, 1904.
132 —

ec(c)lesia fabricata e[si), el sur une autre face le y. 11e du ps.
LVe, version africaine, dont on a trouvé une partie à Aïn-
Fakroun, on s'en souvient : [In D)eo laudabo vevbu(m) in Deo
lau(d)abo sermone(m); in Deo speravi, non time(b)o quid mihi
facial [h)omo. R, C.: 1907, pp. 231-35; 1908, pp. 111-116.
A 5 kil. environ au N.-O. de Tocquevile, le même abbé Gau-
thier a trouvé une inscription sur pierre portant: L(ocus) T[ituli)
Sancli Rogatiani Marturis. R. C, 1908, p. 11.
Il faut citer encore la mensa chrétienne de Saturninus, lapide
Cesori, de l'an 382 [Anno Provincie CGCLIII). R. G., 1882,
p. 320. — R. A., p. 271. Elle provient de Guesria.
Chapiteaux ioniques de style chrétien, ornés de croix gam-
mées. Gsell, Explicat. planch. Delamare, pi. 67, n° 4,
GREGORIUS, Tamamallensis, en 411.
Lucius, donatiste, compétiteur du précédent.
RUFINUS. Tamallumensis, exilé en 484.
More, DLXI, et DLXIII. — Toul., XLII.

44. -TAMASCANIAouTAMASCANINA. [Cérez


bet-Zembia).
= Kher-
D'après la Table qui place Tamascani municipium à 10 milles
de Tamannuna et à 10 milles d'Equizetum, on peut retrouver
Tarnascania à Céres distant de 15 kil. de Tocqueville et de
13 kil. de Lecourbe [Equisetum). Tarnascania était aussi un
Castellum.
AU. Arch., f. 15, Akbou, 91; f. 16, Sétif, 347.
DONATUS, donatiste en 411.
HoNORATUs, exile en 484 et mort en exil, pr(o)b(atus).
More, DLX1V. — Toul., XLIII.
45. — THIBUZABETUM. (Aïn-Melloul).
Corp., pp. 742, 1933, n« 20487, 8702.
Sétif, 371.
-
Ail. Arch., f. 16.

On croit généralement que le cast(eUum) Thib. trouvé à Aïn-


.
Melloul est l'évéché de Thib(usabetutn).
Une Mensa des SS. Baric, Donatus, Félix et Novici est à rap-
procher des inscriptions d'Henchir-el-Hassi et d'Henchir el-
— 133 —
Harnacha.Cf. Cagnat et Monceaux, Bull. Ant. de France, 1902,
p. 287. — Monceaux, Enquête, n°311. B. A. C, 1903, p. 185, n° 4.
Il est probable que c'était la table d'un autel; elle provient d'une
petite ruine voisine d'Aïn-Melloul. La voici :
M ESA M ARTV .ï/e (?!,)sft
ma TtU
RV DONATVS F ru (m). Donatus, F-
KLIXNOVICIB elix, Novici, B. -
ARICQVIPASS aric, qui pass-
I SVNT GVRVSI3 % SUllt GllVllZiS .

Lecture Monceaux. D'après lui, il faut lire : Félix Novici, Félix


fils de Novicus. M. Monceaux ne pense pas que Gurusis puisse
être identifiée axec Guzza de Tunisie, mais il croit à l'existence
probable d'une ville de Guruza. Guruzoe ou Guruzi dans la Numi-
die ou la Silifîenne. Il faut rapprocher cependant cette inscription
de l'inscription de Felicianus à Dalâa, n° 275. où on lit Ul(i)se ?
Uliaippara? ville voisine de Gursa, région d'Hadrumète. A rap-
procher aussi de l'inscription d'Henchir-Ghellil SMS ^
GVREVSI,
Vid. Art. Dalàa et Ghellil.
On a trouvé aussi à Ain Melloul quelques sculptures chrétien-
nes avec ^ffk dans un cercle, un chrisme en forme de croix, des
inscriptions chrétiennes, des épilaphes. Corp.,8706-8709.—R. C,
1873, p. 391.
On ne connaît qu'un évoque loci Tibusabetensis, c'est
MARTINIANUS, donatiste en 411.
More, DXCV. — Toul,, XLIV et CXLVII de Procons.

46. — THUCCA. (Henchir-Merdja).


Ail. Arch., f. 8, Philippeville, 5. — Mélanges de Rome, 1895,,
p. 341.
C'est là probablement la Thucca de Pline : Oppidum Tuccoe,
impositum mari et flumini Ampsagoe. Elle est bien, en effet, à
l'embouchure du Rhummel.
Ce Thucca est une des deux villes de ce nom attribuées à la
Numidie, en 256, époque à laquelle la Sitifienne élait comprise
dans la Numidie.
HONORATUS, un des destinataires des lettres 60 et 70 de Saint
Cyprien, par lesquelles l'évêque de Carlhage transmet les aumônes
!. -, — 134 —
des fidèles de son Eglise à 8 évêques de Numidie et répond
ensuite (dans la seconde lettre), à 18 évêques Numides, au sujet
du baptême, 253 et 256.
UZULUS, Tuccensis, exilé en 484. Notit. Sitif, 37.
TV/.-/.YJ est citée au VIIIe siècle, dans la liste du Thronos.

More, CXC. -Toul.,XLV.


47. — TINISTA?
COLONICUS, en 411, souscrivit avec les évêques de Sertei, de
Casiellum et de Mopti. Ce qui fait penser que cet évêché Tinis-'
tensis était en Sitifienne.
On remarquera que c'est un Colonicus qui dédia, avec sa
femme, un sanctuaire aux SS- Justus et Decurius.
More, DLXXXVIII. — TouL, XLVI.
48. — TUBUSUPTU et TUPUSUCTU. (Tiklat).
Colonia Julia Augusta Legionis VII Tupusuctu. La Suc-
chàbar de Pline. V, 21. Elle dominait l'Oued Sahel, La (Sou-
mam).
Corp., pp. 754.. 973, 1950, nos 8836-37, etc. — Ail. Arch., f, 7
Bougie, 27. — Ptolémée, Geogr. IV. 2, 7. — Cat, Essai sur'
Maurét., p. 90.
C'est probablement à Tupusuctu qu'ont souffert ies SS. Decu-
rius et Justus mentionnés au 30 juillet dans le Mariyrol hiéron.
(Cf. Notes, p. 172). Voir l'inscription de Sétif.
On a. retrouvé peu de vestiges chrétiens dans les vastes ruines
de cette colonie d'Auguste qui couvrent environ 25 hectares et
où l'on admire d'immenses citernes!1).
Le tombeau des JEmilii, avec le croissant accompagné de trois
lignes qui se coupent, pourrait être chrétien, certains voient une
une sorte de chrisme dans ces trois lignes coupées. Corp., 8847. —
R. C, 1868, p. 503.
J'ai vu moi-même, à Tiklat, un poisson sur une pierre et sur
une auire une croix assez mal formée.

Sur Tupusuctu (Tiklat), Vid. R. C, 1S54-55, p. 104; 1865, p. 40-46;


(1)
1867, pp. 371-79; 1868, pp. 387-500. — Mercier, B. A. C, 1886, p. 476; 1888,
pp. 127-29. — Edrisi nous apprend que celte ville existait encore au XIIe
siècle.
— 135 -
donatiste en 411.
FORENTINUS,
MAXIMUS, Thugusubditanus, exilé en 484.

-
More, DXGI. Toul., XLVII.
49. — BAMALLA ou VAMALLA. (Biar-Haddada). C'est
probablement à Biar-Haddada qu'il faut chercher le Castellum
Bamallense. Gsell croit que R. K. B. du n° 8710, dédicace à
Gordien III, représente seulement les noms des dédicants et non
pas : Riespublica) K(astelli) B(amallensis).
Corp., pp. 742, 973, 1934, n°* 8710, 8730-31. — R. C„ Poulie,
1873-74, p. 393 et suiv. — R. A., p. 231. — Jacquot, R. C, 1898,
pp. 245-48 (Plan de souterrains). — B. A. C, 1899, p. 451. —
Gsell, Mélanges de Rome, XX, 1900, pp. 136-39.
Une auge contenait un coffret à reliques et doit provenir d'un
santuaire chrétien. A l'intérieur du coffret se trouvait une plaque
de métal portant, tracés à la pointe, ces mots : Cujus memo-
rice hic posiloe sunt.Ci. loc. cit. supra et Reo. Afr. 1861. p. 451.
Cette Memoria paraît être celle d'une vierge martyrisée pour sa
vertu, car la dalle qui couvrait l'auge portait l'inscription sui-
vante gravée sur deux de ses côtés : i p£ N DEO ET CASTITAS.
Des monogrammes constantiniens s'y voient sur nombre de
pierres.
Jacquot y a signalé, loc. cit. avec plan, des souterrains creusés
dans le tuf, sans sépultures mais avec niches pour des lampes.
FLAVIANUS, Vamallensis, exilé en 484.

-
More, DCLVII. Toul., XLVI1I.
50. — VANARIONA est peut-être, d'après Mesnage, p. 392,
un évêché de la Sitifienne qui aurait été situé à Ksar-Tyr(Cast.
Vanarzanense). — AU. Arch.. f. 16., Sétif, 360. — Mélanges,
1903, p. 313.
Vanarionensis, en 411.
PELAGIUS,
More, CCGCXXXVII. — Toul., Procons., CLXIV.
51.-
Corp.,
ZABI. (Bechilga).
150, 1941, 8805. Ail. Arch., f. 25. Msila, 85.
pp. n» —
Bou-Hammama dit que toute cette région s'appelle le pays de
Zabé. Zabi ou Zaba était un poste frontière; le Zab de la Numi-
— 136 —
die était le prolongement méridional de celui de la Sitifienne.
(TouL, art. Zabi).
Détruite par les Maures sous la dominationvandale, cette ville,
reconstruite par les Byzantins, fut très florissante sous le nom de
Nova Jusiiniana Zabi, 8805.
Bechilga nous a gardé les restes de deux sanctuaires : au nord,
un bâtiment avec abside et à l'est une petite chapelle tréflée. Reu.
Afr., 1861, p. 204,
Un linteau orné du chrisme et une lampe chrétienne avec le
chrisme constantinien, y ont aussi été trouvés. Rev. Afr., loc. cit.
pp. 207 et 297. — It. VI, p. 465.
FÉLIX, dont S. Optât nous dit (II, 18) qu'il était avec Janvier
de Fiumenpiscis lors de l'invasion de l'église de Leraellef, vers
362. C'était donc un des chefs des donatistes.
POSSESSOR, exilé en 484.
More, DCCV. — Toul., XLIX.
52. — ZALLATA?
On n'en connaît que :
Zallatensis, exilé par le roi Hunéric, en 484.
ARGENTIOS
More, DGCVII. —Toul., L.
lit.

RUINES CHRÉTIENNES
DU

DIOCÈSE DE CONSTKNTÏNE
(Nurnidie et Maurétanie Sitifienne )

1.- BIR-ABD-ALLÀH,
Corp., Ail. arch.,
p. 1595. — i. 28, Aïn-Beïda, 105. — Corp.,
n°s 10642, 16720. — B. A. C, 1887, p. 135. Et, d'après Mesnage,
R. C, 1899, p. 153.
Une inscription chrétienne portant : Gloria in excelsis Deo
provient d'une église. Elle fut communiquée à De Rossi, en 1877,
par Msr Robert, alors évêque de Constantine : Gloria in excelsis
Deo et in terra pax hominibas bonoe volaniatis. Hoec est domus
Dei. (Bulletino, 1878, p. 10).

2.- AIN-ABESSA.
Ail. Arch., Sétif,
f. 16, p. 91. -
R. C, 1907, p. 100.
Au nord, à 1800 mètres du centre, Jacquot signale deux bases
de colonnes qui paraissent provenir d'un temple chrétien rectan-
gulaire, ainsi que des fragments de lampes chrétiennes dont une
porte le poisson symbolique.

3. — AÎN-ABID. (Toiu/za-e?-Foufeania).
Corp. pp. 282, 550, n° 5669. — AU. arch., f. 17, Constantine,
315 et f. 18, Souk-Ahras, 105. — De Rossi, Bulletino di arch.
criât., 1876, pi. IV, V; 1877, pp. 113-17.— R. C, 1876-77,
p. 536. — Monceaux, Enquête, n° 291.
-m-
On y a trouvé la curieuse inscription chrétienne des Catullini
et des Epifanii, architrave, ou linteau de porte, qui devait sur-
monter l'entrée d'une chapelle. Elle est probablement du milieu
du Ve siècle.
On a pensé qu'elle pouvait se rapporter à des martyrs de ce
nom, il semble plus probable que ce soit la dédicace d'une cha-
pelle construite par les soins des descendants des Catullini et des
Epiphanii. Un Epiphanius fut préfet de Rome en 412.
Catullinorum flores, Epifaniorum p(roles),
Quiriaci suboles, Criste te tu[is) do(nis colunt).
La pierre est brisée à droite, elle a lm50 de long telle qu'elle
reste. L'inscription est dans un cadre à queue d'aronde. Il y a au
centre une croix monogrammatique avec a. et w.

4. — BIR-EL-ABIOD.
Ail. arch., f. 27, Batna, 317. — Gsell et Graillot dans les
Mélanges de l'Ecole de Rome, 1894, p. 102 du tirage à part, n° 89
de la carte, pi. V, 1893.
On y a signalé une petite chapelle mal conservée, large de
6 mètres, avec des demi-colonnes contre les murs intérieurs.

5. — KERBETouREDIREL-ABIOD.
Ail. arch., f. 17, Constantine, 375. — Gsell, R. A., p. 219.
Ruines d'une petite église orientée à l'ouest. — A l'ouest, des
ruines de la localité, le linteau de porte connu, avec au centre un
chrisme horizontal dans un cercle et l'inscription : Hic Deus
grania fecit. Cette pierre, longue de deux mètres, a dû servir
pour la porte d'un oratoire. Grania doit être la fondatrice de
l'oratoire, ce nom se retrouve dans les inscriptions de la région
sitifienne.

6. — HENCHIR-EL-ABTINE.
Au pied du Djebel-Abtine. Atl. arch., f. 39, Chéria, 120, Sup-
plément. — Monceaux et Guénin, R. C, 1908, p. 201, et Bull.
Antiq. France, 1909, p. 337.
Dans une basilique de 20m X 15m, sur un linteau de porte
brisé, une inscription mutilée donne : Invide oive melior.
Monceaux propose de lire : Inoide vice [et oidebis. Intra, exibis)
- -iâ9

melior. — Le commandant Guénin signale encore les ruines


d'une autre basilique longue de 26 mètres.

7. — BIR-BOU-ACED.
Ail. arch., f. 39, Chéria, 239. - Corp., 10694. — Guénin,
NOUD. Arch. <ies Miss, scient., 1909, p. 200.
On y a signalé des chapiteaux, des colonnes, un linteau de
porte et autres vestiges d'une chapelle, probablement quelque
Memoria.

8. — KHERBET-BOU-ADDOUFEN.
Ail. arch., f. 26, Bou-Taleb, 64. — Ragot, R. C, 1873-74,
p. 252. — Gsell, R. A., pp. 179-185; B. A. C, 1902, pp. 335-41. —
Mélanges, 1902, p. 340. — Monceaux, Enquête, n° 313.
Deux grandes basiliques et une chapelle tréflée y ont été re-
trouvées. Une de ces basiliques, située au N.-E. des ruines,
mesure 34m50 X 15ra90 et se trouve au-dessus d'une petite cata-
combe, donl l'entrée s'ouvrait sous le porche. Elle avait trois nefs,
comme la seconde située à 200 mètres à l'ouest de celle-ci. Cette
seconde église, qui avait trois portes, est à l'intérieur de la ville
antique; elle mesure 37m40 X 19m20. Dans les deux on a trouvé
un cbrisme simple. A trente mètres au sud de la seconde est
aussi une petite catacombe.
Quant à la chapelle sitaée dans un cimetière à l'extrémité
orientale des ruines, elle se compose d'un bâtiment en forme de
trèfle ayant llm40 de long et de large et d'une construction rec-
tangulaire de 19m20X 10m15 venant se souder au trèfle. Deux
rangées de piliers soutenaient les trois nefs. Derrière l'autel,
dans le mur qui, du côté du trèfle forme la limite du choeur, une
logette, fermée par une dalle plate, contenait une petite cruche à
bec trilobé; dans ce reliquaire primitif il y avait de très petits
ossements et un morceau de bronze devenu informe; à côté du
reliquaire se trouvaient un morceau de verre et une lampe en
terre rouge représentant trois personnages debout en tunique, les
trois enfants dans la fournaise ou les trois jeunes hommes qui
apparurent à Abraham, manifestation mystérieuse d'un Dieu en
trois personnes.
Une pierre, qui paraît être une table d'autel, porte une mscrip-
— 140 -
tion qu'on a regardée d'abord comme une Memoria SS. Varici,
Jullanl. Gsell y a vu simplement l'ethnique des habitants du lieu:
VARTVRLIANI. Enfin, Monceaux y lit :
[Hic memoria) s(an)c(l)i % Marturi(s) Janu{arii).
Lecture très plausible à cause de la pierre qui paraît être une
table d'autel, et à cause du chrisme au centre de l'inscription.
(M)ARTVRI(S) iANir(am).

9. — HENCH1R SIDI-AHMAR.
AU. ardu, f. 40, Feriana, 16. — B. A. C, 1901, pp. 118.
Inscript, chrét. portant ces mots : Christus Régnât. — Chapi-
teaux et pierres à ornementations chrétiennes pouvant provenir
d'un sanctuaire.

10. - AHMED-BEN-NACEUR.
AU. arch. f. 40 Feriana, 44, Supplément; f. 56, Gafsa, 45,
Supplément. — Guénin, Nouv. ardi. Miss. 1909. p. 97.
Une basilique de 32 mX 17 est accolée à une enceinte de 32m sur
26. Y a-t il eu un monastère ou simplement un cimetière? D'énor-
mes colonnes de 0m72 de diamètre paraissent provenir d'un mo-
nument chrétien.

11. — HENCHIR-EL-AHSEM.
AU. ardi., f. 39, Chéria, 95. — De Bosredon, R. G., 1878,
p. 35.- =
Corp., 10961 22295. — Nouv. ardi., Miss. 1909, p. 137.
Le capitaine remarqué des débris de sculptu-
de Bosredon y a
res chrétiennes, enlr'aulres un monogramme formé simplement
de deux P en croix. Une pierre d'autel et les restes d'une ba-
silique y ont été retrouvés.

12. — RAS-EL-AIOUN.
Corp., p. 455. — AU. ardi. f. 26, Bou-Taleb, 144. — Gsell,
R. A., p. 131; B. A. C, 1902, pp. 525-530.
Une pierre avec le monogramme constantinien et une autre avec
deux colombes autour d'un calice font croire à la présence d'une
chapelle en ce lieu.
PI. V.

Reliquaire de S1 Pastor a Henchir-Akhrib.


- 141 -
13. — HENCHIR-AKHRIB. (Kh. Ouled-Sidi-Moussa).
AU. arch., i. 26, Bou-Taleb, 149. — Gsell, B. A. C, 1902,
p. 527. — Mélanges, 1903, pp. 1-25 et pi. 1-2; 1904, p. 365. —
Ch., Jaubert, Echo d'IIippone, mai, ^903. - R. C. 1903, pp. 313-
323. — Monceaux, Hist. lïit. Afr. chrêt. II, p. 166; III, p. 173.
— Enquête, n™ 279 287.
La chapelle A'Henchir Akhrlb, découverte en 1902-1903 par
M. Jacquelton est mal conservée mais a fourni de curieux reli-
quaires et une précieuse inscription permettant de placer défini-
tivement à Nicioa ou Niciba (N'gaous) l'évéque Columbus. Elle
mesure 17m85 X 6m95 ; divisée en trois petites nefs et terminée
par une abside, elle était précédée d'un vestibule décoré de quatre
colonnes et de quatre demi-colonnes. Les colonnes de cette chapelle
du VIe siècle sont formés d'éléments disparates, empruntés, en
général, à des monuments plus anciens. Sur le socle des deux
bases voisines de l'autel, et du côté qui regarde la nef, est sculpté
un cercle entouré d'un cordon de zigzags et enfermant une croix
monogrammatique aTec une R latine retournée; un u renversé
surmonte un des bras horizontaux de la croix, il n'y a pas d'à.
Un ciborium, dominant l'autel, reposait sur quatre colonnes cou-
ronnées de chapiteaux corinthiens très soigneusement fouillés.
La table sainte de l'autel recouvrait un dépôt de reliques encore
intact, chose rare en Afrique. A peu de distance de l'autel, dans
le collatéral de gauche, était un autre groupe de reliques.
Sur la cachette à reliques placée sous l'autel se trouvait une
dalle portant l'inscription donnée déjà à l'article Niciba.
La voici au net :
-f- In nomine Patris et Filii et Spiriius Sancti, positoe sunt me-
morioe Sancti Juliani et Laurentii cum sociis suis, per manus
beati Columbi episcopi sanctoe ecclesioe Nicivensis istius plebis, per
instantiam Donati presbyteri, imperante Tiberio, anno V, indic-
tione XIIII, sub die pridie nonas octobres.
D.'après cette inscription il devait y avoir sous l'autel, entre-
autres souvenirs sacrés, des reliques d'un S. Julien et de S. Lau-
rent. Or, on va voir que, si celles de S. Laurent s'y trouvaient,
celles de S. Julien étaient dans la cachette du collatéral, tandis
que, sous l'autel, était le reliquaire de S. Pastor dont ne parle
— 142 —

pas le texte. L'inscription se rapporte donc aux deux tombeaux


à reliques.
En effet, la cachette située sous l'autel contenait plusieurs reli-
quaires. L'un d'eux est un coffret de marbre! 1) dont les parois
sont décorées de colonnetles en relief, d'ornements linéaires et de
fossettes hémisphériques avec un trou au fond de chaque fossette.
Sur une des petites faces on lit : Pastori[s) me{rno)ri[a), en
lettres grêles et mal formées, comme toutes celles des inscriptions
de cette chapelle. (Voir la planche ci-jointe). Sur le fronton qui
surmonte les mots précités : Hi[c) Sa(n)c[tu)s. Enfin, un des cô-
tés longs du couvercle en plâtre, qui avait remplacé celui en
marbre, porte : Hic Me(mo)ria S(anc)ii Pasioris deposii{a)e sunt
in pace. Le coffret contenait un peu de terre et du bois pourri.
Dans la cachette se trouvaient, outre le reliquaire susdit, quatre
vases en terre cuite, sorte de marmites sans anses, recouvertes
soit avec des écuelles, soit avec une brique, scellées avec du plâ-
tre. Elles ne contenaient que de la lerre, mais ont pu renfermer
quelques morceaux d'étoffe ou autre matière, d'après Gsell. Ce-
pendant, d'après le même auteur, au milieu de la terre contenue
dans un de ces vases d'argile, se trouvait une plaquette de mica
où il a lu : H(ic) Me(mo)ria San(c)ti Cas{a)iani. En outre deux
fessons placés dans la cachette offrent des inscriptions relatives
sans doute à des reliques déposées dans deux de ces vases en
terre. Sur l'un on lit : Hic Me[mo)ria Sancti Laurenti{i); in no-
mi[ne) D[e)i Floridus pr[es)b(yter) Voïum in XP0 reddidi. Sur
l'autre : Hic Memoria S{anc)ti Felicis.
Le second tombeau à reliques, placé dans le collatéral de gau-
che, contenait : 1° Un coffre arrondi, en pierre, sans couvercle,
plein de terre et qui a dû être violé. 2° Quatre compartiments iné-
gaux, séparés par des briques posées de champ.
Le premier, A — recelait une casette en terre cuite, montée sur
quatre petits pieds(2). Son couvercle, en argile aussi, était lulé
avec du plâtre. Des diagonales croisées ornent les côtés du coffret
et la face inlérieure du couvercle. Celte casette, close herméti-
quement ne contenait qu'un peu de terre.

(1) Long. 0m12, larg. O-'OS, haut. OMO (avecle couvercle).


(2) Long. 0°08, larg. 0»07, haut. 0°05.
— 143 —
Le deuxième compartiment, B. — possédait un coffret en terre
cuite, sorte de boîte rectangulaire avec des pieds peu élevés l1).
Sur les parois se détachent des colonnettes, grossièrement figu-
rées, qui portent des arcades (Voir la planche). Une des faces
longues offre le début d'une inscription qui se continue sur une
des petites faces et sur l'autre face longue : Hic Memoria S(anc)ti
Juliani, deposi((oe) su(n)t III i.dus septembres, puis PRASKIPI
FLORIDVM.T. qu'on lit : Pra[e)sk{r)ip(s)i Floridus. Monceaux pro-
pose de restituer : M(ar) rlyrem), c'est à dire : « Moi, Floridus,
j'ai écrit en avant le nom du Martyr ». — Je me permets de pro-
poser, à cause de l'éloignement des lettres M. T.. (commeon peut
le voir sur la planche), et parce que le prêtre Floridus n'a pas dû
écrire lui-même sur la terre cuite, la lecture : u{artyris) T(itulum),
C'est-à dire : « Moi, Floridus, j'ai prescrit la confection de ce
tiiulus ou reliquaire du Martyr. »
Le couvercle de ce coffret esl aussi en terre cuite, une couche
de plâtre le soudait. 11 est de forme pyramidale et se termine par
une croix.
A l'intérieur du reliquaire étaient deux plaques de mica, pla-
cées auprès d'une petite boîte de bronze. La première porte : Hic
Memoria\e) Sancti Juliani deposil(a)e suni XI die mensis VII,
anno XVII Justiniani. Sur les deux faces de la seconde plaquette
on lit : Floridus pr[es)bil[er) votum red{d)idi.
La boîte de bronze est rectangulaire et mesure, avec son cou-
vercle plat, 0ra056 de long, 0ra038 de large, 0m037 de haut. Un
ruban de bronze la cerclait. Elle contenait de la terre altérée par
l'oxyde du bronze. Cet usage de garder comme reliques, de la
terre du tombeau des Saints ou d'autres lieux sacrés, comme de
Bethléem ou du Saint Sépulcre, était, on le voit, très fréquent en
Afrique.
Les autres compartiments de la cachette, voisins de celui où se
trouvait ce reliquaire, contenaient une petite pierre taillée, débris
d'une dalle quadrangulaire, et deux cruches dont une était pleine
de terre, comme tous les autres vases déjà décrits.
La petite chapelle d'Henchir-Akhrib possédait donc des reliques
de S. Julien (d'Antioche ou de Carthage), de S. Laurent, d'un
S. Pastor, d'un S. Félix, d'un S. Cassianus (de Tingi ou d'Abi-

(1) Long. 0m14, larg. Omll, haut..0°ll.


— 144 -
tina, confesseur à Carthage) ainsi que celles d'autres Saints que
l'inscription désigne par cetle expression, usitée en pareil cas
dans l'épigraphie : cum sociis suis. Ces reliques, au moins celles
de S. Julien et de S. Laurent, avaient été placées là, en 581 ou
582, par Columbus, alors évêque de Niciba (N'gaous), à la prière
du prêtre Donatus, qui devait desservir celte petite chapelle
rurale. Trente-huit ou trente-neuf ans auparavant, en 543, le prê-
tre Floridus les y avait déjà placées. Il paraît donc probable
qu'une transformation eut lieu dans ce sanctuaire en 582. Le style
nous reporte vers la seconde moitié du Ve siècle ou vers l'époque
byzantine plus probablement.
Sous l'angle N.-E. de la chapelle existe un petit hypogée qui
paraît moins une catacombe qu'un oratoire souterrain. On en a
signalé de semblables dans les régions de Mila et de Sélif '1). On
y a trouvé des débris de cruches en terre cuite et des morceaux
de verre ayant appartenu à au moins deux vases à pied conique,
qui ont peut-être servi à des agapes chrétiennes. De semblables
verres ont été retrouvés dans une basilique à Morsoti ( Vasam-
pus).
14. -SIDI-AMAR-BENT-RADAB.
AU. arch., i. 27, Batna, 228, 289. — Gsell et Graillot, Mélan-
ges, 1893, pp. 532-34.
A 2 kil,, à l'est du village, fûts de colonnes, chapiteaux, restes
d'église.
15. — FOUM-EL-AMBA.
AU. arch., f. 27, Batna, 204. — Corp., pp. 958, 1793, n™ 10787
— 18705. — R. C, 1878, p. 360.
Inscript, dédicat. d'un monument chrétien, peut-être une
chapelle funéraire : Inn(omine) Dei omni(potentis), Fi(Ui), P(ara-
clet(i), Salvat(oris) nos[tr)i. Salvo pat(re) felice, Gemilian(u)s et
Donatiaï fec{erunt).
16. — FEID-AMEURrz AMOR-FOUKANI.
AU. arch., i. 40, Feriana, 57. Supplément. — Guénin, Nouv.
arch., des Miss., 1909, p. 82.
Ruines d'une basilique chrétienne.
(1) Jacquot. R. C, 1893, pp. 125-130: 189S. pp. 245-48; 1S99, pp. 271-73;
1900, pp. 136-38. — Gsell, M. A. 11., pp. 249-50; Mélanges, 1901, p. 231, n» 2,
PI. VI.

Reliquaire de S' Julien a Henchir-Akhrib.



ih —
17. — AMPERE. (Aïn-Azel).
AU. arch., f. 26, Bou-Taleb, 45.
Fûls de colonnes, chapiteaux, corniches paraissant provenir
d'une chapelle. — Sceau chrétien avec jj accosté de deux signes
qui semblent dsux crosses à volutes tournées vers le chrisme.
18. — EL-ANASSER.
Corp., p. 721. -
R. C, 1870, p. 307; 1873, p. 372.
Une inscript, chrét. porte (adjuva nos). Une
: DOMINE IVBA NOS,
autre déjà citée : Spes apud Christum, sur un chapiteau, reste
d'un oratoire.
19.- EL-ANASSEUR. (Galbois).
AU. arch., 15, Akbou, 88. - R. C, 1905, p. 241, Robert.
f.
Un vase en terre contenait une bague de cuivre avec une croix
gravée sur le chaton. Il y a des traces de lettres autour de la
croix.
20. — BIR-AOUKEN ou OUNKEL.
Ail. arch., t. 26, Bou-Taleb, N.-E. de Zraia, n° 69.
B. A. C, 1902, p. 520; R. A., pp. 176 179; B. A. C, 1902,
- Gsell,

p. CXLIII.
Eglise à trois nefs, avec abside, atrium, sacristies de part et
d'autres de l'abside. Chacune de ces sacristies se compose de deux
pièces.
21. — EL-AÏOUN. (Route Gombe à Bou-Hadjar).
Papier, Acad. Tlipp., 1898, pp. IX et XXI. — Gsell, Mélanges
1900, p. 129.
Dans un cadre à queues d'aronde deux colombes boivent dans
.
un vase. Au-dessus, le monogramme du-Christ entouré de deux
cercles concentriques. Une inscription tronquée et mutilée sem-
ble parler d'un monument religieux : Que primitie noslroe oirtulis
sunt, ex lectione et aspectu probantur (monumenl)um. edi(ficat)um
.. .d.. .os pro labore hoc inceptum adque perfection est.

22 — HENCHIR-EL-AÏONET. (T/iauagei antique).


AU. arch., f. 27, Batna, 322.
arch., 1894, p. 395, n° 139.
-
Mélang., 1894, p. 35. - Rev.
Ruines d'une église.
- 146 —

23. — HENCHIR-AOURIR.
AU. arch., f. 27, Batna, 66.
p. 553.
- R. A., p. 137. — Melang., 1894,

Petile chapelle large de 4 mètres. On y a trouvé, près de l'au-


tel une gargoulette scellée avec du plâtre et contenant de la terre
mélangée avec quelques ossements. C'est M. Jacquetton qui l'a
fouillée.

24. - EL-ARAOUA.
AU. arch., f. 39, Cheria, 152.
On y a signalé, sur un mausolée chrétien, un pilier orné d'un
calice d'où sort un cep de vigne.

25. — ARGOUB-LASFAR.
AU. arch., i. 18, Souk-Ahras, 504. — Bull, de corresp. Afr.,
1882, p. 325.
Avec les restes d'une église, on y découvert une belle pierre
sur laquelle sont sculptés : un cep de vigne sortant d'un calice,
un lézard mangeant une grappe de raisin et au sommet un
monogramme p£ dans un cercle.

26. - HENGHIR-ARLEB ou GHELLIL.


Corp., p. AU. arch.,
452. — Bou-Taleb,
f. 26, Jaubert,
156. —
R. C,
Corp., 4475.
- Gsell, R. A.,
1903, p. 316.
Monceaux, Enquête,
118; p. II, M. A.
Gsell, Mêlang.
n° 278. —
p. 200. —

1904, p. 365.
Une église en ruines avait auprès un caveau funéraire. Cette
église sans abside mesurait 17m62 X 9m30: elle avait trois nefs.
Dans une chapelle, sous l'autel, et enfermée dans une auge,
M. Jacquetton a découvert une urne reliquaire, bouchée avec du
plâtre et renfermant delà terre. Sur la panse de l'urne: H(ic)S{un)t
M(emorioe) S(ancti) tfc Gureusi FJH.
(Voir l'article : Thibuzabelum (Aïn-Melloul), pour Guruzis).
Une inscription chrétienne d'Henchir-Ghellil porte : Hoec est
domus oeterna, solacium laboris. [Corp., 4475).
— 147— .

27. — BEL-AROUG.
Corp., p. 741. — AU. arch., f. 16, Sélif, 445. — B. A. G.,
1903, p. GXLII. - Gsell, R. A., p. 208. — Poulie, R. C, 1873,
p. 455. — Jacquot, Ibid., 1907, p. 162. — Corp., n° 8700.
Au N. du village, église que Poulie avait encore trouvée en
assez bon état; elle mesurait 19m60 sans l'abside, sur 12m40.
Deux colonnades séparaient les trois nefs; l'abside avait 5m40 de
profondeur. — Epitaph. chrét., 8700 du Corpus.

28. — EL-ARROUCH.
AU. arch., f. 8, Philippeville, 219.
A 1 kil., au S.-O., on a découvert une pierre portant une croix
monogrammatique avec y. et w.

29. — HENCHIR-EL-ATEUCH.
AU. arch.,i. 40, Feriana, 108. — Guénin, Noua. arch. des
Miss., 1909, p. 182.
A signaler une petite basilique dont les matériaux furent em-
pruntés à un cimetière voisin.

30. — HENCHIR-B1R-EL-ATEUCH.
Ail. arch., f. 39. Chéria, 251-56, Supplément. — Nouo. arch,
des Miss., 1909, p. 176.
Guénin signale, au N.-E. des ruines, une petite église avec
colonnes séparant les nefs.

31. — BIAR-OULAD-ATMAN. (Médita Ouled-Diffala).


Gsell y place, avec hésitation, Gemelloe. Voir cet article. Si
c'est une Gemelloe, elle est différente de Mlili.
Atl. arch., i. 16, Sétif, 460, 468, 469. — R. A., p. 206, n" 81.
— Corp., pp. 707, 967, n° 8275.
Des fragments d'architecture
- R. C., 1864, pp. 90 et 294.
attestent la présence d'une
y
église : chrisme, demi-colonnes, chapiteaux. Sur un chapiteau
de demi-colonne, une rosace et un cheval ou un âne. Sur une
pierre, qui devait être le linteau de la porte, on lit ces mots :
(Ecclesija Del beatâ $ et in Cristo comparata (8275).
. - i48 —

32. — HENCHIR-EL-ATROUS ou HAMMADI.


AU. ai'ch., f. 39, Chéria, 244, Supplément. — Nouv. arch. des
-
Miss., 1909, p. 177. Bull. Antiq. Fr., p. 313. •

mesurant 16m X
Basilique byzantine 10m, avec l'inscription
Deo Laudes accompagnée du chrisme.

33.- DEHIRET-EL-ATROUS.
Ail. arch., Chéria, Nouv. arch.
235. — des Miss., 1909,
f. 39,
p. 134.
Guénin y a retrouvé deux églises, l'une de 12m X 10m, l'autre
de 16m X 12m.
34. — FERME AUGUSTIN.
Ail. arch., f. 17, Constantine, 368-370.
A deux kilomètres au S.-S.-O., une inscription indique la pré-
sence d'une chapelle. Une autre chapelle a été retrouvée à deux
kilomètres cinq cents au N.-E.

35. — HENCHIR-EL-AZREG.
Ail. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 47. — Mélang., 1894. p. 47.
A l'extrémité occidentale du bourg, église de 18m85 X 9m80.
Vers le milieu des ruines, autre église de 22m15 X 12m.

36. - OULED-AZZEM.
AU. arch., f. 17, Constantine. 497. — B. A. C, 1900,
p. CXXXIII.
Un linleau de porte avec chrisme paraît provenir d'un petit édi-
fice terminé par une abside, qui a dû être une chapelle.

37. -r SIDI-BADER.
Aril. arch.,l 19, El-Kef, 13.
d'après Mesnage.
- Corp., p. 1641. - R. C, 1887,
p. 32,
Cippe orné d'agneaux et aussi de colombes buvant dans un
vase.
38. - KHERBET-BARAROUSS.
AU. arch., i, 26, Bou-Taleb, 57. — R. A., p. 225.
On y voit les restes d'une église; deux rangées parallèles de
— 149 —
bases de colonnes, rangées distantes l'une de l'autre de 4m65 ;
l'édifice était orienté au nord-ouest.

39. — KRRBET-BAROUD.
AU. arch., f. 16, Sétif, 353. — Gauthier, R. G., 1908, p 115.
Restes d'une chapelle, belles colonnes ornées, auge avec un
beau cbrisme dans un cercle. L'abbé Gauthier y a recueilli l'ins-
cription. L(ocus) T(iluli) Sancli Rogaiiani Marturis.

40. - BATNA.
AU. arch., f. 27, Batna, 129. — Corp., pp. 432, 956, 1771. —
Acad. Hipp., n° 13, p. 110.
Dans la cour de l'ancien presbytère, aujourd'hui école, un lin-
teau de porte avec emblème chrétien.

- KOUDIAT-EL-BATOUM.
41.
AU. arch., 9, Bône, 224. - Corp., pp. 512,1641,
f. n°* 5191-93.
— Reo. Afr., XII, 397.
p.
On y a signalé sur une stèle, une croix gammée dans un cercle
et sur une autre, un croissant néo-punique avec une croix.

42. — AÏOUN-BEDJEM.
AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 160-161. — Monceaux et Guénin,
R. C, 1908, p. 204.
Sur le linteau de la porte d'une chapelle, on lisait l'inscription
suivante flanquée de deux chrismes, avec y. et u> : JEcle[si)ce
domu[s). In Deo vivilur; Fiai pa(x i)n virÉute tua et abun[dan-
tia i)n turribus tuis. (Ps. CXXI, 7). La chapelle est du IVe ou du
commencement du Ve siècle.

43.- HENCHIR-EL-BEGUEUR ou HENCHIR FARAOUN.


AU/arch., 40, Feriana,
i. Corp., 943,
123. — 1669.
pp
D'après de Bosredon la basilique d'Henchir-el-Begueur aurait
été construite vers la dernière moitié du IVe siècle, sur le modèle
en réduction de celle de Tébessa; elle est ornée de belles sculp-
tures avec des motifs semblables à ceux de la basilique de Thé-
veste. Sur la clef de voûte de l'arc de l'abside, on lit dans une
couronne en relief : Felici sancto. Vita felix in Deo. La clef de
- - 150

voûte de l'arc central de la nef principale porte aussi : S(ancti)


Felicis.
A 50 mètres à l'ouest du fort byzantin, on voit les restes d'une
chapelle; à 150 mètres au N.-O. les restes d'une autre et les
ruines situées à 300 mètres plus loin semblent être celles d'une
troisième chapelle. — Dans la chapelle située au N.-O. du fort
et de la Memoria Sancti Montant, au milieu de fragments d'ar-
chitecture finement sculptés, une pierre cintrée portait: (Me)moria
Sanc(ti).. ou Sanc(ta)... ou Sanc(lorum) .. L'inscription com-
mençait et continuait sur les pierres cintrées voisines. Dans la
même chapelle, un linteau de porte sur lequel est gravée une
croix monogrammatique dans un cercle, contient quatre lettres
qu'on propose de lire : Ama D{eum)W.
Une Memoria de S. Montan, Martyr carthaginois en 259, exis-
tait à Henchir-el-Begueur; on a retrouvé la table de l'autel, en
1878. C'est une pierre rectangulaire dont la partie supérieure
évidée au centre contenait les reliques du Martyr. La tranche
antérieurs offre une série de symboles et d'ornements qu'entoure
un cadre rectangulaire : au milieu, dans un double cercle, une
croix monogramalique, accostée de l'a et de Pw; à droite et à gau-
che de la croix, un palmier, puis un cartouche. Le cartouche de
droite renferme l'inscription : Memoria Sancii Monlani, sur trois
lignes. Celui de gauche, mal conservé, devait renfermer une ins-
cription analogue, avec le nom d'un autre Saint(2).
Sur la face opposée deux serpents et au centre une croix mono-
gramatique avec a et u. Dans un coin, un palmier. Cette Memo-
ria est du VIe siècle.
Dans une chapelle, chapiteaux fouillés, poissons convergeant
vers un palmier, personnages, etc.
Dans la même localité existait une Memoria en l'honneur des
SS. Martyrs Primus et Quintasus ou Quinla&ius, victimes de la
persécution de Dioclétien, très probablement. En effet, on lit sur
le reste d'une arcade qui devait surmonter la porte d'une cha-

(1) De Bosredon, R. C, 1878. p. 22. — Corp.. 10664. — Monceaux et Gué-


nin, R. C, 1908, pp. 231-233.
(2) De Bosredon, R. C, 1878, p. 23, pi. I.
- Corp. 10665 = 17607. — Mon-
ceaux, Enquête, n° 264. — De Rossi. Ballctino, 1880. p. 75. — H. de Ville-
fosse, Bull. aiUiq. de lu;, 18S0, pp. 270-72,
— 151 —
pelle, une inscription en deux lignes, accostée à droite et à gau-
che par des colombes et des palmes. La voici :
Hic est Memoria Sanctorum Primi et QuintasiW.
Cette basilique était très ornée; l'arc triomphal était décoré de
guirlandes dans lesquelles courent des oiseaux, des lièvres, des
renards. Sur de grands corbeaux sont sculptés : un oiseau de
proie, les ailes étendues tenant dans ses serres tantôt un lièvre,
tantôt un serpent. Sur les chapiteaux, des chrismes au milieu de
feuilles d'acanthe, des guirlandes de vigne. La tête d'un pilastre
représente un buste de femme casquée, de chaque côté de ce
buste, des poissons et des oiseaux tenant dans leurs serres des
serpents.
Un moellon, encastré dans le mur de la sacristie de droite, nous
apprend qu'elle fut construite aux frais d'Archelinus ou Archiel-
nius. (B. A. C, 1907, p. 353).

44, — HENCHIR-EL-BAHAR ou BEHIR.


Ail., arch., f. 40, Feriana, 67. — Guénin, Nouv. arch. des
Miss, scient., 1909, p. 85.
Le commandant Guénin y a signalé une basilique mesurant
20"' X 13m, avec abside et transept. Des auges séparent la nef
des bas-côtés.

45. — AIN-BEIDA. (Marcimeni) d'après Wilmanns.


Atl. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 34. — Tissot, Géogr., II, p. 477. —
B. A. C, 1897, p. 267.
Inscription reproduisant un texte de Cassiodore. — Corp., 2297.
Carreau chrétien en terre cuite : lion rugissant en haut, en
dessous lévrier poursuivant un animal. Doublet et Gauckler,
Musée de Constantine. p, 65.
Dans les environs, au n° 57 de la f. 27, Batna, de l'Ail, arch.
de Gsell : Fragments d'architecture ayant appartenu a un édifice
chrétien; pierre avec le monogramme constantinien.

(1) Corp., 17608. — Acacl. Hipp., n° 18, p. 122. — Monceaux, Enquête,


n° 265.
— 152 —

46. — HENCHIR-EL-BEÏ'DA.
AU. arch., f. 27, Batna, 165. — Mélang., 1894, p. 64.
Petite chapelle de 16m X 13m, flanquée de deux sacristies.

47. — BEKKOUCHE.
Il y a deux localités de ce nom, l'une dans le pays des Nemen-
chas (Ail. arch., î. 28, Aïn-Beïda), dans laquelle on a retrouvé
une petite chapelle probablement donatiste, (Nouv. arch. des
Miss., 1909, p. 101); l'autre dans le Fedj Guellil [Ail. arch.J.J,^,
Chéria, 151-156), où on a retrouvé une petite basilique. — Nouv.
arch., 1909, p. 109.
Dans la première, sur l'arc de l'abside : ï^ Maximus curn suis
voturn solverunt. Laude D{o)m[ï)n[um).

48. — HENCHIR-BELFROUTS.
Ail. arch.J. 39, Cbéria, 248.
Le commandant Guénin y a signalé une basilique longue de
20 mètres ainsi qu'une Memoria de Martyr. Peut-être un Saint
Januarius, l'inscription placée sur l'arcade principale est incom-
plète : (Memoria Janu)ari M(ariyris)^
Noue, arch., 1909, pp. 175-76. — R. G., 1908, p. 222.
On y a signalé aussi de nombreuses sculptures chrétiennes.
De Bosredon, R. G., XIX, 1878, p. 23.

49. — KSARBELKACEM.
Ail. arch., î. 28, Aïn-Beïda,, 272-74.
On y a signalé plusieurs épitaphes chrétiennes, parmi lesquelles
celles d'un prêtre et une inscription portant : In Deo veritas.
B. A. C, 1887, p. 113. — Corp., 16755, 16756, 16757.

50. — DOUAR BELLAA.


Ail. arch., î. 16, Sétif, 428, à S kil. N.-E. de Saint-Arnaud.
M. Robert a décrit une belle lampe chrétienne en bronze, à deux
becs, trouvée à Bellàa. Elle porte deux croix monogrammatiques
avec y. et w. el un brûle parfum, dont le couvercle est orné d'une
colombe, surmonte l'anse de cetle lampe. R. C, 1908, p. 106. —
B. A. C, 1908, p. CCL11I. — On y a signalé aussi une belle
pierre ajourée en forme de croix. R.'C, 1909, p. 180.
- -153

51.- RSAR-BELLEZMA.
AU. arch., 27, Batna,
Miss, arch.,
f.
1892-93, p. 22.
89. - R. A., p. 110. — Diehl, Deux
Gsell y indique les restes probables d'une petite chapelle;
Diehl parle de chapiteaux byzantins avec chrisme venant pro-
bablement de ce petit édifice.

52..- HENCHIR-SIDI-BELRITS.
L'Atlas archéologique, f. 18, Souk-Ahras, 365, signale là une
ruine qui paraît être celle d'une église.

53. — Ai'OUN-BERRICH.
A 15 kil. au nord d'Aïn-Beïda. — Corp., 18656.
— M. A., II,
p. 164. — Monceaux, Enquête. n° 288.
C'est là qu'on a trouvé les restes d'une petite église avec l'ins-
cription suivante sur coussinet-imposte : Hic Mernoria[e) Sanc-
torumPauli, Pétri, Donati, Migginis, Baricis. Peut-être les Mar-
tyrs mentionnés, tous les cinq dans le même ordre, le 12 avril,
dans les listes africaines du Martyrologe hiéronymien. Il semble,
du reste, que le nom de Pauli, placé avant celui de Pétri, doive
exclure, pour cette Memoria, la pensée des SS. Apôtres. Eglise
du VIe siècle.

54.- HENCHIR-EL-BEY.
AU. arch., î. 23, Aïn-Beïda, 189. — R. C, 1881, p. 253 —
Corp., 17752, 17758.
Une inscription y indique la place d'une église : Doraus Dei et
orationis.
55.— KHERBET-ÀÏN-SULTAN. {Blondel).
AU. arch., f. 15, Akbou, 84. — R. A., p. 282.
Ballet., 1878, p. 115.
- De Rossi,

Arc d'une chapelle de la catégorie des Mernorioe in agris, si


nombreuses en Afrique.

56. — BIR-BOUCHEGUIFA. (Ruglata antique).


AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 266. — Monceaux et Guénin,
R. G., 1908, p. 212.
On y a retrouvé une église de 20'" X 12m et un petit oratoire
- 154 —

long de 4 mètres, avec pilastres grossièrement sculptés, portant


chacun le monogramme du Christ sur le chapiteau.

57. — KSAR-EL-BOUM.
A 2 kil. et demi au S.-O. de Metkidès, région d'Aïn-Beïda.
Guénin y signale un petit temple païen transformé en chapelle
chrétienne. — Nouo. arch. Miss., 1909, p. 117.

58. - GHAR-BRID.
AU. arch., î. 17, Constantine, 61.
Une grotte artificielle y est creusée en forme de croix latine.
Elle mesure 15mXllm50. Peut-être a-t-elle servi d'église souter-
raine. On n'y a rien découvert de chrétien, mais la carte signale
dans ces parages un Dar-en-Nsara ou Maison des chrétiens.
Jacquot dit y avoir reconnu un baptistère, deux chapelles et deux
petites sacristies. — R. G., 1893, p. 125
.

59. — KHERBET-EL-CADI.
AU. arch., f. 26, Bou-Taleb, 4-2. - R. A., p. 234.
Ruines d'une belle église; c'est celle d'El-Hamiet [Ad Perdi-
ces). — Voir article : Ad Perdices.

60. — CHABERSAS. {Ferme Truchet, au S. de Constantine).


AU. arch.. f. 17, Constantine, 121-24. Supplément. — Hinglais,
R. C, 1907, pp. 221-25.
Petite basilique avec épitaphes en mosaïques. Les tombes
contenaient encore les corps de Maximus et dAsella.
Chacune de ces épitaphes est renfermée dans un cercle et sur-
montée d'un jj%. La première porte : Salve eternum (m)ihi
Maxime frater eternum q[ue) cale. Sur la seconde on lit : Asella
C(larissima) F(emina) in pace. Cette Asella parait être la soeur
de Maximus, décédé avant elle, et dont elle aura composé l'épi—
taphe.
La réminiscence de Virgile contenue dans le premier texte
suppose un esprit cultivé chez cette Asella, de rang sénatorial,
dont la famille possédait un grand proedium en Afrique, comme
le démontrent les ruines qni entourent la ferme de Chabersas. On
songe naturellement à VAsella, femme d'un haut rang, dont parle
- 155

S. Jérôme dans sa correspondance. Les mosaïques sont précisé-
ment de la fin du IVe siècle ou, au plus lard, des premières
années du Ve.

61. — BOU-CHEBKA.
AU. arch., f. 40, Feriana, 66. — Nouo. archiv. Miss., 1909,
p. 84.
Guénin y a trouvé deux oratoires, peut-être de la catégorie des
Memorioe in agris.

62. - CHEMORRA. (A 8 kil. S.-S.-E.).


AU. arch., f. 27, Balna, 173. — Gsell, M. A. II, p. 190;
Mélanges, 1893, p. 136. — R. C, 1908, p. 291.
On y a signalé des fragments d'architecture chrétienne et une
chapelle de 12m X9m50, ainsi que l'inscription chrétienne 2335
du Corpus. — Cortades sigûale à 3 kil., sans indiquer de quel
côté: deux basiliques dont l'une masure 22m X 14m. Il est probable
qu'elles sont au nombre des si nombreuses basiliques indiquées
par Gsell et Graillot dans cette région. (Mélanges de Rome, 1893
et 1894).

63. — GHERAGRAG. (L'antique Justi).?


Ail. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 109. — Tissot, Géogr., II, p. 476.
— Corp., pp 255, 1686, n° 17753. - Eph. Epigr., V, p. 675.
Cette ruine a gardé les vestiges d'une église, l'épitaphe d'un
prêtre et l'inscription du n° 17753 : In Deo bib.as pour oioas.

64.- HENGHIR CHERCHERA.


AU. arch., Ghéria,
f. 39, 268. — Nouv. arch. Miss., 1909,
p. 203.
Guénin y a retrouvé les restes d'une petite basilique et d'une
chapelle.

65. CHÉRIA. Probablement municipe au Bas-Empire.



Corp., 2216 := 17611 et pp. 247, 1670. — AU. arch., f. 39,
Ghéria, 164. — Guénin, Nouo. arch. Miss., 1909, p. 109.
Un cancel, orné de rosaces, porte au dessus d'un monogramme :
In Deo vivas. Ce cancel suppose un oratoire, peut-être funéraire.
- -156

86. — AIN-CHETTABIA.
Ail. ardu, f. 40, Feriana, 68. — Nouo. arch., Miss., 1909,
p. 78.
Guénin signale, dans cette localité, une basilique byzantine très
ornée de sculptures.

67. - HENGH1R-BEN-CHOUANE.
AU. arch., i. 27, Batna, 305. — Mélanges, 1894, p. 35.
Gsell et Graillot y ont vu les restes d'un édifice chrétien avec
abside : Sculplures, fûts entiers de colonnes, demi-colonnes,
chapiteaux.
68. — COLBERT. (Aïn-Oulmen).
Ail. arch., f. 26, Bou-Taleb, 26. — R. A., p. 264.
Des bases de colonnes, des chapiteaux, des corniches de basse
époque font croire à l'existence d'une église.

69. — COL1GNY. (Bouhim).


Ail. arch.,L, 16, Sétif, 21. — Poulie, R. C, 1873-74, pp. 370-71.
De nombreuses colonnes paraissent provenir d'un monument
du culte chrétien.

70. — COMBES. (Beni-Merdès).


Ail. arch., i. 9, Bône, 239. — R. C, 1875, p. 49. — B. A. C.,
1887, p. 110.
Sur un marbre, fragment de porte (peut-être d'une chapelle),
on lit : Spes in Deo. La pierre porte des palmetles aux deux
extrémités et au centre un y^.
71. - DEBIBIB.
Ail. arch., î. 9, Bône, 217. — Mesnage, p. 280.
L'abbé Mougel y a signalé au P. Toulotte une église à trois
nefs dont il a retrouvé les ruines.

72. — HENCHIR-DEHEB.
Ail. arch., f. 39, Chéria, 228, Supplément. — Mesnage, p. 180.
— Nouv. arch. Miss., 1909, p. 133.
y^. Memoria SS. Peiri ei Pauli, du IVe siècle. — Non loin
— 157 —

de cette chapelle sont les ruines d'une belle basilique retrouvée


par Guénin. Les sculptures sont soignées, les chapiteaux fouillés,
les symboles chrétiens y abondent : chrismes, palmes, poissons,
colombes, etc.

73. — AÏN-DALAA. tSef-ed-Delâa).


Ail. arch., î. 28, Aïn-Beïda, 171-173. — Corp., pp. 255, 949,
1687. - B. A. C, 1895, pp. 76-77. — H. de Villefosse, Bull.
Ant. Fr. 1896, p. 335. — Gsell, Mélanges, 1896, p. 483; 1898,
p. 128. — Rostowtzew, Rev. arch., 1897, t, IL, p. 297. — Mon-
ceaux, Enquête, 275.
C'est là qu'on a trouvé le reliquaire du Martyr Felicianus. Ce
coffret rectangulaire en pierre calcaire était décoré d'ornements
géométriques, très finement sculptés, qui font songer aux
ouvrages en bois des Kabyles : rosaces, cercles, feuillages, avec
traces de couleur. L'inscription sur cinq lignes laisse un doute
pour le dernier mot : Memoria Feliciani, pa(ssi) III K(alendas)
Juli(as) Vl(i)sef C'est-à-dire, Ulisippara ou bien: V'âge? ou peut-
être simplement : V(otum) L(ibens) S(oloit) E(piscopus).
Voir l'article : Henchir-Ghellil.
Un martyr Felicianus figure au calendrier de Cartilage, le 4 des
calendes de novembre.
Gsell pense que Felicianus pourrait être donatiste, mais j'ai dit
dans mes Notes, p. 167, que le Deo Laudes trouvé à Dalàa, pro-
vient d'un endroit différent de celui qui gardait le reliquaire. Le
coffret de Dalâa recelait encore les débris d'une fiole en verre qui
devait contenir du sang du martyr. Si on adopte la lecture Vage,
on peut penser au martyr de Vaga, mentionné au martyrologe
ou Calendrier de Carthage, le 4 des calendes de novembre, sous
la rubrique : Feliciani et Vagensium.
Dans le voisinage de Dalàa ou Sef-ed-Delàa, à 3 kil., au N.,.à
Henchir-Mahfadia, fut trouvée la pierre mentionnant la partici-
pation des chrétiens de Cedias à la construction d'une église.
Corp., 10727. Cf. Article Cedias.

74. - HENCHIR-DERIRAT Supplément.


EL-GOUSSA.
ou
Nouo. arch.,
Ail. arch., f. 40, Feriana, 105, —
Miss., 1909, p. 93.
— 158 —
Guénin y a signalé une basilique ornée de riches sculptures.
Il y avait plusieurs auges que l'on a cru baptismales, ce qui sur-
prendrait dans une église richement décorée. Cette basilique était
accolée à une grande enceinte. Monastère?

75. — KERBET-ED-DIB et KH.- MHARAS (à 600 ™ au S-O.)


Ail. arch., i. 26, Bou-Taleb, 176. — Gsell, R. A., p. 130.
B. A. G., 1902, p. 519.
Chapelle de 23™ X 12m50, avec abside et orientée à l'O.-N.-O.
On y a trouvé un coffret à reliques, sans inscription.

76. — DJEBEL-DJAFFA (à 8 kil. S. de Khenchela.)


Ail. arch., f. 39, Chéria, 2. — Corp., 17715. — Gsell, M. A.
-
II, p. 194, — Vars, R. C, 1898, pp. 362-70. Notes, p. 26.
Chapelle rurale, Memoria apostolorum, dont on a retrouvé
l'inscription antérieure à l'an 400, puisqu'elle porte un chrisme
constantinien simple ^. Cf. Monceaux, Hist. lilt. afr. chrét.,
III, p. 185.
Il y a aussi au Djebel-Djafïa des catacombes creusées dans le
tuf. Au-dessus on éleva plus tard une basilique dont on a
retrouvé les traces. J'en ai parlé dans mes Notes, p. 26.

77. — HENCHIR-DJARDIA.
Ail. arch., f. 27, Batna, 196. — Mélanges, 1894, p. 59.
Ruines d'une cbapelle dont la nef et les bas-côtés étaient sépa-
rés par des piliers rectangulaires que surmontaient des chapi-
teaux de forme trapézoïdale.

78. — DJEBBANET-EL-KERBA.
Ail. arch,, f. 17, Constantine, 380. — Mesnage, p. 283.
Chapelle de 20 mètres sur 10 mètres.

79. — BIR-DJEBÈS.
Ail. arch., i. 27, Batna, 22. Mélanges, 1894., p. 560.

Gsell y mentionne les restes d'une église, d'après Mesnage,
p 283.
— 159 —

80. — AIOUN-DJEBRIA,
AU. arch., f. 39, Chéria, 88. — Nouv. arch. Miss., 1909,
p. 160.
Guénin y signale les ruines d'une église de 15m X 12™, d'archi-
tecture simple. Les colonnes sont encore en place.

81. -arch.,
BIR-DJEDID.
AU. f. 17, Constantine, 389. — Corp., pp 708, 967,
n° 8292. — Gsell, M. A. II, p. 182; Mélanges, 1894, p. 580.
Au S., édifice chrétien orienté à l'O., ahside, chrisme du IVe
siècle. L'église mesure 24m50, sans l'abside, sur 13m 75; elle a
trois nefs.

82. - HENCHIR-EL-DJEMEL.
AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 51. - Mélanges, 1894, p. 42.
Un linteau de porte, avec chrisme dans un rectangle, semble
provenir d'un édifice du culte chrétien. A côté du chrisme,
feuilles. Aux extrémités du linteau, a et w.

-
83.HENGHIR-DJENEN-KROUFou HENCH1R-SID1-
NAGEUR.
/il,
p. 233.
arch., f. 40, Feriana, 44, Supplément. - R. C., 1908.,
Il y.avait la Memoria d'un S. Varagus. comme en témoigne
l'inscription trouvée par Guénin : III Idus Junias, natale Sancli
Varagi et comilurn ejus. Ce saint est un Martyr inconnu, peut-
être local.

84. — HENCHIR-DJENDEL.
AU. arch., f. 50, Négrine. 18.
Toussaint y a signalé une petite basilique. B. A. C.. 1907.
p. 305.

85.-
L'Atlas
AÏN-DJERBOUA.
archéologique, f. 26, Bou-Taleb, 134, y mentionne les
vestiges d'une église.
— 160 —
86. - DJEROUDA.
AU. arch., î. 27, Batna, 191. — Mélanges, 1894, p. 66.
Colonnes, demi-colonnes, chapiteaux et aulres restes d'un édi-
fice chrétien.

87. -arch.,
KHERBET-DJESSESSIA, (Peut-être Vaecis).
AU. Msila,
f, 25, Payen
25. -
R. C,
(1), 1893, p. 148.
— Le même, R. G., 1864, p. 9.
Payen y signale des débris de colonnes et des .pierres sculptées
au milieu des ruines d'une basilique.

88. - KERBET-DRAA-EL-ABIOD.
AU., arch., f. 27, Balna, 14. — R. A. p., 212.
Restes d'une église. Une pierre porte : (In) Nomine D(omini)
et dessous trois palmes.

89. DRAA-ZENAD ou ZEMMIT.


AU. arch., f. 40, Feriana. 38, Supplément. - R. C, 1908,
p. 229.
Chapelle d'architecture très pauvre. Croix dans un cercle sur
un linteau de porte. Ruines mal conservées. — Autre oratoire.
Nouo. arch. Misa., 1909, p. 80, Guénin.

90. - DU VIVIER. (Vicus Juliani)?


AU. arch., Bône, 215. - R, C, 1882, p. 95.
f. 9,
L'abbé Mougel, curé à Duvivier, yatrouvé des lampes chré-
tiennes et des marbres ornés, les uns de croix, les autres de
chrismes, traces probables d'un sanctuaire.

91. — SIDI-EMBAREK.
AU. arch., f. 16, Sétif, 305. — R. A., p. 280-2, et fig. 99-102.
R. C, 1877, p. 633. — I. M., n° 323. -
M. A., II, p. 257-8.
Mangiavacchi y a fouillé une église, à trois nefs et abside,
mesurant 24m40 X 12m. Un petit vestibule la précédait. Elle a été
détruite par un incendie. Dans l'abside, une mosaïque, aujour-
d'hui détruite, représentait une croix flanquée de deux calices

(1) Travaux inédits de Payen, R. C. t, XXVIII»


'— iéi —

sur chacun desquels était posée uue colombe, l'une tenait dans
son bec un cep de vigne et l'autre des épis. Deux sacristies étaient
à côté de l'abside.

92. — AIN-FAKROUN.
Ail. arch., f. 17, Constantine, 491. — Corp.,, 18742, — De Rossi,
La Capsella argenlea, p. 31.
A 2 kil. à l'O. Feneslella confessionis d'une chapelle ou Memo-
ria de Martyr, avec l'inscription : In Deo sperabo non timebo
quid michi facial homo. (Ps. LV, 11).
Cette fenesiella est au Musée du Louvre. J'en ai parlé dans
mes Noies d'Iiisi., p. 339.

93. - DEH1RET-FAOUA ou FOA.


AU. arch., I. 40, Feriana. 124. — Guénin, Noue. arch. des
Miss., 1909, p. 186.
Petite chapelle avec arc polylobé. — Oratoire à 500 mètres à
l'Est.

94. — FAUCIGNY. (Kerbet-el-Lâlla).


AU. arch., î. 16, Sétif, 95. — Jacquot, R. C. 1907, p. 126.
Dans l'église française, bas-reliefs représentant un chrisme et
un vase ou calice dans lequel boivent deux colombes. Ces pierres
proviennent de la colline de Bouourbala aux pieds du Mairona,
à 1 kil. et demi au N. de Faucigny. 11 y avait là les ruines d'une
basilique avec dépendances. M. le chanoine Chareyre, alors curé
d'Aïn-Abessa, fit porter ces sculptures à Faucigny, il y a une
vingtaine d'années environ, et les fit insérer dans la belle chapelle
qu'il faisait construire en ce lieu.

95. — FEID-EL-LOUÈRE, alias (Henchir-Gamm).


AU. arch., t. 40, Feriana, 84, — R. C, 1908, p. 228.
Une basilique assez grande y conserve encore une porte laté-

un chrisme au centre. Ec[c)lesia ^


rale cintrée. Un linteau de porte contient une inscription avec
[sancta)?
iêâ
— —

96. - RAS-FEID-EL-MEHARI.
Ail. arch., Chéria, près
f. 39, les nos 175 76. Supplément. —
Nouv. arch. Miss., 1909, pp. 110-112.
Guénin y a trouvé trois chapelles et deux basiliques, l'une de
18m X llm, l'autre de 20m X 15.

97.
mapes).
- KSAR-FENDEK ou OUED-FENDEK. (près Jem-

Ail arch., f 9, Bône, 35. — Gsell, M. A., IL p. 242. -


fflare, Exploration (Sorbonne), f. 244 et 49 verso, du IV des
Dela-

dessins.
Eglise tréflée du côté du sommet et rectangulaire dans le corps
du bâtiment; d'après Delamare elle avait 40m X 9m80. En 1853,
ses murs s'élevaient encore à 5 mètres. R. C, 1853, p. 31.

98. — FERDJIOUA. (Entre Mila et Djemila = Cuicul).


Deux bagues portant, sur le chaton en cuivre., le cri de rallie-
ment donatiste : Deo Laudes. — Collections Farges et Carbonnel
à Constantine.

99. — FERMATOU.
Atl. arch., f. 16, Sétif, 101. — R. C, Jacquot 1907, p. 110-11.
Sur la rive opposée, chapelle avec abside, colonnes, chapiteaux.
13m X 12m60, abside 4m30. Orientation, de l'Est à l'Ouest.

100. - FESGUIA.
Atl. arch., f. 17, Constantine, 445-47.
Dans son Voyage aux Ziban, p. 105, Guyon y mentionne les
restes d'une église.
101. — OUED-EL-FIRANE.
Atl. arch., f. 57, Gafsa, 8, Supplément.
Gsell y signale une crypte dont la porte est ornée d'un chrisme,
elle a dû servir d'église.

102. — FONTAINE ROMAINE. (Aïn-Temouchent).


Atl. arch., f. 16, Sétif, 406. — R. C, XXX, p. 233; XLI,
p. 38.
Il a dû y avoir là un sanctuaire chrétien, car on y a trouvé :

163 -
Une colonne hexagonale avec monogramme du Christ; plusieurs
colonnes et hases de colonnes en calcaire gris bleuté ; deux pierres
avec chrisme, etc.
103. — FOUANIS. (Dans la plaine).
Un monument carré de 15 à 20m de côtés, porte cette inscrip-
tion : Ex opère cruoru. Faut-il y voir des martyrs ou simple-
. ..
ment le tombeau des victimes d'un massacre? — Corp., 10756.
— Masqueray, Reo. Afr., 1878, p 41; 1879, p. 83. — AU. arch.,
f. 39, Ghéria, 63-65.

104.- HENCHIR-FÛUARA S1DI-MESK1NE. ou


AU. arch.,i. Thaïs,
29, - Corp.,
70.
Une inscription Deus Abraham, etc., ainsi
16700-701.
la représen-
: que
tation du chandelier à sept branches, indiquent une colonie juive
en ce lieu.
105. - BIR-FRADJ.
Ail. arch., f. 17, Constantine, 186. — Corp., 19102.
Cette inscription 19102 du Corpus indique une Memoria et
des reliques de Martyrs. C'est l'avis de Monceaux, Enquête. 292,
dont voici la lecture [Me)rno(ria) Beatissimorum Martirum

Natalis, Renati Idus Jannua(rias).


106. — KERBET-FRAIM.
AU. arch., f, 26, Bou-Taleb, 51.
n° 8757. —
- Corp., 745, 973, 1937,
pp.
R. G., 1873-74, p. 423. - Tissot, Géogr. II,
pp. 500-509. -M. A., II, p. 197.
C'est là que Poulie place Gemelloe. Gf. cet article et
,

Blar-
Oulad-Atman.
On y a trouvé deux églises. La plus grande, à trois nefs, abside
et sacristies, mesurait 43mX 15m60; elle était précédée d'un por-
tique profond de 2m65, dont le front présentait une rangée de
colonnes. Deux chapiteaux composites sont décorés du chrisme
avec ce à droite et w à gauche.
La petite église, très ruinée, avait aussi trois nefs et un narlhex,
elle mesurait 26m X llm45, le narlhex était profond de lm95. Il
y avait deux sacristies.
Les inscriptions n'y sont pas claires ; elles sont dans la grande
église.
164
— —
107.
- HENCHIR-GABA.
Ail. arch., i. 28, Aïn-Beïda, 262, Supplément.
Dans les Nouv. arch. des Miss., Guénin y signale une basilique
de 25m X 15»'. (1909, p. 102).
108. - HENCHIR-GAGA.
Atl. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 257. — Monceaux et Guénin,
R. C, 1908, pp. 213-14.
Mensa donatilloe puelloe, avec un grand chrisme flanqué de
l'a et de l'a) et dans un double cercle. Fin du IVe siècle ou pre-
mières années du Ve. Mensa Donatilloe puelloe, Vixit inpace an-
nis XIII, me(nsibus) noni(s).
La martyre de Thuburbo que mentionne l'inscription de Rouis
(Cercle de Tébessa), avait rendu populaire ce nom de Donatilla-

109. -
Atl. arch.,
HENCH1R-GEÏFIA.
Feriana, 69. Supplément. — Dans les Noua,
f. 40,
arch., des Miss,, Guénin y signale une église.

110. - HE\TCHIR-BOU-GHADAINE.
Atl. arch., f 27, Batna.
60. Mélanges,
— Gsell. 1894, p. 525;
M. A., Il, p. 185.
Gsell et Graillot y signalent deux églises détruites. L'une à
trois nefs et avec abside, l'autre à une net et deux grandes sa-
cristies. L'abside avait 16 mètres de long comme la nef.

111. - HENGHIR-GHETTABA.
Atl. arch., 40, Feriana,
f. Supplément.
68,
Dans les Nouvelles archives des Missions scientifiques, année
1909, p. 86, Guénin y signale une église très ornée de sculptures
soignées.

112. - AÏN-GHORAB.
Atl. arch., f. 39, Cbéria, 112. — Reo. Afr., 1878, p. 465. —
R. G., 1876-77, pp. 378-80. — De RossL Bulletino, 1878, p. 17-20.
— Gsell, M. A. II, p. 159.
Monceaux, Enquête, 195.
-Corp., 10707 = 17615, 10709. —

Masqueray et de Bosredon y ont les premiers signalé, dans une


— 165 —
basilique, les pierres du grand arceau de l'abside portant les
resles d'une inscription dédicatoire. Cette inscription., habilement
reconstituée par De Rossi, prouve que l'église était dédiée à S.
Pierre et à S. Paul et qu'elle fut relevée par les soins du prêtre
Probanlius. Pour déterminer la date de cette restauration. De
Rossi remarque que la dédicace est faite à l'instar de celle de
la basilique de Saint-Pierre aux-liens de Rome, sous le pape
Sixte III (432-440). — De Rossi, Inscrip. christ, urbls Romoe, II,
p. 48, 110. — La basilique d'Aïn-Ghorab paraît avoir été restaurée
vers la fin du Ve siècle ou dans la première moitié du VIe. Peut-
être, dans son exil à Rome, le prêtre Probanlius recueillit-il l'ins-
cription de Saint-Pierre aux liens qu'il utilisa ensuite sous Gun-
tamund, ou plus probablement sous Hildérîc, vers 525. Voici
cette dédicace métrique :
Cède prius nomen, [no)vitati cède veiustas,
Regia l{a)eianter vota dicare libet.
Hoec Pétri Paulique sedes Cristo (J)uben(e resurgit.
Unu(m q)ues{o pa)res unumduo (sumù(e) munus, I-^-I AliCLiiSlA
Unus hon[or celebre[i quos h)abet una fides. JA DOM
{Pre)s(byteri ta)men(h)ic o(pus est) et cura Probanli.^ TIST
Les trois dernières lignes se terminent d'une manière incomplète.
Monceaux propose de les lire : Ecclesia Dona!isl{is erepla), en
lisant l'M de Dom. : NA liés. Cette lecture laisse une grande
lacune à l'avanl-dernière ligne. Les trois ^ semblent indiquer la
dédicace, et peut-être pourrait-on lire :
+ AECLESIA[K] JEcclesia[e)
+ DOM • [DIC • ANJ dom{um) dic{avit) (an-
+ TIST. [THIÎB • J tist(es) Theb(eslinus).
Ou encore, au lieu de Theb[esiinus), le nom de l'évêque, FÉLIX,
revenu de l'exil, ce qui donne neuf lettres à la dernière ligne
comme à la première des trois, ou encore le nom du successeur
de Félix. On pourrait lire aussi : JEcclesia{e) dom(um) Theb[es-
tinus) antist[es) dedic{avil), ce qui est mieux et donne neuf lettres
à chaque ligue.
Quoi qu'il en soit, je croirais plus volontiers à l'indication de
la dédicace, que précède l'inscription métrique, et à la désigna-
tion de l'évêque dédicant.
— 166 -
Une inscription si solennelle peut permettre de supposer que
le prêtre Probaniius avait rapporté de Rome des reliques des
SS. Apôtres qu'il déposa dans la basilique restaurée. Remarquons
enfin que l'église d'Ain Ghorab, ainsi restaurée au Ve ou au
VI 0 siècle, dans la région de Tébessa, avait probablement été
construite au IVe siècle, au plus tard au commencement du Ve,
et détruite par les Vandales.
Dans la même localité existait une chapelle où se conservaient,
des reliques du Martyr Emriius, probablement celui d'Abitine.
On en a retrouvé aussi la curieuse dédicace^ sur un linteau de
porte :
$ H(i)C DOMVS- D(e)I N0S[TRI | CRISTI] H(/)C AVITATIO SP(mfe)S l{an)l(t)\
[E] liER[ 1TI]
?\arackiï]
fH(?)C MEMORIA BEAU MARTIR1S DEI CONSVLTI

4- WiK EXAVD1ETTR 0HK1S QUOI INYOCAT NOHEN D(omi)RI D(e)I OHKIPOT [EKTIS]

|(o)VR D(e)0 IVBAKTE HELIORA V1DEVIS A[NKO REGIS N.] ÏI


HOMO H1RARIS
....
Non seulement l'expression Hic habitatio Spiritus Sancti
Paracleti, d'ailleurs unique dans les inscriptions africaines, mais
surtout, le culle des Donatistes pour les Martyrs d'Abitina, peu-
vent faire penser à une chapelle donatiste. A cause de ses fonc-
tions de Lector, dans l'église, le Martyr est qualifié de « Juris-
consulte de Dieu », Dei Consullus. L'inscription d'Henchir Tagh-
faght le qualifie de Cor suit us. Cf. l'article Henchir Tagh/aght.
A noter que dans ces deux localités le culte de Saint Emeritus se
joint à celui des SS. Apôtres.
On a remarqué : Avitatio pour Habitatio ; Jubante pour Juvan-
ie; Videois pour Videbis. Enfin on n'a pas d'autre exemple en
Afrique, de la formule : Hic exaudieiur omnis qui inooeat nomen
Dornini Dei omnipotentis, remarque Monceaux, Enquête, 267.
Cf. R. C, loc. cit. — Corp., 2220 = 17614. — De Rossi, Bulle-
tino, 1884-85, p. 36.
Enfin, Aïn-Ghorab nous a conservé les restes d'une troisième
église, dédiée celle-là à la Martyre Casta, par un certain Sabi-
nianus, sur le flanc sud de la ville. Plus exactement, dans la
basilique de Casta, à la suite d'un voeu, Sabinianus a fait cons-
truire ou restaurer le Tribunal, c'est-à-dire probablement la
cathedra ou le lieu élevé (bèma), où l'on vénère le tombeau de la
Martyre : Ad, hanc domum Dei tribunal basilicoe dominée Castoe
— 167 —
sancioe ac venerandoe martirl. (Palme), Sabinianas una cum
conjuge et flli{i) s votum perfecit. (Palme). Guénin et Monceaux,
R. G., 1908; pp. 195-96.

113. - HENCHIR-GONTAS.
-
AU. arch., f. 27, Aïn-Beïda, 164. Mélanges., 1894, p. 65.
Eglise de 26m65 X 13m40, trois nefs, abside, porche et sacris-
ties.

114. - HENCHIR-GOULLA.
AU. arch., f. 40, Feriana, 87.
Petite chapelle dans une enceinte murée. Elle est signalée par
Guénin, Nouo. arch. des Miss., 1909, p. 85.

115. - HENCHIR-GOURAÏ.
AU. arch., f. 27, Batna, 304. — Mélanges, 1894, p. 49. —
M. A., II, p. 200.
Petite chapelle de 13 à 14 mètres de long Trois nefs, piliers,
chapiteau trapézoïdal avec chrisme simple. Le linteau et les
montants de la porte d'entrée présentent des figures et des orne-
ments, sculptés en relief plat ou gravés. Un monogramme avec
a et u. accompagné de deux colombes; une autre colombe posée
sur une couronne, elc.
116. - BIR-G'OUSSA.
Dans son Allas archéologique, f. 40, Feriana, 18, Gsell indique
en ce lieu une rangée de piliers da belles pierres de taille, indice
possible d'une église.

117. — HENCHIR-GOUSSAT.
AU. arch., f. 39, Chéria, 11 i. -
Acad. Hipp., 1889, pp. III,
IV, XL. -Reo. a/r., 1879, p. 77.
Il y a, à Goussat les restes d'une église. Parmi les sculptures
citons un chapiteau représentant Daniel.

118. -HENCHIR-GROUN. (Aïn-Sfar).


AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 77, 79. - Mélanges, 1890,- p.R.506.
Corp., 17801. C,
1867, p. 237. — B. A. C., 1887, p. 136. -
- 168 -
Il y a eu là une basilique, car on y a trouvé une barrière indi-
quant la place réservée aux vierges dans l'église :
Virginum canc[ellus) B[onis) B[ene).

119. - AÏ.V-GUEBEUR.
Ail. arch., f. 39., Chéria, 132, — Corp., 2218-19 et 10711. —
Guénin, Nouv. arch. Misa., 1909, p. 195. — R. C, 1878, p. 30.
Sur des linteaux de porte on lit : 1° In Deo vibas. — 2° Fide in
Deu[m) et ambula; Si deus pro nobis quis adversus non?

120. - GUEBEUR-EL-MESSAÏ.
AU. arch., f. 40, Feriana, près Darmoun.
Guénin signale sur un mamelon une modeste Memoria. (Noioe.
arch. Miss., 1909., p. 177).

121. - KOUDIAT-EL GUELLALE, près Mlili —


Gemelloe.
Dans Y Annuaire de Conslantine, 1889, p. 270, le P. Delallre y
signale de nombreuses sépultures chrétiennes à amphores comme
on en a trouvé fréquemment dans l'Afrique du Nord. Yarea de
Rusicade en contenait,

122. — GUELLAL. (Castellum Dianense).


Corp., 8701. - AU. arch., f. 16, Sétif, 368. — R. A., p. 118.
Eglise, à trois nefs et sans abside, mesurant 17m62 X 9m30.

123. — GUELLIL ou GHELL1L.


AU. arch., f. 39, Chéria, 151. — Guénin, R. C, 1908, p. 203.
— Nouv. arch. Miss.,
1909, p. 108.
Deux chapelles avec inscriptions incomplètes sur des linteaux
de portes. Hic dom(us orationis}? Chapiteaux, colonnes, sculp-
tures diverses.

124. - GUESRIA.
Ail. arch., f. 26, Bou-Taleb, 167.
Eglise avec une petite crypte sous l'abside.
— 169 —
125. - HENCHIR-GUESSERIA. (Au S.-E. du lac Djendeli).
Ail. arch., i. 27, Batna, 172. — Reo. A/r., 1864, p. 195. —
Mélanges, 1893, p. 537. -M. A., p. 203. -
Ballu, B. A. C., 1909,
pp. 82-83. — Monceaux, Reo. philolog., 1909, p. 131. — De
Pachtère, I. M., n° 180.
Une basilique, de 25mS5X 14m30, y conservait quelques sculp-
tures, elle avait trois nefs, un narthex et une abside où l'on
descendait contrairement à l'usage ordinaire. Dans celte abside
il y avait une belle mosaïque en couvrant tout le sol. Cette mo-
saïque présentait, outre divers ornements floraux et géométriques,
un calice flanqué de deux paons, des suites de poissons, enfin
une inscription dédicatoire. Corp., 2335.
Publius Peironius Tunninus votum quod Deo et Cristo ejas ipsi
promiserunt et compléterant. Faoente Deo, Gadiniana flore.
De Rossi [Corp., p. 951) pense qu'il faut lire la fin : Favenie
Deo, Gadiniana (domus) jlore(at).
L'entrée de la. basilique était latérale. Il y avait deux doubles
sacristies.
Au N.-E de cette église, était une chapelle avec abside. Oa a
retrouvé des piliers du choeur surmontés d'amortissements en
forme de pomme de pin et creusés sur le côté de manière à main-
tenir des dalles dressées formant la balustrade. — Ragot, R. C,
1873-74, p. 206. -
Mélanges, loc. cit.
A 150 mètres environ au N.-O. autre chapelle à trois nefs,
mesurant 15m X 10m.
126. —HENCHIR-EL-GUESSERIA. (N.-O. de Batna).
AU. arch., f. 27, Batna, 51-53. — Mélanges, 1894, pp. 585-86.
- M. A., II, p. 204.
Débris d'architecture et pierre avec monogramme constanti-
nien, débris d'une église où l'on a recueilli l'inscription 10833 du
Corpus. Hoec porta Domini, justi intrabunt (in eam), tirée du
psaume 117, y. 20. Le chrisme est simple, donc du IVe siècle.
127. — HENCH1R-GUESSÈS.
AU. arch., i. 27, Batna, 293. — Corp., 2334 et 17810. -
M. A.,
11, p. 205. — Mélanges, 1894, pp. 51-55. — Monceaux. Enquête,
276.
C'est le Gaças d'El-Bekri, au XIe siècle, le Guessas de Kitab-
— 170 —
el-Adouani, traduit par Féraud. R. C, 1868. p. 155 : « Au pied
des montagnes des Amamra.il existait trois villes: Baraï, Khen-
chela et Guessas, habitées par les chrétiens. Chacune d'elles était
entourée de vastes jardins... et de nombreux châteaux {castella,
Ksour), très rapprochés les uns des autres. »
A 300 mètres à l'Ouest de la citadelle byzantine, église de
27mX 12m50. Porche, trois nefs, abside, sacristies.
Au Nord de cette citadelle, chapelle dans un petit cimetière.
Trois nefs. Sur des chapiteaux de forme trapézoïdale : Inscrip
lion qui devait rappeler les libéralités du donateur : De suo fecit.
A droite et a gauche : In D(e)o. — Autre : B(onis) Byene).

Autre : Signu{m) cris(ian(um) et nomina marturu(m). Cette cha-
pelle était donc une Mernoria de Martyrs dont on n'a pas les noms.
Elle est du milieu du IVe siècle, comme le prouve un de ces cha-
piteaux avec chrisme simple sp*. On y a trouvé des sarcophages.
Elle mesure 7m80 X 7m de large.

128. — HENCH1R-GUIDJAL.
AU. arch., f. 16, Sétif, 397. — Delamare, Explorai., pi. 88,
nts 7 et 8, au Louvre, n° 3026.
Fragments d'architecture chrétienne, entr'aulres une clef d'ar-
cade portant sur les deux faces une croix monogrammatique avec
y. et u,
indiquent un sanctuaire chrétien du Ve ou du VIe siècle.
Des chapiteaux et des fûts de colonnes ont servi dans la construc-
tion de la mosquée.

129. — HENCHIR-EL-GU1Z.
Ail. arch., f. 40, Feriana, 85. — Corp., pp. 942, 1591, W> 10656.
— Donau. Mcm. Ant. de Fr. 1907, p. 157. — Guénin, Nouo.
archiv., 1909, p. 88.
Chapelle de 11 mètres sur 11.
Inscription provenant peut-être de cette chapelle et tirée du
ps. 95. y. 7 et 8 Adferte Dom(ino) mundu.m sacrijîcium, adferle
D[o)m{ino) pairioe gentium. Cf. Corp., 10656. — R. C, 1878, p. 8.
— Monceaux, Rev.
philol., 1909, p. 128.
Memoriasanctoe Germanilloe innocentls. Jeune Martyre incon-
nue. Je donne uu fac-similé de cette pierre qui suppose un oratoire.
Cf. Vars, R. C, 1892, p. 322; 1893, p. 352.
Tébessa, p. 10. — Monceaux, Enquête, 252.
- Gsell, Musée de
^ Î7'i -
\JAll. arch., loc. cit., mentionne encore, à 1 lui. du village, les
traces d'une basilique.
130. — HENGHIR-EL-ACHANI ou BEL-KETANE.
AIL arch., f. 28, Aïn-Beïda, 147-48. — R. G., 1867, p. 221.

Bull. Corr. Afr. I, 1882, p. 283.
Il y avait deux églises à El-Achani, une retrouvée dans le
groupe supérieur des ruines, l'autre dont on a recueilli les traces
dans le groupe inférieur, chrismes, sculptures chrétiennes,
colonnes, chapiteaux.

131. — AÏN-EL-HADJAR.
AU. arch., f. 19, El-Kef, 80. — B. A. C., 1907, pp. 454-58.
Rouquette y a signalé une tombe chrétiene avec le symbole du
poisson eucharistique.

132. —HENCHIR-HADJEDJ ou ADJEDJ.


Ail. arch., î. 39, Chéria, 101. — Corp., 10697, 10698, 10714.
— Reo. arch., 1906, p. 126. — M. A. II, p. 157. — R. C., 1878,
-
pp. 30-32; 1908, pp. 197-200. De Rossi, Bullelino, 1879, p. 163.
— Monceaux, Enquête, 194.
Une dédicace métrique, composée de quatre hexamètres, déco-
rait en ce lieu l'entrée de l'abside d'une basilique. Sur les quatre
premiers fragments, trouvés en 1878, De Rossi reconstitua l'ins-
cription, faite sur le modèle d'une inscription placée à l'entrée de
la basilique constantinienne de Saint-Pierre, à Rome. Les deux
nouveaux fragments, publiés par Guéuin et Monceaux en 1908,
justifient pleinement la lecture du savant archéologue romain.
L'inscription est du VIe siècle.
Ju&tilioe sedes, fidei domus, aula pudoris,
Hoec est, quarn cernit pietas, quam possidet omnis,
Quoe Patrls et Fila virlutibus inclyia gaadei,
Auctoremque suum genitoris laudibus cequat.
Restauration probable de la basilique sous Hildéric, vers 525,
ou peut-être fondation par l'évêque Adeodaïus. En effet, sur une
sorte de corbeau plat, deux monogrammes gravés en lettres élé-
gantes donnent : Adeudatus episcopus fecit. Le même Adeuda-
tus episcopus se retrouve près de là, à Kemellel, sur un chapiteau.
.—
112 —

On pense qu'Henchir-Adjedj était le siège d'un évêché. Les uns


veulent y voir l'évêché de Nova Barbara, d'autres celui de Nova
Petra. Aucune de ces opinions n'a de fondement sérieux.
Le linteau de la porte d'une chapelle a conservé quelques
lettres d'une inscription en deux lignes, datant semble-t-il,- du
VIe siècle. Chaque ligne commence par une croix monogram-
matique avec x et w et enfermée dans un cercle.
GliLSIOl /// OVWlîDI
SITliMVLTAQVOTASIB
En 1878, on avait interprété ce reste d'inscription ainsi : Cel-
sior qui dédit... En 1908, Monceaux et Guénin ont proposé de
lire :
Celsi di(ac)oni reli(quiie hic po)-
sit(a)e, multaq(ue) vota sib{i vindic'ant).
Il s'agirait alors d'un Memoria en l'honneur d'un diacre Mar-
tyr nommé Celsus,
Un autre linteau de porte, de basse époque, contient aussi lse
restes d'une inscription en deux lignes, avec une grande croix
latine à droite. Les deux mots superposés qui ont survécu sont
incomplets. Monceaux propose la lecture : devotus? et sanctus?
Il pense qu'il s'agit d'une chapelle élevée à un Saint (Martyr ou
non), par un dévot, à l'époque byzantine.

133. — HENCHIR-OUED-HADOUANE.
Sur la frontière tunisienne. Ail. arch., f. 40, Feriana.
Dans les Noun. archio. des Missions scientifiques, 1909, p. 99,
Guénin y signale une basilique carrée, qui mesure 20 mètres
sur 20.
134.- HENGHIR-EL-HAGHUATou AGHUAT.
Au nord de Tébessa. Corp., 2119 944. Monceaux,
— et p. —
Enquête, 253.
Sur une pierre encadrée d'une moulure et paraissant avoir servi
de linteau, probablement à la porte d'une Memoria, Monceaux
croit pouvoir lire une dédicace à un S. Julien. On sait combien
ce nom revient sur les inscriptions locales et quelle extension
avait, dans nos régions, le culte de S. Julien d'Antioche en par-
ticulier.
Hic locus lucet semp{e)r. (M)emo{ria) J(u)li(a)ni, s[an)c[t)i D[e)i.
— 173 —

135, — HENCHIR-HALLOUFA.
AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda 60-62. — Corp., p. 1598.
Mélanges, 1893, p. 487. — Acad. Hippone, n° 18, p. 124. —
-
Dans un fortin de basse époque, débris architecturaux qui
semblent provenir d'une chapelle chrétienne. Dans le village,
plusieurs linteaux de porte avec chrisme.

136. - BENCHIR-EL-HAMASCHA.
AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 255. — Corp., pp. 245, 946, n« 10686,
10687, 10688, 10689 = 16742. — R. C, 1876-77, pp. 359, 360,
403, 406, etc. — Mélanges, 1890, p. 445.
Henchir-el-Hamascha est surtout célèbre par sa Memoria de
huit Martyrs, pierre qui devait recouvrir un tombeau à reliques.
METTVN SECVNDI Mettun Secundi,
DONATVS MIGGIN Donatus, Miggin,
BARIC FELIX Baric, Félix
CRESCENTIANI Crcsceiiliani,
ADER MIN vci (I)ader Minuci,

STIDDIN MIGGIN Stiddin, Miggin,


STIDDIN Stiddin.
NO MIN A M////// Nomina m(a),
///TIRV PERF//// (r)tirum) perfec(lorum).
De Rossi avait proposé de lire pere(grinorum). Corp., 10686.
Monceaux préfère perfectorum pour probatorum, c'est-à-dire
reconnus officiellement comme Martyrs. Quant aux Saints men-
tionnés dans cette inscription, Donatus, Miggin et Baric parais-
sent souvent dans les documents de la région où leur culte fut
très populaire: Miggin est probablement le martyr de Madaure:
on l'a retrouvé à Thévesle; Stiddin est inconnu; Mettun et Iader
sont différents du Mettun du rocher de Constantine et de l'évêque
de Midili, on les distingue des autres par le nom paternel, ainsi
que Felix. Tous ces Martyrs paraissent des Saints locaux.
Cf. articles El-Hassl et Thibuzabelum (Aïn-Melloul).
Plusieurs épitaphes chrétiennes (n's du Corpus ci-dessus), plu-
sieurs pierres ornées du chrisme sont encore à signaler. Citons
— 174 —

en particulier la curieuse épilaphe d'une religieuse, de la fin du


IVe siècle ou des premières années du Ve. (n° 10689).
Neminem debere mo[r)ti me(oe) invid{endo) labor(are). Et (tu) in
s|% (christo) resurges. Eg{o) Casthe sanctimoniale (pour Casta
sanctimonialis).

137. — AÏN-EL-HAMMAM.
Ail. arch., f. 39, Chéria, 274, Supplément. — Nouv'rarch. Miss.,
1909, p. 204.
Une construction en forme de trèfle paraît une ancienne basi-
lique.
138. — HENCHIR-EL-HAMMAM.
Ail. arck., f. 18, Souk-Ahras, 208. — Bernelle, R. C, 1892,
p. 90. — B. A. C, 1892, pp. 126-28; 1896, p. 194. — Mélanges,
1898, p. 128.
Il y a là une église comme celle d'Announa : 29m10 X 14m15.

| Curieuse inscription : In Christo persévères; Pater dat panem


(christi), — Chapelle avec abside. 22^30 X 12m80. M. A., II,
pp. 209-H. — B. A. C. 1892, p. 517. — L'église avait aussi une
abside, on y a trouvé huit sarcophages en pierre orientés tête à
l'Ouest.

139. — HENCHIR-EL-HASSANE.
Ail. arch., f. 27, Batna, 21. — Mélanges, 1894, p. 561.
Petite église orientée à l'Ouest. Elle avait trois nefs séparées
par des colonnes. Au fond s'ouvrait une abside, profonde de 6m 15,
deux colonnes en décoraient l'entrée.
140. -
KHERBET-EL-HASSENA ou MEHASNA.
Ail. arch., f. 26, Bou-Taleb, 176. — R. A., de Gsell, p. 129.
Au Nord, une petite église avec abside. Largeur de la nef, sept
mètres.

141. - HENCHIR-EL-HASSI.
Ail., arch., Corp.,
Balna,
i. 27, S2. — p. 1788, n° 18656. —
B. A. C, 1896, p. 234. — Mélanges, 1890, p. 459. — Monceaux,
Hist. litt. A/r. chrét., III, p. 173, n° 45.
Un édifice de 50 mètres sur 40, avec hémicycle de 10 mètres
de diamètre au milieu d'un des grands côtés, paraît être une église.
— 175 —
Memoria célèbre, du VIe siècle, en l'honneur de Martyrs de la
région et des SS. Apôtres : Baric, Donaius, Miggin, Paulus,
Petrus.
Cf. articles : Henchir-el-Hamascha, Thibuzabelum. (Aïn-Mel-
loul), Calama, Djaffa, Ghorab, Magroun, Oum-el-Adham (Tix-
ler), HenchirZirara. — Henchir-Deheb.
142. — HENCHIR-EL-HATECI-I ou A TECH.
Ail. arch., f. 27, Batna, 1. — Corp., pp. 467, 956, 1788. —
-
Toulotte, Numidie, p. 244 — R. C, 1864, p. 292. R. A., p. 201.
Toulotte propose d'y placer l'évêclié de Nooa Sparsa (Voir cet
article) que Gsell placerait plus volontiers à Y Henchir-bou-Takre-
maiène, plus à l'Est.
On y a trouvé : une basilique de 32m X 14m avec trois nefs et
une abside; au N.-E. de cette basilique, une chapelle del9m20sur
12m20.

143. — BIR-EL-HENCHIR.
Ail. arch., f. 27, Batna, 54. — Mélanges. 1894, p. 587.
Chapelle de 18mX5m. Au milieu des débris de colonnes et
chapiteaux., on a recueilli une pierre sculptée sur laquelle il sem-
ble qu'on ait voulu représenter une abside d'église, comme sur
la mosaïque de la chapelle tréflée de Tébessa (Gsell, op. cit.,
fig. 33).
144. - AÏN-HOUDJ.
L'Ail, arch., f. 26, Bou-Taleb, 192, mentionne en ce lieu les
ruines d'une église chrétienne.
145. - KABT-EL-MOUCHI.
Ail. arch., Aïn-Beïda,
f. 27, 296-97. — Mélanges, 1894, p. 58.
Débris architecturaux de chapelles chrétiennes.

146. - HENCHIR-KARABED.
Ail. arch.,î. 40, Feriana. 93. — Nouv. arch. Miss., 1909,
p. 91. — Donau, Mém. Antiq. Fr., 1907, p. 161.
Une petite chapelle y a été construite avec les pierres tombales
d'une nécropole^païenne. Quelques linteaux de porte sont ornés
du chrisme.
— 176 -
147. — KHERBET-EL-KEBIRÀ.
AU. arch., f. 26.. Bou-Taleb, 58. -
R. A., p. 222-224. —
R. C, 1873-74, p. 443. — Corp., 8766, 8771.
Eglise à trois nefs, mesurant 35m X 15m, l'abside avait 5™ de
profondeur. — Inscriptions chrétiennes.
148. — KSAR-EL-KELB.
AU. arch., f. 9, Bône, 221. — Abbé Mougel, Acad. Hippone,
n° 4, p. 95; n° 19. p. 191. — R. C, 1867, p. 49.
Petite église. — Pierre décorée d'une croix grecque.
149. — HENCHIR-KERKOUM.
AtL arch.,î. 39, Chéria, 257.
p. 201.
-Nouv. arch. Miss., 1909,

Guénin y mentionne deux petites chapelles.

150. — HENCHIR-KESBINT.
AU. arch.. f. 27, Batna. 128. — Delamare, Mém. anliq.Fr.,
XXI., pp. 22'-23.
La face d'un sarcophage mutilé est ornée de deux poissons
flanquant un calice.
151. — HENCHIR-KHAMSA ou MILEN.

-
Ail. arch... f. 27, Batna, 378. Mélanges, 1893, p. 521.
Gsell et Graillot ont signalé en ce lieu deux basiliques à trois
nefs, dont une mesure l?8m20 X 12m30. Elle est en Est. A
150 mètres de là se trouve la seconde, au S.-O. Enfin, à 200 mè-
tres encore au S.-O. une chapelle en ruine se distinguait, en
1893, par des colonnes et des chapiteaux.

152. — HENCHIR-KHEN1GUE. -
Ail. arch., f. 39, Chéria, 277, Supplément.
Dans les Nouvelles archives des Missions scientifiques. Guénin
y signale une chapelle, 1909, p. 180.
153. — EL-KHENIGUE.
Ail. arch., f. 40, Feriana, 94-95. — Nouv. archiu., 1909, p. 91.
Le commandant Guénin y indique aussi les vestiges d'une petite
chapelle.
— 177 —

154. - BIAR-EL-KERBA.
AU. arch., f. 27, Batna,44.— Mélanges, 1894, p. 582.- M. A., II,
p. 179.
On a trouvé, à Biar-el-Kerba, une basilique mesurant 29m80,
sans l'abside, sur 15m30. Elle avait trois nefs séparées par des
piliers avec chapiteaux en forme de tronc de pyramide renversé.
L'abside était profonde de 7m10 et surélevée, comme de coutume.
Un porche précédait l'église.

155. — KHERBET-EL-KERRAZ.
AU. arch., f. 27, Batna. — Mélanges, 1894, p. 565.
Gsell et Graillot y ont trouvé les restes d'une chapelle; colon-
nes, demi-colonnes, bases attiques.

156. — BIR-EL-KLAB.
AU. arch., f. 39, Chéria. 146, Supplément. — Guénin, Noue,
archio., 1909, p. 204.
Une basilique de 20m X 15m y a été trouvée.
Sur une pierre sculptée, au-dessous d'un chrisme, un guillo-
chis est encadré par un long serpent.

157. — LE KROUB. (Près Constantine).


AU. arch., f. 17, Constantine, 167. — R. C, 1853, pi. XVI;
1903, p. 330. — Corp., 7923. — Notes, p. 179.
Dans le mur intérieur de l'église on a inséré un bas-relief du
IIIe siècle;.c'est une victoire ailée tenant une couronne de la main
droite et une palme de la main gauche. Après la paix rendue à
la religion on a utilisé ce bas-relief pour en faire, non une sainte
victoire, mais un symbole de la victoire de l'Eglise. Il est évident
en effet que les croix placées à droite et à gauche de la tête du
personnage, comme l'inscription et la croix qui la surmontent,
sont d'une époque notablement postérieure au bas-relief lui-
même. A Deo datur bictoria.

158. — HENCHIR EL KSAR.


Gsell y signale deux chapelles dont la plus grande mesure
neuf mètres sur cinq. — AU. arch., i. 17, Constantine, 476.
-— T?8 —

159. — HENCHIR-EL-KSAR. (Sur l'Oued-Djedi).


Dans le Bulletin archéologique du Comité, 1905, p. 58,, Tous-
saint identifie ces ruines importantes avec Mesarfelta, évêché.
(Cf. art. Mesarfelta). Il y signale une chapelle.

160. - AÏN-EL-KSAR. (S.-O. de Sétif).


AU. arch., t. 27, Batna, 138. -
Corp... 20572, 20573.
pp. 268 9. — B. A. G., 1899, p. 455-59. — Monceaux. Enquête..
-
R. A.,

315-316.
Eglise de 21m X 16m. — C'est là qu'on a trouvé deux mensoe
marturum. Toutes deux paraissent provenir de l'église ci-dessus
mentionnée; elles sont très incomplètes.
Voici la première :

MEN3AM //////////////////// Mensam (Marturum)


FKLICISS /////////////////// Felicis, S(tiddinis, Mig-)
G1NIS MAPJ//EF/////////// ginis, Mari(a)e [(ecerunt et)
DE DICA VER V N//////////// dedicaverun'j )
ANVS ET CONSTAN/////// anus et Constan(lia) ?
Pour les trois premiers noms, voir nenclur-et-tlamascha.
Maria doit être la religieuse martyre d'Abiline.
Voici la seconde Mensa ou Memoria Martyrum d'Aïn-el-Ksar :
C'est une table de pierre trouvée à côté de la précédente. Comme
la première, elle devait couvrir un tombeau à reliques. Il y a au
centre, un chrisme simple dans un cercle, qui indique le IVe siè-
cle :

In nomine Patrti et Mensa m(arturum)


Fili{i) et Spiritus Sancti ^ Felicis, Na(boris).
In mente(habcas)
Victore[m) pr(es)b(yterum) cum omni-bus suis qui fecerunt,

i79 -
Félix et Nabor sont peut-être les soldats Maures exécutés sous
Maximien. Martyr, hiéron., II. Id. Maii (14 mai); Act. Sanct.
Jul., III, p. 280.— Monceaux. Hist. litt., III, p. 114. Le même,
III, p. 185, place cette Mensa avant l'an 400.
L'Atl. arch., loc. cit., mentionne, à 200 mètres du fort, les
chapiteaux d'une église chrétienne.

161. — HENCHIR-KSARIA.
AU. arch., f. 27, Batna, 31. —Mélanges, 1894, p. 565.
Gsell et Graillot y mentionnent les restes d'une église.

162. — HENGH1R-EL-KSOUR.
AU. arch., î. 29, Thala, 100. — Corp., pp. 243, 945, 1596. —
Acad. Hippone, 1884, p. 15. — M. A., II, p. 217. — Gsell,
Musée de Tébessa, p. 43. pi. IV, fig. 6. — Mélanges, 1890, pp. 539
et 543. — De Pachtère, I. M., n° 11.
Les ruines à'El-Ksour nous ont conservé les restes d'une église
chrétienne de20m40X7m25. Comme tant d'autres, elle a complè-
tement disparu. En avant de cette chapelle, de la fin du IVe ou du
commencement duVe siècle, était un vestibule profond de 2m 60.
Il n'y avait qu'une nef; une mosaïque en cubes de briques pavait
l'abside profonde de 3m60. La clef de l'arc de tête de l'abside
était ornée de deux monogrammes constantiniens avec x et u.
M. Farges, qui l'a fouillée, y a retrouvé la place des piliers du
ciborium.
On y a trouvé l'épitaphe d'un prêtre et celle du jeune Donatus,
ornée d'un £5^.
Plus tard, l'insécurité la fit entourer d'une enceinte de 22m50
sur 14m. C'est probablement sous Héraclius, que mentionne une
inscription byzantine. Farges croit que cette inscription était au-
dessus d'une des portes d'entrée de l'enceinte.
Enfin, c'est dans cette chapelle qu'on a trouvé la statuette de
la Vierge à l'Enfant conservée au Musée de Tébessa.
La tête manque à celte statuette en pierre blanche et le corps est
assez fruste, dit Gsell, Musée de Tébessa, mais on dislingue très
bien une femme vêtue d'une robe à manches courtes et d'un
ample manteau, assise sur un trône à dossier élevé; elle tient de
ses deux mains, sur ses genoux, un enfant vêtu d'une tunique.
— 180 -
Gsell croit cette statuette byzantine ainsi que le bas-relief connu
de Carthage.

163. - AIN-LAOTJRA.
Ail. arch., f. Souk-Ahras, 513.
18;
D'après Cagnat, Musée de Lambèse, p. 79, c'est à Laoura et
non à Lambèse qu'on aurait trouvé le sarcopbage du Bon-
Pasteur, conservé au Musée de cette ville.
164 - HENCHIR-LAROUAT.
Ail. arch., f. 29, Thala, 96. — Corp., 2119.
Un linteau de porte d'église, avec l'inscription originale : Hic
locus lucei sernper, est resté seul témoin de l'existence d'un sanc-
tuaire chrétien en ce lieu.

165. — SIDI-MABROUK. (Près Constantine, au S.-E.).


A l'angle du mur d'enceinte du quartier de cavalerie on a
découvert les restes d'une petite basilique de 16m X 9m 10, ainsi
que les mosaïques de deux chapelles latérales. Cherbonneau qui
a signalé ces ruines pense que Sidi-Mabrouk était le faubourg
de Muguas où furent arrêtés les SS. Jacques et Marien. Cf. R. C,
1853. p. 106. — Notes, p. 87. — Inscription chrétienne : Hoec est
domus oeternalls et lituli, hoc erit oeternoe memorice pausa.
Corp., 10712. I. M. 11*227. - Croix en bronze. R. C, 1880,
p. 168.
166. — HENCHIR-EL-MADJÈNE.
UAd. arch., Souk-Ahras, 471, y mentionne des débris
f. 18.
d'architecture de basse époque et les restes d'une église, chapi-
teaux, linteaux sculptés, etc.
167. - HENCH1RMA-EL ABIOD.
Ail. arch., f.
40. Feriana. 70.
Dans les Noue arch., des Miss,, 1909, p. 128, Guénin signale
en ce lieu les vestiges d'une église chrétienne.
168 - KERBET EL-MA-EL-ABIOD. (Près Bordj-Mamra).
Ail. arch., f. 17, Constantine, 204. — B. A. G., 1895, p. 319.
— 181 —
Toulotte, Nuovo Bull. arch. crist. 1902, p. 208. — Monceaux
Bull, antiq. Fr., 1902, p. 177; Enquête, n° 297.
In hoc loco sunt mernorioe sanc(torum) marlirum Laurenti,
Ipolitl, Eujimioe, Minnoe, et de cruce D[omi)ni. Depositoe die III
nonas febr[u)arias. An{no) P(r-ooincioe) CGGGXXXV (474).

169. - AÏN-M'AFEUR.
Ail. arch., f. 26, Bou-Tale.b, 35. - R. A., p. 255.
Gsell y signale les restes de deux églises avec abside, à 150 mè
très l'une de l'autre.

170. — KSAR-MAFOUNA.
AU. arch., f. 17, Constanline, 171. - B. A. C, 1888, p. 187.
Memoria de Martyrs.

171. - HENCHIR-MAGROUN.
AU. arch., f. 39, Chéria, 96. - Corp., 10693. — De Rossi,
Bulletino, 1877, p, 97. — R. C, 1876-77, p. 380. — M. A., II,
p. 229. — Guénin, Nouv. archio., 1909. p. 156. - Monceaux,
Enquête, 266; Hist. litt. afr. chrét.. III, p. 185.
Memoria des SS. Apôtres, du IVe siècle. Arcade, flanquée de
deux monogrammes constantiniens simples, et très ornée. Au
sommet de celte arcade, entrée d'une chapelle :
MEMORIA DOMNI PETRI ET PAVLI
Le T de et est lié avec le P de Pauli. Peut-être y avait-il des
reliques des SS. Apôtres à Henchlr-Magroun.

172. - HENCHIR-MAHBOUD.
AU. arch., f. 27, Batna, 338. — Mélanges, 1894, p. 484.
Colonnes, chapiteaux, etc., restes d'une chapelle chrétienne.

173. — KSAR-MAHIDJIBA.
AU. arch., f. 17, Constantine, 172, — R. C, 1901, pp. 199 et
214-15.
Basilique avec abside., 25m X 12m. — Autre chapelle avec
abside et trois petites nefs, 12 m X 8m; nombreuses lampes.
— 182 —

174. — KHERBET-MAHRAB.
AU. arch., f. 17, Constantine, 387. — R. A., p. 213. —
M. A., IL p. 221-22.
Eglise de 32m20 X 14m30, trois nefs, abside décorée de colon-
nes, à l'entrée et tout autour à l'intérieur. Près l'église, à droite
de l'entrée, salle rectangulaire de 6m50 X 4m80, A droite et à
gauche de l'abside et à 7 mètres de cette abside, bâtiments de
forme rectangulaire. Parallèlement à l'entrée de la basilique., qui
semble avoir eu trois portes, et à la salle contiguë, un mur se
prolonge à plus de 22 mètres. Y aurait-il eu là un monastère?
(Plan de l'ensemble et explications, R. A., pp. 214-215).

175. — KHERBET-EL-MAHRI.
Ail. arch., f. 16, Sétif, 449. — R. A., p. 220.
Eglise de 17m X 13m. Elle avait trois nefs et un porche. Il reste
quelques pierres sculptées.

176. — BORDJ-MAMRA.
AU. arch., f. 17, Gonstantine, 201; f. 16, Sétif, 472-73. —
Mélanges, 1893, p. 480.
Gsell et Graillot y indiquent les restes d'une petite église chré-
tienne.

177. — HENCH1R-MANSOUR.
Ail. arch., i. 39, Chéria, 25.
Gsell y mentionne, loc. cit.. les restes d'une chapelle avec
pierres sculptées parmi lesquelles deux colombes posées sur un
calice.

178. — MARCOUNA. (Verecunda. municipium).


AU. arch., i. 27, Batna, 240. — Corp., pp. 423, 956, 1769,
n°s 4205, 4220-26, etc. — Rev. a/r., 42, p. 473.
On y a trouvé plusieurs tombes ornées du chrisme.

179. — CHABET-MEDBOUAH.
AU. arch., f. 17, Constantine, 91. — Corp., 19414. —
De Rossi, La Capsella argentea, p. 30.
Coffret contenant des reliques d'un S. Félix.
— 183 —
180.
AU.
-arch.,HENCHIR-MEGLAFF.
f. 28, Aïn-Beïda,
264.
Dans les Nouv. arch. des Miss., 1909, p. 105^ Guénin y signale
une église, peut-être accompagnée d'un monastère.

181. — HENCHIR-MEHARZA.
Atl. arch.. f. 17, Constantine, 371.
Gsell y indique les vestiges d'une chapelle.

182. — HENCHIR-MEKSEM. (Er-Raïet).


AU. arch., f. 39, Chéria, 254.
Dans les Nouv. arch. des Miss., Guénin mentionne à Meksem,
une basilique ainsi que de nombreux chrismes et symboles chré-
tiens sculplés. L'un d'eux porte une croix flanquée de deux vais-
seaux et ces mots : Cruce alioe Do[mus}?

183. — AÏOUN'MERKOUNDA.
h'Atlas archéologique, f. 26, Bou-Taleb, 151, fait mention, en
ce lieu, des ruines d'une basilique.

184. — HENCHIR-MERTOUN.
-
AU. arch., f. 39, Chéria, 107-113. — Corp., 10706. Reo. Afr.,
1878, p. 461.
Sur un arc qui devait appartenir à un ciborium d'autel, inscrip-
tion de l'époque d'Hildéric, 523-529 :
In nomine Dei et Salo[aioris. .. temp)ore Do(m)ini Hilderici
(régis qui l)o[nga)mque persecutionem pa(ca)vit... ha{nc) ecce-
siam...
Restitution de De Rossi.

185. — MESLOUG.
Cf. article Sétif, p. 109, Cresciturus.
AU. arch., f. 16, Sétif, 367. — Corp., 20600. — M. A., II,
230. B. A. C, 1899, 454. Monceaux, Enquête, 30l!
p. — p. — p.
Hic m[e)m[orioe) sanctoru(m) Bincenti, Felicis, Consiantii et Vic-
iorioe, positoe a sancto Crescituro episcopo, die III K(à)l(endas)
Aprilis. Amen.
— 184 —
Cresciturus a dû être un évêque de Sétif, ainsi qu'on l'a dit, à
moins qu'on ne veuille voir au Mesloug un nouvel évéché.
D'après les savants, cette inscription est du Ve siècle. Elle porte
une croix monogrammatique et se termine par Amen, comme
l'inscription de 452 trouvée à Sétif, n° 8630 du Corpus, reliques
de S. Laurent.

186. — KEF-MESTAOUA.
AU. arch., f. 27, Batna, 30. — Mélanges., 1894, p. 565.
Gsell et Graillot y mentionnent une église à une seule nef, long
rectangle avec abside, demi-colonnes, etc. Un mur, à deux portes
flanquées de colonnes, coupe le vaisseau pour séparer le choeur
de la basilique, laquelle mesure 21m X 7m.

187. -arch.,METLEG-GUEBLI.
Chéria,
AU. f. 39, Supplément.
243, — Nouv. arch. Miss.,
1909, p. 173. - R. C, 1908, p. 224,
Basilique de 22m X llm, avec bâtiments adossés. Monastère?
Autre basilique moins grande en dehors de la ville.
Memoria Adeudati, avec chrisme simple, dans la première
église.

188. — AÏN-MLILA.
AU. arch., t. 17, Constantine, 417. — R. C, 1862, p. 127.
Ruines d'une chapelle; cippe anépigraphe avec symbole chré-
tien.

189. - HENCH1R-MOGOUANI.
AU. arch., f. 27, Batna, 76. — Mélanges, 1904, p. 64.
Restes d'une chapelle.

190. — MEGHTA-SID1-MOHAMED.
AU. arch., f. 27, Batna, 13. — R. A., p. 211.
Débris architecturaux, restes d'une petite église.

191. — HENCHIR-MOHAMED-BEN-SAÏD.
AU. arch., f. 39, Feriana, 128. — Guénin, Nouv. archio., 1909,
p. 126. — R. C., 1876-77, p. 354-57.
— 185 —
Restes de monuments très ornés et probablement chrétiens.
Inscriptions chrétiennes.

192. — HENCHIR-MOHAMED-EL-BORDJ.
AU. arch., f. 40, Feriana, 54, Supplément. — Nouv. archio.,
1909, p. 82.
Inscription avec chrisme portant : Fide in Deum et vales.

193. — HENGHIR-MOKHENECH.
Ail. arch., f. 15, Akbou, 84. — Cagnat, B. A. C., 1887,
p. 175.
Inscription où il est fait mention des anges.
Angelorum. Me[n)$a Donatoe et Secundl. Proba-
...
blement deux eûfants morts en bas âge et devenus : consortes
angelorum, à cause de leur baptême. VIe siècle, et peut-être VIIe.

194. — MORSOTT. (Vasampus).


AU. arch., f. 29, Thala, 66. — Corp... pp. 241, 1594. — R. C.,
1866, p. 235; 1868, p. 457; 1876-77, p. 411; 1899, pp. 391-430.
— Tissot, Géogr., II, p. 474.
pp. 231-35.
- I. M., n° 16. — M. A. II,

Comme bien d'autres centres ne figurant pas dans les listes des
anciens évèchés, Vasampus avait plusieurs églises. M. Barry les
a fouillées, comme toutes les ruines de Morsott qui possédait de
beaux thermes et un acqueduc important.
Au S. de la ville, grande basilique de 37,m50 X 15™ 80. Elle
avait trois nefs, dont la principale avait 6m60 de large. Des
colonnes, appuyées à des piliers et surmontées d'autres colonnes
placées contre un mur où s'ouvraient des fenêtres, séparaient les
nefs, comme à Tébessa, cité voisine. Un large vestibule la pré-
cédait, trois portes y donnaient accès. 11 y avait plusieurs salles,
à gauche en entrant et autour de l'abside. Une de ces salles avait
une abside pavée en mosaïque, comme le fond de la nef, où l'on
a retrouvé les piliers du ciborium de l'aultl.
Dans l'abside gisaient de nombreux fragments de plâtres sculp-
tés qui devaient revêtir la voûte et les parois du presbyterium, ils
offrent des ornements très variés. D'autres curieuses sculptures
figurent sur des consoles. Enfin, dans la sacristie de gauche on
- - ise
à recueilli une quantité considérable de débris de calices en verre
(vases à pied élevé, sans anses), qui servaient probablement aux
agapes.
Derrière l'église se trouvait un baptistère, dont les fonts rec-
tangulaires avaient 0 m 93 X 0m 84.
Des cendres et des charbons mêlés aux décombres de la basi-
lique et de ses annexes, indiquent une destruction par le feu.
En Ouest il y avait une nécropole.
A soixante mètres de la première et parallèlement à elle,
seconde basilique à une nef, avec sépultures; 26m X 9m20,
narthex, abside décorée comme celle de la précédente, plusieurs
plâtres ajourés avec inscription, tombeau en briques d'un enfant
sous l'autel.

195. — MOULABERT. (Oum-el-Aber).

=
AU. arch., f. 18, Souk-Ahras, 450-52. — Corp., 4792 18713.
— R. C, 1867, p. 233.
flg. 1= 7, 8.
- M. A. II, p. 245. — Delamare, pi. 54,

Mention d'une basilique : Domus Dei perfecla, avec un


clirisme simple, IVe siècle. — Chapelle.
Epitaphe du chrétien Marcellianus qui parait un converli du
donatisme. Monceaux, Rev. philol., 1909, p. 155. — Corp.,
4794= 18714.

196. — HENCHIR-MRATA.
AU. arch., f. 40, Feriana, frontière tunisienne. — Nouo. arch.,
1909, p. 101.
Sur un linteau de porte, probablement d'une chapelle funé-
raire : Spes in Christo nostro Flabiani viia.

197.—HENCHIR-MREHANE ou OUM-RIHANE.
AU. arch., f. 39, Chéria, 122, Supplément. — Nouv. archiv.
1909, p. 191.
Guénin y indique trois églises. L'une mesurait 28m X 15 m, la
seconde 35mXl6m avec une abside. La troisième, plus petite,
était très ornée, pilastres avec chrisme, rosaces, palmes, etc.
— 187 —

198. — HENCHIR-MRIGUEB.
Ail. arch., f. 40, Feriana, 160. — Nouo. arch., loc. cit.
Guénin y signale une petite basilique d'une pauvre architec-
ture, p. 191.

199. — HENCHIR-MROULA.
Ad. arch., f, 28, Aïn-BeïJa, 63. — Mélanges, 1893, p. 491.
Restes de chapelle chrétienne?

200. - KERBET-MSARA-SIDI-KOU1DER.
Ail. arch., f. 26, Bou-Taleb, 56. - R. A., p. 225.
Ruines d'une église : 17m20 X 17m20, sans l'abside. On y
voyait encore, en 1893, la barrière du choeur qui ressemblait à
celle de Kerbet-el-Kebira, fig. 70, des Recherch. archéol., p. 221,
Celte barrière entourait le choeur en avant de l'abside sur une
largeur de 5'"60 et une profondeur de 3m 75.

201. — KHERBET-MSIL.
Ail. arch., i. 27, Batna, 18. — R. A., p. 173.
Des fragments architecturaux semblent avoir appartenu à une
église chrétienne, d'après Gsell. Base de colonue, partie supé-
rieure d'une demi-colonne, morceau de corniche de l'abside.

202. — AÏN-MTIRCHOU. (Région de Khenchela).


C'est là qu'on a trouvé une des pierres avec le Deo Laudes,
conservées à Khenchela. Corp., 17768. — Monceaux, Reo. Philo-
log., 1909, p. 112.

203. — AIN-MTOUSSA. (Ad Cazalis)?


Ail. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 100. Corp., pp. 243, 256, 1687. —
ïissot, Géogr., II, p. 480. — Reo. afr., 1878, p. 452. — R. C,
1867, p. 223.
Ces ruines couvrent cent cinq hectares, on y a trouvé de nom-
breux sarcopbages chrétiens dont plusieurs portent jusqu'à qua-
tre chrismes.
— 188 —

204. — HENCHIR-MZARA.
Ail. arch., f. 40, Feriana, 201, Supplément. — Nouv. archiv.,
1909, p. 99.
Basilique de 25m X 11m. Beaux chapiteaux corinthiens.

205. — MZARA-SIDI-YOUSSEF.
Région du Bou-Thaleb entre Batna et Bordj-bou-Arréridj,
d'après Monceaux. Enquête, 314.
Sur un chapiteau, entre les deux volutes : Micael, Paulus, Al.
Un autre chapiteau devait porter : Nomina Marlurum. Peut-être
la date du martyre suivait-elle (K)al. etc.?
..
206. — HENCHIR-NAGA.
Ail. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 164. — Nouv. archiv., 1909,
p. 104.
Deux oratoires où il reste quelques colonnes, corniches et
claveaux.

207. — AIN-NECHMA. (Près Guelma).


t
Ail. arch., 9, Bône, 150. — B. A. C., 1887, p. 107.
C'est là que fut trouvée l'inscription citée à Calama : Hic Me-
moria pristini Altaris, précédée et suivie d'une croix grecque.
Restauration byzantine sans doute. R. G., 1882, p. 48.

208. — HENCHIR-NINI.
AU. arch., L 28, Aïn-Beïda, 86. — R. C., 1880, p. 154.
Lampes chrétiennes : La grappe de raisin rapportée de la
terre promise par les Israélites; un calice surmonté de deux co-
lombes becquetant une grappe de raisin.
Anneau chrétien en bronze portant sur le chaton le souhait
In Deo vivas. IDEO VIVS.

209. - AÏN-OGLA.
Ail. arch., i. 27, Batna, 55. — Mélanges, 1894, p. 554.
Restes d'une petite chapelle à trois nefs.
— 189 —

210.
AU.
-arch.,
HENCH1R-EL-OGLA.
Chéria, Guénin, Nouo. archiv., 1909,
f. 39, 108. —
p. 164. — Monceaux, Bull. Ant. Fr., 1909, p. 277.
Basilique très soignée de 20m X 12m. L'arc triomphal était
orné d'une belle guirlande de vigne. La clef de cet arc porte l'ins-
cription suivante, avec au centre un chrisme cruciforme d'où
pendent y. et w.
Sanciorum sedes domu(s) Domlnï, qui pure petit ac(c)ipit.

211. — OGLET-DJED1DA ou HENCHIR-OGLADJEDIDA.


Ail. arch.. f. 40, Feriana, 191. — Guénin, Nouo. arch., 1909,
p. 97.
Basilique de 15mXl3m. Claveaux, colonnes, grands corbeaux
avec sulptures variées, rosaces, grappes de raisins, poissons.
Table d'autel en pierre moulurée.

212. SIDI-OKBA. (Près Biskra).


Inscription : [Di)aconi Bev. ..'(a f)undamen(tis).
Toulotte cité par Mesnage, op. cit., p. 344. Il semble qu'il
s'agisse d'une église construite par les soins de ce diacre.
213. — HENCHIR-OUAZEN.
Ail. arch., f. 27, Batna, 379.
M. A., II, p. 241.
-
Mélanges, 1893, p. 522. —

Basilique de 30m60 X 12m80. Porche; trois nefs; grand sarco-


phage au milieu du choeur. Chapiteaux doriques. Sacristies.

214. - KHERBET-OUM-EL-AHDAM.(Près Tixter)


Ail., arch.,
f.16, Sôtif, Corp.,
355. — 20600. — Gsell,
B. A. C, 1899, p. 455. — M. A., II, p. 245-6. R. C, 1890,
p. 370. — Monceaux, Enquête, 317, pi. III.
Eglise ou chapelle entièrement détruite. Dans cet édifice était
placée une pierre portant" une inscription qui mentionne diverses
reliques et qui est datée de l'année provinciale 320, c'est-è dire,
359 de notre ère. C'est une grande dalle arrondie d'un côté,
mesurant lm30 de longueur et autant de largeur maxirna. Elle
devait couvrir un coffre à reliques et servir peut-être en même
temps de table d'autel.
— 190 —
J'en ai parlé longuement dans mes Notes d'Histoire, p. 119.
Rappelons que; les premières lignes ayant été ajoutées plus tard,
il faut repousser au Ve siècle la mention de la croix. La pierre est
au Louvre, Marbres antiques, n-1 3023. Un chrisme simple orne
l'inscription.
Memoria sancla. De terra prornissionis ubi natus est Cristus ;
Apostoli Pétri et Pauli; nomina marturum Datiani, Donatiani,
Gipriani, Nemesiani, Cittini et Victoriais[oe). Anno Provincial
trecenti vicesimo. Posuit Benenatus et Pequaria.
Autour du chrisme simple, enfermé dans un cercle, on a ajouté
notablement plus tard, en trois lignes el demi et d'une écriture
fort irrégulière :
Victorinus, septimu idus septembres.
Miggin, idus septembres.
Et Dabula et de lignu Crucis.
215. — HENCHIR-OUM-RIHANE.
Ail. arch., f. 39, Ghéria, 122 — Guénin, Nouo. archiv., 1909.
p. 191.
Vestiges de trois basiliques : l'une, a 28™ X 15m; la seconde.,
35m X 16m. Dans celle-ci les bases de3 piliers sont en place.
Ces deux premières basiliques avaient toutes deux trois nefs et
une abside.
La troisième était d'imporlance moindre, mais plus ornée, on y
retrouve des culonnes et des pilastres avec le chrisme, des rosaces,
des palmes., etc.

216. — OUM-SEKAK. (Vanisnesus).


Ail. arch., f. 15, Akbou, 73. — M. A., II, p. 211. — R. A.,
p. 285.
L'inscription 20627 du Corpus mentionne le Genius Vanisnesi.
C'est Hassnaoua ou Oum-Sekak, région de Bordj-bou-Arréridj.
Eglise de 34m20 X 13m60. Elle est précédée d'un porche,
Trois nefs la décorent, elle a une abside surélevée et deux sacris-
ties. Du côté de la fwçade comme du côté de l'abside, les supports
séparant les deux dernières traversées sont des piliers octogo-
naux et non des fûts arrondis.
— 191 —

217. - HEX'CHIR OULED-OUM-ZIANE.


AU. arch., f. 18, Souk Ahras 500.
Hippone, 1889, p. 18.
-
Corp., 2223 -
Acad.

Diverses pierres y portent des inscriptions chrétiennes, le


chrisme: le Deo Laudes, une pierre est décorée de trois mono-
grammes.

218.- KHERBET EL-OUSFAN.


AU. arch., 27, Batna,
f. - Mélanges, 1893, p. 572. -
26.
M. A., II, 246.
p.
Eglise de 16m95 X 10'"57. Elle est à trois nefs ; Gsell la croit
de la fin du IVe ou du commencement du Ve siècle. Pilastres dé-
corés d'un pampre sortant d'un vase, d'ornements floraux et
géométriques; sur l'un d'eux, un monogramme constantinien
accoslé du seul o> fait croire qu'un autre pilastre symétrique de-
vait porter un chrisme avec l'a grec. Ces quatre pilastres
devaient orner les angles de l'autel.

219. - EHANGUET-EL-OUSSERA
Ail. arch., f. 27, Batna, 319. — Mélanges, 1894, p. 34.
A un kil. au S.-E., chapelle orientée au N.-E. 16mx8m; trois
petites nefs; colonnes à socles peu élevés.

220. — HENCHIR-EL-OUST. [Henchir-Foum-Metleg-


Dahsraoui).
AU. arch., f. 39, Chéria, 243?
p. 126.
- Guénin, Nouo. arch., 1909,
De nombreux linteaux de porte sculptés y sont ornés du
chrisme. Ce lieu était un centre agricole, des pressoirs à olive y
sont encore debout sur une longue ligne.

221. — HENCHIR-EL-OUTED.
Ail. arch., f. 39, Chéria, 242. Supplément. — Nouv. arch.,
1909, p. 172.
Basilique dont les piliers sont composés de dés et caissons
empruntés à un cimetière païen voisin.
— 192 —

222. - HENCHIR-EL-OUZ.
Ail. arch., Feriana,
f. 40, 107.
Basilique d'architecture assez
-soignée.
Nouv. arch. 1909, p 181.
Corbeaux ornés de
jolies guirlandes, croix byzantines, etc.

223. — HENCHIR-RACHI ou AOUEDJ. (Cercle de Tébessa).


AU. arch... f. 39, Cbéria. Entre Henchir el Atrous et Henchir
Meksem. Nouv. arch., 1909, p. 77.
Nombreuses portes de maisons encore debout, plusieurs por-
tent des monogrammes chrétiens ou des croix gammées. Dans
toute la région, beaucoup de portes qui se.ferment avec un dis-
que ou roue en pierre s'engageant dans des excavations ou rai-
nures ménagées dans le mur.

224. -
BIR-ER-RAÏANE ou ERRAHIAN.
AU. arch.. f. 27, Balna, 42. — Corp.., p. 467, 633. — R. C.
1864, pp. 89, 291.
Restes d'une grande basilique.
Inscription chrétienne qu'il faut lire semble-l-il :
M(ensa) CHKSC^NTIS u.\\\{tyrn) i<(ie) vu KAL(eîidas) AVG(vslas)
Au lieu de M- CRESCIÎNTIS IV. R D. VU, KAL- AVG-
Ce doiL être une p:erre a sépulchre de reliques. La pierre en
forme de meule a un diamètre de 0m80 et une épaisseur de0'n20.

225. — HENCHIR-ERRAÏET ou ER-RAÏET.


Vide : Henchir-Meksem.

226. — RATHELA.
Sur l'Oued de ce nom, l'Atlas archéologique de Gsell indique
les ruines d'une chapelle chrétienne (Feuille 27, Batna, n° 289.

227. — REDIR-EL-ABIOD.
Ail. arch., i. 17, Constantine, 375. — R. A., p. 219. — B. A. C,
1899,.p. 453.
En Est, débris architecturaux provenant d'une église orientée
à l'Ouest.
- -193

228.
AU.
-arch...
HENCHIR-REDIR-EL-FRAS.
i.
39, Chéria, R. C,
270. — 1908, p. 222. — Nouv.
archiv. 1909, p. 180. — Rev. pliilol., 1909, p. 132.
Basilique byzantine en l'honneur de la Sainte-Vierge Marie.
Un linteau de porte conserve une inscription qui rappelle les
carreaux de Cillium et autres lieux en Tunisie : H}-< Sancta
Maria aiuba nos. Monceaux propose la lecture suivante :
Regina nova coeli, reci-
B(onis) A{djuva) ^ N(os) [B[ene)
pis inter tuas manus innocen-
tes, génies consili- i honesli?
AÏN-REGADA.
229. -
AU. arch., f. 18, Souk-Ahras, 58. — Corp., pp. 549, 1824,
n°s 5664-66. — Notes, p. 165. — R. C, 1875, pp. 379-84. — Mé-
langes, 1890, p. 526. — De Rossi, Bulletino, 1875, pp. 167-71,
380. — Monceaux, Enquête, 289-290.
De nombreux débris d'architecture chrétienne permettent de
conclure à l'existence, en ce lieu, d'une ou peut-être de plusieurs
basiliques ou chapelles.
Trois inscriptions en forme de stèles, avec chrisme simple, pa-
raissent du IVe siècle; elles indiquent des Mernoria Martyrum.
J'ai donné ces inscriptions, du moins les deux premières, dans
mes Notes, p. 165. Voici les noms des Martyrs.
Deux stèles mentionnent : Nioalis, Matrona, Salous.
Une troisième nomme : Petrus, Florus, Susaana.
Matrona est peut-être une des martyres d'Abitine;
Salous ou Saloius l'évêque de Gadiaufala de 256;
Florus le martyr de BorJj Redir (Lemellef). R. C, 1901,
p. 309.
230. - BIR-REGUIBA. (Khebit el-Hallouf).
,. II. arch., i. 39, Chéria, 221. — Nouv. arch., 1909, p. 126. —
R. C, 1908, p. 226.
Sur un linteau de porte d'un édifice chrétien qui a dû être assez
pauvre, Guénin a relevé l'inscription grecque du Corpus 16745,
faisant allusion aux effets du baptême. La même existe tout près
à Henchir-Rouis.
194 —

'Avaipsï TO Xpurcôu Yocop -rà Y'Xiy.a.
L'eau du christ efface les souillures ou impuretés.
Croix grecque, rosaces, tiges de vignes, etc.

231. -KHANGUET-REGUIBA.
Ail. arch.J. 39, Chéria, 222. — Nouv.arch., 1909, p. 130-31. —
Bull, aniiq. Fr., 1909, p. 353.
Sur une corniche on lit :
(Qu)is contra nos, D{omi)n{u)s pascit me et n{ihil milù deerlt).
Cette inscription et un claveau indiquent une basilique.
Au Sud de l'Henchir, petit oratoire dont les pilastres étaient
surmontés de chapiteaux sculptés assez originalement, palmiers,
etc. Deux linteaux de portes offrent l'inscription Bono y^ Luo.
IVe siècle.

232. — KHERBET-ER-RESAS.
Ail. arch f. 25.. Msila, 91.
,
(d'après Mesnage).
R.C.,-1864, p. 4; 1878, p. 23.

Restes d'église; monogramme, croix gravées sur plusieurs


linteaux de porte.

233.- HENCHIR-RETBA.
AU. arch., Chéria, 256.
i. 39, — Nout. arch., 1909, p. 179.
Il y a là deux ruines. Dans celle de l'est on a trouvé une basi-
lique de 13m X 10,ra. L'arc triomphal était orné d'entrelacs de
vigne. Sur de grands corbeaux étaient sculptés des oiseaux de
proie tenant dans leurs serres soit un serpent, soit un lièvre. Sur
des chapitaux on voit des poissons sculptés en croix.

234. — HENCHIR-RETEM.
Ail. arch.J. 40, Feriana, 180; f. 39, Chéria, 224, Supplément.
Petit oratoire et inscription Bono tuo avec chrisme simple du
IVe siècle et une autre : Bono tuo, spera in[Christum) NJ?'.

235. — HENCHIR-ER-R'ZEL.
Ail. arch., f. 27, Batna, 201. — Mélanges., 1894, p. 63, pi. X, 9.
Dans le groupe du Sud, une chapelle, à trois petites nefs, offre
diverses sculptures intéressantes : piliers avec chrisme ou colom-
— 195 —
be sur un rameau (fig. 8 et" 10, pi. IX); pierre quadrangulaire
avec cinq poissons en relief, un au centre et les autres conver-
geant vers lui (flg. 9). Des lampes chrétiennes, entr'aulres une
de Tébessa, représentent le poisson, symbole du Christ, entouré
de petits poissons, symboles des chrétiens.
A 500 mètres au S.-E., basilique très ruinée mesurant 27m sur
llm50.

236. — ROGGA ou KSAR-BOU-ADIBA.


AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 159; f. 39, Chéria, 46-47.
Restes d'une église. Inscription qui mentionne une Domus
Dei. B. A. C, 1894, p. 87.

237. - HENGH1R-ROUADJI ou RONADJI.


AU. arch.. f. 39. Chéria, 247. — Guénin, Nouv. arclùo., 1909,
p. 175.
Il y a là deux ruines voisines. Dans l'une, peu importante,
Guénin signale une chapelle, dont les colonnes étaient surmon-
tées de chapitaux grossiers, mais de forme originale.
Dans l'autre ruine, défendue par un fortin dont on voit encore
en place les portes circulaires en pierre, il y avait une basilique
de 20 mètres de long. Les pilastres en étaient striés. Deux grands
corbeaux, de sculpture soignée, offrent comme sujets, l'un un
oiseau de proie tenant dans ses serres un serpent, l'autre un
oiseau de proie aussi tenant un lièvre dans ses serres. Sur les
faces latérales, feuille ornementale d'un joli dessin.

238. — ROUFFACH. (Castellum Elephanium).


AU. arch., f. 17, Gonstantine, 93, — Corp., p. 591, n° 6700
= 19353. — De Rossi, Bulletino, 1875, p. 163; 1876, p. 59, Tav.
-
III, 2. — R. C, 1876, p. 505. Gsell, B. A. C, 1899, p. 452-4;
M. A., II, p. 251. — R. C, 1899, p. 381. — Mélanges, 1909,
p. 229, etc.
C'est à 300 mètres au N.-E. de Rouffacb que l'on a trouvé la
curieuse inscription mentionnant les Martyrs de Mila, sous le
président Florus, pendant les jours delà Tarification (Dioclétien,
303). J'en ai parlé dans mes Notes d'ffist., p. 150.
— 196 —
Tertiu idus $ junias, deposi-
tio cruoris sanctorum marturum
qui sunt passi sub préside Floro in cio-
iiate Milevitana, in diebus iurifi-
cationis, inter quibus hic Inoc-
(en)s est ipse in pace.
Cette pierre, haute de 0m15 et large de 0m51, a été trouvée
dans un cimetière chrétien, près des ruines d'une petite chapelle
ornée de colonnes. Elle est aujourd'hui dans l'église de Roufïach.
L'inscription est du IVe siècle.

239. — ER-ROUIS.
Ail. arch., Feriana, 10., Supplément. — R. C, 1906, pp. 159-
165. — B. A. C, 1907, p. 153.
arch., 1909, p. 123.
- R. C, 1908, p. 227. — Nom.

Guénin y a trouvé, en 1906, une petite basilique de 19m45 sur


10m30. Elle avait trois nefs, une abside, deux sacristies et une
mosaïque grossière. Des lampes,' à quatre becs avec poignée au
cenlre, sorte de candélabres en terre cuite, des débris de verre à
pied et à anse étaient dans une des sacristies. Enfin la dalle,
sorte de mensa de Martyrs, a été trouvée dans l'église. On la re-
produit ici; aussi j'en donne la lecture, sans description, puisque
le lecteur l'a sous les yeux. C'est une dalle carrée de 0m50 de
côlé, épaisse de 0m10. Elle est au Musée de Tébessa.
-f- Memoria sanctoe Maxim(a}e, (Do)natilloe et Secundoe.
+ Posita a d(o)m(in)o pâtre Faustino, episcopo urbis Tebes-
tinoe, sub die V idus apr(iles), indict{ione) XIII.
+ Arcangelus Mikael et Gabriel.
[Mem)oria s(an)c(l)i Bincenti martiris.
S[an)c[ta)e Crispinoe martiris.
C'est le premier monument lapidaire connu mentionnant
Sainte Crispine.
Le commandant Guénin a signalé aussi, k Rouis, les restes
d'un baptistère portant la même inscription grecque que celui de
Reguiba : 'Avaipeï TO Xpicrcsu Ycwp xz T'Xt/.a.
Enfin, sur un linteau de porte, on lit la dédicace d'une cha-
pelle byzantine, élevée au Martyr Januarius par une femme nom-
mée Monnica, avec le concours de l'entrepreneur Adrianus. et
inaugurée pour le Natale du Martyr, pense Monceaux.
PL VII.

Pierre d'Henchir-Rouis.
— 197 —
+ Laboravit ca(lendas) Julia(s) D{é)i (m)arlur Janua(rius).
Monnica ftecit). Ex o/[f)icina Adriani.

240.- HENCHIR-ROUN1.
AU. arch., î. Feriana,
40, 32. - Nouv. arch., 1909, p. 124.
Au nord, petite chapelle très modeste.

241. - HENCHIR-SAATOUD.
Ail. arch., Batna,
f. 27,
M. A., II, p. 251.
Mélanges,
262. - 1893; p. 529. -
Chapelle en ruines. 12m10x5m90. Une seule nef, mur du
fond arrondi, colonnes à chapiteaux corinthiens probablement
appliquées aux parois latérales et devant provenir de monuments
païens.
242. — KÀNGUET-SAFSAF.
Ail. arch., f. 40, Feriana, 154. — Nouv. archiv., 1909, p. 95.
Ancien réservoir d'eau romain taillé dans le roc, 12m X 4m,
qui a dû servir de chapelle souterraine aux temps de persécution.
On y accède par un escalier. 11 y a été trouvé de nombreuses
lampes avec chrisme, ainsi que des débris de lampadaires et des
buires, comme dans la basilique de R.ouis.

243. — KSAR-SAHI.
Gsell y indique les restes d'une église, dans son Atlas archéo-
logique de l'Algérie, feuille 28, Aïn-Beïda, n° 266.
244. — KSARouHENCHIR-BOU-SAID.
Atl. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 162.
C'est là que de Bosredon et Tissot proposaient de placer l'évêché
de Vegesala (Voir ce mot). R. C, 1876-77. p. 393. — Tissot,
Géogr., II, p. 505.
On a retrouvé à VHenchir bou-Saïd la dédicace d'une église à
trois nefs de 15mXl3, construite avec les pierres funéraires d'une
nécropole païenne voisine. Celte église est du IVe siècle, ainsi que
le montre le chrisme simple de l'inscription ornant la clef de
voûte d'un arc.
In nomine Dei Crescius fecit in ><^ o (Christ)o.
R. C, 1908, p. 206. — Nouv. arch., 1909, p. 168.
— 198 —
Dans les ruines d'une autre basilique à trois nefs et de 19 mè-
tres de long, on lit sur un claveau brisé :
(Semper l)aus ejus inoremeo. (Ps. xxxn, 2). AVS EIVSIN OREME///
(Dextera Dom)in{i)exaltavitm(e). (Ps. cxvn, 16). IN EXALTAVITM///
R. C, 1908, p. 207. — Nouv. arch., 1909, p. 169.
Monceaux lisait : [Et nom)en exaltavi t[uu)m'?
Sur la clef de voûte de l'abside :
Voium completum Deo graiias agamus. Ex officina Fortuni et
Victoria film).
A l'Est on a retrouvé l'église donatiste avec ses pilastres et sa
clef de voûte ornés d'un chrisme et de l'inscription :
B(onis) B[ene) Deo Laudes.
Rev. philol., 1909, pp. 116, 132.

245. — MECHTA-SIDI-SALAH. [Bir-Younekène).


R. A., p. 176, carte n° 68. — M. A., II, p. 229. Entre Sétif et
Batna.
Basilique de 31 m40 X 16m85 ; atrium, trois nefs, abside, qua-
tre salles pour sacristies, piliers ornés de rosaces.

246. — KHERBET-OULED-SASSI.

-
Ail. arch.,t. 27, Batna, 9. R. A., p. 216. — M. A., II, p. 245.
Eglise de 27™ X 12m45. Deux colonnades séparent les nefs;
abside, sacristies, bases attiques, colonettes torses, etc.

247. — HENCHIR-BOU-SBAA.
Ail. arch., f. 40, Feriana, 77. — Corp., pp. 235, 942, 958,
1591, 1793, ii° 2079—. 16684. — H. deVillefosse, Acad. Inscrip.,
1906, p. 142. - Guénin, Nouv. arch., 1909, p. 188.
La dédicace d'un petit fort byzantin de 14'"50 de côté nomme
l'évêque Faustinus de Théveste que mentionne la Memoria de
Rouis citée plus baut.
Une basilique a dû exister en ce lieu car il reste çà et là des
colonnes, d'assez beaux chapiteaux et de grands corbeaux sculp-
tés où l'on voit un oiseau de proie tenant un serpent dans ses
serres, ainsi que des agneaux, sur le côté, dans un rectangle à
cadre mouluré.
— 199 —

248. — HENCHIR-SBARAGOUT.
Ail. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 46. — Mélanges, 1894, p. 49.
Débris d'une église; colonnes, demi-colonnes, chapiteaux à
bandes superposées, bases à socle élevé, petits piliers de la clô-
ture du choeur avec mortaises pour l'insertion des dalles ajou-
rées ou pleines et amortissements en forme de pomme de pin.
Dans le fortin, parmi les matériaux employés, il faut citer une
petite cuve (long. lm, larg. 0m55, haut. 0m40) sur laquelle on
voit un monogramme constantinien du IVe siècle S. Sarcophage
d'un jeune chrétien ou coffret à reliques?

249. — AIN-SEDJIRA.
Ail. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 89. — Gsell, Musée de Tébessa,
p. 86. -Corp., p. 1685,
Un cancel chrétien en pierre, trouvé à la ferme Gambon, fait
penser qu'il y a eu là un oratoire.
550. - SEFFAN.
Ail. arch., î. 27,Batna, 199. — Gsell et Graillot, Mélanges,
1894, p. 59.- M. A., II, p. 252. — R. C, 1873-74, p. 206.
Trois églises et un baptistère y ont été découverts.
Le fort byzantin renferme des fragments architecturaux d'un
édifice du culte chrétien.
A 300 mètres au N.-O., de ce fort, colonnes, bases à socle élevé,
chapiteaux, etc.
A 400 mètres au Nord du fort, autre église précédée d'un nar-
thex ; elle a trois nefs et deux sacristies [proihesis et diaconicum) ;
elle mesurait, avec son abside carrée et le narthex, 35m20
sur 14m15. Chapiteaux doriques dégénérés (Gsell. plan, n° 16).
A 350 mètres au N.-E. du fort byzantin était une troisième
église. Comme la précédente elle avait un narthex. une double
colonnade, une abside, diaconicum et proihesis (Plan, fig., 17).
37m50 X 16m. Narthex profond de 3m45.
A 15 mètres à l'Ouest de cette église était un baptistère de
8 mètres de côté.

251. — SEGNIA. (chez les Ouled-Aziz).


Ail. arch.,l 27. Batna, 304. — Corp., pp. 559,958, 1793,
— 200 —

=
n° 10787 18705. — R.C„ 1878, p. 360.
pi. 54, fig., 1 et 14.
- Delamare, Explorât.,

Chapelle de 15 m X 14m avec abside, murs épais de 2m50.


L'inscription donnée à l'article Foum-el-Amba est peut-être la
dédicace de cette chapelle : In nomine Dei omnipotentis, etc.

252. — AÏN SEGAR ou SEGUEUR. (région de Tébessa, près


d'Aïn-Ghorab).
Ail. arch., f. 39, Cbéria, 118, Corp., 10701 = 17617. -
R. C, 1876-77, p. 380. — De Rossi, Bulleiino, 1898, p. 22, pi. III-
— Rev. Afr., 1878, p. 467. — Monceaux, Enquête, n° 268.
Dédicace d'une chapelle, sur un fragment d'architrave. On
ignore le nom du Saint à qui était dédié l'oratoire carré qui,
comme celui de Segnia ci-dessus, était peut-être à la fois cha-
pelle et fortin. Floreat devait être suivi du nom du donateur.
Cf. Henchir-Guesseria.

IC SEDES SANCTI

IC RECISIO CAVSE

IC IN CRISTO FLOREAT

[H)ic Sedes Sancti


H)ic recisio caus(à)e (peccatorum)
[H)ic in Cristo floreat

Il y a là une allusion au sacrement de Pénitence.

253. - HENCHIR-SEID. (Sud-ouest de Tébessa).


AU. arch., 39, Chéria, 177, Supplément. —
Guénin, R.C., 1908,
p. 221. — Nouv. arch., 1909, p. 112.
Une basilique de 20 mètres de long sur 15 de large était ornée
de belles sculptures qui ont été malheureusement brisées par un
entrepreneur peu consciencieux. La toiture était faite avec de
grosses tuiles plates; une corniche qui courait autour de l'édifice
portait des gargouilles représentant des têtes de lion.
— 201 —
Une épitaphe porte :
///STA TH10S
//vs PACE///
en mauvais caractères de basse époque, byzantins sans doute.
Si on lit comme Monceaux (Eu)stathios [v)enerabilis s(acerdos)
(in) pace, cette épitaphe pourrait être celle d'un évêque ? Un
Eustraiius fut évêque de Sufes sous Genséric et exilé en 484. Les
Martyrologes latins en font mention le 28 novembre, on l'appelle
communément Eustache. — Toulotte, Byzacène, p. 176. — Victor
de Vite, Pers. Vand., I, 7.

254. — HENCHIR-SEÏFIA.
Atl. arch., f. 40, Feriana, 69. — Guénin, Nouv. arch., 1909,
p. 86.
Restes d'une basilique de 13m X 12m. Colonnes et chapiteaux
byzantins. Sur un linteau de porte : B[onis) B{ene).

255. — HENCHIR-BIR-SELEM {Bou-Aba).


Atl. arch., f. 40, Feriana, 51. — Nouv. archiu., 1909, p. 83.
Vestiges d'une chapelle ; pilastres et claveaux très ornés de
sculptures, sur l'un des pilastres, un cheval, sur d'autres : per-
sonnages portant à l'aide d'une perche la grappe de raisin de la
terre de Chanaan, guirlandes, rosaces, etc.

256. - KHERBET-SELMI.
Atl. arch., Bou-Thaleb,
f. 26, 46. — R. A., pp. 241-44. —
M. A., IL p. 253.
On y a retrouvé deux églises; l'une au centre du bourg anti-
que, de 29m20 X 12m40, à trois nefs, avec porche, abside et
deux sacristies; l'autre au S.-O., de 22m X 10m90, avec trois
nefs et abside. Bases altiques, chapiteau corinthien barbare à
feuilles non découpées.

257. — BOU-SKIKINE. {Thesacthum).


Atl. arch., f. 40, Feriana, 2, Supplément.
Dans les Nouv. arch., 1909, p. 119, Guénin mentionne les restes
d'une basilique dont les pilastres étaient sculptés.
— 202 —

258. — SNAB-EL-ABIOD. (Henchir-Kasria = Kherbet-


Cheddi).
AU. arch.,1 27, Bou-Thaleb,
150. — R. G., 1856-57, p. 171.
— R. A., p. 123. — B. A. G., 1902, p. 520.
Chapelle de 23^70 X 9m30.

259. - HENCH1R-SOLTANE, 1.
AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda, p. 257. — Nouv. arch., 1909. —
p. 114.
A un kilomètre au nord du fort de l'Henchlr-Gâga, vestige
d'un oratoire d'architecture très primitive.

260. -arch.,HENCHIR-SOLTANE, 2.
AU. f. Feriana, 65. — Nouv. arch., 1909, p. 83.
40,
Pierres avec guirlandes de vignes sculptées.
Sur un liuteau de porte, joli chrisme cruciforme dans un
grand disque. L'a et u flanquent le chrisme. Une colombe repose
sur le bras de la croix opposé à celui vers lequel est tournée la
boucle du P.

261. - HENCHIR-STAH.
AU. arch.,, f. 39, Chéria, 145, Supplément. — Guénin, Nouv.
archiv., 1909, p. 204.
Vestiges d'une basilique de 20 mètres de long sur 15 mètres
de large avec piliers carrés grossiers.

262. — BORDJ-STEH ou MESKIANA.


AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 190. — Delamare, Exploration;
pi. LIX.
Edifice rectangulaire à trois nefs, avec fragments d'architec-
ture chrétienne. Eglise ou basilique civile comme à Guelma?

263. — HENGHIR-STIAH.
AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 191-192, Supplément. — Nouv.
archiv., 1909, p. 102.
Vestiges d'une basilique sur un mamelon; colonnes, pilastres,
jolis rinceaux.
— 203 —
264. — HENCHIR-TABIA.
AU. arch., f. 27, Batna, 372. — Mélanges, 1893, p. 520.
Eglise de 20m X 12m, avec trois nefs, abside et quatre sacristies,
deux de chaque côté de l'abside. M. A., II, p. 261.
265. — TABIA. (Autre Henchir).
AU. arch., f. 27, Batna, 291. — Mélanges, 1893, p. 534. —
M. A., II, p. 262.
Eglise de30mX8m. Une seule nef et abside. Chapiteaux dori-
ques et en forme de pyramide tronquée.
266. — AIN-TAGA.
AU. arch., f. 40, Feriana, 54. — Nouv. arch., 1909, p. 82.
Petite chapelle très primitive. Un chapiteau byzantin porte le
nom d'un donateur :
Petronius cum suis PODM. Po(suit) D{o)rn{ino)f
267. - TAGHFAGHT. (Région de Khencbela).
AU. arch., f.
28, Aïn-Beïda, 138. — Corp., 17714-17716. —
Monceaux, Enquête, 272. — Acad. Hippone, XVIII. p. 31.
Dans les ruines d'un sanctuaire chrétien on atrouvé l'inscrip-
tion connue (n° 17714) : Hic e(st dom)us Dei, hic memo(rioe)
Apostol(orum efj Beati Emeriti gloriosi consuld. Cf. art. Aïn-
Ghorab.
Débris de cintre orné de l'emblème du poisson avec cette fin
d'inscription : is epi C'est probablement (Vital)is
epi{scopus) qu'il faut lire, car on sait par les Actes de 411, que
Malchus, l'évêque catholique de Mascula, avait comme compé-
titeur donatiste un nommé Vitalis. Cf. art. Mascula., p. 60.
Il est bon de se souvenir que les donatistes honoraient tout par-
ticulièrement les Martyrs d'Abiline et que le gloriosus Dei consul-
tas Emeritus, déjà rencontré à Aïn-Ghorab, est le lector d'Abi-
tina. Le sanctuaire de Taghfaghl paraît donc donatiste et la rési
dence de Vitalis compétiteur de Malchus de Mascula.
268. — HENCHIR-TAGOUNT. [Agowv).
AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 49. — Mélangée, 1891, p. 40.
Gsell y a signalé, avec Graillot, quelques restes d'une chapelle
chrétienne.
204
— —

269. — SIDI-TAIEB ou AHMAR.


AU. arck., f. 40, Feriana. — G.uénin., Nouv. archiv., 1909,
p. 121. — B. A. C, 1901, p. 118.
Jolis chapiteaux el pilastres sculptés, claveaux décorés de
rosaces, restes d'un sanctuaire chrétien.
Sur un linteau de porte : Christus régnât.

270. — TAMAGRA. (Région de Khenchela).


AU. arch., f.- 39, Chéria, 11-14. — Corp., pp. 248, 1671. —
R. C.,1875, p. 330.
Eglise où des bancs en pierre élaient fixés autour du mur inté-
rieur de l'abside.
C'est a Tamagra qu'on a trouvé l'inscription de Junianus Mar-
iialianus nous montrant cette famille, unie aux Leontii, possé-
dant de grands domaines dans la région de Mascula. Elle rend
plus précieuse encore l'inscription chrétienne trouvée précisé-
ment dans la région et remontant au moins aux premières années
du IVe siècle : Leontia fidelis requievit in pace. Cf. Notes d'hist.,
pp. 115-116 et note. — Mélanges, 1893, p. 470. — Acad. Hippone,
1888, p. CXX1, etc. Vid. art. Mascula.

271. -LES TAMARINS. (Kherbet-Ha?iout).


Ail. arch., f. 37, El-Kantara, 47.
Gsell pense qu'il faut peut-être voir les restes d'une église dans
un bâtiment rectangulaire de 30mX 25 m, construit avec de belles
pierres de taille et orné de colonnes.

272.- HENGHIR-TAMARIT.
AU. arch., f. 27, Balna, 20.
M. A., II, p. 263.
- R. A., pp. 173-74, fig. 22. —

Eglise de 27m 50 X 15m: au sud du fortin. Trois nefs, sacris-


tie, abside, barrière du choeur avec piliers surmontés d'amortis-
sements en forme de pommes de pin.

273. — HENCRTR-TAOURIRT.
AU. arch., f. 26, Bou-Taleb, 76.
On y a signalé les ruines d'une église au nord des ruines.
.
— 205 —

274.- AÏN-TARFA.
AU. arch., Batna, 284.
f. 27, -Mélanges, 1893, p. 531.
Restes d'une chapelle chrétienne.

275. — HENCHIR-TARSA (Tafcsa ou Taxas).


AU. arch., f. 17, Gonstantine, 467. — Corp., pp. 485, 1797,
n« 17447. — Joleaud et Joly, R. G., 1908, p. 50.
Tarsa pourrait être l'évêché de Tarasa. Les ruines sont impor-
tantes et on y a trouvé une croix sculptée en relief, avec les
mots : Memoria Felicis.

276. — BAHIRET-TASBENT.
Ail. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 269.
p. 116.
- Nouv. arch., 1909,

Guénin y a relevé un joli fragment de linteau de porte. On y


voit à gauche, un chrisme simple dans un double cercle, ensuite
deux grappes de raisin reliées par une branche de vigne nouée,
puis une colombe se dressant sur ses pattes pour becqueter la
grappe qui pend vers le milieu du linteau. Dessus et dessous les
grappes de raisin on lit : Felici Fortu.no. Le chrisme simple place
ce monument au IVe siècle.

277. — BIR-TAYA.
Ail. arch., f. 27, Batna, 8. — R. A., p. 218.
Au nord, petite église orientée à l'ouest. — Dans le fort, chris-
me simple du IVe siècle dans un cercle, la boucle du rhô est
tournée à gauche.

278. — TAZMALT.
AU. arch.,i. 15, Akbou, 30. - Reboud, R. C., 1884, p. 120.
Intaille Irouvée en construisant le fort. La pierre est rose pâle.
On y voit une Vierge orientale, voilée et nimbée, tenant sur ses
genoux l'Enfant Jésus. Dans le champ très orné, au-dessous de
deux croisettes : MP 0Y X M^r/jp Qtôo, Mère de Dieu. Au bas,
dans un cadre, une légende en arabe : Garde ta servante Marie,
711 (1312 de J.-C.). Cette intaille rappelle les sceaux de plomb
byzantins : 0EOTOKE BOH0EI 0EOAQPQ EIIAP(x<o)
— 206 —

et AOTAOT THC ©EOTOKOT. Cf. Delattre, Culte de la


Sainte Vierge en Afrique, pp. 84-128.

279. - HENGHIR-TEBAGUET-EL-HADDAD.
Ail. arch., Aïn-Beïda, Noue, arch.,
f. 28, près 163. — 1909,
p. 167.
Chapelle à l'extrémité nord. Pas de sculptures.

280. - HENCH1R-TELAMCINE.
Ail. arch.,
f.39, Chéria, Acad. Hippone, XVIII,
265. —
pp. XXVI et 125. — Guénin, Nouv. arch., 1909, p. 202.
Ruines très étendues. Baptistère. Guirlandes de feuilles de
vigne et chameau sculptés.

281. — KSAR-TENACEFT.
AU., arch., f. 27, Batna, 162. —Mélanges, 1894, p. 73.
Intéressant mausolée de 9m20 X 4m, orné aux angles de pilas-
tres corinthiens cannelés; peu avant 1894 il était encore conservé
dans toute sa hauteur. Le linteau de la porte (long. 2m75, haut,
et épais. 0m50) était orné, d'un côlé, de deux paons buvant à un
cratère, et de l'autre, d'un calice d'où s'échappent deux ceps de
vigne.
On a vu là des symboles chrétiens, c'est possible, mais ce n'est
pas nécessaire, observent Gsell et Graillot ; le monument est du
III 0 siècle. Payen l'a fort bien dessiné avec les détails du linteau.
R. C, 1860-61, pi. I et II. — Cf. encore: R. C, 1869, Poulie,
p. 663 et Payen, R. C, 1892, p. 207.

282. - TENIET-EL-KEBCH.
Ail. arch., f. 27. Batna, 295. —
Mélanges, 1894, p. 57. —
M. A., II, p. 292.
Deux églises : Au centre, une basilique de 31m80X 13m60-
Abside de 4m50 sur le côté Sud. Sacristies; clôture du choeur
avec dalles et petits piliers.
A l'Est, autre église de 24m X 13U180. Trois nefs séparées par
des colonnades; choeur profond de 5 m 40, avec clôture usuelle dont
un des petits piliers esl orné d'un chrisme constanlinien : deux
sacristies, narthex.
— 207 —

A l'Est, au Sud de la ruine, débris fréquenls d'architecture


chrétienne.

283. - HENCHIR-TERLIST. (Sidi-Kalef).


AU. arch., f. 26, Bou-Taleb, 71. — Gsell, M. A., II, p. 293.
Eglise de 36m85 X 15m66: avec atrium, trois nefs et une
abside.
A 300 mètres environ de cette église, chapelle de 18m X 13m.
Trois nefs (bases attiques à socle haut), abside flanquée de deux
sacristies surélevées comme de coutume.

284. - KSAR-TIBINET.
Ail. arch., Thala,
f. 29, 147. — Corp.., 2051. -
R. C, 1860,
p. 252; 1866, p. 226. — Nouv. archiv.., 1909, pp. 118-19. —
Bull. Antiq. Fr.t 1909, pp. 245-46.
Inscription chrétienne qui semble indiquer un sanctuaire :
Dominus deus noster.
Fragment de table d'autel, dont la face supérieure porte un grand
chrisme dans un cercle et est ornée de petites rosaces. Autre
chrisme dans un ctrcle sur un autre côté. Inscriptions incom-
plètes : MOHTAD. — (Q)VORV(M). Serait-ce une Memoria?
.. ..
Monceaux lit :Mort[em) a D(eo) et (T)uo bo[no)f II place la
pierre à la fin du IVe siècle, au plus tard au commencement du
Ve, à cause des chrismes.
Sur un linteau de porte englobé dans le mur du fort byzantin,
inscription grecque chrétienne avec deux chrismes.
^ |EIC 0EI//G//// X EIC GEIOG (0EOC)
Dnus Deus, un seul Dieu.
Profession de foi monothéiste fréquente en Egypte et en Syrie.
Le monument est de la fin du IVe siècle, comme l'indiquent les
chrismes.
285. — TIKOUBAÏ (au Nord de l'Aurès)
AU. arch., f. 27, Balna, 323. — Mélanges, 1894, pp. 36-37. —
Rev. arckéol., 1894, p. 395, n° 140. — M. A., II, p. 307.
Au Sud du bourg antique, basilique de 31m70 (46m30 avec
Y atrium) X 15m40. L'atrium est une grande cour carrée entou-
rée d'un quadruple portique formé de douze colonnes avec bases
" "V — 208 -
attiques à socle élevé. A l'intérieur de l'église se dressaient deux
colonnades de même style avec chapiteaux décadents d'ordre
dorique. Une clôture de dalles et de peiits piliers limitait le choeur.
Il y avait deux sacristies.
Payen a trouvé en 1857 f1), au centre de la nef. une pierre qua-
drangulaire (peut-être une table d'autel), longue de 0m84, haute
de0m20, présentant sur la tranche l'inscription : Z)oca = (oc£a?)
Dei. Mélange de grec et de latin sans doute. La gloire de Dieu !
Gloire à Dieu!
Gsell dit que Tikoubaï est probablement la même que le Kouabi
de Payen, car il est indiqué sur les cartes sous le nom à'Henchir
Kouaba. Cependant, observe Mesnage, p. 316, il y a bien une
localité appelée Khouabiprès du Chott-el-Hodna, à l'Ouest, et on
sait que Payen a beaucoup exploré cette région.
A 300 mètres au N.-E. de la basilique ci-dessus, Gsell et Grail-
lot mentionnent les restes d'une chapelle avec abside : chapiteaux,
colonnes, demi-colonnes.

286. — AÏN-TILIDJEN ou HENCHIR-HAMIMAT.

-
Ail. arch., 39, Chéria,232. Corp., 17610. — Acad. Hippone,
-
XVIII, p. 123. Nouv. arch., 1909, p. 135.
Inscription avec monogramme : Spes in me.
Autre : Si Deus pro nobis nihil mihi deerit.

287. — T1MEDOUT ou AÏN-REKIZA


t
Ail. arch., 26, Bou-Taleb, 138. — R. A., p. 141. -
M. A.,
II, p. 308. — B. A. C, 1902, p. 520.
Eglise de 31m X 13m 60. Elle était précédée d'un porche avec
colonnade. A l'intérieur, deux rangées de piliers (et non de
colonnes) séparaient la nef des bas-côtés, ce qui est l'exception
en Afrique. Abside surélevée et sacristie à gauche.
288. — ET-TOUAL. (Près Biskra).
Delattre, R. C., 1888-89, p. 271.
Eglise de 16,n20 X 8m50. Devant l'abside, entre les bases du
ciborium encore en place, on a trouvé une auge en pierre qui
(1) Croquis dans les papiers de L. Renier, a la Sorbonne. CI. B. A. C,
1887, p. 174, n» 787. (Note de Gsell).
— 209 -
contenait un reliquaire en argile contenant une vertèbre brisée et
un fragment de côte.
Sur les murs, divers signes symboliques sont tracés avec le
doigt dans le mortier; on voit enlr'autres plusieurs croix dans un
cercle. Dans le sol, sépultures avec amphores ouvertes et rejoin-
tes, comme en tant d'autres lieux de l'Afrique du Nord.

289.
A 10
-kil.TOUGOURT.
au sud de Batna.
Sarcophage orné de poissons, signalé par Delamare, Recher-
ches sur Lambèse, p. 23. — Mesnage, op. cit., p. 390.

290. — HENGHIR-TOUÏLA.
AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 164.
il y a là deux groupes de ruines; dans celui de l'Ouest sont les
restes d'une chapelle; celui de l'Est est YHenchir Nagaoii on a
signalé deux oratoires.

291.- HENGHIR-TOUNIS.
AU. arch. î. 40, Feriana, 177.
Guénin, Nouv. arch., 1909, p. 180, y signale les restes d'une
petite église.

292. — TOURBA.
AU. arch., f. 9, Bône.
A quatre kil. au Sud de Duvivier, au confluent de l'Oued-bou-
Zerah et de l'Oued-Melah, restes d'une basilique; deux voussoirs
ont des croix gravées.

293.- HENCHIR-TOUTA.
AU. arch., Chéria.
f. 39, 227. — R. C., 1908, pp. 216-218.

Nouv. archiv., 1909, p. 131-133.
Restes de deux basiliques ^voisines mesurant chacune 19m sur
15ra; elles ont des corbeaux et pilastres sculptés.
A 1 kil. au Nord, sur un mamelon, ruines d'une troisième basi-
lique d'architecture assez soignée; il y a quelques belles colonnes
et quelques beaux chapiteaux. Des bases de colonnes portent
sculptés des cerfs et autres animaux.

âiô —

On a trouvé en outre plusieurs inscriptions dans celte ruine


où sont un fort et un fortin byzantins et qui s'étend sur une lon-
gueur de 1200 mètres et une largeur de 400 mètres. Spes in Deo.
£^î (christi) in Deo.
— Hic pax — Dei unitate faoente,... Cres-
centes felices ou Grescentis, Felicis ?
Le Commandant a trouvé aussi dans les ruines d'une maison
romaine une inscription parlant des Casce Nigrenses et de Puteos;
elle est en cursive latine. B. A. G., 1908, p. CCXLVIII.

294. — KHERBET-ET-TRAB.
C'est là, au S.-O. de Sidi-Embarek, que M. Robert a trouvé
divers pilastres chrétiens et, sur le sommet de l'un d'eux, une
colombe luttant avec un serpent.
.

295.— AÏN-TURK.
Ail. arch., f. 16, Sélif, 328. — Corp., 8429, p. 950 et 10905. —
R. G., 1876-77, p. 352 et 1878, pp. 421-22.
Sur un linteau de porte de chapelle, inscription brisée : In
nomine "ÛÇ (christi) Domini Salvatoris nostri, jussu Dei... Do-
mus oralionis facia, celebratur donum.. .(Die) natali tribus idi-
bus octobribus. Féliciter. — Curieuse inscription en forme de T :
Domine respice in me; Domine da mihi lunam bonam.

296. — VILLARS. (Oued-Cham).


AU. arch., f. 18, Souk-Ahras, 280. — Corp., 5187= 17265. —
R. C., 1876-77, p. 541;
Linteau de porte d'oratoire surmonté d'un monogramme. —
Lampe chrétienne représentant Jouas sortant du monstre marin.

297. — AÏN-YAGOUT.
Ail. arch., f. 27, Batna, 148. — R. C., 1860-61, p. 121.
A 4 kil.au S.-O., ferme Kaouki-Magneville. Ruine assez
étendue; colonnes, bases et chapiteaux semblant indiquer une
église au N.-O. Je n'ai pu la fouiller. On y a trouvé de belles
lampes chrétiennes, une d'entr'elles porte un beau chrisme avec la
boucle du rhô à gauche, une autre représente un personnage
jouant de la flûte dans une cabane sur un arbre.
— 211 —
298. — HENCHIR-YOUDIA.
Ail. arch., f. 40, Feriana, 159 et Supplément. — Nouo. arch.,
1909, p. 191.
Guénin y mentionne deux églises en mauvais état, avec chapi-
teaux byzantins.
299. — ZAROURIA.
AU. arch., f. 18, Souk-Ahras, 411.
pp. 29-30.
-
R. C, 1886-87,

Des chapiteaux, des colonnes et un chrisme font croire aux


ruines d'une église.
300. — BIR-BOU-ZEMZEM.
AU. arch., f. 17, Constantine, 496. — Rénier, Archio. des
Miss, scient., 1854, p. 334. - Corp., 10815. — R. C 1878,
,
p. 359.
On y a trouvé des fragments de sculptures chrétiennes, des
colonnes, des chapiteaux et plusieurs pierres avec chrisme, ainsi
qu'une inscription que l'on dit chrétienne? 11 a dû y avoir là
une église.
301. - HENCHIR-ZERDAN.
AU. arch., f. 27, Batna, 279. — Mélanges, 1894, pp. 24-25.
A 1300 mètres au Sud sont les ruines d'une basilique; un cippe
déjà cité dans mes Notes donne de curieux renseignements sur
les bienfaiteurs qui contribuèrent à sa construction en offrant
des colonnes, le pavage de l'abside, etc. Je donne la lecture
reconstituée de Gsell, T. II, p. 341 des Monuments antiques de
l'Algérie.
Basilieam nooam Venusianenses iniliaoerunt; Mucrionenscs
columnas V dederunt ; Guzabetenses dederunt columnas VI ; omnes
apsida straoe'runt; plus Guzabetenses ornaoerunt ; Rogaïus pres-
byter et JEmilius Zaconus (diaconus) oedificaoerunt.

302. - ZER1BET-EL-OUED. (Près Biskra).


Un linteau de porte d'église offre l'inscription que Mesnage dit
être à Biskra, probablement dans le bor.ij du Commandant Supé-
rieur : Permanes cam tuà Ecclesià.
Communication de l'abbé Delapard au P. Toulotte, en 1887.
— 212 —

303. — KSAR-OULEL-ZID. {Ksar-Amar).


AU. arch., f. 39, Chéria, p. 90. — Corp., 10701. — B..A. C,
1906, p. CCVIII. — R. G., 1908, p. 201. — Nouv. arch... 1909,
pp. 157-59. - Bull, aniiq. Fr., 1909, pp. 199-200.
On y a trouvé plusieurs sanctuaires en fort mauvais état, mais
quelques inscriptions intéressantes :
1° Celle d'une Memoria :
Memoria Sanctorum A Donatiani hic confessorurn.
. ..
21 Sur un linteau de porte, une inscription en trois lignes
relative à la prière :
Petite et dabitur vobis quoerite et inoenietis.
Est aperta domus Chrisli puisante populo, expeclans ponti-
ficum sacerdolum preces pro delicta populi.
3° Dans une basilique à l'Ouest, sur un linteau de porte :

304. — AIN-ZIRARA. [Aïn-Feraht, ou Henchir-Bouhari).


Ail. arch., î. 28, Aïn-Beïda, 36. — Bull. Corresp. Afric,
1884, p. 314. — Corp., 17746. — La Capsella d'argent africaine,
Iraduct. du mémoire De Rossi, par de Laurière, Gaen, Alger,
1890. — De Rossi, Bulletino, 1887, pp. 118-129.—B. A. C., 1884,
p. 314. — R.C, 1888-89, p. 410. — M. A., II, p. 161-64. —
De Pachtère, I. M., 206.
Enquête. n° 274.
- Notes, pp. 337-39. — Monceaux,

L'église d'Aïn - Zirara est demeurée célèbre par la découverte


de la Capsella argentea, reliquaire en argent trouvé dans le tom-
beau au-dessus duquel s'élevait l'autel. Une mosaïque recouvrait
ce tombeau. La basilique parait du Ve siècle ou de la première
moitié du VIe. De Rossi serait porté à la dater du règne de
Ghildéric (523-529), qui rendit aux catholiques de l'Afrique sep-
tentrionale le libre exercice de leur culte. En tout cas, à en juger
par la forme des monogrammes sculptés sur les morceaux d'ar-
chitecture, Gsell pense qu'elle ne peut guère être antérieure au
milieu du Ve siècle (i-50). On va voir que l'opinion de De Rossi
paraît. 1res probable :
« Le monument était rectangulaire et de petites dimensions
PI. VIII.

Capsella argentea d'Aïn-Zirara.


— 213 —
qui n'ont pas été indiquées lors de la découverte. La porte prin-
cipale avait 2m50 de large; une porte latérale avait 0m80. L'in-
térieur, dit Gsell, op. cit., offrait deux colonnades, avec des cha-
piteaux d'un ordre corinthien très dégénéré, faits exprès pour
l'édifice; ils sont de dimensions variables (0m52, 0m45, 0m39),
ce qui paraît indiquer que les fûts, de hauteurs inégales, ont été
pris ailleurs. Sur ces chapiteaux sont sculptés soit un vase d'où
sort'un rameau de vigne, soit un palmier, soit un monogramme
constantinien avec une R latine et l'a et l'oe. On a également
retrouvé un coussinet en forme de tronc de pyramide renversé,
qui devait être placé sur un de ces chapiteaux, il présente une
croix monogrammatique avec R latine l'a et l'a). Le choeur était
entouré d'une clôture formée par des dalles dressées qui s'emboî-
taient dans de petits piliers. Plusieurs de ces piliers ont été re-
cueillis; hauts de lm58, ils portent, sur une ou deux de leurs
faces, des ornements, des figures, des symboles chrétiens : rosa-
ces, palmettes, coquilles, paons, centaure, cep de vigne sortant
d'un calice. L'église était décorée-d'une mosaïque; elle avait une
abside (!) ».
A côté de l'entrée, séparé de l'église, existait un baptistère; la
cuve baptismale était protégée par une sorte de ciborium soutenu
par quatre colonnes.
Quant au reliquaire, je l'ai décrit dans mes Notes, pp. 337-339
et j'en donne ici une reproduction. M. De Rossi date la Capsella
argen/ea des premières années du Ve siècle.
Au-dessus du tombeau qui la contenait se trouvait un autre
tombeau qui, d'après De Rossi, a dû conserver les reliques des
Saints mentionnés dans la dédicace reconstituée par le même sa-
vant, car on n'en a retrouvé que quelques fragments.
« Hic [domus Del..., hic e]st ex[auditio precum? Hic memorioe
Pe]tri Pa[uli]... Laur[entii... Hippo]liti, Me[noe? Dedicatio Ec]
cl(esioe) s[ancloe)... octob[res] ou noo\_embres\.[Semper De]o laus
et g[loria!~\ »
L'église a dû être construite au commencement du Ve siècle et
restaurée après les persécutions vandales.
Le Saint représenté sur le couvercle de la Capsella peut être
S. Etienne, mais rien ne permet de l'affirmer. Si, comme le sup-

(1) M. A., II, p. 161162.


— 214 —

pose Gsell, le lombeau supérieur, qui n'était pas fermé, était une
sorte de fenesttlla permettant de faire descendre des linges sur
l'auge ovale contenant la Capsc-lla d'argent, on pourrait y voir
S. Laurent, mentionné dans la dédicace. Précisément, le Martyr
représenté sur le couvercle de ce reliquaire est revêtu d'un man-
teau velouté et d'une tunique ornée d'une frange en forme de
feuilles de laurier et il tient entre ses mains une couronne gem-
mée de laurier, allusion possible à son nom de Laurent.

305. — BIR-BEN-ZIREG.
Nouv. arch., f. 27, Bafna, 39-40. — M. A., Il, p. 181.
Egl'se avec abside, 23m30x 6™86. Porte flanquée de colon-
nes. Choeur fermé par un mur et communiquant avec la nef par
deux baies flanquées chacune de deux colonnes à l'entrée de l'ab-
side. Tous les chapiteaux sont du style dorique.
306. - MECHTA-ZMALA.
Ail. arch.,,t. 26, Bou-Taleb. — Monceaux, Acad. Inscript.,
XII, p. 303. - B. A. C, 1904, p. CC.
Inscription avec monogramme mentionnant deux Martyrs. —
Epitaphe chrétienne avec monogramme simple, du commence-
ment du IVe siècle : Habitat aemper in pace Rufina Fabricia ^.
307. -HENCHIR-ZORA.
Ail. arch., f. 39, Chéria, 129-131, Supplément. — Nouo. arch.,
1909, pp. 195-97.
Guénin y signale les restes d'une basilique de 20 mètres dans
le groupe ouest des ruines qui ont deux kilomètres de long. Il y a
de curieux chapiteaux et d'originales têtes de pilastres.
Dans le mur du fort byzantin, sur un linteau de porte, on a
relevé, entre deux palmes, un curieux chrisme cruciforme dans
un cartouche. A droite, un boeuf, à gauche, un cheval se faisant
face.

308.- HENCHIR-ZOURA. (S.-O. de Tébessa).


AU. arch., 39, Chéria, 238. - Nouo. arch., 1909,
f. p. 125. -
R. C, pi. I; 1908,
1878, p. 18, 220.p.
Basilique de 25™ X 15m. avec abside semi-circulaire, belles
— 215 —

colonnes, chapiteaux assez originaux portant sur chaque face un


T en relief dans une sorte de lyre ou un V. Sur un linteau de
porte orné : Deo Laudes $ dicamus.
Sur un autre linteau de porte d"oratoire, avec une grande croix
monogrammatique accostée de l'a et de l'eu, au centre du linteau
et de l'inscription :
In Deo semper victoriam inibant.
Tu qui multa ducis laudibus invideas
fuge et non leges.
Livide nemo tibi ista libenter obit.

309. — AÏN-ZRAZER.
Ail. arch., f. 27, Batna, 281.
Gsell y signale les vestiges d'une chapelle.

310. — BOU-ZR1DA.
R. C, 1908, p. 215.
Coussinet de chapiteau portant : In Deo vicas!

On a omis encore bien des restes chrétiens de la région, chris-


mes. épilaphes, etc. Ces centaines d'églises, ces inscriptions, ces
mosaïques, ces poteries chrétiennes, ces métaux ciselés n'ont ils
pas encore un muet langage qui nous parle de la foi des chré-
tiens d'Afrique, de leur courage en face du martyre, de leur zèle
pour l'ornement de la Maison de Dieu? Ce fut le mobile de ce
travail, de faire entendre ce langage éloquent aux chrétiens de
nos jours en formant un faisceau des reliques de Y Afrique chré-
tienne.
H. JAUBERT.
S TT ï3 IF» L É ^E E 3ST T

1. — CONSTANTINE. Près la fontaine du Parc à fourrage,


on a trouvé plusieurs sépultures chrétiennes, en 1854; ces épila-
phes paraissent byzantines, mais è côié gisait le linleau de porte
d'une chapelle funéraire probablement. Ce linteau était orné d'un
beau pfe, ce qui dénote la seconde moitié du IVe siècle, au plus
tard les premières années du Ve.
Cherbonneau qui publie ce monument (R. C, 1862, pp. 159-60),
ajoute ces lignes toujours actuelles :
« Cette découverte nous fit supposer un instant que le cimetière
des chrétiens de Constantine était enfin trouvé, et nous donna
l'espoir que des fouilles suivies seraient entreprises à l'endroit
même. Mais, l'intérêt de la science qui n'est qu'une cause secon-
daire dans les colonies occupées de leur installation, fut sacrifié
une fois déplus aux besoins du moment Nous avons vu avec re-
gret la terre rejetée dans les tranchées d'où était sorti si heureu-
sement ce témoignage révélateur. »
Le Parc à fourrage était alors situé entre l'ancien Abattoir et la
caserne du Train, à peu près eu face le Rocher des Martyrs. Il ne
serait pas surprenant que Yarea chrétienne de Cirta eut été là.
sous la ville, au Sud. Malheureusement les terrains du Coudiat
jetés sur cet emplacement l'ont presqu'entièrement enseveli et
toute recherche y semble désormais impossible.

2. — CUICUL. — (Djemila).
Le 6 juin de cette année, M. Monceaux a communiqué à YAca-
dèmie des Inscriptions et Belles-Lettres une note concernant des
inscriptions trouvées sur des chapiteaux de la basilique chré-
tienne de Cuicul. Ces deux inscriptions sont celles déjà publiées
dans le vol. de 1878 du Recueil de Constantine.\'id. art. Cuicul. Les
— 217 -
Saints mentionnés sont inconnus. Le n° 107 de ce mémoire de
1878 indiquait aussi un chapiteau portant gravé un vase renfer-
mant un poisson et sur les côtés, deux X dans un cercle. (Sym-
bole du Christ dans l'Eucharistie).

3. - HENCHIR-EL ABIOD ou REGUIBET-GASSÈS.


Ancien municipe, Vegesela d'après Guénin. Cf. Nouv. arch.,
1909, p. 140. — AU. arch., 39, Ghéria, 94.
Il y avait plusieurs églises et chapelles :
Une Memoria Sancti Libsralis. Nombreuses colonnes en pierre
blanche accouplées, pour séparer la nef centrale dès bas-côtés
Autres colonnes en marbre rose. Abside surélevée. L'inscription
était sur une caissette à reliques en pierre, placée sous l'autel.
L'église est construite avec des matériaux, d'autres monuments.
Cf. Guénin, loc. cit., 138-148; R. C, 1908, pp. 202-3. B. A. C„
1909, pp. 63 64.
Autre inscription : Deus favet. — Objet en terre cuite avec croix
grecque : D{atum) a Domino. — Autre en pierre portant : D[e)
D[ei) D(onis). — Auge à deux compartiments avec inscription :
+ PAX DEI VO (rosace) NA + CARITAS XI +
+ Pax Dei bona \-\- Caritas Christi +
{Nouv. archiv. 1909, p. 146). Inscription du VIe siècle.

4. — HENCHIR-GABEL-HAMIMAT-BEÏDA.
Ail. arch., f. 39, Chéria, 232. — Nouv. arch., 1909, p. 135.
Quelques cancels sculptés de guirlandes et sur un linteau de
porte de la chapelle : HIC DEVS ABIT^T, avec ua chrisme cruci-
forme d'où pendent a et M.

5. AÏN-KEMELLEL.

AU. arch., f. 28, Aïn-Beïda, 163.
— Corp., pp. 948, 1670,
n's 10712-10716. — De Rossi, Bulletino, 1878, p. 161; 1879,
pl.VIII, p. 163; 1880,p. 75 —Monceaux et Guénin, R. C, 1908,
pp. 209 212. - Nouv. archio., p. 166.
Chapelle de 6m X4m. Sur la porte : Adeodatus episcopus fecit.
Communication de l'abbé Delapard au Commandeur de Rossi.
Adeodatus serait il l'évêque de Nova Barbara ?
Epitaphe d'un indigène chrétien 10715.
218
— —
Chrisme cruciforme dans un cercle avec a et w, au centre d'une
inscription commençant par ces mots, allusion au texte de S. Paul,
Hebr. II, 10 : Salutis p£ Principi, ce qui donne : Christo Sa-
lutis Principi, 10713.
A YUenchir-Kemellel, à 1500m de VAïn-Kemellel: Eglise avec
colonnes et chapiteaux à inscriptions; 20m X 10m. Memoria en
l'honneur de soldats Martyrs : Memoria Armigerorum, votum
compleoit Deogratias. Les chapiteaux rappellent aussi les offran-
des de donateurs qui payèrent les colonnes.
Autre inscription sur un linteau, dans le fort byzantin : Spes in
Deo Sernper.

6. — MEDINA. (Dans l'Aurès, près Anus).


On y a trouvé plusieurs lampes chrétiennes avec les symboles
connus du poisson, du lion, etc. On sait combien le christianisme
avait pénétré toute la région montagneuse.

7. — SÉTIF. Corp., 8645. — Monceaux, Enquête, 308.


Sur une colonne haute de deux mètres :
[Adjuva?) nos, Jan(ua)ri, Ste[fanef)
Paulus in Deo bibat.
La seconde ligne doit être un graffite de pèlerin.

8. — HENCHIR-SAATOUD lau nord de l'Aurès).


Chapelle de 12m10 X 5m90. Abside. Demi-colonnes. Gsell,
M. A., II, p. 251.

9. - S.BIKRA (à l'est de Khenchela).


Gsell, M. A., II, p. 252. — B. A. C, 1894, p. 87, n° 12.
Inscription évidemment placée à l'entrée d'un sanctuaire chré-
tien : H{a)ec domus Dei ; memoria Saloatoris.
II. J.

L'ordre alphabétique suivi dans ce travail dispense de faire


une table.
— 220 —

Les grès perméables à la fois par porosité et par fissu-


ration offrent au contact de l'assise argileuse subordon-
née, un niveau d'eau remarquable, qui alimente les nom-
breuses mares du Djebel-Ouach et en particulier celles du
lieu dit « la Pépinière ».
Celles-ci ont dû avoir toujours une certaine importance,
car à la surface des argiles éocènes qui leur sert de sous-
sol imperméable, l'on trouve des limons quaternaires qui
ont justement fourni à leur partie supérieure l'outillage
en grès quartziteux découvert par M. Debruge. Leurs
eaux, relativement riches en oxyde de fer (O' 1665 par litre
dans certaines sources , ont déposé au milieu de ces
limons une croûte ferrugineuse plus ou moins bien indi-
vidualisée
.
Je dois à la savante compétence de mon ami M. Joleaud
la note qui précède, nul mieux que lui n'était qualifié
pour me donner cette entrée en matière et je l'en remercie
vivement.
Historique. — M. E. Mercier, le regretté Président de
la Société Archéologique, parle dans son Histoire de Cons--
tontine, des difficultés qui surgissaient à la conquête pour
alimenter la ville en eau potable, au fur et à mesure de
son développement. Je dois à l'extrême obligeance de
notre distingué Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées,
M. Boisnier, la communication d'un rapport établi en
juillet 1853, par M. de Lannoy, ingénieur en chef à cette
époque, et ce rapport très documenté va nous donner
l'origine de l'utilisation des réservoirs pour ainsi dire
naturels du Djebel-Ouach. Je respecte entièrement le texte
du rapport et voici au sujet du passé ce qui est connu
d'après l'original communiqué :

Sur le versant sud-est du Djebel-Ouach, à 1225 mètres d'alti-


tude et à environ 70 mètres en contre bas de la crête qui domins.
existe un plateau de trois à quatre cents mètres de longueur, sur
une largeur de cent trente mètres, qui s'étend en amphithéâtre
autour d'un bassin creusé en soucoupe, d'environ deux hectares.
1_A

STATION PRÉHISTORIQUE
DP B'JEBEL=Û0ÂCH
(près Conslantine)

Géologie. — Le Djebel-Ouach, massif montagneux gui


s'élève à l'est de Constanline, a son point culminant situé
à 1289 mètres. Des nombreux chabels qui en descendent,
les uns vont aboutir au Rhumel, les autres au Saf-Saf ou
à la Seybouse. Situé en face d'un abaissement de la
chaîne numidique, il bénéficie d'une assez grande abon-
dance de précipitations atmosphériques.
Le crétacé inférieur (Barré-mien et Aptien) forme, sur
son flanc sud occidental, une bande de 16 kilomètres de
long, entre l'Oued-Zied et El-Aria. Formé de marnes et
de marno-calcaire, il repose en situation anormale, sur
les marnes du crétacé supérieur (Maestrichlien) de Sidi-
Mecid et du Méridj. Il est lui-même directement subor-
donné aux argiles de base de l'éocène inférieur; celles-ci,
remarquables par leurs teintes irisées, renferment des
intercalations gréseuses, généralement peu épaisses ; elles
sont, à leur tour, surmontées par des grès quartziteux
rougeâtres, dont les bancs puissants forment le couron-
nement des reliefs dans toute la région. Argiles et grès
dessinent une série d'ondulations anliclinales et syncli-
nales d'orientation générale sud-ouest, nord-est.
— 221 —

En 1846, un Officier du Génie, pour cause de salubrité


i
avait fait ouvrir en contre-bas une tranchée pour écoulement et
curage.
Plus tard, le service des Ponls et Chaussées en quête
de sources, en creusant hors de la tranchée du Génie trouva un
large mur romain en pierre de taille de grand appareil, avec
conduite de plomb et robinet de distribution, ainsi que les ruines
assez importantes, vraisemblablement d'un rez-de-chaussée,
d'une maison de plaisance. Les pièces en étaient exiguës et cons-
truites avec goût il subsistait quelques piliers en pierre
de taille des murs étaient revêtus de briques triangulaires?
maçonnées et appareillées avec une parfaite régularité.
La pièce la mieux conservée — restes d'un balnearium demi-
circulaire — était encore dallée de mosaïque et possédait encore
ses tuyaux de distribution d'eau, l'un en plomb, l'autre en poterie
avec robinet de cuivre?

Je tiens à citer également un passage de ce rapport


très documenté relatif à la formation géologique de ce
milieu :
Disons deux mots de la constitution géognosique du terrain
qu'occupe cet ancien étang : elle est assez remarquable pour être
citée.
Au-dessous d'une couche tourbeuse noirâtre de 30 à 40 centi-
mètres d'épaisseur est une croûte minérale très dure de 18 à 20cen-
timètres d'épaisseur, une espèce de poudingue formé de galets de
grès comme calcinés, empâtés dans une gangue rougeâtre de fer
oxydulé, ayant l'apparence d'une scorie. Au-dessous de cette
croûte est un banc d'argile figuline de couleur jaune. En sui-
vant avec attention la direction des couches de ce terrain singu-
lier, on voit qu'elles rayonnent autour d'un point unique, une
espèce de gorge qui livra sans doute passage anciennement à
d'abondantes éjections minérales, un fond d'entonnoir vers lequel
elles s'infléchissent en fer de faux.

J'ajouterai, pour compléter encore ce fort curieux docu-


ment, que, immédiatement en contact du poudingue qui
semblait tant intriguer le rapporteur, il existe un enduit,
parfois assez épais et fort compact, de coquilles terrestres
broyées, constituant uu banc véritable, mais restreint et
222 —
limité à une faible étendue, d'un aspect marbré et bariolé
très caractéristique.
Ainsi qu'il ressort clairement du rapport de M. de
Lannoy, l'étang du Djebel-Ouach avait donc déjà été uti-
lisé à l'époque romaine. Je vais montrer que, bien anté-
rieurement à cette époque et pour ainsi dire à l'origine de
l'humanité, le point d'eau du Djebel-Ouach avait aussi
attiré et retenu les populations préhistoriques.

Origine. — Dans le courant de l'été 1912, un de mes


amis m'apportait quelques silex taillés récoltés, disait-il,
dans le fond du lac supérieur du Djebel-Ouach. J'appre-
nais alors, qu'en raison de la sécheresse persistante, ce
lac se trouvait totalement à sec. Il fallait remonter, parait-
il, à une trentaine d'années pour retrouver cette anomalie.
Je m'empressai de profiter de cette circonstance excep-
tionnelle et à trois reprises différentes je me rendis à
Djebel-Ouach. Je remercie à cette occasion M. Durand, le
gardien de ce square, pour son amabilité.
D'un premier examen très minutieux du fond du lac,
il me fut facile de reconstituer la disposition vraisembla-
blement primitive des lieux. Dans la partie nord-est existe
un véritable entonnoir d'environ 5 mètres de diamètre
encore rempli d'eau! 1) et dans lequel tous les poissons sont
venus se réfugier.
A l'origine, une source principale importante existait
donc là; les primitifs, ainsi que tous les points d'eau l'ac-
cusent, en ont habité les bords et plus tard la civilisation
l'a successivement aménagée.
Dans le voisinage de cet entonnoir et surtout un peu
plus à l'est, j'ai recueilli quelques petits silex, de facture
assez ancienne, semblables à ceux que l'on récolte un peu
sur toutes les stations algériennes. D'aucuns y voient
(1)Une légende qui circule veut que ce gouffre soit d'une profondeur
exagérée. Le garde particulier m'affirme le contraire. Du reste, l'eau y est
croupissante et tous les poissons sont morts.
- 223 -
du néolithique, j'y ai toujours avancé du paléolithique su-
périeur, car avec eux je n'ai pas rencontré la pierre polie
ni la poterie.
Lorsqu'on a creusé l'immense cuvette formant actuelle-
ment le plus important des réservoirs du Djebel-Ouach
on a suivi un peu les dispositions du sous-sol, s'arrètant
sur les dépôts gréseux trop durs pour l'enlèvement, de
telle sorte que le fond en est très irrégulier.
Sur les parois de base de la partie ouest, nord-ouest et
dans un rayon de cent mètres environ, je fus surpris de
recueillir une grossière industrie de quartzites, tantôt en
mélange avec les sables déposés et le plus souvent très
solidement enchâssés sur la surface dure constituant le
fond. J'ai eu l'occasion d'en dégager quelques-uns avec
beaucoup de difficulté dans ce poudingue ferrugineux qui
a tant intrigué M. de Lannoy.
A la base circulaire de cette véritable et gigantesque
assiette, qu'est le lac, on a dû respecter, à certains
endroits, le fond naturel pour conserver une symétrie rela-
tive. En effet, voici la remarque très caractéristique que
j'ai pu faire. Sous une couche variable, d'un sable très
fin, dégradé par les eaux sur la paroi et déposé à la base,
j'ai trouvé, en continuant à creuser, des dépôts tourbeux,
puis les argiles multicolores signalées par M. Joleaud.
C'est dans cet amalgame tourbeux et en contact avec les
argiles, que j'ai pu recueillir les nombreux objets de
quartzite dont je vais parler. La même constatation a pu
être faite et j'ai pu également recueillir des quartzites dans
les poches subsistantes.

Coup de poing à talon réservé. — Depuis quelque


temps certains auteurs ont rencontré dans leurs fouilles
une grossière industrie de quartzites, parfois recueillie en
contact avec une faune très ancienne et éteinte et la plu-
part de ces quartzites sont franchement taillés suivant les
types acheuléens.
224 —
Dans un travail récent, un de nos collègues, M. l'abbé
BreuiK1', attire tout particulièrement l'attention sur un
coup de poing discoïdal en ophite, qu'il a recueilli avec
des quartzites dans la vaste caverne de Castillo, près de
Puente Viesgo (Espagne).
J'ai extrait de mes fouilles, au fond du lac supérieur du
Djebel-Ouach, une trentaine de disques en quartzite, abso-
lument analogues à celui figuré par mon collègue à la
page 8 de son travail. La figure 1 ci-dessous en reproduit
deux, pris au hasard de la série; ils sont tous de taille
chelléenne, taillés des deux côtés, les éclats se faisant
plus petits sur toute la périphérie de l'arête circulaire.
Mais le type, qui parait être un coup de poing à talon
réservé, beaucoup plus rare puisque je n'en possède que
deux, est certainement aussi de taille bien intentionnelle
et toute particulière (fig. 2). Il a 0m09 de large, 0m07 de
haut et 0m04 dans sa plus forte épaisseur. Il diffère fran-
chement du coup de poing discoïde par un talon plat et
net sur lequel il peut reposer naturellement et il a pu être
photographié de face et de profil dans cette position. La
taille est à éclats larges et francs, formant arête tran-
chante dans toute la partie circulaire. Quelle pouvait être
l'utilité d'un pareil objet? Le grand éclat enlevé de la base
et tenant près du tiers de la surface, vers la partie cen-
trale, permet de recevoir indifféremment la paume de la
main ou le pouce.

Pointe amygdaloïde. — La pointe amygdaloïde que


je présente (fig. 3) tient le milieu entre la taille chelléenne
et moustérienne, ainsi qu'il est facile de s'en rendre
compte d'après le dessin, lequel nous la montre sous ses
deux faces. D'un côté les éclats sont enlevés sur toute la
surface, tandis que de l'autre on a respecté l'arête médiane.

(1; Institut de paléontolopie humaine, premiers travaux : Anthropologie,


tome XX.I1I, 1912. II. Breuil et Obermaier.
Fig. 1. —
Coups de poing discoïde.
(Profil).
Fig. 2. — Coup de poing a talon réservé (Face).
Fig 3. —
Pointe amygdaloïde vue sous ses deux faces.
(Face). Fig. 4. - Pointe asymétrique. (Revers).
(Face).
- 225 -
Le côté pointe est robuste, tandis que la base est plutôt
mince, pour un emmanchement facile.

Pointe asymétrique. L'objet d'usage reproduit ci-



contre (fig. 4) sous deux aspects différents, face et revers,
ne possède pas la régularité de la pointe avec laquelle
cependant il a une certaine analogie. La surface a été
aplatie par l'enlèvement de longs éclats; la partie courbe
en quart de cercle est épaisse et a été soigneusement
retouchée dans le but de servir de grattoir de côté, car
les aspérités demeurent tranchantes ; l'autre côté, presque
droit, est beaucoup plus mince et tranchant mais possède
également quelques retouches, c'est certainement le type
que l'on retrouve dans les évolutions suivantes, après
avoir subi une certaine modification surtout dans le sens
de la longueur. Le talon est épais et le conchoïde volumi-
neux. Des objets de cette facture ont été recueillis dans le
moustérien de France et quelques collègues leur donnent
le nom de pointes asymétriques. J'en possède quelques
exemplaires de mes différentes fouilles de Bougie et de
Gonstantine et je pense qu'il. y a lieu de les considérer
comme des objets à usages multiples. A la rigueur on
pouvait s'en servir comme d'une pointe, mais à la prise
en main on peut très facilement gratter d'un côté et tran-
cher de l'autre.

Grattoir circulaire. — J'ai recueilli également à la


base des limons tourbeux, dans le fond du lac supérieur
du Djebel-Ouach, un superbe grattoir quasi-circulaire,
dont le point de frappe conchoïdal se prolonge en forme
de queue pour la prise en main.
Très épais, il est simplement taillé à larges éclats, mais
si habilement enlevés, que cinq ont suffi pour lui donner
la forme quasi-circulaire qu'il possède. A peine au som-
met relève-t-on quelques faibles retouches, limitées à un
centimètre environ, de façon à l'amener à la perfection.
— 226 -
Le dessin (fig. 5) représente ce joli spécimen de grat-
toir, sous ses deux aspects principaux, et il semble bien
être le type original, complément de la fort curieuse indus-
trie de cette station. Le conchoïde, très saillant et sans
doute trop gênant pour la prise en main, a été légèrement
abattu.
Outils d'usage. — Le premier objet représenté dans le
dessin (fig. 6) est le grattoir allongé dans sa plus grande
simplicité. Très épais, une arête anguleuse le sépare en
deux parties sensiblement égales vers le milieu dans le
sens longitudinal. Quelques éclats ont donné une tête
arrondie et pour faciliter la prise entre le pouce et l'in-
dex, un autre fort éclat a été enlevé à l'opposé du con-
choïde très saillant de façon à diminuer l'épaisseur. Le
type de la Madeleine ne serait qu'une évolution très per-
fectionnée de ce genre de grattoir.
Le deuxième objet est un long éclat mince et coupant
des deux côtés, pouvant remplir l'office de couteau. For-
tement engagé dans le poudingue dont il a été parlé au
début, il conserve encore sur la surface des dépôts ferru-
gineux résistants, quelques petites retouches existent du
côté de la tête et le conchoïde est net.
Le troisième spécimen est également un genre de lame
à deux tranchants. La base a été soigneusement retou-
chée des deux côtés pour former pédoncule réduit mais
indiscutable. Avec la série que je présente plus loin, cet
outil complète une industrie spéciale et caractéristique
paraissant avoir un grand rapport avec l'industrie des
outils pédoncules de Aïn-el-Mouhâad, près de Tébessa,
sur laquelle j'ai déjà appelé l'attention!1).

(1) Le préhistorique dans les environs de Tébessa, Bulletin de la Société


archéologique de Constantine, 1911. p. 53 à 101.
A propos des escargotières de la région de Tébessa, Bulletin de la So-
ciété arrkéolugique de Constantine, 1912, p. 377 à 393.
Les outils pédoncules de la station de Aïn-el-Mouhâad, Congres préhis-
torique, Angoulême, 1912.
Fig. fi
— Outils d'usage
-227 — .

Outils divers pédoncules, — Sans qu'il soit besoin


de m'arrêter longuement sur l'outillage de la flg. 7, je dois
cependant faire ressortir par dessus tout l'intention évi-
dente d'une servitude particulière. Avec le troisième objet
de la fig. 6 précédente, les sept sujets que je présente
ici composent un lot important cligne d'intérêt.
Le n° 1, dont il n'existe plus que la base, devait cons-
tituer à l'origine une très forte lame. A droite, pour for-
mer le pédoncule, il n'a été enlevé que peu d'éclats, mais
à gauche et à l'opposé de la figure, une échancrure fran-
chement ouverte a été pratiquée par pressions répétées
et successives, de façon à constituer un emmanchement
facile et solide tout à la fois.
Le n° 2 est également une base de lame plus faible et
plate. Tranchante naturellement à gauche, ce n'est que
sur la droite que l'on constate des retouches pour dimi-
nuer l'épaisseur. Le pédoncule aussi est parfaitement
accusé et a été obtenu par l'enlèvement d'éclats à droite
et à gauche des deux côtés.
De tous les outils composant cette série, le n° 3 est
peut-être le plus curieux. Taillé à la façon d'un grattoir,
la tête au lieu d'être arrondie comme dans le grattoir
classique se trouve retouchée en biseau et en ligne droite
parallèlement à la base. Le pédoncule net et bien caracté-
risé a aussi été obtenu par retouches de tous les côtés;
emmanché, cet outil devait simplement subir un mouve-
ment de va et vient en le poussant en avant et en le rame-
nant en arrière.
Dans l'objet n° 4, il y a lieu de voir également un grat-
toir allongé. La partie droite taillée à deux éclats venant
mourir sur l'arête médiane est naturellement tranchante,
tandis que le côté gauche et la tête sont retouchés à petits
éclats. Le conchoïde est très accusé et on remarque une
intention évidente de taille en forme de pédoncule.
Le n° 5 a deux arêtes médianes, est simplement taillé
— 228 -
à grands- éclats et le pédoncule là aussi est fort bien
caractérisé.
Les nos 6 et 7 sont deux bases de lames plates aux
pédoncules accentués.
Ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de le dire dans divers
de mes'travaux, je n'ai jamais recueilli celte primitive et
grossière industrie que dans la couche la plus ancienne
et attenante au sol naturel :
A Bougie, dans la station quartenaire Ali-Bacha, inti-
mement liée avec une faune remarquable, dont le grand
boeuf et le cervus pachygenis; à Constantine dans la
grotte des ours, avec de nombreux restes de cet animal
des cavernes; dans la grotte du mouflon également à la
base des fouilles. Et il y a lieu de remarquer que dans
ces diverses stations les couches étaient fort bien strati-
fiées et différenciées avec un mobilier archéologique très
distinct et particulier.
Dans ma fouille pratiquée à Aïn-el-Mouhaâd, près de
Tébessa, j'ai recueilli une industrie mixte de silex et de
quartzites, que j'ai eu l'avantage de soumettre au Congrès
préhistorique d'Angoulème et je voyais dans cette curieuse
industrie une évolution du moustérien. Les fouilles au
fond du lac supérieur du Djebel-Ouach viennent aujour-
d'hui confirmer mes prévisions et deux points capitaux
sont à retenir :
A Djebel-Ouach, quartzites abondants, silex très rares,
persistance de taille chelléenne sur beaucoup d'objets, le
restant accusant du moustérien. Intention évidente de
pédoncules sur un certain nombre d'outils différents.
A Aïn-el-Mouhâad, une évolution s'est opérée. Silex
très communs, quartzites exceptionnels, pédoncules re-
marquables sur un grand nombre d'oulils. La flèche sou-
vent grossière et taillée d'un seul côté apparaît et Je ca-
ractère général de l'industrie rappelle le type classique
du moustérien de France.
Fig. 7. — Outils divers pédoncules.
— 229 —
En résumé, les fouilles du Djebel-Ouach me confirment
ce que j'ai toujours supposé et timidement avancé, c'est
que, aussi bien en Afrique qu'en France, on peut établir
une chronologie successive des diverses industries pré-
historiques, car toutes existent et se comparent intime-
ment et parallèlement.
Lorsque les géologues se seront mis d'accord pour
expliquer la grande différence qui semble exister entre la
faune froide et la faune chaude, au contact desquelles les
préhistoriens recueillent des industries analogues, une
lacune sera comblée et peut-être alors y aura-t-il lieu de
ne voir dans l'Europe que le prolongement de l'Afrique,
avec des animaux différents et appropriés aux climats,
d'où synchronisme aussi bien en faune qu'en industrie.

A. DEBRUGE,
Correspondant du Ministère,
Délégué départemental de la Socicté préh'storigue de France.
LA siiii piiittti
DE BELLEVUE
( Constantine )

Au mois d'août dernier, à l'heure de midi, tempore quo


minirna umbra est, comme a dit Virgile, errant au hasard
de mes pas, mon attention fut attirée par la forme bizarre
d'une pierre qui émergeait du bas d'un remblai, fait à la
suite de travaux militaires à Bellevue.
M'étant approché, ma surprise fut extrême en présence
de ma rare trouvaille ; la forme pyramidale de cette pierre
et son exiguïté m'indiquaient un monument d'origine car-
thaginoise ; mais était-elle anépigraphe comme tant d'au-
tres ? Rien en effet n'apparaissait sur la face que j'avais
sous les yeux. Aussitôt je la retournai et remarquai le
symbole divin et une partie d'inscription en lettres de l'al-
phabet de Carthage. C'était une stèle votive dédiée aux
divinités puniques. L'image triangulaire de Tanit y est
représentée les bras levés et tenant de la main droite le
caducée. Au-dessous, dans une partie en creux entourée
d'un encadrement, se voient une ligne et une partie de
ligne dont les caractères sont des plus nets ainsi que le
démontre la gravure intercalée dans la présente notice.
Malheureusement cette stèle est brisée en sifflet et mal-
gré mes nombreuses recherches depuis ma découverte,
je n'ai pu retrouver la partie manquante qui se compo-
sait du restant de l'inscription et de l'extrémité fruste
destinée à être fichée dans le sol.
— 232 —

Grâce à l'amabilité de notre excellent confrère M. Bosco


qui m'a mis sur la voie, et aux lumières de M. Eusèbe
Vassel, de Maxula-Radès (Tunisie), archéologue, s'occu-
pant spécialement de punicologie et à qui je rends hom-
mage en la circonstance, j'ai pu étudier ce petit monu-
ment, dont je transcris ci-dessous l'inscription en carac-
tères hébraïques :

ma urs< -ns
ET|S<(p)
....
naclar asch nadar
(ben) Arisch
....
a voué ce qu'a voué
(fils) d'Arisch
(Arisch signifie celui qu'a choisi, sous-entendu la divinité).

Il est en lui-même assez banal et n'était à l'heure


actuelle, le peu de trouvailles de ce genre dans le péri-
mètre de Cirta, il n'attirerait pas autrement l'attention.
C'est un ex-voto dédié à la divinité par le fils d'Arisch
parce qu'elle l'avait béni. Mais en l'honneur de laquelle
des trois divinités de la triade carthaginoise, Tanit, Baal-
Hammon ou Baal-Adon ce monument avait-il été érigé?
c'est ce que nous allons rechercher plus loin.
Auparavant, pour suivre les déductions et les hypo-
thèses qui vont être émises, il est nécessaire de faire une
description topographique des lieux.
Au sud-ouest de Constantine, se sont étendus à toute
époque des terrains sacrés. A la sortie de l'antique Cirta,
en suivant celte orientation, se trouvaient de vastes nécro-
poles qui occupaient tous les flancs de la colline du Cou-
diat aujourd'hui dérasée. Aux tombes romaines se sont
superposées celles des nouveaux envahisseurs, les Arabes;
et celle suite de tombes s'élendait au loin dans tout le
sol recouvert aujourd'hui par les constructions des fau-
bourgs.
- 233 -
La colline du Coudiat dont nous venons de parler se
continue dans la direction sud-ouest par une croupe se
prolongeant sur plusieurs kilomètres et dont les versants
est et ouest sont délimités, le premier par le Rimmel et
le second par le ruisseau salé. Tout ce dernier versant est
occupé actuellement par les cimetières musulman et chré-
tien ; sur le flanc opposé a été édifié tout récemment le
groupe des habitations à bon marché et plus bas vers le
Rhumel, on trouve de jolies villas entourées de ver-
doyants jardins.
Ceci dit : cherchons à déchiffrer les origines de l'occu-
pation carthaginoise de Cirta.
En 1866, l'architecte-voyer Vicrey, un des premiers
membres de notre Société Archéologique, faisant exécuter
des travaux de plantations dans le cimetière européen, dé-
couvrit une quarantaine de stèles puniques encore en place.
Il existait donc en ce point un champ de consécration.
Neuf ans après, en 1875, sur le versant opposé, au lieu
dénommé alors El-Hofra, un propriétaire faisait défoncer
le sol pour la plantation d'un vignoble, lorsque la pioche
des terrassiers mit à jour des pierres au sommet pointu
plantées dans le sol et qu'une couche de 40 centimètres
de terre recouvrait.
Un de nos dévoués collaborateurs de l'époque, Lazare
Costa, informé de la découverte, se rendit sans retard sur
le chantier et surveilla attentivement les fouilles. Il put
ainsi réunir 130 stèles dont beaucoup étaient encore dans
leur alignement primitif.
Sur la plupart de ces stèles se reproduisaient avec la
même monotonie l'image triangulaire divine : le caducée,
la main, le croissant et autres attributs et la même for-
mule votive accompagnée de l'onomastique des dédicants
et de la phrase de la bénédiction.
De l'étude que j'ai faite de 35 inscriptions provenant
d'El-Hofra et figurant au volume XVIII du Recueil de la
Société, il ressort que la majeure partie des stèles (16), a
été dédiée à Baal-Hammon. Je n'en ai trouvé que 3 érigées
à Baal-Hammon et à Tanit, une à Tanit seule, 3 à Baal
— 234 -
tout court, les autres ne mentionnent que la formule vo-
tive et l'onomastique, d'autres encore n'ont que des sym-
boles et sont anépigraphes, enfin une sur laquelle est gravé
un ctéis, a peut-être été érigée à la suite de la guérison
d'une maladie ou d'un amour partagé?
Mais ces stèles paraissent remonter à différentes épo-
ques, car si les unes sont en purs caractères de Car-
tilage, d'autres sont en écriture franchement néo-punique.
La différence est du reste très sensible entre les alphabets
ci-dessous transcrits :
ALPHABETS
de Carlhage néo-punique
\- X X
b 5 9 )
s \ A A

\ 5\ $
tj Kj l^
V
h f\
z T
eh <\ \H\ m
th y [) y>

y y )'

m •/> x ?r

S Wf ^VT 'vvf
o o u v-
p ; 7 y
ç jo. ^ ^.
q °P '
p f
sch 4y M~! /*-
t 4, *p A
— 235 -
En lêQO, la Société archéologique avait chargé un de
ses membres, le Dr Judas, un érudit en langues sémiti-
ques, d'étudier les inscriptions et monuments puniques
qui avaient été trouvés jusqu'à cette époque; ce dernier
concluait à leur caractère nettement funéraire et ne vou-
lut jamais modifier son opinion. Or, il a été depuis dé-
montré que les rares inscriptions funéraires puniques dé-
butent toujours par les mots : « Cette pierre a été posée
pour ».
Le savant Dr Reboud, qui étudia les découvertes d'El-
Hofra, écrivait : Ces monuments sont-ils puniques ou
néo-puniques?... les inscriptions qu'ils portent sont anté-
rieures à la chute de Carthage...
Ph. Berger, dans son rapport sur les inscriptions puni-
niques, Archives des Missions scientifiques et littéraires, 3e sé-
rie, tome IV, lre livraison, a dit, parlant de ces monu-
ments : « Les inscriptions qu'ils portent sont antérieu-
« res à la chute de Carthage; elles se distinguent par le
« caractère presque exclusivement phénicien de leur OÏIO-
« mastique et ne renferment aucun nom romain ». Et plus
loin, du même auteur, dans ses Ex-voto, page 5 : « Les
« inscriptions néo-puniques, au contraires, sont d'une
« écriture remontant à l'époque de la prise de Carthage
« par les Romains. Cette écriture est le résultat de la
« transformation lente, mais radicale, de l'alphabet phé-
« nicien qui disparut avec la puissance sémitique en
« Occident. »

Le Dr Reboud disait que les pierres de Costa n'avaiant


rien de commun avec les stèles néo-puniques. Ceci peut
être exact pour une partie des stèles dont nous nous oc-
cupons, mais il en est de différents âges et qui doivent
s'échelonner sur une longue suite de siècles.
Les Carthaginois, en effet, dès qu'ils eurent fondé leurs
comptoirs de la côte à Ubbo et Russicade cherchèrent à
créer des débouchés dans l'intérieur. C'est ainsi qu'ils
— 236 -
remontèrent à Malaca (Calama) et à la cité royale de
Cirta. Dans cette dernière, leur colonie dut être fort im-
portante, si l'on s'en rapporte à l'étendue qu'avaient les
champs sacrés. Car si la stèle trouvée à Bellevue semble
être le lieu qui réunissait en une seule toutes les parties
consacrées depuis le cimetière européen jusqu'aux jardins
d'El-Hofra, c'est qu'il existait sur toute cette étendue un
immense champ de consécration dont le point culminant
devait être occupé par un sanctuaire dédié aux féroces
divinités de Garthage.
Aucun point ne pouvait, en effet, être mieux choisi
pour élever ce temple, d'où l'on découvrait l'horizon sur
tous les points cardinaux. En effet, de ce lieu élevé,
pendant que les enfants étaient précipités vivants dans
les brasiers allumés sur les autels pour attirer la béné-
diction divine sur les porteurs d'ex-voto, les prêtres
voyaient rayonner sur leur sanctuaire le flamboyant Baal
Hammon, tandis que durant la célébration des mystères
nocturnes, la lunaire Tanit les inondait de sa clarté.

E. THÉPENIER,
Secrétaire de la Société.

Au dernier moment, nous apprenons que notre confrère,


M. Bosco, a découvert à El Hofr une stèle néo-punique en partie
tronquée. Ce sera sans doute une des dernières découvertes de ce
genre qui sera faite dans les environs de Cirta.
INSCRIPTIONS SÉMITIQUES INÉDITES

NOTICE
sui* deux inscriptions funéraires hébraïques de
l'ancienne Batterie turque, de la rue Thiers,
et sur une Stèle votive d'El-Hofra (Constantine).
PAR
M. J. BOSCO,
Membre titulaire de la Société

I.
Inscriptions hébraïques
A. — Inscription du Rabbin Klialfah Ghenassia
Il existait il y a quelques années dans la rue Thiers, au
lieu dit El-Haouch
,
i
*»=)],
un petit fortin turc, démoli
depuis, et appelé par les Arabes El-Tobbana'1). Particula-
rité qui n'a pas encore été signalée, le minuscule ouvrage
de défense avait été édifié au moyen de pierres tombales de
l'ancien cimetière juif, sous le dernier bey de Constantine,
Hadj-Ahmed, après le premier siège, par Ben-Aïssa,
qui, trouvant dans la vieille nécropole une carrière très
commode, peu dispendieuse, la dévalisa et obligea, ironie

(1) Ce mot signifie « batterie » 11 est formé de : top-khaneh qui, dans


le dialecte de Constantinople, a le sens « d'arsenal ». C'est l'unique nom
toponymique ottoman de Constantine que nous sachions. Une autre dési-
gnation de lieu de la même origine, et également arabisée, existe en notre
Chettaba : Gharnouta.

238 —

cruelle, les Juifs eux-mêmes à transporter les stèles sur


les lieux de construction !

Quelques-unes de ces pierres portaient des inscriptions


intactes; nous avons été assez heureux de contribuer à
sauver, au moment de la démolition, Tune d'elles de la des-
truction; elle recouvre actuellement la dépouille mortelle
d'un pauvre hère, au nouveau cimetière israélite. C'est
l'inscription du Rabbin Khalfah GhenassiaW. La seconde
stèle épigraphique a roulé au fond du ravin, où elle res-
tera longtemps encore, échappant ainsi à la rage destruc-
tive de nos vandales modernes.
Voici le texte, relevé par nous le 17 septembre 1908, de
la première de ces inscriptions'2) :
m
roïDn
OEDnn bw
tsmwn

m Vnrm
nyptâ n
TRADUCTION
Ceci est la stèle du savant rabbin sacrificateur Khalfah
Ghenassia, décédé le dernier jour de l'année de la Calamité,
l'année 5575 (1815).
La stèle est en deux morceaux, sur calcaire bleu; les

(1) Une inscription tuimilalrc inédite hébraïque de Constan-


J. Bosco :
tinp, Dépêche tunisienne, 4 avril 1909.
1,2)Nous avons publié ici même une première inscription hébraïque, celle
de Ben-Soussou; celle-ci est datée de l'an 5532, correspondant non pas à
l'année 1732, mais à 1772 de notre ère.
Nous saisissons cette occasion pour signaler une autre coquille : il faut
lire £,} U_ à la 4° ligne de l'inscription de Aîcha bent Hassen-Bey.
Cf. J. Bosco : Notice sur trois inscriptions tiimulaircs inédites de Cons*
tontine (Recueil de Constantine, 1911, pages 295 et 293).
- 239 —

lettres, bien gravées,, sont en relief, et chaque ligne du


texte est enfermée dans un filet.
Bien que peu ancienne, cette inscription est intéressante,
car elle fait allusion à un fléau, nous n'avons pas cher-
ché lequel, qui aurait ravagé notre ville. La phrase hébraï-
que désignant le désastreux événement correspond en
arabe à -^o *.<d ) ^ L&
Gomme dans la plupart des inscriptions juives de
la nécropole de Constantine antérieures à l'occupation
française, il y a à la lre ligne HT au lieu de HKî. C'est là
une faute, ce pronom, étant du masculin ne concorde plus
avec le mot stèle qui appartient, à un autre genre.
On remarquera enfin ici, que la lettre guimel fait fonc-
tion dans le nom du défunt du ç- arabe W.

B. — Inscription de ïihalfallah Adda

m
mxan
Viron bu?
sôsbD
"ya «ny

nypn "T&

TRADUCTION
Ceci est la stèle du jeune Khalfallah Adda, le bienheureux,
décédé le jour du 28 du mois de kiskew (2) (5)578 (1818). Que
l'Etemel place son âme dans le. séjour de ceux qui vivent dans
l'éternité?

(1) Le gaimcl transcrit en outre en judéo-arabe le g dur et le (tjim.


(2) Kisliou, selon la prononciation juive locale.
— 240 -
Cette stèle, relevée le 5 août 1911, sur la plate-forme
de la grande voûte du ravin I1), au bord du précipice dé-
nommé El-Ghorra, offrait les mêmes particularités paléo-
graphiques de la précédente.
En ce qui concerne le texte épigraphique, nous aurons
à faire deux remarques :
La première a trait aux initiales ^5 de la 5e ligne. C'est
l'abréviation de la formule assez commune sur les stèles
hébraïques *~V inffi3(2) et signifiant « Son séjour est dans
l'Eden (Paradis) ».
La seconde a pour objet le mot de la dernière ligne'3). Ce
sigle funéraire est développé dans le prophète Samuel'4).
Il a été interprété 'différemment ; son sens littéral est le
suivant : « Que soit agglutiné son souffle (son âme) dans
l'agglomération des vivants. »

IL
Stèle votive punique d'M-Hofra,

A un peu plus d'un kilomètre de la ville, au point d'in-


tersection de la route de Sétif et de la voie conduisant à
Aïn-el-Bey, par l'ancienne « Ferme des Chasseurs », on
voit des constructions se grouper à gauche. C'est le pla-
teau d'El-Hofra qui est englobé par les indigènes avec les
terres avoisinantes sous le nom générique de Oued-er-
Rmel. Le plateau comporte diverses autres désignations
toponymiqnes parmi lesquelles nous mentionnons : Er-

(1) Elle est appelée Ed-Dleïmète i^jl^lkll « la Caverne ténébreuse ».


(2) Nouhatsou Aîrlcne, selon la prononciation des israéliles a Conslanline.
(3) Tsî/ii iwfchou siroura besrour ha hayim.
(4) 1. XXV. 29. « Si enim surresxerit aliquando homo persequens te,
et quaercus animant tuain eril anima clomini mei custodita, quasi in fas-
cicttlo oiccnlium apnd Dominum Deuin luum porro inimicorum tuorum
anima rotabitur, quasi in impeiu et circulo fundae. » — Vulgate.
- 2il -
Rebta-el-Qdima et Djebbanet-el-Ghorba f1). Le « tihemin
des Arcades romaines » dessert le hameau.
Au débouché du croisement des deux grandes artères,
le Foumm-el-Fedj^J' ^-? sépare le coteau du Djnane-ez-

Zitoune (Camp-des Oliviers); par ailleurs, le Bou-Merzouq


et le Rhumel baignent mollement ses pieds et le « Ravin
de Cheddade » l2> lui constitue une barrière aussi abrupte
que sauvage.
Naturellement, les Romains ont marqué de leur em-
preinte puissante ce dernier contrefort du Koudiat-Aty :
des deux côtés du chemin vicinal et parallèlement à celui-
ci courait, à droite, une grande voie qui, franchissant le
Rhumel sur un pont, dont on observe encore des traces,
en face d'un moulin et en aval, reliait probablement
à la ville, par un embranchement, la petite bourgade an-
tique d'Aïfour; à gauche, la conduite d'eau alimentant
Girta et ses populeux faubourgs (3J. Nos illustres devan-
ciers ont laissé encore de nombreuses marques de leur
passage, soit à El-Hofra (4), soit dans le voisinage immé-
(1) Ernest Mercier, d'après le. Docteur Reboud. Recueil de Gonstantine,
1876-1877, page 461.
(2) Haoua-Cheddade. Dans l'esprit des indigènes, il faut l'agilité et le
sang-froid du héros du Roman d'Antar afin d'escalader ce versant de la
colline. Nous nous empressons de nous inscrire en faux contre cette asser-
tion et, avec nous, la jeunesse constantinoise.
(3) Un fragment d'inscription recueilli au Camp des Oliviers et publié
par le regretté Vars dans le Recueil de Conslaniine 1899, pages 695-8, nous
fixe sur l'époque de construction, à l'époque romaine, du colossal ouvrage
hydraulique. 11 fut élevé dans les premières années du IIIe siècle, sous
l'empereur Garacalla.
(4) Reboud, loc. cit., Recueil de Gonstantine 1911, page 409, Recueil de
Constantine 1901, page 303. L'inscription Accia Lucio*a de la clinique du
docteur Martin, du Recueil de 1911. renferme une pensée éminem-
ment phénicienne : Domus oeterna et qu'on retrouve chez les Egyp-
tiens, chez les Grecs, les Palmyreniens, en Syriaque, et enfin chez les
Romains d'Afrique, c'est D1)" FQ répondant à notre « concession à per-
pétuité ». Le terme phénicien a été lu sur une inscription des îles de Malte.
Cf. Cor pus, [user. Semet.; Inscriptionas p/iaenicias, tome II, fasc. 157, note à
l'inscription 124. L'inscription visée au Recueil de 1901 devra se lire ainsi :
MEMO(R)IAE
ARRIA(E) MAXIMAE
R MA
VA
— 242 —

diat, à l'ancienne « Ferme des Chasseurs » I1). Plus près


de nous un souvenir cher au coeur des Français, se
rattache à la région : c'est par les pentes de l'éminence
que les glorieux soldats de Damrémont, de Valée, de La-
moricière et de Combes, en 1837, débouchaient sur la col-
line proprement dite du Koudiat-Aty, d'où, bientôt, ils
s'élançaient à la conquête de l'aérienne et inexpugnable
cité.
El-Hofra a, en outre, un titre à la reconnaissance des
phénicologues : n'est-elle point la localité ayant fourni en
Algérie le plus grand nombre de stèles puniques 2) ? Dès (

1875, elle produisait sa première moisson épigraphique.


Et quelle moisson? Cent cinquante stèles'3)! qui, toutes,
hélas! étaient transportées ailleurs. Beaucoup plus tard,
vers 1903, on exhumait encore, sur la propriété Joseph
(1) Corpus : 6958, 7104, 7332, 7398, 7580; Delamare : /imploration scientifi-
que de l'Algérie, Archéologie, planches de 13/ à 147: Gsell, Texte explicatif
des planches de Ad. H. Al. Delamare. Paris. 1912, pages 130 et suivantes;
Gsell, Monuments antiques, II, pages 17-iO. Une inscription grecque pro-
vient aussi de la « Ferme ou Campagne des Chasseurs ». Delamare : loi:, cit.,
planche 139; Gsell : Texte explicatif, loc. al., page 125, une sorte de hache
préhistorique a été trouvée au même endroit.
(2) Les stèles épigraphiques et anépigraphes puniques ou phéniciennes
rencontrées jusqu'ici à Conslantine ont été toutes recueillies au Koudiat-
Aty et ses parages. C'est d'ahord la « Ferme des Chasseurs » qui livrait une
stèle avec le sig'ne de Tanit (Delamare : loc. cil. planche 129; Gsell : Texte
explicatif des planches de Delamare, p. 125). A El-Hofra même, le D1 Re-
boud constatait un fragment libique certainement utilisé par les Phéni-
ciens (Recueil, de Con-lantiae 1878. page 200. planche n° 2-89). Chez les frères
Bruyas, en 1857, au faubourg Saint-Antoine, on découvrait trois stèles épi-
graphiques (Annuaire de la Société archéologique de Constantine, 1860-
1861, p. 90; J. Bosco, Notice sur trois inscriptions tumulaires sémitiques
inédites de Constaniine, {Recueil de Conslantine 1911, page 291}. En 1858-
1859, il était relevé au nouveau cimetière européen seize inscriptions [An-
nuaire de la Société archéologique de Constantine 1860-1861 et Recueil de
Constantine 1911, loc. cil ). Maison Chiareille, au dit faubourg Saint-An-
toine, on en exhumait une autre (Recueil de Constantine 1868, page 291 ;
J. Bosco : A propos d'une inscription phénicienne du Koudiat-Aty... Bulle-
lin de V Acarlémie d' Hipnone 1912-1913. pages 211-216. Dans la maison Bru-
nache, actuellement maison Galibert, route Bienfait, on trouvait encore
une inscription [Recueil de Constant'ne 18/9. page 190). Enfin, nous-mèrne,
nous avons cueilli, en 1912, dans les fouilles de l'École primaire supérieure,
boulevard Ernest Mercier, un anépigraphe avec emblèmes, et en 1910,
29. boulevard Victor Hugo, une stôle^ornée d'un personnage. Nous réser-
vons ces deux monuments puniques au prochain Recueil.
(3] 35 de ces stèles dessinées par notre collègue et ami M. Carbonnel
sont reproduites dans le Recueil de Constantine de 1S76-1877, en planches;
Reboua, dans ce même Recueil leur consacra une longue notice (pages 434-
462), elles furent enfin transcrites, traduites et commentées par Ab. Cahen,
Recueil de Conslantine 1878, pages 254-283.
— 243 -
Ferrando, trois autres inscriptions votives, et huit anèpi-
graphes avec emblèmes symboliques'1). Nous-mêmes,
nous eûmes la bonne fortune, le 25 novembre dernier, de
recueillir, encore toute fraîche de l'argile qui la recouvrait,
dans les décombres de la clinique du docteur Martin, la
dédicace, objet de cette étude.
Elle est formée d'un calcaire bleu dur, comme il en
existe à la Corniche et au M'cid, et ses dimensions attei-
gnent 0m30 de hauteur, 0m16 de largeur et 0m13 de pro-
fondeur. Sur la stèle, en retrait, deux panneaux rectan-
gulaires juxtaposés. Dans le panneau supérieur, qui est
de 0m13 de largeur sur 0m08 de hauteur, se profile, bien
gravé en relief, un bélier dont la tête est malheureuse-
ment endommagée légèrement vers la région frontale,
par une cassure ancienne. Le panneau au-dessous, dont
la hauteur est de 0mll,5 et la largeur 0m10, reçoit l'ins-
cription, laquelle est en creux comme les inscriptions de
ce genre, en général. Voici d'ailleurs, ci-contre, la
reproduction irréprochable et très consciencieuse de la stèle
épigraphique.
Nous la transcrivons comme suit :

pwinny p cbï p

TRADUCTION
Au Seigneur, à Baal Hamrnon. a consacré ce qua cmsacrë
Abd-Melqart Ben Celam, fils de Abi-Echmoun. Quand tu enten-
dras sa voix, bénis-le.

(1) Elles ont été très judicieusement encastrées dans une grotte artifi-
cielle, et c'est la que notre vénéré vice-président M. U. Hinglais les pho-
tographia en 1905, en présence de MM. Toutain et Berger. M. Berger les
a-t-il publiées? L'illustre savant n'en était pas certain et il comptait sur
nous, le cas échéant, pour lui en fournir un bon estampage. Nous avions
très spécialement étudié, ces stèles en septembre et octobre 1908. Deux de
ces archaïques monuments épigraphiques sont des dédicaces : la première
par Abd-Melqart, la seconde par Mattan... à Baal-Hammon.
— 244 —

Il nous reste à justifier notre lecture et notre interpré-


tation et, celle-ci, au moyen d'arguments philologiques,
ce sera notre tâche la plus agréable.
Et tout d'abord, l'inscription est loin de présenter un
caractère égal de netteté absolue; elle a souffert, et des
injures du temps et de la main de l'homme, souvent plus
néfaste encore! Ce n'est donc qu'avec difficulté que l'on
arrive péniblement à déchiffrer certains mots de la stèle,
surtout le premier nom de la troisième ligne : Ben Gelam
ou Ben-Clam, lequel, entre parenthèses, apparaît pour la
première fois, du moins dans l'épigraphie locale, et que
n'était le Lam<?d bien intercalé entre le tsod et le mime
et la forme bien caractérisée du mime final, on pourrait
lire : Ben-Cor, « fils de Tyr »; a Tyrien».
D^îs Celam en hébreu a deux acceptions : 1° « ombre»,
2° « simulacre », « idole », « image », et c'est cette der-
nière signification que possède le même terme en diverses
langues sémitiques, notamment en chaldéen et en syria-
que.
Le premier sens emportera tous nos suffrages : Ben-
Celam ou Ben-Clam, c'est-à-dire a fils de l'ombre », « fils
de l'obscurité », viendrait former ainsi une sorte d'oppo-
sition avec Ben-Hodech, «fils de la lunaison», un nom
encore en usage chez les indigènes algériens et qu'on
rencontre sur des stèles puniques d'El-Hofra et ailleurs W.
Nous corroborerons notre hypothèse par des arguments
nouveaux.
Nous trouvons dans l'épigraphie sémitique une seconde
forme de Clam, c'est celle d'Açlam Db'i^ ; elle figure dans
une inscription sabéenne publiée pour la première fois
par un éminent savant, Lenormantl"2). Açlam a fait l'objet
de nombreuses controverses : Lenormant identifie ce sur-

fil Recueil de Constantine 1878, p. 274. Cor/me, lascri/iiionum Semetica-


rum, tome II, fasc. II des Inscriptions phéniciennes.
(2) Comptes rendus de Vacadémie ch's Tnsr.i-i/tiioiis et Belles-Lettres 1S6S
p. 63, et Lettres assyi-iologigues 1S72, tome II. pp. 9 et suivantes. -
- 245 -
nom avec un autre nom des inscriptions sabéennes :
Athlam Obt3K <*' ; Lévy croit qu'il n'y aurait là qu'un dé-
rivé de b^ït^2); J. Halévy y voit un élatif de la racine
jJu£5(3); une quatrième autorité attribue ChtDK à l'arabe
f
Ah \, injuslissimus, venant d'un radical dont les dérivés

ont encore été employés à former des noms de personnes


ou de lieux 4) ; enfin, Osiander 5) lui assigne comme origine
< (

le radical ^\^

D^ï. C'est aussi notre avis. Il s'agirait,

en l'espèce, de deux noms bien distincts, Açlam et Athlam


et. le premier ne serait alors que le nom phénicien himya-
riticisé, si nous pouvons employer ce néologisme.
Dbï Clam a passé également dans le maltais, d'abord
sous la forme dérivée purement phénicienne de IIQ1)"^,
dont le sens est « ombreux », « ombragé o, et désignant
une localité de Malte, Selmun, puis ensuite sous la forme
arabe de dlam « ténèbres ».
On remarquera que le tsod a ici la valeur du
U
arabe, ^
c'est aussi le mode de phonation de cette lettre chez les
Juifs en Algérie (6); et c'est donc avec raison que nous
la transcrivons par Ç.
Le maltais nous fournira encore sur le texte de la dé-
dicace qui nous occupe des rapprochements suggestifs.
Indiquons-les succinctement.
Adon "jlX a été interprété généralement par les phéni-
cologues « Seigneur o, mais telle n'est pas l'opinion d'un
linguiste érudit, M. Roudanowsky, pour lequel' le mot a

(1)Lenormant, loc. cit. ; J. Halévy, Etudes sabéennes {Journal asiatique


1873, p. 356); Corpus, I/iscn'ptionum Semeticarum, Pars quarta; Inscrip-
tiones Himyaritieae 1911, n°s 78 et 104. Notre exemplaire est incomplet.
(2) In J. Halévy, loc. cit. [Journal asiatique 187-4, p. 537).
(3).J. Halévy, loc. cil. (Journal asiatique 1874, p. 537).
(4) Corpus, Inscriptionum Semeticarum; Insvriptioncs Himyaritieae,

(5) In J. Halévy, loc. cit. (Journal asiatique 1874).


(6) Us appellent le tsod initial ou médial çadi; le tsod final hdjira-çadx.
- 246 -
une signification bien différente : « Entendeur »; la phrase
bien connue : « Au Seigneur », se rendrait alors : « A
l'Entendeur » I1). En d'autres termes : « A celui qui a no-
tre oreille » Dans le maltais, une forme dérivée de "j"^
produit Uiddien : « Celui qui fait entendre sa voix », et,
par extension « hâbleur », «bavard ».
En mallais encore la phrase : « Quand tu entendras sa
voix, bénis-le » revenant si fréquemment dans les stèles
!

phéniciennes, se fait entendre de nos jours, mais interro-


gativement : Tisma Qaulu ? 2) Bierku 3) « Entends-tu sa
( ! '*

voix ? Bénis-le » !

On ne se serait pas exprimé différemment à Garlhage


il y a vingt-cinq siècles 4) ! (

Quelques réflexions encore :


Nous nous sommes efforcé d'expliquer le texte votif; il
nous faut également, en dernière analyse, nous arrêter
quelques courts instants sur le très important symbole
qui l'accompagne, le bélier, que nous n'avons fait que
mentionner au début. Cela nous entraînera à fixer de
plus près la physionomie complexe de celui à qui s'adres-
sent les hommages de la dédicace, Baal-Hammon, laissé
par nous jusqu'ici dans l'ombre.
Le bélier semble occuper dans le symbolisme cultuel

(1) Quelques pat licularil&ï du dialecte arabe du Malte, 2e édition, 1911,


page 100.
(2) En maltais le arabe est muet à la fin de certains radicaux tels que
9-
sama « entendre ». Pareille chose s'observe dans quelques stèles phéni-
ciennes où l'on voit le "
substitué par ^ notamment, à i^!D\y dans le
Itecv.cU de Conslantine 1878, page 256. Le savant philologue J. Halévy
constate de mutations semblables de la lettre-voyelle EEE correspondant en
libyen, au y arabe, V hébreu, etc. Cf. Essai d'épigrapltie libyqua (Journal
asiatique 1S74, page 85).
(3) Qaul, du verbe défectueux qal, n'a plus que le sens actuellement de
« proverbe », « sentence », « maxime ». Le radical dont il dérive n'est usité
qu'à la 3e personne du prétérit et au participe passé.
(4) On pourrait assigner cette époque à notre stèle, ou tout au moins la
fixer au IVe siècle avant .I.-C, en se basant, d'après la forme de certaines
lettres du texte épigraphique. sur la Chronologie des inscription* phrni-
ciennes, de Melchior de Vogue. Cf. Journal asiatique 1807, pages 174 et
suivantes.
- 247 —

des peuples les plus divers ayant foulé dans l'antiquité ce


sol, une place prépondérante. Dès les âges les plus loin-
tains, aux premiers balbutiements de l'homme, nous
voyons le bélier, associé à des représentations solaires,
symbole peut-être lui-même d'un culte à l'astre fulgurant,
reproduit picturalement sur des rochers gréseux de l'étage
medjanien, de l'éocène supérieur, en ces fresques de
notre région que nous signalions l'an dernier dans ce
Recueil I1).
Des siècles plus tard, on le voit figurer, d'une façon
moins rudimentaire, gravé en des stèles dédiées aux deux
plus puissantes divinités de l'Olympe punique, Tanit et
Baal-Hammon. Le bélier devient le caractéristique des
ex-voto à ces divinités. Les cornes de la bête formeront
les signes distinctifs de Baal-Hammon, corniger-Ham-
mon (2). L'animal entrera en outre parmi les attributs de
la déesse et du dieu dans un frontal en argent!3).
Dieu-Soleil des Phéniciens, au même titre que Ra chez
les Egyptiens, qu'Ifru chez les Lybiens W, Baal-Hammon,
confondu parfois à Tyr avec Melquart (5), est identifié en
Afrique, à l'époque romaine, (deux illustres savants
l'ont démontré lumineusement) (6) à Saturne. L'image de
l'animal sacré se multiplie alors sur des stèles votives ou
anépigraphes que nous retrouvons notamment à Gonstan-
tine<7), à Khenchela (§), à Tébessa (9), à Timgad (10), à Lam-

(1) Joseph Bosco et Marcel Solignac, Notice sur les ccsiiges pi (histori-
ques de la commune du Khroub (Recueil de Gonslantine 1911. pi. IV et V).
(2) Ph. Berger et R. Cagnat, Un sanctuaire de Saturne à Aïn-Tounga
Bulletin du Comité des traeaux liist. et scient., 1880, p. 53.
(3) Ibidem, page 53.
(4) Joseph Bosco et Marcel Solignac, loc. cit., p. 336.
(5) Nahum Slouschz, Archives marocaines, vol. XIV, pp. 101, 138.
(6) Ph. Berger et R. Cagnat, loc. cit, pp. 49, 53, 55.
(7l Georges Doublet et Paul Gauckler, Musée de Constantine 1892,
pi. IV, 2.
(8) Ph. Berger et R. Cagnat, loc. cit., p. 53: Corpus, Inscript, lai. VIII,
n« 2232-2238.
(9) Stéphane Gsell, Musée de Tébessa, 1, 6.
(10) Albert Ballu et R. Cagnat, Musée de Timgad, pi. V
— 248 -
bèse où, personnellement, nous les avons vues en grand
nombre, et à Henchir-es-Srira et à ThibarW.
Nous noierons, en terminant cette trop hâtive étude,
que le bélier apparaît dans notre stèle pour la première
fois en Algérie, si nous ne nous trompons pas, associé
au nom seul de Baal-Hammon.
Il était utile de faire la remarque, d'autant plus, on l'a
déjà dit avant nous, qu'à Constantine Baal-Hammon a
toujours le premier rang, alors qu'à Carlhage il s'efïace,
touchante galanterie devant la déesse Tanit (2), et qu'il
!

est invariablement suivi de celle-ci dans les stèles votives


lorsque le signe symbolique du bélier lui fait cortège (3>.
.Le bélier, nous venons de le constater brièvement, sert
de symbole, du moins en notre contrée, pendant une pé-
riode de temps embrassant plusieurs millénaires. Il est
toute une formule. Il concrète une époque, la plus reculée;
celle où l'homme sortant de l'animalité pure, se dégageant
du terre-à-terre, planant au-dessus des choses matérielles,
conscient de sa faiblesse, élève ses regards vers le ciel,
adore le divin Hëlios, l'orbe vivifiant de notre système
planétaire, le soleil, en qui il reconnaît le souverain prin-
cipe créateur et apaise ainsi les inquiétudes imprécises
de son âme et les émois de son coeur.
Ce sera notre conclusion, un peu osée peut-être!

Constantine, décembre 1912.


JOSEPH BOSCO.

(1) Toutain, Bulletin arcli. du Comité des iracatue liist. cl scicntif. 1906,
p. CCI - II: Toutain. ibid. 1905, p. 121; Héron de Villefosse, Bull, des
Anlig. 1900, pp. 134, 137.
(2) Pli. Berger et R. Cagnat, loc. cil... p. 40.
(3) Dans le Corpus, lnsr.i-i/i. Semot.. nous n'avons pu voir le bélier figurer
que dans six anépigraphes et dans l'inscription 3016, consacrée à Tanit et
a Baal-Hammon, à la rubrique Cailliaijo IL II, tabl. LXII). Il est vrai de
dire que l'exemplaire consulté est incomplet.
Plan-Croquis sommaire du monument de l'Aïn-Derbala.'
(.Echelle au 1/5000").
NOTE
SUR
UNE RUINE ROMAINE
située à AIN-DERBALA
(Oued-Zénati)

A l'Aïn-Derbala, à 10 kilomètres au sud d'Oued-Zenati,


près de la route de ce village à Aïu-Beïda, existe une
ruine romaine étendue, déjà connue et signalée, mais non
fouillée. Des recherches pour l'eau ont récemment mis à.
découvert en cet endroit un monument quadrangulaire,
consistant en compartiments juxtaposés faits de pierres
de taille, et au fond de l'un desquels jaillit une source.
Le monument me paraît un château d'eau avec bassins
de décantation (piscina limaria). Le croquis ci-après et la
légende qui l'accompagne, suffiront, je pense, à en donner
une idée assez nette.
(Voir la planche ci-après)

A B. Mur de soutènement en pierres de taille, visible


sur 20 mètres de long ; a cédé vers l'intérieur ; hauteur
actuelle : 2 mètres ; le sommet manque.
C D. Autre mur qui paraît avoir eu les mêmes dimen-
sions; en moellons avec chaînes verticales en pierres de
taille ; a cédé vers l'intérieur et a perdu son sommet.
— 250 -
Ëcartement intérieur de A B à G D : 2m50 ; de G D à
E F : 3 mètres.
E F G H. Bassin limité par des murs en pierres de
taille; longueur et largeur intérieure, 17 mètres et 5 mè-
tres. Le fond est soigneusement dallé. F G, G H, ont leur
crête à lm50 au-dessus de ce fond ; E F, E H, à 2 mètres.
mais le sommet de F G, G H, porte une rainure longitu-
dinale de 0m20 de large et 0m06 environ de profondeur,
qui a pu servir d'attache à une murette en briques ou en
moellons ; cette murette se serait encastrée en H dans une
rainure verticale de 0m20 de large sur 0m06 de profon-
deur, qui règne à la surface du mur E H en H, au-dessus
de la crête de H G.
E' F'. Mur de refend, découronné et probablement des-
tiné à assurer la rigidité et la solidité de la construction.
IV J G. Auge au fond soigneusement dallé, aux parois
en pierres de taille; le fond est à 0m45 en contrebas du
sommet du mur H G, soit à lm05 au-dessus du fond du
réservoir E F G H.
En K trou tronconique à axe vertical pour la vidange ;
on a trouvé, puis perdu, la dalle tronconique qui servait
à obstruer l'orifice ; diamètre en haut : 0m50, en bas : 0m30.
Le trou s'ouvre dans le plafond d'un canal L M N, couvert
de dalles de L à N, ensuite découvert et aujourd'hui com-
blé ; largeur 0m40 environ ; parois en briques et moellons.
F 0 et J P. Murs en pierres de taille visibles sur 2 mè-
tres de long et de même hauteur que F G, G J, limitant
un espace soigneusement dallé et qui peut avoir été aussi
une auge, car le mur J P est percé à sa base, en son mi-
lieu, au ras du dallage, d'un petit orifice qui paraît avoir
pu servir pour la vidange. Les décombres cachent le reste
de ce bassin supposé entre 0 et P.
D' D 0 F. Plate-forme également dallée, mais dont la
surface est de niveau avec la crête du mur E F, c'est-à-
- -2fci

dire à 0m45 au-dessus du dallage de F 0 P J ; elle s'en-


fonce également sous les décombres, de D à 0.
Tout l'espace qui s'étend en face de I' J P vers l'aval
(H I I' J lJ N Q} est soigneusement dallé (dalles rectan-
gulaires, comme partout dans cet édifice).
I Q. Canal d'évacuation; largeur entre parois, 1 mètre;
profondeur visible, 0:n80; mais il paraît y avoir eu un
étage inférieur voûté (?) ; les murs sont, d'un côté, en
prolongement de E H, en pierres de taille ; de l'autre, en
pierres de taille avec parement en blocage de pierres et
mortier; ils sont partout recouverts d'un enduit sur 0m05
d'épaisseur. Le soin avec lequel ce canal double v?) a été
fait indique qu'il devait servir à la conduite d'eaux pota-
bles ; d'ailleurs, il ne communique pas avec le fond des
bassins; l'eau s'y déversait par une rainure a, pratiquée
dans la crête du mur H G, transversalement à sa direc-
tion ; une rainure analogue b pouvait permettre au trop-
plein de tomber dans G I I' J.
c, d. Rainures analogues.
Le canal I Q a-t-il été couvert ? On ne le sait.
Une petite source jaillit en R. Les compartiments 1,2,3,
servaient à la décantation; l'eau ne pouvait passer de l'un
dans l'autre qu'en noyant la crête des murs séparatils, ce
qui assurait une limpidité de plus en plus grande ; 4 et 5
sont peut-être des abreuvoirs; L M N, qui s'ouvre sur le
fond, était un canal de vidange ; I I' Q, l'amorce d'un
aqueduc.
Rien ne permet de dire si le bâtiment a été recouvert;
peut-être ne l'était-il pas, ce qui permettait un nettoyage
plus facile ; peut-être a-t-il été arasé par l'homme. Il était
en tous cas, il y a peu de temps, encombré, et l'est encore
en partie, d'un amas de terre provenant de la décomposi-
tion de débris organiques et de ruissellement, avec force
ossements et coquilles d'escargots.
Toute la partie du croquis couverte de hachures hori-
zontales correspond à la partie non déblayée.
— 252 —
Je n'ai pu explorer la ruine romaine qui s'étend à l'en-
tour ; j'ai noté seulement, entre le chemin de grande com-
munication d'Oued-Zenati à Aïn-Beïda, sur la rive gauche
d'un petit ravin, les fondations en pierres de taille d'un
édifice rectangulaire (30 mètres de long, d'est en ouest,
10 mètres de large) ; et, un peu plus au nord, sur la rive
droite du même ravin, an autre petit monument de 10 mè-
tres sur 4 mètres environ, à grand axe à peu près est-
ouest ; il est fait en pierres de taille qui ont été arrachées
aux ruines et grossièrement superposées par les Byzan-
tins ; quelques entassements de pierres cubiques simulent
de vagues colonnes, placés du côté sud, sur le mur haut
de lm50 à 2 mètres.

La commune d'Oued-Zenati, en instance de capter la


source R, avait l'intention de détruire le château d'eau
romain. J'ai insisté à la Préfecture de Constantine pour
que, loin de le détruire, on le réparât (ce qui est très
facile, vu son bon état de conservation) sans lui faire per-
dre son caractère et en lui conservant le même usage que
celui pour lequel il avait été créé.

Constantine, 20 février 1912.


A. JOLY.
INSCRIPTIONS LATINES
INÉDITES
DE CONSTAHTIKE & DES EHYÏSOHS
PAR
M. J. BOSCO,
Membre titulaire de la Société

A
CornsÉantÉEte. — Koudiat-Aty
1.

Hauteur de la pierre 0m50 Hauteur des lettres 0m07


Largeur id 0 31 Et 0»03 aux amorces.
Profondeur id. 0 15 Calcaire gris.
- -
m
Ce fragment, trouvé dans les décombres, derrière l'Or-
phelinat, est la première dédicace latine, croyons-nous,
relevée au Koudiat-Aty. Cette stèle votive se rapporte
sans doute, à quelque édifice d'utilité publique, tels que
thermes, réservoirs, etc., comme il en existait sur la col-
line à l'époque romaine. Nous rappelons, pour mémoire,
qu'un fragment de dédicace, ayant trait à la conduite
d'eau, avait été exhumé précédemment, au Camp-des-
Oliviersf1), ainsi que'nous le disons d'autre part.

2,

C.SITTIVS
ANTISTIA
NVS.
Hauteur du fragment 0"24
Largeur id'. 0 34
Hauteur des lettres 0 04 1/2
Calcaire gris. Bonnes lettres.
Cette inscription, malheureusement incomplète, cueil-
lie dans les fouilles de la construction Rousselot, bou-
levard Ernest Mercier, se rapporte à un prêtre. On y re-
marque, aux deux angles supérieurs, à droite, une amphore
à deux anses, à gauche le guttumium. Est-ce la même
que celle figurant au Corpus sous le n° 7740, et qui fut
relevée par Marchand ? 2) (

3.
D M
G VENIVS
M A RC1A
N VS. V.
A.-XXI. H. SE
Hauteur de la stèle 0»25
Largeur id 0 74
Profondeur id. 0 07
Hauteur des lettres 0 03 1/2
Calcaire gris. Bonnes lettres.
4. 5.
H H TIA D s
VI.
S T •
.
/ A /
(1) Recueil do. Constantiiie, 1894, p. 695-98.
(2) Recueil de Constantinc 1865, n» 13, page 125.
— 255 —
Les inscriptions ou fragments d'inscriptions nos 3, 4
et 5 ont été relevées, la première dans les fouilles de
l'Ecole supérieure des garçons, boulevard Ernest Mer-
cier, d'où provient également un anépigraphe punique
encore inédit; les deux dernières des fouilles Rousselot.

Hauteur de la pierre 0m38


Largeur id. 0 53
Hauteur des lettres 0 10
Cet intéressant fragment de dédicace, où figurait un em-
pereur, est sur une dalle en calcaire de Constantine. Les
lettres en sont très usées et portent, en outre, des traces
de badigeonnage de chaux. Nous l'avons relevé le 16 no-
vembre dernier, dans un amas de pierres, ancienne rue
Ledru-Rollin, actuellement rue Cherbonneau. Il provient
d'un bain maure de la ville, connu sous le nom de Ben-
Nâman.
C
ETaEiima. — Bèrègli
7.
D M
SEI A
MONI
NA VIX
A CV
L'inscription de cette vénérable centenaire est sur une
pierre en calcaire de 0m50 environ de hauteur; les lettres,
— 256 —

très bonnes, atteignent approximativement la hauteur de


0m05 1/2. Elle est située à 10 mètres en aval de la source
thermale appelée Aïn-el-Mgalef, donnant naissance à
l'Oued-el-Mgalef, improprement désigné dans les cartes
Oued-Bergli. Nous n'avons pu la dégager du cours d'eau
où elle gît.
C'est la seconde inscriptionf 1) que fournit, à ce que
nous sachions, cette localité où abondent cependant, tant
sur le parcours de l'oued que dans les jardins limitrophes,
des vestiges antiques consistant, princip alement, en pierres
de grand appareil.
Bérégli est un village kabyle fondé en 1857-1858 par
M. Zoepfel, alors préfet du département de Constantine.
Les indigènes ne prononcent pas autrement le nom de
ce petit centre agricole; ils perpétuent ainsi l'archaïque
dénomination phénicienne : Berrégli nXl ~ "lïO, que nous
traduirons par « Puits des foulons ».
Nous noterons, en passant, que l'antique nom du
Hamma, sur le territoire duquel se trouve Bérégli, est
Azimacia (2). L'origine chananéenne de celte désignation
nous paraît incontestable ; nous la croyons formée du
mot composé mpD '"V ; elle aurait alors la signification
éloquente, convenant si bien à la charmante oasis de ver-
dure, de « Pays où l'eau coule en abondance » (3).
(1) La première inscription est une funéraire romaine, aux noms abso-
lument sémitiques. Elle a été relevée par Cherbonneau. Cf. Annuaire de
Constantine 1858-1859, p. 131 ; Corpus, 7610. Nous l'avons revue, le 18 avril
1909, servant de borne-lontaine chez M. Courtois, ancien maire du village,
au Hamma même.
(2) Corpus, 7741; Gsell, Atlas Ardu, feuille 17, n° 12S.
(3) Si l'affinité puissante de l'hébreu avec le phénicien n'avait été déjà
souverainement établie, l'élymologie que nous donnons de Bérégli et
d'Azimacia, et que nous tirons de la langue sacrée, le démontrerait d'une
façon lumineuse. En eilet, de toutes les langues du groupe sémitique, la
langue hébraïque peut seule expliquer rationnellement les deux noms de
lieux toponymiques. Bérégli a été constitué de **|ïO « puits » et de ' )X~\
« pieds », au duel. Le pluriel de lX°) qui est, on le sait, "C jiH, est un
nom toponymique biblique traduit par l'illustre Gesenius « locus ful-
lonum » (Leoeicon Manuale hébraîcum et dialdaîcum Lipsioe, 1847). Quant
a Azimacia, le terme se décompose, selon nous, ainsi : '~y et S""î,"j7
« fort », o puissance » et ("TipD « endroit où l'eau afflue. »
— 257 -
Nous noterons encore en terminant, aux abords de
Bérégli, entre ce hameau et Tadrert (*), des carrières ro-
maines. Quelques échantillons de l'industrie du silex pro-
viennent aussi de ces parages, et notamment, de Tadrert.
Constantine, 4 décembre 1912.
JOSEPH BOSCO.

SUPPLÉMENT AUX INSCRIPTIONS LATINES <2>

D
RoHffiacii. — Mastar, Kastellum-elephantum
8.
D M
L
0 SEIVS 0> LF
QVIHINA
Q V IN T I A N V S
V
0 0 LXII
A
H0S0E0
Inscription sur une pierre en calcaire, et en forme de
caisson de 0m50 de hauteur, 0m60 de largeur et lm20 de
profondeur ; les lettres ont une hauteur approximative de
0m05. Elle a été exhumée récemment sur la route en
construction de RoufEach à l'Oued-Athménia, à environ
trois kilomètres du premier de ces centres. Ne pouvant,
en notre dernière visite au village, relever nous-même,
faute de temps, l'inscription, nous avons confié ce soin à
notre ami Gh. Frey. Sur la copie, la lettre L après SEIVS, à
la deuxième ligne, paraît douteuse.

(1)C'est le mamelon rocheux dominant le cimetière européen, et que les


indigènes surnomment également la « colline aux sept mzara ». Son nom
berbère -ILJjj «J- 5 est le féminin d'adrar « montagne » et signifie « colline ».

(2)Nous avons recueilli sur divers points, notamment à Roufïach et à


Sigus, de nouvelles inscriptions; nous les publierons prochainement.
— 258 —

Durant nos pérégrinations à travers la contrée, nous


avons été à même de constater des vestiges antiques non
encore signalés sur lesquels nous nous proposons de
revenir dans le prochain Recueil, nous bornant, pour
l'instant, à les énumérer brièvement.
C'est d'abord, entre le mont Qarqra et le mont Zaououi,
dans un site sauvage et agreste, l'azib de Sidi-Slimane,
en aval d'une ruine romaine, située à proximité de la
côte 956. On y remarque de nombreuses pierres debout
et des alignements paraissant appartenir au préhistorique,
mais qui sont d'une époque très récente. L'azib renferme
également des pierres romaines. En aval, on observe
quelques enza. Nous produisons ici un cliché de l'azib.
Sur la piste de Sidi-Slimane à la maison forestière, vers
la côte 965, à environ 5 kilomètres de l'azib, il y a ce
que les indigènes appellent la mzara de Sidi-Mgharouel
\ fk* ç«x^w b' ,] p, du nom d'un pieux personnage
<.

qui y vécut longtemps en cénobite, et qui ensuite se retira


en Egypte, où il mourut. C'est un dolmen très caractéris-
tique, que nous classerons dans l'époque de transition.
Il se compose de murs en sous-sol formés de pierres
très régulières, de petites dimensions, d'un style analogue
à certaine muraille romaine que nous observions naguère
sur un autre point du Chettaba, c'est-à-dire à Saguïet-er-
Roum ; une grande dalle, surmontée elle-même d'un
cromlech nous paraissant arabe, recouvre l'édicule, trans-
formé maintenant en lieu de dévotion des musulmans.
Les deux dessins que nous fournissons donnent une idée
très exacte de ce monument.
Enfin, sur la même piste, mais en aval de la mzara, on
remarque encore une ensa.
Azib de Sidi Slimane (Rouffach)
Dolmen-de Sidi-Mgharouel. (\ ue de IUL
Intérieur du dolmen de Sidi-Mgharouel.
— 259 —

B
• ©JeMaî
9.
D M S
IVS'/V/l//// SV TKVS
V I XI T ANI.S XIV
NATVS
Hauteur de la" pierre Om50
Largeur id. 0 50
Profondeur id. 1 10
Hauteur des lettres.. 0 10
Inscription gravée sur un calcaire grisâtre ; au-dessus de l'inscription,
buste d'un personnage

Ce monument épigraphique, le premier de la région, et


dont nous devons la communication, accompagnée de
détails très circonstanciés, à notre dévoué ami et confrère
Evariste Lévi-Provensal, a été relevé par M. Léopold
Elbaz, conseiller municipal de Khenchela, au cours d'un
récent voyage au Sahara.
Le Djellal est situé dans le massif du Djebél-Chechar
des cartes, entre Khenchela et Khanguet-Sidi-Nadji.
M. Gsell. y signale des ruines d'agglomérations agri-
coles I1'.

Constantine, 1er avril 1912.


JOSEPH BOSCO.

(1) Allas archéologique de l'Algérie, feuille 39, Chéria, 82, 83 et 84.


LA
GHOTTE DÂH-D'LAM
Ou "MAISON DE L'OBSCURITÉ"

ET PLUS COMMUNÉMENT

GHAR-EL-HAMâM ou "Grotte des Pigeons"


A FEDJ-M'ZALA

Il y a environ deux ans, notre collègue M. "Vallet, le


sympathique Conseiller général de la région de Mila,
m'avait parlé d'une grotte spacieuse et m'engageait vive-
ment à aller la visiter.
Les moyens de communication ne sont pas commodes
malheureusement pour aller à Fedj-M'zala, d'autres
recherches avaient absorbé les libertés dont je dispose et
jamais je n'avais pu trouver l'occasion d'aller faire cette
étude.
Il y a quelques mois, M. Vallet m'apportait un frag-
ment stalagmitique qu'il avait pu détacher de la paroi
supérieure d'une autre grotte, lequel fragment fortement
fumifuge j'ai présenté à la Société à cette époque.
Cette particularité me décidait et profitant de deux jour-
nées dont je disposais, aidé en cela par M. Vallet et par
M. Chomienne, médecin de colonisation, lesquels je re-
mercie bien vivement, j'ai pu me rendre à Fedj-M'zala,
les 22 et 23 mars.
— 262 -
Selon les renseignements qu'a pu me procurer notre
collègue, la grotte de Dar-D'lam ou maison de l'obscurité,
et plus communément (comme la généralité des grottes),
Ghar-el-Hamam ou Grotte des Pigeons, se trouve à envi-
ron 18 kilomètres au sud-ouest du centre de Fedj-M'zala.
On peut s'y rendre de deux façons : par une piste venant
s'amorcer sur la nouvelle route de Saint-Arnaud à Dje-
mila ou par une autre piste aboutissant à la route de
Fedj-M'zala à Châteaudun.
A flanc de montagne et à une hauteur assez considé-
rable, les abords de cette grotte sont plutôt difficiles ; son
aspect a quelque chose de cahotique et des éboulements
sérieux ont pu se produire à diverses époques.
L'ouverture, très vaste, regarde le nord-est et il est facile
de se rendre compte que la disposition primitive a varié
à la suite des bouleversements que produisent toujours
les tremblements de terre, encore fréquents dans le nord
de l'Afrique.
Une avant-grotte — sensiblement modifiée depuis —
haute et large, a été utilisée vraisemblablement à l'époque
romaine, car j'ai recueilli des fragments de poterie appar-
tenant à cette période d'occupation.
A deux endroits et sur une horizontalité différente, une
vingtaine de fortes et régulières entailles en forme de
mortaises subsistent. Je suppose qu'au moyen d'un écha-
faudage en toit, on avait aménagé là un véritable abri
très conséquent et il n'est pas douteux qu'en fouillant,
on retrouverait les traces de ces occupants.
L'entrée de cette grotte est maintenant obstruée en par-
tie par les terres, mais on y accède très facilement car
elle possède encore 5 à 6 mètres de largeur et presque
autant de hauteur.
Aussitôt l'ouverture, s'offre un couloir de 60 mètres
environ de longueur sur en moyenne 25 mètres de lar-
geur. La hauteur est également considérable. A différents
- -263

endroits, dans cette première salle, on a extrait du guano


pour les besoins agricoles et M. Vallet y a fait des son-
dages qui accusent 6 mètres d'épaisseur. Toulefois, il se
trouvait à bout de sonde et je pense que celte épaisseur
doit être encore plus conséquente.
Les suintements stalagmitiques, généralement en nap-
pes, doivent être très abondants au moment des pluies
car le sol est très humide, boueux par places et quelques
nappes d'eau, d'une grande limpidité, se remarquent à
différents endroits.
A cette profondeur, presque horizontale de 60 mètres,
la grotte se divise en deux parties distinctes, par deux
larges couloirs s'enfonçant l'un vers l'est et l'autre vers
l'ouest. Chacun de ces couloirs donne accès dans diver-
ses salles, tantôt de peu d'étendue, mais le plus souvent
gigantesques. Les parois libres sont jaunâtres car le mas-
sif est -très ferrugineux, mais le plus souvent elles sont
noirâtres et sont occupées par des myriades de chauves-
souris qui s'envolent devant nous, dérangées par la
lumière des lampes à acétylène dont nous nous servons.
Dans le couloir de droite vers la profondeur de 120 mè-
tres, existe une petite excavité où paraît-il on trouve tou-
jours une eau limpide et très fraîche.
On peut pour ainsi dire circuler librement partout, à
condition de ne pas quitter les deux voies principales.
Cependant à droite et à gauche, en plusieurs endroits, il
existe des réduits pouvant eux-mêmes se poursuivre dans
des ramifications possibles. J'ai exploré cinq de ces ré-
duits, je pourrais dire repaires, car on y respire une odeur
désagréable, comme dans une ménagerie,. et le sol est
tapissé d'ossements. Dans l'un de ces repaires, je n'ai pas
compté moins de six têtes de boeufs et de chevaux et je
puis évaluer sans exagération, les os divers, souvent volu-
mineux, à plusieurs mètres cubes.
Certains de ces os ont été récemment rongés et si les
— 264 —
lions ont disparu ils sont remplacés par les hyènes dont
on m'a montré des traces très fraîches.
Pour visiter cette gigantesque grotte, il faudrait avoir
plus de temps que celui dont je disposais, prendre des
précautions utiles et particulières, car il serait à mon avis
imprudent de se trop hasarder dans ce dédale véritable.
Bien que convaincu de recueillir là des documents du
plus haut intérêt au point de vue des habitats préhistori-
ques, je ne vois pas la possibilité d'y pratiquer de fouilles.
En raison de l'épaisseur considérable du guano, — conti-
nuant à se déposer — des proportions colossales des cou-
loirs et des chambres, il faudrait des ressources autres
que celles dont peut disposer la Société archéologique.
A une cinquantaine de mètres de cette première grotte
et à l'est, il en existe une seconde dans laquelle je me
suis enfoncé à plus de 200 mètres. Elle m'a paru tout
aussi vaste et tout aussi intéressante que la première,
mais limité par le temps, je n'ai pu y faire qu'une courte
apparition. Des renseignements pris auprès des indigènes,
cette deuxième grotte est appelée Dar-el-Berda.

Abris-Refuge de Hammam-bou-Âkkaz
Le jour de Pâques, je me suis rendu avec mon aimable
cicérone et collègue M. Vallet, à environ sept kilomètres
au nord-ouest de Fedj-M'zala, aux eaux chaudes, lieu dit :
Hammam-bou-Akkaz, pour y visiter les grottes dont il
m'avait entretenu et d'où il avait rapporté iin intéressant
et fort éclat fumifure, détaché d'une paroi supérieure.
Si au point de vue préhistorique, je n'ai pu reconnaître
une certitude d'habitat en fouillant un de ces abris-refuge,
je ne puis cependant pas les passer sous silence.
Immédiatement avant de parvenir aux eaux chaudes de
Hammam-bou-Akkaz, à gauche de l'Oued-Bousselah cou-
lant au bas de la piste et au sommet de la crête dominant
— 265 —
également à gauche
existe une première sé-
rie de véritables demeu-
res troglodytes f1).
L'ouverture parfois en
forme de porte, est sou-
vent aussi en orifice de
four, et celle de l'abri
refuge que je vais dé-
crire, 'à titre documen-
taire, a lm20 de hauteur
et 0m70 de largeur. Le
massif un peu circulai-
re, d'un calcaire tuffeux,
a pu se creuser assez
facilement. La porte
franchie, on se trouve
dans une pièce régu-
lière, carrée ou rectan-
gulaire, aux angles fran-
chement arrondis.

(1) Notre collègue M. le docteur Carton a signalé en Tunisie de nombreux


abris-refuge et chacun sait que en maints endroits, des demeures analogues
sont encore habitées de nos jours.
-m»
Schéma d'un abri-refuge
ayant de 2 à 3 mètres à peu près dans la longueur et un peu moins
dans la largeur

La hauteur également varie, mais généralement on


éprouve une certaine gêne pour s'y tenir debout. Par-
fois des abris-refuge très voisins, communiquent entre
eux par une ouverture ménagée dans la cloison de sépa-
ration et certains paraissent avoir été beaucoup plus habi-
tés car les dépôts fumifuges y sont plus accentués.
J'ai pu en fouiller un partiellement jusqu'au sol naturel
ancien, mais je n'ai pu y découvrir aucun indice pour me
fixer sur l'époque d'habitat.
Il est fort probable que ces abris-refuge ne servaient
que temporairement pour s'y garer de la pluie et du so-
leil et sans doute aussi pour y passer la nuit.
Gomme fermeture il existait une porte assez ingénieuse
et bien que le cas ait déjà été cité par différents auteurs,
je crois devoir le signaler encore.
Une meule véritable, épaisse et régulière, était au préa-
lable débitée dans un bloc calcaire du massif voisin, puis
introduite en la roulant par l'ouverture de l'abri-refuge.
Le schéma que je donne ci-contre fera facilement com-
prendre le système employé pour la fermeture. Le diamè-
tre de la meule était calculé pour être très supérieur à la
largeur de l'ouverture, de sorte que de l'intérieur, cette
meule, placée debout, n'avait qu'à être roulée soit à droite
soit à gauche pour livrer passage. Cette fermeture parti-
culière avait un très grand avantage ; on ne pouvait ouvrir
que de l'intérieur où la sécurité était pour ainsi dire com-
plète, car la porte circulaire d'une solidité à toute épreuve
pouvait encore être consolidée, soit au moyen de pieux ou
de grosses pierres, soit simplement par l'opposition des
habitants.
Dans l'abri-refuge que je figure, la porte existe encore
complète, et pour le rétablir exactement comme il l'était
— 26? —
autrefois, il suffirait de le débarrasser des terres qui l'ont
un peu envahi.
A 500 mètres environ plus loin de ce premier endroit,
après avoir dépassé les eaux chaudes, on trouve encore
une série de ces abris-refuge, et d'après M. Vallet il y en
aurait bien une cinquantaine. Beaucoup se trouvent au-
jourd'hui envahis par les terres et ne disposant pas d'assez
de temps, je n'ai pu m'en rendre compte.
C'est au cours de cette excursion que j'ai pu prendre
un dessin de la stèle lybique ci-après, découverte par
notre collègue, elle se trouve en plein champ et j'estime
que la Société ferait bien de la faire mettre en lieu sûr si
on veut pouvoir la conserver.
Les abris-refuge dont je viens de parler ne sont pas les
seuls de la région, car il en existe même à Constantine.
Au bas de la crête supérieure du plateau du Mansou-
rah, en dessous des casernes du 3e Chasseurs, on trouve
une succession de ces abris-refuge dont plusieurs sont
en ruine à présent. L'un d'eux toutefois est en parfait
état, il est extrêmement curieux, j'en ai pris des dessins
il y a cinq ans et j'aurai l'occasion de le signaler, car les
"divers attributs creusés dans le tuf : alcôve, cheminée,
niches, etc., en font une demeure très curieuse.
2Ô8
— —

STÈLE ROMAINE
recueillie par M. VILLAS,
Gérant de la ferme de la O Algérienne,
à Bou-Nouara

A proximité de la ferme de la Compagnie Algérienne,


dont il est le gérant, M. Villas a découvert la stèle
romaine dont nous donnons un dessin :
A. — Stèle vue de face ;
B. — Attribut de gauche;
C. — Attribut de droite.
Très bien conservée, cette stèle est placée en façade de
la ferme.

(Voir planche ci-contre)


Stèle votive recueillie par M. Villas.

â69

Stèle libyque à Fedj - M'zala

A 5 kilomètres environ, au nord-ouest de Fedj-M'zala,


M. Vallet notre sympathique collègue, m'a signalé la stèle
libyque, dont je donne ci-dessous un croquis. Divisée en
deux, elle comporte deux surfaces séparées par un res-

saut en escalier. Ainsi qu'il est facile de s'en rendre


compte, l'écriture se continue sur la surface inférieure,
quoique d'une horizontalité différente.
A. DEBRUGE,
Correspondant du Ministère,
Délégué départemental de la Société préhistorique Française,
INSCRIPTION
TROUVÉE

à AÏM-AZÏZ-BEN-TELLIS
(Commune mixte de Châteaudun-du-Rhumel)

Dans la cour intérieure précédant le bureau de M. Murât,


administrateur à Châteaudun-du-Rhumel, est déposée une
pierre portant une assez longue inscription latine.
Suivant les renseignements fort gracieusement donnés
par M. Murât, cette pierre a été exhumée dans le courant
du mois de mars 1913, par des ouvriers travaillant à la
source d'Aziz-ben-Tellis, sur l'Oued-bou-Mrah, à quel-
ques kilomètres au nord-ouest de Châteaudun.
A l'examen, elle présente comme dimensions :
Hauteur 0m57
Largeur 0m40
Epaisseur ... 0m07 à 0m08
Les caractères ont 0m04 de hauteur et forment 14 lignes.
La première, sur laquelle figurent : le nom, le prénom,
et le commencement du qualificatif d'origine de Finstau-
rateur a été détériorée, très probablement par la pioche
de l'ouvrier qui a rencontré la pierre.
A l'extrémité droite des deuxième, sixième, septième,
treizième lignes, des éclats ont fait disparaître tout ou
partie des lettres terminant ces lignes ; mais, la restitution
en est très simple.
Les caractères de Finscription, gravés nettement et ré-
— 272 —
gulièrement, sont d'une lecture facile et montrent que le
travail a été fait avec soin par un bon ouvrier.
Il n'existe pas de lettres en ligature. Deux corrections
ont été faites après achèvement, par l'insertion :
D'un H entre le c et l'i de CHIVS, au commencement de
la deuxième ligne.
D'un v entre le p et le T de CAPVT, à la fin de la troi-
sième ligne.
Des abréviations courantes se rencontrent « MILI »
(2e ligne) ; « ss (barrés) MIL NS » (12e ligne).
T
Entre les ss barrés et MIL, se trouve l'abréviation cjc
Inscription d'Ain-A zziz -ben- Tellis
- 273 -
TRADUCTION
ALINVS (?) NATALIS (?) (?) Cmvs, reoêtu d'une
charge militaire honoraire, a, par amour de sa cité, dépensé, de
ses deniers, treize mille sesterces (ou dix millions ou cinquante
mille sesterces), pour reconstruire en pierre de taille et en ciment
de Signiafi), la fontaine, source de l'Amsaga, ruinée par le temps
et renversée de fond en comble par les torrents voisins (ou encore :
fréquemment renversée par les torrents). Il a remis l'ornementa-
tion en état. Le même (donateur) a fait la dédicace.
Le prénom, le nom et particulièrement le qualificatif
d'origine sont tronqués et de lecture incertaine.
Le nom « MILI. ...» est une abréviation de « MILITIA »
que l'on peut prendre dans l'acceptation dejrade, dignité
militaire. Il semble que par cette expression « MILITIA
HONORARIA » le restaurateur de la fontaine ait voulu indi-
quer qu'il était vétéran des Armées romaines.
Quant à « Reconstruire en pierre de taille... », cette
leçon peut être admise :
1° Elle est autorisée par la traduction littérale : « INS-
TRVXIT QVADRATO LAPIDE NOVO » « Il a construit avec de
la pierre taillée nouvelle », d'où : a II a renouvelé la pierre
de taille » et enfin « Il a reconstruit en pierre de taille ».
2° Elle découle du contexte « CVLTVM REFECIT ».

L'abréviation c]c peut être :


Celle (sous toutes réserves) du mot « TREDECIM ». Treize
mille sesterces représentant deux mille six cents francs
de notre monnaie, cette somme paraît suffisante pour une
réfection de fontaine ;
Ou bien celle indiquée dans le Cours d'Epigraphie de
Cagnat (p. 31), « T », représentant le nombre « dix mille »,
ce qui donnerait « dix millions de sesterces » soit « deux
millions de francs » ; mais ce chiffre paraît invraisembla-
'ble pour l'importance du travail ;

(1) Sigma, ville des Volsques actuellement Segni, dans le Latium.


— 274 —
Ou bien, en faisant abstraction des guillemets encadrant
la base du T qui peuvent avoir été gravés par suite d'une
erreur de l'ouvrier, l'abréviation remplacerait le chiffre
« cinquante » (Cagnat, p. 31). L'indice ^ qui surmonte le
T peut indiquer que ce signe doit être isolé. On lirait alors
« cinquante mille sesterces » soit : dix mille francs, somme
qui paraît se rapprocher de la normale.
La traduction de « DIMMOLITVM » par « renversée » est
.
normale. Le mot origine serait « DISMOLITVM » dans lequel
l's de la préposition DIS, préfixe de dispersion, de désa-
grégation, s'est changé en M d'où « DIMMOLITVM ».
Peut-être aussi, le lapidaire voulant écrire « DIMOLII VM »
a-t-il fait une faute d'orthographe en redoublant I'M.
Quant à voir dans la fontaine d'Aziz-ben-Tellis, l'ori-
gine, la source de l'Amsaga, cela semble assez discutable
au point de vue géographique.
En effet, si l'on examine la carte ci-annexée, on cons-
tate que le Rhumel est formé aux environs de Château-
dun de la réunion de trois oueds :
1° l'Oued-Dekri, au nord ;
2° l'Oued-Tadjenent, qui passe à Saint-Donat, au sud ;
3° Enfin, au milieu, FOued-bou-Mrah, qui sort de l'Aïn-
Aziz-ben-Tellis.
Si l'on s'en tient au renseignement fourni par l'inscrip-
tion, ce dernier oued serait le cours supérieur du Rhumel,
au lieu que l'Oued-Tadjenent, plus important, est actuelle-
ment considéré comme étant le Rhumel supérieur.
D'autre part, l'Oued-Dekri est aussi d'un cours plus
étendu que l'Oued-bou-Mrah, et possède également à son
origine une fontaine, l'Aïn-Kerba, où l'on remarque des
restes importants d'une captation ancienne dont ci-après
un dessin extrait de l'album de Delamare (Feuille 65) I1).

Au sujet de l'Aïn-Kerba, voir Féraud, Recueil de la Soctâté archéolo-


(1)
gique de Gonslanliae, volume VIII, 1864, page 286.
275 —

Aïn-Kerba

N° 1. — Coupe horizontale.

N° 2. — Vue panoramique et ruines de la captation.

Dessins extraits de l'album Delamare (feuille 65).


— 276 —
Il est curieux de rappeler à ce propos l'inscription sui-
vante, trouvée pendant l'été 1863, à Sila^ et traduite par
Gherbonneau :
,
GENI... INISVM
CATV AMSAGAE
SA C R VM
CARRVNTIVS
FAVSTVS ARRVNTI
PROCVLI FILIVS
MAGISTRATVS
PERMISSO ORDINIS
SVIS PECVN1S FECIT
IDEMQVE DED1CAVIT
L1BENS ANIMO
Autel en l'honneur du fleuve Catu Âmsaga
Caius Ârruntius Faustus, fils ci'Arrunlius Proculus,
Maire (du bourg)
Avec l'autorisation du Conseil municipal,
L'a fait ériger à ses frais et l'a dédié en toute liberté de
conscience W.
Le traducteur conclut, au sujet de la source du fleuve
Amsaga :
Après avoir visité le pays, arrosé par le Bou-Merzoug, le Rim-
mel et leurs divers affluents, je ne puis m'empêcker de reconnaî-
tre que c'est au premier de ces cours d'eau qu'il convient d'attri-
buer le nom ancien. Deux preuves solides viennent à l'appui de
celte opinion : d'un côté, l'importance du Bou-Merzoug, de l'au-
tre, la découverte de l'inscription avec le nom de Catu Amsaga à
huit kilomètres seulement delà montagne d'où sortent les sources
abondantes de ce fleuve auquel les colons avaient élevé un
« sacellum » encore visible quoique renversé en partie.
[" La première de ces preuves n'a rien de péremptoire
puisque l'Oued-Tadjenent est d'un cours plus étendu que
l'Oued-bou-Merzoug.
Recueil Société archéologique de Constantine, 186S. Dans ce Recueil,
(1)
page 422 (Notes) Ckerbonneau s'élève contre une rectification de lecture
de cette inscription faite par De Cnamplouis qui avait transforme « catu »
en_« caput ».
— 277 —

Quant à celle basée sur l'inscription portant le nom de


Catu Amsaga, elle perd désormais singulièrement de sa
valeur et l'inscription d'Aziz-ben-Tellis paraît plus déci-
sive.
Cette dernière donne une précision. Il n'en est pas de
même de celle qui figure sur l'Autel élevé par Caius Arrun-
tius et dédiée au Génie du Fleuve. La protection de ce
Génie pouvait, en effet, s'étendre non pas sur un seul
point, mais bien sur toute la contrée fertilisée par le fleuve
et ses affluents.
C'est dans cet ordre d'idées qu'un autel votif, dédié au
Génie de Rusucurru et découvert à Tigzirt, avait fait pen-
cher en faveur de l'identification de cette localité avec
Rusucurru, alors que des stèles puniques et, tout récem-
ment une borne milliaire, paraissent témoigner que Rusu-
curru existait sur l'emplacement occupé aujourd'hui par
Dellys.
Quoiqu'il en soit, il est à désirer que la découverte
d'éléments nouveaux permette de donner une solution dé-
finitive à la question de l'Amsaga.
On pourra ainsi se rendre compte d'une part, si l'édifi-
cateur de l'autel a voulu glorifier le Génie tutélaire de la
région ; d'autre part, si, comme le Militaire Honoraire
d'Aziz-ben-Tellis, tous les hauts riverains n'auraient point,
par simple vanité et ob aniorem cioUatis, voulu faire de
la fontaine qui alimentait leur cité la source du Fleuve,
questions de clocher pour lesquelles point n'est besoin
d'église.

D'après des renseignements particuliers fort aimable-


ment donnés par M. A. Cagnat, Militia honoraria oma-
tus indiquerait « Un officier de rang équestre de litre »,
c'est-à-dire : n'ayant jamais servi. Cette expression se
rapprocherait de Imaginaria militia dont nous avons
— 278 —
trouvé l'emploi par Suétone dans le sens de « troupes
figurant seulement sur les contrôles. »
L'éminent épigraphiste représente Yopus signinum
comme un sol de ciment dans lequel on incrustait de pe-
tites pierres pour foi-mer un dessin. On obtenait ainsi
une mosaïque sans finesse.
Nous terminerons en reproduisant ce que Féraud écrit
au sujet de l'Aïn-Aziz-ben-Tellis :
Aïn-Aziz-ben-Tellis. — Chez les Cheraroua, coule dans un
ravin la fontaine dite Aïn-Aziz-ben-Tellis. Aux deux côtés du
ravin s'élèvent des méditas, construites sur les ruines d'une ville

on reconnaît encore la disposition intérieure. . ....


qui possédait plusieurs édifices en pierre de grand appareil dont

Les ruines d'Aïn-Aziz-ben-Tellis valent la peine d'être explo-


rées avec soin. J'ai toujours supposé qu'il fallait chercher là l'an-
cienne ville d'Idicra (des itinéraires) et cette hypothèse repose
sur la synonymie qui existe entre ce nom et celui de l'Oued-
Dekri, dont les eaux descendent des hauteurs qui circonscrivent
Aïn-Aziz Le village moderne de Dekri est à six kilomètres envi
ron au sud sur les bords du ruisseau.
Puissent des chercheurs heureux déterminer l'emplace-
ment d'Idicra et le cours exact de l'Amzaga.
Constantine, avril 1913.
CH. CABON,
Capitaine, Chef du Bureau des Affaires Indigènes
de la Division.
CONGRÈS DE TOUS

Compte rendu par M. DEBRUGE de sa mission au Congrès de


l'Association Française pour l'avancement des sciences,
à Tunis, en mars 1913.

Dans un but de vulgarisation scientifique, je présentais


en collaboration avec M. Gustave Mercier, au Congrès de
Tunis, un résumé de nos fouilles dans l'escargotière de
Mechta-el-Arbi, le travail complet devant paraître dans le
Bulletin de notre Société archéologique. J'avais estimé cette
participation comme utile, car à l'ordre du jour des travaux,
figurait la question des curieuses escargotières de l'Afrique
du Nord.
J'ai eu le grand honneur d'être délégué par M. le Gou-
verneur Général pour représenter l'Algérie et par là même
la Société archéologique de Constantine, à la IIe section,
anthropologie et archéologie préhistorique.
J'ai l'avantage de donner à mes collègues un aperçu dé
la séance consacrée à la lecture de notre travail, dans la
matinée du mercredi 26 mars.
M. le docteur Bertholon — notre collaborateur précieux
— présidait la séance à laquelle assistaient une douzaine
de savants, dont notre collègue et ami M. Joleaud,
M. Chantre, de Lyon, M. le docteur Pittard, de Genève,
M. Stuhlmann, docteur en philosophie, de Hambourg, etc.
Comme comparaison, j'avais emporté une belle série de
planches, avec les objets les plus typiques, aussi bien de
mes fouilles de Tébessa que de Mechta-el-Arbi.
- -280

Au fur et à mesure de la lecture de notre travail, je


faisais circuler les planches parmi les congressistes et on
conçoit tout l'intérêt d'une pareille démonstration, car il
était ainsi très facile, avec les renseignements complé-
mentaires que je donnais, d'établir la distinction entre les
industries de Tébessa et de Mechta-el-Arbi.
Les deux industries ont été très admirées, aucune re-
marque n'a été faite et tout le monde a été d'accord pour
reconnaître les industries du paléolithique supérieur.
Mechta-el-Arbi procure une industrie très archaïque,
entièrement assimilable à l'Aurignacien de France et dans
l'industrie de Tébessa, il est facile de voir une évolution
immédiatement voisine.
La planche comportant une très importante série de
coquilles d'escargots, avec perforations diverses a fait
l'objet d'une causerie spéciale et intéressante, et tout le
monde a cru y reconnaître la particularité que j'ai signalée
à diverses reprises. M. le docteur Pittard a manifesté le
vif désir d'en posséder une petite série, que bien volon-
tiers je lui procurerai.
La longue et forte côte, profondément incisée, a longue-
ment retenu l'attention ; c'est une pièce unique et du plus
puissant intérêt.
Notre collègue, M. Joleaud, a bien voulu donner quel-
ques renseignements sur différentes dispositions géologi-
ques, laissant clairement ressortir la grande affinité exis-
tant entre les terrains d'Europe comme d'Afrique. La
géologie complétera la préhistoire et un jour viendra sans
doute ou il n'y aura plus lieu de spécialiser cette dernière
science dans l'Afrique du Nord.
Notre collègue, M. Doumergue, le dévoué président de
la Société soeur d'Oran, avait adressé une notice analyti-
que sur mes fouilles de Tébessa, bien que je ne sois pas
tout-à-fait de son avis, quant à l'époque des escargotières,
je tiens à le remercier vivement, car cela a fait également
l'objet d'une causerie.
-m-
Pour terminer et compléter notre travail, M. le docteur
Bertholon avait apporté la tête humaine la plus complète
recueillie à Mechta-el-Arbi. Avec sa grande connaissance
des races du nord de l'Afrique et sa compétence connue,
il a su retenir longtemps l'attention des congressistes.
Tout le monde avec lui a pu reconnaître de très grands
rapports entre la race de Mechta-el-Arbi et l'homme de
Néanderthal et je suis heureux d'ajouter, que ce praticien
mis en possession des restes humains provenant de mes
fouilles de la grotte Ali-Bacha à Bougie, m'écrit pouvoir
peut-être avancer la race ethnique de cette époque si re-
culée.
A l'issue du Congrès, j'ai adressé un rapport à M. le
Gouverneur Général, lequel a bien voulu me répondre et
me féliciter pour mes travaux, ce dont je le remercie très
sincèrement, car j'y trouve un précieux encouragement.
A. DEBRUGE,
Correspondant du Ministère,
Délégué départemental de la Société préhistorique Française.

Au nom de la Société Archéologique de Constantine, nous


sommes heureux d'adresser nos plus chaleureuses félicitations à
notre excellent collègue M. Debrugè, à qui M. le Gouverneur
Général a fait honneur de le charger de représenter l'Algérie au
Congrès de l'Association Française pour VAvancement des Scien-
ces, qui s'est tenu à Tunis à la fin du mois de mars dernier. C'est
là un éclatant témoignage rendu au modeste savant qu'est
M. Debruge et à ses intéressants travaux en matière de préhis-
toire.
Nous sommes fiers, comme il doit l'être lui-même, du succès
si flatteur et si mérité qu'il a obtenu au Congrès et nous profitons
de cette occasion pour le remercier sincèrement de la collaboration
si éclairée et si appréciée qu'il apporte à la Société par ses fouilles
si productives et toujours plus intéressantes, et du dévouement
infatigable dont il fait preuve dans ses fonctions de Trésorier.
LE BUREAU.
NOTICE
SUR UME IMSGRIPIiOM ROMâWS
ET SUR QUELQUES VESTIGES ROMAINS

trouvés dans la région de Canrobert et d'Aïn-Beïda

Sur les indications de M. Ribet, le sympathique et


distingué administrateur de la commune mixte d'Oum-
el-Bouaghi (Canrobert), j'ai pu, au cours d'une tournée
au douar d'Aïn-Melouk, repérer et faire mettre en lieu
sûr la pierre sur laquelle se trouve l'inscription ci-après,
qui est fort belle et dont les caractères sont d'une netteté
remarquable.
Le "vicus" dont il est question dans cette inscription
n'était certainement pas un "viculus". Au pied d'une
chaîne de montagnes qui l'abritaient des vents du nord-
ouest, dominant toute la riche plaine d'Aïn-Melouk, il
devait être habité par une nombreuse population de colons,
éleveurs et laboureurs.
Son emplacement n'est guère révélé que par une suc-
cession de tumuli, ou plutôt de gros boursouflements non
encore attaqués par la pioche des modernes entre-
preneurs.
Eloigné des chemins de fer, de la grand'roule, du vil-
lage le plus proche de Montcalm, de toute habitation
européenne, notre bourg romain dort, relativement in-
violé, sous la poussière des siècles et la terre descendue
- -284

de la montagne. De celle-ci descendent encore aujourd'hui


d'abondants ruisseaux qui fertilisent de jolis jardinets
arabes, où mûriers et grenadiers, vigne vierge et potirons
se marient sans façon, à l'ombre des grands noyers, et en
se narguant outrageusement de la symétrie ou de la belle
ordonnance.
A l'époque romaine celte eau, qui se perd actuellement
sans grand profit, devait être savamment captée, drainée
et distribuée; de même qu'au pied des contreforts sud du
Fedjoudj, où l'on peut encore aujourd'hui dresser un plan
très net de l'oeuvre des ingénieurs hydrophages de l'épo-
que. Mais aujourd'hui le voyageur ne peut que rester
confondu devant l'immensité de ce travail maintenant perdu,
et seul, dans la plaine qui s'étend toujours, il laisse tomber
la bride sur le cou de son cheval, et traverse mélancoli-
quement l'interminable cimetière où les morts s'entassent
depuis deux mille ans...

La pierre tumulaire dont le dessin est reproduit ci-contre


(je n'ai rien enjolivé ni rien ajouté ou modifié) a été déterrée
et relevée au cours de la même tournée; elle se trouve
dans une ruine assez importante, auprès d'un oppidum,
à 25 kil. environ de la précédente et au sud, dans la
direction de Canrobert, dont elle est encore éloignée de
18 kilomètres L'endroit se nomme aujourd'hui Henchir-
bou-Alhmane, dans le douar Aïn-Babouch. Dominant le col
par où passait la voie romaine, la malheureuse cité a dû
probablement subir le sac et le feu; les pierres calcinées y
sont nombreuses, du moins celles que les entrepreneurs
ont bien voulu y laisser, car ceux-ci sont des destruc-
teurs autrement terribles que les Circoncellions.

Je crois devoir signaler, dans l'intérêt public, que les


entrepreneurs du chemin de fer Aïn-Beïda-Tébessa abî-
Largeur de la pierre lm 05
Hauteur id 0 75
Epaisseur id. 0 25

Hauteur des lettres :


7 premières lignes 0 04
4. dernières lignes 0 03

mixte de Canrobert).
Trouvé a l'HenchirOued-Kherouf,au pied du Djebel Gat, extrémitéN.-O. du douar.Aïn-Melouk(Coin,
Découvert a l'Henchir Bou-Atkmane,douar Aïn-Babouch (Commune mixte d'Ouin-el-Bouaghi).
- 285 —

ment la ruine d'Henchir-Djezia, dans le douar Oulmène.


Les terrassiers indi-
gènes employés par
l'entreprise ont cul-
buté, remué, fouillé
la terre, extrait de
superbes pierres de
taille et même de
vraies oeuvres d'art.
J'y ai noté, au cours
d'un examen, forcé-
ment rapide, une jo-
lie fontaine (flg. 1) fi-
gurant une tête de
bélier; la fig. 2 la re-
présente en coupe.
Une élégante colonne
de 2m15 et entièrement intacte existe au milieu de cent
blocs énormes et parfaitement taillés.
Tout cela va servir au terrassement ou à la plate-forme
du chemin de fer qui va relier Marcimeni à Theveste.
Avec le temps la destination change Les entrepreneurs
!

m'ont affirmé qu'ils avaient obtenu l'autorisation de Paris !


On peut en douter.

PIQUET,
Architecte à Aïn-Beïda (Dép' de Constantine).
LA STATION PREHISTORIQUE
DE

MECHTA-CHATEAUDUN

Nous avons relaté, dans le Recueil de la Société de


l'année 1907 l1), la découverte par M. Gustave Mercier,
d'une station préhistorique dans sa propriété à Chàleau-
dun-du-R.humel.
Les premières fouilles pratiquées à l'époque lui avaient
permis de recueillir divers ossements humains, dont un
occipital à crêle très caractéristique, des ossements d'ani-
maux hrisés en fragments pour en .extraire la moelle,
des silex nombreux et une grande quantité d'hélix.
La Société décida, en 1912, sur la proposition de
M. Debruge, de pratiquer de nouvelles fouilles plus im-
portantes au même endroit où existe, à n'en pas douter,
une mine presque inépuisable de documents. Nous avons
donc entrepris ce travail en collaboration.

Le pays, qui appartient à la région des Hauts Plaleaux


constantinois, est formé par une immense plaine d'allu-
vion très anciennes (2), trouée çà et là par des montagnes

(1) Recueil de 1907, p. 171.


(2) Nous pensons, avec M. Joleaud. que ces immenses dépôts d'alluvions
ont dû commencer à l'époque miocène, pour se poursuivre jusqu'à nos
jours. La plaine, au cours rie l'ère tertiaire, était couverte de lacs dont les
gebakh (lagunes salées) actuelles sont les résidus.
— 288 —
calcaires crétacées, qui émergent comme des îlots. La
plaine elle-même, dont l'altitude varie de 8 à 900 mètres,
est ridée par quelques lignes de coteaux tuffeux, élevés
de 25 à 30 mètres au-dessus de son niveau. Elle descend
en pente douce depuis les montagnes de Tafrent et du
Djebel Gherour au sud, jusqu'à l'Oued-Ouskourt au nord,
qui serpente au pied d'une ligne de collines. La plaine est
entièrement dénudée, et ne porte pas d'autre végétation
spontanée que celle des steppes algériennes; les monta-
gnes précitées sont couvertes de forêts de pins et de
chênes verts.
La contrée est abondamment pourvue d'eau. L'Oued-
Ouskourt, qui s'est creusé dans la plaine un lit profond
de quelques mètres, coule été comme hiver, alimenté par
des sources qui émergent au pied de ses berges tout le
long de son cours. Ses eaux, captées à 6 kilomètres en
aval de la ferme Mercier, fournissent aux habitants
actuels du gros village de Châteaudun une eau abondante
et saine.
Le sol est formé d'une couche de terre végétale sablon-
neuse dont l'épaisseur varie de 0m30 à quelques mètres,
reposant sur un tuf généralement marneux, d'autres fois
calcaire et assez dur par endroits pour être employé
comme pierre à bâtir.
A 300 mètres au sud de l'Oued-Ouskourt, à 2 kilomè-
tres environ à l'ouest de la route de Châteaudun à la gare
de Mechta-eLArbi, s'élève la boursouflure de l'escargo-
tière, qui mesure environ cent mètres de longueur, orien-
tée est-ouest, sur cinquante-mètres de largeur. La hau-
teur maximum au-dessus du sol environnant est de 2m50
au centre, pour devenir nulle sur la périphérie. On voit
quel cube considérable de matériaux amoncelés existe en
ce seul point.
Or, nos recherches nous permettent de signaler, dans
son voisinage immédiat, deux autres gisements analogues,
quoique de moindre importance.
— 289 —

L'un, situé sur la même rive de l'Oued-Ouskourt (rive


droite) et à 400 mètres environ à l'ouest du précédent,
est reconnaissable à la quantité de débris de silex taillés
qui jonchent le sol et à la couleur plus foncée de la terre
retournée par la charrue.
Le second, situé sur l'autre rive de l'Oued-Ouskourt
(rive gauche), à 500 mètres nord-ouest du premier, pré-
sente de loin la forme d'un cône adossé à la crête de la
colline, parfaitement reconnaissable à sa forme régulière
et à la couleur noirâtre qui le signale. Sa surface est jon-
chée de silex et de débris d'hélix. Une fouille sommaire
nous a permis de reconnaître qu'au-dessous d'une couche
de terre végétale de 0m30 d'épaisseur, il était formé d'un
amas de cendres grises ou noires et de coquilles d'hélix.
A 0m60 du sol, nous avons recueilli pêle-mêle des osse-
ments d'animaux et les débris du squelette d'un enfant.
Loin de constituer un fait isolé, l'escargotière de Mechta-
el-Arbi n'est donc qu'un exemplaire, considérable il est
vrai, de gisements qui paraissent fréquents sur nos Hauts
Plateaux. En dehors des escargotières fouillées par M. De-
bruge dans la région de Tébessa f1', on nous en signale
d'analogues dans maint endroit de la commune mixte de
Châteaudun-du-Rhumel, dans celle de Canrobert, dans
celle de La Meskiana. Ces déchets accumulés par les ha-
bitants préhistoriques de la' région sont donc nombreux
et nous laissent supposer qu'elle était, -au cours de ces
âges reculés, extraordinairement peuplée. Nous devons
cependant nous garder de rapporter la formation de tous
ces gisements à une même époque. Ils se réfèrent vrai-
semblablement à une suite considérable de siècles ; l'étude
de chacun d'eux pourra seule nous fixer sur son ancien-
neté propre et nous permettra plus tard d'établir entre
eux une chronologie relative. Encore faut-il tenir compte
de ce fait, que chacun d'eux a pu être utilisé à des pério-

(1) Recueil de 1911, p. 377.


- 290 -
des différentes, et peut contenir des dépôts d'âges divers.
Nous verrons que c'est probablement le cas de l'escargo-
tière que nous avons fouillée partiellement, et à qui nous
conserverons l'appellation de : Tumulus de Mechta-el-
Arbi.

Les fouilles, pratiquées en septembre et octobre 1912,


se composent de sept tranchées longues de 7 à S mètres,
larges de 1 "'50 et dont la profondeur a été poussée jus-
qu'au niveau du sol. Ces tranchées ont été faites dans
des sens divers et occupent la partie centrale et, par
conséquent", la plus élevée du tumulus.
L'escargotière est recouverte sur sa périphérie d'une
couche de terre végétale qui va en s'amincissant, pour
devenir à peu près nulle sur le sommet, où elle est rem-
placée par une couche protectrice formée d'une quantité
innombrable de coquilles d'hélix broyées.
L'intérieur est formé par un magma à peu près uni-
forme de la base au sommet, uniquement composé de
cendres et de débris d'hélix. La couleur des cendres varie
du gris clair au gris foncé, suivant leur richesse en po-
tasse, en soude ou en matières organiques. La coupe du
tumulus présente, sur les parois des tranchées, une série
de bandes horizontales irrégulières et discontinues, qui
offrent un aspect bariolé suivant leur plus ou moins
grande richesse en hélix. Ceux-ci sont limités à deux va-
riétés : la dominante est l'hélix aspersa Muller. Parfois
éparses, parfois ramassées en bancs pressés, ces coquilles
dont beaucoup sont intactes ou simplement perforées, se
présentent en telle quantité qu'il est bien évident que l'es-
cargot, et sans doute aussi les limaces, etc., constituaient
une des bases de la nourriture de l'homme à celle époque.
Sur beaucoup de coquilles, on relève des traces de
contact avec un feu modéré; de ci, de là, on remarque
Planche I. — Coquilles perforées.
— 291.—
des restes de foyers et des pierres calcinées ont pu être
ramassées en très grand nombre.
C'est dans ce magma que se trouvent disséminés des
os d'animaux, toujours brisés, souvent calcinés, des outils
en silex, des instruments en os et des ossements hu-
mains.
Les débris osseux s'effritent au contact de l'air et sont
quelquefois très difficiles à recueillir. Une exposition de
quelques heures à l'air provoque leur durcissement. Nul
doute qu'ils doivent en partie leur conservation relative
depuis ces périodes si reculées au milieu potassique dans
lequel ils sont demeurés enfermés, autant qu'à la couche
protectrice dont nous avons parlé ci-dessus.
De la surface jusqu'à la base, on recueille les deux
industries du silex et de l'os poli : il semble toutefois que
la récolte soit plus abondante vers la base.
Un grand nombre de coquilles d'hélix révèlent une par-
ticularité remarquable : on constate sur leur périphérie
une perforation régulière, généralement ronde et de lar-
geur variable, et qui peut provenir, soit de l'usure des
coquilles par le frottement, soit d'un travail de main
d'homme. (Voir planche I).
M. Debruge, qui en a déjà recueilli de semblables dans
ses fouilles de Tébessa, incline pour cette dernière hypo-
thèse. Il estime que ces perforations ont été faites au
moyen d'une pointe ou d'une lame pointue; lorsque l'ani-
mal résistait, l'homme aurait usé d'un artifice pour le dé-
gager. On remarque parfois deux ouvertures pratiquées
sur une même coquille.
On peut encore supposer que ces perforations, dont on
ne voit pas très bien l'utilité, ont été pratiquées pour per-
mettre d'enfiler les coquilles de façon à en constituer un
collier ou tout autre objet d'ornementation.
Enfin, cette particularité, intentionnelle ou non, se re-
trouve également sur la deuxième et plus petite variété
des escargots de la fouille.
— 292 —

Le lumulùs offre donc, dans son ensemble ou tout au


moins dans les parties fouillées, une remarquable unifor-
mité de composition.
Nous estimons cependant qu'il a dû subir, au cours des
siècles, certaines modifications, au moins dans sa forme
extérieure, dont la principale est l'arasement.
Il affectait sans doute, lors de sa création, une forme
plus élevée et moins régulière : c'était une sorte de mon-
tagne de déchets et de détritus amoncelés au hasard, à
proximité d'un habitat, et sur laquelle les hommes primi-
tifs n'hésitaient pas à faire du feu, pour les besoins de
leur cuisine.
Les agents atmosphériques, la pluie, le vent, l'ont éta-
lée; le passage incessant des hommes et des troupeaux
a continué de l'aplatir en entraînant continuellement ses
matériaux vers la périphérie où ils se mélangeaient à la
terre de la plaine.
C'est ainsi que le monticule primitif a pris sa forme
actuelle de boursouflure étalée et quasi régulière, dont les
bords sont presque indéterminables.

Ossetneutg IwEctiaîstg

Très nombreux sont les ossements humains recueillis


au cours des fouilles et appartenant tant à des adultes
qu'à des enfants.
Ces débris peuvent se diviser en deux catégories :
lu A une distance de 0m60 à 0m70 de la surface, on a
découvert un squelette de femme et un squelette d'enfant
nouveau-né ou mort-né, qui paraissent acoir clé inhumés.
Les caractères ethniques en sont tout différents de ceux
des ossements dont nous parlerons ci -après, et appar-
tiennent à un type incontestablement plus affiné. Le front
est bien développé, le nez assez étroit, la face mince.
« La mâchoire seule, nous écrit le docteur Bertholon, de
Tunis, qui a bien voulufaire une étude de ces documents.
Planche 11. — Crâne vu de lace.
Planche 111. = Crâne vu de profil.
Planche IV. — Crâne TU de de»sous.
— 293 —
•présente dans ses arcades alvéolaires un aspect négroïde;
elle est malgré cela orthognathe. Elle n'a plus ce front
fuyant, cette voûte aplatie, ces reliefs énormes du front,
•ces fortes insertions musculaires des autres crânes. » La
taille de la femme est de lm46. Le crâne est court, indice
céphalique (80,12). Le squelette était placé dans sa posi-
tion normale et allongée, avec orientation de la tète au
:sud-ouest;
2° A l'état épars clans le tumulus, et à une profondeur
plus grande, étaient disposés d'autres ossements, pêle-
mêle avec les débris d'animaux, sans indication de mé-
thode ou d'ensevelissement. Une tête a été recueillie seule,
sans aucun autre ossement; une autre élait accompagnée
•de quelques os longs des jambes et des bras, une troi-
sième d'une certaine quantité d'os divers, parmi lesquels
les fémurs et les tibias se trouvaient ramassés perpendi-
culairement à la tête.
Très différents des précédents, ces os, qui sont tous
nettement fossilisés, offrent des caractères du plus haut
intérêt, qui les rapprochent de l'homme de Néanderthal
•et de la Quina.
Nous donnons ci-après trois photographies de l'un de
ces crânes, vu de face, de profil et par-dessous (Plan-
ches II, III et IV).
On remarquera la platycéphalie, le front surbaissé, le
bourrelet sus-nasal. Le docteur Bertholon nous signale
également « le relief considérable des insertions muscu-
« laires, tant sur les parties latérales qu'au-dessous de la
<c
protubérance où l'on trouve ce bourrelet d'insertion
•« musculaire postérieur appelé torus occipilatis trans-
<( OPI'SUS.
Quelques caractères sont divergents. Les crânes de
«
« Néanderthal sont fort allongés, leur indice varie de 68
« à 74. Ceux-ci sont plutôt courts, le n° 1 a 76, 67. •—
« Néanderthal est remarquable par le peu de développe-
« ment cérébral. Le n' 1, sur lequel on peut calculer la
— 294 —

« capacité crânienne approximative, a 1535 cent, cubes.


« C'est une capacité plus élevée que la moyenne des crâ-
« nés africains en général (rK
« La mâchoire est forte et large, mais n'a pas le pro-
« gnatisme des sujets de Néanderlhal : ce n'est plus le
« museau de singe. La mandibule a un menton accentué,
« tandis que la mâchoire de la Naulette a un menton
« fuyant. Les mandibules sont ici orthognathes.
« Le nez est large, avec une épine nasale peu marquée,
« Caractère d'infériorité.-
« Les os des membres sont plutôt minces, comme dans
« la race de Néanderlhal. Les os du n° 1, les seuls mesu-
a râbles, car les autres sont brisés, donnent une taille de
« lm56 à lm58. »
Ces crânes se rapprochent donc de l'homme de Néan-
derthal par quelques caractères, dont les principaux sont
le front surbaissé et les bourrelets supra-orbitaires. On
peut aussi les comparer à la tète de la grotte d'Ali
Bâcha, qui avait des bourrelets frontaux très saillants,
mais le front plus étroit. Deux crânes, découverts par
Pallary et Tomasini dans les grottes de l'Oranie, parais-
sent également s'en rapprocher.
Nos trois crânes de Aiechta présentent une autre parti-
cularité singulière, et qui leur est propre : l'absence com-
plète, dans les mâchoires, d'incisives médianes et même
d'alvéoles. L'os correspondant de la mâchoire supérieure
se termine en lame effilée, sans trace d'alvéoles. En bas,
deux incisives occupent le milieu de la mandibule, et sont
immédiatement suivies de deux canines. On remarquera,
dans la photographie qui représente le crâne de face, que
l'une de ces incisives latérales manque, mais est repré-

C'est même une capacité considérable, presqu'aussi grande que celle


(1)
des Parisiens (1.051 c. cubes en moyenne). Le crâne de ïa Chapelle aux
Saints, découvert en 1908 par M. Boule, et qui présente un type néander-
thaloïde caractérisé, a la capacité très forte de 1,600 c. cubes'. Ces dimen-
sions ne prouvent d'ailleurs rien en laveur du niveau intellectuel.
- 295 —

sentée par son alvéole. Toute trace des incisives média-


nes a, au contraire, disparu.
Il s'agit probablement d'une mutilation ethnique, comme
l'arrachage encore pratiqué en Australie et, plus près de
nous, par diverses tribus soudanaises. Suivant le docteur
Bertholon, l'arrachement des incisives médianes dès la
seconde dentition, explique l'atrophie complète des alvéo-
les, et leur disparition.
Un autre fragment de mâchoire présente des incisives
limées sur leur face externe. Les dents abîmées de la
sorte se carient d'ordinaire assez vite et tombent.
Il est vraiment singulier que ces crânes primitifs de
Mechta-el-Arbi, qui rappellent à tant d'égards les crânes
australiens, leur ressemblent encore par une mutilation
ethnique dont nous ne croyons pas qu'on ait trouvé d'au-
tres exemples dans les crânes anciens ou modernes de
l'Afrique du Nord.
En résumé, nous pensons que les restes humains de
Mechta doivent être rattachés à deux époques très diffé-
rentes.
Ceux dont nous venons de parler en second lieu pa-
raissent contemporains de la formation même de l'escar-
gotière.
Leur dissémination au milieu de débris de cuisine ne
nous paraît pas une preuve suffisante qu'ils aient appar-
tenu à des peuplades anthropophages, et qu'ils aient été
rejetés au même titre que les déchets d'animaux avec les-
quels ils voisinent.
Les déchets d'animaux dont nous parlerons ci-après
portent des traces de calcination; les os ont tous été brisés
en menus fragments pour en extraire la moelle. Les os
humains sont souvent intacts, ceux qui sont brisés parais-
sent l'avoir été à la suite d'un accident postérieur; aucun
de ceux découverts jusqu'ici, parmi les os longs, ne porte
la marque d'une brisure intentionnelle et longitudinale
-—
296 —

pour en extraire la moelle; aucun ne porte de traces de


calcina lion.
Le grand nombre de silex, les objets en os dont nous:
parlerons ci-dessous et dont plusieurs sont absolument
intacts, démontrent que l'escargotière ne renferme pas
uniquement des débris de cuisine.
On peut donc penser que les cadavres avaient été, soit
abandonnés à la surface du tumulus primitif, alors en
voie de formation, soit grossièrement inhumés au voisi-
nage de la surface.
Le tumulus, comme nous l'avons expliqué ci-dessus, a
été remanié par les agents atmosphériques. Il s'est consi-
dérablement étalé dans le sens de l'horizontale. Il n'y a
rien d'étonnant à ce que, dans ce remaniement, les sque-
lettes se soient rompus ou disloqués. D'où leur absence
d'unité à l'heure où nous les découvrons.
On peut encore admettre que les cadavres avaient subi
un décharnement préalable à l'inhumation, ainsi que le
fait a été souvent constaté aux diverses époques préhisto-
riques.
Quoiqu'il en soit, bien postérieurement à cette première
époque, et alors que le tumulus avait sensiblement acquis
sa forme actuelle, il paraît avoir été adopté par d'autres
peuplades comme lieu d'inhumation.
Déjà, au cours de ses fouilles de 1907, M. Mercier avait
découvert, à 0m70 de profondeur, un squelette à peu près
complet. « Il appartenait, disait-il, à un individu jeune.
Les grosses molaires n'ont pas encore atteint leur déve-
loppement et se trouvent en période de croissance. Le
sujet paraît nettement dolichocéphale. Les os du crâne
sont minces, les maxillaires n'accusent aucun progna-
thisme. Il est permis de supposer que l'ensevelissement
de cet individu est postérieur à la formation du tumulus.
A côté se trouvait le squelette d'un enfant tout nouveau-
né ou d'un foetus. Les os du crâne ont à peine un milli-
mètre d'épaisseur. »
- 297

La femme et l'enfant découverts en 19L2 viennent appor-


ter une confirmation aux suppositions émises par l'un de
nous il y a cinq ans. Le tumulus a été, bien postérieure-
ment à sa formation et alors qu'il avait déjà acquis ses
caractéristiques actuelles, un lieu d'inhumation. La ma-
tière peu compacte dont il est formé rendait le creusement
des fosses particulièrement aisé; sa position au milieu de
la plaine devait naturellement retenir l'attention.
De quelle époque relève cette seconde utilisation du
tumulus ? Malgré l'absence complète de débris de poteries
et d'instruments en pierre polie, nous serions assez enclins
à ne pas la faire remonter au-delà du néolithique.
Il n'en est pas de même de la formation même du tumu-
lus, qui est incontestablement beaucoup plus ancienne et
date sans nul doute de l'époque paléolithique. Nous revien-
drons d'ailleurs sur cette question après avoir étudié l'in-
dustrie recueillie au cours de nos fouilles.
Enfin, il convient de mentionner tout spécialement une
trouvaille singulière faite à 2m40 de profondeur. Là étaient
les restes d'un jeune enfant reposant presque sur le sol
ancien. Les ossements, divers, très incomplets, se trou-
vaient ramassés en un tas ; la tète placée à gauche reposait
auprès d'une moitié de broyeur-polissoir en pierre dure,
attestant un fort long usage. Ce broyeur a pu servir pour
marteler et pour écraser des matières colorantes, car il
se trouve encore imprégné de couleur rouge.
Sur la tète de l'enfant et sur une partie des ossements,
on avait saupoudré de l'ocre rouge et l'aspect au déga-
gement était saisissant, car on avait l'impression de restes
encore teints de sang.
Tout près de cette tête et intentionnellement, il avait
également été placé un couteau en silex et un poinçon en
os poli.
On conçoit tout l'intérêt de ce fait particulier et nous y
voyons une très grande analogie avec des découvertes
— 298 ~
analogues faites sur le littoral méditerranéen de la métro-
pole, principalement dans les grottes de Baoussé-Roussé.

Ossements d'astÉctiRiEx

Comparativement à la masse énorme de cendres et


d'hélix qui forme le corps du tumulus, les ossements
d'animaux sont peu considérables : ce qui ne nous a pas
empêché d'en recueillir un certain nombre, épars dans
l'escargotière, presque tous brisés, et portant fréquem-
ment des traces de calcination.
Ces restes ont été soigneusement étudiés par M. Jo-
leaud, dont les savantes recherches ont permis de recon-
naître les espèces ci-après :
Buba-lis boselaphus, Pallas (le bubale).
Bos laurus, L., variété primipenius, Rùtim (legrand boeuf).
Bos taurus, variété ibericus, Sanson (le boeuf d'Algérie).
Erinaceus algirus, Duvernoy (le hérisson d'Algérie).
F élis ocreata, Gmelin (le chat ganté 1.
Gazella dovcas, L. (la gazelle des plaines).
Gazella, variété kevella-, Pallas (la gazelle des monta -
gnes).
Vulpcs vulpes, L., variété Atlantica, Wagner (le renard
d'Algérie).
Arnmotragus Ceroi-a, Pallas (le mouflon).
La coquille de l'oeuf d'autruche est représentée par six
débris de peu d'importance, et sur lesquels on ne relève
aucune trace de gravure.
Certaines espèces, le bubale, le grand boeuf ont disparu
dequis l'âge paléolithique D'autres, la gazelle des plaines
et des montagnes, le mouflon et l'autruche, ont déserté
depuis longtemps les parages des Hauts Plateaux cons-
tantinois; seul, le mouflon et la gazelle des montagnes
se rencontrent encore dans la chaîne qui borde le Sahara,
au sud de l'Algérie.
Planche V. —il âmes a encoches |3/i de grandeur réelle'
— 299 —

EBÊdiEgfE'ie

En général, les silex recueillis sont uniformément opa-


ques, d'une couleur noirâtre, parfois brillante et offrant
l'aspect de l'obsidienne; très rares sont les silex translu-
cides et calcédoniens, si communs dans les escargotières
de la région de Tébessa.
L'industrie est grossière et paraît appartenir au début
de cette curieuse époque des escargotières. A Tébessa,
nous nous sommes trouvés en présence d'une industrie
sensiblement différente et que l'abondance des objets et
le travail nous montrent plus avancée.
A Mechta-el-Arbi tout indique le début et le tâtonne-
ment, et pour un spécimen parfait et retouché, on trou-
vera une cinquantaine de silex imprécis, sans forme dé-
terminée et auxquels il serait bien difficile d'attribuer une
destination particulière.
Les burins classiques et les silex de taille géométrique,
rares dans les escargotières de catégorie ancienne des
environs de Tébessa, font totalement défaut à Mechta-el-
Arbi.
On connaît la fréquence de ces objets dans les merveil-
leuses escargotières tunisiennes et entre autres auteurs,
notre ami le docteur Gobert les signale couramment dans
ses fouilles récentes.
Les silex, surtout les lames à encoches latérales et bi-
latérales si caractéristiques de l'aurignacien de France,
•sont assez nombreux. La photographie planche V nous en
montre une jolie série. Dans certains sujets, l'encoche est
unique et fort allongée, tout en restant parallèle à l'arête
médiane, alors que dans d'autres elle est plus incurvée;
sur quelques pièces les encoches sont successives et plus
ou moins rapprochées, à l'effet de dents de scie émous-
sées. Avec cette série, nous présentons quatre silex
connus surtout sous le nom de grattoirs à encoches, ils
sont également fréquents et ont une telle analogie avec
- -300

les silex reproduits au-dessus, que leur parenté ne peut


que frapper.
Quoique moins répandues que dans les escargotières
de Tébessa, les lames recourbées en forme de bec de per-
roquet existent également à Mechta-el-Arbi, planche VI,
le dos est toujours finement retouché, le côté opposé de-
meurant tranchant. Sur certains spécimens, tels que les
trois premiers de la rangée du bas, on peut faire une
constatation. Vers la base et du côté opposé au conchoïde,
des éclats répétés et successifs ont été détachés de façon
à enlever une certaine épaisseur comme dans les pointes
destinées à l'emmanchement. Les deux dernières lames
de cette même rangée sont figurées à l'envers des autres,
pour permettre d'y reconnaître une servitude particulière,
car elles peuvent rentrer en effet dans la catégorie des
silex à affectations multiples. Les retouches dorsales se
continuent fines et régulières à la base, par opposition à
la pointe, pour constituer des grattoirs parfaits.
Les lames ordinaires et classiques sont moins com-
munes qu'à Tébessa et sont loin de les valoir; elles n'en
possèdent ni la longueur, ni la finesse, pas plus que la
régularité. Elles sont, le plus souvent, épaisses avec une
seule arête médiane, ou plus plates avec deux arêtes lon-
gitudinales.
Le premier spécimen de la plaiiche Vil paraît avoir été
au début un long grattoir, mais aurait été utilisé ensuite
comme outil à faire les retouches. Il est très épais et sauf
à la base d'éclatement, ce n'est qu'une succession de
larges et profondes étoilures produites par une pression
énergique et répétée. Vers le sommet circulaire surtout,
cette particularité est remarquable et l'épaisseur se trouve
comme rongée intérieurement.
Le deuxième sujet est un superbe outil en quart de
cercle allongé, très plat; la partie tranchante est droite
et taillée en biseau, tandis que la partie recourbée est to-
F'ianche VI. — Lames en bec de perroquet (5/6' de grandeur réelle).
Planche VII. —Types divers 15/6* de grandeur réelle).
— 301 —

talement retouchée jusqu'à la pointe I1'. Le caractère capi-


tal de cet objet est à notre avis le tranchant et il devait
se tenir, la base emboîtée entre le pouce et l'index, la
partie courbe s'appuyant le long de l'index. Maintenant
encore, si nous voulons, à l'aide d'une lame de couteau,
couper quelque chose sur une surface plane, c'est encore
le mode utilisé.
Les trois sujets du haut sont des grattoirs du type de
la Madeleine; bien que retouchés à la partie supérieure,
ils sont fort loin des superbes spécimens provenant des
escargotières de Tébessa, et paraissent appartenir à une
industrie beaucoup plus primitive. Ils sont du reste fort
rares à Mechta-el-Arbi.
Alors que le produit des fouilles de Tébessa ne nous
avait procuré que de très rares nucleus, dans notre der-
nière recherche nous en avons recueilli six, ce qui semble-
rait indiquer qu'on travaillait le silex sur place. Notre
photographie en reproduit trois fort petits; ce ne sont
plus que des noyaux abandonnés, car on ne pouvait sans
doute plus en utiliser lès éclats.
L'outillage en silex comporte aussi quelques pointes,
les unes sans retouches, les autres avec retouches. Sur
quelques-unes du type lames-pointes, les retouches pour
former pointe, sont faites des deux côtés. C'est un genre
que les Hauts Plateaux de la région d'Aumale ont déjà
procuré.
A côté des différents sujets que nous venons de passer
en revue et qui sont tous bien définis, il'existe des va-
riétés qu'il serait difficile de classer dans telle ou telle
catégorie, et c'est la majeure partie. Selon leur forme à
l'éclatement, ils devaient être utilisés tels quels pour cou-
per, gratter et racler,- car sur beaucoup on relève des
étoilures produites par l'usage.

(1) Un de nos collègues de France, M. Chaumet, de Rufl'ec, a figuré une


reconstitution d'utilisation d'un outil identique; toutefois, d'après lui, il
servait a gratter et se tenait dans le sens opposé.
— 302 -
D'après notre ami, M. Joleaud, le silex existe dans les
crêtes calcaires peu éloignées de notre escargotière, sous
forme de rognons intercalés. Remarquons, comme nous
.
avons déjà eu l'occasion de le signaler pour d'autres
fouilles, que cette variété de silex noirâtre ou terreux est
défectueuse, parfois comme craquelée, et ne donnait pas
toute satisfaction à l'homme de l'époque.
A noter que pas un seul percuteur ou marteau n'a été
.rencontré au cours de nos fouilles. Du reste, c'est un outil
fort peu répandu aux diverses époques préhistoriques en
Algérie; il y a là une lacune assez énigmatique.
A signaler quelques broyeurs usés et arrondis par
l'usage, lesquels devaient servir pour écraser les matières
colorantes, car sur deux objets on relève encore des traces
rougeâtres significatives.
Sur une forte plaquette de calcaire avec dépôt ocreux
jaunâtre, on relève de nombreuses stries produites par
l'outil, sans doute un silex, ayant servi à racler la matière
colorante. Un autre morceau oligiste et rouge, comporte
également des rayures profondes. Quelques morceaux
d'ocre rouge ont également été rencontrés, et nous avons
parlé ci-dessus de poussières d'ocre rouge, dont un crâne
d'enfant a été enduit.

EEidttsù'fc de Vas
L'industrie de l'os se trouve pour ainsi dire limitée à
la pointe grande ou petite, et la planche VIII nous en mon-
tre une importante série. Grandes et fortes comme les
trois premiers types de la deuxième rangée, ces pointes
pouvaient servir d'armes, tandis que tout le reste consti-
tuait l'outil probable de nos consommateurs d'escargots.
Deux os plats se trouvent usés en forme de spatules,
ils sont soigneusement polis vers la pointe et il est facile
d'y relever des stries nettes, mais restreintes à cette
extrémité. Sur l'un de ces objets on trouve encore des
traces de matière rougeâtre.
Planche VIIT. — Industrie de l'os, pointes diverses (6/10" de grandeur réelle)
Planche IX. — Cote incisée pour utilisation Ivue de face).
Planche X. — Même côte (vue de profil).
— 303 —
Nous avons recueilli, également, au cours de notre
fouille, un outil très singulier que nous représentent les
photographies planches IX et X. C'est une forte et plate
côte, dont- la pointe, arrondie soigneusement, se trouve
malheureusement cassée, sans quoi l'objet eut été complet.
Il mesure 0m27 de longueur et 0m055 dans sa plus
grande largeur. La base ou prise en main est très épaisse,
ainsi qu'il est facile de s'en rendre compte, tandis que la
partie opposée est plate et franchement arrondie, tout au
moins d'un côté, car on peut parfaire l'objet, auquel il
manque fort peu de chose.
Sur les deux tiers de la longueur, immédiatement après
la prise en main, l'épaisseur a été creusée sur plus de
deux centimètres; on a l'impression d'un énorme couteau
actuel se rabattant et dont la lame serait absente.
Des silex tranchants placés et retenus dans ce sillon,
devaient constituer une arme redoutable.
D'une lourdeur excessive, cet outil, de même que les
autres os recueillis, est nettement fossilisé et comporte
de très profondes vermiculations.
Pour terminer avec l'industrie de l'os, nous mention-
nons un os long d'oiseau, ayant sans doute servi comme
amulette, car auprès de la tête il est facile de relever une
rainure assez profonde sur toute la périphérie.

CONCLUSION
L'étude à laquelle nous venons de nous livrer, en ce
qui concerne spécialement les débris humains, la faune et
l'industrie de l'escargotière, permet d'éclairer la question
de son origine et de l'époque à laquelle il convient d'en
faire remonter la formation.
Contrairement à l'opinion émise par notre savant confrère
M. Doumerguei1) qui persistait jusqu'ici à classer ces

(1)Bulletin de la Société de Géographie et d'Archéologie d'Oran, 1" tri-


mestre, mars 1913.
— 304 —
curieux gisements dans le néolithique, malgré l'absence
complète de poteries, il résulte incontestablement de nos
constatations et de nos recherches que l'industrie contem-
poraine de la formation de l'escargotière de Mechta est
paléolithique. La présence du Dos primigcnius, qui a dis-
paru de très bonne heure, nous en est encore un témoi-
gnage. La taille des silex, les pointes, les grattoirs, les
couteaux-scies offrent tous les caractères de l'industrie
mouslérienne, et celle-ci paraît en parfaite concordance
avec les caractères anthropologiques des ossements hu-
mains les plus anciens du tumulus, qui permettent d'af-
firmer l'existence en Afrique du nord, aux temps paléo-
lithiques^ d'une race néanderthaloïde. Nous avons établi
les ressemblances ethniques de l'homme de Mechta avec
l'homme de Spy, de Cannstadt et de Néanderthal, contem-
porain en Europe de l'abondante industrie moustérienne :
bourrelets supra-orbitaires prononcés, voûte crânienne
surbaissée, pommettes saillantes; l'homme de Mechta
avait, comme l'homme de Spy, l'intelligence peu dévelop-
pée, la taille plutôt courte, en raison de la brièveté des
membres inférieurs et, comme lui, disposait d'une indus-
trie abondante et déjà avancée.
Il ne faudrait cependant pas pousser cette assimilation
trop loin, et faire de l'homme de Mechta l'exact contempo-
rain de celui du Moustiers ou de Spy. De même que nous
avons signalé des ressemblances ethniques, nous avons
établi que certaines différences, largeur et brièveté du
crâne, notamment, indiquaient un progrès sur l'homme de
Néanderthal. Ces différences se retrouvent dans l'industrie,
plus développée somme toute que celle du Moustiers. Mais
en ce qui concerne spécialement le travail de l'os, il ne faut
pas oublier que nous avons de bonnes raisons de penser
que le tumulus de Mechta a été utilisé, à une époque beau-
coup plus récente et peut-être néolithique, comme lieu de
sépulture. 11 peut très bien se faire que les pièces les plus
remarquables, sinon la totalité de celles de l'industrie de
— 305 —
l'os, soient contemporaines de l'ensevelissement des corps
dont nous avons décrit les restes en premier lieu, et par
conséquent bien postérieures à la formation de l'escar-
gotière. Aussi bien, on ne comprendrait pas que les
hommes de Mechta eussent rejeté, au- milieu de déchets
de cuisine et pour tout dire en un mot, d'ordures, des
outils aussi achevés, aussi précieux, aussi longs et diffi-
ciles à fabriquer que les spécimens de la planche VIII. Il
faut donc bien admettre que ces outils ont été volontaire-
ment déposés, en conformité d'un rite funéraire, à proxi-
mité des corps et à l'époque ou le tumulus était déjà
devenu un lieu de sépulture.
Quant au mélange des restes humains plus anciens
avec les os d'animaux, les cendres et les déchets de toute
espèce, il reste la grande particularité de ce gisement,
et qui ne laisse pas d'être énigmatique.
Il empêche son assimilation avec les Kjoekkenmceddings
du Danemark, de la côte méditerranéenne, du Portugal et
de l'Amérique du Sud, qui sont uniquement des débris de
cuisine et de coquilles marines, d'âge plus récent d'ailleurs
que nos escargotières. L'homme le plus ancien de Mechta
était-il anthropophage et a-t-il rejeté les os de ses sembla-
bles au même titre que ceux des animaux dont il faisait,
exeptionnellement, sa nourriture? Non seulement nous ne
le croyons pas, mais nous pensons que l'état des crânes
et des os longs par nous découverts nous permet d'affirmer
le contraire. De même qu'il n'est pas permis de douter de
l'anthropophagie de la horde de Krapina en Bohême,
puisque l'on a recueilli en ce lieu les restes de toute une
peuplade «taillée en pièceso découpée et mangée par une
peuplade adverse, de même, les os humains de Châ-
teaudun nous montrent qu'ils ont été respectés et conser-
vés intacts : l'état des crânes ne laisse pas de doute à cet
égard.
Leur éparpillement dans des déchets de toute espèce
démontre simplement la sauvagerie de l'homme primitif
- -30Ô

de Mechta. Les débris de tout genre étaient abandonnés


sur place, dans son habitat même, sans méthode, sans
soin et sans aucune précaution. La horde humaine vivait
sans doute au grand air, sur cet amas, et c'est encore ce
qui la différencie profondément des troglodytes du Mous-
tiers. L'immense plaine n'offrait d'ailleurs ni un abri,
ni un refuge. A la vérité, la nature tufïeuse du sous-sol et
la facilité d'y pratiquer des excavations eussent permis à
l'homme de Mechta d'y creuser des demeures ou abris
souterrains, et rien ne démontre péremptoirement qu'il ne
l'ait pas fait à une certaine époque, ainsi que le prati-
quent encore de nos jours des indigènes.de l'extrême sud
tunisien. Cette précaution eut néanmoins impliqué chez
l'homme primitif de Mechta un état de civilisation plus
avancé que nous ne pouvons le lui attribuer, outre que
la douceur du climat, malgré l'altitude, la rendaient à peu
près inutile.
Tandis que l'homme du Moustiers était confiné dans
ses cavernes par la température rigoureuse des périodes
interglacières et postglacières, l'homme de Chàteaudun
jouissait d'un climat dont la douceur nous est attestée
par la présence de Gazella dorcas. Aussi bien cette ha-
bitante des steppes nous témoigne que l'aspect du pays
était, dès cette époque reculée, peu différent de ce qu'il
est aujourd'hui. De grandes surfaces dénudées devaient
séparer et isoler les massifs boisés, cantonnés dans le
voisinage des montagnes, et dont le développement et la
régression concordaient avec la succession des périodes
pluvieuses ou sèches. La présence du Bubalis boselaphus
et surtout celle du Bos primigenius ou grand boeuf, qui
demande en toute saison des pâturages herbeux, laisse
toutefois supposer que l'humidité était supérieure à ce
qu'elle est de nos jours.
Ce milieu présentait évidemment des conditions favo-
rables à la propagation de l'espèce humaine. Celle-ci tirait
sa subsistance : 1° des végétaux herbacés, ainsi que le
- 307

démontre l'usure profonde des dents qui, dans certaines
mâchoires, sont complètement aplaties par le frottement
et ont perdu toutes leurs aspérités; 2° des tubercules qui
croissent spontanément et en abondance dans les terres
légères de la région et dont certaines espèces, comme le
talr'ouda, font aujourd'hui encore la nourriture des indi-
gènes; 3° des escargots, limaces, etc., dont les premiers
ont laissé des amas considérables de déchets; 4> enfin, à
titre exceptionnel, de la chair des animaux sauvages, tués
à la chasse ou capturés, ou trouvés morts.' Les chasseurs
de Mechta devaient avoir pour redoutables concurrents
les fauves qui, sans doute, habitaient comme ils le fai-
saient encore lors de la conquête française, les fourrés
des massifs montagneux et qui hésitaient à s'aventurer
au loin dans les étendues découvertes de la plaine.
C'est dans cette plaine que vivait en plein air, protégée
par l'étendue même, par l'absence de végétation et par la
douceur du climat, la horde humaine.

A. DEBRUGE, GUSTAVE MERCIER,


Correspondant du Ministère, Vice-Président de la Société.
Délégué départemental Correspondant du Ministère.
de la Société préhistorique Française.
IN" Ô T È
SUR L'OSSUAIRE DE MECHTA-EL-ARB!(i)

MM. Debruge et Mercier ont bien voulu me confier


l'examen des ossements découverts dans leurs fouilles de
l'escargotière de Mechta-el-Arbi, près de Châteaudun, dans
le département de Gonstantine.
Ces ossements sont de deux sortes :
1° Un squelette complet, femme et son enfant ;
2° Des os dispersés dont trois crânes.
Il semble qu'il y ait là deux rites différents d'inhuma-
tion. En tous cas, une chose certaine est la différence de
"caractères ethniques du squelette complet, comparés à
ceux des ossements dispersés.
Ossements du squelette complet
Tout d'abord, nous allons indiquer les principales carac-
téristiques du crâne divergent. C'est un crâne nettement
féminin. Son ossature est fine et mince. Les sutures sont
très simples. La voûte crânienne offre peu de reliefs, les
bosses frontales, pariétales, la protubérance occipitale sont
peu accusées. Les lignes d'insertions musculaires offrent
peu de saillies.
La capacité approximative de ce crâne, évaluée par la
formule de Manouvrier, est de 1213 cent, cubes.

(1)Le travail de MM. Mercier et Debruge était déjà composé quand nous
avons reçu de M. le docteur Berfcholon cette intéressante étude, qui vient
heureusement compléter les renseignements et les conclusions qui précè-
dent.

310 —

Les diamètres céphaliques sont courts. L'antero-posté-


rieur est de 174, le transverse 133, le basilobregmatique
110. D'où les indices longueur-largeur 76,46, longueur-
hauteur 68,39, largeur-hauteur 89,47. C'est un crâne mé-
salicéphale.
Les apophyses masloïdes sont minuscules, avec une
rainure digaslrique assez profonde.
La face présente un front droit, relativement large, une
glabelle nulle. Les os du nez peu détachés du frontal,
sont assez étroits et saillants. L'indice nasal est 48,0, sur
la limite de la leptorhinie.
L'orbite est ronde, avec un indice orbitaire de 86,84,
mésosème. Les zygomas sont grêles. Le maxillaire supé-
rieur présente une prognathisme modéré. L'arcade den-
taire supérieure forme une courbe parabolique. La denti-
tion otïre à noter de la carie dentaire. La mandibule est
délicate, le menton bien marqué. L'indice facial supérieur
est 72,17. C'est donc une face longue. Le facial total est
109,5, ou de 91,27, selon que l'on prend la ligne ophryo-
mentonnière comme diviseur ou comme dividende. En
tous cas, il s'agit d'une face très allongée.
L'impression laissée par cet examen est qu'il s'agit
d'un sujet mésocéphale, presque leptorhinien, à face allon-
gée, à orbites mésosèmes. Ce sujet présente quelques ca-
ractères inférieurs tels que : simplicité des sutures, peti-
tesse de l'apophyse mastoïde, le parabolisme des arcades
dentaires joint à un certain prognathisme maxillaire supé-
rieur.
Ces caractères se rencontrent assez fréquemment sur
les populations actuelles de la province de Constantine.
Ils paraissent provenir du croisement de la grande race
qui occupe celte région avec une population dont on a
constaté la présence à la période néolithique, et spéciale-
ment sur des crânes provenant d'une escargotière de Té-
bessa, explorée par M. Debruge.
— 311 —

L'examen des os longs a permis de constater une cer-


taine platycnémie des tibias. Un fémur incurvé en avant,
sans colonnes d'insertions musculaires. Les mensurations
de ces os ont, d'après les tables de Rollet, donné une
taille de 144 à 145. Cette faible taille nous paraît un argu-
ment en faveur du métissage. D'après nos mensurations
sur plus de 900 femmes dans le nord-est de la Berbérie,
faites en collaboration avec M. Chantre!1), nous avons
trouvé 1,57 comme taille moyenne des femmes dans les
régions habitées par des hommes de taille élevée. La po-
pulation du type de l'escargotière de Tébessa paraît avoir
été de petite taille'2).
La matière colorante rouge sur le crâne de l'enfant est
un rite préislamique que l'on rencontre, jusqu'à l'époque
romaine, dans le nord de l'Afrique.
Ossements dispersés
Ces ossements ont fourni trois crânes, deux sont mas-
culins, le troisième, féminin, se limite à une calotte crâ-
nienne.
Ces trois crânes diffèrent tout à fait du précédent. Us
ont, entre eux, un air de famille très marqué. Pour éviter
les répétitions, il semble plus simple de faire une descrip-
tion d'ensemble.
L'aspect de ces têtes est rendu caractéristique par l'obli-
quité exagérée du front. Celui-ci est bas et fuyant. Les
bosses frontales fusionnent sur la ligne médiane en une
bosse unique peu accentuée.
A sa partie inférieure, le frontal est limité par un bour-
relet très saillant, formant glabelle. Ce bourrelet se pro-
longe de chaque côté vers les arcs sourciliers. Ceux-ci
sont épais, mais moins que la glabelle, où l'épaisseur de
l'os atteint 23 millimètres.
(1) Bertholon et Chantre, Recherches anthropologiques dans la Berbérie
orientale.
(2) Note sur quatre crânes humains, trouvés par M- Debruge à Tébessa.
- 312 —

Le trou sous-orbilaire est remplacé par une échancrure


pour le passage du nerf.
En arrière et au-dessus de la glabelle se dessine une
dépression qui s'accentue sur les parties latérales pour
former une fosse temporale profonde destinée à loger un
muscle puissant.
Le frontal étroit (diamètre frontal minimum — 0;96) se
continue avec une voûte crânienne surbaissée, mais qui
dans la partie postérieure, devient plus large.
-
Les lignes temporales, d'ordinaire peu accentuées sur
les crânes modernes, forment ici de véritables crêtes en
relief. Ces crêtes vont des apophyses orbitaires jusqu'aux
bosses pariétales. Elles sont en rapport avec la puissance
exagérée du muscle temporal que nous avons déjà notée.
Des sutures fort simples unissent le frontal aux parié-
taux. Les bosses pariétales sont situées en arrière. Cette
disposition donne un aspect de platycéphalie marquée à la
voûte crânienne dans sa portion pariétale.
La courbe de la voûte s'infléchit à partir d'un plan passant
par les bosses pariétales. Elle descend presque verticale-
ment. En effet, la protubérance occipitale ne forme qu'un
faible relief.
La norma inférieure est aplatie. La ligne d'insertions
musculaires supérieures est remarquable d'épaisseur : sa
forme est celle d'une véritable crête, formant sur sa por-
tion moyenne une sorte de crochet. La ligne d'insertion
située au-dessous n'a pas la même exagération des reliefs.
Les temporaux sont d'un volume moyen, mais très
robustes. Ils sont du type allongé noté par MM. Frâipont,
Loest, puis H. Martin comme particulier aux crânes
moustériens. Le développement de l'apophyse mastoïde
plutôt faible n'offre pas de particularité autre qu'une rai-
nure digaslrique très profonde; sur un des crânes, la
rainure digastrique est double. La seconde, plus interne et
moins profonde, est creusée dans l'occipital.
— 313 —
La hauteur basilo bregmatique n'a pu être mesurée sur
aucun crâne, vu leur détérioration. Sur le n° 1, elle peut
être évaluée à 122 millimètres.
Les indices céphaliques des deux crânes masculins sont :
76,68 et 73,44.
La calotte crânienne féminine n'a pu qu'être évaluée
approximativement à 79 ou 80.
Face. — La face n'est intacte que sur un des crânes,
le plus caractéristique. Cette face a un aspect spécial, dû
en partie à la forme du front que nous avons décrite, et
au fort relief de la glabelle.
Le nez s'insère au front par une dépression considé-
rable.
Les os propres du nez sont légèrement concaves, lon-
gueur 25 millimètres, largeur maximum 1,1. L'ouverture
mesure dans sa plus grande largeur 30 millimètres et
52 comme hauteur. Indice nasal : 57,69, nettement platy-
rhinien. L'épine nasale est mal accusée. L'ouverture na-
sale, par suite, n'a qu'imparfaitement l'aspect de coeur de
carte à jouer.
Les orbites sont obliques de haut en bas et de dedans
en dehors. Elles sont assez longues (42 mill.), mais hautes
(35 mill.), d'où un indice de 83,33, mésosème cependant.
Le maxillaire supérieur ne se creuse que très peu au
niveau des canines.
Les deux incisives médianes ont été enlevées de bonne
heure. Les alvéoles correspondantes ont totalement dis-
paru. L'examen d'autres mâchoires provenant de la même
fouille montre qu'il s'agit d'une mutilation ethnique prati-
quée par cette tribu.
Les dents qui subsistent sont robustes, mais usées à la
couronne par l'usage d'aliments grossiers. Presque toutes
les molaires du côté gauche ont disparu.
Les canines supérieures sont saillantes et fortement
développées. La disparition des incisives médianes supé-
— 314 —

rieures a peut-être contribué à atténuer le prognathisme.


L'angle facial sous-nasal a 78°.
La courbe alvéolaire a une forme plutôt elliptique. Cette
forme devait être plus nettement accusée quand le sujet
avait toutes ses dents.
La face présente les dimensions suivantes : la hauteur
ophryo-alvéolaire est de 86 millimètres. La largeur bizy-
gomatique peut être évaluée à 144 millimètres. Il est inu-
tile d'insister sur la largeur de cette face. L'indice facial
supérieur est ainsi de 59,72, microsème.
La mandibule, très robuste, était munie de toutes ses
dents. Leur état d'usure était beaucoup moindre que celui
des dents supérieures. Trois dents présentent des trous de
carie.
La mandibule est orthognathe. Le menton est assez proé-
minent. La hauteur du maxillaire inférieur est à la sym-
physe de 37 millimètres. L'épaisseur à la symphyse de
15 millimètres.
L'angle de la mâchoire est arrondi avec vigoureux re-
liefs d'insertion musculaire. Les muscles de la mastica-
tion étaient développés. Les apophyses géni sont sail-
lantes.
La hauteur de la face avec sa mandibule est de 143 mil-
limètres, ce qui donne 99,30^) comme indice facial total.
Cette face est allongée, grâce à la présence de la mandi-
bule.

Os longs
Quelques os longs proviennent de cette fouille. La plu-
part sont malheureusement brisés. Ces os sont robustes.
Les tibias sont modérément platycnémiques. Un tibia
avait 71 comme indice de platycnémie. L'humérus pré-
sente une forte gouttière de torsion, avec reliefs d'inser-

(1) Ou bien 100,7 si on prend la hauteur ophryo-alvéolaire = 100.


— 315 —

tion musculaire accusés. L'un d'eux avait une perforation


de la fosse olécrânienne. Son bord extrême formait un
véritable bourrelet d'insertion.
En nous servant des tables de Rollet nous avons déter-
miné les tailles suivantes :
Fémur gauche 158
Fémur droit 157
Fémur gauche 157
Fémur droit 156
Tibia droit 160
Tibia droit 158
Humérus droit 164
Humérus gauche. 164
Cubitus gauche 165
Ces ossements longs paraissent appartenir à des sujets
compris entre les tailles 1,56 et 1,60, à en juger par les os
des membres inférieurs. Nous faisons des réserves sur les
mensurations des os des membres supérieurs. Les men-
surations de Rollet ont été prises sur des européens. Or,
on sait que certaines races ont par rapport à ces derniers
une dysharmonie dans la longueur des membres supé-
rieurs proportionnellement plus longs.

Affinités des trots crânes de Meciita-el-Arbi


Plusieurs crânes de ce type ont déjà été découverts en
Afrique. Ils ont été jusqu'ici insuffisamment étudiés.
Par ordre chronologique, les fouilles de la Caverne du
grand rocher près d'Alger en 1876, celles des grbttes de
l'Oranie par MM. Pallary et Tomasini ont fourni des
crânes dolichocéphales, remarquables par l'épaisseur de
leurs os, la proéminence des arcades sourcilières, un front
fuyant, le développement des maxillaires. La taille des
troglodytes de l'Oranie était évaluée à 1,51 (A. F. A. S.
Marseille 1891, II, p. 644).
Des crânes incomplets de ce type m'ont été soumis par
— 316 —
le docteur Carton. Ils provenaient de sépultures mégali-
thiques de Bulla-Regia.
Les os étaient d'une épaisseur remarquable, le front
fuyant, la glabelle fort proéminente. La. taille d'un sujet
était de 1,51.
Un fragment de crâne trouvé par M. Debruge à Tébessa,
dans un dolmen présentait les mêmes caractères.
Topinard a signalé à Biskra l'aspect néanderthaloïde
de certains .crânes!1).
Nous avons décrit aussi à l'époque contemporaine, un
crâne trouvé à Fernana, en Kroumirie, au milieu d'une
population de petite taille, ce crâne de petit volume
à os épais présentait un énorme bourrelet frontal avec
un front fuyant!2).
Après avoir résumé les quelques données relevées sur
ce sujet, tant aux époques -préhistoriques que modernes,
nous croyons utile d'attirer plus spécialement l'attention
sur les affinités des crânes de Mechta-el-Arbi avec un
crâne découvert par M. Debruge dans la grotte d'Ali-
Bacha près de Bougie. C'est pour cette étude, que nous
parlons en dernier lieu, de ce crâne publié dans le Recueil
de la Société archéologique de Constantine (année 1906,
4e série, vol. IX). Ce même volume contient une note de
M. Delisle sur ces ossements.
Nos conclusions ne sont pas conformes à celle du
savant anthropologisle. Il considère ce crâne comme
représentant un type berbère pur. Tel n'est pas notre avis,
nous avons étudié des centaines de crânes de Berbères de
toutes les époques néolithique, phénicienne, romaine, by-
zantine et contemporaine et nous déclarons n'avoir que
très exceptionnellement rencontré ce type de crâne. Nous
venons même de signaler ici le plus caractérisé que nous
avons étudié en Kroumirie.
(1) Topinard, Elude crâniometrique sur Biskra, A. F. A. S., Alger, 1881.
(2j Exploration anthropologique de la Kroumirie, Bull, de Gcogr. Iiisto-
rigue et descriptive 1891.
Norma verticalis comparée des crânes
i° de Mechta-el-Arbi.
2° d'Ali Bâcha (rectifiée).
30 de la Chapelle aux Saints.
'40 de Spj' n° 2.
— 317 —
Si on examine la photographie de la norma verticalis
du crâne d'Ali-Bacha, on ne reconnaît nullement l'aspect
pentagonal signalé par M. Delisle. Le décalque de cette
norma reproduit une forme très caractéristique. En effet,
si on suppose le crâne reposant sur sa portion occipitale,
le contour de celui-ci représente la coupe d'un de ces
vases en terre si commun dans le nord de l'Afrique, à
large ouverture. C'est la coupe d'une outre, et nullement
une forme pentagonale. Cette coupe est caractéristique
des divers crânes néanderthaliens.
Le front du type Cromagnon est développé, droit et non
étroit, fuyant, avec une bosse frontale médiane, comme
chez nos sujets de Mechta-el-Arbi et celui d'Ali-Bacha.
Les crânes du type Cromagnon ont une glabelle assez
accusée, mais ce n'est pas l'énorme bourrelet constaté
sur les crânes q.ue nous étudions. De plus, ils ne sont
pas platycéphales.
Ces différents caractères nous paraissent rapprocher les
crânes beaucoup plus du type Néanderthal que de celui
de Cromagnon. Hâtons-nous de dire que, si sous certains
rapports, il y a de grandes affinités avec le Néanderthal,
sous d'autres il y a de fortes dissemblances.
Nous allons signaler les affinités et les dissemblances.
Comme affinités, on verra que la norma verticalis est
la même pour les crânes de Mechta-el-Arbi, Ali-Bacha,
Spy, la Quina, la Chapelle aux Saints, etc.
La norma verticalis identique dans sa portion anté-
rieure, qui est en même temps la plus caractéristique,
diffère quelque peu dans la portion postérieure. L'occipital
chez nos sujets ne forme pas une proéminence comme
chez les purs spécimens du type Néanderthal. Enfin, le
crâne est moins surbaissé. L'indice hauteur-largeur du
crâne de Mechta-el-Arbi est d'environ 87,3. Cet indice
n'est que 62,5 sur l'homme fossile de la Chapelle aux
Saints W.
(1) Boule, L'homme fossile de la Chapelle atiso Saints, — L'anlhropo--
logie, 1908, t. XIX, p. 523.
— 318 —
Le manque de relief de la protubérance occipitale externe
et le bourrelet"transversal remplaçant les lignes demi-cir-
culaires des crânes modernes, sont des caractères néan-
derthaliens.
Les indices céphaliques longueur-largeur sont : La
Quina, 68,2. — Spy n° 1, 70. — Néanderthal, 73,9. —
Mechta-el Arbi n" 2, 73,44. — La Chapelle aux Saints, 75.
— Spy n° 2, 75,7. — Mechta-el-Arbi n° 2, 76,68.
Ce dernier paraît avoir subi une influence qui a diminué
sa dolichocéphalie.
La face a comme caractères communs avec les néan-
derthaliens l'énorme robustesse des maxillaires. C'est le
même type de dents fortes et larges. Les dissemblances
portent sur un prognathisme modéré du maxillaire supé-
rieur et un menton nettement accusé à la mandibule. Les
mâchoires de l'homme de Mechta-el-Arbi n'ont plus la
forme en. museau caractéristique des néanderthaliens
vrais. L'homme de la Quina n'a déjà plus cet énorme
prognathisme maxillaire supérieur et sa mandibule a un
menton bien dessiné!1).
Un croisement (ou une évolution) a atténué les caractè-
res simiesques du crâne, comme ceux de la face. Celle-ci
se rapproche cependant davantage par sa constitution et
son aspect général des spécimens fossiles que des sujets
contemporains. Ce n'est guère que par la mandibule que
les hommes de Mechta-el-Arbi et de la grotte d'Ali-Bacha
me paraissent susceptibles d'être rapprochés du type de
Cromagnon. L'orbite microsème et la leptorhinie sont
des caractéristiques de ce type. Or, sur nos crânes l'indice
orbitaire mésosème (83) l'indice nasal nettement platyrhi-
nien (57) les éloignent incontestablement de ce type. Par
contre, ces indices les rapprochent du sujet de la Cha-
pelle aux Saints, dont l'indice orbitaire est 88,6 et l'indice
nasal 55,0.
(1) S. Henri Martin,, L'homme fossile moustérien de la Quina (Société
préhisloriquegde France, juin 1912, PI. I).
Décalque de la norma lateralis
pour montrer les affinités et les dissemblances

io du crâne de la Quina (S. P. F. 1912. PI. III).


2° de Mechta- el-Arbi.
30 de la Chapelle aux Saints (VAnthropologie 1909, p. 267).
- -âiô

Pour terminer, remarquons que la taille de 1,56 à 1,60 se


rapproche de celle de l'homme néanderthalien 1,51.
S'il nous fallait conclure, nous pourrions dire que les
ossements fossiles de Mechta-el-Arbi, comme ceux d'Ali-
Bacha proviennent d'une race qui présente beaucoup d'af-
finités avec la race fossile de la Chapelle aux Saints, Quina,
Néanderthal, Spy, etc. Cette race paraît avoir subi une
évolution ayant atténué certains caractères du type pri-
mitif (crâne moins surbaissé, mâchoire moins prognathe,
menton caractérisé). Pour marquer cette différence, nous
proposerions de lui attribuer la dénomination de race
africaine néanderthaloïde, selon l'expression de Topinard.

F. S.— Nous avons noté des mutilations surquelq les mâchoires


provenant de.Mechta-el-Arbi. L'une consiste dans l'ablation des
incisives médianes. Cette mutilation se faisait flans le jeune âge.
Par suite, les alvéoles ont disparu et le maxillaire à cet endroit
forme une lame relativement peu épaisse. Celte ablation pouvait
coïncider avec le limage des dents. Sur un sujet, la table anté-
rieure des incisives avait été limée. Des mulilalions analogues se
pratiquent de nos jours encore parmi nombre de tribus nègres
africaines, notamment près des grands lacs.
Le crâne le mieux conservé de Mechta-el-Arbi a subi sur le
pariétal droit une perle de subslance. Il s'agit d'une brisure
étoilée, sans tendance à la réparation du tissu osseux. Ce n'est
sûrement pas une trépanation. On peut se demander s'il ne s'agit
pas d'un enfoncement fait pendant la vie et ayant entraîné la
mort du sujet
Dr BERTHOLON.
— 320 —

OSSTJAIK,IS K|_
S ° -2
DE
Mechta-el-Arbi 5
r\
g, ^S OSSEMENTS DISPERSÉS
<r.
W o
(Mensurations) fa o °

1» Crâne N° 1 N° 2 N° 3

Sexe F. H. H. F.

Capacité évaluéed'après
la formule de Manou
vrier 1213 1535 (?, i> »
Diam. antero post 174 193 192 178 (?)
Diam. transverse 133 148 141 141
Frontal max 110 108 118 114
Frontal min 96 96 99 93
Basilo bregmatique... 119 122 (?) » »
.
;
Courbe horizonle totale. 496 555 » »
1 Courbe transverse totale.. 413 » » »
.
;
Antero postérieure
Trou occipital (long).
Trou occipital (larg.)..
.32 352

25
»
»
»
»
»
»
»
»
»
Ligne naso-basilaire... 94 s »
Indices
Céphaliquelong.-larg.. 76.46 76 68 73.44 79 (?)
Céphaliquo long.-hauteur 68.39 63.21 (?) »
. .
Céphalique larg.-hauteur 89.47 83.78 (?) »
..
Fronto transversa 72.18 64.86 » 65.95
Frontal n» 2 87.29 88.88 » 81.58

2' Face
Larg. biorbitaire ext... 106 122 » »
Larg. interorbilaire 25 27 » »
Larg. bizvgomatique max.. 115 144 » ))
- 3âi -
OSSUAIRE Hs&
g "55
DE
S § g* OSSEMENTS DISPERSÉS
Mechta-el-Arbi H «T o
(Mensurations) fa a °

Face Csttf'ie; N° 1 N° 2

Sexe p. H. H.

Orbite largeur 38 42 »
Orbite hauteur 33 35 »
Nez largeur max 24 30 28
Nez hauteur 50 52 57 (?)
Hauteur inlermaxillaire... 17 19 »
Hauteur totale de la face. 83 86 »
Région palatine :
Longeur max 57 57 .)
Largeur max 42 47 »
Profondeur 16 » »
Hauteur faciale avec la mandibule. 126 143 »
Indices de la lace
Indice orbitaire. 86.84 83.33 »
— nasal 43.00 57.69 49.12 (?)
Indice facial ophryo-alvéolaire.. 72.17 59.72
Indice facial total 1095 99.30
— palatin 73.68 82.45
Mandibule :
D. bicondylien....... 101 » »
— biangulaire 90 112 102
— Distance angulo-symphysaire.. 77 91 98
Branche montante haut, maxim.. 57 » ' »

— haut, minim. 41 62 »
Branche horizontale :
Hauteur à la symphyse 32 38 36
Epaisseur à la symphyse... 13 15 ,}
Epaisseur à la 2e molaire.. 19 » »
nscBiPfmis loiÂiiis

Notre dévoué collègue, M. Joly, maire de Guelma et


délégué financier, a découvert, dans ses fouilles de
M'daourouch et de Khemissa, de nombreuses inscriptions
dont quelques-unes ont été publiées par M. Ballu, inspec-
teur des monuments historiques, dans son rapport sur
les fouilles et reconstitutions des monuments historiques
de l'Algérie'1); nous publions ci-après celles qui nous ont
paru inédites et qui ont été trouvées à Khemissa.
(13 octobre 1911).
IIA E
AÂMIIV
T VNO PA
/ I A U
Plaque de marbre.

(20 juillet 1912). — Citernes fort byzantin.


Ho R A f v s
CERLIVS
PV A •
XV

Largeur : 0m45; longueur : 0m60; nature de la pierre : grès; hauteur des


lettres : 50 millimètres.
(1) Journal Officiel du 19 janvier 1913.
— 324 —

Fort byzantin (28 juillet 1912).


p v t XII
A XX VIIII
H S lï
Hauteur de la pierre : 0m43; largeur : 0m40; profondeur : 0ra25; hauteur
les lettres : 45 millimètres; nature de la pierre, grès.

(Thermes). — Colonne en pierre (6 juillet 1912).


G R E s v B

COÏT H v
B VR
L> V
Hauteur de la pierre : 0™76; largeur : 0m31.

(10 août 1912). — Gymnase.

LECTOECNAIVI
IMliII sYIRATVSi CVIVS
AES = AVG=GERM=>DACICO
RO C VM POS
DINI ET POPVLO»
ETIRA AERICONLATO
MISSA REI=PCVIVS HONO
E C V RIO N 13
IA POSV
Hauteur de la pierre : 0n41; largeur : 0m62; nature de la pierre : calcaire;
hauteur des lettres : lre ligne. 35 millimètres; ligne suivante : 27 millimè-
tres.

Fort byzantin (28 juillet 1912).


D V
i K A L P
V R B A N
Hauteur de la pierre O30; largeur : 0m32; profondeur : 0m15; nature de la
pierre : grés ; hauteur des lettres : 70 millimètres.
— 325 —
Fort byzantin (28 juillet 1912).
D M S
VN I VS
Hauteur de la pierre : 0M43; largeur : Om38; profondeur : 0m20; nature de
la pierre : grès; hauteur des lettres : 42 millimètres.

Fort byzantin.
VIVAIU IV
SVIT
D M S
IVLIVS
Largeur de la pierre : 0m50 ; hauteur : 0m30 ; protondeur : 0m21 ; nature de
pierre : grès; hauteur des lettres : 50 millimètres.

J. MAGUELONNE.
LES INSCRIPTIONS
DU
MUSÉE ÉPIGRAPHIQUE DE SIGUS

Le 17 juin 1913, nous relevions à Sigus en compagnie


de notre excellent confrère M. Joseph Bosco, correspon-
dant du Ministère de l'Instruction Publique, un certain
nombre d'inscriptions groupées sur une place du village,
le long de la voie du chemin de fer.
En 1900, M. Charles Varsl1) publiait certaines de ces
inscriptions avec un commentaire inspiré par les tabulae
du tome VIII du Corpus Inscriptionum Latinarum et
les indices des Recueils de Constantine. En 1904, M. A.
Robert( 2) donnait l'inventaire des quelques inscriptions
qu'il avait pu, à Sigus, sauvegarder du vandalisme
des entrepreneurs et qui, par les soins de la Société
archéologique de Constantine, formèrent « le noyau du
petit musée épigraphique de la localité »(3).
Nous nous proposons de rééditer le texte de ces inscrip-
tions en y apportant les rectifications qu'appellent souvent
les lectures erronées de MM. Vars et Robert (4).

(1) Vars, Inscriptions inédites de la province rie Constantine nour l'année


1899, ap. Recueil de Constantine, XXXIII, année 1899, page 355 sqq.
(2) Robert, Les inscriptions romaines de Sigus, ap. Recueil de Constan-
tine XXXVIII, année 1904, page 179 sqq.
(3) D'autre part, en 1897, notre éminent maître, M. Stéphane Gsell avait
publié quelques épigraphes de Sigus. (S. Gsell, Inscriptions inédites de
l'Algérie, ap. Bulletin archéologique du Comité des travauos historiques
1897, page 561 sqq). Elles ont été, naturellement, relevées avec trop de soin
pour qu'il nous faille en republier le texte.
(4i Nous suivrons dans l'énuméralion des inscriptions l'ordre adopté par
M. Robert (loc. cit.). Nous croyons, de plus, qu'il ne sera pas inutile de don-
ner le développement des textes épigraphiques et la description sommaire
des pierres.
- - 328

1.
Dalle cintrée, en calcaire bleu de la localité.
Hauteur de la pierre. lm50
Largeur 0m53
Epaisseur 0m25
Hauteur des lettres.. 0m06
p SITTIVS
P F SEDATVS
V A XVIIII
H S E
5- OTBQ
P(ublius) Sittius P(ublii) f(ilius) Sedaiusv(ixit) a(nnis) undeoi-
ginti. H{ic) s[iius e[ai). 0{ssa) i(ua) b[ene) q(uiescanl).
Cf. Cherbonneau, Recueil de Constantine XII, 1868»
page 447.
Dalle cintrée, en calcaire bleu de la localité.
Hauteur de la pierre. 0m60
Largeur 0m48
Epaisseur 0m35
Hauteur des lettres .. 0m03 et 0m06
D M S
A MINIAE MA
TRONAE CON
IVGI DEFVNCTAE
5. V AXXX
C MVSSIVS FLO
RINVS CON1V
GIRAR1SSÎME
O E B Q
D{is) M(anibus) siacrum). AminiaeMalronaeconiugidefunclae.
V(ixit) a[nnis) iriginta. G(aius) Mussius Floriniis coniugi raris-
sim[a)e. 0[ssa) e{ius) b(ene) g(uiescant).
Cf. Cherbonneau, loc. cit., p. 451.
Ligne 2. — Le cognomen Matrona est significatif. Il va
sans dire qu'il ne s'agit pas d'une dame romaine de haut
rang. C'est, au contraire, une indigène qui porte avec fierté
ce titre qui est devenu une partie intégrante de §on nom.

329
-
3.
Dalle cintrée, en calcaire bleu de la localité.
Hauteur de la pierre. 0m72
Largeur 0m50
Epaisseur ,
0m25
Hauteur des lettres.. 0m07
M ARUVNTI (NT en ligature)
VS ROGATVS

VA XXXI
III
M(arcus) Arruntius Rogatus v(ixit) a(nnls) triginta et quatuor.
Je n'ai pu lire Marunius sur la pierre, comme M. Vars,
(loc. cit., p. 356).
4.
Dalle cintrée, en calcaire bleu de la localité.
Hauteur de la pierre. 0m75
Largeur 0m43
Epaisseur 0m20
Hauteur des lettres.. 0m04
///ALLVSTIA
MATRONA V A
XXX
SALLVST1A /
5- VLIOSA V A XX

XI OTBQ
[S]allustia Matrona o(ixit) a{nnis) triginta. Sallmtia Iuliosa
v[ixit) a(miis) triginta et uno. O(ssa) t[ua) b{ene) q[uiescant).

5.
Dalle cintrée, en calcaire de la localité.
Hauteur de la pierre. 0m65
Largeur 0m46
Epaisseur.... 0m20
Hauteur des lettres .. 0m05
M SALLVSTIVS SA
TVR VA XXV H S E
OTBQ
- - §30

M(arcus) Sallustius Satur[ninus] c(ixit) a(nnis) viginti et quin-


que. Hlic) s{itus) e[st). O(ssa) [tua) b(ene q(uiescant).
Nous nous rallions, pour la restitution Satur[ninus], à
l'avis de M. Vars.
6.

Dalle cintrée, en calcaire de la localité.


Hauteur de la pierre. 0m70
Largeur .. 0m48
Epaisseur 0m22
Hauteur des lettres. 0m05
.

L M A NI LI V S (M A en ligature).
MV S TIO L V S
LXX
V A
Hucius) Manilius Mustiolus u(ixit) a{nnis) sepluaginta.
Je lis bien Mustiolus sur la pierre et non Mustiol ou
Nustiol (Sic).

7.

Dalle cintrée, en calcaire bleu de la localité.


Hauteur de la pierre. 0m80
Largeur 0 m 47
Epaisseur .. 0 m 30
Hauteur des lettres., 0m045
CORNELIA
PERVEINA V A
XLV
Cornelia Perveina v(ixil) a(nnis) quadraginta et quinque.

Je lis Perveina et non Perulina « surnom absolument


inusité dans l'onomastique latine de l'Afrique » (Vars,
loc. cit., p 359).
— 331 —
8.
Dalle en calcaire bleu de la localité.
Hauteur de la pierre. lm00
Largeur ... 0m50
Epaisseur 0m28
Hauteur des lettres.. 0 m 055
L. LICINIVS
CAPO (J) VA
LXXXV H S E
L(ucius) Licinius Capo v{ixil) a(nnis) octoglnla et quinque.
H)ic) s(itus) e[st).
Je lis Licinius et non Licinus.
9.
Dalle en calcaire bleu de la localité.
Hauteur de la pierre. lm65
Largeur 0m55
Epaisseur 0m27
Hauteur des lettres.. 0m04 et 0m06
D M S

IVLIA EXTRI
CATA V A XLII
HSE OTBQ
D(is) M(anibus) s[acrum). lalim Extricata o{ixit) a(nnis) quaâra-
ginta et duobus. H{ic) s(i(a) e(st). 0[ssa) t[ua) b(ene) q(uiescant).
10.
Dalle cintrée, en calcaire gris.
Hauteur de la pierre. 0 m 66
Largeur 0m50
Epaisseur 0m30
Hauteur des lettres .. 0oe04, 0m05 et 0m055
Q. CAECILIVS
F 0 R T IS V A
XXXXV
H(J)S(J)E
QVINTA LOLLA
V(J) ALVHSE
- 3§2 -
Q(uintus) Caecilius Fortis v(iccit) a(nnis) quadraginta et quin-
que. H(ic) s{ilus) e[st). Quinta Lolla v(ixii) a{nnis) quinquaginta
et quinque. H[ic) s(ita) e(st).
« La parenté de la défunte avec Caecilius Fortis, dit
M. Vars (loc. cit., p. 362), est attestée par le fait que son
épitaphe a été inscrite sur la stèle de ce dernier ». Notre
lecture certaine Quinta Lolla, à la ligne 5, affirme encore
mieux, croyons-nous, sa parenté avec Quintus Caecilius
Fortis. En tous cas, il est impossible de lire sur la pierre,
comme MM. Vars et Robert, OVLNIA COLIA (sic). Le pre-
mier L de Lolla affecte sur la pierre une forme bizarre.
11.
Dalle cintrée.
Hauteur de la pierre. 0m48
Largeur 0m53
Epaisseur 0m25
Hauteur des lettres... 0m055 et 0m06
C INGENVLVS
GESTIANV3 V
A LYI H. S. E
O. T. B. Q
G[aius) Ingenulus Gestianus v[ixit) a(nnis) quinquaginta et sex.
H(ic) s(itus) e{st). 0(ssa) t(ua) b[ene) q[uiescant).
Je lis Ingenulus, Gestianus et le chiffre LVI. La der-
nière ligne n'a jamais été publiée. Nous avons dû d'ailleurs
dégager la pierre pour la lire.
12.
Dalle en calcaire bleu.
Hauteur de la pierre. 0m77
Largeur t)m48
Epaisseur 0m29
.
Hauteur des lettres.. 0m05
GELLIA•FAVS
TILLA • V A XLI
H S E
Gellia Fausiilla v(ixit) a(7inis) quadraginta et uno. H[ic) s(ita)
e{st).
— 333 —
13.
Dalle cintrée.
Hauteur de la pierre. Om73
Largeur 0m48
Epaisseur 0 m 28
Hauteur des lettres 0m05
.
AVE1A PAVLI
NA V A XL H S
T. B- Q
O-
Aveia Paulina v(ixit) aljvnis) quadraginta. H(ic) s(ita). O(ssa).
i[ua) Mené) q[uiescant).
Nous ne nous rangeons pas à l'avis de M. Vars pour la
lecture Ave[ll]ia.
14.
Dalle cintrée.
Hauteur de la pierre, 0n,57
Largeur 0m43
Epaisseur 0m33
Hauteur des lettres.. 0m06
M A RC I A
PARTHliNO
PU VA LXXXX
H S E
Marcia Parlhenope t[ixii) a{nnis)nonaginla. H(ic) s(i/a) e(s().
On sait que Parthénope, transcription du grec HzpfaiïKr,,
fut le nom d'une jeune fille enterrée à Naples et qui donna
son nom à la ville (cf. Pline, Hist., Nat. 3, 62). On re-
trouve ce cognomen à Cirta (cf. Recueil de Constantine,
XX, p. 189).
15.
La description et les dimensions de cette stèle ont déjà
été données par M. Vars (loc. cit., p. 366). Ajoutons sim-
plement qu'il s'agit d'une stèle à corniche et à tymphan
hémisphérique entouré d'ornements sculptés en forme de
feuilles.
— 334 —

D M S
M EM 0 R I A E (AE en ligature)
C
.
TA MM VD i
C •
FIL •
QVIR
VRBANI
SE VIVO
FE CIT
V. A- LXXV
D(is) M(anibus) s(acrum). Memoriae G(aii) Tammudi, G(aii)
j(ilii), Quir[ina tribu), Urbani. Sevivofecit.V(ixit)a{nnis)septua-
ginta et quinque.
Je lis bien Tammudi et non Tammud. Ce mot est dé-
clinable par le fait même de sa latinisation.
Le nomcn Tammudi est extrêmement curieux. Il est
sûrement d'origine sémitique. Le vocable Themud est
biblique et il est fait mention de la tribu des Themudites
dans la poésie arabe antéislamique.

16.
Superbe fragment de corniche en calcaire.
Hauteur de la pierre. 2m52
Largeur 0'"46
Epaisseur 0m54
Hauteur des lettres.. ûm17

EMOR (fi SEX fi CLODI (fi VRBAN


[M]emor[iaé] Sex{ti) Clodiyi) Urbani.
Nous ne donnerons pas ici, comme M. Vars, la liste de
tous les Clodii ou Claudii d'Afrique.

17.
Stèle à corniche. Sur le fronton, la formule épigraphi-
que D M S n'a pas été lue par M. Robert (loc. cit., p. 187).
Hauteur de la pierre. 0m80
Largeur 0 m 42
Epaisseur 0m38
Hauteur des lettres.. 0m05
— 335 —

D M S
MVSSIVSFLO
RfNTVS VA
MVSSiA CASTV
5. A V A XXXX
MVSSIVS FLoR i
VS (V A XXX
/////////////////
D(is) M(anibus) Sacrum). Mussius Florenius v(ixit) a(nno).
Mussia Castiva v(ixit) a[nnis) quadraginta. Mussius Florius
v(ixit) a[nnis) iriginia.

Caisson en calcaire.
Hauteur de la pierre. lm23
Largeur 0^48
Epaisseur 0m26
Hauteur des lettres.. 0m04
D M s
M v BI vs
1

///R//T PIVS VA'


|XXX B M
5. O T B Q
D(is) M(anibus) S(acrum). M{arcus) Vibius [ma]r[i]tuspiusv(ixit)
a[nnis) ocioginta. B(ene) m[eruit?}. O(ssa) t(ua) b(ene) q(uiescant).
Je lis bien la formule de la ligne 1 D M s, et, d'autre
part, Vibius et non pas Ulbius. D'ailleurs, toute ma trans-
cription résulte de l'examen attentif auquel je me suis
livré sur l'épigraphe.
19.
Grande dalle en calcaire bleu.
Inscription à la base.
Hauteur de la pierre. 1m 46
Largeur 0m96
Hauteur des lettres.. 0m18
A N T A XI
Antaxi (?)
Nous sommes ici à coup sûr en présence d'un ànxz
Àeyojjivcv épigraphique.
- 336 —

20.
Dalle en calcaire bleu.
Hauteur de la pierre. lm00
Largeur 0m46
Epaisseur 0m30
Hauteur des lettres .. 0m05
Q M AR c 1 vs
Q F QVIR RV
FINVS V A LXX
H S E OTBQ
5. HELVIA PACA
TA VA C L

OTBQ
Q(uintus) Marcius, Q[uinti) f(ilius), Quir(ina tribu), Rufinus,
v{ixit) a(jirds) sepiuaginia. Hiic) s[itus) e(st). O(ssa) t(ua) bfene)
q(uiescant). Helvia Pacala v(ixit) a(nnis) centum et qvdnquaginta.
0(ssa/ t(ua) b(ene) q(uiescant).
La lecture CL à la ligne 6 n'offre pas de doute; c'est
d'ailleurs celle de M. Robert. Nous sommes donc ici en
présence de la tumulaire d'une femme qui vécut cent cin-
quante ans. L'épigraphie latine africaine offre d'autres
exemples d'une longévité analogue. En 1905, M. Vars
(Inscriptions inédites de la province de Constantine, ap.
Recueil de Constantine, 1904, p. 217, n° 329) publiait une
tumulaire latine découverte par M. Joseph Bosco à Bou-
guechguech, dans le Djebel-Chettâbah. 11 s'agissait d'une
femme, Musa, qui vécut cent-quatre-vingt-quinze ans
(cxcv) et non, comme M. Vars le préfère, cent-dix ans ou
cent cinq ans l1).
21.
Nous avons relevé à Sigus, parmi les inscriptions du
Musée épigraphique, le fragment de tumulaire suivant qui
n'est publié ni dans le mémoire de M. Vars, ni dans celui
de M. Robert.

(1) Cette^inscription se trouve aujourd'hui au Musée.de Constantine.


- - 337

Calcaire bleu.
Hauteur de la pierre. 0m55
Largeur r. 0m39
Epaisseur 0m32
Hauteur des lettres.. Om0o

A SATVR
NINA V I X
IT ANOS LX
[...]« Salumina vixit an\ii]os sexaginta.

Gonstantine, le 23 juin 1913.

EVARISTE LÉVI-PROVENÇAL,
Licencié-ès-lettres,
Membre correspondant de la Société archéologique
de Constantine.
fbonifia Ipehéolofifue |êpptimetali

CaiîgtaoatÊtte. — En déblayant un terrain appartenant


à M. Blanc, boulevard Mercier, sur le Coudiat, les
ouvriers ont mis à jour une stèle à sommet arrondi,
mesurant 0m59 de hauteur sur 0m29 de largeur, sur
laquelle se trouve l'inscription suivante de la basse épo-
que, relevée par M. Thépenier, notre dévoué secrétaire :
D. M-

P MARC
LIVS VA
CV .
H

Encore une épitaphe de centenaire; les lettres de l'ins-


cription ont 42 millimètres,

GEtetoia. — Notre distingué collègue M. Joly, maire de


Guelma et délégué financier, poursuit toujours avec acti-
vité son oeuvre si intéressante de la reconstitution du
théâtre antique de Guelma, dont les gradins sont mainte-
nant entièrement rétablis. En 1912, les travaux ont porté
sur la restitution du postcenium, où un musée pourra
être ultérieurement installé!1).
M'daoEtï'otEcli. — Les fouilles reprises à Madauve par
M. Joly ont mis à jour une voie pavée, large d'abord de

(i) Journal Officiel de la République française, du 19 janvier 1913.


— 340 -
4m80, puis de 3m60, et qui, après avoir parcouru, parallèle-
ment aux petits thermes, une longueur de 45 mètres, s'in-
fléchit vers le sud pour devenir également parallèle aux
murs du grand établissement de bains ; sa largeur devient
alors de 7m50.
Quelques inscriptions toutes funéraires et païennes ont
été trouvées à l'occasion de ces fouilles; elles ont été insé-
rées au Journal Officiel du 19 janvier 1913.

KitamËsêoe. — Le nymphée et les grands thermes sont


aujourd'hui déblayés et l'activité de M. Joly s'est portée
sur un bâtiment qui depuis longtemps attirait l'attention,
et qui a été dégagé sur une longueur de 100 mètres environ;
mais on n'est pas encore en mesure de déterminer la
nature de cette construction qui semble présenter un réel
intérêt.
Quelques nouvelles inscriptions ont été recueillies; celles
qui nous ont paru inédiles sont publiées dans le présent
volume.

Lambèec. — Les fouilles des grands thermes ont été


continuées par M. Décori, directeur de la Maison Centrale,
et permettent de se rendre mieux compte de la disposition
de l'établissement des thermes.
Dès le début des fouilles, on a trouvé une statue de
femme drapée, bien conservée et de facture passable,
tenant un oiseau à la main droite, le coude étant replié
vers la poitrine, et, à la main gauche, des épis et des fruits
qui s'appuient sur la hanche opposée. C'est une Pomone;
malheureusement elle est sans tète.
On a découvert, en outre, quelques fragments de statue
et un fragment de groupe figurant un taureau terrassé,
les jambes de devant repliées sous lui!1).

(1) Journal Officiel, 19 janvier 1913



Uï —
Tîtîigad. — A Timgad, les fouilles ont continué en
1912 d'une façon continue et méthodique sous l'habile
direction de notre excellent et dévoué collègue, M. Barry,
inspecteur des Travaux, et en conformité des instructions
de M. Ballu, inspecteur des Monuments historiques,
membre honoraire de notre Société. Trois voies nouvelles
ont été découvertes : deux cardos et un decumanus.
.
Les deux premières, l'une longe les maisons groupées
à l'est des bains ouest; elle est déblayée sur une longueur
de 35 mètres; l'autre, déblayée sur une longueur de 30 mè-
tres, borde à l'ouest la grande maison située au sud des
thermes dits du marché deSextius; la troisième est perpen-
diculaire à la précédente.
Des dernières fouilles, au sud des thermes du marché
Sextius, ont mis ô jour une vingtaine de pièces, sans
compter les couloirs, et un très vaste atrium ne mesu-
rant pas moins de 12 mètres de large sur 22 mètres de long,
dans lequel ont été découverts un bassin et un puits.
En continuant à déblayer les constructions qui avoisi-
nent les thermes ouest, on a découvert, dans la partie
nord des déblais, une table en bronze de 15 millimètres
d'épaisseur, de 24 centimètres de largeur et de 35 centi-
mètres de hauteur, présentent, avec une inscription d'un
grand intérêt, un chrisme dans une sorte de fronton dis-
posé au haut de la table. Il s'agit d'un diplôme de patro-
nat concédé par la colonie de Thamugadi à un chrétien
nommé Elius Julianus. Voici cette inscription :
COLONI COLONIE
MARCHIANE TRAIANE
THAMOGADIENS1S
ELIO IVLIANO FL. P. P///////
OB REPARATIONEM CIVITATIS
ORDO ET POPVLVS
TABVLA PATRONATVS
OBTVLERVNT
Les cotons de la Colonie Marcienne Trajane de Thamugadi à
— 342 —
Ëlius Julianus, flamine perpétuel.... à cause de la réparation de
la Cité. Le Conseil et le peuple lui ont offert une table de patronat.
Un moulage de cette inscription a été exécuté et en-
voyé au Louvre, avec l'autorisation de M. le Gouverneur
Général t1).
Des tables de ce genre ont été trouvées en Algérie, en
Tunisie et en Espagne. Celle qui a été découverte en
Algérie'2), à Tiklat, près Bougie, porte la date de 55 après
J.-C. ; elle émane des habitants de Tupusuctu ; elle est au
Louvre ; celles de Tunisie, viennent, l'une de Curubis
(Courba), dans la presqu'île du Cap Bon, elle est du I 01' siè-
cle après J.-C,et a disparu ; deux autres, trouvées à Gursa,
près de Soussel3), sont au Musée de Cortona. Enfin, celle
qui a été découverte à Cordoue provenait de Tipaza en
Maurétanie; elle est de la fin du IVe siècle'4'.
Quelques autres inscriptions de moindre intérêt ont été
trouvées; elles figurent au Journal Officiel du 19 fé--
vrier 1913.
Les fouilles ont, en outre, mis à jour des fragments de
statue et de nombreux objets en marbre, en granit, en
terre cuite, en bronze, qui ont été classés au Musée de
Timgad, entièrement réorganisé, nous dit M. Ballu, par-
le Conservateur M. Courmontagne, sous l'habile direction
de M. Barry, inspecteur.

B|e«ttla. — Les travaux de déblaiement de Cuicul ont


été menés avec une grande activité par M. de Crésolles, le
sympatique directeur des fouilles; ils ont donné des ré-
sultats intéressants. Le forum a été dégagé en entier ; il
est important par sa surface; il mesure 80 mètres sur 40,
soit une surface de 3200 mètres, alors que celui de
Timgad n'a qu'une superficie de 2100 mètres (50 x 42).

(1) Journal 0(Jiciel, 19 janvier 1913.


(2) Corpus, 8837.
(3) Corpus, VIII, 65 et VIII, 68.
(4) Corpus, II, 2210.
— 343 —
Le côté Est est seul en ligne droite, les trois autres se
'composent de quantités de lignes brisées qui constituent
un contour polygonal irrégulier plutôt qu'une forme de
quadrilatère ; l'arc de triomphe, qui se dresse sur le flanc
occidental du forum, en constitue la grande entrée, la porte
principale; les accès des autres côtés sont : du côté sud,
une rue de 4 mètres de large longeant le flanc occidental
du temple du forum ; du côté Est et du côté nord, deux
portes ; à Timgad, le forum avait six issues.
Comme Timgad et Kamissa, Djemila avait une table
de mesure pour les liquides ou les grains; mais celle
de Djemila possède en plus une mesure de longueur qui
n'existe pas dans les autres. La table a 2m19 de large,
80 centimètres de long et 26 centimètres d'épaisseur; elle
contient trois cuves d'inégales dimensions, toutes percées
au fond d'un trou par où s'échappaient les liquides ou les
grains dans un récipient qu'on plaçait en dessous, et qui
était fixé à la face inférieure de la pierre par des crochets
se logeant dans quatre petits trous environnant chaque
trou central des cuvesf1).
Les mesures de l'antiquité variaient d'une ville à l'autre,
ainsi qu'on peut s'en rendre compte en comparant les
tables de mesures de Timgad, Khamissa et Djemila.
Dans les fouilles, on a exhumé un certain nombre d'ins-
criptions rapportées au Journal Officiel du 19 janvier 1913,
parmi lesquelles les plus intéressantes sont des dédicaces
à Mars Auguste et au génie de la Colonie, au génie du
Sénat de Cuicul, par Lucius Pompeïus, fils de Marcus de
la tribu Quirina, à Saturne Auguste, par Titus Flavius
Honoratus, prêtre, à l'Empereur Coesar Marc-Aurèle
Claude, la République de Cuicul, dévouée à sa divinité et
à sa majesté. Une autre inscription nous apprend que le
temple du forum était dédié à la Gens de Septime Sévère,
à la famille impériale; le monument date de 229 (8e puis-
sance tribunice).
(1) Journal Officiel, du 19 janvier 1913.
— 344 -
Une mosaïque, malheureusement incomplète et servant
de dallage à une partie de l'atrium, portée) :
HAFC DOMVS EST HIN CORTI IVVENES QVOS INCLV///////
ET FRATRES ET SOCI03 MAGN03 F A B 0 R//////// ''////////
M1RATVR EDID1SSE SIMVL ET HONORE PEH<m?U
ORNATI FAV5TIS LYBIAE TRIBVNa/lBVS ADSVNT
FORTVNATOS QYI SIC WIERVERE PARENTES
DE PER/7///////////ORV.M NOMINA ' v////////////
Celle-ci est la maison; d'ici sont sortis des jeunes gens que la
Cité s'étonne d'acoir produits ensemble, ainsi que leurs frères et
leurs illustres associés. Ornés d'un honneur éternel, ils siègent
dans les heureux tribunaux de la Lgbie. Heureux les parents qui
ont ainsi mérité. . . . [de faire passer) leurs noms (à la postérité).
Cluqji&iitcii&îi'c de l'tcmdéuile el'jEippOKC. — Le
Congrès du cinquantenaire de l'Académie d'Hippone s'est
ouvert le 10 mai dernier, sous la présidence de M. Che-
vreux, président de l'Académie, assisté de M. Gouzy,
sous-préfet de Bône, et de M. Bulliod, premier adjoint,
délégué de la municipalité. Assistaient à la cérémonie de
nombreux Délégués de diverses Sociétés savantes de
France et d'Algérie et, parmi eux, M. Hinglais, notre
dévoué vice-président, et M. Bosco, membre titulaire de
notre Société.
M. Chevreux a prononcé le discours d'ouverture, et,
entérines élevés et des plus aimables, a souhaité la bien-
venue aux savants archéologues qui avaient bien voulu
prendre part au Congrès du cinquantenaire et honorer de
leur présence les fêtes données à cette occasion. Puis,
M. Hinglais a pris la parole au nom de la Société archéo-
Logique de Constantine et a prononcé le discours suivant :
MESDAMES,
MESSIEURS,
Je liens ici la place du Président de noire Société archéologique
de Constantine, M. Maguelonne, que les exigences de son service
retiennent, à son vif regret, au chef-lieu, et qui m'a prié de le
représenter dans celte solennité.
(1) Journal Officiel, du 19 janvier 1913.
— 345 —

C'est pour moi un grand honneur et une protonde satisfaction


que de vous apporter le salul fraternel de notre Société archéolo-
gique, soeur aînée de votre Académie; elle partage le légitime
orgueil avec lequel vous célébrez la cinquantième année de votre
existence. Pour elle, comme pour vous, ce jour est une fêle de
famille.
Il y a juste dix ans, elle aussi, dans une réunion solennelle,
marquait l'anniversaire mi-séculaire de son institution. Le regard
qu'elle jetait en arrière lui montrait qu'elle avait fait oeuvre bonne
et profitable, et qu'elle n'avait qu'à demeurer fidèle à son passé
pour continuer de servir utilement la science et la patrie.
Qui, plus que vous, est en droit, Messieurs, de se rendre un
témoignage semblable? 11 n'y a, pour s'en convaincre, qu'à feuil-
leter la collection des Bulletins de votre Société, qu'à se rappeler
vos nombreux et intéressants travaux, les belles découvertes que
vous doit l'archéologie, les noms de vos collaborateurs, dont plu-
sieurs sont connus dans iout le monde savant.
Laissez-moi n'en ciler qu'un seul, qui reste dans votre mémoire
àtous comme celui de l'érudit le plus avisé, le plus laborieux et
aussi le plus modeste, mais qui demeure gravé en même temps
au fond de mon coeur par quarante ans d'une amitié qui ne s'est
pas démentie un instant.
Vous n'êtes plus là, hélas! mon bon et cher Alexandre Papier,
vous qui avez si longtemps présidé l'Académie d'Hippone avec
tant d'activité et de compétence qu'elle semblait être incarnée en
vous et devoir disparaître avec votre personne!
Quand vous l'avez quittée, n'a-t-elle pas, en effet, senti elle
aussi le frisson de la dernière heure, et n'est-elle pas restée
désemparée en se croyant désormais sans guide?
Mais elle n'a pas tardé à se ressaisir. Il y a. dans toute oeuvre,
comme une partie de l'âme de celui qui en a été le principal
ouvrier. L'âme désintéressée, énergique et dévouée d'Alexandre
Papier s'est retrouvée dans le savant et distingué Président qui
lui a succédé, dans l'actif et sympathique Secrétaire qui le seconde
avec tant de zèle et d'intelligence.
Grâce à leurs efforts et et à ceux de leurs confrères, grâce à
l'aide que leur a prêté une municipalité dont le titre le plus dura-
ble et le moins contesté sera peut être l'intérêt qu'elle porte au
— 346 —
développement intellectuel et moral de la population, elle a vite
repris conscience d'elle-même et elle apparaît aujourd'hui avec
une nouvelle jeunesse, toute prête à poursuivre sa course dans la
glorieuse carrière qu'elle a déjà marquée par tant de triomphes.
Tous sans doute n'ont pas eu le même éclat le même retentisse-
ment : on ne découvre pas tous les jours les restes splendides d'un
Hippo-Regius ou d'un emporium phénicien ; mais, tous, même les
plus modestes, fournissent des éléments pour la reconstitution de
la vie antique dans notre pays du temps de Rome, de Carthage
ou de Tyr.
Celle reconstitution n'est pas le travail d'une seule génération;
chacune y apporte un appoint qu'elle lègue à celle qui la suit, et
de tous ces matériaux, laborieusement assemblés,, on peut espérer
reconstruire enfin, telle qu'elle était, l'existence matérielle, éco-
nomique et sociale de ces peuples et de ces cités dont il ne restait
plus guère que les noms et d'obscures légendes.
C'est à celle lâche que s'emploient les sociétés archéologiques.
Par leurs recherches et leurs découvertes, elles s'efforcent de
rendre en quelque sorte la voix à ceux qui dorment dans les
ténèbres des siècles écoulés pour leur faire dire aux hommes
d'aujourd'hui ce qu'ils étaient, en quoi ils ont contribué aux pro-
grès de l'espèce humaine, et, malheureusement aussi, par quelles
erreurs et quelles fautes ils ont en quelquefois retardé la marche.
Aussi, ces pierres qui parlent, comme dit l'Ecriture, nous
donnent d'utiles leçons auxquelles nos oreilles distraites ne prê-
tent pas toujours l'attention qu'elles méritent.
Vous, Messieurs de l'Académie d'Ilippone, vous n'avez rien à
envier aux Sociétés savantes qui se distinguent le plus dans l'ex-
humation du passé; vous marchez de pair avec les plus fécondes,
et celle de Constantine, qui partage avec vous l'honneur de rap-
peler au jour la Proconsulaire et vieille Numidie, applaudit à votre
labeur. Elle est fière de vos succès dont elle ne s'enorgueillit pas
moins que vous-mêmes et je suis heureux qu'elle ait bien voulu
me confier la mission de vous apporter l'expression de sa sincère
et cordiale confraternité.
Puissent ceux qui, plus tard, alors que la plupart d'entre vous
n'y seront plus, célébreront votre deuxième cinquantenaire,
retrouver l'Académie d'Ilippone et la Société archéologique de
— 347 —

Constantine unies comme elles le sont aujourd'hui, dans une


même ardeur au travail, par la même estime, et le même attache-
ment, sous l'égide tutélaire de notre France bien-aimée, terre
d'élection de tout ce qui est grand, noble et généreux!
Après ce magnifique discours, M. le Vice-Président de
l'Académie d'Hippone a fait l'historique de la Société et
a donné lecture d'un très intéressant mémoire dont nous
regrettons de ne pouvoir fournir une analyse plus com-
plète.
Dans un exposé très clair et fort bien écrit, M. Delarue
a rendu un pieux hommage à tous ceux qui contribuèrent
à la naissance et à l'existence de l'Académie d'Hippone,
et en firent un centre d'études archéologiques et scienti-
ques hautement estimé dans le monde savant.
M. Canal, de l'Institut de Cartilage, a fait ensuite, avec
démonstration sur la carte, une intéressante causerie sur
la deuxième guerre punique et sur la bataille de Zama,
période finale de cette guerre.
Le lendemain 11 mai, nouvelle réunion au théâtre, où
a eu lieu la distribution des récompenses. Au cours de
cette réunion, MUe Prax, de Bône, a déclamé une poésie
de son père sur Saint Augustin, sa conversion et sa vie,
et, M. l'abbé Martin, de Grenoble, a rendu compte d'un
travail considérable linguistique intéressant toutes les
langues et tous les idiomes du monde entier.

Nous annoncions, dans notre dernier volume, que la


Société archéologique s'occupait de faire transporter à Cons-
tantine la statue de Constantin. Ce transport a été effec-
tué au mois de mars dernier ; la statue est provisoirement
en dépôt à la Halle aux Grains. Les frais de transport
ont été plus élevés qu'on ne l'avait pensé, les droits de
douane seuls, à l'entrée à Philippeville, ont atteint le chiffre
— 348 —

de 692 fr. 85, Le dégrèvement ne pouvant pas en être


obtenu, puisqu'il s'agit d'un impôt dont la modification ne
peut être accordée que par une loi, le Président a demandé
à M. le Gouverneur Général une allocation de pareille
somme, attendu que la Société a agi dans un intérêt pu-
blic, du moment que la statue doit être érigée sur une
des places de la ville.

J. MAGUEL01NNE,
Président de la Société archéologique.
BIBLIOGRAPHIE

Un ouvrage intéressant : Romanisation de l'Afrique,


(Tunisie-Algérie-Maroc), vient de paraître!1). Il comporte
cinq chapitres ainsi divisés :
Chapitre premier. — Conqêtes et annexions.
Chapitre II. — Etal social des indigènes. — § 1. Civilisation carthaginoise.
— § 2. Civilisation numide.
Chapitre III. — Occupation progressive de l'Afrique. — § 1. Sous la Ré-
publique. — g 2. Sous l'Empire. — Les douze Césars. — § 3. Sous les
Antonins. — § A. Sous les Sévères. — § 5. Au Bas-Empire.
Chapitre IV. — Colonisation de l'Afrique. — S 1. Tunisie. — S 2. Dépar-
tement de Constantine. — § 3. Départements d'Alger et d'Oran. —
§ 4. Maroc.
Chapitre V. — Assimilation des indigènes. — § 1. Tunisie. — S 2. Dépar-
tement de Constantine. — § 3. Départements d'Alger et d'Oran. —
S 4. — Maroc.

L'Afrique septentrionale qui forme aujourd'hui la plus belle


portion de l'empire colonial de la France est depuis longtemps
l'objet de savantes études, et nombreux sont, chaque année, les
livres qui se publient sur elle.
En voici un qui comble une lacune que personne jusqu'ici
n'avait encore essayé de combler : Celte Afrique dont nous som-
mes aujourd'hui les maîtres a appartenu autrefois aux Romains
et a été colonisée par eux. Nous savions déjà jusqu'où s'étendait
la ligne de leurs forteresses, mais ce que nous ignorions du moins
en partie, c'est Yétendue des pays qu'ils ont colonisés, et surtout
l'intensité de cette colonisation selon les régions. 11 est évident,
en effet, que depuis la Tripolitaine jusqu'au Maroc inclusivement,
la colonisation romaine n'a pas été la même partout, ici timide,

(1) Un vol. in-8° raisin (VIII-208 pages). Gabriel Beauchesne, éditeur,


rue de Rennes, 117, Paris, 6e. — 4 fr. ; franco, 4 fr. 50.
— 350 -
là confiante, selon que les populations voisines étaient plus ou
moins soumises.
Le Père Mesnage nous montre cette colonisation s'avançant
progressivement dans les régions qui s'appellent aujourd'hui la
Tunisie, l'Algérie, le Maroc et s'y établissant avec plus ou moins
d'intensité selon que l'on s'éloigne plus ou moins de Carthage, le
centre de la colonisation comme de la puissance romaine en
Afrique.
Une magnifique carte accompagne l'ouvrage et permet au lec-
teur d'embrasser d'un seul coup d'oeil une questiou qui n'a pas
seulement un intérêt rétrospectif mais qui louche de quelque
façon à la prospérité actuelle de notre empire nord-africain.

J. M.
TABLE DÈS MATIERES

Pages.
PRÉSIDENTS HONORAIRES. — Composition du
Bureau pour 1912 et Commission des manus-
crits . III
MEMBRES HONORAIRES IV
MEMBRES TITULAIRES. V
MEMBRES CORRESPONDANTS V11I
SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES XI
SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES XV

Anciens évêchés et ruines chrétiennes de la


Numidie et de la Sitifienne. — M. le Cha-
noine JAUBERT 1
La Station préhistorique du Djebel-Ouach. —
M. A. DEBRUGE 219
Stèle punique de Bellevue. —M. E. THÉPENIER. 231
Inscriptions sémitiques inédites. — J. Bosco. 237

Derbala. — M. JOLY
. ........
Note sur une ruine romaine située à Ain-

Inscriptions latines inédites de Constantine et


des environs. — M. J. Bosco
249

251
La Grotte Dar-D'lam ou maison de l'obscurité.
— M. DEBRUGE 261
Stèle romaine recueillie par M. Villas, —
M. DEBRUGE 268
Inscription trouvée à Aïn-Aziz-be'n-Tellis . —
M. le Capitaine CABON 271
Congrès de Tunis. — Compte rendu* —
M. DEBRUGE 279
Notice sur une inscription romaine et sur
quelques vestiges romains trouvés dans la
région de Canrobert et d'Aïn-Beïda. —
M. PIQUET. 283

352 =
Pages.
La station préhistorique de Mechta- Château-
dun. — MM. A. DEBBUGE et G. MERCIER . . 287
Note sur l'ossuaire de Mechla-Cliâteaudun. —
Dr BERTHOLON, de Tunis 309
Inscriptions romaines. — M. J. MAGUELON.SE. 323
Les inscriptions du Musée épigraphique de
Sigus. — LÉVI-PROVENÇAL 327
Chronique archéologique départementale. —
M. J'. MAGUELONNE 339
.
Bibliograpliie. — J. M 349
Constantine. — Imp. D. BRAHAM.

Vous aimerez peut-être aussi