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d'éducation de Lyon
SOCIÉTÉ NATIONALE
D'ÉDUCATION
§|E LYON
1906-1907
LYON
A BEY & Cle, IMPBIMEUBS-ÉDITEURS
4, RUE GENTIL, 4
1908
SOCXrâÉ^NATIONÀLE D'EDUCATION
DE LYON
'Reconnue d'Utilité publique.
Président
Vice-président
....
Secrétaire général.
MM. A. CLERC.
DE LAJUDIE.
LEGORJU.
....
.
Secrétaire adjoint .. .
ROUAST.
Bibliothécaire BOURBON.
Bibliothécaire adjoint .
BOREL.
Trésorier PONCIN.
MEMBRES HONORAIRES
MM.
Le Préfet du Rhône (Président d'honneur).
Mgr COULLIÉ, cardinal-archevêque de Lyon. — 1893.
Mgr DADOLLE, évêque de Dijon.
GOYBET, ancien principal de l'Ecole de la Martinière. —1866.
BESSE, &l I., directeur du Pensionnat des Lazaristes, à
Lyon, professeur honoraire de l'Université, montée Saint-
Barthélémy, 24. — 1876.
ISAAC (Aug.), *, président de la Chambre de commerce, de
Lyon, rue de la République, 1. — 1899.
DEVAUX (Mgr), recteur des Facultés catholiques. — lf-07.
LAVALLÉE, vicaire général. — 1907.
RUPLINGER, S| A., professeur d'allemand au Lycée Ampère,
rue Molière, 7. — 1881.
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6 SOCIETE NATIONALE
MEMBRES TITULAIRES
MM.
BALICHARD, directeur de l'Ecole Gerson, 24, rue du Juge-
de-Paix. — 1906.
BAUT, professeur, 27, rue des Remparts-d'Ainay.
BOISARD (L'abbé), directeur des Ateliers d'apprentissage,
rue de Crémieu, 13. — 1895.
BONNARDET (L'abbé), vicaire général du diocèse de Lyon,
palais de l'Archevêché. — 1885.
-
BOREL, avocat, cours Gambetta, 52. - 1883.
BOURBON, architecte, 15, cours de la Liberté. —1907.
BRUN (Emm.-Lucien), avocat, quai Tilsitt, 14.— 1892.
BRUN (Joseph-Lucien), avocat, 2, avenue de l'Archevêché. —
1906.
BRUN (Stéphane), 5, rue Bât-d'Argent. — 1907.
CADOT, 12, quai de la Guillotière. — 1907.
CHAPPET (Ed.), >£, docteur en 'médecine, rue Malesherbes,
n° 35. — 1887.
CHASSAGNON (L'abbé), aux Massues. — 1906.
CLERC (A.), chef d'institution, 14, rue de la Charité. — 18S7.
CURIS, notaire, 50, quai Saint-Vincent. •
MEMBRES CORRESPONDANTS
DE LA
PAR
M. MOLIN
Président.
DE I,A
PAR
M. MOLIN
Président.
PAR
M. J.-B. MATHEY
MESSIEURS,
universitaires.
Il y demandait d'abord la décentralisation par la créa-
tion d'Universités provinciales. Chacune de nos provinces,
disait-il, a un caractère propre, un esprit particulier et
des besoins variés. Qu'elles puissent créer des Universités
en conformité avec leurs goûts et leurs intérêts, ce serait
autant de centres de progrès. Les professeurs de province
n'ayant plus sans cesse les regards tournés vers Paris,
avec l'espérance et toujours le désir d'y revenir, cesse-
raient de se considérer comme des exilés et des passagers.
Il se formerait des Universités libres rivales et, les pro-
fesseurs ayant le droit de choisir, gagneraient ainsi en
indépendance.
Dans une deuxième partie, l'auteur demande la sup-
pression de l'internat, qu'il nomme le grand fléau de
.•
D'EDUCATION DE LYON .29
l'éducation française. Les autres, pays ne connaissent pas
l'internat, au moins comme il est organisé chez •nous, où
nous en avons fait un couvent, une caserne et une* prison..
L'enfant, saisi d'une manière continue par le règlement
et privé dé toute initiative, ne prend contact avec aucune-
dos difficultés de la vie. Réduit à l'obéissance passive, il
transige sourderneht avec sa conscience et en use peu à
peu tous les ressorts, en contractant l'habitude, des com-
promis malsains et des roueries de l'esclavage. L'internat
n'est pas moins funeste à la famille. « 'Ce n'est pas à prix
d'or que se fait l'éducation d'un homme et Dieu a voulu,
que l'enfant, qui ne peut vivre étranger à l'atmosphère du
foyer sans perdre ses principales qualités, y apportât en-
core plus qu'il n'en reçoit, par la pureté même qu'il ré-
pand autour de lui. »
Cette grande question de l'internat n'a jamais cessé
d'être l'objet des plus vives controverses. Elle a été dis-
cutée dans notre Société à diverses reprises et, préci-
sément à l'occasion dé ce travail que M. L. Bonnelnous
avait envoyé, M. l'abbé Ginon, M. Guillard et M. le Dr
Desgranges développèrent les raisons de conserver Tinter^
nat, tout en reconnaissant le bien fondé des arguments de
l'auteur. Le P. Lescoeur avait déjà répondu aux alléga-
tions de M. Bonnel.
Le gain immédiat, pour notre Société, fut l'élection de:
M. Bonnel à titre de membre correspondant, et pour no-
tre séance publique une très belle pièce de vers intitulée :
A nos écoliers. Et depuis, comme je l'ai dit en commen-
çant, chaque année nous apportait, sous la même formé
poétique, sa part de collaboration. C'était souvent un
chant patriotique exaltant le courage de nos soldats ou.
déplorant les horreurs de la guerre (Saint-Privat, les Cui-
rassiers de Mouzon, etc.). D'autres fois, il aimait à s'ins-
pirer des joies et des affections de la vie de famille (A ma
fille m.ariée en Allemagne, A. quoi je songe, Lancié, etc.)
Nos Annales ne contiennent qu'une faible partie de son
oeuvre poétique : En 1864, il avait publié chez Hachette un
petit recueil de fables, dont l'édition fut vite épuisée ; en
1887, Loups et Vautours, chez Cerf, et, plus tard, les
Pont-de-Veytiennes, souvenirs émus de ses premières an-
nées. Ajoutons beaucoup de pièces inédites, destinées à
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des réunions diverses, à de petites représentations enfan-
tines, etc. Parmi les poètes contemporains, M. Bonnel
admirait surtout Lamartine. Dans sa jeunesse, il lui avait
souvent dédié quelques vers et en avait reçu un bienveil-
lant accueil. Il racontait volontiers que Lamartine lui
avait conseillé d'attendre l'inspiration et de ne pas. tra-
vailler de suite, disant que lui-même n'avait parfois écrit
qu'une seule poésie dans toute une année. Je laisse à ds
plus compétents le soin de rechercher si l'on peut consta-
ter chez notre confrère l'influence de notre grand poète du
xixe siècle.
Si M. Bonnel sacrifiait volontiers à la poésie, il trouvait
encore du temps pour des travaux littéraires, sous forme
d'articles de critique ou de fantaisie destinés à des revues
et à des journaux. Sous le -pseudonymede Victor de Saint-
Hughes, il débuta dans une revue catholique ; puis il écri-
vit dans le Postillon, journal de Seine-et-Oise, dans VAmi
des enfants, etc. Il donna au Courrier de VAin, en feuille-
ton, une nouvelle intitulée VAmoureux de ma fiancée,
et plusieurs autres qu'il est difficile de retrouver aujour-
d'hui. Quelques volumes publiés chez Gedalge, à Paris, et
destinés à figurer dans une collection pour distributions
de prix, peuvent être considérée comme une contribution
à son oeuvre d'éducation et je dois vous en dire quelques
mots.
Par ordre de dates, voici d'abord un volume in-8° inti-
tulé : Une visite à la manufacture de glaces de Saint-Go-
bain. C'est une description très claire et très complète Je
la fabrication. La précision technique s'y allie à cette
tournure d'esprit humouristique qui rappelle parfois la
manière de Toppfer. Le lecteur reconnaîtra que le père de
famille qui promène ses enfants dans les vastes ateliers
de Saint-Gobain n'est autre que M. Bonnel lui-même ; on
retrouve même les prénoms de ses fils.
Suit, dans le 'même volume, l'histoire de Pierre War-
mel, le sauveur de la Sainte-Chapelle. Le héros de ce
récit, un enfant de l'Alsace, était lieutenant dans le corps
des pompiers de la ville de Paris au moment de la Com-
mune. Il avait organisé la défense de la Sainte-Chapelle
contre le feu qui s'attaquait déjà au Palais de justice et à
la Préfecture de police, arrosés de pétrole par les ineen-
D'EDUCATION DE LYON 31
DE LYON
PAR
A. LEGORJU
Chef d'Institution à Lyon
AU LECTEUR
INTRODUCTION
LIVRE PREMIER
CHAPITRE PREMIER
entrevue.
(1) La s<àlle des Sociétés savante» a été fermée aux réunions
de la Société d'Education, par ordre de M. le Maire, le. 13 décem-
bre 1906, à l'occasion des actes de dévolution de biens scolaires,
auxquels elle s'était crue en droit de prendre part, en vertu dé la
loi de séparation des Eglises et de l'Etat.
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CHAPITRE II
Chabot et Charléty
(1) Cf. : Hisi. de VEnseian. second, dans le
Rhône, p. 113.
D'EDUCATION DE LYON 65-
De 1830 à 1835, leur nombre ne s'était pas élevé au-
dessus de 24. C'étaient : MM. Michel, chef d'Institution
à Lyon, qui fut le premier président ; Bienvenu, maître
de pension, place Louis-le-Grand, 8, à Lyon.; Clermont,
chef d'Institution, place Sathonay, à Lyon ; Champavert,
maître de pension, rue -Tourette, à Lyon ; Lacroix, maî-
tre de pension, rue Poulaillerie, 21, à Lyon ; Guyenot,
maître de pension, rue des Augustins, à Lyon ; Michauid,
maître de pension, à Sainte-Foy-lès-Lyon ; Borot, maître
de pension, rue Tourette, à Lyon ; Grolas, maître de
pension à Beaujeu (Rhône) ; de Bornes, chef d'Insti-
tution à Cuire-lès-Lyon ; Gauthier, maître de pension, à
Cuire ; Guillard, chef d'Institution, montée du Gourguil-
lon, à Lyon; Jourdan, chef d'Institution, rue des Capu-
cins, 6, à Lyon ; Paire, maître de pension, à Saint-Irénée
(Lyon) ; Hoffet, chef d'Institution, rue des Gloriettes,
Lyon ; puis, MM. Audur, Dussuel, Lamberdin, Morand,
Bigaud, Sauvignet, Terrier, Delorme, Bourfit, Berthier,
Duprat. Quelques-uns habitaient Montluel, Charly, Cha-
tillon.
En 1836, M. Fayolle, maître de pension à Grenoble, et
quelques chefs d'institution de Marseille se mettent en
roletion avec la Société ; en 1837, ce sont ceux de Paris.
En 1838, la Société d'Education élargissait ses cadres, en
même temps qu'elle consolidait sa base.. Elle compta dé-
sormais, à côté des membres titulaires, des membres cor-
respondants, dont le nombre s'accrut rapidement. C'est
de l'étranger surtout qu'ils lui venaient. Plusieurs étaient
déjà célèbres, soit par les fondations qu'ils avaient éta-
blies, soit par leurs ouvrages pédagogiques. C'étaient : de
Fallemberg, l'ami de Pestalozzi et le fondateur de l'ins-
titut agricole de Buchsée, près Berne, et de l'Institut
d'Hofwil, pour les vagabonds, à qui devait se dévouer
Wehrly ; le pasteur Naville, fondateur de l'Institut de
Vernier, près Genève ; Rapet, directeur de l'Ecole nor-
male de Périgueux ; le P. Girard, directeur du Collège de
Fribourg ; Massmann, professeur à l'Université de Mu-
nich ; Moennich, directeur de l'Ecole industrielle de Nu-
remberg ; Riotort, directeur de l'Ecole normale de Pal-
ma : Stern, directeur de l'Ecole normale de Carlsrhue ; •
CHAPITRE III
Le mouvement d'émancipation des chefs d'institution
et maîtres de pension jusqu'en 1840.
I. La lutte contre les taxes universitaires. —• II. Les maî-
tres privés et le projet Guizot de 1836. — III. Les ordon-
nances de Salvandy en faveur de l'Université. — IV. La
liberté d'enseignement selon les maîtres privés.
16 votants.
La chute du ministère Mole entraîna la nullité de la
mesure, et les chefs d'institution, déçus encore une fois,
avisèrent aux moyens d'échapper à ce coup, Ils ressen-
tirent amèrement les inconvénients d'un système qui. rat-
tachait l'Université à la politique et qui faisait « dépen-
dre des crises ministérielles l'existence du grand maître
de l'Université (1) ». Ils n'avaient obtenu que des demi-
succès. Cependant, dans l'ardeur de la lutte, ils avaient
acquis le sentiment de la solidarité de leurs intérêts et
la conscience de leur force. Ils songèrent à organiser
cette force et à l'unifier. Ils étaient restés étrangers' à
tout dessein politique et avaient circonscrit leur action
dans la sphère des intérêts professionnels. C'était une
façon de demander la liberté d'enseignement qui n'avait
rien de suspect. Tout au plus pouvait-on leur reprocher
un peu d'égoïsme, mais non pas de resserrer les liens cor-
poratifs pour défendre leur existence. La position qu'ils
avaient prise était très solide, car, quel argument plus
puissant est-il possible d'invoquer, que les droits attachés
à la profession qu'on exerce en vertu des lois ? Ils pensè-
•
(1) L'Education pratique, 1838, t. I, p. 443.
D'EDUCATION DE LYON 87
tibles. Les maîtres privés reprochaient aux premiers de
mêler la religion à la politique, aux seconds la politique
à l'enseignement.
M. Champavert manifestait les inquiétudes que l'atti-
tude du clergé commençait à leur inspirer, lorsqu'il di-
sait : « Le débat a lieu entre un corps constitué par
nos pères, aux jours de la monarchie, où s'est réveillé
parmi eux le besoin des lumières et des avantages pré-
cieux qu'elles amènent avec elles, et un autre corps con-
stitué pour une autre fin, l'éducation des peuples par
la foi. Je veux parler de l'Université et du Sacerdoce.
Ce second corps aurait le plus grand intérêt à unir cette
mission à celle qu'il a reçue de son divin fondateur.
C'est sans doute le zèle le plus pur et le plus désintéressé
qui le fait descendre dans cette arène pour les luttes de
laquelle il paraît si peu fait... Mais les existences que
ce zèle met en question, les .fortunes grandes et petites
qu'il compromet, ne considérant pas ce zèle au même
point de vue, grondent sourdement... La lutte aura mal-
heureusement alors changé de terrain, et plaise à Dieu
qu'on ne confonde pas alors les hommes et les prin-
cipes... Que, dans cette affligeante mêlée, le chrétien et
le citoyen n'aient à gémir des attaques sans nombre que
pourront recevoir la religion et les lois invoquées de
part et d'autre comme auxiliaires... » L'auteur de ces
lignes ajoutait que, tandis que ces deux corps levaient
l'un contre l'autre les drapeaux de la science et de la
foi, il appartenait aux maîtres privés non pas de lever
un troisième drapeau, puisque les deux premiers n'ap-
partenaient « exclusivement à aucun des deux partis »,
et représentaient « l'un et l'autre des idées qui doivent
être au coeur de tous », mais de tracer « un modeste
programme où chacun pourra trouver les besoins, les
intentions, les désirs de l'éducation réalisés, et peut-être
des besoins auxquels on n'avait pas songé (1). »
Les maîtres privés en général, ainsi que ceux qui com-
posaient la Société d'Education, attachés les uns au ca-
tholicisme, les autres au protestantisme, un petit nom-
bre au judaïsme, mettaient autant d'énergie à affirmer
(1) Annales de la Société d'Education, 1845-46, p. 57.
88 SOCIETE NATIONALE
la liberté des personnes que les droits de la conscience
religieuse et la nécessité d'une éducation fondée sur elle ;
mais ils distinguaient celle-ci des intérêts qui s'abri-
taient sous ce programme. Ils ne suivaient donc point
le Clergé dans cette lutte, où le conduisait Montalembert.
Ils étaient étrangers au mouvement politique, que diri-
geait celui-ci, et agissaient à part. Il est remarquable
que ce n'est point par l'intermédiaire de Montalembert
que la Société d'ÎEducation s'adressait alors aux Mi-
nistres, mais par celui de Lamartine ou d'autres dé-
pûtes libéraux. La politique de Montalembert tendait
_.
CHAPITRE IV
1815, p. 19.
182 SOCIÉTÉ NATIONALE
_
à accuser les maîtres, à exagérer-tour à tour l'indulgence
ou la sévérité." «.Nos pères de famille, 'Cormenih le con-
statait "•.encore en 1849, si sensibles,- si chatouilleux et si
instinctivement,, si 'admirablement bien avertis et éclairés
à l'endroit' de l'hygiène, de là morale et de la religion de
leurs enfants, redeviennent fort ignorants et fort indiffé-
rents sur les matières et les méthodes de l'enseigne-
ment (1). »Ils s'abandonnaient aux circonstances ou aux
influences qu'exerçaient sur eux le clergé ou les hommes
.politiques, qui se disputaient la direction de l'Université.
Le clergé, vers 1835, se ralliait aux ennemis de l'Uni-
versité. Il réclamait la liberté d'enseignement comme le
seul moyen d'agir efficacement sur les progrès de l'esprit
public et afin de se relever de l'impopularité où il était
tombé ; mais, avait-il la science nécessaire pour rester
le maître des intelligences ? L'opinion estimait d'ailleurs
qu'il avait une autre mission à remplir.
Les catholiques de France aspiraient alors à régénérer
le pays par l'éducation religieuse, mais ils ne concevaient
d'autres moyens d'y parvenir que ceux que l'Ancien Ré-
gime avait pratiqués : livrer l'enseignement aux Congré-
gations et faire de celles-ci un puissant instrument d'ac-
tion politique, capable de rendre de grands services, non
seulement à la cause de la religion, mais au pouvoir qui
saurait s'en servir.
Ils s'étaient constitués en parti religieux, et ce parti,
ayant conçu d'ambitieuses visées politiques, s'était fait de
la nouvelle charte un instrument de lutte. Il se composait
de tous ceux qui avaient poussé Louis XVIII et Charles X
dans les voies de l'absolutisme ; mais il avait compris que
c'eût été une faute de lier la cause de l'Eglise à celle
d'une dynastie et qu'il fallait s'accommoder de la liberté,
en user même, et faire tourner ses maximes au bien
de la religion. Le libéralisme catholique était né. Les
militants du parti firent entendre de solennels discours
sur la nécessité de l'éducation religieuse et d'âpres cri-
tiques contre le demi-scepticisme de l'Université. Se sou-
venant de l'effet désastreux produit par l'aveu de Mgr de
Frayssinous, en 1824, ils évitaient de mettre en cause
(1) Timon, l'Education et l'enseignement, p. 20.
". D'ÉDUCATION DE LYON 123
les Congrégations, surtout l'ordre des Jésuites, impopu-
:
laires depuis les- persécutions contre le Jansénismes mais
au fond ils ne travaillaient que pour elles, comme oh
devait le reconnaître en 1850. .Le clergé brava la critique
et fit cause commune avec le parti. Il éprouvait un
certain dépit à se voir subordonné a l'autorité universi-
.
CHAPITRE V
La Doctrine.
I. Le conflit des doctrines morales et sociales au début
du xix° siècle. — H. L'éducation universitaire tenue pour
suspecte. — III. Le problème des rapports de l'instruc-
tion et de l'éducation au point de vue social, religieux
et moral. MM. Hoffet et JouKtan. — IV. Importance de la
question. — V. Conclusion.
CONCLUSION
AlJ LECTEUR
i . .... ; ..... .
35
INTRODUCTION.
ces et plan
LIVRE PREMIER. —
— Utilité de cette
>.;...
histoire, son objet, sour-
36
M. MOLIN, président
....
17
Notice sur M. L. Bonnel, .pax M. J.-B. MATHEY 23
Histoire de la Société Nationale d'Education de Lyon,