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La poule aux œufs d’or

L’avarice perd tout en voulant tout gagner.

Je ne veux, pour le témoigner,

Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable,

Pondait tous les jours un œuf d’or.

Il crut que dans son corps elle avait un trésor.

Il la tua, l’ouvrit, et la trouva semblable

À celles dont les œufs ne lui rapportaient rien,

S’étant lui-même ôté le plus beau de son bien.

Belle leçon pour les gens chiches :

Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus

Qui du soir au matin sont pauvres devenus

Pour vouloir trop tôt être riches ?

Jean de la Fontaine (1668)

(Poésie à recopier ou à coller dans le cahier. Recopier est une excellente façon d’apprendre…)
Mots difficiles :

1. avarice : cupidité, c’est le désir (un peu maladif) d’avoir de l’argent.


2. pour le témoigner : ici, cela veut dire « pour le prouver ».
3. que celui… : ici, cela veut dire « que l’exemple de cet homme » (dont la Poule pondait tous les jours
un œuf d’or)
4. les chiches : les personnes avares, qui aiment l’argent.

Qui est Jean de la Fontaine ?

Jean de la Fontaine est un fabuliste, il écrit des fables : des histoires inventées qui mettent en scène
des animaux qui ont des caractères humains. Il est né en 1621 et mort en 1695. Il a vécu en même
temps que le roi Louis XIV (que l’on surnommait le Roi Soleil).

Qu’est-ce qu’une fable ?

Bien avant Jean de la Fontaine, Ésope, au VIème siècle avant Jésus-Christ, écrivait déjà des fables où il
mettait en scène des animaux. Ce sont ses fables qui ont en partie inspiré Jean de la Fontaine.
La Fontaine écrivait des fables pour dénoncer le comportement de certaines personnes très
puissantes. Il écrivait des histoires dans lesquelles les personnages étaient des animaux pour que les
personnes dont il dénonçait les défauts ne puissent pas se reconnaître ouvertement et ainsi lui
interdire de publier ses histoires.
Dans chaque fable, il y a souvent à la fin une morale (un précepte facile à retenir, comme une sorte de
petite leçon de vie) parce que Jean de la Fontaine avait pour but d’instruire les hommes.

En voici quelques-unes :

« Tel est pris qui croyait prendre. » Le Rat et l'Huître


« En toute chose il faut considérer la fin. » Le Renard et le Bouc
« On a souvent besoin d'un plus petit que soi. » Le Lion et le Rat
« Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Le Lièvre et la Tortue
« Il m'a dit qu'il ne faut jamais vendre la peau de l'ours [avant] qu'on ne l'ait mis par terre. » L'Ours et
les deux Compagnons
« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. » Le Lion et le Rat
« Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute. » Le Corbeau et le Renard
« La raison du plus fort est toujours la meilleure. » Le Loup et l'Agneau

« Ainsi ces fables sont un tableau où chacun de nous se trouve dépeint.


Ce qu’elles nous représentent confirme les personnes d’âge avancé dans les connaissances que
l’usage leur a données, et apprend aux enfants ce qu’il faut qu’ils sachent. »
Jean de la Fontaine

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