Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Linfluence de La Lune Sur Les Règles Mythe Ou Réalité
Linfluence de La Lune Sur Les Règles Mythe Ou Réalité
helloclue.com/fr/articles/regles/l-influence-de-la-lune-sur-les-regles-mythe-ou-realite
1.
2. Encyclopédie
3. Cycle Menstruel
4. Règles
5. L'influence de la lune sur les règles : mythe ou réalité ?
Les cycles lunaire et menstruel peuvent être plus ou moins en phase chez certaines
personnes, à condition que la durée moyenne de leur cycle coïncide avec le cycle
lunaire et en fonction de la variabilité de la durée de leur cycle.
Il nous est souvent demandé de faire figurer le calendrier lunaire dans Clue. Nous avons
donc effectué des calculs pour vérifier scientifiquement cette hypothèse. Le cycle
menstruel est-t-il synchronisé avec le cycle lunaire ? Non, selon une analyse portant sur
plus de 7,5 millions de cycles.
Notre équipe de science des données a analysé 7,5 millions de cycles et n'a trouvé
aucune corrélation entre les différentes phases de la lune et le cycle menstruel, ou le
début des règles.
"On entend souvent dire que l'on ovule autour de la pleine lune et que l'on a ses règles
autour de la nouvelle lune ", a déclaré la Dre Marija Vlajic Wheeler. Wheeler est une
scientifique des données chez Clue et possède également un doctorat en astrophysique
de l'université d'Oxford. Elle a travaillé pendant trois ans comme chercheuse
postdoctorale à l'Institut Leibniz d'astrophysique de Potsdam, en Allemagne.
1/7
"En regardant les données, nous avons vu que les dates de début des règles tombent de
manière aléatoire tout au long du mois, indépendamment du cycle lunaire." - Dre Marija
Vlajic Wheeler
Wheeler a analysé les dates des règles de 1,5 million d'utilisateurices de Clue qui
n'utilisaient pas de méthode de contraception hormonale. Sur les 7,5 millions de cycles,
elle n'a constaté aucune évidence indiquant que les règles commenceraient
essentiellement lors de la nouvelle lune, une hypothèse souvent avancée pour établir un
lien entre les cycle lunaire et menstruel.
La durée moyenne mondiale du cycle menstruel est de 29 jours et le cycle lunaire dure
29,5 jours (bien qu'il soit courant d'avoir des cycles menstruels d'une durée comprise
entre 24 et 38 jours). Statistiquement parlant, et en supposant que les règles
commencent à des dates aléatoires, une personne sur deux en moyenne devrait donc
avoir ses règles à ± 3 jours par rapport à la pleine lune ou à la nouvelle lune.
Ceci est logique, puisque ±3 jours par rapport à la pleine ou la nouvelle lune
correspondent à environ 14 jours du cycle lunaire (la nouvelle lune + 6 jours, et la pleine
lune + 6 jours), soit environ la moitié du cycle lunaire. On peut donc s'attendre à ce
qu'environ la moitié des personnes aient leurs règles pendant l'une ou l'autre moitié du
cycle lunaire.
Les cycles lunaire et menstruel peuvent être plus ou moins en phase chez
certaines personnes, à condition que la durée moyenne de leur cycle coïncide avec
le cycle lunaire et en fonction de la variabilité de la durée de leur cycle.
2/7
Recherches existantes sur les cycles lunaires et les cycles menstruels
L'analyse effectuée par la Dre Wheeler pour Clue est la plus grande analyse jamais
réalisée portant sur le lien entre le cycle menstruel et le cycle lunaire, mais ce n'est pas la
première.
D'autres études ont été menées sur le lien entre le cycle lunaire et le cycle menstruel,
mais toutes ne cherchaient pas à répondre à la même question que Clue. Nous avons
découvert huit études publiées entre 1937 et 2013 portant sur une éventuelle relation
entre les cycles menstruel et lunaire, bien que d'autres études aient été réalisées avant
1937.
Trois études ont montré que les personnes ayant un cycle menstruel de 29,5 jours
ont tendance à avoir leurs règles entre le premier et le dernier quart du cycle
lunaire. Les auteur·e·s de ces études ont laissé entendre que les personnes dont la
durée du cycle n'était pas de 29,5 jours auraient leurs règles au hasard du cycle
lunaire.
Une étude a révélé que les personnes âgées de 14 à 18 ans avaient tendance à
avoir leurs règles autour du premier et du troisième quartier lunaire, et ce, quelle
que soit la durée de leur cycle.
Une étude a montré que les personnes étaient plus susceptibles d'avoir leurs règles
pendant la nouvelle lune, ce qui est le contraire de ce que les autres études ont
découvert.
Trois études n'ont trouvé aucune corrélation entre le cycle lunaire et le cycle
menstruel.
Deux études ont été menées par la même personne (2,3). Dans ces études, la question
principale était de savoir s'il existait un lien entre le cycle lunaire et le cycle menstruel
chez les personnes dont la durée du cycle menstruel était de 29,5 jours environ (2,3).
La première de ces deux études datant de 1980 a révélé que 47 des 68 personnes
participantes dont la durée du cycle était jugée admissible (69 %) avaient leurs règles
entre le premier quart et le dernier quart du cycle lunaire (2). Il s'agit de la phase du cycle
lunaire où il y a une pleine lune. Étant donné qu'il est statistiquement improbable que ce
pourcentage de personnes ait ses règles pendant cette période, les chercheur·euse·s ont
conclu qu'il existait un lien entre la phase lunaire et le cycle menstruel (2).
La deuxième étude menée par cette même personne, publiée en 1987, était plus
importante : les données de quatre échantillons de personnes recueillies entre 1976 et
1983 ont été analysées (3). Comme dans la première étude, seules les personnes ayant
un cycle menstruel d'environ 29,5 jours ont été utilisées pour réaliser ces analyses.
3/7
Les auteur·e·s ont utilisé ces données pour créer quatre histogrammes (type de
graphique). Le jour du cycle lunaire est représenté sur l'axe des x (axe horizontal). Le
pourcentage des personnes de cet échantillon dont les règles ont débuté un jour précis
du cycle lunaire est représenté sur l'axe des y (axe vertical). La question "statistique" était
de savoir si la répartition des dates de début des règles formait une ligne plate (ce qui
signifie qu'il n'y a pas de lien avec le cycle lunaire) ou pas plate (ce qui suggère un lien
possible avec le cycle lunaire). Si le graphique présente une ligne plate, cela signifie que
le nombre de personnes qui commencent à avoir leurs règles est sensiblement égal pour
tous les jours du cycle lunaire.
En général, les personnes participantes avaient tendance à avoir plutôt leurs règles entre
les jours 10 à 20 du cycle lunaire qu'à d'autres moments - approximativement au moment
de la pleine lune, mais seuls deux des quatre graphiques présentaient des tracés qui
différaient considérablement d'une ligne plate (3).
Même parmi les tracés qui étaient "significatifs d'un point de vue statistique", la différence
observée entre les jours était faible. Par exemple, selon les données recueillies à
l'automne 1977, environ 2,2 % des personnes participantes avaient eu leurs règles à la
nouvelle lune (premier jour du cycle), tandis qu'environ 4,4 % avaient eu leurs règles le
lendemain de la pleine lune (16e jour) (3).
De plus, dans la première étude, l'auteur·e rapporte également que les personnes ayant
des cycles irréguliers avaient tendance à avoir plutôt leurs règles pendant la "moitié
claire" du cycle lunaire. Ils rapportent que 64 personnes ayant un cycle irrégulier ont eu
leurs règles pendant la moitié claire, et 46 personnes ayant un cycle irrégulier ont eu
leurs règles pendant la moitié sombre (2).
Une autre étude menée par une autre personne a montré des résultats similaires (4).
Dans cette étude de 1981, les chercheur·euse·s ont à nouveau constaté que les
personnes ayant des cycles d'environ 29,5 jours avaient tendance à avoir leurs règles
pendant la moitié claire du cycle lunaire, en particulier dans les 3 jours suivant le premier
quartier et les 3 jours suivant le troisième quartier (4). Près d'une personne sur trois dans
l'étude avait un cycle de 29,5 jours environ (4).
Bien que ces résultats soient intéressants, ils ne prouvent pas que la majorité des gens
ont un cycle synchrone avec la lune. En effet, entre 22 % et 32 % des personnes
participant à ces études avaient des cycles de 29,5 jours (2-4), ce qui signifie que la
plupart ovuleront aléatoirement tout au long du cycle lunaire. De plus, la différence
dans la proportion de personnes ayant leurs premières règles était faible, et il aurait été
instructif d'étudier ces personnes pendant quelques mois pour confirmer l'existence d'une
tendance réelle et non d'un simple hasard.
Dans une autre étude datant de 1962, les chercheur·euse·s ont trouvé des résultats
légèrement différents. Dans cette étude, les participantes, âgées de 14 à 18 ans,
étaient plus susceptibles de commencer à avoir leurs règles pendant la moitié
claire du cycle lunaire, mais plus précisément autour du premier et du troisième quartier
4/7
(5). Ces personnes pouvaient avoir des cycles menstruels de durée variable. Ce résultat
était inattendu, car les auteur·e·s des études précédentes (2-4) et de notre étude ont
conclu qu'en moyenne, chez toutes les personnes ayant des cycles, le début des
menstrues (le premier jour des règles) se produit de façon aléatoire au cours du cycle
lunaire.
Cependant, contrairement aux études précédentes, une étude de 1986 a révélé que les
individus avaient tendance à avoir plutôt leurs règles pendant la nouvelle lune, la
phase inverse de la pleine lune (6). Aucune restriction n'était imposée quant à la durée du
cycle menstruel, mais les auteur·e·s n'ont pas indiqué la durée moyenne du cycle des
personnes ayant participé à l'étude. Il est donc difficile de la comparer aux recherches
antérieures.
Enfin, trois études datant de 2013, 1975 et 1937, n'ont trouvé aucune relation entre les
cycles menstruel et lunaire (7-9). Ces études n'ont pas porté sur les personnes dont la
durée du cycle est spécifiquement de 29,5 jours.
Comme l'a noté la Dre Wheeler dans notre étude, environ une personne sur deux
aurait ses règles autour de la nouvelle lune ou de la pleine lune, à plus ou moins 3
jours près. Il est possible que les études qui ont mis en évidence un certain lien n'aient
fait que refléter une variation aléatoire du modèle décrit par le Dr Wheeler.
Ceci étant dit, il existe de nombreuses raisons pour lesquelles le cycle lunaire pourrait
être lié au cycle menstruel.
Nous savons que les personnes qui travaillent de nuit sont plus susceptibles d'avoir des
cycles irréguliers (10,11), ce qui pourrait être dû en partie au manque d'exposition à la
lumière naturelle. De plus, des études suggèrent que le fait d'imiter les rythmes
lumineux lunaires peut améliorer la régularité du cycle (12,13). Les changements de
lumière dus aux saisons peuvent également avoir un effet sur les hormones (13), comme
le montrent des phénomènes tels que la dépression saisonnière (dont on pense qu'elle
est liée à l'hormone du sommeil, la mélatonine).
D'autres théories ont également été envisagées. L'auteur·e des études portant sur des
personnes ayant des cycles de 29,5 jours a suggéré que le rayonnement
électromagnétique lunaire affecterait le cycle menstruel (2). Cependant, si nous sommes
5/7
sensibles à ce rayonnement, il est surprenant de ne pas observer un plus grande nombre
de personnes dont le cycle serait synchrone avec celui de la lune. Mais, la raison pour
laquelle ces personnes sont plus sensibles reste inexpliquée.
Bien que les données recueillies auprès de 1,5 million d'utilisateurices de Clue n'utilisant
aucune forme de contraception hormonale indiquent que les règles ne sont pas
synchronisées avec la lune, l'observation du cycle lunaire et des règles a une signification
personnelle pour de nombreuses personnes.
Références
6/7
11. Baker FC, Driver HS. Circadian rhythms, sleep, and the menstrual cycle. Sleep
medicine. 2007 Sep 1;8(6):613-22.
12. Dewan EM, Menkin MF, Rock J. Effect of photic stimulation on the human menstrual
cycle. Photochemistry and Photobiology. 1978 May;27(5):581-5.
13. Lee Barron M. Light exposure, melatonin secretion, and menstrual cycle
parameters: an integrative review. Biological Research for Nursing. 2007
Jul;9(1):49-69.
14. Tan DA, Haththotuwa R, Fraser IS. Cultural aspects and mythologies surrounding
menstruation and abnormal uterine bleeding. Best Practice & Research Clinical
Obstetrics & Gynaecology. 2017 Apr 1;40:121-33.
7/7