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Le Calendrier

Découper le temps qui passe, le cycle des jours et des nuits, de la Lune et du
Soleil, le marquage des saisons, la récurrence des fêtes religieuses ou
traditionnelles : voilà le rôle du calendrier, système inventé par les hommes
pour rythmer leur vie en société.
Le plus ancien calendrier connu est égyptien. Il date de 4236 av. J-C. et nous
est parvenu de manière détaillée car il a été scrupuleusement suivi pendant
quatre millénaires. C’était un calendrier précis, basé sur le cycle solaire.
L’année était divisée en 365 jours, comptait trois saisons de 4 mois (chacune
correspondant à un cycle du Nil : inondation, germination, moisson) et chaque
mois comptait 30 jours. 5 jours supplémentaires étaient ajoutés pour honorer
les dieux Osiris, Horus, Seth, Isis et Nephthys. Enfin, pour caler le calendrier civil sur la course réelle de la Terre
autour du Soleil, le calendrier se remettait à zéro tous les 1460 ans.
Au VIIIe siècle av. J-C. les Romains mettent en place leur premier calendrier :
un système confus dans lequel le nombre de mois varie chaque année… En
45 av. J-C., Jules César instaure le calendrier Julien. Il compte 11 mois de 30
ou 31 jours, et un mois de 28 jours qui gagne un jour tous les quatre ans.
Mais ce calendrier n’est pas exact et avance d’un an au bout de 128 ans.
En 1582, le calendrier Grégorien rectifie cette imprécision. Entre-temps
entre le VIe et le VIIIe siècle, l’année que l’on estime être celle de la naissance
du Christ a remplacé celle de la
fondation de Rome en tant
qu’année zéro. Le calendrier républicain, de 1792 à 1806, bouleversa
temporairement ce système.
Les calendriers historiques sont fondés sur des unités naturelles de
durée définies par des phénomènes astronomiques observables.
Jour : Dans toutes les civilisations, l’alternance du jour et de la nuit semble avoir été l’unité fondamentale du
repérage de l'écoulement de l'année. Celle-ci étant due à la rotation de la Terre, le changement du jour n’est
pas simultané d’un point à l’autre du globe terrestre.
Le repère de passage d'un jour à l'autre est d'ailleurs une notion arbitraire qui a différé selon les civilisations :
la journée peut être mesurée de midi à midi, de minuit à minuit dans le calendrier romain, à partir du coucher
du Soleil comme dans les calendriers hébreu, musulman et chinois, ou à partir du lever du Soleil, ce que firent
Chaldéens, Égyptiens, Perses et Syriens. Par convention, le jour est la plus petite unité du calendrier.
Lunaison : Les phases de la Lune étant simples à observer, elles ont fourni un moyen commode de mesure du
temps. On utilisait les lunaisons pour compter les temps supérieurs à quelques jours. Dans les civilisations
fondées sur la cueillette, comme les Indiens d'Amazonie, qui n'avaient pas besoin de prévoir le rythme des
saisons pour des travaux agricoles, la lunaison est longtemps restée après le jour l’unité fondamentale de
mesure du temps. Le cycle lunaire n'est pas très régulier : il peut varier de 29 jours et 6 heures à 29 jours et 20
heures. Mais les différentes phases de la Lune présentent l'avantage de savoir à quel moment du cycle on en
est par la simple observation des croissants de Lune. Le temps d'une lunaison pourrait être mesuré entre deux
Pleines Lunes ; habituellement il l'est plutôt entre deux Nouvelles Lunes. Le début peut être déterminé par
l'observation, ou par le calcul, ou encore fixé arbitrairement à 29 ou 30 jours.
Cycle des saisons : Marquant les saisons, la révolution de la Terre autour du Soleil, c'est-à-dire l'année tropique,
semble avoir pris de l’importance avec le développement de l’agriculture. Ce cycle est
d’une durée relativement longue et son écoulement est loin d'être aussi facile à repérer
que celui du cycle lunaire. Déterminer la date de phénomènes comme les solstices en
observant l’allongement des ombres n'est pas simple. Les mégalithes des sites de Nabta
Playa ou Stonehenge témoignent de pratiques très anciennes mettant en évidence les
solstices ; selon certaines théories, ces cercles de pierres, ainsi que les formes
des temples aztèques et mayas pourraient avoir servi à mesurer les années.
Cette observation fut complétée de celle du trajet apparent du Soleil par rapport aux constellations
du zodiaque, le disque de Nebra en est un exemple de l'âge du Bronze.
Le calendrier égyptien, premier calendrier fondé sur l’année solaire, était axé sur les fluctuations annuelles
du Nil, mais faisait cependant appel à l'astronomie. La montée des eaux intervenait peu de temps après le lever
héliaque de l'étoile Sothis (Sirius) dans le ciel égyptien. Sirius est une étoile double particulièrement brillante ;
à l'époque où fut créé le calendrier égyptien Sirius B était une géante rouge. La réapparition de l'étoile, après
qu'elle eut été masquée 70 jours par la lumière du Soleil constituait un spectacle visible à l'œil nu et un repère
notable marquant le retour de la saison de la crue.
Combinaison des unités naturelles : Les phénomènes astronomiques présentés plus haut étant indépendants,
les unités qu’ils définissent ne sont pas commensurables : leur rapport n’est pas un nombre entier.
À notre époque, une année vaut 365,242201 jours. La durée moyenne d’une lunaison est de 29 jours 12 heures
44 minutes et 2,8 secondes (29,53 jours). Une année solaire comporte 12,36827 lunaisons.
Face à cette difficulté, les peuples ont choisi soit de laisser le calendrier se désynchroniser soit de le recaler
empiriquement sur les phénomènes célestes, quitte à perdre la continuité des jours. On dit alors qu’un
calendrier est plutôt arithmétique ou plutôt astronomique.
La plupart des calendriers sont lunaire ou solaire selon qu’ils privilégient le mois fondé sur les cycles de la lune,
ou l’année fondée sur les saisons c'est-à-dire sur la période de révolution autour du Soleil.
Calendrier lunaire : Un calendrier lunaire ne tient pas compte de l'année solaire, mais se cale uniquement sur
les phases de la Lune. Les différents mois ne sont pas caractérisés par une saison, mais les parcourent toutes au
cours d'un cycle. La durée moyenne d’un mois doit s’approcher de celle d’une lunaison : 29,5305882 jours.
Le premier calendrier romain était un calendrier lunaire. Son année aurait compté 295 jours, et fidèle au
système décimal, il comportait 10 mois de 29 ou 30 jours. De nos
jours, le principal calendrier lunaire encore utilisé est le calendrier
musulman ; il fut établi par Mahomet. Il comporte 12 mois lunaires,
l'usage d'un 13e mois intercalaire tel que ceux des calendriers luni-
solaires est interdit par le Coran.
En faisant alterner des mois de 30 et de 29 jours, une année lunaire
ordinaire de 12 mois compte 354 jours. La durée d'une lunaison étant
un peu supérieure à 29,5 jours, il est nécessaire d'intercaler un jour
supplémentaire environ tous les 30 mois. Dans ce calendrier, les
années de 355 jours sont dites « années abondantes »
Calendrier solaire : Dans les calendriers solaires, tels que le calendrier grégorien, les mois ne sont pas
synchronisés avec la révolution lunaire. Le nombre de jours dans un mois est fixé de façon arbitraire, mais la
durée de l’année doit être proche de celle de l'année tropique, soit d’environ 365,242201 jours.
Le calendrier égyptien, puis le calendrier julien et enfin le calendrier grégorien sont de bons exemples des
efforts successifs qui ont été faits pour arriver à synchroniser l’année avec le cycle de la Terre autour du Soleil.
Le calendrier julien fut introduit par César en -45, pour mettre fin à certains abus des pontifes chargés
d'annoncer les mois intercalaires. Il fut établi après consultation de l'astronome Sosigène avec comme
référence l'équinoxe de printemps, fixée au 25 mars. Une année commune comptait 365 jours divisés en 12
mois, et un jour intercalaire était ajouté tous les 4 ans, lors des années bissextiles.
L'année de 365,25 jours de ce calendrier julien était une bonne approximation, mais légèrement excédentaire
de 3 jours tous les 4 siècles. En 325, lors du concile de Nicée qui établit la date de Pâques en fonction de
l'équinoxe de printemps, celle-ci avait lieu le 21 mars. Au XVIe siècle,
ce décalage atteignait une dizaine de jours.
L'astronome Luigi Lilio conçut un projet de réforme du calendrier ; il
fut promulgué en 1582 par le pape Grégoire XIII, ce qui lui donna son
nom de calendrier grégorien.
Même notre calendrier actuel présente toujours une légère
désynchronisation de l’année, évaluée à quelques jours (3 jours) sur
10 000 ans. Il est aujourd’hui considéré illusoire de vouloir encore
améliorer l’ajustement grégorien.

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