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PORTRAITS
1-L e nouveau
2-Fils de pêcheur
3-Mammy Wata
6-Gloire à Suzanne
7-Marcel
8-Malimouna
POEMES
2-Cantique au Nil
3-Berceuse
5-L’amitié
7-Monangamba
L E NOUVEAU
-Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un nouvel élève que je vous
recommande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont
méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge.
J’étais de ces jeunes gens-là, c’est-à- dire que j’étais un élève. Pourtant
ma chemise était gris pâle et je ne marchais pas les mains dans les poches.
Ce n’était pas par souci d’originalité que je me distinguais par mes
vêtements et mes manières discrètes. La simplicité était un attribut de mon
caractère et peut-être venait-elle de mes origines modestes.
Amadou Koné, Les frasques d’Ebinto, Hatier, coll. «Monde Noir », 1980.
Mammy Wata est belle. Quand elle sort de l’eau, sa peau satinée luit
au soleil et ses cheveux ruissellent de gouttes cristallines. On dit qu’elle
ressemble à une sirène et que le bas de son corps est en forme de queue de
poisson. Mais certaines personnes qui affirment l’avoir vue disent, qu’elle
est une femme comme les autres, sauf que sa beauté est très grande et que
ses yeux ont la couleur de l’eau. (…)
Dès que je suis entré, j’ai entendu sa voix. C’est étrange, c’est
comme si je l’avais reconnue tout de suite, avant même de l’avoir
vue. C’était une voix, comment dire ? Irréelle, céleste. J’étais attiré
par sa voix comme si on me tirait en avant. J’allais à travers les
couloirs, j’ouvrais les portes les unes après les autres, sur toutes ces
salles vides. Tout à fait en haut des escaliers, au bout du couloir, il y
avait une porte entrouverte. C’était une pièce dont les volets étaient
toujours fermés, avec des fenêtres tournées verts la mer comme des
yeux aveugles.
Je l’ai vue. Elle était debout, vêtue de sa robe informe, avec ses
escarpins blancs à talons hauts qui donnaient l’impression que ses
jambes étaient arquées. Sur une chaise, près de la porte, il y avait
l’affreux manteau gris qu’elle avait plié avec soin, comme si elle était
chez le docteur.
Le couple N’Diblai appartient à la haute classe sociale. Ils ont organisé une
grande réception dans leur somptueuse résidence, dans un quartier huppé de la
ville. La maîtresse de maison fait son apparition dans la grande salle où
l’attendent tous les invités.
Maurice Bandama,
Marcel Pagnol,
NEI, Abidjan
Pratiques de l’écrit,
En ce jour de fête,
La voilette…
Si belle soit-elle,
La splendeur, hélas !
Ne sera éternelle.
Que je préfère
Tu vois…
Jamais ne meurt !
Maria Salomone,
Abidjan, 1984.
Si je pile le mil,
On me dit que c’est mal fait,
Vraiment le malheur pèse sur moi
Si je prépare la bouillie,
On me dit qu’elle n’est pas bonne,
Vraiment le malheur pèse sur moi
Si je lave la vaisselle,
On me dit qu’elle n’est pas propre,
Vraiment le malheur pèse sur moi
Si je fais la lessive,
On me dit que le lige est sale,
Vraiment le mal pèse sur moi
Si je balaie la cour,
On me dit que c’est à refaire,
Vraiment le malheur pèse sur moi
Pourquoi me demande
Si je suis d’Afrique
Si je suis d’Amérique
Si je suis d’Asie
Si je suis d’Europe ?
Ouvre-moi mon frère !...
Pourquoi me demander
La longueur de mon nez
L’épaisseur de ma bouche
La couleur de ma peau
Et le nom de mes dieux ?
Ouvre-moi mon frère !...
R. Philombe
Sur cette vaste plantation ce n’est pas la pluie mais la sueur de mon
front
Qui arrose les récoltes :
Sur cette vaste plantation il y a du café mûr et ce rouge-cerise
Les gouttes de mon sang en ont nourri la sève.