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Primitives et équations différentielles, cours, classe de terminale, spécialité Mathématiques

Primitives et équations différentielles, cours, classe de


terminale, spécialité Mathématiques
1 Notion d’équation différentielle
Définition :
Une équation différentielle est une équation dont l’inconnue est une fonction définie
et dérivable sur un intervalle I et qui fait intervenir sa fonction dérivée et/ou sa
fonction dérivée seconde.

Exemple :
L’équation d’inconnue y, y 0 (t) = 4t pour tout t ∈ R est une équation différentielle.
La fonction y définie sur R par y(t) = 2t2 pour tout t ∈ R en est une solution.

2 Primitives d’une fonction sur un intervalle


Définition :
Soit f une fonction sur un intervalle I. Une fonction F dérivable sur un intervalle I
et de dérivée F 0 = f est appelée primitive de f sur I. C’est une solution à l’équation
différentielle d’inconnue y, y 0 = f .

Exemple :
2
F : x 7→ x2 est une primitive de f : x 7→ x car F 0 (x) = x pour tout réel x.

Propriété :
Soit f une fonction admettant une primitive F sur un intervalle I. Alors f admet
une infinité de primitives : G est une primitive de f si et seulement si il existe un
réel k tel que pour tout réel x, G(x) = F (x) + k.

preuve :
Si F et G sont deux primitives de f sur I alors (F − G)0 = F 0 − G0 = f − f = 0
donc F − G est une constante k.

Exemple :
2 x2
F1 : x 7→ x2 − 4 et F2 : x 7→ 2
+ 2, 5 sont deux primitives de x 7→ x.

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Propriété :
Soit f une fonction admettant une primitive F sur un intervalle I. Soit a appartenant
à I et b un réel. Alors il existe une et une seule primitive G telle que G(a) = b.

preuve :
On a vu qu’il existe une constante k telle que pour tout x ∈ I, G(x) = F (x) + k.
D’où G(a) = b si et seulement si F (a) + k = b c’est à dire k = b − F (a).

Exemple :
Il existe une unique primitive F de x 7→ x sur R telle que F (1) = 2. En effet, on a
2
vu que les primitives sont de la forme x 7→ x2 + k où k est un réel. F (1) = 2 impose
donc 12 + k = 2 d’où k = 23 .

Propriété :
Toute fonction f continue sur un intervalle I admet des primitives sur I.

Preuve :
Admis

3 Calcul de primitives
3.1 Opérations sur les primitives
Propriété :
Soient f1 et f2 deux fonctions continues sur un intervalle I. Soit F1 une primitive
de f1 et F2 une primitive de f2 . Soit k un réel.
• kF1 est une primitive de kf .
• F1 + F2 est une primitive de f1 + f2 .

Preuve :
(kF1 )0 = kF10 = kf1 et (F1 + F2 )0 = F10 + F20 = f1 + f2 d’après les opérations sur les
fonctions dérivées.

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3.2 Primitives de fonctions de référence


Exemples fondamentaux :

f définie sur I par primitives F de f sur I intervalle I


0 C R
1 x+C R
x2
x 2
+C R
2 x3
x 3
+C R
n ∗ xn+1
x ,n∈N +C
n+1
R
1 √

2 x
x+C ]0; +∞[
1
x
ln(x) + C ]0; +∞[
1
x2
− x1 + C ] − ∞; 0[ ou ]0; +∞[
1 1
xn
, n ∈ N − {0; 1} − (n−1)x n−1 +C ] − ∞; 0[ ou ]0; +∞[
x x
e e +C R

où C désigne un nombre réel.

Exemple :
Soit f la fonction définie sur R par f (x) = 5x2 + 3ex − 6.
Alors les primitives de f sur R sont définies par F (x) = 35 x3 + 3ex − 6x + C où
C ∈ R.

3.3 Primitives de fonctions composées


Exemples fondamentaux :

f définie sur I par Primitives F de f sur I intervalle I


u0 u 1 2
2
u + C R
0 n 1
uu , n∈N n+1
un+1 +C R
u0
u
ln(u) + C I tel que u > 0 sur I
u0
u2
− u1 + C I tel que u ne s’annule pas sur I
u0 1
un
, n ∈ N − {0; 1} − (n−1)u n−1 + C I tel que u ne s’annule pas sur I
u0 eu u
e +C R
u0 √

u
2 u+C I tel que u > 0
0 1
g (ax + b) a
g(ax + b) I tel que ax + b ∈ Dg0

où C désigne un nombre réel.

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Exemples :
• Soit f définie sur R par f (x) = (2x + 1)(x2 + x).
On a f (x) = u0 (x)u(x) avec u(x) = x2 + x et u0 (x) = 2x + 1.
Donc les primitives de f sont définies par F (x) = 21 (x2 + x)2 + C où C est
une constante réelle.
2
• Soit g définie sur R par g(x) = (6x + 3)ex +x .
On a g(x) = 3u0 (x)eu(x) avec u(x) = x2 + x, u0 (x) = 2x + 1.
2
Donc les primitives de g sont définies par G(x) = 3eu(x) + C = 3ex +x + C où
C est une constante réelle.

4 Résolution de l’équation différentielle y’=ay


Théorème :
a désigne un nombre réel non nul. Les solutions sur R de l’équation différentielle
y 0 = ay sont les fonctions définies par fk (x) = keax où k est un réel quelconque.

Preuve :
La fonction fk définie sur R par fk (x) = keax est dérivable sur R.
On a fk0 (x) = akeax = afk (x) pour tout réel x. Donc fk est une solution particulière
de l’équation.
Démontrons ensuite que les fonctions fk sont les seules solutions.
On considère pour cela une fonction g solution de l’équation y 0 = ay sur R et la
fonction h définie par h(x) = g(x)e−ax .
h est dérivable sur R et h0 (x) = g 0 (x)e−ax − ag(x)e−ax = (g 0 (x) − ag(x))e−ax .
Comme g vérifie g 0 = ag on a donc h0 = 0 donc h est une fonction constante.
Il existe donc un réel k tel que pour tout réel x, h(x) = k, c’est à dire g(x)e−ax = k
donc g(x) = keax .

Exemples :
• L’équation y 0 = 3y a pour solutions les fonctions f définies par f (x) = ke3x
où k est une constante réelle.
• L’équation différentielle 5y 0 − 2y = 0 équivaut à 5y 0 = 2y et à y 0 = 25 y.
2
Elle a donc pour solutions les fonctions définies par f (x) = ke 5 x où k est un
réel.

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5 Équation différentielle y 0 = ay + b
Théorème :
a et b sont des réels non nuls. Les solutions sur R de l’équation différentielle y 0 = ay+b
sont les fonctions fk définies sur R par fk (x) = keax − ab où k est un réel fixé.

Preuve :
• Montrons que la fonction fk définie sur R par fk (x) = keax − ab avec k réel,
est une solution.
Elle est dérivable sur R et fk0 (x) = kaeax donc afk (x) + b = a(keax − ab ) + b =
akeax − b + b = akeax = fk0 (x) c’est à dire que fk est solution de l’équation
différentielle y 0 = ay + b.
• Montrons que toute solution s’écrit de cette forme.
Soit f une solution sur R de y 0 = ay + b. On note g la fonction définie par
g(x) = f (x) + ab . g est dérivable et g 0 (x) = f 0 (x). Or f 0 (x) = af (x) + b donc
g 0 (x) = f 0 (x) = a(f (x) + ab ) = ag(x) d’où g est une solution de l’équation
y 0 = ay et il existe donc un réel k tel que pour tout réel g(x) = keax d’où
f (x) = g(x) − ab = keax − ab ce qui montre que f est de la forme voulue.

Exemple :
L’équation y 0 = 3y − 4 a pour solutions les fonctions f définies sur R par
f (x) = ke3x + 34 où k est une constante réelle.

Propriété :
Pour tout couple de réels (x0 ; y0 ), l’équation différentielle y 0 = ay + b (avec a 6= 0)
admet une unique solution f telle que f (x0 ) = y0 .

Preuve :
On a vu que les solutions de y 0 = ay + b sont de la forme f : x 7→ keax − ab où k
est un réel. On a alors f (x0 ) = y0 si et seulement si keax0 − ab = y0 ce qui équivaut
à k = e−ax0 (y0 + ab ) ce qui fixe le réel k de manière unique.

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Exemple :
On recherche la solution de l’équation y 0 = 3y − 4 qui vérifie y(0) = 1.
On a vu précédemment que l’équation y 0 = 3y − 4 a pour solutions les fonctions
définies par y(x) = ke3x + 34 où k est une constante réelle. y vérifie y(0) = 1 si et
seulement si ke3×0 + 34 = 1 c’est à dire k + 43 = 1 donc k = 1 − 43 ou encore k = −1
3
.
L’unique solution est donc la fonction f définie par f (x) = −13
e3x + 43 .

6 Résolution d’équations différentielles y 0 = ay + f


Propriété :
Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R. Étant donné une solution
particulière y0 de l’équation différentielle y 0 = ay + f , les solutions de cette équation
sont les fonctions de la forme :

x 7→ keax + y0 (x)

avec k ∈ R.

Preuve :
Même principe que la preuve précédente en utilisant la fonction g définie par g(x) =
f (x) − y0 (x) au lieu de g(x) = f (x) + ab pour l’unicité.

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2.4 É QUATION DE LA FORME y’ = ay+ f (x)

2.4 Équation de la forme y’ = ay+ f (x)

Théorème 6 : Soit f une fonction continue sur I.


Pour résoudre une équation du type : y′ = ay + f ( x ) :
• On cherche une solution particulière y0 .
• Puis on détermine l’ensemble des solutions en se ramenant à l’équation homo-
gène : y′ = ay.

Remarque : Dans la pratique, l’énoncé donnera la solution particulière y0 ou la


méthode pour la déterminer.
Exemple : Soit (E) l’équation différentielle : y′ − 2y = 1 − 6x.
1) Montrer que l’équation (E) admet une solution affine comme solution.
2) En déduire alors l’ensemble des solutions de l’équation (E).
✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏

1) La solution particulière est un fonction affine donc : y0 ( x ) = ax + b.


y0 doit vérifier (E) donc :
y0′ − 2y0 = 1 − 6x ⇔ a − 2( ax + b) = 1 − 6x ⇔ −2ax + a − 2b = −6x + 1
! !
−2a = −6 a=3
Par identification : ⇔ d’où y0 ( x ) = 3x + 1.
a − 2b = 1 b=1

2) Soit y une solution de (E), comme y0 est solution, on a le système suivant :


!
y′ − 2y = 1 − 6x
y0′ − 2y0 = 1 − 6x

Par soustraction terme à terme :


y′ − y0′ − 2(y − y0 ) = 0 ⇔ (y − y0 )′ = 2 (y − y0 )

On obtient alors (y − y0 )( x ) = k e2x donc y( x ) = k e2x + 3x + 1.


On vérifie facilement que ces solutions vérifie (E).

2.5 Résolution par une méthode numérique : méthode d’Euler

Théorème 7 : Principe de la méthode d’Euler


Soit f une fonction dérivable sur I, d’après l’approximation affine, pour un pas
p:
∀ x, x + p ∈ I, f ( x + p) ≈ f ( x ) + p f ′ ( x )
Si l’on dispose d’une relation entre f et f ′ par une équation différentielle ainsi que
d’une condition initiale, on peut, en appliquant l’approximation affine de façon
itérative, déterminer de proche en proche des valeurs approchée de f ( x ) sur I.

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2 ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE LINÉAIRE DU PREMIER ORDRE

Remarque : C’est par cette méthode que l’on a tracé, cf première, la fonction
exponentielle définie par y′ = y et y(0) = 1.
!
y′ + 2xy = 1
Exemple : Soit l’équation différentielle :
y (0) = 0
C’est une équation différentielle linéaire du premier degré mais qui n’est pas à
coefficients constant donc que l’on ne sait pas résoudre à notre niveau.
Comme l’on dispose d’une condition initiale, on peut alors utiliser une méthode
numérique : la méthode d’Euler.
De l’équation différentielle, on a : y′ = 1 − 2xy
D’où la formule de récurrence pour y :
y( x + p) = y( x ) + py′ ( x ) = y( x ) + p [1 − 2xy( x )] = y( x )(1 − 2px ) + p
" #$ %
=y′

Pour le 1er point y(0 + p) = y(0)(1 − 0) + p = p d’où M1 ( p , p)


Pour le 2e point y( p + p) = y( p)(1 − 2p2 )+ p = 2p − 2p3 d’où M2 (2p ; 2p − 2p3 )
"#$%
=p

Et ainsi de suite.
Pour obtenir la courbe sur l’intervalle [0 ; a] avec un pas p, on automatise avec la
fonction courbe(a,p) en Python :

! Calculer la valeur de y avant d’incré-


import m a t p l o t l i b . pyplot as p l t
menter x def courbe ( a , p ) :
x=0 ; X=[ x ]
courbe(3 , 0.1) donne :
y=0 ; Y=[ y ]
borne= i n t ( a/p )
f o r i in range ( borne ) :
y=y∗(1 − 2∗p∗x ) +p
0.5 x+=p
X . append ( x )
Y . append ( y )
p l t . plot (X, Y)
p l t . show ( )
return X, Y
1 2 3

Remarque : Cette méthode est souvent utilisée en sciences expérimentales car


elle ne demande pas de résoudre formellement l’équation différentielle.
& x
2 2
À titre indicatif, la solution formelle est : y( x ) = e− x et dt
0

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