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UNIVERSITE PRESIDENT JOSEPH-KASAVUBU

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES


B.P. 314 BOMA (KONGO CENTRAL)/RDC

NOTES DU COURS DE GESTION FORESTIERE

Destinées aux étudiants de troisième graduat

en Sciences Agronomiques

Version 2024 préparée par

Prof. Dr. Sylvain Mavinga M.

Année académique 2023-2024


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Plan du cours
Objectifs spécifiques
Introduction

Chapitre I. REGLES DE LA GESTION DURABLE DES FORETS

1.1. Forêts
1.2. Classement biogéographique des forêts
1.3. Différents types de forêts denses tropicales (tiré de Jean-Paul LANLY, 2019)
1.4. Domaine forestier en RDC
1.5. Fonctions de la Forêt
1.5.1. Fonctions écologiques
1.5.2. Fonctions socio-économiques
1.5.3. Fonctions socio-culturels
1.6. Traits sur quelques définitions utiles
1.7. Traits sur l’écocertification forestière

Chapitre II. ELEMENTS DU PLAN DE GESTION DURABLE DES FORETS ET D’AMENAGEMENT


FORESTIER

2.1. Elément du Plan de gestion durable des forêts


2.1.1. Intérêt de la Gestion forestière
2.1.2. Contenu du plan de gestion (PG)
2.1.3. Propriétaires concernés
2.1.4. Rédaction d’un Plan de gestion
2.1.5. Déroulement de la procédure d’agrément
2.1.6. Modèle de PG
2.2. Valorisation planifiée et Gestion forestière durable
2.3. Traitement, régime, conversion et substitution
2.4. Aménagement d’une forêt
2.4.1. Objectifs d’Aménagement forestier
2.5. Peuplements forestiers et stratification forestière au niveau de l’unité de gestion
2.5.1. Peuplements forestiers au niveau de l’unité de gestion
2.5.2. Stratification forestière au niveau de l’unité de gestion
2.6. Amélioration forestière
2.6.1. Inventaire forestier
2.6.2. Inventaire forestier d’aménagement
2.6.3. Inventaire forestier d’exploitation
2.7. Aménagement des séries de production au sein de l’unité de gestion
2.7.1. Plan d’aménagement forestier
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Chapitre III. GESTION DES MASSIFS FORESTIERS

3.1. Prise en compte des communautés locales


3.1.1. Environnement et biodiversité
3.1.2. Exploitation à impact réduit
3.1.3. Appui au secteur privé
3.1.3.1. Elaboration des plans d'aménagement
3.2. Mise en œuvre d'une gestion durable
3.3. Certification forestière d'action pour répondre aux exigences des référentiels et suivi des
activités jusqu'à l'obtention des certificats de gestion forestière, de chaine de contrôle
(usines) ou de légalité (origine légale des bois)
3.4. Gestion des forêts des communautés locales
3.5. Appui institutionnel
3.6. Mise en place des structures pour la gestion durable des forêts

Conclusion
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Objectifs généraux

Les objectifs généraux du cours est d’amener les exploitations


forestiers à bien gérer et utiliser rationnellement des forêts et des terrains
boisés tout en maintenant leur diversité biologique, leur productivité, leur
capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement
et pour le futur, les fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes
aux niveaux local, national et mondial, et qu’elles ne causent pas de préjudices
à d’autres écosystèmes.

Objectifs spécifiques

A la fin du cours, les étudiants de G3 en sciences agronomiques


seront capables de :

- conserver la biodiversité et l’adaptation des forêts aux changements


climatiques qui ont pris plus d’ampleur à ce jour ;
- gérer la forêt en évaluant la multifonctionnalité des forêts, du fait que les
marchés des produits forestiers n’ont plus même débouchés qu’avant.
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INTRODUCTION

La Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le


développement (CNUED), Rio de Janeiro, 1992 a précisé dans son chapitre 11
qui s’intitule « LUTTE CONTRE LE DEBOISEMENT » que dans les domaines
d’activité, il faut maintenir des rôles et fonctions multiples de tous les types de
forêts, terres forestières et surfaces boisées dont les objectifs sont les
suivants :

a) renforcer les institutions forestières nationales pour accroître la portée


et l’efficacité des activités relatives à la gestion, à la conservation et au
développement durable des forêts et pour assurer l’utilisation et la
production durables de biens et services forestiers, tant les pays
développés que dans les pays en développement. En outre, renforcer
également les capacités et les moyens des institutions nationales pour
leur permettre d’acquérir les connaissances nécessaires à la protection
et à la conservation des forêts, et d’élargir la portée des programmes et
activités de gestion et de mise en valeur des forêts, tout en améliorant
leur efficacité ;
b) renforcer et améliorer les compétences humaines, techniques et
professionnelles, ainsi que les connaissances et capacités nécessaires
pour élaborer et appliquer efficacement des politiques, des plans, des
programmes, des recherches et des projets de gestion, de conservation
et de développement durable de tous les types de forêts et ressources
provenant des forêts, ainsi que des terres forestières, secteurs d’où l’on
peut tirer les mêmes profits.

1. Définitions et termes de la gestion durable des forêts

Le concept de la gestion durable des forêts se définit de plusieurs


manières :

Pour le Conseil International des Bois Tropicaux (1991), la gestion


forestière durable peut se définir comme étant la gestion des forêts
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permanentes en vue d’objectifs clairement définis concernant la production


soutenue de biens et de services désirés sans porter atteinte à la valeur
intrinsèque ni compromettre leur productivité future et sans susciter d’effets
indésirables sur l’environnement physique et social.

Quant à la FAO (1893), la gestion durable des forêts n’est qu’une


gestion multi-usage d’une forêt pour assurer sa capacité à produire des biens
et services sans pour autant connaître la diminution dans le temps.

Cela suppose l’application de pratiques de gestion qui ne


garantissent que le bois et les autres ressources forestières qui sont utilisées de
manière durable pour le développement du pays et pour le bénéfice des
communautés humaines vivant dans ou à proximité des forêts.

DME - Diamètres Minimum d’Exploitation : Diamètre en dessous duquel


l’arbre ne peut être coupé. Il varie selon l’espèce et selon la zone
géographique.

DFP - Domaine forestier permanent : La limite des terrains à boiser et des


forêts de l’Etat en relevant du régime forestier.

Gestionnaire : Entité qui assure la gestion durable de la forêt qui lui est confiée
par le propriétaire.

IPCE - Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE) :


Toute exploitation industrielle ou agricole susceptible de créer des risques ou
de provoquer des pollutions ou nuisances, notamment pour la sécurité et la
santé des riverains est une installation classée au titre du Code de
l’Environnement.

OIT - Organisation Internationale du Travail : Unique agence tripartite de


l'ONU, l'OIT réunit des représentants des gouvernements, employeurs et
travailleurs de 187 Etats membres pour établir des normes internationales,
élaborer des politiques et concevoir des programmes visant à promouvoir le
travail décent pour tous les hommes et femmes dans le monde.

Plan d’aménagement : Ce document, obligatoire pour toutes les forêts


relevant du régime forestier, est un plan de gestion à l'échelle d'un massif
forestier, approuvé par arrêté ministériel. Il regroupe les analyses des
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caractéristiques et des enjeux propres aux massifs concernés permettant de


définir les grands objectifs (zonage en séries).

PNFL - Produits Forestiers Non Ligneux : tous les produits issus d’une forêt à
l’exception du bois (graines, champignons, feuilles, poissons, gibier, etc…).

Population autochtone : Communautés d'habitants tirant traditionnellement


leurs moyens de subsistance de la forêt.

Population riveraine : Communauté d’habitants ayant un usage de la forêt.

Programme Régional de Mise en valeur Forestière : Document opérationnel


de programmation des actions à mener pour les cinq années à venir,
réactualisé tous les ans. Le programme régional de mise en valeur forestière
constitue la déclinaison opérationnelle des aménagements forestiers pour
l'ensemble d’un pays. Il détermine, à l'échelle d’un pays, toutes les actions
programmées dans les différents aménagements :

- inventaires (diagnostics préalables aux aménagements et inventaires


parcellaires complets avant exploitation) ;
- travaux de création ou de réhabilitation de desserte forestière ;
- mise en exploitation des parcelles.
Il est présenté en Commission régionale de la forêt et des produits
forestiers (CRFPF), regroupant toutes les parties prenantes concernées
par la forêt.
Principe 1 : La législation et les politiques forestières garantissent une gestion durable des forêts
1.1. L'utilisation durable de la forêt et le maintien de ses multiples fonctions font l'objet d'une haute priorité
politique.
1.1.1. L’Etat et les Collectivités locales, chacun dans leurs domaines de compétences, ont des objectifs clairs
pour l’utilisation durable du patrimoine forestier et un programme d’actions réaliste pour les atteindre.
1.1.2. Il existe des mécanismes de concertation et de négociation avec les acteurs de la gestion forestière, à
différentes échelles territoriales, pour discuter des objectifs de la politique de gestion durable des
forêts.
1.1.3. Il existe un dispositif de révision régulière des politiques pour tenir compte de l'évolution des
circonstances et/ou des nouvelles informations qui pourraient avoir été recueillies.
1.1.4. L'établissement national responsable des forêts et les gestionnaires d'aires protégées sont dotés de
ressources humaines et financières suffisantes pour réaliser effectivement la conservation intégrée de
la biodiversité, mettant en jeu tant les aires de protection totale que les forêts de production.
1.2. La vocation des terres est définie après une analyse fine de la situation de la zone par le gestionnaire et
garantit ainsi une gestion durable de la forêt. Ces diagnostics ont des principes communs au niveau
régional.
1.2.1. Le gestionnaire s'appuie sur des inventaires divers afin de définir un zonage du massif forestier qu'il a
en gestion (y compris les forêts non soumises au régime forestier).
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1.2.2. Des dispositions souples sont prises en vue d'étendre la portée de ces inventaires à des informations
jusque-là non recueillies, dès que le besoin s'en fera sentir ou que la possibilité s'en manifestera.
1.2.3. Certaines catégories de terres, qu'elles soient de propriété publique ou privée, sont maintenues sous
couvert forestier permanent
1.2.4. Les diverses catégories composant le Domaine forestier permanent (les catégories de terres qui
doivent être maintenues sous couvert forestier permanent comprennent les terres affectées à la
conservation de la nature et à la préservation des écosystèmes, les zones de sols fragiles à maintenir en
forêt de protection, les forêts naturelles de production et les forêts artificielles de production) ont été
identifiées, prospectées et délimitées et des plans d'aménagement complémentaires ont été élaboré
en consultation avec les habitants de la forêt et les populations riveraines, en tenant compte de leurs
besoins présents et futurs de terres agricoles et de leur utilisation coutumière de la forêt en terme de
bois mais également de ressources associées (faune, PFNL).
1.2.5. Les terres destinées à terme à d'autres utilisations (agriculture, extraction minière, etc.) sont, tout
comme les terres dont l'utilisation finale est incertaine, préservées jusqu'à ce que la nécessité de les
défricher soit établie.
1.2.6. Les principes et recommandations à mettre en œuvre dans les directives s'appliquent avec la même
rigueur à toutes les forêts, qu'elles soient de propriété nationale, de collectivités, privée, ou
coutumière
Principe 2 : A l'échelle des forêts aménagées, le réseau de forêts est géré durablement en vue de la
fourniture de biens et de services.
2.1. L’aménagement forestier se conforme à toutes les lois en vigueur, aux traités internationaux.
2.2. Une bonne planification aux niveaux du service d'aménagement forestier régional et des services
opérationnels permet de réduire les coûts économiques et environnementaux.
2.2.1. Le gestionnaire possède un service de planification de l'aménagement forestier.
2.2.2. Les objectifs d'aménagement sont fixés de manière rationnelle pour chaque unité d'aménagement
forestier. La formulation des objectifs permet à l'aménagiste forestier de réagir avec souplesse aux
variations actuelles et à venir des circonstances physiques, biologiques et socio-économiques, en
gardant à l'esprit les objectifs globaux de rendement soutenu compatible avec un faible impact sur
l'environnement.
2.3. Une production durable de bois d’œuvre et de bois énergie est assurée en quantité et en qualité 2.3.1.
Le choix du régime sylvicole vise un rendement soutenu économiquement durable, permettant de
réinvestir à la fois dans le présent et à l'avenir, tout en respectant les objectifs de minimiser l'impact de
l'activité sur l'environnement.
2.3. Une production durable de bois d’œuvre et de bois énergie est assurée en quantité et en qualité 2.3.1.
Le choix du régime sylvicole vise un rendement soutenu économiquement durable, permettant de
réinvestir à la fois dans le présent et à l'avenir, tout en respectant les objectifs de minimiser l'impact de
l'activité sur l'environnement.
2.3.1. La taille des unités d'aménagement dans les forêts de production est déterminée en fonction de la
rotation des coupes, du volume moyen extrait par hectare et de l'objectif annuel de production de
bois 2.3.2. La rotation entre deux coupes, basée sur les rythmes de croissance, les Diamètres
Minimum d’Exploitation et les données sur la dynamique écologique des dispositifs expérimentaux de
placettes permanentes, le nombre de tiges minimum à prélever par hectare est compatible avec une
production suffisante pour les besoins en bois de la filière et durable
2.3.2. Les séries forestières affectées exclusivement à la production de bois font l'objet d'inventaires plus
détaillés de manière à permettre la planification de l'aménagement forestier et des opérations
d'extraction. La question de la nature et de la quantité de données à recueillir fait l'objet d'une
analyse coûts/avantages.
2.4. Les plans d'aménagement comportent au moins les éléments ci-après :
- la description des milieux forestiers existants ;
- la répartition en zones où les activités minières et carrières sont possibles;
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- la détermination des zones où la coupe est exclue; * le tracé des pistes forestières;
- les modalités du marquage, de l'abattage, de l'inventaire après la coupe;
- les traitements sylvicoles.
2.4.1. Des inventaires assortis de cartes détaillées accompagnent les plans d'aménagement pour chaque
unité d'aménagement forestier 2.5. Les forêts réservées à la production de bois permettent de
réaliser d'autres objectifs importants tels que la protection de l'environnement et, dans une certaine
mesure, la conservation d'espèces et d'écosystèmes. Ces usages multiples sont préservés moyennant
l'application de normes environnementales, à toutes les opérations forestières.
2.5. Les plans d'aménagement garantissent le respect de normes environnementales dans les opérations
sur le terrain.
2.5.1. Les inventaires d'aménagement visent à localiser dans toutes les unités de forêt de production des
zones clefs connues pour avoir un intérêt particulier en matière de biodiversité :
- les zones adjacentes à des aires de protection totale ;
- les zones où se trouvent des espèces rares ou menacées, présentant un endémisme important, ou qui
sont exceptionnellement riches en espèces patrimoniales ;
- les zones offrant des particularités géologiques, géomorphologiques remarquables qui ne sont pas
suffisamment représentées dans les aires de protection totale ;
- les cours d'eau et zones humides ainsi que les zones tampon correspondantes ;
- les zones offrant des types de forêt non représentés dans les aires de protection totale ;
- les zones renfermant une diversité biologique d'intérêt social ou culturel, ou encore d'intérêt
médicinal;
- les zones renfermant des habitats fréquentés par des espèces migratrices.
2.6. Les opérations d'aménagement forestier peuvent avoir d'importantes conséquences, tant positives que
négatives, sur l'environnement. Il existe une méthode (à l'échelle du massif et de la parcelle)
permettant d'évaluer les impacts qu'aurait l'exploitation forestière sur les milieux et proposant des
solutions techniques permettant de garantir la durabilité globale de l'exploitation.
2.6.1. Il est précisé les cas dans lesquels des évaluations de l'incidence sur l'environnement (études d'impact)
sont nécessaires.
2.6.2. Il existe une procédure et des moyens adaptés pour les études d'impact; le personnel qualifié pour les
effectuer est prévu.
2.7. Les documents d'aménagement sont connus des usagers de la forêt et sont effectivement mis en œuvre
par le gestionnaire.
2.7.1. Les prescriptions du document d’aménagement sont connues de l’ensemble des acteurs 2.7.2. Les
aménagements sont mis en œuvre dès leur approbation par le gestionnaire et les autorités locales.
Principe 3 : L'exploitation forestière est planifiée afin de limiter les impacts sur l’environnement
3.1. L’exploitation se fait en conformité avec le Programme Régional de Mise en Valeur Forestière, les
documents d’aménagement et la Charte de l’exploitation à faible impact.
3.1.1. Les parcelles mises en vente font l’objet d’inventaires forestiers complets avant le début des travaux
d'exploitation.
3.1.2. Les résultats d’inventaires préalables sont régulièrement informatisés, centralisés et disponibles pour
les acheteurs de bois.
3.1.3. Le programme régional annuel de coupes et de travaux est concerté et validé par la profession
(exploitants et scieurs.)
3.1.4. Des prescriptions de coupe détaillées ont été établies, précisant notamment les techniques d'abattages
préconisées.
3.1.5. Les opérations de coupe s'inscrivent dans le régime sylvicole. Elles sont correctement planifiées et
exécutées et contribuent ainsi à créer des conditions qui favorisent une augmentation des
accroissements et la réussite de la régénération.
3.1.6. Il existe un cahier des clauses techniques complet, connu des exploitants forestiers, qui participe à une
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amélioration de la valorisation de la ressource, stipulant notamment:


- les zones dans lesquelles la coupe fait l'objet de restrictions particulières (zones de conservation de la
faune et de la flore, de protection des sols, bandes tampon, sites présentant un intérêt culturel);
- les règles à respecter pour la construction des pistes de débardage, des traversées de cours d'eau et
des dépôts de grumes (y compris drainage) et leur remise en état;
- les limitations des opérations de débardage et de transport du bois par temps de pluie;
- les équipements autorisés pour l'extraction;
- les responsabilités des conducteurs de machines (abattage dirigé, formations récentes etc.);
- les conditions de marquage des arbres à conserver et des arbres à extraire.
3.1.7. Le recueil technique sur les méthodes de récolte à impact réduit applicables aux forêts tropicales
humides est régulièrement actualisé.
3.2. A l'échelle des forêts aménagées, les principales fonctions écologiques de la forêt sont maintenues et le
patrimoine conservé.
3.2.1. Au niveau régional, il existe une politique de protection et de conservation des écosystèmes forestiers
et des sites à valeur archéologique et culturelle.
3.2.2. Il existe des outils d’identification et de protection des habitats et des espèces qu'ils abritent.
3.2.3. Il existe des outils d’identification et de protection des sites à valeur archéologique et culturelle.
3.2.4. Il existe un catalogue complet de données des caractéristiques naturelles (aspects paysagers, habitats,
Règles de la gestion forestière durable - Exigences géomorphologie, etc…).
3.2.5. Il existe une liste d’espèces faunistiques et floristiques soumises à réglementation.
3.2.6. Il existe un contrôle strict de l’introduction de plantes exotiques potentiellement invasives.
3.2.7. Il existe des procédures visant à prévenir l’introduction d’animaux exotiques potentiellement invasifs.
3.3. Il existe une méthodologie claire et explicite d’identification et de prise en compte de la biodiversité au
niveau des documents d’aménagement.
3.3.1. A l’échelle du réseau des forêts aménagées, les séries de protection recouvrent la diversité des milieux
rencontrés et représentent une surface suffisante.
3.3.2. A l’échelle du réseau des forêts aménagées, la continuité des séries de protection est recherchée 3.4.
L’impact des activités d’exploitation forestière sur la biodiversité et le peuplement est minimisé et
contrôlé
3.4. L'application des traitements sylvicoles permet d'assurer le maintien de populations suffisantes
d'espèces animales et végétales qui ont une importance dans la chaîne alimentaire ou par les fonctions
écologiques qu'elles assument (espèces "clefs de voûte").
3.4.1. Les arbres creux, les arbres morts restés sur pied et les arbres tombés en décomposition ont tous une
importance écologique pour toute une gamme d'espèces. Des prescriptions précises permettent de
mettre en réserve de tels arbres.
3.4.2. Il existe des règles de mise en réserve des semenciers claires et explicites régulièrement actualisées.
3.4.3. La taille des trouées d’exploitation forestière n’excède pas la valeur seuil définie dans le cahier des
charges de l'exploitation à faible impact.
3.4.4. Le Diamètre Minimum d’Exploitation et le taux de prélèvement autorisé peuvent évoluer localement
en fonction de la structure diamétrique des espèces exploitées.
3.4.5. L’acheteur d’un lot de bois développe des mécanismes efficaces pour une diversification des essences
forestières exploitées.
3.5. L’impact des activités d’exploitation forestière sur les eaux, les sols et le relief est minimisé.
3.5.1. Le débardage implique souvent l'utilisation d'engins lourds. Des précautions adéquates sont prises
pour réduire les dommages éventuels (pas de débardage au bulldozer, utilisation de pneus à basse
pression, saisonnalité du débardage).
3.5.2. L’impact des activités d’exploitation sur les caractéristiques biologiques, physiques et chimiques des
sols et sur le relief est minimisé.
3.5.3. L’infrastructure nécessaire à l’exploitation forestière est optimisée en fonction de la topographie et de
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la localisation de la ressource.
3.6. Des opérations sont réalisées après la coupe pour évaluer les dommages causés sur le peuplement.
3.6.1. Il existe une base de données permettant le suivi des surfaces et des volumes exploités permettant
d’actualiser les plans d’action et d’ajuster les moyens accordés par l’Etat et les collectivités locales.
3.6.2. Le gestionnaire forestier est à même de procurer les informations nécessaires au recollement des bois
exploités 3.6.3. Le gestionnaire s'assure de la qualité de l'exploitation à faible impact par un diagnostic
précis sur les zones exploitation.
3.7. L'emploi de pesticides et autres produits chimiques est maintenu au minimum dans tous les traitements
sylvicoles, et les instructions d'emploi du fabricant pour chaque produit sont strictement observées.
Principe 4 : Les activités de suivi et de recherche donnent une information en retour quant à la
compatibilité des opérations d'aménagement forestier avec les objectifs de production soutenue de
bois et autres utilisations des forêts
4.1. Le potentiel de recherche des forêts aménagées est pris en considération.
4.1.1. Le tissu de la recherche permet un développement des connaissances scientifiques et techniques
nécessaires à la gestion durable des forêts.
4.1.2. Des ressources financières adéquates sont prévues pour la recherche et le suivi de manière à permettre
la mise à jour des politiques.
4.1.3. Le gestionnaire forestier dispose d’un service scientifique et technique en vue de l’amélioration des
pratiques de gestion.
4.2. La gestion durable se fonde sur un acquis « dynamique » de connaissances écologiques 4.2.1. Il existe à
l’échelle régionale un réseau de dispositifs d’étude de l’écologie forestière, régulièrement mesuré et
analysé.
4.2.1. La dynamique et la vulnérabilité des populations des principales essences exploitées sont étudiées
4.2.2. La compatibilité des pratiques d'aménagement avec les systèmes de sylviculture est appréciée
en effectuant des relevés de régénération et des études sur les besoins de traitement des peuplements
après la coupe 4.4. Les systèmes existants sont étudiés afin de mettre au point des systèmes
d'inventaire et de suivi de la biodiversité spécifiques, rapides et efficaces, pouvant être mis en œuvre
par les équipes d'inventaire forestier ou conjointement avec elles. Ces systèmes sont intégrés dans le
processus normal d'inventaire forestier.
4.2.2. Le gestionnaire forestier participe dans le cadre de projets de recherche et développement à
l’acquisition de connaissances écologiques.
4.3. La pérennité des dispositifs de recherche est assurée dans les forêts aménagées.
4.4. La valorisation à des fins scientifiques des dispositifs de recherche est effective.
4.4.1. Une diffusion périodique des nouvelles données scientifiques et techniques est réalisée.
4.4.2. Au niveau régional, il existe des organismes de recherche, de formation et de sensibilisation
permettant un transfert de connaissances scientifiques vers les usagers de la forêt.
Principe 5 : Les activités autres que la production de bois d'œuvre sont connues et des mesures sont prises
pour limiter leurs impacts sur l'environnement
5.1. Au sein de la forêt aménagée, l’exploitation des produits forestiers autres que le bois d’œuvre et
d’industrie (Produits Forestiers Non Ligneux) se fait sur une base durable, en concertation avec les
principales parties prenantes.
5.1.1. Les connaissances nécessaires à une utilisation durable des produits forestiers autres que le bois
d’œuvre et d’industrie sont disponibles ou en cours d'acquisition.
5.1.2. Les principaux produits forestiers autres que le bois d’œuvre et d’industrie exploités ainsi que leurs
usages sont identifiés ou en cours d'identification.
5.1.3. L’exploitation commerciale des produits forestiers autres que le bois d’œuvre et d’industrie respecte
un cahier des charges.
5.1.4. L’utilisation domestique des produits forestiers autres que le bois d’œuvre et d’industrie est tolérée
tant qu’elle ne menace pas la ressource.
5.2. Les activités illégales, incompatibles avec une gestion durable des forêts, sont connues et surveillées. Des
mesures sont mises en œuvre pour lutter contre ces activités lorsque cela est possible.
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5.2.1. Des mesures sont mises en œuvre pour lutter contre l’exploitation forestière illégale.
5.2.1.1. Le plan de surveillance de la zone de forêt gérée prend en compte l'exploitation forestière illégale.
5.2.2. Des mesures sont mises en œuvre pour lutter contre l’exploitation minière illégale.
5.2.2.1. Le plan de surveillance de la zone de forêt gérée prend en compte l'activité minière illégale
5.2.2.2. Les informations sur les sites miniers illégaux sont transmises aux services compétents de lutte contre
l'orpaillage illégal.
5.2.3. Des mesures sont mises en œuvre pour lutter contre l’occupation illégale du domaine forestier.
5.2.4. Des mesures sont mises en œuvre pour lutter contre les pratiques de chasse illégale.
5.3. L'aménagement durable des forêts dans le long terme s'appuie sur des incitations pour toutes les parties
en cause. Des mesures sont prises pour garantir aux concessionnaires la viabilité à long terme de leurs
concessions (essentiellement par le biais d'un contrôle public des accès aux forêts); les populations
locales tirent des bienfaits de l'aménagement des forêts; le gestionnaire perçoit des recettes
suffisantes pour pouvoir poursuivre leurs opérations d'aménagement forestier.
5.3.1. La législation en matière de concessions et de baux couvre les aspects suivants: responsabilité et
autorité du gestionnaire forestier et responsabilité des concessionnaires, portée et durée des
concessions ou permis, conditions de renouvellement et de résiliation. La législation en matière de
concessions couvre les éléments suivants: (a) catégories de contrats et procédures de demande et
d'octroi de concessions; (b) objet du contrat; (c) droits concédés et droits réservés; (d) mise en place ou
expansion d'installations locales de traitement du bois; (e) contrôle, surveillance et sanctions prévues
en cas de violation des termes des accords de concession; (f) autres dispositions générales; (g) autres
considérations environnementales.
5.4. Les concessions pouvant avoir un impact fort sur l'environnement sont encadrées et contrôlées.
5.4.1. Il existe un cahier des charges des bonnes pratiques de l'activité minière incluant les aspects de
réhabilitation des sites après exploitation.
5.4.2. Les impacts sur l'environnement des mines et des carrières sont contrôlés par le gestionnaire.
5.4.3. Les sites miniers et carriers ont été réhabilités après exploitation.
5.4.4. Les instructions relatives à la manipulation et à l'entreposage des produits chimiques et des huiles
usées définies dans le Code de l'Environnement ainsi que les restrictions particulières dans les zones
proches de cours d'eau et autres sites sensibles sont respectées.
5.5. Des procédures sont mises en œuvre pour limiter les impacts des activités forestières sur la faune 5.5.1.
Les accès aux forêts aménagées sont réglementés et réservés aux seuls véhicules à moteur autorisés.
5.5.1. Les voies secondaires sont fermées aux véhicules motorisés après exploitation sauf nécessité de
surveillance des massifs ou de développement local.
5.5.2. Il existe un règlement interdisant et sanctionnant le transport et la commercialisation de certaines
viandes de chasse.
5.5.3. Les travailleurs en forêt ne chassent pas pendant les heures de travail.
Principe 6 : A l'échelle des forêts aménagées, les principales fonctions économiques et sociales de la
Règles de la gestion forestière durable sont maintenues
6.1. Les droits des populations tirant traditionnellement leurs moyens de subsistance de la forêt sont
reconnus par la loi.
6.2. Les populations autochtones participent à la gestion durable des forêts, en retirent des bénéfices et
mettent leurs connaissances traditionnelles au service de la conservation de la biodiversité.
6.2.1. Les zones de droits d’usages collectifs dévolues aux populations tirant traditionnellement subsistance
de la forêt sont en adéquation avec leurs besoins.
6.2.2. L'aménagement forestier a fait l'objet d'une concertation avec les populations locales et reste
compatible avec leurs intérêts.
6.2.3. Les usages forestiers des populations riveraines sont clairement définis, reconnus et respectés.
6.2.4. Les lieux de signification religieuse ou culturelle particulière sont clairement identifiés, en collaboration
avec les populations locales et protégés par les responsables de l’aménagement forestier 6.2.5. Les
permis de coupe accordés dans des zones où vivent des populations autochtones tiennent compte des
conditions recommandées par la Banque mondiale et l'OIT en ce qui concerne entre autres le travail
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dans ces zones.


6.3. Le gestionnaire forestier et les entreprises travaillant en forêts aménagées mettent en œuvre les
préconisations concernant les règles d'embauche, d’hygiène et de sécurité.
6.3.1. Les embauches ont été réalisées conformément aux lois en vigueur 6.3.2. Les salariés sont déclarés et
leurs salaires sont supérieurs ou égaux aux minima légaux en vigueur pour la durée effective de leur
travail et conformes, le cas échéant, aux accords de branche et/ou aux conventions collectives.
6.3.3. La sécurité des travailleurs en forêt est assurée (matériel et équipement).
6.3.4. Les risques pris par les travailleurs en forêt sont consignés dans un document écrit et prévu par le Code
du Travail (DUER1) accessible a tous les salariés de l'entreprise.
6.3.5. Les camps de base en site isolé répondent aux normes d'hygiène en vigueur.
6.3.6. Les employés sont suivis médicalement.
6.4. Le bois issu des forêts guyanaises est majoritairement transformé localement.
6.4.1. Les capacités de transformation au niveau régional sont compatibles avec la capacité de production de
bois locale.
6.4.2. La filière forêt bois est génératrice d’emplois locaux 6.5. La valorisation des produits forestiers autres
que le bois d’œuvre et d’industrie est génératrice de richesses.
6.5. La filière touristique participe au développement économique.
6.5.1. Le tourisme en forêt est générateur d’emplois locaux.
6.5.2. L’offre touristique en forêt est assurée en quantité et en qualité.
6.5.3. Il existe un inventaire des sites touristiques ou potentiellement touristiques en forêt.
6.5.4. Le gestionnaire a défini une politique d'implantation des concessions de loisirs et des baux touristiques.
6.5.5. Les implantations touristiques en forêt sont régulièrement contrôlées notamment dans le but de
vérifier la compatibilité de leurs activités avec les capacités du milieu.
6.5.6. Il existe une zone tampon (préservé de toute activité économique impactante sur l'environnement)
autour des campements et des layons touristiques connus du gestionnaire afin de garantir une
meilleure qualité de service.
6.6. L'offre régionale en matière de formation aux métiers de la foret du bois, de la transformation du bois et
du tourisme en forêt est suffisante.
6.6.1. Il existe localement des formations diplomates aux métiers de la forêt et du bois, du tourisme en forêt
et de la valorisation des produits forestiers.
6.6.2 Il existe localement des formations professionnelles continues aux métiers de la forêt et du bois, du
tourisme en forêt et de la valorisation des produits forestiers.

6.7. La gestion forestière participe au développement social.


6.7.1. Les personnes travaillant en forêt sont compétentes et participent à des actions de formation.
6.7.2. Des efforts annuels d’équipement et d’aménagement pour l’accueil en forêt sont réalisés.
6.7.3. Des efforts de communication et de vulgarisation autour de la forêt sont réalisés.
6.8. La durabilité économique du système de gestion forestière est recherchée.
6.8.1. L'aménagement en vue de la production de bois ne peut être durable sur le long terme que s'il est
viable du point de vue économique et écologique (tenant pleinement compte de la valeur économique
de tous les coûts et avantages de la conservation des forêts et de leurs influences écologiques et
environnementales).
6.8.2. L'intensification des efforts de commercialisation à l'échelle nationale et internationale permet
d'obtenir les valeurs les plus élevées possibles lors de la vente des produits des forêts et d'améliorer
l'utilisation faite des ressources tirées des forêts rationnellement aménagées.
6.8.3. Une partie des bénéfices financiers résultant de l'extraction est affectée au maintien de la capacité
productive des ressources forestières.
6.8.4. Les taxes et droits forestiers sont les moyens, d'une part d'encourager une utilisation plus rationnelle
et moins gaspilleuse des forêts et la mise en place d'une industrie de transformation efficace et, de

1
DUER : Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels
14

l'autre, de décourager les reclassements et l'exploitation de forêts qui ne présentent qu'un intérêt
négligeable du point de vue de la production de bois. Ces taxes et droits demeurent directement liés au
coût véritable de l'aménagement des forêts. Les procédures de taxation sont aussi simples que possible
et transparentes pour toutes les parties en cause.
6.8.5. Afin de réaliser l'objectif fondamental de l'aménagement rationnel et durable, il est possible de revoir à
relativement bref délai les taxes et droits forestiers, en cas de circonstances indépendantes de la
volonté des exploitants et du gestionnaire forestier (en cas, notamment, de fluctuation des cours
internationaux des bois ou des monnaies). Les services forestiers nationaux ont autorité pour effectuer
ces ajustements.
6.8.6. Le gestionnaire forestier possède une certaine autonomie financière qui permette, notamment, une
accumulation de fonds.
6.8.7. Les mécanismes du marché et les incitations économiques au niveau national et international sont mis
à profit pour encourager les actions visant à la conservation de la biodiversité. Développer les
programmes de formation, d'assistance technique, d'éducation et d'information.

2. Développement durable

Le concept du Développement durable a été créé en 1980 par


l’Union mondiale pour la nature UNICN, une organisation non
gouvernementale (ONG). Cependant, c’est en 1987 que la Commission
mondiale sur l'environnement et le développement (dans le rapport
Brundtland) a donné une définition du développement durable. « Il s’agit d’un
développement qui répond aux besoins des générations du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »
(Fonkoua et Toukam, 2007).

Le Développement durable est le bien-être communautaire


quantitativement et qualitativement sécurisé de génération en génération. Il
est un processus qui suppose des politiques environnementales, économiques,
budgétaires, commerciales, énergétiques, agricoles, industrielles et autres
conçues de manière à favoriser un mode de développement économiquement,
socialement et écologiquement durable. Le développement durable doit avoir
3 dimensions : (i) dimension éthique, (ii) respect de l’environnement et (iii)
durabilité. Cette dernière doit être spatiale, écologique, économique, sociale,
institutionnelle et politique.

Pour une bonne représentation du Développement durable, le


diagramme classique ci-après en illustre cette réalité. Il le place à l’intersection
des sphères et des activités des champs social, environnemental et
économique. Cependant, la partie centrale augmente au fur et à mesure de
l’intégration des différentes composantes du développement.
15

Source : Rapport Brutland, 1987, repris par le CNUED

3. Synonyme du concept "Développement durable :


- développement viable
- développement soutenable
- écodéveloppement

4. Objectifs et méthodes du développement durable

Le développement durable vise donc à réconcilier la croissance


économique avec la protection de l’environnement et la cohésion sociale. Il
s’agit d’une règle du jeu fondée sur de nouveaux modes de production et de
consommation qui remplace la croyance en une croissance illimité et une
abondance infinie. Son principe est d’accroître le bien-être sans détruire
l’environnement naturel.

Le développement durable conduit à un réexamen en profondeur


du rapport des sociétés à la nature, à l’économie et au travail et finalement à la
démocratie.
16

5. Le concept développement durable est une problématique commune


aux pays riches et aux pays pauvres

Le développement durable exprime une rupture avec l’idéologie


du développement et de la modernisation qui a prévalue après la seconde
guerre mondiale.

La prise en compte de l’environnement biophysique, de critères


éthiques et de la participation politique dans la conception du développement
durable correspond à l’élargissement de son sens. Ainsi, le modèle de
développement des sociétés occidentales n’est plus considéré comme la voie
unique : à la vérité des situations doit correspondre une diversité des formes
de développement.

Il en résulte que tous les pays sont donc « en développement »,


c’est-à-dire ; à la recherche d’un développement durable ! Il n’y a plus de pays
développé et de pays en voie de développement.

Dans les pays riches, la problématique du développement durable


se concentre davantage sur le management environnemental et alors que dans
les pays pauvres dits « en développement » elle concerne la satisfaction des
besoins de base. Ainsi, à propos de l’énergie, il ne s’agit pas seulement, pour les
pays du Sud, de savoir comment produire une énergie moins polluante, ce qui
est la problématique des pays de l’occident, mais aussi de se demander
comment augmenter la consommation d’énergie sans porter atteinte à
l’environnement.

6. Durabilité : définition et portée (tiré de Pervanchon et Blouet 2002)

Dès les premières synthèses scientifiques sur la durabilité, trois


voies de conceptualisation ont été identifiées :

- la durabilité écologique ;
- la durabilité économique ;
- la durabilité sociale des communautés.

Cette approche en trois axes, écologique, économique et sociale


est celle qui est la plus répandue aujourd’hui dans les milieux spécialisés.
17

Chapitre I. REGLES DE LA GESTION DURABLES


DES FORETS
1.1. Forêts

Les forêts sont bien autre chose que la population ou la


communauté actuelle d’arbres. C’est donc une « entité physionomique de
végétation qui ne ressemble à aucune autre. Elle les offre une gamme étendue
de communautés vivantes foncièrement différentes en fonction de climats, de
sols et de la répartition biogéographique de leurs diverses composantes
floristiques ou faunistiques » (Encyclopédie écologique, 1977).

Tandis que les écosystèmes forestiers (figure 1.1) sont des zones
du paysage dominées par des arbres et constituées de communautés
biologiquement intégrées de niveaux de végétaux, d’animaux et de microbes,
ainsi que des sols locaux (substrats) et des atmosphères (climat) avec lesquels
elles interagissent. L’écosystème forestier englobe les différents niveaux
d’organisation et d’intégration biologique.
Selon la définition législative, précisément au sens de la loi
congolaise (article premier de la loi n° 001/2002 du 29 août 2002 portant Code
forestier), il faut entendre :
 par "forêts" : les terrains recouverts d’une formation végétale à base
d’arbres ou d’arbustes aptes à fournir des produits forestiers, abriter la
faune sauvage et exercer un effet direct ou indirect sur le sol, le climat ou le
régime des eaux ;
 par "produits forestiers ligneux" :
a. les matières ligneuses provenant de l’exploitation des forêts, comme les
arbres abattus, les grumes, les houppiers, les branches, le bois de feu, les
rondins, les perches, les bois de mine ;
b. les produits de transformation de l’industrie primaire comme le charbon de
bois, les copeaux, les bois à pâtes, les sciages, les placages ;
18

 par "produits forestiers non ligneux" : tous les autres produits forestiers,
tels que les rotins, les écorces, les racines, les animaux, les feuilles, les fruits,
les semences, les résines, les gommes, les latex, les plantes médicinales, le
copal, le miel, les champignons, les chenilles et autres insectes, les gibiers,
les fibres,…

Figure 1.1. Ecosystème forestier comme habitat de nombreuses espèces animales et végétales
Source : Guery, 1977

1.2. Classement biogéographique des forêts

Les forêts naturelles sont comme toutes les formations végétales


conditionnées par un certain nombre de facteurs : la latitude, l’altitude, la
nature du sol, le climat, les habitats forestiers et « espèces spécifiques »
qu’elles abritent, l’action des animaux.

La latitude influence fortement la biodiversité dans les forêts.


Celle-ci augmente d’autant plus que l’on s’éloigne des pôles et que l’on se
rapproche de l’équateur.

Selon les latitudes on distingue :


19

- forêt boréale ou taïga : est une région de l’hémisphère Nord située juste
au Sud de la Toundra et constituée de forêts de conifères (pins, épicéas
et sapins) ;
- forêt tempérée :
- forêt tempérée sempervirente
- forêt tempérée décidue (forme d’arbres à feuilles caduques »,
- forêt tempérée des résineux
- forêt tempérée mixte
- forêt méditerranéenne (formée de conifères et de feuilles persistantes) ;
- forêt tropicale :
- forêt tropicale humide ou ombrophile (ou encore pluvieuse)
sempervirente (toujours verte) ou semi-décidue (une partie des
arbres sont à feuilles caduques) ;
- forêt galerie : le long des cours d’eau)
- forêt inondée : (cfr. la mangrove formée de palétuviers)
- forêt tropicale sèche décidue ou sémi-dicidue
- forêt tropicale de résineux

1.3. Différents types de forêts denses tropicales (tiré de Jean-Paul LANLY,


2019)

Il est possible de différencier 5 grands types :

- les forêts denses sempervirentes ou ombrophiles, assimilées aux forêts


équatoriales, ont leur canopée qui reste feuillée en permanence toute
l’année. Elles bénéficient d’une pluviosité annuelle de plus de deux
mètres avec moins de trois mois secs. De structure complexe, elles
détiennent une grande richesse floristique et animale et les arbres
dominants, également appelés émergents, peuvent dépasser 40 mètres
de hauteur ;
- les forêts denses semi-décidues sont caractérisées par une chute
partielle des feuilles en saison sèche. La pluviosité annuelle y est
comprise entre 1 et 2 mètres avec moins de six mois secs. Leur
composition floristique est très variable et moins riche que celle des
20

forêts sempervirentes, mais les essences commerciales de bois d’œuvre


y sont souvent abondantes ;
- les forêts denses sèches bénéficient d’une pluviosité annuelle comprise
entre 600 et 1 200 mm avec au moins de 8 mois secs. Sous une strate
arborée décidue de 15 à 20 mètres de hauteur se développe des strates
arbustive et herbacée. Il reste relativement peu de forêts de ce type tant
elles sont sensibles aux feux de brousse ;
- les mangroves sont des formations sempervirentes fragiles qui bordent
le littoral maritime, tout en le protégeant contre l’érosion marine. Les
espèces végétales y sont peu nombreuses et adaptées à l’immersion
temporaire ;
- les forêts denses tropicales sont irremplaçables non seulement pour la
biodiversité qu’elles abritent, mais aussi pour les autres biens et services
qu’elles fournissent à l’homme.

1.4. Domaine forestier en RDC

Aux termes de l’article 10 du Code forestier/2002, le domaine


forestier comprend :

- les forêts classées qui sont soumises, en application d’un acte de


classement, à un régime juridique restrictif concernant les droits
d’usage ; elles sont affectées à une vocation particulière, notamment
écologique. En d’autres termes, elles font partie du domaine public (les
réserves naturelles intégrales, les forêts situées dans les parcs
nationaux, les jardins botaniques et zoologiques, les réserves de faune et
les domaines de chasse, les réserves de biosphère, les forêts récréatives,
les arboretums, les forêts urbaines et les secteurs sauvegardés).
- les forêts protégées et les forêts de production permanentes relèvent du
domaine privé de l’Etat. Elles sont donc susceptibles d’être gérées dans
les mêmes conditions que le patrimoine des particuliers, ce qui justifie
qu’elles puissent faire l’objet de contrats de concession.

En outre, il existe d’autres domaines forestiers tels que :


21

- Foresterie agricole : activités forestières orientées vers les personnes et


menées sur les exploitations agricoles collectives ou privées.
- Forêts classées : celles soumises, en application d’un acte de classement,
à un régime juridique restrictif concernant les droits d’usages et
d’exploitation ; et elles sont effectuées à une vocation particulière
notamment écologique.
- Forêts protégées : celles qui n’ont pas font l’objet d’un acte de
classement et sont soumises à un régime juridique moins restrictif quant
aux droits d’usages et aux droits d’exploitation.
- Forêt de conversion : forêt destinée à la conversion pour une
exploitation d’ordre agricoles ou d’autre utilisation non forestière.
- Forêt dense : forêt dans laquelle la densité au sol est supérieure à 20 %
de la superficie et ou les cimes des arbres s’enchevêtrent (se mélangent)
pour former une voûte.
- Forêt intacte ou paysage de forêts intacts : étendue interrompue des
écosystèmes naturels au sein de la zone étendue de forêt actuelle, ne
montrant aucun signe d’activité humaine significative et suffisamment
grand que toute la biodiversité native, y compris les populations
variables.
- Forêts naturelles : (i) forêts composées d’essences connues comme étant
indigènes. (ii) forêt composées d’arbres indigènes et non lassés comme
plantation forestière.
- Forêts plantées : plantations artificielles par boisement, sur des terres
qui, de mémoire d’homme, n’ont jamais porté de forêt, ou des
plantations artificielles par reboisement sur des terres qui portaient
auparavant des forêts, et comportant le remplacement des essences
indigènes par une nouvelle essence ou variété génétique.
- Forêts tropicales humides : forêts situées dans des zones recevant au
moins 100 millimètres de précipitation chaque mois pendant deux ans
sur trois et avec une température annuelle moyenne  24 °C. Ces types
de forêts qui se trouvent surtout dans les basses terres tropicales et sont
22

généralement des forêts denses. Elles se divisent en forêts tropicales


humides et en forêts tropicales décidues humides.
- Forêt tropicale sèche : forêt ouverte dotée d’un couvert herbacé continu,
se distinguant des autres forêts tropicales par des précipitations faibles
et par son caractère saisonnier bien marqué. Ce type de forêt comprend
les savanes boisées et les terres couvertes de broussailles (fourrés).
- Forêts sacrées : sont des zones réservées aux populations locales pour
certains de leurs rites traditionnels en fonction de leurs us et coutumes.
Elles doivent faire l’objet d’une protection absolue contre les activités
d’exploitation forestière.
- Forêt secondaire : forêt en grande partie régénérée de façon naturelle
suite à une importante perturbation d’origine naturelle ou anthropique
de la végétation forestière originelle. (i) La perturbation pourrait avoir
lieu à un moment donné ou pendant une période prolongée. (ii) La forêt
pourrait présenter d’importantes différences dans la structure
et/composition des espèces du couvert forestier en rapport avec la forêt
primaire contiguë ou d’autres sites analogues.
- Formations arbustives : types de végétations dont l’élément ligneux
prédominant est constitué par des arbustes d’une hauteur variant entre
plus de 50 cm et moins de 5 mètres à maturité. Les limites des hauteurs
des arbres et des arbustes doivent être interprétées avec souplesse.

1.5. Fonctions de la Forêt

Dans le sens d'une gestion durable, il est impératif de considérer


les quatre fonctions principales suivantes : la fonction naturelle (ou
bioécologique) ; la fonction de protection ; la fonction de production ; la
fonction culturelle.

1.5.1. Fonction naturelle

(La capacité de bon fonctionnement en tant que tel de l'écosystème forestier ou


la fonction bioécologique).
23

La réalisation de la fonction naturelle est la condition


incontournable pour le bon accomplissement des fonctions protectrices,
productrices et culturelles des forêts. Quelle que soit la définition par la société
humaine des objectifs de la forêt, la capacité d'existence et l'action commune
de toutes les formes de vie de l'écosystème forestier sont les bases de toutes
les autres fonctions. La conservation et, s'il y a lieu, le rétablissement de la
fonction naturelle est donc une exigence prioritaire.

Les éléments de la capacité fonctionnelle des écosystèmes


forestiers sont les suivants :

- la diversité des plantes et des animaux typiques de la station et de la


région (diversité spécifique);
- la diversité et la qualité génétiques, qui maintiennent la capacité
d'évolution et de variations génétiques;
- la variabilité des structures forestières, typiques pour la station et la
région (diversité structurelle);
- le bon fonctionnement des processus écologiques, de la dynamique
forestière naturelle ou proche de la nature;
- les relations écologiques internes (relations en maillage);
- les influences écologiques de la forêt sur l'environnement (climat
mondial, régional, local);
- influences sur les éléments du paysage environnant.

Les scientifiques proposent les principaux moyens suivants pour garantir la


capacité fonctionnelle naturelle des écosystèmes forestiers :

- une forte prise en considération par le traitement sylvicole des modèles


de la végétation naturelle qui dépendent du climat et du sol, c'est-à-dire
leur conservation ou leur rétablissement. Il en est de même dans les
territoires particulièrement protégés;
- la conservation de la productivité du sol grâce à un couvert durable et
continu, et par le maintien d'une biomasse importante en forêt,
notamment en très gros arbres et en bois mort;
- maintien volontaire du mélange d'essences dans la forêt à but
économique en favorisant particulièrement les essences rares et
menacées;
24

- utilisation d'essences étrangères dans la gestion de forêts économiques


seulement lorsqu'elles se prêtent à un mélange avec la végétation
naturelle, et à condition de ne pas dépasser certaines proportions
quantitatives;
- dans certains cas particuliers, renoncement à toute récolte.

Ces éléments de la capacité fonctionnelle des écosystèmes sont en conformité


avec les déclarations de la conférence de Rio de 1992 sur la biodiversité. Les
fonctions protectrice, productrice et culturelle des forêts s'insèrent dans la
fonction naturelle. Chacune d'entre elles a son importance pour la société
humaine.

1.5.2. Fonction de protection

Les éléments importants de la fonction de protection sont les


suivants :

- la protection ou le rétablissement de la fertilité naturelle du sol et de sa


structure (protection du sol);
- la protection d'associations forestières naturelles (protection du
biotope);
- la protection d'espèces particulières à la station et rares ou menacées
(protection des espèces);
- la protection contre le ruissellement, l'érosion, les glissements de terrain,
les éboulements, etc. ;
- l'infiltration et la purification de l'eau dans le sol, la protection des
réserves d'eau;
- le maintien ou l'augmentation de la fixation de gaz carbonique
(protection du climat mondial);
- la protection ou l'amélioration de la qualité de l'air (protection contre les
émissions, les mauvaises odeurs);
- la protection contre le bruit exagéré;
- la dissimulation d'installations perturbantes dans le paysage (protection
de l'aspect paysager).
- la protection et éventuellement l'amélioration du climat forestier et de
ses influences sur les régions environnantes (protection du climat local et
du climat régional);
25

La plupart des éléments de la fonction protectrice sont simultanément partie


intégrale de la fonction naturelle des écosystèmes forestiers. Ils ne peuvent pas
en être étudiés et réalisés séparément d'elle.

Les scientifiques considèrent que les moyens qui sont exposés ci-après sont
importants pour réaliser les fonctions de protection :

- une couverture forestière permanente permet de conforter les divers


éléments de la fonction de protection;
- certaines fonctions de protection de la nature (protection du sol, des
biotopes, des espèces) peuvent être renforcées par des directives
particulières de récolte ou par des réductions de récoltes dans le cadre
de la sylviculture économique traditionnelle (par exemple: le
renoncement à des plantations d'essences non en station, renoncement à
la fertilisation, au drainage);
- établissement d'un réseau de zones de protection de la forêt avec des
contraintes variables jusqu'à quelques réserves intégrales forestières
avec abandon de la récolte de bois, réparties sur de grands territoires;
- accentuation de certaines fonctions particulières - protection contre
l'érosion, protection du régime des eaux, protection du climat,
protection contre la pollution, contre le bruit, protection de la vue -
grâce à certaines stratégies de gestion forestière spéciales en faveur de
ces fonctions de protection.

1.5.3. Fonction de production

L’on considère que la fonction naturelle soutenue des écosystèmes


forestiers est aussi la base et la condition de la continuité économique des
forêts gérées. En même temps, une fonction de production optimale et durable
n'est possible que si la fonction de protection est également remplie dans le
sens d'une définition élargie du rendement soutenu. Ceci exclut des stratégies
de production qui négligeraient les fonctions de protection.

Les scientifiques acceptent sans restrictions la gestion de la forêt


en vue d'objectifs économiques et la récolte de bois en tant que ressource
renouvelable. Les éléments importants de la fonction de production sont les
suivants, en respectant les principes généraux d'une gestion durable :
26

- conservation de la fertilité du sol;


- maintien de la continuité de l'état naturel de la forêt et de la production
ligneuse;
- conservation des circuits naturels d'énergie et de matières.

Les spécialistes en la gestion forestière conseillent les moyens suivants :

- maintien de la couverture durable par la forêt pour protéger la


productivité du sol;
- utilisation aussi large que possible des processus de la dynamique
forestière originale;
- production de bois de valeur grâce à la sélection et aux soins dans toutes
les phases de développement de la forêt;
- maintien du matériel sur pied à un niveau optimal;
- recherche de l'équilibre entre l'accroissement et la récolte de bois sur
des surfaces aussi réduites que possible;
- l'individualisation des tiges et des groupes d'arbres améliore la stabilité
des peuplements et diminue les risques sur la production et sur la
rentabilité;
- respect de l'individualité de chaque arbre et de sa/ses fonction(s) lors
des soins et des récoltes;
- refus des coupes rases et de toute autre forme d'exploitation
discontinue et très importante;
- abandon du concept de la durée de révolution, en tant que synonyme de
dates de récoltes fixées avec précision sur des surfaces continues;
- priorité aux soins à la forêt plutôt qu'à son renouvellement;
- le renouvellement de la forêt fait partie des soins à la forêt, mais ne tient
plus une place centrale dans la gestion sylvicole;
- régénération et développement des peuplements sans intervention
grâce à des récoltes par pieds d'arbres ou par groupes avec de longues
durées de renouvellement: (i) éducation (pédagogie) des régénérations
naturelles ; (ii) utilisation des mécanismes naturels de réduction des
densités de tiges pour diminuer les soins aux peuplements (dépressages
et éclaircies);
- utilisation de méthodes d'exploitation prudentes évitant des dommages
au sol et au peuplement;
27

- utilisation soigneuse de machines bien adaptées aux structures de la


sylviculture proche de la nature;
- minimisation de l'utilisation de matières étrangères à l'écosystème -
fertilisants, produits phytosanitaires - essentiellement pour conserver la
productivité naturelle du sol et des peuplements ou pour les régénérer;
- obtention de densités de gibier compatibles avec la conservation du
biotope et de l'écosystème.

1.5.4. Fonction culturelle

Les éléments essentiels de la fonction culturelle de la forêt sont les


suivants :

- adaptation de la forêt en vue de formes de ressourcement physique et


psychique tranquilles et respectueuses de la nature;
- adaptation des peuplements en tant que supports des relations
traditionnelles et psychologiques de l'homme à la forêt et la nature: forêt
des légendes, des secrets et des contes, relations historiques avec la
forêt;
- adaptation de la forêt à la conservation d'une partie de la tradition
culturelle, inspiratrice de l'art : peinture, poésie, musique.

Les spécialistes en foresterie proposent les moyens suivants pour adapter la


forêt aux fonctions culturelles :

- priorité aux formes silencieuses de détente par l'aménagement de


sentiers de promenade et d'autres installations en nombre suffisant;
- dans la mesure de la nécessité, concentration d'installations de détente
dans certaines parties de la forêt;
- réserve de lieux de silence pour la réflexion, la méditation, la rêverie et
pour la communion avec la nature;
- conservation d'arbres remarquables et d'autres attraits pour l'œil
humain: variétés de couleurs des feuilles, des fleurs, des fruits d'arbres,
d'arbustes, de plantes, de mousses, de champignons;
- conservation de beaux aspects forestiers par des peuplements de
structures variables;
- conservation de surfaces boisées non influencées par l'homme, dans
lesquelles la nature évolue selon sa propre dynamique;
28

- conservation de prairies forestières, de vues sur de belles vallées, des


rochers, des surfaces en eau, de jolies trouées, d'échappées.

Les spécialistes en foresterie considèrent que la fonction culturelle est réalisée


par une sylviculture proche de la nature et que des mesures particulières
d'aménagement ne sont qu'exceptionnellement nécessaires. Le respect de la
fonction culturelle dans la gestion forestière peut être une aide à la création
d'un contrepoids aux conditions de vie de l'homme moderne dans une
civilisation de plus en plus urbaine et influencée par la technique.

1.6. Traits sur quelques définitions utiles

- Aménagement : « c’est l’art d’exploiter les forêts pour qu’elles donnent des
produits constants pour les générations actuelles et
futures » (Dralet, 1810).

- Révolution et maintenant durée de renouvellement : temps séparant deux


régénérations successives au même endroit.

- Rotation : temps séparant deux éclaircis sur la même parcelle. La rotation est
en général du dixième de l’âge du peuplement : pour un
peuplement de 120 ans, il suffit de passer en éclaircis tous les 12
ans.

1.7. Traits sur l’écocertification forestière

Dans le cade de mondialisation a été développée une


écocertification ou « certification de gestion forestière durable », garante de la
pérennité des forêts par les aménagements et les plans simples de gestion. Elle
assure aux consommateurs finaux que le bois qu’ils achètent provient bien de
forêts gérées "durablement". Cette écocertification englobe l’ensemble de
processus, de la forêt jusqu’au magasin de bricolage, pour attester que le bois
en question provient bien de forêts gérées durablement.
29

Chapitre II. ELEMENTS DU PLAN DE GESTION


DURABLE DES FORETS ET
D’AMENAGEMENT FORESTIER

2.1. Elément du Plan de gestion durable des forêts

2.1.1. Intérêt de la Gestion forestière

Pour que la forêt soit durable, il est utile d’élaborer un document


qui doit être applicable entre 10 et 20 ans. Ce dernier doit essentiellement
renfermer un ensemble d’aspects pour des interventions prévues dans la forêt.
Son utilité technique est d’abord au profit de propriétaire de la forêt, en vue
d’acquérir une connaissance de la forêt, un bon suivi de la gestion des parcelles
à l’aide d’un échéancier annuel des coupes et travaux voire assurer la
continuité de la gestion, lors de la succession ou de la vente du patrimoine
forestier.

Cette gestion constitue un gage de gestion durable. A ce titre, il


permet au propriétaire forestier de bénéficier d’aides publiques (au nettoyage
et au reboisement après tempête, à l’élagage, etc.) et des dispositions fiscales
adaptées.

2.1.2. Contenu du plan de gestion (PG)

Dans le plan de gestion, le propriétaire forestier présente :

- quelques éléments administratifs : pour s’identifier et caractériser sa


forêt : nom et adresse du (ou des) propriétaire (s), surface et localisation
de la forêt (avec un plan de situation), engagements fiscaux … ;
- une description de la forêt et plan particulier : le parcellaire, les
peuplements et leur état sanitaire, la desserte… ;
- les enjeux qui rapportent à la forêt, sur le plan :
 économique (débouchés des bois, lien avec les industries locales,
autres productions…) ;
 environnemental (particularités écologiques, zonages de
protection…) ;
30

 social (fréquentation, convention d’accueil, emplois générés…) ;

- un bilan du plan de gestion précédent, s’il y a lieu (notamment les


difficultés techniques, économiques… qui ont été rencontrées) ;
- les objectifs qu’il s’est fixés (production de bois, chasse, agrément…) : à
une même forêt pourront correspondre des objectifs très différents
selon le propriétaire ;
- le programme des coupes et des travaux que le propriétaire compte
effectuer : les coupes prévues dans le programme peuvent être avancées
ou retardées de 4 ans (sans aucune formalité administrative), ce qui
laisse une grande souplesse dans la gestion) ;
- une analyse de l’équilibre forêt-gibier sur la propriété, en précisant
l’évolution des surfaces sensibles aux dégâts (plantations et
régénérations) et l’évolution souhaitable du plan de chasse ;

2.1.3. Propriétaires concernés

Le Plan de gestion est obligatoire pour :

- les propriétés de plus de 25 hectares d’un seul tenant ;


- les propriétés de 25 hectares ou plus, non d’un seul tenant, calculés en
prenant en compte le bloc des parcelles principal, et les parcelles isolées
de plus de 4 ans ;
- les propriétaires de plus de 10 hectares faisant l’objet d’un engagement
fiscal.

Un Plan de gestion peut aussi être présenté pour un ensemble des


parcelles forestières d’un seul tenant ou non, appartenant à un ou
plusieurs propriétaires, d’une surface totale d’au moins 10 hectares.
D’où, l’importance d’un Plan de gestion « volontaire », pouvant être
collectif.

2.1.4. Rédaction d’un Plan de gestion

La rédaction d’un plan de gestion doit toujours être faite par le


propriétaire forestier qui présente son PG qu’il soit agréé mais le PG peut être
établi par :
31

- le propriétaire forestier lui-même ;


- un expert forestier, un gestionnaire forestier, une coopérative
forestière…

Cependant, même si le propriétaire confie la rédaction de son PF, il


doit y être associé étroitement, en particulier pour la définition des objectifs
assignés à sa forêt.

2.1.5. Déroulement de la procédure d’agrément

Il serait important de consulter les arrêtés ministériels définissant


les pièces qui doivent obligatoirement être incluses ou annexés au PG.

2.1.6. Modèle de PG

- Notice du modèle national de PG ;


- Demande d’autorisation de coupe + extrait du code forestier

2.2. Valorisation planifiée et Gestion forestière durable

La valorisation d’une forêt, des produits et services forestiers


garantissent à long terme l’intégrité du milieu forestier, de sa biodiversité ainsi
que le bien-être de la population.

En outre, l’on ne peut bien gérer, et donc exploiter et valoriser,


que ce que l’on connaît bien. L’ensemble de décisions d’aménagement, de
gestion ou d’exploitation nécessite des études préalables approfondies des
ressources disponibles, des milieux et des hommes.

Par ailleurs, la gestion forestière durable autrement dit


aménagement écosystémique des forêts est un mode de gestion forestière qui
repose sur une gestion de restauration non tout simplement sur un milieu
plutôt n’importe quel genre de perturbation.

En effet, l’exploitation de la forêt doit être faite moyennant un


certain nombre de précautions d’usage, ne provoquant pas d’altération
sensible dans la structure et la productivité des biocénoses ou des biotopes
ainsi mis en valeur, il est donc utile de prôner, dans le cadre de la gestion
32

durable de la forêt, la réduction de la vulnérabilité environnementale et tous


ses risques liés à la pauvreté extrême et répandue.

En outre, pour mieux gérer durablement la forêt, l’acquisition de


connaissances doit alors se baser sur des études techniques, complétées par la
compilation de données existantes (anciens inventaires, anciennes cartes,
cartes géologiques ou pédologiques, relevés climatologiques, recensements de
la population, études passées…).

2.3. Traitement, régime, conversion et substitution

Traitement : mode de conduite de la forêt : traitement régulier, celui de la


"futaie régulière" ; traitement irrégulier, celui de la "futaie jardinée = type de
futaie irrégulière, c’est-à-dire bois ou forêt composée de grands arbres adultes
issus de semis, caractérisé par un mélange pied par pied d’arbres de toutes
dimensions, de feuillis". Il fait figure d’idéal mais, difficile à mener, il ne peut
s’appliquer à toutes les forêts.

Régime forestier : mode de renouvellement de la forêt soit régime du taillis,


soit du taillis sous futaie (mixte), et régime de la futaie (cfr. production de bois
de chauffe. En d’autres termes, le régime de taillis est une méthode
traditionnelle d’aménagement forestier dans laquelle les rejets des souches de
feuillis sont régulièrement émondés (nettoyés). Le changement de régime,
passage du taillis à la futaie de même essence s’appelle la "conversion". La
transformation est une substitution d’essences.

Taillis : est un peuplement forestier d’arbres issus de la reproduction asexuée


ou reproduction végétative d’une souche, ou plusieurs bourgeons adventifs ou
préventifs ont pu se développer après avoir reçu un apport massif de sève
brute dont la finalité est de donner plusieurs tiges nouvelles ou drageons. Le
taillis est constitué de rejets après une coupe. Il ne donne que du bois de
chauffage.
33

Le Taillis sous futaie : la volonté d’avoir à la fois et régulièrement du bois de feu


et du bois d’œuvre.

Comment le forestier suit-il la vie de la forêt ?

Pour prendre de bonnes décisions en forêt, il faut comprendre


pourquoi tel peuplement a tel aspect, or le forestier étant beaucoup moins
longévif que ses arbres, il doit conserver la mémoire des interventions faites en
forêt.

2.4. Aménagement d’une forêt

Aménager une forêt, c’est décider ce que l’on veut en faire,


compte-tenu de ce que l’on peut y faire, et en déduire ce que l’on doit y faire.
C’est donc planifier rationnellement la gestion d’un massif forestier (Mavinga,
2013).

L’Aménagement forestier est un ensemble des opérations visant à


définir les mesures d’ordre technique, économique, juridique et administratif
de gestion des forêts en vue de les pérenniser et d’en tirer le maximum de
profit. Tandis que le Plan d’aménagement forestier est un document contenant
la description, la programmation et le contrôle de l’aménagement d’une forêt
dans l’espace et dans le temps.

Dans l’aménagement forestier, l’on définit la gestion permanente


de la forêt afin de produire de manière soutenue les biens et services désirés
sans porter atteinte à leur valeur intrinsèque, ni compromettre leur
productivité future et sans susciter d’effets indésirables sur l’environnement
physique et social. Cette planification permet de gérer et utiliser des forêts
ainsi que des terrains boisés de telle sorte qu’elles maintiennent leur diversité
biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur
capacité à satisfaire, actuellement et pour le futur, les fonctions écologiques,
économiques et sociales pertinentes.
34

2.4.1. Objectifs d’aménagement forestier

L’aménagement forestier doit assurer la pérennité de la forêt et de


ses différentes fonctions en répondant à 3 objectifs principaux :

2.4.1.1. Objectifs économiques : pérennisation de la ressource en bois d’œuvre


afin de sécuriser l’approvisionnement de l’entreprise en bois et garantir des
revenus durables à l’Etat et à l’entreprise.

2.4.1.2. Objectifs écologiques : préservation des fonctions écologiques et de


biodiversité de la forêt.

2.4.1.3. Objectifs socio-économiques et de développement : contribution au


développement local : satisfaction des besoins des populations locales, en
matière d’usage de la forêt et de ses produits et amélioration des conditions de
vies et de travail des employés de l’entreprise.
- les droits et devoirs de toutes les parties impliquées doivent être
clairement définis et reconnus ;
- le Plan d’Aménagement doit reconnaître et préciser les droits d’usages
des populations ;
- la gestion forestières doit contribuer à maintenir et améliorer le bien-
être social et économique, à long terme, des employés de la société
forestière et des populations locales ;
- l’aménagement doit permettre, dans sa conception et sa mise en œuvre,
la satisfaction des besoins des populations locales en produits divers de
la forêt et en terres agricoles ;
- l’utilisation des ressources forestières doit contribuer à réduire la
pauvreté (directement par l’amélioration des conditions de vie au niveau
local, indirectement par versement des taxes contribuant au budget de
l’Etat) et à développer l’emploi (notamment parle développement
industriel).
35

2.4.1.4. Objectifs de production durable de bois d’œuvre :

Le Plan d’Aménagement doit assurer une production pérenne de


bois d’œuvre, en quantité et qualité.

- Les volumes prélevés par l’exploitation doivent garantir la durabilité


économique et la rentabilité à long terme de l’exploitation.
- L’exploitation forestière, à impact réduit, ne doit pas compromettre de
manière irréversible la diversité et la productivité du peuplement
forestier, ainsi que les capacités de régénération des essences.
- L’exploitation forestière, assise sur un massif permanent, doit être
programmée, planifiée dans l’espace et dans le temps.

2.4.1.5. Objectifs industriels :

Le Plan d’Aménagement doit l’approvisionnement à moyen et à


long terme d’une industrie forestière adaptée aux potentialités de la forêt et
aux exigences des marchés.

- Les objectifs industriels de la société consistent en un développement


d’usines modernes de première, seconde et troisième transformation,
adaptées aux potentialités de la forêt.
- Ce développement industriel repose sur une connaissance de la
ressource permettant l’assurance d’un approvisionnement régulier des
usines à long terme et le développement de nouveaux outils de
transformation performants et adaptés.
- Le développement de ces industriels permet une augmentation des
prélèvements de bois de second choix et une diversification des essences
exploitées.

2.4.1.6. Objectifs environnementaux :

La gestion forestière doit maintenir la diversité biologique et les


valeurs qui y sont associées, les ressources hydriques, les sols ainsi que les
36

écosystèmes fragiles, de manière à protéger les fonctions écologiques


garantissant l’intégrité de la forêt.

- Des territoires comportant des écosystèmes existant dans l’UFA seront


mis en réserve, et ne feront l’objet d’aucune exploitation durant toute la
durée du Plan d’Aménagement.
- Les impacts des activités d’exploitation sur la structure forestière, la
biodiversité (faune et flore) et le milieu seront atténués par des mesures
concrètes appliquées sur le terrain.
- Les zones de défrichement agricoles devront être précisées et leur
extension contrôlée.

2.4.1.7. Objectifs de recherche :


Un programme de recherche appliquée devra être mis en place en
partenariat avec des outils de recherche nationaux et internationaux,
notamment pour l’étude de la dynamique des essences exploitées et le suivi de
la chasse et du braconnage.

2.5. Peuplements forestiers et stratification forestière au niveau de l’unité de


gestion

2.5.1. Peuplements forestiers au niveau de l’unité de gestion

La meilleure façon d’assurer la pérennité d’un peuplement


forestier est de veiller à sa reconstitution après toute intervention. Cette
reconstitution est évaluée sur la base de deux critères : le temps et la structure-
composition des peuplements. Le tableau 2.1 résume les objectifs fixés.
Tableau 2.1. Objectifs de reconstitution des peuplements

Etape Objectif
- Maintien de la diversité spécifique ;
- Maintien d’une structure équilibrée ;
Première rotation (exploitation d’une forêt - Reconstitution d’un potentiel exploitable
vierge) conforme aux impératifs de production.
Rotations suivantes - Reconstitution du peuplement issu de la
première rotation (structure et
composition similaires, potentiel
Exploitables.
37

Le tableau 2.1 fait savoir qu’il est recommandé de ne pas abattre


des arbres dont le diamètre excède 200 à 250 cm. Non seulement, la hauteur
et la dimension du houppier risquent fort de provoquer des fractures du tronc,
mais le poids et le diamètre rendent le transport et l’utilisation industrielle
difficile et coûteuse. Ces arbres laissés sur pied feront d’excellentes porte-
graines et font partie d’un patrimoine qu’il semble important de préserver.
La description des strates est basée sur des critères simples
permettant d’identifier et de délimiter les principaux types de terrain et les
peuplements qui les recouvrent. Ce sont :
- le milieu : distinction des formations forestières sur sol fermes, des
formations sur sols inondables ou marécageux et des formations sur
fortes pentes ;
- le type et la densité de la couverture végétale.

2.5.2. Stratification forestière au niveau de l’unité de gestion

Il s’agit d’identifier les différents types de formations végétales, les


strates, couvrant la concession dans le but de définir un dispositif de sondage
(examen) adapté à chaque strate. Cela nécessite beaucoup de temps, et
l’inventaire d’aménagement devant démarrer au plus vite, car il s’agit de
l’étape la plus longue du processus d’aménagement, la stratification forestière
ne peut pas être établie avant le démarrage des travaux d’inventaire.

De plus, une stratification forestière complète, utile à la


préparation de la planification des opérations d’exploitation et de gestion
d’une concession est un outil trop précis pour la détermination d’un dispositif
de sondage.

Une pré-stratification ou stratification préliminaire est en général


requise pour définir le dispositif de sondage de l’inventaire d’aménagement.
Elle a pour objectif principal de délimiter les zones qui, de façon certaine, ne
seront pas concernées par l’exploitation (donc pas d’inventaire de la ressource
38

ligneuse) telles que les savanes, plantations, marécages, etc. et d’identifier au


sein des formations forestières celles dont les dispositifs de sondage
nécessitent une adaptation (par exemple : forêt exploitée.

2.6. Amélioration forestière

L’amélioration forestière désigne des changements au sein de la


forêt qui affectent positivement la structure ou la fonction du peuplement ou
du site et qui, par conséquent, augmentent la capacité à fournir des produits et
ou des services. Cette amélioration exige l’inventaire forestier, l’inventaire
forestier d’aménagement, l’inventaire forestier d’exploitation.

2.6.1. Inventaire forestier


L’inventaire forestier est une évaluation et description de la
quantité, de la qualité et des caractéristiques des arbres et des milieux
forestiers. C’est une opération qui consiste à relever des données réalisées sur
le terrain, à quantifier et à décrire les caractéristiques physiques des arbres
d’une zone forestière.

2.6.2. Inventaire forestier d’aménagement


L’inventaire forestier d’aménagement est une évaluation
permettant de définir les principales caractéristiques forestières d’une
concession ou d’un espace forestier en vue de l’élaboration du plan
d’aménagement.

2.6.3. Inventaire forestier d’exploitation


Il s’agit ici d’un inventaire pré-récolte effectué à 100 %. Tous les
arbres d’essences commerciales exploitables sont identifiés et cartographiés. Il
sert notamment à préparer la carte d’exploitation.
39

2.7. Aménagement des séries de production au sein de l’unité de gestion


- Calcul des indices de reconstitution par essence principale ou groupe
d’essence
- Définition des diamètres d’exploitabilité sous Aménagement (DMA)
- Définition de la durée de rotation
- Estimation des effectifs en 2ème rotation
Calcul des possibilités par essence aménagée

2.7.1. Plan d’aménagement forestier

Au regard de Code forestier et certaines normes techniques, trois


niveaux primordiaux d’aménagement des forêts denses humides sont
classiquement mis au point, fonction de l’échéance de planification (figure 1.4).

Etudes techniques préalables à


l’aménagement

Planification long terme (20 ans et plus) Planification d’aménagement

Planification moyen terme (±5ans) Plan de gestion

Inventaire d’exploitation

Planification court terme (1 an) Plan Annuel d’Opération ou


Plan Annuel d’exploitation

Figure 2.1. Les 3 niveaux de l’aménagement – volet production de bois d’œuvre


Source : Binzangi, 2012
40

Chapitre III. GESTION DES MASSIFS FORESTIERS

Pour que la forêt soit durable, il est utile d’élaborer un document


qui doit être applicable entre 10 et 20 ans. Ce dernier doit essentiellement
renfermer un ensemble d’aspects pour des interventions prévues dans la forêt.
Son utilité technique est d’abord au profit de propriétaire de la forêt, en vue
d’acquérir une connaissance de la forêt, un bon suivi de la gestion des parcelles
à l’aide d’un échéancier annuel des coupes et travaux voire assurer la
continuité de la gestion, lors de la succession ou de la vente du patrimoine
forestier.

3.1. Prise en compte des communautés locales

- Gestion participative ;
- Forêts communales et communautaires ;
- Exploitation artisanale ;
- Exploitation pour l’énergie-bois ;
- Études socio-économiques.

3.1.1. Environnement et biodiversité

- Inventaires faunistiques et floristiques ;


- Études de Forêts à Haute Valeur de Conservation (FHVC) ;
- Mise en place de séries de conservation ;
- Suivi de la biodiversité (Camera...) ;
- Étude d'impact climatique et REDD+.

3.1.2. Exploitation à impact réduit

- Inventaires d'exploitation ;
- Cartographie de la ressource ;
- Planification de l'exploitation ;
- Abattage et débardage améliorés ;
- Optimisation des routes et pistes.
41

3.1.3. Appui au secteur privé

3.1.3.1. Elaboration des plans d'aménagement

- Inventaires d'aménagement ;
- Études socio-économiques et environnementales ;
- Élaboration de scénarii d'exploitation durable et définition des
principes de durabilité : DMA, rotation, essences exploitables en
fonction des caractéristiques du massif forestier,
- Analyse économique et de rentabilité ;
- Conception et réalisation de plans d'aménagement et de gestion
- Mise en place de Systèmes d'Information Géographique et de
bases de données pour le suivi de l'exploitation.

3.2. Mise en œuvre d'une gestion durable

- Inventaires d'exploitation ;
- Elaboration des plans annuels d'exploitation (PAO) (figure 31) ;
- Exploitation à impact réduit (formations, mise en œuvre...) ;
- Appui à la mise en place de cellules d’aménagement forestier.

Figure 3.1. Schématisation du processus de planification opérationnelle des forêts


42

3.3. Certification forestière d'action pour répondre aux exigences des


référentiels et suivi des activités jusqu'à l'obtention des certificats de
gestion forestière, de chaine de contrôle (usines) ou de légalité (origine
légale des bois)

- Mise en place de partenariats avec des ONG environnementales


reconnues ;
- Analyse des risques liés aux approvisionnements.

3.4. Gestion des forêts des communautés locales

Les populations locales sont les premières utilisatrices des


ressources forestières et ont un impact majeur sur la dégradation de certains
massifs pour subvenir à leurs besoins vitaux.

- Analyse des filières de production et d'écoulement de bois issus


des exploitations artisanales pour la construction, pour la
production d'énergie...
- Études socio-économiques ;
- Élaboration de plans de gestion impliquant les communautés
locales.

3.5. Appui institutionnel

Le contexte international dans lequel évoluent les pays


producteurs change sans cesse et demande une adaptation permanente.

- Participation active aux processus de révision des codes forestiers et


d’élaboration des normes nationales de gestion durable des forêts ;
- Mise en place du processus FLEGT (est l’acronyme anglais pour
Application des règlements forestières, gouvernance et échanges
commerciaux) : test de légalité, analyse des coûts, systèmes de
traçabilité, appui aux Administrations ;
- Gestion de projets nationaux intégrés au sein des Structures Étatiques ;
- Renforcement de capacités, assistance technique, formations...
- Appui à la mise en œuvre des mécanismes REDD+ (Réduction des
émissions provenant du déboisement et de la dégradation des forêts,
associées à la gestion durable des forêts, la conservation et
l’alimentation des stocks de carbone forestier).
43

3.6. Mise en place des structures pour la gestion durable des forêts

En l’absence d’une politique rigoureuse de gestion durable des


forêts, l’on est en train de sacrifier la prospérité de l’écosystème forestier.

Pour empêcher la continuation de la série régressive sur "les


massifs forestiers", il est indispensable de mettre en place de structures
capables devant faire respecter la législation forestière et gérer
rationnellement la forêt par :

 le volet environnemental : connaissance de l’écosystème forestier du


point de vue végétal qu’animal, acquisition de connaissances sur les
produits non ligneux, leur commerce et leur utilisation durable,
délimitation des habitats justifiant des mesures de protection, mise en
place de mesure pour règlementer la chasse, limiter le braconnage de
manière à garantir la durabilité des ressources fauniques ;
 le volet forestier : acquisition de connaissances sur les ressources
forestières en termes de quantité et qualité, cartographie de la
concession forestière, définition du parcellaire d’exploitation, mise en
œuvre d’une exploitation forestière à impact réduit, amélioration de la
régénération naturelle par les opérations sylvicoles…
 le volet commercial : recherche, valorisation, durabilisation de produits
forestiers commerciaux nouveaux ;
 le volet socio-économique : analyse de la situation socio-économique des
populations, amélioration des conditions de vie et de bien-être des
populations rurales, appui à l’organisation et au développement
d’activités socio-économiques, collecte d’informations sur la meilleure
chasse et braconnage ;
 le volet organisation, planification et gestion : planification,
programmation et organisation des activités forestières, mise en place
des outils de collecte, de saisie et d’analyse des données sur la ressource
(base de données, SIG), d’un suivi-évaluation interne et externe couvrant
les différents volets, d’un système de management de l’environnement ;
44

 le volet recherche et développement : compréhension au niveau du


peuplement et par essence, de la dynamique et de la régénération de la
forêt, étude des impacts de l’exploitation forestière sur les produits
forestiers non ligneux, populations animales justifiant des mesures
spécifiques, études écologiques sur les habitats et les milieux sensibles,
études sylvicoles d’enrichissement ou de régénération des peuplements ;
 le volet formation et sensibilisation : formation des exploitants forestiers
sur l’abattage et l’encadrement relatifs à l’aménagement forestier,
doublée de la sensibilisation liée à la gestion durable et au respect de
l’environnement.

3.7. Gestion de bloc pluri-annuel

Le Plan de Gestion n’est pas basé sur des nouvelles études


spécifiques, mais répond les décisions du Plan d’Aménagement et les précise
sur le territoire d’un bloc pluri-annuel. Deux éléments essentiels fournis par le
Plan de Gestion :

- Planification des infrastructures routières principales ;


- la définition des Assiettes Annuelles de Coupe (AAC).

En effet, la délimitation des Assiettes Annuelles de Coupe est


basée sur la contenance, évaluée grâce à l’inventaire d’exploitation. Chaque
AAC est délimitée de façon à contenir au plus la possibilité en volume brut des
tiges de diamètre supérieur au DMA, pour le Groupe des Essences aménagées,
possibilité donnée pour chaque bloc pluri-annuel par le Plan d’Aménagement.

Il est impossible d’appliquer pour cette délimitation des ACC le


même principe d’équivolume employé pour la délimitation des blocs
quinquennaux. En effet, sur des surfaces aussi réduites, les résultats de
l’inventaire d’aménagement ne peuvent pas fournir une estimation
suffisamment précise de la ressource disponible. Les ACC sont généralement
définies par contenance, c’est-à-dire qu’elles sont toutes de superficie
équivalente à l’intérieure d’un bloc pluri-annuel. Dans ce cas, pour pallier le
risque d’irrégularité du volume chaque année, une possibilité est donnée
d’anticiper ou de prolonger l’ouverture d’une ACC. Chaque ACC peut alors être
45

ouvertes durant une période trois ans, et 3 AAC pouvant être ouvertes
simultanément.

Cependant, face au risque de délimitation d’AAC trop grandes à la


suite d’erreurs dans les inventaires, une limite de contenance doit également
être fixée. En aucun cas, la surface d’une AAC ne dépassera de plus de 20 % la
surface annuelle indicative, égale à la surface du bloc pluri-annuel divisée par le
nombre d’années d’ouverture à l’exploitation, et ce même si le volume brut en
essences aménagées de l’AAC ainsi définie est inférieur à la possibilité.

Exemple : le bloc pluri-annuel couvre 100 000 ha [(AAC 1 : 20 000 ha) + (AAC2 :
20 000 ha) + (AAC 3 : 20 000 ha) + (AAC 4: 20 000 ha) + (AAC 5: 20 000 ha)].
Chaque AAC délimité mesure 20 000 ha ± 5% (tolérance accordée).
NB. : Les 20 000 ha sont obtenus comme suit : (100 000 x 20)/100.

AAC 5 : 10036 ha
AAC 1 : 20065 ha

AAC 4 : 19932 ha

AAC 3 : 20089 ha

AAC 2 : 19979 ha

Figure 3.1. Délimitation des AAC par contenance

Le bloc pluri-annuel 100 000 ha et contient 602 800 m3 (selon inventaire


d’aménagement : [(122 900 m3 + 117 500 m3 + 119 700 m3 + 121 600 m3 +
121 100 m3)] (figure 3.2).
46

AAC 5 :
3
AAC 1 : 22434 ha x 5,4 m / ha
3 3
22751 ha x 5,4m / ha =121100 m
3 AAC 4 :
=122900 m 3
23379 ha x 5,2 m / ha
3
=121690 m

AAC 3 :
3
19313 ha x 6,2 m / ha
3
=119700 m
AAC 2 :
3
12113 ha x 9,7 m / ha
3
=117500 m

Figure 2.1. Délimitation des AAC par volume, en fonction des résultats d’inventaire d’exploitation (cas du
Congo)

Les ACC sont délimitées année après année en fonction des résultats
d’inventaire d’exploitation (AAC1 année1, AAC2 année2…). Les AAC
contiennent chacune 602 800 m3 / 5, soit 120 560 m3, soit 24 000 ha. Ce
nombre a été trouvé comme suit : 20 000 ha/5. Car, il y a 5 AAC, d’où, il faut
ajouter pour chaque AAC : 4 000 ha. Ainsi, on a : 20 000 ha + 4 000 ha = 24 000
ha.

Calendrier d’ouverture des AAC :


An 1 An 2 An 3 An 4 An 5
ACC 1
ACC 2
ACC 3
ACC 4
ACC 5

AAC ouverte
47

Le Plan Annuel d’Opérations (PAO), établi à partir des résultats d’inventaire


d’exploitation contient une planification à court terme sur les Assiettes
Annuelles de Coupe (AAC).

Le PAO contient notamment :

- les résultats très précis de l’inventaire d’exploitation, en effectifs,


volumes sur pieds et volumes exploitables ;
- des cartes de répartition de la ressource, du parcellaire d’exploitation, de
l’ensemble de l’infrastructure routière ;
- des précisions sur les règles de gestion et d’exploitation de l’ACC.
48

Conclusion
Le processus d’aménagement ne réussira que si la l’entreprise
l’établit et le met en œuvre sérieusement, mais surtout si elle l’approprie en
tant qu’outil stratégique de son devenir forestier et industriel.

En effet, il peut y avoir aménagement sans certification, mais


jamais certification sans aménagements.

L’engagement des industriels sur la voie de la gestion durable


n’est pas neutre. Avantages et contraintes sont nombreux et importants. Parmi
les premiers :

- l’assurance d’une pérennité de l’approvisionnement total ou partiel de


l’entreprise au moyen des concessions de grandes superficies attribuées
pour une longue période, généralement renouvelable une ou plusieurs
fois ;
- une meilleure vision des opérations d’exploitation par le biais des
inventaires d’aménagement et d’exploitation ;
- une planification des opérations d’exploitation et une valorisation plus
grande de la ressource forestière notamment des essences secondaires ;
- une amélioration de la productivité de l’entreprise par une optimisation
des techniques de gestion et, de récolte et donc des prix de revient et
une meilleure valorisation de la forêt ;
- une meilleure protection de la forêt au sens large, c’est-à-dire, dans sa
diversité sociale, faunistique et florale ;
- une amélioration des conditions de vie et de travail des employés de
l’entreprise, avec pour conséquence une meilleure stabilité du
personnel, qui peut alors être formé aux techniques d’aménagement
durable ;
- un meilleur climat social et des relations améliorées avec les populations
vivant dans ou à proximité de la concession aménagée.

Le Plan d’Aménagement sera moteur de la gestion durable et


porteur d’espoir si les Etats font preuve de forte volonté politique en :

- élevant la gestion durable de leur patrimoine forestier au rang de priorité


nationale ;
49

- mettant en place un fiscalité aménagée tenant compte des coûts


d’aménagement pour ceux qui auront fait l’effort de s’engager dans ce
processus de respect environnemental et incitant le reste de la
profession à les rejoindre ;
- prenant compte des sanctions par retrait d’attribution et interdiction
d’exploiter envers tous ceux qui dérogeraient au respect de la législation
et de la règlementation nationales et à la gestion durable des ressources
forestières.

Les industries ne s’engageront véritablement dans la gestion


durable que :

- s’ils ont confiance en l’environnement politique, économique et


technique (infrastructures nationales) des pays s’ils sont convaincus de
l’implication politique et financière des Etats dans la gestion durable ;
- si parallèlement l’ensemble des bailleurs de fonds, organisations
bilatérales et internationales, banques de développement, ONG
internationales, s’engagent, eux aussi fermement, aux côtés des Etats et
des entreprises et leur fournissent un support indispensable.
50

Bibliographie
I. Etudes Générales

1. Aménagement forestier, Enregistrement international des forêts et éco-


certification du bois- Environmental Strategies Europe, 1994.
2. Analyse des procédures de mise en œuvre des plans d’aménagement dans les
forêts de production. Document de travail – Banque Mondiale – Mai 1999.
3. L’aménagement forestier, hier, aujourd’hui, demain ; Revue Forestière
Française ; 1999 ; 360 pages.
4. L’Aménagement durable des forêts d’Afrique Centrale : la quête du Graal ? –
Canopée n°11 – Mars 1998.
5. L’Aménagement durable des forêts dans tropicales humides – R. Catinot –
ATIBT – 1994.
6. Les Inventaires dans l’aménagement forestier tropical – B. Barnnière – ONF -
1997.
7. Manuel d’Aménagement Forestier - J. Dubourdieu – ONF – 1997.
8. Promotion de la gestion des forêts et certification au Cameroun – R.Eba’a Atyi
et R. Foteu Kameni – Groupe National du Travail sur la Certification – Février
1999 ;
9. Supports des modules de cours – formation de forestier aménagiste et de
gestionnaire forestier – 11 modules – ATIBT, FRM, TEREA, Nature+, CIRAD
Forêt – 2006.
10. Réflexions sur l’aménagement des forêts de production dans le bassin du
Congo – Fargeot C., Forni E., Nasi R. - bois et Forêt des tropiques, n°281 –
Spécial Bassin du Congo, 3ème trimestre.
11. The Forest Certification Handbook (Second Edition), Nussbaum, R. and Simula,
M., 2005. Earthscan. London, UK.

II. Etudes spécifiques

1. Bouvard, J.M., Les principes, critères et indicateurs de gestion des forêts,


Canopée, vol. 11, Pt 3, pp. 5-6.
2. Chan, F. 2014. The Role of Certification Body in the Product Certification
Process.
3. Clément, J. et Strasfogel, S. (1986), Disparition de la forêt. Quelles solutions
à la crise du bois de feu. Harmattan, Paris.
4. Pervanchon F. et Blouet A., 2003, Jeux et enjeux de mot : cas de l’objectif
durable. Bois et Forêts des Tropiques, n° 275 : 37-50.
51

5. Defourmit P., Delhage C. and Kibambe Lubammba J.-P. (2011), Analyse


quantitative de causes de la déforestation et de la dégradation des forêts
en RDC.
6. L. Binzangi, K. (1989), Contribution à l’étude du déboisement en Afrique
tropicale : le cas du Shaba méridional, Faculté des Sciences, Université de
Lubumbashi.
7. S. Mavinga, M. (2018), Production des combustibles ligneux et dégradation
des formations forestières dans l’hinterland de Kinshasa, Faculté des
Sciences, Université de Kinshasa.
8. S. Mavinga, M. (2013), Effets cumulés de la déforestation sur
l’environnement des villages Kinseki et Ntampa (Bas-Congo), Faculté des
Sciences, Université de Kinshasa.
9. OIBT/UICN (2009), Directives OIBT/UICN pour la conservation et l’utilisation
durable de la biodiversité dans les forêts tropicales productrices de bois,
Série OIBT, Politique forestière, Douala.
10. Soto Fandez, M. et Ouedraogo, K., 1997, Aménagement des forêts claires et
des savanes en zone soudano-sahélienne. Ouvrages sur l’aménagement
durable des forêts, Etude FAO Forêt, FAO, Rome.
11. Thiam, A T, 1997, Gestion rationnelle des ressources forestières et
approvisionnement des villes en bois de feu : expérience de Burkina-Faso,
XIème Congrès Forestier Mondial (Antalya, Turquie).

III. Séminaire de DEA

1. F. Lukoki L. (2009), notes d’Eco-climatologie, DES en Gestion de


l’Environnement/ Faculté des Sciences, Université de Kinshasa.
2. L. Binzangi K. (2013), notes de cours d’Aménagement du Territoire, DEA en
Sciences de l’Environnement/ Faculté des Sciences, Université de Kinshasa.
3. Lubini A. (2013), notes de cours d’Aménagement Forestier, DEA en
Sciences de l’Environnement/ Faculté des Sciences, Université de Kinshasa.
4. F. Miti T. (2006), notes de cours de pédologie, DES en Gestion de
l’Environnement/ Faculté des Sciences, Université de Kinshasa.
5. J. LEJOLY (2005), notes de cours de valorisation, conservation et
amélioration de la diversité végétale via la gestion durable des forêts
tropicales, Faculté des Sciences/DEA-biologie/DES-GE, Université de
Kinshasa.
52

IV. Sites Internet

1. Jean-Paul L., « les forêts – les forêts tropicales »,


http://www.universalis.fr/encyclopedie/forêts- les forêts tropicales, consulté le
28 septembre 2019.
2. S .Mavinga, M., Binzangi K., Musibono, E., D., Lukoki, L., F. (2015),
L’exploitation anti-écologique de bois de feu à Kinseki et Ntampa : état des
lieux, dans la Revue Africaine des Sciences de la Mission/African Review of
Mission Studies, Kinshasa (IASM/MOMI)(ISEU), vol. XX, n°39,
http://revueafriquemission.review/rasm, pp. 45-78, consulté le 23 juin,
2018.

V. Textes légaux

* République Démocratique du Congo

1. Loi 011/2002 portant code forestier (29 août 2002).


2. Guide d’exploitation forestier – République du Zaïre.

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