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UNIVERSITE DE KISANGANI
B.P. : 2012
KISANGANI
Par
Mémoire
Présenté et défendu en vue de l’obtention du
grade de Licencié en Sciences de l’Information
et de la Communication
Option : Communication des Organisations.
ANNEE ACADEMIQUE
2014 - 2015
Première session
-2-
Epigraphe
John DEWAY.
-3-
Dédicace
Remerciements
Accronymes
APV : Accord de Partenariat Volontaire
CD : Compact Disc
Ha : Hectare
Km : Kilomètre
L2 : Deuxième Licence
p. : Page
PK : Point Kilométrique
TL2 : Tshuapa-Lomami-Lualaba
0. INTRODUCTION
0.1. Objet d’étude
Le présent travail porte sur l’« Etude des stratégies de communication du Projet
Pilote REDD+ pour la gestion durable des forêts dans le territoire d’Isangi » en Province
Orientale.
Elle s'investit dans la quête des stratégies de communication adaptées au
contexte des communautés locales pour la gestion durable des forêts et le développement de
leurs milieux à travers les fonds forestiers que la communauté internationale donne au
gouvernement congolais et aux ONG du secteur.
0.2. Etat de la question
La question du réchauffement de la planète terre constitue, depuis le sommet
mondial de Rio de Janeiro en juin 19921, l'objet de plusieurs conférences internationales et ne
cesse d'abonder la littérature scientifique dans divers domaines. Les effets y afférents, mais
aussi la gestion durable des forêts qui, pour l'instant, demeure une solution à ce problème, sont
devenus l’une des préoccupations mondiales de l'ère.
Ecologiste, sociologue, économiste, politologue, de même communicologue,
etc., chacun aborde le sujet dans une approche de sa discipline pour essayer d'apporter, un tant
soit peu, et d’une manière ou d’une autre, la solution au problème de perturbations climatiques
et de la hausse exagerée de température que connaît l'humanité aujourd'hui.
NASI R., NGUINGUIRI et EZZI se sont appesantis sur l’implication des
populations locales à la gestion durable des forêts du bassin du Congo, selon une approche
communicationnelle. Les chercheurs ont montré que l’exploitation des forêts du bassin du
Congo est aussi en compétition avec les populations locales qui dépendent de la forêt pour leurs
subsistances. Il faut nécessairement les impliquer dans la gestion de ces forêts naturelles pour
sa durabilité2.
S’intéressant à la gouvernance environnementale sous une perspective de la
conservation des aires protégées en RDC, notamment la réserve de biosphère de Yangambi,
Justin KYALE3 s’est attardé à l’analyse de la légitimité et acceptation sociale de la réserve de
biosphère de Yangambi vis-à-vis des acteurs concernés. Pourquoi y a-t-il envahissement de la
réserve de biosphère de Yangambi par différents acteurs ?
1
ONU, La conférence des nations unies sur l’environnement et le développement (CNUED) ou « sommet de la
planète terre » tenue en juin 1992 à RIO de Janeiro.
2
NASI, R. et al., Exploitation et gestion durable des forêts en Afrique centrale, Paris, L'Harmattan, 2006, p.xxx.
3
KYALE, J., L’état des lieux et enjeux de la gouvernance des aires protégées en RDC : question de légitimité de
la réserve de biosphère de Yangambi vis-à-vis des acteurs, Mémoire de D.E.S./D.A., Master en
Sciences et Ressources Naturelle, Kisangani, UNIKIS, 2011-2012, pp.2 et 4.
-9-
4
BAUMA, Y., Exploitation du bois énergie par les ménages riverains de la réserve forestière de Yoko (province
de la Tshopo, RDC), Mémoire de D.E.S./D.A., Master en Gestion de Biodiversité et Aménagement
Forestier Durable, Kisangani, UNIKIS, 2011-2012, pp. 3 et 45.
5
BOSSISSE, I., Stratégies de communication pour le développement d’une zone poste-conflit, cas du territoire
d’Ikela, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O., Kisangani, UNKIS, 2012-2013, p.70.
- 10 -
a pas de meilleure thérapie sans un bon diagnostic posé. Selon ESISO Asia Amani6 « la mise en
œuvre d’une série des questions débouche nécessairement sur les hypothèses ». Celles-ci
naissent donc à partir des questions posées au niveau de la problématique.
Ainsi, depuis plus de deux décenies, l'humanité toute entière ne cesse de
s'alarmer tout haut sur les changements climatiques dépréciés et l'intense réchauffement
planétaire. Les effets de ces changements climatiques sont de nos jours très visibles et vécus au
niveau tant local, national qu'international.
Ces effets dus, entre autres, à la déforestation et dégradation des forets ont aussi
comme résultante l’émission des gaz à effet de serre ou de dioxyde de carbone (CO 2), causée à
60% par les activités humaines7.
En riposte pour la résolution de cette calamité, un mécanisme mondial
dénommé la « Réduction des Emissions dues à la Déforestation et Dégradation des forets »
(REDD) a été mis en place, visant ainsi la lutte contre les changements climatiques et la
réduction des gaz à effet de serre.
Dans ce contexte, la forêt devient une nécessité évidente et incontournable pour
remédier à cette menace, du fait qu'elle contribue efficacement à l'atténuation des gaz à effet de
serre.
Ainsi, la communication s'établit comme une des approches fondamentales à
envisager et à employer dans la mise en oeuvre de ce mécanisme afin d'intéresser et impliquer,
de manière active et responsable, tous les acteurs concernés dans la démarche de protection des
forêts.
La RD Congo avec une superficie forestière de 155 millions d’hectares, qui
détient le plus grand massif forestier africain conservant plus de la moitié des forêts tropicales
du Bassin du Congo et le deuxième poumon forestier au monde avec près de 10% des forêts
tropicales humides de la planète8, a une part significative de responsabilité dans cette lutte.
Conscient de cette importante richesse et de la place qu’elle occupe ainsi que du
rôle qu'elle joue dans la lutte contre les changements climatiques, mais aussi dans le
développement socio-économique de sa population, le pays s'est engagé depuis 2009 dans la
6
ESISO, A., Cours de Méthode de recherche en sciences sociales, Cours inédit en G2 SPA, Anthropologie,
Sociologie et R.I., FSSAP, Kisangani, UNIKIS, 2009-2010, p.23.
7
KALO, D., Estimation de stock de carbone forestier par la méthode de chave dans la réserve forestière de Yoko,
TFC inédit en Sciences Agronomiques, Kisangani, UNIKIS, 2013-2014, p.1.
8
REDD-RDC, Stratégie-cadre nationale REDD+ de la République Démocratique du Congo, Kinshasa, CNREDD,
2014, p.18.
- 11 -
mise en oeuvre du mécanisme REDD pour assurer une gestion durable et responsable de son
patrimoine forestier9, considéré aujourd'hui comme un patrimoine mondial.
Quand bien même que les ressources naturelles du pays demeurent largement
inexploitées, la RD Congo est classée parmi les dix pays du monde perdant le plus de surface
forestière chaque année, corrélativement à l'importance de sa couverture forestière 10. Il y a, en
conséquence, une nécessité de protéger ces forêts par la mise en place des diverses stratégies,
dont celles de communication reste charnière et vecteur des autres stratégies.
De même, le territoire d'Isangi, situé dans la Province Orientale, l’une des
provinces plus forestières en RDC, conserve des vastes étendues des forêts naturelles, avec
environ un million trois cents quarante-six mille cent cinquante-neuf hectars11 (1.346.159,934
Ha) des forêts denses et humides, comportant plusieurs et d'importantes espèces de
l'écosystème congolais. Ces forêts du territoire d'Isangi, en particulier, comme celles de la RD
Congo, en général, sont fortement menacées par environ 70% de sa population12 qui en dépend
directement, pour tirer l'essentiel de leurs revenus.
Pour protéger ces forêts de la destruction qu'elles connaissent par les populations
locales, l'OGN OCEAN pilote un projet du mécanisme REDD+ dans le territoire d'Isangi
depuis 2012 dans l'angle de gestion durable des forêts et de réduction de la pauvrété. Ce projet
s'exécute dans quatre chefféries et secteurs du terroir.
Cependant, les populations locales du territoire d'Isangi ne cessent d'exercer des
fortes pressions sur les forêts par les activités d'agriculture itinérante sur brûlis, de récolte de
bois de chauffe et de production de charbon, de feux de brousse, de braconnage, mais aussi par
la coupe artisanale de bois d'œuvre.
La biosphère de Yangambi qui est une réserve forestière importante en Afrique
et dans le monde est fortement menacée par le feu de brousse, l’intense agriculture sur brûlis et
d’autres pratiques qui la dégradent de ses essences importantes et provoquant ainsi le récul de
son couvert forestier. Cette réserve régorge plus 20 000 espèces végétales et animales,
aujourd’hui poussées à l’immigration sous la pression d’activités humaines sur la forêt 13. Ce
qui affecte davantage l'écosystème forestier d'Isangi.
Cet ensemble d'activités constitue les principales causes directes de la
9
Idem, Plan intégré de communication pour la promotion de la REDD+ en RDC 2013-2017, Kinshasa,
CNREDD-RDC, 2013, p.2.
10
Idem, Stratégie-cadre nationale de REDD+ de la République Démocratique du Congo, Op. cit, p.18.
11
PPRGII, Plan d’amenagement du territoire : Amenagement durable des forets de la zone du projet pilote redd
geographiquement intégré d’Isangi, Draft1, Kisangani, OCEAN, 2014.
12
NASI, R. et al., Op. ci, p.51.
13
INERA-Yangambi cité par Radio Okapi, Un drone pour surveiller la réserve de biosphère de Yangambi,
Archives-journal radio Okapi, mise en ligne le 28 mai 2014 à 11 heures 56 min.
http://www.radiookapi.net, consulté le 30 novembre 2014 à 14 heures 43 min.
- 12 -
14
REDD-RDC, Op. cit, p.17 ; voir aussi Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté –
DSCRP 2, Kinshasa, Min. de plan, sept. 2011, p.24.
15
RDC, Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté – DSCRP 2, Kinshasa, Min. de plan,
sept. 2011, p.13.
16
RDC, Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté – DSCRP 2, Kinshasa, Min. de plan,
sept. 2011, p.9.
- 13 -
Leur demander de cesser les activités forestières, n'est-ce pas autrement leur
demander de mettre fin à leur survie ? Faut-il que ces populations cessent d’exploiter la forêt
qui pourtant se présente comme une ressource naturelle pour leur survie ? Faut-il les laisser
continuer d’utiliser les forêts suivant des anciennes pratiques déforestant et dégradant, de plus
en plus, l’écosystème forestier de ce territoire ? C'est tout à fait paradoxe !
Il ne s'agit donc pas d’empêcher les populations à utiliser les forêts, ni de les
laisser continuer à user de ces forêts selon leurs anciennes pratiques. Mais c'est, d'un côté, le
problème des bonnes stratégies de communication pour leur inculquer des comportements
responsables vis-à-vis des forêts afin de les protéger le plus longtemps pérenne et, de l'autre
côté, le programme de développement à réaliser à travers les actions de communication.
Dans ce contexte, nous nous sommes préoccupé, au cœur de ce problème, de
savoir : « Quelles stratégies de communication mettre en place pour préserver les forêts
naturelles de la destruction et de la dégradation, tout en contribuant à l’amélioration du niveau
de vie des populations locales d’Isangi ? »
De cette question générale, découlent les préoccupations subsidiaires suivantes :
- Comment l’ONG OCEAN qui pilote le projet REDD+ dans le territoire d’Isangi
planifie-t-elle sa communication avec la population riveraine pour la gestion durable de
leurs forêts ?
- Quelles sont les actions et tactiques de communication appropriées au contexte actuel
des populations locales pouvant permettre à cette ONG d’atteindre efficacement ses
objectifs ?
0.4. Hypothèses
L’hypothèse, selon Robert PINTO, est « une réponse provisoire à la question
posée, une proposition relative à l’expiration d’un problème, d’un phénomène, d’une cause
provisoire »17. C’est une relation supposée entre une cause et un effet.
De leur côté, Madeleine GRAWITZ et Robert PINTO postulent que
« l’hypothèse doit être formulée en des termes tels que l’observation et l’analyse puissent
fournir une réponse à la question posée » 18.
C’est une prédiction fondée sur la logique de la problématique et des objectifs de
recherche définis19. BINDUNGWA, M. quant à lui, définit l’hypothèse comme étant l’idée ou
17
PINTO, R., Méthode en Sciences Sociales, Paris, Dalloz, 1971, p.299.
18
GRAWITZ, M. et PINTO, R., Méthodes des sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1974, p. 16.
19
ASSIE, M. et KOUASSI, R., Initiation à la méthodologie de recherche, Cours inédit en EPCCI, Abidjan, 2012-
2013, p.23.
- 14 -
la pensée que l’on veut défendre ou démontrer comme thèse tout au long du travail20. Elle est,
par rapport à la problématique, la réponse directe à l’interrogation de la recherche.
Par rapport à notre question principale, nous avons estimé que la mise en place
des stratégies de communication pragmatique et de communication participative active
pourraient préserver ces ressources naturelles de menaces des populations locales et réléver leur
niveau de vie.
Quant aux questions spécifiques soulevées ci-haut, nous avons émis des
hypothèses suivantes :
- L’ONG OCEAN qui pilote le projet REDD+ à Isangi planifierait la communication
intégrative et participative pour informer les populations riveraines sur problèmes
environnementaux de l’ère ;
- Au contexte actuel de ces populations locales, les actions et tactiques de communication
appropriées qui pourraient permettre à l’OCEAN d’atteindre efficacement ses objectifs
seraient la communication communautaire, le porte-à-porte, la communication groupale
et de masse pour échanger avec les riverains ainsi que les actions concrètes du
développement.
0.5. Objectifs du travail
En menant cette étude, notre objectif principal est de proposer des nouvelles
pistes de solutions et des nouvelles stratégies et actions de communication pouvant permettre
aux responsables de mécanisme REDD+ d’atteindre efficacement leurs objectifs à Isangi.
Sous un angle concret, cette étude poursuit les objectifs spécifiques ci-après :
- Connaître les stratégies et actions de communication que l’ONG OCEAN utilise
pour communiquer avec les populations riveraines d’Isangi autour de la gestion
durable de leurs forêts qui jouent un rôle indispensable dans la régulation climatique
au monde.
- Analyser les réponses des populations locales enquêtées et dégager des résultats qui
nous permettront de connaître leur besoin en matière d’information et de
communication ainsi que de dévéloppement.
20
BINDUNGWA, M., Comment élaborer un travail de fin cycle ? Contenu et étapes, Kinshasa, Médiaspaul, 2010,
p.41.
- 15 -
Sur le plan scientifique, la présente étude non seulement qu'elle apporte une
littérature dans le domaine de communication et d’environnement en matière des forêts, mais
aussi qu'elle concilie deux disciplines, notamment par l'application de la communication au
domaine de l'environnement pour traiter des questions de l'ère.
Sur le plan pratique, le présent travail se présente comme un outil indispensable
aux ONG porteuses des Projets REDD+ au niveau tant local que national et à l'Etat congolais,
afin de mieux orienter leurs stratégies et actions de communication vis-a-vis des populations
riveraines pour une gestion durable des forêts et un développement réel du monde rural.
Sur le plan personnel, la réalisation de cette étude a non seulement édifié nos
connaissances dans le domaine de l'environnement qui nous a paru nouveau, mais nous a aussi
doté d'un esprit d'ouverture et inspiré des nouveaux thèmes de recherche en communication
environnementale.
0.7. Méthodes et techniques de la recherche
Le but visé par les sciences sociales, en général, et les Sciences de l’Information
et de la Communication, en particulier, consiste à décrire, à comprendre et à expliquer
scientifiquement les faits réellement observés et observables. Pour réussir cette démarche, une
recherche fondamentale nécessite l’usage des méthodes et techniques appropriées susceptibles
de permettre au chercheur d’atteindre la vérité et de collecter des données fiables.
C’est dans cette logique que J. HERMAN considère la méthodologie « comme
l’ensemble des idées directrices qui orientent l’investigation scientifique » 21. C’est par elle que
le chercheur aura à orienter avec prudence et assurance toute sa recherche. Elle comprend la
méthode et les techniques de récolte et de traitement ou l’analyse des données.
0.7.1. Méthode
La méthode est l’ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démonte et les vérifie 22. Elle est
une démarche théorique qui fixe les principes, associe et organise les différentes techniques à
utiliser et donne la ligne de conduite à suivre pour résoudre un problème23.
OTEMIKONGO Mandefu24 définit la méthode comme étant une voie
qu’empreinte le chercheur pour arriver à l’explication des faits observés. Elle coordonne en
outre plusieurs techniques qui sont les moyens concrets. Elle est une ligne directrice dans le
processus d’analyse et d’explication des faits.
21
HERMAN, J., Langage de la sociologie, PUF, Paris, 1983, p.15
22
GRAWITZ, M., Méthode des sciences sociales, Paris, 11ième édition Dollaz, 2001, p.398.
23
BINDUNGWA, M., Op. cit. p.47.
24
OTEMIKONGO MANDEFU Y., Initiation à la recherche scientifique, Cours inédit en G2 Droit, Kisangani,
UNIKIS, 2006-2007.
- 16 -
Dans le présent travail, nous avons fait appel à la méthode analytique. Elle nous
a permis de scruter les actions de communication pratiquée par le PPRGII. En outre, cette
méthode nous a permis de connaître les attentes de quelques fragments de populations locales
du Territoire d’Isangi pour une gestion rationnelle des forêts.
0.7.2. Techniques
Les techniques sont des moyens pratiques qui aident à concrétiser les principes
fixés par la méthode25. Elles sont des stratégies qui permettent la récolte, le traitement des
données.
Pour objectivement réaliser cette recherche scientifique, nous avons recouru à
trois techniques et outils de collecte des données, notamment, la technique documentaire,
l’entretien libre semi-structuré, l’observation directe désengagée.
La technique documentaire, nous a servi à extraire des informations pertinentes dans les
différents travaux antérieurs, des ouvrages et archives officielles, articles, des revues et
magasines en rapport avec notre sujet de travail.
L’interview libre semi-structuré, nous a permis de nous entretenir avec des paysans
habitant la zone du projet REDD+ Isangi afin de récueillir leurs avis et visions sur la
problématique de gestion durable des forêts.
Cette technique a été utilisée en deux sortes : premièrement, de manière diligente avec les
paysans de la zone du projet que nous avons rencontré de manière occasionnelle et, en second
lieu, de manière douce lors de deux descentes sur le milieu d’étude. En cette deuxième façon, il
s’est agi d’un entretien semi structuré proprement dit, en sélectionnant les interviewés en mode
aléartoire.
L'observation directe désengagée, elle, nous a permis de connaître les habitudes de ces
populations en matière d’information et de communication et de vivre l’état de recul du couvert
forestier ainsi que les pratiques actuelles des populations locales sur la forêt, et ce par rapport à
notre connaissance du passé sur cette zone du projet. En outre, elle a nous permis de voir
quelques pistes de développement initiées par l’ONG OCEAN à travers ses actions de
communication menées dans le secteur.
Pour le traitement des données recueillies auprès de nos interviewés, nous avons
recouru à l’analyse de contenu quantitatif et qualitatif pour mesurer et déceler le sens de leurs
opinions.
25
BINDUNGWA, M., Ibid.
- 17 -
Dans le souci d’être clair et concis, nous avons circonscrit cette étude en trois
dimensions, à savoir : spatial, temporelle et théorique.
- Dans la dimension spatiale, c’est le territoire d’Isangi qui a constitué le terrain principal
de nos investigations.
- Dans la dimension temporelle, les données et résultats fournis par ce travail sont
l’œuvre de nos observations et recherches dans une période allant de juin 2013 à juin
2015.
- Enfin, dans sa dimension théorique, le présent travail s’insère dans l'approche de
communication pour la mise en oeuvre du développement durable.
26
EKAMBO, D., Communication globale en entreprise, Notes de cours inédites, L2 Communication des
Organisations, SIC/FLSH, Kisangani, UNIKIS, 2014-2015.
27
EKAMBO, D., Communication globale en entreprise, Notes de cours inédites, L2 Communication des
Organisations, SIC/FLSH, Kisangani, UNIKIS, 2014-2015.
- 19 -
C’est dans les textes de ce document plus ancien que l’on retrouve le mot
commun dans la phrase indiquée en langue romane « Pro deo amur et pro nostro commun
salvament », ce qui signifie en français, « pour l’amour de Dieu et pour notre salut commun28 ».
De là, seront tirés dans le terme « commun » trois enseignements suivants :
- Ce qui est commun entre dans un contexte favorable ou harmonieux, ce qui renforce le
lien des gens de même contexte ;
- Ce qui est commun appartient à tous simultanément ;
- Ce qui est commun relève toujours de la pluralité partenariale, c’est-à-dire appartenant à
plusieurs partenaires.
C’est à partir de ces trois enseignements ou significations du mot « commun »
que plusieurs théoriciens ou auteurs vont diversement forger des définitions.
1.1.1.2. Différentes facettes de la communication
La communication est une discipline transversale et au carrefour de toutes les
autres disciplines de la vie humaine. Chacune de ces disciplines en colle une signification selon
sa visée et sa manière de s’en servir. De ce fait, la communication a pris plusieurs facettes ou
définitions selon les auteurs, les époques, les domaines et les angles de recherche.
La communication est l’action de communiquer, de transmettre des informations
ou des connaissances à quelqu’un ou, s’il y a échange, de les mettre en commun. C’est le cas,
par exemple, de dialogue. Le mot communication désigne aussi le contenu de ce qui est
communiqué (avoir une communication urgente à faire) ou le fait d’être en relation avec
quelqu’un (couper une communication)29.
Jean Michel LEFEVRE définit la communication comme un mécanisme par
lequel peut s’étudier et s’organiser le processus de transformation des cibles30. Pour Anthony
D’SOUZA, la communication est l’échange mutuel de l’information et la compréhension par le
biais de tout moyen efficace 31. Communiquer, c’est exercer sur les cibles que l’on a définis une
action destinée à les transformer de la façon que l’on a choisie.
La communication est ce qui permet d'établir une relation entre des personnes,
des objets ou entre les deux à la fois. Elle désigne soit l'action de communiquer, soit le résultat
de cette action. Ce qui est communiqué est soit matériel (des documents, des données...), soit
immatériel (des idées, des sentiments...). Cette transmission et cet échange se réalisent
28
Ibid.
29
Définitions de la communication tirée de http:// www.toupie.org/Dictionnaire/Communication.htm, consulté le
12 décembre 2014 à 18 heures 20’.
30
LEFEVRE, J.M., Savoir communiquer à l’ère des nouveaux médias, Paris, Dunod, 1998, p.27.
31
D’SOUZA, A. cité par KIZENGE M., Etude des circuits internes de communnication au sein de l’Université de
Kisangani, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O., Kisangani, UNIKIS, 2011-2012, p.15.
- 20 -
essentiellement par des signes (la vue) et par des sons (l'ouïe). Bref, ils nécessitent la présence
d'un émetteur, d'un message et d'un récepteur32.
Pour Abraham MOLES, la communication est l'action de faire participer un
organisme ou un système situé en un point donné R ; aux stimuli et aux expériences de
l'environnement d'un autre individu ou système situé en un autre lieu et à une autre époque E,
en utilisant les éléments de connaissance qu'ils ont en commun33.
C’est donc un lien établi entre deux partenaires par l'intermédiaire d'un moyen
de transmission et qui permet l'échange d'information symbolique entre ces correspondants34.
Bien que comprise de différentes manières, la communication englobe également l'ensemble
des moyens entrepris.
En sociologie et en linguistique, la communication est l’ensemble des
phénomènes qui peuvent intervenir lorsqu’un individu transmet une information à un ou
plusieurs autres individus à l’aide du langage articulé ou d’autres codes (ton de la voix,
gestuelle, regard, respiration, …)35.
CHRISTINE AUBREE la définit comme un choix infini de lieux d'exercices
(entreprise, agence, structure publique) dans tous les secteurs d'activités possible36.
A leur suite, dans le contexte de notre travail, nous définissons la
communication comme un processus dynamique d’échange et d’influence réciproque basé sur
des possibilités immatérielles et matérielles mises en jeu entre les différents acteurs, en vue de
susciter de la part de ces acteurs un comportement ou une attitude spécifique.
Les possibilités matérielles peuvent comprendre les canaux et circuits de
communication utilisés, les documents, données, fonds et biens mis en jeu pour influencer
l’autre ; tandis que les possibilités immatérielles renvoient aux informations, idées, sentiments,
attitudes, ...
Le comportement ou l’attitude à susciter réciproquement entre l’émetteur et le
récepteur est une conduite, une manière que l’on veut insinuer et faire adopter à ces acteurs vis-
à-vis d’une cause (personnelle, sociale ou d’un ensemble de personnes).
Dans ce contexte, les stratégies de communication du projet pilote REDD+ à
Isangi doivent nécessairement prendre en compte, non seulement la dimension immatérielle qui
concerne les informations, idées, sentiments, etc., mais elles doivent également combiner des
32
LOHISSE, J., La communication : de la transmission à la relation, Bruxelles, de Boeck, 2001, P 162.
33
MOLES, A., Théories structurelles de la communication et société, Paris, Ed. Maison, 1998, p.25.
34
LARMORIN, E. cité par Héritier NTUMBA M., La communication institutionnelle et image de marque.
Analyse des stratégies de la Raw Bank, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O., Kinshasa, UTBC,
2008, http://www.memoireonline.com/sommaires/communication-journalisme.html, consulté le 23
janvier 2015 à 19 heures 20 min
35
www.toupie.org/Dictionnaire/Communication.htm, consulté le 12 décembre 2014 à 18 heures 20 min.
36
AUBREE, C., Les métiers de la communication, l'étudiant, 2003-2004, p.13.
- 21 -
éventualités matérielles, telles que les fonds et biens, outre les canaux et circuits ainsi que
documents de communication.
1.1.1.3. Formes de communication
On peut généralement distinguer trois formes de communication37. De manière
la plus brève, ces trois formes de communication peuvent signifier, chacune, ce qui suit :
1) La communication interpersonnelle : qui met en relation deux individus. Les
caractéristiques de la communication interpersonnelle sont38 :
- Langage parlé (niveaux de langue)
- Marqueurs kinésiques (kinèmes)
- Marqueurs proxémiques.
2) La communication de groupe : qui met en relation plusieurs individus. Une
communication de groupe peut avoir deux dimension, à savoir la communication d'un individu
avec un groupe de personnes et la communication de groupe à groupe. Cette deuxième forme
comporte deux dimensions des caractéristiques, notamment, celles d’une personne en face d’un
groupe et celles d’un groupe en face d’un autre groupe.
Les caractéristiques de communication d'une personne avec un groupe sont39 :
- Identité des membres
- Finalités explicites
- Hiérarchie
- Déterminants de la communication interpersonnelle + interactivité horizontale
Les caractéristiques de communication de groupe à groupe sont :
- Rumeur
- Coutume
- Mythe
- Légende Folklore
- Particularismes locaux
- Communication scientifique
3) La communication de masse : qui est un ensemble de techniques permettant à un acteur
de s’adresser à un large public ou à un public nombreux. Elle recourt aux moyens de
communication médias : la télévision, radio, presse, le cinéma, l’internet, l’affichage, etc.
La communication de masse se caractérise par40 :
37
www.maxicours.com/soutien-scolaire/information-et-communication/1re-stg., consulté le 22 décembre 2014 à
16 heures 45.
38
MICHEL, J.L., Théorie de communication, Cours inédit en G3 Communication, Université Jean Monnet, 2007-
2008, p.10.
39
MICHEL, J.L., Op. cit, p.10.
- 22 -
- Conglomérat de personnes ;
- Ensemble d'individus (atomes sociaux);
- Absence d'organisation sociale
- Homme moyen/homme de masse ;
- Caractère anonyme ;
- Non personnification du récepteur ;
- Pseudo-personnification du récepteur.
Schématiquement, nous pouvons représenter ces trois formes de communication
comme suit :
Figure 1 : Schéma de formes de communication
Communication interpersonnelle
E R
R
E R
R
E E R
Communication de groupe R
R
E
R R R
R R
R
R R
E R
Communication de masse
R R
R
R
R
R R
R
R R R
40
MICHEL, J.L., Op. cit, p.9.
- 23 -
La communication verbale est celle qui utilise la voix (humaine) pour passer
ou transmettre le message d’un bout à l’autre. Elle réunit et concene toutes les informations
transmises, de l’émetteur au récepteur, par la voix quel que soit le support uilisé.
La communication non verbale concerne tous les autres éléments qui ne sont
pas transmissibles par la la voix, mais par l’image, le geste, la mimique, la posture, les
attitudes, etc. Elle empoie souvent les canaux cinétiques ou le langage de signes pour passer le
message de l’émetteur au récepteur.
2°. La communication horizontale, la communication verticale et la communication
transversale
La communication horizontale s’adresse à des personnes de même niveau,
entre employés par exemple, dans un contexte de communication interne d’entreprise ; alors
que la communication verticale s’adresse à des personnes de niveaux différents, par exemple
des fournisseurs, des clients, dans un contexte de communication externe.
La communication transversale, elle, est oblique et indirecte. Elle est
collatérale et proche à la fois de la communication horizontale et verticale.
3°. La communication synchrone et la communication asynchrone
La communication synchrone est celle qui se passe en direct. C’est le cas de la
publicité, du discours, etc. par exemple, qui se passe en instant et le message qui en est contenu
passe soudainement.
La communication asynchrone s’opère avec un certain décalage de temps. Il
peut s’agir d’un journal, d’une newsletter, d’un magazine en ligne réçu ou télechargé le matin
mais que vous lisez le soir en rentrant du travail, etc.
41
IYELE, H.P., Mécanismes de communication pour le règlement du conflit autour de l’ exploitant industrielle de
la forêt dans le territoire d’Ikela, Mémoire de D.E.S. inédit en Communication des Organisations,
Kisangani, UNIKIS, 2012-2013, p.68.
42
Encyclopédie universelle, Paris, Hachette, 1988, p.98.
43
Dictionnaire Encyclopédique, Paris, Hachette, 1986, p.99.
- 25 -
44
LENDREVIE, J. & BRONCHARD, B., cités par IYELE, H.P., Op. cit., p.70.
- 26 -
45
BATESON, G.dans « La nature et esprit », cité par IYELE H.P., Op. cit., p.72.
46
BALLE, F., Lexique d’information communication, Paris, 1ière éd. Dalloz, 2006, p. 424.
47
BATESON, G., cité par LUMU, M., stratégie de communication pour l’assainissement du marché central de
Kisangani, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O., Kisangani, UNIKIS, 2012-2013, p.10.
48
FINN, E., Stratégie de communication : un guide de PNL, Québec, éd. Montagne, 1989, p.189.
49
BRONCHARD, B. & LENDREVIE, J., Le publicitor, Paris, Dalloz, 1985, p.17.
50
LANDREVIE, J., stratégie de communication institutinnelle, Paris, Nouvelle horizon, 2006, p.37.
51
BATESON, G., cité par LUMU, M., stratégie de communication pour l’assainissement du marché central de
Kisangani, Mémoire de Licence in”dit en SIC/C.O., UNIKIS, 2012-2013, p.10.
- 27 -
planifier les actions de communication en vue d’atteindre un but bien déterminé par la
politique de communication52.
Par stratégie de communication, il faut l’entendre avec Henri-Paul IYELE, une
combinaison d’actions et d’interventions de communication capables de susciter le
changement nécessaire en matière de connaissance, d’opinions, de croyances, moyens,
d’attitudes ou des comportements auprès de la population visée afin de résoudre un
problème selon un calendrier bien déterminé et compte tenu des ressources disponibles53.
Nous appuyant sur cette dernière définition pour opérationnaliser le concept
de stratégie de communication dans notre travail, nous avançons que la stratégie de
communication du projet pilote REDD+ dans le territoire d’Isangi, à son stade actuel, doit
nécessairement tenir compte de deux évidences liées au contexte des populations locales
pour une gestion durable des forêts naturelles.
Il s’agit, d’une part, de l’application de l’approche Information, Education et
Communication (IEC) pour parfaire les informations et connaissances, obtenir une
structuration des communautés locales par segmentation ou par secteur d’activités sur les
forêts, en vue d’envisager leur émancipation et leur responsabilité dans la gestion de ces
ressources naturelles.
D’autre part, c’est question d’être pragmatique dans les actions de
communication. C’est-à-dire que les actions de communication doivent se matérialiser et se
convertir en des pistes et initiatives de développement pouvant, non seulement constituer
des réponses aux besoins et attentes des populations locales, mais aussi exciter et amener à
des attitudes et comportements favorables de ces populations vis-à-vis des forêts.
D’où, la nécessité d’une communication pragmatique qui nécessite, à notre
sens, l’accompagnement des paroles par des actes concrets du développement. Considérant
et prônant la stratégie de communication du PPRGII pour une communication pragmatique,
nous prévenons que cette stratégie doit observer les éléments essentiels de communication
stratégique. Ces éléments sont54:
- La définition des objectifs : cognitifs, affectifs et conatifs ;
- La définition de la cible : en l’analysant en trois étapes, dont son recensement, sa
qualification et son hiérarchisation ;
- La création des messages : oraux, scripturaux et iconiques ;
52
POMBO, Ng. , Stratégies pour une communication efficace d’une organisation, Kinshasa, IFASIC, 2013, p.48.
53
IYELE, H.P., Op. cit., p.73.
54
POMBO, Ng., Notes de cours, Op. cit.
- 28 -
55
BALLE, F., Op. cit., p. 424.
56
Ibid.
- 29 -
57
« Sustainable » en anglais, le terme « soutenable » est quelques fois utilisé.
58
NASI, R. et al., Op. cit., p.3.
59
ONU, Communication et développement durable : sélection d’articles présentés lors de la 9ièmetable ronde des
Nations Unies sur la communication pour le développement, Rome, FAO, 2007, p.5.
60
PEZZEY cité par NASI, R. et al., Op. cit., p.4.
61
PEZZEY cité par NASI, R. et al., Op. cit., p.4.
- 30 -
espèces sœurs dans le domaine de la nature ; à vivre d’une façon harmonieuse et à ralentir les
exploitations afin de contribuer à un monde meilleur62.»
Cette approche hollistique de l’humanité renvoie à trois dimensions :
- Les comportements et styles de vie qui ne menacent pas la nature ;
- Les esprits en harmonie avec l’éthique, la stabilité et la motivation ;
- La sagesse, qui comprend le savoir et compréhension, l’attitude, les normes et valeurs
qui permettent de vivre en harmonie avec la nature.
62
Ibid., p.7.
- 31 -
naturelles doit être faite de manière rationnelle et régie par une éthique des générations
actuelles pour ne pas offenser les générations futures.
1.1.4. Populations ou communautés locales
Le terme de « communauté » se définit comme un groupe de personnes qui partagent
des caractéristiques et/ou des intérêts67. Elle est basée sur :
- L’appartenance à une zone géographique commune, c’est-à-dire des personnes vivant dans une
ville, un village ou ayant des liens spécifiques de voisinage ;
- Le partage d’une même vie économique et sociale.
La « communauté locale » désigne une population traditionnellement organisée sur
la base de la coutume et unie par des liens de solidarité clanique ou parentale qui fondent sa cohésion
interne. Elle est caractérisée, en outre, par son attachement à un terroir déterminé68.
On parle parfois de communauté riveraine comme synonyme de communauté
locales. En effet, la communauté riveraine se comprend comme étant un ensemble de personnes
vivant en périphérie d’un écosystème (aire protégée, concession forestières ou milieu
aquatique) avec lequel elles sont en interaction69.
1.1.5. Forêts
Les codes verts de la RDC donnent deux connotations à la forêt :
- Les terrains recouverts d’une formation végétale à base d’arbres ou d’arbustes aptes à
fournir des produits forestiers, abriter la faune sauvage et exercer un effet direct ou indirect sur
le sol, le climat ou le régime des eaux.
- Les terrains qui, supportant précédemment un couvert végétal arboré ou arbustif, ont été coupés
à blanc ou incendiés et font l’objet d’opérations de régénération naturelle ou de reboisement.
Par extension, sont assimilées aux forêts, selon le même code, les terres réservées
pour être recouvertes d’essences ligneuses soit pour la production du bois, soit pour la
régénération forestière, soit pour la protection du sol.
63
NAHAL, H., Principes d’agriculture durable, Paris, éd. Estem, 1998, p.33.
64
NASI, R. et al., Op. cit., p.4.
65
KYALE, J., Gestion durable des forêts, Module I de l’atélier de formation des parties prénantes à l’exploitation
artisanale de bois, Kisangani, TropenBos Internationnal, Septembre 2014, p.2.
66
Ibid.
67
RRN-RDC, Renforcement de la Gouvernance des Forêts Africaines, Manuel de formation des producteurs et
responsables de programmes des radiosnrurales sur la gouvernance forestière et le processus
APV/FLEGT, Kinshasa, Juin 2014, p.9.
68
Les codes verts, textes juridiques de la RDC en matière de l’environnement et des ressources naturelles, Tome
I,Titre Ier, Kinshansa, Loi N° 011/2002 du 29 août 2002 portant code forestier.
69
BAUMA, Y., Exploitation du bois énergie par les ménages riverains de la réserve forestière de Yoko (Territoire
d'Ubundu, Province Orientale, RDC), Mémoire de D.E.S./D.A., Master en Gestion de Biodiversité
et Aménagement Forestier Durable, Kisangani, UNIKIS, 2011-2012, p.12.
- 32 -
Pour la FAO70, la forêt est définie comme un terrain couvrant plus de 0,5 ha,
supportant (i) des arbres de hauteur supérieure à 5 mètres totalisant une couverture supérieure à
10%, ou (ii) des arbres capables d’atteindre ce seuil sur le site considéré.
Les forêts jouent une diversité des fonctions71 dans la vie humaine. Ces fonctions, à
préserver et à concilier à la fois, sont de trois grandes dimensions :
Fonctions écologiques : maintien de la biodiversité, régulation climatique locale,
protection des sols contre l’érosion, régulation des régimes hydriques, régulation
climatique globale grâce au stockage du carbone.
Fonctions socio-économiques : production de bois d’œuvre à usage industriel et
ensemble des retombées économiques en milieu rural, autres produits à usage des
populations locales, appelé produits autres que le bois d’œuvre : pour la construction,
pour l’artisanat, pour l’alimentation, pour la médecine, réserve de terres agricoles.
Fonctions socio-culturelles : cultures des populations intimement liées au milieu
forestier, existence de sites sacrés, d’arbres ou espèces sacrées, écotourisme.
Groot (1994) fait un regroupement centré sur les fonctions productives, les
fonctions régulatrices, les fonctions de support physique et les fonctions informationnelles72.
70
PONETTE cité par KYALE, J., Gestion durable des forêts, Module I de l’atélier de formation Op. cit., p.4
71
Ibid.
72
Groot cité par KYALE, J., Gestion durable des forêts, Module I de l’atélier de formation, Ibid.
73
www.cd.chm-cbd.net/implémentation/redd-en-rdc, consulté le 12 décembre 2014 à 16 heures 26 min.
74
www.iisd.org/climate/land_use/redd/about_fr.aspx, consulté le 20 décembre 2014 à 7 heures 8 min.
75
REDD, Plan Intégré de communication, Op. cit., p.iv.
- 33 -
La stratégie REDD+ est aussi l’un des trois cadres d’élaboration de politiques de
développement définis dans le document stratégiqque de croissance et de réduction de la
pauvrété en RDC76.
La première menace parmi les quatre menaces majeures que le développement
attendu en RDC veut limiter est la menace environnementale. Elle prend toute sa signification
dans un pays qui doit préserver son énorme capital de ressources naturelles et qui peut apporter
une contribution majeure à la lutte contre le changement climatique au niveau mondial77.
1.2. Cadre théorique de l’étude : Approche de stratégies de communication pour la
mise en oeuvre du développement durable78
Les stratégies de communication pour la mise en œuvre du développement
durable pourraient être identifiées à trois niveaux :
- La communication pour les changements de comportement ;
- La communication de plaidoyer ;
- La communication pour le changement social ou la communication pour le changément
structurel et durable.
Pour chaque niveau, des perspectives différentes sur le rôle et la place de
l’information et de la communication pour la gestion durable des forêts et le développement
peuvent être envisagées.
En général, les choix suivants pourraient être discutés au cas par cas :
communication interpersonnelle contre communication de masse, nouveaux médias contre
anciens médias, rôle et place des médias communautaires, rôle et impact de NTIC, etc.
1.2.1. La communication pour le changement de comportement
Cette communication peut être divisée en perspectives qui expliquent :
- Le comportement individuel ;
- Le comportement interpersonnel ;
- Le comportement communautaire ou social.
1.2.1.1. Le comportement individuel
La communication orientée vers le comportement individuel estime que le
modèle de croyance se base sur le postulat selon lequel les pensées et sentiments personnels
d’un individu déterminent les actions qu’il entreprend.
Ce modèle pose l’hypothèse spécifique que le comportement de chaque individu
est déterminé par plusieurs facteurs internes79 :
76
RDC, Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté – DSCRP 2, Op. cit., p.44.
77
Idem, p.46.
78
ONU, Communication et développement durable…, Op. cit., p.17.
79
Ibid.
- 34 -
80
ONU, Communication et développement durable…, Op. cit., p.18.
81
Ibid.
82
Idid, p.27.
- 35 -
mobiliser les forces sociales et à créer des conditions pour l’émergence de politiques publiques
communautaires favorables à l’environnement, et pour aboutir à des pratiques rationnelles sur
la manière de traiter leur environnement.
La communication pour le développement durable repose sur l’hypothèse
qu’ « un développement rural réussi se fonde sur la participation active et consciente des
bénéficiaires à toutes les étapes du processus de développement ; car en définitive, le
développement rural ne peut intervenir sans changement d’attitudes et de comportements au
sein de la population concernée »83.
De ce fait, l’émacipation de la population est nécessaire pour qu’elle soit en
mesure de prendre ses propres décisions. L’approche de conscientisation de FREIRE (1983) a
montré, à cet effet, comment la population peut s’automotiver dans l’action pour affronter ses
problèmes prioritaires.
Cependant, accompagner les communauté locales par l’expertise des ONG et
bureaux d’études, la réglementation de l’Etat et l’appui financier des bailleurs internationaux
soutenant la promotion des forêts va permettre à cette population émancipée de bien gérer ses
forêts de manière pérenne.
1.2.2. La communication de plaidoyer
Le plaidoyer pour le développement est une combinaison d’actions sociales
destinées à obtenir un engagement politique et communautaire, une approbation sociale et un
soutien systémique pour un objectif ou un programme spécifique84.
Il comporte la collecte et la structuration de l’information, sous forme
d’argumentaire, la communication du dossier aux décideurs et à d’autres soutiens potentiels, y
compris l’opinion publique, en utilisant divers canaux de communaication de masse ou
interpersonnels, et la stimulation d’actions par les institutions sociales, les acteurs et décideurs
politiques en soutien à l’objectif ou au programme.
Cette communication de plaidoyer est principalement destinée aux politiques et
aux décideurs aux niveaux national et international. L’accent est mis sur la recherche du
soutien des décideurs, en faisant l’hypothèse que s’ils sont « convenablement éclairés ou mis
sous pression », ils seront plus réactifs aux changements sociétaux. Cependant, le plaidoyer est
efficace lorsque des individus, des groupes et tous les secteurs de la société sont moblisés.
En conséquence, trois principales stratégies pour l’action de plaidoyer peuvent
être identifiées :
83
ONU, Communication et développement durable…, Op. cit., p.31.
84
Ibid, p.18.
- 36 -
85
ONU, Communication et développement durable…, Op. cit., p.19.
- 37 -
86
PPRGII, Plan d’aménagement du territoire …, Op. cit., p.12.
87
Gouvernement provincial/P.O., Plan quinquinal de croissance et de l'emploi 2011-2015, Kisangani, 2ième éd.,
Mars 2013, p.29.
88
PPRGII, Plan d’aménagent du territoire, …, Op. cit., p.6.
- 38 -
Les forêts du territoire sont très fragmentées avec, d’une part, des concessions
forestières et, d’autre part, par les réserves forestières. Les concessions forestières couvrent un
total d’environ 861.172,19 ha comprenant ainsi une concession de SAF/Bois (de 334.000 ha 89),
une concession de CFT et une concession de FORABOLA.
Les réserves forestières d’environ sont constituées essentiellement de la réserve
de biosphère de Yangambi avec une superficie de 235.000 ha90, les zones de boisement de
LOKOMBE avec 76 Km² et de BOSOLO, 54 Km², des plantations de palmier à huile de
BUSIRA-LOMAMI avec environ 40 Km2.91
En outre, une étendue importante de forêt fait partie du projet d’extension d’une
aire protégée appelé « TL2 », Tshuapa-Lomami-Lualaba, où l’on retrouve des espèces rares
telles le singe « Bonobo » et des grandes étendues forestières moins affectées par les activités
humaines.
Les forêts du territoire d’Isangi sont plus marécageuses longeant le fleuve
Congo, la rivière Lomami et plus de 30 petites rivières qui les traversent. Font également partie
de ces forêts des îles hébergeant plusieurs arbres de grande taille et de grand diamètre. D'autres
arbres d'îles sont de genre d'essences importantes jouant à la fois les fonctions écologiques,
socio-économiques et socio-culturelles.
Dans la zone du projet, les forêts primaires occupent environ 80 % de
superficie totale de la zone. Fort est de constater avec le PPRGII que les forêts s’éloignent des
villages jusqu’à 12 km dans certaines localités. Certaines forêts sont établies sur le sol ferme
(environ 30 %) et d’autres sur les sols hydromorphes (70 %)92. La végétation de la zone
correspond à la forêt dense, ombrophile et sempervirente (qui porte des feuilles vertes et
persistantes toute l’année) où il pleut pratiquement tous les mois de l'année.
En somme, les forêts du territoire Isangi sont encore naturelles et vastes. Sa
constitution biophysique contient des espèces végétales rares et recherchées et plusieurs
espèces fauniques, d’après une étude récente menée par BOYEMBA93. Il s’agit de singes,
sangliers, antilopes, tortues, serpents, okapi, buffles, … Il y a aussi des espèces phares protégés
: Eléphant, chimpanzé, Bonobo. Mais suite à la surexploitation, certaines tendent à disparaitre
ou tout simplement ont disparu (Eléphant,). La zone du projet regorge aussi des espèces
halieutiques dans les cours d’eau telles que : silures, carpes, capitaines, anguilles.
1.3.4. Pratiques des populations locales sur les forêts
89
JADORA Internationnal, Le projet de biodiversité REDD d’Isangi, Dépliant d’informations, date et lieu de
publication non signalés.
90
KYALE, J., Op. cit., p.41.
91
PPRGII, Plan d’aménagent du territoire, …, Op. cit, p.6.
92
PPRGII, Plan d'aménagement du territoire,..., Op. cit., p.21.
93
BOYEMBA, cité par le PPRGII, Plan d'aménagement du territoire, ...,Op. cit., p.23.
- 39 -
94
PPRGII, Plan d'aménagement du territoire, ..., Op. cit., p.26.
95
Ibid.
96
VERBELEN, Ph., La conversion des forêts pour l'agriculture commercial: une menace croissante pour le
Bassin du Congo, in GREENPEACE-AFRIQUE, Magasine, Echos de la forêt, Kinshasa,
Bulletin 02, Novembre 2014, p.3.
- 40 -
Des fours transformant les bois en charbon à but commercial, peuvent couvrir
trois à dix arbres (de diamètre moyen). Ces fours peuvent varier de dix à quarente mètres de
longueur et de trois à huit mètre de largeur. Une grande part de bois récoltés et charbon de bois
fabriqués par les populations rurales de cette entité est vendue à Kisangani et une faible part est
localement consommée.
Cette activité est parfois même faite dans les réserves forestières, dans les îles et
les zones periphériques des rivières ; ce qui cause aussi des érosions. Le secteur de biomasse ou
bois-énergie seul est à l'origine de perte de 400.000 ha chaque année en RDC97. La
consommation annuelle de bois-énergie représente l'équivalent de 45 millions de m3 de bois,
dont 200 milles m3 pour la seule ville de Kisangani98.
c) Les feux de brousse
Les feux de brousse sont également à l'origine des forêts répoussées à grandes
distances des habitations villageoises. Ils sont mis par les paysans souvent pendant les saisons
sèches pour brûler étendues estimées avoir gardé des reptiles vénimeux et des espèces volantes
agressives. D'autres étendues sont brûlées par l"intension de rendre clair un espace.
Ces feux de brousse créent des graves incendies de forêts. En début 2014, plus
de 20 hectares de forêts ont été ravagés par les feux de brousse dans la réserve de biosphère de
Yangambi. D'après les chercheurs de l'INERA-Yangambi, certains arbres fruitiers comme le
mangoustanier, les arbres à thé et autres sont menacés de disparition suite à des feux de
brousse99.
La biosphère de Yangambi n'est pas le seul lieu à connaitre cette menace; bon
nombre d'hectares des autres forêts, notamment dans les secteurs et chefferies de Yawembe
B.B., Kombe, Bolomboki, ... connaissent également des incendies forestières demesurées.
d) L'exploitation artisanale de bois
Cette pratique connaît depuis ces cinq dernières années une accélération sans
précédant. Le nombre des exploitants artisanaux de bois d'oeuvre ne font qu'augmenter.
Certains utilisent la scie de long et d'autres usent de tronçonneuse mécanique, à but souvent
commercial, sur des pratiques aussi informelles et plus ou moins illégales.
Cette activité est venue agraver, ces dernières années, la déforestation dans le
territoire d'Isangi. Certtains paysans se sont procurés les tronçonneuses ou des des scies de long
pour exploiter des centaines de m3 de bois d'oeuvre pour leur compte commercial. D'autres
97
REDD/RDC, Stratégie-cadre national REDD+ de la RDC, Op. cit., p.11.
98
Ibid, p.61.
99
SOCI et INERA-Yangambi, raporté par Radio Okapi, Vingt hestares de forêt ravagés par des feux de brousse,
www.radiookapi.net, consulté le 22 septembre 2014 à 16 heures 37 min.
- 41 -
villageois par contre exploitent ces bois en sous-traitance de certains acteurs éconmiques, selon
des accords ou partenariats conclus librement entre les parties engagées.
Etant donné que dans les entités rurales les forêts et certaines îles forestières sont
liées aux familles, aux clans et aux groupements, chaque exploitant ou groupe d'exploitants
coupent les arbres dans leur concession respective selon leur gré, sans respect des normes
d'exploitation artisanale de bois. D'autres achètent des arbres ou des étendues à exploiter dans
les concessions des paysans qui en sont tributaires.
Derrière l'argent, des paysans, pauvres, concèdent leurs forêts et même les arbres
rares qui restent aux côtés des habitations à des exploitants paraissant. Ce type d'activité ravit
aux forêts de ce territoire des milliers de ses arbres et détruit massivement les jeunes arbres en
régénérescence.
e) La coupe des arbres pour la fabrication des pirogues, paguets, mortiers, etc.
Elle est souvent oubliée dans le registre des causes de la déforestation et de la
dégradation des forêts et considérée comme ayant moins d'effets sur les forêts. Pourtant, elle
offense beaucoup d'espèces végétales. La coupe des arbres pour la fabrication des pirogues
détruit les arbres voisins de l'arbre visé. Un arbre coupé tombe avec un à trois autres arbres et
ces derniers détruisent les arbres qui régénèrent sur ce milieu.
En outre, sortir la pirogue fabriquée du milieu de la forêt jusqu'à un cours d'eau
navigable, beaucoup de jeunes plantes encore sont ravagés par le fait de tirer la nouvelle pièce.
Ces jeunes plantes sont en plus coupés massivement par les paysans, surtout dans le secteur de
Turumbu, pour former les paguets, mortiers, etc.
f) La récolte des produits alimentaires et pharmaceutiques
Les forêts du territoire d'Isangi contiennent beaucoup de substances alimentaires
et pharmaceutiques à ramasser ou à cueillir. Les populations locales y passent pour ramasser
des fruits, légumes et chapignons, des espèces invertébrés consommables, du miel, etc. Elles en
recourent également pour tirer des plantes médecinales qu'elles connaissent comme remèdes à
certaines maladies. Cette pratique est très moins dangereuse dans la vie des forêts.
g) Le braconnage et la chasse
Le braconnage et la chasse menacent beaucoup plus la faune. Elle a moins
d'impact sur les espèces végétales. Malgré cela, les chasseurs dans la forêt coupent parfois des
jeunes plantes pour en faire des piquets de pièges tendus aux gibiers, des huttes leur servant
comme lieux de repos pendant les jours de chasse et se servent de bois morts pour boucaner les
- 42 -
gibiers attrapés. Elle est plus pratiquée dans le secteur Turumbu et touche même les zones
sensibles comme la réserve de biosphère de Yangambi.
La somme de toutes ces pratiques sur l'espace vert constitue le moyen de vie
dépendante des populations locales du territoire d'Isangi vis-à-vis de leurs les forêts. Elles sont
nées et grandies aux côtés de ces forêts, et en dépendent au quotidien pour l'essentiel de leurs
besoins en substances alimentaires. Mais leur nombre croissant rapidement accélère la pression
sur les forêts au travers ces pratiques et, celles-ci, sont à la base de la déforestation et
dégradation de l'écosystème forestier d'Isangi.
1.3.4. Activités socio-économiques des populations
Les populations du territoire d'Isangi sont reparties dans des diverses activités
socio-économiques. Mais la grande partie de ces populations pratique l'agriculture. Outre les
activités exercées dans les forêts, ces populations font aussi le petit et moyen commerce, la
pêche, et un très faible pourcentage de ces populations est dans la vie professionnelle.
La plupart des commerçants sont concentrés dans les cités d'Isangi et de
Yangambi, ainsi que quelques uns qui sont de centres ruraux ou villages voisinant les cités. Les
uns vendent les produits agricoles, les autres, les produits manufacturés. Les villes de
Kisangani, Kinshasa, Kampala, Butembo constituent leurs ressources régulières en
marchandises manufacturées. Les territoires d'Opala, Yahuma, Basoko et la Province de
l’Equateur leur alimentent en produits vivriers. Une quantité importante de marchandises
agricoles est produite localement.
La pêche est plus pratiquée par le peuple Lokele et une partie de peuple
Turumbu principalement dans le fleuve Congo et la rivière Lomami. Il s'agit de pêche à filet et
hameçon jeté sur la ligne. Il y a aussi la pêche à écopage et autres types de pêche pratiquée
souvent par le peuple Topoke dans les étangs en forêts.
Le territoire est plus habité par ces trois tribus : Lokele, Topoke et Turumbu. On
note aussi la présence des autres peuples, numériquement faibles : Soko, Ngando, Kongo,
Luba, Mongo, Mbudja, Ngala, ...
En terme de conclusion de ce premier chapitre, nous rappelons qu’il s'est articulé
sur la définition des concepts opératoires, la présentation du cadre théorique et du milieu
d'étude. En définissant ces concepts, nous avons passé en revue les concepts de communication
et stratégie de communication, de développement et de gestion durable, de communautés
locales et de forêts, ainsi que le concept REDD+.
En voulant éclaircir le concept de communication, nous l'avons conçue suivant
l'esprit de notre étude qui la définit comme un processus dynamique d’échange et d’influence
réciproque basé sur des possibilités matérielles et immatérielles mises en jeu entre différents
- 43 -
100
PPRGII, Plan d’aménagent du territoire, …, Op. cit., p.6.
- 44 -
101
PPRGII, Plan d’aménagent du territoire, …, Op. cit., p.6.
- 45 -
brulis sur des sols très filtrants. Leur pression sur les forêts est tellement forte ces dernières
années.
Toutes ces raisons font du territoire d’Isangi une zone expérimentale appropriée
pour collecter des informations qui peuvent renseigner la stratégie REDD+ et dont les résultats
peuvent être extrapolés dans d’autres terroirs ayant des caractéristiques similaires102.
2.2. Différents acteurs du PPRGII
Le projet REDD+ à Isangi, fait intervenir plusieurs acteurs à la fois. Outre les
bailleurs des fonds et l’Etat congolais, nous pouvons les classifier à travers l’organe et les
consultants du projet.
2.2.1. Organes du PPRGII
a) ONG OCEAN
L’Organisation Concertée des Ecologistes et Amis de la Nature, « OCEAN » en
sigle, est une ONG fondée depuis 1995 dans le but de lutter pour la protection et la
conservation des ressources naturelles renouvelables. Cette organisation est l’organe de mise en
œuvre du projet pilote REDD géographiquement intégré d’Isangi, PPRGII.
C’est donc elle qui met en application expérimentale le mécanisme REDD dans
le territoire d’Isangi en coordonnant toutes les actions et activités y afférentes. Elle travaille en
étroite collaboration avec le Conseil Agricole Rural de Gestion, abrégé en CARG, le Conseil
Consultatif Provincial des Forêts, CCPF en sigle, les experts du gouvernement provincial et les
consultants locaux désignés.
Elle a élaboré et a mis en place, avec le concours de ses collaborateurs précités,
le plan d’aménagement du territoire d’Isangi. L’aménagement du territoire correspond en effet
à « l’action et la pratique de disposer avec ordre, à travers l’espace d’un pays et dans une
vision perspective, les hommes et leur activité, les équipements et les moyens de
communication qu’ils peuvent utiliser, en prenant en compte les contraintes naturelles, humains
et économiques, voire stratégiques103».
b) CARG
Le Conseil Agricole Rural de Gestion, « CARG », est une structure de
concertation associant les différents acteurs du monde rural. L’exécutif et le législatif
(provincial), l’administration, le secteur privé, les associations et les syndicats paysans, les
universités et centres de recherche, les congrégations religieuses …soit la société civile au sens
large qui constitue la structure technique et de concertation en matière d’affectation des terres
à l’échelle du territoire.
102
PPRGII, Plan d’aménagent du territoire, …, Op. cit., p.6.
103
REDD-RDC, Stratégie-Cadre nationale REDD+ de la RDC, Op. cit., p.93.
- 46 -
104
PPRGII, Plan local de communication pour la promotion du PPRGII, Op. cit., p.9.
- 48 -
forestières, la tenue foncière, les produits forestiers, … Ces différentes études visent à
contribuer aux discussions relatives aux réformes forestière et foncière en cours dans le pays et
aux processus internationaux dont la REDD+ et la FLEGT105.
Cependant, l’intervention du TropenBos International RD Congo dans le
territoire d’Isangi s’insert dans le contexte de « l’exploitation et du commerce légaux du bois »
suivant les normes tracées par l’Union Européenne telles qu’adoptées par la RDC. Cette
intervention se fait à travers le projet APV/FLEGT (Accord de Partenariat Volontaire pour
l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux). Le
système de vérification de la légalité (SVL) du bois dans le marché national et international sert
de la police à ce projet.
Ce projet d’APV/FLEGT exécuté dans les six territoires de la Tshopo et de
l’Ituri (Bafwasende, Isangi, Ubundu et Aru, Mahagi, Mambasa), vise à faire participer toutes
les parties prenantes en matière de gestion durable des forêts, surtout l’implication des acteurs
locaux et la prise en compte de leurs préoccupations qui, depuis longtemps, ont été oubliés dans
ce processus106. L’ONG TBI-RDC s’inscrit ainsi dans la lutte contre les pratiques illégales et
dégradant les forêts, en perspective de la lutte contre les changements climatiques.
b) Jadora International LLC
Le programme Jadora International LLC est le tout premier projet du mécanisme
REDD dans le territoire d’Isangi, conclu depuis 2009 à la suite de l’engagement du
gouvernement congolais au mécanisme mondial REDD. Ce programme est soutenu par le
fonds forestier du Bassin du Congo, « FFBC » en sigle, et le TerraGlobal de la REDD.
C’est un projet issu de l’entente entre Jadora International LLC et la Société
Africaine de Bois, « Safbois », pour la compensation de carbone sur une étendue de 334.000 ha
de l’exploitation forestière gérée par Safbois107. Ainsi, ce programme vise la séquestration du
carbone, le développement de boisement, la promotion de la biodiversité et des programmes
sociaux de développement favorisant les initiatives d’utilisation durable des terres et des
forêts108.
Ce programme travaille avec les populations locales, les gouvernements
provincial et national, ainsi que les OGN pour améliorer les moyens d’existence des paysans
grâce à des initiatives de développement durable.
2.3. Axes de communication du PPRGII
105
TropenBos International RD Congo, Mettre le savoir au service de l’homme et des forêts, Dépliant
d’informations, Kisangani, TBI-RDC, Anonyme, p.7.
106
Idem, APV/FLEGT : exploitation et commerce légaux du bois, une affaire de tous en Province Orientale, Fiche
d’information, Kisangani, TBI-RDC, avril 2014, pp. 1 et 2.
107
JADORA International LLC, Le projet de biodiversité REDD d’Isangi, Dépliant d’information, Anonyme, p.1.
108
Ibid, p.2.
- 49 -
109
PPRGII, Plan local de communication pour la promotion du PPRGII, Op. cit., pp.9-14.
- 50 -
favorisant les petites actions faisables pour le changement en rapport avec les audiences
ciblées.
Il s’agit d’une méthode plus participative, responsabilisante et inclusive qui a
fait ses preuves d’efficacité dans le contexte d’élaboration du plan intégré de communication au
niveau national. Elle s’est appliquée sur les domaines d’intervention associant à la fois :
- la diffusion des messages ;
- les échanges d’informations ;
- les partages de connaissances, et d’expériences ;
- les opportunités de dialogue interactif ;
- l’apprentissage de savoirs et pratiques et l’élaboration d’un consensus afin d’obtenir le
changement comportemental et des pratiques souhaités ;
- L’accompagnement dans l’action.
2.3.2. Strategies de communication du PPRGII
Les stratégies utilisées pour la mise en œuvre de ce plan local de communication
sont les suivantes :
2.3.2.1. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC)
Les outils de nouvelles technologies de l’information et de la communication
« NTIC » envisagés par le PPRGII dans sa communication sont le WEB et la téléphonie.
a) Le web : en vue de présenter :
- La rubrique infos : pour un résumé illustré de chaque activité réalisée sur terrain,
missions et événements réalisés par le PCN et ses animateurs (sensibilisateurs), en
particulier, et du projet, en général ;
- La rubrique documents : pour permettre la publication et l’archivage des documents
relatifs au travail du projet ;
- Newsletter : afin de permettre aux internautes inscrits sur le site web de PCN de
recevoir par e-mail des notifications lorsque des infos, des offres d’emploi ou des
documents seront publiés sur ledit site ;
- Le Forum : pour susciter les échanges et dialogues interactifs entre la CN-REDD, le
projet REDD Isangi, les autres partenaires et permettre aux internautes sympathisants
d’insérer des articles et expériences sur les matières traitées par le projet et d’y réagir
en donnant des avis ;
- Le placement des données d’archives du projet REDD Isangi et de ses partenaires : il
s’agit essentiellement des rapports d’activités, résumés des projets, cartes sur les
réalisations et le rayon d’action, et autres informations nécessaires à placer dans le site
- 51 -
boîte à image, les cartes conseils, les dépliants, les radios clubs, les vidéo forums, les
affiches messages conseils, les clubs d’écoute, les focus group, les visites à domicile,
les mouvements des Relais communautaires et autres ;
- La communication de masse qui vise l’utilisation des médias comme la radio, la
télévision, les journaux, les dépliants messages, les panneaux messages, les
théâtres/sketchs, les films et la chanson/concert, la sensibilisation dans les lieux
publics ouverts tels que les points chauds, parkings, ronds points, églises, stades et
marchés, écoles, …. ;
- Le Top-Réseau Médias mis en place, utilisé comme interface et mécanisme catalyseur
visant la diffusion des messages ;
- La campagne d’affichage publique avec les affiches, les panneaux routiers, les
messages muraux, les tableaux messages, les calicots et autres supports de
mobilisation ;
- Une campagne de sensibilisation et d’information communautaire, réalisée pendant
toute la durée du projet et pilotée par les réseaux locaux des Relais communautaires et
mobilisateurs locaux des sites du projet REDD Isangi.
2.5. Le plaidoyer
Ce plaidoyer a consisté à développer les actions de communication qui visent à
faire connaître et faire soutenir les actions menées par le PPRGII à travers le PCN et ses
partenaires auprès des leaders d’opinion, des décideurs et de ses partenaires au développement
afin d’obtenir leur engagement et leur appui aux différentes actions de mise en œuvre du projet
REDD Isangi.
Il s’est agi du développement des actions qui influencent les décideurs, les
différents leaders et autorités ayant un certain pouvoir afin de les amener à prendre les
décisions et d’apporter les soutiens et appuis essentiels aux actions de promotion du projet
REDD Isangi.
Dans le plaidoyer, la mise en place de groupe de lobbying, de Stewardship et de
Task forces comme moyen efficace pour influencer et obtenir les décisions favorables à la
réalisation des activités prévues dans le projet REDD Isangi.
Le COTEPAC a servi entre autre d’outil stratégique pour renforcer les actions
de plaidoyer social dans l’ensemble du territoire.
2.6. La mobilisation sociale
Elle s’est penchée à la création d’alliances et de réseaux entre les leaders des
groupes, les confessions religieuses, les organisations communautaires, les ONGD et les
organisations de la société civile pour atteindre leurs audiences respectives.
- 53 -
artisanal, d’autres coupent des arbres pour la fabrication des pirogues, paguets, mortiers, des
sticks pour la construction des huttes, feux de brousse, braconage ou chasse des gibiers, etc.
En effet, la communication du PPRGII devrait prendre en compte les
divergences d’acivités des paysans pour ségmenter la cible en sous groupes ou ségments ; et
ainsi concevoir des messages et communiquer avec chaque ségment ou groupe selon ses
pratiques et ses besoins vis-à-vis des forêts. Focaliser les messages à chaque groupe de paysans
selon ses activités et ses pratiques sur les forêts, devrait rendre plus efficace la communication
du PPRGII envers les populations locales de la zone du projet.
Cette ségmentation devrait même aussi guider la structuration des paysans en
sous groupes différents, chacun suivant son type d’activité et de pratique, qui seront réunis tous
au sein d’un grand ensemble COTEPAC pour l’assistance en conseils et le suivi des pratiques
faites sur les forêts.
b) Contexte psychosociologique de communication interpersonnelle
Parler ici du contexte psychosociologique de communication interpersonnelle,
c’est faire appel à des cadres ou lieux où se passent les séminaires et ateliers d’information, de
formation ou d’éducation dans la communication du PPRGII avec les communautés locales. En
fait, faire appel ou déplacer un paysan de son village pour la ville d’Isangi ou de Kisangani, en
terme d’atelier ou de séminaire et en assurant sa prise en charge (transport, logis et
restauration), donne psychologiquement au paysan invité l’idée d’aller gagner de l’argent que
de comprendre l’ampleur du problème communiqué à la rencontre.
En effet, les animateurs de communication du PPRGII pourront devoir aller vers
les communautés locales, dans leurs villages, groupements, chefferies ou secteurs, pour faire
ainsi de leurs milieux natifs cadres d’échanges et de communication. Cette stratégie a comme
avantage de mettre les acteurs en communication sur le même diapason social, avec l’utilisation
de la langue du milieu. Car un paysan dans son milieu peut énoncer mieux et plus clairement
ses idées et attitudes que lorsqu’il se trouve dans un endroit un peu plus loin de chez lui. Elle
réduit la prépotence des animateurs vis-à-vis des paysans.
Le personnel Relais Communautaire, « RECO », prévu pour la communication
de proximité visant les individus, les ménages, les groupes de personnes spécifiques ou
homogènes, etc., n’a été qu’au niveau théorique que pratique. Les paysans qui sont les
utilisateurs réels et directs des forêts ne sont jusqu’ici atteints par les messages du projet et ne
comprennent pas en fait de quoi s’agit-il. Même le COTEPAC envisagé n’est pas opérationnel
dans la zone du projet, ce qui accuse la participation passive des communautés locales à cette
démarche REDD de gestion durable des forêts et de réduction de la pauvreté.
- 57 -
Quelques points focaux mis en place dans certains villages se sont limités juste à
la pose des panneaux des messages REDD le long de certaines routes rurales. Si la stratégie de
RECO était pratique, la communication interpersonnelle du PPRGII devrait avoir sa chance
d’être réussie et performante.
La méthode participative, responsabilisante et inclusive, dite et imité par le plan
local de communication du PPRGII, qui a fait ses preuves d’efficacité dans le contexte
d’élaboration du plan intégré de communication au niveau national110, ne saurait pas réussir si
cette participation, responsabilisation et inclusion ne tiennent compte que des leaders
coutumiers, d’opinions et de la société civile.
Au niveau national ou provincial, associer ces acteurs parait évident pour
l’élaboration des stratégies, activités et actions de communication à appliquer au niveau local.
Cependant, à ce dernier niveau, l’on doit concrètement atteindre et faire participer activement
les paysans en associant leaders locaux.
3.3.2. Critique de l’approche choisie pour la mise en œuvre des actions de communication
L’approche de distribution des semences, de poulaillers et betailles, etc. ne date
pas d’aujourd’hui et n’est pas dans sa première expérience à Isangi. FAO, CRCR, et d’autres
organisations locales, nationale qu’internationales l’ont déjà appliquées en répétition depuis
plus d’une décennie, par la distribution des semences de manioc, riz, maïs, de soja,…, des
poulaillers, betailles, les fritures pour la pisciculture, etc., mais les populations rurales ne s’y
accrochent pas.
La grande partie de ces semences agricoles et piscicoles ainsi que celles
d’élevage sont directement consommés par les paysans. Ce qui ne produit pas d’impact
considérable à cette lutte de réduction de la pauvreté. Et parfois, les types de semences apportés
ne s’accordent pas avec climat de ce terroir. Il est aujourd’hui, à notre point de vue, difficile
que cette même approche, devenue de routine et dont le passé marque une expérience stérile,
réussisse à déclencher le développement dans les milieux ruraux, en vue de réduire
l’hyperdépendance des populations locales aux forêts.
C’est pourquoi il s’avère important de mettre en place une nouvelle approche,
dans le cadre d’actions ou projets de développement effectif des populations locales, pouvant
relayer cette première. Voila la raison pour nous de proposer une nouvelle approche baptisée
« Approche CAPLEMI » (Communication et Actions pour la Promotion Local par
Entreprenariat Moyen Industriel).
3.3.3. Approche CAPLEMI (de Alois YENGA ) : pour une communication pragmatique et
réussie dans la gestion durable des forêts et le réel développement local
110
PPRGII, Plan local de communication pour la promotion du PPRGII, idem, p.10.
- 58 -
Cependant, les types d’actions que nous avons proposés dans cette étude peuvent
être employés dans d’autres cas similaires, mais en les adaptant au contexte de l’environnement
dans lequel ils sont appliqués.
111
YENGA, A., Lecture critique des lignes éditoriales des organes de presse audiovisuelle de la ville de
Kisangani, TFC inédit en SIC, Kisangani, UNIKIS, 2013, p.47.
112
ASSIE, G. et KOUASSI, R., Initiation à la méthodologie de recherche, Cours inédit, L1 Ecole pratique de la
chambre de commerce et d’industrie, Abidjan, EPCCI, 2012, p.28.
113
MUCHIELLI, R., Questionnaire dans l’enquête psychosociale, Paris, PUF, 1989, p.24.
114
YENGA, A., Op. cit., p.48.
115
ASSIE, G. et KOUASSI, R., Op. cit., p.14.
- 61 -
2%
98%
116
IYELE, H-P., Op cit., p.236.
- 62 -
3.2. Présentation des données relatives au responsponsable du projet pilote REDD+ Isangi
Notre sujet enquêté dans la première catégorie (A) qui concerne OCEAN est le
Coordonateur de cette ONG qui met en œuvre le projet pilote REDD+ à Isangi. Ainsi, au cours
de notre entretien avec ce dernier, nous avons noté que l’ONG OCEAN utilise la
communication, dont les communautés riveraines en constitue aussi la cible. L’appui et la
formation aux médias locaux et la diffusion des messages sur la REDD+ ont constitué la base
de l’approche IEC utilisée dans leurs stratégies de communication. Cette communication est
participative et intégrative.
Néanmoins, en ce qui concerne quelques actions de commuications pouvant
réduire l’hyperdépendance des populations locales des forêts, nous avons noté que le projet
pilote REDD+ d’Isangi accompagne sa communication auprès des communautés locales par
des actions d’apprentissage aux techniques d’agriculture améliorée à faible impact sur la forêt
et à augmenter la superficie forestière à impact, à la fois, écologique et économique.
Les techniques d’agriculture améliorée consistent donc à apprendre aux
populations locales de cultiver sur la jachère et à leur fournir des variétés de sémence améliorée
et à courte durée. Le reboisement des arbres à croissance rapide et à double utilité, écologique
et économique, a été fait dans le cadre de l’augmentation du couvert forestier.
Pour améliorer la commercialisation des produits agricoles des paysans, le projet
a déjà réhabilité 45 Km sur 60 Km de route prevus sur l’axe Isangi-Ligasa. Il a aussi construit
trois dépôts de stock des marchandises agricoles des populations dans les marchés d’Isangi-
centre, Yafira et de Yaekela. Toutes ces activités sont faites dans le cadre des actions de
communication, par le PCN, pouvant réduire la pauvreté de ces populations locales.
Cependant, aucune action jusque-là n’est inscrite dans la logique de petit ou
moyen entreprenariat, comme tactique de la communication pragmatique, pouvant retirer une
bonne partie de ces riverains des activités forestières et leur attribuer d’autres occupations, pour
ainsi réduire leur surdépendance de la forêt.
TRANCHE D’AGE F %
MOINS DE 20ANS 3 7,1
20 A 29 ANS 11 26,1
30 A 39 ANS 13 30,9
40 A 49 ANS 10 23,8
50 ANS ET PLUS 5 11,9
TOTAL 42 100
Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.
Graphique 1 : Présentation des tranche d'âge des interviewés selon leur sexe
Présentation des tranches d'âge des interviewés selon leur sexe
025%
pourcentages de tranche d'âge par sexe
020%
015%
010%
005%
000%
Moins de 20
20 à 29 ans 30 à 39 ans 40 à 49 ans 50 ans et plus
ans
M 005% 017% 021% 017% 012%
F 002% 010% 010% 007% 0%
Sexe f %
Masculin 30 71,4
Féminin 12 28,6
Total 42 100
060%
040%
020%
000%
Masculin Féminin
Sexe 071% 029%
050%
040%
030%
020%
010%
000%
Supérieur et
Secondaire Primaire Sans niveau
Universitaire
Homme 007% 052% 012% 0
Femme 002% 010% 014% 002%
030%
025%
020%
015%
010%
005%
000%
Fabriqua
Artisan
Agricult nt de Commer Enseign Agent Chasseu Société
de boi Pêcheur Etudiant
eur charbon çant ant de l'Etat r civile
d'œuvre
de bois
Homme 033% 007% 005% 010% 002% 002% 002% 002% 002% 005%
Femme 017% 007% 002% 0% 0% 002% 0% 0% 0% 0%
Tableau 5 : Présentation des interviewés par secteur/chefferie dans la zone du projet REDD+
Isangi
Secteur/Chefferie f %
Kombe 11 26,1
Liutua 7 16,6
Turumbu 19 45,2
Yawembe Baonga B. 5 11,9
Total 42 100
Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.
- 67 -
030%
025%
020%
015%
010%
005%
000%
Kombe Liutua Turumbu Yawembe B.B.
Homme 019% 012% 029% 012%
Femme 007% 005% 017% 0%
Nous avons encore dans le Secteur des Turumbu 19 enquêtés, soit 45,2%
personnes qui ont été interviewé ; dont 28,5% des hommes (12 personnes) et 16,6% des
femmes (7 personnes). Dans le Secteur de Yawembe B.B. 5 personnes, soit 11,9%, totalement
hommes ayant été intervieswés.
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Oui Non
Homme 69% 002%
Femme 019% 010%
long de certaines routes qui mènent vers quelques villages de la zone du projet (surtout sur
l’axe Ligasa-Mosenge).
Beaucoup de personne qui en ont déjà entendu parler sont les hommes,
représentant 69%. Pendant que les femmes sont moins dans la grande majorité de 88,1% qui
ont dit avoir déjà éntendu parler du mécanisme REDD+, ne présentant que 19,1% ; elles
marquent un taux élévé, 9,5%, dans l’ensemble de 11,9% des interviewées qui répondu n’avoir
pas encore entendu parler de la REDD+, et les hommes ici sont moins, 2,3%.
Question 2 : Qu’est-ce que REDD représente pour vous ?
Tableau 7 : Ce que représente la REDD pour les personnes interviewés
Réponses des interviewés/ la REDD est : f %
Mécanisme mondial pour la réduction des CO2 liées 5 11,9
à la déforestation/dégradation des forêts
Mécanisme mondial pour la gestion durable des 24 57,1
forêts
Programme d’action pour la réduction de la 8 19
pauvreté
Programme national pour l’éducation et la santé 1 2,3
Pas de réponse 4 9,5
Total 42 100
Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.
Graphique 7 : Ce qu’est la REDD pour les interviewés par sexe
060%
050%
040%
030%
020%
010%
000%
Réduction des Mécanisme/Gesti Programme/Rédu
Programme/Educ
CO2 dues à la on durable des ction de la Pas de réponse
ation et santé
déforestation forêts pauvreté
Homme 007% 50% 012% 002% 0%
Femme 005% 007% 007% 0% 010%
Graphique 8 : Réponses des interviewés par sexe, par rappot à la sensation d’une forte
chaleur et l’augmentation de la température ces dernières années
080%
070%
060%
050%
040%
030%
020%
010%
000%
Oui Non
Homme 067% 005%
Femme 026% 002%
Question 4 : Avez-vous déjà entendu parler des changéments climatiques chez vous ?
Tableau 9 : Répartition des réponses des interviewés à la question d’avoir entendu parler des
changéments climatiques dans leur milieu rural
Réponses f %
Oui 36 85,7
Non 6 14,3
Total 42 100
Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.
Graphique 9 : Réponses des interviewés ayant entendu parler des changéments
climatiques dans leur milieu rural
080%
070%
060%
050%
040%
030%
020%
010%
000%
Oui Non
Homme 067% 005%
Femme 19% 010%
060%
050%
040%
030%
020%
010%
000%
Oui Non
Homme 064% 007%
Femme 012% 017%
3.4.5. Analyse et lecture des données par rapport à la connaissance des forêts comme
moyen de lutter contre les changéments climatiques
A croire aux assertions des interviewés, il y a une grande partie de population
locale, 76,8%, qui savent que les forêts sont un moyen pour lutter contre le rechaffement
planétaire et les changéments climatiques. Mais beaucoup parmi les interviewés qui en savent
et même ceux n’en savent pas encore s’expriment en ces termes :
- « Même s’il en est le cas, nous n’avons pas d’autres choix que de cultiver nos champs
pour vivre ».
- « L’homme blanc a déforesté chez lui et il nous demande de diminuer les activités dans
la forêt, pourtant lui est déjà plus développé, il est tranquille. Et comment nous allons-
nous vivre ? »
- « S’ils ont besoins que nous protégeions nos forêts et que nous y cessons les activités,
qu’ils nous donnent d’autres choses à faire » ; etc.
Nombreux interviewés déclarent qu’il leur est difficile de diminuer les activités
dans la forêt, étant donné que c’est la forêt qui est une ressource principale et génératrice des
moyens et subsustances pour leur survie.
Par ailleurs, les interviewés ont rappelé l’importance de leur production agricole,
de bois d’œuvre artisanal, de charbon de bois et le bois d’énergie, des matériaux forestiers de
constructions d’habitations qui servent non seulement eux-mmêmes au niveau local, mais qui
alimentent aussi des agglomérations urbaines. Ces activités leur permettent d’entrer en échange
régulier avec les milieux urbains pour compenser, après la vente, leur produits issus de la forêt
en produits manufacturés et en d’autres biens, quelle que soit la nécessité.
Question 6 : Allaz-vous accepter qu’on vous communique la manière dont vous pouvez
protéger vos forêts ?
Tableau 11 : Les réponses des interviewés par rapport à leur acceptation de la communication
sur la manière de protéger leurs forêts
Réponses f %
Oui 40 95,2
Non 2 4,7
Total 42 100
Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.
- 75 -
Graphique 11 : Répartition des réponses des enquêtés par sexe sur l’acceptation de la
communication sur la manière de protéger leurs forêts
070%
060%
050%
040%
030%
020%
010%
000%
Oui Non
Homme 067% 005%
Femme 029% 0%
Garaphique 12 : Présentation par sexe des réponses des enterviewés par rappor à la
communication préférée
030%
025%
020%
015%
010%
005%
000%
Communication Communication Communication Communication de
communautaire porte-à-porte groupale masse
Homme 026% 005% 021% 19%
Femme 002% 010% 012% 005%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Oui Non
Homme 69% 002%
Femme 024% 005%
Dans ces tableau et graphique ci-dessus, parmi les 42 sujets ayant répondu à nos
questions, il y a 39 personnes, soit 92,8% dont 69% des hommes (29 personnes) et 23,8% des
femmes (10 personnes), qui ont répondu « oui » à la diminution des activités dans la forêt, si
d’autres activités leur pouvaient être proposées.
Par contre, 3 sujets parmi nos interviewés, soit 7,1%, dont 2,3% des hommes
(1sujet) et 4,7% des femmes (2 sujets), ont répondu « non » à cette préoccupation. Ces derniers
ont avancé quelques raisons justifiant leur position. Ces raisons, nous allons les avoir dans les
lignes qui suivent, au niveau de l’analyse et lecture des résultats.
Si oui, laquelle parmi ces activités est bonne et faisable pour vous ?
Tableau 14 : Quelques activités qui peuvent remplacer les activités des enquêtés dans la forêt
Activité possible f %
Elévage en ferme 11 26,2
Pisciculture/étangs 2 4,7
Commerce 6 14,3
Travailler/ouvrier dans 23 54,7
une entreprise donnée
Total 42 100
Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.
Graphique 14 : Choix des enquêtés par sexe des activités pouvant remplacer les activités
dans la forêt
045%
040%
035%
030%
025%
020%
015%
010%
005%
000%
Elévage en ferme Pisciculture Commerce Travailler/Ouvrier
Homme 021% 005% 005% 041%
Femme 005% 0% 010% 013%
Quant aux autres activités qui peuvent être bonnes et réalisables par les
communautés riveraines pour diminuer les activités dans la forêt, 11 personnes sur 42 sujets
interrogés à ce sujet, soit 26,2%, ont choisi l’élévage en ferme, parmi ces personnes, nous
avons 21,4% des hommes et 4,7% des femmes. 2 personnes, soit 4,7% totalement des hommes,
ont choisi la pisciculture. 6 personnes, soit 14,3% dont 4,7% des hommes et 9,5% des femmes,
ont choisi l’activité commerciale. Enfin, 23 personnes, soit 54,7% dont 40,5% des hommes et
14,3% des femmes, ont choisi travailer ou être ouvrier dans une entreprise locale de production
des biens ou services.
3.4.7. Analyse et lectures des données par rapport à la proposition de diminuer des activités
dans la forêt et faire d’autres activités proposées
La grande partie des enquêtés, représentant 92,8% dont 69% des hommes et
23,8% des femmes membres des communautés locales de la zone projet REDD+ Isangi, est
favorable pour diminuer leurs activités ou réduire leur hyperdépendance de la forêt et faire
d’autres activités alternatives de survie qui leur seront proposées et amenées.
Parmi les activités alternatives de survie que nous avons proposées dans cette
enquête, 54,7% des interviewés, hommes et femmes, ont préféré travailler comme agent ou
ouvrier dans une entreprise de proximité produisant des biens et services. Et 26,2% des
enquêtés ont opté pour l’élévage comme l’activité à post-foresterie. Ce sont les hommes qui ont
beaucoup choisi cette activité. Encore, 14,3% majoritairement femmes ont choisi faire le
commerce dans la sphère locale.
Les activités proposées ici sont celles qui peuvent faire l’objet d’une
communication de plaidoyer auprès du gouvernement congolais et auprès des OGN
internationales que nationales qui expérimentent le mécanisme REDD+ dans les milieux ruraux
pauvres. La mise en place de ces activités, au travers le fond forestier que donne la
communauté internationale au pays, constiturait une des stratégies relatives aux tactiques de
communication pragmatique prônée par cette étude.
Il est plus pérenne que l’Etat et les ONG envisagent des actions de
communication du type entreprenarial pouvant octroyer à une bonne moitié des populations
locales d’autres activités à l’écart des forêts en vue de diminuer leur hyperdépendance de ces
ressources naturelles. Ce faisant, les forêts vont se régénérer et récouvrir des superficies
importantes, et le niveau de vie des populations sera amélioré.
Quelques actions proposées par cette approche, à titre de communication
pragmatique, dans le contexte du projet pilote REDD+ d’Isangi sont mentionnées dans le
dernier point du deuxième chapitre de ce mémoire. Ces actions peuvent également être utilisées
dans d’autres régions où la vie des populations est similaire avec celles du territoire d’Isangi.
CONCLUSION
Notre étude a poeté sur l’« Etude des stratégies de communication du Projet
Pilote REDD+ pour la gestion durable des forêts dans le territoire d’Isangi » en Province de la
Tshopo. Elle s'est investie dans la quête des stratégies de communication adaptées au contexte
des communautés locales pour la gestion durable des forêts et le développement de leurs
milieux.
En menant cette recherche, notre objectif principal était de connaître les
stratégies et actions de communication utilisées par les responsables du projet pilote REDD+
pour communiquer avec les populations riveraines d’Isangi autour de la gestion durable de
leurs forêts qui jouent un rôle indispensable dans la régulation climatique au monde.
A côté de cet objectif principal s’est ajouté un autre objectif spécifique, celui de
proposer une nouvelle approche stratégique d’actions de communication pour permettre à
l’ONG OCEAN d’atteindre efficacement ses objectifs à Isangi, la gestion durables des forêts et
la réduction de la pauvreté.
Dans cette étude, nous avons voulu savoir, « Quelles stratégies de
communication mettre en place pour préserver les forêts naturelles de la destruction et de la
dégradation, tout en contribuant à l’amélioration du niveau de vie des populations
locales d’Isangi ? »
De cette préocuupation centrale, sont découlées deux questions spécifiques
suivantes :
- Comment l’ONG OCEAN qui pilote le projet REDD+ dans le territoire d’Isangi
planifie-t-elle sa communication avec la population riveraine pour la gestion durable de
leurs forêts ?
- Quelles sont les actions et tactiques de communication adéquates au contexte actuel des
populations locales pouvant permettre à cette ONG d’atteindre efficacement ses
objectifs ?
Pour attester nos hypothèses et atteindre les objectifs de ce travail, nous avons
employé la méthode analytique. Elle a été appuyée par la technique documentaire, l’entretien
libre semi-structuré et l’observation désengagée. Pour le traitement des données recueillies
auprès de nos enquêtés, nous avons recouru à l’analyse de contenu qualitatif et quantitatif.
A la fin de cette recherche, nous avons noté que :
- L’ONG OCEAN qui pilote le projet du mécanisme REDD+ dans le territoire d’Isangi
utilise les stratégies de communication participative et intégrative des populations
riveraines, dont le fondément est l’approche IEC ;
- 84 -
Bibliographie
- 86 -
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www.toupie.org/Dictionnaire/Communication.htm, consulté le 12 décembre 2014.
- 90 -
0. INTRODUCTION ........................................................................................................................ - 8 -
0.1. Objet d’étude ............................................................................................................................ - 8 -
0.2. Etat de la question .................................................................................................................... - 8 -
0.3. Problématique........................................................................................................................... - 9 -
0.4. Hypothèses .............................................................................................................................. - 13 -
0.5. Objectifs du travail ................................................................................................................. - 14 -
0.6. Intérêt du travail .................................................................................................................... - 14 -
0.7. Méthodes et techniques de la recherche ............................................................................... - 15 -
0.7.1. Méthode ............................................................................................................................... - 15 -
0.7.2. Techniques .......................................................................................................................... - 16 -
0.8. Délimitation de l'étude ........................................................................................................... - 16 -
0.9. Division du travail .................................................................................................................. - 17 -
PREMIER CHAPITRE : FONDEMENT CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L’ETUDE .. - 18 -
1.1. Cadre conceptuel de l’étude .................................................................................................. - 18 -
1.1.1. Notion sur la communication ............................................................................................. - 18 -
1.1.1.1. Etymologie de la communication .................................................................................. - 18 -
1.1.1.2. Différentes facettes de la communication ..................................................................... - 19 -
1.1.1.3. Formes de communication ............................................................................................. - 21 -
1.1.1.4. Types de communication ............................................................................................... - 22 -
1°. La communication verbale et la communication non verbale ..................................................... - 22 -
2°. La communication horizontale, la communication verticale et la communication transversale- 23 -
3°. La communication synchrone et la communication asynchrone ................................................ - 23 -
4°. La communication unilatérale et la communication bilatérale ................................................... - 23 -
1.1.1.5. Finalités de la communication ....................................................................................... - 23 -
1.1.1.6. Moyens et circuits de communication........................................................................... - 24 -
1.1.2. Notion de stratégies de communication .............................................................................. - 24 -
1.1.2.1. Etymologie de la stratégie .............................................................................................. - 24 -
1.1.2.2. Types de stratégies en SIC ............................................................................................. - 25 -
a) La stratégie de communication ................................................................................................... - 25 -
b) La stratégie discursive ................................................................................................................. - 28 -
c) La stratégie média........................................................................................................................ - 28 -
1.1.3. Développement et Gestion durable (des forêts) ................................................................. - 28 -
a) Perspective occidentale : la commission Bruntland ................................................................ - 29 -
b) Perspective orientale : Phra Dammapidhok ............................................................................ - 29 -
- 91 -
c) INERA ......................................................................................................................................... - 46 -
d) PCN .............................................................................................................................................. - 47 -
2.2.3. Autres organisations de protection et gestion des ressources naturelles à Isangi ............ - 47 -
a) TropenBos International RD Congo ......................................................................................... - 47 -
b) Jadora International LLC ......................................................................................................... - 48 -
2.3. Axes de communication du PPRGII ....................................................................................... - 48 -
2.3.1. Justification du choix de l’approche de communication pour le changement social et de
comportement pour le PPRGII ......................................................................................................... - 49 -
2.3.2. Strategies de communication du PPRGII........................................................................... - 50 -
2.3.2.1. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) .......... - 50 -
2.3.2.2. La communication institutionnelle/marketing Social ................................................. - 51 -
2.4. La communication pour le changement social et de comportement .................................. - 51 -
2.5. Le plaidoyer ............................................................................................................................ - 52 -
2.6. La mobilisation sociale ........................................................................................................... - 52 -
2.7. Renforcement des capacités et empowerment communautaire ......................................... - 53 -
3. Objectifs du plan local de communication ............................................................................... - 54 -
3.1. Objectif général du plan local de communication ............................................................... - 54 -
3.2. Objectifs spécifiques du plan local de communication........................................................ - 54 -
3.3. Lecture du plan local des stratégies de communication du PPRGII ..................................... - 55 -
3.3.1. Analyse critique des stratégies de communication du PPRGII ......................................... - 55 -
a) Manque de ségmentation propre de la cible de communication. ................................................. - 55 -
b) Contexte psychosociologique de communication interpersonnelle .............................................. - 56 -
3.3.2. Critique de l’approche choisie pour la mise en œuvre des actions de communication .... - 57 -
3.3.3. Approche CAPLEMI (de Alois YENGA ) : pour une communication pragmatique et réussie
dans la gestion durable des forêts et le réel développement local ...................................................... - 57 -
TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION, ANALYSE DES DONNEES ET
INTERPRETATION DES RESULTAS - 60 -
3.1. Description de la population et de l’échantillon d’étude.......................................................... - 60 -
3.1.1. Population d’étude..................................................................................................................... - 60 -
3.1.2. Echantillon d’étude ................................................................................................................... - 60 -
3.2. Présentation des données relatives au responsponsable du projet pilote REDD+ Isangi ..... - 62 -
3.3. Présentation des caractéristiques de l’échantillon, relatives aux populations locales ........... - 62 -
3.4. Présentation et analyse des données ..................................................................................... - 67 -
3.4.1. Analyse et lecture des données par rapport à avoir entendu parler de REDD.................. - 68 -
3.4.2. Analyse et lecture des données par rapport à ce que représente la REDD pour les
interviewés ........................................................................................................................................... - 70 -
- 93 -
3.4.3. Analyse et lecture des données par rapport à la forte charleur ressentie et l’augmentation
de la température ces dernières années. ............................................................................................. - 71 -
3.4.4. Analyse et lecture des données par rapport à avoir entendu parler des changéments
climatiques dans leur milieu local ...................................................................................................... - 72 -
3.4.5. Analyse et lecture des données par rapport à la connaissance des forêts comme moyen de
lutter contre les changéments climatiques.......................................................................................... - 74 -
3.4.6. Analyse et lectures des données par rapport à l’acceptation de la communication sur la
manière de protéger leurs forêts ......................................................................................................... - 76 -
3.4.7. Analyse et lectures des données par rapport à la proposition de diminuer des activités dans
la forêt et faire d’autres activités proposées ....................................................................................... - 79 -
3.5. Interprétation des résultats ................................................................................................... - 79 -
3.6. Point de vue du chercheur ..................................................................................................... - 80 -
CONCLUSION ................................................................................................................................... - 83 -
Bibliographie....................................................................................................................................... - 85 -
Table des matières .............................................................................................................................. - 90 -
Annexes ............................................................................................................................................... - 94 -
- 94 -
Annexes
- 95 -
A. Identité de l’interviewé
a) Age :……ans e) Organisation : ……………………….
b) Sexe : M F f) Fonction : ………………………..
c) Niveau d’étude : ……………….
B. Questions proprement dites
1. Votre organisation emploie-t-elle la communication dans la mise en œuvre du mécanisme
REDD+ dans le territoire d’Isangi ? Oui Non
Si oui, la population locale constitue aussi la cible de votre communication lors de vos
activités sur le terrain d’exécution du mécanisme REDD+ ? Oui Non
2. Quelle est l’approche de communication que vous utilisez pour communiquer avec cette
population locale ? R/……………………………………………………………………......
3. Dans vos stratégies de communication, une communication intégrative, c’est-à-dire qui
implique la population locale dans la planification, les orientations et dans la prise de
décisions sur la manière d’utiliser et de protéger durablement les forêts, est-elle :
Utilisée Moins utilisée Non utilisée Envisagée Non envisagée ?
4. La communication participative est-elle, elle aussi :
Utilisée Moins utilisée Non utilisée Envisagée Non envisagée ?
5. Avez-vous d’autres formes de communication que vous utilisez ? Oui Non
Si oui, laquelle ou lesquelles ? R/…………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………..
6. Pensez-vous à quelques actions pouvant réduire l’hyperdépendance de cette population des
forêts et réduire la pauvreté qui la gangrène ? Oui Non
Si oui, lesquelles ?
R/………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
7. Parmi les activités citées, lesquelles sont déjà faites sur terrain ?
R/………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
8. Lesquelles sont en cours de réalisation ?
R/………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………….
- 96 -
Monsieur, Madame,
Nous menons une enquête sur l’« Etude des stratégies de communication du
Projet Pilote REDD+ pour la gestion durable des forêts dans le territoire d’Isangi » en Province
Orientale dans le cadre de notre Mémoire de Licence en Communication des Organisation,
UNIKIS. Nous vous prions de vouloir répondre aux questions ci-dessous afin de nous aider à
bien le réaliser. Nous vous garantissons l’anonymat.
A. Identité de l’enquêté
a) Age :……ans e) Chefferie ou Secteur : ……………………….
b) Sexe :M F f) Activité ou Fonction : ………………………..
c) Niveau d’étude : ……………….
B. Questions proprement dites
1. Avez-vous déjà entendu parler du mécanisme REDD+ ? Oui Non
2. Qu’est-ce que REDD représente pour vous ?
7. Allez-vous accepter de diminuer ou laisser les activités dans la forêt et faire d’autres
activités, si on vous proposait ou qu’on vous amenait ? Oui Non
Si oui, laquelle parmi ces activités est bonne et faisable pour vous ?
117
Annexe de la Monographie du District de la TSHOPO, p9.
- 99 -