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Culture générale et expression

BTS 2e année

PARIS, VILLE CAPITALE ?


Activité 5 – Paris, capitale
artistique et festive
Cours

Séquence 1 – Présenter le thème et sa problématique

Laure Belhassen

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SOMMAIRE

SÉQUENCE 1 PRÉSENTER LE THÈME ET SA PROBLÉMATIQUE


ACTIVITÉ 5 Paris, capitale artistique et festive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3
1.  Quartiers d’artistes, quartiers festifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3
A.  Le Moulin-Rouge, Lautrec et la Goulue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3
B.  Le Bateau-Lavoir, laboratoire d’artistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6
C.  La bohème de Montparnasse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 7
D.  Le Paris américain de la « Génération perdue » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 10
2.  Paris ou New York ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 11
A.  Les artistes sous l’Occupation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 11
B.  1945-1972 : des artistes étrangers à Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 12
C.  1945-1972 : de Paris à New York . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 14
Ce qu'il faut retenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 15

Cned / Cours / Paris, ville capitale / Séquence 1 – Activité 5 / Culture générale et expression – 2e année 2 / 15
SÉQUENCE 1 PRÉSENTER LE THÈME ET
SA PROBLÉMATIQUE
ACTIVITÉ 5 Paris, capitale artistique et festive

Objectifs

Cette activité vous permet de travailler les compétences suivantes pour l’épreuve :
  repérer les idées/informations essentielles d’un texte ;
  reformuler une idée ;
  rédiger un paragraphe de synthèse ;
  analyser un document iconographique ;
  enrichir sa culture personnelle.

À travers cette activité qui ne peut prétendre à l’exhaustivité, nous nous intéresserons à l’émergence de quelques
lieux festifs et artistiques entre le XIXe siècle et le XXe siècle pour montrer comment Paris a progressivement
cédé sa place de capitale des arts sans être cependant tout à fait détrônée.

1.  Quartiers d’artistes, quartiers festifs

A.  Le Moulin-Rouge, Lautrec et la Goulue


Le Moulin Rouge est devenu une institution dont le nom résonne dans le monde entier comme symbole de la fête
parisienne. L’esprit de ce lieu fondé en 1889 au pied de la Butte Montmartre est-il encore bien là ? C’est ce que
nous allons voir dans ce court extrait de Vernon Subutex, un roman de Virginie Despentes paru en 2015.

Document 1
Vernon est un ancien disquaire. Alors que ses retards de loyer s’accumulent, les huissiers le mettent dehors.
Errant dans Paris en quête de points de chute où dormir, il est dans un premier temps hébergé par des amis ou
des connaissances lointaines. Mais la mécanique de la déchéance sociale est enclenchée et Vernon ne va pas
tarder à partager le sort des sans-abri.

Barbès, c’est la cohue dès le matin, il se fraye un chemin, son sac sur l’épaule. Les corps sont aux aguets, ils cherchent l’argent.
Cartouches de clopes, parfums et sacs contrefaits, on le prend par le bras pour lui montrer des choses, il fait le mec qui va quelque
part, pour ne jamais croiser le regard de celui ou celle qui l’arrête. Il avance vite, il sait que passé Pigalle, la circulation se fera
plus tranquillement. Les bus de Japonais, de Chinois et d’Allemands ne sont pas encore stationnés. Le Moulin-Rouge ressemble à
un décor en carton-pâte. L’Élysée Montmartre est toujours calciné. Les rues de Paris sont un distributeur à souvenirs. Il a toujours
détesté la place de Clichy, trop de vacarme et de voitures.

Virginie Despentes, Vernon Subutex, p. 64

Cned / Cours / Paris, ville capitale / Séquence 1 – Activité 5 / Culture générale et expression – 2e année 3 / 15
À vous de chercher
Objectifs : é
 tablir une problématique, reformuler une idée.
1. Ce court extrait comporte une problématique en lien avec le Bulletin officiel : laquelle ?
2. Le texte d’introduction comporte lui aussi une problématique exprimée dans le Bulletin officiel. Laquelle ?
3. Quelle est l’idée essentielle de ce texte ? Formulez votre réponse en une ou deux phrases.
4. En quoi le qualificatif « d’interlope » figurant sur le Bulletin officiel convient-il pour évoquer l’extrait ? Cherchez
le sens de ce mot sur le site CNTRL1.

Reprenons ensemble
1. Le Bulletin officiel propose la problématique suivante : « Paris ne serait-elle pas devenue une imagerie, un
décor de cinéma ? ». On pourrait aussi écrire : Paris n’est-elle qu’un décor de carton-pâte ?
2. Une autre problématique serait exploitable, en lien avec la déchéance sociale de Vernon. Nous pourrions la
formuler ainsi : « Quelle place Paris fait-elle aux plus pauvres ? ».
3. Sous l’œil de Vernon Subutex, le Moulin Rouge et la place de Clichy « grouillent » de vendeurs à la sauvette et
de cars de touristes. Ces lieux tiennent à la fois de l’attraction touristique et de « l’attrape-touriste » : ils sont
devenus des emblèmes vidés de leur authenticité.
4. Interlope : emprunté au vocabulaire maritime pour désigner le commerce de contrebande, le terme désigne
par extension tous les commerces frauduleux ou « ce qui est d’aspect équivoque, dont l’honnêteté ou
l’honorabilité sont douteuses ». Ce qualificatif convient bien pour définir l’activité de contrebande qui a lieu aux
abords du Moulin Rouge.

Document 2

Bal au Moulin Rouge, Henri de Toulouse Lautrec (1890)

1. https://www.cnrtl.fr/definition/interlope

Cned / Cours / Paris, ville capitale / Séquence 1 – Activité 5 / Culture générale et expression – 2e année 4 / 15
À vous de chercher
Objectifs : enrichir sa culture personnelle, analyser un document iconographique.
Répondez aux questions suivantes en faisant des recherches sur Internet. Après avoir collecté les informations
utiles, rédigez votre réponse en courts paragraphes.
1. Donnez quelques éléments biographiques du peintre. Quel est son lien avec le Moulin Rouge ?
2. Quelle célèbre danse est représentée sur cette toile ? Quelle est la caractéristique de cette danse ?
Connaissez-vous l’identité de la danseuse et de son cavalier ?
3. Où se trouve cette toile et que peut-on en conclure ?

Reprenons ensemble
Henri de Toulouse Lautrec (1864-1901) est passé à la postérité comme le peintre de la vie montmartroise.
Débarqué à 20 ans au 19, rue Fontaine, il a peint la vie au Moulin Rouge et dans les autres cabarets montmartrois.
C’est un monde de noctambules, d’excentriques, un monde « interlope » particulièrement festif.
La toile représente une danse qui a fait la réputation de l’établissement ; il s’agit du « French cancan »,
également appelé « chahut ». Bien connue, cette danse consiste à lever très haut la jambe en rejetant ses jupes,
ce qui expose largement les sous-vêtements de la danseuse à la vue des convives et spectateurs. À une époque
où les culottes étaient longues et fendues, cette chorégraphie « sulfureuse » et délibérément provocatrice
scandalise l’Église et l’État et suscite aussi un fort engouement populaire et touristique. Le French Cancan a
fait la renommée du Moulin Rouge grâce à une femme dont le surnom était « la Goulue ». C’est elle qui figure en
collant rouge sur la toile aux côtés de son partenaire au corps longiligne surnommé « Valentin le désossé ». De
son vrai nom Louise Weber, la Goulue a animé de nombreux bals populaires avant d’intégrer l’établissement.
Liée à Toulouse Lautrec dont elle était l’amie et la muse, elle figure sur différentes toiles du peintre.
Une danse et une danseuse, un lieu et un peintre, tout est en place pour que ce tableau de la Belle Époque soit
légué à la postérité, mais il faut relever que cette grande toile (quasiment un mètre sur un mètre) est aujourd’hui
propriété d’un musée américain ; elle fait partie de la collection du musée d’art de Philadelphie.

Document 3
À vous de chercher
Objectifs : enrichir sa culture personnelle, faire preuve de concision.
Que pensez-vous de la formule « bohème artistique » ?
Dans un premier temps, essayez de définir le terme bohème
en « interrogeant » vos représentations personnelles.
Complétez votre réflexion en cherchant une définition sur un
dictionnaire en ligne.

Reprenons ensemble
La bohème est associée à un mode de vie marginal, rebelle
et libre adopté par certains artistes. Elle véhicule aussi l’idée
d’une forme d’errance voire de pauvreté.
Le CNTRL en propose la définition suivante : « Ensemble des
personnes, artistes, intellectuels qui mènent une vie sans
règles, hors des cadres sociaux ».
L’affiche montre que la bohème est aussi une construction
dans la mesure où ce mode de vie apparaît, dès 1895,
comme un argument publicitaire.

« Grande redoute. La Bohème artistique », Affiche pour le Moulin


Rouge, Roedel (1859-1900), © Musée Carnavalet, Histoire de Paris

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Document 4
Complément proposé sur le site du Grand Palais

Apparue sous l’Ancien Régime, l’expression « vie de bohème » évoque une existence menée sans ordre ni raison. Fixé au milieu
du XVIIe, le terme « bohème » est utilisé au XIXe comme adjectif discriminant pour cataloguer tous ceux qui errent en marge de la
société. Il renvoie à la région du même nom et se fonde sur la métaphore du peuple bohémien. Peuple alors associé au mouvement
romantique et avec lequel les Européens entretiennent des rapports complexes. Bohémiens et bohèmes partagent le même rejet de
la société bourgeoise et de sa rationalité.
Grand mythe fondateur de la modernité, la bohème est une construction artistique. Propre à chacun, elle est néanmoins toujours
réfractaire à l’ordre établi. Cette mythologie s’est réécrite au gré des générations, avec sa dimension sacrée, ses martyrs, ses héros,
ses apologies et ses iconoclasmes. Les romantiques idéalisent l’insouciance, la camaraderie, les amours tendres et les ambitions
artistiques qu’elle sous-tend. En revanche, les réalistes dénoncent l’impuissance, la désillusion, le cynisme et les névroses d’échec
qu’elle engendre aussi.

« La Bohême, un mythe » 19 octobre 2012, Par Armelle Fémelat, historienne de l'art et journaliste pour Beaux Arts Magazine

Pour aller plus loin


Aller plus loin sur « l’invention de la bohème », Gallica propose une mise au point1.
En savoir davantage sur l’essor des spectacles à la Belle Époque2.

1. https://gallica.bnf.fr/essentiels/murger/scenes-vie-boheme/invention-boheme
2. https://histoire-image.org/etudes/baraque-goulue-bal-bullier

B.  Le Bateau-Lavoir, laboratoire d’artistes


Document 5

À la charnière des XIXe et XXe siècles, Paris est pour les artistes une ville attractive où il faut tenter sa chance. Non loin du
Moulin Rouge, le Haut Montmartre, « échappé » de la révolution haussmannienne, est encore un quartier très populaire. On y
trouve des maisons modestes, des rues sans pavés, des vignes et des moulins. Là, les loyers sont encore accessibles pour des
artistes peu regardants en termes de confort.
Quelques années après Gauguin, en 1904, Pablo Picasso, alors âgé de 19 ans, pose sa valise dans une ancienne manufacture
de pianos. Le poète Max Jacob la baptisera Le Bateau-Lavoir et c’est sous ce nom que cette « cité d’artistes » est entrée dans
la légende.
Étuve en été et glacière en hiver, le bâtiment fait de planches et de fenêtres rapiécées ne dispose que d’un point d’eau pour une
vingtaine d’ateliers. Ces conditions de vie, très rudes, ne sont pas pour décourager les artistes qui y « résident ». Au contraire, le
Bateau-Lavoir, en plus de sa vocation d’atelier, se transforme en laboratoire conceptuel. Associé à ses amis Braque, et Juan Gris,
Picasso va y échafauder les principes du cubisme.
Ce lieu d’une fertilité exceptionnelle a vu éclore le talent de nombreux artistes. « La bande à Picasso » comprend aussi, entre
autres, Guillaume Apollinaire et les peintres Derain, Vlaminck, Van Dongen, Brancusi, Modigliani, Marie Laurencin.
Fernande Olivier, première compagne de Picasso, est elle aussi une figure prépondérante du lieu. Elle sera le modèle de
nombreux peintres.

À vous de chercher
Objectifs : confronter des documents, enrichir sa culture personnelle, rédiger un paragraphe de synthèse.
Dans un court paragraphe, confrontez les documents 3 et 5 autour des représentations de la bohème.

Cned / Cours / Paris, ville capitale / Séquence 1 – Activité 5 / Culture générale et expression – 2e année 6 / 15
Reprenons ensemble
La bohème apparaît comme un argument publicitaire sur l’affiche pour le Moulin Rouge où elle est associée au
mot artistique. Ainsi, dès 1895, elle est associée au monde du spectacle et sa représentation devient industrielle.
À la même époque, les artistes de Montmartre forment un groupe marginal qui partage les ateliers du Bateau-
Lavoir. L’absence de moyens financiers et l’inconfort des ateliers n’empêchent pas le déploiement de la créativité,
confirmant une proximité entre art et pauvreté, intrinsèque au terme. La bohème du Bateau-Lavoir a plus
d’authenticité que celle du Moulin Rouge, cet établissement ayant récupéré le terme pour une mise en scène.

Pour aller plus loin


Aller plus loin et découvrir quelques œuvres cubistes1 réalisées au Bateau-Lavoir.

1. https://histoire-image.org/etudes/cubisme-art-quotidien

C.  La bohème de Montparnasse


À vous de chercher
Objectifs : enrichir sa culture personnelle, faire preuve de concision.
Après lecture de l’extrait du dossier consacré à la bohème de Montparnasse dans les années vingt, vous
répondrez aux questions suivantes :
1. Comment expliquer l’installation des artistes dans ce nouveau quartier ? Reformulez les idées.
2. Le terme « Babel » étudié dans l’activité 2 apparaît dans ce texte. Que désigne-t-il dans ce contexte ?
3. Qui est Brassaï ? Complétez votre réponse en cherchant des informations sur Internet.

Document 6
Sur son site AutourdeParis.com, Julien Barret imagine « des balades créatives sur les pas des poètes et des
artistes, à travers la banlieue industrielle ou la ville médiévale ». Procédant par l'exploration conjointe de
la langue et du territoire, il propose de « ressaisir in situ les textes de Balzac ou d’Aragon, afin de mieux
appréhender la sensibilité géographique de ces auteurs. »
Les deux pages suivantes sont consacrées à la bohème de Montparnasse dans les années vingt.

Cned / Cours / Paris, ville capitale / Séquence 1 – Activité 5 / Culture générale et expression – 2e année 7 / 15
Cned / Cours / Paris, ville capitale / Séquence 1 – Activité 5 / Culture générale et expression – 2e année 8 / 15
© Julien Barret– Autour de Paris

Reprenons ensemble
1. Dans les années vingt, les artistes installés à Montmartre migrent vers Montparnasse car les loyers sont plus
accessibles. À côté de cette première raison, la recherche d’authenticité est une seconde motivation soulignée
par Apollinaire qui critique l’industrialisation de l’art.
2. Montparnasse voit converger des artistes de toutes les nationalités, ce qui lui vaut le surnom de Babel attribué
par Julien Barret. De fait, le recensement des noms d’artistes entrés dans la légende est impressionnant.

Cned / Cours / Paris, ville capitale / Séquence 1 – Activité 5 / Culture générale et expression – 2e année 9 / 15
3. Brassaï est une célébrité du monde des arts. Originaire de Hongrie, il la quitte pour s’établir à Paris en 1924.
Peintre dans ses premières années, il opte rapidement pour la photo, une conversion qu’il explique par sa
fascination pour l’effervescence des nuits parisiennes. « Je vivais la nuit, me couchant à l’aube et me levant au
coucher de soleil, sillonnant la ville de Montmartre à Montparnasse… Le désir de devenir photographe est venu
de mon désir de rendre compte de tout ce qui m’enchantait dans la vie nocturne parisienne. »

Pour aller plus loin


Vous trouverez sur le site de Julien Barret les restitutions écrites de ses balades, ainsi que des podcasts et des portfolios pour découvrir
« la ville autrement »1.
Pour apprécier quelques photos de Brassaï, faites un détour sur le site artnet.fr2.
Faire connaissance avec « Kiki », l’égérie des peintres et photographes du Montparnasse des années vingt3.

1. https://autour-de-paris.com/
2. https://www.artnet.fr/artistes/brassa%C3%AF/3
3. https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00008128/temoignages-sur-kiki-de-montparnasse

D.  Le Paris américain de la « Génération perdue »


« Dans une ville comme Paris où l’on pouvait bien vivre et bien travailler, même si l’on était pauvre, c’était comme si l’on
vous avait fait don d’un trésor ». Dans son recueil intitulé Paris est une fête, publié initialement en 1964, trois ans
après sa mort, Ernest Hemingway rend hommage à la capitale et témoigne de la « bohème » qu’il y a menée dans
les années vingt. Malgré la pauvreté, un cours du dollar avantageux, l’absence de prohibition et la liberté des
mœurs exercent leur part de séduction pour une génération de jeunes Américains baptisée « perdue ». Mais dans
quel contexte cette expression devenue légendaire a-t-elle été choisie et ceux qu’elle désignait souscrivaient-ils à
cette formule ?

Document 7

Elle en voulait à Ezra Pound1 sous prétexte qu’il s’était assis trop précipitamment sur une petite chaise, fragile et sans doute
inconfortable, qu’on lui avait probablement avancée, d’ailleurs, et qu’il avait cassée ou fêlée. Peu importe qu’il fût un grand poète et
un homme courtois et généreux et qu’il eût pu s’accommoder d’une chaise de dimensions normales. Elle inventa, avec autant d’art
que de malice, les raisons de son antipathie pour Ezra bien des années plus tard.
Nous étions revenus du Canada et nous vivions dans la rue Notre-Dame-des-Champs, et Miss Stein et moi étions encore bons amis
lorsqu’elle fit sa remarque sur la génération perdue. Elle avait eu des ennuis avec l’allumage de la vieille Ford T qu’elle conduisait,
et le jeune homme qui travaillait au garage et s’occupait de sa voiture – un conscrit de 1918 – n’avait pas pu faire le nécessaire, ou
n’avait pas voulu réparer en priorité la Ford T de Miss Stein. De toute façon, il n’avait pas été sérieux et le patron l’avait sévèrement
réprimandé après que Miss Stein eut manifesté son mécontentement. Le patron avait dit à son employé : « vous êtes tous une
génération perdue ».
« C’est ce que vous êtes. C’est ce que vous êtes tous, dit Miss Stein. Vous autres, jeunes gens qui avez fait la guerre, vous êtes tous
une génération perdue.
- Vraiment ? dis-je
- Vraiment, insista-t-elle. Vous ne respectez rien, vous vous tuez à boire.
- Le jeune mécano avait-il bu ? demandai-je.
- Bien sûr que non.

1. Poète américain attaché à la « Génération Perdue », il devient un apologiste du fascisme, partisan de Mussolini et admirateur d’Hitler. Inculpé en 1943 pour trahison
par les États-Unis, il se fait interner dans un hôpital psychiatrique où il passe 13 ans.

Cned / Cours / Paris, ville capitale / Séquence 1 – Activité 5 / Culture générale et expression – 2e année 10 / 15
- M’avez-vous déjà vu ivre ?
- Non, mais vos amis boivent.
- J’ai déjà été ivre mais je ne viens pas ici quand j’ai trop bu.
- Bien sûr que non, je n’ai pas dit ça.
- Le patron de ce garçon avait probablement déjà bu un coup de trop à onze heures du matin. C’est pourquoi il faisait d’aussi belles
phrases.
- Ne discutez pas avec moi, Hemingway, cela ne vous vaut rien. Vous êtes tous une génération perdue, exactement comme l’a dit le
garagiste. »
Plus tard, quand j’écrivis mon premier roman, j’adjoignis à la réflexion du garagiste, citée par Miss Stein, une citation de
l’Ecclésiaste, pour rétablir l’équilibre. Mais, cette nuit-là, alors que je rentrais chez moi à pied, je pensai au garçon du garage
et je me demandai s’il avait jamais été transporté dans l’un de ces véhicules au temps où ils étaient convertis en ambulance. Je
me rappelai comment les freins s’usaient jusqu’à devenir inutilisables dans les descentes, en montagne, quand il y avait un plein
chargement de blessés à bord, et comment il fallait freiner avec la boîte de vitesses et finalement utiliser la marche arrière pour
s’arrêter […].
Je pensai à Miss Stein et à Sherwood Anderson, et à l’égoïsme et à la paresse mentale par opposition à la discipline, et je me
demandai qui appelle qui une génération perdue ?

Paris est une fête, Ernest Hemingway, Folio

À vous de chercher
Objectifs : reformuler des idées, enrichir sa culture personnelle.
Qui est « Miss Stein » ? (Recherchez sur Internet). Qu’apprend-on d’Hemingway dans cet extrait ? L’auteur
accepte-t-il pleinement le qualificatif de « Génération perdue » ? Qui est Ezra Pound ?
Répondez à ces questions en rédigeant deux ou trois paragraphes.

Reprenons ensemble
Américaine installée à Paris dès 1903, « Miss Stein », dont le prénom est Gertrude, fut une personnalité
prépondérante de la culture artistique parisienne de la première moitié du XXe siècle. Son appartement du 27 rue
de Fleurus était une adresse incontournable pour les artistes de l’avant-garde, qui s’y retrouvaient. Gertrude
Stein peut être considérée comme un mentor car elle favorisait les rencontres entre artistes en soutenant
leur production. Picasso, alors quasiment inconnu, se rendait fréquemment chez elle et fit son portrait en
1906, rivalisant avec Matisse dans la fréquence de ses visites. À sa mort en 1946, la collection de « Miss Stein »
comportait plus de 250 œuvres ; elles furent dispersées par ses héritiers. Parmi les artistes qui la fréquentaient,
on compte Hemingway, un jeune compatriote.
Cet extrait révèle que l’expression « Génération perdue » a été inventée par Gertrude Stein. Au départ employée
comme un reproche à l’encontre d’un jeune garagiste qui n’a pas réparé sa Ford T assez rapidement, l’expression
s’est étendue aux jeunes écrivains américains expatriés à Paris à la suite de la Première Guerre mondiale.
Associée à l’absence de discipline et à la consommation d’alcool, cette expression ne plaît pas à Hemingway.
D’ailleurs, il évoque ses souvenirs de militaire pendant la Première Guerre mondiale pour remettre en question
la pertinence de l’idée d’indiscipline associée à sa génération.

2.  Paris ou New York ?


A.  Les artistes sous l’Occupation
En 1937 s’est tenue à Munich une exposition intitulée « L’art dégénéré » visant à diffamer l’art moderne. Des
mouvements tels que l'expressionnisme, le cubisme, le futurisme ou le dadaïsme y ont été sanctionnés et des
œuvres d’art confisquées parmi celles de Matisse, Picasso, Van Gogh, Cézanne, Dix, Klee ou Kandinsky.

Cned / Cours / Paris, ville capitale / Séquence 1 – Activité 5 / Culture générale et expression – 2e année 11 / 15
En 1940, quand Paris devient la capitale de l’Allemagne nazie en France, de nombreux artistes et intellectuels
s’exilent, à l’instar du chef de file des surréalistes, André Breton, qui s’installe à New York. Mais le mouvement
surréaliste survit clandestinement dans l’Europe occupée et certains de ses membres s’impliquent dans les
éditions La Main à Plume. On compte parmi eux Robert Desnos, Léo Mallet ou Paul Éluard dont un poème est
diffusé sous la forme d’un tract en 1942. Ces lignes qui chantent l’amour et la révolte vont incarner la résistance
dans le monde entier.

À vous de chercher
Objectifs : enrichir sa culture personnelle, faire preuve de concision.
1. Vous avez sans doute entendu voire appris la poésie de Paul Éluard parue aux éditions la Main à Plume, mais
quel est son titre ?
2. Le Bulletin officiel met à l’honneur le personnage d’un roman de Léo Malet. Comment s’appelle-t-il ? Quand ce
personnage a-t-il été créé et quel est son métier ?

Reprenons ensemble
1. « Liberté » est le titre du poème de Paul Éluard.
Ces premières lignes ne vous évoquent-elles pas un souvenir d’école ?
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom…
2. Léo Malet, un temps lié avec le groupe surréaliste, donne naissance à Nestor Burma. Ce personnage né en
1942 est un détective privé. Patron de l’agence Fiat Lux (« Que la lumière soit »), au fil de ses enquêtes, il est
amené à sillonner différents quartiers de Paris et de la banlieue.
Des titres tels que 120, rue de la gare, Brouillard au pont de Tolbiac, Casse-pipe à la Nation, Corrida aux Champs
Élysées montrent clairement l’attachement de l’auteur à la capitale et ont été adaptés à la bande dessinée par
le dessinateur Jacques Tardi.

Pour aller plus loin


Pour aller plus loin et écouter quelques éléments de la vie très mouvementée de Léo Malet, tour à tour chansonnier, laveur de bouteilles,
prisonnier puis romancier, écoutez le début de ce podcast1.

1. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/nestor-burma-dans-entreprise-de-transports-d-
apres-leo-malet-3818192

B.  1945-1972 : des artistes étrangers à Paris


Le Musée national de l’histoire de l’immigration a consacré une exposition aux artistes étrangers installés à
Paris après la Seconde Guerre mondiale. Comment expliquer l’attrait de la capitale pour ces étrangers ? Après
« l’École de Paris », qu’est-ce que « la Nouvelle École de Paris » ?

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Document 8

Les artistes étrangers, des étrangers comme les autres ?


Au milieu des années 1950, la capitale compte 7 000 à 8 000 artistes étrangers et, parmi les artistes qui exposent à Paris, 60 à
65 % sont étrangers. 15 à 20 % des artistes alors installés dans la capitale sont étrangers. Ils forment une communauté singulière,
minoritaire au regard du 1,6 million d’étrangers présents sur l’ensemble du territoire (recensement de 1946), dont une grande
majorité travaille comme main-d’œuvre dans l’industrie.
Paris, la « ville Lumières »
La paix retrouvée au sortir du second conflit mondial fait converger celles et ceux qui, parmi les artistes, en conservent l’image
traditionnelle de « Ville Lumières » accueillante aux étrangers et centre intellectuel : entre Saint-Germain-des-Prés et le Quartier
Latin, se croisent intellectuels, éditeurs, libraires, peintres et musiciens, notamment de jazz.
Le prestige de la première École de Paris – expression qui désigne au début du XXe siècle les artistes venus de l’étranger s’installer
à Paris pour participer à l’effervescence artistique de la ville, comme Pablo Picasso, Chaïm Soutine, Ossip Zadkine ou encore
Tsugouharu Foujita – et le rôle joué par la capitale dans l’histoire des avant-gardes au début du siècle expliquent aussi pour partie
l’attractivité de la capitale. Les structures qui animent d’ordinaire sa vie artistique fonctionnent à nouveau, et ce dès la fin du
conflit. Ainsi, les maîtres tels que Chagall, Zadkine, Giacometti de retour en France, réouvrent leurs ateliers. Les galeries et les
grands établissements culturels reprennent leurs activités d’exposition ou d’enseignement. […]
La Nouvelle École de Paris
Après 1945, de nombreux artistes étrangers participent au mouvement de l’abstraction et à la richesse de la création à Paris, la
« Nouvelle École de Paris », en amenant avec eux les acquis esthétiques et traditions de leur pays d’origine.
On peut citer parmi eux l’artiste portugaise Maria Helena Vieira da Silva. Après sa réinstallation à Paris après la guerre (elle y avait
migré dans l’entre-deux-guerres, puis s’était réfugiée au Brésil), elle réalise « Paris, la nuit », toile abstraite qui, par ses couleurs,
du bleu foncé parsemé de petits carrés dorés, rappelle la lumière des fenêtres qui éclairent la nuit parisienne. Elle parvient ainsi
à transmettre son impression de la « ville des lumières » qu’elle a retrouvée après huit ans d’exil. Elle devient peu à peu l’une des
artistes les plus reconnues de son temps, en France, au Portugal et dans toute l’Europe, ce qui reste, à cette époque, exceptionnel
pour une femme peintre.
Ou encore le plasticien hongrois Victor Vasarely, précurseur de l’art cinétique, qui intègre le mouvement dans l’œuvre d’art, par
des procédés mécaniques ou bien en générant l’illusion d’un mouvement ou d’un relief dans une œuvre d’art immobile (peinture
ou sculpture).

Musée de l’histoire de l’immigration, exposition du 27 septembre 2022 au 22 janvier 2023 , « Paris et nulle part ailleurs »,
Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe [en ligne]

À vous de chercher
Objectif : enrichir sa culture personnelle
Pour aller plus loin, en complément de la lecture du document 8, rendez-vous sur le site du Musée de l’histoire
de l’immigration pour y découvrir les œuvres de Maria Helena Vieira da Silva et de Victor Vasarely et leur
biographie :
  Maria Helena Vieira da Silva2
  Victor Vasarely3

Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses pour cet exercice qui vise simplement à vous permettre
d’enrichir votre culture personnelle.

2. https://www.histoire-immigration.fr/paris-et-nulle-part-ailleurs/maria-helena-vieira-da-silva
3. https://www.histoire-immigration.fr/paris-et-nulle-part-ailleurs/victor-vasarely

Cned / Cours / Paris, ville capitale / Séquence 1 – Activité 5 / Culture générale et expression – 2e année 13 / 15
C.  1945-1972 : de Paris à New York
Document 9

[…] À la fin des années 1920, des musées exclusivement consacrés à l’art moderne apparaissaient aux États-Unis, en particulier
sur la côte Est, à New York. Ces institutions étaient financées par les rares mécènes américains initiés aux nouvelles tendances
artistiques, que ce soit par leurs voyages en Europe ou par la fréquentation d’artistes européens qui comme Marcel Duchamp au
cours de la Première Guerre mondiale, venaient aux États-Unis découvrir la formidable modernité technologique américaine.
Les « passeurs » européens surent profiter de l’apparition de ces nouvelles institutions, en y cherchant pour leurs artistes la
reconnaissance et la respectabilité que peu de musées offraient alors aux modernes en Europe. À New York, ils établirent un
système efficace de « triangulation harmonieuse » entre « l’artiste, l’institution et le marché », selon le schéma suivant :
  les musées d’art moderne américains captaient, dans les galeries de la 57e rue, ces tendances artistiques nouvelles et, en élaborant
leurs collections permanentes, opéraient une seconde sélection qui permettait d’échanger la quantité contre la qualité ;
  à travers l’acquisition et l’exposition, le musée créait de la valeur, de la référence, et de la cote pour ces œuvres modernes ; il rendait
au marché des « maîtres modernes », des artistes consacrés ;
  parce qu’ils avaient, les premiers, découvert ces artistes qui peuplaient désormais les musées, les marchands accumulaient
l’autorité qui leur permettait d’exposer de nouveaux artistes ; et ainsi de suite…
Ainsi s’enclenchait une mécanique d’institutionnalisation de l’art moderne, alors absolument unique au monde – produit de
l’évolution sociologique endogène américaine (l’émergence des grandes fortunes industrielles, la nouvelle formation des
conservateurs de musée, l’ouverture académique à la question du modernisme, etc.) et de l’influence exogène de ces « agents
doubles » qui importaient la modernité artistique d’Europe.
La période de 1933 à 1939 fut marquée par l’arrivée à New York de deux marchands allemands, Curt Valentin et Karl Nierendorf,
qui étaient à la fois effrayés par la politique culturelle nazie, et attirés par ce processus d’institutionnalisation de l’art moderne
commencé aux États-Unis.
Leur entrée sur la scène new-yorkaise, sous la bannière de l’antinazisme, leur permit de s’insérer rapidement dans le milieu de
l’art, et de nouer avec les musées américains des relations qui se révélèrent décisives pour l’acceptation de l’art allemand en
Amérique. Jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale, ils multiplièrent les expositions d’« art allemand libre » qui renforcèrent
la réputation des artistes allemands présentés par des précurseurs tels que J.-B. Neumann dans les années 1920. […]
À mesure que leurs activités se développaient aux États-Unis, et tandis que la situation politique se dégradait en Allemagne, ils
passèrent d’une migration temporaire à une migration définitive, ne croyant plus à la possibilité (envisagée au départ) de revenir en
Allemagne. À ces deux marchands, ainsi qu’aux marchands qui les avaient précédés dans les années 1920, revint la mission à la fois
éthique et lucrative de canaliser « l’hémorragie » des œuvres modernes bannies d’Allemagne.
En 1939-1940, avec le déclenchement de la guerre en Europe et l’effondrement de la France, nous identifions une troisième période,
caractérisée par l’exil des marchands juifs et de la communauté artistique parisienne. Parmi ces marchands, Paul Rosenberg,
parangon du long règne de la place de Paris, représentant de la toute-puissante rue de la Boétie – dont l’exil était le symbole, s’il
en fallait, qu’un nouvel ordre (américain) se mettait en place. À New York, alors que grossissaient les rangs des exilés européens,
ces cinq marchands (Pierre Matisse, Israël Ber Neumann, Curt Valentin, Karl Nierendorf, et Paul Rosenberg) purent canaliser non
seulement les derniers flux d’œuvres d’art en provenance d’Europe, mais aussi la créativité de leurs artistes, pour la diriger à leur
avantage vers un marché américain désormais ouvert à l’art moderne. Les années 1942-1943 furent donc marquées par la visibilité
maximale des artistes et des marchands européens à New York, ce qui ne laissa pas toujours la société new-yorkaise indifférente :
tantôt vus comme des profiteurs, tantôt comme des héros, les « passeurs passionnés » durent faire face, dans les années 1930 et
1940, à des réactions conflictuelles qui étaient à la mesure (très grande) de leur influence sur la culture visuelle américaine.

Pauline Labib-Lamour, « « Passeurs passionnés » : Cinq marchands d'art européens à New York, 1923-1945 », Bulletin de l'Institut Pierre Renouvin, vol. 31, n°1, 2010

À vous de chercher
Objectifs : repérer les idées essentielles d’un texte, reformuler des idées.
Repérez les idées principales de cet extrait d’article et proposez son résumé en une dizaine de lignes.

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Reprenons ensemble
Proposition de résumé
Dès l’entre-deux-guerres, le centre culturel occidental se déplace progressivement de Paris à New York, pour
plusieurs raisons. En premier lieu, les marchands d’art européens jouent un rôle central dans la diffusion des
œuvres du vieux continent. Passionnés par la peinture, ils ont aussi beaucoup de relations outre-Atlantique. En
canalisant la circulation des œuvres, ils contribuent à leur valorisation financière ; dès la fin des années 1920,
des musées exclusivement consacrés à l’art moderne apparaissent alors aux États-Unis, en particulier sur la
côte Est, à New York. Entre l’institution, le marché et les artistes, chacun y trouve son compte. Avec l’exil de
marchands d’art influents et d’artistes de la communauté parisienne, la Seconde Guerre mondiale renforce la
place de New York comme nouveau centre d’influence.

Ce qu'il faut retenir

Pour les techniques


  Savoir repérer les idées essentielles et les reformuler.
  Être capable d’établir la problématique sous-jacente à un texte ou retrouver après lecture d’un texte une problématique exprimée sur
le Bulletin officiel
  Enrichir son vocabulaire sur le thème et se doter de connaissances variées.
  Rechercher des informations et les restituer avec concision.

Pour les connaissances culturelles


La représentation de Paris est indissociable de son univers artistique. Musiciens, peintres, poètes, romanciers, « hommes » de
théâtre, réalisateurs, mais aussi chanteurs et chanteuses, danseurs et danseuses de toutes nationalités ont forgé l’image d’une ville
festive et irrigué dans leur sillage la représentation d’un Paris libre et bohème. Des générations d’artistes se sont constituées autour
de lieux emblématiques, entre Montmartre et Montparnasse puis le Quartier Latin et celui de Saint-Germain des Prés, en suivant les
oscillations de l’histoire. De l’École de Paris à la Nouvelle École de Paris, des centaines d’artistes ont contribué à l’édification d’un
patrimoine unique dans le monde. Après la Seconde Guerre mondiale, Paris perd sa place de capitale culturelle mondiale pour la
partager avec les États-Unis, et New York prend la tête en matière de centre artistique.
Cependant, Paris a su rester très dynamique et continue d’offrir une quantité et une qualité de spectacles, d’expositions, de pièces de
théâtres très importantes. Le terrain artistique y bénéficie d’un soutien politique très appuyé, permettant la multiplication des scènes.

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