Vous êtes sur la page 1sur 5

Chapitre 6 ETUDE ET DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX DE GAINES

1- GENERALITES
Un réseau aéraulique désigne un ensemble de conduits d’air ou gaines qui a pour rôle essentiel de
transporter les différents airs dans une installation de conditionnement d’air. Un réseau aéraulique
se compose généralement :
- D’un réseau de soufflage de l’air frais ;
- D’un réseau de reprise de l’air recyclé (air repris dans le local) ;
- D’un réseau d’amené d’air neuf (dans certains cas de figures) ;
- Des terminaux de diffusion qui peuvent être des grilles, des diffuseurs, des bouches,
des buses ou des fentes aménagées dans le faux plafond.
Les réseaux généralement rencontrés sont réalisés :
- En tôle d’acier galvanisé (conduits circulaires ou rectangulaires) ;
- A partir de panneaux de plâtre et de polystyrène (gaine staff) ;
- Ou encore en aluminium.
2- CLASSIFICATION DES RESEAUX DE GAINE
Les réseaux de gaines peuvent être classé en fonction de :
- De la pression et de la vitesse de l’air ;
- Du rôle ;
- De la forme.
2-1- En fonction de la pression et de la vitesse
2-1-1- En fonction de la pression
Le choix de la pression conditionne le type de ventilateur. Ainsi, on peut distinguer :
- Les réseaux basse pression : vitesse de l’air inférieure à 25 m/s et pression comprise
entre 0 et 1000 Pa ;
- Les réseaux moyennes pression : vitesse de l’air inférieure à 25 m/s et pression
comprise entre 1000 et 2000 Pa ;
- Les réseaux haute pression : vitesse de l’air supérieure à 25 m/s et pression comprise
entre 2000 et 3000 Pa ;
2-1-2- En fonction de la vitesse
Le choix de la vitesse conditionne le type de climatisation. C’est ainsi qu’on distinguera :
- Les réseaux basses vitesses :
 soufflage (de 6 à 11 m/s en climatisation de confort et de 11 à 12 m/s en
climatisation industrielle) ;
 reprise (de 7,5 à 9 m/s en climatisation de confort ; de 9 à 11 m/s en climatisation
industrielle)
- Les réseaux hautes vitesses : soufflage de 15 à 25 m/s
2-2- En fonction du rôle
On distingue :
- Les conduits de distribution : qui transportent l’air depuis la centrale de traitement
jusqu’aux locaux à climatiser ;
- Les conduits de reprise : qui extraient de l’air des locaux pour en rejeter une partie et
amener l’autre vers la centrale ;
- Les conduits de recyclage : qui transportent l’air extrait des locaux climatisés vers la
centrale de traitement d’air.
2-3- En fonction de la forme
Suivant le matériau utilisé et selon le mode de fabrication, on peur classer les conduits d’air en deux
catégories :
- Les conduits à section circulaire : caractérisés par un diamètre et une épaisseur ;
- Les conduits à section carrée ou rectangulaire : caractérisées par une hauteur, une
largeur et une épaisseur.
3- CALCUL DES PERTES DE CHARGE
On distingue deux types de pertes de charges :
- Les pertes de charges linéaires ;
- Les pertes de charges singulières.
3-1- Pertes de charges linéaires
Elles sont uniformément réparties le long des conduits rectilignes
a) Conduits lisses de section circulaire
Perte de charge (Pl): Pl = j . L
Avec
j : perte de charge unitaire (en Pa/m)
L : longueur du conduit (en m)
La perte de charge unitaire j est obtenue sur le diagramme des pertes de charges. Il existe des
abaques appropriés.
b) Conduits métalliques lisses de section rectangulaire
Le diamètre équivalent d’un conduit rectangulaire correspond au diamètre du conduit circulaire de
même rugosité qui engendre la même perte de charge pour un débit volume identique.
Diamètre équivalent : ϕe = 1.265 [a³. b³ / (a + b)]0,2

3-2- Pertes de charges singulières


Ce sont les pertes de charges dans les autres parties du circuit en dehors des parties rectilignes.
Ps = (ξ . ρ . V ²) / (2 . j)
ρ : masse volumique de l’air (en kg / m³),
V : vitesse de l’air (en m / s),
ξ: coefficient de pertes de charges.
Tableau1 : Pertes de charges singulières dans les conduits d’air (Source: «COSTIC«)
4- DIMENSIONNEMENT DES CONDUITS
4-1- Généralités
Il existe trois méthodes généralement employées pour le calcul du réseau de gaine, à savoir :
- La méthode de la vitesse ou méthode dynamique ;
- la méthode de l’égalité de frottement ;
- de regain de pression statique.
Le choix d’une méthode d’étude dépend de la dimension du réseau. Il est conseillé d’utiliser :
- La méthode de la vitesse pour les petits réseaux ou des installations ne comportant pas plus de
trois ou quatre bouches (boutiques, bureaux, usages domestiques) ;
- La méthode d’égalité de frottement pour les immeubles et les réseaux moyens ;
- La méthode de regain de pression statique pour des réseaux importants à vitesse élevée.
Quelle que soit la méthode utilisée, les différents paramètres qui entrent dans le calcul des gaines
sont : le débit, la pression, les pertes de charge et la vitesse.
Les vitesses d’air recommandées au départ des réseaux de gaines de soufflage en fonction des
applications sont présentées dans le tableau 2 ci dessous.
Quelle que soit la méthode choisie, il est conseillé de réduire les pertes de charge lors de la
conception du réseau et du choix des matériaux pour réduire la puissance du ventilateur, et
par conséquence sa consommation électrique.

Tableau2 : Vitesse d’air recommandée dans les réseaux de gaine de conditionnement d’air

4-2- Méthode dynamique ou méthode de la vitesse

Si AB désigne un tronçon de conduite, connaissant le débit volume Qv (m3/s) et la vitesse VAB (m/s).

- La section SAB du conduit peut se déterminer par la relation suivante :

Qv
SAB =
V AB
On calcule ensuite le diamètre du conduit (section circulaire) ou ses dimensions (section
rectangulaire) :
2
πD
 Si on a des conduits circulaires : S= (avec D diamètre de la conduite) ;
4
 Si on a des conduits rectangulaires : S = a x b (où a et b représentent la longueur
et la largeur de la conduite) ;
- On détermine ensuite les pertes de charges linéaires de chaque tronçon par lecture sur des
abaques à partir du débit volume QV et du diamètre D ;
- Dans le cas des conduits à section rectangulaires, il faut d’abord déterminer le diamètre
équivalent ϕeq ou Deq à partir de a et b
Cette méthode présente l’avantage d’être simple mais le choix de la vitesse dans chaque tronçon
conduit à accepter par avance les pertes de charges conséquentes, d’où la nécessité de prévoir des
actions ultérieures pour un équilibrage aéraulique complet du réseau.
4-3- Méthode d’équifriction ou méthode du choix de la perte de charge ou méthode à J
constant
a) Principe
Cette méthode consiste à dimensionner les divers tronçons (sections) du réseau de telle sorte que
chacun des tronçons présente théoriquement la même perte de charge linéique.
b) Méthodologie de calcul
Cette méthode peut se subdiviser en 7 étapes :
Etape 1 : On détermine ou on connaît le débit volume QV1 du tronçon étudié ;
Etape 2 : On fixe la valeur de la vitesse V1 dans le tronçon principale ;
NB : Le cahier de charge fixe la vitesse dans un tronçon donné en tenant compte des problèmes
d’acoustique ou de diffusion.
Cas général : si on connait le type d’installation, on utilise des tableaux donnant les vitesses
recommandées en fonction du type d’installation ;
Etape 3 : connaissant Qv1 et V1, on détermine la valeur de la perte de charge J1 (qui est le tronçon qui
imposera la valeur de Jlimite) ; la valeur de Jlimite peut aussi être imposée ;
Etape 4 : pour les autres tronçons, connaissant Jlimite et ayant déterminé les différents débits, on
détermine les diamètres équivalents Deq et les dimensions de la gaine ;
Etape 5 : on détermine ensuite les pertes de charges statiques de chaque circuit ;
Etape 6 : on recherche le circuit le plus défavorisé ;
Etape 7 : on détermine enfin le ventilateur nécessaire, en calculant sa pression disponible.
NB : la pression du ventilateur est la somme des pressions statique et dynamique du réseau.
C’ l’une des méthodes les plus utilisées dans le dimensionnement des réseaux de gaines car elle
prend en compte les contraintes technico-économiques.
4-4- Méthode de regain de pression statique
a) Principe
La méthode consiste à faire chuter la vitesse, donc la pression dynamique dans le tronçon étudié, de
manière à augmenter la pression statique de ce même tronçon, ceci afin de vaincre les pertes de
charge de celui-ci (Théorème de BERNOUILLI).
Autrement dit, on dimensionne les différents tronçons du réseau de telle sorte que le tronçon étudié
présente théoriquement une perte de charge égale au regain de pression statique existant entre le
tronçon étudié et le tronçon précédent ; on utilise ce regain de pression statique pour compenser les
pertes de charge du tronçon étudié.
b) Méthodologie de calcul
- On détermine ou on connait le débit volumique du tronçon étudié ;
- V1 et Qv1 sont connus et constituent la base des calculs ;
-

Vous aimerez peut-être aussi