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Séries numériques

I Définitions et notations 1

II Exemples 2
II.A Série géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
II.B Série exponentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
II.C Série harmonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
II.D Série harmonique alternée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

III Quelques théorèmes 5


III.A Linéarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
III.B Partie réelle et partie imaginaire d’une série complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
III.C Troncature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
III.D Suites et séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
III.E Condition nécessaire de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

IV Séries à termes positifs 7


IV.A Principe fondamental : majoration de la suite des sommes partielles . . . . . . . . . . 7
IV.B Utilisation d’une série majorante ou minorante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
P 1
IV.C Séries de Riemann nα . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
IV.D Utilisation d’équivalences pour les séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . 9
IV.E Comparaison d’une série à termes positifs avec une série de Riemann . . . . . . . . . . 9
IV.F Comparaison d’une série à termes positifs avec une série géométrique. Règle de D’Alem-
bert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
IV.F.1 Le résultat principal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
IV.F.2 Majoration du reste lorsque la convergence est établie par ce critère . . . . . . 10
IV.F.3 Règle de D’Alembert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

V Séries de réels ou de complexes absolument convergentes 11

VI Complément sur les suites : suites extraites 12

VIISéries alternées 13
VII.ADéfinition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
VII.BCritère spécial des séries alternées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
VII.CEncadrement de la somme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
VII.DMajoration du reste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

VIII
Corrections partielles pour les exercices 15

I Définitions et notations
Soit (un )n∈N une suite réelle ou complexe. Notons :

n
X
Un = u0 + u1 + · · · + un = uk
k=0

1
Définition 1.
P
Étudier la série uk , ou série de terme général uk , c’est étudier la suite n 7→ Un .
P
Si la suite (Un )n∈N a une limite finie U quand n → +∞, on dit que la série uk est convergente ; U
s’appelle somme de la série, et on note :

X
U= uk
k=0

Dans le cas contraire, on parle de série divergente.


P
Un s’appelle somme partielle d’indice n de la série uk .

Exercice 1
P
Soit ak une série convergente de somme A. On note Rn le reste d’indice n :

X
R n = A − An = ak .
k=n+1

Que peut-on dire de la suite (Rn )n∈N ?


Correction H [sn201]

Exercice 2
P
Si ak est une série convergente, que dire de la suite n 7→ A2n − An ? (voir le paragraphe VI).
Correction H [sn202]

II Exemples
II.A Série géométrique

Théorème 1 (rappel sur les suites géométriques).


Soit z ∈ C. La suite n 7→ z n converge vers 0 si |z| < 1, et diverge pour |z| > 1. Elle est constante
pour z = 1. Enfin, elle diverge pour |z| = 1, z 6= 1.

Démonstration. Les deux premiers cas sont clairs en envisageant |z|n . Le troisième cas est évident. Pour le dernier cas,
supposons que z n ait une limite finie quand n → +∞. Alors :
|z n+1 − z n | −→ 0.
n→+∞

Mais |z n+1 − zn |
= |z|n |z − 1|
= |z − 1|. On a donc une suite constante qui tend vers 0, c’est-à-dire une suite constante
de valeur 0 ; d’où nécessairement z = 1, ce qui n’est pas.

Théorème 2.
P k
La série z converge si et seulement si |z| < 1. De plus si |z| < 1, :

X 1
zk =
1−z
k=0

2
Exercice 3
Démontrer ce théorème en remarquant que pour z 6= 1,
n
X 1 − z n+1
zk = (formule importante !).
1−z
k=0

Correction H [sn203]

Exercice 4
Expliquer pourquoi le développement décimal illimité d’un rationnel est périodique (à partir d’un
certain rang). Ecrire sous forme d’une fraction d’entiers les nombres 0, 5313131 . . . et 1, 9999 . . ..
Correction H [sn204]

Exercice 5
En exploitant la formule eiθ = cos θ + i sin θ, montrer que si θ ∈
/ 2πZ on a :

θ θ
nθ sin(n + 1) 2 nθ sin(n + 1) 2
n
X Xn
cos kθ = cos × et sin kθ = sin ×
2 θ 2 θ
k=0 sin k=0 sin
2 2
(ces calculs sont importants et il faut être capable de les refaire).
Correction H [sn205]

II.B Série exponentielle

Théorème 3 (Formule de Taylor avec reste intégral).


Soient I un intervalle (non réduit à un point) et soient a, b ∈ I. Soit f ∈ C n+1 (I, R). On a :
b
(b − a)n (n) (b − t)n (n+1)
Z
f (b) = f (a) + (b − a)f 0 (a) + · · · + f (a) + f (t) dt
n! a n!

Remarque 1. Cette formule est à connaître par cœur !


Z b (b − t)k (k+1)
Démonstration. Posons pour k ∈ {0, . . . , n} : Ik = f (t) dt. Une intégration par parties montre que
a k!
pour k > 1, on a :

(b − a)k (k)
Ik − Ik−1 = − f (a)
k!
On somme pour k = 1, .., n, et on obtient (par télescopage, voir III.D) :
n
X (b − a)k (k)
In − I0 = − f (a)
k=1
k!

En remarquant que I0 = f (b) − f (a), on obtient la formule souhaitée.

Théorème 4 (Inégalité de Taylor-Lagrange).


Les notations sont les mêmes. Soit M un majorant sur I de |f (n+1) (t)|. On a :

(b − a)n (n) |b − a|n+1


f (b) − f (a) − (b − a)f 0 (a) − · · · − f (a) 6 M
n! (n + 1)!

3
Démonstration. Il s’agit en fait de démontrer :
Z b (b − t)n (n+1) |b − a|n+1
f (t) dt 6 M
a n! (n + 1)!
Supposons d’abord a < b. On a :
Z b (b − t)n (n+1)
Z b (b − t)n (n+1)
Z b (b − t)n (b − a)n+1
f (t) dt 6 |f (t)| dt 6 × M dt = M
a n! a n! a n! (n + 1)!
Si a > b, on a :
Z b(b − t)n (n+1) a (b − t)n
Z
f (t) dt = f (n+1) (t) dt et :
a n! b n!
Z a (b − t)n (n+1)
Z a
(t − b)n (n+1)
Z a
(t − b)n
f (t) dt 6 |f (t)| dt 6 × M dt
b n! b n! b n!
(a−b)n+1
et cette dernière intégrale est égale à M (n+1)!
.

Théorème 5 (développement en série entière de la fonction exponentielle).



X xk
On a : ∀x ∈ R, ex =
k!
k=0

La démonstration de ce théorème est faite dans les deux exercices suivants :


Exercice 6
Soit α ∈ [0, 1[, et soit (an )n∈N une suite de R∗+ , telle qu’à partir d’un certain rang, on ait :
an+1

an
Montrer qu’on a : lim an = 0.
n→+∞
Correction H [sn206]

Exercice 7
Soit x ∈ R, et soit n ∈ N∗ . On pose M = max(1, ex ). Montrer qu’on a :
n
X xk |x|n+1
ex − 6M×
k! (n + 1)!
k=0

X xk
et en déduire la valeur de .
k!
k=0
Correction H [sn207]

Exercice 8
n
X 1 1
On pose pour n ∈ N, un = et vn = un + .
k! n × n!
k=0
1. Montrer que les deux suites (un ) et (vn ) sont adjacentes, et que leur limite commune est e.
2. Montrer que e est irrationnel. Pour cela, supposer que e s’écrit sous la forme d’une fraction
d’entiers : e = pq ; puis tirer une contradiction de la double inégalité uq < e < vq .
Correction H [sn208]

II.C Série harmonique

Théorème 6.

X 1
La série diverge (vers +∞).
k
k=1

4
1 1 1
Démonstration. Posons Un = 1 + + + · · · + ; on a :
2 3 n
1 1 1 1 1
U2n − Un = + + ··· + >n× = .
n+1 n+2 2n 2n 2
Avec l’exercice 2, on voit que la suite (Un ) est divergente ; comme elle est croissante, elle tend vers +∞.

X 1
Remarque 2. Dans ce cas d’une série divergente à termes > 0, la notation = +∞ est acceptée.
k
k=1
Exercice 9
On pose, pour n entier > 1 : an = Un − ln n, et bn = Un − ln(n + 1).
1 1 R k+1 dt
1. Montrer que : ∀k > 1, 6 ln(k + 1) − ln k 6 (utiliser k t ).
k+1 k
2. Montrer que les suites (an ) et (bn ) sont adjacentes, et que leur limite commune est strictement
positive.
Correction H [sn209]

Remarque 3. Cette limite commune s’appelle la constante d’Euler. Elle est en principe notée γ, et
elle est à peu près égale à 0, 57731. L’exercice qui précède a donc montré :
1 1 1
+ + · · · + = ln n + γ + o(1)
1+
2 3 n
où o(1) désigne une fonction de n qui tend vers 0 quand n tend vers +∞.
1 1
C’est ce qu’on appelle un développement asymptotique de 1 + 2 + 3 + · · · + n1 .
Ce résultat n’est pas dans le programme, mais il n’est pas inutile de le connaître car c’est un "grand
classique" des concours.

II.D Série harmonique alternée


Exercice 10
Pour t 6= −1, montrer qu’on a :
1 + (−1)n−1 tn
1 − t + t2 − · · · + (−1)n−1 tn−1 = .
1+t

X (−1)k+1
Intégrer entre 0 et 1, et en déduire = ln 2.
k
k=1
Correction H [sn210]

Remarque 4. Ce résultat est à connaître !

III Quelques théorèmes


III.A Linéarité

Théorème 7.
 ∞ ∞
X X
an = A, bn = B


 ∞
X
n=0 n=0 =⇒ (αan + βbn ) = αA + βB

 n=0
α, β ∈ K(= R ou C)

Démonstration. C’est tout simplement une autre écriture du résultat connu que voici, sur les suites réelles ou com-
plexes :
 
An −→ A et Bn −→ B ⇒ αAn + βBn −→ αA + βB
n→+∞ n→+∞ n→+∞

5
III.B Partie réelle et partie imaginaire d’une série complexe

Théorème 8.
Soit (cn )n∈N une suite complexe. On pose, pour tout n ∈ N, cn = an + ibn (avec an , bn ∈ R) ; alors :
X X X 
cn converge ⇐⇒ an et bn convergent

et dans ce cas on a :

X ∞
X ∞
X
cn = an + i bn i.e. C = A + iB
n=0 n=0 n=0

Démonstration. L’équivalence résulte sans difficulté du résultat suivant :


Soit (zn )n∈N une suite de nombres complexes. Cette suite tend vers 0 si et seulement si la suite (xn )n∈N des parties
réelles et la suite (yn )n∈N des parties imaginaires tendent vers 0. Pour voir cela, il suffit d’observer géométriquement
les inégalités suivantes, et de les exploiter :
0 6 |xn | 6 |zn | 6 |xn | + |yn | et 0 6 |yn | 6 |zn | 6 |xn | + |yn |
Quant à l’égalité C = A + iB, c’est maintenant un cas particulier du théorème précédent.

III.C Troncature

Théorème 9.

X ∞
X
uk et uk sont de même nature ( i.e. toutes deux convergentes, ou toutes deux divergentes).
k=0 k=k0

n
X n
X
Démonstration. Soit n > k0 . Posons Un = uk et Vn = uk . Il s’agit respectivement des sommes partielles
k=0 k=k0
0 −1
kX
d’indice n des deux séries. Et on a : Un − Vn = uk , qui est une constante. Les deux suites n 7→ Un et n 7→ Vn
k=0
sont donc de même nature.

III.D Suites et séries

Théorème 10.
P
La suite (un ) converge si et seulement si la série (un+1 − un ) converge.

Démonstration. Si on pose : n
X
vn = un+1 − un et Vn = vk
k=0
on vérifie immédiatement qu’on a Vn = un+1 − u0 (méthode du télescopage).
La convergence de la suite (Vn )n∈N est donc équivalente à celle de la suite (un )n∈N

Remarque 5. Ce théorème très simple est très fréquemment utilisé.

Exercice 11
Simplifier arctan(n + 1) − arctan n, puis établir la convergence et calculer la somme de :

X 1
arctan .
n=1
n2 +n+1

Correction H [sn211]

6
III.E Condition nécessaire de convergence

Théorème 11 (fondamental !).


X
un converge =⇒ la suite (un ) tend vers 0.

Démonstration. On a : un = Un − Un−1 , et le résultat est immédiat car les suites (Un )n∈N et (Un−1 )n∈N ont la même
limite : la somme de la série !

Remarque 6. On dit aussi : si une série converge, alors son terme général tend vers 0. Une série
dont le terme général ne tend pas vers 0 est parfois appelée série "grossièrement divergente".

Exercice 12
Expliquer pourquoi la réciproque est fausse.
Correction H [sn212]

Exercice 13
X X
Soit θ ∈
/ πZ. Quelle est la nature des séries cos nθ et sin nθ ?
Indication : supposons que la suite n 7→ cos nθ tende vers 0 ; que dire alors de la suite n 7→ cos(n+1)θ,
puis de la suite n 7→ sin nθ ?
Correction H [sn213]

IV Séries à termes positifs


IV.A Principe fondamental : majoration de la suite des sommes partielles

Théorème 12.
X
Soit an une série à termes > 0 (au moins à partir d’un certain rang) :
X
an converge ⇐⇒ la suite (An ) est majorée

n
X
Démonstration. Rappelons que An = ak . On a pour tout n : An+1 = An + an+1 > An . La suite (An ) est donc
k=0
croissante : et on sait alors qu’elle converge si et seulement si elle est majorée.

Remarques 7.
1. N’oubliez pas qu’on veut pour la suite (An ) un majorant fixe et indépendant de n.
2. Les divers critères qu’on va voir sur les séries à termes positifs sont tous des conséquences plus
ou moins triviales de ce théorème.
X∞ X∞
3. Les notations an < +∞, pour une série convergente, et an = +∞ pour une série
n=0 n=0
divergente, sont tolérées, mais évidemment réservées aux séries à termes positifs.

IV.B Utilisation d’une série majorante ou minorante

Théorème 13.
P P
Soient an et bn à termes > 0, telles que an 6 bn à partir d’un certain rang. Alors :
X X
bn converge =⇒ an converge

7

X
Démonstration. Soit n0 tel que ∀k > n0 , ak 6 bk . Désignons par B la somme de la série majorante : B = bk , et
k=0
0 −1
nX
notons K la somme ak . On a : ∀n ∈ N, An 6 K + B.
k=0
En effet, si n < n0 , on a An 6 K, et si n > n0 , on a :
n
X n
X n
X
An = K + ak 6 K + bk 6 K + bk = K + Bn 6 K + B
k=n0 k=n0 k=0

P pour la suite (An )n∈N , un majorant fixe, indépendant de n ; cela établit d’après le théorème précédent que
On a donc,
la série an est convergente.

Remarques 8.
1. Si on a : ∀n, an 6 bn , la démonstration précédente est un peu plus facile, et on a de plus :
A 6 B ; mais cette inégalité sur les sommes n’est pas forcément vraie si l’inégalité an 6 bn n’est
valable qu’à partir d’un certain rang.
P P
2. Dans les conditions du théorème : an diverge =⇒ bn diverge.
P P
3. Si an = o(bn ) quand n → +∞, et si bn converge, alors an converge (même chose si
an = O(bn ) quand n → +∞).

Exercice 14
Nature des séries suivantes :
∞ ∞ ∞ ∞ ∞
X 1 X 1 X 1 X 1 X 1
1. n+2
2. √ 3. 4. 5.
n=1
2 n=1
n n=2
(ln n)2 n=1
n 2
n=1
n 2 + (sin n)2

1 1
Pour le 4., on pourra remarquer que ∀n > 2, n2 6 n−1 − n1 .
Correction H [sn214]

Exercice 15
∞ √
P X an
Soit an une série à termes > 0, convergente. Montrer que < +∞.
n=1
n
Correction H [sn215]

Exercice 16
∞ 1 1
X 1+ 2 + ··· + n
Par une minoration, montrer que la série diverge.
n=2
ln(n!)
Correction H [sn216]

1
P
IV.C Séries de Riemann nα

Théorème 14.
P 1
La série converge pour α > 1, et diverge pour α 6 1.

Démonstration.
– pour α 6 0, le terme général ne tend pas vers 0, et on conclut avec III.E.
1
– pour 0 < α 6 1, on a : ∀n > 1, n 6 n1α , et n
1
est le terme général d’une série divergente (voir IV.B).
– pour α > 1 : soit k un entier > 2.
Sur le segment [k − 1, k], on a : k1α 6 t1α (faire un dessin). On intègre sur [k − 1, k] :

1
Z k dt
6
kα k−1 tα
et on somme pour k = 2, .., n :

8
1 1 1
Z n dt
+ α + ··· + α 6
2α 3 n 1 tα
d’où :

1 1 1
Z n dt 1 1 1 1
An = 1 + + α + ··· + α 6 1 + =1+ − × α−1 6 1 +
2α 3 n 1 tα α−1 α−1 n α−1
1
L’inégalité An 6 1 + α−1 est ainsi démontrée pour tout n > 2, et elle est bien sûr également valable pour n = 1.
Elle est donc valable pour tout n > 1, et on a donc un majorant fixe, indépendant de n, pour la suite (An ) des
sommes partielles.

X 1
On peut par conséquent conclure (avec IV.A) que la série α
converge.
k=1
k
Il est ainsi établi que cette série converge si et seulement si α > 1.

Remarque 9. Si α > 1, on note :



X 1
ζ(α) = (il s’agit de la lettre grecque zéta).

k=1

π2
On verra que ζ(2) = 6 , et on calculera également, avec les séries de Fourier, ζ(4) et ζ(6).

IV.D Utilisation d’équivalences pour les séries à termes positifs

Théorème 15.
P P
Soient an et bn deux séries à termes > 0, telles que an ∼ bn , quand n → ∞ : ces séries sont de
même nature.

Démonstration.
an
−→ 1, et donc, si n est assez grand, on a : 21 bn 6 an 6 32 bn .
bn n→+∞
P P
P bn converge, l’inégalité de droite montre que la série
Si la série P an converge, d’après IV.B. Et si
la série bn diverge, l’inégalité de gauche montre que la série an diverge.

Exercice 17

1
X 1
Montrer que ∼
n ln n +∞ ln(ln(n + 1)) − ln(ln n) et en déduire : diverge.
n=2
n ln n
Correction H [sn217]

IV.E Comparaison d’une série à termes positifs avec une série de Riemann
On utilise, si on peut, équivalence, majoration, minoration. Par exemple :
 P
si α > 1, la série P un converge
– On suppose que un ∼ nKα : .
n→∞ si α 6 1, la série un diverge
K
P
– On suppose qu’à partir d’un certain rang, on a un 6 nα , avec α > 1 : la série un converge.
K
P
– On suppose qu’à partir d’un certain rang, on a un > avec α 6 1 : la série
nα , un diverge.
Exercice 18
P 1+ 1 +···+ 1
Soit a > 0. Quelle est la nature de la série a 2 n (utiliser la deuxième remarque de II.C).

Correction H [sn218]

Exercice 19
Soit (Sn ) la suite numérique définie pour n entier naturel
! non nul par :
i=n
X 1 √
Sn = √ −2 n
i=1
i

9
1. Trouver un équivalent de Sn − Sn−1 quand n tend vers +∞.
2. Etablir la convergence de la suite (Sn ) (on pourra utiliser la théorie des séries).
i=n
X 1
3. En déduire un équivalent de √ quand n tend vers +∞
i=1
i
Correction H [sn219]

IV.F Comparaison d’une série à termes positifs avec une série géomé-
trique. Règle de D’Alembert
IV.F.1 Le résultat principal

Théorème 16.
P
Soit an une une série à termes > 0. S’il existe α ∈ [0, 1[ et n0 ∈ N tels que :
an+1
∀n > n0 , 6α
an
alors la série converge.

a  ∞
n0
X
Démonstration. Si n > n0 , on a an 6 αn , et αn < +∞. On applique alors IV.B.
α n0 n=0

Exercice 20
P P
Soient un et an deux séries à termes > 0 telles que :
un+1 an+1
∀n, 6
un an
P
Montrer que un = O(an ), et en déduire que la convergence de la série
P an entraîne celle de la série
un .
Correction H [sn220]

IV.F.2 Majoration du reste lorsque la convergence est établie par ce critère



X α
Rn = ap = an+1 + an+2 + · · · 6 αan + α2 an + · · · = an .
p=n+1
1−α

IV.F.3 Règle de D’Alembert

Théorème 17.
P an+1
Soit an une série à termes > 0, telle que −→
an n→+∞ l (l ∈ [0, +∞])
1. Si l < 1, la série converge.
an+1
2. Si l > 1, ou si l = 1+ (i.e. −→
an n→+∞ 1 par valeurs plus grandes), la série diverge (grossière-
ment).
3. Si l = 1, on ne peut rien dire.

Démonstration.
an+1
1. Si l ∈ [0, 1[, considérons α tel que l < α < 1. À partir d’un certain rang, on a an
6 α et on applique IV.F.1.
an+1
2. Dans le cas 2), on a nécessairement an
> 1 à partir d’un certain rang, autrement dit la suite (an )n∈N devient
P
croissante. Comme il s’agit d’une suite de réels strictement positifs, elle ne peut tendre vers 0, et la série an
ne peut converger (voir la condition nécessaire de convergence III.E).

10
∞ ∞
X 1 X 1
3. Enfin, pour le cas 3), on a l’exemple des séries de Riemann : par exemple diverge, et 2
converge, et
n=1
n n=1
n
chacune de ces deux séries donne une limite égale à 1.

Exercice 21
x(x+1)...(x+n−1)
Soit x > 0. Etudier la série de terme général un = nn .
Correction H [sn221]

Exercice 22
en n!
On pose un = .
nn
un+1 1 1 P
Montrer que =1+ +o , et conclure quant à la nature de la série un .
un 2n n
Correction H [sn222]

Exercice 23

X (n + 1)3
1. Etablir la convergence de la série : .
n=0
n!
2. Calculer la somme de cette série en introduisant des réels λ3 , λ2 , λ1 , λ0 tels que :

(X + 1)3 = λ3 X(X − 1)(X − 2) + λ2 X(X − 1) + λ1 X + λ0



X P (n)
3. Généraliser à , où P est un polynôme à coefficients réels.
n=0
n!
Correction H [sn223]

V Séries de réels ou de complexes absolument convergentes

Définition 2.

X
P
un est dite absolument convergente si, par définition, |un | < +∞.
n=0

Théorème 18.
Toute série réelle ou complexe absolument convergente est convergente. De plus, on a :

X ∞
X
uk 6 |uk |
k=0 k=0

Démonstration. (non exigible en TSI )


P
Soit un une série réelle absolument convergente. Posons, pour tout n :

u+
n = max(un , 0), un = − min(un , 0)
On a : 0 6 u+
n 6 |un | et 0 6 u−
n 6 |un |, d’où :
X∞ ∞
X
u+n < +∞ et u−
n < +∞
n=0 n=0

Comme on a un = u+
P
n − un , on conclut que la série un converge.
On suppose maintenant que un ∈ C, et on pose un = an + ibn , avec an , bn ∈ R.
X∞ ∞
X
On a |an | 6 |un |, d’où |an | < +∞, et de même |bn | < +∞.
n=0 n=0
P P P
Par suite, les séries an et bn convergent, et un converge.

11
Exercice 24
Démontrer l’inégalité sur les sommes du théorème.
Correction H [sn224]

Exercice 25
Montrer que la somme de deux séries absolument convergentes est absolument convergente.
Correction H [sn225]

Exercice 26
P P P 2 P 2
Soient un et Pvn deux séries réelles telles que un et vn convergent.
Montrer que un vn est absolument convergente.
Correction H [sn226]

VI Complément sur les suites : suites extraites

Définition 3.
Soient (un ) une suite de R ou C, et k 7→ ϕ(k) une application strictement croissante de N dans N.
La suite k 7→ uϕ(k) , notée (uϕ(k) )k∈N , s’appelle suite extraite de (un )n∈N .

Remarque 10. La notion de suite extraite n’est pas au programme de TSI, mais on s’en sert souvent
"sans le dire". Les allergiques aux "ε" peuvent admettre que si la suite (un ) tend vers une limite finie
ou infinie, alors les suites (un+1 ), (u2n ) et (u2n+1 ) tendent vers la même limite que (un ). Ils peuvent
également admettre le résultat de l’exercice 28.

Exercice 27
Montrer que ∀k ∈ N, ϕ(k) > k.
Correction H [sn227]

Théorème 19.
Soit (un )n∈N une suite de R ou C, et (uϕ(k) )k∈N une suite extraite :

un −→ ` =⇒ uϕ(k) −→ `
n→+∞ k→+∞

Remarque 11. C’est également valable pour les suites réelles qui tendent vers +∞ ou −∞.
Démonstration. Soit ε > 0. Il existe n0 ∈ N tel que : ∀n > n0 , |un − `| 6 ε.
Si k > n0 : d’après l’exercice 27, on a ϕ(k) > n0 ; et donc |uϕ(k) − `| 6 ε.
On a ainsi établi que : 
∀ε > 0, ∃n0 ∈ N, ∀k, k > n0 =⇒ |uϕ(k) − `| 6 ε .
Cela n’est rien d’autre que : uϕ(k) −→ `
k→+∞

Exercice 28
 
Montrer que : u2k −→ ` et u2k+1 −→ ` =⇒ un −→ `
k→+∞ k→+∞ n→+∞
Correction H [sn228]

Exercice 29
On suppose que (u2k ), (u2k+1 ) et (u3k ) convergent. Montrer que (un ) converge.
Correction H [sn229]

12
Exercice 30
Montrer que si une série est convergente, on peut grouper ses termes deux par deux, trois par trois,
etc., pour calculer sa somme.
Correction H [sn230]

VII Séries alternées


VII.A Définition

Définition 4.
(−1)n an , où ∀n, an > 0. Le terme général est donc
P
Une série alternée est une série du type
alternativement positif et négatif.

VII.B Critère spécial des séries alternées

Théorème 20.
(−1)n an est convergente.
P
Si la suite (an ) décroît vers 0, alors la série

n
X
Démonstration. Posons bn = (−1)n an , et Bn = bk . Il s’agit de prouver que la suite (Bn ) converge :
k=0
B2k+2 = B2k − a2k+1 + a2k+2 6 B2k , donc la suite (B2k )k∈N est décroissante.
B2k+3 = B2k+1 + a2k+2 − a2k+3 > B2k+1 , donc la suite (B2k+1 )k∈N est croissante.
B2k − B2k+1 = a2k+1 −→ 0.
k→∞
Les deux suites sont donc adjacentes. Soit B leur limite commune : on a Bn −→ B, et donc :
n→+∞


X
B= (−1)n an .
n=0

Exercice 31

X (−1)n
Quelle est la nature de la série √ ?
n=1
n

X (−1)n
Et de la série ?
n=1
n2 + ln n
Correction H [sn231]

Exercice 32 Méthode d’éclatement



X (−1)n
Il s’agit d’étudier la série .
n=2
n + (−1)n
1. Expliquer pourquoi le critère spécial ne s’applique pas.
(−1)n (−1)n
2. Calculer n
− , et en déduire la nature de la série proposée.
n + (−1) n
Correction H [sn232]

Exercice 33

X (−1)n
Même exercice avec √ .
n=2
n + (−1)n

13
Correction H [sn233]

Remarque 12. Les exercices 32 et 33 montrent que si l’hypothèse de décroissance n’est pas remplie,
la série alternée peut converger, ou diverger.
L’exercice 33 offre par ailleurs un contre-exemple intéressant à propos des séries de termes généraux
équivalents. On a en effet :
(−1)n (−1)n
√ n
∼ √
n + (−1) n→∞ n
∞ ∞
X (−1)n X (−1)n
et la série √ n
diverge, tandis que la série √ converge.
n=2
n + (−1) n=2
n
On prendra donc garde à n’utiliser les équivalences que pour les séries à termes > 0 (ou à termes
< 0, en invoquant la série opposée).

VII.C Encadrement de la somme

Théorème 21.
La somme d’une série alternée relevant du critère spécial (i.e. dont la valeur absolue du terme général
décroît vers 0) est encadrée par deux sommes partielles consécutives.

Démonstration. On a, avec les notations précédentes : B2k+1 6 B 6 B2k+2 6 B2k .

Remarque 13. Dans le cas traité, b0 , b2 , . . . sont positifs, b1 , b3 , . . . sont négatifs. Si on a une série du
type a1 − a2 + a3 − a4 + · · · , alors (B2k ) est croissante, (B2k+1 ) est décroissante, et B2k 6 B 6 B2k+1 .
En fait, si une somme partielle se termine par un terme négatif, elle est inférieure ou égale à la somme
de la série, et si une somme partielle se termine par un terme positif, elle est supérieure ou égale à la
somme de la série.

VII.D Majoration du reste

Théorème 22.
Pour une série alternée relevant du critère spécial, le premier terme négligé donne le signe du reste
et le majore en valeur absolue.

Exercice 34
Démontrer ce résultat.
Correction H [sn234]

Exercice 35

X (−1)n
On donne la série , avec α > 0.
n=1
(n + sin n)α
1. Etudier la convergence, et le signe de la somme S.
N
(−1)n
X
2. Déterminer N tel que α
soit une approximation de S à 10−2 près, et préciser la
n=1
(n + sin n)
valeur de N lorsque α = 1 et lorsque α = 3.
Correction H [sn235]

14
VIII Corrections partielles pour les exercices
Correction de l’exercice 1 N
Comme la suite (An ) des sommes partielles tend vers A, la suite des restes (Rn ) tend vers 0.

Correction de l’exercice 2 N
La suite (An ) des sommes partielles a pour limite la somme A de la série ; il en est de même pour la
suite extraite (A2n ) (voir VI). Donc on a :
limn→+∞ (A2n − An ) = 0

Correction de l’exercice 3 N
n
X
Dans le cas z = 1, la suite géométrique n 7→ z n est stationnaire, mais on a z k = n + 1, donc la
P k k=0
suite des sommes partielles de la série z est divergente.
n
X 1 − z n+1
Hors ce cas, la formule zk = montre que la convergence de la suite n 7→ z n équivaut
1−z
k=0
n
X
à la convergence de la suite n 7→ z k , c’est-à-dire à la convergence de la série. Et la même formule
k=0
n +∞
X 1 X 1
montre que si |z| < 1, alors limn→+∞ zk = , ce qui n’est rien d’autre que zk = .
1−z 1−z
k=0 k=0

Correction de l’exercice 4 N
Considérons un rationnel positif r = ab , avec a et b entiers > 0. Le développement décimal de ce
rationnel s’obtient en posant la division de a par b. Si la division donne à un certain moment un
reste nul, le processus s’arrête et l’écriture décimale de r se termine par une infinité de 0. On a donc
bien un développement périodique. Si on n’obtient jamais de reste nul, il faut observer que les restes
successifs sont tous compris entre 1 et b − 1 : il n’y a donc que b − 1 restes possibles. Et comme à
partir d’un certain moment, les divisions qu’on effectue sont "le reste suivi d’un 0 divisé par b", on
retombera nécessairement sur une division déjà faite, qui donnera le même quotient et la même suite
d’opérations. D’où la périodicité.


X  1 k
1 31 1 31 1 1 31 263
0, 5313131 . . . = 0, 5+0, 0313131 . . . = + × = + × 1 = 2 + 990 = 495
2 1000 100 2 1000 1 − 100
k=0

De la même manière, on trouve bien sûr : 1, 9999 . . . = 2.

Correction de l’exercice 5 N
n n n
X X X 1 − ei(n+1)θ
Si on pose C = cos kθ et S = sin kθ, on a C + iS = (eiθ )k = , et on termine le
1 − eiθ
k=0 k=0 k=0
ei(n+1)θ/2
calcul en mettant eiθ/2
en facteur, puis en remarquant que C est la partie réelle, et S la partie
imaginaire.

Correction de l’exercice 6 N
Supposons que l’inégalité aan+1
n
6 α soit vraie pour n > n0 . On a alors successivement : an0 +1 6 αan0 ,
an0 +2 6 αan0 +1 6 α2 an0 , et de façon générale, pour k ∈ N : an0 +k 6 αk an0 . Cela peut aussi se
formuler de la manière suivante : pour n entier > n0 , an 6 αn−n0 an0 , et finalement :
a
∀n > n0 , 0 6 an 6 αnn00 × αn
n
Lorsque n tend vers l’infini, la suite géométrique (α ) tend vers 0, et la suite (an ) tend donc vers
0 (théorème des gendarmes).

15
Correction de l’exercice 7 N
On applique l’inégalité de Taylor-Lagrange avec a = 0, b = x et f (t) = et . On a f (n+1) (t) = et , et et
est majoré par 1 sur le segment [x, 0] si x < 0 et par ex sur le segment [0, x] si x > 0. M = max(1, ex )
est donc bien un majorant de et , pour t compris entre 0 et x.
|x|n+1
Si on pose an = M (n+1)! , on a aan+1
n
−→ 0. On a donc, à partir d’un certain rang, aan+1 n
6 12 .
n→+∞
D’après l’exercice précédent, la suite (an ) tend vers 0. Le théorème des gendarmes montre alors :
n
X xk Pn k
limn→+∞ ex − = 0, ou encore limn→+∞ k=0 xk! = ex , ce qui donne avec la notation des
k!
P∞ xkk=0 x
séries : k=0 k! = e .

Correction de l’exercice 8 N

1. Il est clair que la suite (un ) est croissante, et que vn − un −→ 0. Pour la décroissance de la
n→+∞
suite (vn ) :

1 1 1
vn+1 − vn = + −
(n + 1)! (n + 1)(n + 1)! n.n!
n(n + 1) + n − (n + 1)2
=
n(n + 1)(n + 1)!
−1
=
n(n + 1)(n + 1)!

Il est ainsi établi que les suites (un ) et (vn ) sont adjacentes. Le théorème des suites adjacentes
dit qu’elles ont la même limite L, et que l’on a pout tout n :
u n 6 L 6 vn
Mais l’exercice précédent montre que L = e (prendre x = 1).
2. En fait, la double inégalité précédente est stricte. En effet, les suites (un ) et (vn ) sont, respec-
tivement, strictement croissante et strictement décroissante, et on peut écrire pour tout entier
n : un < un+1 6 e 6 vn+1 < vn .
Si e était rationnel, il s’écrirait e = pq , avec p, q entiers > 0. On aurait alors uq < e < vq ,
c’est-à-dire :
1
uq < e < uq + q.q!
La multiplication des trois termes par q.q! conduit à :
uq × q.q! < p.q! < uq × q.q! + 1
et on voit l’entier p.q! strictement compris entre deux entiers consécutifs, ce qui est impossible.

Correction de l’exercice 9 N
1 1 1
1. On a : ∀t ∈ [k, k + 1], k+1 6 t 6 k, et on intègre par rapport à t sur le segment [k, k + 1],
pour obtenir :
1 1
k+1 6 ln(k + 1) − ln k 6 k
1
2. an+1 − an = n+1 − ln(n + 1) + ln n 6 0, d’après l’inégalité de gauche pour k = n ; la suite (an )
est donc décroissante.
1
bn+1 − bn = n+1 − ln(n + 2) + ln(n + 1) > 0, d’après l’inégalité de droite pour k = n + 1 ; la
suite (bn ) est donc croissante.
1
Et on a : an − bn = ln(n + 1) − ln n, d’où n+1 6 an − bn 6 n1 , et an − bn −→ 0.
n→+∞
Il est ainsi prouvé que les suites (an ) et (bn ) sont adjacentes. Si on note γ leur limite commune,
on a pour tout n, bn 6 γ 6 an ; en particulier b1 6 γ, et par suite γ > 0.

16
Correction de l’exercice 10 N
Pour la première égalité, il s’agit d’une somme partielle de série géométrique de raison −t.
n
X (−1)k+1 R 1 nd t
L’intégration sur [0, 1] donne : = ln 2 + an , avec an = (−1)n−1 0 t1+t .
k
k=1
R1 1
Et il s’agit de prouver que la suite (an ) tend vers 0 ; c’est clair car 0 6 |an | 6 0 tn dt = n+1 .
n
X (−1)k+1
Finalement on a :limn→+∞ = ln 2, ce qui est le résultat demandé.
k
k=1

Correction de l’exercice 11 N
On voit facilement que Arctan(n + 1) − Arctan n ∈ 0, π2 , et :
 
  (n+1)−n 1
tan Arctan (n + 1) − Arctan n = 1+(n+1)×n = n2 +n+1
Il en résulte :
1
Arctan (n + 1) − Arctan n = Arctan n2 +n+1
On a alors, par télescopage :
n n
X 1 X  
Arctan 2 = Arctan (k + 1) − Arctan k = Arctan (n + 1) − Arctan 1 =
k +k+1
k=0 k=0
π
Arctan (n + 1) −
4
d’où enfin :
+∞
X 1 π π π π
Arctan 2 = lim Arctan (n + 1) − = − =
k + k + 1 n→+∞ 4 2 4 4
k=0

Correction de l’exercice 12 N
Penser à la série harmonique : son terme général tend vers 0, et la série diverge vers +∞

Correction de l’exercice 13 N
Si la suite n 7→ cos nθ tend vers 0, il en est de même de la suite (décalée) n 7→ cos(n + 1)θ.
Or cos(n + 1)θ = cos nθ cos θ − sin nθ sin θ. Comme sin θ 6= 0, on voit que la suite n 7→ sin nθ
tend aussi vers 0. Et l’égalité valable pour tout n : sin2 nθ + cos2 nθ = 1 donne alors, en passant à la
limite : 0 = 1, ce qui est absurde.
On procède exactement de la même manière pour montrer que la suite n 7→ sin nθ ne peut pas
tendre vers 0. P P
Les deux séries cos nθ et sin nθ sont donc divergentes (grossièrement divergentes).

Correction de l’exercice 14 N

1 1
X 1
1. 2n +2 6 2n , et la série converge ; donc la série proposée converge.
n=1
2n
2. Pour tout n > 1, on a √1 > 1 1
n n, et la série de terme général n diverge. D’où la divergence de la
série proposée.
 
1 1 1
3. Quand n → +∞, n =o (ln n)2 , et la série de terme général n diverge. D’où la divergence de
la série proposée.
1 1 1 1 1 1
4. La série de terme général n−1 − n
converge (télescopage), et pour n > 2, n2 6 n(n−1) = n−1 − n .
∞ ∞
1 X X 1
D’où la convergence de la série 2
, et bien sûr celle de 2
.
n=2
n n=1
n
1 1
5. Pour tout n > 1, on a n2 +(sin n)2 6 n2 , d’où la convergence de la série proposée.

17
Correction de l’exercice 15 N
Si a et b sont des réels, on a : |ab| 6 21 (a2 + b2 ) (ce n’est rien d’autre que (|a| − |b|)2 > 0). Ici, cela

a
donne : n n 6 21 an + n12 . Et on conclut avec la convergence des séries
P P 1
an et n2 .

Correction de l’exercice 16 N
On a vu dans l’exercice 9 que pour tout n > 2, 1 + 12 + · · · + n1 > ln n, et on a ln(n!) = ln 1 + lnP
2+
· · · + ln n 6 n ln n. Le terme général de la série proposée est donc > n1 , et on sait que la série 1
n
diverge.

X 1
Remarque : on verra dans l’exercice suivant que la série diverge. La minoration de
n=2
n ln n
1 1
1+ 2 + ··· + n par 1 aurait donc été suffisante.

Correction de l’exercice 17 N
On a, pour tout n > 2 :
" #
ln(n + 1)
ln(ln(n + 1)) − ln(ln n) = ln
ln n
" #
ln n + ln(1 + 1/n)
= ln
ln n
" #
ln(1 + 1/n)
= ln 1 +
ln n

ln(1+1/n)
Or quand n tend vers +∞, ln n " tend vers 0. #
Par suite :
ln(1+1/n) ln(1+1/n)
ln 1 + ln n ∼ ln n

et comme ln(1 + 1/n) ∼ 1, on conclut :


n→+∞ n
1
ln(ln(n + 1)) − ln(ln n) ∼ n ln
n→+∞  n
P P 1
Les deux séries à termes positifs ln(ln(n + 1)) − ln(ln n) et n ln n sont donc de même
nature. La
P 1 première diverge car la suite n →
7 ln(ln n) tend vers +∞ (voir III.D). On conclut que la
série n ln n diverge.

Correction de l’exercice 18 N
Dans la remarque qui suit l’exercice 9, on a vu que lorsque n tend vers l’infini :
1 + 21 + · · · + n1 = ln n + γ + o(1)
On a donc, quand n → +∞ :
1+ 12 +···+ n
1

P γ ln a a = aln n × aγ+o(1) = nln a × aγ+o(1) ∼ aγ nln a


Or la série a n converge si et seulement si − ln a > 1, c’est-à-dire si et seulement si a < 1e .
P 1+ 1 +···+ 1 1
On conclut que la série a 2 n converge si et seulement si a <
e.

Correction de l’exercice 19 N
Soit (Sn ) la suite numérique définie pour n entier naturel! non nul par :
Pi=n 1 √
Sn = i=1

i
−2 n

1.
1 √ √
Sn − Sn−1 = √ −2 n+2 n−1
n

18
√ h1  1 1/2 i
= n −2+2 1−
n n
√ h1  1 1  1 i
= n −2+2 1− − 2 +o 2
n→+∞ n  1  2n 8n n
1
= − 3/2 + o 3/2
n→+∞ 4n n
On a donc :
1
Sn−1 − Sn ∼ 3/2
n→+∞ 4n
P P
2. Il en résulte que la série (Sn−1 − Sn ) est convergente, et donc que la série (Sn − Sn−1 ) est
aussi convergente (le recours à la série opposée permet d’utiliser le théorème sur les séries de
termes généraux équivalents, valable pour les séries à termes > 0).
D’après le théorème III.D (télescopage), la suite (Sn ) est convergente. Notons L sa limite.
3. On a successivement :

Sn −→ L
n→+∞
Sn
√ −→ 0
! 2 n n→+∞
i=n
X 1 √
√ −2 n
i=1
i
√ −→ 0
2 n !
n→+∞
i=n
X 1

i=1
i
√ −→ 1
2 n n→+∞

ce qui n’est rien d’autre que :


i=n
X 1 √
√ ∼ 2 n
i=1
i n→+∞

Correction de l’exercice 20 N
 
La suite uann est décroissante, et on a donc : ∀n, uann 6 ua00 , et par suite :
∀n, un 6 ua00 an
La conclusion est alors immédiate. P
Il y a un piège dans cet exercice : la série à termes positifs an est certes convergente,Pmais on
ne peut pas affirmer qu’il existe α ∈ [0, 1[ tel que pour tout n, aan+1
n
6 α penser à la série 1
n2 . Il
n’est donc pas pertinent d’appliquer le résultat précédent.

Correction de l’exercice 21 N
On a :
un+1 nn
= (x + n) ×
un (n + 1)n+1
n+x  1 −n
= × 1+
n+1 n
 −n
et 1 + n1 1
tend verse quand n tend vers l’infini (prendre le ln).
un+1
On a donc limn→+∞ un ∈ [0, 1[, et donc, par le critère de D’Alembert, la série est convergente.

Correction de l’exercice 22 N

19
un+1  1 −n
= e× 1+
un n 
1
= e × e−n ln 1+ n 
1 1 1
= e × e−n n − 2n2 +o n2
1 1
= e 2n +o n  
1 1
= 1+ +o
2n n
un+1
un tend donc vers 1 par valeurs plus grandes, et la série proposée est grossièrement divergente.

Correction de l’exercice 23 N
3 3
un+1
1. Si on pose un = (n+1)
n! , on a un =
(n+1)
n3
1
× n+1 , qui tend vers 0 quand n tend vers +∞. La
série proposée est donc convergente d’après le critère de d’Alembert.
2. On a tout de suite :
(X + 1)3 = X(X − 1)(X − 2) + 6X(X − 1) + 7X + 1
(les coefficients sont immédiats en regardant le terme de plus haut degré, puis en spécialisant
en 0, puis en 1, puis en 2)
On décompose alors la série proposée comme combinaison linéaire de quatre séries convergentes,
chacune ayant comme somme e. Par exemple :
∞ ∞ ∞ ∞
X n(n − 1)(n − 2) X n(n − 1)(n − 2) X 1 X 1
= = = =e
n=0
n! n=3
n! n=3
(n − 3)! p=0
p!
Finalement :

X (n + 1)3
= (1 + 6 + 7 + 1) × e = 15 e
n=0
n!
3. Si P est de degré d, on introduit dans Rd [X], espace vectoriel des polynômes à coefficients réels
de degrés 6 d, les polynômes Q0 , Q1 , . . . , Qd définis par Q0 (X) = 1, Q1 (X) = X, Q2 (X) =
X(X − 1), . . . , Qd (X) = X(X − 1)(X − 2) . . . (X − d + 1). Comme ces polynômes sont de degrés
deux à deux différents, ils forment une famille libre de Rd [X]. Et comme leur nombre, d + 1,
est égal à la dimension de Rd [X], ils forment une base de Rd [X]. Donc P peut s’écrire de
manière unique sous la forme P = λ0 P0 + λ1 P1 + · · · + λd Pd . On montre alors sans difficulté
∞ d
X P (n) X 
que = λk × e.
n=0
n!
k=0

Correction de l’exercice 24 N
D’après l’inégalité triangulaire, valable pour un nombre fini de nombres réels ou complexes, on a pour
X n Xn
tout n ∈ N : uk 6 |uk |. L’inégalité reste valable par passage à la limite.
k=0 k=0

Correction de l’exercice 25 N
On a, pour tout n, |un + vn | 6 |un | + |vn |, et la série de terme général |un | + |vn | converge en tant
que somme de deux séries convergentes. On conclut par le théorème sur les séries majorantes (page
7).

Correction de l’exercice 26 N
Si a et b sont deux réels, on a bien sûr (|a| − |b|)2 > 0, d’où |a| × |b| 6 12 (a2 + b2 ). On a ici, pour tout
n : |un vn | 6 12 (u2n + vn2 ), et on utilise le théorème sur les séries majorantes (page 7).

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Correction de l’exercice 27 N
On procède par récurrence :
– On a bien sûr ϕ(0) > 0, car ϕ(0) ∈ N.
– Supposons : ϕ(k) > k. La croissance stricte de ϕ montre ϕ(k + 1) > ϕ(k), d’où ϕ(k + 1) > k.
Mais il s’agit d’entiers, donc : ϕ(k + 1) > k + 1.
– On conclut donc que : ∀k ∈ N, ϕ(k) > k.

Correction de l’exercice 28 N
Soit ε > 0 :
• Puisque u2k −→ l, il existe k0 ∈ N tel que ∀k > k0 on ait |u2k − l| 6 ε.
k→+∞
• Puisque u2k+1 −→ l, il existe k1 ∈ N tel que ∀k > k1 on ait |u2k+1 − l| 6 ε.
k→+∞
Posons n0 = max(2k0 , 2k1 + 1).
Soit n ∈ N tel que n > n0 . Ou bien n est pair, et on a n = 2k avec k > k0 . Ou bien n est impair,
et on a n = 2k + 1 avec k > k1 . Dans les deux cas, on a |un − l| 6 ε.
En résumé :
∀ε > 0, ∃n0 tel que ∀n, n > n0 =⇒ |un − l| 6 ε
Il est ainsi établi que la suite (un ) tend vers l.

Correction de l’exercice 29 N
Soient a, b, c les limites respectives des suites (u2k ), (u2k+1 ) et (u3k ). La suite (u6k ) est extraite de
(u2k ) ; donc elle converge vers a ; mais c’est aussi une suite extraite de (u3k ) ; donc elle converge vers
c. Il en résulte que a = c. En envisageant maintenant la suite (u6k+3 ), extraite de (u2k+1 ) et de (u3k ),
on voit que b = c. Par suite a = b, c’est-à-dire que les suites (u2k ) et (u2k+1 ) ont la même limite. On
conclut avec l’exercice précédent que la suite (un ) est convergente.

Correction de l’exercice 30 N

X n
X
Supposons ak = A. Si on pose An = ak , cela signifie que limn→+∞ An = A.
k=0 k=0
P
Grouper les termes deux par deux n’est rien d’autre que définir une nouvelle série bk , avec
b0 = a0 + a1 , b1 = a2 + a3 , b2 = a4 + a5 etc.
Xn
La somme partielle d’indice n de cette nouvelle série est Bn = bk = A2n+1 . La suite (Bn )
k=0
apparaît comme une suite extraite de la suite (An ), et elle a donc la même limite que cette dernière :
X∞
limn→+∞ Bn = A. En d’autres termes : bk = A.
k=0
On peut aussi grouper trois par trois, quatre par quatre etc., et même par paquets de nombres
d’éléments différents, pourvu que ces nombres d’éléments restent majorés par un nombre fixe.
Mais inversement, une sommation par paquets ne peut pas en général servir à établir la conver-
gence d’une série : pour la série divergente (−1)k , un groupement deux par deux donne la série
P
nulle, convergente . . .

Correction de l’exercice 31 N
Les deux séries relèvent du critère spécial, et sont donc convergentes. Cependant, le critère spécial
pour la deuxième série est maladroit, car cette série est absolument convergente : son terme général est
majoré, en valeur absolue, par n12 , qui est le terme général d’une série à termes positifs convergente.

Correction de l’exercice 32 N
1
1. la suite n 7→ n+(−1)n tend vers 0, mais ne décroît pas : le critère spécial ne s’applique pas, et

on ne peut pour l’instant rien dire quant à la nature de la série.

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2. On a :
(−1)n (−1)n 1
n+(−1)n = n − n2 +(−1)n n

X (−1)n
– la série converge par le critère spécial des séries alternées.
n=2
n

X 1
– la série 2 + (−1)n n
est une série à termes positifs convergente : en effet, son terme
n=2
n
général est équivalent, quand n → +∞, à n12 .
La série proposée est donc convergente, en tant que différence de deux séries convergentes.

Correction de l’exercice 33 N
Le critère spécial ne s’applique pas, pour la même raison que dans l’exercice précédent. Et on a :
(−1)n n

n+(−1)n
= (−1)

n
1 √
− n+(−1) n n

X (−1)n
– la série √ converge par le critère spécial des séries alternées.
n=2
n

X 1
– la série √ est une série à termes positifs divergente : en effet, son terme général
n=2
n + (−1)n n
est équivalent, quand n → +∞, à n1 .
La série proposée est donc divergente, en tant que différence d’une série convergente et d’une série
divergente.

Correction de l’exercice 34 N
Cela résulte de : B2k+1 6 B 6 B2k+2 6 B2k (voir les notations en VII.B).
Si on prend B2k+1 comme valeur approchée de la somme B, le dernier terme écrit est b2k+1 =
−a2k+1 6 0, le premier terme non écrit (i.e. le premier terme négligé) est b2k+2 = a2k+2 > 0, le reste
est B − B2k+1 , et on a : 0 6 B − B2k+1 6 B2k+2 − B2k+1 = a2k+2 .
Si on prend B2k comme valeur approchée de la somme B, le dernier terme écrit est b2k = a2k > 0,
le premier terme non écrit (i.e. le premier terme négligé) est b2k+1 = −a2k+1 6 0, le reste est
B − B2k 6 0, et on a : |B − B2k | = B2k − B 6 B2k − B2k+1 = −b2k+1 = a2k+1 .

Correction de l’exercice 35 N

1. Quel que soit n ∈ N, on a | sin(n + 1) − sin n| 6 1 (inégalité des accroissements finis, par
exemple). On a donc −1 6 sin(n + 1) − sin n, puis n + 1 + sin(n + 1) > n + sin n. Il en résulte
1
immédiatement que la suite n 7→ (n+sin n)α est décroissante. Il est évident qu’elle tend vers 0
quand n tend vers l’infini. Le critère spécial des séries alternées s’applique, et on peut dire que
P∞ (−1)n
la série n=1 (n+sin n)α est convergente.
La somme S d’une série alternée qui relève du critère spécial est comprise entre deux sommes
partielles consécutives. D’où, ici :
−1 −1 1
(1+sin 1)α 6 S 6 (1+sin 1)α + (2+sin 2)α
1
La décroissance de la suite n 7→ (n+sin n)α montre que le terme de droite de cette double inégalité
est 6 0. D’où : S 6 0.
2. Pour une série qui relève du critère spécial des séries alternées, le reste est majoré, en valeur
absolue, par le premier terme négligé. Cela s’écrit ici :
PN (−1)n 1
S − n=1 (n+sin n)α 6 (N +1+sin(N +1))α
N
X (−1)n
Pour que α
constitue une approximation de S à 10−2 près, il suffit donc qu’on
n=1
(n + sin n)
ait :
1
(N +1+sin(N +1))α 6 10−2

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1
sin(N +1) étant compris entre −1 et 1, on a N +1+sin(N +1) > N , et donc : (N +1+sin(N +1))α 6
1
Nα .
Pour avoir l’approximation cherchée, il suffit donc qu’on ait N α > 100.
Si α = 1, on prend N = 100. Si α = 3, N = 5 est suffisant.

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