Vous êtes sur la page 1sur 17

CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

Notes de cours : Suites numériques

Table des matières

I Généralité sur les suites numériques 2


I.1 Notion de suites numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I.2 Suites constantes - suites stationnaires - suites périodiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I.3 Opérations algébriques usuelles sur les suites numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.4 Suites majorée, suites minorées et suites bornées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.5 Suites monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

II Convergence et limite d’une suite 5


II.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
II.2 Limite et ordre usuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
II.3 Propriétés de convergence et de limites des suites numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
II.4 Un critère de convergence : Le théorème de la limite monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
II.5 Opérations sur les limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

III Suites adjacentes 8

IV Suites extraites et valeurs d’adhérence d’une suite 9

V Caractérisations séquentielles des bornes sup et inf et de la densité 10

VI Etude de quelleques suites classiques 10


VI.1 Suites arithmétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
VI.2 Suites géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
VI.3 Suites arithmético-géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
VI.4 Suites récurrentes linéaire d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

VIIComparaison asymptotique des suites numériques 13


VII.1Généralités et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
VII.2Comparaisons asymptotiques et opérations usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

VIII
Annexe 16
VIII.1Limite Sup et Limite Inf d’une suite réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
VIII.2Suites de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

1
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

I Généralité sur les suites numériques


I.1 Notion de suites numériques
— Dans toute la suite, K = R ou C.
— Le symbôle |.| désigne le module. Il se réduit en valeur absolue lorsque K = R.
— On rappelle la notation R = R ∪ {−∞, +∞}.

Définition I.1: Suite numérique


Soit E un ensemble non vide. On appelle suite à valeurs(ou à termes) dans E, toute application u : N → E.
Lorsque E = K, on dit que la suite u est numérique. Plus précisement, lorsque E = R, u est dite réelle et
lorsque E = C, u est dite complexe.

Notes :
• On note un à la place de u(n) pour désigner l’image de n par u. La suite u est alors notée par (un )n∈N et un
qui est le terme d’indice n de la suite u, appelé le terme général de cette suite.
• L’ensemble des suites à termes dans E est notée E N . C’est enfait l’ensemble des familles d’éléments de E qui
sont indéxés par N.
• Si D est une partie non vide de N(par exemple D = J1, +∞J ou D = JN, +∞J, où N ∈ N) alors une
application u : D → E est appelée aussi une suite à termes dans E.
• Si u = (un )n∈N est un suite numérique, alors |u| désigne la suite (|un |)n∈N .
• Une propriété P (n) est dite vérifiée à partir d’un certain rang si : ∃n0 ∈ N; ∀n ≥ n0 , P (n)(est vraie).
• Egalité de deux suites : Si u = (un )n∈N et v = (vn )n∈N deux éléments de KN , alors :
u = v ⇐⇒ ∀n ∈ N : un = vn . Par conséquent, u ̸= v ⇐⇒ ∃n ∈ N : un = ̸ vn .
• On définit l’ordre usuel ≤ sur RN de la manière suivante : Si u = (un )n∈N et v = (vn )n∈N deux suites réelles,
alors u ≤ v ⇐⇒ ∀n ∈ N, un ≤ vn .
On peut se convenir que u < v signifie : ∀n ∈ N, un < vn .
• Dans toute la suite, les symbôles u, v,...etc désignent respectivement des suites (un )n∈N , (vn )n∈N ,...etc.

I.2 Suites constantes - suites stationnaires - suites périodiques


Définition I.2:
Une suite u = (un )n∈N est dite :
• constante si ∀n ∈ N un = u0 . La suite constante telle que u0 = 0 s’appelle la suite nulle.
• stationnaire si elle est constante à partir d’un certain rang, c’est-à-dire si :

∃p ∈ N : ∀n ≥ p, un = up .

• périodique s’il existe p ∈ N∗ tel que pour tout n ∈ N un+p = un .

Exemples :
1. La suite |u|, où u est la suite de terme général un = (−1)n est constante.
 
100
2. La suite de terme général un = est stationnaire.
n+1
2nπ
3. La suite de terme général un = ei 10 est périodique.

2
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

I.3 Opérations algébriques usuelles sur les suites numériques


Définition I.3: Opérations algébriques usuelles
Soit u = (un )n∈N et v = (vn )n∈N deux suites numériques indexées par N et λ ∈ K. On peut définir dans KN :
• Addition + : La somme de u et v notée u + v est la suite de termme général un + vn .
• Multiplication interne × : Le produit de u et v noté u × v est la suite de termme général un × vn .
• Multiplication externe . : La multiplication de u par le scalaire λ notée λ.u est la suite de termme général
λ.un .
• La multiplication Cauchy ⋆ : Le produit de Cauchy(ou de convolution) de u et v noté u ∗ v est la suite de
n
X
terme général uk vn−k .
k=0
1 1
• Inverse : Lorsque ∀n ∈ N : vn ̸= 0, l’inverse de v noté est la suite de terme général .
v vn
u un
• Fraction : Lorsque ∀n ∈ N : vn ̸= 0, la fraction de u sur v noté est la suite de terme général .
v vn

Définition I.4: Partie réelle et imaginaire d’une suite numérique


Soit u = (un )n∈N ∈ KN .
— La partie réelle de u est la suite réelle notée Re(u) de terme général Re (un ).
— La partie imaginaire de u est la suite réelle notée Im(u) de terme général Im (un ).
Donc u = Re(u) + iIm(u).

Remarque :
Réciproquement : si a et b deux suites réelles, alors la suite u = a + ib vérifie Re(u) = a et Im(u) = b.
D’un autre coté, deux suites numériques u et v sont égales si et seulement si Re(u) = Re(v) et Im(u) = Im(v).

I.4 Suites majorée, suites minorées et suites bornées


Définition I.5: suite réelle majorée-minorée-bornée
Une suite réelle (un )n∈N est dite :
• majorée s’il existe M ∈ R tel que pour tout n ∈ N on a un ≤ M .
• minorée s’il existe m ∈ R tel que pour tout n ∈ N on a un ≥ m.
• bornée si elle est majorée est minorée. Autrement dit si ∃m, M ∈ R, ∀n ∈ N : m ≤ un ≤ M .

Proposition I.1:
Soit u une suite réelle. Alors les propositions suivantes sont équivalentes :
i) u est bornée ;
ii) |u| est majorée ;
iii) |u| est bornée.

On adopte ces caractéristiques comme une définition de la bornétude d’une suite complexe.

Définition I.6: suite complexe bornée


Soit u une suite complexe.
On dit que u est bornée si la suite réelle |u| est majorée.

3
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

Proposition I.2:
L’ensemble des suites numérique bornées noté B(N, K) est stable par combinaison linéaire(càd stable par
l’addition et la multiplication(externe) par scalairs) et par la multiplication interne.
On peut résumer ceci en disant que B(N, K) est stable par les trois opérations algèbriques usuelles :+, × et . .

Remarque : B(N, K) n’est pas stable par la loi de convolution ⋆.

I.5 Suites monotones


Définition I.7:
Une suite réelle u = (un )n∈N est dite :
• croissante si ∀p, q ∈ N : p < q ⇒ up ⩽ uq .
• décroissante si ∀p, q ∈ N : p < q ⇒ up ⩾ uq .
• monotone si elle est croissante ou décroissante.
• strictement croissante si ∀p, q ∈ N : p < q ⇒ up < uq .
• strictement décroissante si ∀p, q ∈ N : p < q ⇒ up > uq .
• strictement monotone si elle est strictement croissante ou strictement décroissante.

Remarque : Si u = (un )n∈N est une suite réelle , alors :


• u croissante ⇐⇒ ∀n ∈ N, un+1 ≥ un .
• u décroissante ⇐⇒ ∀n ∈ N, un+1 ≤ un .
• u strictement croissante ⇐⇒ ∀n ∈ N, un+1 > un .
• u strictement décroissante ⇐⇒ ∀n ∈ N, un+1 < un .

Exemples :
1. La suite de terme général un = 1/(n + 1) est strictement décroissante.
2. Les suites constantes sont les seules suites qui sont simultanément croissantes et décroissantes.
3. Si a ∈ R+ , la suite de terme général un = an est monotone.
 
n
4. La suite de terme général un = est croissante, mais pas strictement.
100
 
100
5. La suite de terme général un = est décroissante, mais pas strictement.
n+1
6. La suite de terme général un = (−1)n n’est pas monotone.

Exercice I.1
Déterminer le sens de variation de la suite (un )n dans chacun des cas suivants :
n!
1. un = n , pour tout n ⩾ 0.
n
n
X 1
2. un = , pour tout n ⩾ 1.
k=1
n+k

4
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

II Convergence et limite d’une suite


II.1 Définitions
Définition II.1: Convergence
Soit u = (un )n∈N une suite numérique.
• On dit que u converge vers 0 si :

∀ε > 0, ∃Nε ∈ N, ∀n ∈ N : n ≥ Nε =⇒ |un | ≤ ε.

• On dit que u est convergente s’il existe un l ∈ K tel que la suite u − l converge vers 0. Dans le cas
contraire, on dit que la suite est divergente.

Exercice II.1
Vérifier que chacune des suites suivantes converge vers 0 : trouver pour chacune un entier Nε indiqué dans la
définition ci-dessus.
 
1
1. u = .
n + 1 n∈N
2. a est fixé dans K tel que |a| < 1. u = (an )n∈N .

Proposition II.1:
Si u est une suite convergente, alors le nombre l indiqué dans la définition est unique.

Notations :
Si u est une suite convergente, alors le nombre l indiqué dans la définition s’appelle limite de la suite u et on écrit :

l = lim(u) ou l = lim (un ) ou encore un −→ l


n→+∞

Définition II.2: Limite infinie d’une suite réelle


Soit u = (un )n∈N une suite réelle.
• On dit que u admet +∞ comme limite si : ∀A ∈ R, ∃NA ∈ N, ∀n ≥ NA , un ≥ A.
• On dit que u admet −∞ comme limite si : ∀A ∈ R, ∃NA ∈ N, ∀n ≥ NA , un ≤ A.

Proposition II.2:
• Une suite réelle u qui admet +∞ comme limite ne peut converger. On dit qu’elle diverge vers +∞ et on
écrit lim u = +∞ ou lim un = +∞ ou encore un −→ +∞.
n→+∞
• Une suite réelle u qui admet −∞ comme limite ne peut converger. On dit qu’elle diverge vers −∞ et on
écrit lim u = −∞ ou lim un = −∞ ou encore un −→ −∞.
n→+∞

Remarques :

• Une suite numérique est convergente si et seulement s’elle admet une limite et que cette limite est finie (càd dans
K).
• Si deux suites sont égales à partir d’un certain rang et si l’une admet une limite, alors l’autre l’admet aussi et de
même limite.

5
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

II.2 Limite et ordre usuel


On rappelle l’ordre usuel entre les suites réelles :
u ≤ v signifie ∀n ∈ N : un ⩽ vn et u ≥ v signifie ∀n ∈ N : un ⩾ vn .

Proposition II.3:
Soient u et v deux suites admettant des limites et m ∈ R.
• Si u ≥ m, alors lim(u) ≥ m.
• Si u ≤ m, alors lim(u) ≤ m.
• Si u ≤ v, alors lim(u) ≤ lim(v).

Proposition II.4:
Soit u une suite numérique et l ∈ K. S’il existe une suite réelle v convergente vers 0 telle que

∀n ∈ N, |un − l| ≤ vn ,

alors la suite u converge vers l.

Proposition II.5: Règle des gendarmes


Soit w une suite réelle. On suppose qu’elle existe deux suites réelles u et v admettant une même limite l ∈ R
et telle que u ≤ w ≤ v Alors la suite w admet aussi l comme une limite.

Proposition II.6:
Soient u et v deux suites réelles vérifiant u ≤ v.
1. Si lim(u) = +∞, alors lim(v) = +∞.
2. Si lim(v) = −∞, alors lim(u) = −∞.

Remarque :
Les résultats des quatres propositions ci-dessus restent les mêmes si on remplace les conditions de la proposition par
les conditions correspondantes vérifiée seulement à partir d’un ceratain rang.

II.3 Propriétés de convergence et de limites des suites numériques


Proposition II.7:
Toute suite convergente est bornée. La réciproque est fausse en général.

Proposition II.8:
— Toute suite réelle de limite +∞ n’est pas majorée. La réciproque est fausse en général.
— Toute suite réelle de limite −∞ n’est pas minorée. La réciproque est fausse en général.

Proposition II.9:
Si la suite (un )n∈N converge vers l, alors la suite |u| = (|un |)n∈N converge vers |l|.
La réciproque est fausse en général.

6
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

Proposition II.10:
soit u une suite numérique convergente vers un nombre l.
1. Si u est réelle et l > a, où a ∈ R, alors un ≥ a à partir d’un certain rang.
2. Si u est réelle et l > 0 alors u est minorée à partir d’un certain rang par un réel strictement positif.
3. Si u est réelle et l ̸= 0 alors u garde un signe constant à partir d’un certain rang. Ce signe est de même
que la limite l.
4. Si l ̸= 0, alors |u| est minorée par à partir d’un certain rang par un réel strictement positif.

II.4 Un critère de convergence : Le théorème de la limite monotones


Théorème II.1: (de la limite monotone)

Toute suite réelle monotone admet une limite dans R. Plus précisement :
• Si u est croissante et majorée, alors elle converge vers sup (un ) ∈ R.
n∈N
• Si u est croissante et non majorée, alors elle diverge vers +∞ = sup (un ).
n∈N
• Si u est décroissante et minorée, alors elle converge vers inf (un ) ∈ R.
n∈N
• Si u est décroissante et non minorée, alors elle diverge vers −∞ = inf (un ).
n∈N

II.5 Opérations sur les limites


On note par ∗ l’une des opérations usuelles suivantes : +, −, ×, ÷.
On rappelle les opérations usuelles dans R : si a, b ∈ R et λ ∈ R∗ , alors :
— a + b est la somme dans R de a et b ;
— a + (+∞) = +∞ = (+∞) + a ; a + (−∞) = −∞ = (−∞) + a ;
— (+∞) + (+∞) = +∞ ; (−∞) + (−∞) = −∞ ;
— Si λ > 0, alors λ × (+∞) = +∞ = (+∞) × λ ; λ × (−∞) = −∞ = (−∞) × λ ;
— Si λ < 0, alors λ × (+∞) = −∞ = (+∞) × λ ; λ × (−∞) = +∞ = (−∞) × λ ;
— (+∞) × (+∞) = +∞ = (−∞) × (−∞) ; (+∞) × (−∞) = −∞ = (−∞) × (+∞) ;
λ λ
— =0= ;
+∞ −∞
On rappelle ce qu’on appelle formes indéterminées : (+∞)+(−∞), (+∞)−(+∞), (−∞)+(+∞), (−∞)−(−∞),
+∞ +∞ −∞ −∞ 0
0 × (+∞), 0 × (−∞), (+∞) × 0, (−∞) × 0, , , , et .
+∞ −∞ +∞ −∞ 0
λ +∞ −∞
On rappelle les formes semi-indéterminées : ; ; .
0 0 0
Proposition II.11:
Soient u et v deux suites numériques qu’on suppose admettant ses limites respectives α et β dans K ou dans R
et λ ∈ K.
• Dès que la forme α ∗ β est non indéterminée et non semi-indéterminée, la suite u ∗ v admet α ∗ β comme
limite.
• La suite λ.u admet λ.α comme limite si λ ̸= 0.
• La suite λ.u est nulle et donc de limite nulle si λ = 0.

Remarque :
u
Lorsque α = ̸ 0 et β = 0, alors l’étude de la limite de s’effectue selon le signe de vn lorsque n assez grand et
v
selon le signe de α.

7
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

Proposition II.12:
Soit u = (un )n ∈ CN . On a équivalence entre :
i) La suite u est convergente ;
ii) Les suites Re(u) = (Re (un ))n et Im(u) = (Im (un ))n sont convergentes.
le cas échéant, on a : lim(u) = lim(Re(u)) + i lim(Im(u)).

Proposition II.13:

• L’ensemble des suites tendant vers 0 noté Cv0 (N, K) est stable par les trois opérations algèbriques usuelles :+,
× et . . L’ensemble des suites numériques convergentes , noté Cv (N, K) est stable par combinaison
linéaire(càd stable par l’addition et la multiplication(externe) par scalairs) et par la multiplication interne.
On peut résumer ceci en disant que Cv (N, K) est stable par les trois opérations algèbriques usuelles :+, ×
et . .
• De même, l’ensemble des suites tendant vers 0 noté Cv0 (N, K) est stable par les trois opérations algèbriques
usuelles :+, × et . .

Remarque : Cv (N, K) et Cv0 (N, K) ne sont pas stables par la loi de convolution ⋆.

Proposition II.14:
• La somme d’une suite minorée et d’une suite tendant vers +∞ est une suite tendant vers +∞.
• La somme d’une suite majorée et d’une suite tendant vers −∞ est une suite tendant vers −∞.
• Le produit d’une suite bornée et d’une suite tendant vers 0 est une suite tendant vers 0.
• Le produit d’une suite minorée par un réel strictement positif et d’une suite tendant vers +∞ (resp −∞)
est une suite tendant vers +∞ (resp −∞).
• La somme d’une suite divergente et d’une suite convergente est une suite divergente.
• Le produit d’une suite divergente et d’une suite admettant une limite non nulle est une suite divergente.

Remarque :
• Les quatres premiers points de cette proposition restent vrais lorsque la minoration ou la majoration ou la
bornétude est seulement à partir d’un certain rang.
• On ne peut rien dire de la somme ou du produit de deux suites divergentes.

Exercice II.2
1. Montrer que la somme d’une suite non bornée et d’une suite bornée est une suite non bornée.
2. En déduire que la somme d’une suite réelle de limite infinie et d’une suite numérique bornée ne peut
converger.

III Suites adjacentes


Définition III.1: Suites adjacentes
On
 dit que deux suites réelles u et v sont adjacentes si :
(i) L’une est croissante et l’autre est décroissante ;
(ii) lim(u − v) = 0 .

Proposition III.1:
Soit u et v deux suites adjacentes(avec u qui croit). Alors ∀p, q ∈ N : up ⩽ vq . En particulier ∀n ∈ N :
u n ⩽ vn .

8
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

Théorème III.1: (des suites adjacentes)


Deux suites adjacentes u et v sont convergentes vers une même limite. De plus lim(u) = sup (un ) =
n∈N
inf (vn ) = lim(v).
n∈N

Corollaire III.1: (Théorème des segments emboités)


Si ([an , bn ])n∈N une suite de segments non vides décroissante(pour l’inclusion, c’est-à-dire pour tout n ∈ N,
\
[an+1 , bn+1 ] ⊂ [an , bn ]), dont les longueurs tendent vers 0, alors [an , bn ] est réduit à un point(càd un
n∈N
singleton).

IV Suites extraites et valeurs d’adhérence d’une suite


Définition IV.1: Suite extraite
Une suite v est appelée suite extraite, ou sous-suite, d’une suite u s’il existe une application φ, strictement
croissante de N dans N, vérifiant :
∀n ∈ N, vn = uφ(n) .

Exemples :
Les suites (u2n )n , (un+1 )n , (un2 )n , (u3n+2 )n , (u2n +1 )n · · · sont des sous-suites extraites de u.

Proposition IV.1:
Soit u une suite numérique et v une suite extraite de u. Si u admet une limite l dans K ou dans R̄, alors v
admet aussi l comme limite. La réciproque est fausse en général.
En particulier si u est convergente, alors toutes ses sous-suites sont convergentes et vers la même limite.

Remarques :
Pour montrer qu’une suite ne converge pas ou en général n’admet pas de limite, on trouve deux de ses sous-suites qui
tendent vers deux limites distincts.

Exemples :
1. La suite de terme général un = (−1)n est divergente, car la sous-suite (u2n )n∈N tend vers 1 et la sous-suite
(u2n+1 )n∈N tend vers −1.
2. La suite (cos(nπ/4))n∈N est divergente, car . . . etc.

Proposition IV.2:
Si u est une suite telle que les suites (u2n )n∈N et (u2n+1 )n∈N tendent vers une même limite l, alors la suite u
admet l comme limite.
En particulier, si (u2n )n∈N et (u2n+1 )n∈N convergent vers une même limite l, alors la suite u est convergente
et vers cette même limite l.

Définition IV.2: Valeur d’adhérence


On appelle valeur d’adhérence d’une suite numérique u, toute limite d’une suite extraite de u.

Proposition IV.3:
Toute suite numérique convergente ne possède qu’une seule valeur d’adhérence qu’est sa limite. La réciproque
est fausse en général.

9
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

Théorème IV.1: (de Bolzano-Weierstrass)


Toute suite bornée possède au moins une valeur d’adhérence.

Exercice IV.1
Montrer que toute suite bornée qui admet une seule valeur d’adhérence est convergente.

V Caractérisations séquentielles des bornes sup et inf et de la densité


Théorème V.1: Caractérisation séquentielle des bornes sup et inf
Soit X une partie non vide de R et δ ∈ R, alors on a :

i) X est majorée par δ;
1) δ = sup(X) ⇐⇒
ii) ∃x ∈ X N : lim(x) = δ.

i) X est minorée par δ;
2) δ = inf (X) ⇐⇒
ii) ∃x ∈ X N : lim(x) = δ.

Remarque : On peut choisir la suite x dans 1) de sorte qu’elle soit croissante et dans 2) de sorte qu’elle soit décroissante.

Théorème V.2: Caractérisation séquentielle de la densité


Soit A une partie non vide de R. Alors A est dense dans R si et seulement si pour tout x ∈ R, il existe une
suite d’éléments de A qui converge vers x.

Corollaire V.1:
Chacun des ensembles D et Q est dense dansR.

Corollaire V.2:
Chacun des ensembles R \ D et R \ Q est dense dansR.

VI Etude de quelleques suites classiques


VI.1 Suites arithmétiques
Définition VI.1: Suite arithmétique
Soient a et r deux nombres réels ou complexes. On appelle suite arithmétique de premier terme a et de raison
r, la suite numérique (un )n∈N définie par u0 = a et un = un−1 + r pour tout entier n ≥ 1.

Proposition VI.1:
Si (un )n∈N une suite arithmétique de premier terme a et de raison r, alors :

∀n ∈ N : un = a + rn.

Remarques :
1. La réciproque de cette proposition est vraie : Toute suite de terme général de la forme un = an + b est
arithmétique(de raison a et de premier terme b).
2. Une suite arithmétique ne converge que dans le cas où sa raison est nulle. Dans ce tel cas la suite est constante.

10
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

VI.2 Suites géométriques


Définition VI.2: Suite géométrique
Soient a et r deux nombres réels ou complexes. On appelle suite géométrique de premier terme a et de raison
r, la suite numérique (un )n∈N définie par u0 = a et un = run−1 pour tout entier n ≥ 1.

Proposition VI.2:
Si (un )n∈N une suite géométrique de premier terme a et de raison r, alors :

∀n ∈ N : un = a.r n .

Remarques :
1. La réciproque de cette proposition est vraie : Toute suite de terme général de la forme un = ban est arithmé-
tique(de raison a et de premier terme b).
2. L’étude de la limite d’une suite géométrique est traitée par la proposition ci-dessous :

Proposition VI.3:
Soit q ∈ K. Alors :
(i) Si |q| < 1, alors lim (q n ) = 0.
n→+∞

(ii) Si q = 1, alors lim (q n ) = 1.


n→+∞

(iii) Si |q| ⩾ 1 et q ̸= 1, alors la suite (q n )n est divergente.

Proposition VI.4:
Soit u = (un )n une suite numérique
 telle que partir d’un certain rang, un ̸= 0 à.
un+1
Supposons que lim = l ∈ K. Alors :
n→+∞ un
(i) Si |l| < 1, alors lim(u) = 0.
(ii) Si |l| > 1, alors lim(|u|) = +∞ et par conséquent, u diverge.
(iii) Si |l| = 1, alors on ne peut rien confirmer.

Exercice VI.1
Calculer chacune
 ndes
 limites suivantes :
q
1. lim , où q > 1.
n→+∞ n!
 n
q
2. lim , où q > 1.
n→+∞ nn
 n
n
3. lim .
n→+∞ n!

VI.3 Suites arithmético-géométriques


Définition VI.3:
On appelle suite arithmético-géométrique, toute suite u définie par la donnée de u0 et par une relation
récurrente :
un = aun−1 + b pour tout n ≥ 1 ,
où a et b sont deux constantes dans K.

11
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

Proposition VI.5:
Soit u = (un )n une suite arithmético-géométrique tel que ∀n ∈ N∗ : un = aun−1 + b, où a, b ∈ K.
1. Si a = 1, alors u est arithmétique de raison b.
b
2. Si a ̸= 1, alors si on désigne par c la constante vérifiant l’équation c = ac + b, ou encore c = , on
1−a
aura :
(a) La suite v = u − c est géométrique de raison a.
1 − an
(b) Le terme général de la suite u est donné par un = (u0 − c) an + c = u0 an + b .
1−a

Exercice VI.2
Soit u = (un )n une suite arithmético-géométrique tel que ∀n ∈ N∗ : un = aun−1 + b, où a, b ∈ K. Montrer
que u est convergente si et seulement si l’une des cas suivantes est réalisée :
i) a = 1
b
ii) a ̸= 1 et u0 = .
1−a
iii) |a| < 1.

VI.4 Suites récurrentes linéaire d’ordre 2


Définition VI.4: Suite récurrente linéaire d’ordre 2
Une suite récurrente linéaire d’ordre 2 est toute suite u = (un )n∈N vérifiant une équation(proposition) de la
forme :
(E) : ∀n ⩾ 2 : aun + bun−1 + cun−2 = 0 ,
où (a, b, c) ∈ K∗ × K × K.
Le cas échéant, l’équation du 2ième degré (e) : ar 2 + br + c = 0 dans K est appelée l’équation caractéristique
associée à (E).

Remarque :
L’équation (E) peut se ramener (en divisant sur a) à une équation de la forme :

(E ′ ) : ∀n ⩾ 2 : un = αun−1 + βun−2 ,

où (α, β) ∈ K × K.
Le cas échéant, l’équation caractéristique de (E ′ ) devient (e′ ) : r 2 − αr − β = 0. La réciproque est évédemment
vraie.

Notations :
Fixons une équation (e) du 2ième dans K etnotons (E) l’équation linéaire d’ordre 2 associée.
Notons ∆ le discriminant de (e) et SK (E) = u = (un )n∈N ∈ KN / u vérifie (E) , l’ensemble de toutes les suites
satisfant à l’équation (E).

Théorème VI.1: Cas complexe


On suppose ici que K = C.
i) Cas ∆ ̸= 0 : Si on note par r1 et r2 les racines (distincts) de (e) dans C, alors :
n o
SC (E) = γr1n + δr2n n∈N / (γ, δ) ∈ C2 .


ii) Cas ∆ = 0n : Si on note par r0 (l’unique) racine


o de (e) dans C, alors :
n n 2

SC (E) = γr0 + δnr0 n∈N / (γ, δ) ∈ C .

12
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

Dans le cas où les coefficients de (e) sont dans R, on les considère comme étant dans C, on détermine SC (E) (grâce au
théorème ci-dessus), puis on en déduit SR (E) :

Théorème VI.2: Cas réel


On suppose ici que K = R.
i) Cas ∆ > 0n : Si on note par r1 et r2 les racines
o (distincts) de (e) dans R, alors :
SR (E) = γr1n + δr2n n∈N / (γ, δ) ∈ R2 .


ii) Cas ∆ = 0n : Si on note par r0 (l’unique) racine


o de (e) dans C, alors :
n n 2

SC (E) = γr0 + δnr0 n∈N / (γ, δ) ∈ R .
iii) Cas ∆ < 0 : Si on note par r = ρeiθ l’une des racines de (e) dans C \ R (l’autre est conjugué), avec
(ρ, θ) ∈ R× (R \ πZ), alors :
SR (E) = (ρn (γ cos(θn) + δ sin(θn)))n∈N / (γ, δ) ∈ R2 .

Exercice VI.3
1. Déterminer dans chacun des cas suivants les suites u vérifiant l’équation ∀n ⩾ 0 : un+2 = αun+1 +βun :
(a) (α, β) = (−i, 1/4).
(b) (α, β) = (5, −6).

(c) (α, β) = (1/ 2, −1/4).
2. Calculer dans chacun des cas, la limite de la suite u telle que u0 = 1 et u1 = 0.

VII Comparaison asymptotique des suites numériques


VII.1 Généralités et propriétés
Définition VII.1:
Soit u et v deux suites numériques quelconques.
1. On dit que u est négligeable devant v si :
∀ε > 0, ∃Nε ∈ N, ∀n ⩾ Nε : |un | ⩽ ε |vn |. Le cas échéant, on écrit : un = o (vn ), ou tout
n→+∞
simplement u = o (v).
2. On dit que u est dominée par v si :
∃N ∈ N, ∃M ⩾ 0, ∀n ⩾ N : |un | ⩽ M |vn |. Le cas échéant, on écrit : un = O (vn ), ou tout
n→+∞
simplement u = O (v).
3. On dit que u est équivalente à v si :
∀ε > 0, ∃Nε ∈ N, ∀n ⩾ Nε : |un − vn | ⩽ ε |vn |. Le cas échéant, on écrit : un ∼ vn , ou tout
x→a
simplement u ∼ v.

Proposition VII.1:
LienEntreComparaisons(Lien entre les trois modes de comparaison asymptotiques)
Soit u, v ∈ KN . Alors on a :
1. u = o (v) =⇒ u = O (v). La réciproque est fausse en général.
2. u ∼ v ⇐⇒ u − v = o (v). Le cas échéant, on écrit aussi u = v + o (v).
3. u ∼ v =⇒ u = O (v). La réciproque est fausse en général.

13
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

Proposition VII.2:
ZerosetSigneComparaison(Influence locale entre les zéros et les signes) u, v ∈ KN .
1. Si u = o (v) ou u = O (v) ou u =∼ v, alors il existe un n ∈ N tel que pour tout n ⩾ N , si vn est nul,
alors un est nul aussi. Par conséquent, si une suite est négligeable ou dominée ou équivalente à la fonction
nulle, alors cette fonction est partout nulle à partir d’un certain rang.
2. Si u ∼ v, alors il existe un N ∈ N tel que : ∀n ⩾ N : un = 0 ⇐⇒ vn = 0.
3. Si u et v sont réelles et u ∼ v, alors u et v ont même signe à partir d’un certain rang.

Proposition VII.3: (Caractristiques des comparaisons asymptotiques à l’aide des identification locales)
Soit u et v deux suites numériques. Alors on a les équivalences :
(
N
un = ξn vn pour n ⩾ N ;
1. u = o (v) ⇐⇒ ∃N ∈ N, ∃ξ ∈ K : lim ξn = 0 .
n→+∞

un = ξn vn pour n ⩾ N ;
2. u = O (v) ⇐⇒ ∃N ∈ N, ∃ξ ∈ KN :
ξ bornée .
(
un = ξn vn pour n ⩾ N ;
3. u ∼ v ⇐⇒ ∃N ∈ N, ∃ξ ∈ KN : lim ξn = 1 .
n→+∞

Proposition VII.4: Les relations o


n→+∞

Sur l’ensemble KN , on a :
1. La relation o est antisymétrique(l’égalité est ici à partir d’un certain rang) et transitive.
n→+∞
2. La relation O est reflexive et transitive.
n→+∞
3. La relation ∼ est une relation d’équivalence.
n→+∞

Proposition VII.5:
CaracteristiqueComparaisonLimite(Caractristiques des comparaisons asymptotiques à l’aide des limites)
Soit u et v deux suites numériques. On suppose de plus que v ne s’annulle jamais à partir d’un certain rang.
C’est à dire qu’il existe un N ∈ N tel que ∀n ⩾ N : un ̸= 0. Alors on a les équivalences :
 
un
1. u = o (v) ⇐⇒ lim = 0.
n→+∞ vn
u
2. u = O (v) ⇐⇒ bornée (à partir de N ).
v  
un
3. u ∼ v ⇐⇒ lim = 1.
n→+∞ vn

Exercice VII.1Des comparaisons usuelles


Montrer que pour tout q ∈ K, on a : q n = o (n!) et n! = o (nn ).
n→+∞ n→+∞

14
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

Proposition VII.6:
LimiteDerivabiliteComparaisonAsymptotique(Des comparaisons asymptotiques grâce aux limites)
Soit u et v deux suites numériques. Alors on a :
1. Si u est bornée et lim (|vn |) = +∞, alors un = o (vn ).
n→+∞ n→+∞

2. Si lim (un ) = ℓ, où ℓ ∈


/ {−∞, 0, +∞}, alors un ∼ ℓ.
n→+∞ n→+∞

3. Si lim (un ) = 0, alors un = o (1). La réciproque est vraie.


n→+∞ n→+∞

4. Si lim (un ) = ℓ, où ℓ ∈


/ {−∞, +∞}, alors un = O (1) (càd u est bornée).
n→+∞ n→+∞
La réciproque est fausse en général.

Théorème VII.1:
Soit u et v deux suites numériques équivalentes. Alors on a :
— Si l’une admet une limite L, alors l’autre admet aussi L comme limite.
— Si l’une converge, alors l’autre converge aussi et vers la même limite.

VII.2 Comparaisons asymptotiques et opérations usuelles


Proposition VII.7:
Soient (un ), (vn ), (u′n ), (vn

) des suites numériques.
′ ′
1. Si un ∼ vn et un ∼ vn alors un u′n ∼ vn vn

.
u n vn
2. Si un ∼ vn et u′n ∼ vn

alors ′ ∼ ′ pourvu que ces quotients soient définis.
un vn
3. Si un ∼ vn alors pour tout k ∈ N, on a ukn ∼ vn
k
.

Note : On verra plus tard la completion de ce paragraphe au chapitre : ”Comparaisons asymptotiques des fonctions”.

15
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

VIII Annexe
VIII.1 Limite Sup et Limite Inf d’une suite réelle
Proposition VIII.1:
Soit u une suite réelle bornée. On pose pour chaque n ∈ N, an = inf (up ) et bn = sup (up ). Alors :
p⩾n p⩾n

i) Les suites a = (an )n et b = (bn )n sont bien définies et que ∀n ∈ N : an ⩽ un ⩽ bn .


ii) La suite a est croissante et la suite b est décroissante.
iii) Les suites a et b sont convergentes et que lim(a) ⩽ lim(b).

Remarque : Pour toute suite réelle bornée, on a : lim(u) ⩽ lim(u).

Exercice VIII.1
Avec les mêmes notations ci-dessus, déterminer les suites a et b, ainsi que les limites inf et sup de u dans les cas
suivants :
1. u = ((−1)n )n .
2. u est une suite croissante convergente vers L.
3. u est une suite décroissante convergente vers L.
4. u = (sin (nπ/3))n .
5. u = (sin (n))n (difficile).

Proposition VIII.2:
Soit u une suite réelle bornée. On garde les notations de la proposition ci-dessus.
i) Le nombre lim(a) s’appelle la limite inf de u et se note par lim(u) ou par lim inf (u).
ii) Le nombre lim(b) s’appelle la limite sup de u et se note par lim(u) ou par lim sup(u).

Proposition VIII.3:
Soit u une suite réelle bornée. On garde les notations des propositions ci-dessus. Alors les propositions suivantes
sont équivalentes :
i) Les suites a et b sont adjacentes.
ii) Les suites a et b ont la même limite.
iii) La suite u est convergente.

Proposition VIII.4:
Soit u une suite réelle bornée. On garde les notations des propositions ci-dessus. Notons par Ad(u) l’ensemble
de toutes les valeurs d’adhérence de u. Alors on a :
i) Ad(u) est non vide.
ii) Ad(u) est minorée par lim(u) et majorée par lim(u).
iii) lim(u) et lim(u) sont des éléments de Ad(u).
iv) inf (Ad(u)) = min(Ad(u)) = lim(u) et sup(Ad(u)) = max(Ad(u)) = lim(u).

Remarque : lim(u) et lim(u) sont des valeurs d’adhérence de u sans que les suites a et b définies ci-dessus sont
forcément des sous-suites de u.

16
CPGE Tétouan - MPSI Suites numériques 2023-2024

1
Exemple : u est la suite de terme général un = . La suite a définie comme précédemment ne peut être une
n+1
sous-suite de u.

VIII.2 Suites de Cauchy


Définition VIII.1: Suite de Cauchy
On dit qu’une suite numérique (un )n est une suite de Cauchy si :

∀ε > 0, ∃Nε ∈ N, ∀p, q ∈ N : p, q ≥ Nε =⇒ |up − uq | ≤ ε.

Remarque : La propriété ci-dessus est équivalente aussi à

∀ε > 0, ∃Nε ∈ N, ∀p, n ∈ N : p ≥ Nε =⇒ |up+n − up | ≤ ε.

Proposition VIII.5:
1. Toute suite convergente est de Cauchy.
2. Toute suite de Cauchy est bornée.
3. Toute Suite de Cauchy admet une unique valeur d’adhérence.

Théorème VIII.1:
Toute suite de Cauchy est convergente.

Exercice VIII.2
Soit u une suite numérique (à termes dans K) qu’on suppose de Cauchy.
1. On suppose que K = R et on adopte les suites a et b définies dans la proposition VIII.1 du paragraphe
VIII.1.
(a) Montrer que a et b sont adjacentes.
(b) En déduire une preuve du théorème ci-dessus dans le cas réel.
2. On suppose que K = C.
(a) Montrer que les suites Re(u) et Im(u) sont aussi de Cauchy.
(b) Déduire que ces deux suites sont convergentes.
(c) Conclure une preuve du théorème ci-dessus dans le cas complexe.

17

Vous aimerez peut-être aussi