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EL AMDAOUI Mustapha,
Lycée IBN TIMIYA,
site web: www.elamdaoui.com,
email: elamdaoui@gmail.com
Niveau: MP
V Compacts 46
V.1 Compacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
V.2 Image d’un compact par une fonction continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2
I.1 Normes
Définition 1: Norme
2. Homogénéité :
∀ x ∈ E, ∀α ∈ K, N (α · x) = |α| · N ( x)
∀( x, y) ∈ E 2 , N ( x + y) É N ( x) + N ( y)
Au quel cas on dit que (E, N ) ou tout simplement E est un espace vectoriel normé.
Notation :
Les normes sont usuellement notées N (.), k.k ou |.|
Exemple 1
La valeur absolue sur R et le module sur C sont des normes.
n
xk e k où xk ∈ K,
X
Démonstration. Si E est nul, c’est fini. Sinon soit B = ( e 1 , · · · , e n ) une base de E . Pour x =
k=1
on pose N ( x) = max | xk |. N définit une norme sur E
1É kÉ n
Propriété 1
∀ x, y ∈ E, |k xk − k yk| É k x − y k É k x − yk
Propriété 3
Si E n’est pas réduit à {0}, tout vecteur x peut s’écrire x = α u avec α ∈ R+ et u ∈ E unitaire. Lorsque x est
non nul, cette décomposition est unique et est donnée par :
1
α = k xk et u= x
k xk
Une algèbre normée est une K-algèbre A muni d’une norme d’espace vectoriel qui vérifie :
∀ x, y ∈ A k x yk É k xkk yk.
Exemple 2
Soit A une K-algèbre normée non nulle, alors k 1 A k Ê 1.
Propriété 4
Pour tout a ∈ A et n ∈ N∗ , on a k a n k É k a kn
Soit E un R−espace vectoriel. On appelle produit scalaire sur E toute application ϕ : E × E −→ R vérifiant
1. ϕ est bilinéaire
2. ϕ est symétrique i.e. ∀ x, y ∈ E, ϕ( x, y) = ϕ( y, x)
3. ϕ est positive i.e. ∀ x ∈ E, ϕ( x, x) Ê 0
4. ϕ est définie i.e. ∀ x ∈ E, ϕ( x, x) = 0 =⇒ x = 0.
Bref un produit scalaire est une forme bilinéaire symétrique définie positive.
Notation :
Un produit scalaire ϕ se note < ., . >
On appelle espace préhilbertien réel tout R-espace vectoriel muni d’un produit scalaire sur R ;
Un espace préhilbertien réel de dimension finie est dit espace euclidien.
Exemple 3
p
1. E = R p , ϕ : E × E −→ R, ( x, y) 7−→
X
xk yk
k=1
2. E = Mn,p (R), ϕ : E × E −→ R, ( A, B) 7−→ Tr t AB .
¡ ¢
Z b
3. E = C ([a, b] , K), ϕ : E × E −→ R, ( f , g) 7−→ f ( t) g ( t) d t.
a
I.2 Normes usuelles 5
Propriété 5: Cauchy-Schwarz
p
Soit < ., . > est un produit scalaire sur le R-espace vectoriel E et N : E −→ R+ , x 7−→ < x, x > alors :
1. Inégalité de Cauchy-Schwarz :
∀ ( x, y) ∈ E 2 , |< x, y >| É N ( x) .N ( y)
En posant a =< x, x > (a 6= 0 car x 6= 0), b = 2 < x, y > et c =< y, y >, le trinüme aλ2 + bλ + c est de
signe constant donc de discriminant négatif. Ainsi b2 − 4ac É 0 ce qui donne
De plus, s’il y a égalité dans cette inégalité, le discriminant est nul et donc il existe λ ∈ R tel que
< λ x + y, λ x + y >= 0 ce qui entraîne λ x + y = 0. La famille ( x, y) est alors liée.
Inversement, supposons la famille ( x, y) liée. Sachant x 6= 0, on peut écrire y = λ x et vérifier par
bilinéarité du produit scalaire l’égalité < x, y >2 =< x, x > . < y, y >.
2. Pour x, y ∈ E , on a
N ( x + y)2 =< x + y, x + y >=< x, x > +2 < x, y > + < y, y >
D’où N ( x + y) É N ( x) + N ( y).
3. • ∀ x ∈ E, N ( x) Ê 0
• ∀ x ∈ E, N ( x) = 0 =⇒ x = 0
• Soit λ ∈ R et x ∈ E
ϕ (λ x, λ x) = λ2 ϕ ( x, x)
Exemple 4
¯ ¡t ¢¯ q ¡ ¢ q ¡
¯Tr AB ¯ É Tr t A A × Tr t BB
¢
ou encore ¯ ¯ v v
¯X n X p ¯ u n X p u n p
a2i j × t
u X uX X 2
ai j bi j¯ É t bi j
¯ ¯
¯
¯ i=1 j=1 ¯ i =1 j =1 i =1 j =1
I.2 Normes usuelles 6
Remarque :
¯ ¯ v v
¯X n X p ¯ X n Xp ¯ u n p u n p
¯ a i j ¯2 × t
¯ ¯ ¯ u X X ¯ ¯ u X X ¯ ¯2
ai j bi j¯ É ¯a i j ¯ ¯ b i j ¯ É t ¯b i j ¯
¯ ¯
¯
¯ i=1 j=1 ¯ i=1 j=1 i =1 j =1 i =1 j =1
Propriété 6
Démonstration.
1. Pour k.k1 et k . k∞ la vérification est immédiate.
2. Pour k.k2 : L’application x 7−→ k xk2 est la norme euclidienne de la structure euclidienne canonique de
Rn dans le cas réel. Elle vérifie évidemment les axiomes d’homogénéité et de séparation dans le cas
complexe. On obtient la sous-additivité à partir de l’inégalité triangulaire de la norme k.k2
n ¯
X ¯
k A k1 := sup ¯a i, j ¯
1É j É p i =1
p ¯
X ¯
k A k∞ := sup ¯a i, j ¯
1É i É n j =1
v
u n p
¯a i, j ¯2
uX X ¯ ¯
k A k2 := t
i =1 j =1
Propriété 7
Les applications k.k1 , k.k2 et k.k∞ sont des normes sur M n,p (K) et lorsque n = p ces normes sont sous-
multiplicatives
Démonstration.
1. Pour k.k1 et k . k∞ la vérification est immédiate.
2. Pour k.k2 : L’application A 7−→ k A k2 est la norme euclidienne de la structure euclidienne canonique de
Rn dans le cas réel. Elle vérifie évidemment les axiomes d’homogénéité et de séparation dans le cas
complexe. On obtient la sous-additivité à partir de l’inégalité triangulaire de la norme k.k2
I.2 Normes usuelles 7
Propriété 8
Les applications k.k1 , k.k2 et k.k∞ sont des normes sur C ([a, b] , K)
Démonstration.
1. Pour la norme k.k1 : On arrive bien dans R+ . Rappelons que l’intégrale d’une fonction continue positive
est nulle si, et seulement si, il s’agit de la fonction nulle. Rappelons d’autre part que si f est continue,
alors | f | est continue. On a donc démontré k f k1 = 0 =⇒ f = 0. D’autre part, pour tout x de [a, b],
l’inégalité triangulaire de la valeur absolue donne :
Intégrer cette inégalité entre a et b donne l’inégalité triangulaire pour k.k1 . En effet, la linéarité de
l’intégrale donne
Z b Z b
|λ f ( x)| dx = |λ| | f ( x)| dx.
a a
2. Pour k.k2 : L’application f 7−→ k f k2 est la norme euclidienne de la structure euclidienne canonique de
C ([a, b], R) dans le cas réel. Elle vérifie évidemment les axiomes d’homogénéité et de séparation dans
le cas complexe. On obtient la sous-additivité à partir de l’inégalité triangulaire de la norme k.k2 .
k f + g k2 É k | f | + | g| k2 É k | f | k2 + k | g| k2 = k f k2 + k g k2
3. Remarquons d’abord qu’une fonction continue sur [a, b] est bornée (et atteint ses bornes). Ceci justifie
que k f k∞ est bien défini pour tout f ∈ C ([a, b] , K). De plus, on a toujours k f k∞ Ê 0. D’autre part, si
k f k∞ = 0, alors pour tout x dans [a, b], on a f ( x) = 0, et donc f = 0. Étudions l’inégalité triangulaire :
soient f et g deux éléments de C ([a, b] , K). Pour tout x de [a, b], on a :
Concernant l’homogénéité, prenons λ ∈ R et f dans C ([a, b] , K). Pour tout x de [a, b], on a :
Définition 6
Propriété 9
Si E 1 , · · · , E n sont de K-espace vectoriel normés respectivement par des normes N1 , · · · , Nn , alors l’applica-
tion (
E1 × · · · × E n −→ R+
k. k :
x = ( x1 , · · · , xn ) 7−→ k xk = max1É iÉn ( N i ( x i ))
est une norme sur l’espace vectoriel produit E 1 × · · · × E n . La norme k.k est souvent appelée norme produit.
Démonstration. Les propriétés de séparation et d’homogénéité sont immédiates. Montrons l’inégalité tri-
angulaire.
Soit x = ( x1 , · · · , xn ), y = ( y1 , · · · , yn ) ∈ E . Alors, comme pour tout k ∈ [[1, n]], Nk est une norme sur E k , on a
Nk ( xk + yk ) É Nk ( xk ) + Nk ( yk )
É max ( N i ( x i )) + max ( N i ( yi ))
1É i É n 1É i É n
Donc
¡ ¡ ¢¢
k x + y k = max N i x i + y j É k x k + k y k
1É i É n
I.3 Distances
∀ x, y ∈ E, d ( x, y) = k x − yk
∀( x, y, z) ∈ E 3 , d ( x + z, y + z) = d ( x, y)
Corollaire 2
Soit x1 , · · · , xn ∈ E , avec n Ê 2, alors
nX
−1
d ( x1 , x n ) É d ( x i , x i+1 )
i =1
d ( x, A ) = inf {k x − y k , y ∈ A }
Propriété 10
k x − a k < d ( x, A ) + ε
Démonstration.
1. Par définition de la distance de x à A .
2. D’après la caractérisation epsilonesque de la borne inférieure.
3. D’après la caractérisation séquentielle de la borne inférieure.
Exemple 5
Pour tout x ∈ R, d( x, Q) = 0.
Pour x ∈ R et ε > 0. Par la densité de Q dans R, il existe r ∈ Q tel que | x − r | < ε, donc 0 É d ( x, Q) < ε pour tout
ε > 0, donc d ( x, Q) = 0
Remarque :
Propriété 11
∀ x, y ∈ E, |d( x, A ) − d( y, A )| É d( x, y) = k x − y k
Démonstration. Soit a ∈ A , on a :
d( x, A ) É d( x, a) É d( x, y) + d( y, a)
On en déduit :
d( x, A ) − d( x, y) É d( y, a)
|d( x, A ) − d( y, A )| É d( x, y)
I.4 Normes équivalentes 10
Définition 9
∀ x ∈ E, N1 ( x) É α N2 ( x)
Remarque :
n o
N1 ( x )
N1 est dominée par N2 si, et seulement si, N2 ( x) / x ∈ E \ {0} est majoré.
On note N1 ∼ N2
Propriété 12
Démonstration.
∼ est réflexive.
∼ est symétrique. En effet, supposons que N1 ∼ N2 . Alors il existe α, β ∈ R∗+ tels que
α N2 É N1 É β N2 ,
donc
1 1
N1 É N2 É N1 ,
β α
puis N2 ∼ N1 .
∼ est transitive. En effet, supposons que N1 ∼ N2 et N2 ∼ N3 . Alors il existe α, β, γ, δ ∈ R∗+ tels que
α N2 É N1 É β N2 et γ N3 É N2 É δ N3
donc
α.γ.N3 É α.N2 É N1 É β.N2 É δ.β.N3
puis N1 ∼ N3
Pour tout x ∈ Kn
k xk∞ É k xk1 É nk xk∞
p
k x k∞ É k x k2 É n k x k∞
p
k xk2 É k xk1 É nk xk2
Démonstration.
n
X
En effet k xk∞ = max (| x i |) É | x i | = k xk1 et
i ∈[[1,n]] i =1
n
X
k x k1 = | x i | É nk xk∞ . Donc
i =1
k x k∞ É k x k1 É n k x k∞
I.4 Normes équivalentes 11
n
En effet k xk2∞ = max (| x i |2 ) É | x i |2 = k xk22 et
X
i ∈[[1,n]] i =1
n
2
k xk22 É nk xk2∞ .
X
= |xi | Donc
i =1 p
k x k∞ É k x k2 É n k x k∞
à !2
n n
En effet k xk22 = | x i |2 É = k xk21 et
X X
|xi |
i =1 i =1
p
k x k1 É nk xk2 par l’inégalité de Cauchy-Schwarz.
Propriété 14
Soit N1 et N2 deux normes sur E . Alors les assertions suivantes sont équivalentes
1. N1 ∼ N2
N1 ( x ) N2 ( x )
½ ¾ ½ ¾
2. , x ∈ E \ {0} et , x ∈ E \ {0} sont majorés.
N2 ( x ) N1 ( x )
Démonstration. Évidente
Méthode: Pour montrer que les deux normes N1 et N2 ne sont pas équivalentes ?
N2 ( x n ) N2 ( x n )
On cherche une suite ( xn ) ∈ E N telle que lim = +∞ ou lim =0 .
n→+∞ N1 ( x n ) n→+∞ N1 ( x n )
Exemple 6
Montrons que les normes N1 , N2 et N∞ ne sont pas équivalentes sur E = C ([0, 1], R)
Considérer la suite t 7−→ t n .
Théorème 2: de Riesz
Dans un espace vectoriel normé de dimension finie, toutes les normes sont équivalentes.
Exemple 7
I.5 Boules
B(a, r ) = { x ∈ E , k x − ak < r }
B f (a, r ) = { x ∈ E , k x − ak É r }
S (a, r ) = { x ∈ E , k x − ak = r }
Remarque :
S (a, r ) = B f (a, r ) \ B(a, r ) et B f (a, r ) = B(a, r ) S (a, r ) est une union disjointe
S
Exemple 8
Dans (R, |.|) :
B(a, r ) = ]a − r, a + r [ ;
B f (a, r ) = [a − r, a + r ] ;
S (a, r ) = {a − r, a + r }.
Exemple 9
Dans (C, |.|) :
B(a, r ) = { x ∈ C | | z − a| < r } le disque ouvert de centre a et de rayon r ;
B f (a, r ) = { x ∈ C | | z − a| É r } le disque fermé de centre a et de rayon r ;
S (a, r ) = { x ∈ C | | z − a| = r } est le cercle de centre a et de rayon r .
Exemple 10
k.k∞
k. k1 k. k2
I.5 Boules 13
Propriété 15
1
Démonstration. Soit x ∈ B(a, r ), alors k x − ak < r , soit u = ( x − a). On a u ∈ B(0, 1) et x = a + ru.
r
Inversement, si x = a + ru avec u ∈ B(0, 1), alors k x − ak = k ruk = r k uk < r
Remarque :
Ainsi les boules générales se déduisent des boules unités par homothéties et translations.
Propriété 16
k z − ak = kλ x + (1 − λ) y − (λa + (1 − λ)a)k
a •x
É λk x − ak + (1 − λ)k y − ak •
< λ r + (1 − λ) r = r
B(a, r a ) ⊂ B( b, r b ) ⇐⇒ ( r a É r b et k b − a k É r b − r a )
k x − b k É k x − a k + k a − b k < r a + (r b − r a ) = r b
ra a − b •c rb
⇒) Si a = b rien à démontrer. Sinon pour ε > 1, on pose c = a + . •
ε ka−bk a
ra •
( point de B(a, r a ) loin de b), alors c ∈ B(a, r a ), car k c − a k = < ra. b
ε
Comme B(a, r a ) ⊂ B( b, r b ), alors k c − b k < r b , ce qui donne
ra
kb − ak+ < rb,
ε
ra
soit k b − a k < r b − . On fait ensuite tendre ε vers 1, on obtient
ε
k b − a k É rb − ra
Démonstration.
⇒) Si N1 ∼ N2 , alors il existe α, β > 0, tels que
α N2 É N1 É β N2 .
Soit x ∈ B N2 (0, 1) donc N2 ( x) < 1 donc β N2 ( x) < β d’où N1 ( x) < β. On en déduit que x ∈ B N1 (0, β) d’où
B N2 (0, 1) ⊂ B N1 (0, β). Inversement si x ∈ B N1 (0, α) donc α N2 ( x) É N1 ( x) < α d’où N2 ( x) < 1 . On déduit
que x ∈ B N2 (0, 1) d’où B N1 (0, α) ⊂ B N2 (0, 1).
⇐) Supposons qu’il existe α, β > 0, tels que
1 1 1 1
µ ¶
Soit x ∈ E \{0} et ε > 1. On a N2 x = < 1 donc x ∈ B N2 (0, 1) d’où x ∈ B N1 (0, β). On
ε N2 ( x ) ε ε N2 ( x ) ¶ ε N2 ( x )
1 α α α
µ ¶ µ
déduit que N1 x < β et par suite N1 ( x) < εβ N2 ( x). On a N1 x = < α donc x∈
ε N2 ( x ) ε N1 ( x ) ε ε N1 ( x )
α α α
µ ¶
B N1 (0, α) d’où x ∈ B N2 (0, 1). On déduit que N2 x < 1 et par suite N2 ( x) < N1 ( x) .
ε N1 ( x ) ε N1 ( x ) ε
α
Donc ∀ x ∈ E \ {0}, N2 ( x) < N1 ( x) < εβ N2 ( x). On a égalité si x = 0 donc
ε
α
∀ x ∈ E, N2 ( x) É N1 ( x) É εβ N2 ( x).
ε
Les normes N1 et N2 sont alors équivalentes. On peut faire tendre ε vers 1 pour obtenir
α N2 É N1 É β N2 .
Propriété 18
Démonstration.
1. Soit x = ( x1 , · · · , xn ) ∈ B N (a, r ), alors pour tout k ∈ [[1, n]], on a
N k ( x k − a k ) É N ( x − a) < r
N ( x − a) = max Nk ( xk − a k ) < r,
1É kÉ n
soit x ∈ B N (a, r ).
2. La démonstration est similaire dans le cas des boules fermées.
I.6 Bornitude
Une partie A non vide de E est dite bornée si ∃ k ∈ R+ tel que ∀ x ∈ A, k xkE É k.
Remarque :
Une partie de E est bornée pour une norme, alors elle est bornée pour toute norme équivalente
Remarque :
Exemple 12
Toutes les normes définies sur Mn (R) sont équivalentes. On munit Mn (R) de la norme k.k2 , alors pour tout
A ∈ O n (R), on a q ¡ ¢ p p p
k A k2 = Tr t A A = Tr ( I n ) = n É n
lim k xn k = +∞.
n→+∞
Exemple 13
Soit p Ê 2. On note N p (K) l’ensemble des matrices nilpotentes de M p (K) n’est pas borné.
³ ´
j
Pour n ∈ N, on pose A n = nδ1i δ p . La suite ( A n )n∈N est d’éléments de N p (K) et on a
1É i, j É p
k A n k1 = n −−−−−→ +∞,
n→+∞
δ( A ) = sup{k x − y k , x, y ∈ A }
Propriété 20
δ( A ) − ε < k x − a k
Démonstration.
1. Par définition du diamètre
2. D’après la caractérisation epsilonesque de la borne supérieure.
3. D’après la caractérisation séquentielle de la borne supérieure.
Une fonction f : X −→ E où X est un ensemble quelconque non vide est dite bornée si la partie f ( X ) =
{ f ( x) , x ∈ X } est bornée.
Ou encore ∃ k ∈ R+ tel que ∀ x ∈ X , k f ( x)kE É k.
Propriété 21
L’espace vectoriel B( X , E ) des fonctions f : X −→ E bornées où X non vide et E un espace vectoriel normé
est lui-même normé par k f k∞ = sup{k f ( x)kE | x ∈ X }.
kλ f k∞ = sup{kλ f ( x)kE | x ∈ X }
= sup{|λ|.k f ( x)kE | x ∈ X }
= |λ|. sup{k f ( x)kE | x ∈ X } = |λ|.k f k∞
4. Soit f , g ∈ B( X , E ). Pour x ∈ X , on a :
∀ n ∈ N, k u n kE É k
Notation :
On note `∞ (N, E ) l’ensemble des suites bornées d’éléments dans E .
Suites dans un espace vectoriel normé 17
Propriété 22
k( u n )k∞ := sup{k u n kE , n ∈ N}
On dit qu’une suite ( u n )n∈N d’éléments de E converge si l’une des trois assertions ∀n Ê n0
suivantes est vérifiée un
1. Il existe ` ∈ E tel que k u n − `k −−−−−→ 0.
n→+∞
2. Il existe ` ∈ E tel que pour tout ε > 0, il existe n 0 ∈ N, tel que •
` ε
∀ n ∈ N, n Ê n 0 =⇒ k u n − `k É ε
3. Il existe ` ∈ E tel que pour tout ε > 0, la boule ouverte B (`, ε) contient tous les termes de la suite à
partir d’un certain rang
Si c’est le cas le vecteur ` est unique, appelé la limite de la suite ( u n )n∈N , et on note
k.k
` = lim u n ou u n −−−−−→ `.
n→+∞
k` − `0 k É k` − u n k + k u n − `0 k −−−−−→ 0
n→+∞
Donc ` = `0
Soit N1 et N2 deux normes équivalentes sur E , alors toute suite d’éléments de E convergente pour une
norme converge pour l’autre vers la même limite.
Démonstration. Soit ( u n ) une suite d’éléments de E convergente vers ` pour la norme N1 . Comme N1 et
N2 sont équivalentes, alors il existe β > 0 tel que N2 É β N1 , ceci donne N2 ( u n − `) É β N1 ( u n − `) → 0.
Démonstration.
1 ⇒ 2) Il suffit de poser (αn )n = (k u n − `k)n : Il est alors immédiat que la suite réelle (αn )n est positive et
converge vers 0 avec ∀ n ∈ N, k u n − ` k = αn É αn
2 ⇒ 1) On a ∀ n ∈ N, k u n − `k É αn et la suite (αn )n converge vers 0, donc k u n − `k −−−−−→ 0
n→+∞
Conséquence 1
Si u n −−−−−→ ` ∈ E , alors k u n k −−−−−→ k`k
n→+∞ n→+∞
|k u n k − k`k| É k u n − `k
Démonstration. Soit ( u n ) une suite de E convergente et soit ` sa limite, alors pour ε = 1, il existe N ∈ N tel
que
∀ n Ê N : k u n − `k É 1
k u n k É k u n − ` k + k` k É 1 + k`k
∀ n ∈ N, ku n k É M
Soit ( u n )nÊ0 , (vn )nÊ0 deux suites d’éléments de E , (αn )nÊ0 une suite d’éléments de K, α ∈ K et `, `0 ∈ E .
convergentes respectivement vers ` et `0
1. Si u n −−−−−→ ` et vn −−−−−→ `0 alors, pour tous λ, µ ∈ K, on a λ u n + µvn −−−−−→ λ` + µ`0 .
n→+∞ n→+∞ n→+∞
2. Si (αn )nÊ0 est bornée et u n −−−−−→ 0, alors αn .u n −−−−−→ 0.
n→+∞ n→+∞
3. Si αn −−−−−→ 0 et ( u n )nÊ0 est bornée, alors αn .u n −−−−−→ 0
n→+∞ n→+∞
1 1
4. Si αn −−−−−→ α et u n −−−−−→ ` ∈ E , alors αn .u n −−−−−→ α.`. Si de plus α ∈ K∗ , alors .u n −−−−−→ .`.
n→+∞ n→+∞ n→+∞ αn n→+∞ α
5. Si de plus, E est une algèbre normée, u n vn −−−−−→ ``0 .
n→+∞
Démonstration.
II.1 Suites convergentes 19
1. Pour tout n ∈ N,
Exemple 14
1 0 0
On considère la matrice A = −2 3 1 .
4 −4 −1
Établir que ( A − I 3 )2 = 03 . En déduire A n . Montrer que la suite n1 A n n∈N∗ converge et déterminer sa limite.
¡ ¢
1 n 1
A = I 3 + A − I 3 −−−−−→ A − I 3 .
n n n→+∞
Propriété 27
¡ ¢ p
X
Si E est de dimension finie, B = e 1 , · · · , e p une base de E et ( u n )n∈N une suite de E . On écrit u n = u n,k e k
k=1
p
X
et soit ` = `k e k . On a équivalence entre :
k=1
1. u n −−−−−→ ` ;
n→+∞
2. ∀ i ∈ [[1, p]] , u n,i −−−−−→ ` i
n→+∞
p
X
Dans un tel cas : lim u n = lim u n,k e k
n→+∞ n→+∞
k=1
⇐⇒ k u n − ` k = sup ¯ u n, j − ` j ¯ −−−−−→ 0
¯ ¯
j ∈[[1,p]] n→+∞
Remarque :
On retrouve bien la convergence naturelle d’une suite de vecteurs, à savoir la convergence des suites des
coordonnées. Cette convergence est indépendante de la base choisie et indépendante de la norme uilisée.
Exemple 15
On considère les matrices
1
2 0 0 1 0 0
3
A= 0 0 et B= 0 −1 1 .
5
1
0 0 3 0 0 0
1. Montrer que la suite ( A n )n∈N∗ converge et déterminer sa limite.
2. Montrer que la suite (B n )n∈N∗ diverge.
Indication pour la question 2 : Calculer B2 et B3 .
1
2n 0 0
¡ 3 ¢n
1. Pour tout n ∈ N∗ , A n = 0 0 . Chacun des coefficients tend vers 0 lorsque n tend vers +∞
5
1
0 0 3n
donc la suite ( A n )n∈N∗ converge vers la matrice nulle.
1 0 0
2. On calcule comme indiqué B2 = 0 1 −1 et B3 = B.
0 0 0
1 0 0
On a pour tout n ∈ N∗ , B n = 0 (−1)n+1 (−1)n , donc la suite (B n )n∈N∗ n’est pas convergente car la
0 0 0
suite de terme général (−1)n diverge
p
E j un espace vectoriel produit normé. Soit ( u n )n∈N ∈ E N i.e. ∀ n ∈ N, u n ∈ E donc
Y
Soit E =
j =1
u n = ( u n,1 , . . . , u n,p ) où ∀ k ∈ [[1, p]] , u n,k∈E k . Soit ` = (`1 , . . . , ` p ) ∈ E .
k. k E k. k E k
u n −−−−−→ ` ⇐⇒ ∀ k ∈ [[1, p]] , u n,k −−−−−→ `k
n→+∞ n→+∞
Soit N1 et N2 deux normes sur E . Alors les assertions suivantes sont équivalentes
1. N1 ∼ N2
2. Toute suite d’éléments de E convergente pour une norme converge pour l’autre vers la même limite.
II.2 Suites extraites 21
On dit que (vn ) est une suite extraite de ( u n ) s’il existe une application strictement croissante ϕ : N → N
telle que ∀ n ∈ N, vn = u ϕ(n) .
Remarque :
Propriété 30
¡ ¢
Démonstration. Soit ( u n ) une suite de E et u ϕ(n) une de ces suites extraites. Posons vn = u ϕ(n) et soit
vψ(n) une suite extraite de (vn ). Alors vψ(n) = u ϕ(ψ(n)) = u ϕ◦ψ(n) et ϕ ◦ ψ est la composée de deux applications
¡ ¢
strictement croissantes de N dans N, donc c’est une application strictement croissante N dans N
Propriété 31
Si la suite ( u n ) converge vers `, alors toutes les suites extraites de ( u n ) convergent vers `.
∀ε > 0, ∃ N Ê 0, ∀ n Ê N, k u n − `k < ε
Corollaire 3
S’il existe une suite extraite divergente de ( u n ) ou s’il existe deux suites extraites de ( u n ) qui admettent
des limites différentes, alors la suite ( u n ) diverge
II.3 Valeurs d’adhérence 22
Exemple 16
Soit A ∈ M p (K) telle que A n −−−−−→ B.
n→+∞
Montrons B est un projecteur.
La suite A 2n est extraite de la suite ( A n ), donc elle converge vers B. En outre par les opérations algé-
¡ ¢
Exemple 17
³ ³ nπ ´´
Les suites suivantes sont divergentes ((−1)n ), sin
4
Si ( u n ) est une suite telle que les deux sous-suites ( u 2n )n∈N et ( u 2n+1 )n∈N convergent vers une même limite
`, alors la suite ( u n ) converge vers `.
∀ n Ê N, k u n − `k < ε
(−1)n a n converge.
X
Soit (a n )n∈N une suite réelle décroissante de limite nulle, alors la série
nÊ0
n
(−1)k u k . Alors la suite (S 2n ) est décroissante et la suite (S 2n+1 ) est croissante. De plus
X
Soit S n =
k=0
S 2n+1 − S 2n −−−−−→ 0 d’où les suites (S 2n ) et (S 2n+1 ) sont adjacentes donc elles convergent vers la même
n→+∞
(−1)n a n converge.
X
limite. Ainsi (S n )nÊ0 converge, c’est-à-dire la série
nÊ0
Soit ( u n )n ∈ E N et α ∈ E . On dit que α est valeur d’adhérence de la suite ( u n )n si elle est limite d’une suite
extraite de ( u n )n .
II.3 Valeurs d’adhérence 23
Exemple 19
−1 et 1 sont deux valeurs d’adhérences de la suite u n = (−1)n .
Propriété 33
Démonstration.
1. Soit ( u n ) une suite convergente vers `, alors toute suite extraite de ( u n ) converge vers `. Si `0 une
valeur d’adhérence de ( u n ), alors il existe une suite extraite de ( u n ) convergeant vers `0 . Par unicité de
la limite ` = `0 .
2. D’après 1
3. D’après 1
Attention
Si ( u n ) admet une seule valeur d’adhérence alors on n’a pas forcement ( u n ) converge. En effet, la suite ( u n )
définie par u 2n = 0 et u 2n+1 = 2 n + 1 est un exemple d’une suite divergente ( car elle n’est pas bornée ) qui
admet 0 comme seule valeur d’adhérence.
Théorème 3: de Bolzano-Weierstrass
Si E est un K-espace vectoriel de dimension finie (K = R ou C), toute suite bornée d’éléments de E admet
au moins une valeur d’adhérence.
On peut en extraire une sous-suite u ϕ(n),p+1 n∈N convergeant vers un certain nombre ` p+1 . Mais
¡ ¢
alors la suite u ϕ(n),p+1 e p+1 n∈N converge vers le vecteur ` p+1 e p+1 . En particulier, cette suite est
¡ ¢
bornée.
¡ ¢ ¡ ¢
La suite vϕ(n),p n∈N = u ϕ(n) − u ϕ(n),p+1 e p+1 n∈N est une suite bornée (en tant que combinaison
¡ ¢
linéaire de suites bornées) d’éléments de Vect e 1 , · · · , e p . Par hypothèse de récurrence, on peut en
¡ ¢ ¡ ¢
extraire une suite vψ(n),p n∈N , convergente de limite un certain vecteur v de Vect e 1 , · · · , e p .
¡ ¢
La suite u ψ(n),p+1 e p+1 n∈N est aussi convergente en tant que suite extraite de la suite convergente
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
u ϕ(n),p+1 e p+1 n∈N . Mais alors, la suite u ψ(n) n∈N = vψ(n),p n∈N + u ψ(n),p+1 e p+1 n∈N est convergente
en tant que somme de deux suites convergentes et a pour limite v + ` p+1 e p+1 . Le résultat est
démontré par récurrence.
II.4 Suites de Cauchy 24
Attention
Ce résultat tombe en défaut si l’espace est de dimension infnie
Exemple 20
On munit K[ X ] de la norme k . k1 et on considère la suite ( X n ).
Une telle suite est bornée mais sans valeur d’adhérence.
Si ( X n ) admet une valeur d’adhérence, alors il existe une extractrice ϕ de N telle que X ϕ(n) converge. En
¡ ¢
° ϕ(n+1)
− X ϕ(n) °1 −−−−−→ 0. Or pour tout n ∈ N, ° X ϕ(n+1) − X ϕ(n) °1 = 1. Absurde
° ° °
particulier ° X
n→+∞
Soit E un espace vectoriel normé. Une suite ( u n )n∈N ∈ E N est dite de Cauchy si :
∀ε > 0, ∃ n 0 ∈ N tq ∀( m, n) ∈ N2 , si n Ê m Ê n 0 alors k u n − u m k É ε
Ou encore
∀ε > 0, ∃ n 0 ∈ N tel que ∀( k, n) ∈ N2 , si n Ê n 0 alors k u n+k − u n k É ε
Si ( u n ) est une suite de Cauchy pour k . k, alors elle est de Cauchy pour toute norme équivalente à k . k
Démonstration. Soit N une norme sur E équivalente à la norme k k ; il existe α > 0 et β > 0 tels que
α k . k É N É β k . k. Soit ε > 0, alors il existe n 0 tel que
ε
∀( k, n) ∈ N2 , si n Ê n 0 alors k u n+k − u n k É
2
Remarque :
Par négation, une suite ( u n ) d’éléments de E n’est pas une suite de Cauchy, si, et seulement si,
Soit n ∈ N∗ , on a
1 1 1 1 1
u2n − u n = + +···+ >n =
n+1 n+2 2n 2n 2
On prendra ε = 1/2 et n = k = N .
Propriété 35
Démonstration.
1. Soit ( u n ) une suite convergente et soit ` sa limite
ε
Pour ε > 0, il existe N tel que, pour tout n > N , k u n − ` k < . Soit n Ê m Ê N , on a :
2
k un − um k É k un − ` k + k um − ` k < ε
Attention
1. Une suite de Cauchy peut ne pas converger.
2. Une suite bornée n’est pas forcément de Cauchy. Voir ((−1)n )nÊ0
Propriété 36
Une suite ( u n )n∈N ∈ E N est de Cauchy si et seulement s’il existe une suite (εn )n∈N de réels positifs telle que
∀ n, p ∈ N, ° u n+ p − u n ° É εn
° °
εn −−−−−→ 0
n→+∞
Démonstration.
⇐) Soit ε > 0, alors il existe N ∈ N tel que pour tout n Ê N : εn < ε.
Pour n Ê N et p ∈ N, on a
° u n+ p − u n ° É ε n < ε
° °
∀ n, p ∈ N, ° u n+ p − u n ° É ε n
° °
° u n+ p − u n ° É ε
° °
Donc ∀ n Ê n 0 , on a 0 É εn É ε
Pour montrer qu’ une suite ( u n )n∈N ∈ E N est de Cauchy pour k . k on fixe deux éléments n, p ∈ N et on essaie
de majorer la quantité ° u n+ p − u n ° par un réel positif εn indépendamment de p tel que εn −−−−−→ 0
° °
n→+∞
Exemple 22
Soit ( r n )n∈N une suite d’éléments d’un espace vectoriel normé (E, k . k) telle que k r n+1 − r n k É λn , pour tout
n ∈ N où λ est un réel strictement compris entre 0 et 1. Montrons que la suite ( r n )n∈N est de Cauchy.
n+X
p−1
1 − λp λn λn
Or λk = λn É et −−−−−→ 0, donc la suite ( r n )nÊ0 est de Cauchy
k= n 1−λ 1−λ 1 − λ n→+∞
II.4 Suites de Cauchy 26
1. Toute suite de Cauchy qui admet une valeur d’adhérence est convergente.
2. Une suite de Cauchy possède au plus une valeur d’adhérence
Démonstration.
1. Soit ` une valeur d’adhérence de ( u n )nÊ0 et u ϕ(n) une suite extraite de ( u n )nÊ0 de limite `. Soit ε > 0,
¡ ¢
ε ε
il existe N ∈ N tel que pour tous n, m > N : k u n − u m k < et k u ϕ(n) − `k < . Alors, pour tout n > N , on
2 2
a ϕ( n) Ê n > N et
k u n − `k É k u n − u ϕ(n) k + k u ϕ(n) − `k < ε
Un espace vectoriel normé dont toute suite de Cauchy est convergente est dit de Banach ou complet.
Propriété 38
Exemple 23
Soit n ∈ N∗ . Alors :
1. Kn est un Banach. En particulier, Rn et Cn sont de Banach.
2. Mn (K) est un Banach.
3. Si E est de dimension n alors L (E ) est un Banach.
4. Kn [ X ] est un Banach.
Attention
Ce résultat tombe en défaut si la dimension de E n’est pas finie. Voir l’exemple 24
1
N ∈ N tel que pour tout n Ê N , on ait É ε. Ainsi, pour tout ( m, n) ∈ N2 tel que m > n Ê N , on a
( n + 1)!
kP m − P n k∞ É ε. Donc la suite (P n )nÊ1 est une suite de Cauchy dans (E, k k∞ ).
3. Raisonnons par l’absurde et supposons que la suite (P n )nÊ1 converge vers un polynôme Q de degré q.
1
Soit n ∈ N tel que n > q + 1, on a alors kP n − Q k∞ Ê . Comme q est constant, il n’est pas possible
( q + 1)!
que kP n − Q k∞ tende vers 0 lorsque n → +∞.
Conclusion L’espace vectoriel E n’est pas complet pour la norme k · k∞ .
III.1 Voisinages
Soit N1 et N2 deux normes équivalentes de E , alors tout voisinage de a ∈ E pour l’une est voisinage de a
pour l’autre et vice versa
Propriété 40
Soit a ∈ E
1. Toute partie contant un voisinage de a est un voisinage de a
2. L’union de voisinages de a indexée par un ensemble non vide est un voisinage de a
3. L’intersection finie de voisinages de a indexée par un ensemble non vide est un voisinage de a
Démonstration.
1. Soit V ∈ V (a) et U ⊂ E tels que V ⊂ U . Par définition il existe r un réel strictement positif tel que
B(a, ε) ⊂ V ⊂ U , donc U ∈ V (a)
2. Soit V la réunion de la famille de voisinages (V i ) i∈ I avec I non vide. Pour tout x de V , il existe i ∈ I tel
que x ∈ Vi . Puisque Vi est ouvert, il existe alors r i > 0 tel que B( x, r i ) ⊂ Vi . On a donc B( x, r i ) ⊂ V .
3. Soit V l’intersection de la famille de voisinage (Vi ) i∈ I avec I non vide fini. Soit x ∈ V . Pour tout i
de I l’élément x appartient au voisinage Vi et il existe r i > 0 tel que B( x, r i ) ⊂ Vi . Puisque I est fini,
le nombre réel : r = min i∈ I ( r i ) existe et appartient à R∗+ . On a alors B( x, r ) ⊂ Vi pour tout i et, par
conséquent, est contenue dans B( x, r ) ⊂ V
Vocabulaire :
Lorsque E = R.
On dit que V ∈ V (+∞) s’il existe M ∈ R tel que ] M, +∞[⊂ V
On dit que V ∈ V (−∞) s’il existe M ∈ R tel que ] − ∞, M [⊂ V
On dit que ∞ est adhérent à A si pour tout V ∈ V (∞) : V ∩ A 6= ;
III.2 Ouvert 28
III.2 Ouvert
Définition 23
Un sous-ensemble de E est un ouvert s’il est voisinage pour chacun de ses points
Soit N1 et N2 deux normes équivalentes de E , alors tout ouvert pour l’une est ouvert pour l’autre et vice
versa
Propriété 42
Démonstration.
1. Si x ∈ ;, alors pour tout ε > 0 la boule B ( x, ε) ⊂ ;
2. Soit O la réunion de la famille d’ouverts (O i ) i∈ I avec I non vide. Pour tout x de O , il existe i ∈ I tel que
x ∈ O i . Puisque O i est ouvert, il existe alors r i > 0 tel que B( x, r i ) ⊂ O i . On a donc B( x, r i ) ⊂ O .
3. Soit O l’intersection de la famille d’ouverts (O i ) i∈ I avec I non vide fini. Soit x ∈ O . Pour tout i de I
l’élément x appartient à l’ouvert O i et il existe r i > 0 tel que B( x, r i ) ⊂ O i . Puisque I est fini, le nombre
réel : r = min i∈ I ( r i ) existe et appartient à R∗+ . On a alors B( x, r ) ⊂ O i pour tout i et, par conséquent, est
contenue dans B( x, r ) ⊂ O
Exemple 25
Soit a, b ∈ R. Les ensembles suivants ]a, b[ , ]a, +∞[ et ]−∞, b[ sont des ouverts de R
Propriété 43
d’où y ∈ B(a, r ) .
On déduit que B( x, ε) ⊂ B(a, r ) et par suite B(a, r ) est ouvert.
Démonstration. Soit x = ( x1 , · · · , xn ) ∈ O1 ×· · ·× O n . Comme les Uk sont des ouverts de E . pour tout k ∈ [[1, n]],
III.3 Intérieur d’une partie 29
B N ( x, r ) = B N1 ( x1 , r ) × · · · × B Nn ( xn , r ) ⊂ B N1 ( x1 , r 1 ) × · · · × B Nn ( xn , r n ) ⊂ O1 × · · · × O n
◦
L’intérieur de A est l’ensemble des points intérieurs à A . Il est noté A .
Exemple 26
L’intérieur de Q dans R est vide. En effet tout intervalle ouvert, non vide, contient un irrationnel
Propriété 45
Démonstration.
◦
1. Soit a ∈ A , alors il existe r > 0 tel que a ∈ B(a, r ) ⊂ A , donc a ∈ A . D’où l’inclusion
2. Supposons que A ⊂ B.
◦ ◦ ◦ ◦
Soit a ∈ A , alors il existe r > 0 tel que B(a, r ) ⊂ A ⊂ B, donc a ∈ B. Ainsi A ⊂ B
◦
3. Soit a ∈ A , alors il existe r > 0 tel que B(a, r ) ⊂ A . Soit x ∈ B(a, r ), alors il existe ε > 0 tel que B( x, ε) ⊂
◦ ◦
B(a, r ) ⊂ A , donc x ∈ A . Ainsi l’inclusion B(a, r ) ⊂ A
˚ ◦
4. D’après la première assertion Å ⊂ A .
◦ ◦ ◦
Inversement, soit x ∈ A . Puisque A est un ouvert, alors il existe r > 0 tel que B ( x, r ) ⊂ A . Par définition
◦ ◦
˚ ˚
de l’intérieur de A , l’élément x ∈ Å . Donc A ⊂ Å
◦
5. ⇐) A est un ouvert
◦ ◦ ◦
⇒) L’inclusion A ⊂ A . Inversement soit x ∈ A , il existe r > 0 tel que B( x, r ) ⊂ A , donc x ∈ A . Ainsi A = A
◦
6. A est un ouvert de E inclus dans A . Soit O un ouvert de E contenu◦ dans A et soit ◦
x ∈ O . L’ensemble O
est un ouvert, alors il existe r > 0 tel que B( x, r ) ⊂ O ⊂ A , donc x ∈ A . Ainsi O ⊂ A
7. Soit O A l’ensemble des ouverts contenus dans A , alors
[
O est un ouvert contenu dans A , donc dans
O ∈O A
◦ ◦ ◦ ◦
A . D’autre part A ∈ O A , donc l’inclusion A ⊂
[ [
O , puis l’égalité A = O
O ∈O A O ∈O A
III.4 Fermé 30
Propriété 46
1. Il est clair que F ⊂ E . Il reste à montrer que E ⊂ F . Comme F est ouvert et 0E ∈ A , il existe r > 0 tel
r
que B(0E , r ) ⊂ F . Soit x ∈ E \ {0E }, il existe λ > 0 tel que λ x ∈ B(0E , r ) ⊂ F . Il suffit de prendre λ =
2k xk
r r 1
car alors kλ xk = k xk = < r . Puisque F est un sous-espace vectoriel et λ x ∈ F , on a x = (λ x) ∈ F .
◦ 2k x k 2 ◦ λ
2. Par hypothèse F 6= ;, il existe donc a ∈ F . Soit x ∈ E tel que x 6= a. x
r
Montrons que x ∈ F . En notant y = a + ( x − a), on a alors
2 k x − ak
r
k y − ak = < r donc y ∈ B(a, r ) et donc y ∈ F . Comme a et y
2 y
appartiennent à F et comme F est un sous-espace vectoriel, il en
2 k x − ak
résulte que x − a = ( y − a) ∈ F . Enfin, on a x = ( x − a) + a ∈ a
r
F , d’où x ∈ F et E ⊂ F.
3. D’après la question précédente, comme les E i sont des sous-
espaces vectoriels de E , il s’agit de montrer qu’ils sont distincts r
( x − a)
de E. C’est évident car x 7→ ¯ x − 12 ¯ n’est pas dans E 1 et x 7→ cos x
¯ ¯
2 k x− ak
III.4 Fermé
Soit N1 et N2 deux normes équivalentes de E , alors tout fermé pour l’une est fermé pour l’autre et vice
versa
III.4 Fermé 31
Propriété 48
Exemple 28
Soit a, b ∈ R. Les ensembles suivants [a, b] , [a, +∞[ et ]−∞, b] sont des fermés de R
Propriété 49
Démonstration.
1. Soit x ∈ E et on pose O le complémentaire de { x} dans E .
Soit y ∈ O donc y 6= x d’où k y − xk > 0 . Soit 0 < ε < k y − x k et soit z ∈ B( y, ε) donc k z − yk < ε .
On a k z − xk Ê k y − xk − k y − zk = ε − k y − xk > 0 donc z 6= x d’où z ∈ O . On déduit que B( y, ε) ⊂ O donc O
est un ouvert et par suite { x} est un fermé.
Une partie finie est union finie de singletons donc elle est fermée.
2. Soit a ∈ E et r Ê 0 et on pose O le complémentaire de B f (a, r ).
ε•
Soit x ∈ O donc k x − ak > r . On pose ε = k x − ak− r , on a ε > 0 et soit y ∈ B( x, ε). x
r
On a k y − ak Ê k x − ak − k y − xk > ε + r − ε = ε donc y ∈ O d’où B( x, ε) ⊂ O .
•
On déduit que O est un ouvert de E et par suite B f (a, r ) est un fermé de E . a
B(a,r )
3. Soit a ∈ E et r Ê 0 . On a S (a, r ) = B f (a, r ) ∩ ÙE donc S (a, r ) est fermé car
intersection de deux fermés.
Exemple 29
Z est un fermé de R.
Soit U une partie d’un espace vectoriel normé E . Les assertions suivantes sont équivalentes
1. U est fermé.
2. Toute suite ( xn )n∈N d’éléments de U qui converge dans E , sa limite appartient à U .
1
On déduit que ∀ n ∈ N, ∃ xn ∈ B `, 21n ∩ U . On a ( xn ) ∈ U N et ∀ n ∈ N, k xn − `k < n −−−−−→ 0 donc
¡ ¢
2 n→+∞
xn → ` ∉ U .
III.5 Adhérence d’un partie 32
Ainsi, on a construit une suite ( xn ) ∈ U N convergente mais sa limite n’appartient pas à U . Ce qui est
absurde, d’où O est ouvert et par suite U est fermé.
Propriété 51
Dans un espace vectoriel normé, non nécessairement de dimension finie, tout sous-espace vectoriel de
dimension finie est fermé.
Démonstration. Soit F un sous-espace vectoriel de E de dimension finie et soit ( xn ) une suite d’éléments
de F telle que xn −−−−−→ x ∈ E . La suite ( xn ) est de Cauchy dans F et puisque F est de Banach, alors ( xn )
n→+∞
converge dans F , d’où F est fermé dans E .
Soit E 1 , . . . E n des K-espaces vectoriels normés et U1 , . . . ,Un des fermés respectifs de E 1 , . . . , E n . Alors
U1 × · · · × Un est un fermé de l’espace vectoriel normé produit E = E 1 × · · · × E n muni de la norme produit.
¡ ¢
Démonstration. Soit x p pÊ0 une suite d’éléments de U1 × · · · × Un convergeant dans E vers x = ( x1 , · · · , xn ).
Pour p ∈ N, on pose x p = ( x1,p , · · · , xn,p ), alors pour tout k ∈ [[1, n]], la suite xk,p pÊ0 est d’éléments de Uk
¡ ¢
convergente dans E k vers xk . Mais Uk est fermé, donc xk ∈ Uk . Ainsi x ∈ U1 × · · · × Un , puis on déduit la
fermeture de U1 × · · · × Un
Démonstration.
1 ⇒ 2) Soit n ∈ N, alors A ∩ B(a, 2−n ) 6= ; et donc il existe a n ∈ A ∩ B(a, 2−n ). La suite (a n )nÊ0 est d’élé-
ments de A telle que ka n − ak É 2−n −−−−−→ 0 donc a n −−−−−→ x.
n→+∞ n→+∞
2 ⇒ 1) Soit (a n )nÊ0 ∈ A N telle que a n → x et ε > 0. Il existe n ∈ N, ka n − ak < ε donc a n ∈ A ∩ B(a, ε) d’où
A ∩ B(a, ε) 6= ;.
Propriété 54
3. A ⊂ A .
4. A = A .
5. A fermé ⇔ A = A .
6. A est le plus petit fermé contenant A
7. A est l’intersection de tous les fermés contenant A .
Démonstration.
1. Soit a ∈ E . a ∉ A , si et seulement, s’il existe r > 0 tel que A ∩ B(a, r ) = ;, si et seulement, s’il existe r > 0
◦
_
tel que B(a, r ) ⊂ Ù A , si et seulement, si a ∈ Ù A
2. Soit a ∈ A et ε > 0. On a A ∩ B(a, ε) 6= ; et A ∩ B(a, ε) ⊂ B ∩ B(a, ε) donc B ∩ B(a, ε) 6= ;. On déduit que
a ∈ B et par suite A ⊂ B.
3. Soit a ∈ A et ε > 0. On a a ∈ A ∩ B(a, ε) donc A ∩ B(a, ε) 6= ; donc a ∈ A d’où A ⊂ A .
4. L’inclusion A ⊂ A est évidente. Inversement soit x ∈ A , il existe une suite ( xn )nÊ0 d’éléments de A telle
1
que xn −−−−−→ x. Or xn ∈ A , donc B xn , 21n ∩ A 6= ;, donc il existe a n ∈ A tel que k a n − xn k É n . Ainsi
¡ ¢
n→+∞ 2
1
k a n − x k É k a n − xn k + k x − xn k É + k x − xn k −−−−−→ 0
2n n→+∞
Propriété 55
Démonstration. Soit r > 0 . On a B(a, r ) ⊂ B f (a, r ) et B f (a, r ) fermé donc B(a, r ) ⊂ B f (a, r ).
n
Soit x ∈ B f (a, r ) donc k x − ak É r . On considère la suite xn = a + n+ 1 ( x − a) .
n nr 1
On a ∀ n ∈ N, k xn − ak = n+1 k x − ak É n+1 < r donc xn ∈ B(a, r ), de plus k xn − xk = n+ 1 ka − xk → 0 donc ( x n )
est une suite d’éléments de B(a, r ) qui converge vers x d’où, d’après la caractérisation séquentielle de
III.6 Frontière 34
l’adhérence, x ∈ B(a, r ).
On déduit que B f (a, r ) ⊂ B(a, r ) et par suite B f (a, r ) = B(a, r ).
III.6 Frontière
Exemple 31
◦
Fr (Q) = Q \ Q = R
Propriété 56
1. Fr ( A ) est fermé de E
¡ ¢
2. Fr ( A ) = Fr Ù A .
◦
3. A = A ∪ Fr( A )
Propriété 57
III.7 Densité
Propriété 58
Exemple 32
GLn (K) est dense dans M n (K)
Remarque :
Remarque :
1. V A (a) = {V ∩ A , V ∈ V (a)}.
2. V ∈ V A (a) ⇐⇒ ∃ε > 0, B(a, ε) ∩ A ⊂ V .
Remarque :
Propriété 59
∀ x ∈ U, ∃ε > 0, B( x, ε) ∩ A ⊂ U
Démonstration.
⇒) Supposons que U est un ouvert relatif à A , alors il existe O ouvert de E tel que U = A ∩ O . Pour
x ∈ U , alors x ∈ O et x ∈ A . Comme O est ouvert dans E , alors il existe ε > 0 tel que B ( x, ε) ⊂ O , puis
B( x, ε) ∩ A ⊂ U
⇐) Soit x ∈ U , alors il existe ε x > 0 tel que B ( x, ε) ∩ A ⊂ U . Posons O = B ( x, ε x ), alors O est un ouvert
[
x∈U
de E vérifiant O ∩ A = U
Remarque :
Soient (E, k.kE ), (F, k.kF ) deux espaces vectoriels normés, A une partie de E et f : A ⊂−→ F une application Soient
(E, k.kE ), (F, k.kF ) deux K-espaces vectoriels normés, A une partie de E , f : A ⊂ E −→ F une application.
(K = R ou C).
IV.1 Limites 36
IV.1 Limites
Soit a ∈ A et ` ∈ F .
On dit que f admet pour limite ` ∈ F en a (ou au point a) selon A , lorsque
k f ( x) − `kF −−−→ 0
x→ a
x∈ A
Autrement-dit ∀ε > 0, ∃α > 0 tel que k x − akE < α et x ∈ A , alors k f ( x) − `kF < ε.
Propriété 61
2. Toute suite ( xn )n∈N ∈ A N qui converge vers a, la suite ( f ( xn ))n converge vers `
Démonstration.
1 ⇒ 2) Supposons que f tend vers ` en a et soit ( xn ) une suite d’éléments de A tendant vers a. Pour
ε > 0, il existe η > 0 tel que
∀ x ∈ A, k x − akE < η ⇒ k f ( x) − `kF < ε.
Comme xn −−−−−→ a, alors il existe N ∈ N à partir duquel k xn − akE < η. Finalement, pour tout n Ê N ,
n→+∞
on a k xn − ak < η, ce qui entraîne k f ( xn ) − `kF < ε.
Alors f ( xn ) −−−−−→ `
n→+∞
2 ⇒ 1) Raisonnons par contraposée. On suppose que f ne tend pas vers `, alors il existe ε > 0 tel que
1
Pour tout n ∈ N∗ , choisissons un élément xn ∈ A tel que k xn − ak < et k f ( xn ) − `kF Ê ε. La suite ( xn )
n
converge vers a mais la suite ( f ( xn )) n’admet pas ` pour limite
L’équivalence est achevée.
Remarque :
La notion de limite est une notion topologique elle ne dépend pas des normes équivalentes
Exemple 33
xy
Étudions les limites en (0, 0) de la fonction f : ( x, y)R2 \ {(0, 0)} 7−→
x 2 + y2
¡1 ¢ ¡1 1
¢ 1
f n,0 −−−−−→ 0 et f n, n −−−−−→
n→+∞ n→+∞ 2
Alors f ( x) −−−→ `
x→ a
x∈ A
Remarque :
Exemple 34
R2 muni de k.k∞ .
2
R \ {(0, 0)} −→ R
f: x y2
( x, y) 7−→
x2 + y2
Montrons que lim f ( x, y) = 0.
( x,y)→(0,0)
¯ x y2 ¯
¯ ¯
¯ x2 + y2 ¯ É | y| É∥ ( x, y) ∥∞ −(−−−−−−→ 0
¯ ¯
x,y)→(0,0)
Si F = F1 ×· · ·×F p est un produit d’espaces vectoriels normés et f : A ⊂ E → F est donnée par ses applications
composantes : x 7−→ f ( x) = ( f 1 ( x), · · · , f p ( x)) alors f admet une limite ` en a suivant A si, et seulement si,
chaque f i , i ∈ [[1, p]], admet une limite ` i en a suivant A . Dans ce cas :
³ ´
` = `1 , · · · , ` p
¡ ¢
c’est-à-dire lim f ( x) = lim f 1 ( x), . . . , lim f p ( x)
x→ a x→ a x→ a
Soient f , g : A ⊂ E −→ F , a ∈ A et α ∈ K A
1. Si f −−−→ ` et g −−
x→ a
−→ `0 alors f + g −−
x→ a
−→ ` + `0 .
x→ a
x∈ A x∈ A x∈ A
Si de plus F est une algèbre normée alors f .g −−−→ `.`0
x→ a
x∈ A
2. Si α −−−→ λ et f −−
x→ a
−→ ` alors α f −−
x→ a
−→ λ.`
x→ a
x∈ A x∈ A x∈ A
1 1
3. Si α −−−→ λ ∈ K∗ , il existe W ∈ V A (a) sur lequel α ne s’annule pas et −− −→ ∈ K∗
x→ a
x∈ A
α x∈W λ
x → a
Corollaire 4
Si f −−−→ `, alors k f k −−−→ k`k
x→ a x→ a
On dit que f tend vers +∞ en a selon A , lorsque pour tout M ∈ R il existe η > 0 tel que pour tout x ∈ A ,
k x − ak < η =⇒ f ( x) Ê M
On dit que f tend vers −∞ en a selon A , lorsque pour tout M ∈ R il existe η > 0 tel que pour tout x ∈ A ,
k x − ak < η =⇒ f ( x) É M
Exemple 35
Soit
B(0, 1) −→ R
f: 1
x 7−→
1 − k xk
Soit a ∈ S (0, 1) ⊂ B f (0, 1), alors f ( x) −−−−−→ +∞
x→ a
x∈B(0,1)
1 1
Ê A ⇐⇒ k x k Ê 1 −
1−kxk A
1 • •a
Soit r = , alors pour x ∈ B(a, r ) ∩ B(0, 1), on a 0
A
kxk Ê kak−kx− ak Ê 1− r
On dit que f tend vers ` en +∞, lorsque pour tout ε > 0 il existe M > 0 tel que pour tout x ∈ A ,
x Ê A =⇒ k f ( x) − `k < ε
On dit que f tend vers ` en −∞, lorsque pour tout ε > 0 il existe M > 0 tel que pour tout x ∈ A ,
x É A =⇒ k f ( x) − `k < ε
On dit que lim f ( x) = b si pour tout ε > 0 il existe M > 0 tel que pour tout x ∈ A ; k xk Ê M =⇒ k f ( x) − `k < ε
k xk→+∞
IV.2 Continuité
Soit f : A ⊂ E −→ F et a ∈ A .
On dit que f est continue en a si lim
x→ a
f ( x) = f ( a)
x∈ A
On dit que f est continue sur A si elle est continue en chaque point de A .
Notation :
C ( A, F ) désigne l’ensemble des fonctions continues de A à valeurs dans F
Exemple 36
Les fonctions constantes sont continues
Exemple 37
L’application IdE est continue
Exemple 38
La fonction k.k : E −→ R est continue
Propriété 68
Propriété 69
Propriété 70
Propriété 71
Propriété 72
Soit f : A ⊂ E −→ F
1. Si F est un espace normé produit alors f est continue si, et seulement si, ses fonctions composantes le
sont.
2. Si F est de dimension finie alors f est continue si, et seulement si, ses fonctions coordonnées dans une
base de F le sont.
∀( x, y) ∈ A 2 , k f ( x) − f ( y)kF É kk x − ykE
Propriété 73
∀ x, y ∈ A, k f ( y) − f ( x ) k F É k k y − x k E
Soit a ∈ A .
Quand x → a, k f ( y) − f ( x)kF É k k y − xkE → 0 donc f ( x) → f (a).
Ainsi f est continue en chaque a ∈ A .
IV.3 Fonctions lipschitziennes 41
Exemple 41
Soit A une partie non vide de E ; L’application d : x 7−→ d( x, A ) est continue
Pour tout x, y ∈ E , | e∗i ( x) − e∗i ( y)| É k x − yk. Ainsi les formes linéaires composantes dans une base sont
lipschitziennes et donc continues.
Exemple 43
M n (K) K
(
−→
E ∗i j : est continue
( a k ` ) 1É k É n 7−→ ai j
1É`É n
Exemple 44
Soient (E 1 , N1 ), · · · , (E p , N p ) des espaces normés et (E, k.k) l’espace normé produit.
Pour i ∈ [[1, p]], l’application p i : x = ( x1 , · · · , x i , · · · , x p ) 7−→ x i est continue
Exemple 45
(
M n (K) −→ K
f: est continue
M 7−→ det( M )
n
E ∗iσ( i)
X Y
En effet E ∗i j est continue et det = ε(σ)
σ∈ S n i =1
Exemple 46
p
Tout fonction polynômiale sur K est continue
Exemple 47
L’application M 7−→ com( M ) est continue de M p (K ) vers lui-même.
En effet, ses applications coordonnées dans la base canonique sont sommes et produit de fonctions conti-
nues.
Exemple 48
1 t
En effet, M −1 = com( M ) et donc les coefficients de M −1 sont des sommes et produits en les coefficients
det M
de M .
IV.4 Applications linéaires continues 42
Démonstration.
1 ⇒ 2) u est continue en 0 donc ∃α > 0, ∀ x ∈ E, k xk É α ⇒ k u( x)k°É 1. ¶°
x x
µ
Soit x ∈ E \ {0}, le vecteur α. est de norme α, donc ° u α
° °
° ° É 1. Par homogénéité de la
k x kE k x kE °F
norme et la linéarité de u, on obtient
α
k u ( x) k F É 1
k x kE
1
Soit k u( x)kF É
k xkE . Une telle inégalité est vraie pour x = 0.
α
2 ⇒ 1) Toute fonction lipschitzienne est continue
Notation :
On note
On note LC (E, F ) l’ensemble formé des applications linéaires continues de E vers F .
LC (E ) l’ensemble formé des endomorphismes continus de E
Exemple 49
L’application (
E×E −→ E
σ:
( x, y) 7−→ x+ y
est continue
Méthode: Pour montrer qu’une application linéaire u ∈ L (E, F ) n’est pas continue ?
k u ( x n )k
On construit une suite ( xn ) d’éléments de E \ {0} telle que −−−−−→ +∞
k xn k n→+∞
Exemple 50
Soient E = C ([0, 1], K) et u : E −→ K définie par u( f ) = f (1).
Ètudions la continuité de u, pour les normes k.k∞ et k.k1 .
Indication : Considérer la suite f n : t 7−→ t n
Propriété 74
n
X
Soit x = xk e k donc
k=1
° ° Ã !
°Xn ° X n Xn
k f ( x )k = ° x f ( e k )° É | x |k f ( e k )k É k f ( e k )k k xk∞
° °
°k=1 k ° k=1 k k=1
Démonstration.
1 ⇒ 2) B est continue en (0, 0) donc ∃α > 0, ∀ µ ( x, y) ∈ E × F,¶k( x, y)k∞ É α ⇒ kB( x, °y)k µÉ 1. ¶°
x y x y
Soit x ∈ E \{0} et y ∈ F \{0} , le vecteur α. est de norme α, donc ° α α
° °
, B , ° É 1.
k x kE k y kF ° k x kE k y kF °G
Par homogénéité de la norme et la linéarité de u, on obtient
α2
k B( x, y) kG É 1
k x kE . k y kF
1
Soit k B( x, y) kG É k x kE . k y kF . Une telle inégalité est vraie pour x = 0 ou y = 0.
α2
2 ⇒ 1) Soit ( x, y) ∈ E × F et ( xn , yn ) ∈ (E × F )N telle que ( xn , yn ) → ( x, y) donc xn → x et yn → y. On a B( xn , yn )−
B( x, y) = B( xn , yn ) − B( xn , y) + B( xn , y) − B( x, y) = B( xn , yn − y) + B( xn − x, y) donc kB( xn , yn ) − B( x, y)k É
kB( xn , yn − y)k + kB( xn − x, y)k É kk xn kk yn − yk + kk ykk yn − yk. Or xn → x et yn → y donc xn − x → 0,
yn − y → 0 et ( xn ) borné donc kB( xn , yn ) − B( x, y)k → 0 d’où B est continue en ( x, y). On déduit que B est
continue sur E × F .
Exemple 51
L’application, produit externe sur E , (λ, x) 7→ λ x est continue sur K × E . En effet, c’est une application
bilinéaire sur K × E et on a ∀λ ∈ K, ∀ x ∈ E, kλ xk É |λ|k xk.
Exemple 52
Si E est préhilbertien réel. Le produit scalaire ( x, y) 7→< x, y > est continue sur E 2 . En effet, c’est une
application bilin»aire sur E 2 et on a, d’après Cauchy-Schwarz, ∀ x, y ∈ E, | < x, y > | É k xkk yk.
Exemple 53
On suppose que E une algèbre normée. L’application produit ( x, y) 7→ x y est continue sur E 2 . En effet, c’est
une application bilinéaire sur E 2 et on a
∀ x, y ∈ E, k x yk É k xkk yk
Propriété 76
Si E et F sont de dimensions finies alors toute application bilinéaire de E × F vers G est continue.
IV.6 Continuité et densité 44
Or toutes les normes sont équivalentes en dimension finie donc ∃α, β > 0 tel que ∀ x ∈ E, ∀ y ∈ F, k xk∞ É αk xk
et k yk∞ É βk yk d’où Ã !
m X
X n
kB( x, y)k É αβ kB( e k , εl )k k xkk yk
k=1 l =1
Propriété 77
Soient E 1 , . . . , E n , F des K-espaces vectoriels normés. Si E 1 , . . . , E n sont de dimensions finies alors toute
application multilinéaire M : E 1 × · · · × E n −→ F est continue. Au quel cas
∃ k ∈ R∗+ , ∀( x1 , . . . , xn ) ∈ E 1 × · · · × E n , k M ( x1 , . . . , xn )k É kk x1 k · · · k xn k
Soit f , g : A ⊂ E −→ F deux fonctions continues. Si B est dense dans A et f |B = g |B , alors f et g sont égales.
Exemple 54
Déterminons les fonctions f : R −→ R continues telles que
∀( x, y) ∈ R2 f ( x + y) = f ( x) + f ( y)
∀a ∈ R
et ∀ n ∈ Z : f ( na) = n f (a)
p p 1 1 p p
µ ¶ µ ¶ µ ¶ µ ¶
Soit x = avec p ∈ Z et q ∈ N . On a f
∗
= pf et q f = f (1), donc f = f (1). En posant
q q q q q q
α = f (1), f ( x) = α x.
Les deux fonctions f et x 7−→ α x sont continues sur R et coïncident sur la partie Q dense dans R, elles sont
donc égales.
IV.7 Continuité et topologie 45
Démonstration.
1 ⇒ 2) Soit O un ouvert de F .
Si f −1 (O ) = ; alors f −1 (O ) est un ouvert relatif à A .
Sinon, soit x ∈ f −1 (O ) donc f ( x) ∈ O donc ∃ε > 0, B( f ( x), ε) ⊂ O . On a f est continue en x donc
∃η > 0, ∀ y ∈ B( x, η) ∩ A, f ( y) ∈ B( f ( x), ε) ⊂ O d’où B( x, η) ∩ A ⊂ f −1 (O ) et par suite f −1 (O ) est un
ouvert relatif à A .
2 ⇒ 1) Soit a ∈ A et ε > 0 . La boule B( f (a), ε) est un ouvert de F donc f −1 (B( f (a), ε)) est un ouvert relatif
à A . On a a ∈ f −1 (B( f (a), ε)) donc ∃η > 0, B(a, η) ∩ A ⊂ f −1 (B( f (a), ε)) d’où f B(a, η) ∩ A ⊂ B( f (a), ε). On
¡ ¢
déduit que ∀ x ∈ A, k x − ak < η ⇒ k f ( x) − f (a)k < ε donc f est continue en a et par suite f est continue
sur A .
2 ⇒ 3) Soit U un fermé de F donc ÙU F
est un ouvert de F d’où f −1 (ÙU F
) est un ouvert relatif à A . Or
−1
f (U )
−1 U −1
¡ ¢
f ÙF = Ù A donc f (U ) est un fermé relatif à A .
3 ⇒ 2) Soit O un ouvert de F donc ÙO est un fermé de F d’où f −1 ÙOF est un fermé relatif à A . Or
¡ ¢
F
f −1 (O )
f −1 ÙOF = Ù A donc f −1 (O ) est un ouvert relatif à A .
¡ ¢
Remarque :
Conséquence 2
Soient f : E −→ R continue et α ∈ R.
1. Les ensembles { x ∈ E / f ( x) = α}, { x ∈ E / f ( x) É α} et { x ∈ E / f ( x) Ê α} sont fermés.
2. Les ensembles { x ∈ E / f ( x) 6= α}, { x ∈ E / f ( x) < α} et { x ∈ E / f ( x) > α} sont ouverts.
Démonstration. Il suffit de remarquer ]−∞, α] , [α, +∞[ et {α} sont des fermés et que ]−∞, α[ , ]α, +∞[ sont
des ouverts
Exemple 55
GLn (K) est un ouvert et SLn (K) est un fermé de Mn (K) .
En effet GLn (K) = det−1 (K∗ ) et det est continue et K∗ est un ouvert. De même, on obtient que SLn (K) =
{ A ∈ M n (K) / det A = 1} est un fermé.
Exemple 56
V Compacts
V.1 Compacts
On dit que C est compacte dans E si elle est vide ou si toute suite d’éléments de C admet une valeur
d’adhérence dans C .
Exemple 57
Propriété 80
Si N1 et N2 sont deux normes équivalents sur E . Alors tout compact dans E pour N1 est compact pour N2 .
Propriété 81
Les compacts d’un espace vectoriel normé de dimension finie sont ses fermés bornés.
une suite extraite telle que xϕ(n) −−−−−→ `. Comme C est un fermé, donc ` ∈ C
n→+∞
Démonstration. Soit F ⊂ C fermé et ( xn ) une suite d’éléments de F . On a ( xn ) est une suite d’éléments de
C compact donc on peut extraire de ( xn ) une suite ( xϕ(n) ) convergente.
On a ( xϕ(n) ) est une suite convergente à éléments dans F fermé donc sa limite est dans F d’où F est
compact.
V.1 Compacts 47
Propriété 84
Une suite d’éléments d’une partie compacte converge si, et seulement si, elle admet une unique valeur
d’adhérence
( xϕ(n) ) du compact C admet une valeur d’adhérence `0 qui est nécessairement distincte de ` car °`0 − `° Ê ε.
° °
Mais `0 est également une valeur d’adhérence de la suite ( xn ) (car une suite extraite d’une suite extraite
de ( xn ) est encore une suite extraite de ( xn )), d’où la contradiction.
Attention
La réciproque de cette propriété est fausse. Voir l’exemple ci-dessous
Exemple 58
On considère l’espace E = R[ X ] muni de la norme k . k∞ . L’ensemble A = B f (0, 1) est fermée et bornée, mais
elle n’est pas compacte
Remarque :
Corollaire 5
Soit E 1 , . . . , E p des sous-espaces vectoriels normés et A 1 ⊂ E 1 , . . . , A p ⊂ E p compacts donc A 1 × · · · × A p est
compact dans E 1 × · · · × E p .
Propriété 86
Démonstration. Soit ( yn ) une suite d’éléments dans f ( A ) donc il existe une suite ( xn ) d’éléments dans A
telle que ∀ n ∈ N, yn = f ( xn ).
A étant compact donc on peut extraire de ( xn ) une suite convergente ( xϕ(n) ). Posons x = lim xϕ(n) . l’applica-
tion f est continue sur A et ( xϕ(n) ) est convergente donc ( f ( xϕ(n) )) est convergente de limite f ( x) ∈ f ( A ) . On
déduit que ( yϕ(n) ) est convergente dans f ( A ) d’où f ( A ) est compact.
nX
+1
En prenant Φ : (λ1 , . . . , λn+1 , a 1 , . . . , a n+1 ) ∈ Rn+1 × E n+1 7−→ λ i a i ∈ E , on a Conv(K ) = φ(Rn+1 × H )
i =1
On remarque que φ est continue par théorèmes généraux. De même les applications notées : ϕ i :
nX
+1
(λ1 , . . . , λn+1 ) ∈ Rn+1 7→ λ i pour i ∈ [[1, n + 1]] et S : (λ1 , . . . , λn+1 ) ∈ Rn+1 7→ λk sont continues car linéaires.
à ! k=1
n\
+1
1 +
\ −1
Or H = ϕ−
i (R ) S ({1})
i =1
donc H est un fermé de Rn+1 par intersection et car une image réciproque par une application continue
d’un fermé est un fermé de l’ensemble de départ.
De plus H est borné car H ⊂ [0, 1]n+1
Ainsi H est une partie compacte car fermée-bornée en dimension finie
Par produit de compacts, H × K n+1 est un compact.
Par image d’une partie compacte par une application continue Conv(K ) est un sous-ensemble compact de E
Attention
L’image réciproque d’un compact par une application continue n’est pas forcément un compact. En effet,
pour f : x 7→ sin x on a [−1, 1] est compact dans R alors que f −1 ([−1, 1]) = R n’est pas compact dans R car
non borné.
Propriété 87
On suppose que A est compact et f : A ⊂ E −→ F continue sur A , alors f ( A ) est borné et il existe a, b ∈ A
tels que k f (a)k = inf k f ( x)k et k f ( b)k = sup k f ( x)k.
x∈ A x∈ A
(On dit que f atteint les bornes de sa norme).
Démonstration. L’ensemble f ( A ) est compact donc borné. Soit M = sup{k f ( x)k/ x ∈ A } donc ∃(a n ) ∈ A N tel
que k f (a n )k −−−−−→ M .
n→+∞
A étant compact donc on peut extraire de (a n ) une suite (a ϕ(n) ) convergente dans A . Posons a = lim a ϕ(n)
donc a ∈ A .
la fonction f est continue sur A donc k f (a ϕ(n) )k −−−−−→ k f (a)k . D’autre part, on a k f (a n )k −−−−−→ M donc
n→+∞ n→+∞
k f (a ϕ(n) )k −−−−−→ M d’où k f (a)k = M par unicité de la limite.
n→+∞
V.3 Continuité uniforme 49
Propriété 88
Soit f : A −→ R continue où A est un compact d’un espace vectoriel normé E , alors f est bornée et atteint
ses bornes : Il existe a, b ∈ A tel que f (a) = inf x∈ A f ( x) et f ( b) = sup x∈ A f ( x)
Démonstration. Soit M = sup{ f ( x)/ x ∈ A } et m = inf{ f ( x)/ x ∈ A } donc ∃(a n ), ( b n ) ∈ A N tels que f (a n ) → m et
f (b n ) → M .
On a A compact donc on peut extraire de (a n ) et ( b n ) deux suites (a ϕ(n) ) et ( b ψ(n) ) convergentes dans
A . Posons a = lim a ϕ(n) et b = lim b ψ(n) donc a, b ∈ A . On a f continue sur A donc f (a ϕ(n) ) → f (a) et
f ( b ψ(n) ) → f ( b). D’autre part, on a f (a n ) → m et ( b n ) → M donc f (a ϕ(n) ) → m et f ( b ψ(n) ) → M d’où f (a) = m
et f ( b) = M par unicité de la limite.
Exemple 60
Si A est un compact non vide de E , alors pour tout x ∈ E , il existe x0 ∈ A tel que d ( x, A ) = d ( x, x0 )
Définition 39
Propriété 89
∀( xn ), ( yn ) ∈ A N , xn − yn −−−−−→ 0 ⇒ f ( xn ) − f ( yn ) −−−−−→ 0
n→+∞ n→+∞
Démonstration.
⇒) Soit ( xn ), ( yn ) ∈ A N tels que xn − yn −−−−−→ 0 et ε > 0.
n→+∞
L’application f est uniformément continue sur A donc
∃η Ê 0, ∀ x, y ∈ A, (k x − yk É η ⇒ k f ( x) − f ( y)k É ε).
Remarque :
Si f est uniformément continue sur A alors f est continue sur A . La réciproque est fausse.
Exemple 61
p p 1
p p
Soit la fonction f : x 7→ x2 . On a n+1− n= p p → 0 mais f ( n + 1) − f ( n) = ( n + 1) − n = 1 6→ 0
n+ n+1
donc f n’est pas uniformément continue sur R. C’est aussi un exemple d’une fonction continue qui n’est pas
uniformément continue.
Propriété 91
Attention
La réciproque est fausse comme le montrent les contre-exemples déjà vus dans le cadre des fonctions d’une
variable réelle.
Théorème 5: de Heine
Démonstration. Supposons que f n’est pas uniformément convergente donc il existe deux suites ( xn ), ( yn ) ∈
A N telles que xn − yn → 0 et f ( xn ) − f ( yn ) 6→ 0.
Quitte à remplacer ( xn , yn ) par une suite extraite il existe ε > 0 tel que f ( xn ) − f ( yn ) Ê ε.
On a A compact donc A × A compact d’où on peut extraire de ( xn , yn ) une suite convergente ( xϕ(n) , yϕ(n) ) d’où
( xϕ(n) ) et ( yϕ(n) ) convergent. Posons x = lim xϕ(n) et y = lim yϕ(n) . On a xn − yn −−−−−→ 0 donc xϕ(n) − yϕ(n) −−−−−→
n→+∞ n→+∞
0 d’où x = y.
On a f est continue sur A donc f ( xϕ(n) )− f ( yϕ(n) ) −−−−−→ f ( x)− f ( y) = 0 . Absurde, car f ( xϕ(n) )− f ( yϕ(n) ) Ê ε > 0
n→+∞
d’où f est uniformément continue sur A .
On appelle chemin de a à b dans A toute application continue γ : [0, 1] → A telle que γ(0) = a et γ(1) = b.
On dit que A est connexe par arcs si pour tous x, y ∈ A il existe un chemin de x à y dans A .
Propriété 92
et γ(1) = (γ1 (1), γ2 (1)) = ( c, d ) donc γ est un chemin dans A × B de (a, b) à ( c, d ) d’où A × B est connexe par
arcs.
Propriété 93
Soit A une partie d’espace vectoriel normé E . La relation R définie sur A par : pour tout ( x, y) ∈ A 2
(
γ(0) = x
xR y ⇐⇒ ∃γ ∈ C ([0, 1], A ) ,
γ(1) = y
Démonstration.
∼ est réflexive :
∼ est symétrique : Si a ∼ b, alors il existe un chemin γ de a à b dans A alors l’application α définie
sur [0, 1] par α( t) = γ(1 − t) définie un chemin de b à a dans A . On l’appelle le chemin inverse de γ.
∼ est transitive : Si a ∼ b et b ∼ c, alors il existe un chemin γ1 de a à b dans A et un chemin γ2 de b
à c dans A . On considère l’application γ définie sur [0, 1] par
(
γ1 (2 t) si t ∈ [0, 21 ]
γ( t) =
γ2 (2 t − 1) si t ∈ [ 12 , 1]
Définition 41
Soit a ∈ A . La classe de a pour cette relation est appelée la composante connexe par arcs de a dans A et
notée C (a).
Propriété 94
Remarque :
Propriété 95
Remarque :
1. Tout sous-espace vectoriel de E est convexe donc connexe par arcs. En particulier, E est connexe par
arcs.
2. Les boules ouvertes, fermées sont connexes par arcs.
Propriété 96
Démonstration. On sait que les intervalles sont convexes donc connexes par arcs dans R.
Réciproquement, soit I ⊂ R connexe par arcs.
Soit x, y ∈ I . L’ensemble I est connexe par arcs donc ∃γ : [0, 1] → I continue telle que γ(0) = x et γ(1) = y
donc d’après le théorème des valeurs intermédiaires [ x, y] ⊂ γ([0, 1]) d’où [ x, y] ⊂ I . On déduit que I est un
intervalle de R.
A une partie d’un espace vectoriel normé E est dite étoilée si ∃a ∈ A tel que
∀ b ∈ A, [a, b] ⊂ A
Exemple 62
L’ensemble M n (K) \ GLn (K) est étoilé en O n
Propriété 97
Propriété 98
Soit f : A ⊂ E −→ F continue. Si A est connexe par arcs alors f ( A ) est connexe par arcs. Autrement-dit
l’image d’un connexe par arcs par une fonction continue est connexe par arcs
Exemple 63
Soit E un espace vectoriel normé de dimension n Ê 2, a ∈ E et r > 0. La sphère S (a, r ) est connexe par arcs
x
½ ¾
On écrit S (a, r ) = {a + ru | k uk = 1} = a + r | x ∈ E \ {0}
k xk
Corollaire 6
On suppose que f ∈ C ( A, R) et A connexe par arcs, alors f ( A ) est un intervalle.
Démonstration. On a A connexe par arcs et f : A → R continue sur A donc f ( A ) est connexe par arcs sur R
d’où f ( A ) est un intervalle de R.
Soit A connexe par arcs, f ∈ C ( A, R) et (a, b) ∈ A 2 . Alors pour tout m entre f (a) et f ( b) il existe c ∈ A tel
que f ( c) = m.
Démonstration. On a A connexe par arcs et f continue sur A donc f ( A ) est connexe par arcs dans R d’où
f ( A ) est un intervalle. Soit m entre f (a) et f ( b) . Puisque f ( A ) est un intervalle et f (a), f ( b) ∈ f ( A ) donc
m ∈ f ( A ) d’où ∃ c ∈ A, f ( c) = m .
VI.2 Continuité et connexité par arcs 53
Exemple 64
Soit I un intervalle non vide de R et f : I −→ R une fonction continue et injective.
Montrer que f est strictement monotone
Soit D = ( x, y) ∈ I 2 , x < y . Cet ensemble est convexe, donc connexe par arcs.
© ª
f ( x ) − f ( y)
L’application g : D −→ R , ( x, y) :7−→ est continue sur D , donc g(D ) est connexe de R ne contenant
x− y
pas 0, alors la fonction g garde un signe strict
Propriété 100: Les parties ouvertes et fermées dans un connexe par arcs
Les seules parties ouvertes et fermées d’un connexe par arcs D sont la partie vide ∅ et la partie pleine D
Démonstration. Soit A une partie ouverte et fermée relativement à un connexe par arcs D 6= ;, alors
l’application χ A : D −→ R, définie par χ A ( x) = 1 si x ∈ A et χ A ( x) = 0 sinon est continue car pour tout ouvert
O de R , χ A −1 (O ) est soit vide, soit A , soit D \ A , soit D . Comme D est connexe par arcs, alors χ A (D ) ⊂ {0, 1}
est connexe par arcs. Rappelons que les connexes par arcs de R sont exactement ses intervalles, donc χ A (D )
est soit {0}, soit {1}, donc A = ; ou A = D