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Première 2022-2023 Chapitre 2 : Généralités sur les suites Mme LE MOINE

Chapitre 2 : Généralités sur les suites

I Suite numérique

Définition:
Un suite numérique u définie à parti d’un certain rang p ∈ N est une fonction qui à tout entier
n ⩾ p associe une nombre réel noté un .

La suite est notée (un ) ou (un )n∈N ou (un )n⩾p ou simplement u.

Remarque :
Intuitivement, une suite est une liste infinie et ordonnée de nombres réels.
Les nombres réels un sont les termes de la suite et les nombres entiers n sont les indices ou les rangs de
la suite

Exemple :
On note (un ) la suite définie par la relation un = 3n2 + 4.
1. Calculer u0 puis u1 .
2. Calculer le terme d’indice 3.
3. Calculer le troisième terme de cette suite.
4. calculer u10 .

Solution :
1. On remplace n par 0.
u0 = 3 × 02 + 4 = 4
Donc u0 = 4

On remplace n par 1.
u1 = 3 × 12 + 4 = 3 + 4 = 7 Donc u1 = 7
2. Il faut calculer u3 .
u3 = 3 × 32 + 4 = 3 × 9 + 4 = 27 + 4 = 31 Donc u3 = 31
3. Attention le troisième terme de cette suite est u2 .
u2 = 3 × 22 + 4 = 3 × 4 + 4 = 12 + 4 = 16
le troisième terme de cette suite est égal à 16.
4. On remplace n par 10.
u10 = 3 × 102 + 4 = 3 × 100 + 4 = 300 + 4 = 304
Donc u10 = 304

Remarques :
i Ne pas confondre l’écriture (un ) avec parenthèses qui désigne la suite et l’écriture un sans parenthèse
qui désigne le n-ième terme de la suite.
ii Ne pas confondre un+1 et un + 1.
un+1 est le terme de rang n + 1 et un + 1 est le terme de rang n auquel on ajoute 1.

II Méthodes de construction des suites


1 Suites définie par une formule explicite

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Définition:
Une suite est définie par une formule explicite lorsqu’on dispose d’une formule du type un = f (n)
( où f est une fonction) permettant de calculer chaque terme de la suite à partir de son rang.

Remarque :
Lorsqu’on génère une suite par une formule explicite, chaque terme de la suite est exprimé en fonction de n
et indépendamment des termes précédents.

Exemple :
2n + 1
La suite (un) définie par la formule explicite un = est telle que :
3
2×0+1 1
u0 = = .
3 3
2×1+1 3
u1 = = = 1 etc.
3 3
On peut donc calculer chaque terme de la suite en remplaçant n par sa valeur dans la formule explicite.
2 × 100 + 1 201
u100 = = = 67.
3 3

2 Suites définies par une relation de récurrence

Définition:
Une suite est définie par une relation de récurrence lorsqu’on dispose du premier terme et d’une
formule du type un+1 = f (un ) permettant de calculer chaque terme de la suite à partir du terme
précèdent.

Remarque : Il est possible de calculer un terme quelconque d’une suite définie par une relation de récurrence
mais il faut au préalable calculer tous les termes précédents.
Comme cela peut se révéler long, on utilise parfois la calculatrice ou un algorithme pour faire ce calcul.

Exemple : (
u0 = 4
La suite (un ) définie par la formule de récurrence est telle que :
un+1 = 2un − 3
u0 = 1
u1 = 2u0 − 3 = 2 × 1 − 3 = 2 − 3 = −1
u2 = 2u1 − 3 = 2 × (−1) − 3 = −2 − 3 = −5 etc.
Compléter l’algorithme ci-dessous pour qu’il renvoie la valeur de u25

Programme en Python :
U ←− . . . . . .
U =...
Pour .................
for .. .. .. .. .. .. .. ... :
U ←− . . . . . . . . .
U =..............
Afficher U
print ( U )

Remarques :
• Dans ce cas, le terme de rang n est calculé à partir du terme précédent. On calcule donc les termes de
la suite de proche en proche (avant de calculer u5 il faut déjà avoir calculé u4 , u3 , etc.).
• On peut parfois trouver une formule explicite à partir d’une suite définie par récurrence.

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III Représentation graphique d’une suite

Définition:
La représentation graphique d’une suite est un nuage de points de coordonnées (n; un ).

1 Représentation graphique d’une suite définie par une formule explicite

Pour représenter une suite du type un = f (n) on peut


calculer tous les termes de la suite puis les placer sur
le graphique ou bien on représente la fonction par la-
quelle (un ) est définie pour tout réel positif puis on
place sur la courbe de la fonction les points d’abscisse
entière.

Exemple :

Soit la suite (un ) définie pour tout n ∈ N par :


un = n2 − 2n.
On a donc pour tout n, un = f (n) avec f (x) =
x2 − 2x.
On a représenté ci-dessous la courbe représentative
de la fonction f .
Représenter graphiquement les 5 premiers termes de
cette suite.

2 Représentation graphique d’une suite définie par récurrence


Si la suite est définie par récurrence, c’est à dire si la suite est du type un+1 = f (un ), alors on construit les
termes de la suite à l’aide de la courbe représentative de la fonction f et de la droite d’équation y = x

Exemple :
On
( veut représenter graphiquement sur l’axe des abscisses les termes successifs de la suite définie par :
u0 = −1

un+1 = un + 2

Soit f la fonction définie sur [2; +∞[ par f (x) = x + 2.
On note C la courbe représentative de f et ∆ la droite d’équation y = x. Ces deux courbes sont représentées
ci-dessous.

Procédé :
1. Placer sur l’axe (Ox) le terme u0 .
2. À l’aide de la courbe C , placer le nombre
u1 sur l’axe des abscisses. On rappelle qu’un
point M (x; y) appartient à C si et seulement si
y = f (x).
3. A l’aide de la droite ∆, construire alors u1 sur
l’axe des abscisses.
4. Recommencer les étapes précédentes pour
construire u2 sur l’axe des ordonnées, puis sur
l’axe des abscisses.
5. Construire de même les termes successifs de la
suite (un ).
6. Que peut-on conjecturer ?

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IV Sens de variation d’une suite

Définition:
i Une suite (un ) est croissante à partir d’un rang p ∈ N, si pour tout n ⩾ p , un+1 − un ⩾ 0.
ii Une suite (un ) est décroissante à partir d’un rang p ∈ N, si pour tout n ⩾ p , un+1 − un ⩽ 0.
iii Une suite (un ) est monotone à partir d’un rang p ∈ N, si elle est soit croissante pour tout n ⩾ p,
soit décroissante pour tout n ⩾ p.
iv Une suite (un ) est constante à partir d’un rang p ∈ N, si pour tout n ⩾ p , un+1 = un .

Remarques :
— Si on on remplace les inégalités larges par des inégalités strictes, on parle alors de suite stric-
tement croissante, strictement décroissante ou strictement monotone.
— Il existe des suites qui ne sont pas monotones, comme par exemple la suite (un ) définie pour tout n
par un = (−1)n

Exemples :
1. Soit la suite (un ) définie par un = 3n2 + 1 pour tout n ∈ N.
pour tout n on a alors :

un+1 − un = 3(n + 1)2 + 1 − (3n2 + 1)


= 3(n2 + 2n + 1) + 1 − 3n2 − 1
= 3n2 + 6n + 3 + 1 − 3n2 − 1
= 6n + 3 > 0 car n est positif

Donc un+1 − un > 0. La suite (un ) est strictement croissante sur N.


2. Soit la suite (vn ) définie par vn+1 = vn − n2 − 1 pour tout n ∈ N.
Pour tout n on a alors :

vn+1 − vn = vn − n2 − 1 − vn
= −n2 − 1
= −(n2 + 1) < 0 car n est positif

Donc vn+1 − vn < 0. La suite (vn ) est strictement décroissante sur N.

Propriété (admise):
Soit (un ) une suite définie à partir d’un rang p ∈ N. Si f est une fonction définie sur [p; +∞[ telle que
pour tout entier naturel n, un = f (n), alors :
i Si f est décroissante sur [p; +∞[, la suite (un ) est décroissante à partir du rang p ;
ii si f est croissante sur [p; +∞[, la suite (un ) est croissante à partir du rang p.

Exemple :
1 1
Soit (un ) la suite définie par un = pour tout entier n ⩾ 1. On a alors un = f (n) avec f (x) = définie
n x
sur [1; +∞[.
On sait que f est strictement décroissante sur [1; +∞[ donc (un ) est aussi strictement décroissante.

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Propriété (admise):
Soit (un ) une suite définie à partir d’un certain rang p ∈ N. Si pour tout entier naturel n ⩾ p, un est
strictement positif, alors :
un+1
• Si pour tout entier naturel n ⩾ p, > 1, alors un+1 > un donc la suite est strictement
un
croissante.
un+1
• Si pour tout entier naturel n ⩾ p, < 1, alors un+1 < un donc la suite est strictement
un
décroissante.

Exemple :
Soit (un ) la suite définie, pour tout n ∈ N, par un = 3 × 2n .
On a bien un > 0 pour tout n ∈ N.

un+1 3 × 2n+1
=
un 3 × 2n
2n+1
=
2n
n+1−n
= 2
= 21 = 2 > 1
un+1
Donc > 1, la suite (un ) est strictement croissante.
un

V Notion de limite d’une suite


Dans cette partie, on va se poser la question naturelle du comportement d’une suite (un ) lorsque n prend
de grandes valeurs

1 Limite finie

Définition:
Soit (un ) une suite définie sur N et ℓ un réel.
On dit que la suite (un ) admet pour limite le réel ℓ si les termes de la suite (un ) sont proches de ℓ à
partir d’un certain rang.
On dit alors que la suite est convergente et on note :

lim un = ℓ
n→+∞

Exemples :

1. Soit la suite un définie pour tout n ⩾ 1 par


1
un = .
n
Les valeurs de la suite semblent se rapprocher au-
tant que l’on veut d’une valeur « limite » :0

On a alors lim un = 0
n→+∞

4n − 5
2. Soit la suit (vn ) définie pour n ∈ N par vn = .
2n + 3
Nous pouvons utiliser un tableur pour voir l’évolution des valeurs de la suite :

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Les valeurs de la suite semblent se rapprocher au-


tant que l’on veut d’une valeur « limite » :2.
On dit que (vn ) tend vers 2 quand n tend vers +∞
, et on note lim vn = 2
n→+∞

2 Limite infinie

Définition:
On dit qu’une suite (un ) admet un limite égale à +∞ quand n tend vers +∞ si pour tout nombre réel
A strictement positif, tous les termes de la suite sont supérieurs à A à partir d’un certain rang p. On
écrit :

lim un = +∞
n→+∞

Exemple :

On a représenté ci-contre une suite (un ) définie pour


tout n par un = n2 .
Les valeurs de la suite semblent devenir aussi grandes
que l’on veut et on note :

lim un = +∞
n→+∞

Définition:
On dit qu’une suite (un ) admet un limite égale à −∞ quand n tend vers +∞ si pour tout nombre réel
A strictement négatif, tous les termes de la suite sont inférieurs à A à partir d’un certain rang p. On
écrit :
lim un = −∞
n→+∞

Exemple :

On a représenté ci-dessous une suite (un ) définie pour


tout n ∈ N par un = −n + 1.
Les valeurs de la suite semblent devenir aussi petites
que l’on veut et on note :

lim un = −∞
n→+∞

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Première 2022-2023 Chapitre 2 : Généralités sur les suites Mme LE MOINE

Définition:
On dit qu’une suite numérique (un ) est divergente si elle n’est pas convergente.

Remarque :
Certaines suites n’ont pas de limite. Dans ce cas, on dit que la suite diverge. Diverger signifie ne pas
converger.

Exemple :
La suite (wn ) définie par wn = (−1)n pour tout n ∈ N est représentée ci-dessous :

La suite diverge (puisqu’elle ne converge pas), mais elle n’admet pas de limite.

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