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64,200000

MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE, HYGIENE ET PREVENTION

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PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT SANITAIRE


(PNDS 2024 – 2030)
Cadre d’accélération des progrès vers l’atteinte des ODD liés à la santé

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Avril 2023
Table des matières

Page | 1
Préface

Page | 2
Remerciements

Page | 3
Liste des abréviations et acronymes

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Liste des tableaux et figures

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Résumé exécutif

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I. INTRODUCTION

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II. PRÉSENTATION DU CONTEXTE NATIONAL

2.1. Situation géographique


1. Située au centre de l’Afrique, la République Démocratique du Congo (RDC, en sigle) a une
superficie de 2 345 409 Km2 qui fait d’elle le 2ème pays le plus vaste du continent après l’Algérie.
Elle partage 9 165 Km de frontière avec neuf pays voisins comme indiqué dans la carte ci-dessous.

Figure 1 : Carte géographique de la RDC (Source : Auteur, adapté du chapefile de l’OMS à partir de QGIS v2.8.2)

2. L’étendue de ses frontières, fait face aux défis de développement des infrastructures de
transport et de communication, et rend ainsi délicats les échanges et déplacements des biens et de
personnes. La porosité de ses frontières facilite l’incursion des groupes armées extérieures et des
mouvements rebelles qui entraine les déplacements des populations les rendant vulnérables à certains
problèmes de santé publique notamment les maladies hydriques, la malnutrition, les violences basées
sur le genre (VBG, en sigle).

3. Le pays est situé à cheval sur l’équateur avec un climat équatorial chaud-humide au centre et
tropical au Sud et au Nord. La moitié de la végétation est incluse en grande partie dans les forêts.
L’autre moitié proche des tropiques est dominée par la savane.

4. L’hydrographie est dominée par le majestueux fleuve Congo dont les affluents les plus
importants sont le Kasaï, l’Ubangi, la Lomami et la Luvua. On note également l’existence des lacs le
long de la frontière Est, au Centre et à l’Ouest du pays. Elle constitue la source d’émergence des
maladies hydriques suite aux mauvaises pratiques hygiéniques de la population.

2.2. Situation sociodémographique


5. Selon les estimations de l’Institut National des Statistiques (INS, en sigle), la RDC comptait
98 370 000 habitants en 2019 avec un taux de croissance démographique de 3,2% (INS 2020)1. En
tenant compte de ces estimations, la population de la RDC se situerait à 111 578 741 habitants en

1
Annuaire Statistique 2020, INS 2021
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2023, le plaçant ainsi le troisième pays le plus peuplé d’Afrique subsaharienne après le Nigeria et
l’Éthiopie. Selon les statistiques de la Banque Mondiale, 54% de la population congolaise vivait en
milieu rural en 2021 contre 65% en 20002. Cette situation est la cause de la forte urbanisation non
normée avec risques des problèmes de santé publique liés notamment aux inondations, érosions,
banditismes en l’occurrence le phénomène dit « Kuluna ».
6. Au regard de sa superficie, la RDC est encore faiblement peuplée avec une densité de 48
habitants au Km2 en 2023. Cependant, on note une forte disparité entre les provinces. La répartition
de la population par province ainsi que son évolution dans le temps jusqu’en 2030 est reprise dans le
tableau suivant.
Tableau 1: Répartition de la population de la RDC par province en millions d’habitants

N° Provinces 2019 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
1 Ville de Kinshasa 13 916 15 785 16 290 16 811 17 349 17 904 18 477 19 068 19 678
2 Kongo-Central 6 365 7 220 7 451 7 689 7 935 8 189 8 451 8 722 9 001
3 Kwango 2 416 2 740 2 828 2 919 3 012 3 108 3 208 3 311 3 416
4 Kwilu 6 169 6 997 7 221 7 452 7 691 7 937 8 191 8 453 8 724
5 Mai-Ndombe 2 082 2 362 2 437 2 515 2 596 2 679 2 764 2 853 2 944
6 Equateur 1 712 1 942 2 004 2 068 2 134 2 203 2 273 2 346 2 421
7 Sud-Ubangi 2 755 3 125 3 225 3 328 3 435 3 545 3 658 3 775 3 896
8 Nord-Ubangi 1 425 1 616 1 668 1 721 1 777 1 833 1 892 1 953 2 015
9 Mongala 1 950 2 212 2 283 2 356 2 431 2 509 2 589 2 672 2 757
10 Tshuapa 1 789 2 029 2 094 2 161 2 230 2 302 2 375 2 451 2 530
11 Tshopo 2 582 2 929 3 022 3 119 3 219 3 322 3 428 3 538 3 651
12 Bas-Uele 1 250 1 418 1 463 1 510 1 558 1 608 1 660 1 713 1 768
13 Haut-Uele 2 046 2 321 2 395 2 472 2 551 2 632 2 717 2 804 2 893
14 Ituri 4 008 4 546 4 692 4 842 4 997 5 157 5 322 5 492 5 668
15 Nord-Kivu 7 574 8 591 8 866 9 150 9 442 9 745 10 056 10 378 10 710
16 Sud-Kivu 6 565 7 447 7 685 7 931 8 185 8 446 8 717 8 996 9 283
17 Maniema 2 654 3 010 3 107 3 206 3 309 3 415 3 524 3 637 3 753
18 Haut-Katanga 5 378 6 100 6 295 6 497 6 705 6 919 7 141 7 369 7 605
19 Lualaba 2 993 3 395 3 504 3 616 3 731 3 851 3 974 4 101 4 232
20 Haut-Lomami 3 444 3 906 4 031 4 160 4 294 4 431 4 573 4 719 4 870
21 Tanganyika 3 570 4 049 4 179 4 313 4 451 4 593 4 740 4 892 5 048
22 Kasaï-Oriental 3 601 4 085 4 215 4 350 4 489 4 633 4 781 4 934 5 092
23 Sankuru 2 417 2 742 2 829 2 920 3 013 3 110 3 209 3 312 3 418
24 Lomami 2 801 3 177 3 279 3 384 3 492 3 604 3 719 3 838 3 961
25 Kasaï-Central 3 743 4 246 4 381 4 522 4 666 4 816 4 970 5 129 5 293
26 Kasaï 3 165 3 590 3 705 3 823 3 946 4 072 4 202 4 337 4 476
Total 98 370 111 579 115 149 118 834 122 637 126 561 130 611 134 791 139 104
Source : Population INS 2019 projetée à une croissance démographique de 3,2

2
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SP.RUR.TOTL.ZS?locations=CD&most_recent_value_desc=false

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7. La ville de Kinshasa avec près de 15 784 586 habitants en 2023 pour une superficie de 9 965
Km2 a une très forte densité de 1 584 habitants au Km2 ; par contre la province du Bas-Uélé avec une
population de 1 418 000 habitants pour une superficie de 148 331 Km2 a une densité très faible
estimée à 10 habitants au Km2. Cette situation nécessite des stratégies appropriées pour chacune des
provinces, en fonction de sa densité, de son hydrographie, de ses éventuels obstacles naturels (forêts,
montagnes, etc.) ainsi que de sa situation sécuritaire.
8. Selon l’INS, la tranche d’âge économiquement active (20-64 ans) c’est-à-dire les adultes qui
doivent prendre en charge à la fois des enfants et des vieillards ne représente que 39,6% de la
population totale. Ceci peut être un défi à relever pour le développement des assurances maladies en
vue de faciliter l’accès aux services de santé.
9. En 2022, la Banque Mondiale a estimé que la RDC était l’une des cinq nations les plus pauvres
du monde avec près de 62 % de la population vivant avec moins de 2,15 dollars par jour. Elle a estimé,
en outre, que près d'une personne sur 6 en situation d'extrême pauvreté en Afrique subsaharienne
vivait en RDC. L’ampleur de cette pauvreté varie considérablement d’une région à une autre, selon
qu’on réside en milieu urbain et rural ainsi que selon les groupes socioprofessionnels. Il résulte de
cette situation la non satisfaction des besoins fondamentaux de la population de sorte que des reformes
vigoureuses sont à entreprendre dans le secteur économique pour permettre la réduction de la
pauvreté. Dans ces conditions, les besoins de financement massif des secteurs sociaux comme la santé
contrastent avec les ressources relativement maigres mobilisées et/ou mobilisables par l’État.
2.3. Situation politico-administrative
10. La RDC est un État unitaire fortement décentralisé qui comprend vingt-cinq provinces et la
ville de Kinshasa ayant statut de la province. Selon l’annuaire statistique 2020 de l’INS, la RDC
comprend 98 villes, 145 territoires, 471 secteurs, 264 chefferies, 137 communes urbaines, 174
communes rurales et 5 908 groupements. Cette organisation peut influer sur la couverture sanitaire
nationale.
11. La constitution de la RDC a consacré 4 institutions suivantes :
- Le Président de la République ;
- Le Parlement composé de deux chambres qui exerce le pouvoir législatif et le contrôle de
l’action du gouvernement ;
- Le Gouvernement qui conduit la politique de la nation, dirigé par un Premier Ministre ;
- Les Cours et Tribunaux qui exercent le pouvoir judiciaire.
12. Chacune des vingt-cinq provinces et la ville de Kinshasa comprend une Assemblée
provinciale et un gouvernement provincial dirigé par un gouverneur élu au suffrage universel indirect
par les membres de l’Assemblée provinciale.
13. Les Entités territoriales décentralisées (ETD, en sigle) sont la ville, le secteur, la chefferie et
la commune. Elles ne sont pas encore dotées d’organes délibérant.
14. Les provinces, la ville de Kinshasa et les ETD sont dotées de la personnalité juridique avec
autonomie de gestion administrative et financière. Elles ont les prérogatives d’organiser leurs propres
administrations de la santé et en disposer les services publics de santé, dans le respect de la législation,
de la réglementation, des politiques, stratégies, normes et directives en vigueur, édictées par le
pouvoir central.

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2.4. Situation économique et financière
15. De 2019 à 2020, l’activité́ économique a connu un ralentissement suite aux effets de la Covid-
19. De 4,4% en 2019, la croissance économique s’est située à 1,7% en 2020, soit une baisse de 2,7
points de pourcentage. Grâce aux mesures des politiques budgétaires et économiques prises par le
Gouvernement, l’activité́ économique a connu un accroissement pour se situer à 6,2 % en 20213.
16. Depuis 2020, le pays est en programme formel avec le Fonds Monétaire International (FMI)
en vue d’un appui conseil et financier dans la stabilisation du cadre macroéconomique.
17. En 2022, la situation macroéconomique de la RDC a fait preuve de résilience malgré les
répercussions de la guerre en Ukraine et la détérioration de l'environnement économique mondial. Le
PIB réel a fait preuve de résilience, avec une croissance estimée à 6,6 % en 2022, soutenue par une
production minière plus élevée que prévue. L'inflation dépasserait 12 % en fin 2022, en raison de la
hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants, exacerbée par la guerre en
Ukraine et les goulots d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement. Le compte courant a atteint
un excédent au premier semestre de l'année grâce à de fortes exportations, et en fin octobre, les
réserves internationales brutes ont atteint environ 2 mois d'importations, bien au-dessus de l'objectif
fixé au début de l'accord de « Facilité Élargie de Crédit » (FEC)4.
18. Avec la mise en place des réformes pour soutenir son économie et le soutien du FMI, les
performances de la RDC affichent des résultats satisfaisants. Bien que sujettes à certains risques,
l’institution monétaire prévoit une croissance économique solide à 8,5% en 2023 avec une inflation
de 13,1%5.
19. Le FMI prévoit que le déficit budgétaire devrait se réduire en 2023. Une mobilisation soutenue
des recettes et une maitrise des dépenses courantes dans les biens, services et subventions devraient
laisser de l’espace pour les dépenses sociales, les investissements dans les infrastructures et le capital
humain, et l'apurement des arriérés. En outre, La suppression progressive des subventions aux
carburants et la mise en place de transferts sociaux ciblés sont des mesures importantes pour renforcer
les filets de sécurité sociale afin de protéger les personnes vulnérables.
20. Si l’ensemble de ces mesures sont appliquées par le Gouvernement et que le pays maintienne
les mêmes performances macroéconomiques, l’accroissement des dépenses publiques domestiques
en faveur des secteurs sociaux dont la santé permettra de mettre en œuvre les réformes et les actions
planifiées dans le présent PNDS 2024-2030 en vue de réaliser les progrès vers l’atteinte des cibles
des Objectifs du Développement Durables (ODD) liés à la santé en ce compris la Couverture Santé
Universelle (CSU, en sigle).
2.5. Situation du système national de santé
21. La Loi n°18/035 du 13 décembre 2018 telle que modifiée et complétée par l’Ordonnance-Loi
n°23/006 du 03 mars 2023 définit le système national de santé comme un ensemble coordonné de
structures, de personnes et d’activités qui assurent la prévention des maladies, le maintien, la
restauration et la promotion de la santé au bénéfice de la population. Il a pour mission notamment (i)
de garantir le bien-être de la population ; (ii) de prévenir des incapacités des maladies et des mortalités

3
Ministère du Budget, Cadre budgétaire à moyen termes 2023-2025, Ed.2022
4
https://www.imf.org/fr/News/Articles/2022/12/20/pr22452-imf-executive-board-concludes-2022-third-review-
under-the-ecf-arrangement-with-drc consulté le 1er avril 2023
5
Banque Centrale du Congo, Note d’information hebdomadaire N°3.1/2023 du 24 février au 3 mars 2023
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précoces ; (iii) de promouvoir un meilleur état de santé de la population ; et (iv) d’assurer la
couverture, la qualité, l’efficience des services et la satisfaction des besoins de santé.
22. Le système national de santé est structuré à trois niveaux : le niveau central, le niveau
provincial ou intermédiaire et périphérique ou opérationnel.
23. Le niveau central définit les grandes orientations de la politique nationale de santé. Il édicte
les directives, les normes, les stratégies d’interventions, les politiques et en assure le suivi et
l’évaluation. Il comprend le ministre ayant la santé publique dans ses attributions, le secrétariat
général et l’inspection générale de la santé. Les établissements publics du secteur de la santé sont des
structures d’appui du niveau central.
24. Le niveau intermédiaire est chargé de la coordination, appui, encadrement, contrôle,
supervision, suivi et évaluation de l’ensemble des activités de santé sous sa juridiction. Il veille à
l’application de la politique sanitaire, des normes et des stratégies sanitaires nationales. Il comprend
les provinces sanitaires, qui sont les entités déconcentrées du pouvoir central subdivisées en Zones
de Santé (ZS, en sigle).
25. Le niveau périphérique ou opérationnel a pour mission la mise en œuvre de la stratégie des
soins de santé primaires. Il comprend la ZS qui est subdivisée en Aire de Santé (AS, en sigle).
26. La mise en œuvre des interventions à tous les niveaux est assurée par le service public, les
services privés lucratifs et non lucratifs ou philanthropiques.
27. Le service public de santé comprend les institutions et établissements de services et soins de
Santé (ESS, en sigle) relevant du pouvoir central, ceux des provinces et des ETD.
28. La politique nationale de santé (PNS, en sigle) a été définie en 2001. Elle est basée sur la
stratégie des soins de santé primaires.
29. La PNS est portée par la Stratégie de Renforcement du Système de Santé (SRSS, en sigle)
adoptée en 2006 et actualisée en 2010. Elle est mise en œuvre à travers le plan national de
développement sanitaire (PNDS, en sigle) dont la durée moyenne est de 5 ans. Son
opérationnalisation se fait à travers les plans stratégiques sous sectoriels, les plans provinciaux de
développement sanitaires, les plans de développement des ZS et plans d’actions opérationnels sur
lesquels les différents financements disponibles et mobilisables dans le secteur s’y alignent.
30. Le PNDS 2024-2030 s’inscrit dans le cadre de la continuité des progrès pour l’atteinte des
cibles des ODD liés à la santé dont la CSU et ce, en lien avec les réformes en cours dans le pays
notamment la mise en place du budget programme et le plan stratégique nationale de la CSU.

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III. DIAGNOSTIC SECTORIEL

3.1. Etat de santé de la population

3.1.1. Espérance de vie à la naissance


31. Selon les statistiques de la Banque Mondiale, l’espérance de vie à la naissance serait passée
de 59,9 à 60,3 ans entre 2018 et 2019. Elle semble afficher une légère régression à 59,7 ans en 2020.
Les estimations pour les années 2021 et 2022 ne sont pas encore disponibles.
3.1.2. Santé de la mère et de la reproduction
32. Les estimations de « l’Index Mundi » sur l’évolution de la mortalité maternelle en RDC sont
décrites sur la figure ci-dessous.
800 693
670 660
610 600 630
570 580
600 540
473

400

200

0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Figure 2 : Evolution de la mortalité maternelle en RDC (Source : IndexMundi tiré de CIA WORLD
FACTBOOK, Janvier 2020)
33. Il se dégage de la figure 2 que la mortalité maternelle a augmenté entre 2010 et 2015 passant
de 540 à 693 décès pour 100 000 naissances vivantes (NV). Elle a connu une régression de 693 à 473
décès pour 100 000 NV entre 2015 et 2017, soit une réduction annuelle moyenne de 220 décès pour
100 000 NV en deux ans. La tendance de l’évolution de cette mortalité montre une réduction annuelle
moyenne de 10 décès pour 100 000 NV entre 2010 et 2017. Les données sur l’évolution de la mortalité
maternelle après 2017 ne sont pas encore disponibles. Si cette tendance de réduction reste dans la
même fourchette, la mortalité maternelle serait de 423 décès pour 100 000 NV en 2022 et environ
353 en 2030. La RDC restera encore loin d’atteindre la cible de l’ODD 3.1.
34. Les données disponibles sur la fécondité globale datent de l’enquête MICS 2018 qui révèle un
taux général de fécondité de 195 enfants pour 1000 femmes en âge de procréer (15-49) et un indice
de fécondité de 6 enfants par femme en âge de procréer. Comparé aux données antérieures de la même
source de 2001 où le taux général de fécondité et l’indice de fécondité étaient respectivement de 215
enfants pour 1000 femmes en âge de procréer et 7 enfants par femme en âge de procréer, il se dégage
une réduction de 20 enfants pour 1000 femmes et 1 enfant par femme sur 17 ans.
35. Cette fécondité encore élevée serait due entre autres à la faible prévalence contraceptive
moderne dont le taux est passé de 4% en 2001 à 11,7% en 2018, soit une augmentation annuelle de
0,45%6. La forte fécondité des adolescentes et des femmes âgées sont des facteurs favorisants la forte
mortalité maternelle.

6
MICS 2001 et 2018
Page | 13
36. L’accélération de la réduction de la mortalité maternelle visant à rapprocher les cibles des
ODD requiert des investissements importants dans le cadre de la mise en œuvre de ce PNDS 2024-
2030. Ces investissements devraient permettre à terme d’améliorer les interventions à haut impact
telles que la couverture en CPN4 (55% en 2021)7 ; la prévalence contraceptive (13% en 2021)8 ;
l’accès aux accouchements assistés (78%), la réduction des grossesses précoces chez les moins de 20
ans et des avortements non sécurisés, l’amélioration de la qualité des accouchements assistés,
l’amélioration de la prise en charge des urgences obstétricales, etc.
3.1.3. Santé néonatale et infanto-juvénile
37. Selon les estimations de la Banque Mondiale, entre 2012 et 2021 la mortalité néonatale serait
passée de 31 à 27 décès pour 1000 NV, soit une réduction annuelle moyenne de 0,44. La mortalité
infanto-juvénile quant à elle est passée de 80 à 62 décès pour 1000 NV sur la même période, soit une
réduction annuelle moyenne de 2 décès pour 1000 NV. Les tendances de l’évolution de la mortalité
néonatale et infanto-juvénile sont présentées sur les figures ci-après :

32 31 31 100 80 77
30 30 75 73 72 70
29 29 68 66 64 62
30
28 28
28 27 27 50
26
24 0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Figure 4 : Evolution de la mortalité néonatale Figure 3 : Evolution de la mortalité infanto-juvénile


Source : Données de la Banque Mondiale, 2023 Source : Données de la Banque Mondiale, 2023

38. Les tendances des mortalités néonatale et infanto-juvénile présentées dans les figures ci-
dessus montrent que la RDC doit encore fournir beaucoup d’efforts supplémentaires pour espérer
atteindre les cibles des ODD 3.2 et 3.3 fixées respectivement à 12 et 25 décès pour 1000 NV.
39. La RDC a réalisé quelques avancées significatives dans la prise en charge du nouveau-né à
travers certaines interventions notamment le maintien au chaud (66%), soins du cordon (62%),
l’initiation de l’allaitement maternel dès la première heure (78%), soins des yeux (62%)9. Cependant,
la technique de Kangourou (42%) et l’administration de la vitamine K (37%)10 ainsi que d’autres
interventions (la prise en charge de la prématurité, des infections néonatales et des asphyxies, etc.)
demeurent préoccupantes.
40. Quant aux enfants de moins de 5 ans, les interventions contre les maladies tueuses de l’enfant
ne sont pas encore complétement intégrées dans tous les ESS. En effet, l’enquête sur l’Evaluation des
Prestations des Services de soins de Santé (EPSS) réalisé en 2017-2018 a montré que seuls 50% des
ESS disposaient d’un prestataire formé en Prise en charge intégrée des maladies du nouveau-né et de
l’enfant (PCIMNE, en sigle). Comme corollaire à cela, cette évaluation a révélé que seulement trois
cas sur dix (soit 26%) des enfants reçus en consultation ont été évalués sur les trois principaux

7
Rapport annuel PNSR 2021
8
Idem
9
Ministère de la Santé : Rapport du Monitorage Amélioré pour Action (MAA), 2020
10
Ecole de Santé Publique de Kinshasa (ESPK) : Evaluation des prestations des services et soins de santé (EPSS)-RDC
2017-2018.
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symptômes des maladies de l’enfant (toux ou difficultés respiratoires, diarrhée et fièvre). On note
également une faible couverture des interventions à haut impact sur la réduction de la mortalité
infanto-juvénile notamment, la couverture des enfants 11 à 23 mois complétement vaccinés
(41,5%)11, la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant, etc.
41. Pour aider à appréhender tous les facteurs sous-jacents contributifs aux décès maternels et de
guider des actions destinées à prévenir des potentiels décès, la RDC a adopté la stratégie de
Surveillance de décès maternels, périnatals et riposte (SDMPR) comme modèle de système continue
pour établir une passerelle entre le système d’information sanitaire et le processus d’amélioration de
la qualité des soins du niveau local au niveau national.
42. Selon le rapport annuel 2022 du PNSR, l’évolution de la proportion de décès maternels revus
reste faible par rapport à l’objectif pays qui est de 62,7%. Elle est restée quasi stationnaire entre 2020
et 2022 autour de 31%.
43. La proportion des décès périnatals revus demeure quasi-nulle. Cette situation s’expliquerait
en partie par le manque d’appropriation de SDMPR par la Division provinciale de la santé et la ZS,
la faible disponibilité des outils (fiche de revue de décès périnatals, fiche d’autopsie verbale dans les
ESS et dans la communauté, l’inexistence du manuel de remplissage, …) et les craintes de représailles
des prestataires des soins et autres à caractère policier12.
3.1.4. Etat nutritionnel de l’enfant de moins de 5 ans
44. Les résultats des enquêtes MICS 2010 et 2018 montrent que la situation de l’état nutritionnel
de l’enfant demeure préoccupante en RDC. Elle est restée quasi-stationnaire entre 2010 et 2018 pour
ce qui est du retard de croissance et de l’insuffisance pondérale dont les taux ont oscillé
respectivement entre 43% et 41,8% ainsi qu’entre 24% et 23,1%. Le taux d’émaciation quant à lui a
connu une régression de 9% à 6,5% au cours de la même période.
45. A ce jour, la RDC ne dispose pas encore des données nationales actualisées sur l’état
nutritionnel de l’enfant. Toutefois, selon le Système de surveillance nutritionnelle et d’alerte précoce
(SNSAP, en sigle), le nombre de ZS en alerte nutritionnelle est important. En 2022, 170 ZS de 21
provinces ont été déclarées en alerte nutritionnelle. Plusieurs facteurs justifieraient la persistance de
la malnutrition en RDC, notamment une alimentation inadéquate, faible et peu diversifiée.
46. Malgré l’existence de plusieurs ZS en état d’alerte nutritionnelle, la prise en charge intégrée
de la malnutrition aiguë (PCIMA) n’est pas complétement intégrée dans toutes les ZS. En 2018,
l’EPSS a montré que seulement 38% des ESS disposaient des services de santé infantile et la PCIMA.
L’insuffisance d’intrants de prise en charge étant une cause majeure.
3.1.5. Maladies évitables par la vaccination
47. Les maladies évitables par la vaccination en RDC sont le tétanos, la poliomyélite, la
tuberculose, la diphtérie, la coqueluche, l’hépatite virale-B, la pneumonie à influenza, la
pneumonie à pneumocoque, les diarrhées à rotavirus, la rougeole/rubéole, la fièvre jaune, le
choléra, la méningite à méningocoque, la maladie à virus Ebola et la Covid-19. La vaccination en
RDC est totalement subventionnée et obligatoire, conformément au calendrier vaccinal édicté à
cet effet.

11
ESPK : Enquête de Couverture Vaccinale, 2021
12
Rapport annuel PNSR, 2022
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48. Certaines provinces ont enregistré des épidémies de rougeole au cours de ces deux dernières
années. Selon le rapport de la Direction Surveillance Epidémiologique (DSE, en sigle), en 2022 le
pays a été secoué par la recrudescence de la rougeole avec 146 359 cas contre 1 846 décès, soit un
taux de létalité de 1,2%. Quelques cas de polio dérivés de la souche vaccinale ont été isolés au
cours de quatre dernières années. De même, une épidémie de méningite sévit dans la Zone de Santé
de Banalia avec 2 662 cas contre 205 décès entre 2022 et 2023.
49. Ces épidémies seraient dues au nombre élevé d’enfants zéro dose et de ceux insuffisamment
vaccinés. Selon l’enquête de couverture vaccinale réalisée par l’Ecole de Santé Publique de
Kinshasa (ESPK) en 2021, la proportion d’enfants n’ayant reçu aucune dose s’élève à 12,7% et
celle d’enfants insuffisamment vaccinés à 59,5%.
50. Le nombre élevé d’enfants insuffisamment vaccinés serait lié à plusieurs facteurs en dépit
d’avancées réalisées dans l’organisation de la vaccination systématique dans le cadre de la mise
en œuvre des Plans MASHAKO 1.0 et 2.0. Ces avancées sont notamment la vaccination de routine
en stratégie fixe dans les ESS, en avancée simple et durable dans la communauté ; des campagnes
de vaccination de masse, de riposte et de suivi ; la dotation en équipements et matériels de la chaîne
de froid, le renforcement des capacités des prestataires dans la gestion et le management du PEV.
51. La faible disponibilité des vaccins, la perturbation de l’organisation de la vaccination de
routine pendant la période de la Covid-19, le déficit communicationnel, le déplacement des
populations dites « spéciales » couplés à l’inaccessibilité géographique sont autant de facteurs qui
justifient l’existence de nombre élevé des enfants zéro dose et insuffisamment vaccinés.
3.1.6. Paludisme
52. Selon le Rapport annuel 2021 du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP,
en sigle), le nombre de cas de paludisme en 2019, 2020 et 2021 est respectivement de 21,9
millions ; 20,2 millions et 21,3 millions. Par contre, les estimations du Spectrum situent le nombre
de cas à 26,2 millions en 2021. En se basant sur les données démographiques de l’INS et les
données épidémiologiques du PNLP, l’incidence du paludisme en 2021 serait de 20,3% contre
26% pour les données du Spectrum. Selon ce même rapport, le nombre de décès attribuables au
paludisme est passé de 13 072 en 2019 à 18 636 en 2020 et à 22 729 en 2021. Pour l’année 2021,
les données du Spectrum estiment le nombre total des décès attribuables au paludisme à 44 178
dont 40 338 enfants de moins de 5 ans représentant 91% de décès. Les disparités entre les deux
sources de données pourraient traduire un problème de la qualité des données administratives et
de la sous notification. Toutefois, le paludisme demeure la première cause de morbidité et de
mortalité des enfants de moins de 5 ans en RDC.
53. Considérant les données épidémiologiques du PNLP et démographiques de l’INS,
l’incidence du paludisme serait quasi stagnante à 20,5% en 2019 et à 20,3% en 2021. La mortalité
attribuable au paludisme aurait augmenté de 73,8% sur la même période. Les données du Spectrum
renseignent aussi une tendance stagnante sur l’évolution de l’incidence du paludisme.
54. Les informations sur l’incidence et la mortalité du paludisme contrastent avec les efforts
fournis par le ministère de la santé publique au cours de ces quatre dernières années. Ces efforts
sont notamment la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticides, l’augmentation du
nombre de cas de paludisme correctement prise en charge, le renforcement des capacités des
acteurs impliquées dans la lutte anti vectorielle, etc. Par ailleurs, la disponibilité permanente des

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intrants (médicaments et autres produits) de lutte contre le paludisme et les conditions d’accès à
ces derniers ainsi que l’insuffisance d’assainissement de base restent des défis majeurs à relever.
3.1.7. VIH/Sida
55. La RDC connait une épidémie à VIH de type généralisé avec une féminisation accrue. Selon
le rapport du Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS), la prévalence du VIH était de
1,2% en 2013 (EDS 2013-2014). Les estimations du Spectrum montrent une incidence de 7,6 cas
pour 1000 en 2021. Selon la même source, les nouvelles infections au VIH ont régressé de 31 403
en 2014 à 23 481 cas en 2021 dans la population générale, de même que le nombre de décès qui a
baissé de 25 505 à 16 980 au cours de la même période.
56. Les résultats encourageants obtenus dans la réduction de l’incidence et du nombre de décès
sont liés notamment à l’amélioration de la couverture des ZS, la prévention combinée, l’approche
« tester-traiter » avec des molécules ARV optimisées, l’index testing et l’implication de la
communauté avec des approches des soins différenciés.
57. Le rapport annuel 2021 du PNLS renseigne que le nombre de Personnes vivant avec le VIH
(PVVIH) était d’environ 540 000 parmi lesquelles 459 868 PVVIH ont eu connaissance de leurs
statuts sérologiques (91%) et 444 499 PVVIH ont été mises sous traitement ARV (96,7%). Seuls
196 987 PVVIH ont eu accès à la charge virale (51% de la cohorte éligible) pour un taux de
suppression de 89%.
58. En outre, ce même rapport renseigne que 24 135 enfants sur les 39 908 enfants attendus
étaient mis sous ARV, soit 60,5%. Comparé à l’estimation Spectrum 2021, ce chiffre représenterait
seulement 33% des enfants mis sous ARV sur les 72 816 attendus.
59. Par rapport à l’objectif 3x95, la RDC a atteint la deuxième composante relative à la
proportion des PVVIH mises sous ARV parmi celles qui connaissent leurs statuts sérologiques.
Cependant, les investissements importants sont requis pour relever les défis du suivi et de la
suppression de la charge virale.
3.1.8. Tuberculose
60. Le rapport annuel 2021 du Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT)
renseigne que l’incidence de la Tuberculose (TB) est passée de 324 à 318 pour 100 000 habitants,
soit une réduction de moins d’un cas par année. La tendance à la baisse de l’incidence pour 100
000 habitants selon la modélisation de l’OMS laisse entrevoir que l’élimination de la TB
conformément à la stratégie END TB (moins de 10 cas pour 100 000 habitants) ne pourra se faire
qu’après 300 ans. Selon la même source, en 2021, l’incidence notifiée était de 219 cas pour 100
000 habitants. Il se dégage que la lutte contre la TB est confrontée à deux défis majeurs, celui de
faible réduction de l’incidence et de détection avec environ un tiers de cas non diagnostiqué. Le
niveau de pauvreté généralisée, l’insuffisance d’assainissement de base, la faible détection et tant
d’autres facteurs liés à la morbidité pourraient expliquer l’incidence élevée de la TB. Quant à la
faible détection, elle serait liée à la faible couverture des ESS ayant intégré tout le paquet TB et la
faible disponibilité des intrants à tous les niveaux.
61. En ce qui concerne l’épidémiologie de la Tuberculose pharmaco résistante (TB-PR), une
enquête nationale de prévalence de la TB-PR organisée par le PNLT en 2015 avait montré 2,2%
de résistance parmi les nouveaux cas et 16,7% de résistance parmi les cas de retraitement.

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Cependant, selon le Global Report 2022, l’OMS estime ces proportions à 1,6% de résistance parmi
les nouveaux cas et à 20% parmi les patients déjà traités.
3.1.9. Epidémies, urgences et catastrophes
62. Entre 2019 et 2022, la RDC a fait face à plusieurs épidémies majeures ayant causé beaucoup
de décès. En 2019, les provinces de Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri ont continué à être frappées par
l’épidémie de la Maladie à Virus Ebola (MVE) avec un nombre cumulé de cas durant toute
l’épidémie évalué à 3 463 contre 2 134 décès, soit un taux de létalité de 61,6%. En 2020, la
province de l’Equateur était touchée par la même épidémie avec 130 cas enregistrés contre 55
décès, soit une létalité de 42,3%. La vaccination contre la MVE expliquerait cette baisse de la
létalité. Par ailleurs, la dernière épidémie de la MVE a touché la province du Nord-Kivu en 2022.
63. En 2019, une épidémie meurtrière de Rougeole a touché plusieurs provinces du pays avec
300 000 cas enregistrés et 6 000 décès, soit une létalité de 2%. En 2022, le pays a connu une
recrudescence de la rougeole avec 146 359 cas et 1 846 décès, soit une létalité de 1,3%. Cette
situation serait liée au nombre élevé d’enfants insuffisamment vaccinés contre la rougeole et de la
non intégration de la 2ème dose de VAR dans le calendrier vaccinal.
64. La pandémie de Covid-19 a frappé la RDC entre 2020 et 2021. Selon le rapport du bulletin
épidémiologique du Comité multisectoriel de lutte contre la Covid-19, 96 077 cas confirmés ont
été notifiés et 2 cas probables avec 84 576 guéris et 1 464 décès, soit une létalité de 1,5%.
65. En 2021, une épidémie de méningite a été déclarée dans la ZS Banalia dans la province de
la Tshopo avec 2 662 cas et 205 décès, soit une létalité de 7,7%.
66. En 2022 une forte épidémie de choléra a concerné la plupart des provinces lacustres de
l’Est avec un total de 17 866 cas et 299 décès, soit une létalité de 1,7%.
67. Une flambée de Monkey pox a concerné plusieurs provinces en 2022 avec 5 740 cas et 230
décès, soit une létalité de 4,0%.
68. En dehors de ces épidémies, la RDC a connu des urgences et catastrophes notamment
l’éruption volcanique à Goma suivi des secousses séismiques en 2021 ayant causé des pertes en
vie humaine et des infrastructures de base, le mouvement massif de la population au Nord-Kivu,
en Ituri et au sud Kivu fuyant les zones des guerres et conflits armés créant une situation d’urgence
humanitaire.
69. Le système de la lutte contre les épidémies est confronté aux défis liés à la faible
complétude et promptitude de notification de cas ainsi qu’aux réponses tardives en situation
d’épidémie, urgences et catastrophes. Outre ces défis, les dispositions du Règlement sanitaire
internationale (RSI, en sigle) comme outil qui garantit la sécurité sanitaire internationale sont
faiblement mises en application. Ceci est occasionné par la porosité de certaines frontières et
Points d’entrées (PoE, en sigle).
3.1.10. Hépatites virales
70. Les Hépatites virales constituent un problème de santé publique en RDC de par leurs gravité
et fréquence. Les prévalences actuelles de toutes les hépatites virales ne sont pas encore connues

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faute des enquêtes appropriées. L’OMS estime à 3,2%, la prévalence de l’hépatite virale-B en
RDC en 202013.
71. Le système de dépistage volontaire n’est pas mis en place alors que l’hépatites B a le même
mode de transmission que le VIH.
3.1.11. Trypanosomiase humaine africaine
72. La RDC est le pays le plus touché par la trypanosomiase humaine africaine (THA, en sigle).
Chaque année, elle déclare près de 80% des cas de THA en Afrique et dans le monde.
73. La courbe de nouveaux cas de la THA évolue en dent de scie. Selon le rapport annuel du
Programme National de Lutte contre la THA (PNLTHA) 2021, le nombre de nouveaux cas notifiés
a évolué de 26 318 en 1998 à 425 en 2021, soit une diminution de plus de 97,5% sur une vingtaine
d’années. Cette réduction sensible des cas a permis au pays d’adhérer à l’objectif d’élimination de
la THA avec l’interruption de la transmission d’ici à 2030. Pour atteindre cette élimination, le pays
s’appuie sur des innovations introduites ces derniers temps sur les stratégies de lutte contre la
maladie notamment l’introduction des nouveaux outils de dépistage, de diagnostic et de lutte anti
vectorielles (Mini unités mobiles, CATT, TDR, Microscopes LED avec camera, LAMP, mini
écrans) ainsi qu’au progrès réalisés dans le domaine de traitement avec l’introduction des
nouveaux médicaments oraux (Fexinidazole et Acoziborole).
3.1.12. Lèpre
74. Selon le rapport annuel 2021 du Programme National d’Elimination de la Lèpre (PNEL, en
sigle) 4 148 nouveaux cas ont été dépistés en 2021. Les proportions des enfants et des infirmités
de second degré sont au-dessus de 10%, ce qui dénote de l’existence des foyers actifs de la lèpre
dans la communauté et d’un dépistage tardif des cas.
75. La lèpre est présente dans toutes les provinces avec une ampleur importante dans les dix
provinces suivantes : Bas-Uélé, Haut-Uélé, Equateur, Tanganyika, Tshuapa, Tshopo, Mai-
Ndombe, Sankuru, Nord-Ubangi et Haut-Katanga. Ces provinces qui comptent 25% de la
population totale de la RDC dépistent chaque année plus de 50 % de nouveaux cas de lèpre.
3.1.13. Maladies Tropicales Négligées à chimiothérapie préventive
76. Les Maladies Tropicales Négligées à Chimiothérapie Préventive (MTN-CTP, en sigle) sont
la Filariose lymphatique, les Géo helminthiases, l’Onchocercose, la Loase, les Schistosomiases et
le Trachome. Elles constituent tous des problèmes de santé publique en RDC car elles n’ont pas
encore atteint l’objectif de l’élimination fixé par l’OMS.
77. Selon les résultats de la cartographie réalisée par le Programme National de lutte contre les
MTN-CTP, entre 1998 -2019, le profil épidémiologique montre que près de la moitié des ZS sont
à risque endémique des MTN-CTP alors que les interventions y afférentes sont butées à plusieurs
défis notamment la faible disponibilité des intrants et la non finalisation de la cartographie.
3.1.14. Maladies non transmissibles
78. Les Maladies non transmissibles (MNT, en sigle), également appelées maladies chroniques,
ont tendance à être de longue durée et sont le résultat d’une combinaison de facteurs génétiques,

13
OMS : Statistiques sanitaires mondiales 2020, Ed.2022
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physiologiques, environnementaux et comportementaux. Les principaux types de MNT sont les
maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques, le diabète, l’obésité
et la goutte.
79. Les prévalences des MNT ne sont pas connues faute des données disponibles des enquêtes
appropriées à l’échelle nationale, alors que la RDC est en pleine transition épidémiologique. Ces
maladies comptent actuellement parmi les principales causes de morbidité et de mortalité des
populations de 35 ans et plus. Le dépistage et le traitement des MNT ne sont pas encore
systématiquement intégrés dans les paquets des soins de tous les ESS.
3.1.15. Drépanocytose
80. Le rapport annuel 2021 du Programme National de Lutte contre la Drépanocytose (PNLCD)
établit que la RDC est classée comme 3ème pays au monde et 2ème en Afrique par rapport à la
prévalence de la drépanocytose. Elle compte 2 à 3% d’enfants qui naissent drépanocytaires (SS).
La majorité des personnes porteuses du gène S (AS) en ignore.
81. Malgré les avancées significatives en matière de réduction de la mortalité maternelle et
infanto-juvénile, la situation de la drépanocytose reste très préoccupante. Près de 50% d’enfants
drépanocytaires en meurent avant leurs 5ème anniversaires et près de 10% des femmes enceintes au
cours de la grossesse ou pendant le travail d’accouchement.
82. Les paquets d’interventions spécifiques concernant ces problèmes de santé ne sont pas
encore systématiquement intégrés dans les paquets des soins des ESS.
3.1.16. Santé mentale, Toxicomanie et Traumatismes
83. Bien que leurs prévalences ne soient pas connues, ce groupe constitue un problème de santé
publique de par leurs ampleurs dans la société ainsi que leurs gravités.
84. Par le fait de la modernisation, la dépression et la bipolarité sévissent de plus en plus dans
les grandes villes du pays sans que les personnes atteintes n’en soient au courant. Peu sont des
gens qui consultent les psychologues et psychiatres lors des épisodes des psychoses et des
névroses. Le diagnostic et la prise en charge de ces maladies ne sont pas encore systématiquement
intégrés dans le paquet des soins des ESS. Le nombre de personnel soignant dans ce domaine
demeure très déficitaire.
85. Selon les données de l’OMS sur les statistiques sanitaires mondiales 2022, la prévalence
du tabagisme en RDC est estimée à 12,8% de la population de 18 ans et plus. Le faible prix
appliqué au tabac (moins de 1 USD le paquet de 20 cigarettes contre 7 EUR aux pays de l’Union
Européenne) y favorise l’accès. L’usage abusif de l’alcool touche de plus en plus des populations
jeunes. De même, les médicaments stupéfiants et opiacés sont utilisés par la population sans
restriction sévère.
86. La toxicomanie liée à l’usage de tabac, d’alcool, des médicaments opiacés et stupéfiants
ainsi que d’autres drogues engendrent plusieurs phénomènes dans la société, en l’occurrence
l’augmentation du banditisme dans des grandes villes, les accidents de trafic routiers, les
comportements sexuels à risques, etc. La faible réglementation dans la commercialisation de ces
produits en constitue la cause majeure.

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87. Le pays ne dispose pas des statistiques fiables sur les traumatismes. Toutefois les données
des profils épidémiologiques des ESS révèlent qu’ils constituent l’une des principales causes de
mortalité dans les centres urbains.
3.1.17. Santé oculaire et bucco-dentaire
88. Les affections oculaires et les déficiences visuelles sont très répandues en RDC et ne sont
pas soignées. Selon les estimations du groupe d’experts sur la perte de vision (vision loss expert
groups « VLEG ») en 2020, le taux de cécité visuelle s’élevait à 0,2% et celui des de toutes les
pertes de vision à 8,2% en RDC. Au moins 7 217 491 personnes sont atteintes d’une déficience
visuelle ou de cécité, dont au moins 90% présentent une déficience visuelle ou cécité pouvant être
évitée. Le dépistage et la prise en charge de ces problèmes ne sont pas systématiquement intégrés
dans les paquets des soins des ESS.
89. La prévalence des maladies bucco-dentaires au niveau africain est de 43,7% tandis qu’en
RDC, une enquête épidémiologique réalisée en décembre 2022 par le Programme National de
Santé Bucco-dentaire (PNSBD, en sigle) dans 4 provinces (Haut-Katanga, Kwilu, Kwango et
Kinshasa) a révélé une prévalence de 40,2%. Ces pathologies bucco-dentaires restent plus
dominées par les gingivites (60,4%), la carie dentaire (53,2%), les parodontites (48,5%) et les
dysharmonies odonto-maxillo-faciales (9,5%). Le défi majeur d’intégration de paquet des soins
bucco-dentaires demeure l’insuffisance des prestataires formés et le déficit d’approvisionnement
en médicaments et intrants spécifiques dans les ESS.
3.1.18. Santé environnementale, Eau, Hygiène et Assainissement
90. En RDC, la mauvaise gestion des déchets industriels émanant des industries minières et
d’autres, la circulation des véhicules, les coupes d’arbres dans un contexte de faible application de
la politique de protection de l’environnement sont autant des facteurs qui causent la pollution de
l’eau, de l’air et du sol. Le pays n’a pas encore mis en place un système national de dosage des
polluants dans l’air, l’eau et dans les organismes (végétaux, animaux et humains). De même, les
recherches systématiques sur les conséquences néfastes desdits polluants dans l’organisme humain
ne sont pas encore bien prises en compte dans les politiques de santé.
91. Les données disponibles sur l’eau, hygiène et assainissement sont celles de l’enquête MICS
2017 -2018 qui révèlent que seulement 59 % de la population de la RDC ont accès à des points
d’eau améliorés et moins de 31,4 % d’entre elle ont accès à un assainissement de base. Environ
32,6% de la population utilisent des installations sanitaires améliorées. La problématique de la
gestion de déchets biomédicaux, de contrôle de la qualité de l’eau et la sécurité sanitaire des
aliments restent une préoccupation majeure.

3.2. Problèmes prioritaires du secteur de la santé


92. Pour l’actuel PNDS 2024-2030, les problèmes prioritaires du secteur de la santé ont été
analysés selon les fonctions du système de santé édictées par l’OMS. Il s’agit de : (i) la gouvernance
ou l’administration ; (ii) le financement, (iii) la génération des ressources qui couvre les ressources
humaines pour la santé, les médicaments-vaccins et consommables, les infrastructures et équipements
et l’information sanitaire ; et (iv) les prestations.

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93. L’identification des problèmes du secteur a découlé de l’analyse des programmes et actions
prévus dans le PNDS 2019-2022, leurs niveaux de mise en œuvre, les goulots d’étranglements qui
ont empêché leurs réalisations ainsi que les causes y afférentes. Ces problèmes ont été priorisés par
les Commissions techniques du Comité national de pilotage du secteur de la santé (CNP-SS, en sigle)
en fonction de leurs contributions dans l’atteinte des cibles des ODD liés à la santé.
3.2.1. Problèmes liés à la gouvernance du secteur
94. Aux termes de ce PNDS 2024-2030, la gouvernance du secteur de la santé couvre les
domaines suivants : la législation et la réglementation ; l’élaboration des politiques de santé ; le
pilotage, la régulation et la coordination ; les réformes sectorielles et la décentralisation ; l’inspection
et le contrôle ; la production et la gestion de l’information stratégique, le suivi et évaluation ; la
collaboration intersectorielle ; la gouvernance digitale / digitalisation et la redevabilité.
3.2.1.1. Législation, réglementation et normalisation du secteur santé
95. Le secteur de la santé est actuellement régi par la Loi n°18/035 du 13 décembre 2018 fixant
les principes fondamentaux relatifs à l’organisation de la santé publique telle que modifiée et
complétée par l’Ordonnance-Loi n°23/006 du 03 mars 2023. Cette loi institue entre autres la
Couverture santé universelle (CSU, en sigle) et instaure les principes de la déconcentration et de la
décentralisation des services publics de santé. Elle prévoit des mesures d’application dont la
réalisation demeure encore faible en raison notamment de la lourdeur du processus d’élaboration et
d’adoption des projets des textes réglementaires.
96. Le processus d’élaboration des normes et directives visant la matérialisation de la politique
sanitaire nationale ne suit pas toujours la procédure établie à cet effet. Leur élaboration ne s’appuie
que sur peu d’évidences scientifiques. Elles ne sont pas souvent pré-testées avant leur dissémination
et dans la plupart des cas non simplifiées pour permettre leur compréhension par les utilisateurs
finaux. Ces normes et directives sont peu disponibles au niveau opérationnel.
97. Le niveau d’application et d’observance des textes légaux et réglementaires est encore faible
en raison notamment de l’insuffisance de la vulgarisation, de la diffusion et des mécanismes
d’inspection-contrôle par les services du ministère de la santé publique et de répression par le pouvoir
judiciaire. De même pour les normes et directives qui en souffrent à cause de l’insuffisance des
sanctions administratives.
3.2.1.2. Élaboration des plans et politiques publiques de santé
98. La déclinaison annuelle du PNDS en Plan d’actions opérationnel (PAO, en sigle) a été rendue
possible grâce à l’élaboration des outils standardisés à tous les niveaux, d’une part, et par des missions
d’accompagnement du niveau intermédiaire par les Encadreurs nationaux polyvalents (ENP, en sigle)
et du niveau périphérique par les Encadreurs provinciaux polyvalents (EPP, en sigle), d’autre part.
99. En dehors de programmes de lutte contre la maladie et certains services centraux, les provinces
et les ZS n’ont pas décliné le PNDS 2019-2022 en plans stratégiques respectifs.
100. En outre, le secteur ne réalise pas systématiquement la capitalisation des expériences
susceptibles d’influencer les politiques de santé.

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3.2.1.3. Pilotage, coordination et régulation du secteur de la santé
101. Le CNP-SS est fonctionnel. Ses assises permettent la prise des décisions rationnelles et
consensuelles pour la bonne marche du secteur. Depuis les précédents cycles de planification
stratégique, le secteur de la santé a tenu régulièrement les deux réunions du CNP-SS prévues par an,
sauf en 2020 et 2021 en raison des perturbations consécutives à la pandémie de la Covid-19. Hormis
le Comité de coordination technique (CCT-SS, en sigle) et les Commissions Gouvernance,
Financement et Médicaments qui tiennent régulièrement leurs réunions, le fonctionnement de trois
autres commissions techniques posent problème. Il s’agit des Commissions Prestations, Ressources
humaines et Lutte contre la maladie. Cette situation amène à une moyenne de 57% des réunions
tenues14.
102. Toutes les provinces disposent chacune d’un Comité provincial de pilotage du secteur santé
(CPP-SS, en sigle). De même, toutes les ZS disposent chacune d’un Conseil d’Administration (CA,
en sigle).
103. Tous les CPP-SS ne fonctionnent pas de manière optimale. En 2021, dix-neuf (19) provinces
sur 26, soit 73% ont rapporté les informations sur la tenue des réunions de CPP-SS parmi lesquelles
cinq (26%) ont organisé les deux sessions du CPP-SS prévues au cours de l’année. Pour les CA, on
note que plus de la moitié des DPS (54%) n’ont pas rapporté les informations sur les réunions tenues.
Les rapports des réunions des CPP-SS ne sont pas transmis systématiquement au niveau central.
104. En lieu et place d’une seule instance de pilotage et de coordination sectorielle telle que
préconisée en 2009 par l’Agenda de Kinshasa issu du Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide,
il coexiste des mécanismes parallèles de coordination rendant difficile l’alignement et
l’harmonisation.
105. La régulation du secteur reste faible en raison de l’insuffisance d’application des textes
réglementaires, politiques, stratégiques et normatifs. Cela se traduit par la multiplicité d’approches
de gestion des projets, de mise en œuvre des interventions et des ESS et établissements
pharmaceutiques privés.
3.2.1.4. Mise en œuvre des réformes et décentralisation dans le secteur de santé
106. La constitution du 18 février 2006 telle que modifiée et complétée par la Loi n°11/002 du 20
janvier 2011 institue la décentralisation comme mode de gestion publique au niveau provincial et des
Entités territoriales décentralisées (ETD, en sigle). La Loi organique n°16/001 du 3 mai 2016 fixant
l’organisation et le fonctionnement des services publics du pouvoir central, des provinces et des ETD
distingue les services publics appartenant au pouvoir central, aux provinces et aux ETD. Elle octroie
au niveau central les prérogatives de disposer des services publics déconcentrés au niveau des
provinces et des ETD pour assurer par délégation le relai des décisions prises par le pouvoir central.
De même que les provinces ont les prérogatives de disposer des services publics déconcentrés au
niveau des ETD.
107. La Loi n°08/012 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre
administration des provinces telle que modifiée et complétée par la Loi n°13/008 du 22 janvier 2013
octroie aux Gouverneurs des provinces les responsabilités de gestion des services déconcentrés du
pouvoir central dans le strict respect des lois et textes réglementaires en vigueur.

14
Ministère de la santé : Rapport annuel 2021 du secteur santé
Page | 23
108. Le secteur de la santé avait initié des réformes de l’administration centrale et provinciale en
2012, bien avant la promulgation de la Loi n°16/001 du 3 mai 2016 susmentionnée. Ces réformes
avaient institué les Inspections provinciales de santé comme services déconcentrés et les DPS
rattachées au Secrétariat général mais mis comme services publics chargés entre autres d’assister les
Gouvernements provinciaux (ministres provinciaux en charge de santé) dans leurs attributions. Cette
situation a mis les DPS dans une position confuse entre un service public déconcentré du Secrétariat
général et un service public de la province. Alors que les services publics de la province sont créés
et, le cas échéant, dissouts par un arrêté du gouverneur de province délibéré en Conseil des ministres,
sur proposition du ministre provincial ayant le secteur d’activité concerné dans ses attributions. Ces
services comprennent : (i) l’administration rattachée au gouverneur de province, (ii) l’administration
de l’Assemblée provinciale et (iii) l’administration des ministères provinciaux.
109. Les conséquences qui découlent de cette situation confuse sont notamment le recrutement et
affectation du personnel de santé non conforme aux normes, la mauvaise gestion de la carrière des
agents de services publics de santé en provinces, la gestion inefficace et inefficiente des ressources
financières et matérielles allouées aux DPS, etc.
110. La mise en œuvre de la décentralisation dans le secteur de la santé n’a pas connu une évolution
significative pour des raisons évidentes notamment le manque de transfert des compétences et des
ressources ainsi que la faible capacité de production des ressources financières par les provinces. Ceci
justifie le fait que les provinces n’ont pas pu créer leurs services publics au sens de la Loi organique
n°16/001 du 3 mai 2011 ainsi que leurs propres institutions médicales concurrentes à celles du pouvoir
central au sens de l’article 203, points 10 et 22 de la constitution.
111. La signature de l’arrêté portant agrément provisoire du cadre et structures organiques du
ministère de la santé a permis la mise en œuvre des réformes structurelles au niveau central
notamment la séparation du Secrétariat général de l’Inspection générale de la santé (IGS, en sigle), la
mise en place des nouvelles directions dont les directions standards, les directions générales et les
autres directions métiers. Cependant, on note que la DANTIC n’est toujours pas opérationnelle et que
la DAF continue à fonctionner avec un personnel incomplet et sans intégration de la CAGF.
112. La réforme du niveau intermédiaire a connu des problèmes de mise en œuvre pour raison de
faible application des dispositions légales liées à la décentralisation sus-évoquées ainsi que de
l’absence d’intégration des coordinations des programmes spécialisés au sein de la DPS.
113. D’autres réformes ont été faiblement mises en œuvre notamment (i) la réforme du financement
de la santé qui prévoyait entre autres une seule unité de gestion des ressources financières, un seul
manuel des procédures, (ii) la réforme du système national d’approvisionnement en médicament avec
comme corollaire l’intégration de la chaîne d’approvisionnement en provinces, (iii) la réforme
hospitalière avec comme principal objectif l’autonomie administrative et financière des hôpitaux, (iv)
la réforme de l’enseignement des sciences de santé du niveau secondaire à travers l’approche basée
sur le développement des compétences, la suppression des filières à personnel pléthorique et la
promotion des filières déficitaires, etc.
114. Un autre défi est celui de bien encadrer les réformes induites par la CSU avec l’installation
des Etablissements Publics au sein du secteur de la santé et ceux relevant des autres secteurs. Une
mauvaise compréhension des attributions des uns et des autres pourrait entrainer des chevauchements
entre l’administration publique et les établissements publics, ainsi qu’entre lesdits établissements
publics. Ce qui pourrait freiner la marche vers l’atteinte des objectifs assignés à la CSU.
Page | 24
3.2.1.5. Inspection et Contrôle
115. Depuis la mise en place des équipes des Inspections en provinces sous la coordination de
l’Inspection générale, le secteur note certaines avancées dans l'amélioration de la gestion des
ressources humaines, matérielles et financières. A titre indicatif, on peut évoquer l’élaboration du
manuel des procédures de l’inspection sanitaire en RDC, l’identification des fictifs lors des missions
d’audit du fichier de paie des agents et professionnels de santé, la réduction des avances ouvertes
pour les activités de routine et de masse, l’implémentation depuis 2021 de la « Hotline de redevabilité
» (numéro vert : 45001) dans 9 provinces pour dénoncer les abus et les fraudes, la réalisation des
audits de la qualité des services et soins de santé, des établissements pharmaceutiques ainsi que le
contrôle des ITM / IEM et du jury national.
116. Cependant, on note que l’IGS fait face aux défis de renforcement de son assise réglementaire
en termes de la révision et l’adaptation de son organisation et fonctionnement, le renforcement et
formalisation de ses procédures internes, l’élaboration d’une stratégie spécifique de communication,
le renforcement de la professionnalisation de son personnel, la faible application des mesures
correctrices proposées, l’absence d’un cadre de collaboration efficace avec le pouvoir judiciaire.

3.2.1.6. Production, gestion de l’information stratégique, suivi et évaluation


117. Depuis 2016, le secteur de la santé produit chaque année un rapport d’activités basé sur la
consolidation des rapports des services du niveau central et intermédiaire. Cependant, une faible
complétude des rapports de certains de ces services est signalée. En plus, entre 2019 et 2022, les
rapports de la majorité des projets d’appui au développement du secteur n’émarge pas des rapports
de services. Ce qui a pour conséquences l’insuffisance de certaines informations stratégiques dans le
rapport annuel consolidé du secteur.
118. Le secteur santé n’a pas encore mis en place un dispositif fonctionnel de communication des
besoins en recherche pour combler le gap en informations stratégiques en général et sur les
déterminants de la santé en particulier. Quant aux informations stratégiques diffusées, il se pose un
problème de format approprié (notes d’information, policy brief) devant permettre la prise de décision
dans les meilleurs délais.
119. La diffusion des informations stratégiques pose aussi problème. Il s’agit notamment des
bulletins SNIS qui ne sont plus élaborés régulièrement, du site web du ministère qui n’est pas
systématiquement mis à jour bien que les travaux de standardisation et d’harmonisation sont
suffisamment avancés avec les ministères en charge du numérique et de la communication. Les
rapports des études menées dans le secteur, les notes d’information, les articles scientifiques ne sont
pas toujours systématiquement postés sur le site web du ministère.
120. Le suivi de la mise en œuvre du PNDS se fait à travers les rapports des services à tous les
niveaux et les revues périodiques. Les études, les missions de collecte d’informations et de suivi des
PAO, l’évaluation des performances des services font également parties des mécanismes de la mise
en œuvre du PNDS.
121. Les revues semestrielles des DPS ne sont pas régulièrement organisées avec
l’accompagnement du niveau central. En outre, le secteur n’a pas encore défini une méthodologie
unique d’organisation de ces revues et un canevas de rapportage standard susceptible de faciliter la
consolidation des informations stratégiques issues desdites revues.

Page | 25
122. Le ministère organise chaque année une revue annuelle sectorielle qui examine les grandes
réalisations et les performances du secteur à l’issue de laquelle le rapport annuel de l’année n-1 est
aussi validé. Il s’agit aussi du moment par excellence pour faire le suivi de la mise en œuvre du PNDS
afin de lever les orientations pour l’année suivante. Les revues annuelles débouchent sur des
résolutions et recommandations adoptées au CNP-SS. Leur suivi de la mise en œuvre est assuré par
les Commissions techniques et les CPP-SS. Toutefois, leur niveau d’exécution est encore faible et
évalué à 38% en 2021 15. La faible fonctionnalité de certaines Commissions techniques et des CPP-
SS justifierait cette situation.
3.2.1.7. Collaboration inter sectorielle
123. Au cours de ces dernières années, les mécanismes mis en place pour faciliter une bonne
collaboration inter sectorielle n’ont pas fonctionné de manière optimale. Le cadre de concertation
avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU, en sigle) existe mais non
formalisé par un acte réglementaire. Dans le cadre de l’approche « One Health » basé sur le Règlement
sanitaire international (RSI, en sigle) 2005, le mécanisme de collaboration inter sectoriel a été
formalisé avec les différents secteurs (agricole, environnemental, minier, transport et voies des
communications), mais n’est pas encore rendu opérationnel.
3.2.1.8. Gouvernance digitale
124. La gouvernance digitale, un des outils devant améliorer les performances du secteur, n’est pas
encore suffisamment développée. En effet, le secteur n’a pas pu harmoniser les interventions et
orienter les financements disponibles dans les investissements requis. Ceci a comme conséquences :
(i) l’inexistence des normes de la digitalisation et numérisation de la santé, (ii) le manque d’un serveur
central pour le stockage et la sécurisation des données laissant une forte dépendance aux serveurs
centraux extérieurs non contrôlés par le secteur, (iii) la multiplicité de logiciels utilisés pour la collecte
des données de même nature, (iv) le retard accusé dans l’implantation du dossier médical informatisé
du malade, (v) la difficulté à fournir à temps réel des données de qualité pour la prise de décisions et
la planification de la santé, et (vi) la faible appropriation de cette réforme digitale par les autorités.

3.2.1.9. Redevabilité
125. La mise en œuvre du PNDS 2019-2022 a permis d’améliorer la redevabilité dans le secteur.
En effet, les structures du niveau central et les DPS ont adjoint un cadre de performance à leurs PAO
et ont signé un Contrat Unique (CU, en sigle) qui représente l’outil de mobilisation des financements
et de suivi du respect des engagements des parties prenantes. La contre vérification des prestations
du Financement basé sur les performances (PBF, en sigle) réalisée avec le concours de l’IGS a aussi
contribué dans l’amélioration de la redevabilité dans les provinces où elle a été instaurée.
126. Malgré les efforts fournis depuis l’instauration du CU en 2017, la fragmentation du
financement des DPS n’a pas sensiblement diminué. En 2022, au total 15 DPS sur 26 avaient signé
le CU et sa mise en œuvre a connu le problème de non-respect des engagements de différentes parties
prenantes. En outre, son évaluation a été irrégulière.

15
Rapport de la revue annuelle 2021 du secteur
Page | 26
Encadré 1 : Problèmes prioritaires en rapport avec la gouvernance :

1. Retard de l’élaboration de certains textes réglementaires et normatifs couplé à une


faible application et observance essentiellement dû à la lourdeur des procédures et à
l’insuffisances des sanctions administratives voire judiciaire ;

2. La régulation et la coordination du secteur fait face à la faible fonctionnalité des


Commissions techniques du CNP-SS et à l’insuffisance d’application des textes
réglementaires, politiques, stratégiques et normatifs. La prolifération anarchique des
ESS et établissements pharmaceutiques privés est une des preuves de la faiblesse dans la
régulation du secteur ;

3. Le processus de décentralisation et la mise en œuvre des réformes sectorielle n’ont


n’a pas suffisamment avancé suite la faible application des textes légaux en lien avec la
décentralisation et l’organisation des services publics, le retard de transfert des
compétences et des ressources aux provinces, le faible niveau de production des ressources
par ces dernières et une faible volonté politique pour matérialiser les autres réformes
prioritaires ;

4. Le mécanisme d’inspection contrôle nécessite la révision et adaptation du cadre


réglementaire. Il fait face à la faible application des mesures correctrices proposées
et des sanctions administratives et/ou judiciaires ;

5. Le processus de production et de gestion des informations stratégiques, suivi et


évaluation n’est pas encore efficace suite essentiellement à la faible complétude des
rapports, au déficit de recherches pour combler le gap, à la faible diffusion des
informations, à la non standardisation des revues des provinces et au faible niveau
d’exécution des résolutions du CNP-SS et des CPP-SS ;

6. Collaboration intersectorielle n’est pas encore optimale en raison de la non


formalisation de certains cadres de collaboration et de faible fonctionnalité de ceux qui
existent ;

7. La gouvernance digitale du secteur reste encore peu développée pour cause de


l’insuffisance d’harmonisation des interventions et du manque d’orientation des
financements disponibles dans les investissements requis ;

8. Le contrat unique est l’un des outils de redevabilité du secteur mais son application
est confrontée au non-respect des engagements des parties prenantes et de
l’irrégularité de son évaluation.

3.2.2. Problèmes liés au financement de la santé

127. Le PNDS 2024-2030, examine les problèmes liés au financement de la santé en quatre
thématiques suivantes : (i) le paysage de financement de la santé, (ii) les dépenses totales en santé,

Page | 27
(iii) l’affectation et exécution des dépenses publiques de santé et (iv) la tarification et
subventionnement des soins.
3.2.2.1. Paysage du financement de la santé entre 2019 et 2022
128. Le financement de la Santé en RDC est assuré par quatre sources, à savoir : (i) le
Gouvernement, (ii) les partenaires au développement, (iii) les ménages et (iv) les entreprises
publiques et privées.
129. Le système de santé a été financé en 2021 par les ménages à la hauteur de 43%, le Reste du
Monde (coopérations bi et multilatérales et ONG internationales) à 37%, les fonds publics à 16% et
les entreprises et ONG nationales à 4%. Cette tendance est restée la même depuis une décennie. Le
paiement direct des ménages constitue le principal mode de paiement de soins de santé en RDC16.
130. Près de 93% des ménages accèdent aux soins par le paiement direct, ce qui suggère qu’ils
paient la totalité des coûts des soins au moment où ils utilisent les services de santé. Ce qui
entrainerait les dépenses catastrophiques par rapport au niveau de revenu. Alors que le partage des
risques par les mécanismes de prépaiement (qui concerne seulement 7% des ménages) aurait épargné
ces dépenses. Ces dépenses catastrophiques constituent l’une des causes d’appauvrissement des
ménages en RDC.
3.2.2.2. Dépenses totales de Santé
131. Selon les résultats des comptes nationaux de santé, les dépenses totales de santé par habitant
en RDC en 2019, 2020 et 2021 ont été respectivement de 22,7 USD, 24,4 USD et 25,5 USD entre
2019 et 2021. Pour un PIB de 577,21 USD17 par habitant en 2021, les dépenses totales de santé de la
RDC sont estimées à 3,89% du PIB alors que les dépenses de santé mondiales représentaient 10% du
PIB en 2019 avec une croissance annuelle estimée à 3,9% entre 2000 et 201718. Le niveau des
dépenses totales de santé est encore très faible pour espérer assurer les services et soins de santé de
base essentiels nécessaires pour atteindre les cibles de la CSU.
3.2.2.3. Affectation et exécution des dépenses publiques de santé
132. L’évolution de l’affectation et de l’exécution du budget de l’Etat alloué de 2019 à 2022 est
repris dans le tableau ci-dessous :

16
Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, « Rapport des comptes de la santé en 2021 », Janvier 2023
17
Banque Mondiale, 2021
18
OMS, Dépenses Mondiales de Santé : Un monde en transition, ISBN 978-92-4-004039 (Version électronique), 2019
Page | 28
Tableau 2 : Evolution de l’exécution du budget de l’Etat alloué à la santé de 2019 à 2022 (En milliers de CDF)
2019 2020 2021 2022 (Provisoire)
Budget Budget
Rubriques Budgétaires Exécution Exécution Exécution Prévision Exécution
Prévision Rectificatif Rectificatif
Valeur Taux Valeur Taux Valeur Taux Valeur Taux
Contre parties des projets 13 000 000 647 933 5% 3 466 680 6 177 800 178% 56 866 720 26 480 416 47% 56 866 720 23 135 928 41%
Fonctionnement des Ministères 28 902 495 12 996 477 45% 53 448 624 15 184 793 28% 53 448 624 8 842 314 17% 52 202 304 20 716 663 40%
Interventions économiques,
sociales, culturelles et 23 479 212 11 585 826 49% 8 894 175 649 880 7% 10 362 916 24 994 408 241% 14 862 916 7 831 416 53%
scientifiques
Investissements sur ressources
53 321 762 30 446 726 57% 14 868 197 0% 96 458 549 3 822 578 4% 110 231 987 736 491 1%
Propres
Investissements sur Transfert aux
149 921 987 8 815 516 6% 27 747 841 875 667 3% 227 032 995 58 071 863 26% 202 116 503 1 489 976 1%
Provinces et ETD
396 265 689 636
Rémunérations 383 893 934 103% 462 334 554 442 648 490 96% 500 270 908 521 537 355 104% 649 098 313 106%
375 048
Subventions aux organismes
6 401 323 0% 1 201 301 0% 4 791 440 44 000 1% 6 791 440 546 614 8%
auxiliaires
Subventions aux Services Ex
1 713 917 473 282 28% 622 615 464 408 75% 1 691 486 236 641 14% 1 691 486 236 641 14%
BPO
461 231 1 093 861 744 329
Total Ressources propres 660 634 630 70% 572 583 987 466 001 038 81% 950 923 638 644 029 575 68% 68%
135 669 777
Investissements sur ressources 111 854
366 099 315 31% 366 806 733 169 914 838 46% 698 685 671 230 716 620 33% 633 649 253 0%
Extérieures 322
1 026 733 573 085 1 649 609 1 727 510 744 329
Total Budget de la Santé 56% 939 390 720 635 915 876 68% 874 746 195 53% 43%
945 457 309 922 777
% des Prévision Ressources
propres dans le budget de la 64% 61% 58% 63%
santé
Dépenses Publiques de Santé
(ressources propres) par 4 689 CDF 2,3 $ 4 590 CDF 2,2 $ 6 147 CDF 3,0 $ 6 884 CDF 3,4 $
habitant*

Source : Ministère du Budget, DGPPB : Les lois de Finances (2019-2022)


* : En CDF
Page | 29
133. Au cours de ces quatre dernières années, les ressources domestiques du budget de l’Etat
alloué à la santé représentent en moyenne près de 60% contre 40% pour les ressources extérieures.
Mises ensemble, les ressources domestiques et extérieures restent toujours inférieures à 10% de
l’ensemble des prévisions des dépenses publiques totales. Ce qui est loin d’atteindre les 15% de la
recommandation d’Abuja.
134. L’exécution du budget de l’Etat dans son ensemble reste très faible. L’exécution des
ressources domestiques a été de 80% en 2019, 70% en 2020 et 68% en 2021 et 2022. Les
rémunérations représentent la quasi-totalité des dépenses domestiques exécutées. Elles ont
représenté 86% de l’exécution du budget des ressources domestiques en 2019, 95% en 2020, 81%
en 2021 et 93% en 2022, alors que dans les prévisions budgétaires, elles représentaient
respectivement les proportions de 58%, 81%, 53% et 59%. Ceci montre que les ressources
domestiques publiques de la santé servent essentiellement aux dépenses de rémunérations sans
mettre un accent sur les autres piliers du système de santé.
135. La part des ressources extérieures inscrites dans le budget de l’Etat sont faiblement
exécutées. Elles ont été exécutées à l’ordre de 31% en 2019, 46% en 2020 et 33% en 2021. Outre
le faible taux d’exécution, les financements extérieurs de coopération bi et multilatérales ne sont
pas tous renseignés dans le budget de l’Etat. A titre d’exemple, dans le budget des dépenses 2023,
seuls les financements de la Banque Mondiale et de l’Union Européenne y figurent avec des
chiffres qui ne semblent pas refléter la réalité. Cette situation montre le faible niveau d’alignement
des ressources extérieures de coopérations bi et multilatérales dans les priorités nationales.
136. Les ressources domestiques du budget de l’Etat exécutées représentent respectivement 2,3
USD, 2,2 USD et 3 USD par habitant en 2019, 2020 et 2021. En 2021, elles étaient évaluées à
0,6% du PIB. Elles sont largement inférieures au seuil minimal des dépenses publiques en santé
recommandé, qui devrait atteindre au moins 5% du PIB ou alors 86 USD par habitant par année19.
137. Malgré la faible exécution du budget de l’Etat alloué à la santé, il s’avère que ces deux
dernières années, le Gouvernement de la RDC respecte ses engagements internationaux dans le
cadre du financement de la santé. Ainsi, la RDC a honoré le paiement des fonds de contrepartie
dans le cadre de la lutte contre le paludisme, le VIH, la tuberculose et le COVID-19, le co-
financement des vaccins et des médicaments de la SRMNEA-Nut et les engagements dans le cadre
du programme avec le FMI. Cependant, les budgets alloués à la mise en œuvre du PNDS 2019-
2022 restent en deçà des recommandations d’Abuja, traduisant ainsi un sous-financement du
secteur.
138. Les structures gouvernementales sont confrontées au faible décaissement des fonds par le
gouvernement et cela ne leur permet pas de prendre le lead dans la mise en œuvre des activités
contenues dans leurs PAO respectifs. Elles sont, à quelques exceptions près, essentiellement
dépendantes de l’appui des PTF au point que certaines ont basculé à l’élaboration des PAO plutôt
provisionnels.
139. Par ailleurs, il convient de relever que les structures du Ministère de la Santé élaborent
leurs PAO en fin décembre et début janvier, pendant que le Parlement a déjà voté le budget de
l’Etat, ce qui rend difficile la prise en compte des priorités contenues dans les PAO de la santé.

19
Meheus et McIntyre : Fiscal space for domestic funding of health and others social services, 2017.
Page | 30
3.2.2.4. Tarification et subventionnement des soins
140. La faible régulation des prix des médicaments et des tarifs de services et soins de santé est
un défi majeur qui explique en grande partie la part élevée de dépenses des ménages dans les
dépenses totales de santé (42% en 2021).
141. Les coûts des médicaments et des services et soins de santé ne sont pas bien maîtrisés par
le ministère de la santé tant dans le secteur public que privé à cause de manque de suivis et d’études
appropriés. Ceci entraine la variabilité des prix des médicaments et les tarifs de services et soins
de santé à travers le pays.
142. Les mécanismes de subventionnement des coûts des soins par les ressources publiques tant
domestiques que privées ne sont pas clairement élucidés. Par ailleurs, on note depuis la mise en
œuvre du PNDS 2011-2015, plusieurs approches de subventionnement de coût des soins
notamment l’approche financement basé sur les performances prôné par la Banque Mondiale, la
tarification forfaitaire subsidiée soutenue par l’UE, le financement direct des formations sanitaires
(DFF) développé récemment par le Fonds Mondial de lutte contre le VIH/TB/Paludisme, la
gratuité des soins maternels et néonatals décrétée par le Gouvernement, etc. Aussi, la plu part de
ces approches sont mises en œuvre sans mener au préalable les études des coûts devant déterminer
la partie des soins à subventionner d’une part, et celle à supporter par les usagers d’autres part.

Encadré 2 : Problèmes prioritaires en rapport avec le financement de la Santé

1. L’absence d’optimisation dans la mobilisation des ressources couplée à leurs


utilisations inefficientes limitent les dépenses totales de santé (25,5 USD par
habitant) à un niveau très faible, ne pouvant pas permettre de mettre en œuvre les
interventions des prestations des services et soins de santé essentiels de base pour
atteindre les cibles de la CSU ;
2. Les dépenses domestiques publiques de santé demeurent faibles évaluées à 0,6%
de PIB contre 5% recommandé, en plus elles sont principalement exécutées au profit
des rémunérations à l’ordre de plus de 80% en défaveur des investissements et des
médicaments ;
3. Faible inscription des financements extérieurs dans le budget de l’Etat
traduisant un faible niveau d’alignement aux priorités sanitaires nationales avec une
multiplicité d’approches de mise en œuvre (BPF, DFF, tarification forfaitaire
subsidiée, subvention totale, etc.) et des procédures de gestion propre à chaque
financement ;
4. Faible régulation des prix des médicaments et des tarifs des services et soins de
santé entrainant des prix des médicaments et des tarifs des services et soins de
santé non compatibles aux coûts de production payé par les ménages sous
différentes modalités avec comme corollaire l’inaccessibilité financière de la
population
5. Faible niveau de pénétration de la population aux mécanismes de protection
contre les risques financiers en santé occasionnant les dépenses catastrophiques

3.2.3. Problèmes des ressources humaines pour la santé

Page | 31
143. Le diagnostic sur les ressources humaines en santé aborde les questions liées à la production,
l’utilisation et gestion de la carrière et le développement des compétences
3.2.3.1. Production des ressources humaines par filière et par niveau
144. Au cours de ces deux dernières décennies, la RDC est butée au problème de déséquilibre de
la production des ressources humaines de la santé caractérisée par une sur production dans certaines
catégories professionnelles (médecins généralistes et infirmiers) et une sous-production dans d’autres
(médecins spécialistes, accoucheuses, réanimateurs, assistants en pharmacie, etc.).
145. Cette situation serait due à la prolifération des établissements d’enseignement en sciences de
santé du niveau secondaire et supérieurs ainsi que de celle des facultés de médecine et du manque
d’organisation des filières déficitaires dans lesdits établissements.
146. A titre illustratif, les données disponibles à la Direction de l’Enseignement des Sciences de
Santé en fin 2022, font état de 524 Instituts des Techniques Médicales (ITM) et Institut
d’Enseignement Médical (IEM) parmi lesquels 155 (29,5%) appartiennent à l’Etat, 168 (32%) aux
confessions religieuses et 201 (38,3%) aux privés. La filière infirmière est organisée dans les 524
ITM & IEM, tandis que les autres filières telles que l’accoucheuse dans 19 écoles, la Technique de
Laboratoire dans 13, l’assistant en pharmacie dans 7 et la Technique d’Assainissement dans 2.
147. Au niveau de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, l’Annuaire des Ressources
Humaines 2019 renseigne qu’il existe 293 établissements de formation dont 103 Universités avec
faculté de médecine et 190 Instituts Supérieurs (ISTM). Sur les 293 établissements, 115 sont du
domaine public soit 39% contre 178 soit 61% du secteur privé.
148. Avec le nombre très importants des établissements de formation de professionnel de santé, le
rythme de production de ces derniers est en accroissement exponentiel. Certaines catégories comme
les médecins généralistes et infirmiers dépassent largement les normes recommandées par l’OMS
pour les pays en développement.
149. A titre illustratif, Le nombre de médecins inscrit au tableau de l’ordre est passé de près de 6
000 en 2003 à près 14 000 en 2013 et de près de 14 000 à environs 41 000 en 2023, soit une moyenne
de production annuelle de 2 700 médecins entre 2013 et 2023 alors que de 1963 à 2003, la moyenne
de production annuelle représentait 150 médecins.
150. Outre les problèmes de la surproduction de certaines filières et de sous production dans
d’autres, les études en la matière révèlent une inadéquation entre la formation des professionnels de
santé et les compétences attendues sur le terrain professionnel. Les principales causes de ce problème
résultent du fait que la majorité des établissements de formation des professionnels de santé ne
répondent pas aux normes et ne sont pas en mesure d’adapter les approches et les programmes de
formation aux besoins du terrain.
151. Dans la perspective de l’amélioration de la qualité de l’enseignement des sciences de santé du
niveau secondaire, la DESS a publié en 2020 les résultats de l’étude sur les compétences
professionnelles des infirmières cliniciennes, laquelle a prouvé que les infirmiers formés selon
l’approche par compétence étaient plus performants que ceux formés selon l’approche par objectif.
152. Le manque d’un système d’accréditation des établissements de formation de professionnels
de santé occasionne en outre leur prolifération et la production des ressources humaines en santé de
faible qualité.

Page | 32
3.2.3.2. Utilisation des ressources humaines en santé
153. Les ressources humaines en santé produites par les établissements d’enseignements
secondaires, supérieurs et universitaires sont utilisées en majorité par le secteur public. Le privé
lucratif utilise de même une partie non négligeable des professionnels de santé.
a) Ressources humaines en santé du secteur public
154. En ce qui concerne le recrutement, le rapport de l’évaluation du Plan National du
Développement des Ressources Humaines en Santé 2019-2022 a démontré que le niveau central et
toutes les provinces ont procédé au recrutement du personnel de santé sans respecter les prescrits de
la Loi N° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière des services publics de l’Etat ;
et ce en dépit des différents moratoires pris par les autorités politiques et administratives compétentes.
155. Les données disponibles montrent que l’effectif global du personnel de santé du secteur public
est passé de 200 156 agents en 2019 à 256 409 en 2022, soit un accroissement de 56 253 nouvelles
unités représentant 28% de plus sur l’ensemble du personnel.
156. L’augmentation des effectifs du personnel de santé a eu comme conséquence la pléthore des
effectifs des certaines catégories professionnelles (Médecins, infirmiers et personnel administratif)
dans les ESS publics surtout dans les milieux urbains. Ceci a un impact sur l’augmentation des
effectifs des agents à payer avec une difficulté de prévoir un budget conséquent en leur faveur dans
un contexte des enveloppes de rémunération limitées dans le cadre du maintien de la stabilité du cadre
macroéconomique recommandée par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale. Il s’en
suit de plus en plus l’existence des agents affectés et non payés qui occasionne des revendications et
mouvements de grèves en répétition, perturbant ainsi le fonctionnement normal du système de santé.
157. Par rapport à la répartition, les informations disponibles dans la base des données de la
Direction des Ressources Humaines (DRH) renseignent une répartition inéquitable de 256 409 agents
publics du ministère de la santé entre différentes catégories. Le personnel administratif représente
près de 40% (102 174) alors qu’il ne devrait pas dépasser le 30% de l’ensemble du personnel. Les
infirmiers de même sont au nombre de 116 698 (soit 45,51 %) contre 16 761 médecins représentant
un ratio d’un médecin pour 7 infirmiers. Les Accoucheuses/Sage-femmes au nombre de 2 529 sont
en sous effectifs dans la mesure où le nombre total d’accouchements annuels est supérieur à 4 millions
de naissances par année représentant un ratio d’une accoucheuse pour 1 581 naissances soit une
moyenne de 4 accouchements par jour. Ceci est en lien direct avec la mauvaise qualité des
accouchements réalisés dans le pays. Les pharmaciens et les médecins dentistes sont respectivement
au nombre de 807 (0,3%) et 392 (0,15%). Ceci expliquerait tous les problèmes de mauvaise utilisation
des médecins dentistes dans les ESS publics et la non organisation de service de dentisterie dans les
hôpitaux généraux de référence. Les autres catégories (kinésithérapeutes, techniciens de laboratoire,
techniciens d’assainissement, assistants en pharmacie, licenciés en médecine physique, médecins
dentistes, administrateurs gestionnaires, etc.) ne représentent que près de 6,7%.
158. Ce personnel de santé est de même reparti de manière inéquitable entre les provinces et entre
les centres urbains et ruraux, tant en effectif qu’en catégorie. Les ESS publics en milieu urbain
accusent des effectifs pléthoriques. Cette situation est décriée pendant plusieurs décennies et mérite
d’être résolue de manière adéquate.
159. A titre illustratif, l’HGR de Kintambo a un effectif de 2 121 agents pour 269 lits. Parmi ces
agents se trouvent notamment 729 Médecins dont 21 spécialistes, 692 infirmiers, 17 Administrateurs
Page | 33
gestionnaires et 418 personnel technique et administratif. L’HGR Makala a un effectif de 1 715 agents
pour 350 lits opérationnels. Sur cet effectif, il est compté notamment 517 médecins dont 17
spécialistes, 544 infirmiers, 33 Administrateurs Gestionnaires et 282 Administratifs. Ces illustrations
montrent que le nombre de médecins dans certains hôpitaux est supérieur ou égal à celui des
infirmiers.
160. Pendant les quatre dernières années, les actions menées ont été orientées vers la rationalisation
des effectifs dans les structures de santé par la suspension des recrutements, la mise à la retraite des
agents éligibles et le redéploiement du personnel pléthorique vers les structures en carence du
personnel en tenant compte des normes de dotation des ressources humaines. Ces actions ont été
entravées par certains faits, notamment la mauvaise application de la décentralisation en matière de
ressources humaines qui a eu comme implication, le recrutement des agents de santé par les autorités
provinciales et le transfert de leur charge de rémunération au niveau central ; les interférences
politiques ; la pression sociale due au taux élevé de chômage ainsi que les contraintes budgétaires
dans la mise en retraite de 4 768 agents éligibles. Au cours de cette période, seuls 947 agents de santé
ont été effectivement mis à la retraite et notifiés, soit environ 20% des attendus.
161. Pour ce qui est de la motivation et de la fidélisation du personnel de santé œuvrant dans
le secteur public, des avancées ont été enregistrées dans le sens de la promotion en grade des
médecins ; la titularisation aux postes des Directeurs, Chefs des Divisions et des bureaux ; la
mécanisation en salaire ; l’alignement à la prime des risques ; le réajustement à la hausse des grilles
barémiques de toutes les autres catégories du personnel de santé à l’exception des médecins et cela
dans l’objectif de la réduction des écarts ; la mise en place de la commission inter interministérielle
qui réunit les bancs gouvernemental et syndical pour analyser et proposer des solutions aux problèmes
sociaux des agents de santé.
162. Malgré ces avancées, les conditions sociales demeurent encore précaires, liées notamment, à
la modicité de la rémunération (salaire et prime de l’Etat) qui ne rencontrent pas le niveau du coût de
la vie. Aussi, il est observé une proportion élevée des personnels de santé ne bénéficiant pas encore
de salaire ni de prime, l’avancement en grade pour les catégories autre que les médecins et l’admission
sous statuts des agents dits nouvelles unités.
163. En ce qui concerne le système d’information sur les ressources humaines, les données
disponibles sont de faible qualité et non exhaustives à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Cette
situation serait due au fait que la base des données du logiciel iHRIS n’a pas couvert toutes les 26
provinces. Entre 2019 et 2022, le nombre de province qui utilise le logiciel iHRS est passé de 6 à 9.
Les efforts restent encore à fournir en termes de formation des acteurs, d’acquisition des kits
informatiques appropriés, la disponibilité et le maintien de la connectivité internet ainsi que
l’accompagnement rapproché pour l’utilisation correcte du système assortie de l’analyse des données.
b) Ressources humaines en santé du secteur privé
164. Le Ministère de la Santé publique ne dispose pas assez d’informations sur les ressources
humaines utilisées dans le secteur privé. Toutefois, on constate une prolifération des ESS privés qui
utilisent professionnels de santé sans se conformer aux textes légaux et normes en la matière. On note
aussi que le nombre d’ESS privés augmente en corrélation avec la surproduction des ressources
humaine pour la santé.
3.2.3.3. Développement des compétences

Page | 34
165. Le rapport d’évaluation du PNDRHS 2019-2022 a démontré que le nombre de personnel de
santé dont les compétences ont été renforcées est insignifiant et ne peut permettre une prestation de
qualité telle qu’attendue.
166. Il est observé que les formations sont organisées de manière disparate. Certaines parmi elles
ne sont pas alignées aux thèmes prioritaires retenus par le Ministère de la Santé Publique, Hygiène et
Prévention. Et, les données sur les formations organisées sont peu traçables. Ceci est dû
principalement à l’absence des mécanismes de planification conjointe des formations continues.
167. Pendant les 4 dernières années, les actions menées ont été orientées vers la vulgarisation de la
politique, des normes et directives en matière de formation continue, l’élaboration des Plans Conjoints
provinciaux de formation continue, la création d'une base des données en matière de Formation
Continue et le développement des activités d’auto-apprentissage en ligne (e-learning). Malgré, les
efforts fournis, le problème persiste et qu’il y a lieu de poursuivre sur la même lancée.

Encadré 3 : Problèmes prioritaires en rapport avec les Ressources Humaines pour la Santé
1. Insuffisance de rationalisation dans la production des ressources humaines liée à (i) la
prolifération des établissements de formation de professionnel de santé du niveau
secondaire, supérieur et universitaire avec une influence négative sur la qualité de
l’enseignement et une surproduction dans certaines filières non adaptée au besoin, (ii) au
programme de formation non adapté au besoin ;
2. Inefficience de l’utilisation des ressources humaines liée notamment à (i) l’absence
criante de rationalisation dans le recrutement et la répartition des ressources humaines en
santé du secteur public, (ii) à la faible motivation des ressources humaines, et (iii) au déficit
du système de gestion des données des ressources humaines pour la santé liée à la non
généralisation du système informatisé ;
3. Insuffisance de développement des compétences des ressources humaines.

3.2.4. Problèmes liés aux médicaments et intrants spécifiques


168. Le Système national d'approvisionnement en Médicaments Essentiels (SNAME, en sigle)
a été mis en place 2002 par l’approche de contractualisation publique-privée avec la stratégie de
la centralisation des achats à travers la FEDECAME et la décentralisation de la distribution à
travers les Centrales de Distribution Régionales des médicaments. La Loi N°18/035 du 13
décembre 2018 fixant les principes fondamentaux relatifs à l’organisation de la santé telle que
modifiée et complétée par l’Ordonnance-Loi N°23/006 du 03 mars 2023 institue un Système
National d’Approvisionnement en Médicaments, constitué du secteur public, du secteur privé
lucratif et du secteur privé non lucratif.
169. Son fonctionnement n’est pas encore optimal et le pays connaît encore des problèmes qui
impactent la satisfaction des usagers des services et soins de santé. Le secteur privé lucratif qui
fournit le plus des médicaments sur le marché est confronté aux problèmes liés à l’assurance
qualité dû essentiellement à la faible application de la réglementation et de la quasi absence de la
régulation du marché pharmaceutique. La dynamique actuelle tend à explorer l’implication des
privés lucratifs afin de renforcer l’offre des médicaments de qualité et se conformer aux lois et
réglementation en la matière.

Page | 35
3.2.4.1. Faible disponibilité des médicaments dans les ESS
170. La disponibilité des médicaments essentiels dans l’ensemble des ESS faible et contraste
avec la prolifération des points de vente des médicaments à travers le pays. Selon les données
collectées sur INFOMED, la disponibilité des médicaments essentiels de la santé maternelle dans
les ESS intégré au SNIS a varié entre 55 et 70% en 2022 et reste inférieure à la cible de 80% fixée
dans le PNDS 2019-2022. La faible disponibilité concerne aussi bien les médicaments essentiels
que les intrants spécifiques tels les vaccins, les intrants nutritionnels, les intrants de lutte contre le
paludisme. En 2022, la disponibilité des vaccins a varié entre 50 et 79%20.
171. La faible disponibilité des médicaments essentiels est liée en grande partie aux déficits dans
les différents maillons de la chaîne d’approvisionnement. Il s’agit principalement de la sélection
et estimations des médicaments ; le processus d’importation ; le stockage, la gestion des stocks et
distribution ; utilisation rationnelle et système d’information logistique et la régulation des prix.
a) La sélection des médicaments et estimations des besoins

172. La Liste Nationale des Médicaments Essentiels (LNME) est réalisée à travers une
méthodologie ne prenant pas en compte un processus ascendant commençant par les listes
standards élaborées par les ESS à partir des profils des morbidités de ceux-ci, les ordinogrammes,
les directives standards de traitement, les résultats des études d’efficacité, de stabilité et
d’innocuité des médicaments utilisés. Cette situation entraîne plusieurs médicaments dans la liste
nationale des médicaments essentiels dans un environnement de dérégulation pharmaceutique avec
les multitudes des molécules, des formes et des dénominations ne permettant pas l’élaboration des
tables d’équivalence.
173. Les avancées ont été enregistrées dans le cadre des estimations de besoins (quantification),
avec l’évaluation des besoins nationaux en médicaments essentiels estimés à 714 millions USD.
Le processus n’est encore arrivé au bout de la chaîne c’est-à-dire les ESS et les outils adaptés ne
sont pas encore mis en place.
b) Processus d’importation des médicaments

174. Le processus d’importation des médicaments et autres produits de santé est assez complexe
avec une diversité des acteurs et nécessite beaucoup d’efforts de rationalisation et des ressources.
Ceci occasionne l’allongement de délais des traitements des dossiers avec comme conséquence la
réduction de la validité des dates d’expiration et la nécessité de payer les frais de surestaries.
c) Capacités de stockage, gestion des stocks et distribution

175. Les capacités de stockage au nveau des CDR et ESS demeurent faibles selon le rapport
d’Evaluation nationale de la chaine d’Approvisionnement (PNAM, janvier 2023). Ce qui ne
permet pas d’absorber dans les conditions optimales de conservation, le maximum de stock
souhaité à différents niveaux.
176. La gestion des stocks de produits de santé pose problème à plusieurs niveaux. Le niveau le
plus touché est le niveau opérationnel où les outils ne sont pas correctement utilisés faute de
ressources humaines qualifiées, du dispositif de suivi et de supervision.

20
Ministère de la Santé Publique, Rapport Evaluation conjointe vaccination Gavi – RDC, 2022.
Page | 36
177. L’absence d’une stratégie nationale de distribution des médicaments et autres produits de
santé impliquant tous les acteurs du sous-secteur pharmaceutique dans un contexte des voies de
communication totalement délabrées ne permet pas de rendre les médicaments disponibles
jusqu’au dernier kilomètre.
d) Utilisation rationnelle et système d’information en gestion logistique

178. L’utilisation rationnelle des médicaments est butée au problème de la multiplicité de


molécules et de marques déposées ainsi que la publicité abusive. Ceci occasionne l’utilisation
irrationnelle des produits pharmaceutiques dans un environnement de faible disponibilité des
ordinogrammes, des directives standards de traitement et aussi très faible capacité de supervision
formative adéquate.
179. Le système d’information en gestion logistique intégrant les acteurs publics, privés lucratifs
et non lucratifs censé renseigner le secteur sur les besoins réels, les stocks disponibles utilisables
; les quantités consommées, les quantités perdues et les jours rupture de stock n’est pas encore
suffisamment développé et ne fonctionne pas encore de manière optimale.
e) Régulation des prix des médicaments et autres produits de santé

180. Le secteur de la santé n’a pas mis en place un système adéquat de contrôle des coûts
d’acquisition et de distribution des médicaments de la production jusqu’aux ESS voire aux
officines pharmaceutiques. En l’absence de la maîtrise de ces coûts, les acteurs du marché
pharmaceutique et des produits de santé fixent le prix selon les paramètres du marché avec comme
conséquence, la concurrence déloyale, des larges disparités des prix entre les marques
commerciales d’une même molécule, la circulation des médicaments sous qualifiés, etc.

3.2.4.2. Circulation des médicaments de mauvaise qualité


181. La RDC ne dispose pas des statiques fiables sur la circulation des médicaments de mauvaise
qualité. En 2017, l’OMS a estimé qu’un médicament sur 10 qui circule dans les pays en
développement est de qualité inférieure ou falsifié. De 2013 à 2017, l’OMS a reçu 1500
signalements de cas de produits de qualité inférieure ou falsifiés. Parmi ceux-ci, les antipaludiques
et les antibiotiques sont les plus fréquemment cités. La plupart de ces signalements (42%) venaient
d’Afrique subsaharienne, 21% des Amériques et 21% de la Région européenne.
182. La RDC est confrontée au défi de la surveillance de qualité des médicaments circulant sur
le marché. En effet il n’existe pas un système de traçabilité des médicaments de la fabrication à la
dispensation et de signalement des médicaments de qualité inférieure ou falsifié. Cette situation
est principalement due à la quasi absence de la régulation du marché pharmaceutique et à la
faiblesse dans l’application de la réglementation au niveau national et provincial. La multiplicité
des point d’entrés des produits pharmaceutiques dans le pays ; l’absence d’un mécanisme formel
de collaboration entre le Service d’application de la loi (Douane, police, justice) et les services
d’application de la régulation et de la réglementation pharmaceutique ; la faible pénalisation des
crimes pharmaceutiques, la faible implication des acteurs privés lucratifs dans la lutte contre les
médicaments sous standard rendent très difficile la surveillance de la qualité des médicaments.

3.2.4.3. Système Enregistrement des Médicaments, Cosmétiques, Diététiques, Dispositifs


médicaux et Autres produits de Santé

Page | 37
183. Les statistiques d’enregistrement des médicaments et produits de santé en provenance de
l’ACOREP donnent en moyenne 800 médicaments, vaccins, et autres produits de santé enregistrés
annuellement. Ces médicaments enregistrés sont constitués des plusieurs formes génériques
identiques à une même forme pharmaceutique et rend difficile le contrôle de qualité et la
surveillance du marché pharmaceutique.
184. Le nombre élevé des génériques identiques diminue la part du marché des firmes, suscite
la concurrence déloyale, la publicité illégale, l’usage irrationnel. Ce problème a pour principale
cause l’absence d’une politique de stabilisation du marché basée sur la limitation des nombres des
marques commerciales pour chaque molécule. Il est exacerbé par l’absence d’un système
numérique de suivi des enregistrements lié directement à celui de la surveillance du marché
pharmaceutique. Ce qui ne permet pas d’assurer la traçabilité précise et de stocker les
spécifications des produits enregistrés, nécessaires pour le contrôle post-market.
3.2.4.4. Le système d’octroi des autorisations d’ouverture des Établissements Pharmaceutiques
185. Les procédures ainsi que les textes réglementaires appliqués dans le domaine des
ouvertures n’ont pas permis l’encouragement de l’entreprenariat pharmaceutique dans le domaine
de la santé. La situation du commerce pharmaceutique en termes de prolifération des points de
vente est un problème majeur dans le domaine du médicament. Des statistiques en provenance de
l’ACOREP, montrent que seuls 250 officines pharmaceutiques sont ouvertes de manière formelle
et dans le respect de la législation en vigueur. Les 6000 pharmacie actuellement identifiées à
Kinshasa selon l’enquête sont ouvertes de manière anarchique
186. Le processus d’élaboration du plan de couverture sanitaire a fait état de 14 140 points de
vente des médicaments en détails alors que les besoins réels d’implantation d’officines
pharmaceutiques externes aux ESS est projeté à 3 744. La majorité de ces points de vente des
médicaments fonctionnent avec des autorisations délivrées par les bourgmestres et d’autres par
des services non compétents. Ce qui exacerbe la problématique de la circulation des médicaments
sous standards et contrefaits et favorise les erreurs de dispensation des soins pharmaceutiques avec
comme conséquence la résistance aux antimicrobiens et l’apparition de l’utilisation abusive des
stupéfiants psychotropes.
187. Les défaillances dans le processus d’octroie d’autorisation d’ouverture avec confusion des
responsabilités entre le Ministre de la Santé et les provinces, couplé à l’absence d’accréditation
obligatoire des établissements pharmaceutiques et le déficit de l’Inspection a eu comme
conséquence, la prolifération des établissements de vente en gros et des points de vente en détails,
qui les plus souvent ne respectent pas les bonnes pratiques de distribution pharmaceutique.
3.2.4.5. Le dispositif de contrôle de qualité des médicaments Cosmétiques, diététiques, dispositifs
médicaux et autres produits de Santé
188. Le Laboratoire national de contrôle de qualité LAPHAKI a été mis sur pied par le
gouvernement congolais comme bras technique de l’ACOREP ». Des nouveaux matériels de
précision dans les analyses tels que les HPLC et GC ont été approvisionnés et les personnels ont été
formés. Cependant ce laboratoire n’est pas encore certifié ISO 17025 et OMS. En outre, deux modules
sont encore non disponibles, le module de contrôle des dispositifs médicaux et le module
microbiologique. Le module actuel est basé dans la zone Ouest.

Page | 38
3.2.4.6. Le dispositif de surveillance des Médicaments Psychotropes, Stupéfiants et Précurseurs
Chimiques
189. Le gouvernement a mis en place un système de surveillance des approvisionnements en
médicaments psychotropes et stupéfiants en collaboration avec l’organe international des nations
unis basé a Vienne. La persistance de l’usage abusif des médicaments stupéfiants et psychotropes
est un problème majeur de santé. Le cas de la consommation d’une drogue locale appelée « Bombé
» dans lequel les médicaments stupéfiants sont mélangés aux drogues dures avec des effets néfastes
sur la population est une illustration qui montre une défaillance du système de contrôle des
stupéfiants et psychotropes. La prolifération des établissements de vente en gros et des points de
vente en détails rend difficile la stricte application de la réglementation de distribution et de
dispensation de ces médicaments.
3.2.4.7. Système National de Pharmacovigilance
190. La situation de la pharmacovigilance en RDC est évolutive mais n’a pas encore atteint le
niveau permettant la sécurisation à plus de 80% la population nationale vis-à-vis des effets
secondaires et effets adverses. Actuellement le niveau des notifications des effets secondaires et
adverses venant de l’ACOREP et des services du Centre National de pharmacovigilance telles
qu’enregistrée dans « Vigibase » est en augmentation avec 19 cas de MAPI contre 154 non MAPI
en 2019, 508 contre 197 en 2020 ; 1 871 contre 433 en 2021 et 8 843 contre 917 en 2022. Les
données sur les notifications qui ont fait l’objet d’investigation et de classification ne sont pas
disponibles.
3.2.4.8. Le système National de surveillance et Autorisation des Essais Cliniques
191. La RDC n’a pas encore développé un bon système de surveillance, d’autorisation et contrôle
des essais cliniques conformément aux standards avec pour conséquence des influences négatives sur
l’estimation de l’efficacité des médicaments et autres produits de santé. Le déficit de la surveillance
Éthique ne permet pas de sécuriser les participants à l’essai clinique qu’il soit de type compassionnel
ou normal.
3.2.4.9. Résistance aux antimicrobiens et gestion de déchets pharmaceutiques
192. La RDC enregistre de plus en plus des cas de résistance aux antimicrobiens occasionné par le
fait de l’utilisation irrationnelle des médicaments et produits de santé. Le nombre élevé de cas de la
Tuberculose Pharmaco Résistante (TB-PR) en est une illustration. L’OMS estime les proportions de
TB-PR à 1,6% de résistance parmi les nouveaux cas et 20% parmi les cas patients déjà traités21.
193. Le pays n’a pas encore défini une politique claire en matière de la gestion des déchets
pharmaceutiques.
3.2.4.10. Déficit de la production locale des médicaments
194. La RDC accuse encore un déficit quantitatif des industries pharmaceutiques de production
locale. La faiblesse sur le système de contrôle des médicaments en interne couplée à l’absence de
l’obligation d’accréditation des industries pharmaceutiques locales en conformité des normes et
standards internationaux par les organismes externes peuvent susciter les doutes sur la qualité des
médicaments produits localement.

21
OMS Global Report 2022
Page | 39
Encadré 4 : Problèmes prioritaires en rapport avec les médicaments

1. Faible disponibilité des médicaments dans les ESS qui contraste avec l’existence
des stocks dans les établissements pharmaceutiques privés de vente en gros et
des détails offerts à des prix qui ne reflètent pas les coûts y afférents lié au déficit
des différents maillons de la chaîne d’approvisionnement et à l’absence de la
régulation du marché pharmaceutique ;
2. Qualité douteuse des médicaments circulant sur le marché dans le pays causé par
les défaillances dans les différentes composantes de la réglementation
pharmaceutique, notamment l’enregistrement des médicaments, le processus de
délivrance des autorisations d’ouvertures des Etablissements pharmaceutiques, le
contrôle de qualité, etc.
3. Faible quantité de la production locale des médicaments couplé au déficit de
certification et accréditation des industries pharmaceutiques locales

3.2.5. Problèmes liés aux infrastructures et équipements


195. Les projections de couverture du pays en ESS dans le cadre du processus d’élaboration du
Plan de couverture sanitaire montre que la RDC a besoin de disposer d’au moins 11 689 Centres
de Santé construits selon les normes, 1 900 ESS des premières références dont au moins un hôpital
général des références (HGR) pour desservir 1 à 3 zones de santé, en vue de faire accéder
géographiquement toute la population aux services et soins de santé de premier contact et des
premières références. Les projections sur les besoins en ESS de référence secondaire et tertiaire
sont en cours.
196. Les données collectées en provinces en février 2023 dans le cadre du même processus
montrent que le pays dispose actuellement de 2 991 Centres de Santé avec les infrastructures
répondant aux normes sur les 11 689 projetés, soit 26% de besoin. Les mêmes sources renseignent
qu’il existe 618 ESS construits dans les normes d’offrir les soins de premières références (Centres
Hospitaliers et HGR) sur les 1 900 projetés, soit 33% de besoin22. Les normes de construction et
les plans architecturaux des ESS à tous les niveaux ne sont pas encore adoptés. Ce qui occasionne
la prolifération des ESS privés ne répondant pas aux standards requis.
197. Le pays fait en outre face à une insuffisance des dispositifs et matériels médicaux
répondant aux normes dans les ESS. Le système de contrôle régulier et de certification de
fonctionnement des dispositifs médicaux fait défaut. La maintenance des dispositifs médicaux
pose problème avec une prépondérance dans les ESS publics. Le pays n’a pas encore mis en place
un système de standardisation et d’homologation des dispositifs médicaux devant être utilisés dans
l’ensemble du territoire national.

Encadré 5 : Problèmes prioritaires liés aux infrastructures et équipements

1. Insuffisance des infrastructures sanitaires répondant aux normes à tous les


niveaux, liée essentiellement au faible financement, à l’absence des normes et plans

22
Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention-RDC : Rapport du processus d’élaboration du Macro plan de
couverture sanitaire, 2023
Page | 40
architecturaux, à l’absence du plan de couverture sanitaire et au déficit de promotion
des investisseurs privés dans le secteur ;
2. Déficit quantitatif et qualitatif de dispositifs et matériels médicaux à tous les
niveaux avec une prépondérance dans les ESS publics, lié principalement à
l’absence des normes de standardisation et homologation, aux défaillances du contrôle
et certification régulier de leur fonctionnement et au déficit du système de
maintenance.

3.2.6. Problèmes liés à la gestion de l’information sanitaire


198. Le secteur de la santé dispose d’un cadre normatif qui organise le système national
d’information sanitaire (SNIS, en sigle). Ce cadre institue 12 composantes du SNIS. Seules les
composantes SSP, surveillance épidémiologique et médicament sont intégrées dans toutes les 519
ZS. Les composantes gestion administrative ne couvre que 9 des 26 provinces. Les données de la
composante flux financiers ne sont pas collectées en routine. Les autres composantes sont soit en
cours de développement, soit non fonctionnel.
199. Les composantes fonctionnelles sont gérées dans plusieurs bases des données, notamment
le « DHIS2 » pour les informations sur les SSP, « Infomed » pour les médicaments, « iRHIS »
pour la gestion des ressources humaines et « Ewars » pour la surveillance épidémiologique.
200. Pour ce qui concerne les données collectées par le DHIS2, la complétude moyenne annuelle
des données a varié de 65% en 2019, 44% en 2020, 81% en 2021 et 75% en 2022. Par contre, la
promptitude demeure encore un problème, elle était de 51 % en 2022.
201. Les ESS qui produisent les informations sanitaires sont faiblement dotés en outils
informatiques et la qualité des données demeure encore faible. La différence entre les données
administratives des couvertures et celles des enquêtes ainsi que celles des revues /audits des
données dans plusieurs domaines (vaccination, utilisation des services, etc.) demeure toujours à
plus de 10 points d’écart alors que la norme est de 5 points. Les données sont transmises sur format
papier pour être saisie au niveau du Bureau Central de la Zone de Santé (BCZS, en sigle). Toutes
les BCZS ne sont pas non plus couverte de manière optimale par une connexion internet. En outre,
l’insuffisance des ESS dotés d’outils informatique et de la connectivité internet ou intranet,
empêche le déploiement du dossier médical informatisé du malade, qui constitue un des moyens
de l’amélioration de la qualité des données.
202. La diffusion et l’utilisation de l’information sanitaire pose problèmes. Le rythme de
production des différents bulletins d’informations et des annuaires statistiques sanitaires n’est ni
régulier, ni réglementé.

Encadré 6 : Problèmes prioritaires en rapport avec l’information sanitaire

1. Insuffisance de l’intégration des composantes du SNIS dans le système de santé,


lié à l’absence des textes réglementaires adaptés au contexte actuel et au déficit de
développement des outils de gestion appropriés ;
2. Faible promptitude, exactitude et correctitude des données sur les composantes
fonctionnelles du SNIS ;

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3. Le non développement du dossier médical informatisé des malades rend difficile
la génération de l’information sanitaire ;
4. Déficit de la diffusion de l’information sanitaire notamment la production des
bulletins d’informations sanitaires, annuaires statistiques, rapportage.

3.2.7. Problèmes liés aux prestations des soins


203. L’analyse des prestations des services et soins de santé couvrent les thématiques suivantes :
(i) la couverture sanitaire à tous les niveaux, (ii) les spécificités de la SRMNEA-Nut et des groupes
spécifiques ; (iii) la qualité des services et soins de santé ; (iv) la résilience des ESS face aux
problèmes de santé de la population ; (v) accessibilité aux soins et (vi) la participation
communautaire.
3.2.7.1. Couverture sanitaire à tous les niveaux
204. La couverture sanitaire couvre les domaines suivants : (i) l’offre du Paquet Minimum
d’Activités (PMA), (ii) l’offre du paquet complémentaire d’activités (PCA), (iii) l’offre de services
et soins de santé de références secondaires et (iv) l’offre des services et soins de santé de références
tertiaires.
205. Le PMA et PCA sont des services et soins de santé offerts au niveau de la ZS. Depuis 2020,
le pays compte 519 ZS qui rapportent les informations au niveau intermédiaire et central dont trois
ne sont pas couvertes par un acte réglementaire.
a) Offre du PMA
206. Les normes de fonctionnement et d’organisation de la ZS en cours de validation disposent
que l’offre de PMA doit être organisée au niveau d’une Aire géographique dénommée « Aire de
Santé » (AS) couvrant une population d’au moins 8 000 habitants en milieu rural et 15 000 en
milieu urbain, avec la notion d’un seul ESS au nom du Centre de Santé (CS) qui doit couvrir toute
cette population, répartie de part et d’autre dans un rayon d’au plus 5 Km.
207. Actuellement le nombre d’AS est passé de 8 830 en 2019 à 9 131 en 2022, soit une
augmentation de l’ordre de 301 AS supplémentaire sans aucun acte réglementaire les couvrant. Le
nombre de CS qui rapporte les informations est passé de 8 266 à 13 373 soit une augmentation de
5 107 CS représentant de près de 62% de plus. Comparativement au nombre d’AS, les CS qui
rapportent sont en surplus de 4 242, soit près de 46% de plus.
208. Outre les CS qui rapportent, on dénombre dans toutes les provinces la prolifération de
nombreux ESS privés non intégré dans le système de rapportage offrant le PMA. Les statistiques
de ces ESS ne sont pas disponibles au niveau central.
209. Il existe donc une prolifération anarchique d’ESS qui offrent le PMA au-delà de nombre
d’AS actuellement planifiées. Cette situation est due par l’absence du plan de couverture sanitaire
et par le fait que les autorisations d’ouvertures léguées aux provinces n’ont pas tenu compte des
normes en la matière d’ouverture des ESS offrant le PMA.
210. Parmi les 13 373 qui rapportent, seuls 831 qui offrent le PMA complet, représentant une
couverture sanitaire de 9% pour les 9 131 AS existante. La faible couverture sanitaire en PMA
complet est liée à une intégration insuffisante de certaines interventions notamment le dépistage
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et le traitement du VIH et de la TB, le paquet de prise en charge de la malnutrition aiguë, la
contraception, etc.
b) Offre du PCA
211. Les normes d’organisation et de fonctionnement de la ZS en vigueur dispose que chacune
d’elle doit avoir obligatoirement un Hôpital Général de Référence (HGR) pour offrir le PCA. Selon
le rapport annuel 2021 du secteur de santé, le pays dispose de 469 HGR dont seulement 40, soit
8% offre le PCA complet. Les données collectées dans les 26 provinces dans le cadre du processus
d’élaboration du plan de couverture sanitaire, le pays dispose de 1 837 ESS qui offrent
actuellement le PCA inclus les HGR, dont 618 sont construites selon les normes.
212. Les statistiques nationales sur la couverture sanitaire du PCA ne sont pas disponibles en
raison du fait que l’on ne dispose pas assez d’informations sur le paquet des soins offerts par les
1 349 ESS qui offrent le PCA en dehors des 488 HGR dont les paquets des soins sont connus.
213. La couverture géographique actuelle du PCA calquée uniquement sur les HGR couvrant
près de 150 000 habitants ne permet pas de couvrir toute la population dans un rayon de moins de
25 km. La cible de l’OMS sur la disponibilité des lits d’hospitalisation des pays à revenu faible et
intermédiaire est fixée à 2,5 lits pour 1 000 habitants23.
214. Le nombre des lits pour 1 000 habitants a sensiblement régressé. Il est passé de 1,43 à 0,80
entre 1990 et 200624. Ce chiffre serait encore très bas en 2022 autour de 0,5 lits à raison de
l’inadéquation entre la croissance démographique et celle des infrastructures hospitalières.
215. Par ailleurs, avec l’organisation du système de santé actuel calqué sur un HGR dans une
ZS dans un diamètre de 150 km couvrant plus 100 000 habitants en milieu rural, il est quasi
difficile que la population utilise ce service même si l’on doterait chacun d’eux de plus de 250 lits
d’hospitalisation.
216. L’organisation et le fonctionnement des HGR publics ne sont plus adapté au contexte actuel
où ils doivent disposer d’une autonomie de gestion devant leurs permettre d’être compétitif sur un
marché des soins devenu de plus en plus libéral. Ceci est la cause de tous les problèmes de gestion
et de qualité des soins observés dans ces institutions.
c) Offre des services et soins de santé des références secondaires
217. Les services et soins de santé de références secondaires sont des soins spécialisés offert par
les spécialistes requérant un plateau technique plus élevé au-delà de celui de l’HGR. Outre toutes
les spécialisations cliniques (cardiologie, pneumologie, urologie, néphrologie, chirurgie
thoracique, neurochirurgie, chirurgie maxillofaciale, fécondation in vitro, etc.), d’imagerie
médicale (Radiographie, Echographie, Scanner, Endoscopie, Imagerie par résonnance magnétique,
etc.) et de de biologie clinique (Biologie moléculaire, génétique, anatomie pathologique, etc.), les
ESS de références secondaires sont des entités de recherche clinique opérationnelle par excellence.
218. La RDC compte des hôpitaux publics avec des infrastructures capables d’organiser les
services et soins de références secondaires, mais tous ne les offrent pas pour cause de manque des
spécialistes et de plateau technique. Ces ESS communément appelé hôpitaux provinciaux sont

23
OMS : Manuel de référence des enquêtes SARA 2014
24
https://atlasocio.com/classements/sante/infrastructures/classement-etats-par-nombre-de-lits-medicalises-pour-
1000-habitants-afrique.php, Consulté le 22 avril 2023
Page | 43
dans la ville de Kinshasa (Ngaliema et Hôpital Provincial Général de Référence de Kinshasa, ex
Mama Yemo) et dans les provinces de Haut-Katanga (Hôpital Jason Sendwe de Lubumbashi),
Kasaï-Oriental (Hôpital de Dipumba à Mbuji-Mayi), Kasaï Central (Hôpital Provincial de
Kananga), Equateur (Hôpital de Wangata de Mbandaka), Sud-Ubangi (Hôpital Provincial de
Gemena), Province de la Tshopo (Hôpital du Cinquantenaire de Kisangani), Nord-Kivu (Hôpital
Provincial de Goma et Sud-Kivu (Hôpital Provincial de Bukavu) et Maniema (Hôpital Provincial
de Lumbulumbu de Kindu). De ces hôpitaux, seuls Ngaliema, ex maman Yemo, Sendwe et
cinquantenaire de Kisangani offrent le paquet des soins qui approchent les services et soins de
santé de références secondaires sans être complet.
219. On note l’existence des privés dans des grandes villes (Kinshasa, Lubumbashi et Goma)
qui organisent l’offre des services et soins de références assez complet que ceux offerts par les
hôpitaux publics. Certains malades provenant des hôpitaux de références secondaires publics sont
même transférés dans ces ESS privés pour les examens paracliniques et éventuellement la prise en
charge. Les tarifs appliqués dans ces ESS privés ne reflètent pas les coûts de production des soins
faute de la quasi absence de régulation, avec comme conséquence des difficultés d’y accéder par
la population.
220. Les normes de couverture en services et soins de santé de références secondaires ne sont
pas encore élaborées. Les données issues du processus d’élaboration du plan de couverture
sanitaire estiment qu’un ESS de références secondaires de 250 lits peut desservir jusqu’à 2,5
millions d’habitants pour un taux de références des HGR vers les ESS secondaires de 10%.
221. L’offre des services et soins de santé secondaires demeure insuffisamment disponible dans
l’ensemble du pays ; là où elle est offerte, elle est soit incomplète, soit fourni par les privées avec
des tarifs qui dépassent le niveau de revenu de la population.
d) Offre des services et soins de santé des références tertiaires
222. Les ESS tertiaires sont ceux qui en plus des services et soins organisés par les ESS
secondaires, forment les spécialistes dans tous les domaines et dispose des capacités avérées dans
le domaine de recherche clinique.
223. En RDC, les ESS tertiaires sont au nombre de quatre en l’occurrence les cliniques
universitaires de Kinshasa, de Lubumbashi, de Kisangani et l’hôpital du cinquantenaire de
Kinshasa. Ce dernier ayant le statut d’un ESS tertiaire, n’a jamais fonctionné comme tel.
224. Les ESS tertiaires existant n’offrent pas le paquet complet. On note de même les cas de
transfert des hôpitaux tertiaires vers les secondaires privés pour la réalisation de certains bilans
biologique et d’imagerie médicale.
225. Au regard de l’étendue du pays et de besoin croissant de formation des spécialistes, le
nombre d’ESS tertiaire devrait augmenter de manière à desservir une zone géographique bien
identifié. La RDC est confrontée au défi d’insuffisance d’ESS tertiaires et de la non intégration
de certaines interventions dans le paquet de soins par lesdits ESS.
3.2.7.2. Spécificités de la SRMNEA-Nut et des groupes spécifiques
226. Bien que 15 704 sur 21 829 ESS intégrés dans le SNIS, soit 72% offrent les services de de la
contraception moderne en 2022, le nombre des ESS ayant connu une rupture de stocks en 2021

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représente 84%25. Ceci suggère le pourcentage de la demande satisfaite en matière de la contraception
moderne pourrait encore être faible à l’instar de celui de 2018 qui l’estimait 30,9%26.
227. En ce qui concerne la santé de l’adolescent, le rapport annuel 2021 du Programme National
de Santé de l’Adolescent révèle que seulement 161 sur 519 ZS ont intégré le paquet de services de
santé adaptés aux adolescents et jeunes (SSAAJ). Le nombre d’ESS dans ces ZS n’est pas connu.
Ceci montre que ces interventions restent faiblement intégrer dans l’ensemble du pays.
228. Les soins complets d’avortements centrés sur la femme (SCACF, en sigle) qui constituent
l’une des interventions majeures contribuant à la réduction de la mortalité maternelle ne sont pas
encore intégrés dans les ESS en dépit du fait que la RDC a connu des avancées significatives dans le
domaine législatifs (Adhésion au protocole de MAPUTO suivie de sa publication au Journal officiel),
administratifs (Circulaire du président du conseil supérieur de la magistrature du 06 avril 2018 publiée
au journal officiel), normatifs (adoption des normes et directives relatives aux SCACF au CCT). En
effet, plusieurs défis restent encore à relever dans le domaine des SCACF en l’occurrence la
vulgarisation des normes et directives y afférentes aux parties prenantes, y compris leurs adhésions ;
la formation des prestataires, l’approvisionnement en intrants et leurs subventions totales.
3.2.7.3. Qualité des soins

229. L’analyse de la qualité des soins en RDC aborde plusieurs approches coulées dans les textes
législatifs, réglementaire et normatifs en l’occurrence le score qualité moyen, les supervisions, le
MAA, le coaching, le mentorat clinique et le processus d’accréditation.
a) Analyse de score qualité moyen
230. Le score qualité moyen du Centre de santé (CS) couvre 15 des thématiques du PMA suivantes
: l’organisation générale, existence du plan de management, la gestion financière, la fonctionnalité du
comité des indigents, l’application des normes et directives d’hygiène et stérilisation, la qualité de la
consultation externe, la qualité et la disponibilité du service de planning familial, la qualité et la
disponibilité du service de laboratoire, la qualité et la disponibilité du service d’observation, la
disponibilité des médicaments et consommables, la disponibilité des médicaments traceurs, la qualité
et la disponibilité des services de maternité, vaccination, CPN et VIH/TB. Entre 2019 et 2021, près
de 1 848 CS des 11 DPS sont concernés dans le processus d’évaluation de score qualité moyen. Selon
le rapport annuel du secteur santé 2021, l’indice de score qualité moyen des CS est passé de 58% en
2019 à 60% en 2021, soit un gain de 2%27.
231. Le score qualité moyen de l’Hôpital général de référence (HGR) concerne les mêmes
thématiques abordées dans le PMA en plus de : la qualité et la disponibilité des services
d'hospitalisations, de la chirurgie générale et gynéco-obstétrique, transfusion sanguine. Ce processus
reste encore à améliorer d’autant plus que plusieurs autres thématiques essentielles du PCA incluses
dans ce score ne sont pas totalement couvertes. En outre, d’autres thématiques du PCA ne sont non
plus incluses dans ce score notamment la disponibilité et la qualité des services des urgences, les soins
intensifs et réanimation, l’imagerie médicale, les spécialités (dentisterie, ORL, ophtalmologie,
médecine physique, ...), la diététique et réhabilitation nutritionnelle, etc.

25
PNSR : Rapport annuel 2022
26
RDC : MICS 2018
27
RDC : Rapport annuel 2021 du secteur santé, 2022
Page | 45
b) Monitorage amélioré pour actions
232. La RDC dispose d’un système de suivi du processus de qualité à travers le monitorage
amélioré pour actions (MAA, en sigle). Ce processus inclut l’analyse de la couverte adéquate en
termes de la disponibilité et d’accès aux interventions du PMA et du PCA ainsi que celles de la
couverture effective qui prend en compte la population ayant accès aux services répondant aux
normes de continuité et de qualité en vigueur. Il se fait à travers les enquêtes au niveau des CS et
HGR ainsi que dans les ménages. Il s’agit d’un processus complémentaire au score qualité moyen.
233. Les derniers résultats du MAA remontent en 2020 et a montré que les couvertures effectives
des interventions SRMNEA-Nut collectées dans les CS et ménages avaient des couvertures effectives
inférieures à 25%, excepté pour l’accouchement et l’allaitement maternel exclusif qui ont enregistré
respectivement les couvertures effectives de 52% et 45%.
234. Cependant, la régularité de la réalisation de ces enquêtes reste encore un défi majeur à relever
dans le secteur.
c) Supervision des interventions du PMA
235. Les Equipes cadres des ZS (ECZS, en sigle) effectuent régulièrement les supervisions
formatives au bénéfice des prestataires des CS. Pour ce faire, les capacités des ECZS doivent
régulièrement être renforcer en matière des supervisions formatives en vue de prendre en compte les
différentes innovations inscrites dans les nouvelles normes et directives de prise en charge des
problèmes de santé. Selon le rapport d’évaluation du PNDS 2019-2022, 201 ZS ont bénéficié de la
formation sur les supervisions intégrées pour l’amélioration de la qualité des soins dans 9 DPS.
236. Ces supervisions formatives sont butées par le problème de la régularité et de la qualité
essentiellement liée (i) au profil du superviseur le plus souvent insuffisamment formé et (ii) au
déroulement de l’activité elle-même non axée à la pratique des prestations supervisées. L’approche
supervision intégrée n’est pas encore totalement effective dans les ZS. En effet, il existe plusieurs
canevas des supervisions sur différentes thématiques du PMA qui rendent difficile l’approche de
supervision intégrée adoptée dans le secteur.
d) Coaching des ZS par la DPS
237. Le coaching de l’Equipe cadre de la province (ECP, en sigle) vise qu’un EPP puisse
accompagner régulièrement une ZS en vue d’améliorer ses performances tant du point de vue
managérial que de la qualité des prestations des services et soins de santé.
238. Les données provenant des provinces renseignent que les ZS n’ont pas régulièrement bénéficié
de coaching à raison notamment de l’insuffisance des ressources humaines qualifiées au niveau des
DPS, de la fragmentation des ressources disponibles et des chevauchements des activités.
e) Mentorât clinique
239. Le secteur avait adopté l’approche du mentorât clinique comme une des stratégies devant
améliorer la qualité des prestations de services et soins de santé. Cette approche vise à ce qu’un
spécialiste dans un des domaines de prestations cliniques puisse renforcer les capacités pratiques et
théoriques des prestataires au niveau de ZS sur des techniques et procédés innovants.
240. Entre 2019 et 2020, une phase pilote de mentorât clinique en Soins essentiels au nouveau-né
(SEN), Soins obstétricaux essentiels (SOE), Soins obstétricaux néonatals d’urgence (SONU) et
SDMR avait été organisée dans les provinces de Kwilu et Kwango. Elle visait la capitalisation des
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bonnes pratiques et de partage d’expériences en vue de sa mise à échelle. Cependant, les autres
provinces n’ont pas bénéficié de l’extension de ce mentorât à cause de nombreux défis notamment
celui de la faible appropriation par le ministère de la santé et ses partenaires.
241. Hormis cette phase pilote, le mentorât clinique n’a pas été développé sous d’autres
thématiques de prestations cliniques.
f) Processus d’accréditation
242. L’accréditation avait été adoptée comme l’une des approches de l’amélioration de la qualité
des soins. Elle comprend plusieurs dimensions à l’occurrence les audits de la qualité des prestations,
la revue des décès, le suivi des indicateurs de la disponibilité et de l’accès aux services de santé en
lien avec les standards internationaux, l’information-satisfaction et sécurité des patients.
243. Cette approche n’a pas été implémentée au cours de la mise en œuvre du PNDS 2019-2022
par le fait de l’insuffisance des textes réglementaires et normatifs y afférents.
3.2.7.4. Résilience des ESS face aux problèmes de santé de la population
244. Comme décrit précédemment, le pays a fait face à des nombreuses épidémies, urgences et
catastrophes au cours de la période de mise en œuvre du PNDS 2019-2022. Le secteur a été confronté
aux défis de détection et de réponse dans le délai requis. La faible promptitude et complétude de
notification des données, l’insuffisance dans l’organisation technique et managériale du système de
laboratoire de santé publique et le manque des ressources publiques domestiques sécurisée pour la
réponse seraient en causes.
245. En outre, la coordination de la réponse aux épidémies est restée fragmentaire depuis plusieurs
années à cause notamment de l’absence d’une instance de coordination multisectorielle pérenne
instituée légalement.
246. Par ailleurs, les ESS sont faiblement résilients pour répondre efficacement aux situations
d’épidémies, d’urgences et de catastrophes. Ceci est lié par la non disponibilité des infrastructures et
équipements appropriés pour la prise en charge des épidémies dues aux maladies à forte contagiosité,
le manque criant de pré positionnement des kits, l’insuffisance de préparation des équipes
d’interventions rapides, le déficit de coordination.
3.2.7.5. Accessibilité de la population aux services et soins de santé curatifs
a) Accessibilité aux services de santé de premier contact
247. Selon le SNIS, l’utilisation des services curatifs au niveau de premier contact (CSS) est restée
stationnaire à 49% en 2019 et 2020, 46% en 2021 et à 52% en 2022. On constate que près de la moitié
de la population n’a pas eu contact avec le système de santé au cours de ces trois dernières années
traduisant le problème lié à l’accès aux services de santé. Alors que dans les conditions normales,
chaque personne devrait consulter au moins une fois l’an un service de santé curatif. Cette situation
est due par l’insuffisance des mécanismes du partage de risque qui, à son tour, est lié à la faible
participation communautaire, et à la faible couverture de la population aux ESS de premier contact.
248. En outre, l’absence d’organisation de la médecine de famille en milieu urbain limite aussi
l’accès de la population aux services de santé de premier contact.
b) Accessibilité aux services de santé de référence primaire

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249. Les données sur l’accès aux HGR montrent un faible taux de référence et contre-référence de
moins de 5% pour toutes les provinces pour une norme fixée à au moins 10%. L’utilisation des HGR
demeure faible face à une situation de déficit en infrastructures hospitalières.
250. Les ESS de référence primaire en milieu rural sont très éloignés de la population avec un
rayon moyen dépassant 75 km alors que la norme nationale actuelle est de 25 km. En plus des
problèmes d’ordre géographique, l’accessibilité financière de la population à ces services demeure
faible à cause de l’inadaptation des modalités de tarification (à l’acte en lieu et place de forfait), de
l’absence des mécanismes de prépaiement.
c) Accessibilité aux services de santé de référence secondaire et tertiaire
251. Par ailleurs, les données sur l’accessibilité des services de santé au niveau secondaire et
tertiaire ne sont pas disponibles par manque des outils appropriés de rapportage. La tendance serait
encore plus faible qu’au niveau des ESS de référence secondaire liée aux mêmes causes.
3.2.7.6. Participation communautaire
252. Considérée comme l’un des principes des soins de santé primaires, la participation
communautaire nécessite l’engagement de la population à la planification et à la gestion des
interventions sanitaires dans l’Aire de Santé (AS, en sigle). Elle implique un fonctionnement
harmonieux de trois organes qui sont : les Relais communautaires (RECO, en sigle) pour la promotion
de santé au niveau des ménages, la Cellule d’animation communautaire (CAC, en sigle), pour les
interventions communautaires de santé au niveau du village, et le Comité de Développement de l’Aire
de Santé (CODESA, en sigle).
253. Actuellement, le pays ne dispose pas encore assez des données récentes sur les indicateurs des
actions de participation communautaire. Néanmoins, les données fournies par le MAA en 2016 et les
états des lieux UNICEF 2017 montrent que les CODESA et CAC sont respectivement fonctionnels à
78% et 30%. En outre, des efforts restent à fournir quant aux interventions promotionnelles et celles
de prise en charge communautaire de qualité où les couvertures selon MAA 2020 sont encore à
améliorer. Il s’agit entre autres de la promotion de la PF avec la Distribution à base communautaire
(DBC, en sigle) 33%, l’Allaitement maternel exclusif (AME, en sigle) 33%, MIILDA 35%, Lavage
des mains 66%, WC hygiénique 56%, Enregistrement des naissances 48%, la prise communautaire
des maladies tueuses de l’enfant à 75%, 28%, 51% respectivement pour la diarrhée, le paludisme et
les Infections respiratoires aigües (IRA, en sigle). Cette situation s’expliquerait en partie par le faible
appui aux organes de participation communautaire et de marketing social ainsi que la communication
pour la santé. Les mécanismes d’appropriation de l’action sanitaire par la communauté sont aussi peu
développés.
254. En dépit des faiblesses constatées, quelques expériences documentées sur les activités
communautaires dans le secteur de la santé méritent d’être capitalisées. Il s’agit entre autres de
l’approche PCIMNE communautaire, la distribution communautaire des méthodes contraceptives, la
Nutrition à assise communautaire (NAC, en sigle), la communauté championne sur la promotion des
pratiques clés, la récupération des enfants insuffisamment vaccinés, le programme village assaini, les
approches communautaires d’intégration du VIH et implication de la communauté dans la lutte contre
la TB et paludisme, l’amélioration de la redevabilité sociale des prestataires par la participation
communautaire à travers l’approche « Bulletin communautaire de performances » (BCP, en sigle) et
le mouvement « U-reporters » etc.

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Encadré 7 : Problèmes prioritaires en rapport avec les prestations des soins
1. Faible couverture des ESS offrant un PMA complet
2. Faible couverture des ESS offrant un PCA complet
3. Faible couverture des ESS offrant les services et soins de référence secondaire et
tertiaire
4. Faible couverture des interventions spécifiques de SRMNEA-Nut dans le PMA et
PCA
5. Faible qualité des soins dans la plu part des ESS à tous les niveaux
6. Faible résilience des ESS dans la gestion des épidémies, urgences et catastrophes
7. Insuffisance de la participation communautaire dans les interventions sanitaires

Page | 49
IV. BUT ET OBJECTIFS

But : Contribuer au bien-être de la population congolaise d’ici 2030.


Objectif général : Contribuer à l’amélioration de la santé de la population congolaise dans le
contexte de l’atteinte des cibles des objectifs de développement durable.
Cibles Indicateurs d’impact
1. Ratio de mortalité maternelle
Cible 1 : contribuer à réduire de
549 à 300 décès maternels pour
100 000 naissances vivantes d’ici
2015
2. Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans
Cible 2 : contribuer à réduire la
3. Taux de mortalité infantile
mortalité infanto-juvénile de 92 à
4. Taux de mortalité néonatale
40 décès pour 1000 naissances
5. Taux de mortalité juvénile
vivantes d’ici 2015

Cible 3 : D'ici à 2015, stopper la 6. Taux de prévalence du VIH parmi les femmes enceintes
âgées de 15 à 24 ans
propagation du VIH/sida,
7. Taux de prévalence du paludisme et taux de mortalité lié
maîtriser le paludisme et d'autres
grandes maladies et commencer à à cette maladie
inverser la tendance actuelle 8. Taux de prévalence de la tuberculose et taux de mortalité
lié à cette maladie
9. Proportion de cas de tuberculose détectés et soignés dans
le cadre de traitements de brève durée sous surveillance
directe
10. Prévalence de l’hypertension artérielle chez les
Cible 4 : contribuer à réduire de
2/3 la mortalité et la morbidité personnes adultes
11. Mortalité liée à l’hypertension artérielle chez les
liées aux maladies non
personnes adultes
transmissibles d’ici 2015
12. Prévalence du diabète chez les personnes âgées de plus
de trente
13. Mortalité liée au diabète chez les personnes adultes

Cible 5 : la mortalité intra 14. Taux de mortalité intra hospitalière


hospitalière est réduite de 50%
d’ici 2015
Objectif sectoriel : Assurer l’offre des services et soins de santé de qualité répondant aux besoins
de la population, accessibles à tous en vue de lutter contre les maladies et problèmes de santé.
Cibles Indicateurs des résultats

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15. Pourcentage de la population ayant accès aux
Cible 7 : La proportion de la
population qui a accès aux interventions de base du PMA du CS
16. Pourcentage de la population ayant accès aux
services et soins de qualité passe
interventions complète du PMA du CS
de 15% à 60% d’ici à 2030
17. Pourcentage de la population ayant accès aux services et
soins de santé de référence primaire
18. Pourcentage de la population ayant accès aux services et
soins de santé des références secondaire et tertiaire
19. Nombre de nouvelles acceptantes aux méthodes
Cible 6 : La prévalence
contraceptives modernes
contraceptive moderne passe de
13% à 30% d’ici à 2030 20. Nombre de femmes sous contraception moderne qui
renouvellent leurs méthodes dans le délai requis
21. Pourcentage de besoins non satisfaits
22. Pourcentage des femmes ayant utilisé au moins une
méthode contraceptive moderne

23. Proportion des femmes enceintes ayant utilisé les quatre


Cible 7 : La proportion des
CPN lors de la dernière grossesse
femmes qui enceintes qui utilisent
24. Proportion d'accouchements assistés par un personnel de
au moins quatre services des CPN
lors de leur dernière grossesse et santé qualifié
celle d’accouchement assistés
passent respectivement de passe
de 55% à 80% et de 78% à 90%
d’ici à 2030
Cible 8 : La couverture vaccinale 25. Proportion d'enfants de 11 à 23 mois ayant reçu deux
doses de vaccin contre la rougeole
des enfants de 11 à 23 mois
26. Proportion d’enfants de 11 à 23 mois ayant reçu trois
complètement vaccinés passe de
41,5% à 75% d’ici à 2030 doses de DTC-HepB-Hib
27. Proportion d’enfants de 11 à 23 mois ayant reçu trois
doses de PCV-13
28. Proportion d’enfants de 11 à 23 mois ayant reçu au
moins une dose de vaccin contre le paludisme
29. Proportion d’enfants de 11 à 23 mois complètement
vaccinés
30. Proportion d’enfants de moins de 5 ans ayant dormi la
Cible 9 : La proportion d’enfants
dernière nuit sous MIILDA
de moins de 5 ans qui dorment
31. Proportion d’enfants de moins de 5 ans ayant reçu un
sous MIILDA et celle de ceux qui
traitement correct du paludisme
reçoivent un traitement correct au
paludisme passe respectivement
de 55% à 80% et de 50% à 90%
d’ici à 2030
32. Nombre total de PVVIH
Cible 10 : Les PVVIH sous
33. Nombre des nouvelles infections VIH
TARV ayant accès au contrôle de
34. Nombre des nouveaux décès
la charge virale chez qui la charge
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virale est indétectable passe de 35. Nombre des PVVIH qui reçoivent les antirétroviraux
175 318 à 531 499 d’ici à 2030 36. Nombre des PVVIH ayant accès au contrôle de la charge
virale
37. Proportion des PVVIH dont la charge virale est
indétectable
38. Nombre total de cas TB dépistés
Cible 11 : Les cas de TB dépistés
39. Nombre de cas TB guéris
et le taux de guérison passent
respectivement de 219 à 300 cas 40. Pourcentage de cas TB pharmaco-résistants
41. Pourcentage de cas TB pharmaco-résistants parmi les cas
pour 100 000 habitants et de … à
de retraitement
95%
42. Taux d’infections post opératoires
Cible 12 : Le taux d’infections
post opératoires est réduite de
75% d’ici 2015

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V. STRATEGIE D’INTERVENTIONS

255. La mise en œuvre du présent PNDS s’alignera aux priorités internationales et nationales dans
le cadre de l’atteinte des ODD et des réformes en cours au pays dont celles de l’Administration
publique et des finances publiques.
256. La réforme des finances publiques impose des innovations dans le processus de la
planification tant stratégique qu’opérationnelle. Ces innovations exigent de regrouper les actions qui
concourent aux mêmes résultats et qui sont mises en œuvre par différentes structures dites « Unités
fonctionnelles » (UF, en sigle) en un seul programme reflétant une des politiques publiques
sectorielles. Ces programmes constituent les axes du plan stratégique.
257. Le PNDS 2024-2030 sera mis en œuvre à travers quatre programmes suivant la logique du
budget programme, à savoir : (i) Administration générale qui regroupent la gouvernance et les
ressources humaines ; (ii) Planification, financement, suivi et évaluation ; (iii) Offre des services et
soins de santé qui regroupent les prestations, les infrastructures et équipements, les médicaments et
l’information sanitaire ; et (iv) Lutte contre la maladie.
258. Les actions contenues dans chaque programme de ce PNDS 2024-2030 nécessiteront de
développer des interventions spécifiques pour atteindre les objectifs assignés. Chaque intervention
implique la description et la mise en œuvre des approches spécifiques dont la performance sera
mesurée par les indicateurs y rattachés comme l’exige le budget programme.
5.1. Programme 1 : Administration générale
259. La mise en œuvre de ce programme poursuivra trois résultats suivants :
- Résultat 1 : Le leadership du ministère de la santé publique est assuré à tous les niveaux
et a contribué aux progrès vers l’atteinte des ODD liés à la santé d'ici 2030 ;
- Résultat 2 : le ministère de la santé publique a joué son rôle dans la mise en œuvre des
actions intersectorielles ayant aux progrès vers l’atteinte des ODD liés à la santé d'ici
2030 ;
- Résultat 3 : Le MSPHP dispose des ressources humaines compétentes, motivées et
équitablement réparties pour l'offre des services et soins de santé de qualité à tous les
niveaux d'ici 2030.
260. Sept actions vont concourir à l’atteinte de ces résultats. Il s’agit de : (i) Coordination dans
l'élaboration des textes réglementaires, politiques, stratégiques et normatifs du secteur ; (ii)
Renforcement de la coordination à tous les niveaux du secteur ; (iii) Pilotage des réformes et
décentralisation dans le secteur, et collaboration intersectorielle ; (iv) Renforcement des mécanismes
d’inspection-contrôle ; (v) Développement des ressources humaines pour la santé ; (vi) Renforcement
du système nationale de l’information sanitaire et (vii) Renforcement des capacités institutionnelles
du programme.
5.1.1. Coordination dans l'élaboration des textes réglementaires, politiques, stratégiques et
normatifs du secteur
261. Cette action a pour objectif d’élaborer tous les textes réglementaires, politiques, stratégiques
et normatifs dans le délai requis en se conformant aux procédures sectorielles instituées à cet effet.

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262. Les interventions spécifiques à implémenter pour atteindre cet objectif sont : (i) Appui à
l'élaboration et/ou actualisation des avant-projets des textes réglementaires, (ii) Appui à l'élaboration
et/ou actualisation des stratégies sous-sectorielles et (iii) Appui à l'élaboration et/ou actualisation des
textes normatifs.
263. Le respect de la procédure de prise de ces textes sera de règle de manière à ce qu’aucun d’entre
eux ne pourra y échapper. Les instructions spécifiques seront élaborées par la haute hiérarchie du
ministère pour qu’aucun texte réglementaire ne soit pris par le gouvernement, aucune stratégie
adoptée dans le secteur et aucune norme appliquée sur terrain si préalablement ces étapes de ces
procédures ne soient respectées.
264. La procédure vise les étapes suivantes :
- Le fondement légal de tout texte réglementaire à prendre, la justification dans le
présent PNDS des stratégies sous sectorielles à développer en lien avec les textes
réglementaires et l’ancrage des normes dans le plan stratégique sous sectoriel au
regard ;
- L’initiation de l’avant-projet des textes par l’UF du niveau central qui a dans ses
attributions régaliennes les matières concernées ;
- La pré-validation de l’avant-projet des textes par la commission technique du CNP-SS
ayant la thématique, porté par la direction organique qui a dans ses attributions la
matière concernée ;
- La validation de l’avant-projet des textes par la commission technique du CNP-SS
ayant en charge la gouvernance, porté par la direction organique qui a dans ses
attributions la matière concernée ;
- L’adoption au Comité national de coordination technique (CNCT, en sigle) du CNP-
SS (organe qui remplacera le CCT actuel) de l’avant-projet des textes réglementaires
et normatifs et validation de l’avant-projet des textes stratégiques ;
- L’adoption des textes stratégiques par l’Assemblée générale du CNP-SS ;
- La transmission au ministre de la santé par le Secrétaire général des textes
réglementaires et stratégiques pour dispositions ultérieures.
265. Le ministère de la santé publique pourra mobiliser l’assistance technique nationale ou
internationale en appui au processus de la prise de ces textes.
5.1.1.1. Appui à l'élaboration et/ou actualisation des avant-projets des textes réglementaires
266. La mise en œuvre du PNDS 2024-2030 nécessite de finaliser la prise de tous les textes
réglementaires institués dans la Loi n°18/035 du 13 décembre 2018 fixant les principes fondamentaux
relatifs à l’organisation de la santé publique telle que modifiée et complétée par l’Ordonnance-Loi
n°23/006 du 03 mars 2023. Ces textes au nombre de 45 figurent en annexe 1.
267. Outre les textes réglementaires légalement institués ci-dessus énumérés, d’autres textes
réglementaires peuvent être pris pour autant qu’ils trouvent un ancrage ou une justification fondée
dans le cadre de la mise en œuvre de ce PNDS 2024-2030. Il s’agit notamment du décret fixant les
structures et cadre organique du secrétariat général à la santé, du décret fixant les structures et cadre
organique de l’inspection générale.

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268. La commission en charge de la gouvernance qui assure en outre le secrétariat technique du
CNCT du CNP-SS mettra en place un dispositif de suivi et d’appui aux autres commissions
techniques en vue de s’assurer que les textes réglementaires nécessaires à la mise en œuvre du PNDS
sont bien élaborés et pré-validés.
5.1.1.2. Appui à l'élaboration et/ou actualisation des stratégies sous-sectorielles
269. Toutes les stratégies sous sectorielles seront élaborées / actualisées et alignées aux priorités
du présent PNDS. Le processus de leurs élaborations respectera strictement la procédure établie. Le
ministre de la santé est le seul responsable de l’édition desdites stratégies.
270. Ces stratégies seront évaluées périodiquement suivant une approche impliquant toutes les
parties prenantes à tel enseigne que les résultats atteints soient régulièrement pris en considération
dans le cadre de suivi de la mise en œuvre de ce PNDS 2024-2030. Le Secrétaire général et le CNCT
du CNP-SS s’assureront que les actions décrites dans les stratégies sous sectorielles soient réellement
mises en œuvre à travers les PAO et que les calendriers de leurs évaluations sont respectés.
5.1.1.3. Appui à l'élaboration et/ou actualisation des textes normatifs
271. Tous les textes normatifs (normes, directives, guides et protocoles thérapeutiques ou
ordinogrammes, fiches techniques, procédures opérationnelles standards, définitions des cas, etc.)
doivent trouver leur ancrage dans ce PNDS ou dans les stratégies sous sectorielles dûment adoptées
au CNCT du CNP-SS et éditées par le ministre. Le processus de leurs élaborations respectera
strictement la procédure établie. Le Secrétaire général à la santé restera le seul responsable de l’édition
desdits textes. Tout au long de la mise en œuvre, aucunes normes ou directives ne peuvent être
appliquées au niveau intermédiaire ou périphérique s’il n’a été adopté au CNCT du CNP-SS et éditée
par le Secrétaire général à la santé.
272. Les mécanismes seront mis en place en vue de s’assurer que les textes normatifs sont de stricte
application dans les institutions et ESS concernés. Les sanctions administratives et voire judiciaires
appropriées seront infligées à l’encontre de tous ceux qui les enfreindront.
5.1.2. Renforcement de la coordination à tous les niveaux du secteur
273. Cette action poursuit l’objectif d’assurer une fonctionnalité optimale des organes de
coordination à tous les niveaux du système de santé d'ici 2030.
274. Les interventions spécifiques qui seront mises en œuvre sont : (i) Redynamisation de la
fonctionnalité du CNP-SS, du CNCT et des Commissions techniques ; (ii) Appui à la fonctionnalité
des organes de coordination du niveau intermédiaire et opérationnel.
5.1.2.1. Redynamisation de la fonctionnalité du CNP-SS, du CNCT et des Commissions techniques
275. La redynamisation de la fonctionnalité du CNP-SS exige la révision de l’arrêté ministériel n°
1250/CAB/MIN/SP/079/Nov./2009 du 03 novembre 2009 portant création, organisation et
fonctionnement du CNP-SS. Il sera question de prendre un décret portant création, organisation et
fonctionnement du CNP-SS. Ce décret va restructurer les organes du CNP-SS et adapter son
fonctionnement en rapport avec le contexte actuel. Ces organes sont : (i) Comité national de
coordination stratégique (CNCS, en sigle), (ii) Assemblée générale, et (iii) le Comité de coordination
technique.
a) Comité national de coordination stratégique

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276. Le CNCS sera élevé à l’instance qui réunira le ministre de la santé, des finances, de la
Coopération internationale et du Plan avec les chefs des missions diplomatiques qui disposent des
programmes des coopérations bi et multilatérales formels avec le gouvernement en appui à la mise
en œuvre de ce PNDS 2024-2030, les chefs des agences des nations unies et le président du CNCT
du CNP-SS. Il se réunira une fois l’an sur l’invitation du ministre le plus séant, membre du CNCS
qui, de même, présidera la séance.
277. Le CNCS sera en outre l’instance par excellence de pilotage et de suivi stratégique des actions
contenues dans les programmes de coopérations financées par les ressources extérieures et le budget
programme financé par les ressources domestiques. Il sera de même une instance de redevabilité où
les engagements de toutes les parties prenantes passeront en revue en termes de l’alignement aux
priorités nationales et des résultats obtenus au cours de l’année. Le CNCS sera alimenté par les
rapports émanant de l’Assemblée générale.
278. Les résolutions du CNCS donneront des grandes orientations pour la mise en œuvre du PNDS
et permettront en outre de recadrer tous les programmes financés par les ressources domestiques et
extérieures pour s’assurer de l’efficacité et de l’efficience des interventions.
b) Assemblée générale
279. L’assemblée générale réunira le Ministre de la santé, le Secrétaire général à la santé,
l’inspecteur général à la santé, les chefs des programmes des coopérations financés sur les ressources
extérieures, les représentants des provinces sanitaires et les présidents des commissions techniques.
Elle se réunira deux fois l’an pour assurer le suivi périodique de la mise en œuvre du plan d’actions
consolidées du secteur.
280. Elle sera alimentée par les rapports des revues sous sectorielles, des revues provinciales, des
études, du suivi des PAO, de la revue annuelle sectorielle, etc. Elle adoptera des résolutions
nécessaires pour réorienter la mise en œuvre du plan d’actions consolidées du secteur. Ces résolutions
feront l’objet de suivi par le CNCT du CNP-SS.
281. Le CNCS sera l’unique instance d’adoption des plans stratégiques (sectoriel et sous sectoriels)
dûment validés en amont successivement par la commission technique en charge la thématique
concernée, la commission technique en charge de la gouvernance et le CNCT du CNP-SS.
c) Comité national de coordination technique
282. Le CNCT sera la seule instance qui assurera la coordination des interventions et intervenants
dans le secteur. Il validera tous les textes réglementaires et stratégiques suivis de leur adoption aux
autres instances habilitées. Il adoptera en dernière instance : (i) les textes normatifs, (ii) le projet de
budget de l’Etat alloué à la santé, (iii) tous les projets et programmes financés sur ressources
extérieures, (iv) les projets et rapports annuels de performance du secteur, (v) le plan de travail
budgétisé annuel des programmes et projets financés par les ressources extérieures, (vi) la
reprogrammation périodique du budget de chaque programme budgétaire et des projets financés sur
les ressources extérieures, (vii) le PAO consolidé du secteur et (viii) tout autre document dont la mise
en œuvre requiert les interventions de plusieurs parties prenantes.
283. Le CNCT réunira le secrétaire général à la santé, l’inspecteur général à la santé, les présidents
et co-présidents des commissions techniques et les directions générales des établissements publics de
facilitation de la CSU. Il tiendra ses réunions une fois tous les trois mois et sera alimenté par les
résolutions de la commission en charge de la gouvernance qui en assure le secrétariat technique.
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284. Le CNCT du CNP-SS assurera la liaison avec les autres instances intersectorielles qui
contribueront à la mise en œuvre de ce PNDS, en l’occurrence, le Comité technique de coordination
du Conseil national de la CSU (CTC du CNCCSU, en sigle).
285. Les autres instances mises en place dans le souci de s’assurer du bon déroulement des actions
inscrites dans un programme /projet spécifique financées par les ressources domestiques et
extérieures doivent avoir un ancrage avec le CNCT du CNP-SS à travers son secrétariat technique.
L’existence de ces instances est justifiée pour assurer le pont entre la source de financement du
programme et le secteur de la santé en vue de faciliter la mise en œuvre des interventions dûment
alignées au PNDS. Elles ne peuvent adopter une résolution ni valider un projet à mettre en œuvre
dans le secteur.
d) Commissions techniques
286. Les commissions techniques auront pour rôle d’examiner et de valider en première instance,
les textes réglementaires, stratégiques et normatifs, les protocoles et résultats d’études ainsi que tout
autre document ayant trait avec la thématique concernée.
287. La commission en charge de la gouvernance assurera la validation en seconde lecture avant la
transmission de tout texte au CNCT du CNP-SS.
5.1.2.2. Appui à la fonctionnalité des organes de coordinations du niveau intermédiaire et
périphérique
a) Appui à la fonctionnalité de l’organe de coordination du niveau intermédiaire
288. Les CPP-SS actuels seront transformés en organes de coordination du niveau intermédiaire
pour chacune des provinces sanitaires. Ils seront dénommés « Comité provincial de coordination du
secteur santé » (CPC-SS, en sigle).
289. Les CPC-SS assureront le relai des décisions du CNP-SS en province. Ils s’assureront de
l’alignement de toutes les interventions aux priorités nationales à travers les PAO en province dont
ils assureront le suivi de la mise en œuvre. Ils se réuniront deux fois l’an et seront présidés par les
représentants du pouvoir central en province ou leurs délégués. Les réunions du CPC-SS seront
obligatoirement appuyées techniquement par le niveau central.
290. Les CPC-SS communiqueront avec le niveau central à travers le secrétariat technique du
CNCT-SS. Le niveau central élaborera les outils opérationnels standards pour le fonctionnement
optimal des CPC-SS. Toutes les résolutions des CPC-SS seront inscrites dans un tableau de bord au
niveau de la province sanitaire, et consolidés au niveau central. Le secrétariat technique du CNCT du
CNP-SS assurera trimestriellement le suivi de l’exécution des résolutions de CPC-SS et en rendra
compte régulièrement aux réunions de CNCT du CNP-SS.
291. L’organisation et le fonctionnement des CPC-SS seront déterminés dans le décret instituant le
CNP-SS.
b) Appui à la fonctionnalité de l’organe de coordination du niveau périphérique
292. Les Conseils d’administration des ZS actuels seront transformés en organes de coordination
du niveau périphérique pour chacune des ZS, dénommés « Comité de coordination de la zone de
santé » (CCZ, en sigle).

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293. Les CCZ assureront le relai des décisions du CNP-SS au niveau des ETD. Ils s’assureront de
l’alignement de toutes les interventions aux priorités nationales lors de la validation des PAO des ZS
dont ils assureront le suivi de la mise en œuvre. De même, ils se réuniront deux fois l’an et seront
présidés par les responsables des provinces sanitaires de leurs ressorts ou leurs délégués.
294. Les CCZ communiqueront avec le niveau central à travers le CPC-SS. Le niveau central
élaborera les outils opérationnels standards pour le fonctionnement optimal des CCZ. Toutes les
résolutions des CCZ seront inscrites dans un tableau de bord au niveau de la ZS et consolidées au
niveau de la province sanitaire. L’administration de la province sanitaire assurera trimestriellement
le suivi de l’exécution des résolutions de CCZ et en rendra compte régulièrement aux réunions de
CPC-SS.
295. L’organisation et le fonctionnement des CCZ seront déterminés dans le décret instituant le
CNP-SS.
5.1.3. Collaboration intersectorielle
296. Cette action a pour objectif d’implémenter toutes les actions et les réformes intersectorielles
nécessaires pour l'offre des services et soins de santé de qualité.
297. Les interventions spécifiques à implémenter pour atteindre cet objectif sont : (i) Mise en
œuvre des actions intersectorielles et (ii) Appui aux réformes intersectorielles.
5.1.3.1. Mise en œuvre des actions intersectorielles
298. Cette intervention visera à ce que tous les cadres de concertation avec les autres secteurs et
les instances de coordination multisectorielle qui disposent des matières qui relèvent du secteur de la
santé soient institués par voie réglementaire et fonctionnent de manière optimale.
299. Les cadres de concertation à mettre en place sont notamment (i) le cadre de concertation avec
l’ESU pour une production des RHS compétente en adéquation avec les besoins, (ii) le cadre de
concertation avec le Conseil supérieur de la magistrature (CSM, en sigle) pour une meilleure
application des textes légaux et réglementaires en lien avec la santé, (iii) le cadre de concertation avec
la Direction générale des douanes et accises (DGDA, en sigle) pour contrôler les entrées, les sorties,
les coûts et la qualité des médicaments, des produits stupéfiants et autres drogues au niveau de postes
frontaliers, (iv) le cadre de concertation avec l’Enseignement primaire, secondaire et technique,
(EPST, en sigle) pour la prise en compte de la santé de l’adolescent dans le programme
d’enseignement, (v) le cadre de concertation avec le ministère de la justice pour la promotion de santé
en milieu carcérale, (vi) le cadre de concertation avec les services de l’état civil sur l’enregistrement
des naissances et décès, (vii) le cadre de concertation avec le ministère de l’environnement pour
l’assainissement des milieux humains, (viii) le cadre …
300. Tous ces cadres de concertation seront rendus opérationnels par les textes les instituant,
déterminant leurs organisations et fonctionnements assortis de la mobilisation des ressources
adéquates pour leurs opérationnalisations.
301. Les instances de coordination multisectorielle à redynamiser ou à instituer sont notamment (i)
le Comité technique multisectoriel de planification familiale (CTMP, en sigle), (ii) le Comité national
multisectoriel de nutrition (CNMN, en sigle), (iii) le Conseil national de coordination de la gestion
des épidémies, urgences et catastrophes complexes.

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302. Le CNCT-SS s’assurera que les textes réglementaires instituant les instances de coordination
n multisectorielle détermineront les mécanismes de mobilisation des ressources nécessaires à leur
fonctionnement. Il s’assurera en outre que les résolutions issues de ces instances sont applicables au
secteur de la santé et les présenteront régulièrement à ses réunions trimestrielles.
5.1.3.2. Appui aux réformes intersectorielles
303. Les réformes intersectorielles concerneront principalement (i) la réforme de production RHS
du niveau supérieur et universitaire avec le secteur de l’ESU à travers la limitation du nombre de RHS
produit annuellement en adéquation avec les besoins, l’accréditation des établissements de formation
en science de santé, la définition concertée des programmes de formation en vertu des dispositions
de l’Ordonnance fixant les attributions du ministère ; (ii) la réforme sur l’hygiène publique avec le
secteur de l’environnement centré sur l’assainissement des milieux humains et l’opérationnalisation
des brigades d’hygiène au niveau des ZS.
5.1.4. Renforcement des mécanismes d’inspection-contrôle
304. Cette action a pour objectif d’assurer la conformité du fonctionnement du système de santé en
rapport avec tous les textes légaux, réglementaires, stratégiques et normatifs en vigueur.
305. Pour atteindre cet objectif, les interventions spécifiques suivantes seront mises en œuvre. Il
s’agira de : (i) l’appui à la rationalisation des mécanismes d'inspection-contrôle et (ii) l’appui au
respect de l'application des textes réglementaires, politiques, stratégiques et normatifs.
5.1.4.1. Appui à la rationalisation des mécanismes d'inspection-contrôle
306. La rationalisation des mécanismes d’inspection-contrôle consistera principalement : (i) à la
révision du cadre réglementaire de l’IGS avec institution de l’office de police judiciaire à compétence
restreinte en son sein, (ii) à l’actualisation des procédures d’inspection-contrôle à tous les niveaux ;
(iii) à la planification et la réalisation des missions d’inspection aux services publics à tous les
niveaux ; (iv) à la planification et réalisation des missions d’inspection aux établissements publics du
secteur santé ; (v) à la réalisation des missions d’inspection périodiques aux établissements des
services et soins de santé et pharmaceutiques dans le cadre de l’audit de la qualité avant
l’accréditation, y compris les actions pour maintenir ladite qualité ; (vi) à la recherche des
irrégularités et des infractions dans le domaines de la santé ; (vii) aux propositions des sanctions
administratives et ordinales et (viii) à la transmission des dossiers à caractère pénal aux parquets.
5.1.4.2. Appui au respect de l'application des textes légaux, réglementaires, politiques,
stratégiques et normatifs
307. Pour s’assurer que les textes légaux, réglementaires, politiques stratégiques et normatifs seront
scrupuleusement appliqués, l’IGS mettra en place un certain nombre des mécanismes devant
permettre à tous le respect des textes en vigueur. Ces mécanismes sont : (i) la collaboration régulière
avec la cour des comptes et l’inspection générale des finances, (ii) la mise en place d’un tableau de
bord de suivi de l’application de toutes les sanctions administratives et ordinales proposées, (iii) la
mise en place d’un tableau de suivi de l’issu des dossiers transmis en justice, (iv) la participation
active au cadre de concertation avec le Conseil supérieur de la magistrature pour la mise au point
régulière des infractions dans le secteur et les peines y afférentes.
5.1.5. Développement des ressources humaines pour la santé

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308. Cette action a pour objectif d’assurer la disponibilité des ressources humaines compétentes,
motivées et en quantité suffisante à tous les niveaux du système.
309. Les interventions spécifiques à implémenter pour atteindre cet objectif sont : (i)
Rationalisation de la production des ressources humaines, (ii) Amélioration de l'utilisation des RHS,
(iii) Renforcement des compétences des prestataires de soins de santé.
5.1.5.1. Rationalisation de la production des ressources humaines pour la santé
310. La rationalisation de la production des RHS commencera par la maitrise des effectifs des
professionnels de santé présents dans le pays. Pour ce faire, le ministère de la santé instituera
l’enregistrement annuel obligatoire des professionnels de santé œuvrant dans le secteur public, privé
et ceux sans emploi conformément aux dispositions de l’annexe, point X.01 de l’Ordonnance-Loi
n°18 / 003 du 13 mars 2018 fixant la nomenclature des droits taxes et redevances du pouvoir central.
Cet enregistrement sera une condition obligatoire pour qu’un professionnel offre les services et soins
de santé à la population quel que soit son secteur d’activité sur l’étendue du territoire national et ce,
en dépit du fait qu’il soit préalablement inscrit au tableau de l’ordre ou à une association
professionnelle. L’IGS et les instances judiciaires veilleront à la stricte application de cette
disposition.
311. L’enregistrement obligatoire des professionnels de santé permettra au ministère d’estimer
chaque année les besoins réels en RHS du secteur et de limiter le nombre de nouveaux à inscrire avec
l’instauration de la revue des dossiers et éventuellement la mise en concurrence lorsque le nombre
des demandeurs dépasse le seuil attendu.
312. En outre, le ministère de la santé s’attellera à la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement
en sciences de santé du niveau secondaire dont l’objectif poursuivi est la production des RHS en
adéquation avec les besoins. Il en sera de même pour la réforme intersectorielle de de production
RHS du niveau supérieur et universitaire avec le secteur de l’ESU.
313. Le ministère devra jouer pleinement son rôle dans la définition des programmes
d’enseignement des sciences de santé du niveau supérieur et universitaire. Il pourra envisager dans le
cadre de concertation avec l’ESU, un moratoire sur la formation dans une quelconque filière au
bénéfice d’autres en vue de répondre aux besoins. Les moratoires sur la formation des médecins
généralistes et des infirmiers hospitaliers dont les effectifs formés dépassent largement les besoins
seront envisagés en urgence. Ceci constituera un autre pilier de la réforme sur la production des RHS
du niveau supérieur et universitaire avec le secteur de l’ESU.
5.1.5.2. Amélioration de l'utilisation des ressources humaines pour la santé
314. Le ministère mettra en place tous les mécanismes pour le respect de la Loi n°16/013 du 15
juillet 2016 portant statut des agents de carrière des services publics de l’Etat. Un accent particulier
sera mis sur le recrutement des nouvelles unités sur base des postes budgétairement prévus, des seuls
professionnels préalablement enregistrés et sur base d’un processus concurrentiel organisé par le
niveau central.
315. Le ministère appuiera de même les provinces pour un recrutement rationnel de professionnel
de santé qui travailleront dans les ESS relevant de leurs propres administrations. Ceci se fera en outre
par le transfert des ressources humaines.

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316. En vue de réduire les effectifs pléthoriques dans les ESS relevant du pouvoir central, le
processus de certification institué dans la loi sectorielle sera de stricte application. Ce processus fera
en sorte que le professionnel de santé soit certifié pour travailler dans un ESS bien identifié dont les
effectifs sont préalablement limités dans les normes déterminant leurs organisation et
fonctionnement. Le surplus du personnel non certifié dans un ESS quelconque sera encouragé de
s’inscrire sur le même processus au profit des autres jugés non pléthoriques sur l’étendue du territoire
national tant chez les privés que les publics accrédités.
317. Dans le cadre de partenariat public-privé, le ministère de la santé continuera à affecter les
RHS bénéficiant des primes et salaires dans les ESS contractuels.
318. Le ministère poursuivra l’activation des mécanismes nécessaires pour améliorer les conditions
de travail des RHS en termes de l’octroie rémunération et les autres avantages sociaux dans les limites
du cadre macroéconomique.
319. La gestion informatisée des professionnels de santé préalablement enregistrés sera généralisée
à tous les niveaux du système en y incluant toutes les provinces sanitaires et les ZS. Ceci constituera
la composante du SNIS-RHS.
5.1.5.3. Renforcement des compétences des prestataires de soins de santé
320. Le ministère définira un cadre réglementaire de formation continue pour les différentes
catégories des professionnels de santé. Un accent sera mis sur la professionnalisation à travers les
formations cliniques certifiantes (Diplômes universitaires, certificat inter universitaire, etc.) et la
formation des médecins spécialistes cliniques.
321. Le ministère mobilisera les ressources nécessaires pour mettre en place un programme des
bourses diplômantes (médecins spécialistes, diplômes universitaires dans différentes thématiques,
cours spécialisés, etc.) dont l’accès sera basé sur un processus de sélection concurrentiel.
5.1.6. Renforcement du système national de l’information sanitaire
322. Cette action a pour objectif d’améliorer la production, l’utilisation et la diffusion de
l’information sanitaire à tous les niveaux pour une meilleure prise des décisions. Trois interventions
seront développées pour atteindre cet objectif, à savoir : (i) le renforcement du cadre réglementaire
du SNIS ; (ii) la digitalisation de l’information sanitaire ; et (iii) l’amélioration de l’utilisation et de
la diffusion de l’information sanitaire.
5.1.6.1. Renforcement du cadre réglementaire du SNIS
323. La loi sectorielle telle que modifiée et complétée à ce jour dispose qu’un arrêté du ministre
ayant la santé publique fixera l’organisation et le fonctionnement du SNIS. Cet arrêté devra constituer
le cadre réglementaire de référence pour l’organisation du SNIS en RDC.
324. Le nouveau cadre réglementaire devra instituer et organiser toutes les composantes
nécessaires pour un fonctionnement optimal du SNIS. Ces composantes seront notamment (i) soins
de santé primaires, (ii) dossier médical informatisé, (iii) surveillance épidémiologique, (iv)
surveillance des déterminants de la santé, (v) système d’approvisionnement en médicaments, (vi)
planification, flux financiers et comptes de la santé, (vii) gestion administrative des ressources
humaines, infrastructures, équipements, (viii) enseignement des sciences de santé, (ix) enseignements
de santé consacré à la recherche, la formation supérieure et universitaire, (x) interventions sanitaires

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au niveau de la communauté, (xi) la médecine traditionnelle et les plantes médicinales, (xii) état civil
et mouvements démographiques et (xiii) informations stratégiques et documentation.
325. Chaque service public du niveau central sera responsabilisé à développer la composante qui
relève de ses attributions. Les directives sur l’organisation et le fonctionnement de chaque
composante devront être validées préalablement à la commission technique concernée puis à celle en
charge de la gouvernance pour enfin être adoptées au CNCT du CNP-SS.
326. Le ministère mettre en place les ressources nécessaires pour le déploiement de toutes les
composantes d’abord en routine pour toutes puis à travers les enquêtes pour certaines.
5.1.6.2. Digitalisation de l’information sanitaire
327. La digitalisation constituera un des moyens par excellence de renforcement du SNIS. Elle sera
mise en œuvre à travers les approches suivantes : (i) l’homologation, la standardisation et
l’acquisition des infrastructures et équipements des nouvelles technologies de l’information et
communication (NTIC, en sigle) ; (ii) le développement et le déploiement des applications Web ; (iii)
le renforcement des capacités du personnel dans l’utilisation de l’outil Web et (iii) le stockage des
informations dans les Data centers certifiés par le ministère avec redondance.
328. Le service public en charge des NTIC s’assurera que chaque composante du SNIS dispose
d’un système informatique de gestion des données. Il veillera aussi à ce que les composantes ayant
les données de même nature puissent utiliser la même application Web en vue de faciliter les échanges
des données en privilégiant les applications développées dans les plateformes numériques régionales
ou internationales.
5.1.6.3. Amélioration de l’utilisation et diffusion de l’information sanitaire
329. Chaque composante devra produire périodiquement un bulletin d’information (BI, en sigle).
330. Les composantes les plus opérationnelles telle que les SSP, la surveillance épidémiologique,
le dossier médical informatisé, la planification, flux financier, … produiront leurs BI au rythme
trimestriel. Par contre, les composantes stratégiques telle que l’enseignement de sciences de santé,
enseignement de santé consacré à la recherche, formation supérieure et universelle, l’état civil, …
produiront leurs BI au rythme semestriel.
331. Le secteur produira un annuaire statistique annuel qui devra comprendre les informations
stratégiques de toutes les composantes. Le service public ayant en charge la documentation dans ses
attributions sera responsable de la production de cet annuaire.
332. Le ministère mettra en place les mécanismes pour que toutes les informations sanitaires
produites quelques soit leur format puissent être diffusées dans le délai à travers le site web du
ministère de la santé publique et les autres sites à caractère médiatique scientifique.
333. D’autres mécanismes seront également mis en place pour que les informations stratégiques
produites dans le cadre de la mise en œuvre des politiques de santé et de la capitalisation des
expériences puissent être publiées dans les revues scientifiques.
5.1.7. Renforcement des capacités institutionnelles du programme
334. Cette action transversale pour tous les programmes de ce PNDS 2024-2030 a pour objectif
d’assurer la fonctionnalité optimale de toutes les unités fonctionnelles.

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335. Elle sera mise en œuvre à travers sept interventions spécifiques à savoir : (i) Renforcement
des capacités de gestion du programme, (ii) Amélioration des conditions de travail qui elle-même
regroupe trois interventions, (iii) Appui au développement du capital humain du programme, (iv)
Planification, suivi et évaluation du programme et (v) Elaboration des avant-projets des textes
réglementaires, stratégiques et normatifs assignés au programme.
5.1.7.1. Renforcement des capacités de gestion
336. Chaque programme mettra en place les mécanismes de gestion efficace et rationnelle en son
sein. Il s’agira principalement de : (i) se doter des directives de gestion adaptées à ses UF en
conformité avec les textes légaux et réglementaires en vigueur ; (ii) respecter les procédures de
gestion et de passation des marchés instituées par chaque source de financement ; (iii) assurer la revue
des performances managériale à travers les auto-évaluations ; (iv) planifier les missions d’audits
internes et externes et d’y appliquer scrupuleusement les recommandations y afférentes ; et (v) de
faciliter les missions d’inspections et contrôle des ressources par les instances habilitées.
5.1.7.2. Amélioration des conditions de travail
337. L’amélioration des conditions de travail nécessitera :
- les investissements en termes de constructions ou réfection des bureaux avec dotation
des biens meubles et moyens de transport ;
- la dotation en moyens de fonctionnement courant (fournitures de bureau, carburant,
énergie électrique, connexion internet, communication, etc.) ;
- la promotion de la santé au travail en conformité aux normes et standards
internationaux.
5.1.7.3. Appui au développement du capital humain du programme
338. Chaque UF devra instituer un cadre du développement du capital humain en conformité avec
la direction organique qui a en charge la gestion des RHS. Ce cadre tiendra entre outre compte des
renforcements des capacités, de la gestion de carrière du personnel, de la rémunération en termes des
primes et salaires couplée aux avantages sociaux (logement, transport, soins médicaux et autres) et
de la motivation non monétaire du personnel en l’occurrence les encouragements, les décorations, les
différents prix d’excellence, etc.
5.1.7.4. Planification, recherche, suivi et évaluation du programme
339. Chaque programme élaborera ou actualisera les plans stratégiques alignés au PNDS sur les
thématiques qui relèvent de ses attributions. De même, chaque UF du programme élaborera un PAO
annuel aligné au PNDS.
340. Dans le cadre de la mise en œuvre du budget programme, la reprogrammation des ressources
initialement allouées devra être successivement validée par la commission technique concernée et la
commission gouvernance avant son adoption au CNCT du CNP-SS.
341. Les plans stratégiques et opérationnels feront l’objet du suivi périodique en conformité avec
les directives en la matière. Ces plans seront de même évalués en vue de s’assurer de leurs
contributions dans la mise en œuvre du PNDS.

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342. Les recherches opérationnelles et actions seront régulièrement réalisées en vue d’orienter les
politiques et les stratégies sous sectorielles. Ces recherches devront être adoptées au CNCT du CNP-
SS suivant la procédure instituée.
5.1.7.5. Elaboration des avant-projets des textes réglementaires et normatifs assignés au
programme
343. Chaque UF élaborera les avant-projets des textes réglementaires et normatifs relevant de ses
attributions et s’assurera de leurs validations à la commission technique y rattachée et à celle en
charge de la gouvernance en vue de leurs adoptions au CNCT du CNP-SS.

5.2. Programme 2 : Planification, financement, suivi et évaluation


344. La mise en œuvre de ce programme poursuivra trois résultats suivants :
- Résultat 1 : Toutes les interventions sont mises en œuvre conformément aux plans et
réformes sectorielles alignés au PNDS ;
- Résultat 2 : Les ressources financières sont mobilisées, affectées et utilisées de
manière rationnelle ;
- Résultat 3 : Le suivi, l'évaluation et la redevabilité sont assurés à tous les niveaux.
345. Les résultats de ce programme seront atteints à travers les actions suivantes : (i) Renforcement
du processus de planification à tous les niveaux ; (ii) Renforcement des mécanismes de financement
pour la santé à tous les niveaux ; (iii) Suivi de la mise en œuvre des réformes et de la décentralisation
dans le secteur ; (iv) Renforcement des mécanismes de suivi, évaluation et redevabilité à tous les
niveaux et (v) Renforcement des capacités institutionnelles du programme.
5.2.1. Renforcement du processus de planification
346. L’objectif de cette action consistera à élaborer tous les plans stratégiques et opérationnels dans
le délai. Elle sera mise en œuvre à travers deux interventions spécifiques ci-après : (i) Appui à
l'élaboration /actualisation des plans stratégiques sous sectoriels alignés au PNDS 2024-2030,
(ii) Appui à l’actualisation du plan de couverture sanitaire et (iii) Appui à l'élaboration des PAO à
tous les niveaux.
5.2.1.1. Appui à l'élaboration /actualisation des plans stratégiques sous sectoriels alignés au
PNDS 2024-2030
347. Tous les plans stratégiques sous sectoriels seront alignés au PNDS validés à la commission
technique concernée et à celle en charge de la gouvernance suivis de leurs adoptions au CNCT du
CNP-SS. Les orientations stratégiques contenues dans ces plans seront prises en compte dans leurs
PAO.
348. Outre les plans stratégiques sous sectoriels, un Plan d’investissement sectoriel sera élaboré en
vue de répondre aux besoins d’investissement dans le secteur en termes d’infrastructures et
équipements répondant aux normes.
5.2.1.2. Appui à l’actualisation du plan de couverture sanitaire
349. Le ministère actualisera son plan de couverture sanitaire tous les 10 ans. Ce plan comprendra
le nombre et la localisation géographique d’AS couplé aux CS, de CH, de ZS, d’HGR, de provinces
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sanitaires, d’ESS de référence secondaire (HPR) et tertiaire (HN et Cliniques universitaires), d’autres
ESS spécialisés en appui aux HGR et ESS de référence secondaires et tertiaires et d’officine
pharmaceutique.
350. Le plan d’investissement sectoriel découlera de ce plan de couverture sanitaire. Il comprendra
le plan d’investissement public (PIP, en sigle) et la partie sur le financement privé. Sa mise en œuvre
se fera de manière progressive sur toute l’étendue du territoire national en mettant un accent sur la
répartition équitable des infrastructures entre provinces sanitaires et ZS. Le développement de toutes
les infrastructures sanitaires tant publiques que privées se fera en conformité avec le PIP.
5.2.1.3. Appui à l'élaboration des PAO à tous les niveaux
351. Chaque UF devra élaborer son PAO suivant les directives et orientations spécifiques telles
qu’édictées par le niveau central. Le PAO de chaque UF sera validé et voire adopté par l’organe de
coordination habilité.
352. Les PAO seront élaborés à l’aide des outils digitalisés en vue d’une consolidation aisée à tous
les niveaux. Ces outils devront également servir de suivre en temps réels le niveau d’exécution des
activités planifiées.
353. Les PAO des UF seront consolidés en projet annuel de performance (PAP, en sigle) du
programme aligné aux objectifs du PNDS ensuite consolidés en PAP sectoriel. Ce dernier servira
pour l’élaboration des prévisions budgétaires selon l’approche budget programme. Ce qui sous-tend
que les PAO de l’année « n » devra être finalisés au plu tard le mois de juin de l’année « n-1 ».
354. Chaque UF élaborera un rapport trimestriel précisant le niveau d’exécution du PAO, les
goulots d’étranglement éventuels et les perspectives pour la prochaine période.
5.2.2. Renforcement des mécanismes de financement pour la santé à tous les niveaux du
processus de planification
355. Cette action a pour objectif d’augmenter les dépenses totales de la santé vers l'atteinte de la
CSU. Elle sera mise en œuvre à travers les interventions spécifiques suivantes : (i) Mobilisation et
affectation rationnelle des ressources domestiques publiques, extérieures et financements innovants ;
(ii) Développement des mécanismes de subventionnement des coûts de soins et de la tarification ;
(iii) Régulation des prix des médicaments et des tarifs des services et soins de santé ; (iv) Promotion
des mécanismes de partage des risques ; (v) Développement des comptes de la santé et des autres
mécanismes de suivi du financement de la santé.
5.2.2.1. Mobilisation et affectation rationnelle des ressources
356. Le ministère élaborera un Cadre des dépenses à moyen terme (CDMT, en sigle) aligné au
PNDS, lequel sera actualisé chaque année. Ce CDMT sera l’outil de référence pour la mobilisation
de toutes les ressources quelques soit la provenance.
357. Les ressources publiques domestiques seront mobilisées conformément aux dispositions de la
Loi n°11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques et du Décret n°22/37 du 29 octobre
2022 portant gouvernance budgétaire. Ces ressources seront mobilisées pour l’atteinte des résultats
inclus dans le PAP. Le ministère capitalisera les conférences budgétaires pour exprimer les besoins
en conformité avec les priorités du secteur en vue de mobiliser au maximum les ressources publiques.
358. Conformément aux dispositions de l’article 42 septies de la loi sectorielle, le gouvernement
prendra un décret portant modalités de mobilisation et de gestion des financements des organismes de
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coopération internationale. Ce décret déterminera la procédure d’élaboration des programmes et projets
à financer sur les ressources extérieures ainsi que les modalités de gestion.
359. Le ministère mettra en place les mécanismes appropriés pour optimiser les recettes de
prestations des ESS en provenance des ménages et des régimes d’assurance maladie. Ces recettes
seront encadrées et utilisées de manière efficiente en lien avec les priorités du secteur.
360. Les financements innovants institués dans la loi sectorielle seront alignés prioritairement aux
actions du PNDS avec un accent particulier sur les investissements.
5.2.2.2. Développement des mécanismes de subventionnement
361. En vue de réduire la part des dépenses de santé supportées par les ménages tant en paiement
direct qu’aux prépaiements à travers les régimes d’assurance maladie, le ministère mettra en place
une politique de subventionnement des coûts des services et soins de santé. Ces subventionnements
pourront se faire sous forme de dotation en médicaments et autres intrants, dotation et amortissement
des équipements, de paiement des salaires et primes dans les ESS publics et privés, et des
financements directs aux ESS liés aux résultats.
5.2.2.3. Régulation des tarifs des services et soins de santé et des prix des médicaments
362. Les tarifs des services et soins de santé ainsi que les prix de médicaments seront fixés en
fonction des coûts réels de soins avec déduction de la partie subventionnée. Ces tarifs seront
standardisés sous forme des forfaits au niveau des CS, Centres hospitaliers (CH, en sigle) et HGR
tant publics que privés.
363. Les tarifs des services et soins de santé au niveau des ESS de référence secondaire et tertiaire
seront standardisés par catégorie et fixés selon un processus rationnel en vue de rendre accessibles.
364. Les prix des médicaments seront fixés en fonction du coût de revient réel et de la marge
bénéficiaire autorisée. Le secteur mettra en place un mécanisme d’équité pour que le prix des
médicaments soit le même sur toute l’étendue du territoire national.
365. Le secteur mettra en place des mécanismes d’inspection-contrôle du respect de l’application
des tarifs des services et soins de santé ainsi que de prix des médicaments.
5.2.2.4. Promotion des mécanismes de partage des risques
366. A travers les organes de participation communautaire du secteur santé, le ministère
développera les mécanismes pour encourager la population à adhérer aux régimes d’assurance
maladie. Le ministère veillera à ce que les cotisations soient en conformité avec les tarifs des soins.
367. Les mécanismes de partage des risques contribueront aux financements mixtes en vue
d’encourager le Partenariat public privé (PPP, en sigle).
5.2.2.5. Développement des comptes de la santé et des autres mécanismes de suivi du financement
de la santé
368. Le ministère mettra en place un système d’information de financement de la santé de manière
à ce que chaque UF, y compris les ESS publics et privés puissent renseigner mensuellement sur les
recettes mobilisées assorties des dépenses réalisées.
369. Le ministère mettra en place les dispositifs pour assurer le suivi de l’exécution budgétaire et
encourager les UF à engager les dépenses publiques leurs affectées dans le respect des procédures en
vigueur.
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370. Chaque année, un rapport des comptes de santé sera élaboré pour retracer toutes les dépenses
de santé et analyser de façon détaillée la consommation finale effective des soins de santé.
5.2.3. Suivi de mise en œuvre des réformes et décentralisation dans le secteur
371. Cette action a pour objectif d’implémenter toutes les réformes sectorielles dans le contexte de
la décentralisation.
372. Les interventions spécifiques à implémenter pour atteindre cet objectif sont : (i) Suivi de la
mise en œuvre des réformes sectorielle et (ii) Appui au processus de la décentralisation.
5.2.3.1. Suivi de la mise en œuvre des réformes sectorielle
373. Un accent particulier sera mis au cours de ce PNDS pour finaliser toutes les réformes en cours
dans le secteur et d’autres qui faciliteront sa mise en œuvre. Tous les goulots d’étranglement qui ont
handicapé l’implémentation du PNDS 2019-2022, feront l’objet des études approfondies en vue
d’identifier leurs causes et y apporter des réponses appropriées dans le cadre de la mise en œuvre des
PAO.
374. La poursuite des réformes structurelles concernera : (i) la rationalisation du cadre organique
du Secrétariat général à la santé et celui de l’Inspection général de la santé, (ii) la fusion des
programmes spécialisés ayant les thématiques similaires et la redéfinition de leurs attributions, (iii)
la mise en place de l’administration déconcentrée de la province sanitaire avec nécessité d’intégration
des programmes spécialisés en son sein, (iv) la redéfinition de l’organisation et du fonctionnement
des ESS avec focus sur l’autonomie de gestion administrative et financière des hôpitaux, (v) la
redéfinition du cadre organique de l’administration déconcentrée au niveau de la ZS.
375. Le secteur de la santé finalisera les réformes sectorielles fonctionnelles qui vont concourir à
la mise en œuvre du PNDS. Il s’agira notamment de : (i) la réforme de financement avec
l’institutionnalisation de l’approche « budget programme » comme mode de gestion programmatique
de tous les financements existant dans le secteur ; (ii) la réforme du SNAME avec focus sur la
réglementation pour garantir la qualité des médicaments et la régulation du marché pharmaceutique
pour s’assurer de l’adéquation entre l’offre (quantité et prix des médicaments) et la demande (en
conformité avec les besoins exprimés) ; (iii) la réforme de l’enseignement des sciences de santé
suivant l’approche de formation par compétence avec focus sur la production des RHS en adéquation
avec les besoins du secteur ; (iv) la réforme du SNIS avec accent sur le développement du dossier
médical informatisé et l’opérationnalisation des autres composantes ; (v) la réforme sur le
développement des infrastructures sanitaires et dispositifs médicaux avec une attention particulière
sur la standardisation des plans types, l’homologation et la certification périodique de fonctionnement
des dispositifs médicaux.
5.2.3.2. Appui au processus de la décentralisation
376. Le niveau central appuiera les provinces à la matérialisation effective de la décentralisation
sectorielle. Il sera principalement question de transférer aux provinces certains ESS avec les charges
correspondantes relevant du pouvoir central et de les appuyer à orienter plus des ressources dans le
secteur de la santé. De même, le niveau central appuiera la gestion rationnelle des ESS acquis sur
ressources propres des provinces et/ou sur celles leurs transférées par le pouvoir central en
l’occurrence les ressources de la caisse nationale de péréquation et des autres programmes de
financement public, domestique et décentralisé.

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5.2.4. Renforcement des mécanismes de suivi, évaluation et redevabilité à tous les niveaux
377. Cette action a pour objectif d’assurer les mécanismes de suivi et évaluation à tous les niveaux.
Elle sera mise en œuvre à travers les interventions spécifiques suivantes : (i) Appui au monitorage
amélioré pour actions (; (ii) Appui aux mécanismes de suivi stratégique (Etudes, capitalisation,
évaluation, etc.) et (iii) Appui aux revues à tous les niveaux.
5.2.4.1. Appui au monitorage amélioré pour actions
378. Le MAA sera utilisé comme une des approches de suivi des interventions des PAO des ESS
du niveau opérationnel. Les causes des goulots d’étranglements qui entravent l’atteinte des cibles des
couvertures effectives identifiées feront l’objet des actions correctrices à intégrer dans les PAO
actualisés.
5.2.4.2. Appui aux mécanismes de suivi stratégique
379. Les études seront réalisées pour orienter l’élaboration des stratégies sous sectorielles en vue
de mieux répondre aux problèmes de santé de la population.
380. Les expériences et les bonnes pratiques documentées seront capitalisées en vue du passage à
l’échelle sur l’étendue du territoire national.
381. Tous les programmes et projets mis en œuvre au sein du secteur feront l’objet des évaluations.
Ces dernières devront déterminer de manière claire le niveau de la contribution desdits programmes
et projets dans l’atteinte des résultats de ce PNDS.
382. Les enquêtes des prestations des services et soins de santé et des couvertures devront être
réalisées régulièrement en vue d’évaluer le niveau des progrès réalisés tant dans le développement de
l’offre que de son utilisation.
5.2.4.3. Appui aux revues à tous les niveaux
383. Les ZS effectueront une revue mensuelle selon les directives du niveau central. Les rapports
de ces revues devront être transmis à l’administration de la province sanitaire. De même, chaque
province sanitaire tiendra deux revues semestrielles l’an selon la méthodologie standardisée édictée
par le niveau central. Les rapports de revue des provinces seront transmis au niveau central pour le
suivi des résultats de la mise en œuvre de leurs PAO.
384. Les programmes spécialisés qui ont des thématiques particulières tiendront des revues
semestrielles pour s’assurer de l’atteinte des résultats leurs assignés.
385. Le secteur organisera une fois l’an une revue annuelle qui sera alimentée par le rapport annuel
ayant consolidé ceux des provinces et structures du niveau central, des évaluations, des rapports de
revues semestrielles des provinces et programmes spécialisés ainsi que des études et expériences
capitalisées.

5.3. Programme 3 : Offre des services et soins de santé


386. La mise en œuvre de ce programme poursuivra deux résultats suivants :
- Résultat 1 : Le secteur de la santé offre à la population des services et soins de santé
de qualité à tous les niveaux conformément à ses besoins ;

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- Résultats 2 : Les services et soins de santé offerts sont accessibles à toute la population
du point de vue géographique, financier et socio-culturel.
387. Neuf actions seront développées pour atteindre les résultats assignés à ce programme. il
s’agira de : (i) Développement des infrastructures et dispositifs médicaux ; (ii) Renforcement de la
disponibilité des médicaments de qualité ; (iii) Développement de l'offre du PMA de qualité
répondant aux besoins de la population avec focus sur la SRMNEA-Nut ; (iv) Renforcement de la
dynamique communautaire ; (v) Développement de l'offre du PCA de base de qualité répondant aux
besoins de la population avec focus sur la SRMNEA-Nut ; (vi) Développement de l'offre du PCA
complet de qualité répondant aux besoins de la population ; (vii) Développement de l'offre des
services et soins de référence secondaire de qualité répondant aux besoins de la population ; (viii)
Développement des composantes SNIS de l’offre des services et soins de santé et (ix) Renforcement
des capacités institutionnelles du programme.
5.3.1. Développement des infrastructures et dispositifs médicaux
388. Cette action a pour objectif d’atteindre environ 60% de disponibilité en infrastructures et
dispositifs médicaux à tous les niveaux. Ceci sous-entend les hypothèses ci-après :
- Les ressources propres et appui budgétaire de l’Etat alloué à la santé augmentent d’au
moins de 15 % et la part affectée aux investissements atteint au moins 30% avec une
exécution d’au moins 80% ;
- Les financements innovants sont mobilisés conformément aux textes légaux et
réglementaires les instituant et au moins 50% sont affectés aux investissements ;
- Au moins 15% de financements sur ressources extérieures soit affecté aux
investissements ;
- Au moins 15% des recettes de la caisse nationale de péréquation soit affectée aux
investissements ;
- Le secteur privé participe aussi à au moins 25% des investissements.
389. Cette action sera mise en œuvre à travers les interventions suivantes : (i) Construction des
nouvelles infrastructures ; (ii) Réhabilitation des ESS de référence ; (iii) Acquisition des dispositifs
médicaux ; (iv) Développement des mécanismes de maintenance.
5.3.1.1. Construction des nouvelles infrastructures
390. Le ministère produira les normes et les plans types des ESS à tous les niveaux. Ces normes
seront opposables aussi bien au public qu’aux privés.
391. Dans le cadre de ce PNDS, le secteur attend construire les infrastructures ci-après :
- Au moins 4 500 CS à raison d’une moyenne annuelle de 650 CS ;
- Au moins 1 300 CH à raison d’une moyenne annuelle de 185 CH ;
- Au moins 20 ESS de référence secondaire et tertiaire à raison d’une moyenne annuelle
de 3.
392. La construction des CS dans le cadre du Programme de développement local des 145
territoires (PDL-145T, en sigle) financé par le gouvernement d’une part, et par les programmes et
projets sur les ressources extérieures et, d’autre part, permettra d’atteindre environ 20% des cibles
des CS à construire dès 2024.

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393. De même, la réception du nouveau ESS de référence en construction dans l’enceinte de
l’hôpital provincial général de référence de Kinshasa, la modernisation de l’hôpital provincial de
Mbuji-mayi ainsi que l’opérationnalisation effective de l’hôpital Jason-Sendwe de Lubumbashi
permettront d’atteindre environ 20% des cibles des ESS de référence secondaire et tertiaire dès 2024.
394. Le ministère entreprendra des efforts avec l’appui des partenaires pour maintenir cet élan tout
au long de la mise en œuvre de ce PNDS.
5.3.1.2. Réhabilitation des ESS de référence
395. Dans le cadre de l’amélioration de la continuité des soins, le ministère réhabilitera 269 CH,
200 HGR, 10 hôpitaux provinciaux existants et leurs transformations en ESS de référence secondaire.
396. Ces réhabilitations seront conformes aux normes édictées en la matière.
5.3.1.3. Acquisition des dispositifs médicaux
397. Le ministère procédera à la production des normes et standards des dispositifs médicaux
autorisés dans le pays. Suivant ces normes, tout dispositif médical fera l’objet d’autorisation avant
l’importation et d’homologation avant sa mise en service.
398. Le secteur de la santé mettra en place une approche de certification périodique du bon
fonctionnement de tous les dispositifs médicaux installés dans les ESS de référence et d’appui (centre
d’imagerie médicale, laboratoire, centre de rééducation et réadaptation, etc.).
399. Toutes les infrastructures sanitaires construites et réhabilitées devront être dotées des
équipements requis.
5.3.1.4. Développement des mécanismes de maintenance
400. Le ministère mettra en place des dispositifs de pré-sélection des firmes et/ou fournisseurs des
dispositifs médicaux en vue de limiter le nombre des marques pour faciliter la maintenance.
401. L’acquisition des dispositifs médicaux auprès des firmes et/ou fournisseurs s’accompagnera
obligatoirement des mécanismes de contractualisation sur la maintenance curative, l’acquisition des
intrants nécessaires pour leur fonctionnement, la formation du personnel pour la manipulation et la
maintenance préventive. Dans chaque province sanitaire, le ministère mettra en place des pools de
maintenance suffisamment formés et équipés en outils de travail nécessaire.
5.3.2. Renforcement de la disponibilité des médicaments de qualité
402. L’objectif poursuivi dans cette action est d’améliorer la disponibilité des médicaments de
qualité, sures, efficaces et accessibles à tous.
403. La mise en œuvre cette action se fera à travers les interventions suivantes : (i) Amélioration
de la qualité des médicaments ; (ii) Promotion de la production locale des médicaments ; (iii)
Surveillance et stabilisation de l'offre des médicaments en adéquation avec les besoins et (iv)
Amélioration de la chaine d'approvisionnement des médicaments.
5.3.2.1. Amélioration de la qualité des médicaments
404. L’amélioration de la qualité des médicaments requiert le renforcement de toutes les
composantes légales de la réglementation pharmaceutique, à savoir : (i) l’enregistrement des
médicaments, (ii) le processus d’ouverture des établissements pharmaceutiques, (iii) le contrôle de

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qualité, (iv) le contrôle de conformité des bonnes pratiques pharmaceutiques ou inspection
pharmaceutiques, (v) la pharmacovigilance et (vi) la réglementation des essais cliniques.
a) Enregistrement des médicaments
405. Le ministère renforcera le processus d’autorisation de mise sur le marché des médicaments en
le mettant en adéquation avec le profil épidémiologique, les besoins exprimés et la taille du marché.
Ce qui exige une transparence dans la procédure de l’octroi des AMM avec limitation de nombre des
marques à autoriser par molécule. Les textes réglementaires en la matière devront être actualisés.
b) Processus d’ouverture des établissements pharmaceutiques privés
406. Les dispositions de l’article 14 de la loi sectorielle telle que modifiée et complétée à ce jour
confèrent au ministre de la santé ou son délégué le pouvoir d’octroyer les autorisations d’ouverture
des ESS et établissements pharmaceutiques privés
407. Le processus d’ouverture des établissements pharmaceutiques se fera en conformité du plan
de couverture sanitaire. Il devra faire intervenir de bout en bout les différents maillons du système de
santé selon le type de l’établissement à ouvrir, en l’occurrence la DPS et l’IPS pour les avis dans le
cas des officines pharmaceutiques et le service public central en charge des approvisionnements et
l’établissement public en charge de la réglementation pour les autres établissements pharmaceutiques
privés.
408. Conformément aux dispositions de la même loi sectorielle, tout établissement pharmaceutique
privé dûment autorisé ne pourra fonctionner que s’il est accrédité par l’organisme de régulation et
contrôle de la CSU.
c) Processus d’importation des médicaments
409. L’importation de tout lot des médicaments devra se conformer à la règle de respect de
l’équilibre entre la quantité à importer, celle produite localement et les besoins réels du marché. Pour
ce faire, le secteur mettra en place un mécanisme de régulation du marché pharmaceutique de manière
à ce qu’une marque d’un médicament ne soit importée que par un seul importateur et la répartition
équitable des besoins annuels de chaque molécule entre fabricants ayant obtenus préalablement leurs
AMM en privilégiant les critères « coût-efficacité ».
410. En vue de rendre ce processus optimal, le service public en charge d’approvisionnement,
l’établissement en charge de réglementation pharmaceutique et celui en charge de la régulation, le
service de contrôle sanitaire aux frontières ainsi que la DGDA doivent collaborer étroitement et
mettre en place un cadre de concertation permanant en la matière. De même, le nombre de points
d’entrées des produits pharmaceutiques devra être strictement limité.
d) Contrôle de qualité
411. Le processus de contrôle de qualité devra se faire tout au long de la chaine
d’approvisionnement en l’occurrence de l’entrée dans le marché jusqu’à la dispensation.
412. La sélection des échantillons de lots à analyser devra se faire de manière aléatoire avant
l’enlèvement à la douane par au moins deux entités différentes de celle en charge des analyses. Il en
est de même pour les médicaments fabriqués localement. Les médicaments ne pourront entrer dans
le marché que lorsque l’établissement public en charge de réglementation les juge conformes.

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413. Un mécanisme de contrôle et contre-vérification sera mis en place tout au long du parcours
des médicaments dans le marché. Plusieurs laboratoires homologués par l’OMS ou d’autres agences
attitrées pourront y être sollicités.
e) Contrôle de conformité des bonnes pratiques pharmaceutiques et l’inspection
pharmaceutique
414. Le contrôle de contrôle de conformité et l’inspection pharmaceutique se feront par
l’établissement en charge de la réglementation et de l’IGS. Les missions seront périodiques,
coordonnées pour une meilleure collaboration entre les deux institutions habilitées par la loi.
f) Pharmacovigilance
415. Le système actuel de la pharmacovigilance sera développé au modèle de la surveillance
épidémiologique et celui du modèle de Manifestations adverses post-immunisation (MAPI, en sigle)
pendant la pandémie Covid-19 en recourant aux structures existantes au niveau intermédiaire et
périphérique.
416. Le ministère s’assurera que lors de l’octroi des AMM, les fabricants s’engagent à indemniser
les victimes de tout éventuel effet secondaire immédiat, à court ou à long terme ayant fait l’objet
d’investigations et de mise en exergue d’un lien direct de causalité.
g) Essais cliniques
417. Les essais cliniques seront réglementés selon les standards internationaux. Ils devront
recueillir obligatoirement l’avis technique de l’établissement en charge de la réglementation
pharmaceutique et la validation du protocole par le comité national de bioéthique institué par la loi
sectorielle.
5.3.2.2. Promotion de la production locale des médicaments
418. En vue de promouvoir la production locale des médicaments, le secteur mettra en place les
mécanismes favorisant l’essort de l’industrie pharmaceutique locale. Il s’agira entre autres : (i) une
part importante de segment du marché (pour autant qu’elles soient compétitives) alloué aux différents
fabricants lors de la répartition annuelle des quotas en adéquation avec les besoins ; (ii) le plaidoyer
pour la réduction des droits et taxes d’importation des matières premières et (iii) les facilités d’octroi
de subventions ou des crédits à travers les financements innovants institués par la loi sectorielle.
5.3.2.3. Surveillance et stabilisation de l'offre des médicaments
419. L’établissement public en charge de la régulation de la CSU assurera la surveillance et la
stabilisation de l’offre des médicaments en adéquation avec les besoins. Ceci sera mise en œuvre à
travers un système de contrôle préalable des quantités des produits pharmaceutiques avant
l’importation et l’enlèvement à la douane ainsi que celui d’avant d’entrer sur le marché tant des
produits importés que fabriqués localement.
5.3.2.4. Amélioration de la chaine d'approvisionnement des médicaments
420. Le Système national d’approvisionnement en médicaments (SNAME, en sigle) sera organisé
par un décret conformément aux dispositions de l’article 54 de la loi sectorielle telle que modifiée et
complétée à ce jour. Ce système comprendra les établissements pharmaceutiques publics et privés.
421. Le nouveau SNAME à instituer devra intégrer en son sein plusieurs établissements
pharmaceutiques en interaction entre eux sous la réglementation du service de ministère de la santé
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ayant en charge les approvisionnements, d’une part, et l’établissement public en charge de la
réglementation, d’autre part. L’établissement public en charge de la régulation du marché
pharmaceutique assurera l’équilibre du système en vue d’éviter les ruptures de stocks, les
surstockages et la péremption dont les conséquences cliniques et environnementales sont néfastes.
422. Les établissements pharmaceutiques publics et privés du SNAME sont :
- Les fabricants étrangers ou locaux ;
- Les importateurs liés aux fabricants étrangers et distributeurs liés aux locaux ;
- Les établissements de vente en gros (EVG, en sigle) ;
- Les officines pharmaceutiques intégrées dans les ESS ou ouvertes au public.

423. Ce système devra être construit de manière à ce qu’il y ait une traçabilité de chaque lot des
médicaments du fabricant jusqu’à la dispensation par les officines pharmaceutiques. Ceci exige
obligatoirement la mise en place d’un Système d’informations et gestion logistique (SIGL, en sigle)
informatisé où devront interagir en temps réel tous les acteurs impliqués.
424. L’actuel SNAME est conçu principalement pour approvisionner les ESS relevant directement
du BCZS. Composé de la Fédération des centrales d’achats et d’approvisionnements en médicaments
(FEDECAME, en sigle) d’une part et des CDR d’autre part, il sera adapté au nouveau dispositif. Le
bureau de coordination des achats (BCAF, en sigle) devra rester uniquement dans son rôle
d’importateur. Les CDR existantes devront être gérées, selon les cas, soit comme EVG privé (lorsque
ses ressources sont totalement d’appartenance privée), soit comme EVG public sous mode de gestion
« PPP » ou un service public ou encore un établissement public (lorsque ses ressources proviennent
de l’Etat ou de la coopération bi ou multilatérale). Les CDR, en mode de gestion PPP ou service
public, devront rester sous la supervision du service public central en charge des approvisionnements.
Elles seront en concurrence avec les autres EVG privés ou établissements publics ; et partageront tous
le marché pharmaceutique.
425. Les officines pharmaceutiques accréditées, tant intégrées aux ESS qu’ouvertes au public,
devront s’approvisionner exclusivement auprès des EVG publics et privés accrédités sous forme des
lignes de crédits « produits pharmaceutiques » composées de flux matière et financier. Ces lignes de
crédit seront activées à travers un processus contractuel entre l’EVG et les officines pharmaceutiques
de son ressort. Ceci dispose la limitation des EVG accrédités en fonction du nombre d’officines
pharmaceutiques accréditées en vue de stabiliser le marché. Les EVG ne pourront vendre les produits
pharmaceutiques qu’aux seules officines pharmaceutiques accréditées.
426. Les officines pharmaceutiques accréditées, tant intégrées aux ESS qu’ouvertes au public
constitueront le premier maillon du marché pharmaceutique et seront réparties équitablement entre
EVG. Le service public du ministère en charge de l’approvisionnement s’assurera que les EVG
disposent d’un stock suffisant afin d’approvisionner aisément les officines pharmaceutiques leurs
attribuées.
427. Les produits pharmaceutiques seront répartis selon qu’ils sont : (i) exclusivement intra
hospitaliers, (ii) exclusivement sur ordonnance médicale, et (iii) en vente libre uniquement dans les
officines pharmaceutiques. Ceci permettra de résoudre les problèmes liés à la toxicomanie et aux
résistances antimicrobiennes.
428. En vue de s’assurer des bonnes pratiques pharmaceutiques de dispensation, les officines
pharmaceutiques intégrées dans les ESS de référence et celles ouvertes au public, ne pourront être
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tenues que par les pharmaciens inscrits au tableau de l’ordre et certifiés. Les officines
pharmaceutiques intégrées au sein des CS seront tenues par les Assistants en pharmacie (AP, en sigle)
sous la supervision des pharmaciens des ZS.
5.3.3. Développement de l'offre du PMA de qualité répondant aux besoins de la population
avec focus sur la SRMNEA-Nut
429. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce PNDS, l’offre du PMA aura pour objectif d’améliorer
la disponibilité, l'accessibilité et l'utilisation des services et soins de santé de qualité au niveau de CS.
Pour y parvenir, six interventions seront mises en œuvre, à savoir : (i) Amélioration de la disponibilité
de l'offre du PMA ; (ii) Appui à l'assurance qualité des services et soins au CS ; (iii) Appui au capital
humain du CS ; (iv) Amélioration de la disponibilité des médicaments dans le CS ; (v) Amélioration
de la gestion des infrastructures et dispositifs médicaux dans le CS et (vi) l’amélioration des
conditions du travail au CS.
5.3.3.1. Amélioration de la disponibilité de l'offre du PMA
430. L’offre du PMA dans le CS comprendra un paquet de base ou complet.
a) PMA de base
431. L’offre de PMA de base comprendra les interventions promotionnelles, préventives, curatives
et de réadaptation inscrites dans les normes d’organisation et de fonctionnement du CS. Il s’agit
notamment :
- toutes les activités promotionnelles inscrites dans les normes ;
- soins préventifs : surveillance de la croissance et du développement des enfants de
moins de 5 ans, CPN recentrées, Traitement présomptif intermittent (TPI, en sigle),
PF, CPoN, vaccination à tous les antigènes inclues dans le calendrier vaccinal,
administration de Zinc et Mébendazole, supplémentation en vitamine A, dépistage des
maladies chroniques non transmissibles (HTA, Diabète, Goutte, etc.), dépistage des
maladies chroniques transmissibles (TB, VIH, THA, …), dépistage de la lèpre,
dépistage des MTN-CTP, prophylaxie au cotrimoxazole, dépistage et protection
spécifique des problèmes de troisième âge (PTA, en sigle), réhabilitation à base
communautaire en self care ;
- soins curatifs suivants, y compris la PCIME : prise en charge des IST, suivi de
traitement des maladies chroniques (VIH, TB, diabète, HTA, PTA, goutte, etc.), petites
interventions médicochirurgicales (petite chirurgie), accouchements eutociques y
compris la maternité, traitement du paludisme simple et résistant aux ACT,
réhabilitation nutritionnelle et physique (kinésithérapie respiratoire…) ;
- services de laboratoire : Hémoglobine, test rapide HIV, selles frais, numération
globulaire, Vitesse de sédimentation, Test d’Emmel, Sédiment urinaire, Test de
Diagnostic Rapide TDR, Test rapide de glycémie
- Officine pharmaceutique :
- Surveillance et observation des cas :
- Activités communautaires inscrites dans les normes telles que l’orientation des cas
vers les ESS de premier contact, récupération des perdus de vue, visites à domicile,
etc.
432. Le PMA de base sera offert dans tous les CS tel que prévu dans le plan de couverture sanitaire.
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433. Une attention particulière sera mise sur les interventions de la SRMNEA-Nut en l’occurrence
l’accouchement eutocique, les SONU-B, les SEN, les Soins obstétricaux essentiels (SOE, en sigle),
les SSAAJ, la prise en charge intégrée de la maladie de l’enfant (paludisme, pneumonie et diarrhée).
Le ministère mettra en place tout ce qui est nécessaire pour que le personnel soit formé dans ces
différentes thématiques, les équipements, matériels et intrants soient disponibles. La couverture de
ces interventions devra atteindre au moins 80% en vue de contribuer à l’accélération de la réduction
de la mortalité maternelle et infantile.
434. Toutes les interventions préventives devront atteindre au moins 85% de couverture en
respectant les normes de continuité et de qualité. Ce qui pourrait avoir un impact sur l’atteinte des
cibles des ODD. Il en sera de même pour les activités promotionnelles à haut impact (AME, lavages
des mains, utilisation des latrines hygiéniques, etc.).
b) PMA complet
435. L’offre du PMA complet comprendra tout le paquet du PMA de base auquel s’ajoute :
- les soins curatifs suivants : initiation de traitement de VIH et TB, THA ; les SCACF,
prise en charge des survivants de violence sexuelles, l’administration de l’oxygène
médical ;
- les services de laboratoire : Examens usuels d’hématologie et de biochimie, Coloration
Gram et Numération bactérienne ; Ziehl sur crachat.
436. Les interventions du PMA complet seront intégrées dans tous les CS dont les infrastructures
répondent aux normes.
5.3.3.2. Appui à l'assurance qualité des services et soins au CS
437. En vue de garantir l’assurance de qualité au niveau de CS, le ministère mettra en place des
dispositifs pour que les CS utilisent les ordinogrammes et bénéficient régulièrement de la supervision
formative et coaching. Le processus d’auto évaluation de la qualité par le CS et celui de score qualité
moyen se feront régulièrement au niveau du CS.
438. Tous les CS privés et publics devront s’inscrire au processus d’accréditation qui inclut des
approches spécifiques d’évaluation notamment l’audit de qualité des prestations, la revue des décès,
le suivi des indicateurs de la disponibilité et l’accès au service de santé en lien avec les standards
internationaux, information, satisfaction et sécurité des patients. Au cours de ce processus, les CS
privés figurant dans le plan de couverture sanitaire ne répondant pas aux normes minimales dès le
premier audit de qualité des prestations, seront fermés. L’IGS s’assurera que les CS fermés ne
réouvrent pas leurs activités sous peine de la saisine de la justice.
5.3.3.3. Appui au capital humain du CS
439. Le ministère devra actualiser les normes et directives pour la fonctionnalité d’une ZS dans
laquelle le nombre du personnel à affecter au niveau d’un CS doit être standardisé avec une
description des taches connue.
440. Le personnel affecté au CS devra bénéficier d’une formation continue et régulière dans les
thématiques clés notamment la SRMNEA-Nut, les autres soins curatifs et préventifs.
441. La motivation du personnel devra garantir leur fidélisation au lieu de travail. Celle-ci devra
provenir de plusieurs sources dont les rémunérations obligatoires de l’Etat ou d’un autre employeur

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(salaire, prime et avantages sociaux), les primes de performances contractuelles, la prime locale
complémentaire.
5.3.3.4. Amélioration de la disponibilité des médicaments dans le CS
442. Pour les produits pharmaceutiques non subventionnés, les officines pharmaceutiques des CS
s’approvisionneront auprès de l’EVG contractuel du BCZS. Les commandes seront adressées au
BCZS qui les centralisera en vue de la transmission à la CDR pour livraison groupée par colis de CS.
443. Quant aux produits pharmaceutiques subventionnés, les officines pharmaceutiques des CS
s’approvisionneront auprès de l’EVG contractant avec le ministère ou son délégué pour la gestion des
stocks desdits produits sur base d’une commande transmise par le BCZS.
444. Le Ministère s’assurera de la disponibilité de tous les médicaments dans les CS à travers les
mécanismes d’approvisionnement par les lignes de crédits.
5.3.3.5. Amélioration de la gestion des infrastructures et dispositifs médicaux dans le CS
445. Les infrastructures des CS bénéficieront d’une maintenance régulière en conformité des
normes sur la gestion des infrastructures édictées par le niveau central.
446. Tous les dispositifs médicaux du CS devront bénéficier d’une maintenance préventive et
curatives ainsi que des dotations aux amortissements conformément aux normes sur la gestion des
dispositifs médicaux édictées par le niveau central.
5.3.3.6. Amélioration des conditions du travail au CS
447. Le ministère mettra en place tout ce qui est nécessaire pour assainir l’environnement du travail
de CS. Il veillera sur l’existence effective d’une dotation en appui au fonctionnement en termes
notamment de : (i) la gestion des déchets biomédicaux en conformité aux normes, (ii) l’hygiène
hospitalière, (iii) l’approvisionnement régulier en eau potable, (iv) la disponibilité permanente de
l’énergie, (v) le kit informatique et fournitures de bureau, (vi) la connexion internet et (vii) les moyens
de transport.
5.3.4. Renforcement de la dynamique communautaire
448. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce PNDS, l’offre du PCA de base aura pour objectif
d’améliorer l'utilisation des services et des soins de santé par la population. Trois interventions seront
mises en œuvre pour atteindre cet objectif, à savoir : (i) Redynamisation des organes de participation
communautaire ; (ii) Marketing social et communication pour la santé et (iii) Appui aux prestations
sanitaires communautaires.
5.3.4.1. Redynamisation des organes de participation communautaire
449. Les organes de participation communautaire actuels (CAC, CODESA, U-CODESA) seront
renforcés en vue d’une bonne appropriation de l’action sanitaire. Les expériences en cours sur la
redynamisation de la dynamique communautaire seront capitalisées et documentées en vue d’une
éventuelle mise à l’échelle. De même, les approches innovantes validées et adoptées par les organes
de CNP-SS seront intégrées dans la dynamique communautaire.
5.3.4.2. Marketing social et communication pour la santé
450. Certaines interventions sanitaires nécessitant une adhésion de la population (utilisation des
MIILDA, préservatifs, contraceptifs, nouveaux vaccins, etc.) feront l’objet du markéting social et des
approches spécifiques de la communication.
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5.3.4.3. Appui aux prestations sanitaires communautaires
451. Le ministère s’assurera que toute la population non couverte par un PMA de base pour raison
d’inaccessibilité bénéficie des prestations sanitaires offertes par les SSC avec des Relais
communautaires des sites de soins communautaires (RECOSITE, en sigle) bien formés en la matière.
5.3.5. Développement de l'offre du PCA de base de qualité répondant aux besoins de la
population avec focus sur la SRMNEA-Nut
452. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce PNDS, l’offre du PCA de base aura pour objectif
d’améliorer la disponibilité, l'accessibilité et l'utilisation des services et soins de santé de référence
primaire au niveau de CH. Six interventions seront mises en œuvre pour atteindre cet objectif, à
savoir : (i) Amélioration de la disponibilité de l'offre du PCA de base ; (ii) Appui à l'assurance qualité
des services et soins au niveau du CH ; (iii) Appui au capital humain du CH ; (iv) Amélioration de la
disponibilité des médicaments dans le CH ; (v) Amélioration de la gestion des infrastructures et
dispositifs médicaux dans le CH et (vi) l’amélioration des conditions du travail au CH.
5.3.5.1. Amélioration de la disponibilité de l'offre du PCA de base
453. L’offre de PCA de base comprendra les interventions promotionnelles, préventives, curatives
et de réadaptation inscrite dans les normes d’organisation et de fonctionnement du CH. Il s’agit
notamment :
- toutes les activités promotionnelles inscrites dans les normes ;
- soins préventifs au même titre que dans le CS.
- soins curatifs : (i) consultations externes, (ii) soins médico-chirurgicaux d’urgence et
d’hospitalisation pour les quatre services de base à savoir la médecine interne, la
pédiatrie, la chirurgie de base et la gynéco-obstétrique, (iii) transfusion sanguine, (iv)
réhabilitation nutritionnelle intensive, (v) la kinésithérapie, (vi) l’ambulance.
- services de laboratoire : examen d’hématologie complet, hémostase, examen de
biochimie complet, microbiologie, GeneXpert et les autres tests usuels pratiqués au
CS ;
- imagerie médicale faite de radiographie et échographie.
- Officine pharmaceutique.
454. Le PCA de base sera offert dans tous les CH tel inscrits dans le plan de couverture sanitaire.
455. Une attention particulière sera mise sur les interventions de la SRMNEA-Nut en l’occurrence
l’accouchement dystocique et césarienne, le SCACF, les SONU-C, les SEN, les Soins obstétricaux
essentiels (SOE, en sigle), la transfusion.
5.3.5.2. Appui à l'assurance qualité des services et soins au CH
456. L’assurance qualité au niveau de CH, sera garantie par l’utilisation systématique des guides
et protocoles thérapeutiques, le mentorat clinique, le jumelage entre CH, la supervision formative et
le coaching.
457. Tous les CH privés et publics devront s’inscrire au processus d’accréditation. Les CH dont le
premier audit de qualité sera jugé non conforme au processus d’accréditation ne devront plus offrir
les soins à la population.
5.3.5.3. Appui au capital humain du CH

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458. Les dotations en RHS du CH se feront en conformité avec les normes et directives y relatives.
Le ministère devra actualiser les normes et directives pour la fonctionnalité d’une ZS dans laquelle
le nombre du personnel à affecter au niveau d’un CH doit être standardisé avec une description des
taches précise.
459. Le personnel affecté au CH devra bénéficier d’une formation continue et régulière dans les
thématiques cliniques clés.
460. La motivation du personnel devra garantir leur fidélisation au lieu de travail. Celle-ci devra
provenir de plusieurs sources que celles décrites pour le CS.
5.3.5.4.Amélioration de la disponibilité des médicaments dans le CH
461. Les officines pharmaceutiques des CH seront approvisionnées auprès des EVG contractuels
du BCZS pour les produits pharmaceutiques non subventionnés.
462. Quant aux produits pharmaceutiques subventionnés, les officines pharmaceutiques des CH
s’approvisionneront auprès de l’EVG contractant avec le ministère ou son délégué pour la gestion des
stocks desdits produits sur base d’une commande centralisée et transmise par le BCZS.
463. Le Ministère s’assurera de la disponibilité de tous les médicaments dans les CH à travers les
mécanismes d’approvisionnement par les lignes de crédits.
5.3.5.5.Amélioration de la gestion des infrastructures et dispositifs médicaux dans le CH
464. Les infrastructures des CH bénéficieront d’une maintenance régulière en conformité aux
normes sur la gestion des infrastructures édictées par le niveau central.
465. Tous les dispositifs médicaux du CH devront bénéficier d’une maintenance préventive et
curatives ainsi que des dotations aux amortissements conformément aux normes sur la gestion des
dispositifs médicaux édictées par le niveau central.
5.3.5.6. Amélioration des conditions du travail au CH
466. Les conditions de travail du CH doivent être optimales pour un meilleur rendement.
L’assainissement de l’environnement du travail de CH comprendra : (i) la gestion des déchets
biomédicaux en conformité aux normes, (ii) l’hygiène hospitalière, (iii) l’approvisionnement régulier
en eau potable, (iv) la disponibilité permanente de l’énergie, (v) le kit informatique et fournitures de
bureau, (vi) la connexion internet et (vii) les moyens de transport.
5.3.6. Développement de l'offre du PCA complet de qualité répondant aux besoins de la
population
467. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce PNDS, l’offre du PCA complet aura pour objectif
d’améliorer la disponibilité, l'accessibilité et l'utilisation des services et soins de santé de référence
primaire complet au niveau de l’HGR. Sept interventions seront mises en œuvre pour atteindre cet
objectif, à savoir : (i) Amélioration du système de gestion des HGR ; (ii) Amélioration de la
disponibilité de l'offre du PCA complet ; (iii) Appui à l'assurance qualité des services et soins au
niveau de l’HGR ; (iv) Appui au capital humain de l’HGR ; (v) Amélioration de la disponibilité des
médicaments de l’HGR ; (vi) Amélioration de la gestion des infrastructures et dispositifs médicaux
dans l’HGR et (vii) l’amélioration des conditions du travail à l’HGR .
5.3.6.1. Amélioration du système de gestion des HGR

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468. Une réforme sera entreprise au niveau des HGR publics visant à les rendre autonome sur les
plans administratif et financier sans les doter d’une personnalité juridique. La gestion comptable
devra s’aligner à celle de toute unité de production avec utilisation du système « OHADA ».
469. Les HGR seront responsables du recrutement et de la gestion complète de leur personnel dans
le respect des textes réglementaires qui institueront cette réforme.
5.3.6.2. Amélioration de la disponibilité de l'offre du PCA de base
470. Le PCA complet comprendra :
- les soins curatifs : service de consultation externe, les urgences, les soins intensifs,
l’hospitalisation en médecine interne, pédiatrie, chirurgie, gynécologie-obstétrique, les
interventions chirurgicales et gynéco-obstétricales majeures (abdomen aigu
chirurgical, traitement de fracture, drainage thoracique, hystérectomie élective, etc.),
les soins de base en ORL, ophtalmologie, dermatologie, dentisterie, les soins
d’assistance médicale d’urgence dans les ambulances.
- les services de laboratoire : examen d’hémogramme complet, hémostases, examen de
biochimie complet, enzymologie, bactériologie, sérologie, GeneXpert et les autres
tests usuels pratiqués au CH ;
- l’imagerie médicale faite de radiographie, échographie, les tracées d’ECG, d’EEG,
Moniteur fœtal (NST, OCT) ;
- Officine pharmaceutique, y compris les petites préparations pharmaceutiques.
471. Le PCA complet sera offert dans tous les HGR inscrits dans le plan de couverture sanitaire.
5.3.6.3. Appui à l'assurance qualité des services et soins à l’HGR
472. L’assurance qualité au niveau de l’HGR sera garantie par l’utilisation systématique des guides
et protocoles thérapeutiques, le mentorat clinique, le jumelage entre HGR, le tutorât avec les ESS de
référence secondaire et tertiaire ainsi que le processus obligatoire d’accréditation.
5.3.6.4. Appui au capital humain de l’HGR
473. Le ministère s’assurera que tout personnel de l’HGR dispose des compétences avérées pour
l’offre de référence primaire complet. Les services de base devront être tenus par les spécialistes, à
défaut par les séniors attitrés et ayant passé une formation de résidence d’au moins deux ans dans un
hôpital de référence secondaire dans la thématique concernée.
474. Le ministère veillera à ce que le personnel de l’HGR soit suffisamment motivé à travers une
bonne rémunération, des avantages sociaux et d’autres mécanismes d’incitation.
5.3.6.5.Amélioration de la disponibilité des médicaments de l’HGR
475. Les HGR devront s’approvisionner auprès des EVG accrédités dont ils sont contractants.
476. Le Ministère s’assurera de la disponibilité de tous les médicaments dans les HGR à travers les
mécanismes d’approvisionnement par les lignes de crédits.
5.3.6.6. Amélioration de la gestion des infrastructures et dispositifs médicaux de l’HGR
477. Les infrastructures des HGR bénéficieront d’une maintenance régulière en conformité aux
normes sur la gestion des infrastructures édictées par le niveau central.

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478. Tous les dispositifs médicaux de l’HGR devront bénéficier d’une maintenance préventive et
curatives ainsi que des dotations aux amortissements conformément aux normes sur la gestion des
dispositifs médicaux édictées par le niveau central.
5.3.6.7. Amélioration des conditions du travail à l’HGR
479. Les conditions de travail à l’HGR doivent être optimales pour un meilleur rendement.
L’assainissement de l’environnement du travail à l’HGR comprendra : (i) la gestion des déchets
biomédicaux en conformité aux normes, (ii) l’hygiène hospitalière, (iii) l’approvisionnement régulier
en eau potable, (iv) la disponibilité permanente de l’énergie, (v) le kit informatique et fournitures de
bureau, (vi) la connexion internet et (vii) les moyens de transport.
5.3.7. Développement de l'offre des services et soins de référence secondaire et tertiaire de
qualité
480. L’offre de PCA de référence secondaire et tertiaire aura pour objectif d’améliorer la
disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation au niveau des hôpitaux provinciaux et nationaux par toute
la population. A cet effet, sept interventions seront mises en œuvre pour atteindre cet objectif, à
savoir : (i) Amélioration du système de gestion ; (ii) Amélioration de la disponibilité de l'offre ; (iii)
Appui à l'assurance qualité des services et soins ; (iv) Appui au capital humain ; (v) Amélioration de
la disponibilité des médicaments ; (vi) Amélioration de la gestion des infrastructures et dispositifs
médicaux et (vii) l’amélioration des conditions du travail.
5.3.7.1. Amélioration du système de gestion
481. La réforme sera entreprise au niveau des ESS de référence secondaire et tertiaire publics visant
à les transformer en établissement public avec autonomie de gestion administrative et financière, et
doter d’une personnalité juridique. Pour plus d’efficacité, le mode gestion PPP sera le plus
recommandé avec un système d’évaluation triennale et supervision semestrielle par le service public
national ayant en charge la gestion des ESS.
5.3.7.2. Amélioration de la disponibilité de l'offre
482. L’offre de référence secondaire comprendra :
- la médecine interne avec toute les spécialités notamment la cardiologie, néphrologie,
hématologie, pneumologie, rhumatologie, diabétologie, hépato gastroentérologie, etc.
- la chirurgie spécialisée : digestive, thoracique, cardiaque, pédiatrique, neurologique,
plastique, traumato-orthopédique, urologique ;
- la pédiatrie spécialisée : néonatologie, réanimation pédiatrique, digestive, cardiaque,
pneumologique, néphrologique, etc.
- la gynécologie obstétrique spécialisée : médecine fœtale, fertilité, autres soins
spécialisés, etc. ;
- l’oncologie ;
- la neuropsycho-psychiatrique ;
- l’anesthésiologie et réanimation ;
- les urgences médicales, pédiatriques, chirurgicales et gynéco-obstétricales ;
- la biologie clinique : examen d’hématologie complet, hémostases, hormonologie,
marqueurs tumoraux, examen de biochimie complet, ionogramme, bactériologie,
sérologie, génétique, parasitologie, mycologie, Gene Xpert, etc. ;

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- l’imagerie médicale faite de radiographie, échographie, scanner, IRM, toutes les
scopies ;
- les sciences de base : histologie, physiologie, anatomie ;
- service de virologie, microbiologie, parasitologie ;
- service de l’anatomo-pathologie ;
- l’épidémiologie clinique ;
- le service de pharmacie avec les unités de préparation.
483. L’offre des services de référence tertiaire comprendra tous les services et soins offerts dans
les ESS secondaire auxquels s’ajoutera la recherche clinique et la formation des spécialistes.
484. Le ministère mettra en place des mécanismes nécessaires pour développer l’offre des services
et soins de référence secondaire et tertiaire de manière équitables dans l’ensemble du territoire
national.
5.3.7.3. Appui à l'assurance qualité des services et soins
485. L’assurance qualité au niveau de ce ESS de référence secondaire et tertiaire sera garantie par
l’utilisation schémas thérapeutiques issus des consensus des experts et sociétés savantes nationales et
internationales ainsi que des publications scientifiques, le jumelage avec les ESS de même plateau
technique au niveau régional et international, y compris le processus obligatoire d’accréditation par
les organismes externes internationaux mandatés.
5.3.7.4. Appui au capital humain
486. Le ministère appuiera et favorisera le développement des compétences au sein des ESS de
référence secondaire et tertiaire. Les services devront être tenus par les professeurs d’université ou
spécialistes.
487. Le ministère veillera à ce que le personnel soit suffisamment motivé à travers plusieurs
mécanismes notamment le soutien à une bonne rémunération, des avantages sociaux et d’autres
mécanismes d’incitation.
5.3.7.5. Amélioration de la disponibilité des médicaments
488. Les ESS de référence secondaire et tertiaire peuvent disposer en leurs seins un ou plusieurs
officines pharmaceutiques qui devront s’approvisionner auprès des EVG accrédités dont leur service
de pharmacie est contractant. Ces officines devront développer les compétences pour produire
certaines préparations pharmaceutiques.
5.3.7.6. Amélioration de la gestion des infrastructures et dispositifs médicaux
489. Les infrastructures des ESS de référence secondaire et tertiaire devront être maintenues
régulièrement selon les standards.
490. Tous les dispositifs médicaux des ESS devront bénéficier d’une maintenance préventive et
curatives par les dispositifs contractuels avec des firmes spécialisées en la matière dûment mandatés
par les fabricants. Ces dispositifs médicaux doivent faire l’objet de dotation aux amortissements
conformément aux normes sur la gestion des dispositifs médicaux édictées par le niveau central.
5.3.7.7. Amélioration des conditions du travail
491. Les conditions de travail au sein des ESS de référence secondaire et tertiaire doivent être
optimales pour un meilleur rendement. L’assainissement de l’environnement du travail comprendra :
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(i) la gestion des déchets biomédicaux en conformité aux normes, (ii) l’hygiène hospitalière, (iii)
l’approvisionnement régulier en eau potable, (iv) la disponibilité permanente de l’énergie, (v) le kit
informatique et fournitures de bureau, (vi) la connexion internet et (vii) les moyens de transport.
5.3.8. Développement des composantes SNIS de l’offre des services et soins de santé
492. Cette action a pour objectif d’améliorer la production et l’utilisation des informations
sanitaires liées à l’offre des services et soins de santé. Sa mise en œuvre nécessitera quatre
interventions, à savoir : (i) le renforcement de SNIS-SSP, (ii) le développement du dossier médical
informatisé (DMI, en sigle), (iii) le développement du SIGL en médicaments et (iv) le développement
du SNIS « gestion administrative » focus Infrastructures et dispositifs médicaux.
5.3.8.1. Renforcement de SNIS-SSP
493. Le SNIS-SSP est l’une des composantes la plus opérationnelle du cadre réglementaire du
SNIS, dans laquelle les informations programmatiques et voire de prestation des différents
programmes de lutte contre la maladie y sont intégrés. Son renforcement visera à améliorer la
complétude, la promptitude et la correctitude des informations. Il se fera à travers la formation,
actualisation des outils, des revues et auto évaluation de la qualité des données et la publication des
bulletins SNIS-SSP trimestriels.
5.3.8.2. Développement du dossier médical informatisé
494. Le DMI sera développé et implémenté de manière progressive dans tous les ESS de
l’ensemble du territoire national. Il sera implémenté en priorité dans tous les ESS de référence et les
CS urbains inscrits ainsi que dans les CS ruraux contractants au régime d’assurance maladie
obligatoire.
495. Le DMI devra être développé de manière à ce que les informations individuelles de chaque
personne soient stockées de manière sécurisée afin d’être exploitées par n’importe quel ESS intégrés
au système lorsque la personne se présente avec ses identifiants (identité complète, empreinte digitale,
reconnaissance faciale, iris, etc.).
496. Le ministère s’assurera à ce que la carte biométrique d’assurance maladie soit rattachée au
DMI.
5.3.8.3. Développement du SIGL médicaments
497. Le SIGL médicaments devra faire interagir toutes les structures impliquées dans le SNAME
de la production à la dispensation, à savoir : (i) le service public en charge des approvisionnements,
(ii) l’établissement public en charge de la réglementation pharmaceutique, (iii) l’établissement public
en charge de la régulation des services et soins de santé et pharmaceutique, (iv) tous les établissements
pharmaceutiques publics et privés des fabricants aux officines, (v) la DGDA et (vi) le service public
en charge du contrôle aux frontières. Chacune de ces structures n’ayant accès qu’aux seules
informations les concernant.
498. Le SIGL devra permettre une bonne circulation des informations sur les flux matière et
financier et médicament, liés aux produits pharmaceutiques et intrants spécifiques.
5.3.8.4. Développement de la sous composante « Infrastructures et dispositifs médicaux »

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499. Le développement de cette composante devra permettre d’avoir les informations en temps
réels sur l’acquisition des infrastructures et dispositifs médicaux ainsi que de leur gestion à tous les
niveaux du système.
5.3.9. Renforcement des capacités institutionnelles du programme
500. Cette action est transversale et poursuit le même objectif pour tous les programmes de ce
PNDS 2024-2030. Elle sera mise en œuvre à travers cinq interventions spécifiques suivantes : (i)
Renforcement des capacités de gestion du programme, (ii) Amélioration des conditions de travail,
(iii) Appui au développement du capital humain du programme, (iv) Planification, suivi et évaluation
du programme et (v) Elaboration des avant-projets des textes réglementaires, stratégiques et normatifs
assignés au programme.
501. Les modalités de mise en œuvre des interventions de cette action sont les mêmes que celles
du programme « Administration générale » décrit précédemment.

5.4. Programme 4 : Lutte contre la maladie


502. La mise en œuvre de ce programme poursuivra trois résultats suivants :
- Résultat 1 : Le niveau de préparation, de prévention et de riposte contre les épidémies,
urgences et catastrophes est optimal ;
- Résultats 2 : Les maladies endémiques et transmissibles sont contrôlées ou éliminées ;
- Résultats 3 : La lutte contre les maladies non transmissibles, les traumatismes et
maladies mentales est améliorée.
503. Neuf actions seront développées pour atteindre les résultats assignés à ce programme. il
s’agira de : (i) Renforcement de la gestion des épidémies, urgences et catastrophes ; (ii) Renforcement
du réglement sanitaire internationale et sécurité sanitaire ; (iii) Renforcement de la prévention des
maladies évitable par la vaccination ; (iv) Développement de l'offre du PCA de base de qualité
répondant aux besoins de la population avec focus sur la SRMNEA-Nut ; (v) Renforcement de la
lutte contre le paludisme, VIH et TB ; (vi) Renforcement de la lutte contre les maladies non
transmissibles, mentales et traumatismes ; (vii) Renforcement du système de laboratoire de santé
publique ; (viii) Renforcement des mécanismes de l'hygiènes et assainissement et (ix) Renforcement
des capacités institutionnelles du programme.
5.4.1. Renforcement de la gestion des épidémies, urgences et catastrophes
504. L’objectif de cette action consistera à améliorer la détection et la réponse aux épidémies,
urgences et catastrophes. Elle sera mise en œuvre à travers cinq interventions spécifiques ci-après :
(i) Renforcement du SNIS Surveillance épidémiologique, (ii) Amélioration de la détection des
épidémies, urgences et catastrophes, (iii) Amélioration de la réponse aux épidémies, urgences et
catastrophes, (iv) Amélioration du niveau de préparation et d’implication des autres parties prenantes
de l’approche « one health », (v) Amélioration de la résilience aux épidémies, urgences et
catastrophes.
5.4.1.1. Renforcement du SNIS « Surveillance épidémiologique »
505. Le renforcement du SNIS Surveillance épidémiologique (SNIS-SURVEPI, en sigle) aura pour
finalité l’amélioration de la complétude et promptitude des données qui contribuera à la détection
précoce des épidémies.
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506. Cette intervention impliquera à ce que les capacités au niveau opérationnel soient renforcées
en termes de moyen de communication (radiophonie fixe ou mobile, téléphone portable, connexion
internet, etc.). De même, les outils de collecte et de transmission devront être actualisés, disponibles
aux ESS et adaptés aux NTIC (application de collecte et de transmission).
507. L’optimisation des logiciels de gestion des données épidémiologiques (Géolocalisation,
cartographie, traitement et analyse des données) devra permettra une utilisation aisée tant au niveau
opérationnel, intermédiaire que central et par la suite produire régulièrement les BI de la surveillance
épidémiologique.
5.4.1.2. Amélioration de la détection des épidémies, urgences et catastrophes
508. Dans le contexte de l’amélioration de la complétude et promptitude des données, la détection
précoce des épidémies, urgences et catastrophes passera par (i) l’élaboration de la cartographie des
risques coulés dans le plan de contingence des provinces sanitaires, (ii) le renforcement de
l’investigation des cas et (iii) la réactivité de laboratoire.
509. Le ministère mettra en place les centres de vigilance épidémiologique dans les provinces
sanitaires, implantera et mettra en réseau les laboratoires provinciaux de santé publique en vue de
l’amélioration de la détection.
5.4.1.3. Amélioration du niveau de préparation et d’implication des autres parties prenantes de
l’approche « One health »
510. Le Conseil national de coordination de la gestion des épidémies, urgences et catastrophes
complexes (CNC-EUC, en sigle) institué par la loi sectorielle sera une instance multisectorielle qui
réunira les secteurs impliqués dans l’approche « One health » et les autres secteurs ayant une
importance majeure dans la gestion des situations d’urgences. Cette instance mobilisera les ressources
publiques domestiques nécessaires à titre de provision pour faire face aux situations d’épidémies,
urgences et catastrophes.
511. L’implication de toutes les parties prenantes de l’approche « One health » se fera à travers la
bonne fonctionnalité des organes du CNC-EUC. Ces derniers devront être dotés des ressources
nécessaires pour leurs
5.4.1.4. Amélioration de la réponse aux épidémies, urgences et catastrophe
512. Les ressources mobilisées par le CNC-EUC et par le ministère devront permettre de mettre en
place des équipes d’interventions rapides (EIR, en sigle) fonctionnelles, l’acquisition des intrants
nécessaires en procédure d’urgence pour répondre de manière prompte et efficace à toute situation
d’épidémies, urgences et catastrophes.
513. Les centres des opérations des urgences en santé publiques devront être déployés tant dans les
provinces sanitaires en vue d’appuyer la mise en œuvre des interventions multisectorielles de lutte
contre les épidémies, urgences et catastrophes à côté des EIR et ESS.
5.4.1.5. Amélioration de la résilience aux épidémies, urgences et catastrophes
514. Les mécanismes seront mis en place pour que les ESS soient en mesures de contenir et de
garder une fonctionnalité optimale après toute situation d’épidémies, urgences et catastrophes. Ce qui
dispose la mise en place des dispositifs spécifiques de gestion et de prise en charge des cas dans
certains ESS ciblés dans les ZS avant toute situation d’épidémies en tenant compte de la cartographie

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des risques. Il s’agit concrètement de disposer d’un plan de contingence et kits pré-positionnés, des
fonds logés dans un compte « Epidémie, urgence et catastrophe », du personnel préalablement formé.
515. La résilience communautaire post situation des épidémies, urgences et catastrophes sera
assurée par les approches multisectorielle. Le ministère s’assurera que cette résilience soit effective.
5.4.2. Renforcement du réglement sanitaire internationale et sécurité sanitaire
516. L’objectif de cette action consistera à améliorer le contrôle sanitaire aux points d’entrées (PoE,
en sigle). Elle sera mise en œuvre à travers cinq interventions spécifiques ci-après : (i) Renforcement
des mesures de la sécurité alimentaire, des médicaments et biologique aux points d’entrée, (ii)
Consolidation du cadre de collaboration permanente en lien avec RSI entre la RDC et les pays voisins
et (iii) Renforcement de la surveillance aux PoE des maladies soumises aux réglements sanitaires.
5.4.2.1. Renforcement des mesures de la sécurité alimentaire, des produits pharmaceutiques et
biologiques aux points d’entrée
517. Le cadre réglementaire de service public en charge de contrôle sanitaire aux PoE devra être
renforcés en vue de lui permettre d’assurer une bonne collaboration avec les autres services publics
en l’occurrence la DGDA et ceux en charge de sécurité ainsi que l’Office congolaise de contrôle
(OCC, en sigle).
518. La rationalisation de contrôle des produits pharmaceutiques et biologiques exige la
désignation d’une dizaine des postes frontaliers habilités à laisser entrer ces produits et d’en interdire
les autres. Ces PoE seront renforcés en dispositifs de contrôle des produits pharmaceutiques et
biologiques. Ce contrôle se sera effectué systématiquement avant l’enlèvement de tout produit
pharmaceutique et biologique.
5.4.2.2. Consolidation du cadre de collaboration permanente en lien avec RSI entre la RDC et les
pays voisins
519. Le cadre de collaboration permanente entre la RDC et les pays voisins sera renforcé. Le
ministère mettra en place les dispositifs pour s’assurer du respect des engagements pris pour un bon
fonctionnement de ce cadre.
5.4.2.3. Renforcement de la surveillance aux PoE des maladies soumises aux réglements sanitaires
520. Le contrôle de statut spécifique (vaccinal, thérapeutique, provenance d’un pays à risque, …)
sera systématique dans tous les PoE en situation on non d’épidémies et /ou pandémies. Dans certains
cas, la vaccination sera opérationnelle.
5.4.3. Renforcement de la prévention des maladies évitables par la vaccination
521. Cette action a pour objectif d’améliorer le contrôle des maladies évitables par la vaccination.
Sa mise en œuvre nécessitera six interventions, à savoir : (i) Amélioration et innovation des stratégies
de vaccination ; (ii) Amélioration de la surveillance des maladies évitables par la vaccination et des
MAPI ; (iii) Amélioration de la gestion logistique des vaccins ; (iv) Amélioration de la qualité des
données de vaccination ; (v) Amélioration de la réponse vaccinale aux épidémies dues aux maladies
évitables par la vaccination et (vi) Communication et engagement en faveur de la vaccination.
5.4.3.1. Amélioration et innovation des stratégies de vaccination
522. Le ministère renforcera les stratégies actuelles de vaccinales ayant prouvé leur efficacité sur
l’amélioration des couvertures vaccinales. De même, les stratégies innovantes seront développées
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dans la stratégie nationale de vaccination (SNV, en sigle) en vue de réduire au maximum le nombre
d’enfants zéro dose.
5.4.3.2. Amélioration de la surveillance des maladies évitables par la vaccination et des MAPI
523. La surveillance épidémiologique des maladies évitables par la vaccination sera renforcée au
même titre que d’autres maladies. Le ministère mettra en place des dispositions pour que la faible
couverture vaccinale dans une ZS puisse déclencher systématiquement les mécanismes de
surveillance active des cas des maladies à prévention vaccinale couplée à la récupération des cibles
non-atteintes.
5.4.3.3. Amélioration de la gestion logistique des vaccins
524. Le ministère renforcera la chaine d’approvisionnement à tous les niveaux. La disponibilité
des réfrigérateurs solaire devra atteindre au moins 80% des CS inscrits dans le plan de couverture à
l’horizon 2030. La gestion des vaccins sera renforcée à tous les niveaux en vue de réduire la rupture
de stocks.
525. Le ministère s’assurera que les vaccins et autres intrants sont disponibles à tous les niveaux et
veillera à leur financement tant par les ressources domestiques qu’extérieures.
5.4.3.4. Amélioration de la qualité des données
526. Le ministère mettra en place les dispositifs intégrés de l’assurance qualité des données de
vaccination avec les autres en vue de réduire l’écart entre les données des enquêtes (ou des estimations
OMS-UNICEF) avec les données administratives. Cet écart ne devra pas dépasser 5% à l’horizon
2030.
5.4.3.5. Amélioration de la réponse vaccinale aux épidémies dues aux maladies évitables par la
vaccination
527. Le ministère actualisera périodiquement la cartographie des ZS à risque des épidémies dues
aux maladies à prévention vaccinale. Il s’assurera que les réponses vaccinales sont efficacement
organisées à chaque déclaration épidémique.
5.4.3.6. Communication et engagement en faveur de la vaccination
528. Le ministère améliorera la communication au niveau communautaire en vue d’augmenter
l’adhésion et la demande de la vaccination. Il mettra en place les mécanismes pour le respect par le
gouvernement de ses engagements vis-à-vis de la vaccination.
5.4.4. Renforcement de la lutte contre le paludisme, VIH et TB
529. Cette action a pour objectif d’améliorer le contrôle du paludisme, VIH et TB. Sa mise en
œuvre nécessitera quatre interventions, à savoir : (i) Consolidation des stratégies de dépistage et
diagnostics du paludisme, VIH et de la TB ; (ii) Consolidation de la prise en charge et de la lutte
contre le paludisme, VIH et de la TB ; (iii) Approvisionnement en intrants spécifiques du paludisme,
VIH et de la TB ; (iv) Amélioration de la surveillance épidémiologique et biologique du paludisme,
VIH et de la TB.
5.4.4.1. Consolidation des stratégies de dépistage et diagnostics du paludisme, VIH et de la TB
530. Les stratégies actuelles de dépistage et de diagnostic du paludisme, VIH et TB seront
maintenues et renforcées. Elles seront adaptées avec l’évolution technologique selon les

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recommandations du niveau régional ou global sous contrainte de la prise en compte des facteurs
socio-économiques locaux.
5.4.4.2. Consolidation de la prise en charge et de la lutte contre le paludisme, VIH et de la TB
531. Les stratégies actuelles de la prise en charge du paludisme, VIH et TB seront maintenues et
renforcées. Elles seront de même adaptées avec l’évolution technologique selon les recommandations
du niveau régional ou global en tenant compte des facteurs socio-économiques locaux.
532. Les stratégies santé publique de lutte contre ces maladies seront consolidées et adaptées aux
recommandations régionales et globales s’il échet. Il s’agira entre autres : (i) pour le paludisme : la
distribution et l’utilisation des MIILDA, la pulvérisation intra domiciliaire, l’hygiène et
assainissement du milieu ; (ii) pour le VIH : le poste de distribution (PODI, en sigle), les Centres
d’Ecoute et d’informations Conviviales pour Adolescents (CEICA) ; (iii) pour la TB : Visites à
domicile et orientation des cas présumés de TB, la stratégie du traitement directement observé (TDO,
en sigle) à domicile, le compagnonnage des malades tuberculeux, etc.
5.4.4.3. Approvisionnement en intrants spécifiques du paludisme, VIH et de la TB
533. Le ministère mettra en place les mécanismes d’intégration de la chaine d’approvisionnement
des médicaments et intrants spécifiques du paludisme, VIH et TB dans le SNAME.
534. De même, il mettra en place les dispositions nécessaires pour éviter les ruptures de stocks dans
les ESS. Il s’agira notamment : (i) la sécurisation des fonds de contrepartie des projets alloués aux
médicaments et intrants, (ii) l’optimisation des coûts d’approches de la chaine d’approvisionnement
et (iii) le renforcement des capacités de gestion au niveau local.
5.4.4.4. Amélioration de la surveillance épidémiologique et biologique du paludisme, VIH et de la
TB
535. Le ministère renforcera la surveillance épidémiologique et biologique du paludisme, VIH et
TB. La surveillance épidémiologique permettra d’assurer un meilleur suivi des incidences de ces trois
maladies et la prévalence du VIH dans la population générale en vue de s’assurer que les interventions
à mettre en œuvre vont concourir à l’atteinte des cibles de ce PNDS.
536. La surveillance biologique du paludisme devra permettre la maitrise de la résistance de
l’anophèle vis-à-vis des insecticides et le plasmodium vis-à-vis des antipaludiques.
537. Le ministère mettra en place des dispositifs pour améliorer l’accès au contrôle de la charge
virale et les autres examens biologiques de PPVVIH sous ARV en vue d’évaluer le niveau d’efficacité
du traitement, partant du contrôle de la maladie.
538. La surveillance biologique de la TB-PR devra permettre de suivre son évolution dans le temps
en vue de la prise des mesures appropriées.
5.4.5. Renforcement de la lutte contre les maladies non transmissibles, mentales et
traumatismes
539. Cette action a pour objectif d’améliorer le contrôle des maladies non transmissibles et des
maladies mentales ainsi que la réduction des traumatismes. Elle sera mise en œuvre à travers quatre
interventions, à savoir : (i) Consolidation des stratégies de prévention et dépistage des MNT ; (ii)
Consolidation de la prise en charge des MNT, maladies mentales et traumatismes ; (iii) amélioration

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des statistiques des MNT, maladies mentales et traumatismes et (iv) engagement sur la lutte contre
les MNT, maladies mentales et traumatismes.
5.4.5.1. Consolidation des stratégies de prévention, de dépistage des MNT et maladies mentales
540. Le ministère de la santé mettra en place des mécanismes pour prévenir les MNT (HTA,
cardiopathies, diabète, agression rénale, obésité, goutte, drépanocytoses, etc.). En plus des moyens
de communication pour promouvoir les bonnes pratiques de prévention contre ces maladies, le
ministère luttera contre les facteurs des risques cardiovasculaire en l’occurrence la lutte antitabac, la
réduction de la consommation d’alcool et de sucre. Il s’agira pour le tabac d’appliquer la convention
cadre de l’OMS sur le tabac, de déterminer les espaces non-fumeurs et d’augmenter la taxation du
tabac comme les exigent les articles 110, 112 et 117 de la loi sectorielle. En ce qui concerne l’alcool,
une interdiction de la vente aux jeunes adolescents couplée à la réglementation de sa fabrication et
des circonstances interdisant sa consommation seront des mesures que le ministère prendra
conformément aux dispositions des articles 124, 125 et 126 de la Loi sectorielle.
541. Pour ce qui est de la drépanocytose, le ministère collaborera avec celui de l’intérieur en vue
de l’obligation des examens prénuptiaux. Quant aux maladies mentales, le ministère appliquera une
stricte réglementation contre la vente et la consommation illicite des substances psychotropes et
stupéfiants.
542. Le ministère mettra en place les dispositifs pour le dépistage périodique gratuit de masse des
MNT au niveau de la communauté, au niveau des ESS de premier contact et de première référence.
De même, les moyens nécessaires devront être dotés à ces ESS pour assurer le diagnostic de ces
maladies à coût accessible et en évaluer le niveau de complications pour d’éventuelles références.
543. Le ministère collaborera avec les services publics du secteur de transport et de
télécommunication en vue de mettre en place les mécanismes devant réduire les traumatismes liés à
la circulation routière.
5.4.5.2. Consolidation des stratégies de prise en charge des MNT, maladies mentales et
traumatismes
544. Le ministère devra mettre les dispositifs en place pour que les MNT soient incluses dans le
paquet obligatoire des prestations auquel tous doivent avoir accès à l’instar de la SRMNEA-Nut. Pour
ce faire, les CH et HGR devront être dotés des intrants spécifiques appropriés en plus des dispositifs
médicaux y afférents.
545. Le ministère s’assurera de la standardisation des protocoles thérapeutiques des MNT ainsi que
la formation des prestataires en la matière. Il facilitera aussi la prise en charge des maladies mentales
au niveau des ESS de référence tertiaire à travers les subventions ciblées.
546. La prise en charge des traumatismes devra être intégré dans tous les ESS. Le ministère devra
collaborer avec les services attitrés des autres ministères pour que tous les engins motorisés disposent
d’une assurance « responsabilité civile ». Ceci devra permettre d’alléger la charge financière du
traitement des traumatismes liés aux éventuels accidents de tout genre.
5.4.5.3. Amélioration des statistiques des MNT, maladies mentales et traumatismes
547. Le ministère développera une sous composante du SNIS-SURVEPI dédiée aux MNT,
maladies mentales et traumatismes. Ceci permettra de suivre le profil épidémiologique de ces
maladies au niveau hospitalier.
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548. Le ministère appuiera régulièrement l’organisation des enquêtes « STEPS ». Les données
issues des dépistages de masse dans la communauté et dans les ESS seront couplées à celles des
enquêtes STEP en vue des analyses croisées qui permettront de suivre les prévalences des MNT et
maladies mentales dans la population générale.
5.4.5.4. Engagement en faveur de la lutte contre les MNT, maladies mentales et traumatismes
549. Le ministère classera les MNT comme un état de vulnérabilité dont la prise en charge devra
être supportée par les mécanismes de subvention publique au niveau des ESS de première référence.
Un engagement de haut niveau du gouvernement sera nécessaire en vue de s’assurer de la dotation
régulière en intrants et dispositifs médicaux nécessaires pour le diagnostic et la prise en charge des
MNT.
550. L’engagement du gouvernement sera aussi requis sur la stricte application de la
réglementation contraignante contre les facteurs des risques cardiovasculaires précédemment
évoqués.
5.4.6. Renforcement du système de laboratoire de santé publique
551. Cette action a pour objectif d’améliorer le diagnostic biologique des maladies à potentiel
épidémique. Elle sera mise en œuvre à travers trois interventions, à savoir : (i) l’implantation et mis
à réseau des laboratoires de santé publique ; (ii) l’appui à l’assurance qualité de laboratoire de santé
publique et (iii) le renforcement des mesures de biosécurité dans les laboratoires.
5.4.6.1. Implantation et mis à réseau des laboratoires de santé publique
552. Le ministère poursuivra progressivement l’implantation des laboratoires de santé publique
dans les provinces sanitaires et le mettra en réseau entre eux ainsi que les laboratoires nationaux
(laboratoire INRB et laboratoire PNLT).
553. Le nombre de laboratoires provinciaux de santé publique devra atteindre au moins six à
l’horizon 2030 en vue de couvrir six espaces de la configuration des anciennes provinces (Bandundu,
Kasaï, Katanga, Kivu, Equateur, Province orientale). L’augmentation de nombre des laboratoires
provinciaux de santé publique devra permettre d’améliorer le dépistage et la surveillance biologique
des épidémies.
5.4.6.2. Appui à l’assurance qualité de laboratoire de santé publique
554. Tous les laboratoires de santé publique seront mis dans le processus d’assurance qualité avec
l’obligation d’homologation de l’OMS et éventuellement l’accréditation aux normes ISO 15189 et
17025 pour les activités analytiques et 17043 pour les essais d’aptitudes.
555. Les Laboratoires de santé publique (LSP, en sigle) accrédités ISO pourront être utilisés pour
l’accompagnement du processus qualité dans les laboratoires des ESS.
5.4.6.3. Renforcement des mesures de biosécurité dans les laboratoires
556. Les ressources nécessaires seront dotées aux LSP en vue de garantir toutes les mesures de
biosécurité qui devront concourir à la protection de la population et de l’environnement. Une
assistance technique sera requise aux LSP provinciaux en vue de se conformer aux standards
internationaux sur la biosécurité.
5.4.7. Renforcement des mécanismes d’hygiène et salubrité publique

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557. Cette action a pour objectif d’améliorer les conditions d’hygiène et assainissement dans les
milieux hospitaliers et dans les communautés. Elle sera mise en œuvre à travers trois interventions, à
savoir : (i) le renforcement de la gestion des déchets biomédicaux ; (ii) le renforcement des pratiques
d’hygiène et assainissement dans les milieux hospitaliers ; (iii) le renforcement des conditions
d’hygiène et d’assainissement dans la communauté.
5.4.7.1. Renforcement de la gestion des déchets biomédicaux
558. La gestion des déchets biomédicaux sera soumise à une réglementation stricte et rigoureuse
compte tenu de sa dangerosité tant sur l’environnement que sur la communauté.
559. Chaque ESS de référence devra disposer d’un système d’hygiène hospitalier assorti d’un
comité dont le rôle sera de gérer les ressources pour l’hygiène et l’assainissement du milieu hospitalier
ainsi que la gestion des déchets biomédicaux. Chacun des ESS de référence devra disposer d’un
incinérateur moderne à des températures variant entre 850°c et 1200°c avec la capacité de traitement
compatible au volume à incinérer et la source d’énergie (diesel, gaz, électricité, etc.) et adaptée au
contexte du milieu.
560. Les déchets produits au niveau des CS devront être catégorisés et triés en fonction de leurs
natures et traités soit localement (fosse à placenta, trou à ordure), soit incinérés au CH le plus proche.
561. Les chambres mortuaires devront être exclusivement intégrées au sein d’un ESS de référence.
La gestion des chambres mortuaires et des funérariums ainsi que les transports des cadavres et des
restes humains seront soumis à une réglementation stricte.
5.4.7.2. Renforcement des pratiques d’hygiène et assainissement dans les milieux hospitaliers
562. Le service d’hygiène et comité d’hygiène hospitalier devront être installer dans tous les ESS.
En plus de la bonne gestion des déchets biomédicaux qu’ils sont sensés appliqués dans les ESS, le
service et comité d’hygiène hospitalier veilleront à maintenir un environnement hospitalier propice,
sain et hygiénique. Ces critères seront définis dans les normes y afférents et feront parties du
processus d’accréditation de tous ESS tant privés que publics.
5.4.7.3. Renforcement des conditions d’hygiène et d’assainissement dans les communautés
563. En plus des comités d’hygiène hospitalière mis en place, les brigades d’hygiène, en tant que
service public de santé, seront opérationnelles dans toutes les ZS. Elles bénéficieront d’un
renforcement des capacités et d’un pouvoir d’officier de police judiciaire à compétence restreinte.
Elles seront en outre dotées des matériels et équipements pour encadrer la communauté à assainir le
milieu de vie.
5.4.8. Renforcement des capacités institutionnelles du programme
564. Cette action est transversale et poursuit le même objectif pour tous les programmes de ce
PNDS 2024-2030. Elle sera mise en œuvre à travers cinq interventions spécifiques suivantes : (i)
Renforcement des capacités de gestion du programme, (ii) Amélioration des conditions de travail,
(iii) Appui au développement du capital humain du programme, (iv) Planification, suivi et évaluation
du programme et (v) Elaboration des avant-projets des textes réglementaires, stratégiques et normatifs
assignés au programme.
565. Les modalités de mise en œuvre des interventions de cette action sont les mêmes que celles
du programme « Administration générale » décrit précédemment.

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VI. CADRE DE MISE EN ŒUVRE

6.1. Principes directeurs

6.2. Rôles et responsabilités des acteurs dans la mise en œuvre

6.3. Gestion de risque

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VII. CADRE DE SUIVI ET EVALUATION

7.1. Mécanisme de coordination de suivi

7.2. Mécanisme de coordination d’évaluation

7.3. Liste des indicateurs du cadre de suivi et évaluation retenus

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VIII. BUDGET DU PNDS

8.1. Estimation des besoins du PNDS par niveau du système de santé

8.2. Estimation des besoins du PNDS par nature

8.3. Estimation des besoins du PNDS par programme et résultat

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Références bibliographiques

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Annexes

Annexe 1 :
Tableau n°xxx : Liste de textes institués légalement par la Loi sectorielle.

Sous-
Nature de
N° bassement Titre de texte réglementaire à prendre
texte
légal
Arrêté déterminant les modalités de collaboration entre le
Arrêté
1 Article 5 professionnel de santé et les organes de participation
Ministériel
communautaire
Arrêté Arrêté portant création, organisation et fonctionnement de la
2 Article 8
Ministériel Province sanitaire
Arrêté Arrêté portant création, organisation et fonctionnement de la
3 Article 10
Ministériel Zone de Santé
Arrêté Arrêté déterminant les institutions et établissements de santé
4 Article 11
Ministériel relevant du pouvoir central et ceux de la province
Arrêté fixant l’organisation et le fonctionnement des
Arrêté établissements de santé ainsi que les normes relatives à
5 Article 12
Ministériel l’implantation, à la construction et aux types d’infrastructures,
équipements et matériels médico sanitaires
Arrêté
6 Article 13 Idem
Ministériel
Arrêté Arrêté fixant les modalités de libre choix des malades sur les
7 Article 23
Ministériel établissements des soins de santé
Ordonnance Ordonnance fixant l’organisation et fonctionnement du conseil
8 Article 42 ter
Présidentielle national de la CSU
Article 42 Décret fixant l’organisation et fonctionnement de l’Autorité de
9 Décret
quater régulation et contrôle de la CSU
Arrêté fixant les modalités de perception et les taux de la
Article 42 redevance de régulation des services et soins de santé et
10 Arrêté
quater pharmaceutique au profit de l’Autorité de régulation et contrôle
de la CSU
Article 42 Décret fixant l’organisation et fonctionnement de l’Institut
11 Décret
sexies national de santé publique
Décret déterminant les modalités de mobilisation et de gestion
Article 42
12 Décret des financements des organismes de coopération internationale
septies
aux politiques et priorités du pays
Décret déterminant les modalités d’interventions des organismes
Article 42
13 Décret privés dans l’amélioration de l’offre des soins et services de
octies
santé
Arrêté interministériel fixant les prestations comprises dans le
Arrêté
14 Article 43 bis paquet des services et soins de santé de base du système de CSU
Ministériel
concerné par le remboursement.
Arrêté Arrêté portant organisation et fonctionnement du système
15 Article 44
Ministériel national d’information sanitaire

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Sous-
Nature de
N° bassement Titre de texte réglementaire à prendre
texte
légal
Décret fixant l’organisation et fonctionnement de l’Agence
16 Article 44 bis Décret
nationale d’ingénierie clinique et de numérique de santé
17 Article 48 Arrêté Arrêté fixant la nomenclature du personnel de santé
Décret fixant l’organisation et le fonctionnement
18 Article 53 Décret d’Etablissement public dénommé « Autorité congolaise de
réglementation pharmaceutique
Arrêté fixant les modalités de perception et les taux des droits
de l’autorisation de mise sur le marché, d’importation et de
19 Article 53 Arrêté
contrôle de qualité des médicaments au profit de l’ Autorité
congolaise de réglementation pharmaceutique
Décret fixant l’organisation et le fonctionnement du système
20 Article 54 Décret
national d’approvisionnement des médicaments
Décret fixant l’organisation et le fonctionnement des services
21 Article 57 Décret
des plantes médicinales
Décret fixant l’organisation et le fonctionnement du Comité
22 Article 62 Décret
National de Bioéthique
Arrêté Arrêté déterminant les règles et les procédures en matière de
23 Article 68
Ministériel transfusion sanguine, transplantation d’organes et autres tissus
Arrêté déterminant les conditions d’autopsie, de manipulations
Arrêté de cadavres, de gestion de leur lieux de dépôt provisoire et
24 Article 68
Ministériel définitifs, d’ouverture, aménagement et fonctionnement des
chambres d’anatomie
Décret déterminant les procédures et les conditions de
25 Article 73 Décret
recherches biomédicales sur la personne humaine
Décret déterminant l’organisation, le financement et le contrôle
26 Article 75 Décret
du registre de des sujets de recherche biomédicale et autres
Arrêté
27 Article 80 Arrêté fixant les modalités d’assistance à la procréation
Ministériel
Arrêté Arrêté fixant l’organisation et le fonctionnement du Groupe
28 Article 88
Ministériel Consultatif de la vaccination
Arrêtés
Arrêtés instituant l’organisation des activités de vaccination
29 Article 98 Ministériels
supplémentaires
ponctuels
Arrêté Arrêté interministériels (Santé, Environnement et Culture) fixant
30 Article 104
interministériels les modalités de contrôle des bruits et nuisances sonores
Arrêté fixant les mesures de protection de la population et de
Arrêté
31 Article 105 lutte contre les maladies transmissibles, les endémies et les
Ministériel
épidémies
Décret fixant l’organisation et le fonctionnement du Conseil
32 Article 106 Décret national de coordination de la gestion des épidémies, urgences
et catastrophes complexes
Arrêté Arrêté fixant l’organisation et le fonctionnement de service
33 Article 109
Ministériel national de lutte contre la toxicomanie
Arrêté interministériel (Santé, Commerce extérieurs et industrie)
Arrêté
34 Article 110 fixant les mesures d’application de la convention cadre de
interministériels
l’OMS pour la lutte anti-tabac en RDC
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Sous-
Nature de
N° bassement Titre de texte réglementaire à prendre
texte
légal
Arrêté Arrêté déterminant la nomenclature des espaces non fumeurs et
35 Article 112
Ministériel les modalités de mise en œuvre
Arrêté Arrêté fixant les modalités d’information de la population sur la
36 Article 115
Ministériel nature toxique des produits du tabac et de ses dérivés
Décret instituant les taxes fiscales et non fiscales en vue de la
37 Article 117 Décret
réduction des conséquences de la consommation du tabac
Arrêté fixant les conditions d’octroi de l’autorisation de la
Arrêté
38 Article 119 culture, la production, la détention et la commercialisation des
Ministériel
stupéfiants et des substances psychotropes
Arrêté Arrêté fixant les conditions d’autorisation de délivrance des
39 Article 120
Ministériel stupéfiants et substances psychotropes au demandeur
Arrêté fixant les conditions d’octroi de l’autorisation et de la
Arrêté licence de la fabrication, l’importation, l’exportation, le
40 Article 123
Ministériel transport et la commercialisation des adjuvants et précurseurs
des stupéfiants et des substances psychotropes
Arrêté fixant les conditions d’octroi de l’autorisation et de la
Arrêté
41 Article 124 licence de la fabrication, l’importation, l’exportation, et la
Ministériel
commercialisation des boissons alcoolisées
Arrêté interministériels (Santé, intérieur, environnement et
Arrêté
42 Article 126 loisirs) déterminant les circonstances d’interdiction de
interministériel
consommation des boissons alcoolisées
Décret fixant l’organisation et le fonctionnement du Fonds de
43 Article 128 Décret
Promotion de la Santé
Décret fixant les modalités de perception de la taxe de
promotion de la santé et des de quotité de la redevance minière
44 Article 128 Décret
ainsi que de droits d’accises sur les produits de la santé au profit
du Fonds de promotion de la santé.
Décret fixant l’organisation et le fonctionnement du Fonds de
45 Article 129 Décret
solidarité Santé

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