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Chapitre 4 Systèmes de Stockage
Chapitre 4 Systèmes de Stockage
Prof Abdallah ZEGAOUI ---- Faculté des Sciences & de technologie ----- Université de Ghardaïa 2022 86
Polycopié de cours Systèmes de Conversion d’Energie Photovoltaïque
en parallèle donneront 200 Ah-12 V. Mais pour les montages en parallèle, il est impératif que
les deux batteries soient des « sœurs jumelles » : même capacité, même numéro de série, même
antécédents, sinon on risque de voir la plus faible dépérir au profit de l’autre : sa résistance
interne augmentera et la batterie « en meilleure santé » prendra la plus grande part du courant
de charge, ce qui ne fera qu’accentuer le déséquilibre. On préférera donc les montages en série
des batteries (addition de tensions) aux montages en parallèle (addition de capacités).
Capacité :
Par définition, la capacité est la quantité d’électricité, évaluée habituellement en ampères-
heures (Ah), qu’un accumulateur pleinement chargé peut faire circuler pendant une période de
décharge donnée jusqu’à une tension d’arrêt et une température définies. La capacité d'une
batterie est toute relative et dépend considérablement des conditions d'utilisation.
Pour les applications automobiles on définit la capacité pour une décharge en 5 ou 10h, mais
pour les applications solaires une capacité donnée pour une décharge en 50 ou 100 h convient
mieux.
Par exemple, une batterie de capacité C100 égale à 140 Ah devra fournir à 25°C pendant 100 h
au moins un courant de 1.4 A jusqu’au seuil d’arrêt de 1.75 V par élément. Typiquement pour
une capacité dite C100 de 140 Ah, la capacité à C10 sera de 100 Ah et la capacité à C sera de
60 Ah.
La capacité nominale augmente avec la température de 0.7 % /°C dans la plage de température
autorisée. Elle se détériore avec le vieillissement et avec le nombre de cycles.
Capacité massique :
La capacité massique s’exprime en Wh/kg. Elle vaut 28 Wh/kg pour le Ni-Cd et elle peut varier
de 12 (Plomb pur) à 50 Wh/kg pour le Pb-Ca.
Autodécharge :
Le taux d’autodécharge d’un accumulateur représente la perte moyenne relative de sa capacité
par mois et pour une température donnée.
QAS = capacité avant stockage, Q PS = capacité après stockage, n = durée de stockage en mois.
L’autodécharge est une caractéristique interne découlant de la technologie utilisée et est
généralement donnée pour une température de 20°C. Les valeurs typiques sont de 3 à 15%/mois
pour le Pb et jusqu’à 30 % /mois pour le Ni-Cd. C'est une fonction linéaire du temps. Elle
augmente avec l'âge et la température. Pour les batteries au Pb, elle est croissante avec la
proportion d'antimoine inclus dans les armatures des plaques (afin d'en renforcer la tenue
mécanique). Comme l'autodécharge est un paramètre très important dans les applications
solaires, on utilisera de préférence des batteries à faible taux d'antimoine. Un taux d’Antimoine
compris entre 1.5 et 3% semble actuellement la valeur retenue.
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Charge d’égalisation :
On appelle charge d’égalisation une charge excédentaire appliquée pendant 5 à 7 heures à une
batterie déjà pleinement chargée. Cette surcharge se fait à courant constant à un régime proche
de C20. Les éléments présentent alors une meilleure homogénéité dans leur état de charge. Dans
les batteries Pb-acide, la charge d’égalisation a pour effet de prévenir ou de résorber en partie
la sulfatation dure résultante d’un état de décharge prolongé.
Profondeur de décharge :
Sans importance pour le Ni-Cd qui peut se décharger complètement, ce paramètre en revêt une
considérable pour les batteries au Pb puisqu'elles survivent rarement à une décharge totale. On
limite en général la décharge à 80% de la capacité nominale. Pour les applications solaires, la
profondeur de décharge ne dépasse guère 40 %, les accumulateurs étant souvent
surdimensionnés afin d'augmenter leur durée de vie.
Tenue en cycles :
Dépendant beaucoup de la profondeur de décharge, ce paramètre varie typiquement de 400
cycles à 80% de décharge à 2000 cycles à 40 % de décharge.
Durée de vie :
Les contraintes sont si nombreuses qui agissent sur ce paramètre que les constructeurs sont
obligés de préciser le mode de fonctionnement pour pouvoir donner des valeurs approximatives:
les durées de vie exprimées en années sont données pour un fonctionnement en floating à 25°C.
Elle varie de 2 à 7 ans pour les batteries au Pb et de 10 à 25 ans pour les Ni-Cd. Elle diminue
de moitié pour chaque élévation de 10°C de la température d'utilisation.
Autonomie :
Dans le cas du Pb, il y a usure de l'électrolyte, d'autant plus forte que l'on surcharge les batteries.
Même au repos, l'évaporation de l'eau est inévitable. Cependant, les constructeurs ont trouvé un
moyen de la limiter en utilisant un électrolyte gélifié et des bouchons catalysant la réaction de
recombinaison des gaz dans les accumulateurs étanches dits sans entretien. D'éventuelles
surpressions dans la batterie sont éliminées par des soupapes de sécurité.
Tension nominale
C’est la force électromotrice de l’accumulateur en fonction du couple électrochimique utilisé,
elle s’exprime en volts. A titre d’exemples : une batterie CdNi à quatre éléments à une tension
nominale de 4x1,2 soit 4,8 volts. Par contre une autre batterie à plomb à six éléments, sa tension
nominale vaut 6x2 soit 12 volts.
Tension de charge
C’est la tension minimale à appliquer pour charger efficacement l’accumulateur, elle s’exprime
en volts. La tension de charge par élément vaut 1,4 colts pour une batterie CdNi et de 1,2 à 1,4
pour une batterie au Pb.
Donc pour une batterie CdNi à 4 éléments, la tension de charge doit être 5,6 volts en charge et
pour une batterie au Pb à 6 éléments elle doit être de 13,2 à 14,4 volts en charge.
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Capacité de la batterie
C’est la quantité d’énergie que l’on peut stocker dans la batterie, elle s’exprime en ampères-
heures (Ah), car on comptabilise cette énergie par le produit du courant que l’on tirerait (en A)
par la durée de cette décharge (en heures).
Par analogie à l’hydraulique, la capacité de la batterie correspond au volume total d’un réservoir
d’eau, soit le volume d’eau que l’on peut récupérer quand il est plein, ou aussi le produit du
débit par le temps d’écoulement. Contrairement à ce qui se passe dans l’analogie du réservoir
d’eau, l’énergie stockable ou «capacité » d’une batterie dépend de beaucoup de paramètres, en
particulier de la façon dont elle a été chargée et déchargée. On doit donc donner la capacité
dans des conditions de référence, souvent pour une durée de décharge de 20 heures et pour une
température de 25 °C. On parlera alors de capacité nominale.
La température ambiante est un paramètre très influent sur la capacité de la batterie car le froid
ralenti les réactions chimiques. Une batterie a donc une capacité beaucoup plus faible à froid
qu’à chaud qui peut bien sur aller du simple au double. C’est donc la gamme de température
qui impose le calcul de la capacité d’une batterie lors du dimensionnement.
Charge
La charge d’une batterie est l’opération qui consiste à entrer de l’énergie dans la batterie. Cette
opération de remplissage de la batterie en énergie sera assurée par le photogénérateur couplé à
la batterie et qui en débite un courant de charge (en ampères) dans la batterie. Par analogie
hydraulique, la charge correspond au remplissage d’un réservoir d’eau et le courant de charge
correspond au débit de la source d’eau qui remplit le réservoir.
La pratique a montré que l’on recharge les accumulateurs selon la règle du dixième, c’est-à-
dire en leur appliquant un courant égal au dixième de la capacité horaire (exprimée en ampères-
heure) de l’accumulateur. Une telle charge est dite C/10 ou 0,1C (C étant la capacité nominale
de l’accumulateur exprimée en ampères-heure). Le régime de charge à 0,1C est idéal pour la
longévité des accumulateurs et pour le rendement de charge mais les accumulateurs modernes
sont capables de supporter des recharges sous des courants considérablement plus intenses, ou
considérablement plus faibles qui s’évaluent à jusqu’à C/500 pour les accumulateurs au plomb.
En général, une opération de charge est d’autant plus efficace et inoffensive pour la durée de
vie de l’accumulateur qu’elle dure plus longtemps sous un courant faible.
La charge par un photogénérateur se pose rarement en ces termes car dehors en particulier, le
courant débité par le photogénérateur, et donc le courant de charge de l’accumulateur, est très
variable, entre le début et la fin de la journée, d’une journée à l’autre ou d’une saison à l’autre.
Le phénomène de charge d’un accumulateur par un photogénérateur s’apparente donc plus
souvent à une charge à tension constante (celle qu’impose l’accumulateur) qu’à une charge à
courant constant. Les manuels des constructeurs font bien la distinction entre ces deux modes
dans la description des comportements de batteries.
Décharge
La décharge d’une batterie est une opération qui consiste à sortir de l’énergie de la batterie pour
être consommée par la charge du récepteur. C’est ce que fait le récepteur qui lui est couplé en
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absorbant un courant de décharge (en ampères) issu de la batterie. Par analogie à l’hydraulique,
la décharge d’une batterie correspondrait au vidange d’un réservoir. Le courant de décharge est
alors le débit que l’on tire du réservoir pour consommer de l’eau.
La durée de vie des accumulateurs dépend principalement de la profondeur de la décharge
imposée qui est le rapport entre la quantité d’électricité déchargée et la capacité nominale de la
batterie. Le calcul de la capacité de l’accumulateur doit tenir compte du paramètre décharge
maximale car il existe un seuil de tension sous lequel on ne peut plus décharger l’accumulateur
sous peine de le détériorer.
D’autre part, plus le courant de décharge est faible, par rapport à sa capacité nominale, plus la
capacité de l’accumulateur sera grande. Le courant de décharge peut être constant ou non dans
les applications pratiques de l’énergie photovoltaïque. S’il s’agit d’éclairer en permanence, le
courant de décharge sera globalement constant. Mais s’il s’agit par exemple d’un portail
automatique, avec un récepteur qui fonctionne 23 h/24 en veille (10 mA par exemple) et un
moteur qui fonctionne 1 h par jour en moyenne (2 A typiquement), les courants de décharge
sont extrêmement variables. On s’assurera, dans ce cas, que l’accumulateur peut supporter le
courant de décharge important (2 A) pendant le temps de la manœuvre du portail soit 10 à 15s.
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L’électrode positive est une plaque rectangulaire en plomb renforcée par des nervures entre
lesquelles sont disposées des lamelles ou des tubes constitués par des oxydes de plomb (PbO2).
L’électrode négative est une plaque de plomb à surface gaufrée dont les alvéoles sont garnies
de plomb spongieux.
L’électrolyte est une solution aqueuse (eau distillée) d'acide sulfurique dont la densité varie en
fonction de l’état de charge de la batterie.
La réaction réversible mise en jeu est donnée par :
L’énergie qu’on peut emmagasiner dans un accumulateur est proportionnelle à la surface des
électrodes. Donc on a intérêt à augmenter leurs dimensions. Pour éviter la fabrication de
batteries de grand volume et encombrantes, on constitue deux faisceaux de plaques parallèles
positives et négatives intercalées. L’ensemble des plaques est immergé dans l’électrolyte
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contenu dans un bac en matière isolante (verre ou matière plastique). Il existe au moins quatre
catégories d'accumulateurs au Pb :
1) Plomb pur de type Planté.
2) Plomb-Calcium.
3) Plomb à fort taux d'antimoine (batteries de démarrage).
4) Plomb à faible taux d'antimoine (applications solaires).
4.4.3.2 Principe de fonctionnement
En fait, pendant la décharge, le PbO2 de l’anode est réduit et se transforme en Sulfate de Plomb ;
la concentration de l’acide sulfurique décroît. A la cathode on observe une oxydation du Pb qui
se transforme aussi en Sulfate de Pb. Lors de la décharge, partie de l’acide sulfurique étant
consommé, l’électrolyte voit ainsi sa densité décroître. La sulfatation est donc le résultat normal
de la décharge d’un accumulateur au Pb-acide. A ne pas confondre avec la sulfatation « dure »
formée à partir de gros cristaux de sulfate de Pb difficilement solubles qui peut fortement
diminuer la capacité.
Inversement pendant la charge, à l’électrode positive, le dioxyde de plomb se reforme ainsi que
le Pb spongieux au niveau de la plaque négative et de l’acide sulfurique se reformant,
l’électrolyte voit sa densité augmenter. Le moyen le plus sûr de vérifier l’état de charge est de
mesurer et la tension et la densité de l’électrolyte, ce qui permet de connaître la concentration
en acide.
4.4.3.3 Contraintes liées aux surcharges et aux décharges profondes
En fin de charge, si on prolonge le passage du courant, l’hydrogène et l’oxygène résultant de la
décomposition de l’eau se dégagent à l’état gazeux sur les électrodes (Electrolyse). Si la
décharge se produit trop longtemps, ou trop profondément, ou si on ne surveille pas la
concentration d’acide sulfurique, celui-ci peut attaquer les plaques en donnant du sulfate de
plomb PbSO4, qui n’est plus détruit par la suite. L’accumulateur se sulfate, il finit par devenir
inutilisable.
N.B. : On voit qu’il est important de surveiller l’état de charge ou de décharge d’une batterie
au plomb pour la conserver en bon état car un fonctionnement prolongé dans un sens ou dans
l’autre aboutirait à la destruction définitive de l’accumulateur. Cet inconvénient peut être
surmonté si le système est équipé d’un régulateur de charge-décharge avec correction en
température des seuils de tension.
4.4.3.4 Caractéristiques
4.4.3.4.1 Tension
La tension aux bornes d’un élément d’accumulateur au plomb est environ de 2V. Pratiquement
sa valeur varie entre 1,7V et 2,4V suivant l’état de charge en conditions normales de
fonctionnement.
Etat de charge : Pendant la charge, l’accumulateur est un récepteur. Si on trace graphiquement
la différence de potentiel aux bornes en fonction du temps, on constate ( voir Figure) qu’après
un court régime transitoire elle s’établit aux environs de 2,2V. En fin de charge (point M), on
note un accroissement rapide de la tension. Les plaques, complètement polarisées, ne retiennent
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plus l’oxygène et l’hydrogène dégagés. La fin de charge est atteinte à 2,6 V ou 2,7 V en charge
cyclique. En charge flottante (régulation de charge) on se limite entre 2,25 V et 2,35 V par
élément.
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Le stockage électrique caractérisé par sa capacité (en Ah) détermine directement la durée du
stockage si on rapporte cette énergie stockée à l’énergie moyenne consommée. Les durées de
stockage peuvent être très variables : quotidiennes (par exemple pour les pays à fort
ensoleillement) ou de plusieurs jours ou semaines (par exemple pour les pays à plus faible
ensoleillement). La capacité du stockage est déterminée par le dimensionnement du système en
fonction de critères techniques et économiques.
3.5.3 Conditions d’exploitation des accumulateurs.
Le cyclage imposé aux accumulateurs sera directement lié à la capacité de stockage et à l’apport
énergétique solaire. Pour un stockage journalier, l’accumulateur sera soumis à un grand nombre
de microcycles liés à l’alternance jour/nuit, beau temps/mauvais temps. Pour un stockage
saisonnier, l’accumulateur sera soumis à des cycles plus profonds liés à l’alternance des saisons
auxquels seront superposés des microcycles journaliers.
3.5.4 Caractéristiques souhaitées
Compte tenu des conditions d’exploitation des accumulateurs dans les systèmes solaires, on
recherchera des éléments à faible autodécharge (< 5%), cyclage profond, faible maintenance,
durée de vie supérieure à 5 ans.
Actuellement, les accumulateurs les mieux adaptés aux systèmes PV sont les éléments au
plomb. Pour certaines applications spécifiques (miniaturisation, robustesse, etc...) on utilise le
couple Cd-Ni au prix des inconvénients cités précédemment.
3.5.5 Conditions de charge.
La batterie est branchée en permanence sur le générateur solaire. La surcharge est évitée en
utilisant un régulateur de charge qui maintient la batterie dans un état voisin de la pleine charge.
Cette condition de fonctionnement dite ‘batterie flottante’ ou ‘floating’ est obtenue en limitant
la tension à une valeur constante de l’ordre de 2,25 V à 2,35 V par élément. D’autre part, on
augmentera considérablement la durée de vie si on limite la profondeur de décharge de la
batterie. Différents systèmes électroniques sont envisageables pour limiter la charge et la
décharge des accumulateurs, rôle généralement réalisé par le régulateur de charge associé.
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