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UNIVERSITÉ IBN TOFAIL

FACULTÉ DES SCIENCES


DÉPARTEMENT DE
MATHÉMATIQES

COURS D’ANALYSE COMPLEXE


ANALYSE 3

PAR :
M OHAMED E CH - CHAD

FILIÈRE SMP S3
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2016-2017
Description du Cours

Objectif du Cours
L’objectif du module Analyse Complexe est de maîtriser les concepts et les résultats fonda-
mentaux de la théorie des fonctions complexes de variables complexes de manière à pouvoir
les utiliser dans d’autre cours.
Ces notes de cours sont principalement destinées aux étudiants de la deuxième année SMP
( semestre 3 ). Elles n’ont aucune prétention d’être un recueil complet sur le sujet. J’espère,
tout de même, qu’elles constituerons un support pédagogique efficace. Elles ne serons com-
plètement profitables aux étudiants que si ces derniers assistent régulièrement aux cours
magistraux et préparent minutieusement les travaux dirigés.
Ces notes de cours donnent les principales définitions et les résultats fondamentaux d’Ana-
lyse Complexe, illustrés par des exemples.

Contenu du Cours
♠ Fonctions complexes
♠ Dérivation complexe, équations de Cauchy-Riemann
♠ Intégration complexe, Théorèmes de Cauchy
♠ Fonctions analytiques
♠ Séries de Laurent
♠ Théorème des résidus
♠ Séries de Fourier

Résultats d’apprentissage
À la fin du cours, l’étudiant doit avoir une bonne compréhension de la théorie des fonctions
complexes à variable complexe et devrait être en mesure d’appliquer ces connaissances pour
résoudre les exercices dans une variété de contextes.
En particulier, l’étudiant doit être capable de :
♣ Comprendre ce qu’une dérivation complexe est.
♣ Citer, tirer et appliquer les équations de Cauchy-Riemann.
♣ Effectuer l’intégration curviligne de fonctions complexes.
♣ Comprendre et appliquer le théorème de Cauchy et la formule intégrale de Cauchy.
♣ Étudier les propriétés de convergence d’une série de puissance complexe.

1
♣ Appliquer les théorèmes de Taylor et de Laurent pour obtenir des développements en
série de puissance.
♣ Identier et classifier les singularités de fonctions complexes et trouver des résidus.
♣ Tirer et appliquer le théorème des résidus pour calculer des intégrales réelles en utilisant
des résidus.
♣ Développer une fonction périodique en une série trigonométique.

M OHAMED E CH - CHAD .

2 M. ECH-CHAD
Table des matières

1 Fonctions d’une variable complexe holomorphes 4


1.1 Rappel sur la topologie de C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Fonctions holomorphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3 C-dérivabilité d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4 Fonctions élémentaires complexes holomorphes . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4.1 L’exponentielle complexe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4.2 Les fonctions trigonométriques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4.3 Les fonctions hyperboliques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.4 Les fonctions Logarithmiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

2 Intégration Complexe 13
2.1 Intégration le long d’un chemin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2 Théorèmes de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3 Primitive d’une fonction holomorphe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.4 Formules de Cauchy. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.5 Séries de Laurent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.6 Classification des singularités isolées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.6.1 Définition et exemples. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.6.2 Résidu d’un point singulier isolé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.7 Calcul des intégrales simples définies ou généralisées par la méthode des ré-
sidus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Z . . . . . . . . . . . . . . 22

2.7.1 Calcul des intégrales simples définies de type R(cos t, sin t)dt. . . . 22
Z +∞ 0
P (x)
2.7.2 Calcul des intégrales généralisées eiαx dx (α ∈ R). . . . . . . 23
Q(x)
Z−∞+∞ iαx
e P (x)
2.7.3 Calcul des intégrales généralisées dx (α ∈ R). . . . . . . 25
−∞ x Q(x)

3 Séries de Fourier 26
3.1 Motivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.2 Développement d’une fonction en une série trigonométique . . . . . . . . . . 26
3.3 Série de Fourier des fonctions de période 2L. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.4 Égalité de Parseval. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

4 Exercices 31

3
Chapitre 1

Fonctions d’une variable complexe


holomorphes

Introduction
Dans ce chapitre, nous allons introduire la notion d’une fonction d’une variable complexe,
à valeur complexe w = f (z) = f (x + iy) = u(x, y) + iv(x, y). Comme pour les fonctions
réelles d’une variable réelle, nous pouvons développer les notions de dérivées et intégrales
de fonctions complexes en se basant sur le concept fondamental de la limite.
Notre objectif principal sera d’établir la relation entre les notions de différentiabilité, d’ho-
lomorphie et d’analyticité d’une fonction complexe. La différence fondamentale entre l’ana-
lyse réelle et l’analyse complexe est que la géométrie du plan complexe C est beaucoup plus
riche que celle de la droite réelle R. Par exemple, les seules parties connexes de R sont des
intervalles, alors qu’il y a des sous-ensembles connexes beaucoup plus compliqués dans C
tel que la couronne. Dans R, quand on dit que x tend vers x0 , cela signifie que x tends vers

x+0 ( à droite ) ou bien x tends vers x0 ( à gauche ). Cependant dans C, quand on dit que z
tend vers z0 , cela a lieu sur une infinité de directions dans R2 .

1.1 Rappel sur la topologie de C


Définition 1.1.1. 1. Le disque ouvert de centre z0 ∈ C et de rayon R > 0 est défini par :

D(z0 , R) = {z ∈ C / |z − z0 | < R }.

2. Le disque fermé de centre z0 ∈ C et de rayon R > 0 est défini par :

D(z0 , R) = {z ∈ C / |z − z0 | ≤ R }.

3. On dit qu’une partie U ⊂ C est ouverte dans C, si pour tout z ∈ C, il existe r > 0 tel que
D(z, r) ⊂ U.
4. On dit qu’une partie F ⊂ C est fermé dans C, si son complémentaire CCF = C \ F est un
ouvert de C.
5. On dit que la partie V ⊂ C est un voisinage de z0 ∈ V , s’il existe un réel r > 0 tel que
D(z0 , r) ⊂ V.
6. Soient Z1 et Z2 deux points de C. On appelle chemin liant Z1 et Z2 toute application continue
γ : [a, b] −→ C ( a, b ∈ R ) telle que γ(a) = Z1 et γ(b) = Z2 .

4
1.1. RAPPEL
CHAPITRE
SUR LA 1.
TOPOLOGIE
FONCTIONS
DED’UNE
C VARIABLE COMPLEXE HOLOMORPHES

7. On dit qu’une partie Ω ⊂ C est connexe ( ou connexe par arcs ), si tout couple de points de Ω
est relié par un chemin restant dans Ω.
8. On dit qu’une partie Ω ⊂ C est simplement connexe, si pour tout chemin fermé γ dans Ω,
"l’intérieur" de γ est aussi dans Ω.
9. On dit qu’une suite de nombres complexes zn ∈ C converge vers a ∈ C, si lim |zn − a| = 0.
n→+∞
Et on écrit lim zn = a.
n→+∞

Définition 1.1.2. Soit Ω une partie de C. On appelle une fonction d’une variable complexe toute
application f : Ω −→ C définie sur Ω à valeurs dans C.
Exemple 1.1. 1.
f : C −→ C
z 7−→ f (z) = z 2
f (z) = f (x + iy) = x2 − y 2 + i2xy avec x = Re(z) et y = Im(z).
2.
f : C∗ −→ C
1
z 7−→
z
x y
f (z) = f (x + iy) = x2 +y 2
− i x2 +y 2.

3.
f : C −→ C
z 7−→ z = x − iy
4.
f : C −→ C
z = x + iy 7−→ f (z) = ex y + iey x.
Définition 1.1.3. Soit f une fonction définie au voisinage de z0 ∈ C, sauf peut-être en z0 à valeurs
dans C. On dit que f admet une limite l au point z0 si : lim |f (z) − l| = 0. On écrit lim f (z) = l.
z→z0 z→z0

I Si f admet une limite l au point z0 , cette limite est unique.


Exemple 1.2. 1. Soit f (z) = z 2 . Alors lim f (z) = 0 et lim f (z) = −1.
z→0 z→i
z 2 +1
2. Soit f (z) = z−i
. Calculer lim f (z).
z→i
3. Soit f (z) = −2z 4 + 3z 2 − z + 2. Calculer lim f (z).
z→−i

Proposition 1.1.4. Soit f une fonction définie au voisinage de z0 ∈ C, sauf peut-être en z0 . Alors
lim f (z) = l ( l ∈ C ), si et seulement si pour toute suite (zn )n∈N d’éléments de C, qui converge
z→z0
vers z0 , lim f (zn ) = l.
n→+∞

Exemple 1.3. Soit


f : C∗ −→ C
z
z 7−→ f (z) = ,
z
f n’a pas de limite au point z0 = 0. En effet. Considérons les deux suites : zn = n1 et Zn = ni . Notons
que f (zn ) = 1 et f (Zn ) = −1 pour tout n ≥ 1. Cependant (zn ) et (Zn ) convergent vers 0. D’après
le résultat précédent, f n’admet pas de limite au point 0.

5 M. ECH-CHAD
1.2. FONCTIONS
CHAPITRE
HOLOMORPHES
1. FONCTIONS D’UNE VARIABLE COMPLEXE HOLOMORPHES

Proposition 1.1.5. Soit f une fonction définie au voisinage de z0 = x0 + iy0 ∈ C, sauf peut-être en
z0 . Alors f (z) tend vers l = a + ib, ( a, b ∈ R ) au point z0 , si et seulement si les parties réelle et
imaginaire de f (z) tendent respectivement vers a et b au point (x0 , y0 ).

Proposition 1.1.6. Si lim f (z) = l1 et lim g(z) = l2 , alors :


z→z0 z→z0

1. lim f (z) + g(z) = l1 + l2 ,


z→z0

2. lim λf (z) = λl1 ( λ ∈ C),


z→z0

3. lim f (z)g(z) = l1 l2 ,
z→z0
f (z) l1
4. lim = ( l2 6= 0 ).
z→z0 g(z) l2

Définition 1.1.7. Soit f une fonction définie sur un ouvert U et z0 ∈ U . On dit que :
1. f est continue au point z0 si lim f (z) = f (z0 ).
z→z0

2. f est continue sur U si elle est continue en tout point de U .


 2 +4
f (z) = zz−2i ; z 6= 2i
Exemple 1.4. Etudier la continuté de f sur C;
f (2i) = 5i
Théorème 1.1.8. Soit f une fonction définie sur un ouvert qui contient z0 . Alors : f est continue
au point z0 , si et seulement si pour toute suite (zn )n∈N de nombres complexes, qui converge vers
z0 , lim f (zn ) = f (z0 ).
n→+∞

Proposition 1.1.9. Soit f une fonction définie sur un voisinage de z0 = x0 + iy0 . f est continue au
point z0 , si et seulement si ses parties réelle et imaginaire sont continues au point (x0 , y0 ).

Remarque 1.1.10. Si f et g : Ω −→ C sont continues, alors leur somme f + g, leur produit f g et


leur quotient fg sont continues sur leurs domaines de définition respectif.

Exemple 1.5. Les fonctions suivantes sont continues sur leurs domaines de définition :
1. z = x + iy 7−→ z = x − iy, z 7−→ z n .
1 z x y
2. z 7−→ z
= |z|2
= x2 +y 2
− i x2 +y 2.

1 z x y
3. z 7−→ z
= |z|2
= x2 +y 2
+ i x2 +y 2.

4. z 7−→ an z n + an−1 z n−1 + ... + a0 ( les fonctions polynômiales ).


P (z)
5. z 7−→ Q(z)
( les fractions rationnelles ).

1.2 Fonctions holomorphes


Définition 1.2.1. Soit f une fonction définie sur un ouvert non vide Ω ⊂ C et z0 ∈ Ω. On dit que f
est C-dérivable au point z0 , si lim f (z)−f
z−z0
(z0 )
existe. Cette limite s’appelle dérivée de f au point z0 et
z→z0
0
se note f (z0 ) = lim f (z)−f
z−z0
(z0 )
= lim f (z0 +h)−f (z0 )
h
.
z→z0 h→0

Exemple 1.6. Etudier la dérivabilité de f au point z0 .


1. f (z) = |z|2 , z0 = 0.
2. f (z) = z 2 − 3z, z0 ∈ C.
3. f (z) = z, z0 = 0.

6 M. ECH-CHAD
1.2. FONCTIONS
CHAPITRE
HOLOMORPHES
1. FONCTIONS D’UNE VARIABLE COMPLEXE HOLOMORPHES

Proposition 1.2.2. Soit f une fonction définie sur un voisinage de z0 ∈ C. Si f est C-dérivable au
point z0 , alors elle est continue au point z0 .
Définition 1.2.3. Soit f une fonction définie sur un ouvert Ω ⊂ C.
1. On dit que f est holomorphe sur Ω si f est C-dérivable en tout point de Ω. f 0 s’appelle la
fonction dérivée de f.
2. On dit que f est holomorphe au point z0 si f est C-dérivable dans un disque ouvert centré en
z0 .
Exemple 1.7. Montrer que la fonction f (z) = |z|2 est C-dérivable au point 0, mais n’est pas holo-

morphe en ce point. ( Ind : zn = z0 + en . )
Proposition 1.2.4. Si f et g sont holomorphes sur un ouvert non vide Ω ⊂ C, alors :
1. Les fonctions f + g, λf ( λ ∈ C ) et f g sont holomorphes sur Ω et ;

(f + g)0 = f 0 + g 0 , (λf )0 = λf 0 , (f g)0 = f 0 g + f g 0 .


f
2. Si (∀z ∈ Ω) g(z) 6= 0, alors g
est holomorphe sur Ω et ;
 0
f f 0g − f g0
= .
g g2

3. Si g est holomorphe sur un ouvert ∆ tel que f (Ω) ⊂ ∆, alors la fonction gof est holomorphe
sur Ω et ;
(∀z ∈ Ω) (gof )0 (z) = g 0 (f (z))f 0 (z).
Théorème 1.2.5. Soit f = u(x, y) + iv(x, y) : Ω −→ C une fonction définie sur un ouvert Ω et
z0 = x0 + iy0 ∈ Ω. Alors :
1. f est C-dérivable au point z0 , si et seulement si u et v sont différentiables au point (x0 , y0 ) et
leurs dérivées partielles au point (x0 , y0 ) vérifient les conditions de Cauchy-Riemann :
∂u ∂v ∂u ∂v
(x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) et (x0 , y0 ) = − (x0 , y0 )
∂x ∂y ∂y ∂x

2. f est holomorphe sur Ω, si et seulement si u et v sont différentiables sur ∆ = {(x, y) ∈


R2 / x + iy ∈ Ω} et vérifient les conditions de Cauchy-Riemann sur ∆.
Corollaire 1.2.6. Soit f = u + iv une fonction définie sur un ouvert qui contient z0 = x0 + iy0 . Si
∂u
∂x
, ∂u
∂y
∂v
, ∂x ∂v
et ∂y sont continues au point (x0 , y0 ) et vérifient les conditions de Cauchy-Riemann,
alors f est C-dérivable au point z0 .
Proposition 1.2.7. Si la fonction f = u + iv est C-dérivable au point z0 = x0 + iy0 , alors sa dérivée
est donnée par les expressions suivantes :
∂u ∂v
f 0 (z0 ) = (x0 , y0 ) + i (x0 , y0 ),
∂x ∂x
 
0 ∂u ∂v
f (z0 ) = −i (x0 , y0 ) + i (x0 , y0 ) ,
∂y ∂y
∂u ∂u
f 0 (z0 ) = (x0 , y0 ) − i (x0 , y0 ),
∂x ∂y
∂v ∂v
f 0 (z0 ) = (x0 , y0 ) + i (x0 , y0 ).
∂y ∂x

7 M. ECH-CHAD
1.3. C-DÉRIVABILITÉ
CHAPITRE 1.D’ORDRE
FONCTIONS
SUPÉRIEUR
D’UNE VARIABLE COMPLEXE HOLOMORPHES

Exemple 1.8. 1. Montrer que la fonction f (z) = (x2 −y 2 +4x+2)+i(2xy+4y) est holomorphe
sur C.
2. Vérifier que la fonction f (z) = z = x − iy n’est pas dérivable sur les points de C.
3. Les conditions de Cauchy-Riemann ne sont pas suffisantes pour assurer la dérivabilité d’une
fonction à une variable complexe.
 2
f (z) = zz ; z 6= 0
On considère la fonction :
f (0) = 0
(a) Vérifier que f satisfait les conditions de Cauchy-Riemann au point 0.
(b) Montrer que f n’est pas dérivable en 0.

Proposition 1.2.8. ( Règle de l’Hospital )


Soient Ω ⊂ C un ouvert non vide et f, g : Ω −→ C deux fonctions C-dérivables au point z0 ∈ Ω,
0 (z) 0 (z)
telles que f (z0 ) = g(z0 ) = 0. Si la limite lim fg0 (z) existe, alors lim fg(z)
(z)
= lim fg0 (z) .
z→z0 z→z0 z→z0

2
−2iz−1
Exercice 1.1. 1. Calculer : lim zz4 +2z 2 +1 , lim z−sinz
z3
.
z→i z→0

2. Trouver la fonction f holomorphe sur C dont la partie réelle est donnée par u(x, y) = x2 −
y 2 + 1, telle que f (0) = 1 + i.
3. Donner l’expression de f (z) en fonction de z.

1.3 C-dérivabilité d’ordre supérieur


Définition 1.3.1. On appelle série entière toute série de la forme an (z − z0 )n où (an )n∈N est une
P
suite donnée de nombres complexes et z0 ∈ C.
an (z − z0 )n converge } est le domaine de convergence de la série.
P
1. D = {z ∈ C /
2. La limite de cette série est notée f (z) :
k=n
X X
(∀z ∈ D) f (z) = lim ak (z − z0 )k = an (z − z0 )n .
n→+∞
k=0 n≥0

3. Le rayon de convergence d’une série entière est le réel R strictement positif, tel que :
 Si |z − z0 | < R, alors la série converge.
 Si |z − z0 | > R, alors la série diverge.
 Pour |z − z0 | = R, on ne peut rien dire.

P 1.3.2. ( Lemme
Lemme
n
d’Hadamard )
Soit an (z − z0 ) une série entière. Le rayon de convergence R est donnée par la relation :

an 1
R = lim = lim p .
n→+∞ an+1 n→+∞ n |a |
n

Exemple 1.9. Déterminer les rayons de convergence des séries entières suivantes :
X X (z − z0 )n X (z − z0 )n X (z − z0 )n X (z − z0 )n
(z − z0 )n , , , , ,
n n2 2n n!
X X
n!(z − z0 )n , nn (z − z0 )n .

8 M. ECH-CHAD
1.3. C-DÉRIVABILITÉ
CHAPITRE 1.D’ORDRE
FONCTIONS
SUPÉRIEUR
D’UNE VARIABLE COMPLEXE HOLOMORPHES

Définition 1.3.3. On définit les fonctions dérivées d’ordre supérieur d’une fonction holomorphe
f : Ω −→ C par :
0
(∀n ∈ N)(∀z ∈ Ω) f (n+1) (z) = f (n) (z)

Remarque 1.3.4. Si f = u+iv est holomorphe sur un ouvert Ω, alors f est indéfiniment holomorphe
sur Ω et u et v sont de classe C ∞ sur l’ouvert ∆ = { (x, y) ∈ R2 / x + iy ∈ Ω } de R2 .

Exemple 1.10. Soit f (z) = ez . f est holomorphe sur C, donc f est indéfiniment holomorphe sur C
et (∀n ∈ N)(∀z ∈ C) f (n) (z) = ez .

1. Toute série entière f (z) = an (z − z0 )n est holomorphe sur son disque de


P
Théorème 1.3.5.
convergence D(z0 , R), de dérivée :
X
(∀z ∈ D(z0 , R)); f 0 (z) = nan (z − z0 )n−1 .
n≥1

2. f est indéfiniment holomorphe sur D(z0 , R) et ;


+∞
(k)
X f (k) (z0 )
(∀z ∈ D(z0 , R))(∀k ∈ N); f (z) = n(n−1)...(n−k+1)an (z−z0 )n−k , avec ak = .
n=k
k!

Théorème 1.3.6. ( Développement en série entière )


Soient Ω ⊂ C un ouvert non vide, z0 ∈ Ω et R > 0 tels que le disque fermé D(Z0 , R) ⊂ Ω. Si
f : Ω −→ C est une fonction holomorphe, alors la série de Taylor
X f (n) (z0 )
(z − a)n
n≥0
n!

converge normalement vers f dans le disque fermée D(Z0 , R).


X f (n) (z0 )
(∀z ∈ D(Z0 , R)) f (z) = (z − a)n .
n≥0
n!

1
Exemple 1.11. Développer en série entière au voisinage du point z0 = 0 la fonction (1−z)2
.
1
0 1
( Ind : Remarquer que 1−z = (1−z) 2 ).

Définition 1.3.7. Soit Ω un ouvert non vide de R2 . On dit que la fonction u : Ω −→ R est harmo-
2 2
nique, si elle est solution de l’équation de Laplace : ∆u = ∂∂xu2 + ∂∂yu2 = 0.

Exemple 1.12. 1. u(x, y) = ex sin(y), Ω = R2 .


2. u(x, y) = ln(x2 + y 2 ), Ω = R2 \ {(0, 0)}.
3. u(x, y) = x3 − 3xy 2 + x2 − y 2 − xy + x + y, Ω = R2 .

Proposition 1.3.8. Si f = u + iv : Ω −→ C est holomorphe sur Ω, alors u et v sont harmoniques


sur U = {(x, y) ∈ R2 / x + iy ∈ Ω}.

Définition 1.3.9. Soient Ω ⊂ R2 un ouvert non vide et u : Ω −→ R une fonction harmonique. Toute
fonction v : Ω −→ R, telle que le couple (u, v) vérifie les conditions de Cauchy-Riemann, s’appelle
conjuguée harmonique de la fonction u.

Exercice 1.2. Soit u(x, y) = ex cos(y).


1. Montrer que u est harmonique.

9 M. ECH-CHAD
1.4. FONCTIONS
CHAPITRE
ÉLÉMENTAIRES
1. FONCTIONS
COMPLEXES
D’UNE VARIABLE
HOLOMORPHES
COMPLEXE HOLOMORPHES

2. Déterminer le conjuguée harmonique de la fonction u.

Définition 1.3.10. On définit les opérateurs dérivées partielles par rapport au variables z et z par :
   
∂ 1 ∂ ∂ ∂ 1 ∂ ∂
= −i et = +i .
∂z 2 ∂x ∂y ∂z 2 ∂x ∂y
∂u ∂u ∂v ∂v
Si f = u + iv : Ω −→ C, telle que ∂x
, ∂y
, ∂x
et ∂y
existent, alors

∂f ∂u ∂v ∂f ∂u ∂v
= +i et = +i .
∂z ∂z ∂z ∂z ∂z ∂z
Proposition 1.3.11. Soit f = u + iv : Ω −→ C, avec Ω un ouvert non vide. Alors f est holomorphe
sur Ω si et seulement si u et v sont différentiables sur Ω0 = { (x, y) ∈ R2 / x + iy ∈ Ω } et
(∀z ∈ C) ∂f∂z
(z) = 0.

Exemple 1.13. les fonctions suivantes sont-elles holomorphes ?


1. f (z) = z.
2. f (z) = z.
3. f (z) = zz.

1.4 Fonctions élémentaires complexes holomorphes


Les fonctions complexes sont un prolongement naturel des fonctions réelles sur le plan
des nombres complexes C. Par un tel prolongement, ces fonctions s’enrichissent de nou-
velles propriétés. Par exemple, la fonction exponentielle d’une variable complexe ez devient
périodique, les fonctions sin z et cos z cessent d’être bornées, le logarithme des nombres né-
gatifs (et, en général, de tout nombre complexe non nul) prend un sens.
Dans cette section, nous étudierons les propriétés principales des fonctions élémentaires
complexes, leurs domaines d’analycité et leurs dérivées.

1.4.1 L’exponentielle complexe.


La fonction exponentielle complexe est définie par :

(∀z = x + iy ∈ C) x, y ∈ R ez = ex eiy = ex (cos y + i sin y).

L’exponentielle complexe a des propriétés analogues à celles de la fonction exponentielle


réelle.
La fonction exponentielle est holomorphe sur C et (∀z ∈ C) (ez )0 = ez .

1.4.2 Les fonctions trigonométriques.


Nous définirons les fonctions trigonométriques ou circulaires, sin z, cos z, etc., à l’aide des
fonctions exponentielles de la manière suivante :

eiz + e−iz eiz − e−iz


cos(z) = sin(z) =
2 2i
sin z eiz − e−iz cos z i(eiz + e−iz )
tan(z) = = cotan(z) = = iz
cos z i(eiz + e−iz ) sin z e − e−iz

10 M. ECH-CHAD
1.4. FONCTIONS
CHAPITRE
ÉLÉMENTAIRES
1. FONCTIONS
COMPLEXES
D’UNE VARIABLE
HOLOMORPHES
COMPLEXE HOLOMORPHES

La plupart des propriétés des fonctions trigonométriques réelles sont encore valables dans
le cas complexe.
les fonctions trigonométriques sont holomorphes :

(∀z ∈ C) sin0 (z) = cos(z); cos0 (z) = − sin(z);


π
(∀z ∈ C\{ + kπ / k ∈ Z}) tan0 (z) = 1 + tan2 (z).
2
Remarque 1.4.1. Contrairement au cas de la variable réelle, les fonctions de la variable complexe
z 7−→ sin(z) et z 7−→ cos(z) ne sont pas bornées, car lim | sin(iy)| = lim | cos(iy)| = +∞.
|y|→+∞ |y|→+∞

1.4.3 Les fonctions hyperboliques.


Les fonctions hyperboliques sont définies comme suit :

ez + e−z ez − e−z
ch(z) = sh(z) =
2 2
shz ez − e−z chz ez + e−z
th(z) = = z coth(z) = =
chz e + e−z shz ez − e−z
Les fonctions trigonométriques ( ou circulaires ) et les fonctions hyperboliques sont liées par
les relations suivantes :

sin(iz) = ish(z); cos(iz) = ch(z); tan(iz) = ith(z);

sh(iz) = i sin(z); ch(iz) = cos(z); th(iz) = i tan(z).


les fonctions hyperboliques sont holomorphes :

(∀z ∈ C) sh0 (z) = ch(z); ch0 (z) = sh(z);


π 
(∀z ∈ C\{i + kπ / k ∈ Z}) th0 (z) = 1 − th2 (z).
2

1.4.4 Les fonctions Logarithmiques.


La fonction logarithme f (z) = Log(z), z 6= 0 est définie comme l’inverse de la fonction
exponentielle ez .
ω = Log(z) ⇐⇒ z = eω .
Question : Pour un nombre complexe z donné, le nombre ω qui vérifie z = eω est-il unique ?
Réponse : Posons ω = u + iv. On a :

z = eω ⇐⇒ |z|eiarg(z) = eu (cos v + i sin v)


⇐⇒ |z| = eu et v = arg(z) + 2kπ k ∈ Z
⇐⇒ ω = Log(z) = ln|z| + i(argz + 2kπ), k ∈ Z.

Alors ω n’est pas unique.

Proposition 1.4.2. La fonction logarithme Logz, z 6= 0 est une fonction multiforme définie par :

Logz = ln|z| + i(argz + 2kπ), k ∈ Z, avec − π < argz ≤ π.

11 M. ECH-CHAD
1.4. FONCTIONS
CHAPITRE
ÉLÉMENTAIRES
1. FONCTIONS
COMPLEXES
D’UNE VARIABLE
HOLOMORPHES
COMPLEXE HOLOMORPHES

Remarque 1.4.3. La détermination principale ou valeur principale de Logz est souvent définie
par :
(∀z ∈ C\R− ) Logz = ln|z| + iargz, avec − π < argz < π.
La fonction logarithme est holomorphe sur C\R− et ;

1
(∀z ∈ C\R− ) Log 0 z = .
z
Exemple 1.14. Utilisons la détermination principale du logarithme :

1. Log(1 − i) = ln|1 − i| + iarg(1 − i) = ln 2 − π4 i = 21 ln2 − π4 i.
2. log(i) = ln(|i|) + iarg(i) = 0 + π2 i = π2 i.
3. Log(2i) = ln(|2i|) + iarg(i) = ln2 + π2 i.
Les propriétés suivantes sont vérifiées modulo[2πi] :
1. Log(z1 z2 ) = Log(z1 ) + Log(z2 ).
2. Log( zz12 ) = Log(z1 ) − Log(z2 ).
3. Log(z n ) = nLogz.

12 M. ECH-CHAD
Chapitre 2

Intégration Complexe

Introduction
Les méthodes d’intégration des fonctions complexes et leurs théories sont abordées dans ce
chapitre. Ce chapitre contient certains des résultats les plus importants de l’analyse com-
plexe. On cite parmi ces résultats le théorème de Cauchy-Goursat et la formule intégrale de
Cauchy. Un résultat fascinant déduit de la formule intégrale de Cauchy est que si une fonc-
tion complexe est dérivable une fois en un point, alors les dérivées de n’importe quel ordre
existent et ces dérivées sont elles mêmes analytiques.
De nombreuses propriétés des intégrales de fonctions d’une variable complexe sont très
semblables à celles des intégrales de fonctions d’une variable réelle ; par exemple, lorsque
l’intégrale remplit certaines conditions, l’intégrale peut être calculée en trouvant la fonction
primitive de la fonction à intégrer et l’évaluation de la fonction primitive au niveau des
deux points d’extrémité. Toutefois, il existe d’autres propriétés qui sont uniques à l’intégra-
tion dans le plan complexe.
L’une des applications les plus remarquables de l’intégration dans le plan complexe en gé-
néral et du théorème de Cauchy en particulier, est la possibilité d’utiliser les techniques
d’analyse complexe pour calculer des intégrales et des séries réelles qui sont très difficiles à
calculer par les méthodes d’analyse réelle.

2.1 Intégration le long d’un chemin


Définition 2.1.1. Soient f une fonction continue sur un ouvert Ω et γ : [a; b] −→ Ω une courbe de
classe C 1 , alors l’intégrale curviligne de f le long de la courbe Γ = γ([a; b]) est défini par :
Z Z Z b
f (z)dz = f (z)dz f (γ(t))γ 0 (t)dt.
Γ γ a

Remarque 2.1.2.
1. L’intégrale ne dépend pas du paramétrisation γ du chemin Γ.
2. Si Γ est fermée, elle est orientée dans le sens trigonométrique.
Par exemple, le cercle C(z0 , R) de centre z0 ∈ C et de rayon R > 0 on peut le parcourir soit
dans le sens horaire ou soit dans le sens trigonométrique. Par convention ;
i- le sens trigonométrique paramétré par : t ∈ [0; 1] γ(t) = z0 + Rei2πt , est considéré comme
une orientation positive du cercle.
ii- L’orientation négative du cercle peut obtenue à partir de la paramétrisation : t ∈ [0; 1] γ(t) =
z0 + Re−i2πt .

13
2.2. THÉORÈMES DE CAUCHY CHAPITRE 2. INTÉGRATION COMPLEXE

it 3π
Exemple 2.1. R 2définie par Γ = { γ(t) = 2e , 0 ≤ t ≤
1. Soit Γ l’arc 2
}.
Evaluons l’intégrale : Γ z dz.
Z Z 3π
2
2
z dz = (2eit )2 (2eit )0 dt
Γ 0
Z 3π
2
= 8ie3it dt
0
  3π
8 3it 2
= e
3 0
8 8
= − + i.
3 3
R
Calculer Γ
z + zdz.
2. Soit

γ : [0; 1] −→ C
t 7−→ γ(t) = 2 + t(−2 + 3i).
R R
Calculer γ
zdz et γ
|z|2 dz.

Proposition 2.1.3. Soient f et g deux fonctions continues sur un ouvert Ω et Γ = γ ([a; b]) ⊂ Ω
une courbe de classe C1 alors :
R R R
1. Γ f (z) + g(z)dz = Γ f (z)dz + Γ g(z)dz.
R R
2. (∀λ ∈ C) Γ λf (z)dz = λ Γ f (z)dz.
3. Γ− f (z)dz = − Γ f (z)dz, avec Γ− : la courbe Γ oientée dans son sens inverse. Γ− est
R R

paramétrée par : (t ∈ [a; b] γ − (t) = γ(a + b − t).


R R R
4. Si c ∈]a; b[, Γ1 = γ([a; c]) et Γ2 = γ([c; b]) alors : Γ f (z)dz = Γ1 f (z)dz + Γ2 f (z)dz.
Rb
5. Si (∀z ∈ Γ) |f (z)| ≤ M (M > 0) et LΓ = a |γ 0 (t)|dt est la longueur de la courbe Γ alors :
Z
f (z)dz ≤ M LΓ .
Γ

Exemple 2.2. 1. Soit C + +


1 (0; 2) le demi-cercle supérieur de centre 0 et de rayon 2. Calculer LC 1
2 2
la longueur de C +
1 (0; 2).
2
R
2. Soient m ∈ Z et a ∈ C fixé. Calculer Γ f (z)dz avec f (z) = (z − a)m et Γ est le cercle centre
a et de rayon R = 1.
R
3. Trouver un majorant de Γ zez dz avec Γ = { z ∈ C / |z| = 3 }.

2.2 Théorèmes de Cauchy


Définition 2.2.1. Soit Γ = γ ([a; b]) un chemin.
1. On dit que Γ est fermé si γ(a) = γ(b).
2. On dit que Γ est simple s’il ne se recoupe pas lui-même ( i.e. il n’y a pas de points doubles ).
3. Toute courbe fermée et simple est appelée courbe de Jordan.

14 M. ECH-CHAD
2.2. THÉORÈMES DE CAUCHY CHAPITRE 2. INTÉGRATION COMPLEXE

Définition 2.2.2. Soit Ω une partie connexe de C. On dit que Ω est simplement connexe si pour tout
chemin Γ dans Ω, "l’intérieur" de Γ est aussi dans Ω. Dans le cas contraire Ω est dite multiplement
connexe.
I Un domaine sans trous est simplement connexe, mais s’il possède au moins un seul trous il est
multiplement connexe.

Définition 2.2.3. Soit Ω ⊂ C un domaine multiplement connexe, dont sa frontière ∂Ω est constituée
par un nombre fini de courbes simples. On dit que Ω est orienté positivement si chaque composante
de sa frontière est parcourue de telle sorte que l’intérieur de Ω reste du côté gauche.

Théorème 2.2.4. Soit Ω ⊂ C un ouvert non vide et f : Ω −→ C une fonction holomorphe. Pour
tout domaine D multiplement connexe, qui est orienté positivement et dont sa frontière est constituée
par un nombre fini de courbes simples fermées et disjointes ∂D = Γ1 ∪ Γ2 ∪ ... ∪ Γn ⊂ Ω l’intégrale
curviligne Z Z Z Z
f (z)dz = f (z)dz + f (z)dz + ... + f (z)dz = 0.
∂D Γ1 Γ2 Γn

En particulier, pour toute courbe fermée Γ ⊂ Ω qui borde un domaine D ⊂ Ω ( ∂D = Γ ) simplement


connexe Z
f (z)dz = 0.
Γ

Théorème 2.2.5. Si Ω est un ouvert simplement connexe, γ un chemin simple fermé contenu dans
Ω et f : Ω −→ C une fonction holomorphe sur Ω, alors
Z
f (z)dz = 0.
γ
R
Exercice 2.1. Justifier pourquoi Γ
f (z)dz = 0.
1. f (z) = 2z 3 − iz 2 + 1, Γ est un chemin simple fermé.
z 2 +1
2. f (z) = (z−3i)(z+4)
, Γ = C(0, 2) le cercle de centre 0 et de rayon 2.
ez
3. f (z) = z4
, Γ = C(5i, 4) le cercle de centre 5i et de rayon 4.

Théorème 2.2.6. Soit Ω ⊂ C un ouvert non vide et f : Ω −→ C une fonction holomorphe. Pour
tout couple de courbes simples fermées Γ1 et Γ2 ⊂ Ω qui sont dijointes orientées dans le même sens
trigonométrique et bordent une couronne C ⊂ Ω ;
Z Z
f (z)dz = f (z)dz.
Γ1 Γ2

Théorème 2.2.7. Soit Ω ⊂ C un ouvert non vide et f : Ω −→ C une fonction holomorphe. Soient
z1 et z2 ∈ Ω deux points fixés et Γ1 et Γ2 ⊂ Ω deux courbes simples qui ont la même origine z1 et la
même extrémité z2 et telles que la courbe composée Γ1 ∪ Γ− 2 borde un domaine simplement connexe
D ⊂ Ω, alors Z Z
f (z)dz = f (z)dz.
Γ1 Γ2

Application 2.2. Montrer que :


z z
1. |z|=3 ze4 dz = |z|=1 ze4 dz.
R R
R1
2. −1 (z 2 − 1)dz = C − (0,1) (z 2 − 1)dz, avec C −
R it
1 (0, 1) = { z = e / − π ≤ t ≤ 0 }.
1 2
2

z2 z2
R R
3. |z−i|=1 z−i
dz = |z|=3 z−i
dz.

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2.3. PRIMITIVE D’UNE FONCTION HOLOMORPHE.
CHAPITRE 2. INTÉGRATION COMPLEXE

2.3 Primitive d’une fonction holomorphe.


Définition 2.3.1. Soit Ω un ouvert de C, f et F deux fonctions définies sur Ω On dit que F est une
primitive de f sur Ω, si F est holomorphe sur Ω et (∀z ∈ Ω) F 0 (z) = f (z).

Remarque 2.3.2. Si F et G sont deux primitives de la fonction f sur un ouvert connexe Ω, alors

(∃c ∈ C)(∀z ∈ Ω) G(z) = F (z) + c.

Proposition 2.3.3. Si Ω ⊂ C est un ouvert simplement connexe non vide, alors toute fonction
holomorphe f : Ω −→ C possède une primitive sur Ω.

Exemple 2.3. 1. z 7−→ ez est une primitive de z 7−→ ez sur C.


2. z 7−→ sin z est une primitive de z 7−→ cos z sur C.
z n+1
3. z 7−→ n+1
(n 6= −1 ) est une primitive de z 7−→ z n sur C.
4. z 7−→ chz est une primitive de z 7−→ shz sur C.

Proposition 2.3.4. Soient Ω un ouvert simplement connexe non vide de C, f et F : Ω −→ C deux


fonctions holomorphes sur Ω, telles que F est une primitive de f sur Ω. Si γ :−→ Ω est un chemin
de classe C1 alors : Z
γ(b)
f (z)dz = [F (z)]γ(a) = F (γ(b)) − F (γ(a)).
γ
R
En particulier si γ est fermé alors : γ
f (z)dz = 0.

Application 2.3. Calculer les intégrales suivants :


R πi
1. I = 0 2 sin(2z)dz.
Ri
2. J = −i z(3z − 4)dz.
R i√π
3. K = 0 2 z cos(z 2 )dz.
R iπ
4. L = 1 zez dz.

2.4 Formules de Cauchy.


Proposition 2.4.1. Soit Ω un ouvert non vide et z0 ∈ Ω. Si f : Ω −→ C est holomorphe sur Ω
sauf peut-être en z0 , telle que limz→z0 f (z) = l ( l ∈ C ), alors la fonction g définie sur Ω par
g(z) = f (z) z 6= z0 et g(z0 ) = l, est holomorphe sur Ω.

g(z) = sinz z z 6= 0

Exemple 2.4. 1. la fonction est holomorphe sur C.
g(0) = 1
z −e
g(z) = ez−1

z 6= 1
2. Justifier pouruoi la fonction est holomorphe sur C.
g(1) = e
cos(iz)−1
3. Montrer que la fonction f (z) = z2
est prolongeable par holomorphie en 0.

Théorème 2.4.2. Soit f une fonction holomorphe sur un ouvert Ω non vide de C. Si Γ ⊂ Ω est une
courbe simple fermée qui borde un domaine simplement connexe D ⊂ Ω ( i.e. Γ = ∂D ), alors pour
tout z0 ∈ Int(D) ( z0 ∈ D\Γ ) Z
f (z)
dz = 2πif (z0 ).
Γ z − z0

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2.5. SÉRIES DE LAURENT. CHAPITRE 2. INTÉGRATION COMPLEXE

Exemple 2.5. En utilisant la formule de Cauchy calculer :

ez
Z Z
cos z
I= dz et J = dz.
|z|=1 z |z−2|=2 (z − 1)(z + 3)

ez 1
R
Exercice 2.4. Calculer K = |z+1|=3 (z−1)(z+3)
dz, ( Ind : décomposer la fraction (z−1)(z+3)
et appli-
quer la formule de Cauchy ).

Théorème 2.4.3. ( Formule de Dérivation de Cauchy )


Soit f une fonction holomorphe sur un ouvert Ω non vide de C. Si Γ ⊂ Ω est une courbe simple fermée
qui borde un domaine simplement connexe D ⊂ Ω ( i.e. Γ = ∂D ), alors pour tout z0 ∈ Int(D) (
z0 ∈ D\Γ ) Z
f (z) 2πi (n)
(∀n ∈ N) n+1
dz = f (z0 ).
Γ (z − z0 ) n!
dz e2z
R R
Application 2.5. Calculer : I = |z|=1 z3 (z−2) et I = |z|=2 (2z−1)(2z+1) dz.

2.5 Séries de Laurent.


Définition 2.5.1. Une série des puissances de la forme :
X a−2 a−1
an (z − a)n = ... + 2
+ + a0 + a1 (z − a) + a2 (z − a)2 + ...
n∈Z
(z − a) z−a

s’appelle série de Laurent centrée au point a ∈ C.


X a−n
1. La série des puissances négatives s’appelle la partie principale.
n>0
(z − a)n
X
2. La série des puissances positives an (z − a)n s’appelle la partie régulière.
n≥0

3. On dit que la série de Laurent converge si ses deux parties principale et régulière convergent.
X
Proposition 2.5.2. Soit an (z − a)n une série de Laurent centrée au point a ∈ C. On pose
p n∈Z
1p
r = lim n |a−n | et R = .
n→+∞ lim n |an |
n→+∞

Sur la couronne circulaire C(a, r, R) = { z ∈ C / r < |z − a| < R } la série de Laurent


1. X
an (z − a)n converge simplement.
n∈Z

2. Pour tout réel ρ ∈]r, R[, les coefficients de la série de Laurent sont donnés par :
Z
1 f (z)
an = dz.
2πi C(a,ρ) (z − a)n+1

1
Exemple 2.6. Développer la fonction f (z) = z 2 (z−i)
en série de Laurent sur la couronne :

C(0, 0, 1) = { z ∈ C / 0 < |z| < 1 }.

17 M. ECH-CHAD
2.6. CLASSIFICATION DES SINGULARITÉS ISOLÉES.
CHAPITRE 2. INTÉGRATION COMPLEXE

1
f (z) =
z 2 (z − i)
1 i
= 2
z 1" + iz #
1 X
= 2 i (−1)n in z n
z n≥0
X
= (−1)n in+1 z n−2
n≥0
i 1 X
= + + (−1)n in+1 z n−2 (on pose n0 = n − 2 c à d n = n0 + 2)
z 2 z n≥2
i 1 X 0 0 0
= 2+ + (−1)n +2 in +3 z n ( n ≥ 2 ⇔ n0 ≥ 0 )
z z n0 ≥0
i 1 X
= 2+ + (−1)n in−1 z n ( on remplace n’ par n)
z z n≥0

Théorème 2.5.3. Toute fonction holomorphe f : C(a, r, R) −→ C ( a ∈ C r, R > 0 ) se développe


de manière unique en série de Laurent centrée au point a :
X
(∀z ∈ C(a, r, R)) f (z) = an (z − a)n .
n∈Z

De plus Z
1 f (z)
(∀ρ ∈]r, R[)(∀n ∈ Z) an = dz.
2πi C(a,ρ) (z − a)n+1

Exercice 2.6. Développer en série de Laurent les fonctions suivantes :


1. f (z) = sin z
z
sur la couronne C∗ = C(0, 0, +∞) = { z ∈ C / 0 < |z| }.
1
2. f (z) = z 3 e z sur la couronne C∗ = C(0, 0, +∞) = { z ∈ C / 0 < |z| }.
3. f (z) = 2
(z−1)(z−2
sur la couronne C∗ = C(1, 0, 1) = { z ∈ C / 0 < |z − 1| < 1 }.

2.6 Classification des singularités isolées.


2.6.1 Définition et exemples.
Définition 2.6.1. Soient z0 ∈ C et r > 0. Si f est une fonction holomorphe sur le disque pointé
D0 (z0 , r) = { z ∈ C / 0 < |z − z0 | < r }, on dit que le point z0 est une singularité isolée de f .
Il existe trois types de singularitées isolées :
1. Singularité supprimable, si lim f (z) = l ( l ∈ C ).
z→z0

2. Pôle d’ordre m ∈ N , si lim (z − z0 )m f (z) = l ( l ∈ C∗ ).



z→z0

3. Singularité essentielle, si (∀m ∈ N) lim (z − z0 )m f (z) = ∞ ou n’existe pas.


z→z0

Exemple 2.7. 1. Les fonctions suivantes possèdent une singularité supprimable au point z0 :
2
sin z cos z π 1 + cos(πz) ez − 1
(z0 = 0), (z0 = ), (z0 = 1), (z0 = 0).
z 2z − π 2 (z − 1)2 z2

18 M. ECH-CHAD
2.6. CLASSIFICATION DES SINGULARITÉS ISOLÉES.
CHAPITRE 2. INTÉGRATION COMPLEXE

2. La fonction f (z) = (z−1)z+3


2 (z+i)3 présente un pôle double ( d’ordre deux ) au point z1 = 1 et un

pôle d’ordre trois au point z2 = −i.


1
3. La fonction e z possède une singularité isolée essentielle au point z2 = 0.
4. La fonction sinz z présente des pôles simples au points nπ n ∈ Z∗ , et une singularité suppri-
mable au point 0.
Proposition 2.6.2. Soit z0 ∈ C et f : D0 (z0 , r) = {z ∈ C / 0 < |z − z0 | < r } −→ C une fonction
holomorphe. Alors on a les propositions suivantes :
X
1. z0 est une singularité supprimable si et seulement si la série de Laurent an (z −a)n associée
n∈Z
à f ne contient pas des puissances neǵatives.
X
2. z0 est un pôle d’ordre fini si et seulement si la série de Laurent an (z − a)n associée à f
n∈Z
contient un nombre fini de puissances négatives.
X
3. z0 est une singularité essentielle si et seulement si la série de Laurent an (z − a)n associée
n∈Z
à f contient une infinité de puissances négatives.

2.6.2 Résidu d’un point singulier isolé.


Définition 2.6.3. Soit z0 ∈ C et f : D0 (z0 , r) = {z ∈ C / 0 < |z − z0 | < r } −→ C une fonction
holomorphe. Le résidu de f au point z0 est défini par : rés(f, z0 ) = a−1 avec a−1 est le coefficient de
(z − z0 )−1 dans le développement en série de Laurent de f centrée au point z0 .
1
Exemple 2.8. Soit f (z) = e z (z ∈ C). 0 est un point singulier de f . La série de Laurent de f sur la
couronne C(0, 0, +∞) = {z ∈ C / 0 < |z| } est :
1
f (z) = e z
1 n

X
z
=
n≥0
n!
X 1 1
=
n≥0
n! z n
1 1 1
= 1+ + + 2 + ...
z 2z 6z
Donc rés(f, 0) = a−1 = 1.
Proposition 2.6.4. Soit z0 ∈ C et f : D0 (z0 , r) = {z ∈ C / 0 < |z − z0 | < r } −→ C une fonction
holomorphe.
1. Si z0 est une singularitée supprimable de f , alors rés(f, z0 ) = 0.
2. Si z0 est un pôle simple de f , alors rés(f, z0 ) = lim (z − z0 )f (z).
z→z0

dm−1
3. Si z0 est un pôle d’ordre m ≥ 1 de f , alors rés(f, z0 ) = 1
lim
(m−1)! z→z m−1
((z − z0 )m f (z)) .
0 dz
Proposition 2.6.5. Soient g et h deux fonctions holomorphe sur le disque D(z0 , R). Si g(z0 ) 6=
0, h(z0 ) = 0 et h0 (z0 ) 6= 0 alors le résidu
 
g(z) (z − z0 )g(z) g(z0 )
Rés , z0 = lim = 0 .
h(z) z→z0 h(z) h (z0 )

19 M. ECH-CHAD
2.6. CLASSIFICATION DES SINGULARITÉS ISOLÉES.
CHAPITRE 2. INTÉGRATION COMPLEXE

2z
Exemple 2.9. 1. La fonction f (z) = (z−i)(z 2 −1)
possède trois pôles simples {−1, 1, i} dont les
résidus sont donnés par :
2z 1 −1 + i
a- Rés(f, −1) = lim (z + 1)f (z) = lim = = .
z→−1 z→−1 (z − i)(z − 1) −1 − i 2
2z 1 1+i
b- Rés(f, 1) = lim(z − 1)f (z) = lim = = .
z→1 z→1 (z − i)(z + 1) 1−i 2
2z
c- Rés(f, i) = lim(z − i)f (z) = lim 2 = −i.
z→i z→i z − 1
1
2. La fonction f (z) = (z2 +1)4 possède deux pôles d’ordres 4 aux points {−i, i}, donc leurs résidus

sont donnés par :


a-
1 d3  4

Rés(f, i) = lim (z − i) f (z)
z→i 3! dz 3
1 d3
 
1
= lim
z→i 3! dz 3 (z + i)4
 
1 −4.5.6
= lim
z→i 3! (z + i)7
5i
= − .
32
b-
1 d3  4

Rés(f, −i) = lim (z + i) f (z)
z→−i 3! dz 3
1 d3
 
1
= lim
z→−i 3! dz 3 (z − i)4
 
1 −4.5.6
= lim
z→−i 3! (z − i)7
5i
= .
32
z
3. Soit f (z) = 1
z(ez −1)
. On a lim z 2 f (z) = lim= 1 6= 0. Donc f présente au point
z→0 z→0 ez − 1
z0 = 0 un pôle double. Alors le résidu de f au point z0 = 0 est donné par :
1 d  2 
Rés(f, 0) = lim z f (z)
z→0 1! dz
 
d z
= lim
z→0 dz ez − 1
ez − 1 − zez
= lim
z→0 (ez − 1)2
−z
= lim ( Règle de l’Hospital )
z→0 2(ez − 1)
1
= − .
2
Exercice 2.7. Calculer rés(f, u).
1
1. f (z) = z 2 (z 2 +4)
, u ∈ {0; −2i; 2i}
1
2. f (z) = (z 2 +1)3
, u ∈ {−i; i}

20 M. ECH-CHAD
2.6. CLASSIFICATION DES SINGULARITÉS ISOLÉES.
CHAPITRE 2. INTÉGRATION COMPLEXE

1
3. f (z) = z sin z
, u ∈ {kπ / k ∈ Z}
Théorème 2.6.6. ( Théorème des résidus - Cauchy 1826 - )
Soit Γ ⊂ C une courbe simple fermée qui borde un domaine simplement connexe D ⊂ C ( i.e.
∂D = Γ ). Si f : D −→ C est holomorphe sauf aux points {z1 ; z2 ; ...; zn } ⊂ Int(Γ) ( c’est à dire les
zk sont des singularités isolées de f ) alors
Z n
X
f (z)dz = 2πi Rés(f, zk ).
Γ k=1

3
1. Soit f (z) = z4z+1 . Evaluons l’intégrale |z|=r f (z)dz ( r > 0 ).
R
Exemple 2.10.
La fonctions f possède quatre pôles simples qui se trouvent sur le cercle trigonométrique et
sont :
π kπ π π
zk = ei( 4 + 2 ) = e 4 (ei 2 )k avec 0 ≤ k ≤ 3.
3
Alors pour tout 0 < r < 1, la fonction f est holomorphe sur D(0, r). Ainsi |z|=r z4z+1 dz.
R

Mais, si le réel r > 1 on aura :


3
z3
Z Z X
f (z)dz = dz = 2πi Rés(f, zk )
|z|=r |z|=r z4 + 1 k=0
3
X z3
= 2πi lim
k=0
z→zk (z 4 + 1)0
3
X zk3
= 2πi
k=0
4zk3
= 2πi

2. Calculons l’intégrale de la fonction g(z) = z1+cos z


2 (z−π)3 le long du cercle C(0, 5) parcouru dans le

sens trigonométrique.
Notons que puisque la fonction g est holomorphe sur C\{0; π} et qu’elle présente un pôle
double au point z1 = 0 et un pôle simple au point z2 = π. Le théorème des résidus implique
que :
Z
g(z)dz = 2πi(Rés(g, 0) + Rés(g, π))
|z|=5
 
1 d 2 
= 2πi lim z g(z) + lim [(z − π)g(z)]
z→0 1! dz z→π
   
1 d 1 + cos z 1 1 + cos z
= 2πi lim + lim 2 ×
z→0 1! dz (z − π)3 z→π z (z − π)2
− sin z(z − π)3 − 3(z − π)2 (1 + cos z)
   
1 − sin z
( Règle de l’Hospital ) = 2πi lim + lim 2 ×
z→0 (z − π)6 z→π z 2(z − π)
 
6 1 − cos z
( Règle de l’Hospital ) = 2πi − 4 + lim 2 ×
π z→π z 2
 
6 1
= 2πi − 4 + 2
π 2π
 2 
π − 12
= 2πi
2π 4
 2 
π − 12
= i
π3

21 M. ECH-CHAD
2.7. CALCUL DES INTÉGRALES SIMPLES DÉFINIES OU GÉNÉRALISÉES PAR LA
MÉTHODE DES RÉSIDUS. CHAPITRE 2. INTÉGRATION COMPLEXE

Exercice 2.8. Calculer les intégrales curviligne suivantes :


3 +1 2
I = |z|=3 zz4 −1 dz, J = |z|=r zz3 +1
R R
+1
dz; pour 0 < r < 1 et r > 1,
sin z z
R R
K = |z−1|=2 z3 (z− π 2 dz, L =
) |z|=4 sin z
dz.
2

2.7 Calcul des intégrales simples définies ou généralisées par


la méthode des résidus.
Le calcul d’intégrales simples définies ou généralisées peut souvent être effectué en utilisant
Le théorème des résidus appliqué à une fonction et à un contour convenables dont le choix
peut demander une grande ingéniosité.
Les types d’intégrales qui suivent sont souvent rencontrées dans la pratique.

Z 2π
2.7.1 Calcul des intégrales simples définies de type R(cos t, sin t)dt.
0
Considérons une fraction rationnelle R(x, y) réelle à variables réelles et observons si on pose
z = eit avec t ∈ [0, 2π] on obtient l’expression suivante :
    
1 1 1 1
R(cos t, sin t) = R z+ , z− .
2 z 2i z

Alors comme la différentielle dz = izdt on déduit que l’intégrale simple de la fraction ra-
tionnelle trigonométrique R(cos t, sin t) définie sur [0, 2π] est égale à une intégrale curviligne
que l’on peut calculer avec le théorème des résidus :
Z 2π Z     
1 1 1 1 dz
R(cos t, sin t)dt = R z+ , z− .
0 |z|=1 2 z 2i z iz
Z 2π
1
Exemple 2.11. Calculons l’intégrale simple définie √ dt.
0 5 + cos t
1 1

Pour calculer cette intégrale, on pose z = eit , t ∈ [0, 2π] c’est à dire cos t = 2
z+ z
.
Z 2π Z 2π
1 1 dz
√ dt = √ 1 1

0 5 + cos t 0 5+ 2
z+ z
iz
Z
2
= √ dz
|z|=1 i(z 2 + 2 5z + 1)

Puisque le nombre réel z1 = 2 − 5 est le seul pôle de de la fraction rationnelle
2 2

=  √  √ 
i(z 2 + 2 5z + 1) i z − (− 5 − 2) z − (− 5 + 2)

qui appartient à l’intérieur du disque D(0, 1), alors le théorème des résidus implique que :
Z 2π
1 2 √
√ dt = 2πiRés( √ , 2 − 5)
0 5 + cos t i(z 2 + 2 5z + 1)
2
= 2πi  √ √ 
i − 5 + 2 − (− 5 − 2)
= π

22 M. ECH-CHAD
2.7. CALCUL DES INTÉGRALES SIMPLES DÉFINIES OU GÉNÉRALISÉES PAR LA
MÉTHODE DES RÉSIDUS. CHAPITRE 2. INTÉGRATION COMPLEXE

Exercice 2.9. Calculer les intégrales simples suivantes par la méthode des résidus :
Z 2π
1
1. dt.
0 5 + 3 sin t
Z 2π
1
2. dt ( a > 1 ).
0 a + sin t
Z 2π
cos2 t
3. dt.
0 5 − 3 cos t
Z +∞
P (x)
2.7.2 Calcul des intégrales généralisées eiαx dx (α ∈ R).
−∞ Q(x)
Considérons une fonction x −→ f (x) (x ∈ R) dont la fonction à variable complexe associée
z −→ f (z) est holomorphe sur C sauf en un nombre fini de singularités isolées. On désigne
par {z1 , z2 , ..., zn } les singularités de f qui appartiennent au demi plan supérieur H = {z ∈
C / Im(z) > 0}. Alors, si pour tout réel R > M ax(|z1 |, |z2 |, ..., |zn |) on intégre la fonction f
sur la courbe Γ parcourue dans le sens trigonométrique et qui est constituée par l’intervalle
[−R, R] et le demi-cercle supérieur CR de centre l’origine et de rayon R, le théorème des
résidus implique que :
Z Z R Z n
X
f (z)dz = f (x)dx + f (z)dz = 2πi Rés(f, zk ).
Γ −R CR k=1

Par conséquent, si on fait tendre le réel R vers l’infini, on obtient :


Z +∞ Z n
X
f (x)dx = − lim f (z)dz + 2πi Rés(f, zk ).
−∞ R→+∞ CR k=1

Le
Z lemme de Jordan suivant permet de calculer la valeur de la limite de l’intégrale curviligne
f (z)dz lorsque R tend vers l’infini pour certaines fonctions.
CR

Lemme 2.7.1. ( Jordan )


Soit S = { z ∈ C / r < |z − z0 | < R et θ0 ≤ arg z ≤ θ1 } un secteur non vide et ΓR l’arc défini par
ΓR = { z0 + Reit / θ0 ≤ arg z ≤ θ1 }, θ0 , θ1 ∈ R. Si f : S −→ C est une fonction holomorphe telle
que :
M
(∀t ∈ [θ0 , θ1 ]) |f (Reit )| ≤ k ,
R
où k > 1 et M sont des constantes, alors :
Z
lim f (z)dz = 0.
R→+∞ ΓR

P (z)
I En particulier : Si f (z) = Q(z)
est un fraction rationnelle, telle que deg(Q) − deg(P ) ≥ 2 alors :
Z
P (z)
lim dz = 0.
R→+∞ ΓR Q(z)

Lemme 2.7.2. ( Jordan )


Soit S = { z ∈ C / r < |z − z0 | < R et θ0 ≤ arg z ≤ θ1 } un secteur non vide et ΓR l’arc défini par

23 M. ECH-CHAD
2.7. CALCUL DES INTÉGRALES SIMPLES DÉFINIES OU GÉNÉRALISÉES PAR LA
MÉTHODE DES RÉSIDUS. CHAPITRE 2. INTÉGRATION COMPLEXE

ΓR = { z0 + Reit / θ0 ≤ arg z ≤ θ1 }, θ0 , θ1 ∈ R. Si g : S −→ C est une fonction holomorphe telle


que :
M
(∀t ∈ [θ0 , θ1 ]) |g(Reit )| ≤ k ,
R
où k > 0 et M sont des constantes, alors :
Z
lim eiαz g(z)dz = 0 ( α ∈ R∗ ).
R→+∞ ΓR

P (z)
I En particulier : Si f (z) = Q(z)
est un fraction rationnelle, telle que deg(Q) − deg(P ) ≥ 1 alors :
Z
P (z)
lim eiαz dz = 0.
R→+∞ Γ
R
Q(z)
P (x)
Proposition 2.7.3. Soit f (x) = Q(x) une fraction rationnelle irréductible dont le dénominateur
Q(x) ne possède pas de racines réelles. On désigne par {z1 , z2 , ..., zn } les singularités de f qui appar-
tiennent au demi plan supérieur. Si deg(Q) − deg(P ) ≥ 2, alors
Z +∞ n  
P (x) X P
dx = 2πi Rés , zk .
−∞ Q(x) k=1
Q
P (x)
Proposition 2.7.4. Soit Q(x)
une fraction rationnelle irréductible dont le dénominateur Q(x) ne
P (z) iαz
possède pas de racines réelles. On désigne par {z1 , z2 , ..., zn } les singularités de f (z) = Q(z)
e
(α > 0 ) qui appartiennent au demi plan supérieur. Si deg(Q) − deg(P ) ≥ 1, alors
Z +∞ n
P (x) X
dx = 2πi Rés (f, zk ) .
−∞ Q(x) k=1

P (x)
Proposition 2.7.5. Soit Q(x)
une fraction rationnelle irréductible dont le dénominateur Q(x) ne
P (z) iαz
possède pas de racines réelles. On désigne par {u1 , u2 , ..., un } les singularités de f (z) = Q(z)
e
(α < 0 ) qui appartiennent au demi plan inférieur. Si deg(Q) − deg(P ) ≥ 1, alors
Z +∞ n
P (x) X
dx = −2πi Rés (f, uk ) .
−∞ Q(x) k=1
R +∞
Exemple 2.12. Calculons l’intégrale 0 cos(bx)x2 +a2
dx pour a > 0 et b > 0.
ibz
D’après la méthode décrite ci-dessus, en intégrant la fonction f (z) = a2e+z2 sur la courbe simple
fermée ΓR , constituée par le demi-cercle supérieur centré à l’origine et de rayon R > a et l’intervalle
[−R, R], on obtient lorsque R tend vers +∞ :
Z +∞
e−ba
 ibz 
cos(bx) e
2 2
dx = 2πiRés , ia = 2πi
−∞ x + a z 2 + a2 2ia
R +∞ −ab
Ainsi 0 cos(bx)
x2 +a2
dx = πe2a .
Exercice 2.10. calculer les intégrales suivantes par la méthode des résidus :
R +∞ x2
1. I = 0 (x2 +1)(x 2 +4) dx.
R +∞
2. J = 0 cos(ax)
ch(x)
dx, avec |a| < 1.
R +∞ x sin(πx)
3. K = −∞ x2 +2x+5 dx
R +∞ t3 sin(t)
4. L = 0 (t 2 +1)2 dt

24 M. ECH-CHAD
2.7. CALCUL DES INTÉGRALES SIMPLES DÉFINIES OU GÉNÉRALISÉES PAR LA
MÉTHODE DES RÉSIDUS. CHAPITRE 2. INTÉGRATION COMPLEXE

+∞
eiαx P (x)
Z
2.7.3 Calcul des intégrales généralisées dx (α ∈ R).
−∞ x Q(x)
Lemme 2.7.6. ( Jordan )
Soit S = { z ∈ C / r < |z − z0 | < R et θ0 ≤ arg z ≤ θ0 + α; } un secteur non vide et Γr l’arc
défini par Γr = { z0 + reit / θ0 ≤ arg z ≤ θ0 + α}, θ0 , α ∈ R. Si f : S −→ C est une fonction
holomorphe telle que : lim (z − z0 )f (z) = a ∈ C, alors :
z→z0
Z
lim f (z)dz = iaα.
r→0 Γr

iz
Exemple 2.13. Soit f la fonction définie par f (z) = ez , et Γε,R la courbe fermée constituée par le
demi-cercle CR = {Reit / 0 ≤ t ≤ π }, l’intervalle [−R, −ε], le demi-cercle Cε = {εeit / − π ≤
t ≤ 0 } et l’intervalle [ε, R].
R
1. En utilisant le théorème des résidus, calculer Γε,R f (z)dz.
R
2. Montrer que limR→+∞ CR f (z)dz = 0.
R
3. Montrer que limε→0 Cε f (z)dz = iπ.
R +∞
4. En utilisant la méthode des résidus, montrer que : 0 sinx x dx = π2 .
1−z e 2 iaz
Exercice 2.11. Soit f la fonction définie par f (z) = 1+z 2 z , avec a > 0, et Γε,R la courbe fermée
it
constituée par le demi-cercle CR = {Re / 0 ≤ t ≤ π }, l’intervalle [−R, −ε], le demi-cercle
Cε = {εei(π−t) / 0 ≤ t ≤ π } et l’intervalle [ε, R].
R
1. En utilisant le théorème des résidus, calculer Γε,R f (z)dz.
R
2. Montrer que limR→+∞ CR f (z)dz = 0.
R
3. Calculer la limite limε→0 Cε f (z)dz.
R +∞ 1−x2 sin ax
4. En utilisant la méthode des résidus, montrer que : 0 1+x 2 x
dx = π2 − eπa .

25 M. ECH-CHAD
Chapitre 3

Séries de Fourier

3.1 Motivation
L’intérêt des séries de Fourier apparaît notamment quand on cherche à résoudre les équa-
tions différentielles linéaires du second ordre associéees aux circuits électriques. Considé-
rons un circuit RLC comprenant un condensateur de capacité C, une bobine d’inductance L
et une résistance R. On envoie dans ce circuit un courant alternatif, dont la tension est une
fonction périodique s(t), et on s’intéresse à la charge q(t) du condensateur.
L’équation (E) qui régit ce circuit est :
q
Lq 00 + Rq 0 + = s(t).
C
On sait qu’on en trouve les solutions en ajoutant à la solution générale de l’équation homo-
gène (E0 ) associée à (E) une solution particulière de (E). Lorsque le signal s est sinusoidal,
par exemple s(t) = sin(ωt), c’est facile car on cherche une solution de la forme :
q(t) = a cos(ωt) + b sin(ωt).

Mais, souvent, le signal fourni est plus compliqué, et pas forcément régulier ( signal en
créneau ou en dent de scie par exemple ). Si l’on a une décomposition de s(t) en somme de
fonctions trigonométriques :
k=n
X
s(t) = ak cos(kωt) + bk sin(kωt),
k=0

le calcul est encore facile en traitant séparément le cas de chaque terme et en les ajoutant (
principe de superposition ). En général on ne peut espérer avoir un tel développement avec
une somme finie et c’est pourquoi on va essayer d’écrire la fonction périodique s comme
somme d’une série trigonométrique. C’est toute la problématique des séries de Fourier.

3.2 Développement d’une fonction en une série trigonomé-


tique
Z 2π
Définition 3.2.1. Soit f : R −→ R une fonction périodique de période 2π. telle que |f (x)|dx <
0
∞. On appelle série de Fourier associée à f, la série trigonométrique :
+∞
a0 X
+ [an cos(nx) + bn sin(nx)]
2 n=1

26
3.2. DÉVELOPPEMENT D’UNE FONCTION EN UNE
CHAPITRE 3. SÉRIES DE FOURIER
SÉRIE TRIGONOMÉTIQUE

Z 2π Z 2π
1 1
avec an = π
f (x) cos(nx)dx et bn = π
f (x) sin(nx)dx.
0 0
Deux questions se posent :
1. La série de Fourier associée à f est-elle convergente ?
2. En cas de convergence, peut-on dire que la série converge vers f ?
Rappelons la notion de discontinuité de première espèce.
Définition 3.2.2. Une fonction f admet une discontinuité de première espèce en un point x0 , si les
limites à droite et à gauche de x0 existent. ( Celles-ci ne sont pas forcément égales sauf en cas de
continuité. )
Théorème 3.2.3. ( Dirichlet )
Soit f : R −→ R une fonction périodique de période 2π satisfaisant aux conditions suivantes (
appelées conditions de Dirichlet ) :
D1 − Les discontinuités de f ( si elles existent ) sont de première espèce et sont en nombre fini
dans tout intervalle fini.
D2 − f admet en tout point une dérivée à droite et une dérivée à gauche.
Alors la série de Fourier associée à f est convergente et on a :
+∞ 
a0 X f (x) si f est continue en x
+ [an cos(nx) + bn sin(nx)] = f (x+0)+f (x−0)
2 n=1 2
si f est discontinue en x.
Les notations f (x + 0) et f (x − 0) représentent respectivement les limites à droite et à gauche de f
au point x.
De plus la convergence est uniforme sur tout intervalle où la fonction f est continue.
Théorème 3.2.4. ( Jordan )
Soit f : R −→ R une fonction périodique de période 2π satisfaisant aux conditions suivantes (
appelées conditions de Dirichlet ) :
J1 − f est bornée.
J2 − On peut partager l4intervalle [a, a + 2π] en sous-intervalles [a1 , a2 [, [a2 , a3 [, ..., [an−1 , an ],
avec a1 = a et an = a + 2π, tels que la restriction f/[aj ,aj+1 [ soit monotone et continue.
Alors la série de Fourier associée à f est convergente, et a pour somme f (x) en tout point de continuité,
et f (x+0)+f
2
(x−0)
en tout point de discontinuité de f .
De plus la convergence est uniforme sur tout intervalle où la fonction f est continue.
Remarque 3.2.5. 1. Si f est paire, alors :
2 π
Z
(∀n ∈ N) an = f (x) cos(nx)dx, et bn = 0 ( n 6= 0 ).
π 0
2. Si f est impaire, alors :
Z π
2
(∀n ∈ N) an = 0, et bn = f (x) sin(nx)dx ( n 6= 0 ).
π 0

Exemple 3.1. 1. Soit f :] − π, π] −→ R la fonction 2π périodique définie par : f (x) = x. f


vérifier les conditions de Dirichlet, donc développable en série de Fourier. f est impaire donc
an = 0 et
2 π (−1)n+1
Z
bn = x sin(nx)dx = 2 .
π 0 n
Ainsi
+∞
X (−1)n+1
f (x) = 2 sin(nx).
n=1
n

27 M. ECH-CHAD
3.3. SÉRIE DE FOURIER DES FONCTIONS DE PÉRIODE 2L. 3. SÉRIES DE FOURIER
CHAPITRE

2. Soit f : [−π, π] −→ R la fonction 2π périodique définie par : f (x) = |x|. f vérifier les
conditions de Jordan, donc développable en série de Fourier. f est paire donc bn = 0 et
2 π 2 π
Z Z
a0 = f (x)dx = xdx = π,
π 0 π 0
2 π 2 π
Z Z 
0 si n est pair
an = f (x) cos(nx)dx = x cos(nx)dx = 4
π 0 π 0 − πn2 si n est impair.
Ainsi :
+∞
π 4 X cos[(2n + 1)x]
f (x) = − .
2 π n=0 (2n + 1)2
+∞
4
X 1 π
Remarquons enfin que l’égalité f (0) = 0, se traduit par : π 2
= , et par consé-
n=0
(2n + 1) 2
+∞ 2
X 1 (π)
quent 2
= .
n=0
(2n + 1) 8

3.3 Série de Fourier des fonctions de période 2L.


Z L
Définition 3.3.1. Soit f : R −→ R une fonction périodique de période T = 2L. telle que |f (x)|dx <
−L
∞. On appelle série de Fourier associée à f, la série trigonométrique :
+∞
a0 X
+ [an cos(nωx) + bn sin(nωx)]
2 n=1
Z L Z L
1 1 2π
avec an = L
f (x) cos(nωx)dx, bn = f (x) sin(nωx)dx et ω = T
.
−L L −L

Remarque 3.3.2. 1. Notons que le théorème de Dirichlet ( resp Jordan ) reste vrai également
pour l’intervalle ] − L, L[.
2. Si f est paire, alors :
Z L
2
(∀n ∈ N) an = f (x) cos(nωx)dx, et bn = 0 ( n 6= 0 ).
L 0

3. Si f est impaire, alors :


Z L
2
(∀n ∈ N) an = 0, et bn = f (x) sin(nωx)dx ( n 6= 0 ).
L 0

4. Si f est une fonction 2π périodique, alors la série de Fourier de f sous forme complexe est :
+∞ Z π
X 1
f (x) = cn e inx
, avec cn = f (x)e−inx dx, n ∈ Z.
−∞
2π −π

5. Si f est une fonction T = 2L périodique, alors la série de Fourier de f sous forme complexe
est :
+∞
1 π
Z
X 2π
f (x) = cn e inωx
, avec ω = , et cn = f (x)e−inωx dx, n ∈ Z.
−∞
T T −π

28 M. ECH-CHAD
3.4. ÉGALITÉ DE PARSEVAL. CHAPITRE 3. SÉRIES DE FOURIER

Exemple 3.2. Développer en série de Fourier la fonction périodique de périote T = 2 définie sur le
segment [−1, 1] par f (x) = |x|.
Puisque la fonction donnée est paire, alors : ω = 2π
T
= π, L = 1,
Z L Z 1
2
bn = 0, a0 = f (x)dx = 2 xdx = 1, et
L 0 0
Z L Z 1 
2 0 si n est pair
an = f (x) cos(nωx)dx = 2 x cos(nπx)dx = 4
L 0 0 − π2 n2 si n est impair.
Ainsi
+∞
1 4 X cos[(2n + 1)πx]
f (x) = − 2 .
2 π n=0 (2n + 1)2

3.4 Égalité de Parseval.



Théorème 3.4.1. Soit f une fonction développable en série de Fourier et de période T = ω
> 0,
alors on a pour α réel quelconque :
+∞ α+T
a20 X 2
Z
2 X
+ (an + b2n ) = f 2 (x)dx = 2 |cn |2 ( Égalité de Parseval ).
2 n=1
T α n∈Z

Remarque 3.4.2. 1. Si f est 2π périodique, alors :


+∞ 2π π
a20 X 2
Z Z
1 1
+ (an + b2n ) = 2
f (x)dx = f 2 (x)dx.
2 n=1
π 0 π −π

2. Si f est paire de période 2π, alors :


+∞ π
a20 X 2
Z
2
+ an = f 2 (x)dx.
2 n=1
π 0

3. Si f est impaire de période 2π, alors :


+∞ Z π
X 2
b2n = f 2 (x)dx.
n=1
π 0

Exemple 3.3. Soit f la fonction 2π périodique, définie par :



1 si x ∈]0, π[
f (x) =
−1 si x ∈] − π, 0[.

1. Développer en série de Fourier la fonction f .


2. Déduire la valeur de la somme :
+∞
X (−1)n
.
n=0
2n + 1

3. En utilisant l’égalité de Parseval, montrer que :


+∞ +∞
X 1 π2 X 1 π2
= , et = .
n=0
(2n + 1)2 8 n=1
n2 6

29 M. ECH-CHAD
3.4. ÉGALITÉ DE PARSEVAL. CHAPITRE 3. SÉRIES DE FOURIER

Exercice 3.1. Soit f la fonction, définie par : f (x) = x2 .


1. Développer en série de Fourier la fonction f ;
(a). Sur le segment [−π, π] suivant des cosinus.
(b). Sur l’intervalle [0, π[ suivant des sinus.
(c). Sur l’intervalle [0, 2π[ suivant des sinus et des cosinus.
2. En utilisant ces développements, trouver les sommes des séries suivantes :
+∞ +∞ +∞ +∞ +∞
X 1 X (−1)n+1 X 1 X 1 X 1
S= , R= , T = , U= , et V =
n=1
n2 n=1
n2 n=1
(2n − 1)2 n=1
n 4
n=1
(2n − 1)4

30 M. ECH-CHAD
Chapitre 4

Exercices

S ÉRIE 1 A NALYSE 3 (2016/2017)

Exercice 1 :
Pour un nombre complexe z = x + iy ∈ C, (x, y) ∈ R2 , On définit exponentielle z par :

ez = ex eiy = ex (cos y + i sin y).


1. a. Vérifier que : (∀z ∈ C) |ez | = eRe(z) et arg(ez ) = Im(z).
b. Montrer que : (∀z ∈ C)(∀k ∈ Z) ez+2kπi = ez .
0 0
c. Montrer qu’en général : (∀z, z 0 ∈ C) ez+z = ez ez .
2. a. Montrer que la fonction exponentielle est holomorphe sur C.
b. Vérifier que : (∀z ∈ C) (ez )0 = ez .

Exercice 2 :
Calculer :
ez −1
1. limz→0 z
.
2. limz→0 sin(|z|)
z
.
1
3. limz→0 e− z4 .
z+2z−i
4. limz→i z−i
.

Exercice 3 :
Soit f la fonction définie sur C par :

f (x + iy) = (x2 − y 2 − 5x) + i(2xy − 5y + 2).

1. Vérifier que f est holomorphe sur C.


2. Donner l’expression de sa fonction dérivée en fonction de z.

31
CHAPITRE 4. EXERCICES

Exercice 4 :
Soit l’ouvert Ω = {z ∈ C : Re(z) > 0}. Si z = x + iy, avec x, y ∈ R, on pose
p  y
f (x + iy) = ln x2 + y 2 + i arctan .
x
1. Vérifier que Ω est convexe, en déduire qu’il est connexe.
2. Montrer que f est holomorphe sur Ω.
3. Donner l’expression de sa fonction dérivée.

Exercice 5 :
1. Montrer que la fonction f définie sur C par :
x3 − y 3 x3 + y 3
f (x + iy) = + i si z 6= 0 et f (0) = 0.
x2 + y 2 x2 + y 2
est continue sur C.
2. Vérifier que f satisfait les conditions de Cauchy-Rieman sur C.
3. La fonction f est-elle holomorphe sur C ?

Exercice 6 :
1
Soit f la fonction définie sur C par f (z) = e− z4 si z 6= 0 et f (0) = 0.

1. Montrer que f satisfait les conditions de Cauchy-Riemann en tout point z ∈ C.


2. Montrer que f n’est pas holomorphe sur C.

Exercice 7 :
1. Trouver la fonction holomorphe f sur C dont la parite réelle est P (x, y) = x + yx, telle
que f (0) = 0.
2. Déterminer la fonction f de la variable complexe z = x + iy holomorphe sur C∗ telle
que : Im(f (z)) = x2−y
+y 2
, et f (1) = 0.

Exercice 8 :
1. Montrer que u(x, y) = e−x (x sin y − y cos y) est harmonique.
2. Déterminer v telle que la fonction f (z) = u + iv soit analytique.

Exercice 9 :
1
Soit f la fonction définie par : f (z) = z−1
.
1. Développer la fonction f en série entière au voisinage du point z0 = 2.
2. Déduire la valeur de f (n) (2) pour tout n ∈ N∗ .

32 M. ECH-CHAD
CHAPITRE 4. EXERCICES

Exercice 10 :
1. Démontrer que : sin0 z = cos z, cos0 z = − sin z, tan0 z = 1
cos2 z
.
2. En utilisant la règle de l’Hospital, calculer les limites suivantes :
10 +1
(a) limz→i zz6 +1 (b) limz→0 1−cos
z2
z
(c) limz→0 1−cos z
sin(z 2 )
.

33 M. ECH-CHAD
CHAPITRE 4. EXERCICES

S ÉRIE 2 A NALYSE 3 ( 2016/2017 )

Exercice 1 :
Calculer les intégrales suivantes :
R R 2i 2 R 2i R dz
I = |z|=1 (z − z)dz, J = i 3zez dz, K = 0 zeiz dz, L= |z−a|=r (z−a)2
, a ∈ C, r > 0.

Exercice 2 :
En utilisant les formules de Cauchy, calculer les intégrales suivantes :
z −z eπz
cos z
dz, J = |z−1|=1 (z−1)sin2 (z−3)
z
dz, K = |z|=4 e −e
R R R R
I = |z|=1 z(z−2) z 5 dz, L = |z−1|=3 (z−i)4
dz.

Exercice 3 :
1
Développer en série de Laurent la fonction f (z) = (z−1)(z−2)
, dans les couronnes :
1. C(1, 0, 1) = {z ∈ C / 0 < |z − 1| < 1},
2. C(2, 0, 1) = {z ∈ C / 0 < |z − 2| < 1},
3. C(0, 1, 2) = {z ∈ C / 1 < |z| < 2}.

Exercice 4 :
En utilisant le théorème des résidus, calculer les intégrales suivantes :
3 R 2π dt
I = |z|=3 z4z−1 dz, dz
R R
J = |z−1|=1 (z+1)(z 3 −1) , K = 0 2−cos t
, poser z = eit .

Exercice 5 :
En utilisant le lacet ΓR = {Reit / 0 ≤ t ≤ π } ∪ [−R, R], Calculer les intégrales suivantes :
R +∞ R +∞
I = 0 x4dx+1 , J = 0 cos(ax)
x2 +1
dx ( a > 0 ),

Exercice 6 :
iz
Soit f la fonction définie par f (z) = ez , et Γε,R la courbe fermée constituée par le demi-cercle
CR = {Reit / 0 ≤ t ≤ π }, l’intervalle [−R, −ε], le demi-cercle Cε = {εeit / − π ≤ t ≤ 0 }
et l’intervalle [ε, R].
R
1. En utilisant le théorème des résidus, calculer Γε,R f (z)dz.
R
2. Montrer que limR→+∞ CR f (z)dz = 0.
R
3. Montrer que limε→0 Cε f (z)dz = −iπ.
R +∞
4. En utilisant la méthode des résidus, montrer que : 0 sinx x dx = π2 .

34 M. ECH-CHAD
CHAPITRE 4. EXERCICES

S ÉRIE 1 A NALYSE 3 ( 2017/2018 )

Exercice 1 :
Calculer :
1−cos(|z|)
1. limz→0 z
.
z 2 +1
2. limz→−i z+i
.
z −e
3. limz→1 ez−1 .
1
4. limz→0 e− z .

Exercice 2 :
Pour un nombre complexe z = x + iy ∈ C, (x, y) ∈ R2 , On définit exponentielle z par :

|ez | = eRe(z) et arg(ez ) ≡ Im(z)[2π].


1. a. Écrire ez en fonction de x et y.
b. Vérifier que : (∀z ∈ C)(∀n ∈ Z) e−z = 1
ez
et enz = (ez )n .
0 0 0 ez
c. Montrer que : (∀z, z 0 ∈ C) ez+z = ez ez et ez−z = ez 0
.
d. Déduire que : (∀z ∈ C)(∀n ∈ Z) ez+2nπi = ez .
2. a. Montrer que la fonction exponentielle est holomorphe sur C.
b. Vérifier que : (∀z ∈ C) (ez )0 = ez .

Exercice 3 :
Montrer que la fonction f (z) = 1
z
est holomorphe sur C \ {0} et vérifier que f 0 (z) = − z12 .

Exercice 4 :
On définit les fonctions cosinus et sinus par :

eiz + e−iz eiz − e−iz


(∀z ∈ C) cos(z) = et sin(z) = .
2 2i
1. Montrer que : cos(z + z 0 ) = cos(z) cos(z 0 ) − sin(z) sin(z 0 ).
2. Soit f la fonction de la variable complexe z = x + iy (x, y ∈ R), définie par :

f (x + iy) = sin(x)ch(y) + i cos(x)sh(y).

a. Vérifier que f est holomorphe sur C.


b. Donner l’expression de sa fonction dérivée en fonction de z.
c. Déduire l’expression de f en fonction de z.

35 M. ECH-CHAD
CHAPITRE 4. EXERCICES

Exercice 5 :
 xy(x+iy)
f (x + iy) = x2 +y 2
; si x + iy 6= 0
Soit f la fonction définie sur C par :
f (0) = 0
1. Montrer que f est continue sur C.
2. Vérifier que f satisfait les conditions de Cauchy-Riemann au point 0.
3. Montrer que f n’est pas C−dérivable au point 0.

Exercice 6 :
Déterminer la fonction f de la variable complexe z = x + iy holomorphe sur C telle que :
Im(f (z)) = 4x3 y − 4xy 3 + 2y, et f (1) = 2.

Exercice 7 :
1. Montrer que u(x, y) = −2e−y sin x − e2x cos(2y) − x2 + y 2 est harmonique.
2. Déterminer v telle que la fonction f (z) = u + iv soit analytique.

Exercice 8 :
z−1
Soit f la fonction définie par : f (z) = z−2
.
1. Développer la fonction f en série entière au voisinage du point z0 = 1.
2. Déduire la valeur de f (n) (1) pour tout n ∈ N∗ .

Exercice 9 :
En utilisant la règle de l’Hospital, calculer les limites suivantes :
5 2) z
(a) limz→i zz7 −i
+i
(b) limz→0 sh(z
z sin z
(c) limz→0 e −1−z
z2
.

Exercice 10 :
Soit f la fonction de la variable complexe z = x + iy (x, y ∈ R), définie par :

f (x + iy) = xch(x) cos(y) − y sin(y)sh(x) + i [y cos(y)ch(x) + xsh(x) sin(y)] .

1. Vérifier que f est holomorphe sur C.


2. Donner l’expression de sa fonction dérivée.

36 M. ECH-CHAD
CHAPITRE 4. EXERCICES

S ÉRIE 2 A NALYSE 3 ( 2017/2018 )

Exercice 1 :
Calculer les intégrales suivantes :
R 2 2 Ri Ri R dz
I = [1,1+i] (z−z)ez +z dz, J = 1 (8z 3 −4z 2 +2z−3)dz, K = 2i 5zch(z 2 )dz, L = |z−2i|=3 (z−2i)4
.

Exercice 2 :
En utilisant les formules de Cauchy, calculer les intégrales suivantes :
dz cos(πz) z −z eπz
K = |z|=3 e +e
R R R R
I = |z|=2 z(z−1) , J = |z−2|=1 (z+1)(z−2) 2 dz, z 4 dz, L = |z+1|=2 (z+i)3
dz.

Exercice 3 :
Développer en série de Laurent les fonctions :
1
1. f (z) = z 3 (z 2 −1)
dans la couronne C(0, 0, 1) = {z ∈ C / 0 < |z| < 1}.
1 1
2. f (z) = 1+z 2
+ 3−z
dans la couronne C(0, 1, 3) = {z ∈ C / 1 < |z| < 3}.
1
3. f (z) = z(z+2)(z−1)
dans la couronne C(−2, 2, 3) = {z ∈ C / 2 < |z + 2| < 3}.

Exercice 4 :
En utilisant le théorème des résidus, calculer les intégrales suivantes :
R sin z
R 1−cos z
R 2π cos t
I = |z|=2 z3 (z 2 −1) dz, J = |z−iπ|=2 z(z−iπ) 2 dz, K = 0 3+cos t
dt, poser z = eit .

Exercice 5 :
En utilisant le lacet ΓR = {Reit / 0 ≤ t ≤ π } ∪ [−R, R], Calculer les intégrales suivantes :
R +∞ R +∞
dx
I = −∞ (x2 +1)(x 2 +4)2 , J = 0 xxsin(x)
4 +1 dx,

Exercice 6 :
eiz
Soit f la fonction définie par f (z) = chz
, et ΓR le rectangle de sommets −R, R, R + iπ, −R +
iπ.
R
1. En utilisant le théorème des résidus, calculer ΓR
f (z)dz.
1
2. Montrer que : (∀y ∈ [0, π]) |f (±R + iy)| ≤ shR
.

3. Déduire limR→+∞ 0 f (±R + iy)dy.
R +∞ cos x π
4. En utilisant la méthode des résidus, montrer que : −∞ chx
dx = ch( π2 )
.

37 M. ECH-CHAD
CHAPITRE 4. EXERCICES

E XAMEN D ’A NALYSE 3, S ESSION N ORMALE 2016/2017


Durée : 1h30

Exercice 1 : (4pts)
Soit f la fonction de la variable complexe z = x + iy (x, y ∈ R), définie par :

f (x + iy) = sin(x)ch(y) + i cos(x)sh(y).

1. Vérifier que f est holomorphe sur C.


2. Donner l’expression de sa fonction dérivée en fonction de z.

Exercice 2 : (4pts)
1
Soit f la fonction définie par : f (z) = (z−2)(z−3)
.
1 1
1. Montrer que : (∀z ∈ C − {2; 3}) f (z) = z−3
− z−2
.
2. Développer en série de Laurent la fonction f dans la couronne

C(0, 2, 3) = {z ∈ C / 2 < |z| < 3}.

Exercice 3 : (2pts)
ez
R
En utilisant la formule de Cauchy, calculer : I = |z−2|=1 z(z−2)2
dz.

Exercice 4 : (4pts)
sin z
Soit f la fonction définie par : f (z) = z2 (2z−π) . Calculer les résidus suivants, tout en précisant
la natutre de la singularité : rés(f, 0) et rés(f, π2 ).

Exercice 5 : (6pts)
iπz
Soit f la fonction définie par f (z) = (ze2 +1)2 , et ΓR la courbe fermée constituée par le demi-
cercle CR = {Reit / 0 ≤ t ≤ π } et l’intervalle [−R, R], R > 2.
R
1. En utilisant le théorème des résidus, calculer ΓR f (z)dz.
R
2. Montrer que limR→+∞ CR f (z)dz = 0.
R +∞ cos(πx)
3. Déduire la valeur de l’intégrale : 0 (x 2 +1)2 dx.

38 M. ECH-CHAD
CHAPITRE 4. EXERCICES

E XAMEN D ’A NALYSE 3, S ESSION DE R ATTRAPAGE 2016/2017


Durée : 1h30

Exercice 1 : (4pts)
1. Montrer que la fonction u(x, y) = e−y cos x + x est harmonique.
2. Déterminer la fonction f de la variable complexe z = x + iy holomorphe sur C telle
que : Re(f (z)) = u(x, y) = e−y cos x + x, et f (0) = 1 + i.

Exercice 2 : (4pts)
3
Soit f la fonction définie par : f (z) = (z−1)(z−4)
.
1 1
1. Montrer que : (∀z ∈ C − {1; 4}) f (z) = z−4
− z−1
.
2. Développer en série de Laurent la fonction f dans la couronne

C(0, 1, 4) = {z ∈ C / 1 < |z| < 4}.

Exercice 3 : (2pts)
cos z
R
En utilisant la formule de Cauchy, calculer : I = |z|=1 z 2 (z+3)
dz.

Exercice 4 : (4pts)
−1z
Soit f la fonction définie par : f (z) = z2e(z−1)2 . Calculer les résidus suivants, tout en précisant

la natutre de la singularité : rés(f, 0) et rés(f, 1).

Exercice 5 : (6pts)
iz
Soit f la fonction définie par f (z) = zze2 +1 , et ΓR la courbe fermée constituée par le demi-cercle
CR = {Reit / 0 ≤ t ≤ π } et l’intervalle [−R, R], R > 2.
R
1. En utilisant le théorème des résidus, calculer ΓR f (z)dz.
R
2. Montrer que limR→+∞ CR f (z)dz = 0.
R +∞
3. Déduire la valeur de l’intégrale : 0 xxsin(x) 2 +1 dx.

39 M. ECH-CHAD
CHAPITRE 4. EXERCICES

E XAMEN D ’A NALYSE 3, S ESSION N ORMALE 2017/2018


Durée : 1h30

Exercice 1 : (3 pts)
Soit f la fonction de la variable complexe z = x + iy (x, y ∈ R), définie par :

f (x + iy) = x3 − 3xy 2 + e−y cos x + i −y 3 + 3x2 y + e−y sin x .


 

1. Vérifier que f est holomorphe sur C. 2 pts


2. Donner l’expression de sa fonction dérivée. 1 pt

Exercice 2 : (3.5 pts)


4z 2 +z
Soit f la fonction définie par : f (z) = (z 2 −1)(z+4)
.
1 4
1. Montrer que : (∀z ∈ C − {−4; −1; 1}) f (z) = z 2 −1
+ z+4
. 0.5 pt
2. Développer en série de Laurent la fonction f dans la couronne 3 pts

C(0, 1, 4) = {z ∈ C / 1 < |z| < 4}.

Exercice 3 : (2.5 pts)


eiz
R
En utilisant la formule de Cauchy, calculer : I = |z−2i|=1 (z+2i)(z−2i)2
dz. 2.5 pts

Exercice 4 : (4.5 pts)


R 2π
√ 1 2
R
1. Montrer que : 0 5+cos t
dt = ( poser z = eit ).

|z|=1 i(z 2 +2 5z+1)
dz, 2 pts
R 2π 1
2. En utilisant le théorème des résidus, déduire la valeur de 0 √5+cos t
dt. 2.5 pts

Exercice 5 : (6.5 pts)


3iz
Soit f la fonction définie par f (z) = ez−i , et ΓR la courbe fermée constituée par le demi-cercle
CR = {Reit / 0 ≤ t ≤ π } et l’intervalle [−R, R], R > 2.
R
1. En utilisant le théorème des résidus, calculer ΓR f (z)dz. 2.5 pts
R
2. Montrer que limR→+∞ CR f (z)dz = 0. 1 pt
R +∞ e3ix
3. Déduire la valeur de l’intégrale : −∞ x−i dx. 1 pt
R +∞
4. Déduire la valeur de l’intégrale : 0 cos(3x)+x sin(3x)
x2 +1
dx. 2 pts

40 M. ECH-CHAD
CHAPITRE 4. EXERCICES

E XAMEN D ’A NALYSE 3, S ESSION DE R ATTRAPAGE


Durée : 1h30

Exercice 1 : (4.5 pts)


1. Montrer que la fonction v(x, y) = 2 sin xshy − 3xy + 2 est harmonique. 2 pts
2. Déterminer la fonction f de la variable complexe z = x + iy holomorphe sur C telle
que : Im(f (z)) = v(x, y) = 2 sin xshy − 3xy + 2, et f (0) = −1 + 2i. 2.5 pts

Exercice 2 : (3.5 pts)


2
Soit f la fonction définie par : f (z) = (z−3)(z−1)
.
1 1
1. Montrer que : (∀z ∈ C − {1; 3}) f (z) = z−3
− z−1
. 0.5 pt
2. Développer en série de Laurent la fonction f dans la couronne 3 pts

C(0, 1, 3) = {z ∈ C / 1 < |z| < 3}.

Exercice 3 : (2 pts)
R cos(πz)
En utilisant la formule de Cauchy, calculer : I = |z−1|=1 (z−1)(z−3)2
dz. 2 pts

Exercice 4 : (4 pts)
Soit f la fonction définie par : f (z) = 1−cos(πz)
z 3 (z−1)2
. Calculer les résidus suivants, tout en précisant
la natutre de la singularité : rés(f, 0) et rés(f, 1). 2+2 pts

Exercice 5 : (6 pts)
iz
Soit f la fonction définie par f (z) = (zze
2 +1)2 , et ΓR la courbe fermée constituée par le demi-
it
cercle CR = {Re / 0 ≤ t ≤ π } et l’intervalle [−R, R], R > 2.
R
1. En utilisant le théorème des résidus, calculer ΓR f (z)dz. 2.5 pts
R
2. Montrer que limR→+∞ CR f (z)dz = 0. 1.5 pts
R +∞ x sin(x)
3. Déduire la valeur de l’intégrale : 0 (x2 +1)2 dx. 2 pts

41 M. ECH-CHAD

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