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COURS DE MISSIOLOGIE

Qu’est-‐ce la missiologie?

L’étude des discours, des pratiques et des institutions missionnaires.

Qu’est-‐ce la mission?

La Mission: Le terme mission vient du verbe mittere, le mot qui veut dire envoyer en latin.
Mittere est la traduction des verbes αποστελλω and πεμπω dans le Nouveau Testament.
Avant le 16e siècle, ce terme décrivait la relation entre les trois personnes de la Trinité.
Dieu le Père envoie Jésus. Ensuite, Dieu le Père et Jésus envoient l’Esprit Saint. C’est la
missio Dei, la mission de Dieu.

Ce sont les jésuites qui, au 16e siècle, prolongeaient la logique pour


proposer que Dieu envoie l’Église. Pour la première fois, on utilise le
terme missionnaire pour parler de celui/celle qui est envoyé(e). Ignace
de Loyola est fondateur et le premier supérieur général des jésuites, la
Compagnie de Jésus.

Gisbertus Voetius (1589-‐1676):

• La mission est tout ce qui peut promouvoir, confirmer, et


reproduire la Réforme.
• La mission est nécessaire pour permettre ceux qui sont prédestinés
d’entendre l’évangile, de repentir et d’être sauvés.
• La mission doit viser les non-‐croyants, mais aussi les hérétiques et
les schismatiques.
L’objectif de la mission est, en ordre ascendant: la conversion des non-‐croyants,
l’implantation des églises, et la glorification de Dieu.

Dana Robert: La mission est l’ensemble de tous les taches et charges que Dieu donne à
l’église. C’est surtout le fait de traverser les barrières pour partager l’amour que Dieu
montre au monde à travers Jésus Christ. La mission est réalisée par la parole, par les signes,
et par les faits.

La mission est le fait de traverser les barrières pour continuer le ministère que Jésus a
mené. Elle est la participation par les êtres humains à la missio Dei.

• Les barrières pourraient être: géographiques, religieuses, ethniques, nationales, socio-‐


économiques, etc.
• La mission est le ministère qui fait étendre la communauté et sa vocation au-‐delà
d’elle même dans un contexte de différence.

La Missiologie

Stanley H. Skreslet: La missiologie est l’étude qui vise l’intersection entre les
différentes disciplines qui traitent les phénomènes liés à la mission. Elle est
caractérisée par:

• l’étude des changements religieux dans les communautés humaines

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• l’acceptation de la réalité de la foi chrétienne
• une tendance de souligner l’interdépendance complexe des phénomènes liés à la mission.
Robert Priest: La missiologie est une matière:

• Interdisciplinaire: théologie, sciences humaines et sociales, etc.


• qui est faite à travers la recherche, l’écriture et l’enseignement
• qui fait avancer l’acquisition, le développement, et la transmission de la connaissance et
la compréhension
• informée par la théologie, enracinée dans des contextes spécifiques et orientée vers
un ministère chrétien
La missiologie a pour but l’assistance et la correction des chrétiens et des institutions
chrétiennes qui sont impliqués dans la mission chrétienne

Des exemples des sujets d’étude de la Missiologie


(Institut Protestant de Théologie, http://wwwiptheologie.fr)

• L’autocompréhension des communautés missionnaires


 Justifications et débats internes qui définissent leur raison d’être, leurs objectifs et
leurs stratégies
• Les rapports de force et les processus de métissage culturel et d’altération
identitaire à l’oeuvre dans les discours et pratiques
• Les arguments théologiques
• La variété des stratégies missionnaires et des systèmes ecclésiologiques
qui en découlent
• La notion de prosélytisme et les discussions théologico-‐politiques dont elle fait
l’objet
• Les liens entre mission et laïcité, entre mission et colonisation et entre mission et
orientalisme

Paul Hiebert (1932-‐2007), ses trois modèles de la mission

Hiebert identifie trois modèles de la mission dans le mouvement


missionnaire moderne: l’évangélisation, l’église, et le royaume de Dieu.
Dans l’expérimentation de ces modèles il trouve une tendance vers le
réductionnisme, l’on vise l’un au détriment des autres.
L’évangélisation:

• L’accent mit sur la priorité de l’évangélisation.


• Nécessaire pour l’établissement de l’église et du royaume de Dieu
• L’on vise le changement intérieur, du cœur
• La formation chrétienne prend deuxième place d’importance
• Possibles problèmes:
 Peu de suivi pour les nouveaux croyants, donc une foi superficielle
 Peu attention au développement de l’église: leadership, ministères, confrérie,
croissance spirituelle, etc.
 Le salut est compris dans un sens très individualiste
 Réussite mesurée par le nombre de conversions, non pas par l’évidence des vies
transformées.

L’église:

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• L’accent mis sur l’église comme sujet et objet de la mission
• Le but est de bâtir l’église, organiser les assemblées locales
• Viser formation des dirigeants, croissance spirituelle des membres, la louange, la
communauté chrétienne
• L’église préserve l’Évangile malgré l’opposition et la persécution
Possibles problèmes:
 Trop d’accent sur les besoins et institutions propres de l’église
 L’accent placé sur les efforts humains, nous risquons de penser que nous
bâtissons l’église par notre propre force
 Peu de place pour la prière et l’intervention de Dieu

Le Royaume de Dieu:

• Le but est d’annoncer le Royaume qui est déjà une réalité, l’église et l’évangélisation
deviennent des moyens pour l’annoncer
• Le but de la mission est de proclamer la justice et la paix dans un monde qui est
plein d’oppression et de guerres.
• On vise l’importance de la droiture et justice ici dans l’immédiat
• La mission est intégrale et vise tous les aspects de la vie humaine: spirituelle,
physique, mentale, communautaire, etc.

• Possibles problèmes:
 Risque de minimiser le fait que l’être humain est perdu sans Christ
 On peut oublier l’urgence de l’évangélisation
 L’église peut devenir un acteur politique et perdre son caractère de voix
prophétique
Cinq Modèles Contemporains Dialogue Prophétique
Stephen Bevans (Catholique Romain)

Une synthèse de:

 Participation à la missio Dei


 Un service libérateur en faveur du règne de Dieu
 La proclamation que Jésus Christ est Sauveur universel
Dialogue parce que:

 la création est fondamentalement bonne


 une approche d’écouter d’abord les gens du contexte
 Il faut comprendre les besoins et priorités de ceux qui sont visés Prophétique
parce que la mission est le partage de la bonne nouvelle du règne de Dieu avec les
peuples du monde
 Un témoignage confiant, une proclamation de la vérité

Dialogue Prophétie
Humilité Audace
Apprentissage Enseignement

Multiculturel et Traductionnelle Darrell L. Guder


(Protestant)

• La mission signifie une traduction constante d’un contexte à l’autre


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• Le contenu qui doit être traduit est la grâce de Dieu
 L’histoire entière de l’intervention gracieuse de Dieu dans l’histoire
humaine
 Surtout à travers l’incarnation, la vie, la mort, la résurrection et
l’intronisation de Jésus Christ comme Seigneur et Sauveur
• L’expression de ce contenu est diverse et multiculturelle
• La mission est centrée sur les évènements de Jésus Christ en Palestine pendant le premier
siècle
• Le Christ est le terrain d’entente parmi les expressions culturelles diverses de l’Église
multiculturelle
• Les évangiles dans le NT ont un rôle spécial: le discipolat des différentes ethnies du monde
• La vocation de l’Église est d’être multiculturel et traductionnelle au service de son mandate
missionnaire apostolique

Transformation intégrale Ruth Padilla DeBorst


(Évangélique)

• La mission de l’Église est d’incarner les valeurs du royaume de Dieu et de


témoigner de l’amour et de la justice révélés en Jésus-‐Christ à travers le
pouvoir de l’Esprit pour la transformation de la vie humaine dans toutes
ses dimensions: spirituelle, sociale, politique, économique, et écologique.

• L'historicité de Jésus ne laisse pas place à un dualisme dans lequel l'âme est séparée du corps,
ou à un message exclusivement consacré au salut au-‐delà de la mort, ou à une église qui s'isole
de la société pour devenir un ghetto.

• L'objectif est la rédemption intégrale: afin que, par Jésus-‐Christ et par la puissance du Saint-
Esprit, tous les hommes puissent jouir de la vie en abondance que Dieu veut.

Vision Sacramentelle Edward Rommen

(Église Orthodoxe)

• L’Évangile n’est pas un message, mais une personne, Jésus Christ. Donc, la
mission se fait en introduisant le Christ à ceux qui ne le connaissent pas.
• Le salut est de participer dans la communion et même dans union du Dieu
trinitaire. On y arrive à travers un processus de theosis.
• L’Église avec ces sacrements est là où on peut atteindre cette communion et union avec Dieu.
• De l’Église les fidèles vont dans le monde pour témoigner et c’est à l’Église qu’ils peuvent
amener les autres pour connaitre Jésus Christ. Donc, l’Église est l’origine et l’accomplissement
de la mission.
L’établissement des nouvelles églises là où il n’y en a pas est important, mais on ne doit jamais
le faire sans autorisation de la hiérarchie.

Royaume Communautaire Évangélique Ed Stetzer


(Évangélique)

• L’Église participe à la mission de manifester et de faire progresser le royaume


de Dieu sur terre par le partage et la manifestation de l'évangile du royaume de
Dieu en Jésus-‐ Christ.
• La mission doit être enracinée dans le texte biblique, se concentrer sur
l'œuvre du Christ sur la croix, appeler à la conversion et promouvoir
l'activisme.
• L’Église est l’agent principal de la mission.
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• L’Église participe au but missionnaire de Dieu – qui est d’être glorifié par sa création.
• L’Église n’est pas équivalente au royaume de Dieu, mais elle est le signe et l’instrument du
royaume sur la terre.
• Il y a un grand danger de permettre la mission de viser le travail social et de mettre la
conversion et le travail salvateur de la croix au deuxième plan. Si une initiative ne vise pas le
message salvateur de conversion, ce n’est pas une initiative missionnaire légitime.
La motivation missionnaire
Les raisonnements des pionniers missionnaires:

Gisbertus Voetius (1589-‐1676):

• La mission est nécessaire pour permettre ceux qui sont prédestinés d’entendre l’évangile,
de repentir et d’être sauvés.

William Carey (1761-‐1834): Pasteur baptiste anglais, il est souvent appelé


le père des missions modernes.

• Il conteste le hyper-‐calvinisme -‐ que Dieu attire les nations au Christ


sans l’assistance humaine.
• En 1792 il publie Enquête sur le devoir des chrétiens d’user de moyens
pour la conversion des païens et dans laquelle sont considérés l’état
des différentes nations du monde, le succès des entreprises
missionnaires déjà exécutés, et la possibilité de nouvelles tentatives de
ce genre.
• L’Enquête avait 5 chapitres 1) un argument biblique/théologique 2) un survol
historique 3) une étude du monde actuel 4) un argument contre les inquiétudes
pratiques et 5) un argument en faveur de la responsabilité chrétienne face au défi
missionnaire.
Claudius Buchanan (1766-‐1818): Théologien écossais, il est nommé
aumônier avec la Compagnie de l’Inde de l’Est.

La Compagnie ne permettait pas la présence des missionnaires


dans la région. Elle craignait que le christianisme dérange le
commerce et l’ordre social.
Il propose que le christianisme soit déjà en Inde et que
l’Angleterre doive faciliter l’arrivée et le travail des
missionnaires.
Thomas Coke (1766-‐1818): Ministre anglican, il se joint au
mouvement méthodiste.

• Connu comme le père de la mission méthodiste, il est


premier directeur du comité de mission méthodiste.
• Coke envisageait l’implantation des églises méthodistes
partout où il y avait d’émigrés méthodistes.

Thomas Fowell Buxton (1786-‐1845) : Membre du parlement


britannique, il est une des personnalités engagées dans le mouvement

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d’abolir la traite négrière. Il écrit La traite négrière et son remède où il
propose:

• Que l’Angleterre et les autres nations « dites chrétiennes » avaient


mis l’Afrique à sac à travers la traite négrière.
• Que la délivrance de l’Afrique dépendait de ses riches ressources
humaines et naturelles.
• Que le commerce équitable entre l’Afrique et les Européens pourrait étouffer la traite
négrière.

Buxton voyait un accord entre les intérêts d’un commerce équitable, les intérêts du
développement humain (la civilisation), et les intérêts du christianisme. Chacun préparait
le terrain pour les deux autres.

La mission civilisatrice du 19e siècle

Aux 18e et 19e siècles, les missiologues protestants croyaient que la culture
« civilisation » occidentale était supérieure aux autres cultures et qu’elle
avait un potentiel libérateur pour le reste du monde.

Certains pensaient qu’un processus « civilisateur » était nécessaire pour


une bonne compréhension de l’Évangile.

Même les missionnaires qui n’acceptaient pas cette opinion pensaient


souvent que l’Évangile était l’engin de la civilisation.

Alexander Duff (1806-‐1878): Missionnaire en Inde, Il proposa:

• Les critères scientifiques confirment la vérité du christianisme et


les erreurs de l’hindouisme.
• L’on doit enseigner l’anglais aux cadres indiens. Cette langue est la
plus indiquée pour christianiser l’Inde. Il faut angliciser les
mentalités pour faciliter la christianisation.
• Un des buts de la mission est d’utiliser l’éducation moderne pour vaincre les
anciennes habitudes et valeurs indigènes.
• L’éducation occidentale est un praeparatio evangelica.

Le millénarisme et l’évangélisation du monde: Pendant les 19e et 20e siècles, la doctrine


de pré-‐millénarisme renforçait la motivation missionnaire chez certains missiologues.

Arthur Pierson (1837-‐1911): Pasteur presbytérien, Pierson dirigeait une


école de formation missionnaire. Il était renommé comme un grand
promoteur des initiatives missionnaires.

• En 1886 il adressa une conférence des Unions chrétiennes de


jeunes gens sur le thème de la mission. Sa présentation motiva
100 jeunes hommes de se donner à l’évangélisation du monde.
Pierson proposait « l’évangélisation du monde dans notre

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génération. »
• Pour lui l’évangélisation du monde ouvrirait la voie au retour de Jésus Christ. Cette idée
était clé pour son engagement missionnaire.

L’ordre suprême et les peuples non atteints:

Les peuples non atteints sont les groupes parmi lesquels il n’y a pas de communauté
chrétienne indigène capable d’évangéliser le groupe sans l’aide des étrangers.

• Évangéliser un peuple est plus rapide que l’évangélisation des individus.


• Les nouveaux chrétiens ne sont pas obligés à quitter leur propre culture.
• L’ordre suprême de Matt 28, 19-‐22 nous donne le défi d’atteindre toutes les nations.
C’est-‐à-‐dire, tous les peuples.
Les déférents peuples ne sont pas liés à un contexte géographique. L’on
peut trouver des membres du même peuple dans de déférentes régions du
monde.

La Bible et la motivation missionnaire (propositions théologiques)

• La missio Dei (la mission de Dieu): La mission n’est pas une initiative humaine, mais une
réalité enracinée dans la nature divine. Dieu Père a envoyé Jésus. Dieu Père et Jésus ont
envoyé le Saint-‐Esprit. Les missionnaires continuent ce que Dieu a démarré (Jean 17, 18;
20, 21). Les êtres humains ne sont ni les auteurs ni les propriétaires de la mission.
 La missio Dei englobe toute l’action de Dieu dans le monde, à savoir l’incarnation,
l’activité du Saint-‐Esprit dans le NT, l’histoire des prophètes dans l’AT, les efforts de
Jésus à établir le règne de Dieu à travers l’enseignement, les actes des disciples
après son départ, etc.
 L’église est une communauté de foi envoyée par Dieu pour témoigner de la
missio Dei dans le monde.
 Si l’on parle de la mission, c’est la missio Dei. Si l’on parle des missions, ce sont
les initiatives humaines qui se joignent à la missio Dei.
• La réconciliation: Parler de la réconciliation n’est pas seulement une manière de parler
de l’Évangile. La réconciliation est aussi une initiative missionnaire.
 L’apostolat de l’Apôtre Paul est défini par la réconciliation: Eph. 2, 13-‐22; Rom. 5, 8-‐
11; Col. 1, 19-‐22; 2 Cor. 5, 18-‐19.
 Nous trouvons ce thème dans les écrits non Pauline du NT: Luc 15, 11-‐32; Matt. 5,
43-‐48. Le dialogue est un moyen de mission qui est le plus approprié pour le
ministère de réconciliation: Jean 4, 7-‐30; Actes 17, 16-‐34.
• L’universalisme: Par universalisme nous voulons parler de la portée sans limites de
l’intension salvatrice de Dieu. Il n’y a pas de groupe humain exclu du plan de Dieu.
 Dans la Bible l’on trouve une dialectique par laquelle le plan de salut embarque
tous les peuples de la terre. Gen. 12, 1-‐3; Es 2, 2-‐4; Michée 4, 1-‐4; Matt. 15, 21-‐
28; Actes 1, 8; Actes 2, 1-‐11; Apoc. 7, 9-‐10.
 Ce plan est mis en marche par la formation des communautés de croyants mis à
part par Dieu, c’est-‐à dire, l’Église.

La théologie et la missiologie

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A. Le salut: Il y a une notion de salut à la base de chaque théologie de la mission.

Selon David Bosch, depuis la Réforme les missiologues cherchent un modèle de salut
de plus en plus compréhensif.

• Au moyen âge Anselme proposa une transaction métaphysique où le sacrifice du Christ


rétablisse l’honneur de Dieu.
• Pendant l’époque moderne, l’on vise aussi l’importance d’une réponse humaine et de
son bien-‐être dans le contexte du monde actuel.
• Certains proposent l’idée biblique de « shalom » comme motif principal.
Dernièrement les missiologues cherchent une notion plus intégrale du
salut. Certains suggèrent le motif de la réconciliation. Ainsi le salut est une
affaire de réparation, de reconstruction et de restauration de ce qui a été
battu ou endommagé

B. L’ecclésiologie: Au moment que Jésus envoi ses disciples en mission (Luc 9, 1-‐2), il
initie la mission de l’église. Mais, il y avait le besoin d’un témoignage communautaire.

• L’Apôtre Paul, peut-‐être l’apôtre le plus indépendant de son époque, soulignait


l’importance de collaboration avec l’église (Rom. 15, 20; 2 Cor. 10, 15-‐16; 1 Thess. 1, 8).
• Le Symbole de Nicée-‐Constantinople de 381: L’on décrit la nature de l’église ainsi: nous
croyons en l’Église, une, sainte, catholique (dans le sens d’universel) et apostolique.
Désormais une église n’est pas légitime si elle ne suit pas Jésus en mission.
• Cyprien de Carthage: l’Église n’est pas simplement un moyen d’évangélisation, mais un
moyen nécessaire pour le salut. « Il n’y a pas de salut en dehors de l’église. »
• Trop souvent l’on commet l’erreur d’identifier l’institution de l’église avec le Royaume
de Dieu sur la terre.
• Si l’église est définie par des critères territoriaux, l’évangile qu’elle prêche est
déformé.
C. Critiques de l’ecclésio-‐centrisme de la missiologie: Comprendre la mission comme la
reproduction de l’église dans d’autres contextes pourrait trop élever en importance le
caractère institutionnel de l’église.

• Viser une approche théocentrique: Mettre l’accent sur le fait que c’est Dieu qui
bâtit l’église et qui l’envoie en mission.
• Viser l’eschatologie: Mettre l’accent sur l’image du Royaume de Dieu comme but de la
mission.
• Viser une approche trinitaire: La mission devient un caractéristique de la Trinité. C’est
l’approche de la missio Dei.
• Viser la pneumatologie: Mettre l’accent sur les fruits de l’Esprit, surtout les signes
comme les guérisons miraculeuses, la prophétie, etc. On pourrait voir ces
manifestations comme but de la mission.

L’historiographie de la mission

A. L’histoire de la mission dans la Bible:

Les Actes des Apôtres: Exemple définitif de l’histoire biblique de la mission.

 L’on note l’influence de l’historiographie grecque.

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 Il n’y a pas des divergences majeures.
 Caractérisé par l’expansion, la croissance, le franchissement des frontières
et la rencontre des cultures diverses.
 La première tentative d’expliquer comment l’église et son message universel
ont pu garder leur nature essentielle dans de nouveaux contextes culturels.
. L’histoire de l’église et l’histoire de la mission: La mission est souvent, mais
pas toujours, visée dans l’histoire de l’église.
• Dans les histoires de l’église le développement institutionnel est souvent
dominant. L’histoire de Eusèbe de Césarée (260-‐339) vise la poste d’évêque.
Les listes des évêques servent à structurer son récit et l’évêque devient le
symbole de la discipline et l’orthodoxie de l’église. Les évangélistes
disparaissent dans cette histoire.
• Parfois l’importance d’une culture chrétienne est dominante. Bède le Vénérable
(673-‐735) visait des aspects culturels: le style de la tonsure, la date de la Pâque,
etc. L’église est connue comme une institution qui porte avec elle sa propre
culture.
C. L’hagiographie: Biographie qui embellit systématiquement la vie de son héros.

• Souvent le contenu ne peut pas être confirmé.


• Ces récits nous informent des techniques ou tactiques qui ont été employés.

D. L’ethnographie et les missionnaires: Avec l’extension du pouvoir européen au


16e siècle, les missionnaires européens rencontraient des cultures et pratiques
sociales qu’ils ne comprenaient pas.

• Certains essayaient de découvrir les valeurs et pratiques des


autochtones en écrivant des ethnographies.
• Désormais l’histoire de la mission ne pouvait pas être écrite sans
considérer le contexte.
E. L’historiographie moderne: Les historiens appliquent les critères académiques
aux histoires de la mission.

• L’on sépare la théologie de l’histoire.


• L’on note l’importance des contextes politiques, sociaux, cultuels,
historiques, etc.
F. L’historiographie post-‐moderne: Il y a une forte critique de la
modernité, le développement et la mondialisation.

• Une critique de l’ethnocentrisme (la mission civilisatrice par exemple).


• Le regard tourne vers les plus vulnérables, les subalternes.
• Une forte critique du colonialisme et une tendance d’associer les missions
avec le colonialisme. En réalité, il y avait une grande ambivalence entre les
missions et les autorités coloniales.
• L’on soulève la contribution des autochtones et les réponses des
autochtones au christianisme.

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Les sciences sociales et la missiologie

A. Les sciences sociales (l’anthropologie, la linguistique, la sociologie, etc.) nous aident à


comprendre la culture, le contexte de la mission chrétienne. L’être humain fait partie des
réseaux sociaux très complexes qui agissent sur son identité religieuse et sa
compréhension du monde. Le missionnaire doit avoir une bonne compréhension de cette
complexité.

• La linguistique fait parti indispensable de la missiologie parce que la langue est une
des bases de la culture.
 Pour les méthodes d’apprentissage des langues.
 Pour la traduction des Écritures.
 Pour expliquer et souligner le rôle des récepteurs dans la communication
de l’Évangile.
 Pour expliquer la communication humaine et montre l’importance de la culture pour
cette communication.
• L’anthropologie: Une bonne compréhension de la culture est indispensable. Les
anthropologues ont fait de grandes contributions, mais ils sont souvent hostiles aux
missions, croyant qu’elles accélèrent la destruction des cultures indigènes. Deux grandes
contributions de l’anthropologie:
 L’idée de la vision du monde – la vue distinctive d’un groupe social par rapport à ses
valeurs, ses notions d’un comportement correct et les symboles de compréhension
qu’ils partagent. C’est une structure conceptuelle qui montre l’identité unique d’une
société et qui sert à contrôler le comportement de ses membres.
 La sémiotique est une manière d’analyser le système de communication et de
signification pour discerner comment une société crée et exprime son savoir, sa
connaissance. Cette analyse assiste le missiologue à mieux comprendre les
perspectives des récepteurs de l’Évangile et les perspectives des missionnaires et
évangélistes.
L’étude de la culture et la missiologie

A. L’Incarnation est la manière dont Dieu à choisi d’effectuer le salut (Jean 1, 14; Gal. 4,
4-‐5; Phil. 2, 5-‐8; Col. 2, 9; Heb. 2, 14).

• Le défi de confirmer la bonté de la création comme Dieu l’a affirmé.


• Il n’y a pas de culture qui reste au-‐dehors du salut de Dieu.
• Pour les apologistes des premiers siècles, l’Incarnation donnait une raison d’accepter
les meilleurs partis de la culture hellénistique. Exemple: le Logos de Jean 1.
• L’Incarnation ouvre la porte théologique à la contextualisation de l’Évangile.
• Origène (vers 185 -‐ vers 253) encourageait ses étudiants à
examiner la culture grecque à la lumière des Écritures pour voir
ce qui pourrait être utilisé à glorifier Dieu (Exode 11, 2).
• La contextualisation est une rencontre entre la foi chrétienne et les cultures à travers
laquelle l’Évangile affirme et critique les cultures en les transformant vers le Royaume
de Dieu. Dans cet engagement les cultures aussi affirment, critiquent et augmentent la
valeur de la foi chrétienne.

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• La théologie contextuelle est la théologie qui sort de la réflexion théologique de la
contextualisation. Elle est le résultat d’une Église mondiale et multiculturelle.

• La théologie interculturelle est un dialogue théologique entre les différentes


théologies contextuelles.
• C’est une initiative théologique qui cherche une missiologie qui n’accepte pas
l’imposition triomphale ou dominante des doctrines de l’occident dans d’autres
cultures.
Kwame Bediako (1945-‐2008)

• La contextualisation de l’Évangile dans le contexte gréco-‐romain des


premiers siècles est semblable à la contextualisation de l’Évangile
dans le contexte africain aujourd’hui.

• La réponse du chrétien au passé religieux et aux


traditions dans lesquelles il se trouve, et l’importance de cette réponse pour la
théologie chrétienne est unique dans chaque contexte.

• Si les théologiens des premiers siècles ont partagé l’Évangile dans des termes
hellénistiques, en préservant les aspects culturels utiles et en laissant ce qui n’avait pas
de valeur, il y a la possibilité d’une théologie authentique africaine qui cherche une
synthèse entre l’engagement religieux chrétien et la continuité culturelle.

La missiologie et la pluralité religieuse

A. L’Église primitive était unique dans l’Empire romain dans deux sens.

• Le christianisme était multiculturel.


• Le christianisme (avec le judaïsme) était exclusif.
• Ces deux caractéristiques se sont développées à travers la praxis missionnaire.
• Le NT critique certaines pratiques religieuses.
 La pratique de la religion pour en profiter est critiquée (Actes 13, 6-‐12; 19, 11-‐20,
23-‐41; 16, 16-‐21).
 Critique théologique, l’idolâtrie (Actes 17, 24-‐25, 29; 14, 15; 19, 26; 7, 48).
 Critique de ceux qui s’écartent des normes théologiques ou éthiques de la
communauté de foi (Actes 8, 9-‐24).
• Parfois Paul manifeste du respect pour les religions païennes, même s’il rejet les
pratiques (Actes 17, 16-‐34; 14, 8-‐18).
B. J. N. Farquhar (1861-‐1929): Missionnaire Écossais en Inde, il est
un des pionniers de la théologie d’accomplissement selon
laquelle Christ est venu pour accomplir non pas seulement la
loi et les prophètes, mais aussi les autres hautes religions.

• Il y a des éléments religieux universels et ces éléments


trouvent leur accomplissement en Jésus Christ.
• Premier à soutenir que l’on doit reconnaître et comprendre la culture et qu’elle
doit servir de base pour le christianisme.
C. William E. Hocking (1873-‐1966): Professeur à Harvard, il s’intéresse à
la mission depuis sa conversion à l’âge de 11 ans.

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• Au lieu d’implanter des églises qui introduisent la culture
occidentale, le missionnaire doit être un ambassadeur qui:
 sympathise avec la culture indigène.
 vise des ministères sociaux.
 établie des liaisons avec les autres chrétiens et les adeptes des autres religions.
• Hocking suggérait une collaboration avec les autres religions pour faire face aux
menaces du sécularisme et du matérialisme.
D. Lesslie Newbigin (1909-‐1998): Missionnaire en Inde, il propose
que le missionnaire doive:

• s’attend à, chercher et encourager les évidences de la grâce de


Dieu parmi les non-‐chrétiens.
• favoriser la collaboration avec les adeptes des autres religions
dans tous les projets qui s’alignent avec le plan de Dieu.
• partager le plan de Dieu pour le monde en racontant
l’histoire biblique de Jésus et du peuple de Dieu.
• reconnaître que la conversion des gens est dans les mains du Seigneur.

C’est en collaborant avec les gens des autres religions que le missionnaire aurait des
occasions d’expliquer le plan de Dieu pour le monde. La question à laquelle il faut
répondre n’est pas Comment puis-‐je être sauver? mais le but de l’être humain selon la
volonté de Dieu, quel est-‐il?

E. Le judaïsme: L’on voit le début des missions aux juifs avec Jésus et Paul. Ces initiatives
n’ont pas continué après les premiers siècles.

• La conversion par la force aux 15e siècle


• Des projets missionnaires envers les juifs aux 18e et 19e siècles
• Le mouvement de judaïsme messianique à partir du 20e siècle
• Après l’Holocauste, certains missiologues scrutent la validité des missions vers les
juifs qui visent la conversion.
F. L’islam: Établit 6 siècles après le début du mouvement chrétien, l’islam est un
reproche au christianisme. Il y a plusieurs genres de recherches missiologiques sur
l’islam.

• Recherche sur l’hostilité mutuelle, les conflits sanglants


• L’étude des facteurs géopolitiques et interculturels
• L’étude des meilleures manières de convertir les musulmans
 Discussion des doctrines islamiques qui sont théologiquement ou socialement
déficientes
 L’identification des liens potentiels avec les doctrines et pensées islamiques
• L’étude des mouvements chrétiens dans les sociétés islamiques, parfois appelés les
mosquées de Jésus, les musulmans-‐chrétiens, les disciples d’Isa, les croyants d’origine
musulmane, les initiés, etc.

Samuel Ajayi Crowther (1809-‐1892), évêque de l’Église Anglicane dans le


bassin du fleuve Niger, dirigeait une des plus importantes rencontres avec
l’islam de son époque.

• Des relations courtoises avec les autorités islamiques.

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• Fondait ses enseignements sur ce que le Coran disait de Jésus.
• En utilisant des passages bibliques pour répondre aux questions, il évitait les débats
doctrinaux.
• Cherchait des liens entre la Bible et le Coran, à savoir le prophète Jésus, sa
naissance miraculeuse et Gabriel le messager de Dieu.

G. Les religions traditionnelles de l’Afrique:

Au début, les missiologues proposaient que les religions traditionnelles disparaîtraient


avec l’arrivée de la modernité en Afrique. Ce n’était pas le cas. Aujourd’hui les théologiens
et les missiologues étudient les conceptions spirituelles et religieuses de ces traditions
pour mieux comprendre les pensées chrétiennes sur le continent.

Les stratégies missionnaires

A. L’Église primitive: L’exemple de Paul:

• Les églises de Rome et Corinthe comme des partenaires missionnaires


(Rom. 15, 28-‐29; 2 Cor. 10, 15-‐16)
• La division des champs missionnaires (Gal. 2, 7)

B. L’Éducation: À travers l’éducation moderne, l’on cherche à supprimer les anciennes


coutumes et les valeurs traditionnelles à la faveur du christianisme. C’est la stratégie de
Duff.

C. L’établissement des églises indigènes selon les critères des trois autonomies:

1. Gouvernement
2. Financière
3. Évangélisation

Henry Venn (1796-‐1873) était prêtre dans l’Église Anglicane et secrétaire de la société
missionnaire de l’Église.

Et

Rufus Anderson (1796-‐1880) était secrétaire du Conseil Américain des Commissaires pour
les Missions en Outre Mer. De 1826 à 1866 il était l’administrateur principal et le théoricien
principal du Conseil.

Selon Venn et Anderson:

• La civilisation des nations n’est pas une priorité.


• La civilisation n’est pas un praeparatio evangelica.
• La formation pastorale doit être faite dans les langues vernaculaires.
• La prédication est la méthode préférée d’évangélisation.
• L’investissement des ressources humaines et financières dans les institutions
missionnaires doit être minimisé pour que ces ressources soient disponibles pour
atteindre de nouveaux champs missionnaires.
• Le missionnaire ne doit pas prendre un rôle pastoral dans les églises qu’il établit. Il doit
plutôt travailler dans les régions qui ne sont pas encore évangélisées.
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• Le missionnaire doit éviter de créer une dépendance chez les nouveaux
croyants.

D. Rolland Allan (1868-‐1947): Prêtre dans l’Église Anglicane et


missionnaire en Chine de 1895 à 1900, il publie plusieurs ouvrages qui
traitent les stratégies missionnaires. Dans Les méthodes missionnaires:
Celles de Saint-‐Paul ou les nôtres? (1912) il suggère que:

• l’Apôtre Paul avait une stratégie que nous devons imiter.


• L’on doit laisser les nouvelles églises dans les mains des nouveaux
croyants le plus vites que possible. L’application des trois autonomies
dès le début.
• Une fois qu’une nouvelle église a l’Évangile, les Écritures et du
leadership local, l’on doit lui donner l’autorité sur sa propre gouvernance, ses
doctrines et son culte.

• Les laïcs doivent être impliqués dans les ministères de l’Église d’une manière intégrale.
Allan critiquait les habitudes paternalistes et protectionnistes de certains
missionnaires qui ne semblaient pas être prés à confier la future des nouvelles
églises à l’Esprit saint.

E. Donald McGavran (1897-‐1990): Missionnaire en Inde, McGavran est


renommé comme le missiologue qui jeta les bases du mouvement de «
croissance de l’Église ».

• Ses théories sont basées sur les idées de Rolland Allan et la


recherche de J. Waskom Pickett sur les mouvements en masse
envers le christianisme en Inde.
• Il propose des stratégies qui incorporent des critères sociologiques.
 Réorienter les ressources vers les initiatives qui ont les meilleurs potentiels de réussite
quantitative. La croissance quantitative est un indicateur évaluatif très important.
 Donner priorité aux mouvements des peuples envers le christianisme qui
sont déjà en marche.
 Non gaspiller pas les ressources sur les institutions missionnaires qui n’attirent plus
les gens vers le christianisme.
 Laisser l’habitude de viser l’individu et mettre l’accent sur les communautés qui
font les décisions collectives à convertir.
 Selon son principe de l’unité homogène, les gens répondent mieux aux évangélistes
de leur propre culture. Ils veulent devenir chrétiens sans traverser les frontières
linguistiques, raciales, ethniques ou de classe.
• Critiques:
 L’unité radicale de la communauté chrétienne doit être prioritaire vis-‐à-‐vis aux
caractéristiques ethniques.
 La croissance quantitative ne doit pas être prioritaire.
F. La suite du mouvement de croissance de l’Église: Les théories de McGavran ont motivé
plusieurs initiatives de recherches missiologiques.

• L’identification et l’étude des différents peuples et leurs langues (surtout les


peuples non atteints)
• La discipline de missio-‐métriques, le comptage des personnes pour les fins missiologiques
• La division des populations selon leurs réponses à l’Évangile

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 Monde A: les peuples non pas encore évangélisés
 Monde B: les non-‐chrétiens déjà évangélisés
 Monde C: les chrétiens
Tite Tiénou:

• Le principe de l’unité homogène donne l’impression que la


conversion est une affaire de sociologie, mais c’est plutôt une
affaire théologique, que Jésus sauve; en lui on est libéré.
• Dans le monde actuel, les gens ne restent pas dans des groupes
distincts. Ils se mélangent et se réinventent.
• Toutes les formations ethniques sont intrinsèquement instables et
dynamiques au fil du temps.
• Nous avons besoin d’un engagement indéfectible pour prendre les
gens suffisamment au sérieux afin que nous puissions vraiment les
connaître dans la complexité de leur vie.
• G. Au-‐delà des trois autonomies:

• Le partenariat est un modèle signalé par l’Apôtre Paul (2 Cor. 8-‐9).

• L’interdépendance est un état de dépendance mutuelle, un caractéristique de la «


nouvelle création » où chaque membre est essentiel pour la bonne santé du corps
(1 Cor. 12, 27-‐30).
• L’internationalisation est une idée que les missiologues introduisirent au moment où il
est évident que les structures missionnaires et ecclésiastiques créés par les générations
précédentes frustraient l’interdépendance régionale et mondiale.

Obstacles à l’interdépendance:

• L’argent: Parfois le financement des missions par les sociétés missionnaires


occidentales avait un impact psychologique négatif.
 Les missionnaires et leurs structures dépendaient des sources financières
étrangères.
 À cause du financement, le contrôle des structures missionnaires et ecclésiastiques
restait dans les mains des missions étrangères.
 Cette condition donnait suite à une situation où les missions étrangères sous-‐
estimaient la capacité des nationaux et les nationaux n’étaient pas motivés à se
responsabiliser pour les initiatives et structures missionnaires.
• Les structures missionnaires occidentales n’étaient pas toujours appropriées pour
les sociétés non occidentales.
• Les différences culturelles: La communication de l’Évangile était compliquée par
les différences culturelles. Aussi l’imposition des structures, philosophies et
méthodes occidentales créait de problèmes.
Les institutions, le financement et la mission

A. Les institutions: Souvent si l’on veut mettre en marche un programme ou une stratégie
missionnaire, une structure est nécessaire. Les premières structures missionnaires
étaient les ordres religieux de l’Église Catholique romaine.

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• Les sociétés missionnaires:
 L’on voit Carey comme initiateur de cette idée.
 Le modèle à imiter était la Compagnie de l’Inde de l’Est.
 Elle peut être une structure ecclésiastique ou
extraecclésiastique.
Elle sert à chercher les ressources financières, à recruter les missionnaires, à
superviser le travail, à évaluer les résultats, etc

• Les organisations chrétiennes non ecclésiastiques (l’Union internationale des


groupes bibliques universitaires, l’Alliance évangélique mondiale, le mouvement
des étudiants volontaires, etc.)
 Elles sont parfois des moyens importants de communication entre les églises
et entre les autres institutions chrétiennes.
 Elles sont souvent très impliquées dans les initiatives d’évangélisation
mondiales avec les sociétés missionnaires.

• Les organisations non gouvernementales (ONG): Souvent les sociétés


missionnaires travaillent avec ou à travers les ONG chrétiennes.
 Vision Mondiale est un exemple, souvent imité.
 Les ONG chrétiennes sont très influencées par les modèles de développement
actuels.
• Les églises de maison donnent un modèle qui a parfois bien servi l’Église.
Ces églises ont permis l’Église de survivre dans des contextes très hostiles à
l’Évangile, les cas d’Éthiopie et de la Chine par exemple.
 Les laïcs jouent un rôle important dans ces églises.
 L’évangélisation est à travers les relations personnelles.

B. Le financement des missions: Pour être viable à la longue, une institution


missionnaire doit faire face aux réalités budgétaires.

• Le soutien d’un parrain: (une personnalité royale, un homme d’affaires, etc.)


 Le padroado/patronato est un exemple.

• Les églises de maison donnent un modèle qui a parfois bien servi l’Église.
Ces églises ont permis l’Église de survivre dans des contextes très hostiles à
l’Évangile, les cas d’Éthiopie et de la Chine par exemple.
 Les laïcs jouent un rôle important dans ces églises.
 L’évangélisation est à travers les relations personnelles.

B. Le financement des missions: Pour être viable à la longue, une institution


missionnaire doit faire face aux réalités budgétaires.

• Le soutien d’un parrain: (une personnalité royale, un homme d’affaires, etc.)


 Le padroado/patronato est un exemple.
• Le pouvoir des petits dons: Pendant le mouvement missionnaire moderne, les sociétés
missionnaires étaient financées largement par les petits dons des basse et moyenne
classes.
 L’idée était implémentée premièrement par Carey et les églises baptistes

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britanniques qui ont pu organiser de grands nombres de petits dons pendant de
longues périodes.
 Les sociétés missionnaires ont trouvé cette méthode de financement plus
rentable qu’une dépendance sur les riches parrains.

• Les initiatives d’autofinancement: Certains missionnaires et sociétés missionnaires ont


commencé des activités entrepreneuriales pour financer l’oeuvre.
 Les jésuites en Asie ont fait le commerce de soie
 La Société de Commerce de la Mission de Bâle développa la fabrication de tuile et
la production de cacao. Les recettes étaient utilisées pour l’évangélisation, les
écoles, et l’implantation des églises.
• L’agriculture: Nombreuses missions menaient des activités agricoles pour réduire les
dépenses des missionnaires.
• Les missionnaires « fabricants de tentes »: Le modèle est l’exemple de Paul (Actes 18,
1-‐5). Le missionnaire finance ses activités avec son propre travail.
 Les missionnaires de ce genre sont devenus de plus en plus nombreux
depuis les années 1960s.
• Le poste de missionnaire à vie a perdu son caractère normatif.
• De plus en plus, les laïcs ont des occasions d’exercer leur profession
en dehors de leur pays d’origine.
• Certains pays ne donnent plus les visas aux missionnaires traditionnels,
mais ils les donnent aux laïcs qui veulent exercer leur profession dans le
pays.

• Commerce comme mission: Avec ce modèle, les missionnaires laïcs ne travaillent pas
pour d’autres personnes ou pour des sociétés. Ils cherchent plutôt de créer d’emploi
pour les gens.

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