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I) A l’origine : la catastrophe.

L’épreuve de la mort :

Hugo présente cette étape dans sa vie après la mort de sa fille : « AUJOURD’HUI. »
Œuvre mise en scène, écrite et organisée en plusieurs années après l’évènement.
Tout ce qu’il fait ajd est en liaison avec la catastrophe (4 septembre 1843):
« Toutes ces choses sont passées / Comme l’ombre et comme le vent ! »(IV,6,p67,v51-52)

Il est abattu, l’homme est devenu l’ombre de ce qu’il était :


« Maintenant, mon regard ne n’ouvre qu’à demi./Je ne me tourne plus même quand on me
nomme. »(P81, « VENI, VIDI, VIXI, v25-26)
L’épreuve de l’exil:

Hugo va, en migrant sur différentes îles, se couper de la civilisation. Sa poésie semble dramatiser le paysage. Se
compose un personnage, constate que le monde n’est que rancœur, jalousie… et cela et renforcé par l’exil.
« Je suis sur un rocher qu’environne l’eau sombre. / Ecueil rongé de flots, de ténèbres chargés./ Où s’assieds, ruisselant,
le blême naufragé. » (p128, « Ecrit en 1855 », v6-8)

L’épreuve de la solitude :

Ne nie pas la présence de ses proches malgré le fait que cela casse l’image de l’homme solitaire. Est obligé de leur
rendre hommage car ils ont subi eux aussi l’exil par amour, pitié.
Echange souvent avec plusieurs amis dont Alexandre Dumas, rend hommage à certains.
« Tu rentras dans ton œuvre éclatante, inombrable / […] / Et moi dans l’unité sinistre de la nuit. »(« A Alexandre D.,
p161, v15)

Cependant, les gens qui l’entourent ne peuvent pas ressentir sa douleur de père meurtrit.
« Quand le proscrit saignant se tourne, âme meurtrie/ Vers l’horizon, et crie en pleurant : « La patrie! »/ La famille,
mensonge Auguste dit :   « C’est moi ! » »(p136, « A vous qui êtes là »,v41-43 ».
Tchernobyl : Contexte historique:

Un nouvel inédit, c’est la toute première catastrophe nucléaire : on ne peut le comparer à


rien. Les civils et témoins essaient de donner un sens d’expliquer mais n’y arrivent pas, la
comparent donc à une guerre.
« La catastrophe est une expérience cosmique. » (p134), « une version high tech de la fin
du monde. »(p221)

On ne sait pas comment soigner, on n’arrive pas à décrire ce que l’on voit ; malades
envoyés à Moscou, proches autorisés à les voir les voient se désintégrer. Malades cessent
même d’être considérés, ce sont des objets radioactifs.
« Vous ne devez pas oublier que ce n’est plus votre mari, l’homme aimé, qui se trouve
devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. » (p22)
II) La catastrophe comme révélatrice de la fragilité de la vie
Nietzsche : Ne pas penser la pensée de la mort.

-Vie faible et vie forte:


Vie pensée en terme de rapports de force : Degrés de FDV qui différencient les hommes entre eux. Force :
qualité individuelle accumulée ou déployée.
« « Gai savoir » : cela veut dire les saturnales d’un esprit qui a résisté patiemment à une terrible et longue
oppression-patiemment, fermement, froidement, sans s’incliner, mais sans espoir. »

-La mort:
Champ de force qui s’oppose à la vie  aboutissement de la vie. Dans gai savoir : « ombre », « compagnon ».
Ne veut pas penser la mort car elle est hors de champ de pensée humaine : on ne connait pas.
« Cela me rend heureux de voir que les hommes ne veulent absolument pas penser la pensée de la mort. » et
« J’aimerais contribuer en quelques manières à leur rendre la pensée de la vie encore cent fois plus digne
d’être pensée. » (p128)
Socrate à sa mort demande un sacrifice d’un coq : Nietzsche trouve cela absurde. Ne pense pas que la mort est
une consécration, la mort n’est rien pour Nietzsche.
« Un homme tel que lui […]était pessimiste[…]Socrate, Socrate a souffert de la vie!»(p279)
Critique la philosophie de Schopenhauer car elle porte en elle un pessimisme moral qui fait douter de la vie.
Hugo-Un géant confronté à ses limites:

Seul après la mort de sa fille, personne ne peut ressentir ce qu’il ressent : va se détourner du monde des
lettres à cause de cela. Contraste : Avant mort, croyait profondément à la vie (élu Académie française en
1841), mais dans « 3 ans après », est trop désespéré pour écrire.
« Quand je suis brisé, las et triste[...]Vous voulez que j’aspire encore/Aux triomphes doux et dorés. »(p60)
Homme abattu, découragé. Toutes ses ambitions sont dérisoires par rapport au drame.

A perdu sa pulsion de vie : « VENI VIDI VEXI. »


« Maintenant, mon regard ne s’ouvre plus qu’à demi;/Je ne me tourne plus même quand on me
nomme. »(p81)
« Je suis plein de stupeur et d’ennui. »(p81)
« Je ne daigne plus même, en ma sombre paresse,/Répondre à l’envieux dont la bouche me nuit. »
(Ennui à un sens très fort à cette époque).

Tragédie à mit à terre le « géant ». Cependant, son accablement n’occupe que 2 poèmes dans l’ouvrage
mais fais quand même allusion à la mort dans plusieurs poèmes: « A Villequier ». Veut montrer qu’il peut
surmonter ses limites humaines.
Le désir d’en finir:

N’emploie pas le mot suicide mais dit que l’idée lui a traversé l’esprit : mort de sa fille lui a fait perdre sa
FDV : « J’ai bien assez vécu. »(p80, VENI VIDI VIXI)
C’est comme une évidence : « puisque » revient à plusieurs reprises.

« Ô Seigneur ! Ouvrez-moi les portes de la nuit, / Afin que je m’en aille et que je disparaisse !»(p81)

Ses deux versants s’opposent dans le poème avec Hermann et je « Je » :


« Hermann reprit alors: « Le malheur c’est la vie. / « Les morts ne souffrent plus. Ils sont heureux. J’envie/
« Leur fosse[…] »(p79)

L’absence d’avenir:

Avenir semble impossible au début du livre IV, Dieu lui a repris sa seule source d’inspiration (sa fille): n’a
plus d’avenir. Ecris pour raviver son souvenir. N’a plus rien à faire.
« Je regarde ma destinée./ Et je vois bien que j’ai finis. »(« 3 ans après », p56)
Alexievitch : La mort familière:

-Une trop grande familiarité avec la mort:


Est omniprésente, après en avoir fait l’expérience, on n’est plus le même. Ne veulent pas parler avec ceux
qui ont vécu la même chose car ont à travers eux leurs « images ». Sont des incompris par le monde
extérieur.
« Je percevais alors la mort de la même manière que la naissance. »(p36)

-Expression du pessimisme absolu:


Ont déjà vécu des expériences douloureuses (guerres) : confrontation à trop de douleurs empêche de vivre,
âmes deviennent des « âmes mortes ». Même la poésie, qui d’ordinaire anime les esprits, n’a plus d’effet.
Maisons neuves et très confortables sont offertes aux habitants : ne sont pas pour autant heureux car ont
les arrache de leur « univers ».
« Ils étaient comme liés à leur terre par un cordon ombilical. »(p225)

-Incompréhension:
Flou total par manque d’information dans les jours suivants la catastrophe. Une inaptitude à être heureux
est vérifiée et soulevée par Tchernobyl.
« [L]’homme ne réussit pas à être heureux. »(p72)
III) La FDV : approche notionnelle.

1) Intensité de la pulsion de vie:

Nietzsche: la vie comme volonté de puisscnae.

-Evaluer autrement la vie :


Ne pas penser à partie de la notion d’âme, mais à partie de la matière, des corps physiques: c’est ce qu’a fait la
philosophie pendant longtemps. Cependant, l’acte de vivre est au centre de réflexion de Nietzsche. Vie se
manifeste comme un rapport de force, métaphores pour avoir des outils d’évaluation : il faut s’extirper du
« bavardage moral des uns au sujet des autres. »(p272)

-La vie est régie par nos pulsions:


Pulsions : « affecte, force, instinct, tendance, aspiration » dans son ouvrage, régulent le vivant sans qu’on en
soit conscient. Activités du vivant (même la pensée) régies par des activités pulsionnelles : remet en cause la
philosophie classique (activités cérébrales liée aux pulsions physiologiques).
 Chaque être vivant est doté d’un dosage pulsionnel spécifique qui est le produit d’un processus de
formation : contraintes par des valeurs culturelles.
-La vie est lutte, devenir et volonté de puissance :
Vie est une lutte permanente (lutte pensée / sentiments), vie sous l’aspect d’un conflit, d’une lutte
perpétuelle.
« Vivre[…]chez nous. »
Faut être impitoyable envers les « faibles », vie est une volonté de puissance, amène un dynamisme :
réserve d’énergie prête à être dégagés, pas de moralité.
« [L’homme] n’a plus de droit de se confier à aucun instinct, à aucun libre coup d’aile, mais se fige en
permanence en une attitude défensive, armé contre lui-même. » (§305, p.350)
Vie est mort, deux forces en présence

-Force de la vie:
Chez Hugo, force de la vie dans la nature et la flore. Est l’ombre de lui-même, a l’impression d’errer
contrairement à la nature qui est tout le temps en renouvellement.
« Ô terre, dont la brume efface les sommets/ Suis-je le spectre, et toi la tombe ?[…] »
« L’été rit, et l’on voit le bord de la mer/ Fleurir le chardon bleu des sables. »(p.156)
 On accueille petit à petit la force vitale qui l’emporte.

Cueille une fleur qui arrive à pousser dans des endroits improbables ; admire la persistance de cette plante.
« J’ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline./Dans l’âpre escarpements qui sur le flot s’incline. »(p.180)

Nous montre que la force de la mort ne triomphe pas toujours sur la force de la vie. Mort se manifeste au
cœur du vivant (ex: on pose des fleurs sur les tombes).
« Les aiment la mort et Dieu les fait toucher./Par leurs racines aux os, par leurs parfums aux âmes !... »(p.?)
 Vie se nourrit de la mort : étonnement d’Hugo.
-Amour de la vie:
Puise sa FDV dans l’amour de la vie.
Dialogue entre les deux chevaliers: un malheur dans la vie et l’autre dans la tombe, cependant n’ont pas
une vision optimiste de la vie. L’amour de la vie pour Hugo pas tourné vers ce qui précède, mais vers
l’avenir.

A cause des épreuves qu’il a eu, Hugo n’a plus la même sensibilité mais a tiré des leçons de qui s’est passé.
« Tout est horreur et nuit-Après ?-Je suis content. »(p.129)
A appris à comprendre sa place dans l’univers, fait preuve d’une certaine forme de sagesse ; ne ferme pas
les yeux sur la noirceur des évènements mais a fini par accepter les difficultés de la vie.
Alexievitch : rester relier à la vie.

-Volonté de vivre:
Vie est une conquête, une lutte qui demande vigueur, volonté : obstination à surmonter le malheur, même
si c’est un long processus pour les citoyens.
« Chez nous, la victoire n’est pas un évènement, mais un processus. La vie est une lutte. Il faut toujours
surmonter quelque chose. »(p.98)

-La vie malgré tout:


Routines de la vie, habitudes vont l’emporter sur le malheur. Font même preuve d’humour pour se mettre à
distance : mécanisme de défense pour détourner sa souffrance.
Chacun garde le sens de la fête, comme « dans le bon vieux temps ».
« Nous attendions l’apparition de la vie. Jouer au papa et à la maman : nous voulions voir l’apparition de la
vie… »(p.36)
 La vie n’a pas abdiquée, elle reprend. Comparaison au printemps, qui est comme une « Renaissance ».
1) Vivre parmi les autres

Nietzsche: « le pas de géant de l’esprit libéré ».

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