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GEOLOGIE

LICENCE L1
 

Professeur: Pr. ZOMBRE N. Prosper

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
Unité de Formation des Sciences de la Vie et de la Terre (UFR/SVT)
Laboratoire des Sols, Matériaux et Environnement (SME)
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOLOGIE

I- NOTIONS INTRODUCTIVES A LA GEOLOGIE


1- Définition de la géologie
La géologie a pour objectif la reconstitution de l’histoire de la terre depuis ses origines (l’âge
des plus anciennes roches connues approche les 4 milliards d’années) jusqu'à nos jours par le
biais de l’étude des matériaux constitutifs accessibles à l’observation.
Il s’agit d’une science récente dont les précurseurs furent LEONARD DE VINCI et BERNARD
PALISSY aux XVe et XVIe siècles. Au passage du XVIIIe et XIX e siècles, HUTTON, WERNER,
CUVIER et DARWIN lui donnèrent une nouvelle impulsion en introduisant les notions de
plutonisme (distinction entre roches ignées et roches sédimentaires). WEGENER formule
l’hypothèse de la dérive des continents au début du XXe siècle, mais ce n’est que depuis une
trentaine d’années que la tectonique des plaques ou tectonique globale a donné un cadre
cohérent à beaucoup d’observations jusque-là disparate.
Dans le présent contexte, la géologie est définie comme une science qui traite de la
composition, de la structure, de l'histoire et de l'évolution de la Terre, y compris les terres
submergées sous les mers. Elle inclut les applications qui ont pour but :
• de concourir à découvrir et à tirer des composants solides et fluides de la croûte terrestre
et son énergie géothermique ; 
• d'améliorer l'environnement humain et sa sécurité : implantation d'ouvrages et
aménagements, prévision des risques liés au sol ou au sous-sol, gestion de la
contamination du sous-sol, études d'impacts...
La géologie s'intéresse également à l'étude du sol et du sous-sol des planètes, astéroïdes et
satellites naturels, et à l'étude de la composition des météorites.
Les investigations géologiques sont conduites grâce à des techniques et méthodes propres à la
géologie incluant les techniques de la géophysique, de l'hydrogéologie, de la géotechnique et
de la géochimie
2- Histoire géologique de la terre

A l’origine, il y avait une nébuleuse c’est-à-dire un nuage de gaz et de poussières en rotation,


se contractant pour donner, le système solaire avec ses neuf planètes. La création remonte à
environ 4600 Ma, et une durée d’environ 100Ma (Ma: million d’année).
 

NÉBULEUSE

SYSTÈME SOLAIRE
Les éléments constitutifs de la terre se sont concentrés suivant leurs poids, le fer et le nickel
dans le noyau au centre, les autres éléments lourds dans le manteau, les éléments légers à
base de silice, donnant les roches dans la partie supérieure : l’écorce.
Au fur et à mesure du refroidissement de ce magma originel, les roches se sont formées vers
1400°c au début, jusqu’aux températures plus basses, vers 700°c.
 Vers 4000Ma existe une croute solide mais pas d’eau liquide; la terre ressemble à la lune
actuelle, elle est bombardée de météorites. Apparition d’une atmosphère peu dense de
vapeur d’eau due au volcanisme -400°c (Stade actuel de la planète Vénus)
 Vers 3600 Ma, l’érosion commence, apparition des premiers organismes vivants dans les
premiers océans qui se créent.
 Vers 3000 Ma apparition des premières algues bleues et par conséquence la « synthèse
chlorophyllienne », c’est-à-dire l’apparition d’oxygène dans les océans.
 Vers 1700 Ma l’oxygène passe dans l’atmosphère.
Peu à peu : 5% vers 700 Ma au paléozoïque, 10% vers 400 Ma au Dévonien, 21% vers 100 Ma
au Crétacé
 Vers 1000 Ma Formation de l’ozonosphère qui détermine une protection contre le
rayonnement solaire et les rayons cosmiques permettant à la « VIE » de se développer sur
la planète.
Fixation du gaz carbonique sous forme de carbonate; apparition des coquilles, squelettes, etc.
 Vers 400 Ma La vie sort des eaux : apparition des premières plantes sur terre (fougères) et
des premiers poissons, apparition des premiers animaux respirant de l’air hors des océans
(Amphibiens). Début de l’évolution vers la vie actuelle des invertébrés.
 Vers 3.5 Ma, apparition des primates, ancêtres de l’homme dans le rift africain d’Olduvai.
3- Forme de la terre
La terre a pratiquement la forme d’une sphère de 6370 Km de rayon, composée de couche
Concentrique (la croûte, le manteau, le noyau et la graine) dont la densité d augmente avec la
profondeur de 2,7 à 12,0
La zone la mieux connue est la lithosphère : formée de la croûte et d’une partie du manteau
supérieur, épaisse de 70 Km (sous les océans) à 150KM (sous les continents), elle est
considérée comme rigide et découpée en plaques mobiles qui flottent sur l’asthénosphère.
La structure interne de la Terre est répartie en plusieurs enveloppes successives, dont les
principales sont la croûte terrestre, le manteau et le noyau. Cette représentation est très
simplifiée puisque ces enveloppes peuvent être elles-mêmes décomposées. Pour repérer ces
couches, les sismologues utilisent les ondes sismiques, et une loi : Dès que la vitesse d'une onde
sismique change brutalement et de façon importante, c'est qu'il y a changement de milieu, donc
de couche. Cette méthode a permis, par exemple, de déterminer l'état de la matière à des
profondeurs que l'homme ne peut atteindre. (Manteau profond - noyau)
Ces couches sont délimitées par les discontinuités comme la Discontinuité de Mohorovic, celle
de Gutenberg, nommée d'après le sismologue Beno Gutenberg, ou bien celle de Lehmann.
 Le noyau et graine : riche en fer, nickel (Fe, N)
 Manteau : riche en Silice, Magnésium (Si, Mg)
 Croûte terrestre : riche en Silice, Aluminium, Cuivre (Si, Al, Cu).
4-structure détaillée de la terre
(1) Croûte continentale solide essentiellement granitique surmontée par endroit de roches
sédimentaires.
Elle est plus épaisse que la croûte océanique (de 30 km à 100 km sous les massifs
montagneux). La croûte ou écorce terrestre représente environ 1,5% du volume terrestre. Elle
était anciennement appelée SIAL (silicium + aluminium).
(2) Croûte océanique solide essentiellement composée de roches basaltiques. Relativement
fine (environ 5 km). Elle est également appelée SIMA (silicium + magnésium).
(3) Zone de subduction où une plaque s’enfonce parfois jusqu’à plusieurs centaines de
kilomètres dans le manteau.
(4) Manteau supérieur qui est moins visqueux (plus "ductile") que le manteau inférieur car les
contraintes physiques qui y règnent le rendent liquide en partie.
(5) Éruptions sur des zones de volcanisme actif. Deux types de volcanismes sont représentés
ici, le plus profond des deux est dit « de point chaud ». Il s’agirait de volcans dont le magma
proviendrait des profondeurs du manteau proche de la limite avec le noyau liquide.
Ces volcans ne seraient donc pas liés aux plaques tectoniques et, ne suivant donc pas les
mouvements de l’écorce terrestre, ils seraient donc quasiment immobiles à la surface du
globe, et formeraient les archipels d'îles comme celui de tahiti.
(6) Manteau inférieur aux propriétés d’un solide élastique. Le manteau n’est pas liquide
comme on pourrait le croire en regardant les coulées de lave de certaines éruptions
volcaniques mais il est moins "rigide" que les autres couches. Le manteau représente 84 % du
volume terrestre.
(7) Panache de matière plus chaude qui, partant de la limite avec le noyau, fond partiellement
en arrivant près de la surface de la Terre et produit le volcanisme de point chaud.
(8) Noyau externe liquide essentiellement composé de fer (environ 80%) et de nickel plus
quelques éléments plus légers. Sa viscosité est proche de celle de l’eau, sa température
moyenne atteint 4000 °C et sa densité 10.
(9) Noyau interne solide (ou graine) essentiellement métallique constitué par cristallisation
progressive du noyau externe. La pression le maintien dans un état solide malgré une
température supérieure à 5000 °C et une densité d’environ 13. Noyau interne et externe
représentent 15 % du volume terrestre.
(10) Cellules de convection du manteau où la matière est en mouvement lent. Le manteau est
le siège de courants de convection qui transfèrent la majeure partie de l’énergie calorifique du
noyau de la Terre vers la surface. Ces courants provoquent la dérive des continents mais leurs
caractéristiques précises (vitesse, amplitude, localisation) sont encore mal connues.
(11) Lithosphère: elle est constituée de la croûte (plaques tectoniques) et d'une partie du
manteau supérieur. La limite inférieure de la lithosphère se trouve à une profondeur comprise
entre 100 et 200 kilomètres
(12) Asthénosphère: c’est la zone inférieure du manteau supérieur (en dessous de la
lithosphère)
(13) Discontinuité de Gutenberg: zone de transition manteau / noyau.
(14) Discontinuité de Mohorovicic: zone de transition croûte / manteau (elle est donc incluse
dans la lithosphère).
II- DÉFINITION DES TERMES APPARENTÉS À LA GÉOLOGIE
1. La Pétrographie: qui s’appuie sur l’étude des minéraux (minéralogie) et des propriétés de
l’état cristallin de la matière (cristallographie) pour décrire les roches.
2. La Stratigraphie: ou analyse de la succession des couches géologiques : elle s’appuie sur la
connaissance de la nature des terrains et de leur contenu en fossiles (biostratigraphie).
3. La Tectonique: ou l’étude de la déformation de la partie superficielle de la terre
4. Cristallographie : Etude de l’agencement des cristaux composant les corps solides,
particulièrement les minéraux.
5. Minéralogie : Etude descriptive des propriétés physiques et chimiques des minéraux
constituant les roches.
6. Pétrographie ou lithologie : Etude de l’association des minéraux constituants des roches,
de la genèse et du milieu de dépôt de ces roches.
7. Stratigraphie : Etude des relations mutuelles des couches sédimentaires qui constituent
une grande partie de l’écorce terrestre.
8. Géologie historique : Etude des transformations de la terre, dans le passé, reconstitution
de l’histoire de la terre par l’examen des couches de terrain et de leur superposition.
9. Paléontologie : Etude des vestiges organiques enfouis dans les roches et permettant de
reconstituer l’histoire de l’évolution de la vie sur la terre
10. Paléogéographie : Etude des géographies anciennes et reconstitution du visage de la Terre
aux diverses époques géologiques.
11. Géodynamique : Etude des phénomènes géologiques actuels de surface ou affectant la
croûte terrestre en profondeur.
12. Tectonique : Etude des déformations de l’écorce terrestre, séisme et formation des chaines
de montagne cassures et plissements.
13. Géographie physique ou morphologie : Etude du visage actuel de la terre, des paysages et
de leur modelé.
14. Géologie appliquée ou économique : Recherche des substances minérales – travaux d’art,
etc.
 Géotechnique : Travaux d’art et génie civil
 Hydrogéologie : Eau
 Géophysique : Anomalies physiques
 Géochimie : Anomalies chimiques
 Gîtologie : Gîtes minéraux
 Géostatique : statistiques minières
En génie civil, l’étude d’un projet doit passer par la connaissance du terrain qui constitue soit le
support (fondation) ou l’enveloppe (tunnel) de l’ouvrage, soit un matériau constitutif de celui-
ci (granulats, enrochements) : comportement mécanique et hydraulique, caractère évolutif
(altération). Les phénomènes géodynamiques d’origine interne (sismicité) ou externe
(instabilité de pentes, effondrements…) doivent être pris en compte.

III-IMPORTANCES ET DOMAINES D’APPLICATIONS


Les enjeux économiques, environnementaux et d’aménagement du territoire requièrent
aujourd’hui l’accès à une connaissance précise et complète du sol et du sous-sol.
Les connaissances géologiques acquises trouvent des domaines d’applications variés, pour une
meilleure gestion des ressources en eau et des ressources minérales, la prévention des risques
naturels, dans les domaines de l’aménagement des sols et du sous-sol, de la pollution des sols,
du stockage géologique de co2, et même la qualité des paysages.
Dans tout projet de génie civil, le géologue intervient, en concertation avec le maître d’œuvre
et en liaison avec les différents spécialistes (ingénieurs de structures, en technique routière,
mécanicien des roches ou des sols, paysagiste, etc.), à plusieurs étapes :
 A l’amont des études, dans le choix des sites en fonction des impératifs techniques ( liés à
la topographie ou à des contraintes lithologiques, structurales ou environnementales) ou
économiques, et dans la définition des reconnaissances à effectuer ; à ce niveau, il est
primordial pour le géologue d’identifier les contraintes majeures liées à la nature des
terrains, à la structure, à la morphologie, aux évolutions actives.
 Au cours des études géotechniques, dans l’interprétation des résultats, dans leur
interpolation, pour affiner les connaissances et contrôler les hypothèses.
 Au cours des travaux, dans la réorientation éventuelle du projet pour cause de résultats
non conformes aux hypothèses de départ, ou si un incident se produit.
CHAPITRE II : PROCESSUS DE FORMATIONS ET D’EVOLUTION DES SOLS

I-FORMATION DES SOLS


1. Les principales étapes
1er stade : Considérons une surface de roche sur laquelle, l'érosion vient de s'arrêter. Elle est
soumise à l'action du climat (pluie, variation de température liée l’alternance des jours et des
nuits...). Les eaux de pluie qui tombent sur la roche ont dissout un peu de C02 de l'air et sont
légèrement acides; en plus, elles contiennent quelques éléments azotés. Elles vont
s'accumuler dans les creux de la roche qu'elles vont attaquer en provoquant par exemple, la
dissolution des calcaires et l'altération de feldspaths.
Mais ces phénomènes ne sont jamais isolés : pendant que sur la roche naissent des zones
d'altération qui, rapidement vont se fusionner pour recouvrir toute la surface, d’autres vont
se manifester; le vent apporte des poussières, des débris de végétaux, des corps étrangers à
la roche en petite ou en grande quantité (apport latéral de matière). Tandis que des spores
de végétaux inférieurs ou des larves d'insectes pourront être déposés sur la roche en voie
d'altération.
2ème stade : la surface ainsi décomposée est recouverte d'une très mince couche de dépôts
minéraux et organiques et va être rapidement colonisée par des éléments vivants ; bactéries,
lichens, insectes qui attaquent la roche de surface plus profondément que l'eau et constituant
une couche assez importante de débris organiques qui permettra l'installation de végétaux
supérieurs.
Ce micro relief recouvre la roche par confluence, puis il y a apparition des végétaux supérieurs
dont les racines s'engagent dans les fissures de la roche. Les secrétions acides des racines
attaquent la roche de surface, l'altération des minéraux continue.
De plus les matières organiques formées sont en quantités beaucoup plus considérables et la
couche d'humus devient plus épaisse, retenant de plus grandes quantités d'eau pendant un
temps plus long.
3ème stade : Formation des différents horizons du sol :
On peut déjà distinguer dans le sol en formation les phases suivantes :
- Le reste de matériaux à partir duquel s'est formé le sol ;
- la phase résiduelle ou partie supérieure du sol constituée par des particules organiques et des
éléments minéraux de petite taille (sables et limons) ou même colloïdaux (argile, calcaire ...)
- la phase aqueuse : elle peut exister soit dans le sol soit dans la roche en pénétrant par les
fissures de celle-ci. Cette eau provoque le déplacement des substances solubles qui se déposent
à différents niveaux dans le sol pour donner des couches à constitution particulière :
- la phase vivante : partie suivante du sol (végétaux, animaux...) qui est une cause de
transformation de l'énergie ambiante du sol.
Ces différentes phases du sol s'organisent, c'est à dire se disposent les uns par rapport aux
autres suivant des modalités bien définies et qui sont fonction du climat, de la pesanteur, des
perméabilités de la roche, etc. Ces modalités varient avec les tempos, en particulier au cours de
l'année suivant les saisons, mais chaque année, le cycle varie assez peu. De sorte que peu à peu
s'individualisent dans le sol, des couches à propriétés particulières bien définies qui sont les
horizons.
4ème stade : sol développé
Avec le temps, le volume de la phase résiduelle et de la matière organique vivante ou morte
s'accroît, l'altération de la matière minérale déjà fractionnée physiquement se poursuit : ces
cailloux se transforment peu à peu en graviers, sables, limons et la plupart des minéraux
passent en solution. C'est un phénomène à vitesse très variable : quelques siècles pour le
calcaire, quelques centaines de milliers d'années pour la silice, seuls l'alumine et les oxydes de
titane, ainsi que quelques minéraux lourds peuvent être considérés comme invariants (sauf
cas particulier). Les produits solubles se recombinent en grande partie pour donner des
édifices cristallins nouveaux du type argile. Mais les argiles peuvent aussi provenir de la
transformation d'autres minéraux comme les Micas.
La matière organique fraîche subit des évolutions variées (putréfaction, humification,
minéralisation)
Le sol ainsi constitué renferme des horizons ou couches de matériaux dont l'ambiance
physico-chimique (pH, Eh, pression osmotique CO2...) est à la fois bien définie et varie d'un
horizon à l'autre.
2. Les processus de la pédogenèse
La pédogenèse est l'étude des processus de naissance et d'évolution des sols.
Ces processus sont de deux (2) ordres :
 processus physico-chimiques
 processus biologiques
Ces processus s'imbriquent les uns dans les autres sous l'influence des facteurs écologiques
environnants y compris l'action humaine.
2.1. Processus physico-chimiques : altération des minéraux
a. Les grands modes d'altération
L'altération et la formation des minéraux ne peuvent être séparées du contexte écologique.
Parmi les facteurs écologiques, on distingue les facteurs climatiques généraux des facteurs
écologiques locaux (facteurs zonaux) ou facteurs stationnels.
Si l'on considère l'orientation générale de l'altération on note la prééminence du rôle des
facteurs écologiques. Ainsi en allant du climat Boréal - tempéré - tropical sec - équatorial
humide, on observe la prédominance des types d’altération suivante :
• La complexolyse : c'est une forme d'altération propre au climat boréal qui met en jeu
l'action de certains composés organiques solubles complexant le fer et l'aluminium ; il
s'agit de certains acides organiques tels les acides oxaliques et critiques et certains
composés phénoliques.
• L'hydrolyse ménagée et progressive : intéressant les climats tempérés : il s'agit d'une
hydrolyse acide fréquente dans les sols bruns acides (milieux à humus actifs)
• L'hydrolyse totale et les néoformations massives : typique des milieux tropicaux.
b. Altération des minéraux en milieu tropical.
L'hydrolyse neutre est la règle et elle affecte les roches mères sur une profondeur de plusieurs
mètres : dans ces conditions, la matière organique intervient peu. L'altération est totale et
aboutit à la libération de tous les constituants : Silice et bases sont entrainées
préférentiellement si le milieu est suffisamment drainé, alors que les hydroxydes de fer et
d'aluminium s'accumulent dans le profil. En outre la néoformation est le mode de formation
quasi exclusif des argiles : il s'agit d'argiles pauvres en silice de type kaolinite.
2.2 -Processus biologique
La matière organique intervient dans la structure du sol. Elle intervient principalement dans :
 l'aération du sol;
 la nature et les propriétés du complexe absorbant.
Par exemple, un complexe absorbant riche en acides humiques gris a une grande affinité pour
les cations bivalents;
 la réserve minérale et organique du sol pour les végétaux et les microorganismes du sol;
 les processus de lessivage, par la libération de substances hydrosolubles (acides
fulminiques) qui par complexolyse, favorise l'entrainement des minéraux fins en
profondeur (cas des podzols) permettant ainsi d'obtenir des horizons illuviaux (cas des sols
ferrugineux lessivés)
2.3. Transport de matières dans le sol
Les transports de matières dans le sol sont le résultat de processus physico-chimiques et
biologiques. L'eau qui circule dans les pores du sol entraîne avec elle certains éléments soit en
solution, soit sous forme de suspension donnant lieu à des migrations qui sont le plus souvent
descendants.
Si la majorité des migrations est orientée verticalement notamment dans un milieu filtrant et
en topographie horizontale, les migrations obliques ou latérales interviennent très
fréquemment le long des pentes en topographie accidentée. Les profils des zones en relief
sont alors appauvris dans leur ensemble au profit des zones en dépression.
Sous certains climats (tropical, méditerranéen) et dans certains milieux particuliers, cet
entraînement latéral peut prendre la forme d'une érosion sélective portant sur l'ensemble des
particules fines, même le long des pentes très faibles.
Les migrations ascendantes existent aussi, mais plus rarement car, elles nécessitent, pour
s'établir, des circonstances particulières.
En fait ce sont les facteurs biologiques qui jouent le rôle fondamental de la redistribution en
surface de certains éléments par le jeu des cycles biogéochimiques, qui compense dans une
certaine mesure les processus d'entraînement par l'eau. Ainsi les végétaux remontent les sels,
les ions à l'aide de leurs racines, de la profondeur en surface, au niveau de la litière.
Le cycle biogéochimique des éléments minéraux (turn-over) est un processus qui désigne le
retour annuel à la surface du sol au sein de la litière d'une grande partie des éléments prélevés
en profondeur par les racines. C’est un apport qui compense les pertes par entraînement et il
en RÉSULTE UN ÉTAT D'ÉQUILIBRE QUI MAINTIENT LA PERMANENCE DU PROFIL

II. INFLUENCE DE LA LITHOLOGIE DANS LE PROCESSUS DE FORMATION DES


SOLS
1. La roche mère
La roche ne joue qu'un rôle très secondaire à l'échelle mondiale ; ce rôle devient d'autant plus
important que l'on étudie les sols à plus grande échelle et que l'on descend de plus en plus bas
dans les unités de classification.
Dans certains cas, la roche mère, par ses propriétés chimiques et physiques très spéciales, joue
un rôle essentiel dans l'évolution du sol, quelles que soient les conditions climatiques : il s'agit
des sols dits intrazonaux qui sont généralement caractérisés par des associations spécialisées
(ex : les vertisols sur les roches à argiles gonflantes, les sols calcimagnésiques ou calcimorphes
sur roche mère calcaire, etc.).
Le plus souvent, la roche mère ne modifie pas le processus évolutif, mais elle les ralentit ou au
contraire les accélère ; la podzolisation est freinée sur les granites riches en cations et libérant
par altération beaucoup d'Al et de fer (sols bruns ocreux) ; elle est au contraire, accélérée sur
les roches quartzeuses, très filtrantes, et libérant très peu de calcium, d'Al et de fer (sables,
grès, granites acides).
Au niveau des sous-groupes, des familles et des séries, la roche mère joue un rôle de premier
plan ; elle confère au sol des caractères dits <<hérités>>, qui offrent une particulière
importance pour les propriétés agronomique (granulométrie, état du complexe absorbant et
taux de saturation, hydromorphie, etc.)
2. Le relief
Il joue un rôle considérable dans l'évolution des profils avec la roche mère, il constitue un
facteur local intervenant dans la définition des stations. Il agit directement par l'érosion et le
lessivage oblique indirectement par hydromorphie.
L’érosion est un facteur de rajeunissement qui s’oppose à l’évolution du profil : elle décape le
sol dans son ensemble mettant à nu les horizons inférieurs et la roche mère, le degré
d’évolution du profil, donc le type pédogénétique est dans bien des cas la résultante de trois
facteurs deux positifs : l’âge du substratum et la vitesse de l’évolution ; le troisième négatif :
l’érosion. Le lessivage latéral est un entraînement latéral des éléments solubles et colloïdaux,
le long de la pente, au travers des agrégats et des éléments grossiers agissant comme un filtre,
le résultat est souvent l’inverse de l’érosion ; le haut des pentes a plus évolue que la base,
constamment enrichie.
Le relief est souvent en étroite relation avec l’hydromorphie des profils (c'est-à-dire la
saturation par l’eau de tous les pores, provoquant une anaérobiose et des phénomènes
réducteurs) ; on distingue une hydromorphie par <<nappes>> dont il existe deux types :
nappe phréatique permanente ou nappe phréatique perchée temporaire et une
hydromorphie par engorgement des sols imperméables dès la surface (limons battants,
argile).
L’action du relief se traduit par la formation de chaines de sols le long des pentes, les sols étant
semblables le long des courbes de niveau, mais variant de façon continue le long des lignes de
plus en plus grande pente.
Il existe de nombreux exemple de chaines des sols.
- Cas de limons éoliens et des argiles de décalcifications sur calcaires durs
- Centre des plateaux ; SB ou BL sur limon
- Haut des pentes : lithosols érodés
- Bas de pente : colluviaux calcaires grossiers : rendzines
- Fonds de vallons : colluviaux fins peu caillouteux : sol brun calcaire
D'autres sont caractérisées par un lessivage oblique dominant. Par exemple, les chaines de sols
sur petites pentes de granites à biotite de Garango ; seuls les argiles et les bases sont entrainées
vers le bas, les sables grossiers quartzeux restant sur place. La chaine des sols donne alors sur les
sommets les lithsols sur les sols peu évolués sableux, les sols bruns eutrophes sur la pente
moyenne et les sols hydromorphes dans les dépressions.
Influence du lessivage oblique sur l’évolution des sols.
III- LES SYSTÈMES D’ÉROSION ET MODALITÉ DE L’ALTÉRATION
1. Les systèmes d’érosion
On distingue plusieurs système d’érosion, qui produisent chacun des formes de relief bien
spécifiques:
 Erosion glaciaire
 Erosion périglaciaire
 Erosion sous climat océanique
 Erosion des pays arides et semi arides
 Erosion des pays intertropicaux
 Erosion Anthropique.
2. Les altérations en fonction du climat
2.1 Climat froid
L’agent essentiel de destruction est ici sans conteste le gel dont la puissance (14kg de pression
par cm2) et la fréquence arrivent à bout des roches les plus massives. La décomposition
chimique est faible, sans être nulle, surtout quand il existe une certaine chaleur estivale: la neige
conserve dans ses flocons beaucoup de gaz actifs (acides carbonique et nitrique): le climat froid
2.2 Climat tempéré
Les facteurs d’altération sont ici très nombreux, mais leur puissance est assez faible. Le gel
n’intervient que l’hiver, dans les régions continentales.
La décomposition chimique joue un rôle beaucoup plus important, surtout à l’intérieur du sol.
2.3 Climat chaud et sec
La fragmentation est faible: les roches éruptives ne donnent que des blocs de disjonction et
des grains. La décomposition chimique est active après les pluies et entraine une forte
désagrégation granulaire. La chaleur, d’ailleurs, aide à relâcher la cohésion des minéraux et
facilite ainsi la désagrégation par l’expansion due aux réactions chimiques, sous la forme
d’écailles peu épaisse (2 à 3 mm), mais qui peuvent se superposer (desquamation).
2.4 Climat chaud et humide
Sous ces climats, la désagrégation mécanique est très faible, mais la décomposition chimique
devient extrêmement active. Grâce à la température constamment élevée (26, 2°) de
moyenne à 1,5 m de profondeur sous l’équateur, la présence d’ions H+ libres dans les eaux du
sous-sol est 6 fois plus élevé que sous nos latitudes. D’autre part, les eaux sont très souvent
chargées d’acides; aussi la puissance de la zone d’altération atteint ici son maximum.
CHAPITRE III : TYPOLOGIE DES SOLS AFRICAINS

Ils englobent les cuirasses dénudées et les


roches qui ne sont pas altérées. Leur intérêt
agronomique est faible à nul, mais quand il y’a
des zones tendres, il y’a la possibilité de culture.
En raison des contraintes sévères liées aux
conditions sévères liées aux conditions
d’enracinement, de la difficulté de travail des
sols, de la terre, ces sols sont non irrigables.
Sols minéraux bruts
Ils sont situés soit sur des bourrelets de
berges ou les terrasses de fleuves, dans ce cas,
ce sont des sols d’apport profonds intéressants
pour les cultures fruitières ou maraîchères.
Ce sont des sols susceptibles d’être rencontrés dans
les pays tropicaux quand les conditions de genèse
(pétrographie, confinement) sont remplies : ce sont des
sols qui se développent sur des matériaux riches en
bases.
Ils présentent des fentes de retrait, une texture argileuse
dès la surface, une structure polyédrique à prismatique ;
on note également des faces de pressions sur les
agrégats (slickensides), parfois des effondrements et un
microrelief gilgaï.
Ils présentent des caractéristiques morphologiques
défavorables (asphyxiants, difficulté de travail avec les
moyens traditionnels).
Les différents états de surface d’un vertisol
Profil d’un vertisol
Ce sont des sols qui se différencient
morphologiquement des vertisols par l'absence ou la
faible importance des phénomènes de remaniements
internes (absences ou rareté des faces de glissement).
Lorsque les structures restent très proches de celles des
vertisols ; prismatique et polyédrique, grossière a
cubique, avec des faces de glissement, il s'agit de sol
bruns eutrophes vertiques .
Au total, ce sont des sols plus intéressants que des
vertisols, compte tenu de leurs caractéristiques
culturales meilleures et leur labour plus aisé ; la richesse
minérale bonne à élevée est souvent limitée par des
déficiences en P et parfois K.
Etats de surface d’un sol brunifié
Profil d’un sol brun eutrophe
Ce sont des sols affectés par le processus d’isohumisme
(terme faisant allusion à l’incorporation d’une matière
organique stabilisée par maturation et de couleur foncée) à
pédo climat et à température élevée en saison pluvieuse.
La classification française distingue cinq sous groupes
brun subaride modal}
brun rouge subaride}
brun subaride à pseudogley}
brun subaride faiblement salé ou alcalisé}
Mis à part les sols brun-rouges sur ergs anciens et les sols
bruns subarides vertiques, les autres sous groupes sont
difficilement exploitables au Burkina Faso en raison du
déficit hydrique constant et également de l’effet néfaste du
ruissellement.
6.Les sols hydromorphes

Ce sont des sols engorgés en surface et sur


l’ensemble du profil. La durée d’engorgement dépend
du régime pluviométrique et du degré de confinement
du milieu. Ils occupent les plaines alluviales bordant le
réseau hydrographique. Ils sont rencontrés dans tous
les pays tropicaux.
Les caractéristiques physico-chimiques sont variables
mais les propriétés texturales sont généralement
moyennes en surface et lourdes en profondeur.
Les potentialités sont intéressantes. Généralement
rizicoles ou pastoraux, en saison pluvieuse, ces sols
conviennent aux cultures maraîchères pendant la saison
sèche quand les conditions hydrauliques sont requises.
Etat de surface d’un sol hydromorphe
Profil d’un sol hydromorphe
7.Sols à sesquioxydes de fer et de manganèse
(Les sols ferrugineux tropicaux)
. Ce sont des sols à base d’altération géochimique prolongée,
bien représentée au MALI, BURKINA ; TOGO, BENIN, NIGERIA,
SENEGAL, etc.
Dans ces sols, l’altération est poussée. Les argiles gonflants
deviennent minoritaires, par rapport aux argiles néoformées
(kaolinite) Il n’y a pas de gibbsite libre, les oxydes de fer sont
abondants et bien cristallisés donnant au profil une teinte unie
(rouge ocre). Le rapport fer libre/fer total dépasse 50%.
Selon la manifestation au sein du profil de certains processus
secondaires, on peut distinguer :
 des sols ferrugineux tropicaux modaux;
 des sols ferrugineux tropicaux lessivés à concrétions,;
 des sols ferrugineux tropicaux lessivés hydromorphes;
des sols ferrugineux tropicaux peu lessivés.
 
Au total les sols ferrugineux tropicaux lessivés à concrétions qui sont
les plus représentés au Burkina Faso sont profonds à texture légère
(sablo limoneuse) à moyenne (sablo-argileuse) en surface et
argileuse en profondeur.
La réserve en eau utile est faible, de même que la teneur en matière
organique, azote et phosphore.
Le pH est légèrement acide avec une capacité d’échange cationique
et des bases échangeables faibles.
Leur mise en valeur nécessite un labour approprié, un apport de
matière organique, un apport d’engrais chimiques et l’implantation
de techniques de restauration des sols (biologiques ou mécaniques).

 
Sols à sesquioxydes de fer: Sols caractérisés par
l’individualisation des sesquioxydes de fer ou de
manganèse qui leur confèrent une couleur très
accusée: rouge, ocre, rouille.
Ils présentent une teneur faible en M.O et avec un
taux de saturation supérieur à 50%.
Etat de surface d’un sol ferrugineux tropical lessivé
Sol ferrugineux tropical lessivé peu profond (Niassan) Sol ferrugineux tropical lessivé profond (Gourcy)
8.Les sols ferralitiques

Le domaine de l’altération ferralitiques devrait être


plus étendu qu’il ne l’est aujourd’hui (limites
inférieures entre 1.000 et 1200 mm). On le rencontre
au CONGO, CAMEROUN, GABON, GUINEE BISSAU, etc.
Ce sont des sols caractérisés par une altération
intense des minéraux primaires, une élimination hors
du profil des bases alcalines et d’une grande partie de
la silice ; une néo synthèse de silicates d’alumine
(kaolinite) souvent d’hydroxydes d’alumine (gibbsite)
toujours d’hydroxydes et oxydes de fer (goethite,
hématite).
L’altération profonde leur confère un profil
cultural épais.
Leurs potentialités sont intéressantes
(maïs, sorgho, tubercule, arachide, etc.)
Leur mise en valeur doit tenir compte :
de leur faible structuration;
de leur instabilité (liée à la texture
sableuse);
de leur pauvreté chimique, organique et
de leur faible réserve hydrique.
 
Profil d’un sol ferralitique ou sol rouge
9.Les andosols

Ce sont des sols originaux dont les propriétés


sont liées à l’abondance dans leur fraction
minérale de produits amorphes, les allophanes,
associés à des teneurs variables mais souvent
élevées de matière organique (10%). Ils se
développent dans des milieux volcaniques
récents (Ethiopie, Vallée du Rift, Cameroun).
La densité apparente est faible, généralement
inférieure à 0.8. La porosité totale est élevée. La
teneur en eau, également pouvant atteindre
200% de l’échantillon fraîchement prélevé.
Il faut signaler que ces sols se développent sur
les roches d’origine volcanique.
Dans les tropiques, on distingue 2 groupes :
• Le groupe des sols saturés dont le pH est
proche de a neutralité.
• Le groupe désaturé dont le pH est acide
Andosol
10.Les sols sodiques

Ce sont des sols dont l’évolution est dominée :


 soit par la présence de sels solubles (chlorures,
sulfates, carbonates, bicarbonates) dont la teneur
élevée peut les rendre apparents à l’examen visuel et
provoque une modification importante de la
végétation ;
 soit par la présence de sodium échangeable avec
apparition d’une structure massive, diffuse et une
compacité élevée. Le sodium occupe plus de 10% de
la capacité d’échange.
Ce sont des sols à richesse chimique bonne à
élevée mais difficilement utilisables à l’état actuel
du niveau de technologie de l’agriculture, mais aussi
à cause des conditions climatiques sévères de la
zone sahélienne. En effet, l’amélioration de ces sols
en culture traditionnelle dans le sahel, nécessite des
travaux coûteux (sous-solage, apport de gypse et
drainage).
Dans le cas des régions méridionales, la grande
épaisseur des horions sableux permet une meilleure
utilisation de ces sols.
Profil d’un sol sodique
11.Les sols podzolizés

Ce sont des sols très évolués. On les rencontre


principalement en climat froid. Ce sont les sols
caractéristiques de la taïga. L'humus des podzols est
un mor acide. Cette acidité résulte du fort lessivage
qui affecte ces sols et qui a pour effet d'entraîner les
éléments basiques des horizons supérieurs A0 et A1
vers un horizon plus profond Bh d'accumulation de
substances humiques et un horizon Bs
d'accumulation de minéraux (sesquioxydes). Entre
l'horizon A1 et l'horizon Bh s'intercale un horizon
éluvial A2, cendreux et souvent très épais.
Podzol
12. Sols calcimagnésiques ou
calcimorphes
Ce sont des sols dont les caractères
morphologiques des horizons supérieurs sont
déterminés par la présence d’ions alcalino
terreux dans lesquels la partie supérieure quand
elle existe, ne montre ni les caractères des
vertisols, ni ceux des sols isohumiques.
Il y’a un blocage de l'humification à un stade
précoce par CaCO3, une forte incorporation d'
humus peu évolué dans le profil, une altération
peu poussée (milieu neutre ou alcalin) et une
dominance d'argiles héritées.
CHAPITRE IV- Cartographie pédologique
 
1.Quelques définitions
La carte pédologique est un document qui a pour but de
donner une image aussi fidèle que possible de la nature, de l
localisation et de la répartition des catégories de sol étudiées
Vu sous l’angle cartographique, le sol est un milieu à trois
dimensions et continu. Tous les éléments sont cachés à
l’observateur par la végétation naturelle. On ne peut
approcher le sol que de manière discontinue, par sondages,
donc par points (les coupes continues dues aux routes, aux
chemins de fer sont exceptionnelles). Il est impossible de
suivre une limite de manière convenable sur le terrain. Il est
donc nécessaire d’interpoler.
L’inter polation consiste en l’introduction de points
supplémentaires entre les points connus afin
d’assurer une ligne contin ue. Cette interpolation n’est
possible que lorsqu’on connait les facteurs de
formation du sol qui gouvernent la pédogénèse d’une
région. C’est pourquoi en cartographie pédologique,
la connaissance des facteurs de formation du sol est
aussi importante que celle des caractéristiques du sol.
Ces derniers permettent l’identification des sols ; les
premiers permettent leur délimitation dans des
conditions scientifiques acceptables.
Les unités pédologiques dépendent de l’échelle adoptée.
Signalons que les cartes à petite échelle (jusqu’au
1/500.000) ne peuvent représenter que les grands groupes
et les sous groupes ; les cartes à moyenne échelle
1/500.000 à 1/100.000 ; les familles, quelquefois les séries ;
les cartes à grande échelle 1/50.000 à 1/10.000,  la série
quelquefois la phase ; les cartes à très grande échelle, la
phase.
Lorsqu’une imbrication considérable des unités distinguées
ne permet pas une représentation cartographique
convenable, on notera des associations (de séries, de
familles, de groupes etc.) des unités sont caractérisées par
des données de terrain et de laboratoire et concernant l’état
physique, chimique, biologique, minéralogique des
horizons, la roche mère, et du paysage.
Les caractéristiques du sol sont de deux sortes. Les
unes résultent de l’observation directe du sol : pente,
richesse en pierres, profondeur du sol, épaisseur,
couleur, structure, texture des horizons.
Les autres résultent d’observations scientifiques (ou
mesures) teneur en argile, matière organique, bases,
calcaire ; mesure du pH, de la perméabilité, etc.
La mise en place des limites peut s’effectuer de deux
façons.
 a)Pour les moyennes et petites échelles, les limites
peuvent être déduites de l’examen attentif du paysage
(c.-à-d. des facteurs de formations du sol). Les photos
aériennes sont ici un adjuvant très précieux.
b)Pour les très grandes échelles, les unités sont
basées sur des caractéristiques qui ne sont pas
déductibles du paysage ni de l’examen des photos
aériennes. On doit pour les approcher effectuer de
nombreux trous.
c)Agrandissement, réduction de cartes. D’une façon
générale, on peut toujours réduire une carte, par
simplification des limites et diminution des unités. Par
contre on ne peut pas agrandir une carte. Par
exemple, quand on passe du 1/100.000 au 1/50 000,
on multiplie les superficies par 4 donc aussi les
erreurs.
2.Les différentes catégories de cartes pédologiques

2.1.Carte détaillée 
Il est nécessaire d’avoir des limites très précises des différentes
unités cartographiées (d’après photos aériennes et cartes
précises).
Il est nécessaire de mettre les routes et les pistes importantes, les
rivières et les villages, etc., car elles servent de repères pour les
utilisateurs.
Il est nécessaire d’avoir un fond de carte détaillée pour porter les
renseignements détaillés car porter les renseignements détaillés
sur une carte non précise constitue une perte de temps.
Pour avoir une carte précise, il est recommandé chaque fois que
c’est possible d’effectuer la cartographie sur le terrain à une
échelle plus grande que celle qui sera utilisée pour la publication
Quelques recommandations
- on considère : bonne carte détaillée 1/20.000
- pour irrigation 1/20.000, 1/10.000 ou 1/5.000 à 1/1.000
- carte détaillée normale aux environs de 1/50.000
 
2.2.Cartes de reconnaissance 
La carte de reconnaissance  nécessite beaucoup moins
d’itinéraires que la carte détaillée. Dans la légende, la
classification n’a pas à descendre aussi bas que dans une
carte détaillée, mais doit être établie avec autant de rigueur.
L’espacement des itinéraires est variable et peut aller jusqu’à
5 à 10 km. Dans ce genre de cartographie, la compréhension
de la géomorphologie est particulièrement importante.
L’utilisation des photos aériennes peut rendre ici de
sérieux services.
Dans les cartes de reconnaissance, les associations de
sols peuvent être fréquemment utilisées.

2.3.Cartes de reconnaissance détaillée 


Ce type de carte n’est pas spécial en soi. il s’agit d’une
combinaison des deux modes précédents. Sur un
territoire déterminé, certaines parties sont occupées
par des montagnes, des dunes, etc… dont la valeur
agricole est à priori faible. Ces zones pourront ne faire
l’objet que de cartographie de reconnaissance, tandis
que le reste, de valeur agricole certaine, fera l’objet
d’une cartographie détaillée.
2.4.Cartes de généralisation 
Il arrive que certaines cartes détaillées occupent une surface
(sur le papier) telle qu’il paraisse nécessaire d’opérer une
condensation afin d’avoir une manipulation plus aisée. On opère
une réduction d’échelle qui peut être très variable suivant le
format ou le type de renseignements qu’on désire obtenir.
Dans ce cas, la légende sera à base d’associations. Cette légende
pourra être aussi complexe que celle des cartes qui ont fait
l’objet d’une réduction.
2.5.Cartes schématiques 
Alors que les cartes précédentes résultent d’une réduction de
cartes de base déjà établies, les cartes schématiques précèdent
l’établissement des cartes de base. Elles résultent d’observations
sur le terrain combinées à une interprétation du paysage. La
valeur des cartes schématiques est variable. En effet, elle
procède du rassemblement de notes de valeur inégale.
2.6.Les cartes d’utilisation de sols
Dans la carte pédologique, on doit pouvoir déduire tous
les sols qui conviennent à une spéculation déterminée
(à condition de bien connaître les exigences des
principales cultures). On peut déduire également tous
ceux qui sont sensibles à l’érosion et doivent être
protégés.sur la carte d’utilisation. Figurent également
les sols qui doivent être assainis, drainés, irrigués, etc.
Certaines limites doivent être modifiées mais en
général assez peu.
Les cartes d’utilisations sont éphémères et pouvoir être
révisées suivent le contexte politique et économique.
Elles sont la traduction en langage agricole courant des
données pédologiques
3.Utilités de la carte pédologique
La carte pédologique répond à deux types fondamentaux
d’ambitions :
Analyse : présenter une description aussi détaillée que
possible des différents paysages.
Prévision : prévoir ce qui pourra être fait de ces sols en
fonction des données locales.
La description et la présentation des sols est données par la
carte pédologique proprement dite. Cette donnée, bien
faite, doit être fixe.
La carte d’utilisation rend compte des prévisions. Ces
prévisions sont variables car elles dépendent de la nature
des sols, des populations, de l’infrastructure économique
et de l’état des marchés.
3.1.Buts généraux de la carte pédologique
- déterminer les caractéristiques importantes des sols,
- les classifier et en dresser l’inventaire,
- établir et porter la limite sur les cartes des types reconnus,
- prévoir les types d’utilisations possibles sous différents modes des
cultures.
 
3.2.Buts généraux de la carte d’utilisation
Choix des emplacements des fermes expérimentales et stations de
recherche :
Pour qu’une recherche  agronomique puisse donner des résultats valables ;
il faut savoir à quels sols s’appliquent les résultats obtenus peuvent
s’appliquer. Installations d’exploitation agricoles rationnelles en indiquant :
Les grands types d’utilisation, les rotations, les méthodes de labour, les
engrais, et amendements les systèmes antiérosifs etc. Guide dans le
peuplement de nouvelles terres. Pendant des siècles, le peuplement de
nouvelles terres est une succession de succès et d’erreurs d’où un
gaspillage d’énergie et d’années.
Dans la zone tropicale, existent de grandes étendues de
sols peu connus et jamais utilisés par l’homme équipé
des outils et des services de l’industrie moderne.
Il est nécessaire d’établir des corrélations avec des pays
déjà connus et utiliser les résultats obtenus ailleurs
même si les sols ne sont pas tout à fait identiques.
Dans un pays neuf, le meilleur procédé est le suivant :
- faire une carte de reconnaissance ou schématique de
manière à identifier les meilleurs endroits pour les
établissements,
-faire ensuite la cartographie détaillée dans différent
endroits d’après des ordres d’urgences.
Autre usage : Etude des drainages et de l’irrigation,
nécessité de bien connaître les qualités des sols à
drainer avant d’effectuer le drainage, certaines
régions irriguées ont été affectées par des remontées
de sels.
CHAPITRE V: DEGRADATION ET RESTAURATION DES TERRES
 
1.Contexte socio-technique de la zone soudano sahélienne
favorable à la dégradation
 
1.1.Faiblesse ou manque de précipitation 
Pluviométrie entre 400 et 600mm, rarement 800mm. Cette
Pluviométrie aléatoire du fait de son irrégularité et de sa
répartition spatio-temporelle. Depuis une vingtaine d’années,
l’Afrique de l’Ouest connaît une longue période sèche. Si on
compare la période 1968-1995 (période sèche) avec celle qui la
précède 1950-1967(période humide) on a 442mm contre 571mm
soit 129mm de différence.
Pendant la saison de pluie allant de Mai à Octobre les averses
sont interrompues par des périodes sèches de l’ordre de 15jours.
L’évaporation potentielle dans cette zone est de l’ordre de 2m.
1.2.Pression sur l’écosystème
On note un phénomène d’accroissement de la population dans ces
régions :
Il en est de même pour le cheptel : Les ressources naturelles en prennent
un coup : exemple au Mali, Le Houèrou étudie l’ évolution de l’utilisation
des terres et montre que entre 1982 et 1975 les pâturages en savane ont
baissé de 89 à 63% des terres exploitées alors que la part des cultures est
passée de 6,6 à 11%.
Dans la même période, les terres dégradées ont augmenté de 4% à 26%.

1.3.Conditions édaphiques défavorables


Les sols sont divers : alfisols, luvisols (sols ferrugineux) avec des
propriétés physiques très diverses pouvant être néfastes à l’agriculture.
On peut citer entre autres :
- le faible taux d’infiltration, conduisant à un fort ruissellement ;
- l’encroutement de la surface du sol, ayant pour conséquence la
propriété ci-dessus mentionnée ;
- la faible capacité de rétention de l’eau surtout pour les sols sableux et les
sols peu profonds comme les alfisols ;
- La faible fertilité liée aux carences en azote et en phosphore est un facteur
limitant beaucoup plus que les précipitations irrégulières et faibles, les
conditions d’utilisations en engrais (surtout en pluvial) étant délicates ;
- Erosion importante des terres.  Elle est causée par des précipitations au
pouvoir érosif important, plus dévastatrices à cause du manque de couvert
végétal.
 
2.Les techniques proprement dites
2.1.Techniques biologiques
a)Le paillage
La technique de paillage est très ancienne et très répandue dans la région
sub-sahélienne. Elle consiste à couvrir le sol d’une couche de matière
organique et de qualité variée. Les techniques de mulching consistent à
coucher les tiges de mil après les récoltes des épis, du branchage avec des
petites branches issues des anciennes plantations de bois ou de régénération
naturelle, de l’épandage du fumier non décomposé et de paille.
Ces techniques visent la protection des champs contre
l’érosion éolienne, la restauration des sols par rétention des
apports éoliens ou hydriques, le redressement de la fertilité
des sols par apport Mo, l’amélioration des propriétés
physiques du sol assuré, en grande partie par l’action des
termites et l’apport éolien en sédiments sableux et enfin
l’augmentation de l’infiltration et de la rétention des eaux
de pluie.
L’une des contraintes majeures pour l’utilisation du paillage
dans les régions semi arides est la forte compétition pour
l’utilisation des résidus des végétaux. Ils sont utilisés pour
la confection de toits de chaume ou d’objets artisanaux,
pour l’alimentation du bétail (composante essentielle de
l’économie des zones sémi-arides) mais aussi, comme
source d’énergie domestique.
Dans un tel contexte, l’allocation de résidus pour la protection
des sols est souvent difficile (Mando 1999). Dans les régions
sub-humides, les feux de brousse sont cause de la disparition de
la paille et sont donc un facteur limitant l’utilisation de la paille.
Une bonne gestion des feux de brousse et une bonne
intégration de l’élevage à l’agriculture sont les conditions à
remplir pour assurer le maintien de la technique du paillage
dans la zone semi aride.
b)La mise en défens
Le but de la mise en défens (MED) est de réhabiliter les sols par
l’interdiction temporaire des communautés riveraines de jouir
des fonctions de production de ces sols. Elle est basée sur le
principe que lorsque la cause de dégradation d’un sol est
supprimée, le sol est, en fonction de sa résilience, en mesure de
recouvrir ses qualités après un certain temps.
Une MED est donc une jachère qui est protégée contre
les autres formes de pressions liées aux activités
humaines (pâture, feu de brousse, coupe de bois).
Pour la mise en œuvre des techniques de mise en
défens, une approche participative est indispensable
pour permettre une négociation entre toutes les
communautés en vue d’assurer la mise en œuvre
pratique de la technique, mise en œuvre qui doit inclure
des formes de punitions pour les éventuels
contrevenants. Au Burkina Faso, on peut citer les MED de
Djibo (Rochette, 1989) Oursi (Toutain, 1980).
Comme des expériences réussies on peut également
citer les cas des MED du Sine Saloum et de Keur Dianko
(Diatta, 1994, Albergel et al, 1999).
Le paillage
c)Action de reboisement ou plantation d’arbres
Le reboisement consiste à renforcer le couvert végétal par une
plantation d’espèces ligneuse permettant une bonne protection
de la surface du sol contre l’érosion pluviale et éolienne.
Pendant longtemps, des programmes de reboisement ont été
appliqués dans la plupart des pays de la zone. Les plantations
effectuées à grande échelle sont généralement collectives.
Quant aux plantations individuelles, elles se font dans les
concessions et surtout dans le champ. Les espèces sont variées
et ont pour caractéristique leur utilité (bois, fruit, médicament,)
au centre nord du Burkina, les espèces plantées sont pour
l’essentiel. Eucalyptus, camaldulensis, azadirachta indica, acacia
albiba, cassia siaméa, manguifera indica, anacardium
occidentalis, plus au nord, les espèces telles prosopis jujiflora,
Balanites aegyptiaca, sont couramment utilisées. La difficulté
majeure pour ces actions de reboisement demeure l’entretien.
d)Les haies vives
La haie vive est une ligne d’arbres, d’arbustes, ou de
hautes herbes. Elle a trois fonctions principales :
- limiter la vitesse du vent
- freiner l’action éolienne et pluviale
- protéger la culture des animaux en divagation
Dans toute l’Afrique les paysans établissent des haies vives
depuis des temps immémoriaux. De nombreux projets
récents ont cherché à en encourager l’usage pour
protéger des jardins, des pépinières et des plantations
agricoles. Même en zone très sèche, on en a installé avec
succès en association avec des travaux de fixation de
dunes, par exemple au Nigéria et en Mauritanie avec des
boutures d’euphorbia basalmifera.
Reboisement
Au Burkina Faso, des espèces telles que euphorbia,
azadirachata indica, acacia nilotica, acacia seyal,
andropogon gayanus sont utilisés comme haies vives.
ziziphus mauritania, prosopis jujiflora
 
e)Les brise-vents
Ce sont des rideaux d’arbres ou d’arbustes destinés à
protéger des champs, les habitations, les canaux d’irrigation
etc. du vent et de la poussière ou du sable qu’il transporte.
Les brises vents consistent généralement en plusieurs
étages d’arbres et d’arbustes plantés sur un ou plusieurs
rangs. On plante souvent une couverture herbacée sous les
arbres pour empêcher l’érosion éolienne.
 
f) Régénération naturelle
On entend par régénération naturelle la levée et le développement
de jeunes rejets de ligneux sur les terres agricoles. Ces pousses
proviennent de vieilles souches ou d’une germination de semences.
Les espèces épargnées sur les terres de culture sont essentiellement
locales et présentent des usages multiples et connus (fertilité, bois
de chauffe, bois d’œuvre, protection des cultures, pâturage) … la
protection et le maintien de la régénération naturelle sont une
alternative à la plantation des arbres élevés en pépinière.
 
g) Bandes végétales
La bande végétale est un dispositif antiérosif biologique qui participe
à l’aménagement des terres des cultures. Cette technique consiste à
laisser sans sarclage une mince bande (2-5 m) entre les lignes de
culture, orientée, perpendiculairement au sens de la plus grande
pente.
Les bandes sont réalisées en réseaux à travers les terres
cultivables (quelquefois plantées avec andropogon. La bande
végétale (enherbée) joue plusieurs rôles.
- freinage des eaux de ruissellement
- captage et accumulation des sédiments transportés par le vent
- protection de la surface du sol de la déflation éolienne.
2.2Les techniques mécaniques
a) Le billonnage et les semis en ligne
Les outils utilisés pour son exécution sont le butteur et le
sarcleur. Les billons sont faits perpendiculairement à la pente
suivant les courbes de niveaux dans le cas des aménagements.
Ils réduisent l’érosion, assurent une bonne répartition de l’eau
sur l ‘ensemble de la parcelle et favorisent par conséquent une
bonne infiltration de l’eau.
Ex : au centre Nord du Burkina
La technique du billonnage est courante et est pratiqueé
par 34% des paysans enquêtés. Le développement dans la
zone de la technique est lié à l’équipement des paysans en
matériels attelés grâce au système de crédit mis en place
par les ONG.
Les semis en ligne réalisés à partir de traceurs sont
effectués perpendiculairement à la pente
Ces deux techniques facilitent la culture attelée et
constituent des obstacles au ruissellement, quand elles
sont bien conduites .Ce qui n’est pas le cas pour beaucoup
des paysans. Aussi, les labours et les semis dans le sens de
la pente entraînent une perte directe de sol et de matières
organiques par érosion .Le type de labour à plat reste
dominant (97%) dans la zone (SANOU ,1997)
On pourrait améliorer la technique en effectuant le
sarclo-binage cloisonné autrement dit confectionner
des cloisons entre les
billons en vue de retenir le maximum d’eau de pluie
tombé sur une surface. Cette technique réduirait de
manière sensible le ruissellement, donc le transport
de la terre.
Bande enherbée

Bande enherbée dans un champ de sorgho


b) Le zaï

En langue mooré, zaï vient du mot Zaïgré qui veut dire se lever tôt et
se hâter pour préparer sa terre ou encore casser et émietter la croûte
du sol avant les semis (KABORE, 1994, ROOSE et al, 1995). On le
désigne tassa au Niger ou encore towalen ou Mali. Il s’agit en effet de
récupérer des terres abandonnées, dégradées, complément
dénudées, décapées et encroûtées où le ruissellement est si fort
qu’il emporte les graines et les résidus organiques qui pourraient
régénérer la terre. Selon les même auteurs, le zaï aurait été utilisé
anciennement notamment au Yatenga (Burkina Faso) par les
agriculteurs les moins nantis ne disposant que de terre pauvres et de
peu de moyens de protection.
Pratique traditionnelle de nos jours très répandue dans la
zone sahélo-soudanienne, le zai a fait l’objet de
nombreux travaux de recherche et d’étude d’impact
(Roose et al 1995 ; Maatman et al ,1998 ; Reij et al 1996 ;
Ambouta et al, 1999 ; Zougmoré ; 1995 et Zombré et al
1999). C est une technique à haute intensité de main
d’œuvre mais qui assure des gestions efficient de la
matière organique et de l’eau. Elle consiste à creuser des
cuvettes de 20 à 40 cm de diamètre et de 10 à 15 cm de
profondeur. La taille des cuvettes et leur espacement
varient selon le type de sol et selon les régions : elles ont
tendance à être plus grandes sur sols gravillonnaires qui
sont peu perméables que sur les autres types de sol
(sablo-argileux ou limono-argileux).
Poquet de zai Poquet de zai avec compost
Plant de sorgho dans un poquet de zai sorgho dans des poquets de zai (phase montaison)
c) La Tassa
Il s’agit en fin d’une variante ethno-écologique du zaï. Les
trous semblent légèrement plus larges ainsi que la
profondeur. La tassa est une méthode traditionnelle de
récupération des terres marginales et de régénération des
terres dégradées des plateaux latéritiques ou gravillonnaires
pratiquée dans l’ADRAR (Niger)
En haoussa, la tassa signifie soulevé ou encore « assiette »:
Dans le domaine de la restauration des terres il veut dire
régénérer la fertilité d’un sol ou réhabiliter un terrain
Cette méthode permet à la fois la collecte, et la conservation
des eaux de ruissèlement au pied des cultures et
l’application rationnelle et localisée de la fumure organique.
L es rendements obtenus par le projet PDRT avoisinent
1,5t /ha
d) Les demi-lunes
La demi-lune ressemble fort au zaï à la différence que les
dimensions sont plus grandes et que la forme du demi-cercle,
est semi-circulaire. En effet, c est une cuvette en forme de
demi-cercle ; ouverte à la pioche. La terre de déblais est
déposée en un bourrelet semi-circulaire au sommet aplati
comme une banquette de terre. Ce bourrelet est parfois revêtu
de blocs de pierres pour lui assurer une plus grande stabilité.
Les dimensions usuelles de la cuvette sont de 4m de diamètre
et de 15 à 25cm de profondeur. Elles sont disposées
géométriquement à partir d’une première ligne perpendiculaire
à la plus grande pente du terrain. L‘écartement est de 4m
entre deux demi-lunes sur la ligne il faut que la demi-lune
entre impluvium utile soit de 4 m de longueur. La densité
moyenne à l’hectare est évaluée à 315 demi-lunes.
Champ de demi-lunes
Cuvettes de demi-lune après une pluie
sorgho dans des cuvettes de demi-lune (phase épiaison)
e) Les diguettes anti-érosives
Il s’agit des mesures physiques de conservation des
eaux et des sols telles que les diguettes en terre et les
cordons pierreux. Ce sont des ouvrages mécaniques
isohypses qui jouent le rôle d’obstacle au
ruissellement. Le différent des diguettes en terre qui
freine la lame ruisselée, le cordon pierreux est un
d’obstacle filtrant qui ralentit la vitesse du
ruissellement. Les deux techniques assurent la
collecte et la redistribution de l’eau dans le sol.
Confection d’une diguette en terre Cordon pierreux sur un zippélé
f) Les alignements de pierres, de touffes d’herbe ou paille
Il s’agit d’obstacles perméables aux nappes d’eau
ruisselantes établie en courbes de niveau sur une seule
rangée. On les observe en zone soudano sahélienne, Mali,
Burkina et Niger. Ces alignements de pierres ralentissent le
ruissellement qui s’étale en en nappe de quelque
centimètre d’épaisseur.
g) Les digues filtrantes
Elles constituent une composante des programmes de
sites anti-érosifs. Ce des ouvrages de tailles
importantes qui permettent la sédimentation des
boues fertiles pour assurer l’enrichissement des bas-
fonds, au lieu qu’elles ne se perdent dans les rivières.
Le ruissellement et donc l’érosion subsistent toujours
lorsque les pluies sont importantes (fortes intensités).

h) Les obstacles en bois


Ce sont des dispositifs constitués de d’arbres ou de
grosses branches déposées sur le sol où se
manifestent des phénomènes de ravinement.
Digues filtrantes

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