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18 octobre 2015

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Table des matières

1 Généralités 9
1.1 Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2 Historique et Définition de la physique : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 Objet de la physique et méthode : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.1 Notions d’Erreurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4 Propagation des Erreurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.5 Méthode générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.5.1 Les systèmes d’unités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5.2 Equation aux dimensions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.6 Le vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.6.1 Importance et définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.6.2 opérations sur les vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.7 produit scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.7.1 Propriétés du produit scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.8 Produit vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.8.1 Propriétés du produit vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.8.2 Expression analytique du produit vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.9 Produit mixte de trois vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.9.1 propriétés du produit mixte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28


1.9.2 opérateur ∇ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.9.3 rotationnel d’un vecteur A ~: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

2 Mécanique du point Matériel 31


2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.1.1 Concept du point matériel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.1.2 cinématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.1.3 Applications : Quelques types de mouvements . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.1.4 Dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

3 Statique 51
3.0.5 Moment de force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.0.6 couples de forces et calcul du moment d’un couple de forces . . . . . . . . . . 52
3.0.7 Application 1 : détermination du centre de gravité d’une personne . . . . . . 56
3.0.8 Application 3 : Avantage mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.0.9 Application 4 : Avantage mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

3
4 TABLE DES MATIÈRES

4 Mécanique des Fluides 59


4.1 statique des Fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.1.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.1.2 Quelques concepts de base. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.2 Variation de la pression dans un fluide au repos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.2.1 Le principe des vases communicants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.2.2 principe de Pascal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.2.3 principe d’Archimède . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.2.4 Mesure de la pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.3 Dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4.3.1 Cinétique des écoulements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4.3.2 Description cinématique Lagrangienne et Eulérienne . . . . . . . . . . . . . . 67
4.3.3 Equation de Bernoulli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.3.4 Fluides visqueux ; Ecoul laminaire et turbulent . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
4.3.5 loi de poiseuille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
4.3.6 Nombre de Reynolds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.3.7 Perte de charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.4 Force de cohésion dans les liquides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
4.4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
4.4.2 Tension superficielle (tension interfaciale) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
4.4.3 Angle de contact et capillarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
4.4.4 L’ascension de la sève dans les arbres et la pression négative . . . . . . . . . . 82

5 Applications 83
5.1 Appendice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
5.1.1 Erreurs et Equation aux dimensions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
5.2 Les vecteurs -produit scalaire-produit vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
5.3 cinématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
5.4 Dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
5.5 Statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
5.6 Mécanique des Fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
5.6.1 Dynamique des fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
8 TABLE DES MATIÈRES
Chapitre 1

Généralités

1.1 Avant-propos
La physique est une science fondamentale qui a une influence très profonde sur toutes les autres
sciences. Les futurs physiciens et les futurs ingénieurs ne sont pas les seuls qui doivent parfaitement
maîtriser les principes fondamentaux de la physique. En effet, tous ceux qui envisagent une carrière
scientifique (les informaticiens, les mathématiciens, les médecins, · · · ) également ont également be-
soin de ce cours de physique Générale. La physique appartient à la famille des sciences appelées les
sciences de base. Elle requiert un raisonnement logique, rationnel en tant que science exacte. Pour
cela, la physique permet de développer une rigueur scientifique dans le raisonnement. En effet, la
physique permet de développer le sens critique, les capacités d’analyse et de synthèse.
Pourquoi devez vous recevoir ce cours de physique générale ? Devant toutes ces aptitudes que l’ensei-
gnement de physique peut cultiver à ses apprenants, il paraît tout à fait judicieux que les médecins,
les mathématiciens, les agronomes pour ne citer que ceux là puissent bénéficier des enseignements
de physique. En effet, en tant que scientifique, on doit être capable dans l’exercice de ses fonctions
de fournir un raisonnement logique. La compréhension, la maîtrise des faits exige un raisonnement
logique, rationnel. Le bon diagnostic exige la rationnalité dans le raisonnement. Une bonne déci-
sion est incontestablement tributaire d’une démarche logique, rationnelle dans le raisonnement. Les
multiples applications des principes physiques dans les divers appareils utilisés dans la vie courante
constituent également une preuve éloquante de l’importance de la physique.

1.2 Historique et Définition de la physique :


Le mot physique a ses origines dans la langue grecque. Etymologiquement, le mot physique signifie
nature. La physique devrait alors être une science consacrée à l’étude de tous les phénomènes naturels.
En effet, jusqu’au début du 19e siècle, la physique avait été interprétée dans son sens le plus large et
pour cela elle fut appelée philosophie naturelle. Depuis le 19e siècle jusqu’à une époque très récente,
la physique s’est consacrée à l’étude d’un groupe plus limité de phénomènes, appelés phénomènes
physiques. Par définition, les phénomènes physiques sont des processus (faits, transformations) au
cours desquels la nature des substances qui y interviennent ne changent pas. Cette façon restrictive
de définir la physique a été graduellement abandonnée, pour revenir aux premières conceptions qui
offraient à la physique un champ plus large et un caractère fondamental. En tenant compte de ces
idées de départ, nous pouvons alors dire que la physique est une science dont le but est d’étudier
les composants fondamentaux de la matière et leurs interactions mutuelles. La compréhension de
ces interactions permet aux scientifiques d’expliquer d’une part les propriétés de la matière dans

9
10 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS

son ensemble et d’autre part tous les autres phénomènes naturels que l’on peut observer. Dans
certains dictionnaires d’origine anglaise, la physique est définie comme étant la branche de science
qui traite de la matière, de l’énergie et de leurs interactions. Tandis que des dictionnaires français
fournissent la définition suivante : science qui a pour objet l’étude des propriétés des corps et de
leurs changements d’état et de mouvement sans modification de leur nature. Dans la classification,
la physique appartient à la famille des disciplines appelées sciences exactes.

1.3 Objet de la physique et méthode :


Compte tenu de ce qui précède, on s’aperçoit que la physique est essentiellement une science de
la nature. Elle a pour objet l’étude quantitative et conceptuelle des composants fondamentaux de
l’univers, les forces qui s’y exercent et leurs effets.
La physique construit des théories en utilisant l’outil mathématique pour décrire et prévoir l’évolution
des phénomènes naturels. C’est une science basée sur l’observation des phénomènes naturels. Elle
n’accepte comme résultat que ce qui est mesurable et reproductible par expérience. Cette façon de
procéder permet de confirmer ou d’infirmer les hypothèses fondées sur une théorie donnée.

Notions de Mesure et de Grandeurs


La description et la prévision d’un phénomène doivent être quantitatives. C’est le caractère
fondamental des sciences dites sciences exactes à l’instar de sciences physiques. Etant donné que
la quantité s’exprime et se définit par la mesure, on peut donc facilement se rendre compte que la
mesure est une notion essentielle en physique. La branche de la physique qui s’occupe de la mesure
des grandeurs physique est appelée la métrologie. A chaque phénomène observé, la physique associe
une grandeur qui peut être mesurer. Qu’endend-on par mesurer une grandeur ? En effet, la mesure
d’une grandeur consiste à comparer cette grandeur avec une autre grandeur de même espèce, fixe et
déterminée une fois pour toute et que l’on choisit comme unité. La mesure d’une grandeur quelconque
conduit à un nombre qui indique combien de fois la grandeur mesurée contient une grandeur de même
espèce prise comme unité. On distingue :
– les mesures directes : c’est lorsque la comparaison immédiate est possible. Exemple : la mesure
d’une longueur, par comparaison avec un segment fixe (une règle graduée par exemple) ; la
mesure d’une masse, par comparaison avec une masse unité au moyen d’une balance.
– les mesures indirectes : le résultat ne s’obtient que par combinaison de mesures directes.
Exemple : la mesure de la vitesse est obtenue en combinant la mesure de l’espace et du temps.
Le résultat de la comparaison est représenté par un nombre suivi de l’unité de mesure. Il est important
de savoir qu’il existe des grandeurs pour lesquelles, la seule connaissance du nombre qui donne la
mesure ne suffit pas pour les définir. Il faut ajouter l’information sur la direction et le sens. Ces
grandeurs sont appelées des grandeurs vectorielles. Les grandeurs qui sont parfaitement définies
par la seule connaissance de leur intensité (module, norme, longueur) sont appelées des grandeurs
scalaires. Voici quelques exemples des grandeurs scalaires : la température, le temps et la masse.

1.3.1 Notions d’Erreurs


Toute mesure en physique est entachée d’une certaine incertitude traditionnellement appelée
“Erreur ”. Les causes qui générent les erreurs sont multiples et pour cela on distingue plusieurs types
d’erreurs :
– les Erreurs systématiques (ou erreurs instrumentales) : ce sont des erreurs inhérentes aux ap-
pareils de mesure (défectuosité de l’appareil par exemple) ou encore aux méthodes utilisées
1.3. OBJET DE LA PHYSIQUE ET MÉTHODE : 11

pour effectuer les mesures (imperfection ou limitation de la méthode par exemple). Ces erreurs
se répétent nécessairement de la même manière à chaque mesure.
– Les Erreurs accidentelles (ou erreurs fortuites) : elles sont dues à des facteurs qui peuvent va-
rier d’une observation à l’autre. Ces erreurs obéissent aux lois statistiques, principalement à la
loi de Gauss. C’est pourquoi les erreurs accidentelles sont aussi appelées erreurs statistiques.
– Indéterminations intrinsèques : ce sont des erreurs liées au fait que ni la grandeur mesurée, ni
la grandeur étalon (de référence) ne sont connues avec une précision infinie.

Calcul d’Erreur
1. Erreur Absolue-Incertitude Absolue :
L’erreur absolue δG commise sur la mesure d’une grandeur G est définie par :

δG = |Ge − Ga | (1.1)


Ga : valeur approchée, adoptée comme résultat de la mesure ;
Ge : valeur exacte (inconnue).
La valeur exacte étant inconnue, l’erreur absolue est également inconnue. Néanmoins, on peut
fixer des limites raisonnables entre lesquelles la valeur Ge est comprise :

Ga − δG ≤ Ge ≤ Ga + δG

L’incertitude absolue ∆G : c’est la valeur maximale que peut prendre l’erreur absolue :

∆G = limite supérieure de |δG| (1.2)


La valeur exacte Ge étant inconnue, il faut recourir à des méthodes statistiques pour détermi-
ner l’incertitude absolue ∆G. C’est ainsi que par exemple pour la mesure d’une grandeur G
effectuée n fois, la valeur approchée Ga adoptée comme résultat de la mesure correspond à la
valeur moyenne Ḡ :
Pn
Gi
Ḡ = i=1 (1.3)
n
Tandis que l’incertitude absolue correspond à l’écart type :
s
Pn 2
i=1 Gi − Ḡ
∆G = (1.4)
n−1

La valeur exacte Ge de la grandeur G est alors comprise dans l’intervalle suivant :

Ḡ − ∆G ≤ Ge ≤ Ḡ + ∆G (1.5)

Les relations (1.1),(1.2) montrent que l’erreur absolue δG et l’incertitude absolue ∆G sont de
grandeurs de même nature que la grandeur mesurée G. δG et ∆G s’expriment par conséquent
dans la même unité que celle de G.
2. Erreur Relative-Incertitude Relative :
Erreur Relative
δG
Erreur relative = (1.6)
Ge
12 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS

Etant donné que δG et Ge ne sont pas connues, on peut remplacer Ge par sa valeur approchée
Ga :
δG
Erreur relative ∼
= (1.7)
Ga
Incertitude Relative :
∆G
Incertitude relative = (1.8)
Ga
L’erreur relative et l’incertitude relative sont des nombres qui n’ont pas d’unités. En effet, ce sont
des quotients de deux grandeurs de même espèce.

Expression Numérique d’un résultat


En physique très souvent, on souhaite que le résultat numérique donne :
1. la valeur approchée de la grandeur calculée ou mesurée (le nombre de chiffres significatifs) ;
2. le degré de précision à attribuer à ce résultat numérique.
C’est pourquoi, il faut inclure dans l’expression du résultat numérique, l’incertitude absolue. La
valeur approchée montre clairement le nombre de chiffres significatifs du résultat. En effet, Il s’agit
des chiffres connus avec certitude plus le premier chiffre incertain.
Exemple : si par exemple, une longueur L, voisine de 5,02 cm est déterminée à 0,02 cm près (∆L =
0, 02 cm : incertitude absolue), la longueur exacte Le est alors comprise dans l’intervalle :

5, 02 − 0, 02 ≤ Le ≤ 5, 02 + 0, 02

La valeur approchée La = 5, 02 cm comprend trois chiffres significatifs. Le premier chiffre incertain,


c’est le deuxième chiffre décimal (chiffre 2).

Importance de la notion d’incertitude relative


L’incertitude relative est d’autant plus faible que la mesure effectuée est meilleure. Elle renseigne
sur la qualité d’une mesure physique en fournissant le degré de précision de la mesure réalisée. C’est
pourquoi l’incertitude relative permet de caractériser la précision d’une mesure. Cette précision peut
être donnée en terme de pourcentage.
Exemple : Comparer la qualité d’une mesure de longueur traduite par Le = (210 ± 1) m et celle
d’une mesure de masse donnée par Ma = 2, 73 kg à 1 décigramme près.
Solution :
L’incertitude relative pour la mesure de la longueur L vaut : ∆L 1 1
La = 210 , soit 100 × 210 % = 0, 46% ;
L’incertitude relative pour la mesure de la masse M vaut : ∆M 1 1
Ma = 27300 , soit 100× 27300 % = 0, 0036% ;
On s’aperçoit que l’incertitude relative de la mesure de la masse M est inférieure à celle de la mesure
de longueur L. Pour cela, nous pouvons affirmer que la mesure de la masse M est beucoup plus
précise que celle de longueur L.

1.4 Propagation des Erreurs


Généralement la connaissance d’une grandeur résulte de l’application d’une formule mathéma-
tique reliant différentes grandeurs. Quand une grandeur G est déterminée indirectement en fonction
de plusieurs autres x, y, z grandeurs directes, on peut distinguer deux cas :
1. G est une somme (ou différence) algébrique :
G = x + y − z + t + ···
1.5. MÉTHODE GÉNÉRALE 13

2. G est un produit (.) (ou un quotient) :


G = xz .y.t · · ·
Chaque terme qui intervient dans la formule mathématique transmet (propage) son erreur dans le
résultat de la formule mathématique. Il existe deux théorèmes qui permettent de gérer la combinai-
son des erreurs de chaque terme à travers une formule mathématique.

Théorème 1 : sur la somme algébrique. L’incertitude absolue sur le résultat d’une somme algé-
brique de grandeurs indépendantes est égale à la somme des incertitudes absolues sur chacun des
termes.
Exemple : Soit une grandeur S donnée par :
S = x − y − z + t + ···
D’après le théorème 1, l’incertitude absolue sur S sera donnée par :
∆S = ∆x + ∆y + ∆z + ∆t + · · ·
Théorème 2 : sur le produit ou le quotient. L’incertitude relative sur un produit ou un quotient
de grandeurs indépendantes est égale à la somme des incertitudes relatives sur chacun des facteurs.
Si la grandeur G est de la forme :
G = xz .y.t · · ·
En vertu du théorème 2, nous pouvons écrire :
∆G ∆x ∆z ∆y ∆t
G = x + z + y + t + ···
Remarque
Si une grandeur G est de la forme : G = an (n est entier positif). Alors, en appliquant le théorème
2, on obtient :
∆G ∆a
G = n a , car
G = a.a.a. · · · (n fois a).

1.5 Méthode générale


Soit une grandeur V, objet d’une mesure indirecte, c’est-à-dire une mesure qui fait intervenir
plusieurs grandeurs mesurées, reliées par une loi physique.
c’est le cas par exemple du volume V d’un parallélépipède :
V = L × l × h. Pour chaque mesure effectuée sur chacune des grandeurs intervenant dans le calcul
du volume, il existe une erreur. Que vaut alors l’erreur sur le volume V ? Pour répondre à cette
question, envisageons un cas général où une fonction V est fonction des variables x, y et z :

V = f (x, y, z) (1.9)

Les variables x, y et z sont supposées indépendantes. on définit df la différentielle totale de la


fonction f :
∆f ∆f ∆f
df = dx + dy + dz (1.10)
∆x ∆y ∆z

où ∆f ∆f ∆f
∆x , ∆y et ∆z représentent les dérivées partielles de f par rapport aux variables x, y et z. Nous
rappelons que la dérivée partielle de f par rapport à la variable x correspond à la dérivée totale de f
par rappor à x quand y et z sont supposées constantes. Cette définition reste aussi valable pour la
dérivée partielle de f par rapport autres variables.
Le principe de base de calcul d’erreur est d’assimiler les erreurs absolues ∆x, ∆y et ∆z aux valeurs
absolues des différentielles dx, dy et dz :
14 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS

∆x = |dx| (1.11)
∆y = |dy| (1.12)
∆z = |dz| (1.13)

Le sens des erreurs n’étant absolument pas connu, il est nécessaire de prendre les différentielles
et les dérivées partielles en valeur absolue. C’est ce qui conduit à la relation fondamentale suivante :

∂f ∂f ∂f
∆f = ∆x + ∆y + ∆z (1.14)
∂x ∂y ∂z

La relation (1.14) est générale. On peut à partir de cette relation générale générer tous les résul-
tats sur les erreurs.
Exemples :

Erreur sur le produit f = x y z

∂f ∂f ∂f
= yz; = xz; = xy;
∂x ∂y ∂z

∂f ∂f ∂f
∆f = ∆x + + (1.15)
∂x ∂y ∂z
∆f = yz∆x + xz∆y + xy∆z (1.16)

ou encore
∆f ∆x ∆y ∆z
= + +
f x y z
x
Erreur sur le quotient f = y :

∂f ∂f
df = dx + dy
∂x ∂y

∂f ∂f
∆f = ∆x + (1.17)
∂x ∂y
y x
∆f = ∆x + 2 ∆y (1.18)
y2 y

ou encore :

∆f ∆x ∆y
= +
f x y
1.5. MÉTHODE GÉNÉRALE 15

Figure 1.1 – L’angle plan θ.

Figure 1.2 – L’angle solide Ω.

1.5.1 Les systèmes d’unités


Dans le souci d’organiser les mesures des grandeurs physiques, la communauté des scientifiques
intéressée par cette activité a institué un cadre dénommé la commission des poids et mesures. Cette
commission a fixé pour la communauté internationale des scientifiques un système international
d’unités de mesures appelé «système International »en abrégé SI. Le système SI comprend deux
familles d’unités de mesures liées respectivement aux systèmes MKSA (M : mètre ; K : kilogramme ;
S : seconde ; A ; ampère) et cgs (c : centimètre ; g : gramme : s : seconde). Le SI contient 7 unités
de base liées aux 7 grandeurs fondamentales. Dans ce système, le mètre (m), le kilogramme (kg),
la seconde (s), l’ampère (A), le kelvin (K), la mole (mol), la candela (Cd) sont respectivement les
unités fondamentales de longueur, de masse, de temps, de l’intensité de courant électrique, de la
température, de la quantité de matière et de l’intensité lumineuse. Ainsi donc, la longueur, la masse,
le temps, l’intensité du courant, la température, la quantité de matière et l’intensité lumineuse sont
les 7 grandeurs fondamentales (grandeurs de base) en physique. Toutes les autres grandeurs phy-
siques existantes peuvent être obtenues à partir de ces 7 grandeurs fondamentales. Elles sont alors
appelées grandeurs dérivées car on peut les retrouver à partir des grandeurs fondamentales. Dans
le système SI, la commission des poids et mesures a défini deux grandeurs supplémentaires à savoir
l’angle plan (Fig.1.1) qui s’exprime en radian (rd) et l’angle solide (Fig.1.2) qui s’exprime en stéra-
dians (sr). L’angle θ est appelé angle plan ou simplement angle. Ainsi donc l’angle θ compris entre
deux directions est défini par le rapport :

l
θ=
r

l ≡ longueur de l’arc de cercle délimité par les deux directions ;
r ≡ rayon de l’arc.
De la même façon qu’un arc de cercle de rayon r et de longueur l sous-tend l’angle plan θ depuis
le centre, une portion de sphère de surface S sous-tend l’angle solide Ω = rS2 depuis le centre de la
16 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS

sphère (fig.1.2). En effet, l’angle solide est une extension à deux dimensions de la notion d’angle.
L’angle solide enveloppe (caractérise) la surface apparente d’un objet.

1.5.2 Equation aux dimensions


La dimension d’une grandeur est la manière dont elle se compose à partir de sept grandeurs fon-
damentales. Ainsi, l’équation aux dimensions est la formule qui permet de déterminer la dimension
dans laquelle doit être exprimée le résultat. Elle permet de vérifier l’homogénéité d’une formule.
Supposons par exemple que g soit la mesure d’une grandeur G dont l’unité est définie à partir de
mesures de grandeurs A,B et C par la formule :

g = aα bβ cγ
L’équation aux dimensions de la grandeur G s’écrit :
[G] = [A]α [B]β [C]γ
ou encore
G = Aα B β C γ
α, β et γ sont des nombres réels (entiers ou fractionnaires). Ces nombres peuvent être positifs
ou négatifs. Une fois que les unités fondamentales sont choisies, on détermine chaque unité dérivée
intervenant dans la formule mathématique. L’analyse dimensionnelle est basée sur le fait que les
dimensions peuvent être traitées comme des grandeurs algébriques
Exemples :
Vérifier l’homogénéité des formules :
s
l
T = 2π (1.19)
g
r
g
T = 2π (1.20)
l

T est la période (temps au bout duquel un phénomène périodique se répète) ;
l est une longueur et g correspond à l’accélération de la pesanteur.
solution
De la relation (1.19), nous pouvons écrire :
1 −1   −1
[T ] = [Longueur] 2 [Longueur] 2 Temps−2 2 (1.21)
1 −1
= [Longueur] 2 [Longueur] 2 [Temps] (1.22)
T = Temps (1.23)
Tandis qu’en utilisant la relation (1.20), on obtient :

1 −1 1
Temps−2

[T ] = [Longueur] 2 [Longueur] 2 2
(1.24)
1 −1
Temps−1
 
= [Longueur] [Longueur]
2 2 (1.25)
−1
T = Temps (1.26)
De ce qui précède, on s’aperçoit que la formule (1.19) est correcte (homogène) tandis que la formule
(1.20) est inhomogène.
1.6. LE VECTEUR 17

1.6 Le vecteur
1.6.1 Importance et définition

−−→
Figure 1.3 – vecteur AB noté AB ; A : origine ; B : extrémité ; ∆ : support.

En physique, les vecteurs rendent des services incomparables. Ils permettent de décrire des gran-
deurs qu’un nombre ou une fonction numérique est incapable de définir complètement. Par exemple,
pour préciser un déplacement, une vitesse, une accélération, une force ou un champ électrique, la
direction et le sens doivent être indiqués pour avoir la précision pour ces différentes quantité phy-
siques.
Un vecteur peut être défini dans un plan (espace à deux dimensions) ou dans un espace à trois
dimensions, ou encore dans un espace de dimension supérieure à trois.
Définition d’un vecteur : Un vecteur est par définition un segment de droite orienté (Fig.1.3), noté
−−→
AB (lire vecteur AB) où :
1. les points A et B sont respectivement l’origne (point d’appui, point d’application) et l’extrémité
du vecteur ;
−−→ −−→
2. la droite ∆, support de AB donne la direction de AB ;
3. le sens, il part de l’origne vers l’extrémité et est indiqué par la flèche qui est placée à l’extrémité
−−→
de AB ;
−−→ −−→
4. et la norme (module), c’est la longueur du vecteur AB. La norme du vecteur AB est notée :
−−→
AB

Remarques
18 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS

−−→
Figure 1.4 – La direction de AB symbolisée par θ.

−−→
Figure 1.5 – La direction de OP symbolisée par θ et ϕ.
1.6. LE VECTEUR 19

1. Représentation d’un vecteur : On représente un vecteur par un segment de droite orienté des-
siné à une échelle fixée. La longueur du segment orienté correspond à la mesure de la grandeur
vectorielle considérée (déplacement, force,. . .) ;
2. Glissement d’un vecteur : Il est possible de faire glisser librement un vecteur parallèlement à
lui même ;
3. Résultante : La résultante d’un nombre quelconque de vecteurs est le vecteur unique qui aurait
le même effet que tous ces vecteurs pris ensemble ;
4. Précision de la direction d’un vecteur : la direction d’un vecteur est précisé au moyen d’un
angle (Fig.1.4). En effet, c’est le plus petit angle que forme l’axe de référence et le support du
vecteur : −−→ −−→
] OX, AB = θ

Si le vecteur est défini dans l’espace à trois dimensions, il faut deux angles pour préciser la
direction (Fig1.5).
En effet, en considérant la figure (1.5), on voit que :
(a) P’ : la projection orthogonale du point P sur le plan XOY ;
−−→ −−→
(b) OP 0 la projection orthogonale de OP sur le plan XOY ;
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→
(c) OC = P 0 P et OP 0 + P 0 P = OP ;
−→ −−→
(d) θ = ] OZ, OP ≡ colatitude ou angle zénithal ;
−−→ −−→
(e) ϕ = ] OX, OP 0 ≡ azimut ou angle azimutal
−−→
La direction du vecteur OP est alors ici précisée par deux angles qui sont respectivement
l’angle θ et l’angle ϕ.
−−→ −−→
vecteurs équipollents : on appelle ainsi deux vecteurs (Fig.1.6) CD et BE ayant :

– même norme :
−−→ −−→
CD = BE

– la même direction et le même sens


vecteurs opposés : Deux vecteurs ~v3 et −~v3 sont opposés s’ils ont des supports parallèles ou
confondus, même norme mais de sens contraires (Fig.1.7).
vecteur libre : c’est un vecteur dont l’emplacement de l’origine dans l’espace n’est pas imposé.
vecteur lié c’est un vecteur dont l’emplacement de l’origine dans l’espace est imposé.
−−→
vecteur unitaire d’un vecteur quelconque OX : c’est un vecteur noté e~x de norme égale à 1 et
−−→
ayant le même sens et la même direction que le vecteur OX (Fig.1.5).
20 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS

1.6.2 opérations sur les vecteurs

Figure 1.6 – Addition de deux vecteurs ; Addition des vecteurs par la méthode du parallélogramme ;
Vecteurs équipollents

Figure 1.7 – Addition des vecteurs par la méthode du polygone ; Vecteurs opposés
1.7. PRODUIT SCALAIRE 21

−−→
Figure 1.8 – Projection orthogonale de AB sur l’axe xx’.

Addition des vecteurs par la méthode du parallélogramme : La résultante de deux vecteurs est
représenté par la diagonale d’un parallélogramme dont les deux côtés adjacents sont constitués
par les vecteurs en question dessinés à l’échelle. L’origine de la résultante se confond avec celle
de deux vecteurs (Fig.1.6).
Addition des vecteurs par la méthode du polygone : Cette méthode consiste à dessiner succes-
sivement chacun des vecteurs à l’échelle en ayant soin de confondre l’origine de ce vecteur à
l’extrémité du vecteur précédent. La résultante correspond au vecteur qui ferme le polygone.
Elle est orientée de l’origine du premier vecteur à l’extrémité du dernier (Fig.1.7).
Différence de deux vecteurs : Pour soustraire un vecteur B ~ au vecteur A,
~ on inverse le sens du
~
vecteur b et on fait l’addition vectorielle :
~−B
A ~ =A
~ + (−B)
~

produit d’un vecteur par un nombre a : le produit d’un vecteur ~v par un nombre positif ou
négatif a est un vecteur v~0 de même direction, de même sens ou de sens contraire suivant que
a est positif ou négatif, et dont le module est :

~v (|a|)
projection orthogonale d’un vecteur sur un axe : Nous supposons que l’axe et le vecteur sont dans le
−−→ 0
même plan. Par définition, la projection orthogonale d’un vecteur AB sur un axe x x, c’est le vecteur

− −−→
ab obtenu en projetant perpendiculairement sur cet axe l’origine A et l’extrémité B du vecteur AB


(fig.1.8). On s’aperçoit facilement que la mesure du vecteur ab peut être évaluée en utilisant la
relation métrique suivante valable dans tout triangle rectangle :

− −−→
ab = AB cos α (1.27)

1.7 produit scalaire


Définition :
−→ −−→ −→ −−→ −→ −−→
Le produit scalaire OA.OB (prononcer OA scalaire OB ou encore OA dot OB) est défini par la
relation :
−→ −−→ −→ −−→ −→ −−→
OA.OB = OA OB cos OA, OB (1.28)
22 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS

−→ −−→
Figure 1.9 – Le produit scalaire de OA et OB.

interprétation : Le produit scalaire peut être regardé comme étant le module de la projection ortho-
−→ −−→ −−→
gonale du vecteur OA sur le support de OB multiplié par le module du vecteur OB (Fig.1.9). En
effet, on peut facilement se rendre compte à travers la figure (1.9) que le module de la projection
−→ −−→
orthogonale du vecteur OA sur le support OB est donné par :
−−→0 −→ −→ −−→
OA = OA cos OA, OB

1.7.1 Propriétés du produit scalaire


−→ −−→
Un bon test de perpendicularité : car si on a deux vecteurs OA et OB tels que :
−→ −−→ −→ −−→ −→ −−→
OA 6= 0, OB 6= 0, OA.OB = 0 =⇒ OA⊥OB
le produit scalaire distribue l’addition des vecteurs :
−→ −−→ −−→ −→ −−→ −→ −−→
OA. OB + OC = OA.OB + OA.OC
−→
Mesure de la projection orthogonale d’un vecteur (OA) sur l’axe OX : la mesure de la projection or-
−→
thogonale d’un vecteur sur un axe est égale au produit scalaire de ce vecteur (OA) avec le vecteur
unitaire (e~x ) de cet axe :

−→ −→
OA.e~x = OA cos α (1.29)

Sur la figure (Fig.1.9), on peut se rendre compte que :


−−→0 −→
OA = OA cos α

−−→ −→
on voit que OA0 correspond à la mesure de la projection orthogonale du vecteur OA sur le vecteur
−−→
OX. Il en résulte que projeter orthogonalement un vecteur sur un axe revient à faire le produit
scalaire de ce vecteur avec le vecteur unitaire de cet axe.
1.7. PRODUIT SCALAIRE 23

−−→
Représentation d’un vecteur OP (Fig1.5) par ses composantes (coordonnées) : De l’addition vecto-
rielle, on a :
−−→ −−→ −−→
OP = OP 0 + P 0 P (1.30)
et
−−→0 −→ −−→
OP = OA + AP 0 (1.31)
ou encore
−−→0 −→ −−→
OP = OA + OB (1.32)
puisque
−−0→ −−→
P P = OC (1.33)

La relation 1.30 devient :


−−→ −→ −−→ −−→
OP = OA + OB + OC (1.34)
ou encore
−−→
OP = xe~x + y e~y + z e~z (1.35)
−−→
le triplet (x, y, z) représente les composantes du vecteur OP :
−−→
(a) la coordonnée x correspond à la composante du OP dans la direction de l’axe OX ;
−−→
(b) la coordonnée y correspond à la composante du OP dans la direction y ;
−−→
(c) tandis que coordonnée z correspond à la composante du OP dans la direction z ;
−−→
(d) l’origine O du vecteur OP correspond à l’origine O (0, 0, 0) du système orthonormé Oxyz.
Si le vecteur ne passe pas par l’origine O (0, 0, 0) du système orthonormé Oxyz : c’est le cas par exemple
−−−→
du vecteur P1 P2 .
A partir de la figure (1.5), nous pouvons écrire :
−−→
OP1 = (x1 , y1 , z1 ) (1.36)
et (1.37)
−−→
OP2 = (x2 , y2 , z2 ) (1.38)

Alors :
−−−→ −−→ −−→
P1 P2 = OP2 − OP1 (1.39)
= (x2 e~x + y2 e~y + z2 e~z ) − (x1 e~x + y1 e~y + z1 e~z ) (1.40)
= (x2 − x1 ) e~x + (y2 − y1 ) e~y + (z2 − z1 ) e~z (1.41)
−−−→
Les composantes du vecteur P1 P2 qui ne passe pas par l’origine sont alors données par :
(a) (x2 − x1 ) : composante dans la direction OX ;
(b) (y2 − y1 ) : composante dans la direction OY ;
(c) (z2 − z1 ) : composante dans la direction de l’axe OZ.
Expression analytique du produit scalaire :
Soient les vecteurs :

v~1 = x1 e~x + y1 e~y + z1 e~z (1.42)


v~2 = x2 e~x + y2 e~y + z2 e~z (1.43)
24 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS

Alors :

v~1 .v~2 = (x1 e~x + y1 e~y + z1 e~z ) . (x2 e~x + y2 e~y + z2 e~z ) (1.44)
= x 1 x 2 + y1 y2 + z 1 z2 (1.45)

car :

e~x .e~y = 0 (1.46)


e~x .e~z = 0 (1.47)
e~y .e~z = 0 (1.48)

et

e~x .e~x = 1 (1.49)


e~y .e~y = 1 (1.50)
e~z .e~z = 1 (1.51)

De ce qui précède, les produits scalaires effectués sur les vecteurs unitaires (e~x , e~y , e~z ) conduisent au
symbole de Kronecker : 
1 when i = j,
δij =
0 when i 6= j.
Les indices i et j prennent indépendament les valeurs x, y et z. En tenant compte de la définition du
symbole de Kronecker, nous pouvons écrire ce qui suit :

1 when i = j,
e~i .e~j = δij =
0 when i 6= j.

Module ou norme d’un vecteur : Pour un vecteur ~x = (x1 , y1 , z1 ), le module ou la norme de ~x vaut :

k~xk = ~x.~x (1.52)
q
= x21 + y12 + z12 (1.53)

1.8 Produit vectoriel

Figure 1.10 – La règle de la main droite.


1.8. PRODUIT VECTORIEL 25

Figure 1.11 – La permutation cyclique conserve la règle de la main droite.

Définition :
Le produit vectoriel ~v1 ∧ ~v2 (ou encore v~1 × ~v2 ) (prononcer ~v1 vectoriel ~v2 ), c’est le vecteur ~v3 :

~v3 = ~v1 ∧ ~v2 (1.54)


= k~v1 k k~v2 k sin (~v1 , ~v2 ) ~e3 (1.55)

où ~e3 est un vecteur unitaire (norme égale à 1 ) et est perpendiculaire au plan (~v1 , ~v2 ).
Le sens de ~v3 est déterminé par la règle de la main droite.
Règle de la main droite : Disposer le pouce, l’index et le majeur de la main droite dans la position
indiquée sur la figure (Fig.1.10). Si l’index et le majeur sont respectivement dans la direction et
le sens de ~v1 et ~v2 , alors le pouce donne la direction et le sens de ~v1 ∧ ~v2 . Nous faisons remarquer
cette règle est plus générale et les vecteurs ~v1 , ~v2 et ~v1 ∧ ~v2 peuvent être affectés à une suite de
doigts commençant à n’importe quel doigt, à la seule condition de respecter l’ordre cyclique suivant
(fig.1.11) :
En tenant compte de l’ordre cyclique, nous pouvons encore énoncer la règle de la main droite de la
manière suivante :
En tendant le pouce de la main droite dans la direction de ~v1 et l’index dans la direction de ~v2 , le
majeur plié perpendiculairement à la paume indique le sens de ~v1 ∧ ~v2 . On peut vérifier que les deux
énoncés proposés conduisent au même résultat. La règle de la main droite est aussi appelée règle de
Fleming.

1.8.1 Propriétés du produit vectoriel


le produit vectoriel est excellent test de parallélisme : car si on a deux vecteurs ~v1 et ~v2 tels que :

k~v1 k =
6 0, k~v2 k =
6 0, ~v1 ∧ ~v2 = 0 =⇒ ] (~v1 , ~v2 ) = 0˚
Ainsi donc, le produit vectoriel de deux vecteurs parallèles est nul.
le produit vectoriel n’est pas commutatif :

~v1 ∧ ~v2 = − (~v2 ∧ ~v1 )


le produit vectoriel distribue l’addition vectoriel :

~v1 ∧ (~v2 + ~v3 ) = (~v1 ∧ ~v2 ) + (~v1 ∧ ~v3 )


Interprétation géométrique de k~v1 ∧ ~v2 k :

Nous savons que l’aire A de la surface du parallélogramme (Fig.1.12) de côtés ~v1 et ~v2 est égale au
produit de la base avec la hauteur :

A = k~v1 k h
26 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS

Figure 1.12 – Interprétation géométrique de k~v1 ∧ ~v2 k

où k~v1 k = base et h = k~v2 k sin (~v1 , ~v2 )


De sorte que :
A = k~v1 k k~v2 k |sin (~v1 , ~v2 )|
est l’aire de la surface du parallélogramme OBCA

1.8.2 Expression analytique du produit vectoriel

v~1 = x1 e~x + y1 e~y + z1 e~z (1.56)


v~2 = x2 e~x + y2 e~y + z2 e~z (1.57)

Alors :

~ex ~ey ~ez


v~1 ∧ v~2 = x1 y1 z1
x2 y2 z2
avec :

~ex ∧ ~ey = ~ez (1.58)


~ey ∧ ~ez = ~ex (1.59)
~ez ∧ ~ex = ~ey (1.60)

car le triplet (~ex , ~ey , ~ez ) forme une base orthonormée directe.

Base orthonormée

Définition : trois vecteurs ~ex , ~ey , ~ez unitaires (norme égale à 1) forment une base orthonormée (fig.1.5)
lorsqu’ils vérifient les propriétés suivantes :
(a) P1 : concept de vecteurs unitaires :

~ex .~ex = 1 (1.61)


~ey .~ey = 1 (1.62)
~ez .~ez = 1 (1.63)
1.9. PRODUIT MIXTE DE TROIS VECTEURS 27

(b) P2 : chacun de ces vecteurs est perpendiculaire aux deux autres :

~ex .~ey = 0 (1.64)


~ey .~ez = 0 (1.65)
~ez .~ex = 0 (1.66)

~ex ∧ ~ey = ~ez (1.67)


~ey ∧ ~ez = ~ex (1.68)
~ez ∧ ~ex = ~ey (1.69)

1.9 Produit mixte de trois vecteurs

Figure 1.13 – Signification géométrique du produit mixte de trois vecteurs ; ~en ⊥ plan (~v1 , ~v2 ) et
unitaire

Définition :
Le produit mixte de trois vecteurs ~v1 , ~v2 et ~v3 , c’est le produit noté :
V = (~v1 , ~v2 , ~v3 ) (1.70)
= ~v1 . (~v2 ∧ ~v3 ) (1.71)
Le résultat V est un scalaire dont il importe de dégager la signification géométrique (signification
physique).
signification géométrique du produit mixte :
Le produit mixte (~v1 , ~v2 , ~v3 ) représente le volume V du prisme construit sur les vecteurs ~v1 , ~v2 , ~v3
ayant une même origine (Fig.1.13) :
V = k~v1 ∧ ~v2 k × h (1.72)
= k~v1 ∧ ~v2 k × ~v3 .~en (1.73)
~v1 ∧ ~v2
= k~v1 ∧ ~v2 k × ~v3 . (1.74)
k~v1 ∧ ~v2 k
= ~v3 . (~v1 ∧ ~v2 ) (1.75)
28 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS

1.9.1 propriétés du produit mixte


:
(a) La permutation circulaire des vecteurs conserve le résultat du produit mixte :

(~v1 , ~v2 , ~v3 ) = (~v2 , ~v3 , ~v1 ) = (~v3 , ~v1 , ~v2 ) (1.76)

(b) Associativité du facteur scalaire λ :

(λ~v1 , ~v2 , ~v3 ) = (~v1 , λ~v2 , ~v3 ) = (~v1 , ~v2 , λ~v3 ) = λ (~v1 , ~v2 , ~v3 ) (1.77)

(c) Sans modifier l’ordre des vecteurs, on peut permuter les signes ≺≺ dot  et ≺≺
cross  :
~v1 . (~v2 ∧ ~v3 ) = (~v1 ∧ ~v2 ) .~v3 (1.78)
En tenant compte de la relation 1.76, on peut écrire :

~v1 . (~v2 ∧ ~v3 ) = ~v2 . (~v3 ∧ ~v1 ) = ~v3 . (~v1 ∧ ~v2 ) (1.79)

(d) Le produit mixte permet de vérifier si 3 vecteurs ~v1 , ~v2 et ~v3 sont coplanaires :
car si on a trois vecteurs ~v1 , ~v2 et ~v3 tels que :
k~v1 k =
6 0, k~v2 k =
6 0, k~v3 k =
6 0, (~v1 , ~v2 , ~v3 ) = 0 =⇒ h = 0
Le résultat du produit mixte étant égal à zéro, le volume V du prisme construit sur les
trois vecteurs ~v1 , ~v2 vaut zéro. Les trois vecteurs sont donc dans un même plan (la hauteur
h = 0).



1.9.2 opérateur ∇


∇ (lire nabla) est un opérateur différentiel. Son utilisation exige l’application des règles vectorielles
et des règles de dérivation. En coordonnées cartésiennes, l’opérateur nabla est donné par le vecteur :

− ∂ ∂ ∂
∇= ~ex + ~ey + ~ez (1.80)
∂x ∂y ∂z
On peut appliquer l’opérateur nabla sur une fonction scalaire u(x, y, z) quelconque :

− ∂u(x, y, z) ∂u(x, y, z) ∂u(x, y, z)
∇ u(x, y, z) = ~ex + ~ey + ~ez (1.81)
∂x ∂y ∂z
−−→
= grad u(x, y, z) (1.82)
−−→
(grad : lire gradient)
Si u(x, y, z) représente une surface de niveau (c’est-à-dire u(x, y, z) = constante) alors on peut
−−→
montrer qu’en tout point M de cette surface, le vecteur grad u(x, y, z) est perpendiculaire à la
surface de niveau u(x, y, z) = constante. En effet, pour tout déplacement élémentaire d’un point M
sur cette surface, on a :
∂u(x, y, z) ∂u(x, y, z) ∂u(x, y, z)
du = dx + dy + dz (1.83)
∂x ∂y ∂z
−−→
= grad u(x, y, z).d~r (1.84)

où d~r appartient au plan tangent en m à la surface.


1.9. PRODUIT MIXTE DE TROIS VECTEURS 29

~
divergence d’une fonction vectorielle A
~ est notée :
La divergence d’un vecteur A

− ~ ~
∇.A = div A (1.85)
~ : lire divergence du A)
(div A ~
En effet,
 

− ~ ∂ ∂ ∂
∇.A = ~ex + ~ey + ~ez . (Ax~ex + Ay ~ey + Az ~ez ) (1.86)
∂x ∂y ∂z
∂Ax ∂Ay ∂Az
= + + (1.87)
∂x ∂y ∂z

Interprétation physique : div A~ représente le flux exact (écoulement exact) par unité de volume du
champ de vecteur A ~ à travers la surface S qui entoure le volume limité par S. C’est ainsi que par
exemple si A~ est le vecteur vitesse d’un fluide traversant un domaine D :


− ~
Z
∇.A dxdydz (1.88)
D

L’intégrale ci-dessus donne la quantité de fluide sorti du volume D à travers la surface S qui limite
le domaine D pendand l’unité de temps (source) ou qui y est entré si l’intégrale est négative (puits).

− ~
Si ∇.A = 0, la quantité de fluide entré ou sorti est nulle. En d’autres termes, la quantité de fluide
entré dans le volume D est égale à la quantité de fluide sorti.

1.9.3 ~ :
rotationnel d’un vecteur A
Il est noté :
~ex ~ey ~ez

− ~ = rot A
~= ∂ ∂ ∂
∇ ∧A ∂x ∂y ∂z
Ax Ay Az
Interprétation physique : Le rotationnel permet de caractériser l’écoulement des fluides. En effet, si
A~ représente le champ de vitesse d’un fluide, nous pouvons déduire ce qui suit :
~ = 0 : l’écoulement est irrotationnel (non tourbillonnaire) ;
(a) si rot A
~ 6= 0 : l’écoulement est tourbillonnaire (ou rotationnel)
(b) si rot A
30 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS
Chapitre 2

Mécanique du point Matériel :


cinématique et dynamique

2.1 Définitions
La Mécanique est une branche de la physique qui s’occupe de l’étude du mouvement et de l’équi-
libre des corps en relation avec les actions exercées sur eux par le monde extérieur. Cette étude se
décompose en deux :
(a) la cinématique : a pour objet la description des mouvements sans se préoccuper des
causes qui les provoquent. Elle repose cependant sur les notions physiques de l’espace et
du temps. Cette description nécessite un repérage dans l’espace et dans le temps.
(b) la dynamique : s’intéresse aux forces qui provoquent les mouvements. La masse du système
en mouvement intervient dans l’étude de son mouvement.

2.1.1 Concept du point matériel


Le fondateur de la mécanique moderne (Isaac Newton) avait montré que du point de vue mécanique,
tout corps rigide (indéformable) se comporte comme si toute sa masse était contractée (contracter :
réduire le volume sans modifier la masse) en un point appelé « centre de masse du corps ». Ainsi
une boule sphérique homogène se comporte du point de vue mécanique comme si toute sa masse
était était contractée au centre de la sphère. La Terre et la lune par exemple sont considérées à
plusieurs égards comme des points matériels. Bref, le concept de point matériel est très utile. Il
permet de simplifier bien des problèmes car il néglige les dimensions géométriques du corps rigide
en mouvement.

2.1.2 cinématique
Quelques concepts de base :

(a) Mobile ponctuel : on appelle mobile ponctuel, tout point matériel en mouvement. Ce
point est dit être en mouvement car il change de position par rapport à un repère. Dans
ce cours, nous allons utiliser comme repère un système d’axes orthonormés Oxyz où le
point O(0,0,0) est l’origine.

31
32 CHAPITRE 2. MÉCANIQUE DU POINT MATÉRIEL

Figure 2.1 – vecteur position ; trajectoire ; vitesse moyenne.

Figure 2.2 – abscisse curviligne s(t) : distance parcourue à l’instant t le long de la trajectoire

Figure 2.3 – (a) La composante tangentielle est orientée dans le sens du mouvement s’il est accéléré,
en sens contraire s’il est retardé (b)
2.1. DÉFINITIONS 33

Figure 2.4 – A et A’ sont des points infiniment voisins. Les normales en ces points à la trajectoire
se coupent au centre de courbure O.

Figure 2.5 – Les coordonnées polaires : (r, θ) ; Les coordonnées cartésiennes (x, y).

Figure 2.6 – hodographe : lieu géométrique des extrémités des vecteurs de même origine O équi-
pollents aux vecteurs vitesses du mobile ponctuel.
34 CHAPITRE 2. MÉCANIQUE DU POINT MATÉRIEL

Figure 2.7 – hodographe

(b) Vecteur position : la position A(x,y,z) d’un point matériel dans l’espace est donnée par
les trois coordonnées (x,y,z). Ces coordonnées donnent la position du point matériel par
rapport au repère Oxyz. En reliant l’origine O avec le point A, on obtient le vecteur
−→
~r = OA appelé vecteur position du mobile. En effet, le vecteur position ~r(t) donne les
différentes positions du mobile dans l’espace au cours du temps (Fig.2.1). Le vecteur
position est fonction du temps car le mobile change de position au cours du temps.
(c) Trajectoire : on appelle trajectoire d’un mobile ponctuel P l’ensemble des positions suc-
cessivement occupées par le mobile au cours de son mouvement. La trajectoire (C) est
une courbe définie indépendamment du temps
(un lieu géométrique)(fig.2.2). C’est ainsi qu’en considérant un système orthonormé Oxyz
et si on connait les lois horaires
x(t), y(t), z(t) : on peut rechercher l’équation de la trajectoire du mobile. En effet x(t), y(t), z(t)
constitue les trois équations paramètriques de la trajectoire (C) et il est possible d’élimi-
ner la variable t (t = temps) pour enfin obtenir une équation de la forme F(x,y,z) = 0,
appelée équation de la trajectoire. Voici quelques exemples des trajectoires courantes : la
droite, la circonférence, l’ellipse, la parabole, · · · .
(d) Abscisse curviligne : on appelle abscisse curviligne s(t), la mesure de la distance parcourue
le long de la trajectoire (C) (fig.2.2) à l’instant t.
(e) Hodographe d’un mouvement : La vitesse d’un mobile ponctuel est définie en direction,
sens et module en chaque point de sa trajectoire par un vecteur. Pour étudier les variations
de cette vitesse, tant en direction qu’en grandeur, il est judicieux de ramener tous les
vecteurs-vitesses à avoir la même origine :
– Soit V~M le vecteur-vitesse du mobile ponctuel P à l’instant t au point M (fig.2.6). Par
−→
un point quelconque O, menons un vecteur OA équipollent à V~M ;
– A chaque vecteur-vitesse du mobile ponctuel P sur sa trajectoire (C), faisons corres-
pondre ainsi un vecteur équipollent d’origine O (fig.2.7). Les extrémités A0 , A00 , A000 · · ·
des vecteurs ainsi obtenus sont sur une courbe, appelée hodographe du mouvement du
mobile ponctuel P .
2.1. DÉFINITIONS 35

Le point O, choisi arbitrairement représente le pôle de l’hodographe.

Description du Mouvement
Vitesse Moyenne et Vitesse Instantanée :
Au temps t le mobile ponctuel se trouve au point A ;
Au temps t + ∆t, il est au point A’ (Fig.2.1).
On appelle vitesse moyenne : la vitesse qu’aurait un mobile fictif (et ponctuel) en A à l’instant t
en même temps que le mobile réel (ponctuel) et arrivant à l’instant t + ∆t, en même temps que le
_
mobile réel. La différence est que le mobile réel suit l’arc de courbe AA0 . Tandis que le mobile fictif
−−→
suit d’un mouvement rectiligne uniforme la trajectoire rectiligne AA0 (la droite AA’).
Entre A et A’, la vitesse du mobile fictif est par définition
la vitesse moyenne entre les instants t et t + ∆t. On la note ~vm :
∆~r(t)
~vm = (2.1)
∆t
Le vecteur ~vm a même direction que ∆~r.
vitesse instantanée :
_
Lorsque ∆t → 0, le point A’ se rapproche de plus en plus du point A, les trajectoires ∆~r et AA0
tendent à se confondre. Ainsi, à la limite, la vitesse réelle, ~v (t) du mobile, se confond avec ~vm lorsque
∆t → 0.
On écrit alors :
 
∆~r
~v (t) = lim (2.2)
∆t→0 ∆t
d~r(t)
= (notation de Leibnitz) (2.3)
dt
= ~r˙ (notation de Newton) (2.4)

~r(t) = x(t)~ex + y(t)~ey + z(t)~ez (2.5)


est le vecteur position du mobile ponctuel.
La notion de limite par laquelle la vitesse est définie démontre clairement que le vecteur vitesse
est tangent à la trajectoire du point matériel en mouvement. En effet, dans la limite ∆t → 0, la
différence ∆~r devient parallèle à la tangente à la trajectoire.
Accélération : Soient (C) la trajectoire et A0 (x0 , y0 , z0 ) la position initiale du mobile ponctuel.
Supposons qu’à l’instant t, le mobile est à position A et est animé d’une vitesse ~v (t) et à l’instant
t + ∆t, le mobile est à la position A’ où sa vitesse vaut ~v (t + ∆t). On peut alors définir l’accélération
moyenne ~am entre les instant t et t + ∆t :
∆~v ~v (t + ∆t) − ~v (t)
~am = = (2.6)
∆t ∆t
L’accélération instantanée ~a(t) du mobile est donnée par :
 
∆~v
~a(t) = lim (2.7)
∆t→0 ∆t
d~v (t)
= (notation de Leibnitz) (2.8)
dt
= ~v˙ (notation de Newton) (2.9)
36 CHAPITRE 2. MÉCANIQUE DU POINT MATÉRIEL

De la relation ~a = d~ v
dt , on s’aperçoit que l’accélération est un vecteur qui a la même direction que
le changement instantané de vitesse. De plus, étant donné que le changement de direction de la
vitesse dépend de la manière dont la trajectoire s’incurve, l’accélération est donc toujours dirigée
vers la concavité de la courbe (C) et n’est en général, ni tangente, ni perpendiculaire à la trajectoire
(fig.2.3). La figure (2.3) montre clairement que l’accélération ~a est la résultante de deux vecteurs à
savoir la composante tangentielle at de l’accélération et la composante normale an .
Composantes tangentielle et normale de l’accélération : considérons un mobile ponctuel qui décrit
une trajectoire (C)(Fig.2.3). Pour faciliter la
compréhension, nous supposons que la courbe (C) est plane, cependant les résultats que nous allons
trouver restent valables pour un mouvement sur courbe quelconque de l’espace.
En chaque point de la trajectoire (C), la vitesse est tangente à la trajectoire au point considéré car
~v (t) = d~
r
dt . Le vecteur vitesse est donc dans la direction de la tangente :

~v (t) = k~v (t)k ~et (2.10)

où ~et est le vecteur unitaire de la tangente à la trajectoire au point considéré.


De la relation (2.10), le vecteur accélération ~a s’écrit :
d~v
~a(t) = (2.11)
dt
d k~v (t)k ~et
= (2.12)
dt
d k~v k d~et
= ~et + k~v (t)k (2.13)
dt dt
En utilisant la figure (2.4), on peut montrer que :

d~et k~v k
= ~eN (2.14)
dt R
où ~eN ⊥~et et R, c’est le rayon de courbure de la trajectoire. Nous allons immédiatement après ce
point définir la notion de rayon de courbure d’une trajectoire.
Quant à l’accélération, en tenant compte de la relation (2.14), l’expression (2.13) devient :

d k~v k v2
~a = ~et + ~eN (2.15)
dt R
La relation (2.15) montre deux composantes de l’accélération :
dk~v k
(a) la composante tangentielle : dt et
v2
(b) la composante normale : R~ eN
En général l’accélération varie durant le mouvement. Néanmoins, si au cours du mouvement, l’ac-
célération est constante, on dit que le mouvement est uniformément accéléré. Si la vitesse croît en
valeur absolue avec le temps, le mouvement est dit accéléré. Tandis que si la vitesse décroît en valeur
absolue avec le temps, le mouvement est dit retardé ou décéléré. Il en découle que la composante
normale de l’accélération est toujours dirigée vers la concavité de la trajectoire. Tandis que la com-
posante tangentielle est orientée dans le sens du mouvement s’il est accéléré, en sens contraire s’il
est retardé (Fig.2.3).
Définition du rayon de courbure : Pour définir le rayon de courbure en un point A d’une courbe
plane (C), menons les tangentes et les normales en deux points A et A’ infiniments proches (fig.2.4).
_
L’arc AA0 est très petit, il peut être considéré comme un arc de cercle de centre O et de rayon OA.
2.1. DÉFINITIONS 37

Ce rayon OA, c’est le rayon de courbure au point A de la trajectoire (C).


C’est ainsi que par exemple, pour une trajectoire circulaire, le rayon de courbure est constant et est
égal au rayon du cercle, puisque toutes les normales passent par le centre du cercle.

Variables cinématiques en coordonnées polaires (r, θ) : soit A(x, y), la position d’un point matériel
dans le plan OXY (fig.2.5). Cette position A peut être repérée par les coordonnées (x,y) du système
d’axes orthonormés OXY ou encore par les coordonnées polaires (r,θ). De la figure (fig.2.5), il est
facile de se rendre compte que les deux systèmes de coordonnées sont reliées par les expressions
suivantes :

x = r cos θ (2.16)
y = r sin θ (2.17)

Remarquons que le système d’axe lié aux coordonnées polaires est mobile car il est solidaire au point
matériel mobile. Tandis que le système d’axes orthonomés Oxy est fixe par rapport au point mobile.
On utilise alors simplement le langage suivant. On dit que la base (O, ~er , ~eθ ) liée aux coordonnées
polaires est mobile. Tandis que la base (O, ~ex , ~ey ) associée au système orthonormé Oxy est fixe. De
la figure (fig.2.5), on peut facilement dégager la représentation de la base mobile à savoir (O, ~er , ~eθ )
dans la base fixe (O, ~ex , ~ey ) :

~er = ~ex cos θ + ~ey sin θ (2.18)


~eθ = −~ex sin θ + ~ey cos θ (2.19)

En dérivant par rapport au temps les relations (2.18),(2.19), nous obtenons respectivement :

~e˙ r = θ̇ (−~ex sin θ + ~ey cos θ) (2.20)


= θ̇~eθ (2.21)
~e˙ θ = −θ̇ (~ex cos θ + ~ey sin θ) (2.22)
= −θ̇~er (2.23)

En coordonnées polaires, le vecteur position du mobile est donné par :

~r = r~er (2.24)

Par conséquent, le vecteur vitesse ~v vaut :

~v (t) = ṙ~er + r~˙er (2.25)


En tenant compte de (2.23), la relation (2.25) prend la forme :

~v = ṙ~er + rθ̇~eθ (2.26)


Dans la relation (2.26) :
(a) le terme ṙ~er représente la vitesse radiale ;
(b) tandis que rθ̇~eθ correspond à la vitesse transversale.
L’accélération ~a, nous le savons déjà est définie comme étant le vecteur :

d~v
~a(t) =
dt
38 CHAPITRE 2. MÉCANIQUE DU POINT MATÉRIEL

or, lorsque la vitesse ~v est donnée par la relation (2.26), l’accélération en coordonnées polaires s’écrit
alors :
d~v
~a(t) = (2.27)
dt 
d ṙ~er + rθ̇~eθ
= (2.28)
dt
2 !
d2 r d2 θ
  
dθ dr dθ
= −r ~er + 2 + r 2 ~eθ (2.29)
dt2 dt dt dt dt
   
= r̈ − rθ̇2 ~er + 2ṙθ̇ + rθ̈ ~eθ (2.30)

Puisque :
 
1 d r2 θ̇
= 2ṙθ̇ + rθ̈
r dt
l’accélération peut alors être exprimée sous la forme :
 
  1 d r2 θ̇
2
~a(t) = r̈ − rθ̇ ~er + ~eθ (2.31)
r dt
où la composante radiale de l’accélération vaut :

r̈ − rθ̇2

et celle de la composante transversale ou normale est égale à :


 
1 d r2 θ̇
r dt
2.1. DÉFINITIONS 39

2.1.3 Applications : Quelques types de mouvements

Figure 2.8 – (a)Mouvement suivant l’axe OX ; (b) Chute libre ; (c)Mouvement circulaire uniforme.

Mouvement rectiligne : Par Mouvement rectiligne, nous entendons un déplacement qui se fait le long
d’une droite. Pour simplifier le problème, on choisit un déplacement suivant l’axe OX (Fig.2.8(a))
Tous les résultats obtenus restent valables pour toutes les autres directions du repère Oxyz.
Le vecteur position du mobile s’écrit :
~r(t) = x~ex (2.32)
La vitesse instantanée est alors donnée par l’expression suivante :
d~r(t)
~v (t) = (2.33)
dt
dx
vx (t)~ex = ~ex (2.34)
dt
dx
vx (t) = (2.35)
dt
Le mouvement ne se fait que suivant l’axe OX, il n’y a pas de mouvement transversal. Ceci im-
plique que la composante normale de l’accélération est nulle et alors l’accélération ~a(t) est purement
tangentielle (direction OX) :
dv(t)
ax (t)~ex = ~ex (2.36)
dt
dvx (t)
ax (t) = (2.37)
dt
ou encore :
Z vx (t) Z t
dvx (t) = ax (t)dt
vx0 0
40 CHAPITRE 2. MÉCANIQUE DU POINT MATÉRIEL

si l’accélération ax (t) est constante, c’est-à-dire ax (t) = ax , nous pouvons écrire ce qui suit :
Z vx (t) Z t
dv(t) = ax dt (2.38)
vx0 0

vx (t) − vx (t = 0) = ax (t]t0 (2.39)


vx (t) = ax t + vx (t = 0) (2.40)

De l’équation :
dx
vx (t) =
dt
on trouve x(t), l’équation horaire du mouvement suivant l’axe OX :

Z x(t) Z t
dx = (ax t + vx0 ) dt (2.41)
x0 0
ax t2
x(t) − x0 = + v x0 t (2.42)
2
ou encore :
ax t2
x(t) = + v x0 t + x 0 (2.43)
2
cas particuliers :

(a) La chute libre : c’est un mouvement rectiligne uniforme varié d’un corps qui tombe li-
brement dans l’air (Fig.2.8(b)). Il est facile de se s’aperçevoir que ce corps décrit une
trajectoire rectiligne précisement suivant une verticale dirigé de haut en bas. Etant laché
à l’air libre, ce corps est soumis à l’accélération de la pesanteur notée g qui l’attire vers le
sol. En un lieu donné, l’accélération de la pesanteur est une constante. C’est pourquoi ce
mouvement est qualifié de mouvement rectiligne uniformément varié. La valeur de g est
généralement comprise entre 9,8 m/s2 et 10 m/s2 . Le mouvement ne se fait que suivant
une seule direction. Pour cela, supposons cette direction, c’est la direction de l’axe OZ
orienté positivement vers le bas. Les vecteurs position, vitesse et accélération sont alors
respectivement donnés par les relations suivantes :

~r(t) = z(t)~ez (2.44)


~v = vz (t)~ez (2.45)
~a(t) = g~ez (2.46)

De ce qui précède, nous pouvons déduire les expressions suivantes :

~a(t) = g~ez (2.47)


d~v (t)
= g~ez (2.48)
dt
dvz
~ez = g~ez (2.49)
dt
dvz
= g (2.50)
dt
2.1. DÉFINITIONS 41

ou encore :

dvz (t) = gdt (2.51)


Z v(t) Z t
dvz (t) = g dt (2.52)
v(t=0) 0
vz (t) − v0 = gt (2.53)
(2.54)

ou encore :
vz (t) = gt + v0 (2.55)

Et etant donné que :


d~r
~v =
dt
on obtient :

dz(t)
vz (t)~ez = ~ez (2.56)
dt
dz(t)
vz (t) = (2.57)
dt
(2.58)

avec

vz (t) = gt + v0

D’où

dz(t)
= gt + v0 (2.59)
dt
dz(t) = (gt + v0 ) dt (2.60)
Z z(t) Z t Z t
dz(t) = g tdt + v0 dt (2.61)
z0 0 0
gt2
z(t) − z0 = + v0 t (2.62)
2
ou encore :

gt2
z(t) = + v 0 t + z0 (2.63)
2
(b) Mouvement circulaire uniforme : La trajectoire du mobile est un cercle de rayon R (R
est constant) (fig.2.8(c)). Le mobile se déplace sur cette trajectoire circulaire avec une
vitesse ~v , de module constant. Le module de la vitesse étant constant, on dit que le mobile
décrit un mouvement circulaire uniforme. L’étude de ce mouvement se fait en prenant
un système d’axes orthonormés OXY. O(0,0) est l’origine de ce cercle. Supposons qu’à
42 CHAPITRE 2. MÉCANIQUE DU POINT MATÉRIEL

l’instant t, le mobile se trouve à la position A(x,y) où :

x(t) = R cos θ(t) (2.64)


y(t) = R sin θ(t) (2.65)

avec
θ(t) = ωt
est l’expression du déplacement angulaire du mobile effectué avec une vitesse angulaire
constante ω.
Ici on peut considérer que le mouvement du mobile peut être décrit au même moment
sur deux axes à savoir l’axe OX et l’axe OY.
On peut chercher l’expression de la vitesse ~v (t) du mobile :

~v (t) = vx (t)~ex + vy (t)~ey

dx(t)
vx (t) = (2.66)
dt
= −Rω sin ωt (2.67)
dy(t)
vy (t) = (2.68)
dt
= Rω cos ωt (2.69)

et la vitesse angulaire ω, c’est la dérivée du déplacement angulaire θ par rapport au


temps :

ω= (2.70)
dt
Soulignons que à partir des relations ((2.67) et (2.69)), nous pouvons trouver le module
v de la vitesse :
q
v = vx2 + vy2 (2.71)
= Rω (2.72)

L’accélération ~a est décrite par l’expression :

~a = ax (t)~ex + ay ~ey

où :
dvx (t)
ax (t) = (2.73)
dt
= −Rω 2 cos ωt (2.74)
2
ay (t) = −Rω sin ωt (2.75)

Le module de l’accélération vaut alors :


q
k~ak = a2x + a2y (2.76)

= R ω4 (2.77)
2
= Rω (2.78)
2.1. DÉFINITIONS 43

A l’aide de la relation (2.31), on se rend compte que l’accélération ~a est purement radiale
et dirigé dans le sens opposé de ~er :
 2

~a(t) = −R ~er (2.79)
dt
= −R ω 2~er (2.80)

c’est l’accélération dite centripète car elle est dirigée vers le centre. La relation (2.80)
peut encore prendre la forme suivante :

v2
~a(t) = − ~er
R
car v = Rω.

2.1.4 Dynamique
Introduction

On utilise le concept de force pour expliquer le mouvement de objets en admettant que


les vitesses qui les animent sont inférieures à la vitesse de la lumière notée c.

Force

La force est définie comme une cause capable de :


– modifier l’état de repos ou de mouvement d’un objet ;
– déformer l’objet.
Remarques :
On mesure les forces à l’aide d’un dynamomètre ou d’un peson. Une force possède à la
fois une direction et une intensité. Elle est donc un vecteur et par conséquent les règles
de composition des vecteurs s’appliquent aux forces.

Les lois de Newton

Ces lois ont été énoncées par Newton en servant des déductions de Galilée.
i. 1ère loi ou loi d’inertie : Quand un corps (point matériel) n’est soumis à aucune force,
s’il est au repos, il reste au repos, s’il est en mouvement, ce mouvement est rectiligne
et uniforme, c’est-à-dire :
d~v ~
F~ = ~0 ⇔ =0 (2.81)
dt
NB : On appelle inertie la tendance d’un corps à rester immobile ou à conserver un
mouvement rectiligne uniforme.
ii. 2ième loi ou loi de mouvement : La deuxième loi de Newton est aussi appelée loi fon-
damentale de la dynamique. Avant de l’énoncer, définissons d’abord le concept de
masse d’un corps. En effet, la masse d’un corps, c’est la quantité de matière que ren-
ferme ce corps. Elle donne la mesure de l’inertie du corps, c’est donc un paramètre
qui permet de modifier l’état de mouvement ou de repos.
44 CHAPITRE 2. MÉCANIQUE DU POINT MATÉRIEL

Enoncé : Lorsqu’une force F~ = N ~ ~


P
i=1 Fi (F est la résultante des forces) agit sur un
corps (point matériel), ce dernier acquiert une accélération ~a = ~v˙ donnée par :

F~ = m~v˙ (2.82)
F~ = m~a (2.83)

La constante m est par définition la masse du corps (point matériel). La relation


(2.82) donne la loi du mouvement du corps de masse m. La formulation (2.82) de
la seconde loi de Newton est trop particulière. On préfère la formuler de la façon
suivante qui est plus générale :
dP~
F~ = (2.84)
dt

P~ = m~v (2.85)
est le moment linéaire du point matériel de masse m et qui se déplace à la vitesse
~v . La relation (2.84) est plus générale que (2.82) qui n’est qu’un cas particulier de
(2.84) à savoir le cas où la masse est constante.
Or, dans un grand nombre de problèmes, la masse m n’est pas une constante. C’est
le cas d’une particule relativiste dont la masse est fonction de la vitesse suivant la
relation :
m0
m= p (2.86)
1 − v 2 /c2
avec m0 , la masse au repos de la particule. En pratique, nous allons retrouver cette
situation dans les cas :
– d’un tapis convoyeur ;
– d’une goutte de pluie dont la masse varie au cours de la chute par l’agrégation d’un
très grand nombre de gouttelttes microscopiques et par un processus de perte de
masse (ne serait ce par les frottements successifs) entre la goutte et les gouttelettes
rencontrées, phénomènes complexes, sans oublier les poussières.
principe d’Alembert : Lorsque plusieurs forces
F~1 , F~2 , · · · , F~i , · · · , F~N sont appliquées sur un même corps (point matériel), chacune
des forces produit indépendamment sur le corps (le point matériel) sa propre accélé-
ration
~a1 , ~a2 , · · · , ~ai , · · · , ~aN . L’accélération résultante ~a est la somme vectorielle des accé-
lérations indépendantes :

F~1 + · · · + F~N = m~a1 + · · · + m~aN (2.87)


= m (~a1 + · · · + ~aN ) (2.88)
= m~a (2.89)
d~v
= m (2.90)
dt
De la relation (2.82), on peut facilement dégager les unités de la force :
– Dans le système MKSA, elle s’exprime en Newton (N) :

1N = 1kg.m/s2 (2.91)
– Dans le système CGS, la force s’exprime en dyne :
1 dyne = 1 g. cm/s2
2.1. DÉFINITIONS 45

– Le Newton et la dyne sont reliés par la relation : 1 N = 105 dynes


iii. 3ième loi : loi d’action et réaction :
Enoncé : Chaque fois qu’un corps exerce une force sur un second corps, celui-ci exerce
en retour une force égale mais opposée. Autrement dit : À chaque action correspond
une réaction égale mais opposée.
Remarques :
Il ne faut pas confondre masse et poids. En effet, la masse d’un corps, comme nous
l’avons déjà dit, c’est l’inertie ou la quantité de matière de ce corps. Tandis que le poids
d’un corps, c’est la force avec laquelle ce corps est attiré par la Terre. Cette force est
toujours dirigée vers le centre de la Terre, c’est pourquoi, le poids est toujours portée par


la verticale orientée vers le bas. Quantitativement, le poids P d’un corps de masse m en
un point donné est égal au produit de la masse m avec l’accélération de la pesanteur ~g :



P = m~g (2.92)

Les forces de contact :

Figure 2.9 – (1) repose sur le support S (2) :RN = force de réaction du support (a) ; (1) est en
mouvement par rapport au support : R~ = force de réaction du support (b)

– Réaction d’un support : considérons un corps solide (1) posé sur un support solide (2)
(Fig.2.9(a)). Ce corps solide ne peut pas pénétrer dans le support : il y a une force
appelée réaction du support et noté R ~ N qui s’y oppose. Cette réaction s’applique sur
le corps au niveau du contact objet-support et sa direction est orthogonale à la surface
du support au niveau du contact.
– le frottement solide : considérons à nouveau le support précédent sur lequel est placé
le corps (1). Poussons ce corps d’une force F~ afin de le faire glisser sur le support
(Fig.2.9(b)). Si cette force de poussée n’est pas suffisante, le corps ne bouge pas : il y a
une certaine résistance au déplacement, appelée force de frottement solide et noté R ~T.
46 CHAPITRE 2. MÉCANIQUE DU POINT MATÉRIEL

la force R~ T est opposée à la poussée F~ .


Par contre, si l’on pousse avec suffisamment d’intensité, le corps se met à bouger : la
force de frottement solide a atteint sa valeur limite qu’elle ne peut dépasser. Elle est
notée R~ T . Le frottement solide s’oppose à la poussée de manière à ce que le corps (1)
lim
reste immobile (Fig.2.9(b)). Comme nous l’avons souligné, ce frottement solide ne peut
pas dépasser une certaine valeur limite. Il a été prouvé expérimentalement que la valeur
limite de la force de frottement solide est proportionnelle à la réaction du support :

RTlim = µRN (2.93)

µ est le coefficient de frottement. Les expériences montrent que l’angle de frottement


α (Fig.2.9(b)) est tel que :
µ = tgα (2.94)
Cet angle α est l’angle maximum qui peut exister entre R ~ =R ~T + R ~ N et la réaction
lim
R~ N . Quant au coefficient de frottement µ, il dépend de la nature du support (rugueuse
ou lisse par exemple) et de celle de la surface de contact. En réalité, il existe deux types
de coefficient de frottement dans le frottement solide : le coefficient de frottement sta-
tique µs et le coefficient de frottement cinétique µc . En effet, le coefficient de frottement
statique, représente la valeur de la force de frottement (minimale) requise pour mettre
le corps en mouvement :
Ffr = µs RN (2.95)
Tandis que le coefficient de frottement cinétique µc , c’est la valeur de la force de frot-
tement nécessaire pour entretenir le mouvement :

Ffr = µc RN (2.96)

Les expériences ont conduit à l’observation suivante : µs > µc .


Les forces liées à la vitesse : Lorqu’un corps se déplace dans un fluide (l’air, l’eau, par
exemple), le fluide oppose une force de résistance qui dépend de la vitesse v du corps en
mouvement. La dépendance de la force en fonction de la vitesse du corps est difficile à
établir mais pour de faibles vitesses, elle vaut :

F~fr = −Kη~v (2.97)

où K est le coefficient qui dépend de la géométrie du corps et η c’est le coefficient de


viscosité du fluide. Si le corps qui se déplace dans le fluide est une sphère de rayon R, le
coefficient K vaut :
K = 6πR (2.98)
la relation (2.97) est connue sous le nom de loi de Stokes. En effet, on suppose que le
fluide est stratifié, c’est-à-dire disposé en couches superposées. Ces couches se déplacent
à des vitesses différentes. Le coefficient de viscosité η dépend de la force de frottement
entre ces différentes couches du fluide en mouvement.
Application des lois de Newton
– Représenter schématiquement toutes les forces du système à étudier ;
– Choisir un système d’axes approprié ;
– Appliquer les lois de Newton : dégager l’équation vectorielle ensuite la projeter sur les
axes de coordonnées et on obtient un système d’équation ;
– Résoudre le système d’équations pour dégager les inconnues.
2.1. DÉFINITIONS 47

Figure 2.10 – Mobile descend le plan incliné.

Figure 2.11 – Inventaire de Forces.

Figure 2.12 – Mobile remonte le plan incliné.


48 CHAPITRE 2. MÉCANIQUE DU POINT MATÉRIEL

exemple :

Un cycliste descend une pente (Fig.2.10). Il subit une force de frottement de roulement
dont le coefficient µ est égal à 5 × 10−3 . La force de résistance de l’air a un module égale
à 0,2 v 2 , v étant la vitesse du cycliste. L’angle θ que fait la pente avec l’horizontale vaut
3,43 ˚. Calculer :
i. la valeur de la force normale exercée par la surface ;
ii. la vitesse limite atteinte par le cycliste.
Arrivé au pied de la pente, le cycliste rebrousse chemin et il remonte avec une vitesse
constante v2 . Il met 12 minutes pour atteindre le sommet. calculer :
i. la vitesse v2 ;
ii. la force motrice FM agissant sur la roue arrière nécessaire pour monter à vitesse
constante.
La masse (cycliste + vélo) notée m est égale à 90 kg et H = 180 m. On considère que
l’accélération de la pesanteur est égale à 9,8 m/s2 .

Solution :

i. Pour résoudre ce problème, il faut d’abord inventorier et représenter schématiquement


toutes les forces présentes dans le système. La figure (2.11) montre cette première
étape :
A. RN : la composante verticale de la réaction du plan incliné suite au contact du
cycliste (cycliste + vélo) avec le plan incliné ;
B. Ff r : la composante horizontale de la réaction du plan incliné suite au contact
du cycliste (cycliste + vélo) avec le plan incliné (Ff r = µRN ) ;
C. F~air : la force de frottement provenant de la résistance de l’air ;
~ : poids du corps (cycliste + vélo) en déplacement (W
D. W ~ = m~g ) ;
ii. Nous devons ensuite choisir un système d’axes approprié. Pour cela, il est judicieux
de prendre un axe parallèle dans la direction parallèle au déplacement et orienté
positivement dans le sens du déplacement (axe OX). Tandisque l’autre l’axe nous le
prenons dans la direction perpendiculaire à OX (Fig.2.11).
iii. Ecrivons maintenant la loi de Newton relative au mouvement (équation vectorielle
du mouvement) :
~ N + m~g + F~f r + F~air
m~a = R (2.99)
où ~a est l’accélération du corps en mouvement.
iv. Projettons l’équation vectorielle (2.99) respectivement suivant OX et OY :

max = mg sin θ − Ff r − Fair (2.100)


may = −mg cos θ + RN (2.101)

ay = 0 car il n’y a pas de mouvement dans la direction OY. C’est ainsi que l’équation
du mouvement dans la direction OY prend la forme suivante :

RN − mg cos θ = 0
2.1. DÉFINITIONS 49

on peut par conséquent trouver l’expression de la force normale exercée par le plan
incliné sur le cycliste :
RN = mg cos θ (2.102)
En remplaçant dans (2.102) les grandeurs par leur valeur numérique, nous trouvons
que
RN = 880, 4N (2.103)
Alors la force de frottement Ff r vaut :

Ff r = µ RN (2.104)
= µ m g cos θ (2.105)
= 4, 40N (2.106)

v. Pour trouver la vitesse limite atteinte par le cycliste, nous devons utiliser l’équation du
mouvement dans la direction OX où nous remplaçons Ff r et Fair par leur expression
respective :
Ff r = µRN ; Fair = 0, 2v 2
et

ax = a
car
ay = 0
Il est évident que pour une valeur bien déterminée de la vitesse, vlimite , l’accélération
notée a va être égale à 0. A partir de cet instant, la vitesse va rester constante et
égale à cette vitesse limite. On peut alors écrire :

0 = mg sin θ − Ff r − Fair (2.107)


2
= mg sin θ − µRN − 0, 2 (vlim ) (2.108)

En introduisant les valeurs numériques, on trouve :

Vlim = 15, 55 m/s

vi. Arrivé au pied de la pente, le cycliste rebrousse chemin et il remonte à vitesse


constante notée v2 . Il met 12 minutes pour atteindre le sommet. Il doit parcourir
distance :
L = H/ sin θ = 3008, 6 m
De la relation L = v2 × t, on trouve la valeur de la vitesse :

v2 = L/t = 3008, 6m/12 × 60s = 4, 14 m/s

Comme la vitesse v2 est constante, la somme des forces agissant sur le mobile doit
être égale à zéro. C’est qu’en considérant l’équation du mouvement dans la direction
du déplacement prend la forme :

FM − mg sin θ − Ff r − 0, 2v 2 = 0

en utilisant les valeurs numériques, on trouve que FM = 60, 6N


50 CHAPITRE 2. MÉCANIQUE DU POINT MATÉRIEL
Chapitre 3

Statique

La statique est une branche de la physique. Elle s’occupe de l’étude des forces qui s’exer-
çent sur un objet en équilibre et au repos. Ceci parce que même en l’abscence de mou-
vement, différentes questions intéressentes peuvent être posées au sujet des forces qui s’y
exerçent. Ces questions sont résolues en utilisant les lois de Newton. On peut par exemple,
déterminer les forces qui sont présentes sur les éléments de structure d’une construction
tels qu’un pont ou un bâtiment ou encore celles qui s’exerçent sur des structures biolo-
giques comme les mâchoires, les membres ou le squelette.
La statique permet de dégager l’avantage mécanique obtenu au moyen de machines
simples, comme, par exemple, les leviers qui interviennent dans le corps humain. La
statique étudie aussi les problèmes de stabilité des objets et des animaux. Les questions
qui peuvent être résolues par la statique font que cette branche de la physique est un
outil extrêmement précieux dans le domaines tels que l’ingénierie, l’anatomie comparée,
la physiothérapie et l’orthodontie.
Notre étude de la statique ici, est basée sur un objet idéal, le solide rigide : il s’agit d’un
objet dont le volume, la forme et les dimensions ne varient pas lorsqu’il est soumis à une
force. Les objets réels sont constitués d’un grand nombre de particules (atomes et molé-
cules) entre lesquelles s’exerçent des forces. Sous l’effet de forces extérieures, les particules
se mettent à vibrer ou à se déplacer. Cependant, des objets comme les balles de base-ball,
les os et les poutres d’acier sont suffisamment rigides pour que les déformations puissent
être considérées comme négligeables.
Le solide rigide est en équilibre et au repos lorsque deux conditions sont satisfaites. La
première condition est que la résultante des forces appliquées au corps soit nulle (F~résul ).
Dans les applications, on suppose que cette résultante des forces est appliquée au centre
de masse du corps rigide. Cette condition (F~résul ) est suffisante pour garantir qu’une par-
ticule ponctuelle qui est au repos y reste. Dans le cas d’un solide rigide, cette condition
implique que l’objet, pris comme un tout, ne subisse aucune accélération, c’est-à-dire qu’il
soit en équilibre de translation. Cependant, un solide rigide peut se mettre à tourner si
les forces appliquées donnent naissance à un moment résultant. D’où la seconde condition
d’équilibre pour un objet rigide : il faut que le moment résultant des forces appliquées
soit nul. Ce moment résultant représente la somme vectorielle des moments des forces
appliquées sur l’objet considéré.

51
52 CHAPITRE 3. STATIQUE

Figure 3.1 – Moment d’une force F~ .

3.0.5 Moment de force

Le moment de force noté ~τ est une grandeur vectorielle qui détermine la possibilité qu’à
une force de produire une rotation (mouvement dont la trajectoire dans le plan est un
cercle). Un corps rigide est en équilibre de rotation si le moment résultant des forces
s’exerçant sur le corps est nul. Le moment ~τ dû à la force F~ dépend de cette force F~ , de
la distance ~r entre le point d’application A de la force et le point (l’axe de rotation) où
on calcule le moment, ainsi que de l’angle compris entre les vecteurs ~r et F~ (fig.3.1) :
 
~τ = rF sin ~r, F~ ~eτ (3.1)

avec ~eτ vecteur unitaire dans la direction du moment de force ~τ . La grandeur du moment,
peut aussi être écrite sous la forme suivante :

k~τ k = r⊥ F (3.2)
 
où r⊥ = r sin ~r, F~ appelé bras du levier. En se rappelant de la définition du produit
vectoriel, on s’aperçoit que :
~τ = ~r ∧ F~ (3.3)

3.0.6 couples de forces et calcul du moment d’un couple de forces

Deux forces qui ont même grandeur mais des directions opposées et dont les lignes d’ac-
tion sont différentes constituent un couple (Fig.3.2). Les couples n’exerçent aucune force
résultante sur un objet. Par contre, ils exerçent un moment résultant non nul. En effet,
lorsque des forces égales mais opposées sont appliquées en des points diamétralement op-
posés du bord d’un volant, elles produisent la rotation de celui-ci.
Pour illustrer le calcul du moment d’un couples de forces, considérons la figure (3.2) et
calculons le moment de ce couple par rapport au point O. En effet, le moment ~τo du couple
53

Figure 3.2 – Moment d’un couple de forces (F~ , - F~ )

par rapport au point O est égal au moment de chacune de forces, d’où nous écrivons :
−→ → − −−→ →

~τO = OA ∧ F + OB ∧ − F (3.4)
−→ −−→ → −
= OA − OB ∧ F (3.5)
−−→ →−
= −AB ∧ F (3.6)
−−→  →
−
= AB ∧ − F (3.7)
−−→ → −
= BA ∧ F (3.8)
−−→ → − −−→ →

= BA F sin(BA, F ) (3.9)
= r⊥ .F (3.10)
= d.F (3.11)

De la relation (3.11), on s’aperçoit que le moment d’un couple est indépendant du point
considéré pour calculer le moment. Il dépend plutôt de l’entredistance des forces.

les leviers - avantages mécaniques

Figure 3.3 – Levier inter-appui


54 CHAPITRE 3. STATIQUE

Figure 3.4 – Levier inter-moteur

Figure 3.5 – levier inter-résistant

Figure 3.6 – La tension dans la corde est la même en tout point. Les deux forces qui s’exercent de
part et d’autre de la poulie 1 sont égales.
55

Les leviers, les poulies et les vérins (cric) sont des exemples de machines simples qui ont
beaucoup d’applications. Dans chaque cas, une force F~A (force motrice) est appliquée et
une force résistante, F~R , fait le contrepoids. L’avantage mécanique (A.M.) d’une machine
s’exprime par le rapport de ces forces :
FR
A.M. = (3.12)
FA
Les leviers :
Un levier, dans sa forme la plus simple, est constitué d’une barre rigide qui s’articule
autour d’un point d’appui (fig.3.3). On définit trois classes de leviers d’après les positions
respectives de F~R , F~A et du point d’appui (l’axe d’appui) :
– levier inter-appui : F~R et F~A sont de part et d’autre du point d’appui (Fig.3.3) ;
– levier inter-moteur : F~A est située entre le point d’appui et F~R (Fig.3.4) ;
– levier inter-résistant : F~R est située entre le point d’appui et F~A (Fig.3.5)
Pour toutes ces classes de leviers, les moments des forces par rapport au point d’appui
sont :
τA = −xA FA , τR = xR FR
où xA désigne la distance entre FA et le point d’appui. Tandis que xR correspond à la
distance entre FR et point d’appui.

À l’équilibre, la somme des moments de forces doit être nulle. Nous pouvons alors déduire
immédiatement ce qui conduit :
xA
A.M. = (3.13)
xR
FR
= (3.14)
FA
avec
A.M. ≥ 1 ou < 1 levier inter-appui (3.15)
≺ 1 : levier inter-moteur (3.16)
 1 : levier inter-résistant (3.17)
De la relation (3.13), on s’aperçoit que l’avantage mécanique peut s’exprimer par le rap-
port entre les distances qui séparent les points d’application des forces du point d’appui.
Si les forces sont à angle droit par rapport au levier (barre rigide), le rapport entre la
valeur de la force résistante et la valeur de la force appliquée vaut à l’équilibre :
FR xA
= (3.18)
FA xR
l’avantage mécanique défini par la relation (3.13) est une valeur idéale car les machines
réelles ont des frottements qui réduisent la valeur de l’A.M.
système de poulies :
Une poulie est une machine simple utilisée pour modifier la direction de la force ou
réduire l’intensité d’une force. En effet, pour modifier la direction d’une force, on utilise
une poulie simple. Si l’on veut réduire la force nécessaire pour soulever une charge, on
utilise un ensemble de poulies (Fig.3.6)
Dans les applications, on considère le frottement dans la gorge de la poulie est négligeable.
Cette condition implique que la tension d’équilibre dans la corde ou dans le câble est
identique de part et d’autre de la poulie. En plus, on néglige la masse des poulies et des
cordes. Exemples :
56 CHAPITRE 3. STATIQUE

3.0.7 Application 1 : détermination du centre de gravité d’une per-


sonne

Figure 3.7 – Méthode qui permet de trouver le centre de gravité d’une personne.

Pour déterminer les coordonnées du centre de gravité d’une personne, on procède comme
suit (Fig.3.7) :

i. une planche de longueur l est placée sur les couteaux de deux balances ;
ii. on tare les balances pour qu’elles indiquent zéro avec la planche seule ;
iii. lorsque la personne est étalée sur la planche, les balances indiquent respectivement
W1 et W2 .
Pour déterminer la position du centre de gravité X de la personne qui est placée sur la
planche, on utilise la condition d’équilibre qui implique le moment résultant ~τ soit nul.
Exprimons cette condition au point au point p :

−XW1 + (l − X)W2 = 0

d’où
lW2
X= (3.19)
W1 + W2
Cette mesure est faite deux autres fois : d’abord lorsque la personne est debout et en-
suite lorsqu’elle a pivoté de 90 ˚. C’est de cette façon que l’on peut déterminer les trois
coordonnées du centre de gravité.

Application 2 : Avantage mécanique

Dans la figure (Fig.3.6), quelle doit être la force appliquée F~A pour soulever la masse m
à vitesse constante ?
Solution :
Les forces qui s’exercent sur la poulie 1 sont identiques (Fig.3.6). De deux côtés de la
poulie, c’est la même corde. Donc, la tension des deux côtés de la poulie est la même.
La masse m est soulevée à vitesse constante, donc d’après Newton, la somme des forces
appliquées à la masse m doit être nulle :

2FA − m g = 0
57

et alors :
FA = m g/2
Il en résulte que la force requise pour soulever la masse m à vitesse constante équivaut à
la moitié du poids de cet objet et l’avantage mécanique est donné par :

A.M = m g/FA = 2

3.0.8 Application 3 : Avantage mécanique

Figure 3.8 – Système de 4 poulies ayant 4 cordes parallèles.

Dans la figure (3.8), quelle force F~A doit être appliquée pour soulever à vitesse constante
la masse m ? Que vaut l’avantage mécanique de ce système ?
Solution :
Une fois de plus pour les mêmes raisons évoquées dans l’exercice précédent, la tension
dans chaque segment vertical de la corde est la même. C’est pourquoi, nous écrivons :

4FA − m g = 0

ou encore
FA = m g/4
Ainsi donc, l’avantage mécanique vaut :

A.M = m g/FA = 4

Remarque : A partir de ces deux derniers exercices, nous pouvons déduire une règle
relative à l’avantage mécanique d’un système de poulies servant à soulever des poids.
L’avantage mécanique d’un système est donné par le nombre de cordes parallèles suppor-
tant la poulie à laquelle la charge est attachée : deux cordes parallèles dans la figure (3.6)
58 CHAPITRE 3. STATIQUE

et quatre dans la figure (3.8). Il est important de savoir que cette règle ne s’applique pas
lorsque les forces appliquées à la charge ne sont pas toutes parallèles. C’est le cas dans
l’exercice suivant :

3.0.9 Application 4 : Avantage mécanique

Figure 3.9 – Un système de poulies permet d’appliquer une force de traction sur la jambe d’un
patient. La grandeur de cette peut être ajustée en modifiant l’angle θ. La poulie 1 est fixée au pied et
les poulies 2 et 3 sont fixées à un support rigide non représenté ; diagramme des forces qui s’exerçent
sur la poulie 1.

La figure (3.9) est une illustration d’un effort de traction exercé sur la jambe d’un patient.
Quelle est la force horizontale qui s’exerce sur cette jambe ?
Solution :
Les poulies (1,2,3) (Fig.3.9) étant en équilibre, la somme des forces sur chaque poulie est
nulle. A partir de la figure (3.9), on voit que les forces horizontales qui s’exercent sur la
poulie au pied du patient, satisfont à la relation :

2 m g cos θ − FR = 0

ou encore :
FR = 2 m g cos θ (3.20)

De la relation (3.20), on peut se rendre compte que la force FR peut être modifiée en
changeant la masse m ou encore en faisant varier l’angle θ. En effet, cos θ varie entre 1
et 0 lorsque l’angle θ passe de 0˚à 90˚. Ainsi on peut obtenir une force variant entre 0 et
2 × m g en modifiant l’angle θ.
Chapitre 4

Mécanique des Fluides

4.1 statique des Fluides


4.1.1 Généralités

Un fluide est par définition un état de la matière dans lequel un corps peut s’écouler,
changer de forme et épouser celle de son contenant. Les corps liquides et gazeux repondent
à cette définition. En effet, les liquides possèdent un volume bien défini, mais n’ont pas
une forme précise car ils prennent la forme du récipient qui le contient. Tandis que, les
gaz ne possèdent ni forme, ni volume finis. Les gaz sont expansibles car ils ont tendance
à occuper tout le volume qu’on leur offre. Nous faisons remarquer que le fluide peut aussi
être appelé milieu continu car il est composé d’un nombre infini des particules matérielles.
Ces particules sont libres de se déplacer les unes par rapport aux autres. Le fluide est
donc un milieu matériel continu, déformable et capable de s’écouler.
La statique des fluides est l’étude des fluides au repos. Un fluide est considéré être au
repos lorsque chacun des éléments qui le composent a une vitesse nulle.

4.1.2 Quelques concepts de base.

Figure 4.1 – La pression est fonction de la position r.

59
60 CHAPITRE 4. MÉCANIQUE DES FLUIDES

i. Masse volumique : la masse volumique (masse spécifique) d’une substance, c’est la


quantité ρ :
M
ρ= (4.1)
V
où M et V représentent respectivement la masse et le volume de la substance consi-
dérée. Remarquons que lorsque la masse M n’est pas uniformément répartie à travers
tout le volume de la substance, la relation (4.1)prend la forme :

dM
ρ= (4.2)
dV
où dM est la masse élémentaire de l’élément de volume dV pris dans le corps considéré.
En considérant la relation (4.1), on peut facilement se rendre compte que dans le
système international, la masse volumique s’exprime en kg/m3
ii. Densité : la densité d d’une substance représente le rapport entre la masse volumique
ρ de la substance et la masse volumique ρ0 d’une substance de référence :
ρ
d= (4.3)
ρ0

En général,on prend l’eau à 4 ˚ C et à la pression de 1 atm comme substance de


référence pour les liquides et les solides. Tandis que pour les gaz,la substance de
référence est très souvent l’air.
iii. Pression : La pression p dans un fluide au repos (pression hydrostatique) ne dépend
que de l’endroit où on veut l’évaluer. C’est ainsi que par exemple, si le point où on
veut connaitre la pression est à la postion r, la pression p est fonction de la position
r : p = p(r) (fig.4.1). Il est important de savoir que dans un fluide au repos, la
pression agit toujours perpendiculairement à l’élément de surface considérée et elle
est indépendante de l’orientation de la surface. C’est pourquoi, on dit que la pression
est isotrope. On peut retrouver les unités de la pression en utilisant l’équation aux
dimensions suivantes :
[force]
[pression] =
[surface]
ou encore

[pression] = N m−2

iv. Fluide incompressible : un fluide est dit incompressible lorsque sa masse volumique
reste constante. Ce comportement est d’une manière générale observé pour les li-
quides.
v. Compressibilité isotherme : On définit la compressibilité isotherme d’un fluide par
la diminution relative de volume produite par une variation de pression isotrope à
température constante :
 
∆V 1 ∂V
V = −χ∆p χ = − V ∂p T
cm2
[χ] = pression−1 où pression−1 = dyne en CGS

D’une manière générale,χ est très faible. Pour les liquides ordinaires,sa valeur est
située autour de 10−11 cm2 /dyne. Pour les gaz, χ atteint 10−6 cm2 /dyne
4.2. VARIATION DE LA PRESSION DANS UN FLUIDE AU REPOS 61

Figure 4.2 – La pression hydrostatique d’un fluide incompressible.

4.2 Variation de la pression dans un fluide au repos


Considérons un liquide incompressible au repos de masse volumique ρ (fig.4.2). Sur la
figure, on s’aperçoit que la surface libre est plane et horizontale. Le liquide étant au repos,
toute portion de ce fluide est en équilibre. Pour cela, considérons un volume élémentaire
dV de masse dm dans le fluide. La résultante des forces appliquées a ce volume élémentaire
doit être égale à zéro car le liquide est au repos. Cet élément de volume de masse dm est
soumis aux forces de volume (W : poids) et aux forces de surfaces (pression) :


– Le poids dW :


dW = −dm g ~ez (4.4)
= −ρ S dz g ~ez (4.5)

– Les Forces de pression :


p S ~ez − (p + dp) S ~ez (4.6)
Le fluide étant au repos, comme nous l’avons déjà dit, la résultante des forces doit être
nulle :
−ρS g dz ~ez + p S ~ez − (p + dp) S ~ez = 0 (4.7)

ou encore :
−ρ g dz − dp = 0 (4.8)

La relation (4.8) conduit à :


Z p(z) Z z
dp = − ρ g dz (4.9)
p0 z0
p(z) − p0 = −ρ g (z − z0 ) (4.10)
62 CHAPITRE 4. MÉCANIQUE DES FLUIDES

La relation (4.10) est appelée équation fondamentale de l’hydrostatique. Elle peut encore
prendre la forme suivante :

p(z) − p(z0 ) = ρg (z0 − z) (4.11)


p(z) − p(z0 ) = ρgh (4.12)
p(z) = p0 + ρgh (4.13)

– p(z) : énergie de pression statique par unité de volume (densité d’énergie) associée à la
pression à la position z ;
– ρ g z : énergie potentielle par unité de volume (densité d’énergie) due à la gravitation
(à la pesanteur) ;
– g z = V : potentiel gravitationnel ;
– z0 - z = h : hauteur du point où on calcule la pression.
Interprétation de l’équation fondamentale de l’hydrostatique :
– L’équation fondamentale de l’hydrostatique donne la différence de pression entre deux
altitudes z et z0 dans un fluide de masse volumique ρ soumis à l’accélération de pe-
santeur g. En d’autres termes, la pression à une profondeur h d’un fluide au repos est
donc égale à la pression à la surface libre augmentée de la quantité ρgh, qui représente
la densité d’énergie potentielle correspondant à l’altitude de la surface libre.
– La pression à la position z peut encore être interprétée de la manière suivante : elle
est égale à la somme de la pression atmosphérique patm qui règne à la surface et de la
quantité ρgh qui représente la pression due au poids de la colonne de liquide se trouvant
au dessus du point situé à la position z.
– L’équation fondamentale de l’hydrostatique peut encore prendre la forme suivante :

p(z) + ρgz = p0 + ρgz0 = cste

En effet, si toutes les forces agissant sur un fluide dérivent d’un potentiel, l’énergie
totale par unité de volume dans le fluide est conservée (ne change pas).
Remarque :
L’expression (4.8) de la pression hydrostatique peut être généralisée en terme du potentiel
gravitationnel (V = gz). Rappelons nous que les forces appliquées sur une particule fluide
au repos sont les forces de pressions et les forces gravitationnelles. Ainsi donc, lorsque
les fluide est statique, les forces des pressions et les forces gravitationnelles se contreba-
lancent. Pour cela, la résultante des forces appliquées, par unité de volume, sur un élément
infinitésimal d’un fluide statique est nulle :
−−→ −−→
grad (p) + ρ grad(V ) = 0 (4.14)
−−→
grad (p + ρ V ) = 0 (4.15)

La relation (4.14) montre que la résultante des forces appliquées, par unité de volume
sur un élément infinitésimal d’un fluide au repos est nulle. Les forces des pressions sont
équilibrées par les forces gravitationnelles. Si nous considérons que la masse volumique
du fluide considéré est constante, la relation (4.14) conduit à :

p + ρV = cste (4.16)

La relation (4.16) montre que dans un fluide en équilibre dans le champ gravitationnel g,
si la masse volumique est uniforme, les surfaces de même pression sont aussi des surfaces
4.2. VARIATION DE LA PRESSION DANS UN FLUIDE AU REPOS 63

de même potentiel gravitationnel. C’est ainsi que par exemple la surface libre d’une masse
d’eau est une surface d’égale pression (tout point de cette surface est à la pression atmo-
sphérique). Si cette masse d’eau n’est soumise qu’à la seule force de pesanteur, la surface
libre de ce fluide est une surface équipotentielle du champ de la pesanteur. De tout ce
qui précéde, nous pouvons conclure que la surface libre d’un liquide soumis à l’action de
la pesanteur est un plan horizontal et que les surfaces d’égale pression dans le liquide en
équilibre sont également des plans horizontaux.

4.2.1 Le principe des vases communicants

Figure 4.3 – Le paradoxe hydrostatique.

Pour un liquide en équilibre et qui n’est soumis qu’à l’action de la pesanteur, la pression
est la même en tous les points d’un plan horizontal. La surface libre du liquide (le lieu
des points où la pression est égale à la pression atmosphèrique) est un plan horizontal. Ce
comportement est valable quelle que soit la forme du vase qui contient le liquide. C’est ce
qui conduit au phénomène appelé paradoxe hydrostatique (Fig.4.3) : Lorsque plusieurs
vases communiquent entre eux comme indiqué sur la figure (Fig.4.3), on constate que,
quelle que soit la forme de chaque vase, le niveau du liquide dans chaque vase est le même.

4.2.2 principe de Pascal

Figure 4.4 – Le principe de Pascal.

Enoncé : Une variation de pression en un point d’un fluide incompressible au repos est
transmise intégralement en tout autre point (fig.4.4)
Preuve :
64 CHAPITRE 4. MÉCANIQUE DES FLUIDES

Figure 4.5 – Application : La presse hydraulique.

Nous appliquons l’équation fondamentale de l’hydrostatique entre les points A et B


(Fig.4.4) :

pB − pA = ρg (zA − zB ) (4.17)
= ρgh (4.18)

Si pA change pour devenir par exemple pA + dp. L’invariance de pB − pA implique que la


pression pB devienne pB + dp. Ce principe a beaucoup d’applications. Une des applica-
tions intéressante, c’est la presse hydraulique (Fig.4.5). La pression étant constante, nous
pouvons écrire :
F1
p = (4.19)
S1
F2
= (4.20)
S2
ou encore :
S1
F1 = F2 (4.21)
S2
Si S1 S2 alors F1 F2 . Il est facile de se rendre compte que le travail effectué par les
deux forces est le même. En effet, si d1 et d2 représentent respectivement les déplacements
des deux pistons, alors :
S1 d1 = S2 d2 = volume déplacé
D’où
F1 d1 = F2 d2
4.2. VARIATION DE LA PRESSION DANS UN FLUIDE AU REPOS 65

Pour cela, si F1 F2 alors d1 ≺≺d2 . On s’aperçoit que on gagne en force ce qu’on perd
en déplacement.

4.2.3 principe d’Archimède


Un corps solide de volume V complètement immergé dans un fluide de masse volumique
ρ subit de la part de celui-ci une poussée verticale πA dirigée de bas en haut et égale au
poids du fluide déplacé :
πA = ρgV (4.22)
Cette poussée agit au centre de gravité du fluide déplacé (centre de poussée). Nous faisons
remarquer que le principe d’Archimède est aussi valable pour les fluides compressibles (la
masse volumique n’est pas constante).
Autre formulation du principe d’Archimède (est en accord avec la précédente) : Tout
corps flottant ou submergé dans un fluide, est soumis à une poussée verticale dirigée vers
le haut et égale au poids du fluide déplacé. Cette poussée agit au centre de gravité du
fluide déplacé (centre de poussée)

4.2.4 Mesure de la pression

Figure 4.6 – Manomètre en U.

i. Manomètre : C’est un tube (dispositif) en U (Fig.4.6) contenant un liquide (liquide


manomètrique) de masse volumique ρ et qui sert à mesurer généralement les pressions
des gaz. Le liquide manomètrique peut être du mercure, de l’eau ou de l’huile. On
utilise l’eau ou l’huile comme liquides manomètriques pour la mesure des pressions
faibles. L’une des extrémités du tube est ouverte à l’air libre tandis que l’autre est
en contact avec le gaz dont on veut mesurer la pression.
Le manomètre peut aussi servir à la mesure des pressions dans un liquide. Cette
mesure n’est possible que si ce liquide ne peut pas se mélanger avec le liquide mano-
mètrique.
Si les hauteurs sont mesurées à partir du bas du tube (point M), la quantité p + ρgz
66 CHAPITRE 4. MÉCANIQUE DES FLUIDES

vaut p + ρgh1 du côté gauche du tube et elle vaut patm + ρgh2 du côté droit. D’où
nous écrivons :

pM = p + ρgh1 (4.23)
pM = patm + ρgh2 (4.24)

De ces deux relations, on peut tirer la pression p dans l’enceinte :

p = patm + ρg (h2 − h1 ) (4.25)

De la relation 4.25 la quantité p − patm valant exactement ρgh est appelée pression
de jauge et la pression p régnant dans l’enceinte est appelée pression absolue.
4.3. DYNAMIQUE 67

4.3 Dynamique
4.3.1 Cinétique des écoulements
La dynamique est une sous-branche de la mécanique des fluides qui s’intéresse à l’écoule-
ment des fluides. Dans la première section, nous avons dit qu’un fluide peut être considéré
comme un état de la matière dans lequel un corps peut s’écouler. En effet pour étudier
la cinétique des écoulements, il est judicieux de considérer qu’un fluide est constitué des
<< particules fluides >>. Ces dernières sont des domaines que l’on considère petits à
l’échelle macroscopique mais qui comportent un grand nombre de molécules, ce qui per-
met de les estimer grands à l’échelle microscopique et donner ainsi un sens à la notion de
la moyenne dont on recourt souvent en dynamique des fluides.
Un fluide ne peut être maintenu au repos lorsqu’il est soumis à des efforts de cisaillement.
Ces derniers correspondent à des forces qui agissent tangentiellement sur les plans consi-
dérés. Les différents plans du fluide soumis au cisaillement glissent les uns sur les autres.
La vitesse locale du fluide ou la vitesse d’une particule fluide correspond à la moyenne
des vitesses des molécules situées à l’intérieur de la particule fluide considérée.

4.3.2 Description cinématique Lagrangienne et Eulérienne


Dans la description lagrangienne on suppose que le fluide est constitué des éléments
infinitésimaux (particules fluides) et on suit le mouvement de chaque particule fluide,
c’est-à-dire sa position ~r = r(x, y, z) et sa vitesse ~v (Fig.4.7). Cette façon de faire a été
introduite par Lagrange. Tandis que dans la procédure eulérienne qui est l’oeuvre de
Leonhard Euler, le mouvement du fluide est déterminé par la connaissance de la masse
volumique ρ(r, t) et de la vitesse ~v = v(~r, t) du fluide en chaque point ~r de l’espace et
à chaque instant t. Ici, on se préoccupe de ce qui arrive à l’instant t à la position ~r du
fluide.

Le champ des vitesses - Lignes de courant

Selon la procédure de Euler, nous pouvons associer en tout point ~r du fluide et à chaque
instant t un vecteur ~v qui représente la vitesse du fluide en ce point. On définit alors
de cette manière le champ des vitesses ~v = v(~r, t) pour le fluide considéré. On définit
alors le champ des vitesses pour un fluide au point ~r et à l’instant t comme une propriété
vectorielle ~v (~r, t) du fluide telle que une particule fluide en ce point ~r et à cet instant t
possède une vitesse v. Si le champ des vitesses dans un fluide est indépendant du temps,
~v = v(~r, t) = v(~r), on dit que l’écoulement est stationnaire ou permanent.
Dans un écoulement, la ligne (courbe) tangente en chaque point au vecteur vitesse est
appelée ligne de courant ou filet de courant (Fig.4.7). Pour un écoulement stationnaire
(et seulement dans ce cas) les lignes de courant sont confondus avec les trajectoires des
particules. L’ensemble des lignes de courant qui s’appuie sur un contour (courbe) fermé
forme un tube (veine) de courant (Fig.4.7). Pour faire l’étude du mouvement d’un fluide,
on peut supposer comme nous l’avons dit précédemment que le fluide est composé des
éléments infinitésimaux, appelés << particulesf luides >>.
Soulignons qu’un écoulement peut être décrit non pas seulement par son champ vecto-
riel des vitesses mais, on peut aussi le décrire en utilisant le champ scalaire de pression
p = p(~r, t). En effet, on associe à tout point ~r du fluide et à chaque instant t, un scalaire
68 CHAPITRE 4. MÉCANIQUE DES FLUIDES

p qui représente la pression du fluide au point considéré.


Lorsque la vitesse est définie univoquement en chaque point, l’écoulement est qualifié
de laminaire. Pour ce type d’écoulement, la vitesse ne peut avoir qu’une seule valeur en
chaque point dans la direction tangente aux lignes de courant et le fluide contenu dans
un tube de courant ne peut en sortir (Fig.4.7). Donc, dans un écoulement laminaire,
les lignes de courant ne s’entrecroisent pas. C’est un écoulement stratifié en différentes
couches juxtaposées telles que les fluides de différentes couches ne s’interpénetrent pas
et évoluent en restant parallèles. Cela veut dire que les lignes de courant ne se croisent
jamais, ou du point de vue mathématique, que la fonction ~v = v(~r, t) est univoque. Nous
allons voir dans la suite qu’il existe deux types d’écoulement laminaire : l’écoulement po-
tentiel et l’écoulement tourbillonnaire. Les détails sont donnés dans les sections suivantes.
Retenons tout de même que l’écoulement d’un fluide est dit tourbillonnaire lorsque les
objets immergés dans le fluide sont entraînés dans un mouvement de rotation.
Un fluide est considéré parfait quand, il jouit des propriétés suivantes :
i. incompressible
ii. ne présente pas de résistance à l’écoulement (abscence de viscosité)
Alors l’écoulement d’un fluide est dit visqueux, lorsque des forces de résistance à l’écou-
lement (forces de frottement) apparaîssent pendant l’écoulement du fluide.

Ecoulement-Equation de continuité

Figure 4.7 – Lignes de courant ; tube de courant.

Pour un fluide parfait, le volume de fluide traversant par seconde les surfaces S1 et S2 est
le même (Fig.4.8) :
S1 v1 = S2 v2 (4.26)
telle est l’équation de continuité. La quantité S v = qv définie par la relation (4.26)
est appelée le débit volumique du fluide. En effet, nous pouvons montrer que l’équation
de continuité exprime la conservation de la masse du fluide. Considérons par exemple,
4.3. DYNAMIQUE 69

Figure 4.8 – un fluide qui se déplace en régime stationnaire dans un tuyau.

un fluide qui se déplace en régime stationnaire dans un tuyau (Fig.4.8). Au cours de


déplacement, nous supposons qui’il n’y a ni gain, ni perte de masse en aucun point.
Intéressons nous à la portion délimitée par les section S1 et S2 . On peut s’apercevoir
que la quantité de fluide qui entre par la section S1 pendant une certaine durée ∆t par
exemple est égale à la quantité qui sort à travers la section S2 pendant le même intervalle
∆t :
∆m1 ∆m2
= (4.27)
∆t ∆t
ρ1 S1 v1 ∆t ρ2 S2 v2 ∆t
= (4.28)
∆t ∆t
ρ1 S1 v1 = ρ2 S2 v2 (4.29)

où ρ1 , v1 et ρ2 , v2 représentent respectivement la masse volumique et la vitesse du fluide


respectivement à la section S1 et S2 . La quantité ρSv = Q est appelée le débit massique
du fluide. Elle représente la masse (quantité) de fluide qui traverse la section S par unité
de temps.
Si le fluide est incompressible ρ1 = ρ2 = ρ.
Remarque :
– selon un formalisme mathématique plus général, l’équation de continuité traduit (ex-
prime) le principe de conservation de la masse : l’augmentation de masse pendant un
certain temps, du fluide contenu dans un volume donné, doit être égale à la somme des
masses de fluide qui y entrent, diminuée de celles qui en sortent. La relation mathéma-
tique correspondante est :

∂ρ ∂(ρ u) ∂(ρ v) ∂(ρ w) X


+ + + = ρ qv (4.30)
∂t ∂x ∂y ∂z

soit :
∂ρ X
+ div ρ ~v = ρ qv (4.31)
∂t
où le débit volumique qv est positif en présence d’une source et négatif dans le cas d’un
puits.
70 CHAPITRE 4. MÉCANIQUE DES FLUIDES

∂ρ
– cas d’un mouvement permanent : si le mouvement est permanent ∂t = 0 alors la
relation (4.30) s’écrit :

∂(ρ u) ∂(ρ v) ∂(ρ w) X


+ + = ρ qv (4.32)
∂x ∂y ∂z
– cas d’un fluide incompressible : si le fluide est incompressible et homogène, en écoule-
ment permanent ou non, ρ = cste et on a :
∂u ∂v ∂w X
+ + = qv (4.33)
∂x ∂y ∂z
– cas d’un mouvement conservatif : dans la plupart des cas pratiques, il n’y a ni appa-
rition,P
ni disparition de fluide au cours du mouvement, le mouvement est dit conser-
vatif : ρqv = 0. En particulier, si on considère un mouvement permanent conservatif
d’un fluide incompressible, l’équation de continuité prend la forme :
∂u ∂v ∂w
+ + =0 (4.34)
∂x ∂y ∂z
c’est-à-dire :
div ~v = 0 (4.35)

Mouvement isovolume
Par définition, un mouvement est dit isovolume si div (ρ ~v ) = 0. Ce qui entraîne ∂ρ
∂t = 0.
La masse volumique en un point reste ainsi constante quand on suit ce point dans son
mouvement. Si à un instant donné ρ = ρ0 dans tout le milieu alors ρ = ρ0 en tout point
à tout instant. On parle alors dans ce cas de mouvement isovolume. Les équations
qui expriment simultanéiment la définition d’un mouvement isovolume et l’équation de
continuité pour un tel mouvement sont alors :
ρ = ρ0 et div (ρ ~v ) = 0.
Remarquons que d’une manière générale, pour les liquides, on parle d’écoulement iso-
volume car ils sont incompressibles et peu dilatables. Tandis que pour les gaz, la masse
volumique est fortement influencée par la température et la pression. Néanmoins, pour
des vitesses faibles (faible variation de pression) et pour des températures invariables,
on retrouve le cas d’écoulement isovolume.
4.3. DYNAMIQUE 71

4.3.3 Equation de Bernoulli

Figure 4.9 – un fluide incompressible, parfait, en écoulement laminaire et se trouvant dans le champ
de la pesanteur.

L’équation de Bernoulli est une conséquence directe :


– de la loi fondamentale de Newton ;
– du fait que dans un liquide parfait (non visqueux) que la force de pression est toujours
perpendiculaire à la surface sur laquelle elle agit.
Considérons un fluide incompressible, parfait, en écoulement laminaire et se trouvant
dans le champ de la pesanteur (Fig.4.9). Le long de la ligne de courant que nous
considérons sur la figure, nous avons à la limite où dl → 0, la condition suivante :

S1 = S2 = S

Alors

dm = ρSdl

En effet, dans la direction du mouvement du filet dl, les seules forces qui agissent sur
l’élément de masse du fluide (dm) en forme de tube de courant sont :
−→
– Les forces de volume : dW :



dW l = dm ~g cos α ~el (4.36)
= −ρgSdl cos α~el (4.37)

– les forces de pression :


p1 S1 ⇔ pS
p2 S2 ⇔ (p + dp) S Selon la loi fondamentale de la dynamique (deuxième loi de Newton),
l’équation du mouvement de l’élément de fluide considéré dans la direction de la ligne
72 CHAPITRE 4. MÉCANIQUE DES FLUIDES

de courant considéré est où il se déplace avec une vitesse v(t) :


X
dm ~a = F~ext
dv(t)
ρSdl ~el = −ρgSdl cos α~el + pS~el − (p + dp) S~el
dt
dv(t)
ρSdl = −ρgSdl cos α + pS − (p + dp) S
dt
dv(t)
ρSdl = −ρgSdl cos α − Sdp (4.38)
dt

En divisant les deux membres de la relation (4.38) par Sdl, on obtient :

dv(t) dz dp
ρ = −ρg − (4.39)
dt dl dl
Etant donné que :
dv dv dl dv
= =v
dt dl dt dl
La relation (4.39) devient :
dv dz dp
ρv = −ρg − (4.40)
dl dl dl
ou encore
dv dz dp
ρv + ρg + =0 (4.41)
dl dl dl
avec ρ = constante. La relation (4.41) peut encore prendre la forme :
 2 
d ρ v2 + ρgz + p
=0 (4.42)
dl
D’où :
v2
ρ + ρgz + p = cste (4.43)
2
ou encore :
v12 v2
ρ + ρgz1 + p1 = ρ 2 + ρgz2 + p2 (4.44)
2 2
où :
2
– ρ v2 : représente la densité d’énergie cinétique ;
– ρgz : représente la densité d’énergie potentielle due à la gravitation (à la pesanteur) ;
– p : représente la densité d’énergie due à la pression statique.
La relation (4.44) est appelée équation de Bernoulli. Il est facile de se rendre compte
que cette équation exprime la conservation de l’énergie dans les fluides le long du filet de
courant : la somme de densités d’énergies cinétique, potentielle et de pression statique
est constante. Remarquons que pour le fluide compressible, la masse volumique ρ est
une fonction de la position l. Dans ce cas, l’équation de Bernoulli devient l’équation de
saint-Venant :
dp v 2
Z
+ + gz = cste (4.45)
ρ 2
4.3. DYNAMIQUE 73

charge hydraulique
A partir de l’équation de Bernoulli, nous pouvons écrire ce qui suit :

p v2
HM = z + + (4.46)
ρg 2g

La hauteur HM est appelée la charge hydraulique au point considéré M (à la côte z, la


pression statique vaut p et la vitesse est égale à v) du fluide incompressible. Remarquons
que la charge hydraulique est définie à une constante additive près car la référence de
z est arbitraire.

4.3.4 Fluides visqueux - Ecoulement laminaire et Ecoulement turbu-


lent

Figure 4.10 – Définition de la viscosité.

Les fluides visqueux sont ceux qui présentent une certaine résistance à leur écoulement.
Cette propriété de la resistance à l’écoulement est appelée viscosité. Cette dernière se
manifeste lorsque les différentes couches du fluide sont en mouvement relatif. C’est le
cas illustré sur la figure (4.10) où le fluide adhère à la plaque supérieure et est entraîné
par elle. Dans cette expérience réalisée au laboratoire, on constaté que la vitesse varie
proportionnellement avec la profondeur z. La couche de fluide qui est en contact avec
la plaque supérieure en mouvement est animée de la même vitesse que la plaque. La
couche de fluide adjacente est entraînée avec une vitesse légèrement inférieure et les
couches successives se déplacent avec des vitesses de plus en plus petites. La couche
74 CHAPITRE 4. MÉCANIQUE DES FLUIDES

Figure 4.11 – Ecoulement laminaire et Ecoulement tourbillonnaire.

en contact avec le pavé (fixe) est aussi au repos (vitesse est nulle). Cette structure en
couches est la caractéristique de l’écoulement laminaire que l’on observe quand un fluide
visqueux se déplace à faible vitesse. L’expérience montre aussi que la force F exercée
sur la plaque supérieure est proportionnelle respectivement à l’aire S de la plaque, à la
vitesse relative ∆v et inversément proportionnelle à la profondeur ∆z = d :
∆v
F ∝ S (4.47)
∆z
∆v
= ηS (4.48)
∆z
où η joue le rôle d’une constante de proportionnalité. Cette constante de proportion-
nalité est appelée coefficient de viscosité. Pour une définition rigoureuse du coefficient
de viscosité, la relation (4.47) prend la forme :

dv
F = ηS (4.49)
dz

où dv
dz représente le taux de variation de la vitesse par unité de distance mesurée per-
pendiculairement à la direction de cette vitesse.
Remarques :
– D’une manière plus rigoureuse, le coefficient η qui apparaît dans la formule 4.49
est appelé coefficient de viscosité dynamique. En faisant recours à l’analyse dimen-
sionnelle, on trouve que le coefficient de viscosité dynamique peut s’exprimer en
pascal.seconde (Pa.s). On définit alors l’unité appelée le poiseuille (Pl). 1 Poiseuille
×1s
= 1 Pa.s = 1N 1m2
. Dans le système CGS, le coefficient de viscosité dynamique s’ex-
prime en poise (Po).On peut montrer que 1 Po = gcm−1 s−1 . On peut aussi parler
du coefficient de viscosité cinématique (ν). En effet, le coefficient de viscosité ciné-
matique ν d’un fluide de masse volumique ρ est égal au rapport suivant : ν = ηρ .
4.3. DYNAMIQUE 75

2
De ceci, on trouve l’unité de ν : [ν] = 1m
1s . Industriellement, on utilise l’unité appelée
stokes (St) pour exprimer le coefficient de viscosité cinématique. 1 stokes = 1 cm2 /s.
– Le fluide exerce des contraintes tangentielles (τ = F/S) sur la plaque supérieure dont
la résultante vaut - F (Fig.4.10).
– Il existe deux types d’écoulement laminaire à savoir :
l’écoulement potentiel : pour cet type d’écoulement, le champ des vitesses ~v = v(~r, t)
dérive d’un potentiel φ = φ(~r, t). Pour cet écoulement, le champ des vitesses ~v est
tel que sur toute courbe C (Fig.4.11(a)), on a :
I
~v d~l = 0 (4.50)

l’intégrale ~v d~l est appelée circulation de vitesse sur la courbe C. D’après le théorème
H

de Stokes (analyse mathématique), la relation (4.50) est équivalente à :

rot ~v = 0 (4.51)


−−→
~v = grad φ (4.52)
La relation (4.52) permet de déterminer la vitesse ~v quand on connait le potentiel
φ:
∂φ
vx = (4.53)
∂x
∂φ
vy = (4.54)
∂y
∂φ
vz = (4.55)
∂z
Pour un fluide incompressible où div ~v = 0, le potentiel de vitesse est déterminé par
l’équation :
div ~v = ∆φ = 0 (4.56)
– l’écoulement tourbillonnaire (ou rotationnel) : cet écoulement est caractérisé par des
lignes de courant circulaires (Fig.4.11(b)). D’après cette figure, on voit que pour une
courbe entourant l’origine, on a :
I
~v d~l 6= 0 (4.57)
c

ou encore :
rot ~v 6= 0 (4.58)
Donc, pour ce type d’écoulement, la vitesse ne dérive plus d’un potentiel.

4.3.5 Application : Ecoulement visqueux dans un tuyau cylindrique


- loi de poiseuille
Considérons un élément cylindrique de fluide centré sur l’axe d’un tuyau de rayon R
(fig.4.12). Ce fluide s’écoule de manière que l’écoulement soit laminaire. Nous négligeons
le poids du fluide pour que en considérant une section droite du tuyau, la pression reste
constante. Pour cela, lorsque l’écoulement est laminaire, la somme des forces agissant
76 CHAPITRE 4. MÉCANIQUE DES FLUIDES

Figure 4.12 – Ecoulement laminaire dans un tuyau cylindrique.

Figure 4.13 – (a) Répartition parabolique de la vitesse ; (b)viscomètre d’Ostwald.


4.3. DYNAMIQUE 77

sur le cylindre est nulle. C’est pourquoi dans la direction de l’écoulement (direction x),
nous pouvons écrire :
πr2 p1 − πr2 p2 − 2πrlτ = 0 (4.59)

dv
τ = −η (4.60)
dr
En tenant compte de (4.60), la relation (4.59) prend la forme :

dv
r (p1 − p2 ) + 2ηl =0 (4.61)
dr
d’où
r (p1 − p2 )
dv = − dr (4.62)
2ηl
et
r2 (p1 − p2 )
v(r) = − +K (4.63)
4ηl
La constante d’intégration K est obtenue en exigeant que la vitesse soit nulle sur la
paroi du tuyau (r = R). D’où :
p1 − p2
R2 − r 2

v(r) = (4.64)
4lη

La relation (4.64) montre que la vitesse admet une répartition parabolique (Fig.4.13(a)).
En effet, il est facile de s’apercevoir que la vitesse est maximum au centre du tuyau où
elle vaut :
p1 − p2 2
vmax = R (4.65)
4lη
Les expériences montrent que la vitesse moyenne vm vaut la moitié de vmax .
Nous pouvons aussi calculer le débit total Q. En effet, pour une veine de fluide (Fig.4.13(b)),
dqv = vdS = r2πrdr et le débit total vaut :
Z R
qv = dqv (4.66)
0
2π (p1 − p2 ) R 2
Z
R − r2 rdr

= (4.67)
4lη 0

soit
π (p1 − p2 ) 4
qv = R (4.68)
8lη
La relation (4.68) est appelée formule de Poiseuille-Hagen. Cette formule fournit un
moyen de la mesure expérimentale du coefficient de viscosité η d’un fluide par la dé-
termination du débit au moyen d’un tube cyindrique (viscomètre d’Ostwald).

4.3.6 Nombre de Reynolds


L’écoulement turbulent est beaucoup plus difficile à analyser comparativement à celle
d’un écoulement laminaire. En pratique, on utilise des règles empiriques obtenues à
partir de nombreuses expériences pour analyser les écoulements turbulents. L’une de
ces règles empiriques sert à déterminer dans quelle condition l’écoulement est laminaire
78 CHAPITRE 4. MÉCANIQUE DES FLUIDES

ou turbulent. selon cette règle, c’est la valeur d’une quantité sans dimension, appe-
lée le nombre de Reynolds NR , qui peut déterminer si l’écoulement est turbulent ou
laminaire :
2 ρ vm R
NR = (4.69)
η
Pour un fluide de masse volumique ρ, de viscosité η, coulant avec une vitesse moyenne
vm dans un tube cylindrique de rayon R, le nombre de Reynolds est défini par la relation
(4.69). L’expérience montre que si :
– NR ≺ 2000 : l’écoulement est laminaire
– NR  3000 : l’écoulement est turbulent
– 2000 ≺ NR ≺ 3000 : l’écoulement est instable (il peut passer du régime laminaire au
régime turbulent et vice-versa).

4.3.7 Perte de charge


Un fluide réel en mouvement peut subir des pertes d’énergie entre les points (1) et
(2) (fig.4.12) dues aux frottements respectivement sur les parois de la canalisation
(pertes de charge systématique) ou sur les autres collisions de parcours (pertes de
charge singulières). En effet, la différence de pression p = p1 − p2 entre deux points (1)
et (2) d’une canalisation provient :
– des frottements du fluide sur la paroi interne de la canalisation (pertes de charge
régulières ou systématiques) ;
– de la résistance à l’écoulement due aux accidents de parcours (coudes, rétrecissement
ou élargissement de la section, machine hydraulique, . . .)
D’où en présence des fluides réels, l’équation de Bernoulli prend la forme suivante :
2 2
   
p1 vm p2 vm dH
+ z1 + − + z2 + − =0 (4.70)
ρg 2g ρg 2g dl

dH
=j (4.71)
dl
représente la perte de charge par unité de longueur. H et l qui apparaissent dans la
relation (4.71) représentent respectivement la charge hydraulique et l la longueur. Pour
les applications, il existe existe des formules empiriques qui permettent de quantifier
les pertes des charges. En médecine par exemple, la résistance à l’écoulement notée Rf
(appelée en physiologie la résistance vasculaire), est définie comme étant le rapport de
la perte de charge au débit qv :
∆p
Rf = (écoulement quelconque) (4.72)
qv
Si l’écoulement est laminaire, et si le débit est donné par la loi de Poiseuille alors la
résistance à l’écoulement prend la forme :
8ηl
Rf = (écoulement laminaire) (4.73)
π R4
Dans beaucoup d’autres cas de génie civil, les expériences ont montré que les pertes de
charges accidentelles sont à peu près proportionnelles au carré de la vitesse :
ρ v2
∆p = k (4.74)
2
4.4. FORCE DE COHÉSION DANS LES LIQUIDES 79

ou encore
v2
∆H = k (4.75)
2g
où k est un coefficient sans dimension appelé coefficient de perte de charge singulière
et g l’accélération de la pesanteur. Pour les pertes systématiques, on les rencontre tant
dans les tuyaux lisses que dans les tuyaux rugueux. Entre deux points distants d’une
longueur l, dans un tuyau cylindrique de rayon R, la chute de pression ∆p et ∆H
la perte de charge peuvent s’exprimer respectivement par les expressions empiriques
suivantes :
ρ v2 l
∆p = λ (4.76)
4R
et
v2 l
∆H = λ (4.77)
4gR
où λ représente le coefficient de perte de perte de charge linéaire (sans dimension).
Dans le le cas de l’écoulement laminaire, ce coefficient est donné par
64
λ= (4.78)
NR

4.4 Force de cohésion dans les liquides


4.4.1 Introduction
Tout comme les solides, la cohésion des liquides est la conséquence directe des forces
d’attraction interatomiques ou intermoléculaires. C’est à cause de ces attractions que les
liquides ont des surfaces bien définies qui, à la façon d’une membrane tendue, tendent
spontanément une aire superficielle minimale. Les rides à la surface calme d’un étang
meurent, parcequ’elles entraînent une augmentation de l’aire superficielle. Les insectes
aquatiques sont capables de se déplacer sur l’eau du fait que leur poids est compensé
par la résistance de la surface à toute déformation.

4.4.2 Tension superficielle (tension interfaciale)

Figure 4.14 – (a) Un film liquide remplit la surface A et exerce une force F égale et opposée à
W = W1 + W2 . (b) Une vue de la section droite du fil mobile et du film qui y adhère. Le film a deux
surfaces.

La surface de séparation entre un liquide et un gaz ou un autre liquide incapable de se


mélanger avec le premier se comporte comme si elle était constituée par une membrane
élastique tendue. C’est la preuve de l’existence de la tension superficielle. Cette dernière
80 CHAPITRE 4. MÉCANIQUE DES FLUIDES

Liquide Tension superficielle (N m−1 ) Température (˚C)


Ethanol 2, 23 × 10−2 20
Huile d’olive 3, 20 × 10−2 20
Glycérine 6, 31 × 10−2 20
Eau 7, 56 × 10−2 0
Eau 7, 28 × 10−2 20
Eau 6, 62 × 10−2 60
Eau 5, 89 × 10−2 100
Mercure 0, 465 20
Argent 0, 800 970
Or 1, 000 1070
Cuivre 1, 100 1130
Oxygène 1, 57 × 10−2 −193
Néon 5, 15 × 10−3 −247

Table 4.1 – Tension superficielle de quelques liquides en contact avec l’air.

est une grandeur qui caractérise les forces surfaciques à l’interface entre un liquide et
un autre milieu. Ces forces sont dues au déséquilibre des forces subies par les molécules
situées sur cette interface de la part de celles contenues dans chacun de deux milieux
qu’elle sépare. La tension superficielle est responsable du phénomène de capillarité et
de mouillage.
Considérons l’appareil (fig.5.13). Il est composé d’un fil métallique en U, d’un fil mobile
capable de coulisser le long du premier, ainsi que d’un poids W2 suspendu à ce fil
mobile de poids W1 . On forme un film mince (une fine pellicule de liquide) dans l’aire
S délimitée par les fils. Lorsque le poids total W = W1 +W2 a une valeur appropriée, les
deux surfaces du film exercent une force égale et opposée à ce poids et le fil mobile reste
stationnaire. Dans cette situation, le module de la force F due à la tension superficielle
est donc égale à W .
La tension superficielle γ est définie comme étant la force par unité de longueur exercée
par une surface. Dans la situation présente, la force s’exerce sur une longueur l, de sorte
que la résultante des forces (dirigées vers le haut) exercées par les deux surfaces vaut
F = 2γl. La tension superficielle obéit donc à la relation :

F
γ= (4.79)
2l
On peut accéder aux valeurs de la tension superficielles dans la littérature (4.3.2).

4.4.3 Angle de contact et capillarité


La surface d’un liquide en contact avec une surface solide fait un certain angle avec
cette surface (fig.4.15) L’angle de contact est le résultat de la compétition entre les
forces moléculaires liquide-liquide et liquide-solide et dépend de la nature du solide et
du liquide en présence. De plus, il dépend de l’état de propreté et du degré de pli de la
surface du solide.
Si θ est inférieur à 90˚, la surface liquide se présente comme dans la figure 4.15(a) ; dans
un tube étroit, ce même liquide va s’élever, malgré la pesanteur, à une hauteur h.
4.4. FORCE DE COHÉSION DANS LES LIQUIDES 81

Figure 4.15 – L’angle de contact pour deux liquides en contact avec une surface solide. (a) 0 ≺ 90˚
(b) 0  90˚.

Figure 4.16 – (Ascension d’un liquide dans un tube capillaire de rayon r. La hauteur d’ascension
vaut h et l’angle de contact est θ. La force sur une petite parcelle de liquide en contact avec le tube
vaut f .

Si θ est supérieur à 90˚, le liquide se présente comme dans la figure 15.3b ; dans un tube
capillaire, ce même liquide subira une dépression.
Si θ est égal à 90˚, le niveau du liquide restera inchangé. L’ascension et la dépression
d’un liquide dans un tube capillaire sont appelées phénomène de capillarité
Examinons maintenant la relation entre la hauteur d’ascension du liquide dans le ca-
pillaire et l’angle de contact. Pour cela, considérons un liquide de masse volumique ρ
dans un tube de rayon r (figure 4.16). L’angle de contact est inférieur à 90˚. La force
résultante verticale est égale à la composante verticale de la tension superficielle mul-
tipliée par la longueur l de la surface liquide en contact avec le tube. Cette longueur l
est égale à la circonférence 2πr du tube. La résultante verticale vaut donc :
Fv = 2πrγ cos θ (4.80)
Le volume de la colonne de liquide sous la surface incurvée du liquide, appelée ménisque,
vaut V = πr2 h et son poids W = ρgV = ρgπr2 h. Le liquide s’éleve jusqu’à ce que
Fv = W . D’où, on peut écrire : La résultante verticale vaut donc :
2πrγ cos θ = ρgπr2 h (4.81)
De la relation (4.81), nous pouvons dégager la relation qui permet d’obtenir la hauteur
d’ascension du liquide dans un tube capillaire :
2γ cos θ
h= (4.82)
ρgr
La relation (4.82) est appelée la loi de Jurin. Elle permet de déterminer la dénivellation
dans les phénomènes.
Remarques :
82 CHAPITRE 4. MÉCANIQUE DES FLUIDES

– si θ = 90˚, alors h = 0, il n’y a ni ascension, ni dépression.


– Si θ est supérieur à 90˚, h est est négatif, il y a dépression.
– Le tableau ci-dessous donne l’angle de contact pour quelques interfaces :
Interface Angle de contact
Eau-verre propre 0˚
Ethanol-verre propre 0˚
Mercure-verre 140˚
Eau-argent 90˚
Eau-paraffine 107˚
Iodure de méthylène- 30˚
verre Pyrex
Angles de contact pour quelques interfaces liquide-solide.

4.4.4 L’ascension de la sève dans les arbres et la pression négative


La sève est composée d’eau additionnée des produits de la photosynthèse, y compris le sucre. La sève
des arbres se meut à travers le xylème, qui forme des canaux dont les rayons varient de 2, 5 × 10−5
à 2, 5 × 10−4 m. Les canaux du xylème sont remplis d’eau jusque dans les feuilles. Lorsque l’eau
s’évapore dans la feuille, la colonne d’eau se déplace vers le haut afin de rester intacte.
Si la pression à la base du tronc de l’arbre est égale à la pression atmosphérique Patm , la pression à
une hauteur h au-dessus du sol vaut :

ph = patm − ρgh (4.83)

Si h est suffisamment grand, ph peut devenir négatif. Pour un arbre de 60 m de haut, ph = 4, 8 atm.
Ce résultat est en accord avec l’ordre de grandeur des pressions négatives observées au cours de
l’ascension de la sève dans les arbres. C’est pourquoi actuellement on suppose que ce sont les forces
de cohésion entre les molécules d’eau qui sont responsables de l’ascension de la sève dans les arbres.
Chapitre 5

Applications

5.1 Appendice
Chiffres significatifs : Cet appendice donne quelques notions de base sur les règles qui gouvernent
les chiffres significatifs. En effet, toute mesure numérique attribuée à une mesure expérimentale est
une approximation. Une mesure physique exacte n’existe pas. L’exactitude d’une mesure dépend
de la précision de l’instrument qui du reste n’est jamais absolue. Le nombre de chiffres significatifs
est lié à la précision de la mesure. Il s’agit des chiffres connus avec certitude plus le premier chiffre
incertain. Rappelons nous que la précision (ou l’incertitude) avec laquelle on connait la valeur d’une
grandeur dépend de l’ensemble des opérations exécutées pour arriver au résultat.
Supposons qu’on écrive 15,7 cm pour la longueur d’un objet. par convention cela veut dire que la
mesure est précise au dixième de centimètre près et que la longueur réelle se situe entre 15,65 cm et
15,75 cm. Si la précision de la mesure allait jusqu’au centième de centimètre on écrirait 15,70 cm.
Le résultat 15,7 cm possède trois chiffres significatifs à savoir 1, 5 et 7. Alors que pour le résultat
numérique 15,70 cm, il dispose de quatre chiffres significatifs (1, 5, 7 et 0). Un chiffre significatif est
est par définition un chiffre dont l’exactitude est relativement certaine.
Donc, lorsque par exemple, lorsque la mesure d’une masse vaut 3,4062 g, la précision de cette mesure
va jusqu’au dixième d’un milligramme. Ce nombre comporte 5 chiffres significatifs. Le dernier chiffre
significatif à savoir 2 est relativement exact est confirme l’exactitude de ceux qui le précèdent.
Retenons le dernier chiffre du nombre qui exprime le résultat d’une mesure est toujours estimé (in-
certain).
Zéros : Le résultat 28 g de la mesure d’une masse comporte deux chiffres significatifs. On pourrait
aussi écrire 0,028 kg. Cette nouvelle présentation ne change pas la précision de l’information. En
effet, le résultat 0,028 kg possède aussi deux chiffres significatifs. Ceci montre que les zéros qui appa-
raîssent à la gauche d’un nombre ne peuvent être comptés comme chiffres significatifs puisqu’ils ne
servent qu’à indiquer l’unité de la grandeur. Cependant, si on écrit 0,0280 kg, ce nombre comporte
maintenant trois chiffres significatifs (2, 8 et le zéro à droite). Dans 1,028 kg i y a quatre chiffres
significatifs (1, 0, 2, 8) et lorsqu’on considère que la masse atomique du bismuth est égale à 209,00,
il y a cinq chiffres significatifs dans ce nombre.
Cependant lorsqu’on écrit qu’une masse pèse 9800 N, on n’est pas assuré de l’exactitude de l’infor-
mation. les deux derniers zéros ont peut être été ajoutés à cause à cause de l’unité de base employée.
Si la masse a été pesée à cent newtons près, on écrirait 9,800 ×103 N (4 chiffres significatifs). C’est
ainsi que par exemple, au lieu d’écrire que la vitesse de la lumière est égale à 300000 km/s, il est
plus précis d’écrire 3,00 ×105 km/s car on sait de cette manière que l’information est précise à 3
chiffres significatifs. Dans cette façon d’écrire, très souvent on place la virgule après le premier chiffre

83
84 CHAPITRE 5. APPLICATIONS

significatif. En résumé, nous pouvons dégager ce qui suit :


(a) lorsqu’un zéro est le premier chiffre (donc placé à gauche), il n’est pas significatif :
– 0,8 a un chiffre significatif ;
– 0,0052 a deux chiffres significatifs ;
– 0,31 a deux chiffres significatifs.
(b) Lorsque le zéro est le dernier (donc placé à droite), il est significatif :
– 1,200 a quatre chiffres significatifs ;
– 0,0520 a trois chiffres significatifs
(c) Le cas des nombres entiers tels : 400, 1000, 10 peut prêter à confusion.
– Si le résultat d’une mesure donne 400 et qu’un seul chiffre est significatif alors le résultat
final peut être écrit 4.102 ou encore 0,4. 103 ;
– Si deux chiffres sont significatifs alors le résultat final peut être écrit 4,0.102 ou encore
0,40.103 ;
– si trois chiffres sont significatifs alors le résultat final peut être écrit 4,00.102 ou encore
0,400.103 ou encore 400 ;
– Si quatre chiffres sont significatifs alors le résultat final peut être écrit 4,000.102 ou
encore 0,4000.103 ou encore 400,0.
Ainsi donc pour ces entiers particuliers qui peuvent conduire aux confusions, le nombre de chiffres
significatifs varie selon la façon dont est écrit le nombre. Il peut être préférable d’écrire de tels nombres
en notation scientifique. En notation scientifique, tous les chiffres de la mantisse sont significatifs.
Arrondir un nombre : c’est laisser tomber un ou plusieurs chiffres significatifs placès à la droite du
nombre. Si le premier chiffre qu’on laisse tomber est plus petit que 5, le dernier chiffre significatif
qu’on garde demeure inchangé. si par contre, il est plus grand que 5, on ajoute 1 au dernier chiffre
significatif retenu. Et s’il est égal à 5, on ajoute 1 au dernier chiffre significatif retenu si celui-ci est
impair ; autremnt on laisse simplement tomber le 5. Voici quelques exemples : on peut arrondir :
– 3,1416 pour obtenir 3,1416 ;
– 3,142 pour obtenir 3,14 ;
– 3,1 pour obtenir 3 ;
– 51,75 pour obtenir 51,8 ;
– 51,65 pour obtenir 51,6 ;
– 51,85 pour obtenir 51,8.
Addition et Soustraction : On arrondi la réponse de manière que le dernier chiffre significatif qu’elle
porte ne se place pas au-delà de la dernière colonne comportant le chiffre significatif. Exemples :
25,340 + 5,465 + 0,322 = 31,127 ; 58,0 + 0,003 + 0,00001 = 58,00381 ∼ = 58,0 ; 4,20 + 1,6523 + 0,015
∼ ∼
= 5,8673 = 5,87 g ; 415,5 + 3,64 + 0,218 = 419,378 = 419,4 g.
Multiplication et Division : La réponse ne peut comporter plus de chiffres significatifs que le moins
précis des facteurs. Par exemple, si, on multiplie 7,485 × 8,61 ou on divise 0,1342 : 1,52, la réponse
sera donnée avec trois chiffres significatifs.

5.1.1 Erreurs et Equation aux dimensions


(a) Donner les 7 grandeurs fondamentales et l’unité dans le SI, relative à chaqu’une de ces
grandeurs.
(b) Lors de la détermination de l’accélération de la pesanteur g (m/s2 ), on a réalisé les mesures
suivantes : 9,89 ; 9,70 ; 10,01 ; 9,75 ; 9,78 ; 9,83 ; 9,80 ; 9,69 ; 9,61 ; 9,95. Calculer la moyenne
et l’écart type.
5.2. LES VECTEURS -PRODUIT SCALAIRE-PRODUIT VECTORIEL 85

(c) La vitesse v du son dans l’air est déterminée à partir des valeurs expérimentales de la
fréquence ν et de la longueur d’onde λ de l’onde sonore, par la relation v = νλ. Si les
valeurs expérimentales sont les suivantes :ν = (1030 ± 15) HZ ; λ = (0, 316 ± 0, 002) m.
Calculer la valeur de la vitesse et l’erreur sur cette valeur.

(d) Considérons une particule, initialement au repos, que l’on soumet à une certaine force et
dont on mesure le déplacement durant un temps donné. Les données expérimentales étant
les suivantes : m = (3, 2 ± 0, 1) g ; l = (43, 1 ± 0, 5) cm ; t = (15, 2 ± 0, 3) s.
Calculer la valeur de la force appliquée et l’erreur sur cette valeur.

(e) On mesure la vitesse moyenne v d’un objet à l’aide du temps t mis pour atteindre la
position x à partir de la position x0 selon la formule :
v = x−xt
0

Calculer la valeur de la vitesse moyenne et, dans l’ordre qui convient le mieux, les erreurs
absolue et relative sur cette vitesse à l’aide des données suivantes : x0 = (2, 15 ± 0, 05) m ;
x = (7, 35 ± 0, 05) m ; t = (9, 1 ± 0, 3) s
Présenter le résultat de la vitesse moyenne correctement arrondi au bon nombre de chiffres
significatifs et accompagné de l’unité qui convient (g = 9,81 m/s2 ).

(f) La période d’oscillation d’un pendule de longueur l est mesurée en comptant un nombre n
d’oscillation et le temps t mis pour les effectuer. L’accélération qde la pesanteur g peut être
déterminée au moyen d’une telle mesure grâce à la formule 2π gl . Calculer l’accélération
de la pesanteur g et les erreurs absolue et relative commise à l’aide des mesures suivantes :
n = 20 oscillations ; t = (39, 9 ± 0, 3) s ; l = (1, 00 ± 0, 01) m.
Présenter le résultat correctement arrondi au bon nombre de chiffres significatifs et accom-
pagné de l’unité qui convient.

(g) Transformez les valeurs suivantes en notation scientifiques :


– la distance Terre-Soleil : 149500000000 m ;
– la longueur d’onde de la raie jaune du sodium : 0,0000005893 m ;
– le rayon d’un atome : 0,0000000002 m ;
– le rayon d’un noyau : 0,000000000000004 m

(h) Un oiseau de masse m vole à la vitesse constante v, à une altitude h. son énergie totale E
s’écrit : E = 21 mv 2 +mgh. Calculer la valeur de l’énergie totale et, dans l’ordre qui convient
le mieux, les erreurs absolue et relative sur cette énergie à l’aide des données suivantes :
m = (500, 1 ± 0, 1) g ; v = (20 ± 1) km/h ; h = (230 ± 1) m.
Présenter le résultat de la vitesse moyenne correctement arrondi au bon nombre de chiffres
significatifs et accompagné de l’unité qui convient. (g = 9,81 m/s2 ).

(i) Vérifier si les équations suivantes sont homogènes en dimensions, sachant que v est la
vitesse (m/s), a est l’accélération (m/s2 ) et x est la position (m) ; (a) x = v 2 /(2a) ; (b)
x = 12 a t.

(j) La vitesse d’une particule varie avec le temps selon la formule v = at − bt3 . Quelles sont
les dimensions de a et b ?

(k) Exprimer sous la forme x = kam tn la position x d’une particule en fonction de son accélé-
ration a et du temps écoulé t, k étant une constante sans dimension. Trouver m et n par
l’analyse dimensionnelle.
86 CHAPITRE 5. APPLICATIONS


− → − →

Figure 5.1 – Représentation graphique respectivement des vecteurs A , B et C .

5.2 Les vecteurs -produit scalaire-produit vectoriel


(a) Montrer pourquoi le produit scalaire peut être considéré comme un bon test de perpendi-
cularité.
(b) Quelle est la signification physique (géométrique) de la norme du produit vectoriel de deux
vecteurs ?
(c) Quelle est la signification physique (géométrique) du produit mixte de trois vecteurs ayant
même origine ?
(d) Quelle est l’information géométrique que donne le résultat : (~u, ~v , w)
~ = 0.
(e) Pourquoi dit on que le produit vectoriel est un bon test de parallélisme.

− →

(f) On donne, pour les trois vecteurs représentés sur la figure (5.1), A = 1,5 m, B =

− →

2 m et C = 1 m. Déterminer analytiquement et graphiquement la résultante R : (a)

− →
− → − → − →
− →
− →
− →
− → − → −
R = A + B + C et trouver l’angle formé par R et A ; (b) R = A − B − C et trouver

− →

l’angle formé par l’angle formé par R et A
 
(g) Trouver l’expression analytique de la norme de la somme de ~a et ~b où θ = ] ~a, ~b .
 
(h) Trouver l’expression analytique de la norme de la différence de ~a et ~b où θ = ] ~a, ~b .
(i) Etant donné les trois vecteurs représentés sur la figure (5.1), trouver analytiquement et

− →
− → − → −
graphiquement le vecteur D qui, ajouté à A + B − C donne un vecteur nul.
(j) Un insecte parcourt 50 cm en ligne droite sur un mur. Si son déplacement horizontal vaut
25 cm, quel est son déplacement vertical ?

− →

(k) Etant donné les deux vecteurs A = 2x − 3~ey + ~ez et B = −~ex + 2~ey − ~ez , déterminer :

− →
− → − −

R
(a) R = A + B ; (b) kRk ; − →
R

− →
− →

(l) Etant donné les vecteurs A = 3~ex − 2~ey et B = −~ex + 5~ey , trouver C du planx xy tels

− → − →
− → −
que kCk = A + B et que leur direction soit perpendiculaire à A + B .

− →

(m) Etant donné A = −~ex −2~ey et B = 2~ex +3~ey . Trouver l’angle formé par ces deux vecteurs.
5.3. CINÉMATIQUE 87


− →
− →
− → −
(n) Etant
→ donné les vecteurs A =−2~ex + ~ey − 3~ez et B = 5~ex + 2~ey − ~ez . trouver :(a) A . B
− → −  →
− → − 
(b) A + B . A − B

− →
− →
− → −
(o) Etant donné A = ~ex + 2~ey − 4~ez et B = 3~ex − 2~ey + 5~ez . T rouver A × B .


(p) Trouver un vecteur de longueur 5 m qui soit perpendiculaire à la fois aux vecteurs A =


(3~ex − ~ey − 4~ez ) m et B = (4~ex − 3~ey − ~ez ) m

5.3 cinématique
(a) Un cycliste quitte une ville A à 3 heures, se dirigeant dans une certaine direction à 20 km
à l’heure. Un motocycliste quitte A à 4 heures, se dirigeant dans la même direction avec
une vitesse de 45 km à l’heure. À quelle heure le motocycliste rejoint-il le cycliste et à quel
endroit ?
(b) A et B sont deux villages situés à 20 km l’un de l’autre. Un premier piéton part de A vers
B à la vitesse de 4 km à l’heure ; au même instant un second piéton part de B vers A à la
vitesse de 6 km à l’heure. À quelle heure et à quel endroit se rencontreront-ils ?
(c) la vitesse d’un camion augmente uniformément de 36 km/h à 108 km/h en 20 secondes.
Calculer (a) l’accélération moyenne en mètre par seconde au carré et (b) la distance par-
courue durant ces 20 secondes.
(d) De la hauteur d’un pont, on lance un caillou verticalement vers le bas avec une vitesse
initiale de 10 m/s. Le caillou atteint l’eau en 2 s. Trouver la hauteur du pont et la vitesse
du caillou quand il atteint la surface de l’eau.
(e) Le vecteur position d’un mobile est donné par :

x = R cos ωt (5.1)
y = R sin ωt (5.2)

x(m), t(s), R est constant et ω, c’est la vitesse angulaire.


Trouver le vecteur vitesse et le vecteur accélération de ce mobile. Quelle est la nature de
sa trajectoire. Pour la trajectoire ainsi obtenue, quelle est la signification géométrique de
R.
(f) Définir le concept de :(a) de la vitesse moyenne ; (b) de la vitesse instantanée (c)Montrer
comment les deux vitesses sont liées.
(g) Supposons que ~r(t) = R [cos (ωt) ~ex + sin (ωt) ~ey ] est le vecteur position d’un mobile ponc-
tuel (le paramètre R est constant). Etablir l’équation de la trajectoire décrite par ce mobile.
(h) Pour un mouvement circulaire uniforme, que vaut l’accélération tangentielle ?
(i) Que vaut le rayon de courbure dans un mouvement rectiligne uniforme ?
(j) Pour un mobile ayant pour vecteur position ~r(t) = R [cos (ωt) ~ex + sin (ωt) ~ey ].
R est constant. Trouver le module de l’accélération de yce mobile.

5.4 Dynamique
(a) Trouver le poids d’un corps dont la masse est égale à : a) : 1 kg ; b) 1 g.
(b) Quelle est la masse d’un corps qui pèse 19,6 N ?
88 CHAPITRE 5. APPLICATIONS

(c) Quelle force faut-il exercer pour donner une accélération de 4 m/s2 à un corps ayant une
masse de 6 kg ?
(d) Un ascenseur d’une masse de 3200 kg monte avec une accélération de 1,5 m/s2 . Trouver
la tension T du câble qui le retient (g = 9,8 m/s2 ).
(e) Une masse de 2 kg est suspendue à un fil. Quelle est la tension T du fil quand l’accélération
est égale à : a) : 5 m/s2 vers le haut ; b) 5 m/s2 vers le bas.
(f) On exerce une force sur une masse de 5 kg pour réduire sa vitesse de 7 m/s à 3 m/s en 2
s. Trouver la force en newtons.
(g) On applique une poussée horizontale de 180 N pendant 3 s à un bloc de 50 kg qui se trouve
immobile sur une surface horizontale. Le coefficient de frottement entre le bloc et la surface
est égal à 0,25. Quelle sera la vitesse du bloc après ces 3 s ?
(h) Un ascenseur d’une masse de 3200 kg descend avec une accélération de 1,5 m/s2 (g = 9,8
m/s2 ). Trouver la tension T du câble qui le retient.
(i) Un bloc de poids P = 300 N repose sur une surface lisse qui fait un angle de 25 ˚ avec
l’horizontale. Trouver (a) les composantes du vecteur poids dans les directions perpendi-
culaire (normale) et parallèle à la surface ; (b)la force minimale nécessaire qu’il faudrait
exercer parallèlement à la surface pour que le bloc remonte le plan incliné.
(j) Une automobile de 1000 kg roule à 90 km/h. Trouver la force exercée par les freins pour
l’immobiliser sur une distance de 70 m sur une route horizontale.
(k) Deux forces, l’une de 100 N et l’autre de 80 N agisssent sur un objet en faisant un angle
de 60˚l’une avec l’autre. Trouver la force unique qui produirait le même effet que ces deux
forces.

5.5 Statique

Figure 5.2 – Levier 1.

Figure 5.3 – Levier 2.


5.5. STATIQUE 89

Figure 5.4 – Levier 3.

Figure 5.5 – Poutre 1.

Figure 5.6 – Poutre 2.

Figure 5.7 – Moment de force.


90 CHAPITRE 5. APPLICATIONS

(a) Pour équilibrer un poids de 36 N ; on utilise un levier de 14 cm au bout duquel on suspend


un poids de 20 N. Calculer la longueur des bras de levier (Fig.5.2).
(b) Un enfant et un homme transportent un poids en se servant d’une perche qu’ils portent à
bout de bras (Fig.5.3). À quel point faut-il placer le poids pour que l’enfant supporte le
tiers de la charge que supporte l’homme ?
(c) Une barre de 1 m de long qui pèse 30 N repose horizontalement en état d’équilibre sur un
point d’appui (Fig.5.4). Trouver la position de celui-ci quand on suspend des poids de 40
N et 50 N aux extrémités de la barre.
(d) Une poutre de 10 m de long pèse 150 N. elle est soutenue par deux supports P et R placés
respectivement à 2 m et 8 m de l’une de ses extrémités (Fig.5.5). On y accroche des poids
de 250 N, 100 N et 120 N respectivement à 1 m, 7 m et 10 m de la même extrémité.
Trouver la tension sur chacun des supports.
(e) Trouver l’intensité et le point d’application de la résultante R des forces représentées sur
la figure (5.6).
(f) Trouver le moment de la force F = 50 N par rapport à un axe qui passe par le point O
(Fig.5.7).

5.6 Mécanique des Fluides

Figure 5.8 – Un cric hydraulique.

Figure 5.9 – Un Tube en U ouvert à ses extrémités.

(a) Quelle est la pression éprouvée par un nageur à 5 m en dessous de la surface d’un lac. La
pression atmosphérique à la surface du lac est égale à 1, 013 × 105 P a et la masse volumique
de l’eau du lac vaut 1000kg/m3 .
5.6. MÉCANIQUE DES FLUIDES 91

(b) On mesure la pression à 1 m au dessus du sol et on trouve qu’elle est égale à la pression
atmosphérique normale, c’est-à-dire 1, 013 × 105 P a. Quelle est la pression au sol si on
suppose que la masse volumique de l’air est est égale à 1, 29kg/m3 .
(c) Enoncer le principe d’Archimède.
(d) Trouver la masse volumique et la densité de la gazoline, sachant que 51 g de carburant
occupent un volume de 75 cm3 .
(e) La densité (par rapport à l’eau) du mercure est égale à 13,6. Quel est le volumique occupé
par 300 g de mercure ?
(f) Un récipient a une masse de 3 kg quand il est vide, de 53 kg quand il est rempli d’eau et
de 66 kg si on remplace l’eau par la glycérine. Trouver la densité de la glycérine.
(g) Quel est la pression exercée sur le fond d’un récipient de 76 cm de hauteur quand il est
rempli a) de l’eau ; b) de mercure ?
(h) Un sous-marin en plongée navigue à 100 m de profondeur. Quelle pression faut-il exercer au-
delà de la pression atmosphérique pour chasser l’eau de ses réservoirs ? La masse volumique
de l’eau de mer est égale à 1, 03 × 103 kgm−3 .
(i) Quelle est la pression éprouvée par un nageur à 5 m au-dessous de la surface d’un lac où
la masse volumique de l’eau est égale à 1000 kgm−3 ?
(j) On mesure la pression à 1 m au-dessus du sol et on trouve qu’elle est égale à la pres-
sion atmosphérique normale, c’est-à-dire 1,013 ×105 Pa. Quelle est la pression au sol, la
température étant de 0 ˚C ?
(k) Jusqu’à quelle hauteur peut-on distribuer de l’eau dans une maison si la pompe, située au
sous-sol, fournit une pression de 3 × 105 Pa.
(l) La surface S1 du grand piston d’une presse hydraulique mesure 1.300 cm2 , tandis que celle
de S2 du petit piston mesure 26 cm2 . Trouver la force F1 supportée par le grand piston
quand on applique une force F2 de 100 N sur le petit.
(m) Un cric hydraulique est construit de la façon montrée sur la figure (5.8). les sections droites
des pistons sont S1 et S2 . Montrer qu’à l’équilibre les forces F1 et F2 satisont à la relation
F1 F2
=
S1 S2
(n) Un bloc de métal de 40 kg, de volume 5000 cm3 , est suspendu à une corde et plongé dans
un bain d’huile de masse volumique 0, 76 × 103 kgm−3 . Trouver la poussée exercée par
l’huile et la tension de la corde.
(o) Un corps pèse 380 N dans l’air et 320 N quand il est immergé dans l’eau. Trouver son
volume et sa densité. (masse volumique de l’eau 103 kgm−3 .
(p) Un cylindre plein, d’aluminium, dont la masse volumique est égale à 2,7 103 kgm−3 , pèse
300 N dans l’air et 200 N quand il est immergé dans de la térébenthine. Trouver la densité
de la térébenthine.
(q) Un bouchon de verre pèse 0,35 N dans l’air, 0,20 N dans l’eau et 0,10 N dans l’acide
sulfurique. Quelle est la densité de l’acide ?
(r) Un objet pèse 100 N dans l’air et 75 N quand il est plongé dans l’eau. Quelle est la densité
de cet objet ?
(s) Un tube en U ouvert à ses extrémités contient deux liquides non miscibles de masses
volumiques ρ1 et ρ2 comme indiqué sur la figure (5.9). Que vaut le rapport h1 /h2 en
fonction de ρ1 et ρ2 ?
92 CHAPITRE 5. APPLICATIONS

(t) On donne ρglace = 900kg/m3 . Un icerberg possède un volume V émergé. Quel est son
volume immergé ?
(u) Un cylindre de section 1cm2 , de hauteur 10cm et de masse volumique 600kg/m3 est placé
dans l’eau.
a) Déterminer la hauteur immergé.
b) A partir de la position d’équilibre, on enfonce le cylindre et on le lâche. On néglige les
frottements. Montrer que le cylindre effectuera des oscillations dont on peut déterminer la
période.
5.6. MÉCANIQUE DES FLUIDES 93

5.6.1 Dynamique des fluides

Figure 5.10 – Conduite horizontale avec etranglement.

Figure 5.11 – Tuyau à diamètre variable.

Figure 5.12 – Débimètre de Venturi.


94 CHAPITRE 5. APPLICATIONS

Figure 5.13 – (a) Un film liquide remplit la surface A et exerce une force F égale et opposée à
W = W1 + W2 . (b) Une vue de la section droite du fil mobile et du film qui y adhère. Le film a deux
surfaces.

Figure 5.14 – Ascension capillaire

i. De l’huile s’écoule dans un tuyau de 8 cm de diamètre avec une vitesse moyenne de 3


m/s. Trouver le débit.
ii. Dans un tuyau de 6 cm de diamètre la vitesse d’écoulement de l’eau est égale à 1,5 m/s.
Quelle sera la vitesse de l’eau dans un tuyau de 3 cm de diamètre raccordé au premier,
sachant que l’eau remplit complètement les tuyaux ?
iii. Le rayon intérieur d’une grosse artère d’un chien est de 4 mm. Le débit du sang à travers
l’artère est de 1 cm3 /s. Trouver (a) les vitesses moyenne et maximum du sang ; (b) la
chute de pression le long de l’artère sur une longueur de 0,1 m.
iv. Une conduite horizontale (section 1) de 15 cm de diamètre présente un étranglement
(section 2) de 5 cm de diamètre (Fig.5.10). La vitesse de l’eau dans la conduite est égale
à 1 m/s et la pression est de 105 Pa. Trouver la vitesse et la pression dans la section 2.
v. Le tuyau de la figure (5.11) a un diamètre de 40 cm au point (1) et un diamètre de 25
cm au point (2). Le niveau de ce dernier est de 6 m supérieur à celui du point (1), tandis
que la pression au point (1) est égale à 1,6 ×105 Pa. Trouver la pression au point (2)
sachant que de l’huile de densité 0,8 s’écoule dans le tuyau avec un taux de 0,1 m3 /s.
vi. Considérons l’écoulement d’un liquide visqueux dans une canalisation de rayon r =
1, 6 mm. jusqu’à quelle vitesse moyenne (en m/s) du liquide l’écoulement reste-t-il lami-
naire ? La masse volumique et la viscosité du liquide valent respectivement 8000 kg/m3
et 3 × 10−3 P a.s
vii. Connaissant le gradient de pression ∆P/l (570 Pa/m) dans une canalisation cylindrique
où le rayon vaut 1, 3 mm. Calculer le nombre de Reynolds en supposant que l’écoulement
est laminaire et la masse volumique et la viscosité du liquide correspondent aux valeurs
de l’exercice précédent.
viii. Connaissant le gradient de pression ∆P/l qui vaut 550 Pa/m d’une canalisation où
le rayon est égal à 1, 4 mm, trouver la vitesse moyenne du liquide (ρ = 8000 kg/m3 ,
η = 3 × 10−3 P a.s) en supposant que l’écoulement est laminaire.
ix. Connaissant le gradient de pression ∆P/l qui vaut 590 Pa/m d’une canalisation où le
rayon est égal à 1, 2 mm, trouver le débit de l’écoulement en mililitre par seconde. Sup-
poser que l’écoulement est laminaire et la masse volumique et la viscosité du liquide cor-
respondent respectivement aux valeurs suivantes ρ = 8000 kg/m3 et η = 3 × 10−3 P a.s.
5.6. MÉCANIQUE DES FLUIDES 95

x. La figure (5.12) nous montre un débimètre de Venturi muni d’un manomètre à mercure.
La section 1 a un diamètre de 30 cm et la section 2 un diamètre de 15 cm. Trouver le
débit d’eau dans l’appareil lorsque la différence de niveau du mercure est égale à 23 cm.
La densité du mercure est égale à 13,6.
xi. Le fil métallique en U (figure 5.13) est plongé dans de l’eau à 20˚C. Le fil mobile est
long de 0, 1m et sa masse m1 est de 1g.
a) Quelle est la valeur de la force de tension superficielle ?
b) Si le fil est en équilibre, que vaut la masse m2 suspendue à ce fil ?
xii. La sève des arbres, qui est principalement constituée d’eau pendant la saison de pluies,
s’élève dans un système de capillaires de rayon r = 2, 5 × 10−5 m. L’angle de contact est
nul. La masse volumique de l’eau est de 1000kg.m−3 . Calculer la hauteur d’ascension de
l’eau dans un arbre, à une température de 20˚C. La tension superficielle de l’eau vaut
7, 28 × 10−2 N m−1 .
xiii. Considérons un liquide de masse volumique ρ et de tension superficielle γ dans un ca-
pillaire de rayon r. L’angle de contact vaut zéro (la ménisque est tangent à la paroi du
tube).
1) Sachant que ρ = 103 kg/m3 , γ = 7, 5 × 10−2 N/m et r = 0, 5mm. Calculer la hauteur
d’ascension capillaire h.
2)Sachant que la pression atmosphérique vaut Patm = 1, 013 × 105 P a, calculer la valeur
de la pression au point A et au pointB situé à une profondeur H = 2cm en dessous du
ménisque (fig.5.14)
3) Supposer que la pression atmosphérique diminue de 10%. De combien la hauteur
d’ascension capillaire change-t-elle ?
xiv. Déterminer la dépression du niveau de mercure à l’intérieur d’un tube de verre de 0, 2mm
de rayon dont l’extrémité est plantée verticalement dans un bain de mercure dont la
masse volumique est 13, 6 × 103 kg/m3 . L’angle de contact est égal à 130˚ et la tension
superficielle du mercure à la température de l’expérience est égale à 0, 49N/m.
96 CHAPITRE 5. APPLICATIONS
Bibliographie

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