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• Objectifs de compétences :
- Identifier et expliciter les dates et auteurs clés des grands
événements.
- Confronter le savoir acquis en histoire et géographie avec ce qui
est entendu, lu et vécu.
- S’approprier un questionnement historique.
- Utiliser une approche historique pour mener une analyse ou
construire une argumentation.
• Objectifs de connaissances :
- La mise en place d’un enseignement laïc pour les filles.
- Les inégalités genrées dans le parcours scolaire ou les
programmes et liées au statut inégal des femmes dans la
société.
- Le métier d’institutrice : de l’exercice difficile au moyen de
promotion sociale et féminine.
Document n°1
Aujourd'hui, il y a une lutte sourde, mais persistante, entre la
société d'autrefois, l'Ancien Régime et son édifice de regrets, de
croyances et d'institutions qui n'accepte pas la démocratie
moderne et la société qui procède de la Révolution française. Or,
dans ce combat, la femme ne peut plus être neutre ; les optimistes
[…] ne s'aperçoivent pas du secret et persistant appui qu'elle
apporte à cette société qui s'en va et que nous voulons chasser
sans retour. […] Celui qui tient la femme, celui-là tient tout d’abord
parce qu'il tient l'enfant, ensuite parce qu'il tient le mari... Les
évêques le savent bien. […] L'égalité d’éducation, c'est l'unité
reconstituée dans la famille. Il faut que la démocratie choisisse,
sous peine de mort ; il faut choisir citoyens ; il faut que la femme
appartienne à la science ou qu'elle appartienne à l’Eglise.
Jules Ferry, discours du 10 avril 1870, cité par F. Mayeur,
L'éducation des filles au XIXe siècle, Hachette, 1979.
Document n°3
Quel romancier nous contera les souffrances menues et intolérables dont est faite trop souvent la
vie de l'institutrice de village ? […] Quand elle sort de l'école normale, c'est encore une enfant. Elle
vient de quitter ses parents, ses professeurs, ses amis, le milieu où elle s'est formée. On l'envoie
très loin, dans un bourg perdu dont elle ne sait rien. La voici, dépaysée, désorientée, effrayée,
attristée par la solitude. Pourtant elle est pleine de zèle, d'enthousiasme, consciente de la beauté,
de la grandeur de son rôle, toute fière à l'idée de représenter la pensée libre et de lutter contre
l'obscurantisme. Pauvre petite ! Elle tombe neuf fois sur dix dans un milieu défiant et sournois. Elle
se sent entourée d'ennemis, à la fois abandonnée et étroitement surveillée, toute seule et toujours
épiée...
Sa moindre démarche prête aux plus malveillants commentaires.
Veut-elle après la classe, aller rafraîchir son front sur les grandes routes ? Elle court à un rendez-
vous. S'enferme-t-elle dans sa chambre pour y pleurer ? C'est une hypocrite qui cache son jeu,
ses amours. Se laisse-t-elle aller à l'expansion confiante de son âge ? Pare-t-elle sa jeunesse
d’une fleur ou d’un ruban ? C'est une coquette, une dévergondée. Demeure-t-elle prudente et
réservée ? C’est une mijaurée qui méprise ceux qui valent mieux qu'elle...
Andrée Téry (devenue plus tard grande reporter sous le nom d’Andrée Viollis ), La défense
de l’institutrice, La Fronde, 13 octobre 1902.
Document n°4
[Jules Ferry et ses amis] avaient rêvé de former des ménagères à l'intelligence ornée que les
soucis des concours ne tourmenteraient pas. Or, des écolières seront nées qui supputeront leurs
chances au baccalauréat avec l'idée de s'inscrire à l'École de médecine ou à l'École centrale. Ils
avaient voulu apprendre aux demoiselles de la bourgeoisie les arts d'agréments, les littératures
étrangères, l'hygiène, des éléments d'arithmétique et quelques notions de sciences naturelles.
Voici que, rejointes par les filles du peuple, les plus douées d'entre elles se seront transformées
en étudiantes sachant le grec et le latin ou prêtes à aborder sans crainte le droit et le calcul
différentiel. […] Soyons juste. La loi de 1880 aura commencé d'affranchir la femme du séculaire
complexe d’infériorité que faisaient peser sur elle le code Napoléon, le catéchisme et les durs
édits du plaisir de l'homme. […] Mais attendez ! […] II serait naïf de penser que députés et
sénateurs qui n'ont voté l'enseignement féminin que dans leur intérêt pourront un jour donner de
bonne grâce aux femmes une liberté politique dont ils ne seraient pas sûrs de bénéficier. Vous
aurez beau acquitter vos contributions et conduire vos fils à la caserne. Ouais ! Pour ce qui sera
de vos droits, vous pourrez bien vous morfondre !
Louise Weiss, Mémoires d'une Européenne, Payot, 1968, p. 144.
Née en 1893 dans la bourgeoisie républicaine, dreyfusarde, Louise Weiss, ancienne élève du
lycée Molière de Paris, raconte dans ses mémoires le 25 ème anniversaire du lycée (1913) et
rapporte les propos d’un républicain « misogyne clairvoyant » qui pronostique ce que sera la
situation en 1938 au moment du cinquantenaire du lycée. En 1914, Louise Weiss, qui a
surmonté les réticences de son père, est agrégée de lettres.
Document
n°4 : Une
salle de
classe en
France vers
1900.
Document
n°5 : Images
d’Epinal de
1868.
Images
offertes aux
filles en
récompense
et en
modèle.
Dossier documentaire fourni.
Document n°6 :
Le Petit Journal,
supplément illustré, 25
juillet 1895. Examen pour
jeunes filles à l’hôtel de
ville de Paris.
Titre
Document n°7 :
Ronde et danse
dans une cour
de récréation
d’une école,
début XXe
siècle.
Document n°8 :
De gauche à droite :
Mathilde Salomon (1870-
1909) préparatrice à
l’agrégation et Pauline
Kergomard (1838-1925),
première femme au
Conseil supérieur de
l’instruction publique et
promotrice des écoles
maternelles.
En dessous : Jules
Favre et la 1ère
promotion des
enseignantes de l’école
normale supérieure de
Sèvres.
Dossier documentaire fourni.
Document n°9 :
Jeanne Crouzet
Benaben (1870-1960),
rédactrice du Bulletin
d’enseignement
secondaire de 1909 à
1939.
Dossier documentaire fourni.
Document n°10 :
Publicité pour la
machine à coudre
L’Aurore, vers 1901.
Ressources