L’individu, Le Groupe, La Communauté

Généralités sur les violences en milieu

scolaire

Pierre SAMANDOULGOU
Conseiller d’Education en service au SP-PLNEC
Spécialiste en Management des projets
objectifs
• Objectif général
• renforcer le niveau de connaissance des participants sur les violences
en milieu scolaire;
• Objectifs spécifiques
• Familiariser les acteurs de l’éducation à détecter les indicateurs
comportementaux liés à une situation de violence ;
• Outiller les participants de mécanismes de prévention de la violence
en famille et en milieu scolaire.
 plan
INTRODUCTION
A. Elucidation conceptuelle
B. les constats
C. les auteurs de la violence
D. les implications
E. les typologies de la violence
F. les facteurs individuels
G. les facteurs familiaux
H. les facteurs scolaires
I. les conséquences
J. quelques indicateurs de la violence faite aux enfants
K. le rôle des acteurs dans la prévention de la violence
L. les manifestations
conclusion
 introduction
« L'homme est un loup pour l'homme. » Cette assertion est contemporaine et met en
exergue la violence de l'être humain à l'égard de son prochain. La véracité de cette
affirmation se laisse découvrir notamment dans les structures éducatives et
universitaires africaines en général et Burkinabè en particulier.
Un regard rétrospectif permettra de mieux mesurer l'ampleur de cette violence. 
Selon une étude nationale sur les violences faites aux enfants réalisée en 2018 par
l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) et financée par l’UNICEF et
l’ONG Save the Children :

 40,20 % des enfants ont subi des violences physiques;

 52,90% des enfants ont été victimes de violences psychologiques ou émotionnelles ;
 03,30 % des enfants ont connu des violences sexuelles . D’où la nécessité de
prendre à bras le corps la problématique de la violence au niveau familial et scolaire.
A. Elucidation conceptuelle/1
• Selon la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) ;
• « Est enfant tout être humain âgé de moins de 18 ans sauf si la
législation nationale en décide autrement ».
• La violence «comme tout acte intentionnel visant à assujettir autrui
contre sa volonté en lui infligeant une souffrance psychique(anxiété,
angoisse désespoir, peur, c’est à dire tout état d’âme que l’on redoute
parce qu’il a pour effet de paralyser ou de détruire tout jugement ou
toute décision autonome chez l’individu)ou physique(lésion et
dommages corporel)»  Lamine NDIAYE, Culture, Crime et violence, éd.
l’Harmattan P.112
Élucidation conceptuelle/2
• Pour le CNPVE, « La violence en milieu scolaire s’entend des crimes,
délits, vandalisme, incivilités et menaces à l’ordre établi en milieu scolaire
et universitaire, commis par toute personne ou groupe de personnes ».
• La violence en milieu scolaire est définie comme étant des crimes, délits,
vandalismes, incivilités et menaces à l’ordre établi en milieu scolaire et
universitaire, commis par toute personne ou groupe de personnes
internes ou externes aux établissements. Elle a plusieurs facteurs et se
solde par de nombreuses conséquences. (manuel de l’élève citoyen du
SP-PLNEC)
• Dans notre pays, la violence en milieu scolaire s’étend des établissements
scolaires aux services publics et privés, aux domiciles privés et jusque
dans la rue.
Élucidation conceptuelle/3
• L’EXTREMISME VIOLENT  
L’extrémisme violent est le recours à la violence pour atteindre des objectifs
idéologiques, religieux ou politiques. Certains facteurs favorisent
l’extrémisme violent.
L’abus : Selon le Dictionnaire Encarta, l’abus est défini comme un acte
injuste, une pratique excessive ou mauvaise. On parle généralement d’abus
sexuel, d’abus d’alcool, d’abus de tabac… Suivant cette définition la notion
d’abus peut être assimilée aux formes de mauvais traitements et
d’exploitation de l’enfant. 
B. CONSTATS/1

 la violence existe a l’école et touche tous les âges (du préscolaire au

supérieur) et concerne tous les acteurs.(la communauté éducative)

 depuis plusieurs années, le phénomène de la violence préoccupe tous

les acteurs de l’éducation, les parents et les différents organismes ou
institutions partenaires de l'école. il s'agit d'un problème sérieux et
complexe qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
Constat/2

• quelle que soit la forme qu'elle revêt (verbale, physique, psychologique,

morale ou religieuse…), la violence en milieu scolaire influe
négativement sur le développement des jeunes, sur leur réussite scolaire
et sur leur qualité de vie à l'école et dans la société.
• la violence à l’école est la résultante d'une violence généralisée qui se
manifeste de différentes façons dans notre société: violences familiales et
relationnelles, violences des médias, violences professionnelles et
économiques, violences politiques...
• La violence n’est pas toujours dénoncée et est même parfois banalisée
ou même encouragée.
 C. AUTEURS DES VIOLENCES EN MILIEU SCOLAIRE

S’il y a violence il y a un auteur et une victime. Dans notre

contexte l’enfant est toujours la victime. Les principaux
acteurs de la violence sont:
- les parents et collatéraux (père et mère, frères et sœurs,
oncles, tantes, etc.);
-les éducateurs et encadreurs (enseignants, maîtres
coraniques, formateurs; etc.);
- les employeurs (enfants travailleurs) ;
- les pairs (enfants eux-mêmes);
- etc.
D. Quelques implications/1
• La problématique de la violence en milieu scolaire doit constituer
aujourd’hui une préoccupation nationale qui nécessite que
l’ensemble des acteurs de l’éducation posent dès maintenant des
actions concrètes et fortes pour endiguer le phénomène et faire de
l’école un lieu de vie et non de mort.
Quelques implications/2
• La violence à l’école doit être appréhendée d’un point de vue global,
car la violence physique, verbale ou psychologique constatée est le
fruit d’une grave crise éducationnelle dans laquelle les
responsabilités sont partagées entre la famille et les institutions
étatiques chargées de l’éducation de nos populations.

• S’attaquer à la violence à l’école nécessite non seulement des

interventions ponctuelles, mais surtout une démarche globale,
concertée et structurée, inscrite dans une continuité d’actions et
d’interventions. (une vision globale s’impose)
Quelques implications/3
• L’école ne peut ni ne doit répondre à elle seule des diverses manifestations
de la violence dans son milieu. Elle doit établir ou renforcer des liens de
collaboration et de concertation avec la famille, les différents acteurs de
l’éducation, les partenaires et les organismes communautaires.
• On constate que ces violences sont exercées dans plusieurs milieux: à la
maison, à l'école, dans la rue (portables et voire les crimes) , au travail,
en centres de détention;
• D’où l’intérêt de cette formation organisée par le CEATS, un partenaire
crédible dans l’accompagnement du MENAPLN dans ses missions de
formation continue.
E. Typologie des violences faites aux
enfants
• L’exploitation des enfants par le travail, (la traite des enfants);
• Les violences physiques et vandalisme;
• Violence psychologique;
• Violence structurelle et institutionnelle;
• Violence spirituelle, religieuse, et mystique;
• La négligence;
• Violences sexuelles;(harcèlement sexuel à l’abus sexuel)
• Les MGF
F. Les facteurs individuels
Stress
• Faible ou trop grande estime personnelle;
• Manifestation précoce et régulière d’agression;
• Réaction agressive;
• Impulsivité;
• Comportements réguliers de violence physique, verbale ou psychologique;
• Relations interpersonnelles faible ou nulle;
• Crime: trafic de drogue, prostitution juvénile;
• Décrochage scolaire.(il faut une connaissance de soi, il faut rassurer, valoriser)
 G. les facteurs familiaux

Eclatement de la cellule familiale

Modèle parental faible ou inexistant
• Communication insuffisante, violente entre parent et enfant,
• Manque d’affection de la part des parents envers les enfants;
• Rejet et l’hostilité des parents;
• Violence conjugale;
• Enfants victimes de mauvais traitements (abus physique, attouchements sexuels
etc);
• Victimes ou témoins d’histoires marquées d’actes de violence répétée (violence
conjugale);
• Relations dominées par l’agression, le rejet, l’hostilité, la violence;
• Observation et valorisation de comportements agressifs.
 H. Facteurs scolaires
• Echecs académiques;
• Rejet et mépris de la part des pairs ou du personnel;
• Attitude et comportement amenant l’élève à se sentir lésé;
• Non respect du rythme d’apprentissage (violences structurelles lié au système
éducatif);
• Abus de mesures disciplinaires;
• Effritement des relations maître/élève;
• École surpeuplée et délabrée physiquement;
• Règles de conduite déficiente, arbitraire ou incohérente;
• Manipulation, discrimination, autorité sur les autres et rabaissement d’autrui;
• Traitement de faveur, favoritisme;
I. Quelques conséquences/1

• Il ne faut jamais négliger l'impact des violences sur un enfant.

• Chaque enfant est différent et réagira différemment aux violences

subies.
Quelques conséquences/2
• Les souffrances de la violence psychologique, morale, physique etc.
sont intolérables. Sans une prise en charge, les enfants devront
survivre comme ils peuvent et seront à grand risque d'échecs scolaires,
de conduites additives (tabac, alcool, drogues), de marginalisation,
d'isolement social, d'exclusion, de délinquance pouvant entrainer la
mort …
• Même si les conséquences peuvent être différentes selon le type de
violence, elles entravent le bon développement cognitif, affectif,
comportemental et physique de l'enfant……
 QUELQUES EXEMPLES DE CONSEQUENCES/3

 L’exclusion sociale ;
 la délinquance juvénile ;
 la toxicomanie ;
 la prostitution ;
 l’exode rural ;
 le travail précoce ;
 les grossesses précoces et non désirées ;
 les difficultés d’accouchements ;
 l’exposition au cancer du col de l’utérus ;
 les traumatismes physiques et psychologiques ;
 l’exposition aux IST et au VIH/SIDA.
 J. Quelques indicateurs de la violence faite aux enfants/1

 retard de croissance ;
 malnutrition ou a toujours faim ;
 mauvais ou manque d'hygiène quotidienne, sale, malodorant ;
 manque de vêtements, chaussures ;
 manque de soins médicaux et des médicaments nécessaires ;
 enfant qui ne va pas à l'école ;
 enfant non vacciné.
 Quelques indicateurs de la violence faite aux enfants/2
• Brûlures inexplicables:
 Des brûlures de cigarettes
 Des brûlures qui ressemblent à des formes d'objets
 Brûlures infectées qui n'ont pas été traitées;
 Brûlures par eau chaude;
 Un enfant qui est effrayé lorsque ses parents/ tuteurs sont présents à la maison ;
 Fugues, peur de rentrer chez lui ;
 Manque de confiance en soi ;
 Cherche une affection de toute personne, sans tenir compte des circonstances;
 Peur des adultes ;
 Comportements violents;
 Changements de comportement…
Quelques indicateurs de la violence faite aux enfants/3

 Repli sur soi ;

 Manque d'estime de soi ;
 Tristesse ;
 Attitude craintive ;
 Absence de vitalité (enfant en bas âge) ;
 Agressivité ;
 Troubles du sommeil ; ou passe son temps à dormir ou à somnoler;
 Plaintes au sujet de troubles non fondés ;
 Rendement inférieur aux capacités;
 Retard de développement.
Quelques indicateurs de la violence faite aux enfants/4

 Extrêmement obéissant ;

 Agressif ;

 Croit que les autres ne l'aiment pas ;

K. Rôle des acteurs/1
• Rôle des parents d’élèves
• Renforcer l’éducation des enfants à la maison;
• Suivre le cursus scolaire de l’enfant à l’école et le travail de l’enfant à la maison;
• Dialoguer avec les enfants et communiquer sans violence; (la répétition est
l’âme de la pédagogie); les écouter et partager leur quotidiens;
• S’intéresser à la vie scolaire des enfants;
• Pourvoir à la leurs besoins fondamentaux;
• S’intéresser au travail et à la conduite des enfants à l’école;
• S’informer du comportement de l’enfant dans son établissement;
• Se former dans le sens de la prise en charge psychologique de l’enfant.
(Doit-on parler de l’éducation sexuelle avec les enfants et adolescents?)
Rôle des acteurs/3
Rôle des enseignants
• Revendiquer dans la paix, dans les règles de l’art, dans le respect des
textes relatifs à la déontologie de l’enseignant;
• Faites des élèves dont vous avez la charge toute la journée, vos
enfants et vos petits frères et petites sœurs.
Rôle des acteurs/4
• Rôle des syndicats d’enseignement
• Les luttes syndicales sont une puissante arme pour l’amélioration des
conditions de vie et de travail du monde éducatif. Les capacités de
luttes syndicales doivent être renforcées par des formations exemptes
de formes violentes;
• Le respect des textes et lois relatifs aux grèves et revendications serait
un grand atout pour éviter la violence. Prôner la communication non
violente en évitant les violences verbales. Dans la mesure du possible,
tenir les élèves en dehors des luttes syndicales.
Rôle des acteurs/5
• Rôle de l’administration scolaire
• Ecouter plus souvent les élèves;
• Dialoguer avec les élèves;
• Se concerter périodiquement;
• Communiquer sans violence;
• La connaissance des textes qui régissent la vie et le fonctionnement de
l’établissement;
• Etablir un respect entre administrations et élèves;
• Rester en veille pour détecter les tensions éventuelles et agir vite en
écoutant les mécontents ou les belligérants;
• Se cultiver à la communication non violence et à la culture de la paix.
L. Quelques manifestations/1

• III- MANIFESTATIONS DES VIOLENCES FAITES SUR LES

ENFANTS 2/4III- MANIFESTATIONS DES VIOLENCES FAITES
SUR LES ENFANTS
Manifestation/commentaire/2
Manifestations /commentaires/3
Manifestation/commentaires/4
 conclusion
• La violence est perçue par l’ensemble des acteurs comme un fléau qui
gangrène le système éducatif et nuit à tous les efforts de recherche d’un
enseignement et d’une formation de qualité.
• La violence engendre la violence et les enfants en font l’expérience sous de
nombreuses formes dans de nombreux contextes, leur vécu les accompagnant
souvent jusqu’à l’âge adulte, où la violence peut être transmise à leurs propres
enfants comme un funeste héritage;
• les enfances meurtries se traduisent par des familles, des communautés, des
sociétés et des nations endommagées.
• La violence contre les enfants n’est pas un problème unique pour lequel il
existe une solution unique. Il s’agit d’une menace sur plusieurs fronts qui
exige une action concertée.
 Conclusion/2
• Les violences faites aux enfants sont de nos jours reconnues
par les nations du monde dans leur grande majorité comme
étant des faits constituant des violations et des obstacles à
l’expression des droits fondamentaux des enfants
• ces fléaux interpellent toutes les sensibilités sociales
notamment les autorités administratives et communales, les
acteurs de l’éducation, les autorités religieuses et coutumières
et les parents d’élèves. Elles sont surtout aggravées par les
facteurs endogènes et exogènes comme la pauvreté,
l’ignorance et les situations d’urgence que connait actuellement
le Burkina Faso.
 Conclusion/3

• Cela demande un effort de la part de la collectivité et de la part

des professionnels chargés de la protection de l’enfance, un
engagement ferme à contribuer au renforcement des familles
burkinabè et à favoriser le développement optimal de l’enfant
 MERCI DE VOTRE
AIMABLE ATTENTION!
 Exercice

• Travaux de groupe
• 1er groupe: Forces et faiblesses de l’institution scolaire et des familles dans la
prévention des violences en milieu scolaire.
• 2ieme groupe: Etude de cas relative à la gestion de la violences en milieu
scolaire.
Mademoiselle DIANE élève de la classe de seconde 2 nde A est victime d’un
harcèlement sexuel de la part d’un jeune enseignant de sa classe. En tant
qu’éducateur et parent d’élève proposez des pistes de solution à cette forme
violence et concevez un mécanisme permettant de prévenir ces cas de
violences.