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Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny

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Département de Formation et de Recherche des Sciences
de la Terre et des Ressources Minières

ANNEE ACADEMIQUE : 2022 – 2023

D’ENVIRONNEMENT
MINIER
ELEVES INGENIEURS DE CONCEPTION
3ème ANNEE
OPTION MINES ET CARRIERES

ARDJOUMA KATELEMANA SORO


Enseignant – Chercheur
E-mail : katelemana.soro@gmail.com / ardjouma.soro@inphb.ci
Contacts : 07 57 57 44 71 / 07 78 17 41 60 1
Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny
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Département Sciences de la Terre et des Ressources Minières

CHAPITRE 1 :
GENERALITES
2
INTRODUCTION
1- PRINCIPAUX ENJEUX
 Activités de l’industrie minière :
Un des points d’appui du développement économique d’un pays.

 Gestion des mines par le passé :


Préoccupation majeure : fonctionnement technique, sécurité et
résultats économiques.

 Gestion actuelle des mines :


Préoccupation majeure : en plus de ce qui a été précité, protection
de l’environnement.
Engagement des pouvoirs publics dans le suivi des activités
minières pour répondre aux enjeux du développement durable.
3
INTRODUCTION
2- OBJECTIFS DU COURS
 Objectif général
 Comprendre les principaux processus à l’origine des pollutions
minières ;
 Maîtriser les outils de réhabilitation des sites et de protection de
l’environnement.

 Objectifs spécifiques
 Identifier les causes de pollutions environnementales qu’il est
possible de minimiser en mettant en œuvre suffisamment tôt, les
mesures appropriées.
 Proposer des mesures d’atténuation des impacts environnementaux ;
 Proposer des moyens de réhabilitation des sites miniers.
4
I- CYCLES DE PRODUCTION ET DE VIE MINIERE
1- Cycle de vie d’un site minier

Développem Exploitation
Exploration ent Clôture et Utilisations
de 5 à 100
abandon post-
de 1 à 10 ans de 1 à 5 ans ans
minières du
(voir plus) Plan de Réhabilitatio 1 à 5 ans site
fermeture n progressive

Les questions environnementales et sociales sont gérées et


atténuées par l'opérateur à travers toutes ces quatre étapes
de la vie du projet
5
2- Cycle de production des métaux et impacts environnementaux
6

5
1

C 2

4 3

B A

6
II- LES ACTEURS DE L’INDUSTRIE MINIERE
1- Les parties intéressées

ES L’
NT S
LES CLIENTS PU O P
ME ON
AL
BL INI
NE TI

IQ ON
ER L A

UE
UV GIS
GO S LE
LE

L’ENTREPRISE

LE
INV S
ES

E
Y

ST
LO

I
MP

SS E
E

UR
LES FOURNISSEURS
S
LE

S
7
2- Les impacts environnementaux et attentes des acteurs

 Principal impact : Détérioration de l’environnement


physique (pollution, réduction de la biodiversité, …)

 Attentes des acteurs :


 Sensibilisation du public :
 clients
 Fournisseurs
 Investisseurs

 Besoin de développement durable :


 Stabilité économique
 Croissance durable
8
3- Objectif des interactions : Le développement durable

Un équilibre entre différents facteurs

Economique Social
Environnemental

9
3- Objectif des interactions : Le développement durable

Développement durable : « un développement qui répond aux besoins des


générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures
à répondre aux leurs. (Brundtland, 1987)

10
4- Evolution des approches en matière de protection de
l'environnement

Réglementations
Préoccupations de Réponses de
gouvernementale,
la société civile l’Industrie
régulation
Normes de décharge Application des Normes
pour Les émissions Santé publique pour les émissions

Evaluation Méthodes d'évaluation et


Environnementale de surveillance

Evaluation des Environnement : Application de normes


risques local et global d'audit et d’HSE

Base des approches Systèmes de management


de motivation environnemental

Informations et
implication Responsabilité
Accès à l’information
sociétale

11
III- LES SYSTEMES DE MANAGEMENT
1- Management de la Qualité – Environnement – Hygiène et sécurité

QUALITE
Normes de décharge
Santé publique
Application des Normes
pour les émissions
pour Les émissions
ISO 9000
Evaluation Méthodes d'évaluation et
Environnementale de surveillance

Environnement:
Evaluation des ENVIRONNEMENT
local et global
Application de normes
d'audit et d’HSE
risques
ISO 14000
Base des approches Systèmes de management
de motivation environnemental

InformationsHYGIENE
et ET SECURITE
implication
Accès à l’information ISO 18000
Responsabilité
sociétale
12
2- Les séries ISO 14000 du Système de Management de l’Environnement
ORGANISATION PRODUITS ET
SERVICES
Elaboration de la
Politique Système de gestion de l'environnement
environnementale (EMS)

14004
14005

Mise en œuvre Système de gestion de l'environnement étiquetage


(EMS) environnemental

14001 14020 à 14025

Outils Audit Evaluation des É valuation du


d'évaluation environnemental performances cycle de vie
environnementales
14010 à 14015 14 013 14040 à 14043

Terminologie 14050
13
3- Eléments relatifs à ISO 14000 du SME

Amélioration continue

Evaluation du POLITIQUE
Management/Revue de ENVIRONNEMENTALE/
Direction

PLANIFICATION :
Aspects environnementaux
Exigences juridiques et autres
Objectifs et objectifs
Programmes de gestion de
VERIFICATIONS ET ACTIONS l'environnement
CORRECTIVES
Surveillance et mesure des MISE EN OEUVRE ET FONCTIONNEMENT
non conformités/actions Structure et responsabilité
correctives et préventives Formation, sensibilisation et compétence
Communication Documentation EMS
Contrôle des documents
Contrôle opérationnel Préparation et
14
intervention d'urgence
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CHAPITRE 2 :
ACTIVITES MINIERES
ET IMPACTS
ENVIRONNEMENTAU
X
15
INTRODUCTION
1- L'industrie minière

 BUT : satisfaire la demande de ressources en métaux et en minéraux


afin de développer, entre autres, les infrastructures et d'améliorer la
qualité de vie de la population.

 CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES : Gestion des résidus et des


stériles qui dépend de 03 facteurs :
 le coût,
 les performances environnementales,
 le risque d'accident.

 METHODES INDUSTRIELLES : MCO, MS, Exploitation par dissolution,


Carrières.

16
INTRODUCTION
2- Choix des méthodes d’exploitation

Ce choix dépend de nombreux facteurs, tels que :


 la valeur du ou des minéraux désirés,
 la teneur du minerai,
 la taille, la forme et la profondeur du gisement,
 les conditions environnementales des alentours,
 les conditions géologiques, hydrogéologiques et géo-
mécaniques de la masse rocheuse,
 les conditions sismiques de la région,
 l'emplacement du gisement,
 la solubilité du minerai,
 les impacts sur l'environnement,
 les contraintes de la surface,
 la disponibilité du terrain.
17
INTRODUCTION
3- Spécificités de l'industrie minière

 Les volumes concernés et la dimension du facteur


temps attachés à un site minier contribuent à
différencier les activités minières des autres activités
industrielles.

 Les volumes et les natures minéralogiques des déchets


miniers sont liés :
 au contexte géologique de l'exploitation,
 au type d'exploitation
 et à la nature des procédés de traitement des
minerais.

18
I- ACTIVITES GENERATRICES DE POLLUTION
1- Mines à ciel ouvert (MCO)

 CARACTERIESTIQUES :
 Gisements peu profondes (0 - 400m).
 volume de stériles à extraire important.

 METHODES D’EXPLOITATION:
 Exploitation en découverte : lorsque le gisement est
stratiforme, peu profond et s'étend sur une grande
surface horizontale ;

 Exploitations en fosse : lorsque le gisement s'enfonce


dans le sous-sol avec une extension latérale réduite.
19
Mine d’Or de Bonikro (CI)
Mine d’Or de Morilla (Mali)
Bassin de boues de lixiviation
Ex-Mine
Ex-Mine d’Ord’Or d’Angovia
d’Angovia (Fosse
(Fosse centre) sud)

20
2- Mines Souterraine (MS)
 Principales caractéristiques :
 méthode moins destructrice de l’environnement;
 quantité minimale de morts terrains;
 risques de sécurité plus élevés

 Types d’exploitations :
 méthodes laissant des vides résiduels : gisements
stratiformes, peu profonds et s'étendant sur une grande
surface horizontale ;
 Méthodes supprimant les vides résiduels après
exploitation, soit par remblayage, soit par foudroyage.
21
Les
infrastructures
d’une MS partent
de la surface
pour s'étendre
sous terre.

On va donc y
aménager des
voies pour y faire
circuler l'air,
pour évacuer
l'eau, et pour
remonter le
minerai.
22
3- Exploitation par dissolution
 Principales caractéristiques :
 Spécifique aux minerais solubles ;
 Utilisation des coefficients de solubilité;
 risques d’accidents moins élevés

 Types d’exploitations :
Selon la nature et la profondeur du gisement, on distingue:
• Pour les gisements profonds (1000 m à plus de 2000 m) :
les forages isolés;
• Pour les gisements peu profonds (moins de 200m à 300m)
: la méthode extensive (exploitation partiellement) et la
méthode intensive (défruitement total du gisement). 23
3- Exploitation par dissolution (Lixiviation in situ)

24

Exemple de technique d'exploitation par dissolution in situ


4- Traitement des minerais
 Principales caractéristiques :
 Préparation mécanique (Concassage, broyage,
classification) ;
 Concentration par méthodes physiques ou physico
chimiques.

 Méthodes de traitement :
Selon la propriété physique ou chimique mise en jeu par le
minerai ou la gangue, on distingue:
• Les procédés physiques (tri manuel, gravimétrie;
magnétisme, électromagnétisme, …
• Les procédés physico-chimiques : flottation 25
5- Procédés métallurgiques
 Principales caractéristiques :
 Elaboration chimique des métaux par réduction de leurs
oxydes (Voir diagramme d’Ellingham)
 Elaboration électrochimique des métaux.

 Principales méthodes
 Procédés pyrométallurgiques : grillage ou fusion de
minerais ou de concentré;
 Procédés hydrométallurgiques : Mise en solution des
minerais ou concentrés et élaboration du métal à partir
de cette solution. 26
5- Procédés métallurgiques

Exemple d’élaboration du métal Or 27


II- PRINCIPALES SOURCES DE POLLUTION
1- Les travaux et ouvrages d’exploitation
 Source de pollution: Les vides souterrains et les excavations
de surface créés pour accéder au gisement.
 Effet de pollution: l’érosion et le lessivage des parois par
les eaux d’infiltration ou de ruissellement créent les
conditions de la contamination des eaux d’exhaure.

2- Les eaux d’exhaure


 Origine: niveau piézométrique d’une nappe supérieur au
niveau des travaux souterrains ou le fond d’une MCO.
 Principales actions:
 à l’origine des phénomènes d’oxydation et de dissolution
des minéraux;
 vecteur des polluants des eaux souterraines;
 fragilise la stabilité des talus. 28
3- Les déchets miniers
 Définition: Tout produit ou dépôt non utile qui résulte de la
recherche, de l’exploitation, du traitement des minerais et de
la métallurgie extractive.
 Différents types:
 Stérile francs de découverture et/ou de traçage de
galeries;
 Résidus d’exploitation (stériles francs ou de sélectivité);
 Résidus de traitement (taillings = résidus solides, boues de
laveries et résidus de lixiviation);
 Résidus de métallurgie (scories de grillage ou de fusion,
suies et résidus de lixiviation ).

4- Les stockages d’hydrocarbures et produits chimiques


 Cuves de carburants et lubrifiants
 Dépôt d’explosifs
 Dépôt de réactifs chimiques 29
4- Récapitulatif des travaux miniers avec les résidus
correspondants

 A et B : Stériles francs de découverture et/ou de


traçage de galerie
 C : Stériles mixtes (encaissant, halo géochimique
 D : Minerai riche (gisement) (Source BRGM, 1997)
 E : Minerai pauvre stocké
 F : Digue à stérile – effluents de laverie
 G : Terrils – résidus solides de laverie
 H : Scories de grillage/fusion 30
4- Récapitulatif des travaux miniers avec les résidus
correspondants

EXPLOITATIO USINE DE TRAITEMENT FONDERIE


N
Site minier avant travaux
(environnement naturel, Comminution Fusion, Grillage
fond géochimique)

Réactifs Filière de
Gisement + encaissant
chimiques traitement

Minerai Concentré Métal


(produit marchant) (produit marchant)

Résidus de découverture, Résidus de Scories


Résidus miniers

d’infrastructures traitement
(Stériles francs) (boues de laverie,
autres)
Boues
Résidus d’exploitation
(Stériles de sélectivité et/ou
stériles francs)
31
III- IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX

1- Notion "relative" d’impact environnemental


 Une hiérarchisation des impacts miniers détermine leur
importance par comparaison :
 aux impacts des autres industries
 au point "zéro" naturel
 à la durée de ces impacts et à leur évolution dans le temps.

 La nature et l’importance des impacts d’un déchet minier


sur l’environnement sont fonction de :
 sa quantité totale ;
 ses caractéristiques physiques, chimiques et
minéralogiques ;
 la méthode de stockage ;
 la localisation dans un contexte environnemental donné.
32
1- Notion "relative" d’impact environnemental

Pour être en mesure de juger d’un degré d’impact, il faut:

 Que chaque composant soit exprimé en terme d’un


paramètre quantifiable (pH, concentration en éléments
métalliques, turbidité, la conductivité, etc.)

 Que la valeur mesurée puisse être comparée à la gamme de


valeurs « naturelles » du paramètre pour l’environnement
du site avant les travaux miniers.

C’est pourquoi, il est établit avant toute étude d’impact


environnemental d’un projet minier, l’Etat initial du point de
vue environnemental du site.
33
2- impacts sur les ressources en eau
 Le phénomène de Drainage Minier Acide (DMA)

Causes: Les composés sulfurés présents dans un résidu ou un


sol peuvent réagir avec l’eau pour former de l’acide selon
l’équation suivante:
FeS2 + 14 Fe3+ + 8H2O 15 Fe2+ + 2SO42- + 16 H+

Cette réaction s’accompagne de solubilisation d’éléments


métalliques (Zn, Cu, As, Cd, Pb, etc.). Le DMA est à l’origine
des charges polluantes acides et/ou métalliques dans les eaux.

Durée:
L’une des caractéristiques majeure du DMA est sa durée: de
quelques années à quelques siècles jusqu’à l’épuisement de
la source de sulfure. 34
2- impacts sur les ressources en eau

 Impacts de l’érosion des sols et des déchets miniers

C’est un problème grave, surtout dans les endroits ou le


paysage est caractérisé par des pentes fortes et rocheuses.

Une fois le sol érodé, la végétation de la pente se reconstitue


difficilement, que ce soit naturellement ou avec assistance
humaine.

Conséquences sur les eaux de surface:


 des niveaux élevés de solides en suspension et de solides
dissous dans les eaux de ruissellement,
 l’érosion des berges dans les cours d’eau.

35
2- impacts sur les ressources en eau

 Les risques liés à la rupture des bassins :


Ils peuvent entrainer le déversement de grandes quantités
d’eaux toxiques sur de nombreux kilomètres en aval du
bassin de décantation.

 La dissolution de substances toxiques des haldes/terrils et


la contamination des eaux de surface et des eaux
souterraines en dessous des installations d’exploitation.

 Les eaux d’exhaure contiennent des substances toxiques.

36
3- impacts sur la qualité de l’air

 Les sources

Les plus importantes sources de pollution atmosphérique dans


les opérations minières sont:

 Les particules de matières transportées par le vent, à la


suite d’ abattages par explosion, de transport de
matériaux, de l’érosion par le vent et des poussières
fugitives provenant des décharges de résidus.

 Les émissions de gaz provenant de la combustion de


carburants dans des sources fixes et mobiles, explosions
et traitement des minerais.

37
3- impacts sur la qualité de l’air
 Les impacts EMISSIONS
Sources mobiles et stationnaires
(peuvent être mesurées et contrôlées)

ATMOSPHERE
Les polluants sont transportés et dilués,
subissent des changements physiques et
chimiques

IMPACTS
Santé humaine
Environnement (eau, sols, vie sauvage)
Infrastructure, climat global
38
4- Nuisances générées par les activités minières

 Les bruits : Ils peuvent provenir;


 des moteurs de véhicules,
 du chargement et du déchargement de roches dans des
tombereaux;
 de la foration et de l’abattage par explosion,
 du transport, du concassage, du broyage et du stockage
des matériaux, …

NB : Valeur recommandée de bruit ˂ 125 dB


s39
 Les vibrations : Elles proviennent de l’abattage par
explosion. Elles affectent la stabilité des infrastructures et
des bâtiments. Elles sont généralement mesurées par un
sismographe.
EXEMPLES DE CRITERE DE CONTRÔLE DE VIBRATION COURAMMENT UTILISES
Structure Caractéristiques Type de Seuil Seuil absolu
spectrales Géophone conseillé

Maisons d'habitation Très basse fréquence 2 Hz 3 mm/s 6 mm/s

Ouvrages routiers Basse fréquence 2 Hz 15 mm/s 25 mm/s

Etude spécifique de
Talus rocheux stabilité 4,5 Hz 8 -15 mm/s 12-25 mm/s

Poteaux haute tension Basse fréquence 4,5 Hz 20 mm/s 30 mm/s


5- Impacts des projets miniers sur la faune
 Les pertes d’habitats

Les espèces de la faune vivent dans des communauté


qui dépendent les unes des autres. L’effet le plus direct sur la
faune est :
 la destruction des habitats naturels;
 le déplacement des espèces des zones d’opérations
minières.

 Les morcellement d’habitats

Cela se produit lorsque de grandes portions de terres sont


scindées en des parcelles de plus en plus petites,
s41
6- Impacts des projets miniers sur les communautés

Le développement des mines peut provoquer des perturbations


considérables qui s’expriment par :
 Le déplacement ou migration des communautés;
 Les pertes de terres et donc des moyens de subsistance.
 des problèmes de cohabitation avec les habitants d’origine;
 des litiges sur les terres et sur la manière dont les
avantages sont partagés;
 des pressions sur l’eau et sur d’autres ressources
 l'insécurité et les maladies (MST, SIDA, …);
 les fléaux sociaux (drogues, vols, viols, …), …

s42
5- Impacts des projets miniers sur les communautés
Effets de certains métaux sur l'homme, l'animal et les plantes [Vick, 1990]

Métal Effet
Extrêmement toxique et potentiellement cancérigène pour l'homme.
Arsenic (As) L'intoxication à l'arsenic va de chronique à sévère et peut être cumulative et
mortelle.
Le cadmium se concentre dans les tissus et l'homme peut être intoxiqué par
des aliments contaminés, notamment du poisson. Le cadmium peut être lié à
Cadmium une hypertension artérielle rénale et provoquer de violentes nausées. Il
s'accumule dans le foie et le tissu rénal. Il inhibe la croissance de certaines
plantes et s'accumule dans les tissus végétaux.
Le Cr+6 est toxique pour l'homme et peut induire des irritations cutanées.
Chrome (Cr)
La tolérance humaine au Cr+3 n'a pas été déterminée.
En faible quantité, il est considéré comme non toxique et nécessaire
au métabolisme de l'homme. En revanche, à haute dose il peut provoquer
Cuivre (Cu)
des vomissements ou des lésions hépatiques. Toxique à faible taux
s43
pour les poissons et la vie aquatique.
Effets de certains métaux sur l'homme, l'animal et les plantes [Vick, 1990]

Métal Effet
Le mercure et ses composés sont extrêmement toxiques, notamment pour
le développement du système nerveux. Sa toxicité pour l'homme et les
Mercure (Hg) autres organismes dépend de sa forme chimique, de sa quantité, des
modes d'exposition et de la vulnérabilité des personnes exposées.

Poison organique cumulatif pour l'homme et le bétail. L'homme peut


Plomb (Pb) souffrir de sa toxicité aigue ou chronique. Les jeunes enfants sont
particulièrement vulnérables.

A haute dose, il peut altérer le goût de l'eau. Toxique pour certaines plantes
Zinc (Zn)
et pour les poissons.

Fer (Fe) Essentiellement non toxique mais altère le goût de l'eau.

Altère le goût de l'eau et peut tacher. A haute concentration, il est toxique


Manganèse (Mn)
pour les animaux.
44
IV- METHODES DE GESTION DES DECHETS MINIERS
1- Généralités
Les possibilités de gestion des résidus et des stériles sont
nombreuses. Les méthodes les plus courantes sont les suivantes :
 rejet des boues dans des bassins;
 remblayage de mines souterraines ou à ciel ouvert ou
construction de digues de retenue avec les résidus ou stériles;
 déchargement des résidus ou stériles plus ou moins secs sur des
terrils ou à flanc de collines;
 emploi des résidus ou stériles comme matériau destiné à
l'aménagement des sols (agrégats, par exemple) ou pour la
restauration;
 stockage à sec des résidus épaissis;
 rejet des résidus dans les eaux de surface (mer, lac, rivière,
etc.) ou souterraines. 45
2- Paramètres de gestion des déchets miniers
 Taille des installations de gestion des déchets miniers:
 bassins de la grandeur d'une piscine à des lacs de plus de 1000
hectares;
 de petits amas de résidus ou de stériles à des champs de
plusieurs centaines d'hectares, en passant par des terrils de
plus de 200 m de haut.

 Critères de choix de méthodes de gestion des déchets miniers


 le coût;
 les performances environnementales;
 le risque d'accident.

 Facteurs de réussite de la gestion des déchets miniers:


 une caractérisation correcte des matériaux, y compris une
prévision exacte de leur comportement à long terme,
 un choix judicieux de l'emplacement du site.
46
2- Paramètres de gestion des déchets miniers
 Caractérisation des matériaux
Les principales caractéristiques des matériaux que l'on trouve
dans des IGR sont les suivantes :
 résistance au cisaillement,
 distribution granulométrique,
 densité,
 plasticité,
 teneur en humidité,
 perméabilité,
 porosité.

Ces paramètres permettent à l’exploitant de déterminer les


conditions de stockage ou de traitement avant stockage
(Décantation, Filtration, épaississement, centrifugation…) et
de choisir les équipements adaptés. 47
3- Installations de Gestion des Résidus
3.1- Les digues

Les digues de retenue sont des structures de surface dans lesquelles


sont gérées les boues. Pour chaque bassin, plusieurs activités doivent
être envisagées :
 installation de digues de retenue,
 mise en place de systèmes de dérivation pour les eaux de
ruissellement naturelles autour et au travers de la digue,
 transport des résidus de l'usine de traitement du minerai à la
digue,
 dépôt des résidus à l'intérieur de la digue,
 élimination de l'eau gravitaire en excès,
 protection de la zone avoisinante contre les incidences sur
l’environnement,
 instruments et systèmes de surveillance permettant l'inspection
de la digue,
 aspects à long terme (fermeture et entretien après fermeture).
48
3- Installations de Gestion des Résidus
3.1- Les digues

Les digues se classent selon les types suivants :

• Digues imperméables (à retenue d'eau)


 digue classique
 digue classique construite par étapes
 digue classique construite par étapes avec zone amont de
faible perméabilité.

• Digues perméables
 digue avec cœur de faible perméabilité constitué de
résidus
 digue avec résidus au sein de la structure
 construction par la méthode ascendante avec plage.
49
3.1.1- Digues imperméables
 Digue classique
Elle est entièrement terminée avant que les résidus y soient
déversés. ils ne servent pas à sa construction
En règle générale, une
digue doit être capable :
 de contrôler le
passage de l’eau
 de supporter les
charges exercées par
les résidus et l'eau de
la retenue
 de transmettre les
eaux de percolation de
manière efficace et
sans laisser passer les
matériaux solides.50
 Digue classique construite par étapes
Sa construction est similaire à celle d’une digue classique,
mais les étapes étant conçues de telle sorte que les frais soient
répartis tout au long de la période de dépôt.

51
 Digue construite par étapes avec cœur en amont
Si les résidus en dépôt se trouvent à proximité du niveau de
l'eau gravitaire de la retenue, le cœur de la digue peut être
placée sur la face amont parce que celui-ci est protégé contre
l'érosion et l'action des vagues.

52
3.1.2- Digues perméables
 Digue avec zone centrale de faible perméabilité constituée de
résidus
Lorsque tout ou partie du dépôt de résidus s'effectue depuis la
digue, une plage de résidus peut se former pour constituer une
zone la moins perméable du système.

53
3.1.2- Digues perméables
 Digue avec zone centrale de faible perméabilité constituée de
résidus

Cet aménagement n'est possible que si l'afflux d'eau ne permet


pas au niveau des eaux de retenue de dépasser le niveau
supérieur de la plage et d'arriver, par conséquent, contre les
matériaux plus perméables de la digue

Ce type d'aménagement doit donc faire l'objet d'une


surveillance permanente. Il faut construire une barrière
imperméable (C) dans la digue d'amorçage, jusqu'à ce que la
plage se soit développée à une distance suffisamment éloignée
de la digue proprement dite.

54
3.1.2- Digues perméables
 Digue avec résidus au sein de la structure
Ici, les résidus servent non seulement de barrière contre l'eau mais
également de matériau de construction de la digue. Dans ce cas, la
sousverse plus grossière de l'hydrocyclone est destinée à la
structure, les fines de l'hydrocyclone déversées dans le bassin et
constituant la plage.

55
3- Installations de Gestion des Résidus
3.2- Cycle de l’eau dans une digue

Cycle de l'eau d'une digue [EPA, 1995, modifié]


56
3- Installations de Gestion des Résidus
3.3- Dépôts en bassin

 Mise en dépôt hydraulique : Les résidus sont injectés dans


le bassin avec 5 à 50 % de matériaux solides. Le système de
déversement des résidus dans le bassin peut être :
 un système à point unique et à extrémité ouverte
 un systèmes de déversement par ligne ou par périmètre
ou l'utilisation d'hydrocyclones (systèmes des digues)

 Mise en dépôt après épaississement : Utilisation d’un


décanteur. Les résidus épaissis ont une teneur en solides de
plus de 50 %.

57
3.3- Dépôts en bassin

Schéma de l'opération de gestion des résidus épaissis 58


IV- METHODES DE GESTION DES DECHETS MINIERS
3- Installations de Gestion des Résidus
3.4- Modes de défaillances digues et bassins

En général, lors de l'élaboration d'une politique de gestion des


résidus, les modes de défaillance suivants sont pris en compte :
 l'instabilité (qui peut entrainer la rupture);
 les déversements sur les digues;
 L’érosion interne.

Ces modes de défaillance peuvent découler :


 des erreurs de conception (matériaux et techniques
inappropriées)
 des erreurs d’exploitation (non respect des exigences
techniques de conception, manque de surveillance, …).
59
IV- METHODES DE GESTION DES DECHETS MINIERS
4- Méthode de gestion des nuisances diverses
 Les poussières

60
 Le bruit

 Bardage, capotage;
 Adaptation des horaires de tirs;
 Limitation de l’usage des avertisseurs sonores;
 Etc.

 Les vibrations (engendrées par les tirs à l’explosif)


 Des précautions au niveau de la foration;
 Si hauteur faible (H<10m): inclinaison entre 0 et 5°
 Si hauteur élevée (H>10m): inclinaison entre 5° et 30°
 Choix judicieux d’explosifs;
 Importance du bourrage;
 Utilisation de micro-retards;
 Prévention des riverains;
 Etc. 61
5 - Plan de fermeture et de réhabilitation des sites
C’est un plan qui expose et décrit l'ensemble des études et des plans
associés à la fermeture et à la remise en état du site minier et de toutes
ses installations connexes.

Le PFR est préparé par le promoteur minier. Son élaboration comporte


trois grandes étapes: les PFR préliminaire, provisoire et final.

 Le PFR préliminaire:
 Elaboration: dans la phase de conception du projet (précède la
construction du site minier).
 Objectif : prévoir la remise en état du site minier et décrire les
risques résiduels probables pour la santé humaine et
l'environnement. 62
 Le PFR provisoire:
 Elaboration: pendant la phase d'exploitation d'une mine.
 Objectif : mettre à jour les plans antérieurs en fonction du plan
d'exploitation en cours, des valeurs de la collectivité ou des
progrès technologiques dans la remise en état des sites miniers.

 Le PFR final :
 Elaboration: avant la fermeture définitive projetée ou
immédiatement après une fermeture imprévue.

 Objectif : décrire en détail les travaux de remise en état qui


seront effectués et ceux déjà réalisés progressivement pendant
l’exploitation.
63
PHASE DE FERMETURE PHASE DE
DU SITE CONSTRUCTION ET
D4EXPLOITATION
PLANS DE FERMETURE ET DE REMISE EN ETAT DES SITES

64
6- Méthodes de réhabilitation des sites

6.1- Définition et objectifs

Réhabilitation des sites = gestion des terrils, comblement ou


valorisation des fosses d’exploitation, restauration du couvert végétal,
suivi et contrôle des mesures d’atténuation des pollutions adoptées.

La réhabilitation des sites se fait conformément au cahier des charges


présenté par l’EIES du projet. Elle a pour objectifs :
 
- de réduire au maximum, la progression de la pollution surtout en
milieu aquatique ;

- de restaurer les conditions de vie de la faune sur le site exploité, etc.

65
6.2- Principe généraux de la réhabilitation
Les principes directeurs s'appliquent à tous les sites miniers, quel que
soit le type d'exploitation ou son emplacement. Ils concernent la
stabilité physique, la stabilité chimique et l'utilisation future des
terres pour chacune des composantes de la mine. Il faut donc :
 Préparer un plan détaillé de réhabilitation et de fermeture dès la
première année de mise en exploitation des gisements ;
 Réhabiliter le site de façon progressive, là où il sera possible ;
 Remodeler les zones exploitées afin de s’assurer de leur stabilité,
d’un drainage adéquat permettant de minimiser les phénomènes
d’érosion ;
Maitriser les propriétés géotechniques des talus afin de prendre les
dispositions de protection contre les éboulements.
Choisir des végétaux appropriés et de préférence, les espèces
locales à croissance rapide ou des espèces capables de supporter les
conditions écologiques nouvelles ; 66
 Eviter l’introduction d’espèces végétales ou animales pouvant
présenter un caractère nuisible ;

 Récupérer au maximum la terre végétale et/ou horizons B ou C des


sols pour les utiliser dans le cadre des activités de réhabilitation qui
s’effectueront en cours d’exploitation ;

 Identifier et gérer les zones exposées pouvant développer, à long


terme, des propriétés toxiques ;

 Démanteler et enlever toutes les infrastructures qui n’auront pas


d’utilisation post-minière ainsi que les déchets non miniers de fin
d’exploitation ;

 Contrôler les zones réhabilitées jusqu’à ce que la végétation


atteigne une maturité suffisante pour ne pas nécessiter
d’interventions particulières.

 Identifier et gérer les zones exposées pouvant développer, à long


terme, des propriétés toxiques. 67
6.3- Méthodes spécifiques de réhabilitation des unités de
production (MCO)

 Les carrières

 Formes: épouse généralement celle du gisement exploité.

 Méthodes de réhabilitation :
 fermeture progressive des fosses (exploitations par tranchées
successives : gisement en plateure tels que le sable, le gravier
éluvionnaire, etc.) ;

 valorisation des fosses en sites touristiques (lacs artificiels), de


sport ou d’élevage piscicole, etc.

68
 Les carrières (Les talus)
 Jusqu’à une époque récente pour les roches massives

 Maintenant, on cherche à rompre la monotonie des fronts

69
 Les carrières (Les talus)
 Plus de réglage uniforme, mais un modelage
(création de lignes divergentes)

70
 Les carrières (Les talus)

 Plus
d’alignement
de plantation,
mais des
bosquets

 Création
d’éboulis

71
 Création de fronts
de hauteurs  Création
différentes d’ondulations
 Les carrières (Les talus)

72
 Les verses à stérile
 Les terrils et haldes peuvent être :
 utilisées pour le remplissage des fosses :

 végétalisées par recolonisation naturelle si les surfaces s’y prêtent ;

 végétalisées après avoir été recouvertes d’un substrat d’amendement


(terre végétale, ou autres matériaux) d’environ 50 cm.

 Les ateliers et aires de lixiviation


 remodeler les plates formes en vue de conformer les pentes et les
surfaces avec les activités de végétalisation ;

 neutraliser les solutions de lixiviation contenues dans les bassins


(cyanures avec du calcium hypochlorique, acides avec de la soude et
vis-versa) avant leur rejet dans la nature ;  73
 Les aires de lixiviation (suite)
 retirer toutes les pompes et tous les tuyaux du site ;
 répartir de la terre végétale ou d’autres substrats d’amendement sur
la surface des plates formes en vue de leur végétalisation ;
  remplir les bassins de terre et les végétaliser ou, les laisser en l’état
afin de les utiliser pour la pisciculture ;

 L’usine de traitement et annexes


Il s’agit des ateliers de préparation mécanique, des entrepôts, etc.
 Tous les équipements qui n’auront pas d’utilisation post-minière
doivent être démantelés et enlevés du site ;
 Les bâtiments et autres ouvrages immobiliers sont généralement
rétrocédés à l’Etat ;
 Les matériaux inertes, surtout métalliques, qui n’auront pas
d’utilisation post-minière doivent être enfouis dans les conditions à
définir avec les autorités compétentes.  74
Planting de gazon pour lutter contre l’érosion Remblayage d’une ancienne fosse de CMA

Remodelage d’un ancien tas de lixiviation Pose de terre végétale sur un dépôt de stérile
75
6.4- Méthodes de végétalisation
 L’amendement des surfaces
 Apport d’une substance chimique (ex : engrais, gypse) ou naturelle
(fumier, boues d’épuration).  

 Epandage des terres végétales conservées (elles peuvent contenir


des graines et des rhizomes qui permettent un rétablissement naturel
de la végétation).
 
 La production de matériel végétal
Mise en place d’une pépinière pour la production de matériel végétal
dès le début de la phase d’exploitation. Parmi les espèces qui peuvent
être considérées, on peut suggérer :
 comme pionnières des sols infertiles, des légumineuses (Gliricidia
sepium, Acacia mangium, Acacia amiculoformis A, Angustisema, L.
Diversifolia, Sesbania sesbans, etc.) ; 76
 La production de matériel végétal

 Comme espèce permettant de stabiliser les sols des pentes des


différents ouvrages, les vétivers (vetiveria zizanioides et vetiveria
sp.) peuvent être utilisés. Ils sont également recommandés pour leur
adaptation à des conditions très extrêmes (T°, PH des sols, etc.).
Cependant, elles périclitent dès que d’autres espèces végétales leur
réduisent la quantité de lumière ;

 Comme espèces pouvant avoir une valeur économique, peuvent


être plantés, les choix peuvent être portés sur les espèces suivantes :
Terminalia superba, Triplochiton scleroxylon, Khaya senegalensis,
Ceiba pentadra, Antiaris tozicaria, Treculia africana,
Entandrophragma candollei, Aningeria altissima, Alstonia boonei,
Entandrophragma cylindicum, Cola gingantia, Sterculia tragantha,
Chrysophyllum spp, etc.
77
 Le contrôle de l’érosion

 limiter la déforestation et le décapage des surfaces au strict


minimum ;
 réaliser les mesures de protection des sols contre l’érosion sur les
bassins versants ;
 appliquer une gestion adaptée des écoulements naturels et isoler les
zones dénudées par la construction de fossés de dérivation des eaux
de ruissellement ;
 limiter les pentes des ouvrages et l’impact des gouttes de pluie sur
les sols (végétalisation) ;
 compacter et remodeler les zones ou ouvrages qui doivent rester
décapés ; utiliser, si nécessaire, des tapis anti-érosion sur certaines
parties jugées critiques ;
 suivre régulièrement l’efficacité des mesures et techniques adoptées,
par des inspections visuelles et une mesure des solides en
suspension dans les eaux de surface.
78
6.5- Cas particulier du drainage minier acide

Le phénomène peut être neutralisé par aménagement des rejets


(empêcher leur oxydation) :

 Maintien des rejets sulfurés en milieu anaérobie soit sous eau, soit
sous une couverture minérale (argile, autres rejets non sulfurés,
…), ou synthétique (géomembrane, …) ;

 Encapsulation avec du bitume ou des silica-gel, ou par traitement


chimique :

 neutralisation de l’acidité à la chaux (CaO), au calcaire (CaCo 3) ou


à la dolomie (Ca,Mg)CO3 avec précipitation des métaux en
hydroxydes;

 Etc. 
79
7- Surveillance post-minière
7.1- Au plan institutionnel

- Le Ministère chargé de l’Environnement doit s’assurer de la


conformité des travaux vis-à-vis du cahier des charges contenu
dans le plan de gestion de l’environnement.
 
- Le Ministère chargé des Mines doit, quant à lui, veiller à ce que
les travaux se réalisent suivant les règles de l’art et avec du
matériels approprié.
 
- la population locale et le personnel des entreprises doivent
s’impliquer dans le processus afin de pérenniser les effets
favorables du projet.
 
80
6.2- Sur le plan pratique

 Effectuer des inspections à intervalles réguliers afin d'évaluer


l'efficacité des ouvrages de gestion de l'eau.
 Vérifier l'efficacité des mesures anti-érosion sur les remblais, telles
que les enrochements ou la végétation, ainsi que la stabilité physique
des ouvrages de gestion de l'eau, y compris l'intégrité du pergélisol,
le cas échéant.
 Vérifier la qualité et le débit de l'eau pour s'assurer que les ouvrages
fonctionnent comme prévu.
 Inspecter continuellement et entretenir les installations de traitement
passif ou actif de l'eau associées à des eaux d'exhaure ou des rejets
d'eau de ruissellement non conformes aux normes de qualité en
vigueur.
81
Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny
----------------------------

CHAPITRE 3 :
Département Sciences de la Terre et des Ressources Minières

ETUDE D’IMPACTS SUR


L’ENVIRONNEMENT
(EIE)
82
I. GENERALITES
1- Introduction

Face aux enjeux environnementaux mondiaux (réchauffement


climatiques, destruction de la couche d’ozone, …), la Côte d’Ivoire
s’est engagée dans la politique de protection de l’environnement par :

 L’adoption de la loi n°96-766 du 03 octobre 1996, portant Code de


l’environnement ;

 La ratification de bon nombre de traités et conventions


internationales.
83
I. GENERALITES
1- Introduction

Cette politique repose sur les principes de :


- la précaution (actions préventives pour éviter les risques)

- la substitution (choix d’action pour remplacer celle qui présente


des risques)

- polluant-payeur (taxes/redevance, coût de réhabilitation)

- la protection de la biodiversité et la non dégradation des


ressources naturelles,

- l’information et la participation des populations.


84
I. GENERALITES
1- Introduction
Convention Ratifiées
N Intitulé Date et lieu d’adoption de la Date d’adhésion de la
convention Cote d’Ivoire
1 Convention de Rio sur la diversité Rio de Janerio 17 juin 1992 24 novembre 1994
biologique
 

2 Protocole de 1978 relatif à la conservation Londres 17 juillet 1978 5 janvier 1988


internationale pour la prévention de la
pollution par les navires
 

3 Protocole relatif à la coopération en Abidjan 23 mars 1981 5 aout 1984


matière de lutte contre la pollution en cas
de situation critique
 

4 Convention relative aux zones humides Ramsar 2 février 1971 27 juin 1996
d’importance internationale
particulièrement comme habitats des
oiseaux d’eau : RAMSAR
 
85
I. GENERALITES
1- Introduction
Convention Ratifiées (suite)
N Intitulé Date et lieu d’adoption de la Date d’adhésion de la
convention Cote d’Ivoire
5 Convention de Bale relative au transport Bale 22mars 1989 et amendée 1 mars 1995
et l’élimination des déchets au-delà des le 22 septembre 1995
frontières du pays (Basel convention)
 

6 Convention africaine sur la conservation Alger 15 septembre 1968 15 juin 1969


de la nature et des ressources naturelles
 

7 Convention sur les polluants organiques Stockholm le 23 mai 2001 20 janvier 2004
persistants : POPs
 

8 Le protocole de Kyoto Kyoto 11 décembre 1997 23 avril 2007


 
9 Convention de Bonn sur la conservation Bonn septembre 1993 1 juillet 2003
des espèces migratrices appartenant à la
faune sauvage
 
86
I. GENERALITES
2- Cadre institutionnel de la gestion de l’environnement

La politique environnementale, bien que transversale, est confiée au


Ministère en charge de l’Environnement qui dispose :
 de Directions et services décentralisés;
 d’Etablissements Publics Nationaux sous tutelle :

 L’Agence Nationale de l’Environnement (ANDE) : gestion des


EIE;
 Le Centre Ivoirien Anti-Pollution (CIAPOL) : contrôle et la
surveillance de la pollution des milieux aquatiques et
atmosphériques;
 L’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR): restructuration et
de la gestion des parcs nationaux, réserves et aires protégés.
 la Société de Développement des Forêts (SODEFOR) :
développement des forêts.
87
I. GENERALITES

3- Etude d’impact sur l’Environnement (EIE)


3.1- Définition
L’EIE est l’ensemble des procédés utilisés pour :
 évaluer les effets d’une activité donnée sur l’environnement;
 proposer toute mesure ou action susceptibles de faire disparaître,
réduire ou atténuer les effets néfastes de ladite activité.

C’est donc un rapport d'évaluation de l'impact probable d'une activité


envisagée sur l'environnement.
88
I. GENERALITES
3- Etude d’impact sur l’Environnement (EIE)
3.2- Objectifs
Les trois (3) principaux objectifs de l’EIE sont :

1. Connaitre les aspects environnementaux du projet à l’étude en


vue de concevoir un meilleur projet pour l’environnement dans
son ensemble ;

2. Réduire, voire éliminer les impacts négatifs sur l’environnement


et optimiser les impacts positifs ;

3. Permettre l’approbation du projet par les acteurs impliqués, c’est-


à-dire faire l’intégration des préoccupations culturelles,
économiques, sociales et politiques. 
89
I. GENERALITES
3- Etude d’impact sur l’Environnement (EIE)

3.3- Méthodes de collecte des données

Il s’agit des éléments de l’identification et de l’évaluation des impacts


obtenus à partir de :

 Recherches bibliographiques

 Visites pluridisciplinaires de terrain (géologue, hydrologue,


hydrogéologue, botaniste, chimiste, biologiste, paysagiste, etc.)

 Consultation du public (sociologues) 

90
I. GENERALITES
3.4- Cadre réglementaire
 Selon le Code Minier, une demande de permis d'exploitation doit être
accompagnée d'une étude de faisabilité et d'une EIE;

 L’EIE est aussi requis par le Code de l'Environnement. Il fait partie des procédures
administratives auxquelles toutes compagnies désirant développer un projet
industriel doivent se conformer.

 L’EIE doit être accompagnée d'un programme de préservation et de gestion de


l'environnement ainsi que d’un programme de réhabilitation des sites à
exploiter.

 L’EIE doit être complétée par une enquête publique qui a permis, entre autres, à
l’Etat d’établir les conditions dans lesquelles l’exploitation a été autorisée.  

NB : La Banque Mondiale exige désormais d’associer à l’EIE, un volet


social, d’où l’appellation désormais : EIES. 91
I. GENERALITES

3.5- Gestion administrative de l’EIES

L’ANDE est l’autorité environnementale chargée de superviser, de valider et


de contrôler toutes les activités relatives aux EIES (l’arrêté n°00972 du 14
novembre 2007, Ch. 2 – Art. 5).
 
 Les termes de référence (TDR) relatifs aux EIES doivent être élaborés,
puis validés par cette agence (Art. 6).
 
 Les EIES doivent être réalisées par des Bureaux d’Etudes
environnementales agréés par Arrêté du Ministre chargé de
l’environnement (art. 10).

 Le rapport de l’EIES est soumis pour examen à une personne physique ou


morale dûment qualifiée et figurant sur une liste agréée par le Ministre en
charge de l’environnement, sur proposition du Directeur général de
l’ANDE (art. 13). 92
I. GENERALITES

3.5- Gestion administrative de l’EIES (suite)

• Le processus de validation des rapports d’EIES comprend


l’instruction du dossier (séance de travail avec le BET, visite de
terrain) et la délibération (art. 16) ;
 
• Une attestation, puis un Arrêté d’approbation de l’EIES sont
délivrés par l’autorité environnementale au promoteur si le projet est
écologiquement viable (art. 17) ;
 
• Six mois après la réalisation et l’exploitation des activités du projet,
le suivi environnemental consécutif à l’EIES est complété par un
audit environnemental pour s’assurer que la conduite des activités
du projet reste écologiquement viable (art. 18 et 19).
93
I. GENERALITES
3.5- Gestion financière de l’EIES
Les dispositions financières relatives à l’EIES s’établissent comme suit
(Arrêté n°972 du 14/11/2007 déterminant les règles et procédures
applicables aux EIE) : 

Activité Montant(FCFA)
Frais d’agrément des Bureaux d’études 5 000 000

Frais d’élaboration et d’enregistrement des TDR) 1 500 000


(Stations-services) /3 000 000
Frais d’élaboration et d’enregistrement des TDR) 5 000 000
(Autres projets)

NB : les frais mentionnés dans le tableau sont payables à l’Agence


Comptable de l’ANDE
94
I. GENERALITES
Projet Redevance (FCFA)
Infrastructure 50 000 000
Industrie textile, bois, cuir, papier 40 000 000
Travail des métaux et verres 45 000 000
Industrie chimique 70 000 000
Industrie Agro-alimentaire 35 000 000
Elimination de déchets 15 000 000
Industrie de l’énergie + transport électrique 60 000 000
Exploration minière 15 000 000
Exploitation minière 30 000 000 (par an)
Exploration de carrière 10 000 000
Exploitation de carrière 20 000 000 (par an)
Exploration pétrolière et gazière, par bloc 20 000 000
Exploitation pétrolière et gazière, par puits 50 000 000 (par an)
Autres projets soumis à EIE 10 000 000
95
II. OUTILS DE L’EIES
1- INTRODUCTION

 Présentation générale du projet

 Historique du projet

 Cadre institutionnel, législatif et réglementaire (Textes de


lois, intérêts et dispositions légales, cadre institutionnel, etc.) ;

 Présentation du Bureau d’étude

 Termes de référence et organisation du travail ;

 Plan général du document.

96
II. OUTILS DE L’EIES
2- DESCRIPTION DU PROJET
Dans le cadre de ce cours, nous supposons qu’il s’agit d’un projet
d’exploitation minière.

 Présentation du maître d’ouvrage (promoteur)


 Localisation (situation administrative, coordonnées
géographiques, cartes, …)
 Contexte géologique (géologie de l’Afrique – Côte d’Ivoire -
région, géologie, morphologie et minéralisation du gisement);
 Emprise au sol des ouvrages;
 Préparation du site et période de construction;
 Nature des matériaux de construction.
97
II. OUTILS DE L’EIES

2- DESCRIPTION DU PROJET (suite)

 Description de l’exploitation du gisement;


 Réserves, méthodes et séquences d’exploitation;
 Taux d’exploitation de la mine;
 Contrôle des eaux;
 Caractéristique des zones d’entreposage des stériles et
minerais;
 etc.
 Description des procédés de traitement
 Préparation mécanique des minerais;
 Procédés de traitement (produits chimiques utilisés).
98
II. OUTILS DE L’EIES
2- DESCRIPTION DU PROJET (suite)
 Nature des résidus;
 Bilan hydraulique et sources d’approvisionnement en eau (eau
potable, eau brute, eaux de process);
 Infrastructures et services;
 Voies d’accès et de communication;
 Bâtiments et édifices;
 Dépôts de carburant et d’explosifs;
 Poste de santé et de sécurité;
 Source d’électricité et lignes électriques;
 Camp d’habitation et Communication
 Etc. 99
II. OUTILS DE L’EIES

2- DESCRIPTION DU PROJET (suite)

 Types de déchets non miniers;

 Main d’œuvre et formation;

 Chronogramme préliminaire de la construction;

NB : Dans la description du projet, il est important d’indiquer


d’autres méthodes ou solutions envisageables en démontrant que la
solution choisie est la meilleure.
100
II. OUTILS DE L’EIES
3- DESCRIPTION DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT

 Définition et choix du site: Justification du choix du site par le


promoteur et des raisons qui motivent la réalisation du projet

 Environnement atmosphérique :
 Climat : description générale, pluviométrie, température,
évaporation; insolation, taux d’humidité et vents;
 Qualité de l’air : général, mesure des polluants;
 Mesure des niveaux sonores : méthodologie, normes
internationales, résultats;

101
II. OUTILS DE L’EIES
3- DESCRIPTION DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT

 Environnement aquatique :
 Hydrologie : description générale, description des bassins
versants, caractéristiques et débit des cours d’eau;
 Hydrogéologie : cadre géologique et hydrogéologique,
phénomènes d’altération, aquifère des altérites, de fissures et
de fracture du socle, recharge des nappes et étude des
ouvrages de la zone du projet.
 Source d’alimentation en eau;
 Qualité des eaux de surface et souterraines;
 Etude hydrobiologique.

102
II. OUTILS DE L’EIES
3- DESCRIPTION DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT

 Description du paysage :
 Méthodologie;
 Environnement des sols;
 Unités paysagères;
 Les pentes fortes, faibles et pénéplaines;

 Environnement écologique :
 L’étude de la flore : méthodologie, principales formations
et espèces, description des milieux;
 L’étude de la faune : méthodologie, espèces capturées ou
observées, diversité et densité.
103
II. OUTILS DE L’EIES
3- DESCRIPTION DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT

 Environnement terrestre:

 Etude pédologique : méthodologie, environnement et


description des unités de sols, unités cartographiques,
classification et valeur agricole des sols.
 Occupation des sols et agriculture: méthodologie, types
d’occupation, systèmes d’exploitation agricole, indicateurs
de l’aptitude culturale des sols, configuration agraire de la
zone, état sanitaire des parcelles, rendements et production,
taille des domaines individuels, zones habitées, ...

104
II. OUTILS DE L’EIES
3- DESCRIPTION DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT

 Environnement humain et socio-économique:


 Méthodologie et sélection de la zone d’étude;
 Généralités et approche socio-économique des Dpt. et S/P
concernés : situation géographique, administrative, socio-
économique et géopolitique, caractéristiques socio-
démographiques et socio-culturelles, activités économique,
infrastructures et équipements.
 Contexte du site du projet : structures foncières et nature
juridique, …
 Réaction des populations face au projet: connaissances,
inquiétudes, souhaits…
105
II. OUTILS DE L’EIES
4- EVALUATION DES IMPACTS
 Processus d’évaluation des impacts
 Elaboration de la matrice de Léopold: corrélations entre
Aspects et Impacts environnementaux.
Elts de Sol Eau Air Faune Flore
l’Env.
 
Act. source
d’impact

Décapage          
 
Terrassement          
 
 Etc.          

 Les actions projetées  Eléments de l’environnement


- Barrages et digues ; - Terre (ressources minières, sols…) ;
- Forage et dynamitage ; - Eaux (eaux de surface, eaux souterraines…) ;
- Etc. - Flore et (la diversité floristique, animaux, …) ;
- Etc. 106
II. OUTILS DE L’EIES
4- EVALUATION DES IMPACTS
 Processus d’évaluation des impacts (suite)
 Détermination du niveau d’importance des impacts

o Critères d’évaluation :
• Intensité (faible, moyenne ou forte),
• Portée (ponctuelle, locale ou régionale)
• Durée (courte, moyenne ou longue).

o Niveau d’importance des impacts : Les différentes


combinaisons des critères d’évaluation (intensité, portée,
durée) déterminent le niveau d’importance des impacts
(mineur, moyen, majeur). 107
II. OUTILS DE L’EIES

4- EVALUATION DES IMPACTS


 Processus d’évaluation des impacts (suite)
Tableau des critères d’évaluation des impacts
CRITERE CATEGORIE DESCRIPTION
Régionale A plus de 10 km des sites d’activité du projet
Portée Locale A moins de 10 km des sites d’activité du projet
(influence spatiale des
impacts)
Ponctuelle Sur le site d’activité du projet ou à 100 m de sa
frontière.
Forte Les fonctions naturelles et/ou sociales sont
sévèrement altérées
Intensité Moyenne Les fonctions naturelles et/ou sociales sont
(évaluée par rapport manifestement altérées
à sa portée)
Faible Les fonctions naturelles et/ou sociales sont
faiblement altérées
Long terme Supérieur à la durée de vie du projet (plus de 6 mois
après l’arrêt des opérations)
Durée Moyen terme Sur la durée de vie du projet
Court terme Pendant la période de construction 108
II. OUTILS DE L’EIES
4- EVALUATION DES IMPACTS
Tableau de détermination du niveau d’importance des impacts
NIVEAU DU CRITERE
IMPORTANCE PORTEE INTENSITE DUREE
Régionale Forte Long terme
Régionale Forte Moyen terme
MAJEURE
Régionale Moyenne Long terme
Locale Forte Long terme
Régionale Forte Court terme
Régionale Moyenne Moyen terme
Régionale Moyenne Court terme
Régionale Faible Long terme
Régionale Faible Moyen terme
Locale Forte Moyen terme
MOYENNE Locale Forte Court terme
Locale Moyenne Long terme
Locale Moyenne Moyen terme
Locale Faible Long terme
Ponctuelle Forte Long terme
Ponctuelle Forte Moyen terme
Ponctuelle Moyenne Long terme 109
II. OUTILS DE L’EIES

4- EVALUATION DES IMPACTS

Tableau de détermination du niveau d’importance des impacts

NIVEAU DU CRITERE
IMPORTANCE PORTEE INTENSITE DUREE
Régionale Faible Court terme
Locale Moyenne Court terme
Locale Faible Moyen terme
Locale Faible Court terme
Ponctuelle Forte Court terme
MINEURE Ponctuelle Moyenne Court terme
Ponctuelle Moyenne Moyen terme
Ponctuelle Faible Long terme
Ponctuelle Faible Moyen terme
Ponctuelle Faible Court terme

110
II. OUTILS DE L’EIES
5- RESULTAT DE L’EVALUATION
Les résultats de l’évaluation se traduisent à travers une matrice
d’impacts. Les différents milieux récepteurs sont concernés par
l’élaboration de cette matrice.
La matrice des impacts doit être élaborée selon le modèle suivant :
Matrice des impacts : PAYSAGE
Identification des impacts Evaluation des impacts
Elément Composante Analyse Portée Intensité Durée IMPORTANCE
Collines, Détérioration permanente
Le paysage vallées, forêts, de l’esthétique et de Long
Locale Moyenne terme MOYENNE
   savane l’écologie du site

Matrice des impacts Atmosphérique : PHASE DE CONSTRUCTION


Identification des impacts Evaluation des impacts
Elément Composante Analyse Portée Intensité Durée IMPORTANCE
Mouvements Augmentation ponctuelle
Formation des véhicules et localisée pouvant gêner
de poussière sur les pistes les utilisateurs et Locale Moyenne Long terme MOYENNE
occasionner des accidents
111
II. OUTILS DE L’EIES
6- MESURES D’ATTENUATION DES IMPACTS
 Il s’agit de présenter les mesures envisagées par la compagnie
pour maîtriser, atténuer ou éventuellement compenser les
conséquences dommageables de l'exploitation.

 Ces mesures doivent être été classées par milieux récepteurs de


l'environnement afin de pouvoir effectuer un lien direct avec
les impacts potentiels majeurs dans le chapitre de l’évaluation
des impacts.

 L’importance des impacts significatifs doit être réévaluée après


la mise en œuvre des mesures d'atténuations. Une estimation
du coût de ces mesures doit être aussi présentée.

112
II. OUTILS DE L’EIES
6- MESURES D’ATTENUATION DES IMPACTS
Exemple 1
Identification des impacts Evaluation des impacts
Elément Composante Analyse Portée Intensité Durée IMPORTANCE
Collines, Détérioration
Le vallées, permanente de
paysage forêts, savane l’esthétique et de Locale Moyenne Long
MOYENNE
  l’écologie du site terme
 
Mesures d’atténuation ou
compensatoires Coûts associés
Réduire l’abattage au minimum requis et
notamment en bordure des villages avec (XXX FCFA) la sensibilisation a un coût
sensibilisation des populations
Mise en place d’un programme de
réhabilitation et de revégétation des zones (YYY FCFA)
dénudées en excès.

113
II. OUTILS DE L’EIES
6- MESURES D’ATTENUATION DES IMPACTS
Exemple 2
Matrice des impacts Atmosphérique : PHASE DE CONSTRUCTION
Identification des impacts Evaluation des impacts
Elément Composante Analyse Portée Intensité Durée IMPORTANCE
Mouvements Augmentation
Formation des véhicules ponctuelle et localisée
de poussière sur les pistes pouvant gêner les Long
  utilisateurs et Locale Moyenne MOYENNE
terme
  occasionner des
accidents
Mesures d’atténuation ou compensatoires Coûts associés
Un camion citerne dispersera de façon régulière de
l'eau sur les pistes afin de les maintenir suffisamment
humides limitant ainsi les conditions dans lesquelles les (XXX FCFA)
poussières sont engendrées.
Sur le site du projet, la vitesse des véhicules sera
réglementée par la pose de panneaux placés en divers (YYY FCFA)
endroits du site.

114
II. OUTILS DE L’EIES
7- SYNTHESE DES RESULTATS
Toutes les informations obtenues aboutissent à l’élaboration d’une
fiche ou matrice d’impact qui peut prendre, par exemple, la forme
suivante :
Source d’impact Décapage Débroussaillage …
Composante de Sol Faune flore …
l’environnement affecté
Durée Permanent     …
Intensité Moyenne     …
Etendue Locale     …
Importance absolue de cet Moyenne     …
impact
Mesures d’atténuation -       …
Importance relative de Moyenne     …
l’impact
Explication de l’évaluation L’enlèvement du     …
sol est définitif
115
II. OUTILS DE L’EIES
8- PLAN PRELIMINAIRE DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT
 Définition
Un PPGE d’un projet minier est un document pratique qui doit être
réactualisés continuellement du début à la fin des opérations minières. Il
s’accompagne d’un plan de suivi environnemental.
En général, ce plan d'accompagnement regroupe toutes les activités et
dispositions qui doivent être entreprises par la compagnie minière pour :
 gérer et contrôler l’état de l'environnement du site;
 coordonner la mise en œuvre des mesures d'atténuation du projet et
suivre leur efficacité;
 assurer le maintient d’une communication continue avec toutes les
parties concernées (Autorités, population, ONG, etc.);
 prévenir et gérer les accidents potentiels et réhabiliter le site.

116
II. OUTILS DE L’EIES
8- PLAN PRELIMINAIRE DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT
 Structure générale du PPGE
Ce plan préliminaire de gestion de l'environnement a la structure générale
suivante:
Chapitre I: Politique en environnement de la compagnie
Chapitre II: Structure et organisation du département environnement et social
Chapitre III: Moyens financiers
Chapitre IV: Description du Projet
Chapitre V: Récapitulatif des impacts et mesures compensatoires
Chapitre VI: Programmes de contrôle et suivi de l'environnement
Chapitre VII: Communication et programmes de développement communautaires
Chapitre VIII: Gestion des déchets
Chapitre IX: Plan de réhabilitation et de fermeture
Chapitre X: Aspects relatifs à la santé et la sécurité
Chapitre XI: Plan d'intervention à l'urgence Chapitre XII:
Audit des opérations
Chapitre XIII: Matrice du plan de suivi environnemental 117
II. OUTILS DE L’EIES
8- PLAN PRELIMINAIRE DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT
 Audit des opérations
 L’évaluation des impacts et risques
L’analyse des impacts d’un projet se base sur une approche matricielle
d’interrelation entre les activités du projet, les sources d’impacts et les
composantes du milieu récepteur. Les principaux critères retenus sont :
- la Gravité : degré de puissance de l’expression de l’impact et/ou du
risque
- la Probabilité : fréquence d’occurrence de l’impact et/ou du risque liés à
l’activité ;
- les Ecogestes : dispositions prises par l’organisme en vue de réduire
simultanément la gravité de l’impact et/ou la fréquence de l’évènement
redouté ;
- la Criticité : importance des impacts ou des risques relatifs à l’activité.
118
II. OUTILS DE L’EIES
8- PLAN PRELIMINAIRE DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

 Le tableau matriciel d’évaluation des impacts et risques


Tableau d’échelle de cotation de la gravité

NIVEAU CIBLES
CIBLES HUMAINES
DE GRAVITE ENVIRONNEMENTALES
Atteintes critiques à des zones
Effets critiques (létaux ou irréversibles) sur
vulnérables (points de captage …).
au moins une personne à l’extérieur du
Pollution ou contamination
site ou au niveau de zones occupées du
4 chronique avec répercussions sur
site. Exemple : au moins une victime à
les écosystèmes récepteurs au-delà
l’extérieur du site ou au moins deux
des limites géographiques de
victimes sur le site
l’organisme

Atteintes sérieuses au micro


environnement nécessitant des
Effets critiques (létaux ou irréversibles)
travaux importants de
limité à un poste de travail sur le site.
3 décontamination et/ ou de
Exemple : une victime à un poste de
dépollution.
travail occupé en permanence.
Perte fréquente de la biodiversité »
Pression sur les ressources 119
II. OUTILS DE L’EIES
8- PLAN PRELIMINAIRE DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

 Le tableau matriciel d’évaluation des impacts et risques


Tableau d’échelle de cotation de la gravité

NIVEAU CIBLES
CIBLES HUMAINES
DE GRAVITE ENVIRONNEMENTALES
Atteintes limitées au poste de
Aucun effet critique au niveau des
travail et nécessitant des travaux
zones occupées ou postes de travail du
de décontamination et de
site. Des effets peuvent être observés de
dépollution minimes.
2 façon localisée.
Perte occasionnelle de la
Exemple : Effet critique pour une
biodiversité
personne se trouvant de façon fortuite à
Pression occasionnelle sur les
proximité du siège de l’accident.
ressources

Pas d’effets significatifs sur le


personnel du site. Pas d’atteintes significatives à
1
Exemple : aucun effet ou accident l’environnement
corporel sans arrêt de travail.
120
II. OUTILS DE L’EIES
8- PLAN PRELIMINAIRE DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

 Audit des opérations

 Le tableau matriciel d’évaluation des impacts et risques


Tableau d’échelle de cotation de la probabilité
NIVEAU DE
NOTE EXPLICATIVE
PROBABILITE
Evénement très probable. S’est déjà produit sur le site ou plusieurs
4
fois sur d’autres sites.
Evénement peu probable dans la vie d’une installation. Ne s’est
3 jamais produit de façon rapprochée, mais a été observé de façon
récurrente sur d’autres sites.
Evénement peu probable dans la vie d’une installation. Ne s’est
2 jamais produit de façon rapprochée, mais quelques fois sur d’autres
sites.
Evénement improbable dans la vie d’une installation. Ne s’est jamais
1 produit de façon rapprochée sur le site mais rarement sur d’autres
sites.
121
II. OUTILS DE L’EIES
8- PLAN PRELIMINAIRE DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT
 Audit des opérations
 Le tableau matriciel d’évaluation des impacts et risques
Tableau d’échelle de cotation de l’efficacité des écogestes
EFFICACITE
DES NOTE EXPLICATIVE
ECOGESTES
Dispositions efficientes et efficaces qui se traduisent par la
minimisation de l’impact et du risque susceptibles de
4 survenir. Situation où le risque et l’impact tendent vers
zéro aussi bien pour les cibles humaines que les
écosystèmes.
Dispositions qui assurent la protection des différentes
3
cibles.
Mesures insuffisantes pour garantir la protection des cibles
2
humaines et environnementales
Absence totale de système de mitigation de la fréquence et
1
de la gravité des impacts ou risques. 122
II. OUTILS DE L’EIES
8- PLAN PRELIMINAIRE DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

 Audit des opérations

 Le tableau matriciel d’évaluation des impacts et risques

Méthode de détermination de la criticicité d’un impact ou risque

C = CRITICITE = [Gravité x Probabilité] / Ecogestes

Les écogestes sont un facteur réducteur de la gravité et/ou de la


probabilité.

 Si C≤ 2 => Impact ou risque non critique


 Si C >2 => Impact ou risque critique nécessitant un plan d’actions
correctives.
123
II. OUTILS DE L’EIES
9- PLAN PRELIMINAIRE DE REHABILITATION DES SITES

 Objectifs :
 Respecter toutes les obligations réglementaires;
 Réhabiliter le site afin d'obtenir un usage post-minier qui
sera compatible avec la vocation rurale de la région;
 Supprimer le risque pour la sécurité et la salubrité
publique;
 Remettre en état le site afin qu'il présente, à long terme,
une configuration stable et une surface favorable à une
valorisation post-minière;
 Développer et appliquer les plans de réhabilitation
parallèlement à l'exploitation de la mine;
 Prévoir des moyens financiers qui permettront de réaliser
les objectifs retenus.
124
9- PLAN PRELIMINAIRE DE FERMETURE ET DE REHABILITATION
DES SITES
 Plan
CONSTRUCTION ET
D4EXPLOITATION
PHASE DE
FERMETURE DU
PHASE DE

SITE

125
II. OUTILS DE L’EIES
10- SANTE SECURITE ET PLAN D’INTERVENTION A L’URGENCE

Les points clés autour desquels s'articulera la gestion des aspects santé
et sécurité sont :
 la préparation et distribution des règlements sécuritaires ;
 la formation continue;
 la préparation de manuels liés aux aspects sécuritaires;
 le développement de procédures d'intervention et d'urgence;
 la distribution d'équipement de protection personnelle;
 la lutte contre l'incendie, le suivi de la santé des employés;
 et le maintien d'une documentation sur le nombre, les circonstances
et les types d'accidents.
126
II. CONCLUSION
Ce cours a certes montré qu’on pouvait lutter contre les nuisances du
monde moderne :
 en bout de chaîne  ;
 en éloignant les victimes des auteurs des nuisances  ;
 en épurant les pollutions

Mais l’idée prévaut désormais qu’il vaut mieux lutter contre le mal à
la source :
 Produire propre et sans risque  ;
 Adopter des lois et surtout les appliquer ;
 Faire des incitations économiques et fiscales en faveur de la
protection de l’environnement;
 Faire de la recherche scientifique ;
 Et surtout, introduire au niveau de toutes les couches sociales, une
éducation à l’environnement.
127

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