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Lorsque, plac en face dun homme, qui est mon tu, je lui dis le mot fondamental : je-tu, il nest

plus
une chose entre les choses, il ne se compose pas de choses. Il nest pas il ou elle, limit par dautres ils
ou elles, un point dtach de lespace et du temps et fix dans le rseau de lunivers ; Il nest pas un
mode de ltre, perceptible, descriptible, un faisceau lche de qualits dfinies. Mais, sans voisin et hors
de toute connexion, il est le tu et remplit lhorizon. Non quil nexiste rien en dehors de lui, mais tout le
reste vit dans sa lumire.


Lhomme devient je au contact du tu.


Je maccomplis au contact du tu, je deviens je en disant tu. Toute vie relle est une rencontre.


Chaque tu individuel ouvre une perspective sur le Tu ternel. Cette fonction mdiatrice du tu de tous
les tres permet aux relations entre les tres de saccomplir mais entrave aussi laccomplissement de
ces relations. Le tu inn se ralise en chacun et ne se parachve en aucun. Il ne se ralise parfaitement
que dans la relation immdiate avec le seul Tu qui par essence ne puisse jamais devenir un cela.










Sources : Extraits de Martin Buber, Je et Tu, emprunts Pamela Vermes, Martin Buber, Albin Michel, 1992, chapitre Je et
Tu , p. 90-115.

Martin Buber

Je et Tu : la vie dialogale


Petit livre par son volume, Je et Tu, paru dans sa premire
dition en 1922, et enrichi postrieurement, est louvrage
majeur de Martin Buber. Le philosophe pour qui toute vie
relle est une rencontre y dveloppe le concept de la vie
dialogale o lhomme et Dieu (le Tu ternel) occupent une
place centrale et singulire.

Extraits.
Couverture dune dition
allemande de Je et Tu

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