Vous êtes sur la page 1sur 1

Exemple dissertation

 Il faut en effet rappeler que le théâtre du XVIIe  siècle a pour référence esthétique la poétique antique, et
notamment la fameuse règle des trois unités, résumée en vers par Boileau dans son Art poétique : «  Qu'en
un jour, qu'en un lieu, un seul fait accompli/ Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.  »
 La «  diégésis » –  récit, par définition, coupé de la représentation – est aussi le moyen de ne pas montrer la
violence propre à la tragédie  : « Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose », exhorte Boileau
dans son Art poétique.
 On voit ainsi que le récit théâtral est plus qu'une manière de détourner les obstacles : il est indissociable de
l'esthétique classique et, d'une certaine manière, de ses valeurs. De plus, il constitue généralement un
élément majeur de l'intrigue.
 le geste ou le ton de la voix ne gagnent pas à être une redondance de la parole. Ils doivent plutôt suggérer
une atmosphère (en haussant brusquement le ton et le débit, le spectateur est surpris) ou transmettre une
émotion (Théramène raconte avec tristesse la mort de son ami Hippolyte dans Phèdre). On comprend donc
que s'il met ainsi en jeu des émotions, le récit théâtral est performatif  : il agit sur son entourage et le
modifie dans le moment même de son énonciation.
 Le destinataire du récit théâtral est rarement neutre ; ce qui lui est rapporté revêt généralement une
importance psychologique décisive. D'ailleurs, le récit induit et suscite la réaction d'un personnage tiers, qui
ponctue ou conclut la narration.
 Le spectateur est le dernier maillon de la chaîne énonciative au théâtre  ; le récit s'inscrit dans cette logique.
Le théâtre moderne explicite ce lien (apostrophe dans La Machine infernale de Cocteau : «  Regarde,
spectateur…  »
 Une médiation narrative est introduite, à laquelle le spectateur peut s'identifier (Racine, Phèdre)  :
Théramène pleure la mort de son ami ; Thésée, père du héros et responsable de la mort de son fils, ajoute
le remords à sa douleur. Entre l'émetteur et le destinataire, le spectateur reçoit l'addition de ces
sentiments. Dès lors, le récit agit sur le spectateur comme un véritable catalyseur d'émotions.
 Le poète joue également de la mise en valeur des mots par les figures de style comme les figures
d’opposition comme le chiasme ou l’oxymore («  le soleil noir de la Mélancolie  » Nerval)

Vous aimerez peut-être aussi